Carnet de voyage

Sur les traces des Poilus

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4 étapes
5 commentaires
Par xav58
Octobre 2018
4 jours
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Notre paquetage est prêt : en route jolie troupe !!!

Après 4h de route, et une petite pause choco, nous arrivons à Verdun par la "Voie Sacrée", qui permettait de convoyer le ravitaillement des hommes, l'acheminement des armes, et le convoi des renforts vers le front.

Cette route est jalonnée de bornes kilométriques coiffées d'un casque de Poilu

Notre immersion dans la vie d'un Poilu débute par un casse-croûte au pied du Monument de la Voie Sacrée : nous sommes assaillis par les températures glaciales de Lorraine. À défaut de capotes bleu horizon et de calots, , nous enfilons polaire, écharpe et bonnet.

Croque-monsieur pour tous... Sauf pour Christine dont la part est restée dans le frigo à Pouilly

Nous passons à l'office de tourisme où nous sommes accueillis par une conseillère débordée : elle accueille cette semaine autant de touristes qu'en plein mois d'août... Hélas, pour elle, nous nous ne pouvons que constater que la Lorraine attire peu de monde en été...

Bien malgré elle, cet agent d'accueil a illuminé notre journée mais surtout stabiloté tout notre plan, ne nous permettant plus de savoir les sites importants à visiter... 🙄

Peu importe, munis de nos pass de visite, nous partons en direction des champs de bataille.

Nous commençons par le Mémorial de Verdun

Dans l'enfer des combats

Créé en 1967, sous l'égide de Maurice Genevoix (de Decize !!!), ce musée est situé au cœur du champ de bataille, sur les lieux des combats.

De multiples objets, photos et témoignages permettent d'évoquer l'expérience combattante des soldats Français, Allemands, Anglais...


Divers objets sur l'équipement des soldats, dont ces casques percés par des éclats d'obus

La représentation d'un champ de bataille est au centre de la visite et évoque la violence de la bataille.

Adam et Christine sont restés de longues minutes face à cette restitution.

Plus loin, les camions et les canons de la Voie Sacrée rappellent, dans le bruit des moteurs et l'animation d'images d'archives, la logistique de cette gigantesque bataille.

La visite se poursuit sur l'environnement de la bataille : l'état major, la vie au front, le rôle de l'aviation dans cette 1ere bataille aérienne de l'histoire, les services de santé...

Mais également la construction de la mémoire autour de la bataille de Verdun.

La reconstitution de la vie du front : boue, cadavre, barbelés, obus...

Les conséquences des combats : 300 000 blessés à Verdun

La radiographie d'un fémur où une balle s'est plantée, photos de "gueules cassées"

Les affiches et les illustrations de la bataille de Verdun

Les Américains illustrés en sauveur des Français et des Anglais

L'argot des Poilus : la définition du pinard à Verdun

Du toit terrasse du Mémorial, nous apercevons l'ossuaire de Douaumont, vers lequel nous poursuivons notre visite.

Nous garderons du Mémorial une impression particulière. Son contenu est riche mais sa présentation est brouillon. Le parcours de la visite est peu clair et nous passons d'un espace à l'autre sans réelle continuité.


L'ossuaire de Douaumont fut construit entre 1920 et 1932 pour recueillir les restes des 130 000 soldats non identifiés.

Par sa silhouette (46m de haut), on dirait un phare, une croix enfoncée dans le sol ou une épée

Construit grâce à une souscription nationale, 140 villes participèrent à son financement. Le nom de chacune d'entre elles est gravée sur le monument (dont Nevers !).

Au sommet de la tour, est suspendu le "bourdon" qui sonne à midi et à 18h, chaque jour.

Une lanterne des morts projette des rayons sur le champ de bataille.

La necropole nationale de Douaumont, située devant l'ossuaire, accueille les tombes de 15 000 soldats "morts pour la France"

Une plaque sur l'esplanade rappelle la rencontre entre Mitterrand et Kohl en 1984, où ils ont déclaré "nous nous sommes réconciliés, nous nous sommes compris, nous sommes devenus amis".

Visite... Et jeux !

