Carnet de voyage

Aventures marines et latines

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1 an pour réaliser ce qui nous fait rêver:devenir moniteurs de voile,traverser l'Atlantique en voilier, visiter l’Amérique Latine sac sur le dos...bref, de belles aventures marine et latines à venir!
Juin 2017
52 semaines
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Publié le 2 octobre 2017

Aujourd'hui, c'est Apéro pineau sur la plage de Erretegia à Bidart. Nous sommes Mercredi 27 septembre et Vendredi nous devons passer la journée à naviguer sur Pontus avec Xavier. Et ça se fête!!

Mais qui est donc ce Xavier?

Xavier est le propriétaire et capitaine du Pontus, un Harmony 47 (15m). Il cherche 3 équipiers pour l'aider à convoyer son bateau de Port Cogolin sur la côte d'azur à la Martinique! Après 6 mois de recherches infructueuses, on peut dire que l'on est plutôt excités à l'idée d'aller faire cette journée d'essai avec lui!

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Publié le 2 octobre 2017


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Publié le 7 novembre 2017

Après un convoyage réussi dans une bonne ambiance entre Saint Mandrier (Baie de Toulon) et Port Cogolin (Baie de Saint Tropez), nous sommes officiellement membres de l'équipage de Pontus pour cette Transatlantique 2017!! Champagne!

Nous serons 4 à bord : Le capitaine Xavier, Zazou, Alex et Pierre qui a 26 ans et que nous ne connaissons pas encore.

mLe programme est de partir fin Octobre de Port Cogolin et d'arriver au plus tard mi-décembre en Martinique, pour Noël. Entre temps plusieurs escales sont possibles selon les vents et volontés de l'équipage : Baléares, Costa Brava espagnole, Gibratar, Canaries, Cap Vert. Rien n'est fixé pour l'instant, le capitaine préfère pouvoir décider en fonction des vents et en particulier des Alizés. Les Alizés? Mais si! C'est ce vent qui pousse directement vers l'Ouest dans l'axe Canaries-Antilles. Il s'établit en général fin octobre à la fin de la période des cyclones. (Les cyclones bblblblblbblblblblblblblbl*).

Face à ce programme excitant, nous décidons d'occuper notre mois d'octobre par :

  • Une semaine sur place pour profiter des "voiles de Saint Tropez"
  • Deux semaines de randonnée itinérante entre Ajaccio et Porto Vecchio.

*NB : Blblblblblblblb signifie en langage Zaton l'expression d'une angoisse plus ou moins avouée.

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Les voiles de St Trop' suivies depuis la mer et depuis la terre

Les voiles de Saint Tropez c'est une régate à la fois pour les bateaux en bois classique mais aussi pour les bateaux modernes. Les stars sont les deux mâts centenaires ou les 60 pieds carbones. Dans tous les cas, on sent que l'argent ne manque pas. Très esthétique : ces bateaux ne s'encombrent pas de sponsors criards sur leurs coques et leurs voiles. Normal, le propriétaire couvre les frais à lui tout seul!

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Publié le 6 octobre 2017

Hier nous étions équipiers pour la régate sur Marjilic, un sloop de 15 m en bois des années 50. Grosse classe! 😎😎

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Publié le 7 octobre 2017

Aujourd'hui nous quittons Saint-Tropez, ses bateaux incroyables et ses restaurants d'une autre planète. A nous la Corse, la rando dans les montagnes et les cochons sauvages! Être voyageurs sans le sous dans un contexte simple et sans chichi sera sans doute plus agréable que dans les artifices de saint Trop'! Manger sa salade de pâtes en Tupperware face à un resto à 500 euros ça va bien deux minutes! 🤔

Mais nous retiendrons surtout les paysages bleus et vert vif de la côte d'azur et l'incroyable douceur de l'air qui fait complètement oublier l'automne déjà bien avancé.

Au programme Corse : nous avons deux semaines pour rallier Porto Vecchio depuis Ajaccio à pied. Nous emprunterons les sentiers "de mare à mare" qui traverse d'ouest en est et le GR20 qui traverse du nord au sud. Retour sur Pontus le 23 octobre pour terminer les préparatifs du bateau et faire l'avitaillement avant le grand départ.



Étude de la carte ign dans le corsica ferry
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Par Zazou

Ça a commencé sur un coup de tête. Puisque nous sommes dans le Sud et que nous ne transatons pas tout de suite, allons faire un tour en Corse. Aussitôt dit, aussitôt fait. Un ferry nous emmène à Ajaccio, et comme d'autres partent depuis Porto-Vecchio, pourquoi de pas faire Ajaccio-Porto-Vecchio à pied en passant par les montagnes? Joli programme!

Et c'est ainsi que nous nous retrouvons à Ajaccio le 8 octobre au petit matin, après avoir pris en photo, la veille, l'intégralité des pages des topos-guides des sentiers Corse dans une librairie à Toulon. Un peu à l'arrache quoi! Notre idée: voir la Corse un peu plus de l’intérieur, nous qui ne connaissons alors que le littoral, et randonner en mode Bivouac-tente à travers les sentiers montagneux.

départ d'Ajaccio 

Dès le premier jour, nous nous enfonçons dans un solide maquis épais et sombre. Nos sacs sont assez lourds, car nous avons prévu du ravitaillement conséquent, sans trop savoir quels commerces nous croiserons. Nous avons bien fait, car même si nous traversons régulièrement des villages, les épiceries sont inexistantes. Au bout d'un jour et demi à grimper raide-raide dans une forêt dense et sèche, un peu flippante en vrai: une sorte de sous-bois plein de ronces et d’arbustes à moitié cramés, nous rencontrons enfin le premier ruisseau. Ouf! Un réel soulagement car les randonneurs savent bien quelle galère c'est de marcher quand on ne trouve pas d'eau pour boire, se laver et cuisiner. La Corse verdoyante et profonde s'offre alors à nous avec ses belles forêts de hêtres et de châtaigniers.

le maquis corse

Nous traversons beaucoup de jolis petits villages perchés dans les montagnes que nous nommons "villages fantômes" car ils semblent déserts, parfois nous croisons un habitant trop heureux de nous taper une causette. On retiendra surtout Tasso, un village adorable et ensoleillé où un élu local, en nous voyant passer, nous invite à boire un café dans la petite mairie flambant neuve mais ne débordant pas d'activités. On a parlé de tout, de la Corse, du village vivant l'été mais dormant l'hiver, de l'école qui a dû fermer à la rentrée car 11 élèves ce n'est pas suffisant. Puis il nous a juré, main sur le cœur que Tasso était le plus joli village de la Corse. Un bon moment!

Le troisième jour, nous faisons une rencontre amusante: au détour d'un sentier, une forme noire apparaît derrière un arbre, puis plusieurs, et nous tombons nez à nez une horde de sangliers. Ayant lu Astérix en Corse, on s'attendait bien à voir ces fameux cochons sauvages (ona même mis la nourriture en hauteur dans les arbres la nuit par peur de les attirer dans notre tente). En fait, ils n'ont rien de sauvages, ils proviennent d'élevages locaux mais ils sont libres de gambader où bon leur semblent, la forêt leur appartient,et tant pis s'il s bloquent les sentiers! Surtout qu'à cette période ils mangent des glands, un régal pour eux.

trois petits marcassins 

Le 5ème jour de marche, nous avons les mollets bien entraînés, il est temps d'aller tâter le GR20, voir un peu de belles montagnes. Quand nous retrouvons les célèbres marques rouges et blanches, le paysage change complètement. Des forêts du mare à mare, nous passons aux crêtes ventées et rocailleuses. Enfin, nous jouissons d'une vue spectaculaire au col de Laparo, où l'on voit la mer des deux cotés! Avec une météo toujours au beau fixe nous descendons vers le Sud du GR. Nous dormons pour la première fois sur un matelas au refuge d'Ushiolu où le gardien s'apprête à partir pour l'hiver. Le GR20, plus connu et emprunté que le mare à mare nous offre des rencontres sympathiques avec des randonneurs de tous pays, bien qu'à cette période la fréquentation n'a rien à voir avec l'été, nous croisons une dizaine de personne environ chaque jour. Le niveau est plus corsé, les pentes sont raides et le sol rocailleux, les passages sur les crêtes sont parfois techniques et demandent de la concentration, surtout qu'étant en autonomie alimentaire complète, les sacs sont lourds et encombrants. Mais les paysages sont si grandioses, sauvages et déserts qu'ils en valent la peine.Un départ bien matinal nous permet de nous offrir un splendide lever de soleil sur la mer vu du haut d'une crête. Époustouflant!

La gestion des refuges par le parc régional de Corse, est, quant à elle, assez comique. Ainsi, à Asinau, à la place du refuge que nous sommes censés trouver, nous tombons sur une dalle de béton à coté d'un petit cabanon minuscule. Nous apprenons que le refuge a brûlé dans un incendie il y a plus de deux ans, et il n'est toujours pas reconstruit... (étonnant quand on sait que pas loin de 7000 randonneurs empruntent le GR20 chaque année. Cette nuit là, nous "plantons" la tente dans le cabanon pour être surs d'être au chaud car la nuit précédente dans la prairie de Matalza était glaciale ( véridique! On a trouvé des glaçons dans nos gourdes le matin! Mais la cabane est habitée par des petites souris qui font un vacarme épouvantable!

réveil gelé à Matalza, et nuit dans une cabanne à Asinau

Notre route sur le GR 20 s'achève avec les aiguilles de Bavella, splendides et remarquables. Puis nous empruntons le mare à mare Sud qui nous mène jusqu'à Porto-Vecchio en 3 jours de marche dans des sentiers forestiers, avant de finir par une grosse descente sur la mer, dans les pins.


A aucun moment nous ne regrettons d'avoir pris notre tente et notre réchaud qui nous donne la souplesse et la liberté de nous arrêter et de camper où bon nous semble (le bivouac est interdit dans la quasi totalité de la Corse mais c'est dommage de se priver d'une si belle manière de vivre la randonnée, n'est ce pas? et à cette période, personne ne nous embête). Les champs, les prairies, les clairières sont nos abris pour une nuit, les rivières sont nos douches (glacées!). Nous apprenons à repérer le spot idéal: discret, pas trop loin d'un cours d'eau, mais pas trop proche non plus sinon il risque de faire trop froid (nous l'avons payé à Matalza!), si possible orienté Sud-ouest pour avoir un peu de soleil quand on bouquine avant de dîner. Le rythme s'installe de lui même, avec le soleil: dîner à 18H15, bouquin dans la tente à 19h30, et dodo à 20h30. Ici il fait nuit noire dès 19h00, et froid! En revanche, le matin nous sommes debout à 6h30 pour profiter des premiers rayons.



Coté gastronomie, nous faisons ce que l'on peut vu les contraintes du sac à dos, alors on applique la bonne vieille méthode du randonneur: le plus léger à porter qui soit le plus calorique: semoules et purées instantanées, boites de maquereaux, pâtes, soupes, et saucisson les jours de fête! Même à midi nous prenons le temps de faire chauffer la petite popotte.

La petite vie du bivouac 

Arrivés à Porto-Vecchio, nous passons quelques jours sur le littoral. Nous retrouvons là Vivianne et Adrien, un jeune couple de randonneurs sympa rencontré sur le GR avec qui nous vadrouillons entre plages et criques. Un soir nous tentons la nuit à la belle étoile sur la plage, réveil brutal sous des trombes de flotte à 3h00 du mat', nous plantons la tente en urgence sur le sable (heureusement on est rôdés!). Bonne rigolade!

Notre ferry ne nous attendra pas pour partir, alors nous nous arrachons à regrets des splendides falaises de Bonifacio pour rejoindre Porto-Vecchio en un coup de stop. Nous devons retourner aux marines de Cogolin , près de Saint Tropez pour retrouver l'équipage et le bateau pour la transat. De nouvelles aventures sont à venir!

Salut, Ô astre de lumière! 
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L'itinéraire de notre première navigation sur Pontus entre le 25 octobre et le  4 novembre 2017

Par Alexis

Mardi 24 Octobre, nous arrivons de Corse pour retrouver Pontus. Nous devons retrouver le capitaine Xavier et Pierre, l’autre équipier le soir même. Nous avions prévu de prendre quelques jours pour terminer la préparation du bateau puis départ vers les Baléares. 48 heures de navigation estimées. Sauf que la météo prévoit un coup de vent vendredi, ce qui ne nous laisse que deux possibilités : un départ le lendemain Mercredi ou attendre une semaine et partir le mardi d’après. L'’équipage vote et choisit un départ dès le lendemain après quelques courses éclair ! Un départ rapide, mais qui nous lance directement dans le grand bain !

Mercredi 25 octobre 13h, nous larguons les amarres ! Au moment de faire le plein de Gasoil, le pompiste nous lance : « Ca sent la ballade à Porquerolles ! Réponse l’air de rien mais pas peu fier : « Non, nous c’est plutôt la Martinique ! » Nous passons devant Saint-Tropez une dernière fois avec un petit frisson dans l’échine. Depuis le temps qu’on en parlait de cette transat, cette fois ci, on est dedans !

L'équipage sur Pontus au départ de Cogolin : Xavier, Alexis, Zazou, Pierre 

Cette première navigation pour Minorque se fait assez facilement. Assez peu de vent, nous avançons aussi souvent à la voile qu’au moteur. Quand il y a du vent, il vient du Sud et nous avançons au près, sans avoir jamais à tirer des bords (remonter le sens du vent en louvoyant). Nous mettons en place des quarts de 3 heures pour les nuits. Une personne est désignée pour chaque tranche de 3 heures pour observer si le vent forcit ou faiblit et adapter les voiles si besoin. Il veille aussi à éviter les collisions avec les autres bateaux, mais nous en croisons très peu. Un seul changement de cap a été nécessaire pour éviter une collision pendant les deux nuits. La deuxième nuit est tout de même assez mouvementée. La navigation était au près avec une petite houle. Première surprise vers minuit : une perte complète de l’électronique ! Zazou avait levé le coupe-circuit avec son pied, nous avons mis 15 minutes à trouver la cause. Et deuxième surprise vers 3h du matin pendant le quart du capitaine, le spi (grande voile fine et fragile de beau temps) rangée sur le pont à l’avant passe à moitié à l’eau ! Xavier nous réveille, nous sortons tous les trois de notre cabine, enfilons une veste et nous retrouvons les pieds dans l’eau à l’avant en train de tirer sur la voile trempée pour l’extraire de l’eau! Que c'est lourd! Le pauvre Xavier récupère la voile trempée dans sa cabine où nous la mettons à l’abri.

Nous arrivons à Minorque, l’île la plus au nord des Baléares au bout de 48 heures de navigation comme prévu. Nous nous accostons au port de Ciutadella. Charmant port très bien protégé dans un Fjord au pied d’une vieille ville fortifiée. Nous y restons une nuit et une journée, le temps d’acheter quelques provisions et de nous promener dans les rues animées par un marché.

Arrivée à Ciutadella 

Puis nous jetons l’ancre dans la charmante baie de « Cala Turqueta » au sud de l’île. Eau turquoise, plage de sable blanc, falaise, pinède au dessus, c’est vraiment le paradis. Et nous sommes le seul bateau au mouillage, vive la basse saison !

Mouillage de rêve! 

A Majorque, nous nous arrêtons dans une baie étroite et très jolie de la côte est, mais le temps de déjeuner nous suffit pour nous rendre compte que la baie n’est pas suffisamment abritée pour passer la nuit. Nous poursuivons alors vers l’île de Cabrera qui offre elle un abri parfait dans une baie profonde. L’île de Cabrera est une réserve naturelle. Assez montagneuse et couverte de maquis, les eaux sont sûrement pleines de poissons. Mais nous repartons dans la nuit, voulant arriver à Ibiza dans la journée suivante.

Enfin une navigation au portant (vent dans le dos) ! Le vent et la houle venant de l’arrière rendent la navigation beaucoup plus confortable que dans les navigations précédentes où nous avions le vent dans la figure et les vagues à escalader les une après les autres. Ici la houle nous rattrape mollement, une vague après l’autre, comme sur le dos d’un dromadaire géant tandis que la houle au près fait plutôt l’effet d’être sur le dos d’un cheval au galop qui aurait des pattes en acier : chaque vague cogne la coque. Nous battons aussi notre record de vitesse : 11 nœuds !



Avantages et conforts de la navigation au portant 

A Ibiza, nous restons une soirée et une nuit et nous repartons aussitôt pour Malaga, même pas le temps de voir David Guetta! Nous essayons maintenant d'avancer, l'objectif d'être mi-décembre à la Martinique ne nous permet pas de longues étapes.

Puis c'est la navigation pour Malaga que nous parcourons en trois nuits et deux jours, la plupart du temps le vent dans le dos. La navigation est agréable et nous réussissons à pêcher nos deux premiers poissons : une bonite et une dorade Coryphène. Au four, en filet à la poêle et mariné cru, ces cadeaux de la mer viennent considérablement améliorer notre quotidien. Et quelle fierté de remonter notre pêche! Même si la technique reste encore à améliorer. Pour remonter la dorade, j'ai fini le pull pris dans l’hameçon à serrer contre son torse le seau qui contenait le pauvre poisson en train de se débattre. Belle rigolade!

Arrivés à Benalmadena ce matin , tout proche de Malaga, nous allons profiter d'une bonne escale de 2 jours pour aller visiter les villages andalous aux alentours . Prochaine étape du périple : passer Gibraltar pour entrer dans l'océan Atlantique , et faire cap sur les Canaries !

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Publié le 25 novembre 2017

Par Alexis


Arrivés en Andalousie, nous choisissons de nous accoster à la marina de Bénalmadena, le prochain port après Malaga pour ne pas payer le prix exorbitant de la place au port à Malaga.

Pour notre première soirée à Malaga, nous retrouvons Franck un vieux copain de l’INSA qui habite là bas et nous guide dans une mémorable tournée des bars de Malaga. Terrasse cachée en haut d’un hôtel, restau de tapas, glaces gigantesques, Baby-Foot à l’espagnole, Francky nous sort la totale !

Nous louons une voiture et partons explorer la région. Nous visitons la vieille ville de Ronda et son pont sur des gorges démesurées et surtout l’Alhambra de Grenade. Si Ronda nous a déçus (1h30 de route de montagne pour un pont et une ville jolie mais très touristique), nous sommes émerveillés par l’Alhambra. Des jardins fleuris parcourus par de l’eau, des palais Arabes harmonieux et travaillés jusque dans les moindres détails de sculptures, gravures et ornements. Nous nous disons que les princes Nasrid devaient vraiment se la couler douce avec un certain art dans leurs jardins et palais avec vues sur les cimes enneigées ! Ils avaient en tous cas beaucoup plus de goût que leur successeur catholique Charles Quint qui a fait construire à côté un gros pâté rond, monumental, imposant et sans raffinement.

