Le Laos
J'arrive en mode décontracte à l'aéroport. Je n'ai pas mon visa, je le fait surplace sans me bousculer. Je donne mes 40 dollars aux douaniers et un petit papier à signer. Je suis la dernière de la file, je récupère la seule bagage qui tourne en rond sur le tarmac : mon sac de backpakers. Je sais que mon ami que j'ai rencontré dans ma première vie m'attend à l'entrée. Après 3 ans de séparations les retrouvailles sont fortes.
Pimouss
Mon ami de longue date, son petit surnom "Pimouss", se reconnecte à moi au Laos par le pur des synchronicités. Situation de vie, travail, relations amoureuses , émotions, toutes les thématiques sont traitées en quelques heures dans nos échanges qui partent dans tous les sens, tellement nos vies sont riches à tous les 2. Il s'excuse pour le mal qu'il a pu me faire il y a 3 ans. Je l'avais déjà pardonné. Merci cher ami. Nous partageons des petites gourmandises sur le marché de nuit de Vientiane, nous traversons la ville de nuit avec un scooter. De bons moments de complicité...
Il se justifie : "regardes Audrey j'ai changé". Il n'a rien à prouver, il doit surtout s'aimer... Les heures passées auprès de lui me prouvent a quel point nos câbles ne sont plus connectés. Je sens que nos chemins sont en train de se séparer de nouveau. Je sens que je l'aime toujours mais différemment. Mon éveil spirituel a fait grandir une partie de moi qui me libère de cette relation sans que j'en puisse y faire quelque chose.
Je me laisse porter par la vie...
Au Laos, je n'ai absolument rien programmer. Je me laisse porter par la vie. La Thaïlande m'a épuisée. Les 3000km de route m'ont exténué, j'ai envie de respirer au Laos. Je n'ai plus envie de barouder comme une simple voyageuse, je veux remettre du sens mon voyage. Petit clin d'œil à Jean Christophe pour cette petite phrase magique qui a changé mon existence "je me laisse porter par la vie"... Cela va au-delà du lâcher prise c'est faire confiance à plus grand que nous. Désormais je me fais confiance et je fais surtout confiance en la vie.
Moment de détente à Vientiane
Je n'ai rien de prévu, je sillonne les rues et je tombe nez à nez avec un centre commercial laotien où j'y trouve à boire et à manger ... Je découvre des produits similaires à la Thaïlande et des réactions des commerçants à l'opposé chaque pays à sa propre couleur émotionnelle. Je se sens qu'ici je vais apprendre à me détacher...
Je découvre les joies de prendre soin de moi. Cela fait 6 mois que je n'ai pas coupé mes cheveux. Un vrai petit bonheur de me retrouver allonger sur le fauteuil en cuir de ce salon de coiffure laotien. La technicienne est d'un professionalisme implacable, elle travaille vite et bien. Un vrai bonheur de laisser mes cheveux à cette inconnu. Ces laotiens sont aussi efficaces que les thaïlandais. C'est très agréable de pouvoir faire confiance à des humains...
Je me sens rayonnante, différente depuis cette pause "bien être". J'essaie tant bien que mal de prendre soin de mon corps qui change avec le ralentissement du sport. Je me sens un peu plus ballonnée et moins en muscle. Mais ce n'est pas grave l'enrichissement personnel et la richesse intérieure sont bien plus importantes qu'une belle silhouette sans une âme vivante. Je n'ai jamais été aussi heureuse et pleine de vie depuis ce départ en juillet 2023. Je me trouve plus belle de l'intérieur comme de l'extérieur....
Les 2 guerriers de Vientiane
Cela fait 2 jours que j'observe 2 guerriers qui se bataillent intérieurement pour obtenir la raison. Buter contre leur vérité, ils n'arrivent plus à communiquer. La colère leur monte au bout du nez, ils haussent le ton pour être entendu car ils souffrent de cette reconnaissance mal exploitée. Je les écoute juger le monde qui les entourent, donner des avis sur tout. J'observe l'Homme détruire ses relations. J'observe l'Homme construire des monologues. J'observe l'Homme se positionner en héro pour être. Ce sont inconsciemment leurs lignes conductrices qui les induisent dans une guerre d'égos. Avec l'un de ces guerriers auto centré je l'écoute sur le Laos me donner des tips et ses vérités sur les laotiens et la vie en communauté (je ferai ma propre idée) et avec le deuxième guerrier j'apprends à ne plus parler pour le laisser se vider... Ce qui les intéressent c'est eux! C'est le mal du siècle l'égo et les blessures mal pansées. Ce sont ces 2 points que je souhaitent mettre en évidence dans mon carnet de voyage. Après une énergie négative qui virevoltent autour de moi je trace ma route en laissant ces 2 guerriers se trouver...
La drogue
Elle est le poison de l'humain : alcool, cigarette, drogue douce ou dure le sport le sexe et l'argent. Cela fait 8 mois que je baroude et je réalise à quel point le monde est névrosé et qu'il tient sur une patte. Ce monde qui tourne mal me redonne un élan d'énergie à prendre soin de moi. J'ai vu ces malgaches anéantir leurs foies avec des litres de bière, ces réunionnais détruire leurs couples par ces récidives de tromperies, ces jeunes Masai à Zanzibar offrir leurs corps pour de l'argent, j'ai vu des trailers haut savoyards saccager leurs corps en courant des 170km en quelques heures, ces drogués détruident toute leur vie...
L'addiction est l'antagonisme de la sagesse.
Je dépose quelques citations sur l'essence même de l'équilibre :
Je mets des limites - lettre adressée à mon ami
"Mon cher ami, j'ai essayé de te secouer depuis toutes ces années. Je t'ai offert mon amitié, une oreille attentive pour vider tes sacs. Je t'ai vu grandir et te casser la gueule puis te remettre debout.
Ma vie à une toute autre réalité...je ne suis plus dans l'ego, la performance, le perfectionniste. Je ne suis plus dans la colère, l'impulsivité mal placées mais bien dans l'amour et la bienveillance. J'aime la profondeur et j'ai grand respect pour l'humain.
L'amour que j'ai pour moi est bien présent et vibre dans mon cœur. Je sème depuis quelques années des graines d'amour tout autour de moi. Je me respecte et je respecte mon prochain : ma ligne conductrice de vie. Aujourd'hui, je sens que nos chemins bifurquent, inconsciemment je fais ce qu'il y a de meilleur pour moi. Mon âme sensible se dirige vers cette richesse intérieure : l'amour. Pimouss, je t'ai aimé et je t'aimerai toute ma vie mais tes blessures mal pansées finissent par blesser... C'est souvent dans le vide et la répétition des scénarios de vie que l'homme bouge ses schémas de vie. Je te le souhaite de trouver la paix dans ton coeur et la sérénité dans ta vie".
Le vide
Cette sensation de manque que l'on cherche à combler de toute les façons imaginables par : l'argent, l'alcool, les drogues, le travail démesuré, besoin d'être aimé par du remplissage d'un faux amour, celui de l'autre... Cette impression désagréable de ne pas être entier, d'être désaligné.
L'Homme qui recherche la plénitude à l'extérieur de lui même, est voué au tourment éternel de l'échec. Je l'appellerai : la prison intérieur.
Un passage par l'intériorisation et le nettoyage de mes blessures m'ont amené à la plénitude. J'ai pris conscience de l'abondance qui m'entoure en me responsabilisant. Toute ma vie j'ai cherché la meilleure version de moi même et je continuerai toute ma vie...
Viang Vieng
Direction Vang Vieng, en minibus climatisé, je me dirige dans le nord car j'ai un projet qui me trotte dans la tête depuis de nombreuses semaines. J'ai soif de découvrir le pays et de rencontrer des locaux. Présente à moi même, la confiance grandit en moi chaque jour. C'est comme si ce voyage avait bousculé mon courage, dissipé mes peurs et fracassé mes limites. Je me sens comme libre à l'intérieur.
L'instant présent
Journée incroyable de partage de nature en scooter. Je me sens vraie avec ces 3 allemands à mes côtes. Je respire, je contemple la vie du haut de mes 43 ans... J'ai tellement à apprendre de la vie. C'est tellement nourrissant d'exploiter de nouveaux emplacements.
Je me laisse porter par le flux de la vie, les rencontres et par moment je délègue les actions à mettre en place pour me reconnecter à ma légèreté. Marc et Julie prennent le lead et ont décidé de barouder avec nos 3 scooters dans les villes avoisinantes Viang Vieng à la recherche des nombreuses lagunes.
Projet de coeur
Grâce aux réseaux sociaux qui clairement n'ouvrent des portes , je fais de jolies rencontres : Guillaume en Namibie, puis mon bel inconnu voyageur et Nicolas du Laos.
Nicolas est à mes côtes pour me co-opter sur un projet de coeur. Je n'ai aucune assurance de vivre la même aventure dans l'association dans laquelle Nicolas a séjourné. Je reste positive je n'abaisse pas les bras, j'y crois...Grâce à son soutien à ses précieux conseils on avance pas à pas. La vie et les projets au Laos avancent au gré de leurs envies. Les Africains m'ont appris une chose dans ma vie "hakuna Matata" en laotien ça donne "si vid thi suany ngam" la vie est belle...Je prends mon temps même si des fois mon impulsivité aurait envie de tout envoyer valser. Le projet est tellement viscéral que je croise les doigts et je joue la patience. Je vis dans tout ce qui m'ai donné, c'est à dire le présent. Je voyage dans le projet de Nicolas grâce à ses écrits pour le moment. Je ne me projette pas, je n'espère pas, je vis l'instant présent ici maintenant avec beaucoup de sérénité.
37 jours d'échanges spontanés avec Nicolas sur des thématiques qui m'animent et principalement sur mon projet de sens. Messenger, sacrée outils de communication relié à Facebook, nous permet de nous connecter à l'autre en décalé à n'importe quel moment de la journée. Je me sens comprise par tous ces compagnons de voyage que ça soit Guillaume, l'inconnu, Nicolas et tous ceux que je croisent sur ma route... Nous avons le même goût du voyage et de l'aventure. Ce roadtrip me réinitialise comme un ordinateur. Mon caractère se nourrit de toutes ces rencontres ponctuelles mais riches de sens.
