Du 21 au 23 février 2018, les élèves du lycée Vauban se sont rendus sur les traces de la vie juive et de la déportation en découvrant la ville de Cracovie et le camp de concentration d'Auschwitz.
Du 21 au 23 février 2018
3 jours
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21
fév

Départ du lycée pour Roissy et vol / arrivée à Cracovie:

Après une courte nuit pour certains, nous avons rendez-vous à 3h du matin devant le lycée. Le bus nous attendait déjà pour démarrer notre périple. Après avoir mis nos valises dans la soute, nous partons en direction de Paris, pour l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Les heures de route nous ont permis de dormir un peu pour pouvoir affronter la journée que nous allions passer. Arrivés à l’aéroport, nous étions tous excités à l’idée de prendre l’avion.

5h30: arrivée à Roissy et enregistrement des bagages 

Nous avons passé les contrôles de sécurité, parfois avec un peu de difficulté quand on arrive plus à fermer sa valise ou quand on se fait contrôler par un agent…

Nous nous sommes ensuite installés dans des fauteuils pour prendre un petit déjeuner en attendant l’heure d’embarquement.

En attendant de monter dans l'avion, on bouquine... 

Vers 7h30, il était enfin l’heure de monter dans l’avion, il faisait déjà super froid à Paris, ce qui nous préparait pour la Pologne!

Nous avons pris place dans l’avion puis attendu le décollage. L’avion a longtemps roulé pour atteindre la piste de décollage, a subi un dégivrage puis s’est envolé. Certains d’entre nous prenaient l’avion pour la première fois, nous retiendrons les mots suivant : excitation, stress et joie.

C'est le départ!! 

Il y avait déjà beaucoup de monde dans l’avion et plus de place pour nos bagages, qui ont terminés en soute. Malgré cela, le vol s’est très bien passé, nous avons même pu observer un super beau paysage.

Dans l'avion. 

Arrivée à Cracovie:

Nous avons atterri vers 10h, notre guide Ewa, était venue nous chercher avec une pancarte “Lycée Vauban” comme dans les films!

Un minibus nous attendait à la sortie de l’aéroport et nous avons eu la joie de voir qu’il neigeait légèrement.

Arrivés à Cracovie, notre mini-bus nous attend. A droite, Ewa, notre guide.  
A gauche, l'aéroport Jean-Paul II, à droite, dans le mini-bus. 

Le bus nous a ensuite conduit vers le centre historique de Cracovie pour la suite de notre voyage…


Visite de la vieille ville :

10h58, nous arrivons enfin à Cracovie, le bus nous dépose près de la porte d’entrée de l’ancienne ville; Porte Saint Florian, où le roi passait pour aller vers son château, nous passons cette immense porte puis suivons la voie royale.

Porte Saint-Florian 
Devant la porte, à l'extérieur, on aperçoit une crèche de Noël, confectionnée tous les ans selon la tradition, et le parc. 

À Cracovie, il ne reste plus ce fortification car les remparts ont été abattus en 1820 pour favoriser l'extension de la ville. De grands parcs ont désormais remplacés ces murs d'enceinte.

Nous avons aussi vu une crèche. Tous les ans, de nombreux artisans construisent et exposent leur crèche dans toute la ville. Cette tradition provient d'un concours organisé, à la base, pour les maçons qui voyaient là, une façon de montrer leurs talents.

Quelques mots pour définir ces premiers instants: froids mais très beaux.

Vers 11h30, nous arrivons sur la place du marché, le rynek, où de nombreuses calèches sont présentes.

Le rynek avec la halle aux draps. 
 L'Eglise Notre-Dame à gauche et la statue d'Adam Mickiewicz (1798-1855), poète nationaliste, professeur au collège de France.

Ewa nous explique qu’à chaque fois qu’une heure passe, un pompier trompettiste se trouve en haut de l’église Notre-Dame et joue de la trompette dans les 4 sens cardinaux pour indiquer l’heure, nous n'avons réussi à l’entendre que le mercredi soir en partant du restaurant. Cela provient du fait qu’au Moyen Âge, un trompettiste jouait pour signaler les invasions, il fut tué par une flèche dans le cou lors de l'arrivée des Tatars. C'est cet événement que rappelle la mélodie toutes les heures.