Les deux premières photos sont à Ronda, les suivantes sont à Grenade sur l'Alhambra 

Profitant de la voiture, nous faisons un MEGA plein de courses à 500 euros dans le carrefour géant de Malaga. Trois cadies de remplis en moins d’une heure entre 21h et 22h. Nous nous faisons ramener presque de force vers les caisses pour arrêter notre folie consommatrice. Et pour cause, nous faisons les grandes courses qui doivent nous durer jusqu’aux Canaries et après pendant les trois semaines de transatlantique ! Nous ne reprendrons que du frais au Canaries : viande, fruits et légumes afin de profiter au maximum des prix attractifs du sud de l’Espagne.

On apprécie le message de bienvenue de Carouf  

Puis nous reprenons le bateau pour la prochaine destination 12 heures plus tard: Gibraltar !

Gibraltar est un port très particulier. Enclave britannique au sud du territoire espagnol. Depuis toujours contesté par les espagnols qui ont eux-même un territoire équivalent au sud du détroit en plein territoire Marocain.

La ville est un doux mélange anglo-espagnol. Des pubs anglais qui proposent des tapas espagnols et des fish and chips, des soldats anglais en uniforme collectant des fonds dans la rue, des employés de magasins tous espagnols... On y boit pour rien (l’alcool est détaxé) mais la nourriture est au prix espagnol. Nous choisissons donc notre camp sans trop hésiter. La soirée se termine au casino à découvrir le Bingo (loto espagnol) avec les retraités du coin.

Puis c’est le départ pour les Canaries ! Plus grande navigation de l’équipage jusqu’à présent. Nous traversons avec émotion le détroit mythique de Gibraltar : à gauche les montagnes marocaines, à droite les montagnes espagnoles. Les eaux sont souvent perturbées, les courants d’atlantique rencontrant les courants de méditerranée. Nous croisons des dizaines de dauphins et presque autant de cargos rentrant et sortant de méditerranée. Attention aux collisions avec ces géants des mers qui vont 4 fois plus vite que nous ! Il vaut mieux prévoir de passer derrière que devant quand on les croise.


Navigation vers Gibraltar et arrivée en vue du rocher

Puis nous prenons notre cap 225° que nous garderons 4 jours durant jusqu’à arriver à Lanzarote, première île croisée des Canaries. A bord un rythme s’installe entre quarts de nuit, pêche de daurades coryphènes, préparation des repas, lectures, discussions et tout un tas de petites activités anodines, bercées par la houle qui remplissent si bien nos journées avant même que nous ayons eu le temps de nous ennuyer ! Pour les curieux je dédierai le prochain article du blog à une journée typique à bord.

Le 15 novembre nous arrivons à un joli mouillage au sud de Lanzarote. Nous aurons eu une moyenne de plus de 6 nœuds, toujours au portant ! (Pour les non-initiés, comprendre qu’on est bien contents de notre brave bateau Pontus).

Remous devant  les côtes marocaines dans le détroit de Gibraltar. Les vagues ne sont pas dues au vent mais aux courants!
Vie à bord : la pêche, les couchers de soleil, la cuisson du pain 
Arrivée à Lanzarote 
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Publié le 25 novembre 2017

Par Alexis

La question revient souvent : Mais qu'est-ce que vous allez bien pouvoir faire toute la journée sur votre bateau? Vous allez vous ennuyer!!! Moi je ne pourrais pas! Alors pour tous ces sceptiques super-actifs (dédicace spéciale à oncle Yves) à qui on n' arrive plus à vendre les mérites de l'introspection en mer, voici l'exemple d'une journée type en mer!

2h45 : Le réveil matin sonne, Zazou se lève pour aller prendre son quart de 3h à 6h. Elle s’habille tant bien que mal malgré l’obscurité et le bateau qui roule sur les vagues. Sur le pont, elle retrouve Xavier qu’elle relaye. Elle vérifie les instruments de bord : force et orientation du vent, vitesse du bateau. Puis elle note une ligne dans le livre de bord pour indiquer la position GPS à sa prise de quart. Le vent est tranquille cette nuit, le quart se déroule calmement entre observation de la mer, veille des autres bateaux et un petit thé pour se réveiller.

A 5h30, la lutte contre la somnolence devient difficile, Zazou réveille Alexis qui est le suivant et ils passent ensemble une heure de quart.

6h30 : Petite toilette au linge micro-fibre pour économiser l’eau douce. Puis Zazou se rendort.

8h30 : Petite faim ! Un bol de muesli et hop ! retour au dodo.

9h30 : Réveil. Zazou et Alex se passent un film dans le carré.

11h30 : Petite pomme anti mal de mer dans le cokpit. Le vent a légèrement tourné, nous devons empanner, Zazou participe à la manœuvre.

12h15 : Repas tous ensemble dans le cokpit avec vue sur la mer. Au menu : Houmous maison, rillettes de daurade coryphène péchée la veille sur un pain maison. Ou pain « bateau », pour être plus exact !

13h10 : Tiens si je me faisais une petite sieste se dit Zazou !

15h00 : Zazou se lance dans un crumble, tout l’équipage commence à baver devant l’odeur qui s’échappe du four.

15h45 : Lecture sur le pont, au soleil et blabla avec Pierre et Alex.

17h00 : Mais c’est l’heure du goûter !

18h00 : Jeux de Rami tous les 4 dans le cokpit pendant que le soleil se couche devant nous.

19h30 : Zazou étudie les instructions nautiques pour trouver une jolie baie bien abritée pour jeter l’ancre à notre arrivée à Lanzarote.

20h00 : Repas puis vaisselle.

21h00 : Au lit ! Cette nuit Zazou assure le quart de 0h00 à 3h00 ! Et il y a du vent de prévu, ça va être sportif !


Réveil et début du quart


Vaisselle et préparation du repas, une grande occupation à bord 


Le soleil se lève 


Partie de Rami 
 Film dans le carré
Petite sieste dans le cokpit 
 Lecture dans le cokpit
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Publié le 30 novembre 2017

Par Zazou

16 Novembre 2017: depuis le hublot de ma cabine, j'aperçois une grosse île volcanique. Après un mouillage éclair à Lanzarote, nous avons navigué toute la nuit pour cette île où nous passerons 15 jours. J'ai aujourd'hui 27 ans, et la grande joie de souffler, pour la première fois de ma vie, mes bougies en mer. Merci Alexis d'avoir préparé un gâteau entre 2H et 3H du matin pendant son quart ( je ne me serais sûrement pas réveillée s'il ne s'était pas mis à battre des blancs en neige dans le cockpit à quelques centimètres de mon oreille car l'un des hublots de la cabine donne sur le cockpit - cockpit= extérieur du bateau là où il y a le gouvernail et les bancs- t'es grillé Alex! ).

un beau gâteau avec de drôles de bougies car Alex a remis le gâteau dans four éteint ,mais dans un four était encore chaud!!^^

A Ténerife , nous faisons nos sacs, et partons en rando histoire de se dégourdir les jambes et de laisser le capitaine tranquille car sa femme le rejoint en avion pour la semaine. Un vendeur de chaussures de trail que nous interrogeons nous conseille le Nord de l'île qui selon lui est "muy bonito". Pierre, le troisième matelot de Pontus est de la partie, et le soir même nous attaquons le sentier en direction de la Punta de Hidalgo ( au nord). La végétation est très curieuse, de drôles de cactus sont dispersés de part et d'autres, et parfois nous croisons quelques mandariniers pourvus de délicieuses mandarines bien mûres: quel bonheur de cueillir ces fruits directement sur l'arbre! Pas un cours d'eau ne circule dans ces montagnes arides, et nous remplissons nos gourdes dans les adorables villages canariens où nous recevons toujours un bon accueil.

à gauche: le bar le plus incroyable que l'on ait vu, tenu par un petit vieux pas prêt de partir à la retraite! 

En fonction des conseils de randonneurs et habitants que l'on rencontre, nous traçons notre route, sans plan précis, alternant les "grosses montées de bourrin", les heures à jouer aux cartes autour d'une cerveza dans l'unique bistro du village, et les bains de mer rafraîchissants (il fait chaud ici). Puis en regardant la carte en détail, l'envie nous prend de rejoindre "La playa del barranco Seco", à l’opposé de l'île, cette plage à l'air complètement inaccessible par la route, c'est cela qui nous séduit... ça devient une idée fixe, une obsession de la rejoindre, par n'importe quel moyen. S'ensuit un grand périple:après avoir pris 4 bus successivement, nous demandons au chauffeur de nous déposer au milieu d'un col en plein no man's land montagneux, un peu surpris il nous regarde " vous voulez vraiment marcher par ici ?" , pas de sentiers balisés, juste un chemin plus ou moins existant qui part dans la rocaille, entre deux énormes falaises en direction de la mer, que nous ne voyons pas. Nous marchons quelques heures, en traversant des buissons pleins d'épines, et tombons sur les restes d'une rivière totalement asséchée que nous suivons, en nous repérant grâce à une appli sur notre smartphone (note pour tous les randonneurs qui nous lisent: cette appli s'appelle maps.me , et recense tous les itinéraires,chemins, balisés ou non, une perle rare!) . Entre deux blocs de falaises, nous voyons un bâtiment à moitié détruit avec des chariots devant, et un reste de rails, c'est sûrement une mine désaffectée . Nous nous y établissons pour la nuit. Ambiance Western garantie entre le silence de ces gigantesques falaises et le reste de cette mine un peu curieuse. Par la suite nous apprendrons que ce fût une installation qui captait l'eau souterraine. Le lendemain nous partons de bonne heure, et nous engageons dans un parcours du combattant car le sentier est plus ou moins repérable, nous progressons dans le cours de ce qui fut autrefois un torrent, et devons escalader des pierres gigantesques! Enfin , nous entendons le fracas des vagues sur les galets: nous sommes à la playa del barranco seco! D'ailleurs cette plage de galets n'a rien d'incroyable en elle-même ( à part le fait que quasi personne n'y va)...mais comme dirait certaines:" le bonheur c'est pas le but mais le chemin..."

 nuit dans une mine désaffectée, et parcours du combattant!

De retour au bateau quelques jours plus tard, le capitaine nous apprend que le safran est abîmé ( nous nous en doutions car il faisait des bruits bizarre pendant notre nav' pour les Canaries), et qu'il va falloir rester une semaine de plus le temps de le faire réparer. Ça ne tombe pas si mal, la météo n'est pas terrible pour partir tout de suite , et nous avons encore une multitudes de petites choses à faire avant le grand départ ( vérifier le mât, graisser les winchs, faire l’approvisionnement des produits frais...). Bientôt l'atlantique!

San Miguel (Ténerife)
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Publié le 30 novembre 2017

Par Zazou

Ça y est c'est le grand jour, depuis qu'on en parle, nous y voilà: cet après-midi nous larguerons les amarres. Le safran est prêt, le bateau est prêt, nous sommes prêts! Il y a des régimes de bananes qui pendent partout dans le bateau et les filets croulent tous le poids des fruits et légumes. Ce matin j'ai pris une douche qui a duré 40 minute (oooouh le gaspillage mais bon c'est la dernière à l'eau douce avant longtemps) le capitaine est allé déguster un café crème au café du port, Alexis est allé courir... A chacun sa manière de goûter les dernières joies terrestres avant de partir sur les flots. A nous les longues heures de nav' sous le soleil et bercées par la houle, la pêche à la dorade, les jeux de cartes, la lecture de nos 20 bouquins en stock, les ciels étoilés au milieu de l'océan, les coups de vents, la pétole, les poissons volants... et enfin à nous la Martinique, dans 3 semaines!

Bon temps de l'avent et bonne préparation de Noël à chacun, je pense que le mot "attente" n'aura jamais autant fait écho dans notre tête et notre cœur. (Pour marquer ça j'ai préparé un calendrier de l'avent "maison" avec une petite enveloppe par jour que nous ouvrirons avec tout l'équipage et dedans des petites surprises quotidiennes (défis, poèmes, bonbons), ça va être marrant). Merci à vous qui nous suivez, nous vous embrassons fort fort fort!

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Publié le 24 décembre 2017

Par Alexis

Jeudi 30 novembre. Sur le port de San Miguel à Ténériffe, un équipage semble prêt. Le jeu dans la barre est corrigé, nous avons un tangon et sa cloche pour fixer le génois en ciseau, les coffres sont pleins de conserves et des régimes de bananes pendent un peu partout dans le bateau. L’Atlantique nous attend ! Nous prenons un dernier café au café du port avec un fourmillement dans le ventre. Un mélange de peur et d’excitation. Les regards brillent. Nous observons les gens autour de nous comme les derniers visages humains que nous croiserons avant 3 semaines. Puis nous montons à bord, c’est la traditionnelle photo de l’équipage avant le départ et nous larguons les amarres !

C’est parti ! Enfin pas tant que ça. Au bout d’un quart d’heure, une déconvenue : le pilote automatique ne fonctionne pas ! Sans pilote, nous devrions barrer le bateau nous même pendant 3 semaines ! Ce pilote ne nous a pourtant jamais fait défaut jusqu’à maintenant. Et nous voilà de retour au port une demi-heure après notre départ, passablement énervés. Le technicien qui a réparé la barre intervient heureusement assez vite et corrige un mauvais montage qu’il avait fait la veille. Ouf ! On s’en tire bien, nous larguons à nouveau les amarres. Cette fois-ci pour de bon !

Cette année, les Alizés (ces vents dominants qui doivent nous porter jusqu’en Martinique) traversent les Canaries plein sud jusqu’à l’archipel du Cap Vert qu’ils traversent avant d’obliquer plein ouest vers les Antilles. Nous suivons donc les recommandations de la météo et mettons cap sur le Cap Vert. Rapidement le vent tombe et nous sommes obligés de progresser au moteur. La navigation au moteur vibre et fait du bruit, rien à voir avec le confort des voiles qui font glisser le bateau sur l’eau et au dessus des vagues. Le spectacle de la mer lisse comme une nappe d’huile est d’un calme déroutant. La nuit au moteur est particulièrement désagréable, notre cabine, à l’arrière du bateau étant située contre le compartiment moteur. Heureusement au bout de deux jours le vent revient. Il ne nous quittera plus !

une mer d'huile 

Le 4 décembre, à 300 miles du Cap Vert (Deux journées de navigation) une mauvaise manipulation sur le génois (voile la plus à l’avant du bateau) désolidarise son enrouleur en deux au deux tiers de la hauteur et déchire la voile sur 50cm à cet endroit. Nous enroulons tant bien que mal notre génois de moitié afin que la déchirure ne se propage pas. Quelle poisse ! Pour l’instant la voile tient mais de là à nous faire traverser l’Atlantique… Résignés, nous prenons la décision de la sécurité et décidons de nous arrêter au Cap Vert pour réparer la voile et l’enrouleur. La perspective de passer Noël en Martinique, projet d’origine du capitaine semble fortement s’éloigner ! Il nous reste au minimum 16 jours de mer. Tout dépend de l’escale au Cap Vert et nous n’avons pas de marge pour les aléas. C’est le capitaine qui est surtout concerné : il a donné rendez-vous à toute sa famille en Martinique !

Nous arrivons le 6 décembre à l’aurore en vue de Mindelo, principal port du Cap Vert. Etrange coup d’œil que ces îles montagneuses qui s’approchent dans la brume. Les phares indiqués sur les cartes n’existent pas ou plus. Vive le GPS ! Le vent tombe devant une première île puis reprend de plus belle entre deux îles. Nous restons vigilants et finissons par arriver à la marina, derrière un port industriel où nous sommes accueillis par un salarié de la marina.

Arrivée en vue des îles de Cap Vert 

On nous promet la réparation de la voile pour le lendemain. Tant mieux ! Et un technicien doit venir voir l’enrouleur. Mais sans l’attendre, Pierre et moi nous hissons au mât avec des drisses et montons inspecter. L’enrouleur est juste déboité, quelques vis à acheter et nous pourrons le réparer nous-mêmes !

Zazou a particulièrement mal à une dent depuis deux jours. Nous profitons de l’escale pour chercher un dentiste. Pour pouvoir être remboursés nous contactons notre assurance santé de voyage qui ne nous aide pas à trouver un dentiste mais nous donne une liste longue comme le bras de documents à envoyer. Et ils nous font appeler un numéro aux Etats-Unis qui nous coûte 5O euros de hors forfait ! Merci l’assurance ! Mais nous trouvons une dentiste qui traite la carie et y met un pansement temporaire. La communication est malaisée vu que nous ne parlons ni le portugais, ni le créole local. Nous nous en sortons en tapant sur Google translate, de Portugais vers Anglais. Elle semble assez embêtée que nous partions le lendemain. Apparemment, il lui faudrait réintervenir dans quelques jours pour être sûre d’avoir bien tout traité. La carie est profonde, un nerf pu être touché. Et c’est sûr qu’une fois au milieu de l’atlantique, nous aurons du mal à trouver un dentiste ! Elle finit par lui prescrire antibiotiques et antalgiques et lui conseille de retourner voir un dentiste dès notre arrivée en Martinique.

Les étoiles s’alignent, nous pouvons prévoir le départ le 7, soit le lendemain de notre arrivée. Il ne nous reste plus qu’à profiter de Mindelo ! Nous passons du temps dans les marchés aux légumes pour reprendre un stock de verdure mais aussi pour le plaisir de voir ces piles de bananes, papaye, salades, carottes, choux, etc. dans un style purement africain.

Port de Mindelo /  Le capitaine 

Le 7 décembre c’est un nouveau grand départ en transat (le troisième si vous avez bien suivi). Nous nous mettons à la latitude des îles les plus au sud de l’archipel, vers le 15 ème parallèle nord puis nous prenons un cap plein Ouest. Le bateau pointe vers la Martinique ! Les Alizées tiennent leurs promesses. Toujours présents, vent arrière ou trois quarts arrière. Les premiers jours plutôt intenses avec des vents autour de 25 nœuds et une houle bien formée de 2 ou 3 mètres. C'est intense et fatiguant! Puis, au bout de quelques jours, le vent retombe entre 15 et 20 nœuds et la houle se calme. Mais nous passons sous des grains, surtout la nuit, où le vent monte rapidement et où la pluie tombe. Nous passons des journées entières sans aucune manœuvre! Le rythme de la vie à bord reprend : jeux de dés, de cartes, lecture, cuisine, pêche, siestes, quarts de nuit sous les étoiles. Au fur et à mesure que nous avançons vers l’ouest, nous passons les fuseaux horaires et décalons nos montres heure par heure. Pas de Jet Lag pour nous !