A une centaine de mètres de la Nécropole, nous nous arrêtons au village "mort pour la France" en 1916, détruit pendant les combats, comme 12 autres villages aux alentours, ayant été décoré de la croix de guerre.

Village où l'écrivain Berrichon Alain Fournier à trouvé la mort.

Nous faisons une émouvante balade dans le village de Fleury-devant-Douaumont situé dans la zone rouge, vaste périmètre qui n'a pas été repeuplé.

En effet, la loi sur la réparation des dommages de guerre prévoyait que l'état serait obligé de racheter à leurs propriétaires les terrains dont la remise en état impliquait une dépense supérieure à la valeur des terrains.

La terre étant ravagée et impropre à la culture, les eaux malsaines, les obus trop nombreux, il fut décidé de ne pas repeupler ces villages et de constituer une sorte de sanctuaire "une zone rouge".

Le terrain reboisé garde les stigmates de la bataille en étant jalonné de bosses et de trous, restes des impacts d'obus.

Les enfants se sont lancés dans une reconstitution d'une bataille où les Allemands et les Français s'affrontent.

Nous poursuivons notre périple accompagnés des ronchonnages de 4 soldats mécontents que leur combat soit interrompu...

Nous nous arrêtons à la "Tranchée des baïonnettes". Ce monument financé par un banquier américain rend hommage aux soldats du 137e RI enterrés là par les Allemands, et non ensevelis vivants baïonnette au canon comme le raconte le mythe.

L'entrée du monument, à 100 ans d'écart

Sur la route de notre campement, nous trouvons un cimetière allemand, toujours surprenant avec ses croix noires honorant 11 148 morts.

Cimetière où se sont rendus Mitterrand et Kohl en 1984

Arrivés au camp de base, nous sommes accueillis au milieu de nulle part en Argonne par notre hôte Robert.

Nous partageons notre ration composée de charcuterie, cornichons et raclette.

Puis nous nous entrainons à combattre, à perdre et à gagner en disputant de hapres parties de Times Up!

Nous finissons d'installer nos lits de camp avant de repartir demain sur les champs de bataille.

La jolie phrase du jour :

Lue devant le cimetière militaire allemand
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L'air lorrain est revigorant, nous nous réveillons à 8h passées, et déjeunons suffisamment pour être en forme pour cette 2eme journée de visite.

Christine préposée au jus d'orange et Adam aux moustaches chocolatées 😊

Nous partons visiter le fort de Vaux, dans la brume. Nous ressortons les écharpes et les bonnets et nous ne les quitterons pas de la journée.

Ce fort permettait de surveiller le plateau du ravin de Vaux.

Son aspect extérieur, complètement bosselé, s'explique ainsi : entre le 9 mars et le 7 juin 1916, le fort reçoit près de 8 000 obus de gros calibre par jour !!!


L'histoire de Vaillant, le pigeon héroïque ayant permis de faire appel à des renforts lors de l'attaque allemande est ici rappelée et un hommage lui est rendu (une pensée pour Pépé Roger !).

Les enfants se régalent en visitant ce fort grâce à un livret jeu.

Les cazemates et l'infirmerie

La raclette est efficace, heureusement les latrines sont intactes... Ou presque !

Les enfants participent ensuite à un jeu de piste autour du fort et sont heureux de remporter un porte clef.

Les fortifications se répartissent autour de Verdun.

Les principaux monuments qu'on a pu voir se situent entre le fort de Vaux (flèche de droite) et Verdun (flèche du milieu), distant d'une dizaine de kilomètres.

Notre logement se situe sur le front de l'Argonne (flèche à gauche), à 35km de Verdun.

Sur le principal champ de bataille de Verdun, on trouve de multiples monuments qui jalonnent la route.

On a par exemple trouvé les restes d'un village détruit ou un boyau, permettant de relier les principaux forts.

Un village détruit et le boyau de Londres

Nous pique-niquons avant de nous rendre à la Citadelle souterraine de Verdun.

Ce site est percé de 7km de galeries souterraines. Pendant la bataille de Verdun, la citadelle servait de base arrière aux soldats.

Les hommes arrivés à Verdun par la voie sacrée, y transitaient, attendant dans les galeries, avant de partir au front à moins d'une dizaine de kilomètres au Nord Est de Verdun.