12h, malgré le froid et la faim (non ce n’est pas un film tragique), nous regardons avec attention le château du Roi Casimir III le Grand, château royal de Wawel, construit au XIème siècle sur la colline du même nom au sud de la ville, surplombant la Vistule de ses 228m. Il fut reconstruit au XVIème siècle après un incendie dévastateur par le roi Sigismond I sur les inspirations de la Renaissance car sa femme, Bona Sforza, était d'origine italienne.

Ascension de la colline dominée par la statue de Tadeusz Kościuszko, héros national, au XVIIIème siècle.

Tadeusz Kościuszko a participé à la guerre d'indépendance des Etats-Unis puis a organisé une insurrection contre la domination russe et prussienne qui avait détruit et annexée la Pologne.

Façades extérieures du complexe du château sur la colline de Wavel. On remarque l'influence de la Renaissance italienne. 
Photographie de la cour intérieure du château. 

Nous redescendons et passons la Vistule (on dit que la Pologne est créée sur ce fleuve) pour nous diriger vers le restaurant, de quoi nous redonner des forces pour poursuivre la journée…

Vue sur la Vistule de la colline Wavel. 

Déjeuner au restaurant:

Après une matinée de marche dans le froid polonais, Ewa nous emmène déjeuner dans un restaurant de l'autre côté de la vistule, dans le quartier juif de Kazimierz. Nous y dégustons une salade composée, une purée de pommes de terres et des crêpes au chocolat.


Visite du quartier juif:

Les Juifs arrivent en Pologne en 1264 à la demande du roi. Ils habitent à leur arrivée dans le centre-ville près du rynek puis sont expulsés et s'installent à Kazimierz, petite ville fondée par le roi Casimir III le Grand qui devint en 1800 un quartier de la ville de Cracovie. C'est surtout au cours du XIXème siècle qu'il se transforme en un véritable centre culturel et religieux pour les Juifs d'Europe centrale. Aujourd'hui encore, depuis 1988, un festival de la culture juive réunit pendant 10 jours des artistes du monde entier. Depuis la fin du communisme et le tournage du film La liste de Schindler, ce quartier se rénove et attire de plus en plus de touristes.

Avant la seconde guerre mondiale, Cracovie rassemble 250 000 habitants dont 65 000 juifs. Ces derniers sont contraints de partir quand les nazis s'installent à Cracovie et en font la capitale des territoires occupés polonais non intégrés au Reich, soit le Gouvernement général. Hans Frank est alors nommé gouverneur général en octobre 1939. Il s'installe dans le château de Wavel et y mène grand train. Il aménage des camps de concentration dans les environs de Cracovie, surtout à Plaszow et est bientôt surnommé "le bourreau de Pologne".

De nombreuses traces de la vie juive d'avant-guerre subsistent à Kazimierz. On peut y trouver de nombreuses maisons typiques juives où se distinguent encore les traces d'une mezouzah, petite boîte à l'entrée des maisons qui contient des passages bibliques.

Des cimetières et des synagogues existent toujours. Le vieux cimetière fonctionna jusqu'au XVIème siècle puis fut fermé pour raison sanitaire par les Autrichiens. Les nazis en firent une décharge publique et détruisirent de nombreuses stèles. Ces fragments ont été aujourd'hui récupérés et scellés dans le mur.

Vieux cimetière de Kazimierz. Mur des lamentations construit avec les stèles funéraires cassées. 

Les synagogues sont des lieux de culte qui rassemblent la communauté juive mais seuls les hommes peuvent pénétrer dans le centre de l'édifice, réservé à la lecture de la Torah, livre saint des Juifs écrit en hébreu dont les rouleaux sont déposés sur le pupitre d'une estrade, la bima et que l'on lit de droite à gauche avec un yad, une main de lecture. Les femmes et les enfants doivent rester derrière les grilles pour assister à l'office.