Suivi de la navigation sur le GPS traceur / Fichier Météo reçu par tél satellite 
Un grain à l'horizon. Va t-il nous arriver dessus?
Une belle dorade / Douche à l'eau de mer 

Le 9 décembre, 2 jours après le départ du cap vert, nous nous apercevons que la cloche du tangon (fixation du tangon au mat) est à moitié arrachée. L’allure reine de la transat est vent arrière avec une voile à babord et une voile à tribord, ça s’appelle le « ciseau ». Mais c’est maintenant inenvisageable pour nous avec la fixation du tangon cassée. Tant pis, nous ferons autrement ! La plupart du temps avec que la grand voile, parfois avec les deux voiles du même côté « au grand largue » quand le vent se décale légèrement du vent arrière.

Les premiers jours, Zazou nous inquiète pas mal. Elle a très mal aux dents, malgré les antalgiques et dort mal. Heureusement au bout de quelques jours, la douleur s’estompe et elle commence à profiter de la traversée.

Maaaal 

Le paysage change chaque jour selon le vent, le soleil, la houle. Les poissons volants planent en rase motte autour de nous, ils semblent nous escorter. La nuit ils ne voient pas le bateau et atterrissent un peu partout sur le bateau : dans le carré, dans nos têtes (plusieurs fois, ça réveille), à travers un hublot resté ouvert. Ils sont gros comme des sardines, revenus à la poêle c’est excellent ! Parfois nous voyons un oiseau de mer qui vient nous inspecter avant de repartir ; on se demande bien où ?

La houle d'Atlantique 
A la barre 
Pêche : dorade et poisson volant / Calendrier de l'avent /  Réparation de fortune sur la cloche de tangon

Et le jeudi 21 décembre, sous le beau temps habituel des alizés, nous sommes enfin en vue des côtes de la Martinique ! Depuis le Cap Vert nous avons parcouru 2200 miles en 14 jours avec des moyennes journalières entre 6 et 8 nœuds ! Merci Pontus de nous avoir menés aussi loin sans problème majeur.

Premier aperçu de la terre au loin (Pas évident à voir en photo)
La Martinique! 


Impressions au départ des Canaries

Partir.

Où, quand, comment, peut importe.

L’essentiel est de partir. Que c’est bon !

Le vent nous caresse sensuellement le visage,

La lune nous fait de l’œil,

Le bateau trace son sillage.

Les nuages cumulent des formes absurdes pour les mortels.

Mais nous savons les comprendre.

La lumière éclate en une multitude de roses avant de tirer sa révérence.

Nous l’applaudissons à notre façon.

La côte et ses lumières artificielles s’éloignent peu à peu et c’est tant mieux.

Nous n’avons pas de hâte mais nous savourons de ne bientôt plus la voir.

Il n’y aura plus que nous, l’océan et le ciel.

Nous serons alors au large.

En chemin.

21
déc

Par Zazou

...Ici les champs couverts de neige

on ne les connaît qu'en photo.

Le père Noël n'a pas de traineau.

Le fond de l'air est bien trop chaud

Ici les portes sont toujours ouvertes

On peut entrer dans toutes les maisons

Et pour partager nos chansons

On n'as pas besoin d'invitations

Noël, joyeux Noël, bon baiser de Fort de France....

compagnie créole 

Qui ne connait pas cette célèbre chanson de la compagnie créole ? Chanson que je n’ai cessé de fredonner sur le bateau, j’étais trop heureuse d’arriver en Martinique pour Noël. Le lendemain de notre arrivée, après avoir été acueuilli au ti punch par la famille du capitaine ( premier ti punch d’une longue série, on le comprendra très vite : le rhum en Martinique c’est sacré !), nous quittons notre équipage; avec qui nous avons passé deux mois, pour nous rendre à Fort de France. Fini la mer et le bateau, nous redevenons terriens et c’est un plaisir de fouler le sol et de pouvoir enfin marcher, chose qui m’a terriblement manqué sur le bateau, où aller chaque matin à l’avant sur l’étrave constituait la randonnée du jour (10 mètres à aller, 10 mètres retour !).

Adieu Pontus, nous ne t'oublIerons jamais! 

Nous filons chez Stéphanie et Lionel, un couple de métro avec deux enfants, qui nous accueilleront pour la semaine. Nous les trouvons grâce à Couchsurfing. Principe de Couchsurfing : un site qui met en relation des gens gentils et accueillants étant prêts à recevoir gratuitement des voyageurs chez eux pour un ou plusieurs jours et des voyageurs qui sont très contents de poser leurs sacs chez des gens gentils et accueillants. A ne pas confondre avec un hôtel gratuit car l’idée est de partager du temps ou des repas avec nos hôtes et si possible rendre quelques services. Stéphanie et Lionel ont une grande maison, et nous prêtent une chambre rien que pour nous… le luxe !

Stephanie et Lionel , leurs 2 enfants, et Damien un autre couchsurfeur 

Durant la semaine. à FDF nous plongeons dans l’ambiance de Noël versions tropical, et on peut dire qu’en Martinique ils ne font pas ça à moitié. A chaque coin de rue, s’organisent des « Chantez Noël », ce sont des concerts très pêchus, sur des chants chrétiens de Noël, tout le monde est à fond, danse et frappe dans ses mains au rythme des Gloria et Alleluia. Ambiance créole 100% ! Fort de France est une petite ville assez sympa et animée que nous prenons plaisir à visiter en long en large et en travers.

 ambiance de Noël version tropical


Le 24 décembre nous sommes invités à déjeuner chez l’un de mes cousin éloigné au cinquième degré que je ne connaissais pas, mais avec qui ma famille m’a mis en relation lorsque j’étais dans ma recherche désespérée de dentiste. Mon cousin inconnu, Etienne, s’avère être un gars très sympa et habite à Fort de France depuis un an avec sa femme Marie-Raphaëlle et leurs deux enfants. L’occasion de parler de la Martinique et de se renseigner sur les choses à voir et à faire. Le soir, nous buvons une coupe de champagne avec nos hôtes du Couchsurfing et puis nous filons à la Cathédrale de FDF pour une superbe messe de Noël qui commence … à minuit (une vraie messe de minuit quoi). On retourne se coucher, contents de cette journée mais quand même… Noël par 28 degrés et sans la famille, ça fait bizarre quoi !

coupe de champ' chez Stephanie et Lionel, et Shrub (boisson locale de Noël à base de rhum et d'orange)  avec  cousin Etienne 


Nous passons la semaine à Fort de France, entre jardinage et travaux électriques pour nos hôtes et recherches de dentistes pour moi - quelle idée d’avoir une rage de dent sur un bateau quand même !- ce qui est loin d’être facile car 80% des dentistes de FDF sont en congés pour les fêtes , et ceux qui restent sont complètements blindés. Après une heure à poireauter dans une salle d’attente pleine à craquer, un dentiste me reçoit puis me dit que les travaux sur la dent seraient trop longs à faire et me congédie (pas moyen de discuter). Merci bonsoir! Un peu rageux et désespérés, au bout d’une semaine, nous finissons par trouver un cabinet dentaire acceptant les urgences sans rendez vous . Ouf ! Dent soignée, nous allons enfin pouvoir faire nos sacs et partir à la découverte de l’île. Nous projetons d’en faire le tour, pensons un moment à louer une voiture et puis finalement optons pour le faire à pied, en stop, en bus ou en taxi co (qu’est ce que le taxi co ? réponse dans le prochain article ) , avec notre sac et notre tente. Un tour de l'île version barroude, comme nous aimons...même si tout ne se passe pas toujours comme prévu 😉

La suite est à suivre dans le prochain article:" MARTINIQUE PARTIE 2: Notre foie s'en souviendra"


Iguane se promenant tranquillement sur la plage
29
déc

Par zazou

Sacs sur le dos, nous quittons Lionel et Stéphanie, le mode baroudeur ré-enclenché, nous laissons une partie de nos affaires chez eux pour avoir des sacs plus légers à porter. Nous les récupérerons avant de nous envoler au Brésil. Notre idée est de descendre dans le Sud de FDF pour faire du kayak dans la Mangrove (les mangroves sont des baies très abritées et très végétales où se mélangent l’eau des rivières et l’eau de la mer, il y en a partout en Martinique. On y trouve les palétuviers qui prennent leurs racines dans l'eau) . C’est là que le chapitre : « comment se déplacer en Martinique sans voiture ? » commence . Il y a plusieurs possibilités :

- L’auto stop : ça marche bien, à condition d’être bien placé et de ne pas avoir peur de se faire rincer en attendant car ici il pleut tous les quart d’heures. Notre technique favorite : Alexis tend l’index (oui ici le stop se fait avec l’index et non pas le pouce du coup sur les zones touristiques on utilise le pouce et ailleurs c’est l’index), et moi je m’assois par terre avec une tête de nana super fatiguée. Ça émeut les conducteurs qui s’arrêtent en se disant « les pauvres ils ont l’air crevés je vais m’arrêter. Véridique ça marche !

- Le bus : il y a un réseau de bus super moderne à FDF… qui pour des raisons politiques obscures serait prêt à fonctionner depuis plus d’un an, mais ne fonctionne toujours pas. Donc à la place un réseau plus archaïque est en place avec des horaires assez variables et aléatoires.

- Le « taxi co » : ahhh, le taxi co, notre transport coup de cœur de la Martinique. Le taxi co est un petit fourgon avec 9 à 12 places environ, plus ou moins en bon état, où il serait illusoire de trouver une ceinture de sécurité. On s’entasse dans le taxi co en mode collé serré avec les voisins, et on demande au chauffeur de s’arrêter où bon nous semble tant que c’est dans la direction de sa destination en criant bien fort "ARRET". Parfois la destination est annoncée sur une pancarte en carton derrière le pare brise, parfois non. Vous ne verrez jamais un touriste prendre un taxi co. Pour cause, vous savez qu’il y a des taxis co sur l’île qui circulent, mais vous ne savez jamais ni où ni quand les trouver : aucun arrêt précis, aucun horaire déterminé. On se met sur le bord de la route et on attend le taxi co sans relâcher son attention pour ne pas louper la fourgonnette qui passera à toute vitesse et parfois sans signes distinctifs. Vouloir prendre un taxi co c’est un peu comme jouer au loto, parfois on gagne parfois on perd. Et puis il faut avoir le temps, car le chauffeur peut attendre que sa voiture soit pleine avant de démarrer. Mais nous, le temps, nous l’avons,et le taxi co est toujours un bon moyen pour taper la causette à des martiniquais.

UNE SOIRÉE "QUARTIER" A DUCOS

C’est donc en taxi co que nous nous rendons à Ducos, au sud de FDF, notre idée est d’aller planter la tente près de la Mangrove pour pouvoir faire du kayak dessus le lendemain. Ah quel plaisir de porter notre sac au milieu des champs de canne à sucre ! Nous pensons : "quelle liberté de camper où bon nous semble, on va se faire une petite soirée pépère ; feu de camp, lecture et dodo". Sauf que tout ne se passe pas comme prévu. Arrivés à la fameuse mangrove, nous découvrons un lieu infesté de moustiques, un peu glauque avec des carcasses de voitures abandonnées, et pas vraiment d’endroit pour planter la tente…bof bof on le sent pas trop ce coup là, et il fait déjà nuit. Nous remontons la route par laquelle nous sommes arrivés et croisons une boutique qui fait office de bar au milieu d’un quartier tranquille. Le patron de la boutique nous propose une chambre à louer, son locataire est parti ce matin,c'est une aubaine! Un peu crevés et sachant qu’on ne trouvera rien de bien pour camper dans le coin, nous acceptons. Cette boutique s’avère être le repère des jeunes du quartiers, et nous les voyons tous débouler les uns après les autres en enchaînant les verres de rhum sur un fond de musique Zouk. Nous faisons rapidement connaissance et c’est ainsi que nous troquons notre soirée lecture-feu de camp contre une soirée méga ambiance du quartier à trinquer avec tous les jeunes du village qui veulent nous faire goûter l’intégralité des rhums de Martinique ! Sacré soirée !

ambiance zouk avec Alexis, Gaël et Cédric ! 
kayak dans la Mangrove le lendemain 

UN RÉVEILLON PAS DU TOUT PRÉVU


Le lendemain, 30 décembre, nous débarquons chez Ingrid et William, un couple de jeunes trouvés sur couchsurfing, à Fort de France (again!) , pour voir un concert et le feu d’artifice organisé par la ville. Ils nous accueillent très gentiment et nous passons de bons moments ensemble à parler, de voyage surtout; car dans 2 mois ils partiront comme nous voyager avec leur sacs à dos autour du monde.

Le 31 décembre au matin nous voulons partir pour le Sud de l’île pour enfin planter notre tente et se balader, mais il tombe des rideaux d’eau ! impossible de décoller (vigilance jaune sur la Martinique). Ingrid et William nous proposent alors de rester, alors que d’autres couchsurfeurs allemands débarquent le soir même chez eux. Çà fait beaucoup de monde dans ce petit appart qui se transforme en camping improvisé. Un de leur couple d’amis débarque à 20h avec le foie gras et le champagne et nous passons le réveillon tous ensemble dans une ambiance top, pendant que tombent encore des trombes d’eau derrière la fenêtre.

Bonne année! Bonne santé! Frohes neues Jahr!


LA TRACE DES CAPS : DE PLAGES EN PLAGES SAC SUR LE DOS

2 jours plus tard nous voilà sur la trace des caps, magnifique sentier côtier qui nous emmène de plage en plage entre mer des Caraïbes et Atlantique. Les paysages entre chacune varient : grande plaine de la Savanne des Pétrifications, étang où se promènent des aigrettes , baies verdoyantes…nous ne sommes pas déçus ! Nous marchons tôt le matin, et quand viennent les heures trop chaudes nous plongeons avec délectation dans la mer bleu transparente pour un bain revigorant, nous devenons des poissons au milieu des poissons dans cette mer paradisiaque à la température parfaite! En milieu d’après-midi nous reprenons nos sacs et marchons jusqu'à trouver un spot idéal. Cette ballade se prête très bien au camping, que ce soit sur la plage, ou bien en haut des vertes collines, nous plantons notre tente et enfin vient THE moment of the day, Le rituel tant attendu de la journée : "LE ti punch au coucher du soleil" (17h ici !) ahhhh qu’il est bon ce ti punch ! Alexis sort religieusement la bouteille de rhum HSE de son sac (cuvée Titouan Lamazou, célèbre navigateur), puis les citrons verts et le sucre de canne. Le dosage c’est deux doses de rhum, une dose de sucre de canne, et un quartier de citron vert coupé VERTICALEMENT ( très important pour qu’il libère tout son jus). Mélangez d’abord le sucre et le citron vert, écrasez avec une cuillère, rajouter le rhum. Aller, à la votre !

La trace des caps 
Le ti punch c'est sacré! 
YOUPI! 

GRAND RIVIÈRE ET L’ANSE COULEUVRE : le débarquement on the beach depuis une barque de pêche.

Après une halte d’un jour sur la presqu’île de la Caravelle, nous continuons notre tour de l’île, vers le Nord. 4 autostops successifs nous emmènent à Grand Rivière, un vrai petit bout du monde car la route pour y accéder est un cul de sac. Nous ne venons pas nous perdre ici par hasard : notre idée est de rejoindre l’anse couleuvre, une très jolie plage, qui n’est accessible qu’à pied depuis grand rivière, par une ballade de 6h connue comme la plus jolie randonnée de l’île : nous sommes hypers motivés ! Grosse déception en arrivant, la dame qui nous a pris en stop nous explique que depuis l’ouragan Irma en Septembre, de gros dégâts ont eu lieu et le sentier n’est plus praticable. Quelle poisse ! Nous restons quand même à Grand Rivière, cet adorable petit port de pêche vaut le coup d’œil. Surtout que nous avons trouvé un spot canon pour planter la tente, au dessus de la plage.

spot canon sur la plage 

Le lendemain matin , nous partons nous aventurer sur le sentier de rando, histoire de voir jusqu’où on passe : la réponse est rapide : au bout de trois quarts d’heures nous ne pouvons plus avancer tant la végétation a repris ses droits sur le sentier qui n’est plus entretenu. On ne se voit même plus l’un l’autre tant les herbes sont hautes et les branchages bloquent le chemin. Demi-tour donc. En revenant vers Grand Rivière nous passons devant une pancarte ou figure le numéro de téléphone d’un pêcheur local, proposant d’emmener des personnes à l’anse Couleuvre en bateau. Tiens tiens, et si c’était la solution ?

Stroumphes dans la salsepareille 

C’est ainsi que nous nous retrouvons tous les deux, quatre heures plus tard, sur une barque en bois conduite par un pêcheur martiniquais dont on ne comprend pas trois mots de ce qu’il raconte tant son accent créole est marqué (on comprend des bribes de phrases : des histoires de pêche miraculeuse et de filet de pêche qui aurait craqué sous le poids des poissons ou quelque chose dans le genre !). La côte, vue de la mer est splendide, surtout que cette partie de l’île est au pied de la montagne pelée. Des murs de forêts tropicales se jettent dans la mer, qui vient sauvagement s’éclater contre les rochers. Rien à voir avec la douceur des plages du Sud. Nous approchons de la fameuse Anse Couleuvre, notre destination, et là, en voyant les vagues qui se fracassent sur la plage et l’absence de ponton, nous comprenons que le débarquement sur la plage va se jouer… en mode rider de l’extrême ! Notre pilote antillais nous fait comprendre dans son patois qu’il va jeter l’ancre puis reculer autant qu’il peut, mais ne pouvant pas trop s’approcher de la rive, ce sera à nous de gagner la plage. On vous rappelle qu’à ce moment là nous portons, comme toujours, nos gros sacs de rando avec notre matériel de camping, notre ravitaillement ainsi que notre réchaud à gaz. On a pas envie, mais alors pas envie du tout , d’offrir un bain de mer à tout notre bazar essentiel pour notre survie sur l’Anse Couleuvre. Alex se prépare à sauter, mais l’eau est trouble on n’a aucune idée de la profondeur, alors il bat des jambes assis sur le bord de la barque, n’osant pas sauter de peur de se retrouver immergé complètement. Puis se décide à sauter, au bon moment! Entre deux vagues la mer est moins haute, il se retrouve avec de l’eau jusqu’à la taille, court poser son sac sur la plage, revient chercher le mien, court le poser à coté du sien. Puis à mon tour de sauter et je m’offre un joyeux bain de mer toute habillée. Pfiou c’est sportif! Nous saluons de loin le capitaine qui remonte déjà son ancre, ne voulant pas s’attarder au milieu des vagues avec son précieux outil de travail. Et nous, soulagés, nous offrons un ti punch sur la plage, pour nous remettre de nos émotions !