Mes nuitées
Je m'y suis habituée. Je réserve principalement des dortoirs dans des auberges de jeunesse. Ces réservations peu coûteuses me permettent de discuter avec des jeunes et moins jeunes de tous les pays étrangers, des passionnés de voyages. Ils sont libres comme moi en quête de découvertes et de sens dans leur vie. Ces crises d'adolescence à la recherche de sa place est possible à tout âge. J'ai cette humilité de me dire que je me cherche encore, j'ai le courage de me remettre en question et qu'au travers de ce voyage je tente de nettoyer ces putains de blessure de l'enfance. J'ai connu des dortoirs feminins et mixtes de 4 à 20 personnes. J'ai l'impression d'être à l'armée avec tous ces lits bien alignés. Des petites aux grandes surprises sur place dans les hôtels : de la douche froide, aux petits déjeuners bien copieux gratuits, au grosses fêtes organisés par les jeunes touristes en road trip, des douches chaudes, des coffres inexistants pour sécuriser mes papiers, au super billard qui me permet de jouer, douches plus ou moins propres, à la piscine qui me rafraichi.
Mes équipements
Mon sac de voyage depuis quelques mois ne cessent de grossir je suis à plus de 17kg, je lui donne à manger pour ma sérénité. J'ai un besoin d'être belle, ras le bol des shorts, des tee-shirts en mode garconne. J'ai envie de me plaire à moi-même. Ma féminité est mis de côté, à rude épreuve
je décide de me mettre en évidence par quelques vêtements achetés sur les night markets laotiens : une jupe short en jean avec sa petite veste assortie, ces robes colorées et ses tongues classes lumineuses. Je suis lourde de plaisirs que je n'arrive point à me délester. Mes nouveautés : 4 livres français collés à mes baskets, mes nouvelles tongues de trek thaïlandaise bien plus lourdes que mes Merrell jetées à la poubelle (déjà toutes usées par les kilomètres cumulés). Et puis tous ces cadeaux que j'ai acheté pour me projeter dans mes futures activités de bénévolat.
Quels sont mes incontournables en voyage :
Mon masque pour les yeux ainsi que mes boules quies qui me protègent pendant tout mon voyage de la lumière du lever du jour dans les chambres sans rideaux occultants et du brouhaha des nuits agitées.
Mes 2 cadenas c'est le minimum à avoir en voyage. Un pour fermer le coffre celui qui protège mes affaires et le deuxième pour fermer mon sac de voyage/ ou mon petit sac à dos que je porte sur mon torse (quand le coffre est inexistant).
Ma frontale elle m'a servie plus d'une fois à lire sans embêter mes coloc' ou à ranger mes affaires au petit jour.
Mon petit tupperware pliable pour garder les restes de mes copieux repas quand mon estomac me pose des limites.
Ma serviette micro fibre car dans certain guesthouse elle est payante et je n'ai pas envie de payer.
Le protège sac de voyage car en Tanzanie mon sac de backpackers a été saccagé après avoir parcouru une partie du voyage avec des pneus et un barbecue dans le coffre
La trousse de toilette suspendue, elle préférable car dans beaucoup d'hôtel il y a aucun endroit pour poser ses petites affaires personnelles
Mon chargeur international qui s'accroche un peu partout même sur les vieux compteurs.
Le voyage est initiatique, il apprend à être autonome🫶 responsable🫶prévoyant🫶 organisé🫶 adaptable🫶aidant🫶 solidaire🫶 solitaire🫶ouvert🫶humble🫶 généreux🫶courageux🫶 bref le voyage c'est l'école de la vie.....❤️
Mon inconnu
Je lâche toute espérance.
"L'espérance est un désir dont la satisfaction ne dépend pas de nous".
J'ai cessé de lui écrire pour voir si nos besoins de correspondre était à sens unique ou à double sens. J'arrête de me projeter car la projection est source d'illusions. Je vis l'instant présent, lui même se chargera de me combler : de petits instants doux et spontanés avec les personnes qui se connecte à mon énergie.
L'espérance, pour moi, a toujours un goût d'angoisse. Alors j'ai décidé de lâché mon espérance pour me reconnecter à ma joie quotidienne. Je cesse de me raconter des histoires, il s'agit d'apprendre à vivre pour de bon pour moi au lieu d'espérer. Je fais la différence entre l'amour qui prend, qui veut posséder et l'amour qui se réjouit, partage et accueille.
Viang Vieng&moi
Seule, je prends le temps de découvrir cette jolie petite ville. Je profite de cette douceur intérieure pour visiter, marcher méditer, écrire me ressourcer...
Ma sécurité
Un bug mysterieux téléphonique survenu à Dar Es Salaam réapparaît à Viang Vieng. Mon téléphone switch de nouveau entre s'allumer et s'éteindre toutes les 2 secondes. Une montée de stress attaque le centre de mon énergie vitale : mon plexus solaire est tourmenté. Je suis submergée par une soudaine montée de panique, je prends trois grandes respiration pour prendre une décision. Je supprime rapidement un grand nombre de photographies stockées en amont sur mon drive. Je suis persuadée que c'est la mémoire de mon téléphone qui est saturée. Je charge le téléphone, je le met de coté pour éviter la surchauffe (entre le soleil et son utilisation quotidienne). Rien n'y fait les bugs se répettent. Entre temps un jeune française me propose d'echanger en direct avec un laotien qui détient un shop à Viang Vieng. Personne peut m'aider techniquement la ville est trop petite et les professionnels sont rares ici. Je tourne en rond comme une tigresse dans sa cage entre continuer mon programme en récupérant Luang Prabang ou sécuriser mon voyage en prenant la décision de faire marche arrière. J'ai une fâcheuse tendance à être optimiste mais avec mon téléphone en souffrance en tant que meilleur ami je décide de faire demi tour. Je retourne en bus à Vientiane à la capitale. Rien ne m'excite d'y retourner mais je sais que Patrick un compagnon de voyage français va me dépatouyer.
De retour à la capitale
A Vientiane, je sens que j'ai les nerfs en boulette Philippe un peu maladroit se moque de moi, son humour deplacé ne passe pas aujourd'hui. Dans le fond, j'ai' mes raisons de stresser pour un téléphone j'ai toute ma vie sur ce téléphone. De shop en shop par tranche de demi journée, je finis par acheter un nouvel outil plus rassurant à 100 euros et je répare le mien pour la modique somme de 4€. Mon cerveau ne cesse de tournicoter. Légère je peux profiter des moments de plaisir avec Patrick. En scooter il l'emmène au Parc du Bouddha Couché et voir ce magnifique Temple au coeur de Vientiane.
Les petits rien qui font tout
En scooter, je baroude dans Vientiane avec Patrick, 57 ans, un ancien mercenaire français qui vient s'installer quelques temps dans cette ville pour découvrir la vie des laotiens. Je sens qu'il a envie de me faire plaisir... Sa présence est utile et généreuse. Je me sens en toute sécurité auprès de lui. Un peu comme un père protecteur j'accepte son aide. J'apprends à demander quand c'est utile, c'est un grand pas que j'ai pu faire dans ma vie. Il nous offre quelques petites bières au bord du Mékong avec un couchée de soleil en fin de journée. Sacrée cadeau à mon arrivée à Vientiane avec à la clef un restaurant français. J'ai pu enfin remanger du pain et du fromage et boire du Bordeaux. C'est cher ici, mais j'ai tellement apprécié ce petit plaisir de la vie, l'instant présent des plus magiques.
Bonheur désespérément
André Comte-Sponville, écrivain philosophe français se fait connaître du grand public avec la publication, en 1995, de son septième livre Petit Traité des grandes vertus.
"Bonheur désespérément" est un livre que je découvre à la bibliothèque de l'Alliance française à Bangkok. Son titre m'interpelle ainsi que son coquelicot sur la page de couverture de cet ouvrage
C'est un texte intégral philosophique qui permet d'apprendre à s'aimer.
Quelques phrases qui me tapent à l'oeil :
"Être heureux, c'est savoir ce que l'on désire".
" Il n'y a pas d'amour heureux : tant que le désir est manque, le bonheur est manqué".
"La vie donc oscille, comme un pendule, de droite et de gauche, de la souffrance à l'ennui".
"Quand tu auras désappris à espérer, je t'apprendrai à vouloir" Autrement dit à agir, puisque vouloir et faire sont une seule et même chose".
"Je ne désire rien du passé, je ne compte plus sur l'avenir, le présent me suffit".
"Seul est heureux celui qui a perdu tout espoir ; car l'espoir est la plus grande torture qui soit, et le désespoir le plus grand bonheur".
"Il n'est sagesse que de joie, il n'est joie que d'aimer".
"Apprenez plutôt à développer votre part de sagesse, de puissance, comme dirait Spinoza, autrement dit de connaissance, d'action et d'amour. Ne vous interdisez pas d'espérer : apprenez à penser, apprenez à vouloir un peu plus et à aimer un peu mieux."
"...dans l'ordre affectif ou spirituel, il s'agit d'espérer un peu moins et d'aimer un peu plus".
"Aimer, c'est se réjouir ; ne plus pouvoir aimer,c'est tomber dans une dépression profondément douloureuse, une suspension de l'intérêt pour le monde, l'inhibition de toute activité et la diminution du sentiment d'estime de soi. ... donc ce n'est pas qu'il faille aimer, comme si l'amour était un devoir moral, mais que plus on aime, plus on est joyeux (puisque l'amour est une joie) et heureux (plus la joie paraît possible). Encore une fois, il n'est de sagesse vraie que dans l'amour et par l'amour.
"La sagesse, c'est cette vie-ci, telle qu'elle est, mais vécue en vérité".
Une lecture inspirante qui m'amène de plus en plus à écrire, lire et à philosopher pour atteindre la paix intérieure.
L'entraide
Je me sens jamais seule, avec moi même je me sens complète depuis quelques mois. J'attire à moi que le positif et quand la vie me teste je sais que la situation est éphémère et que de toute façon une solution se présentera à moi...je me sens protégée en permanence dans cette jungle que j'appellerai la vie.
Luang Prabang
Je suis déposée en scooter au train à 15km du centre ville de Vientiane par Patrick ce français au grand coeur. La gare est immense et les trains arrivent un par un dans la journée. Je découvre qu'il existe un seul rail. Après 3 heures de voyage, je suis déposée de nuit à Luang Prabang. A la recherche d'un minibus pour me déposer au centre ville je me réserve dans la foulée l'hôtel pour profiter d'un long et doux sommeil. Tout s'enchaîne de manière fluide...tout s'aligne.
Ma chambre est simple en dortoir nous sommes 4 dans cette piaule. Après une toilette de chat car l'eau est froide comme beaucoup d'hôtel en Asie, je sors de ma chambre fraîche, souriante et lumineuse avec ma robe rouge que je porte le soir sans soutien gorge pour libérer ma poitrine de cette pression journalière. Je m'attache les cheveux et je me maquille un peu pour me sentir femme.