Intérieur de la synagogue. Coffre où se trouve la Torah. Lieu saint où se trouve l'estrade, la bima, pour la lecture.

Ancien ghetto de Cracovie:

Quand le ghetto est créé, en mars 1941, il ne reste plus que 15 000 juifs. Le ghetto est construit sur l'autre rive de la Vistule, à Podgorze dont les anciens habitants, des Polonais non-juifs, durent quitter les lieux. Les Juifs n'ont que deux semaines pour quitter le quartier de Kazimierz et s'installer avec leurs familles dans le ghetto, dans les appartements qui leurs étaient attribués par les nazis. Ce quartier fut ensuite isolé par un mur qui rappelle la forme des stèles funéraires juives. Il en reste aujourd'hui quelques fragments.

Cette imitation macabre n'avait pour autre but que de signaler aux Juifs qu'ils étaient enfermés là pour le restant de leurs jours ou pour leurs montrer que ce lieu était un lieu de mort.

En marchant vers l’usine Schindler, nous passons devant des vestiges du mur qui délimitait le ghetto du reste de la ville. 

Les conditions de vie dans le ghetto nous sont connues par les récits de Tadeusz Pankiewicz, pharmacien, qui possédait une officine dans ce quartier et avait l'autorisation de délivrer des médicaments à la population. Il était le seul à pouvoir entrer et sortir librement dans le ghetto. Les nazis l'avaient autorisé à soigner la population car ils avaient peur des maladies qui pouvaient se propager. Sa boutique se tenait sur la place où avaient lieu les déportations, aujourd'hui appelée place des héros et occupée par un monument commémoratif qui représente 65 chaises vides en souvenir des 65 000 Juifs qui ne sont plus car ils ont été déportés dans les camps de Belzec et Auschwitz.

Tadeusz Pankiewicz a assisté aux maltraitantes, aux sélections, aux déportations et aux exécutions sommaires organisées sur cette place. Il parvint à faire sortir certaines personnes du ghetto, des familles, en délivrant des papiers, une adresse, des somnifères pour calmer les bébés le temps du passage.

Il a raconté son expérience dans un livre qui a été traduit dans de nombreuses langues. Il devint "Juste parmi les Nations" en 1983 par le mémorial de Yad Vashem en Israël et mourut en 1993.

Place des héros avec le monument commémoratif. 

Visite du musée Oskar Schindler:

Nous terminons l’après-midi par la visite de l’usine d’Oskar Schindler. Ce dernier est un industriel allemand devenu "Juste parmi les nations". Après avoir collaboré avec les nazis, il a profité de sa position pour sauver de nombreux juifs. Son usine, devenue aujourd’hui un musée, produisait, avant la guerre, des casseroles émaillées et ensuite des armes. Un film retraçant sa vie a été réalisé par Steven Spielberg. La liste de Schindler peut être qualifiée d'hagiographique.

Oskar Schindler. Reconstitution de son bureau à droite.

Dans ce musée, les reconstitutions de scènes de l’époque nous plongent dans la vie des juifs vivant dans le ghetto de Cracovie. Le musée est très intéressant, car il permet de montrer l’ampleur de l’endoctrinement nazi: le carrelage aux motifs nazis, les jouets présentant l’arrestation des juifs, les photos montrant leur humiliation… De plus, la mise en scène du quotidien des juifs dans le ghetto permet aux visiteurs de mieux comprendre les faits historiques et permet également une immersion dans cette époque.

A gauche, carrelage motif croix gammée, à droite, photographie représentant les conditions de vie des Juifs dans le ghetto. 

Le musée est également un lieu de réflexion grâce aux actes d’Oskar Schindler. Suite à la création du ghetto en 1941, l’usine embauche en priorité les Juifs du ghetto puisqu’ils constituent une main d’oeuvre moins chère. Ces Juifs, contrairement aux autres, avaient à manger et n’étaient pas battus. De plus, lorsqu’il déménage son usine, ils les gardent à ses côtés. Dans son bureau, un aménagement présente la liste des 1200 juifs qu’il a sauvé, le rendu est très impressionnant.