L’Anse Couleuvre est une plage au pied d’une forêt tropicale. Ici la végétation domine et les arbres montent à des hauteurs incroyables, semblables à des cathédrales de verdures qui se dressent devant nous. Nous nous sentons minuscules dans cet univers géant et chlorophylle où il pleut régulièrement, TRÈS régulièrement. Une ballade dans cette immense végétation luxuriante nous emmène à la cascade de la rivière couleuvre, une chute d’eau si haute que se baigner sous la cascade donne l’impression de passer sous un Karcher. Enfin, l’expérience n’était pas si désagréable et plutôt vivifiante ! Retour à l’anse couleuvre pour la nuit, demain nous visiterons la distillerie DEPAZ, histoire de savoir comment on produit du rhum et profiter de la dégustation bien sûr ! Hip’s

des cathédrales de verdure 


-

rien de tel qu'une bonne douche  au naturel!


lieu de camp 

C’est la fin de ce super tour de Martinique. Nous rentrons maintenant à Fort de France, histoire de faire quelques lessives et prendre une bonne douche avant de nous envoler jeudi 11 janvier pour… le Brésil ! On aurait bien aimé y aller en bateau mais depuis les Antilles ce n’est pas vraiment facile à trouver et ça aurait été vraiment long , alors tant pis, ce sera l’avion. Cette étape en Martinique marque la fin de nos aventures marines et le début de nos aventures …latines. C’est là que notre voyage prend un vrai virage à 90 degré. Changement d’ambiance et de décor : A nous, maintenant, la découverte du continent sud américain, immense et passionnant. On a hââââte, mais hâââte

Seul endroit du monde ou le  punch vaut moins cher que le café
11
janv
11
janv
Publié le 21 janvier 2018

Par Alexis

De Fort-de-France nous prenons 3 avions : un pour Saint Domingue, puis pour Panama, puis pour Sao Paulo.

Nous ne passons pas loin de nous faire refuser l’entrée dans l’avion pour le Brésil. Heureusement, nous avons découvert la veille au soir sur un site de conseil au voyageur que le Brésil demande un billet d’avion de sortie du territoire pour pouvoir rentrer. Et c’est la compagnie d’avion qui vérifie systématiquement avant de faire rentrer les gens dans l’avion ! Plusieurs voyageurs n’ont pas pu monter dans leur avion selon ce forum. Aie! Pratique dans notre cas où nous prévoyons de passer du Brésil à l’Argentine en bus sans savoir où ni quand. Heureusement nous trouvons LA solution : la location de billet d’avion !!

Pour 10 euros la société Best Onward nous réserve ainsi un beau et vrai billet d’avion Sao Paulo – Atlanta que nous pouvons présenter à l’hôtesse de l’air. 48 heures plus tard, quand nous serons au Brésil, Best Onward annulera le billet. Et ça marche ! Ouf !

Arrivés au Brésil, nous sommes accueillis chaleureusement pas la famille de mon parrain. Des français installés là depuis 2 ans. Véronique, Thierry et Constance ont une jolie petite maison en pleine ville, ils font tous les trois en sorte que nous nous sentions chez nous. Après plusieurs mois de voyage c’est particulièrement agréable !

La famille De Gennes

Nous restons une semaine à nous faire dorloter à Sao Paulo. Véronique nous sert de guide et traductrice. Une impression d’immensité se dégage. 20 millions d’habitants, des tours à perte de vue et dispatchées un peu partout. Des quartiers pauvres qui succèdent aux quartiers riches, Sao Paulo est une ville diffuse, le centre-ville se déplace au fur et à mesure des années. L’ancien « centro » des années 30 et avant est maintenant un quartier populaire, peu sûr dès la tombée de la nuit. L’insécurité, nous ne la verrons pas mais tous les gens nous dirons d’éviter de marcher en ville après la tombée de la nuit et le jour de se contenter des quartiers riches. Des points positifs quand même : les quartiers résidentiels du centre sont très verts, des arbres partout, ce qui met une ambiance assez zen. Les gens sont gentils, peu habitués aux touristes étrangers, ils ne parlent pas un mot d’anglais ni d’espagnol mais sont prêts à faire des efforts pour nous comprendre.

Une forêt de béton et d'acier. Et la vue était semblable à 360°! 
Le vieux centro 
Cours de Yoga, Graphs et danse de Samba! 
Retrouvailles avec Carolina, plage près de Sao Paulo 

Cette pause d’une semaine avec accès au wi-fi nous permet aussi de préparer la suite de notre voyage. Nous réservons quelques jours d’AirBNB au sud du Brésil sur « l’île du miel », nous trouvons un travail à la ferme contre logement et nourriture au Paraguay début février puis nous retrouverons Bérengère et Alexandre à Buenos Aires avec qui nous découvrirons la Patagonie.

20
janv

Par Alexis

DÉCOUVERTE DU BUS BRÉSILIEN

Nous partons de Sao Paulo avec un bus de nuit « semi-cama ». Tout de suite, vous devez vous imaginer les Flixbus français où on a le droit d’incliner son siège de 5°, où les grands cherchent en vain l’option rétractable de leurs genoux et où le mal aux cervicales en fin de nuit est garanti par la compagnie. Et bien au Brésil, pas du tout! Les bus interurbains sont rutilants neufs, les sièges sont espacés et surtout très confortables. On peut les incliner vraiment et dans la plupart des cas ils proposent le Wi-Fi à bord ! Et avec ça le réseau est bien maillé, il est possible d’aller à peu près où on veut pour un prix acceptable. Bref, le rêve pour des mochilleros comme nous (gens qui voyagent avec leur sac à dos).

Bus de luxe 

6 JOURS SUR L'ILHA DO MEL

Nous arrivons ainsi après 15h de bus à l’embarcadère pour l’Ilha Do Mel. Ce qui, vous l’aurez compris, signifie « île du miel ». Cette petite île est la perle maritime de l’état du Paranà. Pas de routes ici, donc pas de voitures, très peu de béton, juste deux villages au milieu de la forêt tropicale et des grandes plages.

Les canons de Fortaleza. Jamais servi. Le Brésil n'a presque jamais connu la guerre. Ça fait rêver!
Ambiance sur l'île : maisons en bois et concert dans un jardin sous le linge qui sèche

Nous avons réservé une chambre chez l’habitant via AirBNB. Nous sommes accueillis par Marco 22 ans et Douglas dit « Magro » (le maigre..) 50 ans, deux copains qui habitent ici la plupart du temps en compagnie de cette bonne vieille Marie-Jeanne. Et pour les définir je vais utiliser le mot qui sort toutes les 2 minutes de la bouche de Marco : « tranquil !» Nous sommes ravis de leur accueil chaleureux, un peu moins ravis quand nous voyons l’état de saleté du coin cuisine, du frigidaire, et des sanitaires… Disons que le ménage aussi il doit être fait « tranquil ».

 Marco, Alex et Magro. Ils n'ont pas peur des moustiques eux! "tranquil"

Mais bon, on a un toit alors, c’est parti à la découverte ! L’île vit du tourisme, mais un tourisme uniquement brésilien, genre classe moyenne. Nous profitons de la nature vraiment préservée, de belles balades et de bons bains de mer. Mais attention, ici il pleut ! Au minimum tous les soirs, parfois une demie journée en plus. Comme dans Forest Gump, nous avons droit à tous les genres de pluies, du petit crachin breton à la grosse tempête + déluge qui amène la pluie jusque dans notre lit ! Et oui le toit de notre chambre n’est en fait pas du tout étanche. Mais « tranquil » Magro nous propose de changer de chambre avec lui ! Donc ok, on change de chambre, elle est plus petite mais au moins nous sommes au sec !

 Oups il pleut sur le lit...

Nous n’entendrons pas un mot dans une autre langue que le portuguais pendant tout notre séjour dans la région. A nous à nous mettre au portugais. Todo bem ! Nos deux hôtes sont très patients avec nous et nous parvenons à passer des soirées entières à parler et rire avec eux. Notre technique de base étant d’essayer de lancer quelques mots en espagnol et de voir si ça passe. Parfois oui, parfois non. Quand ça ne passe pas, il nous reste le mime ou Google Traduction ! Un mot au hasard : la pluie se dit « chuvia » en portugais contre « Lluvia » pour l’espagnol ! Mais celui là on l’a vite maîtrisé.


L’ ARRIERE PAYS: MORRETES

Après l’île du miel, nous nous dirigeons, toujours en bus vers Morretes. Morretes est une jolie petite ville coloniale du XVIIe siècle en dessous des montagnes de la Sierra Graciosa.

Morretes - Des arbres toujours plus incroyables 

Nous campons deux jours à côté d’un torrent de montagne dans un parc naturel. Nous testons les ballades en pleine forêt tropicale avec beaucoup de rencontres fusionnelles avec des hordes de moustiques, de fourmis et d’araignées. Le climat est quasiment le même que sur l’île du miel : grandes chaleurs et moustiques ou grosses pluies tropicales. Mais le bain dans le torrent est tellement bon ! Nous découvrons une activité « à la brésilienne » sur le torrent : Las Boias ! Principe : on te donne une chambre à air de camion gonflée en amont du torrent, on te dit (en portugais bien sûr !) de te coucher dedans, et que, à un moment tu vas rentrer dans un mur et qu’il faudra bien rentrer les bras et les jambes à l’intérieur. Et c’est partit pour 2 heures de descente en eau vive ! Youhou ! On rebondit contre les pierres, on accélère dans les rapides, on passe sous des branches, on se retourne sous la bouée et on se paye effectivement le dit mur avec une bonne violence ! Résultat : quelques contusions mais surtout une bonne rigolade partagée avec deux français rencontrés ici par hasard. Il faut dire que Solène et Justin sortent de l’INSA Lyon, ça créé du lien !

Pas de sécheresse au Brésil 
Des sentiers plus ou moins faciles au cœur de la forêt tropicale : la mata Atlantica 

Puis nous embarquons dans un nouveau bus de nuit, direction : Les mythiques chutes d’Igazu ! Un des points incontournables du voyage en Amérique du Sud qui sont censées faire passer les chutes du Niagara pour des jets de robinet sans pression en comparaison.

25
janv
25
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Publié le 10 février 2018

Par Zazou

Après avoir vu tomber des paquets d'eau du ciel pendant cette semaine dans le Parana, on devait bien se douter que cette eau là devait se réunir quelque part pour devenir un fleuve, un torrent ou une cascade. En fait, ces cours d'eau, venant du Sud du Brésil se rejoignent et forment un ensemble de chutes GIGANTESQUE, les fameuses chutes d'Iguazù. Situées à la frontière Brésil-Argentine-Paraguay, les chutes peuvent charrier jusqu'à 6 millions de litre d'eau par seconde, vous imaginez? 6 millions! Ça en fait des jours de pluie! Nous avons hâte de voir ça.

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Côté Brésil: Une vue d'ensemble à couper le souffle!

Deux pays, deux parcs: nous commençons par le coté Brésilien qui permet de voir les chutes avec du recul, alors qu'en Argentine, le parc est au-dessus des chutes. A leur approche, nous entendons un bruit tumultueux, et l'atmosphère devient plus brumeuse. Et quand nous arrivons au premier point de vue, c'est le choc! Immense, le front de ces chutes se dresse devant nous et de l'eau coule en cascades, en torrents, la vue est splendide et le spectacle émouvant. La nature est intense, puissante et l'eau coule sans répit avec fougue. A la différence d'une simple photographie, nous sommes complètements absorbés par spectacle détonnant que nous offre les chutes. Tous nos sens sont en eveil, l'oreille entend le bruit fracassant de l'eau qui se jette de tous côtés, le nez sent ce mélange d'odeurs végétales fraîches et humides, notre peau se recouvre d'une fine pellicule d'eau, donnant l'impression d'être passé sous un brumisateur. Nous sentons, au fond de nous, qu'ici, se déploie devant nos yeux, une énergie hors du commun.



Une petite ballade est aménagée et nous offre plusieurs points de vue, jusqu'à une passerelle construite sur l'eau. Nous l'empruntons, et, en plus de nous offrir une douche de gouttelettes d'eau, nous voyons les chutes de bien plus près.


Coté Argentin: vertige et cascades par centaines.

Le lendemain, après 3 heures de transport dans 4 bus successifs, (tout ça pour faire 4 kilomètres), un passage de frontière Brésil-Argentine, nous arrivons enfin au parc argentin. Plus vaste que son homologue brésilien, il contient plusieurs sentiers qui sillonnent entre les chutes. Heureux de gambader sous les arbres, nous apercevons des petits singes sautant de branches en branches, ainsi que ces fameux coatis (ils ressemblent un peu à des castors, et méfiez vous a ne pas laisser votre pic nic sans surveillance quand ils sont dans les parages. Par rapport à la veille, la vue est différente, cette fois nous sommes littéralement au cœur des chutes, les passerelles sont construites au dessus des cours d'eau et cascades.

En fin d'après midi , nous prenons le petit train qui emmène à la fameuse Garganta del Diablo, située tout au bout d'une immense passerelle. Le spectacle une fois arrivés est saisissant, cette chute charie un débit d'eau titanesque, et la passerelle est située juste au dessus du vide. Vertige et sensations garanties!

On vous conseille de ne pas tomber dans ce trou! 
coatis et singe 

Le parc des oiseaux au Brésil (Foz do Iguaçu)

En plus de ces magnifiques chutes nous avons pu faire un tour au parc des oiseaux situé non loin de notre auberge de jeunesse. Nous avons été agréablement surpris car ce parc est très bien fait. On y contemple toute sorte d'oiseaux d'Amérique, les volières sont immenses et pour mieux les observer, c'est nous qui entrons dedans! Perroquets rieurs au plumage coloré, flamands roses, vautours à l'oeil sournois, mais aussi papillons aux ailes design et colibris intrépides.

Des perroquets peu timides 


Celui-là nous a fait bien rire! 

DÉPART AU PARAGUAY!

Après avoir passé quelques jours dans la régions d'Iguazù, nous bouclons une fois de plus nos sacs. Direction le Paraguay, pays peu touristique. Julia et Andres, un couple de deux jeunes bio agriculteurs nous attendent. Nous passerons deux semaines avec eux, comme volontaires, pour les aider au sein de leur exploitation, proche d'Asuncion. Le passage de la frontière entre Foz do Iguaçù (Brésil) à Ciudad del Este (Paraguay) se fait Pédibus jambus, les deux villes ne sont séparées que par un pont. Arrivés de l'autre coté de ce pont, le contraste avec le Brésil est saisissant, la pauvreté est là, pourtant, de partout s'élèvent des panneaux publicitaires criards. Ciudad del Este est connue pour être une ville shopping dont profitent les Argentins et les Brésiliens pour faire leurs courses à moindre coût. Nous atterrissons dans un complexe commercial moche, puis attrapons un bus pour Asuncion. C'est parti pour un voyage de 7 heures. Au moment où nous achetons le ticket de bus, nous comprenons que notre pouvoir d'achat vient de grimper d'un seul coup, 5 euros chacun pour faire 400 kilomètres, le Paraguay c'est cheap (1 euros= 7000 guaranis). Les aventures continuent!

4
fév

Par Alexis

Voilà un an et demi que nous bassinons tout notre entourage avec de grands mots : décroissance, agro-écologie, retour à la terre, simplicité heureuse, etc. Il était temps d’arrêter de réfléchir et de s’y mettre ! Nous avons cherché via le site « workaway » un volontariat et avons trouvé une proposition dans une ferme écologique du Paraguay. Le principe du volontariat est le suivant : nous travaillons 5 heures par jour contre logement, nourriture du jardin et surtout une immersion dans leur vie d’agriculteurs écolo paraguayens. La ferme produit des légumes, des fruits et des herbes médicinales. Elle est tenue par un jeune couple de 30 ans chacun : Andres et Julia. Depuis plusieurs semaines nous avons sommes en contact avec eux et nous sommes impatients de nous y mettre. Il faut dire que dans notre vie de voyageurs nous sommes le plus souvent observateurs et consommateurs. Nous ressentons le besoin d’être acteurs et de nouer des relations pour d’avantage que 3 jours.

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ASUNCIÓN: LA CAPITALE DU PARAGUAY

Arrivés à Asuncion, la capitale, nous logeons deux nuits dans une bonne vieille auberge de jeunesse comme on les aime : très familiale, avec hamacs et canapés dans un jardin intérieur. Ambiance très « mochilleros » avec des jeunes européens ou sud-américains en voyage de longue durée. En vérité, le touriste de base n’arrive pas souvent à Asuncion, il reste aux chutes d’Igazu avant de prendre un avion pour Rio ou Benos Aires. Nous sommes accueillis par les autres voyageurs avec une saucisse au barbeuk et une bière. Le bonheur !

Le centre-ville d’Asuncion est assez agréable avec des restes de vieux immeubles coloniaux mélangés à des immeubles plus modernes, des petits parcs et même… une locomotive ! Restée coincée au milieu d’une rue quand on lui a supprimé ses rails ! Nous apprécions particulièrement l’énorme marché, qui court sur plusieurs quartiers, sur les trottoirs mais aussi dans des galeries qui traversent les pâtés de maison, parfois sur deux étages. On y trouve de tout : électronique, fruits et légumes, artisanat, chinoiseries en plastoc, vêtements et autres, pour des prix à 3, 4 ou 5 zéros !! Mais ha oui c’est vrai 10 000 Guaranis ce n'est jamais que 1,5 euros… On se sent riches avec nos billets de 100 000 !

Locomotive dans la rue, Marché de Asunción 

LA GRANJA AREGUA

La meilleure présentation est en image ! Voici une vidéo de présentation de la Granja faite par Zazou pour Julia et Andres.

Le samedi, c’est jour de marché à Asuncion pour la Granja Arigua. Nous retrouvons donc nos futurs hôtes dans leur petit marché écolo (bobo-bio ajouterons certains qui se reconnaîtront). En allant vers cette rencontre, Zazou se sent comme une invitée de l’émission « Rendez-vous en terre inconnue de Frédéric Lopez ». Mais avec leurs grands sourires de bienvenue, tout de suite le courant passe bien. Ils nous emmènent à l’arrière de leur pick-up, un chapeau en paille sur la tête. L’immersion commence ! Nous croisons un contrôle de police mais ceux-ci ne semblent pas plus choqués que ça de croiser trois personnes assises dans un coffre extérieur assises sur deux matelas, une échelle, du charbon et les invendus de fruits et légumes. On découvrira malheureusement plus tard que la police paraguayenne n’est pas toujours aussi tranquille.

 Départ pour la Granja, Marché bio de Asuncion

A la Granja le début est en douceur : le dimanche on ne travaille pas et justement ce dimanche là toute leur famille se réuni pour fêter plusieurs anniversaires du mois de février dont celui d’Andres, notre hôte. Comme si c’était la chose la plus naturelle au monde, les 5 volontaires dont nous faisons parti sont invités au repas et inclus dans les conversations. Mais comme il se trouve que nous sommes le 4 février et que c’est aussi mon anniversaire, j’ai le droit de faire parti des fêtés : On me chante mon « Feliz Compléanos », et je souffle ma bougie comme les autres ! Top !

