Il n'y a que des rendez-vous.
Paul Eluard.
Malgré ma maladie on décide de prendre notre bus comme prévu direction Salta.
29 heures, 2 bus, 0 vomis !
Arrivée à Salta le 03/01/2018 à 22h environ, on se dirige vers la première auberge que j'ai repéré sur maps me (un de nos meilleurs alliés du voyage : une application sur laquelle tu peux télécharger toutes les cartes que tu veux et ainsi les consulter même en mode avion).
Je suis guérie et je vais le vérifier avec un petit sandwich de lomo.
Ce soir je suis un peu comme une enfant la veille de la rentrée, un peu préoccupée, un peu nerveuse mais surtout j'ai hâte d'être demain pour que l'on se lance dans notre étape de stop jusqu'à Iguazu. Nous n'avons jamais fait de stop, ni l'une ni l'autre, mais c'est tout à fait dans l'ambiance de ce que je souhaitais : voyager autrement.
Et puis aussi ça coûte rien alors que les bus ici sont assez chers.
On a lu quelques blogs pour prendre la température et trouver des petits conseils :
- Pour commencer d'autres l'ont fait, même un binôme de jeune fille, et elles disent n'avoir jamais été inquiétées.
- Il faut un panneau, une carte routière (maps me est toujours là), des vêtements de couleur voyante, de quoi camper, un peu de nourriture et beaucoup d'eau.
- Et il faut savoir sélectionner des endroits stratégiques où se placer pour que les gens aient le temps de te voir et de s'arrêter ou bien aller dans des stations service et demander directement aux gens.
- Il vaut mieux savoir parler un peu espagnol pour échanger avec les gens, c'est un peu ça l'idée quand on fait du stop. Sûrement plus que pour l'argent, c'est pour l'expérience humaine et la pratique de l'espagnol que nous avons décidé de nous lancer dans l'aventure.
- Et surtout il ne faut pas oublier : sourire, sens de l'humour et patience.
Primer dia haciendo dedo (04/01/2018)
On se lève tôt, petit déjeuner à l'auberge, petites courses au supermercado (eau, fruits, crackers).
« Ahora listas, vamonos ! »
J'ai repéré une station service idéalement placée à la sortie de la ville, je propose à Lucile qu'on aille à la rencontre des gens pour leur demander si ils peuvent nous emmener à la rotonda où nous changeons de direction. Je pars d'un côté et Lucile de l'autre.
C'est notre jour de chance, pour sa première demande elle obtient une réponse positive !
Nous prenons donc la route avec Oscar pour les 40 premiers kilomètres, il rentre chez lui et nous dépose là où nos chemins se séparent.
Lucile prépare ici notre premier panneau pendant que je commence à lever le pouce.
À peine 5min après avoir terminé le suscité panneau une voiture s'arrête, Miguel est un jeune professeur de mathématique qui rentre chez ses parents à quelques 350km d'ici.
Encore beaucoup de chance ! Nous voilà reparties plus vite que l'on aurait pu l'espérer.
Quelques heures plus tard il nous dépose à Monte Quemado où se termine son voyage.
Voilà une compagnie des plus agréables, nous avons parlé de tout et de rien sur la route. Nous lui tenions compagnie pendant son long voyage et nous échangions sur le sport, les coutumes, les voyages !
Bon, là on se retrouve au milieu la pampa vers 16h à 400km de Resistencia mais on reprend notre petit panneau, on lève le pouce et on sourit.
On sourit, on continue de lever le pouce à chaque voiture, on danse un peu, on fait la révérence, on sourit, on fait coucou...
Et 2h plus tard on en est toujours au même point. Mais ce n'est pas grave on a le temps (et la tente!).
Finalement une voiture s'arrête, on ne va pas dans la même direction que les 2 jeunes hommes mais ils nous amènent au prochain croisement à quelques kilomètres. De là une autre voiture nous avancera d'une quarantaine de kilomètre, trois collègues qui s'en vont travailler aux champs.
Il est 19h et là on se retrouve encore plus au milieu de rien, si nous sommes toujours la dans 30min le conducteur nous dit qu'il nous emmènera au pueblo le plus proche car il doit y aller aussi.
« Muchas gracias señor, hasta pronto ! »
Mais finalement un petit camion s'arrête et nous parcourons environ 80km avec Edouardo pour clore cette première journée. Avec lui on parle de mate (entre autre) qu'il partage avec nous et nous apprenons que l'eau du mate doit être à 80°C car si elle est plus chaude les feuilles brûlent, cela peut se voir si elles flottent dans la tasse.
D'autre part la tasse s'appelle mate et la paille s'appelle bombilla, à prononcer bombicha comme il se doit en Argentine.
Nous descendons à Pampa de los Guanacos, et comme le hasard fait bien les choses on croise un groupe de trois muchileros qui arrivent au même moment que nous.
« - Holà chicos, saben a donde van a dormir?