Pièce circulaire où sont inscrits les noms des Juifs sauvés par Oskar Schindler. 

Au rez de chaussé, un second aménagement donne également de quoi réfléchir aux visiteurs puisqu’il présente l’histoire de gens qui avaient l’occasion d’aider les Juifs mais qui ne l’ont pas fait. Qu’aurions-nous fait à leur place ? Pouvons-nous juger leurs actes ?


Arrivée à l'hôtel:

Nous sommes arrivés à l'hôtel Astoria à Cracovie vers 18h30. Le réceptionniste nous a donnés nos clefs de chambre puis nous nous sommes tous installés. Les chambres étaient spacieuses et agréables et nous avons eu à notre disposition notre propre salle de bain, la télévision et le wifi gratuit. Nous avons également trouvé des équipements pour le café et le thé.

Après une journée bien remplie, nous prenons possession de nos chambres et mettons les pieds sous la table...
22
fév

Le deuxième jour, nous sommes allés voir le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Nous avons, tout d’abord, visité Auschwitz I le matin, puis nous sommes ensuite allés visiter Auschwitz II, également connu sous le nom de Birkenau. Cette journée s’est terminée sur la visite d’un monument en l’honneur des millions de victimes qui se trouvaient au sein du camp de Birkenau. Durant ces deux visites, nous avons pu bénéficier d’une guide qui nous donnait les détails concernant l’histoire de l’endroit ainsi que quelques anecdotes.


Auschwitz I:

Auschwitz I a été ouvert par les Allemands en avril 1940. Il fait 6 hectares. Il fut installé dans les locaux d'une ancienne caserne polonaise d'où me fait que les bâtiments soit en brique et existent toujours aujourd'hui. Les nazis l'ont aménagé pour le transformer en camp en surélevant les 14 bâtiments déjà présents, en en construisant de nouveaux, en ajoutant une double ligne de fil barbelé et le portail avec cette cynique devise "Arbeit macht frei". Sa capacité maximale ne doit pas excéder 12 000 à 14 000 personnes mais en 1942, jusqu'à 20 000 personnes y étaient enfermées.

Portail et baraquements d'Auschwitz I. 

Initialement, il était prévu pour l’extermination de 11 millions de juifs venus de l’Europe entière. La première arrivée de prisonniers était finalement constituée de prisonniers politiques polonais qui venaient tout droit d’une autre prison. Ils sont arrivés en 1940, le 14 juin. Le camp de prisonniers Auschwitz I a rassemblé, petit à petit, des prisonniers de plusieurs nationalités. C’est seulement à partir de l’automne 1941 que les arrivants dans le camp se faisaient tatouer, le plus souvent sur le bras et la main gauche, et sur les jambes pour les enfants. C’est uniquement depuis 1942 que les juifs sont majoritaires dans le camp. Il comptait une unique chambre à gaz, également utilisée pour fusiller les prisonniers ainsi qu’un seul crématoire. Les différents kommandos étaient constitués de déportés répartis en fonction du travail qu’ils avaient à faire. Certains étaient très éprouvants, d’autres étaient plus faciles mais plus dégradants, humiliants. Dans tous les cas, la situation des prisonniers là-bas, que la mort venait progressivement chercher, était dégradante autant psychologiquement que mentalement. 120 000 déportés sont morts de faim, en effet, on prévoyait environ 1200kcal par travailleur et par jour alors, qu'aujourd'hui, dans de telles conditions de travail et de vie, il faut prévoir 3000kcal. Mais les morts avaient souvent des causes très diverses. La faim, la fatigue, la maladie, l’envie subite d’un SS de s’en prendre à un détenu, le suicide ou encore les punitions que donnaient les SS qui débutaient à trois nuits consécutives de travail. Il y avait également des médecins qui faisaient des pseudo-expériences sur les détenus comme par exemple le Dr Clauberg "gynécologue” dans le bloc 10. Comme dans chaque camp, l’épreuve la plus dure à surmonter était l’appel, de mise dans chacun des camps. Le plus long a duré 19 heures. Auschwitz I a accueilli 130 000 femmes, 232 000 enfants dont 216 000 enfants juifs qui sont morts dans ce camp. Seulement 650 enfants ont été libérés. Auschwitz I est devenu un musée en 1947.