Le lendemain, nous nous mettons au travail. La Granja est tenue par Andres et Julia, aidés de Elliot un paraguayen du même âge présent à plein temps depuis plus d’un an. C’est un rigolo qui enchaîne blague sur blague et tape sur ses clous avec une énergie frénétique malgré les 35° ambiants. La première semaine nous étions 5 volontaires, tous français et la deuxième semaine 2 français (nous) et un belge flamand.

Andres et Julia, Eliot et Zazou 

LE TRAVAIL A LA FERME

Première impression : il fait chaud ! Alors on travaille tôt, de 7h à 12h. Dans les champs, nous construisons une structure en bambous pour les concombres, nous arrachons les mauvaises herbes (pas de désherbant bien sûr), nous arrosons, nous déposons du foin sur les légumes pour conserver l’humidité. Une zone de la Granja est réservée aux semences : 90% sont issues des récoltes précédentes. Cette partie demande des soins minutieux. C’est une sorte de sanctuaire planté en cercle et clôturé, qui dégage une impression de sérénité. Pousses de tomates de moins d’un centimètre à déplanter et replanter, micro épinards à déplacer dans le potager sans les briser. Attention à nos gros doigts patauds ! Partout les plantes sont mélangées savamment. Elles se complètent comme dans la nature. Les grandes fournissent de l’ombre et de l’humidité aux petites, jusqu’à ce que nous récoltions les grandes pour laisser les plus petites prendre de l’envergure. Pas de pesticide ici, certaines fleurs éloignent les insectes. Une petite part sera bien sûr enlevée par les chenilles mais cette perte est acceptée. Pas d’engrais chimiques non plus, nous utilisons le compost et des morceaux de palmiers en décomposition.

 Les volontaires au travail dans le jardin
Pousse de tomatier, pousses d’épinards et la nurserie des légumes 

Certains jours, nous travaillons avec Elliot sur la construction de sa future maison. Tout en matériaux naturels s’il vous plait ! Structure en bois de l’exploitation, murs en Cocotero (palmier) renforcés par un mélange de terre rouge, d’eau, de foin et de paille qui sert aussi pour la dalle, peinture à base de terre rouge, d’huile et de chaux. Seul le toit est en tôle.

La bioconstruction 

Avant le marché du Samedi, nous récoltons. En ce moment c’est une multitude d’avocats, d’aubergines, d’épinards, de roquette, de manioc, de pamplemousses et de basilic. La nature est profuse et généreuse. Souvent l’œil rencontre une nouvelle plante qu’il n’avait pas remarquée jusqu’alors. En plus des cultures, des arbres fruitiers sont disséminés. Papaye, bananes, oranges, citrons, fruits de la passion. Nous nous sentons dans le jardin d’Eden ! Partout le calme, le chant des oiseaux. L’harmonie est maîtresse, nous ne sommes que les jardiniers de cette harmonie.

A chaque fois nous travaillons avec Andres, Julia ou Elliot qui ont la patience de nous expliquer et de nous montrer chacun des gestes nécessaires. A 13h, nous partageons tous un bon repas copieux à l’ombre d’un arbre, fait à partir des produits du jardin et cuisiné au feu de bois.

L’après-midi est chaude, propre à la sieste et aux activités calmes. En fin d’après-midi, nos hôtes reprennent le travail pendant que nous profitons des quelques degrés en moins pour aller acheter une glace à la voisine ou explorer les environs.

Nous progressons en espagnol jour après jour. Les balades en Normandie à répéter les verbes irréguliers ont payées. Avec un petit effort des deux côtés nous arrivons à comprendre les gens. Ce qui est quand même un gros avantage par rapport au Brésil. Les relations en sont tout de suite plus profondes.

Nous apprenons à connaître nos hôtes. Comme la plupart des paraguayens, ils ont des ascendances espagnoles mêlées d’ascendances garanies, les indiens semi-nomades occupants les lieux avant l’arrivée des européens. Ils parlent le Guarani et ont gardé une petite partie de leur culture. Un bon exemple est la consommation quotidienne de l’herbe maté avec de l’eau glacée ou chaude. Dans leur enfance, ils étaient des citadins que rien de prédestinait à l’agriculture. Très peu de jeunes se lancent dans l’agriculture aujourd’hui au Paraguay, le modèle étant celui de la mondialisation : travail de bureau, voiture et maison individuelle, Smartphone et télé. Eux ont pris conscience que le meilleur chemin pour eux serait de cultiver la terre, en conservant l’équilibre naturel de la biodiversité et de l’enrichissement de la terre par le vivant. Andres a du tout réapprendre par lui-même. L’université d’agriculture ne leur enseignant que quels intrants, quels pesticides, quelles semences OGM et quels tracteurs de marque américaine ils sont censés acheter. Il nous montre des revues agricoles qu’il a compilées en recueil. Il nous dit qu’il a beaucoup appris des rubriques écologiques. Puis il a expérimenté. Les deux premières années il essayait et ne vendait quasiment rien. C’était son université à lui. Petit à petit il a appris. Un exemple : en accrochant des branches sur ses structures de concombres, ceux-ci profitent d’ombre et d’humidité et d’une structure beaucoup plus complète pour accrocher leurs lianes. Depuis qu’il a fait cette observation, il garde cette pratique qu’il enrichit au fur et à mesure avec d’autres. D’années en année il a conservé les semences de ses propres plantes, sélectionnant au passage les plus adaptée à son terrain, les plus résistantes et prodigues.

Les jours passent ainsi sereinement. Nous sommes heureux de partager ce quotidien simple et de goûter à l’énergie positive qui se dégage de la Granja et de ses habitants.


TROUBLES A LA FERME

Mais un événement vient troubler ce havre de paix. Un soir, de retour de ballade après la tombée de la nuit. Nous nous retrouvons face à face avec 10 policiers de la brigade anti-narcotique. A côté d’eux une pile haute comme un homme de plants de cannabis arrachés. Nos hôtes avaient quelques plants de cannabis pour leur consommation personnelle. Un voisin les a dénoncés et la police leur est tombée dessus. Sauf qu’au Paraguay (troisième producteur mondial de cannabis), la loi ne rigole pas avec la drogue. Les policiers nous indiquent que nous ne sommes pas concernés par leurs recherches. Ils brûlent les plants et embarquent Andres les menottes aux poignets. Angoisse dans la Granja. Les peines pour possession de drogues sont directement de prisons et se comptent en années. Sans Andres, la Granja s’arrête.

Le lendemain, Zazou et moi accompagnons Julia au commissariat pour témoigner du style de vie d’Andres et Julia. Bien loin de l’image « Hippie » qu’en ont les policiers, ils travaillent de tôt le matin à tard le soir et ont la tête bien sur les épaules. Heureusement, l’affaire évolue assez rapidement et le soir même Andres est ramené à domicile par la police. Il est en prison « à domicile » jusqu’au jugement prévu en août. Interdiction d’aller chez le voisin ! D’ici là, à Andres et Julia de rassembler un dossier pour prouver qu’ils ne commercialisent pas de cannabis. Dans le meilleur des cas, il s’en tirera avec 3 ans de prison à domicile. Mais le risque de la geôle paraguayenne est encore fort.

Après ce malheureux événement la vie reprend. Ils sont tout de même assez soulagés d’être toujours ensemble dans leur Granja et on les comprend. La semaine se termine assez vite et c’est avec une émotion profonde que nous les quittons le 17 février. Andres et Julia resteront une source d’inspiration pour nous de par leur force tranquille, leur détermination, leur simplicité, leur accueil et surtout pour le lien qu’ils ont su créer avec la nature.

Panier de Goyaves, Roches volcaniques des environs 


Zazou cinéaste de la Granja, avec Julia et Andres 
17
fév
17
fév
Publié le 9 mars 2018

Par Zazou

Après ces quinze jours d'immersion bioagricole chez Andres et Julia, nous reprenons nos sacs à dos avec une énergie nouvelle. Nous sommes le 17 février, nous avons rendez vous avec ma cousine Bérengère et son chéri Alexandre à Buenos Aires le 27 pour notre trip en Patagonie. Ce qui nous laisse 10 jours pour descendre jusqu'à la capitale argentine. Nous commençons par faire une chose dont nous rêvons depuis longtemps: aller voir un carnaval sudaméricain. Nous avons vu tant d'images de danseuses à plumes et de chars multicolores, nous avons même dansé la samba au Brésil ( rappelez vous la soirée d'entrainement de l'école de samba VAÏ VAÏ à Sao Paulo), qu'il serait dommage de faire un voyage en Amérique du Sud sans voir une de ces giga fiesta. Direction Encarnacion donc, au sud du Paraguay, LA ville paraguayenne du carnaval.

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CARNAVAL D'ENCARNACION: HAUT EN COULEURS

Bon ok Encarnacion ce n'est pas Rio de Janeiro, mais cette ville a le mérite de se trouver sur notre route pour BA ( Buenos Aires) , et d'organiser la dernière soirée de son carnaval (qui dure tout au long du mois de février) au moment où nous arrivons. Après 7h de bus depuis Ascension nous avons tout juste le temps de poser notre sac dans une auberge de jeunesse réservée, par chance, à la dernière minute (il y a du monde dans cette ville durant le carnaval!) et nous filons au sambodrome. Le principe : le sambodrome est une sorte de grande allée en plein air, bordée de gradins, dans laquelle vont défiler, ici, six école de samba (12 à Rio). Ces écoles sont composées de danseurs et danseuses ; certains sont professionnels mais la plupart non; et défilent en enchaînant des pas de samba chorégraphiés avec un sourire ultra communicatif jusqu'aux oreilles . Quelques chars entrecoupent le défilé, dans des couleurs et des thèmes plus délirants les uns que les autres.On passe du manège d'enfant au char futuriste version Star Wars. Mais ce qui nous ébloui le plus ce sont les costumes des danseurs. Les filles en bikini à strass et paillettes perchées sur de hauts talons dansent avec grâce sur les rythmes endiablés de samba, d'autres arborent des plumes colorées et frappent des mains avec énergie. Nous apercevons des danseurs ayant pour seul vêtement un boxer et... un nœud papillon s'il vous plait. Et tant d'autres curiosités colorées, que je vous laisse découvrir en images.



Quelle fâcheuse tendances de s'arroser de neige artificielle dans les gradins. Si vous  allez au carnaval, prenez un parapluie!

LA VISITE DES MISSIONS JÉSUITES: L'UTOPIE DE LA COMMUNAUTÉ HEUREUSE

Ce carnaval n'est pas l'unique raison de notre venue à Encarnacion, nous nous trouvons dans la région des missions jésuite, à cheval sur l'Argentine et le Päraguay. Nous en profitons pour visiter les ruines des missions paragayennes. Arrivés à Trinidad, nous sommes tout de suite conquis par l'incroyable sentiment de sérénité qui se dégage de ces lieux. Tout en circulant entre les ruines de ce qui fut autrefois une véritable cité, nous écoutons les explications de notre guide ( rien que pour nous, et en espagnol bien sûr). Alors tout s'éclaire, et les passionnés d'histoire que nous connaissons et qui se reconnaîtront, liront avec délectation les explications qui vont suivre car MÊME moi (oui oui moi, Zazou), je les ai trouvé intéressantes! (comme quoi tout est possible^^)

" Dès 1549, les jésuites arrivent au Brésil. Ils n'ont qu'un mot d'ordre : évangéliser et "civiliser" les bons sauvages. Ils mettent en place des systèmes d'asservissement impitoyables qui permettent l'exploitation à bon compte des champs et des mines. A la suite de révoltes indiennes, en 1606, les ordonnances royales imposent aux gouverneurs de ne pas assujettir les Indiens du Parana par la force mais de gagner leur confiance avec les religieux envoyés sur place. Le roi Phillipe III donne finalement son autorisation pour les Jésuites d’Amérique de fonder un Etat autonome dans la région du cours, moyen et supérieur des fleuves Paranà et Paraguay. Les Jésuites mettent alors sur pied leurs missions du Paraguay, avec une organisation sociale dont l'originalité innove considérablement par rapport aux pratiques de l'époque. C'est là que commence l'organisation d'une véritable utopie (entre 1700 et 1750). Se sortes de villages guaranis encadrés par les jésuites se créent dans cette région, avec des coutumes hors du commun:

  • Les jésuites, soucieux d'être accepté par la communauté guarani, ont appris leur langue et conservé une structure sociale en partie issue du modèle traditionnel régi par les caciques. Le plus haut dignitaire indien de la colonie est ainsi désigné par les jésuites comme regidor.
  • Tous les besoins sociaux sont couverts et personne ne craint la pauvreté (existence d'une maison réservée aux veuves qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins).
  • Le système de proprité collective fait penser à un "communisme chrétien" où tout se partage, s'échange et s'autogère comme au temps du christianisme primitif. Tous les habitants travaillent la terre commune , et la production est équitablement répartie; chacun dispose en outre de son propre lopin. La journée de travail est d'environ 6h. Comparé aux 12 à 14h en vigueur en Europe, c'est proprement révolutionnaire! Les temps libres sont consacrées au tir à l'arc, à la danse, à la musique et à la prière.
  • Des services publics libres sont instaurés ainsi que des écoles et des hôpitaux. La société guarani est la première au monde à être totalement alphabetisée.

Mais ce système utopique fonctionne si bien qu'il ne peut pas durer. Hélas, sur le trône d'Espagne, les Bourbons voient d'un mauvais œil cet "Etat" dans l'Etat. En 1759, Ferdinand VI cède une partie importante des missions au Portugal dont l'homme fort est alors le marquis de Plombal, premier ministre et ennemi des jésuites. Il exige l'évacuation des sept reducciones et de leurs 30000 habitants. Les Guaranis refusent et se révoltent. L'histoire se termine dans une bain de sang. On raconte qu'en l'espace d'une heure, 1300 Indiens sont massacrés par l'artillerie espagnole, les pertes européennes ne s'élevant qu'à 4 hommes. Triste fin pour une société qui aura montré qu'une rencontre entre indigènes et européens pouvait prendre une autre forme que l'asservissement des premiers par les seconds. "

NORD ARGENTIN, EXCURSION DANS LE PARC IBERIA

Notre périple paraguayen s'arrête ici, et nous traversons le Rio Paraguay, et nous voilà en Argentine! Une heure de bus plus tard et nous sommes à Ituzaingo, petite ville située à l'entrée du parc Ibéria. Nous terminons au camping municipal. Un bon camping comme on les aime (ou pas) avec des sanitaires à la propreté... aléatoire, et des familles réunies autour d'une parilla (le fameux barbecue argentin), musique style Zumba latina à FOND du matin au soir... et du soir au matin. La joie! Nous voulons aller camper dans le parc Ibéria, mais malheureusement le lieu de bivouac étant fermé, la seule manière d’accéder au parc est de faire une excursion avec une agence de tourisme locale. C'est ainsi que nous passons une belle après midi dans ce parc, accompagnés de quelques touristes argentins, à la découverte de la faune locale, assez surprenante. La suite en photos:

ce caïman se prélasse au soleil, gueule grande ouverte pour évacuer sa chaleur, parait il


les  carpinchos sont les plus grands rongeurs qui existent ( taille d'un gros chien) 

DIRECTION BUENOS AIRES

Contents de notre semaine à cheval sur le Paraguay et l'Argentine, nous prenons notre bus pour une nuit de voyage en direction de la capitale argentine que nous tenons tant à visiter avant de retrouver Bérengère et Alexandre. Hasta luego!

22
fév

Par Alexis

Nous passons 4 jours à Buenos Aires. Dont 5 hébergés par Aude, une Française installée à Buenos Aires depuis une dizaine d’année. Son métier est d’organiser des événements autour de la gastronomie française, autant dire que chez elle on mange bien !

A Buenos Aires, il faut d’abord parler du tango ; dignes, harmonieux, sensuels, les bons danseurs sont époustouflants ! Nous apprécions aussi l’architecture, digne des grandes capitales, les musées nombreux et riches, les habitants aimables et souriants même si on ne comprend pas toujours leur cheucheutement (le son « yeu » se prononce « cheu » içi, allez savoir pourquoi !?) En compagnie de Cécile et François, deux voyageurs français rencontrés sur place, nous découvrons un restaurant de viande bien argentin : proportions démesurées et une viande de bœuf tendre et juteuse.

Un grand coup de cœur en particulier pour le quartier de San Telmo, ses vielles maisons chamarrées et ses danseurs de tango aux terrasses des cafés !

Buenos Aires est pour l’instant la ville la plus agréable et intéressante que nous ayons croisé en Amérique du sud ! Mais il est temps pour nous de retrouver Alexandre et Bérengère à l’aéroport pour un vol en direction de Trelew, porte d’entrée Nord-Est de la Patagonie !

27
fév
27
fév

Patagonie - Partie 1 : Déserts, glaces, montagnes et vents dans l’immensité du grand Sud

Par Alexis

A l’aéroport de Buenos Aires, nous retrouvons Bérengère la cousine de Zazou et son copain Alexandre. Nous sommes trop heureux de les retrouver! Un peu de famille au bout du monde, ça fait du bien. Les aventures, desormais, seront à quatre pendant unmois!

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LA PÉNINSULE VALDES: OU SONT PASSÉS LES ORQUES?

Ensemble nous prenons un vol interne pour Trelew (prononcer tré-lé-ou) dans le nord-est de la Patagonie où nous avons rendez-vous avec pingouins, éléphants de mer, lions de mer et autres. Quand je dis au nord-est de la Patagonie c’est quand même à 17 heures de bus au sud de Buenos Aires ! L

Première découverte, première sensation : La Patagonie est immense et vide ! Depuis l’avion, nous apercevons des plaines immenses, désertes et vides. Pas d’arbres, pas de maisons, pas de vie visible. Très peu de relief, c’est le grand plat. Parfois une route qui fend en deux le paysage comme un grand coup de sabre sur la peau sèche et stérile de la terre. Seuls des buissons jaunes tapissent la surface. Ce sont les seuls qui arrivent à braver le vent et la sécheresse. Nous sommes sur la côte atlantique, aucune montagne n’arrête les nuages, rien de fait obstacle au vent qui règne ici en seul maître. On comprend le sentiment de solitude que veut nous communiquer Saint Exupéry quand il écrit que son avion s’est arrêté « à mile miles de toutes terres habitées », lui qui a vécu longtemps en Patagonie.