Accoudé à une table en hauteur avec un bière, un bel homme un peu mate de peau me surprend avec un large sourire, ses dents sont blanches et alignées et des yeux pétillants en forme d'amande... Nous échangeons quelques phrases en anglais puis il m'interrompre en français. C'est un portugais qui parle anglais, français et espagnol. Je lui propose de venir avec moi en ville et très vite nous sentons une connexion très forte : simplicité, sourire, permaculture, émotions... Il très tactile et se rapproche de moi très rapidement pour me serrer dans ses bras musclés. Je déguste toute la soirée la street food laotienne on boit quelques bières ensemble. C'est fluide d'être à ses côtés... Au bout de quelques heures, il meurt d'envie de m'embrasser, il est extrêmement rapide. Je sens que je suis un peu gênée car tout va vite mais je sens que je meurs d'envie d'être au contact de ses lèvres très pulpeuses. Ses baisers sont langoureux et ses bras m'enlacent de manière spontanée et puissante. Il est tactile et j'aime ça.... je me sens vraiment privilégiée blottie contre son torse. En quelques heures tout me paraît magique et simple. Je décide donc de décaler mon voyage d'une journée pour profiter de sa douce présence.
Une journée à Luang Prabang
La matinée est consacrée à l'organisation de non future programme. Je réserve mon billet de bateau qui me déposera sous 2 jours à Huay Xai. Huay Xai est un petit village local situé à la sortie du Laos en provenance de Luang Prabang ou à l'entrée du Laos en provenance de la Thaïlande. Tout dépend dans quel sens on voyage. Moi, j'ai décidé de faire le voyage en contre sens : monter dans le Nord car Keo le responsable de l'association pour laquelle j'ai tout misé depuis des mois m'a relancé en anglais. C'est ok je peux monter dans le Nord du Laos pour retrouver l'équipe.
Toute la journée je visite et je vis des moments exceptionnels avec ce portugais, sauf à 3 reprises, il campe sur de l'insatisfaction et de la négativité. Je l'observe entrain de se rebeller devant les locaux. Nous avons visité une cascade sans eau. Je comprends l'injustice qu'il vit (puisque je vis la même) nous devons payer alors que le site est abandonné. Il achète des ananas périmés qu'il est obligé de jeter et le soir notre repas au restaurant à été oublié alors qu'il me répétait en boucle depuis une demi heure toute les 2 secondes qu'il avait faim. Il trépignait comme un enfant inassouvi à 47 c'est embêtant. Il a du mal avec la patience et la prise de recul. Très clairement l'ambiance est tendue car je réagis à ses interactions incontrôlées avec les autres tout l'après midi et le soir lors du repas. Ces réactions me positionnent dans une énergie négatives, je les trouve clairement disproportionnées.
On se rabiboche à la faim du repas après qu'il est le ventre plein. La connexion de douceur est revenue, mais sa pleine présence ce soir là est consacrée à sa fille qui habite en Israël avec sa mère qui a fuit le cocoon pour retrouver ses racines. Je suis encore tombée sur un homme à problèmes. Ma réaction est immédiate je lui dit "je comprends ta problématique de séparation et de manque que tu vis au sujet de ta fille mais clairement ce n'est pas mon problème". On s'endort "l'hôtel des culs tournés" car pour une fois j'ai pensé à moi. Je n'ai pas réagis comme une mère et j'ai fuis ma compassion habituelle de femme empathique. J'apprends au travers de ces expériences éphémères de femme voyageuse à me nourrir de douceur, de pleine présence et de respect. Je ne porterai plus les blessures de ces messieurs...
Au petit matin, je m'éclipse de la chambre en douceur avec ma frontale pour finaliser mon sac à dos et le laisser dormir. Je sens sa présence derrière moi. Il vient m'embrasser et me serrer fort dans ses bras. Tout est dit pas besoin de mot... Je quitte l'hôtel pour continuer mon aventure.
La douceur
Je me sens pleine de moi même. Complète, j'ai réuni depuis des mois toutes les pieces de mon puzzle pour m'aimer. Je suis une femme avec des besoins, des désirs, des envies...
Le voyage sans amour et sans douceur ce n'est pas fait pour moi....J'ai besoin de recevoir de l'amour, de partager mes émotions et me connecter à une vibration proche de la mienne. C'est dans l'amour que j'ai envie d'évoluer. Je ne sais pas où je vais m'arrêter de quoi je vais vivre. Mais j'ai un certitude j'irai chercher bonheur avant de me poser....
Direction Huay Xai
Je suis assise sur le trottoir devant l'hôtel. Je viens de quitter le beau portugais je lui écris un dernier message dans sa langue natale .
Je suis déjà passée à autre chose....
J'ai une drôle d'impression ce matin, que le tuk tuk ne passera pas me récupérer. L'agence m'avait donné un créneau, il n'est pas respecté mais le tuk tuk est bien arrivé un moment donné. Après quelques kilomètres avec d'autres touristes alignés comme des saucisses, je finis par monter dans ce grand bateau traditionnel laotien, il est tout en bois, ça y est je vais prendre la poudre d'escampette sur le Mékong. Je quitte la foule le nouvel an chinois pour chercher le calme d'un peuple local au fin fond d'un village dans le Nord du Laos.
Sur le bateau
J'embarque pour 2 jours de voyage sur ce bateau. Je suis divinement suspendue temporellement. Une merveilleuse occasion pour moi de m'octroyer, de me soustraire au stress de la vie trépidante d'aujourd'hui. Ces moments de calme, de silence, de léger ennui mais où l'on peut en revanche se sentir pleinement exister. Je lis, je mange et j'écris pendant des heures mon carnet de voyage parsemé de trous par le rythme de mon programme de voyage. Combien de pages je suis entrain d'écrire? Portée par la sensation de flotter telle une plume dérivant sur le dos du Mékong, je suis inspirée....
Le Mékong
Le Mékong est la colonne vertébrale de l'Asie du Sud Est.
Certains chiffres en imposent. Le Mékong coule sur 4909 km dont une grande moitié en Chine. Bien plus impressionnante encore, la superficie couverte par son bassin : 795000 km² utilisés pour l’irrigation, la pêche et la pisciculture, la production hydroélectrique, le transport et la fourniture d’eau pour environ 70 millions d’habitants. Son débit annuel est une autre donnée marquante : 284 km³ d’eau en moyenne, attestant de sa force, physique et, partant, économique.Dixième fleuve du monde et quatrième d’Asie, le Mékong prend sa source sur les hauteurs de l’Himalaya à plus de 4000 m d’altitude. Le « fleuve des six nations », également appelé « fleuve tumultueux » par les Chinois, irrigue d’abord la province du Yunnan en Chine, puis borde le Laos à la frontière de la Birmanie et de la Thaïlande. Le Mekong coule de nouveau au Laos aux confins du Triangle d’or et joue le rôle de frontière naturelle, désenclavant ce petit pays dépourvu d’accès à la mer. Il traverse ensuite le Cambodge, où naissent les premiers bras de son delta. Et se prolonge enfin en plusieurs défluents dans le sud du Vietnam, grenier à riz de l’Asie, où il est appelé traditionnellement le « fleuve des neuf dragons ».
Le Mékong, une artère touristique
Parcourir le majestueux Mékong offre l’assurance de saisir l’essence de la péninsule indochinoise et de voyager en son cœur même. Traversant de superbes paysages de montagnes, de rizières et de palmiers à sucre, il est considéré parfois par ses riverains comme une véritable mer intérieure. Chacune des étapes, au fil de sa longue remontée, offre de superbes visites et découvertes, certaines d’entre elles étant inaccessibles par voie terrestre. Liées de longue date par des échanges et des flux quotidiens, tant de voyageurs que de marchandises, Luang Prabang (Laos), Vientiane (Laos) et Phnom Penh (Cambodge) comptent parmi les plus belles villes d’Asie du Sud-Est, la première étant classée par l’UNESCO.
Pakbeng
Petite pause d'une nuit en plein milieu du Mékong. J'arrive à Pakbeng il commence à faire nuit et je suis sans hôtel. Je me fais de plus en plus confiance et surtout à la vie me sourit. Je ne resterai pas dehors sous un pont...A peine posé le pied au sol, que des laotiens me sautent dessus avec des pancartes de leur hôtel. J'accepte la proposition de Di. Il m'embarque dans son pick-up et m'installe dans une chambre avec un lit double. C'est le premier hôtelier à ne pas me demander mon passeport et l'argent avant de me poser. Il me sourit et me laisse libre jusqu'au petit matin. Il est juste exceptionnel Di, je suis chouchoutée comme une princesse. Je repars même le lendemain matin avec un bon sandwich créé par ses petites petites mains.
Ce sublime texte
Je suis bouleversée ce soir par ce quelques lignes que ma grande sœur de cœur Sophie vient de m'envoyer pour me changer les idées. Ce texte résonne en moi au point de me faire pleurer... Je souhaite vous le partage. Quand on tombe sur des évidences, il faut savoir les savourer avec beaucoup d'humilité. J'aime l'assemblage de ces mots et j'ai très envie que ce texte puisse parcourir des centaines voir des milliers de kilomètres au travers le monde :
"Quand tu seras prête, choisis bien l’homme qui marchera à tes côtés.
Choisis celui qui viendra te chercher au bout du monde si il le faut.
Celui pour qui la distance et l’espace ne sont rien quand il s’agit d’être avec toi.
Choisis celui qui t’attendra patiemment quand tu te perdras sur tes chemins d’obscurité.. car tu te perdras, crois moi, tu hésiteras.
Choisis celui qui se tiendra fort et stable, celui qui te ramènera quand tu te seras trop égarée pour retrouver ton chemin.
Choisis celui qui crois en toi, quand toi même tu ne crois plus en rien.
Celui qui a vu l’étendue de tes capacités et qui n’a pas pris peur.
Celui qui a mesuré l’étendue de ta folie et qui t’en as aimé encore plus.
Choisis celui qui est assez fort pour ne pas se sentir menacé par ta puissance.
Celui qui est capable de se tenir à tes côtés sans faillir.
Celui qui n’a pas peur du feu qui brûle dans ton ventre.
Celui que tes dons n’effraient pas.
Choisis le loup, le guerrier, car il faut un homme puissant pour marcher aux côtés d’une femme sauvage...
Il faut un homme capable de se frotter à ta lumière sans se bruler!
Mais surtout choisis celui qui ne baissera pas les bras, jamais".
Auteur Femme élegante et classe
Le 2eme jour sur l'eau
C'est Di l'hôtelier qui me descend lui même en pick-up jusqu'à l'embarquement : Pakbeng ›› Huay Xai. Je ne suis pas seule dans son véhicule d'autres touristes profitent de de l'investissement personnel de Di, c'est un excellent professionnel. Il sait si faire avec les voyageurs européens...