Boîtes de zyklon B retrouvées. Quelques valises des juifs gazés exposées. Mur des fusillés séparant le bloc 10 (à droite) et 11.  

Auschwitz 2:

Le camp avait une superficie totale de 170 hectares et sa construction fut orchestrée par Heinrich Himmler. Sa construction débuta à l’automne 1941, à 3km au nord-est d'Auschwitz I sur des terrains marécageux. Il était divisé en trois sous-camps et pouvait contenir jusqu'à 100 000 personnes. Ce sont les déportés du camp principal, Auschwitz I, qui servirent de main d’oeuvre à la construction. A cette époque, le camp avait pour vocation d’accueillir les prisonniers de guerre russes et des déportés raciaux, afin de fournir de la main d’oeuvre gratuite en Haute-Silésie et les exterminer par le travail. Puis la “Solution finale”, actée en 1942 mais déjà commencée, fit d’Auschwitz II l’un des lieux désignés pour l’extermination des juifs d’Europe.

Birkenau  
Portail de Birkenau. 

Entre 1942 et le printemps 1943, les mises à mort s’effectuaient dans 2 fermes proches du camp, connues sous le nom de “maison rouge” et “maison blanche”. Ce sont dans ces premiers bunkers que les juifs et tziganes du Nord-Pas-de-Calais et de la Belgique ont été éliminés. Puis, au printemps 1943, la mise à mort devint industrielle avec l'entrée en fonction des 4 chambres à gaz.

A l’origine, le camp n’était pas relié au réseau de chemin de fer, et ne l’a été qu’à partir de l’année 1944. Ce sont les détenus du camp de travail, le Aussenkommando, ceux qui travaillaient à l'extérieur dans les pires conditions qui soient (froid, pluie, neige, vent...), qui ont construit cette voie ferrée opérationnelle à partir du mois de mai. Lorsque la voie ferrée fut mise en service, la sélection s’opéra alors dès l’arrivée sur le quai. Les SS séparaient les hommes, en théorie âgés de plus de quinze ans et qu’ils jugeaient capables de travailler, du reste des arrivants. Les femmes enceintes, les personnes âgées ou malades, les enfants et les invalides étaient conduits directement aux chambres à gaz, tués par asphyxie au zykoln B puis brûlés dans les crématoires par les Sonderkommandos, détenus.

Voie de chemin de fer s'arrêtant à côté des chambres à gaz. Latrines et bloc pouvant contenir 400 personnes.

Les individus qui étaient sélectionnés pour le travail passaient, quant à eux d’abord par le sauna. Ils y étaient déshabillés, dépossédés de tous leurs biens, rasés, tondus puis tatoués. Le tatouage est spécifique aux camps d’Auschwitz. Dans les autres camps, le marquage s’opérait grâce à un morceau de tissu cousu sur le vêtement, qui portait le numéro du détenu. Les détenus sont ensuite répartis en groupes de travail, qu’on appelle les kommando. Le camp d’Auschwitz II était divisé en plusieurs espaces. Il comprenait un camp pour les femmes, un camp pour les tziganes, un pour les hommes, pour les hongroises, un camp des familles et un camp de quarantaine. A leur arrivée, les déportés étaient dirigés vers le camp de quarantaine pendant une certaine période, le temps d’intégrer la discipline exigée au sein du camp et son organisation.

