Mes hôtes viennent frapper à la porte à 3h pour l'excursion du sunrise bien que je n'ai jamais eu l'intention de faire la sortie. Il pleut toujours, et j'ai bien profité des points de vue la veille, je ne vois pas l'intérêt de me lever. Je le leur dit. Les autres occupants du Homestay (un groupe d'allemands arrivés assez tard hier soir) se préparent, je me rendors. Réveillée quelques heures plus tard par ce même groupe de retour vers 7h, je finis par sortir de ma chambre pour leur dire de faire moins de bruit ... en allemand. ça les calme. Du coup je prépare mon sac, prend une tasse de thé et pars chercher un bemo (espèce de mini bus rustique qui sert de transport en commun sur de courtes distances et qui ne part qu'une fois plein).
J'en repère deux garés devant le Warung, je vérifie la destination (Probolinggo), demande le tarif (40K) et m'installe. L'attente commence. Nous ne sommes que 4 pour le moment, puis 5, puis 7. Je discute avec un couple de français qui veut prendre le train de 11h et des brouettes pour Banyuwangi, ce que je compte faire également ... si on part à temps.
Le homestay réservé pour ce soir hier après-midi m'a dit qu'il y avait un 2ème train vers 16h, qui arrive à 20h30. L'avantage du train est que le homestay est situé assez près de la gare de Karangasem, au sud ouest de la ville.
Une heure trente plus tard, le chauffeur n'a toujours pas l'air décidé à partir, le bus est loin d'être plein, je pars avec la française chercher des toilettes. Les WC publics sont fermés, on finit par retourner à mon homestay. La chambre n'a pas encore été faite, on en profite. De retour au bemo, il y a eu du changement : on a changé de bus, et les autres sont en pleine négociation d'un nouveau tarif car le mini bus est loin d'être rempli. On finit par se mettre d'accord pour 55K, et on démarre. Ce bemo est couvert de cendre, comme tout le village ce matin. On ne voit rien à travers les vitres. On attaque la descente dans la vallée, et on arrive à Probolinggo vers 11h. C'est raté pour le train.
Le bemo nous pose au bord de la route et on se fait tout de suite aborder par un gars qui vient nous vendre un trajet en bus pour 100K vers Banuywangi. On est prêt à accepter, puis on se dit qu'on est au bord de la route, même pas à la gare routière, et que la ville est connue pour ces arnaques. Je suis avec le couple de français (Rachel et Baptiste) et l'anglaise (Nicky) qui était dans le bemo avec nous.
On décline, et on se dirige vers la gare routière : Ce n'est qu'à quelques minutes de marche, on y arrive vite. Là encore, un bus en train de partir nous pousse à monter à son bord (on ne connait ni le tarif, ni la destination !) mais on a le temps, on refuse. On se renseigne sur les options, finalement le tarif sera identique à la 1ère proposition, pour un bus pas express, et on nous annonce 5 ou 6h de route. On pense donc arriver avant le train. L'express est un peu plus cher et un peu plus rapide mais on opte pour le 1er et on se pose dans un Warung pour le repas de midi. On se déchausse, on pose les sacs, et on s'assied par terre autour d'une table. Le gars qui tient le warung cuisine notre commande, ce qui prend un peu de temps. On va donc rater le bus de midi, tant pis, ce sera celui de 13h.
Avec Nicky, on décide de trouver les toilettes. Choc culturel : un réservoir d'eau en faïence assez haut, un récipient et une grille dans le sol. Euh ? C'est bien là ? Oui oui, nous dit le gars. Bon ...
En sortant, j'entends plusieurs fois le mot Bromo, je me retourne et voit une vieille TV cathodique allumée au-dessus des WC. C'est bien le Bromo qui passe à la TV, il est officiellement entré en éruption hier et passe donc aux infos nationales. Fichtre, on y était encore ce matin !
Puis l'un des gars de la gare routière qui nous a pris sous son aile vient nous dire que notre bus est coincé dans des bouchons et va avoir du retard, mais on peut prendre l'express pour le même prix. C'est parti !
On s'installe dans le bus, et là, le défilé des vendeurs en tous genres commence. On vient de manger, on n'a besoin de rien, mais on a du mal à s'en débarrasser. Comme on est les seuls occidentaux du bus, on a un certain succès.
Le bus démarre enfin et, oh surprise, il passe par le nord de l'île. Et arrive à la gare routière du nord de Banuywangi du coup. Zut, le précédent arrivait au sud de la ville, à distance raisonnable de nos homestays respectifs (Nicky a choisi le même que Rachel et Baptiste, et ils sont juste à un km du mien). On verra bien !
Car pour l'instant, on n'y est pas encore. Le bus s'arrête souvent, puis arrêt plus long à Besuki. Un 2ème arrêt assez long à la gare routière de Situbondo, avec Nicky on décide d'aller faire une pause pipi car le chauffeur a le nez dans le moteur avec sa caisse à outil étalée par terre. On n'est pas arrivés ! Tarif standard de 2000 IDR, look similaire (mais un peu moins déroutant, il y a une sorte de cuvette cette fois), on commence à s'habituer. Malgré le côté sommaire, c'est très propre.
La ronde des vendeurs continue dans le bus, puis on finit par repartir. On est bien content d'avoir la clim dans le bus finalement, la température s'est bien réchauffée par rapport aux montagnes. On arrive à Banuywangi, au terminal Blambangan vers 20h. Finalement on n'a rien gagné en temps. Reste à traverser la ville mais dès qu'on descend du bus, on tombe sur un bemo. Le chauffeur ne parle guère anglais mais on lui montre sur Maps la gare de Karangansem qui est assez proche de nos 2 homestays, en se disant qu'une fois sur place, on lui demandera de continuer moyennant un petit supplément. On négocie le trajet à 25K IDR chacun.
En arrivant à Karangasem, rien n'y fait, le chauffeur ne veut pas aller plus loin. Résignés, on sort et on s'équipe car la pluie est de retour. Un train arrive à ce moment là, et on retombe sur nos co-voyageurs du 1er trajet jusqu'à Probolinggo. Finalement on est arrivés en même temps que le train, mais notre voyage a sûrement été plus folklorique !
Après quelques dizaines de mètres, on comprend pourquoi le bemo a refusé de nous conduire aux hôtels : la route indiquée sur maps est en fait un chemin pas vraiment carrossable. C'est parti pour un bon km sous la pluie, de nuit, à la lumière de ma lampe frontale (heureusement étanche) qui nous permet d'éviter les plus grosses flaques. On n'est plus vraiment dans la ville, bienvenue dans la campagne autour du Banyuwangi. On se sépare au carrefour suivant, je suis quasiment arrivée, les 3 autres ont encore quelques centaines de mètres à faire mais on a retrouvé des maisons et de la lumière.
Mon homestay semble féérique après ce long trajet.
Didu's Homestay Bed & Breakfast (€ 30 Rp 477 000 pour 2 nuits) : super accueil, thé et café à volonté, bon petit-déj copieux, endroit super agréable. Seul bémol, il n'y a pas de restauration sur place le soir et il faut retourner près de la gare pour trouver des warungs. Ce sera donc biscuits, thé et amandes pour le repas du soir.