- Por aqui, con las carpas. »
Du coup nous voilà en train d'installer un campement avec Rodrigo y Nicolas d'Uruguay y Pedro de Paraguay.
Ils font un feu pour le dîner et nous partageons nos vivres et un peu de mauvais vin en brique, en somme une magnifique soirée. Au moment de nous coucher il est quand même rassurant de savoir que nous ne sommes pas seules pour passer la nuit.
Tiens, d'ailleurs voilà la policia, nous ne sommes pas inquiétés pour le camping sauvage il viennent juste relever nos identités pour une question de sécurité.
« Buenas noches chicos. »
Photo au réveil, ca se voit ?!Segundo dia haciendo dedo (05/01/2017)
Petit déjeuner et courte séance de yoga avec les copains, petit passage par les toilettes de la station service et cest reparti pour un tour !
Ça ne marche pas fort la première heure, puis un petit vieux trop mignon nous propose de nous emmener au prochain croisement, à côté d'un barrage de police. Il à fait le détour exprès pour nous !
De là bas ça commence doucement, mais, une grosse demi heure plus tard, au moment où je commençais à être un peu négative et à dire à la grosse qu'on s'était levées trop tard, une jeep s'arrête.
Nous faisons connaissance avec Aldo qui fait route jusqu'à Posadas, génial !
Nous parcourons du coup beaucoup plus de chemin que prévu, soit environ 600km, en devisant de bon coeur, enfin surtout moi, Lucile s'étant octroyé une petite sieste sur la route 😀
Aldo à même partagé avec nous ses sandwich et au moment où j'ai voulu lui en offrir un il s'est débrouillé pour tout payer, y compris mes cookies, un amour !
On arrive donc à Posadas vers 19h où malheureusement les deux charmants hôtel que nous avons rencontrés étaient complets, du coup pour ce soir ça sera hôtel sans charme et plus cher.
Mais quel que soit l'hôtel que la douche à été bonne !
On se promène sur le bord du fleuve Parána avant le dîner et on s'accorde sur le fait qu'on à bien envie de passer une journée de plus à profiter 😀
Comme la Lune était belle !Dia sin hacer dedo (06/01/2018)
Grasse matinée au lieu de footing le long du rio, on a bu un peu de fernet et on s'est couchées tard après avoir refait le monde assises en terrasse, quelle vie !
On boucle nos sacs et on retourne aux hôtels d'hier, ne nous avouant jamais vaincues. Victoire, on trouve un dortoir pour moins cher et beaucoup plus sympa, l'auberge dispose d'une cuisine pour que l'on puisse se préparer un petit dîner pas cher, parfait.
On a failli aller au Paraguay qui est juste de l'autre côté du fleuve, et puis en fait non, on est parties se faire faire une pédicure 😀
Et sinon la journée est passée entre promenade, empanadas, glace et jogging nocturne.
D'ailleurs je suis devenue le coach footing de la grosse, et on progresse.
Tercer dia haciendo dedo (07/01/2018)
Ce matin on commence par aller prendre un collectivo.
Ah non demi tour, on a oublié de payer l'hôtel ! Et comme on est vraiment super honnête on fait demi tour pour s'acquitter de notre dette. Trop bonnes trop connes.
Direction la route nationale 12.
On s'arrête au village d'après et on trouve le lieu idéal pour faire du stop. Des travaux sur la route obligent toutes les voitures à une déviation au bord de laquelle on s'installe tranquillement. Lucile prépare un nouveau panneau pendant que je me tartine de crème solaire indice 50, puis je commence à lever le pouce pendant qu'elle se tartine à son tour, on dirait qu'on a fait ca toute notre vie 😛
« Ça ne doit pas être fréquent les gens qui font du stop ici »
Une voiture s'arrête.
« Holà chicas, si tienes tiempo tengo que pararme a San Ignacio para descargar artesania pero despues voy a Iguazu »
Et c'est ainsi que, toujours le cul bordé de nouilles, nous rencontrons Alejandro.
D'une efficacité redoutable nous arrivons à Iguazu à 15h en compagnie de notre nouvel ami qui vit de son artisanat qu'il a transformé en business lucratif à travers toute l'Argentine.
Il nous mène jusqu'à un bel hôtel avec piscine où l'on se dégote un dormitorio un peu plus cher que d'habitude mais super confortable. Après une baignade et une bière rafraîchissante il nous emmène faire un tour en ville où il doit retrouver son client pour déposer la marchandise que nous transportons (attrape-rêve, mate et autres glinglin)
À l'heure où je vous parle je suis au bord de la piscine, je vais aller prendre ma douche et puis nous irons au restaurant tous les 3 trois.
Mais surtout : DEMAIN LES CHUTES D'IGUAZU !
Pour conclure cette première étape :
3 jours
1500km
Un zeste de chance, mais il paraît qu'il n'y a pas de hasard (cf supra)
QUE DU BONHEUR.
Et maman je t'aime, j'espère que tu ne te fais pas trop de soucis.