L'entrée de la Citadelle en 1914 et en 2018

La visite des sous-sols se déroule dans des petits wagonnets. Le parcours rend compte de la vie quotidienne mais également du sentiment des soldats face à la guerre à travers des scènes reconstituées et projetées sur un écran.

La visite se termine par une scène qui nous a tous émus : celle du choix du soldat inconnu.

Il a été choisi par un soldat, parmi 8 cercueils provenant des 8 secteurs du front, regroupés dans une galerie souterraine de la Citadelle.

Il devait déposer un bouquet de fleurs sur le cercueil de son choix : ce fut le 6e, correspondant à l'addition des 3 chiffres de son régiment (1, 2 et 3).

Le soldat inconnu fut aussitôt transporté de nuit, par chemin de fer jusqu'à Paris. Le lendemain, 11 novembre 1920, il fut amené au Panthéon, puis, suivi d'une foule immense, sous l'Arc de Triomphe.

"ici repose un soldat français mort pour la patrie" est son épitaphe.

"on ne passe pas" est le mot d'ordre des soldats pendant la bataille de Verdun

Nous partons ensuite faire un tour dans Verdun, totalement détruit pendant la guerre.

Verdun fut adoptée par la Ville de Londres en 1920 qui participa au financement de sa reconstruction.

Nous nous arrêtons au Monument à la Victoire dont la décoration est dans le style art déco.

Nous allons boire une boisson chaude pour nous réchauffer, dans un bâtiment totalement détruit par les bombardements (en 2018, il était reconstruit 😁).

Le café est celui à la devanture bleue

On trouve régulièrement des photos de la ville détruite, comme cette vue de la cathédrale. Les bâtiments qui jalonnent la rue principale portent des noms symboliques.

Nous finissons notre 2eme journée de visite par le Fort Douaumont, qui est le plus vaste de tous les forts de la ligne de défense autour de Verdun.

Les Allemands le prennent le 25 février 1916. Malgré les tirs français, le fort résista aux obus grâce à son épaisse carapace de béton. Mais le fort devient le " couvercle de cercueil", tuant 679 soldats et faisant 1800 blessés.


Verdun est aussi le lieu où le caporal De Gaulle se battut et fut blessé à Douaumont . Il revint sur le lieu de la bataille en 1948 en commémoration des combats en qualité de President.

Nous repassons devant l'ossuaire de Douaumont, qui nous permet de le découvrir sous un autre visage, sous la brume.

La nécropole : les differentes vues dont se souviendra Elodie (Narbonne, sous le soleil et dans le brouillard)

Nous avons rencontré mini Mitterrand et mini Kohl 😁

Nous rentrons à notre logement fatigués et les joues rougies par le froid pour avaler une soupe chaude.

Nous finissons la soirée par des jeux de société.

Times up a l'heure franco allemande !

La guerre 14-18 en quelques chiffres effarants : en France, 1 habitant sur 27 a été tué, 1 sur 30 en Allemagne.

4 hommes tués par minute, soit 6 400 tués par jour

Être tué avant l'ordre de mobilisation...

La phrase du jour a été dite par un heros de Verdun, le General Petain : "il n'y a pas de vainqueur de Verdun, c'est le Poilu qui a gagné la bataille"

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Verdun nous a permis de revivre les combats de l'année 1916 (21 février--16 décembre) : 300 jours de combats, 300 000 morts et 400 000 blessés.

Nous profitons de cette 3e journée pour consacrer la matinée à la découverte de l'Argonne où se trouve notre gîte.

Le massif forestier de l'Argonne, situé entre la Champagne et Verdun, est le théâtre d'une guerre de titans entre 1914 et 1918.

En effet, en septembre 1914, les Allemands se retranchent sur les hauteurs, et choisissent les collines de Montfaucon et de Vauquois.

Avant de nous rendre à Vauquois, nous débutons notre matinée par le cimetière américain, le plus proche de notre logement, sur les collines de l'Argonne.

Nous imaginions un cimetière en bord de route, comme ceux que nous avions déjà croisés à plusieurs reprises.

