Carnet de voyage

République Tchèque

6 étapes
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Pays un peu méconnu, en effet la seule chose que nous connaissons de la République Tchèque est la réputation de la ville de Prague, nous entrons dans le pays curieux de le découvrir.
Octobre 2017
7 jours
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Nous entrons en début d'après midi en territoire tchèque par le nord est du pays. Le temps est brumeux, humide et les premiers villages que nous voyons sont assez triste. Nous avançons de quelques kilomètres après la frontière et nous arrêtons dans le petit village de Adršpach qui se situe dans une réserve naturelle. Ici nous venons découvrir les rochers d'Adršpach au travers d'une randonnée. Nous payons les quelques couronnes que nous coute l'entrée du site et partons pour une randonnée de deux heures au sein de ce labyrinthe de pierre. Le sentier est balisé et nous ne pouvons pas marcher n'importe ou il faut suivre le chemin. C'est très beau, les roches de grès sont immenses et impressionnantes, on dirait que certain rocher ont un équilibre précaire pourtant ils sont là depuis des années, nous passons deux lacs et deux cascades. Les premiers temps de marche sont simple, le sol est plat on admire les roches et la végétation qui tente de se faire une place mais plus nous avançons plus le chemin est difficile, il faut grimper des escaliers parfois des échelles très raides, passer entre les rochers qui n'offrent qu'un passage étroit et parfois redescendre toute une colline pour finalement remonter quelques mètres plus loin, on ne pensait pas que se serait aussi sportif.

La randonnée terminée le soleil commence déjà à se coucher, nous nous installons sur le parking du départ de randonnée, nous sommes bien tranquille il n'y a personne. C'était vraiment une belle journée, la ballade était top même si il ne faisait pas très chaud.

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Aujourd'hui la pluie se déchaine, nous restons la matinée sur notre parking pour voir si la pluie se calme, ça n'arrive jamais alors nous replions et partons sous la pluie. Nous retournons en Pologne juste derrière la frontière dans le village de Kudowa-Zdrój ou se trouve une curiosité dans le pays : une chapelle à l'intérieur recouvert d'ossement humain. Au début nous avons du mal a trouver la dite chapelle, nous passons devant l'église, faisons le tour du cimetière mais ne trouvons pas la chapelle et pour ne rien arranger il pleut toujours à torrent. C'est en repérant des gens qui attendent que nous nous rendons compte que nous sommes passé plusieurs fois devant mais d'extérieur elle ne laisse rien deviner de ce qui se trouve à l'intérieur. Une petite bonne sœur vient ouvrir au petit groupe de 8 personnes dont nous faisons parti, la chapelle est minuscule mais chaque recoin est recouvert de crâne et d'os. La chapelle Kaplica Czaszek a été construite entre 1776 et 1804 par le prête local pour rendre hommage à tous les hommes ayant perdu la vie au front durant la Guerre de Trente ans, les trois guerres de Silésie mais aussi pour les hommes décédés lors d'épidémie. Au total il y a sur les murs et le plafond 3000 crânes et 21000 ossements mais ce n'est pas tout, la sœur ouvre une trappe sur le plancher et nous découvrons d'autres ossements entre 20 et 30000 entassés au fond de la crypte, elle donne de longue explication en Polonais qu'évidemment nous ne comprenons pas.

A la suite de cette visite un peu macabre nous repartons sous les gouttes vers la ville de Kutna Hora.

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La ville de Kutná Hora traduit "la montagne minière" a fait sa fortune grâce au mine d'argent et de cuivre. Aujourd'hui la ville est classé à l'UNESCO ainsi que deux Cathédrales. A notre arrivé la pluie a cessé, le centre ville est assez désert, les rues de la ville sont mignonnes faite de pavé et avec des façade colorées. Nous marchons jusqu'à la Cathédrale Sainte Barbe classée à l'UNESCO, l'allée qui y mène est bordée de statue et surplombe les vignes. La construction débuté en 1388 a été interrompu plusieurs fois pour finalement être terminé en 1905 (il était pas pressé dans le BTP), l’intérieur de la Cathédrale est donc composé de plusieurs style et a de très belle fresque au mur. Nous voulons visiter l'ossuaire et la deuxième Cathédrale de la ville mais il est trop tard les visites ne se font plus, nous partons chercher un endroit ou passer la nuit pour pouvoir continuer la visite demain. Après de longue recherche nous nous installons sur un petit parking en bord de route non loin de la ville, ce n'est pas l'idéal mais c'est le mieux que nous avons trouvé.