Sur le bateau mon corps se pose de nouveau comme la veille : je dors, je grignotere, je lis, j'écris mon carnet de voyage et je m'étale sur les 2 sièges. Qu'est-ce que j'apprécie ces 2 jours de flottement entre 2 villes, je suis dans mes rêveries et la contemplation... En fin de journée, je me sens un peu plus impatiente aujourd'hui, j'ai hâte de découvrir mon nouveau lieu de vie... A quelques minutes du port, je prépare regroupent mes petites affaires pour débarquer. J'arrive de nuit, les tuk tuk se régalent avec ce bateau rempli de touristes. En catimini, je fuis les attroupements, cela fait plus de 8h que j'ai mes fesses collées sur la banquette, j'utilise donc activement mes 2 jambes en sortant, avec mon sac à dos sur le dos. Les 17kg sur les reins me pèsent tout au long des 1,5km de marche. Mon gps à la main m'a bien indiqué l'emplacement de l'hôtel preconisé par mon ange gardien Nicolas (la personne qui m'a co-opté pour ma mission laotienne). L'accueil du patron de l'hôtel est simple et efficace. Je récupère un modeste chambre avec tout ce que j'ai besoin pour être.
Mon lieu de vie
Il est simple et spacieux. J'ai un grand lit de l'eau chaude, un joli petit bureau en bois et je découvre la vue exceptionnelle de nuit sur le Mékong. J'ai réussi a négocier la très belle chambre avec la fenêtre vue sur la terrasse. C'est un véritable bonheur. Je sens que ma nuit va être incroyable...
Le réveil
Je prends mon temps ce matin, mon rendez-vous avec le responsable de l'association Keo est planifié à midi. Depuis hier soir, j'échange avec mon amie de coeur Sophie sur ma capacité à m'exprimer en anglais, j'ai les chocottes. j'ai peur d'être jugée et que Keo me rejette. Sophie sait me rassurer. "Arrêtes de te mettre la pression, tu es présente en tant que bénévole" oui c'est vrai après tout, je propose ma présence c'est pour les aider, je ne vais commencer à me mettre la rate au court bouillon. Depuis toute petite, j'ai toujours eu cette impression que je ne suis jamais assez, assez intelligente, assez performante, assez belle. Je me suis toujours comparée à l'autre du à mon enfance. Mes parents m'ont toujours comparé à mon petit frère, je crois que c'est toujours rester en moi... De mon enfance à l'âge adulte, j'ai toujours voulu montrer la plus belle image de moi même comme si quelqu'un m'attendait à la sortie du virage. Mes schémas, mon éducation me collent à la peau. J'ai envie qu'on m'aime, c'est une évidence.
Je découvre le Mekong au petit jour...le soleil persiste et remplit ma terrasse de lumière.
Je tiens debout grâce aux rayons du soleil, ce sont eux qui me remplissent le cœur. Je ne retournerai plus vivre sur Annecy, c'est une certitude, les nuages sont trop bas pour moi. Je ne me vois pas vivre percher au dessus des nuages dans la neige. C'est bien cette source d'énergie solaire qui me nourrit et qui me donne envie de vivre ...
Avec un oeil attentif, j'observe les laotiens dans leur quotidien. Je fais quelques mètres et je décide de me poser à une table en bord de la route pour me remplir. J'ai l'estomac vide je prends mon premier petit déjeuner à Huay Xai. Je suis à la fois excitée et apeurée. C'est le grand jour pour moi je vais pousser les portes de l'association pour la première fois. Non chalente, je dévis ma balade sur de longs escaliers, je suis guidée jusqu'à à ce temple implanté sur les hauteurs. Quelques marches à gravir pour découvrir ce lieu spirituel tant attendu pour moi. Je m'y sens tellement bien que je mets à pleureur, je pleure de joie d'être entouré. J'ai un moine haut comme trois pommes qui se glisse dans la pièce principale du Temple pour prier pendant que moi je suis en position de lotus, les yeux a mu clos à 45 degrés devant moi. Je suis entrain d'appliquer la posture de médiation. Je sens sa présence derrière moi mais je reste focalisée sur le point que je me suis fixée avant de commencer ma méditation.
A ce moment là, j'exprime ma profonde gratitude face à la vie, à Nicolas, à ce peuple qui va m'accueillir pendant plusieurs semaines je l'espère...Je ne prenait pas suffisamment le temps en Europe pour remercier ce que la vie me déposait sur mon chemin...
Mon inconnu
Il a disparu...depuis que je ne lui écris plus...Plus de son, ni d'image juste celles que je like à distance sur les réseaux sociaux. Je sais qu'il a retrouvé "sa vivance" et cela me va ainsi. Je n'ai plus d'attente de qui que ce soit mais j'y pense....
L'innatendu
Présente à l'heure sur le lieu de rendez vous, je me suis préparée psychologiquement à mon entrevue avec Keo, je suis accueillie par Yim, un jeune laotien de 26 ans, le touche à tout de l'équipe. C'est celui qui s'exprime le mieux en anglais. Présente ce jour là aussi Hauk, discrète et souriante.
Les enfants à la sortie des écoles pointe le bout de leurs nez, je joue au uno avec eux, je m'amuse, je le détends, je suis tellement dans une belle énergie que je ne suis pas froissée à l'absence de Keo. Il m'a oublié... je ne comprends pas cette situation car c'est lui qui m'a fixe le rendez-vous mais je suis tellement en une osmose avec l'équipe que lui aussi n'était plus ma priorité de mon côté....On finira par se re-croiser en pleine journée. Je suis rassurée il accepte ma présence au sein de l'association et dans une semaine je lui fait un retour de mes ressentis et de mon envie ou non de continuer l'aventure. C'est clair dans ma tête j'ai envie d'être avec ces laotiens et ces enfants.
Le temps passe c'est déjà la fin de la journée, je remonte au temple pour prendre de la hauteur et des lumières orangées du coucher de soleil. Je suis subjuguée par la beauté du paysage et déroutée par deux messages whatsApp remplis d'amour celui de Sophie et d'Élisabeth. Je me sens aimer... Dans le temps présent tout au long de la journée, mon âme est en paix et joyeuse. Vivante je le suis, des larmes de joie coule le long de mes petites jouent comme ce matin...c'est très fort ce que je ressens. Je suis heureuse, je l'exprime et je l'écrit dans mon carnet de voyage pour ancrer ce moment.
Cette sensation d'être à ma juste place. C'est agréable d'être présente à soi même, ici maintenant sans rien attendre de la vie. La vie est simple à Huay Xai et tout ce j'aime autour moi est bien présent : le Temple pour méditer tous les le jours, le bord du Mékong pour me remuscler, la chambre pour contempler/ me reposer et la street food pour déguster les petites nouveautés.
Je partage les premiers sourires pincés
Enjouée à l'idée de retrouver l'équipe, l'hôtel est tellement de proximité que j'y vais avec mes pieds dénudés. Sans chaussure je fais les aller retours. Des projets pleins la tête j'en partage 2 celui de la peinture sur galets et la création de mandalas avec les esprits de la nature. Yim est enjoué avec mes idées. Nous empruntons la moto électrique de notre librairie roulante pour découvrir les bords du Mékong.
Avec Yim on collecte de la matière en pleine nature (des feuilles, des graines des branches, des fleurs) pour les enfants de son village et des villages voisins. Sa ligne conductrice de chaque jour : rendre heureux avec ce qu'il est. Il s'arrête à chaque fruit pour me les faire goûter. La vie est belle a ses côtés, elle ponctuée d'intelligence de douceur et surtout de simplicité. La vie tellement surprenante quand on prend le temps de l'observer avec une personne aussi belle et bien ancrée. J'ai tellement à apprendre avec lui. Yim a choisi l'heure de notre sortie, il me fait aussi découvrir le "sunlight" le coucher de soleil au bord du Mékong. Ces couleurs orangées, étincelantes me paraissent si intenses en même temps si éphémères... Le bonheur est impalpable face à cette ligne de lumière si éblouissante. Cette sortie en duo avec notre tricycle électrique est à la fois instructif et contemplatif. De pouvoir partager ces moments de sérénité avec un homme qui sait être présent à lui même et la vie est initiatique. Je savoure sa jeunesse si créatrice et si sage. J'apprends à faire péter mes croyances : "c'est l'expérience et l'âge qui pose la sagesse"... Ça existe des hommes jeunes et responsable. Je campais sur d'anciennes positions car mes 2 dernières expériences amoureuses m'ont marquées au fer rouge. Rouge de colère j'ai pu l'être à leur côté, j'avais l'impression d'être une maman avec des gosses. Du haut de ces 26 ans Yim rêve de construire. Il voit grand et loin ce petit jeune. Il a envie de bâtir une maison et de partager sa vie avec une femme, il prend des initiatives tous les jours et fais des choix justes pour lui et les enfants. En quelques jours il m'ouvre déjà son coeur sur son histoire de vie, ses besoins et son envie d'avancer. Fausse illusion croire que les laotiens sont froids. Ce sont des êtres uniques avec une carte du monde similaire à la mienne : partage, amour et spontanéité. Les laotiens sont juste marqués par leur éducation mais leur coeur est aussi gros que le mien... Ils se cachent juste derrière une certaine pudeur et des sourires un peu effacés.
Huay Xai
Houei Saiy, Huay Xai ou Ban Houayxay, est une ville du Nord du Laos, capitale de la province de Bokeo. Elle se trouve en face de la ville thailandaise de Chiang Khing (dans la province de Chiang Rai). De part sa situation géographique, cette ville est fortement fréquentée par les voyageurs. C'est la ville de jonction entre 2 pays: Le Laos et la Thailande.
J'ai entendu parlé du Triangle d'Or mais je n'ai pas eu cette opportunité de découvrir ces magnifiques paysages. C'est un espace de production illicite d'opium qui s'étend de part et d'autres des frontières interétatiques de trois pays d'Asie du Sud Est continentale : la Birmanie, le Laos et la Thailande.
Le routard a noté sur la page 425 du guide version 2023/2024 : "Pas un charme fou". Quelle tristesse de voir ces fausses annotations dans un guide qui fait le tour du monde. Dans ce village et les alentours il y a toute une richesse à découvrir. Entre le fleuve, les locaux, le Parc National Nal Kan, puis la réserve Nam Tha, le Temple... Comment peut-on dénigrer une si jolie région? J'invite les voyageurs à créer leur programme avec leur coeur au lieu de lire un guide qui ne fait que d'indiquer des références touristiques qui n'ont pas suffisamment d'âme pour moi et me tétanise à l'idée de rencontrer des milliers d'être endoctrinés. Les rendez-vous d'amour, de paix, de silence se trouve souvent ailleurs... Il faut souvent sortir des chemins battus pour y trouver des lieux remplis d'amour. Pour moi ce n'est pas l'édifice qui me remplit mais l'âme du lieu et sa vibration.