Immensité  déserte de la Patagonie

A Trelew, petite ville venteuse au milieu de rien, nous louons une voiture et partons découvrir la péninsule Valdès. C’est un parc national, véritable réserve de faune. Comme prévu, nous faisons la connaissance des pingouins de Magellan, troupeau d’oiseaux en smoking qui semblent bien maladroits à sauter à pieds joints. Les lions de mer, sont de grosses otaries qui hennissent comme des ânes sur la plage. Le gros mâle se faisant un devoir de se reproduire avec chacune de ses femelles. Dans un groupe de 30, il a du boulot ! Et les éléphants de mer, encore plus grosses otaries qui eux sont plus versés dans la sieste sur la plage et de temps à autre un petit bain de mer. Mais les grands absents resteront bien sûr les orques ! Sur ces plages, on peut il paraît, les voir surgir jusqu’à sur la plage pour dévorer les bébés éléphants de mer ou lions de mer ! Mais pas de chance, nous n’en verrons pas l’ombre d’une queue ! Nous nous consolons en regardant les photos d’orques d’un ranger du parc qui renomme Bérengère pour l’occasion en « Véronica». « Bérengère » n’étant vraiment pas prononçable en espagnol !

Les deux cousines en observation. Pas d'orques? 
Lions de mer, Ganaco, Lapin-chien?, Pinguoins de Magelan, Eléphants de mer 
Le Gaucho Argentin. La classe totale! 

EL CHALTEN: AU CŒUR DU PARC DE LOS GLACIEROS

Après trois jours dans les environs de Trelew, nous prenons un nouveau vol interne en direction de « El Calafate », évitant ainsi un voyage de plus de vingt heures de bus !

El Calafate est une ville proche de la frontière chilienne, au sud de l’Argentine, au pied des Andes. Nous y repasserons plus tard pour visiter un glacier. Pour l’instant, nous partons sans attendre pour El Chalten. Ce village au milieu du parc national « Los glacieros » est un véritable sanctuaire du Gore-Tex et de la baie de Goji ! On y croise des randonneurs d’à peu près tous les pays riches avec vêtements techniques, sacs à dos et bâtons de marche. Nous partons pour quatre jours de randonnée dont 2 nuits sous tente. Le circuit reste en fond de vallée mais nous conduit à des points de vue magnifiques sur les lacs, les glaciers et les sommets. Deux sommets en particulier sont les stars de la région. Le premier est le « Cerro Torre ». Véritable pic vertical et acéré à la couleur de la glace. C’est le trône de glace du roi liche, qui domine le royaume du froid. L’autre est le mont Fitz Roy, pas plus accueillant mais bien plus haut. Il est souvent entouré de nuages, mais nous parviendrons à l’apercevoir en entier !

Il ne fait pas bien chaud au Sud du monde, même en été ! Nous ne quittons pas nos pantalons, et marchons la plupart du temps en polaire, gants et coupe vent. Le climat change à toute allure : froid, chaud, vent, pluie s’alternent. Nous passons notre temps à mettre et enlever des couches. La nuit sous la tente est elle aussi bien fraîche. Nos sacs de couchage d’été trouvent leur limite. Nous leurs ajoutons des sacs de soie, puis nous nous emballons dans l’ensemble des vêtements de notre sac : deux paires de chaussettes, jean, deux pulls, écharpe, veste imperméable et écharpe avant de nous glisser dans nos sacs sarcophages que nous fermons au maximum. Seuls le nez et la bouche dépassent, et on se réveille la nuit avec le nez glacé.

Le dernier jour de randonnée, nous expérimentons le vent à grande échelle. Alors que nous quittons l’abri d’une forêt pour se lancer sur une colline dénudée, nous luttons pour marcher tellement le vent souffle fort. Quelques dizaines de mètres en avant des autres, je me retourne et vois Zazou et Bérengère tomber l’une à côté de l’autre, tout bêtement renversées par une rafale. Et c’est dans ce moment de déconcentration que je me sens emporté. Je décolle, perds complètement l’équilibre et me retrouve en deux foulées 10 mètres plus loin ! Je retourne chercher mes bâtons à moitié en rampant puis nous décidons de faire demi-tour.

Le Lago Argentina À une couleur v’eue Vive car il provient d’un glacier très dense
Marche vers les glaciers d'El Chalten 
Jeux de carte sous la tente 
 Mont Fitz Roy et Cerro Torre, Glacier et la vallée d'El Chalten
Thé et maté en attendant le lever du soleil 
Le quatuor patagon 
Récompense post-rando! 


LE PERITO MORENO: UN GLACIER A COUPER LE SOUFFLE

Après une bonne pause resto et nuit au chaud, nous reprenons un bus pour El Calafate, dernière étape avant de passer au Chili. Ville très touristique, elle est le point de départ parfait pour aller visiter le fameux glacier « Périto Moreno ». Ce glacier justifierait à lui seul un voyage en Argentine. Comme les chutes d’Igazu, c’est un incontournable. Sur les passerelles de la péninsule qui fait face au glacier sur le lac, on retrouve des touristes en nombre et du monde entier. Mais l’émotion reste énorme face à cet océan de glace presque plat qui se « jette » dans le lac! Vu de face c’est un mur. Une falaise abrupte de 70 mètres de haut sur 5 km de large et 25 km de long. La glace compressée dans la vallée a pris une couleur bleue presque surnaturelle. Parfois des pans de plusieurs dizaines de mètres se décrochent et tombent dans le lac dans un boucan de tremblement de terre. C’est la nature à l’état brut !

Nous effectuons cette visite en compagnie de Franco, un chilien qui nous a gentiment ramassés sur la route alors que nous faisions du stop pour effectuer le trajet El Calafate – Perito Moreno. Franco travaille pour une compagnie de location de voiture. Il doit ramener à El Bariloche une voiture louée en one-way et laissée à El Calafate. Il en profite pour faire un peu de tourisme. Le contact passe bien, aussi nous passons l’après-midi ensemble et il nous ramène à El Calafate avant de se lancer dans sa grande route. Nous promettons de passer le voir à Bariloche dans deux semaines.

Bérengere et son pouvoir d'attraction des chiens 
Le mur de glace impressionnant du Perito Moreno 
Avec notre ami Franco

PASSAGE AU CHILI: PUERTO NATALES ET LE PARC DE TORRES DEL PAINE

Puis c’est un nouveau bus qui nous fait passer la frontière pour arriver au Chili dans la ville de Puerto Natales. C’est encore une ville de trekking vu que c’est le départ pour aller randonner dans le (trop) connu parc de « Torres del Paine ». Les prix sont délirants : un camping sans aucun confort devant le parc nous revient à 13 euros par personne ! L’entrée dans le parc 30 euros ! Le budget souffre. Puerto Natales est le point le plus au sud de notre voyage et nous le sentons. Il fait froid et il pleut un jour sur deux. Nous avons du renoncer à la randonnée itinérante de 5 jours dans le parc (circuit W) vu que tous les campings à l’intérieur du parc étaient déjà complets quand nous avons voulu réserver un mois avant. A la place, nous n’y passons que deux jours, en profitant d’un camping aux portes du parc et avec une voiture de location pour se déplacer. Le premier jour commence très bien avec un lever de soleil magnifique sur les fameuses aiguilles, les Torres. Mais le temps tourne vite à la pluie et nous revenons complètement trempés à notre voiture. La pluie ne s’arrêtera pas de la soirée, de la nuit puis de la journée du lendemain, au point que nous abandonnons la rando prévue. A la place, nous parcourons le parc en voiture et avons la chance de voir des pumas et des condors !

Ballade à vélo à Puerto Natales 
Puerto Natales 
Les fameuses Torres del Paine au lever du soleil 
Le parc et ses lacs, les pumas 

Nous quittons le parc sans regret vu la météo et la fréquentation vraiment trop importante : pour monter au point de vue sur les Torres, le sentier était couvert d’une file indienne continue de marcheurs…

Au retour à Puerto Natales, nous nous enregistrons pour la prochaine étape : le ferry qui doit nous faire remonter les fjords de Patagonie vers le nord pendant trois jours ! Retour à la mer ! Mais les péripéties commencent sans attendre : l’embarquement prévu le soir même va peut être se retrouver retardé, il y a trop de vent pour que le bateau s’accoste !

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Alors pour savoir: comment se sont déroulés ces quatre jours dans le ferry à travers les fjords et survolés par les albatros du grand sud? Comment nous avons frisé l’indigestion avec la spécialité culinaire la plus curieuse sur l’île de Chiloé? Comment notre tente a rendu l’âme, tourmentée par les vents violents de Patagonie, au cours d’un trek glacial dans le splendide parc de Nahuel Huapi ??? Comment nous avons galopé a cheval dans la pampa Argentine ? Rendez vous suivre dans le prochain article : Patagonie Partie 2: cap vers le Nord !

13
mars

Par Zazou

Après six mois à descendre vers le Sud, le voyage désormais s'inverse et nous faisons route vers le Nord.

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4 JOURS SUR L’EDEN, LE FERRY DE LA PATAGONIE

Puerto Natales.4 heures du matin, mardi 13 mars 2018, dans le silence de la nuit, un bateau largue les amarres. Le vent souffle toujours, mais un peu moins fort que la veille. Heureusement car sinon la manœuvre d’accostage n’aurait jamais eu lieu. La Patagonie impose ses caprices climatiques régulièrement à ses habitants, mais cette fois le navire quitte le port bien à l’heure. Il glisse doucement sur les eaux sombres et froides, à travers les fjords du grand Sud. A l’arrière on distingue, écrit en grosses lettres blanches : « Eden » . A bord, une soixantaine de voyageurs de toutes nationalités dorment à poing fermés tandis que l’équipage s’active sur le pont, affairés aux machines, aux cuisines, ou à prendre soin du bétail qui voyage lui aussi sur le bateau.

L’Eden est un bateau de la société Navimag, il effectue la navette entre Puerto Natales et Puerto Montt (environ 1000 kilomètres plus au nord) tout au long de l’année. Et pour cause! C’est l’unique moyen de transport 100% chilien car cette partie du Chili est reliée par une route passant par l’Argentine. Le trajet dure quatre jours, au cours desquels le bateau fait une halte pour ravitailler un petit port, Puerto Eden, dont le seul raccord au monde est le passage régulier du navire. La grande majorité du trajet se fait dans les « canaux ». La côte pacifique est morcelée en une multitude d’îles montagneuses séparées par les canaux. Nous naviguons dans ce dédale entourés de glaciers et d’îles vides de présence humaine.

Quand nous ouvrons les yeux, trois heures plus tard ce matin là, nous découvrons avec éblouissement l’immensité patagonienne version maritime. Nous sommes sur l’eau, mais entourés de montagnes et glaciers. Nous filons sur le pont, et à ce moment là nous nous rendons compte que notre bateau fonce droit sur des rochers. Nous aimerions alerter le capitaine aux commandes de la perte certaine de notre navire s’il continue cette route. Mais en l’apercevant à travers les hublots qui séparent le pont du poste de pilotage, nous le voyons bien tranquille, une tasse de café à la main, observant l’horizon et semblant maitriser la situation. En fait, nous passons par un minuscule passage, large de 70 mètres (la longueur du bateau). Tout le monde retient sa respiration en voyant le navire frôler les rives des fjords qui nous entourent. Ils sont beaux, certes, mais un naufrage par une eau d’à peine 2 degrés et remplies d’orques affamés, on ne préfère pas imaginer. Enfin, le bateau passe. Oui, mais de justesse. Vigilance aux commandes, bien que l’équipage soit rodé et que la route soit connue.

On fonce sur les cailloux  !

Pendant quatre jours nous circulons dans ce paysage féerique. Sur le pont du bateau tantôt le soleil vient caresser délicieusement le bout de notre nez, tantôt la pluie et vent glacial se déchaînent avec tant de violence que nous sommes forcés de nous réfugier à l’intérieur. Rapidement nous sympathisons avec d’autres passagers et nous trouvons des partenaires pour jouer aux jeux de société que nous avons apportés. Nous faisons la connaissance de Percy, une sorte de GO du bateau, naturaliste de métier. Ce chilien travaille sur l’Eden depuis plus de dix ans, et organise des conférences passionnantes chaque jours sur un thème précis. Grâce à lui nous apprenons comment se forment les glaciers, quelle faune/flore on rencontre en Patagonie, quelle route de navigation allons nous suivre et pourquoi… En fin de matinée, nous prenons l’habitude d’aller faire un tour au poste de pilotage pour discuter avec l’officier de quart qui nous explique la navigation et nous montre les cartes. Après ça j’enchaîne sur le cours de Yoga, eh oui car sur l’Eden il y a un prof de Yoga, la claaasse quoi! Alors quand tu fais la position du scorpion, en équilibre sur la jambe droite tout en inspirant par les narines pour ouvrir tes chacras dans un ferry qui lui-même est en mouvement sur les flots au milieu de la Patagonie…tu te dis : BINGO quel voyage de fou !

Poste de pilotage , salle de yoga , notre petite cabine, le réfectoire  

DÉGUSTER UN CURANTO SUR L’ÎLE CHILOÉ

Bref, on ne s’est pas ennuyé sur l’Eden, on s’est même bien fait brassés sur la fin dans le golfe des Penas, une zone assez mal réputée, où nous avons rencontré pas loin de 40 nœuds de vents et des creux de 4 mètres. Quand nous arrivons à Puerto Montt nous ne sommes pas mécontents de renouer contact avec la terre ferme pour aller découvrir l’île de Chiloé. Etant toujours 4 avec Alexandre et Bérengère, louer une voiture est assez rentable et facilitera nos déplacements. Chiloé est connue pour ses adorables églises en bois, et des maisons sur pilotis. Mais avant tout, cette île est une vaste campagne bien verte et tranquille où il fait bon vivre et se promener. Alors nous nous perdons, de village en village, d’église en église, goûtant au calme serein de ce paysage aux accents normands.

Les églises chilotes, des petites merveilles architecturales   
Les maisons sur pilotis 
Chiloé est avant tout une île de pêcheurs 
Cueuillette des mûres  . Qué ricas !

Nous avons dans la tête, cependant, un objectif bien précis : déguster le fameux Curanto, spécialité locale, dont Percy nous a tant parlé. Le principe : on mélange des fruits de mer, de la viande, du poulet et on fait tout cuire ensemble. Le Curanto traditionnel s’apelle « Curanto al hoyo », c'est-à-dire que la cuisson des aliments se fait au feu de bois, dans la terre, recouverts de feuilles de rhubarbe. Pendant ces quatre jours sur Chiloé nous étions en quête de ce fameux plat traditionnel, mais malheureusement il n’est servi qu’à des heures et jours bien précis. L​a veille de partir, n’ayant toujours pas gouté le « Curanto al hoyo » nous jetons notre dévolu dans un restaurant à la propreté douteuse, tenu par un papy chilien, proposant le « Curanto al Olla » c'est-à-dire le même mais cuit dans une casserole. On s’est chacun vu attribuer une assiette gargantuesque sur laquelle était disposé un filet rempli de moules géantes plus ou moins en forme, palourdes, palette de porc et poulet. Lui-même accompagné, tenez vous bien, de galettes faites à base de pommes de terre, farine de blé et « manteca de cerdo », c'est-à-dire graisse de porc. Oui oui ; graisse de porc, bien dorée et luisante. Maintenant on inspire un bon coup, et on déguste ! Résultat… un peu mitigé… Voir, carrément dégoûte pour certaines...En rentrant, le pas lourd vers notre auberge de jeunesse ce soir là, on a tous prié pour que nos estomacs acceptent de relever le défi de la digestion ! Personnellement, je ne suis pas sûre de vouloir retenter l’expérience. Note pour ceux qui voudraient un jour aller sur Chiloé, n’hésitez pas à gouter un Curanto pour vous faire votre propre avis, mais choisissez bien l’endroit. HA HA !

Le fameux curanto de Chiloé!  


RETOUR EN ARGENTINE : RANDO DE L’EXTRÊME AU PARC NAHUEL HUAPI

Les montagnes nous manqueraient elles déjà ? Après un passage de frontière Chili-Argentine (bien plus facile que le passage Argentine-Chili, Alexis vous en parlera dans le prochain article), nous arrivons à San Carlos de Bariloche. Nous resterons une bonne semaine dans ce petit paradis tant il y a de choses à y faire. Il aurait été dommage de se priver de la découverte de cette merveilleuse région montagneuse connue pour sa prétendue ressemblance avec la Suisse. En réalité, quand j’ai vu le lac Nahuel Huapi depuis le cerro Campaniero, je me suis dit que c’était encore plus magique. La vue qu’offre ce lac d’un bleu pur et contrasté avec le vert de la rive est splendide. Tout cet ensemble est d’une harmonie sans pareil. J’aurai pu rester des heures assise là, à contempler ce duo de couleurs. Alors finalement, je dirai que c’est plutôt la Suisse qui ressemble un peu à Bariloche.

L’immense lac Nahuel Huapi 

Vous souvenez vous de notre ami Franco, cet argentin qui nous a pris en stop quand nous sommes allés au Périto Moreno ? Il habite Bariloche. Alors à peine prévenu de notre arrivée, il passe nous prendre dans sa voiture et nous emmène tous les endroits qu’il préfère : Le Cerro Campaniero, petite montagne avec un son point de vue imprenable, la brasserie Patagonia pour boire une délicieuse bière maltée au bord du lac. Trop sympa Franco ! Il a grandit à Santa Fé, bien plus au Nord puis il est venu vivre à Bariloche, il y a cinq ans de cela. Et comme on le comprend! Ski l’hiver, rando, escalade et VTT l’été, bonnes bières toute l’année, le tout dans un cadre de rêve…les argentins ont de quoi aimer cette région. L’après-midi se prolonge et se termine autour d’une bonne Parilla (prononcer Paricha), grillades de viandes succulentes. Notre chouchou : le bife de lomo, une pièce si tendre qu’elle se découpe comme du beurre, grillée à point. Un régal !

En haut du Cerro Campaniero 
Une bonne petite soirée ! 

La sonnerie du réveil, le lendemain matin est un peu douloureuse. Nous laissons Bérengère et Alexandre dormir, bouclons nos sacs et partons, à deux, pour un circuit de 4 jours de randonnée dans le parc Nahuel Huapi malgré une météo incertaine. Premier jour de marche dans un décor magnifique, jusqu’au refuge Frey, à coté duquel nous plantons notre tente. Les nuits au refuge ne rentrent pas dans notre budget serré. Nous avons beaucoup de voisins, pas loin d’une cinquantaine de militaires argentins passent la semaine ici pour s’entraîner à l’escalade. Le refuge, en effet, est encerclé d’aiguilles vertigineuses en haut desquelles les soldats se hissent. La vue doit être terrible là-haut ! La soirée qui suit un peu glauque, deux argentins qui étaient partis ce matin pour escalader une aiguille assez technique ne sont pas rentrés et il fait déjà nuit depuis trois heures. Leurs femmes sont mortes d’inquiétude, d’autant plus que le mauvais temps commence à s’installer sérieusement. Le vent souffle fort, il fait froid, il pleut, et là haut il doit neiger. Alors les militaires partent à leur recherche, cordes dans le sac et lampe sur le casque. Bon courage les gars ! On part se coucher, déconfits, dans notre tente glaciale malmenée par le vent qui forcit. Ça bouge tellement dedans, on dirait la cabane hurlante ! Le lendemain, on apprendra que les gars ont été retrouvés sains et saufs vers 2h du matin, mais complètement gelés. Ouf ! L’histoire se termine bien. Un peu moins pour notre tente par contre, dont l’arceau est cassé en deux. Pauvre tente… pourtant bien solide. Quel sale temps ! Journée refuge, aujourd’hui. Nous resterons, collés au poêle, à bouquiner et à jouer aux cartes en regardant la pluie tomber par la fenêtre.

