Départ du lycée pour Roissy et vol / arrivée à Cracovie:
Après une courte nuit pour certains, nous avons rendez-vous à 3h du matin devant le lycée. Le bus nous attendait déjà pour démarrer notre périple. Après avoir mis nos valises dans la soute, nous partons en direction de Paris, pour l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Les heures de route nous ont permis de dormir un peu pour pouvoir affronter la journée que nous allions passer. Arrivés à l’aéroport, nous étions tous excités à l’idée de prendre l’avion.
5h30: arrivée à Roissy et enregistrement des bagages Nous avons passé les contrôles de sécurité, parfois avec un peu de difficulté quand on arrive plus à fermer sa valise ou quand on se fait contrôler par un agent…
Nous nous sommes ensuite installés dans des fauteuils pour prendre un petit déjeuner en attendant l’heure d’embarquement.
En attendant de monter dans l'avion, on bouquine... Vers 7h30, il était enfin l’heure de monter dans l’avion, il faisait déjà super froid à Paris, ce qui nous préparait pour la Pologne!
Nous avons pris place dans l’avion puis attendu le décollage. L’avion a longtemps roulé pour atteindre la piste de décollage, a subi un dégivrage puis s’est envolé. Certains d’entre nous prenaient l’avion pour la première fois, nous retiendrons les mots suivant : excitation, stress et joie.
C'est le départ!! Il y avait déjà beaucoup de monde dans l’avion et plus de place pour nos bagages, qui ont terminés en soute. Malgré cela, le vol s’est très bien passé, nous avons même pu observer un super beau paysage.
Dans l'avion. Arrivée à Cracovie:
Nous avons atterri vers 10h, notre guide Ewa, était venue nous chercher avec une pancarte “Lycée Vauban” comme dans les films!
Un minibus nous attendait à la sortie de l’aéroport et nous avons eu la joie de voir qu’il neigeait légèrement.
Arrivés à Cracovie, notre mini-bus nous attend. A droite, Ewa, notre guide. A gauche, l'aéroport Jean-Paul II, à droite, dans le mini-bus. Le bus nous a ensuite conduit vers le centre historique de Cracovie pour la suite de notre voyage…
Visite de la vieille ville :
10h58, nous arrivons enfin à Cracovie, le bus nous dépose près de la porte d’entrée de l’ancienne ville; Porte Saint Florian, où le roi passait pour aller vers son château, nous passons cette immense porte puis suivons la voie royale.
Porte Saint-Florian Devant la porte, à l'extérieur, on aperçoit une crèche de Noël, confectionnée tous les ans selon la tradition, et le parc. À Cracovie, il ne reste plus ce fortification car les remparts ont été abattus en 1820 pour favoriser l'extension de la ville. De grands parcs ont désormais remplacés ces murs d'enceinte.
Nous avons aussi vu une crèche. Tous les ans, de nombreux artisans construisent et exposent leur crèche dans toute la ville. Cette tradition provient d'un concours organisé, à la base, pour les maçons qui voyaient là, une façon de montrer leurs talents.
Quelques mots pour définir ces premiers instants: froids mais très beaux.
Vers 11h30, nous arrivons sur la place du marché, le rynek, où de nombreuses calèches sont présentes.
Le rynek avec la halle aux draps. L'Eglise Notre-Dame à gauche et la statue d'Adam Mickiewicz (1798-1855), poète nationaliste, professeur au collège de France.Ewa nous explique qu’à chaque fois qu’une heure passe, un pompier trompettiste se trouve en haut de l’église Notre-Dame et joue de la trompette dans les 4 sens cardinaux pour indiquer l’heure, nous n'avons réussi à l’entendre que le mercredi soir en partant du restaurant. Cela provient du fait qu’au Moyen Âge, un trompettiste jouait pour signaler les invasions, il fut tué par une flèche dans le cou lors de l'arrivée des Tatars. C'est cet événement que rappelle la mélodie toutes les heures.
12h, malgré le froid et la faim (non ce n’est pas un film tragique), nous regardons avec attention le château du Roi Casimir III le Grand, château royal de Wawel, construit au XIème siècle sur la colline du même nom au sud de la ville, surplombant la Vistule de ses 228m. Il fut reconstruit au XVIème siècle après un incendie dévastateur par le roi Sigismond I sur les inspirations de la Renaissance car sa femme, Bona Sforza, était d'origine italienne.