Reading Elephant Laos
Mon premier déplacement avec le tricycle direction la première école de proximité avec la team.
Je reste limite sans voix et les yeux qui picotent. Il y a une 50e d'enfants qui viennent se coller à nous pour lire, jouer, se détendre. C'est un expérience qui m'a bouleversé à la première seconde quand l'enfant haut comme trois pommes avec ses petits musclés a poussé le portail de l'entrée. Enfin mon voyage reprend du sens...j'en avais marre de croiser des touristes qui vont souvent en contre sens. C'est la vie au coeur du peuple qui me fait vibrer, découvrir ce qui se cache sous ces masques de pudeur. C'est la vie d'être ouvert aux autres de coeur à coeur. De toute façon je ne sais pas vivre autrement alors autant que j'écoute ma belle vibration d'amour et de partage.
On dessine, on peint, on mange, on joue, toutes les activités sont ouvertes sur le repas du midi. Les enfants sont vivants&pétillants, je suis aspirée par cette vibration positive. Le temps s'est arrêté à leurs côtés. Ces enfants mis à rude épreuve dès leur plus jeune âge par leur éducation plus stricte que celle des enfants européens sont à visage découvert. J'ai envie de tous les prendre dans mes bras mais j'ai profond respect que j'ai pour eux, je freine d'un gros coup de patin mes pulsions de câlins. Le respect qu'on a pour l'autre c'est ne pas écouter ses propres besoins de manière égocentrique mais d'écouter les besoins de l'autre pour respecter son univers. Aimer son prochain, c'est respecter son environnement, sa culture, ses croyances, ses coutumes....
C'est ce que j'ai vécu avec ma mère. Elle a souvent plus écouté ses besoins que les miens et j'en ai beaucoup souffert. Aujourd'hui, à l'aube de mes 43 ans, je vois bien qu'elle ne sait pas faire autrement, j'apprends à vivre avec et j'ai un amour indescriptible pour la femme qu'elle est, et la mère qui m'a fait grandir avec ce si beau coeur recouvert de cicatrices. C'est ça d'être un enfant hypersensible lancé dans le grand bain qui se nomme " la vie". Je crois que je vais mettre une décennie à m'aimer et à me laisser aimer, je n'ai jamais trop su faire... Pendant ce temps là, je sème des graines d'amour dans le monde...
Le voyage m'apprend à aimer son prochain avec ses différences...
Aimer son prochain avec ses différences.
A Luang Prabang, j'avais été attirée par ce portugais avec ses dents toutes alignées. Il est revenu dans ma vie hier soir, je pensais qu'il m'avait déjà oublié. Et bien, non, fausse illusion. Dans mes dernières lignes d'écriture le concernant j'étais dur...Je jongle avec mon exigence et mon empathie à chaque relation je dois apprendre à mesurer ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas pour moi. Chaque être humain a le droit d'avoir sa petite place dans le monde mais je ne suis pas obligée d'aimer tout le monde
Donner sans retour
Je lâche tout, je me libère de mes propres jugements, je donne de l'amour sans retour. Dans la rue, je dis bonjour "sabaddi" en laotien à tous les commerçants et les enfants que je croisent avec un large sourire. Je donne je donne et je donne sans retour et ça me rend heureuse. Je fuis la colère et les portes fermées mais avec ma bienveillance j'éveille les sens. Je crois que je sèmerai toute ma vie des graines d'amour. Sois honnête Audrey avec toi, tu vois bien que tu ne sais pas faire autrement. Pourquoi aller à l'encontre de ce que l'on est ? Je continuerai à faire de l'ombre à ceux qui ne savent pas aller de l'avant, à prendre trop de place pour ceux qui n'arrivent pas à prendre la leur. La vérité c'est qu'ils ne pourront jamais me changer et j'en ai surtout pas envie. J'ai découvert le bonheur c'est de vivre au plus proche de ses tripes.
Je me trouve belle...
C'est vrai, je me trouve belle. Comme quoi, ce qui rend beau, c'est la vie après les blessures. Mon désir profond de rayonner sans craindre qu'elles ne soient apparentes. J'ai souvent comblé mes vides par du remplissage. J'ai décidé de m'accepter comme je suis avec toutes mes parts d'ombres au passage. Je me trouve belle avec ces failles qui viennent foutre la pagaille. Un jour je me sentirai tellement aimée que les morceaux de mon cœur qui ont été brouillés par le passé vont se coaliser.
La collecte
Avant de partager, j'apprends à collecter. Avec l'équipe, nous partons à l'aventure à 3 dans le tricycle aux places limitées. Les matières premières pour créer sont à disposition dans la nature. La vie nous dépose des pépites autant les utiliser pour développer les sens de ces enfants qui sont restreint à la maison sur leur ligne conductrice de créativité.
Mon inconnu
Bon tu n'es plus là, mais je pense à toi. Je t'imagine pétillant au bord de la mer en train de jouer avec quelques chiens errants ou contempler assis dans le sable un coucher de soleil avec mojito à la main. Tu es loin et tes appels me manquent.
Un samedi sous le signe de la joie
Je dois deviner que les écoles sont fermées et que l'équipe souhaite partir plutôt. Yim est déjà en route, je me suis sentie abandonnée... Diap, devant le shop, qui s'apprêtait à partir elle aussi, me propose de m'emmener en scooter sur le lieu de rendez-vous : un petit village perdu au fin fond du Laos. Assise sur la selle, je me craponne avec mes 2 mains sur la structure arriere du scooter. Je suis entrain bougonner dans ma tete. Un peu ballottée de droite et de gauche dans l'organisation je me tais j'apprends à observer dans le silence. Je suis les instructions et j'apprends à déconstruire mon envie à tout prix de donner mon avis. Je ne fais plus en fonction de ma manière de pensée. J'ai un profond respect pour le travail de Yim et du reste de l'équipe. Donc je suis en proposant quelques créativités en plus de ce qu'ils proposent. En partant, j'ai tout juste le temps de récupérer l'abc chantant que j'ai acheté à Vientiane pour les petits.
Arrivée sur place, j'aide à monter le petit stand avec les tapis, et le barnum pour accrocher les livres.
C'est tout un village qui vient à nous. Notre librairie roulante a du succès. Ici, les enfants arrivent les uns après les autres. Ils sont fagotés avec de vieux habits mal savonnés, ils ont dents de lait toutes rongées et les pieds et les mains sont remplis de crasse. J'ai le coeur un peu secoué de voir des enfants grandir dans l'amour et pauvreté... Je souhaiterais plutôt les voir dans l'amour et l'abondance materiel. Au Laos, la vie n'est pas toujours rose...
Après ma petite piqûre d'émotions fortes, je prends sur moi et je reprends le lead avec les petits. Je sors mon jeu ludique qui chante a tue tête en anglais pour les amuser. J'aime lier le jeu et l'apprentissage. Au cabinet de kinesio, je l'avais bien compris, c'est l'amour et l'humour qui embarquent les enfants dans un tourbillon de motivation. Je n'ai jamais eu d'enfant mais j'ai toujours su faire avec eux. Ma fibre maternelle doit raisonner en eux...
Pendant ces ateliers, nous n'avons plus de peinture. Si seulement quelques européens pouvaient nous envoyer un petit carton de peinture pour ravitailler l'association.... Du coup, on jongle avec nos différentes idées, comme en Afrique les laotiens apprennent à gérer la vie au soleil levant.
Pégase
Après une méditation au Temple je savoure avec douceur l'eureka qui est venu à moi. "Pégase" est arrivé dans mes pensées, j'ai pris note et j'ai fais des recherche. Qu'est l-ce que mon moi profond veut exprimer?
Cela fait quelques années que la méditation est outils précieux pour moi qui me permet de trouver mes clefs. Alors je l'utilise pour y voir plus clair sur mon chemin. Je me fait confiance et je fais surtout confiance à mon âme. El
Qui est Pégase ?
Pégase
Pégase est un cheval ailé divin, l'une des créatures fantastiques les plus célèbres de la mythologie grecque.
Pégase et la mythologie Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des symboles, (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982),"Dans les légendes grecques, Pégase, le cheval ailé, est très souvent en relation avec l'eau : il serait fils de Poséidon et de la Gorgone ; son nom est rapproché du mot source (pégé) ; il serait né aux sources de l'Océan ; Bellérophon l'aurait trouvé buvant à la source Pirène ; d'un coup de sabot sur une montagne, Pégase fit jaillir une source ; il est lié aux orages, portant le tonnerre et la foudre pour le compte du prudent Zeus. Une source ailée. La signification symbolique de Pégase doit tenir compte de ce rapport : fécondité-élévation, qui pourrait servir d'axe à l'interprétation du mythe. Nuage porteur d'eau féconde.Le cheval figure traditionnellement l'impétuosité des désirs. Quand l'homme fait corps avec le cheval, il n'est plus qu'un monstre mythique, le centaure : il s'est identifié avec les instincts animaux. Le cheval ailé, au contraire, figure l'imagination créatrice et son élévation réelle... les qualités spirituelles et sublimes (capables d'élever l'homme) au-dessus du danger de pervertissement. C'est, en effet, porté par Pégase, que Bellérophon triomphe de la Chimère. Pégase apparaît ainsi comme le symbole de l'imagination sublimée... l'imagination objectivée, qui élève l'homme dans les régions sublimes.On retrouve ainsi dans cette interprétation les deux sens de la source et des ailes : la créativité spirituelle.Il est normalement devenu le symbole de l'inspiration poétique. Mon Pégase, dit Henri Heine, n'obéit qu'à son caprice, soit qu'il galope, ou qu'il trotte, ou qu'il vole dans le royaume des fables. Ce n'est pas une vertueuse et utile haridelle de l'écurie bourgeoise, encore moins un cheval de bataille qui sache battre la poussière et hennir pathétiquement dans le combat des partis. Non ! Les pieds de mon coursier ailé sont ferrés d'or, ses rênes sont des colliers de perles et je les laisse joyeusement flotterSon apparition, qu'elle signification ?Je tombe sur ce texte qui met tout de suite du sens dans ma vie :"Lorsque Pégase apparaît, cela veut dire que vous désirez vous élever au-dessus de votre façon de vivre ordinaire sur le plan physique pour rechercher la connaissance sur le plan spirituel et arriver à vivre la croissance de votre âme. On croyait que, partout où Pégase posait son sabot sur la terre, une source d'inspiration jaillissait. Pégase signifie que vous avez la capacité innée de transformer la négativité en positivité à travers votre connexion au spirituel. Pégase est un être magnifique et pur, plein de grâce et de bonté. Cela signifie que vous avez en vous ces mêmes qualités, qui attirent les autres à vous. Ils ressentent que vous êtes descendu sur terre dans la transparence et le désir d'écouter et d'aider les autres dans leurs problèmes. Votre stabilité émotionnelle vous aide à leur donner une guidance sans détour qui inspire et élève leur propre nature spirituelle. Pégase vous met en garde contre le fait de manipuler à dessein les situations ou les personnes pour suivre votre propre chemin, en blâmant les autres pour vos propres agissements, ou en jouant sur leurs émotions. Ces façons de faire sont négatives, et Pégase vous encourage à vous réapproprier vos fautes pour transformer le négatif en positif, et à être fort dans votre service".Pégase est porteur d'éclairs, créateur de sources, mais aussi il est le symbole de l'inspiration poétique et transformation. Tout ce que je sens qui naît en moi. Ce cheval ailé c'est moi, je me sens libre et inspirante comme lui.l'élévation des désirs essentiels de spiritualité
La petite laotienne
Je déambule sur la route qui mène à l'embarcadère, je viens de quitter ma mission pour prendre l'air. Une petite fille laotienne debout dans un pick-up stationné au bord de la route m'interpelle avec une agitation spontanée. Je ralentis mon pas pour me stopper précisément devant elle. Elle me check dans la main avec un large sourire. Cela fait une semaine que je vais à la rencontre des enfants. (à l'école ou au sein du village) ou que les enfants viennent à moi (au shop). Apparemment, elle a reconnu ma bouille. Je ne me souviens pas d'elle, les petites laotiennes ont toutes le même faciès. Je lui ouvre mes bras pour recevoir un câlin et instinctivement elle se blottit dans miens. A cet âge là, les enfants sont naturels, aimants, sans filtre. Ce moment de tendresse est spontané et honorifique. Je suis émue je lui transmets un dernier sourire pour reprendre une marche plus lente, je sens mon pas plus posé désormais. Ce brin d'amour s'est faufilé dans mon cœur.