Le refuge Frey est un refuge comme on les aime, petit, convivial, où tout le monde discute, une tasse de thé à la main. Le gardien est un jeune sympa, qui attrape la moindre parcelle de temps libre pour aller escalader une de ces voies imprenables sur un bout de roche des environs. A midi, nous voyons débarquer… Béreng’ et Alexandre, qui sont partis de Bariloche un jour après nous pour la même rando!

Le refuge Frey entouré de ses aiguilles  
Le beau temps n’a pas duré  

Troisième jour : nous partons, à quatre vers le refuge suivant, le temps s’est un peu amélioré. Nous progressons sous un petit crachin dans un décor lunaire, de pierriers en pierriers, on se sent au bout du monde. Le paysage est vraiment incroyable ! Après une descente bien escarpée, nous arrivons au refuge Jakob. Enfin, si on peut appeler ça un refuge. Etant en travaux, deux grandes tentes le remplacent. La notre est réparée, avec les moyens du bord. Et s’il n’y a pas de tempête elle devrait tenir. La température chute brusquement. A 20h, ne pouvant plus tenir, nous nous réfugions dans nos duvets. J’en ai deux, quelle chance ! Fort de notre expérience des nuits glaciales patagoniennes, on a loué un sac de couchage supplémentaire à Bariloche avant de partir. Habillés comme des cosmonautes et avec nos bouillotes sur les pieds (eau bouillante versée dans nos gourdes en métal) c’est le top ! Pour Alex un peu moins. Un seul duvet ce n’est pas assez . La nuit est un peu longue. Au petit jour, quelle n’est pas notre surprise en voyant la fine couche de neige tout autour de nous!

Dormir sur des racines enneigées , la vraie vie quoi !  Mais on se caille!!!
À gauche: petit esquimau dans son igloo. À droite: rien de tel qu’un bon plat de pâtes pour se réchauffer en rando 
Une belle rando bien escarpée  

POUR FINIR: UNE BALLADE A CHEVAL DANS LA PAMPA

25 mars : Dernier jour à Bariloche, mais aussi dernier jour de voyage avec Bé et Alex qui prennent leur bus ce soir pour Buenos Aires. On voulait marquer le coup, alors on se fait un petit plaisir hors budget : le rêve d’Alexis depuis que l’idée du voyage en Amérique du Sud a germé dans notre tête. Une journée à cheval dans la pampa ! Nous passons cette journée avec Arianne, une hollandaise née en Argentine qui tient un ranch dans les environs de Bariloche. Grande première pour moi, qui ne suis jamais montée à cheval (Alex lui se souvient de «son stage de Poney de quand il avait 10 ans» HA HA !). 😀 Mais ses chevaux sont sages comme des images et Ariane sait nous mettre en confiance. Bérengère, elle, retrouve vite ses sensations de cavalière qualifiée ! Le reste n’est que du bonheur, et la journée défile comme du papier à musique. On retiendra surtout le galop dans la pampa, et le déjeuner super sympa chez une famille de gauchos (équivalent de cows boys-fermiers et non pas ceux qui votent à gauche n’est ce pas Alexandre ^^).

Le déjeuner chez Ilda et son mari 

Et voilà, fin des aventures Patagoniennes. Ce soir nos routes se séparent. Ce mois de voyage au bout du monde était tout simplement magique ! Bien triste de quitter ma cousine chérie et son amoureux. Merci à eux d’avoir partagé un bout du chemin avec nous et bon retour en France! « Qué vaya bien ! » comme on dit par ici .

25
mars

Par Alexis

Le dimanche 25 mars, Bérengère et Alex nous quittent pour Buenos Aires puis leur retour en France. Nous avons 10 jours devant nous avant le début de notre prochaine expérience de Workaway (travail à la ferme) dans une petite exploitation de Casablanca, proche de Santiago la capitale. Après un mois de trajets directs et de locations de voitures, nous avons envie de renouer avec l’Auto-Stop, ses rencontres et ses imprévus. Et nous allons être servis !

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Voici l’itinéraire :

Bariloche -> San Martin de Los Andes ->Pucon et Parque Huelquehue (Chili) -> Molina et Parque de Siete Tazas -> Santiago -> Casablanca (Pas au Maroc hein !)

Pour ceux qui ne connaîtraient pas leur géographie de l'Amérique du Sud sur le bout des doigts (et c'est mal!) il y a un lien à côté de l'article pour une carte avec nos différentes étapes.

A chaque étape nous passons deux nuits, ce qui fait que nous voyageons un jour sur deux !

Quelques éléments qui nous ont marqués

- San Martin : La couleur de l’eau des lacs! Un bleu vif et puissant qui contraste avec le vert des montagnes. Un vieux chilien à moitié sourd nous a pris en stop pour la moitié du chemin. Entre notre mauvais espagnole, son accent chilien et sa surdité : impossible de communiquer ! Et pourtant on était motivés des deux côtés. Puis à la moitié du chemin nous avons vécu le premier échec d’auto-stop de notre voyage. Nous avons attendu 1h30 sans que personne ne s’arrête avant de nous résigner à prendre un bus.

Lac près de San Martin

- Pucon : Une frontière à passer alors nous y allons en bus. Derrière nous deux Français qui n’ont jamais passés la frontière, ils avaient du cannabis dans leur sac ! Bravo les gars ! Pour notre part, nous réitérons l’erreur de notre première entrée au Chili : nous arrivons avec du saucisson et du fromage. Deux ingrédients interdits d’entrée à la frontière chilienne. Pas que les saucissons chiliens soient tellement différents mais bon c’est comme ça et les douaniers passent tous les sacs au scanner. Même erreur, même conséquence : je me retrouve une nouvelle fois à 10 heures du matin à croquer directement dans un saucisson entre deux bouchées de fromages ingurgitées le plus vite possible. Je plains le douanier à qui j’ai parlé après !

Pucon est une petite ville de vacances bien sympa. Située sur un lac et avec une vue imprenable sur le volcan Villarica. Nous en profitons pour visiter le parc national de Huerquehue qui nous conquis complètement ! Après les lacs bleus d’Argentine, ici c’est la force du vert ! Lacs verts, végétation abondante, arbres sortis tout droit de la préhistoire. C’est un vrai changement de décor!

La marina de Pucon en dessous du volcan Villarica 
Par Huerquehue 
Les auraucarias. Arbres typiques du parc Huerquehue sortis tout droit de la préhistoire 

- Molina : le trajet pour Molina, j’en reparlerai plus loin vu qu’il vaut son pesant de cacahuètes ! Molina en soit n’a qu’un seul véritable intérêt touristique, c’est d’être la ville la plus proche du Parc de Siete Tazas. Siete Tazas est un parc autour d’un gros torrent dans la cordillère qui forme des vasques ou des « tasses ». Devinez combien de tasses ?? Super coup d’œil même si le visiter un Samedi de Pâques n’est pas la meilleure solution pour éviter la foule. On aurait dit que tout Santiago s’était donné rendez-vous ici ! Des 4 voitures qui nous ont pris en stop ce jour là, nous retiendrons surtout Edouardo 27 ans et sa fille Cony, 8 ans qui nous expliquait que son Papa est un « fanatico » de football et que quand il s’agit de foot c’est comme une « ligna recta » ! Trop craquante !

Parc de Siete Tazas 

- Santiago : Nous sommes accueillis en Couchsurfing par Augustin 45 ans et sa maman Hilda. Augustin est un habitué du Couchsurfing, il reçoit des voyageurs toute l’année ! Il passe une après-midi avec nous à nous faire découvrir sa ville. Santiago est une grosse ville de 7 millions d’habitants entre la cordillère des Andes et les montagnes de la côte. Ville d’histoire, mélange de monuments imposants, de tours modernes et de maisons de bric et de brocs dont les chiliens semblent si experts et qui contrastent avec leur niveau de vie actuel plutôt aisé. Nous avons eu un coup de cœur particulier pour la vue depuis le mont Christobald, véritable petite montagne au cœur de la cité dont le sommet surmontée par une statue géante de la vierge offre une vue imprenable sur fond de chants monastiques enregistrés.

Santiago 
A gauche; Austin et sa compagne. 

UNE JOURNÉE « HACIENDO DEDO » (signifie « faire du stop »)

Pour finir cet article, nous allons vous raconter plus en détail notre trajet entre Pucon et Molina. Un très bon exemple du genre de situations qu’on rencontre en faisant du stop.

10h : Aujourd’hui direction Molina, un trajet de 600 km comprenant routes de campagne et l’autoroute, la ruta 5 qui traverse le Chili du nord au Sud). Nous partons de l’auberge de jeunesse à pied et marchons avec nos deux sacs chacun jusqu’à la sortie de la ville. Un petit sac à dos devant et le grand derrière, nous ressemblons à de véritables tortues. Il faut dire qu’on a avec nous tout l’équipement de camping, le camping gaz, 1kg de farine et de sucre qui restent de notre dernière soirée crêpes, un ordinateur, une liseuse électronique cassée mais qu’on garde quand même parce que on ne sait jamais des fois qu’on puisse la réparer (On est 0 déchets hein ! Faut pas l’oublier…), un paréo king size trouvé en Martinique, une tasse de maté offerte au Paraguay, des bouquins, des bâtons de marche… Bref, nous ne voyageons pas vraiment légers !

Arrivés au rond point de sortie de ville, à peine levons nous le pouce qu’une voiture s’arrête. Complètement pourrie, c’est à peine si les portières se ferment. A l’intérieur un jeune pas bien bavard qui nous emmène pour quelques kilomètres. Puis c’est un pick-up avec deux femmes et deux enfants qui s’arrête et nous montons à l’arrière dans le coffre, les cheveux au vent pour quelques kilomètres encore. Elles nous déposent devant la ville de Villarica. Là nous sommes sur une route de campagne où les voitures roulent vite, à 90 km/h, alors pas facile de les motiver à s’arrêter malgré nos mines que nous essayons de rendre sympathiques.

Au bout d’une demi-heure, nous marchons un peu jusqu’à trouver le Saint Graal de l’auto-stop : un ralentisseur ! Alors nous nous installons derrière la bosse et avons bien le temps de fixer les chauffeurs dans les yeux et de les faire culpabiliser de ne pas nous prendre avec un sourire et de grands yeux dignes du chat de Schrek qui disent : « s’il te plait, prends nous, on a besoin d’aide ». Et là, forcément ça ne manque pas, un sympathique cinquantenaire seul dans sa voiture s’arrête. Et oui les jeunes, moi aussi j’ai voyagé et j’ai fait du stop. J’en ai passé des journées au Nord de la Suède à attendre qu’un automobiliste s’arrête ! Alors quand je peux rendre la pareille… Bingo ! Le très sympathique Jorge va à Conception ce qui nous laisse à 300 km de notre destination. Pendant les 3 heures de trajets ensemble, nous nous racontons nos vies. Lui est un médecin qui revient de son chalet de montagne. Il a beaucoup voyagé dans le monde entier et nous le faisons bien rire en lui racontant nos histoires de camping sous la neige dans des duvets d’été. Mais sur la route pendant que Zazou et moi piquons un somme, Jorge au lieu de nous déposer, il nous avance de 100 km de plus ! Il fait une route de 6 heures mais se rajoute deux heures de plus juste pour nous avancer. Incroyable !

Il est alors 17h30 et nous sommes sur l’autoroute à un arrêt de bus (oui il y a des arrêts de bus sur l’autoroute au Chili!). Assez vite, un petit bus s’arrête et le chauffeur, quand nous lui expliquons notre destination, nous dit qu’il va nous emmener à un bon endroit pour continuer. Nous sommes alors dans une espèce de mini-bus antique à 60 km/h sur l’autoroute qui fait un boucan de tous les diables. Finalement le bus prend une sortie et s’éloigne de l’autoroute. On s’interroge un peu mais n’ayant pas de meilleure idée nous faisons confiance à notre chauffeur de bus. Nous arrivons ainsi dans une toute petite ville bien vide. Ha ! Pratique ! Le chauffeur nous indique qu’il y a une entreprise de bus qui devrait pouvoir nous avancer deux rues plus loin et il nous laisse avec nos quatre sacs ! Et nous voilà en train de marcher dans cette ville déserte à 6h du soir sans trop savoir ce que l’on fait là, mais bon on verra bien. Forcément nous ne trouvons pas la dite entreprise de bus, alors nous nous renseignons auprès d’une famille en train de taper la discussion sur un trottoir. Le père, jovial, nous dit de marcher un km dans telle direction pour avoir des bus fréquents qui ne manqueront pas d’aller vers Molina. Aller ! Pourquoi pas, c’est parti ! Nous marchons 200 mètres et une voiture s’arrête à côté de nous, c’est la même famille que tout à l’heure qui veut nous emmener dans leur 4x4. Super ! Ils nous déposent à l’autoroute et nous revoilà en train d’attendre le bus et en même temps faire du stop! C’est finalement un bus à destination de Santiago qui nous emmènera jusqu’à la sortie d’autoroute Molina et un autre petit bus jusqu’à la ville. Dans ce dernier bus nous sympathisons avec un gars qui est trop content de nous raconter l’histoire de la langue espagnole du Chili et plein d’autres choses historiques. Tellement qu’on se retrouve chez lui en train d’examiner sa collection d’objets historiques, un verre de soda sur-chimique orange phosphorescent à la main. Puis il nous indique les deux hôtels de la ville, et cette journée de fous se termine dans un bon lit !

Voilà ce que nous aimons dans le stop et les trajets pas bien définis : rencontrer des gens de tous genres qui nous parlent de leur pays !

Vrac des différents moyens de transport empruntés! 

Nous sommes maintenant arrivés dans notre petite ferme à l’Ouest de Santiago pour une durée prévue de deux semaines. On espère que ça se passera aussi bien qu’au Paraguay, et promis on vous racontera tout ça dans l’article suivant !

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Publié le 18 avril 2018

Par Alexis

Mardi 2 avril, nous arrivons à la maison de Francisco et Sofia à Campo Lindo, une campagne proche de la petite ville de Casablanca à l’ouest de Santiago. Nous sommes d’abord accueillis par leurs 6 bergers allemands ! Gloups ! Mais en fait Micky, Chacalo, Chica, Plomo, Topo et Lovita deviendront vite des amis bien trop affectueux.

WOOFING AU CAMPO LINDO: ENTRE SEMENCES ET BIO CONSTRUCTION

Francisco et Sofia habitent dans cette maison familiale avec leur petit Ayun de un an et demi. Actuellement ils ont quelques plants de tomates et une trentaine de poules. Mais Francisco fourmille d’idées pour développer son activité toujours dans le bio : plus de cultures, obtenir le label bio, recevoir des visiteurs dans un genre de tourisme à la ferme bio. En attendant il reçoit des volontaires workaway comme nous pour avancer le boulo et rencontrer des gens sympas.

Ainsi pendant deux semaines nous avons planté des semences, bêché la terre, posé une clôture pour une brebis nouvelle venue et fabriqué et enduit une sorte de crépis bio à base d’argile rouge, de foin et de sable pour améliorer les murs de leur maison (Il paraît que ça s’appelle du torchis en France). Tout ça sur un rythme assez tranquille, en profitant de la belle campagne de Campo Lindo.

Vue depuis la maison 
Zazou en train de mélanger l’enduit 
Découpe du bois et soin des semences 
Et pendant ce temps là, autour de nous nos amis les bêtes 
Les bonnes tomates du jardin !! 

A propos des bêtes, il faut quand même dire que les chiens n’ont pas étés tristes ! En deux semaines ils ont becqueté trois poules et une brebis. Ce pourquoi on a dû clôturer plus haut pour sauver la deuxième et dernière brebis ! Mais comme ils étaient super choux on ne leur en voulait pas et Francisco non plus. Il a même fini par leur donner la carcasse de la brebis morte à manger. Comme ça ils savent quoi faire si ils ont une petite faim la prochaine fois !


ESCAPADE AVALPARAISO

Nous avons profité du WE entre les deux semaines pour nous offrir une petite escapade à Valparaiso. Port mythique pour les marins que nous sommes. Et nous n’avons pas été déçus par cette ville aux couleurs chatoyantes. Quelques rues occupent le faible espace plat contre la mer tandis que 90% de la ville se situe sur des collines qui descendent sur le port. Les hauteurs des collines sont reliées au port par des ascenseurs antiques qui sont en fait des wagons sur crémaillère. Partout les murs sont remplis de graph ou tags mais inspirés et colorés. Nous avons même assistés à la peinture d’un mur !

Le soir nous dormons dans une auberge de jeunesse sur les hauteurs occupée par six Vénézuéliens de notre âge qui ont fui leur pays et tentent de trouver un travail au Chili. Ils nous racontent le quotidien au Vénézuela, l’inflation de 900% par an qui détruit économies et salaires. Les billets de banques complètement inutiles, la violence au quotidien, les manifestations qui ne changent rien et finalement l’exil qui permettra au moins d’envoyer un peu d’argent aux parents restés sur place.

 Vue de Valpa
Joueurs d’échecs dans la rue et marché d’antiquités 
Des maisons surprenantes 
Elaboration d’un graph : pendant et après 

RANDO A LA CRUZ

Puis pour clôturer nos deux semaines nous sommes partis tous les deux marcher deux jours. Objectif : Bivouac au sommet local surmonté d’une croix géante !

Ca grimpe dur ! 
Un bivouac à la hauteur 
Réveil le lendemain matin au dessus des nuages 
Marche de retour dans les vignes et une rencontre improbable

Finalement ce Workaway aura été moins instructif et riche en rencontres que le premier au Paraguay mais il nous aura permis de découvrir un beau coin de Chili et de nous recharger à fond les batteries avant la dernière étape de notre voyage : la Bolivie ! Au programme : arrivée à la Paz à 4000 m d’altitude, acclimatation à l’altitude, plein de randos, de visites et de rencontres et si tout va bien l’ascension d’un sommet de plus de 6000 mètres !

Francisco avec ses volontaires de choc 
15
avr

Par Zazou

La fin de notre voyage approche. Quand nous quittons Francisco et Sofia ce 15 avril, il ne nous reste « plus que » trois semaines. Nous tenons vraiment à découvrir la Bolivie, connue comme l’épicentre de la culture andine. C’est pourquoi nous choisissons l’option « avance rapide » en prenant l’avion depuis Santiago du Chili jusqu’à La Paz.

