Après toutes ces péripéties, nous sommes reparties pour de nouvelles, Marie, Louise et moi. Nous avons choisi pour ce voyage toutes les trois le Sikkim. Il s'agit d'une zone assez peu fréquentée des touristes, et assez peu documentée comparée au reste de l'Inde.
Nous avons commencé notre périple en prenant le train de la veille ; le notre étant en retard de 24h, nous avons pris celui de la veille, lui aussi en retard de 24h. On y est allées au bagout, en prétextant un vol à prendre à Bagdogra, et on a pu monter dans le train.
Ce fut un très, très long trajet, mais comme toujours, le voyage en train est un voyage à part entière. Nous y avons passé 2 jours, et y avons rencontré beaucoup de gens, et notamment des sikkimais, qui rentraient dans leur région. Je n'ai jamais compris pourquoi notre train avait été si lent, mais vers la fin, nous n'étions plus beaucoup dans notre wagon. Il restait une famille, un foodwallah à qui Marie (qui parle hindi) apprenait à parler anglais, quelques cafards et quelques rats.
Nous avons eu des conversations surréalistes avec les gens, tout en regardant passer les paysages du Bihar.
Nous avons fini le trajet avec deux indiennes et des bhoutanais (le Bhoutan étant mon pays de rêve, j'étais très heureuse de rencontrer des bhoutanais). Nous avons eu avec Parna (ci-dessus à droite) des conversations très variées, sur la culture indienne, la culture européenne, l'amour, la sexualité, la vie, c'était génial.
Nous sommes arrivées à Siliguri, en West Bengal, à 2h du matin. Je vais vous épargner les frayeurs que nous nous sommes faites dans cette ville, mais je vais vous dire de faire attention (surtout si vous arrivez à une heure aussi tardive). Il s'agit d'une ville charnière permettant de rejoindre les différents points de l'est de l'Inde, et pas vraiment d'un lieu touristique. Essayez d'arriver de jour, et de prendre un taxi fiable, cela vous épargnera bien des ennuis, surtout si vous n'êtes que des femmes.
Au matin, nous avons pris une jeep direction :
Darjeeling
80 km, 3h30. Des lacets, des bosses et pas de rebords pour nous protéger du vide.
Et là : brume. Brume partout. C'était très joli.
Darjeeling, sous toute cette brume, a une ambiance particulière, très spirituelle. Les visages sont beaux, les gens marchent paisiblement, c'est globalement propre, les gens sont heureux, il fait froid et la végétation est luxuriante.
Un des premiers trucs que nous avons fait : manger du boeuf !!! Après tant de privations, c'était le PARADIS (je dis ça, mais aujourd'hui je ne mange plus de viande).
On est descendus derrière la place Chowrasta vers un temple bouddhiste.
On y a rencontré le gardien du temple, qui nous a ouvert.
Au petit matin, après une nuit plutôt humide, nous sommes allées bruncher à Glanery's, un lieu un peu british (reste des colonies...), mais pas mal, et avec une jolie vue !
Nous avons ensuite marché vers Peace Pagoda.
Un moine et deux femmes faisaient la prière et nous ont invitées à taper dans un tambour et à réciter la prière avec eux, pour ensuite nous offrir une sorte d'ostie, mais qui ressemblait plutôt à une boule sucrée de fin de repas.
Le lendemain, nous avons pris une jeep en direction du Sikkim, et de Gangtok. Pour entrer au Sikkim, il nous faut un permis spécial. La région étant frontalière avec le Tibet, il est plus difficile d'y aller qu'ailleurs en Inde (en raison de différends politiques).
Le voyage, qui devait durer 3h30, a plutôt duré dans les 6h. Nous avons découvert les paysages du merveilleux Sikkim derrière la fenêtre, après avoir passé la douane/immigration et eu un tampon sur nos passeports.
Nous approchant du Tibet, on s'approche également d'une nourriture bien différente celle que nous mangions habituellement. La spécialité : les momos. Nous avons pu voir leur fabrication à l'oeuvre sur la route, lorsqu'on s'est arrêtés dans un bouiboui pour manger un peu, et s'acheter des Kinder Joy, notre péché mignon indien.
Nous sommes ensuite arrivées à :
Gangtok
Le Sikkim, c'est plein de militaires ; les téléphones satellites y sont interdis, la cigarette aussi. Les gens y sont relativement plus polis qu'ailleurs en Inde. Il y a plein de femmes dans les rues, habillées à l'occidentale, et des moines bouddhistes. C'est comme un pays différent.
À 17h, tous les jours, il pleut. Mais pas une petite pluie, non...l'eau remplit les rues et crée d'énormes pannes d'électricité. Les gens font sécher leur linge, leurs couvertures et même leurs matelas sur les toits.
Le lendemain, nous avons réservé une jeep privée pour aller au lac de Tsomgo, avec un guide qui parlait anglais et nos permis (car il en fallait un autre, le lac étant au plus proche de la frontière tibétaine et bhoutanaise).
Nous avons commencé à monter, monter, monter. La route était extrêmement mauvaise et on était complètement secouées dans la jeep. C'est rigolo, c'est l'aventure, il y a peu de touristes par ici. Et puis, on commence à prendre de l'altitude, beaucoup d'altitude. Le soleil était de la partie en bas, mais la brume arrive à cette hauteur, suivie de très près par le brouillard, avant que cela ne devienne carrément de la purée de pois. Le goudron finit par disparaître, remplacé par les coulées de boue des pluies torrentielles qui font déborder les égouts de Gangtok le soir.
Après 2h30 de montée, nous décidons de faire demi-tour, pour notre plus grande déception. Parfois, il faut savoir abandonner pour sa sécurité.
Nous avons ensuite visité Rumtek, et son temple.
Le temple était incroyablement fourni et coloré, en totale opposition avec la simplicité et la rigueur des moines.
Rumtek est un temple bouddhiste de la "secte" tibétaine qui soutient le 17ème karmapa, lui-même en exil à Dharamsala. L'officiel (décidé par les chinois) étant au Tibet. Le temple était vraiment chouette, mais terriblement bien gardé par des militaires, pour éviter les invasions de moines rebelles.
Le lendemain, nous sommes allées faire un tour dans une espèce de réserve naturelle/zoo.
La montagne fait vraiment du bien. C'est magnifique, et on y respire comme nulle part ailleurs en Inde. J'y ai le souvenir d'une intense pluie, où nous nous sommes réfugiées dans un petit bouiboui pour y boire un chai délicieux en attendant le retour du beau temps.
Et enfin, nous ne pouvions pas aller au Sikkim sans y voir "l'emblème national" : le Panda Roux <3
(Et puis aussi une panthère parce qu'elle était jolie, mais enfermée en cage.)
Nous sommes reparties le coeur serré vers Siliguri (où d'autres galères nous attendaient), pour y passer la nuit. Les filles ont pris un train en direction de l'Assam, et moi je prenais un avion au petit matin pour Delhi, afin d'y retrouver Thomas, qui me rejoignait après des mois de séparation.
Était-ce un aéroport ? Je me le demande encore aujourd'hui. De la paille dans l'aéroport, et des pannes d'électricité à répétitions. On me laisse passer avec ma bouteille de coca dans la zone d'embarquement : "fais le test, monte sur la marche, et bois une gorgée de ton coca". Je n'avais jamais fait un test pareil, mais j'ai pu rentrer avec mon coca, alors j'étais contente.
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Bonne découverte !