Pas du tout : la petite route de campagne qui sillonne au milieu des prés, des vaches et des champs... se termine devant une entrée majestueuse, encadrée par deux aigles gigantesques !

Nous entrons en terre américaine, à la démesure de ce pays !


Un cimetière dont la grandeur nous époustoufle

Le cimetière américain de Romagne accueille une vaste nécropole de 52 ha, entouré d'un mur d'une longueur de 2km ! La necropole compte 14 246 croix de marbre.

C'est le cimetière américain le plus important d'Europe.

20 jardiniers sont employés à plein temps et sont placés sous l'autorité d'un surintendant américain, comme nous l'explique un gardien "American guard".

Christine vexé le gardien quand elle lui demande si l'ardeur de l'entretien du site (une dizaine de jardiniers en activité) est liée aux prochaines commémorations. Les États Unis savent honorer la mémoire de leurs glorieux soldats quelque soit l'époque !!!


Le Mémorial de style roman domine l'alignement des tombes

Nous cheminons à travers la nécropole où les croix et les étoiles de David sont alignées au cordeau.

Les pelouses sont entretenues de manière incroyable. On marche sur une vraie pelouse. Papi Jacques est détrôné !

Ces jeunes soldats sont tombes au combat entre septembre et novembre 1918

Toujours dans ce gigantesque cimetière, nous nous arrêtons au centre d'interprétation qui présente les conditions de participation des États Unis aux combats de la 1ere guerre mondiale.

Maison cosy qui permettait d'accueillir les familles venues se recueillir. Elles y trouvaient des chambres pour y séjourner.

Nous quittons le cimetière en poursuivant la route... Qui traverse tout simplement le site 😲. La voie (communale) ne contourne pas le cimetière mais le traverse pendant 500m environ !!!

Nous pensions y rester quelques minutes mais nous avons consacré plus d'une heure à cette visite, extrêmement émouvante.

Des multiples sites que nous avons visités au cours de notre séjour, ce sont les lieux de sépulture qui restent les plus marquants. L'alignement des croix mais aussi la hauteur des ouvrages majestueux réalisés à la mémoire des combattants montrent l'ampleur de l'hécatombe humaine que fut cette guerre.

A 2/3 kilomètres du cimetière américain, nous apercevons un cimetière allemand. La différence est stupéfiante, vu avec nos yeux de 2018.

Les Allemands ont reçu un traitement de vaincus, sans aucun doute. Les croix sont noires, à peine alignées, et le site est nettement moins soigné que le précédent.

Un cimetière allemand

La création de la "zone rouge" de 25 000 ha sur les sites de combat à Verdun, rendue stérile par la mitraille, fut suivie en 1930 par la plantation de 10 millions de pins noirs, tel un linceul forestier.

Les différents sites sont donc entourés d'une forêt dense d'epineux et de feuillus. On aperçoit à certains endroits découverts les stigmates des milliers d'obus, mais on ne distingue pas de champs de bataille tels qu'on pouvait l'imaginer.

C'est pourquoi, en nous rendant à la butte de Vauquois, le paysage nous sidère.

Les Allemands choisirent ce site comme un observatoire d'artillerie. Ils transformèrent cette position en une gigantesque termitiere en y construisant jusqu'à 17km de puits et de galeries.

Les soldats s'y battaient à coup d'explosifs pendant 4 ans : la guerre des mines.

Sur cette butte, nous trouvons une terre toute bosselé de profonds entonnoirs et d'amples cratères.

La Butte du Vauquois vue du ciel
Des l'entrée du site, nous trouvons un cratère d'obus de 60m de diamètre, puis se succède un vrai "champ de mines"

On y trouve aussi des vestiges de tranchées françaises. Nous explorons une tranchée maçonnée allemande baptisée "Leichen Gang", le passage des cadavres, parce que personne n'avait le temps d'enlever les corps qui s'y entassaient...

Les enfants ont pu parcourir plusieurs dizaines de mètres de tranchées, entourés de chevaux de fer et de fils barbelés

Nous quittons Verdun et l'Argonne. Cette région reste extrêmement rurale et austère.

Après avoir péniblement trouvé des sandwichs, nous entrons dans la Marne et commençons par... La Bataille de Valmy ! (on traversait le village, nous ne pouvions pas faire l'impasse !).