Ascension de la colline dominée par la statue de Tadeusz Kościuszko, héros national, au XVIIIème siècle.Tadeusz Kościuszko a participé à la guerre d'indépendance des Etats-Unis puis a organisé une insurrection contre la domination russe et prussienne qui avait détruit et annexée la Pologne.
Façades extérieures du complexe du château sur la colline de Wavel. On remarque l'influence de la Renaissance italienne. Photographie de la cour intérieure du château. Nous redescendons et passons la Vistule (on dit que la Pologne est créée sur ce fleuve) pour nous diriger vers le restaurant, de quoi nous redonner des forces pour poursuivre la journée…
Vue sur la Vistule de la colline Wavel. Déjeuner au restaurant:
Après une matinée de marche dans le froid polonais, Ewa nous emmène déjeuner dans un restaurant de l'autre côté de la vistule, dans le quartier juif de Kazimierz. Nous y dégustons une salade composée, une purée de pommes de terres et des crêpes au chocolat.
Visite du quartier juif:
Les Juifs arrivent en Pologne en 1264 à la demande du roi. Ils habitent à leur arrivée dans le centre-ville près du rynek puis sont expulsés et s'installent à Kazimierz, petite ville fondée par le roi Casimir III le Grand qui devint en 1800 un quartier de la ville de Cracovie. C'est surtout au cours du XIXème siècle qu'il se transforme en un véritable centre culturel et religieux pour les Juifs d'Europe centrale. Aujourd'hui encore, depuis 1988, un festival de la culture juive réunit pendant 10 jours des artistes du monde entier. Depuis la fin du communisme et le tournage du film La liste de Schindler, ce quartier se rénove et attire de plus en plus de touristes.
Avant la seconde guerre mondiale, Cracovie rassemble 250 000 habitants dont 65 000 juifs. Ces derniers sont contraints de partir quand les nazis s'installent à Cracovie et en font la capitale des territoires occupés polonais non intégrés au Reich, soit le Gouvernement général. Hans Frank est alors nommé gouverneur général en octobre 1939. Il s'installe dans le château de Wavel et y mène grand train. Il aménage des camps de concentration dans les environs de Cracovie, surtout à Plaszow et est bientôt surnommé "le bourreau de Pologne".
De nombreuses traces de la vie juive d'avant-guerre subsistent à Kazimierz. On peut y trouver de nombreuses maisons typiques juives où se distinguent encore les traces d'une mezouzah, petite boîte à l'entrée des maisons qui contient des passages bibliques.
Des cimetières et des synagogues existent toujours. Le vieux cimetière fonctionna jusqu'au XVIème siècle puis fut fermé pour raison sanitaire par les Autrichiens. Les nazis en firent une décharge publique et détruisirent de nombreuses stèles. Ces fragments ont été aujourd'hui récupérés et scellés dans le mur.
Vieux cimetière de Kazimierz. Mur des lamentations construit avec les stèles funéraires cassées. Les synagogues sont des lieux de culte qui rassemblent la communauté juive mais seuls les hommes peuvent pénétrer dans le centre de l'édifice, réservé à la lecture de la Torah, livre saint des Juifs écrit en hébreu dont les rouleaux sont déposés sur le pupitre d'une estrade, la bima et que l'on lit de droite à gauche avec un yad, une main de lecture. Les femmes et les enfants doivent rester derrière les grilles pour assister à l'office.
Intérieur de la synagogue. Coffre où se trouve la Torah. Lieu saint où se trouve l'estrade, la bima, pour la lecture.Ancien ghetto de Cracovie:
Quand le ghetto est créé, en mars 1941, il ne reste plus que 15 000 juifs. Le ghetto est construit sur l'autre rive de la Vistule, à Podgorze dont les anciens habitants, des Polonais non-juifs, durent quitter les lieux. Les Juifs n'ont que deux semaines pour quitter le quartier de Kazimierz et s'installer avec leurs familles dans le ghetto, dans les appartements qui leurs étaient attribués par les nazis. Ce quartier fut ensuite isolé par un mur qui rappelle la forme des stèles funéraires juives. Il en reste aujourd'hui quelques fragments.