Fata
Ce matin je chevauche ma bicyclette prêtée par mon hôte pour rejoindre mon lieu préféré pour mon petit déjeuner avant de me diriger sur le petit marché de Huay Xai. Je pédale tranquillement et d'un seul coup mon vélo dévie sa trajectoire en observant ce regard insistant dans la rue. J'ai l'impression de voir mon petit portugais rencontré à Luang Prabang. Ce n'est pas lui mais bien son sosie avec des joues un peu plus rondes,... Pendant quelques secondes j'ai bien cru que c'était lui, le bel homme aux dents alignées...Il vient du nord de la France, il s'appelle Fata et voyage en solo aussi comme moi. Son prénom atypique demande à réfléchir. Je suis curieuse je lui demande la signification de son prénom dans les quelques minutes qui suivent notre rencontre. Fata signifie : "le conquérant, le victorieux" et au sens littéraire : "celui qui ouvre la voie". Sa spontanéité est bouleversante, je dirai perturbante. C'est la première fois que je sens que le naturel d'une personne m'envahit. Cela fait à peine une demi heure que je suis avec lui entre de partager des épisodes de mon aventure qu'il me propose déjà de vivre aupres de lui. "Pole pole" doucement doucement comme disait les zanzibaris. Je sens que je peux lui faire confiance pendant mon voyage. C'est homme naturel, audacieux et très sympathique. Il enregistre mes coordonnées sur le champ de peur de m'oublier...Nous nous quittons sur un énorme hug au bord de la route, il quitte Huay Xai pour redescendre dans les terres laotiennes.
Après la solitude, la sollicitude
Mon moral est en berne cet après-midi, j'essaye d'échapper à cette solitude qui me m'attraque l'esprit et qui de temps en temps remonte à la surface. J'ai envie de tendresse et de dialoguer en profondeur avec mes tripes. Cette douceur j'ai envie de la partager en toute intimité...mais je suis seule. J'essaie d'éviter la dérive émotionnelle, je me prends en main et je décide de me faire jolie. Je mets ma petite robe rouge, du parfum, je me maquille et je lâche mes cheveux pour qu'ils puissent reboucler naturellement par les petits vents rafraîchissants. Je vais sortir même si la rue est bondée d'inconnus, je prends mes ballerines et je vais conquérir quelques regards et sourires. Je ne me laisse pas abattre je sais que ces moments de vide sont impermanents mais bien omniprésents par moment. Je m'assois seule avec un livre à la main, à une table dans un restaurant. J'attends ma soupe végétarienne (mon envie du moment) pour alléger ce bide gonflé par mon pancake bananes du matin. Je lève les yeux pour récupérer quelques souffle d'air et observer un peu le monde qui m'entoure. Et là, je tombe nez à nez avec cet inconnu jeune et très charmant que j'ai croisé ce matin au petit déjeuner. Sans table, sans hésiter, je lui propose la chaise en face de moi. Il ne parle pas français c'est un polonais. A ma grande surprise il s'exprime très bien anglais. C'est un véritable bonheur de l'écouter. Je bois ces paroles tout au long du repas puis il me propose une petite cigarette... Nous sommes tous les 2 sur le bord du trottoir entre de papoter en anglais. Je me sens bête car je n'ai pas assez de mot pour partager ce que je suis dans toute mon entièreté. Je l'embarque avec moi, à pied de nuit tout au bout du village pour lui faire découvrir mon dessert préféré. On passe un moment simple et naturel... Dans nos échanges il me confie qu'il apprécie les massages thaïlandais et très naturellement je lui propose un massage de la tête celui que je propose a mes clients en France pour le détendre. Je n'ai aucune attente et son approche est tellement distinguée que je me sens libre a ses côtés. Je me faufile dans sa chambre, je m'installe confortablement devant sa tête pour lui transmettre un regain d'énergie. Après ce massage dans lequel je dépose dans son coeur de l'amour et de la protection pour son voyage je sens qu'il a besoin de me remercier. Tous les 2 debouts l'un contre l'autre il m'enlace tendrement et il me fait le hug, le câlin, le plus puissant de mon voyage. Après ce moment de douceur et d'intimité tant espéré je rentre à mon hôtel le coeur tout léger. J'ai très envie de recroiser ce beau polonais en voyage...
L' Écriture
Je couche des lignes les unes derrière les autres pour soulager mon coeur et pour répandre de l'amour un peu partout. Grâce à ce projet d'écriture je me sens vivante. Je décris avec profondeur mes ressentis ma vision de la vie. Je ne détiens pas la vérité, je vis juste avec ma sincérité. Dès que le temps me le permets je dépose dans ce carnet de voyage les pépites de ma journée. Depuis que je suis alignée une mascarade de bonheur se dépose sur mon chemin.
Valse fauve
Après quelques jours de lectures, je viens tout juste de terminer ce merveilleux ouvrage de 269 pages de Pénélope Rose. Cette romancière écrit divinement bien. Je suis hypnotisée par l'histoire de cette femme nommée Rose qui pendant toute la guerre va s'accrocher à son accordéoniste pour survivre. Grâce à cet ouvrage je découvre les sombres parties de notre histoire qu'il ne faut absolument pas foutre derrière les fagots. Il est important de faire face à toutes les situations de notre existence : la mort est tout aussi importante que la vie. Par procuration, Rose m'a transmis ses peurs, ses doutes, ses illusions, sa solitude ses joies... La guerre est l'antagonisme de la liberté !
Pendant mon voyage, Rose me rappelle les points essentiels de la vie : la confiance, l'instinct, l'espoir, le courage, l'optimisme et la résilience.
J'ai de la chance! Je suis libre dans cette vie qui est mienne.
J'ai arraché ce livre d'une des étagère du shop "Reading Elephant Laos" c'est grâce à cette association que j'ai pu découvrir cette merveilleuse histoire, celle de Rose. Merci la vie🙏
Prolongation de mon visa
Yim, l'animateur préféré du Book shop me dépose au poste de police pour réaliser ma prolongation de visa. J'ai décidé de vivre un mois de plus au Laos. J'ai envie de découvrir ce merveilleux pays un peu plus en profondeur. Au poste de police personne ne parle en anglais je jongle avec mon application entre le français et le laotien pour communiquer Je passe par 2 officiers diférents avant de poser la première question au service de l'immigration. L'officier me demande mon passeport, de payer immédiatement et de revenir demain. Je refuse de payer sur le champ. Je ne paierai pas sans avoir en main mon passeport et ma prolongation de visa. Une réaction spontanée et une question essentielle à la clef : "Pourquoi gardez-vous mon passeport ?". L'officier me répond vous allez le récupérer demain. Sa réponse ne colle pas à mes peurs. C'est mon meilleur ami que je suis entrain de l'abandonner. Vous venez de me kidnapper, je ne suis pas rassurée. Cet officier qui ne voyage très certainement pas ne voit pas en moi mon insécurité. Elle me demande de revenir demain entre 9h00 et 10h00. A ma sortie, Yim découvre sur mon visage mon interrogation. Je refais donc le point avec lui et il decide de vérifier l'exactitude des informations avec les officiers en laotien. Je suis un peu plus rassurée d'être à ses côtés mais c'est la première fois que je laisse mon passeport dans un pays étranger. Je suis légèrement angoissée mais sais que je peux faire confiance aux laotiens. Il y a quelques chose en moi qui me raccroche à ce morceau de papier : ma liberté !
Il est 9h45, je viens de récupérer mon passeport et ma prolongation accompagnée d'un ancien officier de police qui travaillait dans ces bureaux, c'est mon ami Keo. Je me sens soulager, d'être auprès de lui pour réaliser cette démarche.
J'avais raison de faire confiance en la vie.
Petit à petit l'oiseau fait non lit
Cela plus de 2 semaine que je vis dans ce village laotien, je m'y sens comme à la maison. Les enfants septiques des premières heures passées à mes côtés ce sont rapprochés dans l'authenticité. Je joue avec eux, je partage de l'amour des sourires des photos des vidéos des cadeaux (peinture feuilles de bananes, gâteaux). Je donne tout ce que je suis pour que nous y trouvions tous notre compte. Moi mon plein d'amour et eux une présence rassurante et plein d'humour d'une femme baroudeuse en quête de sens.
La nourriture
Mon âme a besoin d'être nourris par de l'amour, des prières et des petits riens qui font tout. Et puis, il y a ce corps, un peu capricieux, un peu gourmand qui réclame un peu trop à mon goût. J'ai pris du poids et des petites joues, je me sens engoncée dans ces vêtements achetés sur le marché. J'ai envie de freiner les petits excès de mes curiosités gustatives.