Oui, nous sommes de véritables rebelles et passons de 1916 à 1792, sans aucune transition, ce qui n'a pas dérangé les 4 petits !!!

Mais ce que les enfants préférent, c'est la montagne de betteraves à escalader... À nous rappeler pour nos prochaines vacances culturelles 😂

Après cette petite halte, nous reprenons le Jumpy pour un retour vers le futur ! Nous nous rendons au centre d'interprétation de la Marne 14-18.

La Marne a donné son nom à 2 batailles décisives de la Grande Guerre. Celle de 1914 a permis de stopper l'avancée allemande sur Paris (les taxis de la Marne !!!)

Puis, en 1918, les Allemands lancent une grande offensive par le Chemin des Dames. Aidés par les Américains, les Français les repoussent en août 1918.

Le musée reprend ces différentes phases de la guerre en Champagne, au moyen de vidéos et d'animations diverses.

La reconstitution de la vie dans les tranchées

Impressionnés ?!?

Les soldats morts étaient enterrés et une bouteille avec leurs effets personnels était plantée sur leur sépulture.

Quelques affiches de propagande

Après ce musée, nous poursuivons notre route en direction de Reims en nous arrêtant dans un cimetière russe. Nous sommes intrigués en découvrant ce site : des Russes en France, alors qu'ils se battaient contre les Allemands à l'Est ?!?

En effet, en 1916, la Russie envoie 40 000 hommes combattre aux côtés des Français !

Les enfants ont fleuri ce Mémorial avec des branches de feuilles aux couleurs de l'automne

La chapelle orthodoxe et le cimetière russe de St Hilaire Le Grand.

Nous continuons notre route et faisons une halte au cimetière international, où sont enterrés des Français et des Allemands.

La différence des sépultures françaises et allemandes

Dans chaque nécropole, on trouve un calepin où sont répertoriés tous les soldats enterrés avec l'emplacement de leur sépulture sur le site, afin de guider les familles. De nombreuses tombes sont décorées par des fleurs ou des rubans tricolores. Le devoir de mémoire se perpétue visiblement dans les familles des Poilus.

Dans celui-ci, Ariane trouve le nom du soldat "Henri Castel" (nom du parrain d'Elodie). Elle cherche donc son emplacement et les enfants y déposent un coquelicot trouvé dans une allée.

Ils savent que ce n'est pas un membre de notre famille. Mais dans chaque site, ils cherchent leur nom et celui de leur proche. Castel est nettement plus répandu que Verryser, Varanda ou Burnol...


La sépulture d'Henri Jean Castel

Sur ce site, Christine est super contente de trouver aussi des sépultures polonaises... mais quel déception lorsqu'on s'aperçoit qu'elles datent de la 2nde guerre mondiale 😁

En quittant Verdun, on retrouve des températures plus clémentes !

Nous rejoignons notre nouveau logement et sommes accueillis par la propriétaire... Très surprenante !

Elle réalise un état des lieux extrêmement détaillé, relève le compteur d'électricité (notre consommation est limitée 😁), et nous précise qu'elle nous a mis une bouteille de champagne au frigo, qu'il faudra régler avant de partir !

Du jamais vu dans un air bnb. Pas grave, nous boulottons les biscuits rose de Reims qu'elle nous a gracieusement offert, et refermons proprement le paquet pour éviter qu'elle ne nous le facture demain 😂

Après un plat de nouilles (cuites à l'eau froide 🤣), les enfants regardent Heidi, avec Christine... Ou presque !!!


Are you sleeping?!?

Nous filons au lit et, comme tous les soirs, Ambre et Louise, si heureuses de dormir ensemble, terminent dans le lit de leur môman " parce qu'elles ont peur toutes seules 😁

Elo est aussi sur des photos !
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Nous quittons notre Air Bnb en laissant en état de stress ultime notre hôte maniaque : nous lui avons indiqué que son logement sentait les égouts... Sa fosse septique était pleine !

On repart donc avec une bouteille offerte ! On n'osera pas lui laisser un message négatif...

Nous mettons le cap sur Le Chemin des Dames!