Le camp fut démantelé à partir de novembre 1944 et évacué le 18 Janvier 1945. Les autorités nazies ont organisé la “Marche de la Mort” pour évacuer le camp, condamnant les détenus encore capables de marcher à une marche de plusieurs jours vers l’Ouest. L’objectif était l’épuisement des survivants et l’éloignement des Soviétiques, qui approchaient à l’Est. Les individus trop faibles étaient laissés sur place. Le camp fut libéré par l’Armée Rouge le 27 Janvier 1945. Cette date est aujourd'hui la date de commémoration de la libération de tous les camps nazis.

Monument et plaques commémoratives en toutes les langues. 

Repas dans un restaurant folklorique:

Le retour vers l’hôtel fut des plus périlleux. Nous venions tout d'abord de passer une journée riche en émotion dans une atmosphère très pesante. Il y avait une ambiance générale de décompression. Nous avons rejoint le centre de Cracovie. Nous avons pu bénéficier d'un temps libre d'une heure dans la ville. La ville était magnifique en ce jeudi soir. Les lumières illuminaient les bâtiments qui apparaissaient si différents de ceux que l’on apercevait la journée.

A 19h30, nous devions nous rendre dans un restaurant typique polonais. afin de dîner tous ensemble. C est là qu’un incident vint assombrir notre séjour: Clarisse a perdu son porte-monnaie contenant sa carte d identité ainsi que celle d’Alice et Garance. Le porte-monnaie contenait également les cartes européennes d’assurance maladie mais aussi la clé de l’hôtel. Leur retour en France, prévu pour le lendemain, semblait soudainement incertain. Le repas fut animé des rires les plus forts tant la situation était surprenante. Les nerfs lâchaient et les rires éclataient. Mme Lenis, Alice, Clarisse et Garance s’absentèrent le temps de faire un dernier tour dans la ville à sillonner les rues pour espérer trouver le précieux porte-monnaie. Quand elles rentrèrent au restaurant, M Feldis leur apprit qu'il avait perdu 150 zlotys. Décidément. Puis, plus tard dans la soirée, M Feldis sentit quelque chose d'étrange à sa chaussure: sa semelle s’était entièrement décollée de sa chaussure. On ne pouvait s’arrêter de rire. On clôtura notre repas par une photo de groupe, un groupe divisé. En effet, deux groupes se distinguaient, les partants et les partants incertains.

Détente au restaurant dans le centre de Cracovie. 

Nous y avons mangé une salade, une purée avec une cuisse de poulet et une part de gâteau. Nous avons constaté pendant le voyage, l’attachement des Polonais pour la purée et les salades.

On quitta le restaurant pour prendre le tramway en direction de l’hôtel. On s’arrêta dans un petit commerce pour terminer nos courses puis nous rentrâmes à l'hôtel, il était environ 23h. Alice, Clarisse, Garance et Lena franchirent le seuil et dévisagèrent le veilleur de nuit. Celui-ci, sans aucune expression particulière, leur tendit le précieux porte-monnaie que quelqu'un lui avait ramené. On fut tous soulagé. La soirée se terminait bien, tout le monde pouvait repartir.

Restaurant typique polonais. Au menu, poulet et purée. 
23
fév

Départ de l’hôtel:

Vendredi matin, nous nous sommes tous réveillés à l’aube pour profiter du petit-déjeuner. Avant cela, nous avions tous bouclé nos valises avec nos différents souvenirs du séjour. 8H15, Ewa nous attend sans une minute de retard, nous devons nous dépêcher pour éviter d’être en retard sur le programme de la journée, les valises sont chargées dans le minibus, et c’est parti pour la dernière visite du séjour en Pologne, nous partons pour Wieliczka, là où nous visiterons la mine de sel.

Départ sous la neige. 