L'ossuaire ressemble à la chapelle que nous avons vu en Pologne mais en plus grand, il a été fondé en 1511 par un moine, suite aux nombreuses guerres et aux épidémies le cimetière devint trop petit des tombes ont du être supprimé et ce moine rassembla les os en en faisant des pyramides. L'ossuaire comporte les os de 40000 personnes selon les estimations. C'est impressionnant, il y a des pyramides d'os et de crânes dans différent coin de la chapelle et au centre est suspendu un lustre qui est composé de l'ensemble des os du corps humain.

Nous poursuivons la visite de la ville en allant à la Cathédrale de l'Assomption de la Vierge Marie et Saint Jean-Baptiste. La Cathédrale est très vaste et parait assez vide, il y a des peintures grandiose et plusieurs confessionnals de l'époque baroque. Nous pouvons monté à l'étage en traversant les sous-toits et nous nous retrouvons au niveau de la porte et avons une vue plongeante sur l'autel et l'ensemble de la Cathédrale.

Nous avons complètement changé le parcours initial que nous avions prévu de faire en République Tchèque et nous partons directement en direction de Prague au lieu de nous rendre dans le sud du pays.

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Nous arrivons à Prague en milieu d’après-midi, c’est un véritable bazar cette ville, il y a beaucoup de circulation, des routes qui s’entremêlent dans tout les sens et surtout des kilomètres de tunnels qui nous ont valu de nous perdre de nombreuses fois. Après une heure et demi de détour nous nous installons dans le jardin d’une famille très sympa à 15 minutes en tramway du centre-ville. Enfin installé nous partons vers le centre pour découvrir cette ville qui est souvent décrite comme une des plus belles d'Europe. Nos premières impressions sont mitigé, sur la grande place de la vieille ville il y a une foule incroyable de touriste qui se masse, les bâtiments sont gris et noirs et l’ancien Hôtel de Ville et la célèbre horloge astronomique sont en travaux, un grand échafaudage recouvre le tout. Nous nous frayons un chemin jusqu’aux ruelles attenantes à la Place et nous rendons vite compte que la foule est omniprésente, arrivé au tourist info bondé, nous prenons la Prague Card qui nous permet d’avoir des entrées gratuites dans certains lieux, des réductions de prix pour les visites et les transports en commun inclus. Nous essayons d’éviter les vagues de touriste et partons dans les petites rues mais en vain il y a du monde partout, nous arrivons quand même à nous attabler dans un restaurant dans une impasse un peu caché il y a donc un peu moins de monde.

Le lendemain nous commençons par la visite du Château de Prague, ici aussi la foule est dense. Le Château est en faite un ensemble de Palais, d’église et de ruelles qui dominent Prague, nous visitons la Cathédrale Saint Guy dont la construction dura 600 ans, elle est sur une grande place où se trouve l’ancien Palais Royal et à côté il y a la Basilique Saint Georges, nous visitons les deux édifices. Se sont de très beaux monuments magnifiquement bien gardé mais il faut admettre que la foule qui se presse ne rend pas les visites super agréable. Nous continuons de marcher dans l’enceinte du Château pour aller à la ruelle d’or, se sont de toutes petites maisons colorés serrées les unes contre les autres, la ruelle date du XVème siècle, dans les maisons il y a actuellement des expositions d’armures et d'armes, des reconstructions de maisons de l’époque (du XIème au XVème siècle) et bien sur des boutiques. A l’extérieur de la ruelle (qui est payante) nous entrons dans une échoppe trop mignonne de décoration de Noël, c’est super féerique, il y a tout ce qu’on veut pour égayer sa maison pour les fêtes.

