La terrasse était très très agréable pour le petit déjeuner du matin, et le personnel d'une très grande gentillesse.
Avant notre voyage, j'ai fait quelques recherches pour vivre une expérience un peu plus authentique au Maroc. Les riads, c'était cool pour se reposer, mais j'avais envie d'en savoir un peu plus sur le Maroc. Au détour de mes recherches, et de notre ami Google, je suis tombée sur la page du Gite Talassemtane.
Le site internet ne payait pas de mine, et on ne se rendait pas compte de la mine d'or que c'était. Fatima, la gérante, nous a préparé un programme sur-mesure, entre randonnées dans le Parc National de Talassemtane, hébergement dans un village des montagnes du Rif, repas traditionnels, et autres petits bonheurs.
Fatima et Abdel -notre guide- sont donc venus nous chercher au Dar Terrae après le petit déjeuner. Nous avons fait une heure de route dans les montagnes, en discutant. Fatima nous a déposés au départ des randos d'Akchour.
On a entamé une randonnée dans un sentier relativement difficile, mouillé, escarpé et caillouteux. Forme physique : zéro. Heureusement, l'air était frais, il bruinait à certains moments et les épais nuages venaient caresser les crêtes des montagnes.
Nous n'avons fait qu'environ 8km, en allant au Pont de Dieu (un pont de roche naturelle, dans une gorge).
Nous avons également traversé des villages, et des champs en terrasse. Nous avons appris sur le moment que toute la région cultive le kif. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet car les locaux ont une évidente pudeur à ce propos, mais sachez que c'est très, très abondant, et que l'étendue des cultures est très impressionnante.
Nous sommes ensuite revenus au point de départ pour repartir vers les dites-chutes d'Akchour. Une zone "balnéaire" très fréquentée l'été, et agréablement désertée le jour de notre passage.
Abdel est incollable sur la végétation qui l'entoure. Il nous a fait découvrir énormément de variétés de plantes, et nous a beaucoup appris sur la faune et la flore locale.
Une chose nous a étonnés et attristés : la pollution générée par les déchets. C'est abominable de voir des montagnes si belles et si dévastées par le plastique, faisant peu à peu disparaître les poissons des rivières.
Après cette journée de randonnée, Fatima est à nouveau venue nous chercher, et nous avons roulé une bonne heure supplémentaire vers le gite. Nous sommes passés dans un village, Bab Taza me semble-t-il, dans lequel chaque semaine, les berbères descendent des montagnes et viennent vendre au souk : cultures, bétail, artisanat (sans oublier les chaussures Made in China).
Nous avons pu découvrir le charmant gite, d'où la vue sur les montagnes baignées dans la lumière de fin de journée était magnifique.
L'intérieur était joyeux, Fatima a imaginé sa décoration elle-même avant de faire travailler des femmes de la région pour réaliser ses créations. On avait en fait tout le rez-de-chaussée de la maison. Nous avons mangé comme des rois, avant de retourner profiter de l'extérieur.
Nous sommes allés sur la terrasse regarder la scène la plus drôle de cette semaine, quand la chienne de Fatima a décidé de faire son travail de berger et de courir après une brebis appartenant à deux femmes les ramenant au village après une journée dans les paturages.
Tout le village s'est radiné pour régler la situation, les enfants tombaient en courant, les femmes hurlaient, et le mouton s'est mis à faire une syncope. SCANDALE. Tout est bien qui finit bien, Abdel a sauvé le mouton, les villageoises sont rentrées chez elles, et heureusement que cette histoire était finie car on commençait à avoir mal aux abdos à force de se tordre de rire.
Fin de la journée depuis cette même terrasse, à regarder les étoiles et les villages parsemés dans les montagnes, après un long moment à échanger avec Fatima sur la culture du pays.