Cette imitation macabre n'avait pour autre but que de signaler aux Juifs qu'ils étaient enfermés là pour le restant de leurs jours ou pour leurs montrer que ce lieu était un lieu de mort.
En marchant vers l’usine Schindler, nous passons devant des vestiges du mur qui délimitait le ghetto du reste de la ville. Les conditions de vie dans le ghetto nous sont connues par les récits de Tadeusz Pankiewicz, pharmacien, qui possédait une officine dans ce quartier et avait l'autorisation de délivrer des médicaments à la population. Il était le seul à pouvoir entrer et sortir librement dans le ghetto. Les nazis l'avaient autorisé à soigner la population car ils avaient peur des maladies qui pouvaient se propager. Sa boutique se tenait sur la place où avaient lieu les déportations, aujourd'hui appelée place des héros et occupée par un monument commémoratif qui représente 65 chaises vides en souvenir des 65 000 Juifs qui ne sont plus car ils ont été déportés dans les camps de Belzec et Auschwitz.
Tadeusz Pankiewicz a assisté aux maltraitantes, aux sélections, aux déportations et aux exécutions sommaires organisées sur cette place. Il parvint à faire sortir certaines personnes du ghetto, des familles, en délivrant des papiers, une adresse, des somnifères pour calmer les bébés le temps du passage.
Il a raconté son expérience dans un livre qui a été traduit dans de nombreuses langues. Il devint "Juste parmi les Nations" en 1983 par le mémorial de Yad Vashem en Israël et mourut en 1993.
Place des héros avec le monument commémoratif. Visite du musée Oskar Schindler:
Nous terminons l’après-midi par la visite de l’usine d’Oskar Schindler. Ce dernier est un industriel allemand devenu "Juste parmi les nations". Après avoir collaboré avec les nazis, il a profité de sa position pour sauver de nombreux juifs. Son usine, devenue aujourd’hui un musée, produisait, avant la guerre, des casseroles émaillées et ensuite des armes. Un film retraçant sa vie a été réalisé par Steven Spielberg. La liste de Schindler peut être qualifiée d'hagiographique.
Oskar Schindler. Reconstitution de son bureau à droite.Dans ce musée, les reconstitutions de scènes de l’époque nous plongent dans la vie des juifs vivant dans le ghetto de Cracovie. Le musée est très intéressant, car il permet de montrer l’ampleur de l’endoctrinement nazi: le carrelage aux motifs nazis, les jouets présentant l’arrestation des juifs, les photos montrant leur humiliation… De plus, la mise en scène du quotidien des juifs dans le ghetto permet aux visiteurs de mieux comprendre les faits historiques et permet également une immersion dans cette époque.
A gauche, carrelage motif croix gammée, à droite, photographie représentant les conditions de vie des Juifs dans le ghetto. Le musée est également un lieu de réflexion grâce aux actes d’Oskar Schindler. Suite à la création du ghetto en 1941, l’usine embauche en priorité les Juifs du ghetto puisqu’ils constituent une main d’oeuvre moins chère. Ces Juifs, contrairement aux autres, avaient à manger et n’étaient pas battus. De plus, lorsqu’il déménage son usine, ils les gardent à ses côtés. Dans son bureau, un aménagement présente la liste des 1200 juifs qu’il a sauvé, le rendu est très impressionnant.
Pièce circulaire où sont inscrits les noms des Juifs sauvés par Oskar Schindler. Au rez de chaussé, un second aménagement donne également de quoi réfléchir aux visiteurs puisqu’il présente l’histoire de gens qui avaient l’occasion d’aider les Juifs mais qui ne l’ont pas fait. Qu’aurions-nous fait à leur place ? Pouvons-nous juger leurs actes ?
Arrivée à l'hôtel:
Nous sommes arrivés à l'hôtel Astoria à Cracovie vers 18h30. Le réceptionniste nous a donnés nos clefs de chambre puis nous nous sommes tous installés. Les chambres étaient spacieuses et agréables et nous avons eu à notre disposition notre propre salle de bain, la télévision et le wifi gratuit. Nous avons également trouvé des équipements pour le café et le thé.
Après une journée bien remplie, nous prenons possession de nos chambres et mettons les pieds sous la table...