Visite guidée de la mine de sel de Wieliczka:

Le dernier jour de notre voyage, le vendredi 23 février, nous passons la matinée à visiter les mines de sel de Wieliczka. Ce site est donc situé à Wieliczka, une ville près de Cracovie. C’est un lieu magnifique et atypique: nous ne nous attendions pas du tout à cela. La beauté du site justifie parfaitement son intégration au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978. C’était une visite très impressionnante, les mines, exploitées depuis le XIIIème siècle s’étendent sur 9 niveaux, sur 300km de galeries et environ 300m de profondeurs. La température de la mine est constante: entre 14 et 16 degrés toute l’année, de quoi nous réchauffer après 2 jours de visite dans le froid. C’est un endroit très sain, puisque le sel empêche les bactéries de se propager (nous avons même pu goûter au sel un peu partout dans la mine, sur les murs, en goûtant à l’eau des sources…), de plus le micro-climat est excellent pour les voies respiratoires. Le sel, très cher au XIVème siècle apportait ⅓ des revenu du roi Kazimierz (Casimir III le Grand). C’est d’ailleurs le prix élevé du sel qui a amené l’expression “addition salée”. Aujourd’hui, c’est l’exploitation touristique du site qui est le plus rentable (1,7 millions de visiteurs l’an dernier). L’exploitation du sel sur ce site s’arrête en 1996 car l’activité touristique et la protection du site deviennent incompatibles avec celle-ci.

Arrivée et descente des marches à pied pour commencer notre visite. Tout le monde goûte le sel sur les parois.

Lorsque le site était encore exploité, les enfants et les femmes ne pouvaient pas s’y rendre. Seuls les hommes pouvaient y travailler. Ces derniers ont laissé leurs empreintes notamment grâce à des sculptures qu’ils effectuaient sur le sel ou encore grâce aux chapelles qu’ils ont construits: les mineurs, très croyants, avaient besoin d’être rassurés, ils avaient l’impression que la profondeur de la mine empêchait Dieu d’y pénétrer. Les mineurs étaient aidés par des chevaux qu’ils descendaient par les puits de la mine, ces animaux, une fois descendus ne remontaient plus jamais à la surface. Ils aidaient, par exemple, les mineurs à transporter les “bonhommes de sel”, c’est-à-dire des blocs de 300 à 1800kg. Les mineurs y faisaient un travail très difficile, et il arrivait parfois des catastrophes comme en 1644. Cette année là, un incendie dura 8 mois à cause d’une accumulation de méthane. Il y avait également des problèmes d’éboulements, d'infiltration d'eau...

Scupltures et extraction du sel dans la mine. 

L’un des endroits les plus importants du site est la plus grande chapelle. Celle-ci est très impressionnante grâce à ses nombreux ornements (lustres en sel, sol ouvragé…). C’est dans cette salle que nous trouvons des bas-reliefs sculptés dans le sel, comme celui représentant La Cène de Léonard de Vinci. Aujourd’hui encore cette chapelle est utilisée, des mariages y sont célébrés et tous les dimanches à 7H30 un office a lieu.

La visite de la mine de sel a été une véritable découverte, c’est un site magnifique et très intéressant grâce à son histoire. Nous avons tous été très impressionnés par sa grandeur: il semble que le site soit un véritable labyrinthe.

Photo du groupe dans la cathédrale, taillée dans la mine de sel. 

Transfert à l’aéroport et vol et retour au lycée:

Dans l'avion qui nous ramène à Paris. 

Après avoir bien mangé au restaurant, nous sommes repartis vers l’aéroport pour retourner en France. Après une bonne demi-heure de route, on quitte notre guide pour enregistrer nos bagages. Malgré le retard de notre avion, le voyage s’est bien passé (même si perdre à Mario Kart ça reste assez rageant). On arrive à Charles-de-Gaulle un peu avant 18heures pour retourner à Aire-sur-la-Lys. L’ambiance dans le bus était assez festive, et c’est sur du “Téléphone” ou sur “Indochine” qu’on remonte dans le nord en chantant. Enfin, on arrive au lycée dans le froid (qui était devenu pour nous du chaud), et on rentre chez nous tous très fatigués. C’est vrai qu’on a fait un sacré voyage même s’il n’a duré que 3 jours. Je tiens vraiment à remercier Mme Lenis de nous avoir emmené dans un voyage de mémoire très bien organisé. Franchement, je suis sûr que tout le monde s’en souviendra.