Nous sommes partis tard ce matin, 9h...l'étape n'est pas très longue mais sur 64 km, il y en a bien 50 couverts de pavés. La route débute dans une belle forêt, c'est est un parc naturel frais, ombragé. Mais voici les pavés. En plaisantant je dis à Françoise qu'on est partis pour 60km comme ça...je ne pensais pas si bien dire.
La piste passe dans une belle région de maraîchages, des oignons, des oignons...
Dans un village un couple de personnes âgées, nous remet sur le bon chemin, le GPS a ses limites surtout quand j'oublie de le regarder. On discute avec ces braves gens qui parlent assez bien francais. Ils ont vécu à Paris il y a 25 ans, le monsieur était ouvrier chez Citroën. Nous ventons la pureté de l'air, Françoise évoque les bons légumes du coin, et la dame nous parle du vin du Douro. Elle nous dit "il faut goûter le pinard", et Francoise , qui était restée sur les légumes comprend qu'elle parlait des épinards, on se gondole tous les quatre, on fait une photo et c'est reparti.
Le littoral est très construit, un côté Merlin plage, et puis plus loin, une côte très sauvage, beaucoup de moulins à vent.
Le port de Vila do Condé mériterait qu'on y déguste du poisson dans les petits restaurants qui le bordent mais ce n'est pas l'heure et aujourd'hui sur ces pavés on n'avance pas.
On se prend à rêver à l'eurovélo idéale, un revêtement lisse, des côtes en pente douce, des descentes vertigineuses, toujours le vent dans le dos des cyclistes.
On discute avec des cyclistes portugais qui nous rassurent sur la fin du parcours.
En effet l'arrivée sur Porto est plus facile, la piste est lisse et plate, le panorama grandiose. Sur le pont qui enjambe la zone portuaire nous répérons trois immenses tas de pavés qui attendent de se répandre sur le Portugal pour donner libre cours à la frénésie de pavage locale. Au passage nos arrière-trains martyrisés maudissent ces foutus tas de pierre.
L'entrée dans Porto par la rive est du Douro nous impressionne. Porto se donne vraiment des airs de capitale, c'est une ville très vivante, chargée d'histoire, nous la visiterons demain.
Porto est un promontoire sur le Douro , nous avons loué dans une pension de famille tout en haut de la viĺle. Nous poussons nos vélos sur près de 3 km comme des zombies. A l'arrivée la dame qui gère la pension nous envoie garer nos vélos dans un parking souterrain. Le gardien du parking est sourd et muet, il ne peut pas décider, il appelle son chef qui ne parle que portugais, qui appelle un collègue qui enfin nous arrange l'affaire, on va oublier nos vélos deux jours! Un petit tour dans la ville et une bouteille de vin du Douro pour se retaper.
Merci pour tous vos messages d'encouragement.