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PRIS DANS UN TOURBILLON À LA PAZ

À peine sortis de l’appareil, nous ressentons un violent mal de tête, et une difficulté à respirer. Bonjour La Paz! À plus de 4000 mètres d’altitude, pas étonnant qu’on se sente un peu flagadas. Seul remède à cela: boire du maté de coca, la plante emblématique du Pérou et de la Bolivie. Nous sautons dans un collectivo (mini bus local ), et nous engouffrons dans la tentaculaire capitale aux briques roses. Tout tourbillonne et grouille autour de nous. Par ici, cette marchande de légumes qui s’endort derrière une montagne d’avocats et de patates posés sur le trottoir. Par là, ce collectivo bourré à craquer manque d’écraser un chien errant qui s’enfuit en jappant. Ce rang d’écoliers en uniforme se faufile à travers les rues encombrées. Une descente,une montée, encore une descente. Un coup de klaxon, pour écarter ces cholitas* qui discutent au milieu du passage, et nous arrivons! Nous frayons maintenant notre chemin à pied, essoufflés, nos gros sacs sur le dos, et trouvons une auberge de jeunesse dans le centre vraiment pas chère, pour moins de 10 euros la nuit en chambre double.

Les cholitas 

Les cholitas sont partout en Bolivie: leur tenue s’apparente à une mode urbaine s’inspirant des traditions andines. La panoplie: robe à trois volants, les sempiternelles longues tresses qui descendent bas dans le dos, et surtout surtout l’incontournable bombin (chapeau melon) hérité de l’époque coloniale.

Nous passerons trois jours à La Paz, a circuler parmis le dédale de ses rues étroites à découvrir cette ville si vivante perchée dans les montagnes. Ici modernité et traditions indigènes se côtoient curieusement. Pour mieux contempler la ville nous empruntons le beau téléphérique flambant neuf qui surplombe la ville et débarquons en plein quartier populaire. Sur le trottoir, une cholita nous propose de goûter à sa popotte et nous déjeunons là, à table, au milieu de la rue de ce fameux almuerzo: soupe délicieuse , plat à base de riz et de légumes, et pour dessert une banane ! Le tout pour 10 Boliviano, a peine plus d’un euro.

Vue depuis le téléphérique  . El almuerzo sur le trottoir 

SUCRE: LE CHARME ET LA BLANCHEUR D’UNE VILLE COLONIALE

Acclimatés, nous prenons un bus de nuit direction Sucre (et non pas Sel. ha ha !), 500 km plus au Sud. Pour la première fois du voyage nous nous offrons le luxe du «full cama» c’est à dire que notre siège est totalement inclinable. Confooooort! Nous faisons la connaissance de Kim, un français, professionnel de patinage artistique, qui se rend à Sucre pour potasser son espagnol durant un mois. (La ville est connue pour ses multiples écoles espagnol).

Kim et Alex: mmmhh les oranges préssées! 


Sucre est une ville à l’antithèse de La Paz, propre, tranquille, et surtout très coloniale. Dans le même style que certaines villes espagnoles, tout les monuments sont blancs avec des arcades. Depuis le mirador en haut de la ville, le coup d’œil sur celle-ci est incroyable! Sur la place principale nous nous offrons une orgie de jus d’orange frais pressé devant nous par un petit papy bolivien. Un régal ! Petit passage chez le coiffeur pour une coupe bolivian style pour tous les deux.

En bas à droite , notre vendeuse de légume préférée  


UPIZA: LA PORTE D’ENTREE DANS LE SUD LIPEZ

Deuxième bus de nuit. Cette fois ci, nous descendons d’un cran niveau confort, ce ne sera pas un full cama mais un vieux bus pourri qui, comme la plupart des bus boliviens, a circulé pendant moult années sur les routes du Brésil et d’Argentine et qui termine sa longue vie en Bolivie au lieu de prendre comme il se devrait, une retraite bien méritée. Pas tout jeune, donc, ce bus, sièges peu inclinables, pas de place pour les jambes (ce qui fait pester ce grand Alex), sur blindé de passagers dont certains dorment par terre dans le couloir. Et quand le moteur démarre, c’est l’apocalypse! Ronflant, toussant, ruminant, ce vieux pépère se décide finalement à traîner ses pneumatiques sur les chaotiques et tournicotantes routes boliviennes. On finit par fermer l’œil et je me réveille en sursaut à 4h du matin pour me rendre compte que nous sommes arrivés à destination, avec deux heures d’avance. Que si on ne descend pas en URGENCE de ce satané bus, on est bon pour aller à Villazón, sa destination finale. On a pas du tout envie d’aller à Villazón, alors, ni une ni deux, on sort de notre sac de couchage (il fait froid dans ces bus !) on attrape nos sacs et nos chaussures et on se retrouve plantés là sur un banc, en pleine nuit dans le terminal de Tupiza, en chaussettes les cheveux en pétard et les yeux ensommeillés, sous le regard amusé des passagers boliviens qui s’éloignent déjà vers Villazón . Pfff on s’en souviendra de ce bus! On réveille la tenancière de l’auberge en face du terminal à coups de sonnettes (la pauvre !) et on termine notre nuit dans un dortoir aux bons lits où l’on peut ENFIN étendre nos jambes. Confoooooort!

Le lendemain de cette nuit de fou nous montons à cheval dans un véritable décor de western  

4 JOURS DE JEEP A TRAVERS LE SUD LIPEZ ET LE SALAR D'UYUNI

Maintenant, nous sommes au sud de la Bolivie, à la frontière de Argentine et du Chili. Et si nous sommes tant redescendus dans le Sud, c’est pour visiter la splendide région du Sud Lipez et le réputé Salar d’Uyuni, le plus grand désert de sel du monde. Pas vraiment de possibilité de se balader à pied dans ce coin, les distances sont énormes tandis l’altitude et l’aridité ne sont pas propices à la rando. On se tourne alors vers un tour organisé de 4 jours en jeep. C’est pas vraiment notre dada à la base mais au final on a vraiment pas regretté ce choix ! Nous embarquons donc, le lendemain matin à bord de la voiture de Ramire le chauffeur (29 ans), accompagnés de Delicia la cuisinière ( eh oui car on a une cuisinière personnelle ! Luuuuxe), et Coco et Anthony un autre couple de français.


La team!  

Nous passons 4 superbes journées, entre lagunes, flamands roses, troupeaux de lamas aux coloris fantaisies curieuses formations rocheuses, geysers, sources d’eau chaudes... À chaque fois que la voiture s’arrête et que nous sortons ce n’est que des « wahouuu c’est canon !» qui s’enchaînent. Les photos parleront mieux que les mots.

Premier jour : la Ciudad encantada formée de colonnes de sable et les ruines d'un village incas 
Lama et belle lumière matinale  
Deuxième jour : Baignade à 4000 m d’altitude dans une eau à 38 degre. Merci les volcans  !
En amont des eaux-vannes thermales , les geysers : l’eau est portée à ébullition par la lave volcanique . Ça sent le souffre ! 
Laguna Colorada  
Laguna Negra  
Laissez  parler  votre imagination : à quoi vous font penser c’est formations rocheuses? Numéro 1 en haut . Numéro deux a droite ....
ATTENTION LAMAS PRIORITAIRES 
Les délicieux petits plats de Delicia  
Coucher de soleil a l´entrée du salar  encore bordé d’eau à cette période 
Nous dormons sur un lit de sel dans un hôtel de sel  

Dernier jour : nous mettons le réveil plus tôt pour aller voir le lever de soleil dans le plus grand désert de sel du monde : le Salar d’Uyuni. S’ensuit une séance de photos loufoques spéciales salar .

Des cactus centenaires! 
Fiction ou réalité ? 
FUN !

Arrivés à la ville d’Uyuni , nous quittons Ramire et Delicia qui se sont mis merveilleusement bien occupés de nous durant ces 4 jours. Nous prenons un bus de nuit ( le troisième en une semaine ) direction La Paz où nous projetons une semaine haute en randonnés avec le trek du Choro et surtout surtout ... l’ascension du Huayna Potosi , un sommet à 6088 m! La suite dans la partie 2...

25
avr

Par Alexis

De retour à La Paz, il ne nous reste plus que 10 jours avant le retour en France. Mais nous avons un bon programme devant nous : trois jours de rando sur un chemin Pré-Inca, visite du lac Titi-Caca et cerise sur le gâteau, ascension de Huayna Potosi, un sommet de la cordillère royale qui culmine à 6088m!

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LE TREK DEL CHORO

Qu'on pourrait également appeler "La Grande descente". Le principe est de commencer par un sommet à 4800m d'altitude en haut de l'altiplano et de descendre en trois jours à 1300m d'altitude au fond de la vallée de Yungay. Le tout sur les restes d’un chemin pavé érigé par la civilation de Tiwanaku qui a précedé celle des Incas.


Départ du haut de l’altiplano, vue sur la cordillère royale 
Et c’est partit pour la descente! 
Changement de végétation le deuxième jour, on commence à se sentir en zone tropicale. Notre ami Whiskey qui nous a suivi 3 jours!
Les ponts ont étés détruits par le torrent  alors en attendant qu’ils soient reconstruits on passe sur des troncs bien glissants.
Le troisième jour la végétation est complètement tropicale

Ca y est on a retrouvé les bananiers et la chaleur humide des tropiques. Tiens mais pourquoi on a subitement envie de boire un Ti-Punch? Au bout de 60 km de descente on arrive au village de Chairo où nous nous offrons un bain délicieux dans le torrent et une bière bien méritée.

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LE LAC TITICACA

Le mythique lac Titicaca est le lac navigable le plus haut du monde à 3812m. Selon la mythologie andine, le premier dieu Viracocha a surgi de ce lac et a créé le monde.

Nous prenons un bateau depuis la ville de Copacabana qui nous emmène sur l’isla del Sol. Une île sans voiture, toute en étages occupée par deux communautés qui pratiquent cultures en terrasses et élevage de lama comme il y a 500 ans, les touristes en plus. Forcément ça nous a plu! Exepté peut-être le conflit qui oppose la communauté du nord avec la communauté du sud qui nous a confiné au sud de l’île.

Vue depuis notre hôtel 

Le soir nous rencontrons en nous promenant deux hommes en train de préparer un feu sous un dôme de pierres au dessus d’une tranchée dans le sol. Nous leur demandons ce qu’ils préparent. C’est en fait un repas traditionnel de l’île pour une famille de touristes Québécois. Les pierres chauffent avec le feu puis sont introduits sous les pierres du poulet, de la truite du lac, plusieurs espèces de patates boliviennes, des fèves et des herbes aromatiques. Les pierres sont couvertes de couvertures et tout ça cuit tranquillement à l’étouffé. Forcément, nous on salive et on demande d’une petite voie : “et on peux participer nous aussi?” Et hop on se retrouve à déguster tout ça avec les québécois!

A gauche la couche de fèves, à droite la couche patates bizarres et bananes plantins.
Lever de soleil sur le lac 

En retournant à la Paz, nous assistons à une scène étrange à Copacabana : la bénédiction des voitures devant la catédrale! La ville est connue dans le pays entier pour offrir les meilleures bénedictions de voitures. Selon une rumeur, une compagnie de bus viendrait régulièrement faire bénir sa flotte et du coup ne souscrit à aucune assurance. Et oui, c’est bien connu, il vaut mieux prévenir que guérir!

Les voitures, fleuries comme des communiantes attendent leur bénédiction 
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L'ASCENSION DE HUAYNA POTOSI

Le 3 mai, nous partons une nouvelle fois de La Paz pour notre dernier défi avant le retour en France : Monter un sommet de plus de 6000m! Nous avons réservé l’ascension avec une agence spécialisée qui nous fourni les guides et l’équipement de haute montagne.

Le programme

- Premier jour : Nous rencontrons les autres candidats à l’ascension : 3 français Yani, Alienor et Nicolas et un anglais Joe. Nous avons tous à peu près le même âge et aucun d’entre nous n’a jamais fait d’alpinisme. Avec nous trois guides Boliviens : William, Mario et Juan qui enchaînent les ascensions jusqu’à parfois 4 à la suite en une semaine. Le mini-bus de l’agence nous amène jusqu’au camp de base à 4700m d’altitude. Nous passons l’après-midi à nous entraîner à marcher avec les crampons sur un glacier, à utiliser le piolet et même à escalader un mur de glace de 4 mètres avec deux piolets. Zazou et moi passons l’épreuve de l’escalade en s’acharnant mais avec les bras complètement tétanisés!

première épreuve d'escalade: c'est pas du gâteau! 

- Deuxième jour : Après une nuit pas trop troublée par l’altitude, les guides nous demandent de nous reposer jusqu’au déjeuner. Objectif : continuer l’acclimatation à l’altitude. Après le déjeuner, nous empactons tout notre matériel dans notre sac à dos et montons les 300 m nécessaires pour rejoindre le camp d’altitude. Deux heures de montée dans le brouillard avec plus de 15 kg sur le dos. Mais pour l’instant tout ça reste assez facile. Arrivés au refuge, nous jouons aux cartes et aux échecs en attendant le dîner à 17h. Après un bon petit dîner préparé par nos guides, nous préparons des sacs légers pour le lendemain et au lit! Réveil réglé à minuit pour commencer l’ascension!









- Troisième jour : L’attaque! Dormir de 18h30 à minuit à 5000 m d’altitude ce n’est pas évident . Surtout que la journée n’a pas été très fatigante. Alors on a somnolé comme on a pu. A minuit nous nous réveillons et nous préparons. A 1h20 grand départ. Le sentier commence par une heure de montée dans des pierres couvertes de neige et de glace, particulièrement glissant avec les bottes d’alpinisme qui ressemblent plus à des chaussures de ski qu’à des chaussures de randonnée de par leur rigidité. Le tout dans le noir bien sûr, éclairés par nos lampes frontales. Les guides nous encordent : deux marcheurs par guide.


Puis nous atteignons le glacier et chaussons nos crampons. Nous marchons alors sur une grande nappe de neige. La lune et les étoiles nous éclairent. La marche est surréalistes, comme dans un rêve. Au dessus de nous d’autres cordées nous précèdent. Les lumières de leurs frontales tracent des tâches de lumières en file sur la neige. Nous suivons la cadence de Mario notre guide. Il va extrêmement lentement pour nous permettre de tenir la distance. Nos jambes nous donnent l’impression de pouvoir aller plus vite mais dès que nous accélérons, l’air nous manque et nous nous retrouvons à haleter. Nous mastiquons des feuilles de coca. Elles nous aident à supporter l’altitude. Régulièrement Mario nous propose une pause pour manger et boire un peu. Mais l’estomac n’est pas très en forme lui non plus.


Au bout de deux heures de marche, Aliénor ne parvient plus à gérer son souffle, elle se sent épuisée et préfère renoncer. Sa cordée redescend. Mario nous demande si on veut redescendre avec eux. Mais Zazou répond d’une petite voix : “Vamos a continuar”. Nous repartons. Les heures se succèdent, irréelles. La neige scintille, les étoiles aussi et nous sommes au milieu, à suivre la corde, un pas après l’autre. Nous ne parlons pas, nous nous concentrons sur notre souffle. Parfois nous passons entre des crevasses de centaines de mètres de profondeur, mais nous ne nous attardons pas à voir le fond.


A mi-chemin, première grosse difficulté : la pente devient tellement forte que nous devons planter le piolet pour progresser. Mais l’obstacle passe et nous continuons la progression.


A 6 heures du matin nous sommes au pied de l’arrête qui mène au sommet. Les premières lueures du jour sont là. Mais l’arrète donne des sueures froides! Pente importante et surtout le vide des deux côtés! Le faux pas est interdit! Certains renoncent. Mais pas nous! Nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour s’arrêter à 200m du sommet! Alors on se lance. Doucement, un geste après l’autre : planter le piolet, avancer le pied droit, puis le pied gauche, déplanter le piolet, replanter le piolet... Le guide nous conseille : un peu plus à gauche, monte sur le parapet...

Premières lueures du jour, nous sommes à 200 m du sommet! 

Et enfin c’est le sommet! Nous rejoignons Joe et Yani qui viennent d’arriver. Le soleil est en train de se lever. Que c’est beau! Zazou, submergée par l’émotion et l’effort lache quelques sanglots. Le guide nous sert la main et nous félicite. Nous embrassons nos copains d’ascension Yani et Joe. Nous nous reposons un peu, prenons quelques photos mais déjà le guide nous demande de repartir. Il faut laisser la place pour les suivants, le sommet n’est pas large. Les gourdes sont congelées, impossible de les ouvrir. Tant pis nous boirons plus bas.

Au sommet avec notre guide Mario 


Vue de là haut 


La descente de l’arrête est encore plus impressionnante que la montée, heureusement nous n’avons pas le vertige! Mais nous sommes quand même morts d’une frousse bien raisonnable. La descente dans la neige est bien plus rapide. En deux heures nous sommes au refuge! Il fait beau, nous profitons du paysage, parlons et enlevons des vêtements au fur et à mesure que le soleil se fait plus ardent. Les guides nous ont prévenus, il ne faut pas s’attarder à la descente car c’est le moment où l’on risque la déshydratation! La dernière partie dans les pierres glissantes est épuisante. On descend à quatre pattes la plus grande partie tellement ces pierres sont casses-gueules.

Vue incroyable sur la cordillère
La fameuse arrête de la mort
La descente. Troisième photo : une des crevasses rencontrées. 

A 10h au refuge nous avons le droit à une soupe avant de repartir pour la dernière heure de descente avec tout notre barda vers le camp de base où nous attend le mini-bus pour La Paz. Trajet pour La Paz dont aucun d’entre nous ne se souviendra tellement nous nous sommes écroulés de fatigue!

A la Paz, les six de l’équipe nous séparons mais en se donnant rendez-vous le soir même pour une grosse fondue dans une restaurant suisse. On l’a bien méritée!

Il ne nous reste plus que deux jours à la Paz avant notre avion de retour. Nous allons nous reposer, visiter le marché du dimanche d’El Alto qui fait la taille d’une ville, assister à un combat de Catch et surtout profiter de l’ambiance de cette ville si particulière, tellement loin de nos villes européennes.

RETOUR EN FRANCE, LES AVENTURES SE TERMINENT

Ainsi ce termine notre grand voyage. Presque sept mois se sont écoulés depuis que nous avons quittés le quai de Port-Cogolin. Nous avons des souvenirs incroyables plein la tête mais aujourd’hui nous sommes vraiment heureux de rentrer chez nous.


Merci à tous ceux qui ont suivi nos aventures à travers ce blog! A très bientòt, on arrive!