Je ne dissocie pas mon âme de mon corps, je sens par moment que j'ai besoin de me remplir un peu plus, le voyage me créé des manques que j'apprends à endosser. J'ai envie de serrer mon frère dans les bras, je ne peux pas, j'ai envie d'être au côté de Laure, je ne peux pas, j'ai envie de faire un tour de France pour passer du temps avec tout ceux et celles que je n'ai pas vu depuis des années, je ne peux pas. Je suis loin des êtres qui me sont chers... J'apprends à vivre différemment...
Mon inconnu
Il ne m'a pas oublié, il s'est juste déconnecté de son téléphone. Il a bien raison. Il profite de son voyage et il embrasse la vie. Il fait de jolies rencontres sur sa route et je suis heureuse qu'il me partage son bonheur. Nous venons d'échanger, son visage est rempli de joie et son âme a soif de découvertes, un peu comme la mienne.
L'école de Keo
Keo le responsable au Laos de "Reading Elephant Laos" a créé avec des partenaires une école privée pour la petite section. 130 enfants viennent partager son quotidien. Il peut donc consacrer du temps à sa famille et ses élèves .
La petite section est une étape importante dans la vie d'un enfant et je suis réjouie à l'idée que ces gosses soient nourris intellectuellement. Ce n'est pas tout, ces enfants apprennent le savoir être, le savoir faire, la créativité et l'autonomie.
Je suis une privilégiée, Keo me récupère au shop ce matin pour partager ce qu'il a construit...Nous allons donc à l'école.
Les enfants pétillants m'accueille avec des larges sourires. Ma différence physique attise les curiosité, certain me teste en touchant mes mains ou mes bras avec de grands yeux écarquillés. Je passe le nez par les fenêtres de chacune des classes, accompagnée de Keo, je pleure de joie de voir tous ces enfants réunis. Je sens que mes larmes coulent sur mes joues et je les laissent me parcourir. Je n'ai plus rien a cacher...c'est mon coeur qui s'exprime... Je passe ma journée à découvrir l'environnement de ces enfants. Mon atelier mandala est proposé aux enfants et aux professeurs. Je suis extrêmement touchée. Je suis un peu gênée car je n'ai pas pris assez de feuille de bananes pour tous les éleves. Je m'adapte au nombre d'enfants et de professeurs, l'organisation est gérée au pied levé. Rien n'est grave, notre présence a déjà toute son importance. Les enfants ne cherchent pas la performance et l'exigence mais la pleine présence et ça je l'avais bien compris avec mon expérience de plus de 10 ans en kinesiologue. Je partage avec ces enfants leur repas, leur sieste et l'atelier préparé avec mon coeur. C'est un honneur d'être auprès de Keo.
Toute la journée, un enfant atypique un peu comme moi n'a jamais voulu dormir, il ne dort jamais c'est le seul de l'école qui ne suit pas les consignes , c'est un doux reveur qui vie dans son monde. Je me sens proche de lui, d'ailleurs c'était mon ombre toute la journée, partout où j'allais il me suivait ..quel petit amour.
La présence des enfants me comble de bonheur surtout les laotiens au grand coeur.
Le jeûne
Hier soir, j'ai décidé de jeûner pour nettoyer mes tuyaux engorgés de ces excès.
Au réveil, mon envie a changé. Je ne vais pas m'empêcher de manger, quelle absurdité entre les ateliers que je dois créés et la chaleur de l'été qui reposent sur mes petites épaules, je ne vais pas me rajouter de contraintes qui viendrait me mettre en difficulté. Je vais manger des fruits, boire du thé et surtout beaucoup d'eau. Mon urine est bien trop jaune en ce moment. L'hydratation était le nerf de la guerre au cabinet. Je me rendais pas compte à quel point l'Homme s'auto-sabotait et j'en fais partie. Je ne bois pas suffisamment d'eau en une journée, c'est très mauvais pour ma santé. Je suis un peu comme un chameau et j'en ai surtout pas envie. C'est comme si je jouais avec ma vie ... Les 36 degrés devraient me réveiller. Rien n'y fait je suis un peu bornée...
Le baroudeur en scooter
Le polonais ne m'a pas oublié. C'est lui le baroudeur en scooter... Je reçois des petits messages très courts mais reguliers depuis notre rencontre. Je pensais que c'était impermanent les bons moments. Omnibulée par mon inconnu du mois de janvier, je suis entrain de m'oublier...Je vais mettre les watts sur l'instant présent, c'est lui qui est sacré. Je ne sais pas où la vie va me guider alors j'ai décidé d'être heureuse à chaque minute, à chaque seconde de mon vivant. Je meurs d'envie de le retrouver au Laos là où il baroude. Peut être que la vie m'a permis juste de savourer une seule et unique soirée ou peut être j'aurai l'occasion de le recroiser au Laos ou dans une autre vie, et/ou dans un autre pays.
L'amitié
"Accrochez-vous aux seules personnes qui parviennent à rendre vos jours meilleurs.Celles qui vous arrachent un sourire dès qu’une larme coule. Ces personnes qui arrivent toujours à vous prouver que pour elles vous êtes indispensable.Accrochez-vous à celles-là : à ces seules personnes qui ne vous disent pas mille fois à quel point elles tiennent à vous, mais qui le prouvent à chaque fois que vous en avez besoin parce qu’elles vous aiment"[A fleur des mots]
Pendant ce voyage, ma liste d'amis français se restreint seuls les amis de coeur restent à mes côtés. Pendant mon voyage, j'essuie ma tristesse des deuils que je dois laisser partir et je remercie la vie de m'apporter des nouvelles âmes plus proche de mon éveil actuel. Pendant mon riad trip je dois apprendre à laisser partir pour retrouver des personnes plus proches de ma vibration. Je continue pendant ce voyage à ne pas me perdre dans la relation. Je ne prends pas personnellement le fait qu'ils ont envie de me quitter. C'est leur choix. Amie fidèle je me suis toujours battue pour l'amour et les échanges mais c'est terminé je ne me battus avec ceux qui tournent des pages sans communiquer et je ne vais pas débattre et me justifier pendant dix ans. C'est fini le sacrifice pour des âmes qui n'ont pas envie de se battre pour moi.
Ces petits riens qui font tout
Douches de chat
Cela fait des mois que je prends des douches de chat à l'eau froide, des fois souillées, colorées et sans pression... Ce petit rien qui me fait tellement du bien : une douche chaude avec de la pression, quel bonheur!
Ce chien
Sur le bord du Mékong j ai rencontré un nouveau compagnon de voyage : un joli labrador. Ce chien me colle aux baskets pendant ma première course à pied. Je sens qu'il a du mal à me quitter après quelques caresses. Les animaux sont comme les enfants : un geste d'amour, de la bienveillance et de l'attention et le tour joué....Dans Huay Xai je le croise très souvent, il a le droit à sa petite caresse indépendant il trace sa route...
Ma petite coco
J'ai découvert son jus et sa pulpe à Madagascar et depuis je suis devenue accroc. C'est saint, c'est doux, c'est naturel. C'est la terre qui me nourrit de son fruit. Un couple de personnes âgées vendent dans une des rues parallèle à la rue principale du village de magnifiques noix de coco. Elle sont énormes et si délicieuses que j'ai pris le plus à plusieurs reprises de m'installer chez eux et de savourer cette petite douceur. Pendant ce temps je partage une peu de leur vie auprès d'eux. La petite fille qui prend son repas du midi avec moi. Et cette chienne qui vient nourrir ces petits. Je suis admiration face à cette vie si simple et si belle. Je prends le temps de découvrir ces laotiens qui ont tellement à m'apprendre sur la notion de l'instant présent.
Le tambour géant
Je suis entrain de monter tranquillement les centaines de marches pour arriver au Temple. Un son puissant de tambour attise ma curiosité.
Le son de cet instrument de musique utilisés par des moines laotiens est impressionnant. Les enfants sont haut comme trois pommes et font raisonner dans Huay Xai un son puissant avec leurs petits bras musclés.
Les couchers de soleil
Tous les soirs, je m'octroie ce temps pour contempler ce spectacle naturel : le sunset, le coucher de soleil qui embrasse le Mékong. De la terrasse de mon hôtel, du Fort, du Temple du bord du Mékong je ne rate pas une miette depuis mon arrivée à Huay Xai. Un moment de douceur coloré face à cette rivière asséchée. Mon esprit du moment est aussi calme et en paix que le Mekong. Ce petit rien qui fait tout.
Un petit bonbon
Solaire et partageuse, ce matin là, je me dirige vers un shop juste à côté de mon hôtel et j'achète une bouteille d'eau pour la journée. Je me rends à la caisse et je décide d'offrir le rendu de ma monnaie à cette vendeuse. Elle me remercie avec un sourire radieux et en liant ses 2 mains avec un geste de la tête et m'offre ce petit bonbon pour me remercier de mon geste. Au Laos, le moindre petit geste d'amour est 10 mille fois remercier, je les trouve bien plus humain que les européens.
Le Tak Bat
Ce matin en me levant de bonne heure je passe furtivement devant une cérémonie qui a lieu dans un "shop" dans la rue principale de Huay Xai. Cette cérémonie se nomme : le Tak Bat. Cérémonie de la quête matinale des moines recevant les offrandes des fidèles, le Tak Bat se déroule aux aurores vers 6h00 du matin.Le don a une réelle signification dans la religion bouddhiste ainsi que l’humilité partagée des fidèles agenouillés et des moines, colonne par un, mendiants leur pitance à base de riz gluant. S’il est souvent attaché dans les esprits de Huay Xai, le Tak Bat s’exécute avec un caractère réellement authentique pour chacun des temples du pays.
Ce rituel est sacré pour les laotiens, je suis restée devant quelques secondes, ma curiosité me tentait de rester mais mon respect m'a dirigé vers une autre démarche : reprendre tranquillement le chemin que j'empruntais.
Le geste de Yim
Je passe au shop avec la paire de chaussures qui se décolle. Chaque problème à une solution pour Yim c'est comme les Africains, on se débrouille avec ce que l'on a. On bricole jusqu'à trouver une solution. Ces peuples sont bien plus intelligents que ces occidentaux bourrés de fric. Une seconde de vie pour mes chaussures grâce à Yim. Gratitude !
Les câlins
J'ouvre mes bras à tous les enfants qui auront décidé de se blottir dans les miens. Je suis agréablement surprise, dans les petits villages, j'ai même les grand enfants qui cherchent ma tendresse et à me remercier pour les bienfaits que je leur apportent. Ici, les enfants ont un profond respects pour les actions bienveillantes que tu déposes à leurs égards pas comme en Europe ou tout est un dû.