Le chemin des dames est une route d'une longueur de 30km qui serpente sur un plateau entre la vallée de l'Aisne et celle de l'Ailette.

Son nom vient des filles de Louis XV, Adélaïde et Victoire, venues séjourner dans la propriété de la duchesse de Narbonne-Lara. Afin de faciliter les déplacements de ces Dames de France, le mauvais chemin fut élargi et empierré, ce qui était exceptionnel pour une voie secondaire.

En septembre 1914, refluant après la bataille de la Marne, les Allemands s'accrochent aux hauteurs qui dominent la vallée.

2 ans durant, ils renforcent leurs positions en profitant des nombreuses carrières du site.

En avril 1917, le General Nivelle choisit d'attaquer, mais la bataille se transforme en un sanglant échec.

Dans de nombreux régiments, les soldats refusent de se sacrifier inutilement : des mutineries se forment, vivement réprimees : plus de 500 condamnations à mort sont prononcées.

C'est en fredonnant le chant aux accents de révolte, "la chanson de Craonne", que Christine a appris à ses élèves de Cm2 (dont Ariane, Louise et Ambre !), que nous grimpons le plateau en direction de Craonne.

Le village de Craonne fut totalement détruit entre 1914 et 1917. Après la guerre, le village est classé en "zone rouge". A son emplacement, un arboretum a été planté.


Ces photos sont impressionnantes

Nous montons à pied au sommet du plateau de Californie en empruntant le "chemin du facteur". Si la nature a repris ses droits, les traces des combats sont visibles avec de multiples trous d'obus.

Au sommet, une tour d'observation permet de comprendre l'intérêt stratégique du site : nous avons une vue impressionnante sur toute la vallée en contrebas.

La tour qui permet d'embrasser du regard le champ de bataille à plus de 20m de hauteur.

C'est Craonne, sur le plateau...

Ariane découvre une stèle en l'honneur de vaillants combattants, morts le même jour que le soldat Henri-Jean Castel dont elle avait cherché la stèle la veille.

Nous poursuivons la découverte du Chemin des Dames en nous arrêtant à la Caverne du Dragon. Le musée est fermé pour 7 mois... Nous devrons revenir !

Nous admirons l'œuvre "la constellation de la douleur" installée en hommage des Tirailleurs Sénégalais.


Chemin des Dames, chemin des drames, chemin des larmes, chemin des âmes. Les champs de bataille sont maintenant redevenus des champs tout court.

Au bord de la route, les fermes alternent avec les stèles.

Nous terminons notre périple " sur les pas des Poilus", par un cimetière. "Pffff, encore un cimetière" souffle Victoire ! Et elle ajoute "si possible, faites demi tour, si possible faites demi tour" 😂

La Grande Guerre devait être la "der des ders". 22 ans après l'armistice de 1918, c'est encore le fracas des armes sur le Chemin des Dames.

Nous nous arrêtons donc dans un cimetière allemand datant de la 2nde guerre mondiale... Le thème de notre prochain voyage est trouvé ! 😊


Ces vacances se terminent au Burger King de Soissons, que nous trouvons difficilement.

Nous avons passé de chouettes vacances.

Nous avons découvert, nous avons appris, nous nous sommes étonnés, nous avons été impressionnés, nous avons été effarés, nous avons été surpris, nous avons grimpé, nous avons pataugé, nous avons glissé, nous avons roulé, nous avons marché, nous avons couru, nous avons cherché, nous avons découvert, nous nous sommes perdus, nous avons trouvé, nous nous sommes retrouvés, nous avons été émus, nous avons retenu nos larmes, nous avons lu, nous avons potassé, nous avons joué, nous nous sommes bouché le nez, nous nous sommes reposé, nous avons dormi, nous avons échangé, nous avons discuté, nous avons acquiescé, nous avons refusé, nous nous sommes fait fâcher, nous nous sommes embrassés, nous avons chanté, nous avons sifflé, nous avons souri, nous avons ri aux éclats, nous avons bouloté, nous avons grignoté, nous avons gouté...

Tout cela un peu et même beaucoup.

Mais surtout nous avons passé de chouettes vacances !

Le clan des 7 sur les pas des Poilus (tout bonbon sur cette photo est une vue de l'esprit !)