Dans l'enceinte du Château 

Non loin du Château il y a la colline de Petřín, elle fait 318m de haut et est la colline la plus haute de Prague. Le parc doit être très beau en printemps-été mais actuellement il n’est plus fleurie, nous marchons jusqu’au Belvédère de Petřín qui est une copie de la Tour Eiffel mais qui mesure seulement 63,5m, nous ne montons pas en haut il y a beaucoup trop d’attente et poursuivons vers l’observatoire astronomique. Ici c’est la déception, normalement nous pouvons regarder les planètes via un gros télescope mais aujourd’hui un panneau indique que l’on ne peut pas s’en servir, les écrans interactifs sont tous éteint, les explications ludiques sont abîmés ou cassés et l’exposition est intégralement écrite en Tchèque. Bon, nous redescendons de la colline via le funiculaire et allons en direction du Pont Charles. Nous arrivons sur l’Ile Kampa et passons devant le musée d’art moderne et regardons des statues assez insolite dirons-nous notamment les gros bébés de bronze de David Černý. D’ici nous faisons un crochet dans le quartier de Mala Strana pour voir le mur John Lennon, c'est un mur rempli de dessin et de grafitis aux messages plus ou moins utopiste. A la mort de John Lennon en 1980 son portrait a été dessiné sur ce mur, symbole de liberté, il a ensuite été effacé et recouvert par d'autres dessins et inscriptions, désormais les dessins se sont étendues sur 25m de long, on y voit encore quelques portrait de John Lennon.

Nous arrivons au pont Charles, édifié au XIVème siècle le pont fut longtemps le seul à traverser la Vltava, son nom fait référence au roi Charles IV et est un symbole incontournable de la ville. Nous nous calons avec les autres touristes pour le traverser, sur les 515m du pont on trouve 30 statues à caractère religieux, des musiciens, des portraitistes et des vendeurs ambulants. Au milieu du pont devant la statue de Saint Jean Népomucène c’est la cohue tout le monde veut toucher le personnage en bas à droite ou le chien à gauche, ça porterait bonheur parait-il et on voit bien que des milliers de mains les touchent chaque années car ces parties sont bien brillantes contrairement au reste de la statue. D’ailleurs en parlant de couleur le pont en pierre et les statues sont noires et la tour au bout du pont qui symbolise l’entrée dans la vieille ville est elle aussi très sombre, nous montons tout en haut pour avoir une vue sur Prague.

le Pont Charles 

Nous remarchons vers le centre de la vieille ville, admirons l'horloge astronomique qui n'est pas recouverte par l’échafaudage et partons vers un café-restaurant du nom de Vytopna, il a la particularité de vous amener vos consommations via des modèles réduits de train. Malheureusement la queue est interminable et nous constatons que beaucoup de gens ont réservé, nous renonçons et partons tout de même déguster un trdelnik (comme en Roumanie) au chocolat accompagné d'un café. Notre première journée s'achève il faut admettre que la ville ne nous a pas plus envouté que ça.

le centre de la vieille ville 

Pour notre deuxième journée à Prague la pluie s'est invitée, nous prenons le tramway jusqu'au quartier Vysehrad pour voir la maison qui danse, construit en 1996 c'est un pilier de l'architecture moderne, les deux immeubles symbolise un couple de danseur : Fred Astair, représenté par la tour de pierre et Ginger Rogers symbolisé par la tour de verre. Nous déambulons ensuite au travers des rues et arrivons dans le quartier de la nouvelle ville, ici se dresse l'antenne de télévision et on y retrouve accroché trois gros bébés de bronze. Nous allons en direction du Mémorial national de Vitkov, construit en l'honneur des légionnaires tchécoslovaques et pour commémorer la résistance anti-nazi, il y a la tombe du soldat inconnu et une gigantesque statue de Jan Zizka (chef de guerre en 1420). De retour en centre ville nous faisons une visite un peu insolite en nous rendant au musée du POT DE CHAMBRE ! C'est assez rigolo il y a des tas de pot de chambre de toute époque confondu. Après une ultime ballade dans le centre-ville nous terminons notre séjour à Prague.


Prague ne nous a malheureusement pas enchanté, nous nous attendions à une ville d'une grande beauté tel que Vienne ou Budapest il n'en est rien, Prague est une ville grise ou les bâtiments ne sont pas mis en valeur. L'amas de touriste n'aide pas non plus à la détente et à profiter des lieux mais Prague est victime de son succès mondial pourtant bien des capitales sont plus belles. Nous étions tellement dans l'attente d'une ville fabuleuse que notre déception n'en est que plus grande.

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Après avoir attendu patiemment que la météo soit plus clémente nous quittons Prague et nous rendons à Terezin au nord du pays non loin de la frontière allemande. Nous passons la nuit sur un parking désert et pour cause les barrières par lesquels nous sommes entré sont fermées mais nous avons un super combi qui fait parfois 4X4 du coup le petit trottoir que nous devons franchir ne nous fait pas peur.

A Terezin nous venons visiter la prison policière de la gestapo installé dans la petite forteresse de la ville. Les premiers prisonniers arrivèrent en juin 1940, environ 32000 prisonniers passèrent par la forteresse pour la plupart des prisonniers politiques tchèques mais aussi des prisonniers de guerre, plus de 2600 personnes sont mortes en conséquence des mauvaises condition de vie, des maladies et des tortures. La visite se fait seul avec un petit livret en français nous expliquant les endroits ou nous passons, le camp donne le sentiment d'être resté dans son jus, comme à chaque fois ça fait froid dans le dos. Le camp n'était pas un camp d'extermination mais une prison mais les conditions de vie était les similairement les mêmes. A la sortie de la forteresse, il y a un grand cimetière ou s'aligne des centaines de stèles. Nous en avons appris encore un peu plus sur les horreurs de la guerre.

La visite ne nous prend pas plus de deux heures et nous partons vers Hřensko juste derrière la frontière allemande, pour faire une randonnée.

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Nous sommes a Hřensko dans la région de la suisse bohémienne dans le Parc Ceské Svycarsko. Nous partons pour une randonnée de 2h, il n'y a pas tant de kilomètre que ça a parcourir pour atteindre le point de vue mais les chemins ne font que de monter si bien que l'allure et l'effort a fournir est important, puis il faut aussi dire que nous ne sommes pas des athlètes. En milieu d'après midi nous laissons Popo au parking et allons rejoindre le sentier, il ne fait vraiment pas chaud et l'air est humide mais il nous en faut plus pour nous décourager. Les premiers mètres sont durs mais nous prenons notre rythme et grimpons. La forêt n'est pas trop dense et nous espérons apercevoir des animaux, les seuls que nous voyons sont des écureuils pas trop farouche, les couleurs d'automne des feuilles sont très belles et il est plaisant de se trouver au calme. Nous avons bien chaud et une fois en haut l'accès à la sublime vue est... payante. Un monsieur pas très agréable nous arrête a un guichet et nous demande 3€ chacun pour poursuivre l’ascension, nous n'avons pas fait tout ses efforts pour rien nous lui donnons son dû. La vue sur le Parc naturel est sublime, nous sommes heureux d'être arrivé ici pour voir ça, des nuages sont au dessous de nous et les couleurs sont saisissantes.

Le soir même nous faisons nos premiers pas en Allemagne il faut dire que la frontière est à moins de 10km, nous nous installons sur un parking en lisière de foret et durant la nuit nous entendons de drôle de bruit autour du camion. Nous ne saurons jamais ce que c'est mais quand Marin a ouvert la porte pour regarder la bête a grogner et souffler nous avons donc vite refermé. Au petit matin le terrain est tout retourné peut être était-ce un sanglier ou encore un ours !