L'ennui
«Tout, autour de nous, change sans cesse. Chaque jour, le soleil illumine un monde nouveau.Ce que nous appelons routine est rempli d'occasions nouvelles, mais nous ne savons pas voir que chaque jour est différent du précédent. Aujourd'hui, quelque part, un trésor vous attend. Ce peut être un petit sourire, ce peut être une grande conquête, peu importe.La vie est faite de petits et de grands miracles. Rien n'est ennuyeux, car tout change constamment. L'ennui n'est pas dans le monde, mais dans la manière dont nous voyons le monde.» - Paulo Coelho
Quand j'étais plus jeune l'ennui me terrifiait, d'ailleurs j'ai toujours fait en sorte de combler ma vie d'activités ou de rencontres pour ne pas sentir ce vide et me surtout me sentir vivante. Ma sagesse en grande partie responsable de ce nouvel oeil sur la vie me permet désormais d'apprécier ces moments de douceur de vide qui me remplissent.
Chaque moment passé avec moi même sans rien faire est du pain béni, j'en ai conscience réellement à 43 ans. Je ne suis plus dans ce flux d'actions bien dans cette réalité : le moment présent.
Expérience Reading Elephant Laos
Le véhicule de l'association est désormais réparé et plein a craqué de livres, de jeux, de différentes activités et quelques affaires personnelles, des couettes, des tentes et la nourriture. Je pars à l'aventure pendant 3 jours et 2 nuits avec mes acolytes laotiens de l'association en pleine expédition au coeur des villages reculés.
L'objectif transmettre le goût pour la lecture, le dessin et l'amusement à tous ces enfants qui ont a peine de quoi se vêtir. Ces enfants n'ont rien qui les lient au consumérisme mais simplement à la nature propre de l'humain : la simplicité, la profondeur de leurs tripes et leur humilité. Les journées sont pleines d'amour et d'humour. Le programme est divisé en 2 : le matin pour l'apprentissage des enfants des villages et l'après-midi pour le remplissage d'énergie de l'équipe. Il fait plein cagnard ici, nous atteignons les 37 degrés à l'ombre l'après-midi. Je ressens en moi une mollesse qui se maintient depuis quelques semaines...C'est normal c'est la chaleur qui me rend un peu loukoum. Au Laos c'est l'été.
J'observe Yim animé les classes comme un professeur diplômé. Cela fait des années que les diplômes n'ont plus grand intérêts pour moi. Ma vérité : " la qualité de l'homme ne se juge pas sur des morceaux papiers mais sur des expériences de vie vécues". Yim est un grand homme sa source d'énergie est l'amour qu'il distribue comme des graines aux autres quotidiennement. Brimé par le manque de fric et de matériel dans son enfance, Yim s'est construit par sa grande force : l'envie de réussir sa vie et de rendre possible ce qui était impossible pour les enfants des petits villages. Il a 26 ans et il est bien plus riches que ces européens pourris gâtés et gavés de matériel et de monnaie. En France personne n'a connu dans son entourage un enfant qui a passé ses premières années à marcher pieds nus avec les fesses à l'air. Yim lui l'a vécu et m'a expliqué son enfance. Ce sont les galères qui construisent les êtres que nous sommes. C'est un homme responsable, fiable, sincère, créatif et aussi un humaniste, protecteur, intelligent, drôle. Je trouve en lui toutes les qualités que je pourraient découvrir en 10 européens réunis. C'est une ame pure et douce pleine de bienveillance. Je suis vraiment heureuse de vivre à ses côtés depuis plusieurs semaines désormais. Je déguste sa pleine présence avec les enfants, ses explosions de sourire, sa gestuelle dynamique pour motiver interactions signent d'un futur papa.
Pendant ces 3 jours, je suis, je donne de l'amour, j'essaie de comprendre la gestuelle et les quelques mots en anglais que j'arrive à capter pour aider l' équipe. Par mimétisme je reproduis les gestes du quotidien, je prends des initiatives pour les aider et j'apprends surtout à les observer. Je reste 3 jours muette comme une carpe et je les écoute échanger en laotien. Ma curiosité me pousse à tout comprendre. Je lâche l'affaire c'est impossible avec cette langue extrêmement riche par ses lettres originales et par le son qu'il en ressort . J'apprends à ne rien faire et à observer, attendre, écouter... Une nouvelle expérience se présente à moi..
Pendant ce temps là...
Hier, j'ai observé cette belle leçon d'humanité avec ces 2 enfants. A l'époque il existait un chemin, les villageois pouvaient traverser d'eux même grâce à cette route de pierres depuis qu'elle n'existe plus... les jeunes laissent leurs scooters et traversent la rivière. Il y a ce petit garçon qui a confiance en lui dégourdi qui va de l'avant qui n'a pas peur puis il y a celui qui avance à son rythme et qui passe les obstacles avec de l'appui mais qui passe les obstacles tout de même. Le premier petit bonhomme qui fait demi tour pour aider son ami, son frère...Nous avons beaucoup à apprendre de ces enfants du Laos : responsables, authentiques, dégourdis et surtout empathiques.
Ma révélation
Chipie mon chat décédée à l'aube de ces 18 ans ans, tombe d'un lit superposé et meurt sous mes yeux dans l'un de mes cauchemars. Je me réveille toute secouée de la voir morte. Mon esprit ne divague pas c'est un signe. "Chipie m'envoie un message" me dit : Ghislaine mon ancienne thérapeute devenue au fil des mois, une amie de coeur très importante dans ma vie. Je vérifie donc la date de son décès, c'est bien le 2 mars mais il y a 2 ans. Je suis sidérée par les cadeaux de la vie. Chipie est là auprès de moi et me montre sa pleine présence à mes côtés pour me soutenir dans mon périple jonché de cadeaux et de vérités prisent de plein fouet.
Je suis piqué dans mon intégrité
Je suis au Temple quand un français de 75 ans vient me parler. Notre chemin est similaire, tour du monde en solo avec un itinéraire au Laos semblable au mien. Je me sens entourée, écoutée et nos discussions sont très intéressantes. Nous continuons nos échanges profonds autour d'un café et d'un thé devant son hôtel. Son départ est imminent, dans le nord du Laos. Cet homme est très intéressant et son expérience me pousse à en savoir davantage sur lui. Enthousiasme, pétillante, mon coeur est heureux et je m'emballe sans m'en rendre compte. Christian me stoppe sans mon élan de joie pour me dire "Audrey tu parles trop vite pour moi je n'arrive pas à te suivre, peux tu ralentir". Piqué dans mes entrailles je lui réponds. : "bah non je n'ai pas envie de changer pour quelqu'un d'autre aujourd'hui" m. Christian me répond très posé : "Si tu veux que je te comprenne et qu'on échange, il serait judicieux que tu modifies ça chez toi". Mon corps se positionne en mode protection : "Pourquoi je changerai? je lui rétorque. "Je ne te demande de changer mais de t'adapter", me répond Christian. Je lui répond avec fermeté : "je n'ai pas envie de m'adapter à tout le monde et en permanence". Tu manques cruellement d'empathie dans ta vie me répond t-il. Et là, l'émotion liée a l'injustice me fait réagir au quart de tour. MOI, en manque d'empathie. J'ai passé ma vie à intéragir pour que l'autre soit toujours ma priorité. Je me sens piqué dans toute mon intégrité. Mais c'est mal connaître, de penser ça de moi. Je déteste l'injustice, le jugement et je crois que je ne supporte plus les maladresses émotionnelles qui me dévissent le coeur. Dans mon ancienne relation j'ai bien compris que je ne changerai pas l'autre mais j'aimerai bien qu'on m'accepte aussi comme je suis aussi.
Au Temple, après une longue méditation dans laquelle j'ai déversé ma tristesse et repris de l'énergie positive, je prie pour calmer mes émotions et ce tiraillement intérieur. J'en retire de profondes clefs pour moi :
Se positionner peut aller à l'encontre de l'autre, je ne dois pas m'excuser d'exister. J'arrête de me culpabiliser d'être ce que je suis...
Et la phrase, la plus profonde est celle-ci : "Accepte l'autre dans sa différence et acceptes moi comme je suis".
Nous sommes beaux tels que nous sommes et il serait grand temps que nous nous en rendions compte. Donc restons nous même et acceptons nous l’un et l’autre dans la mesure de nos limites respectives. Ne nous soumettons pas à l’autre et nous nous empêchons pas d’être nous même.
La bienveillance
C’est un atout majeur que d’avoir du cœur, un esprit bienveillant et chaleureux. Non seulement on en éprouve de la joie, mais on la fait partager à ses proches. Les relations entre individus, nations ou continents se dégradent faute de bonne volonté et de bienveillance, pourtant tellement précieuses et nécessaires à la qualité de la vie en société. Aussi cela vaut la peine de s’efforcer de les développer.
SSL Dalaï Lama
Extrait de « Samsâra », paru en 1996.
La bienveillance a toujours été au coeur de ma vie et bien évidemment elle m'accompagne tout au long de mon voyage. J'essaie de respecter chaque tribu, chaque enfant, chaque être que je rencontre avec l'état émotionnel du moment. Je fais ce que je peux avec ce que je suis, en fonction de mon état de fatigue, du type de transport que j'ai utilisé, les situations de vie vécues et l'émotion du moment dans laquelle je suis. Mon niveau de bienveillance fluctue. Je suis un être humain avec des variations d'humeur et d'état d'esprit , je prends le temps durant ce voyage pour m'observer et me faire grandir. En solo, j'essaie de me préserver et de freiner le rythme quand il est nécessaire pour maintenir une énergie stable/équilibrée que je peux partager avec bienveillance. Avec mon empathie qui me colle à la peau ma bienveillance est mon alliée mais des fois elle peut être aussi mon pire ennemi quand mon corps est exténué.
Le temps
Il s'arrête je n'ai plus envie de vivre avec des chronos des montres modernes. La mienne je la garde tout de même car elle écoute et suit les rythmes de mon cœur. Je ne peux pas oublier que mon ventricule droit dysfonctionne alors j'en prends soin je ralentis. Je compte sur l'équipe hospitalière de Lyon pour surveiller à distance mon cœur qui montrerait le moindre signe de faiblesse. Le temps je n'ai plus du tout notion d'heure de jour et de mois. J'écoute mon ventre et je devine les horaires en écoutant mon corps et je regarde la date sur mon téléphone pour ne pas oublier mes vols qui me permettent de changer de pays.
Soirée avec Yim
Sans savoir où Yim m'emmène, je le suis... je me laisse porter par sa belle énergie. Peu importe ce que je fais avec lui je me sens bien et protégé à ses côtés. Je finis par me baigner dans le Mékong avec le coucher de soleil comme une révérence de fin de journée. Le temps s'est arrêté, je l'immortalise avec ce magnifique sunset qui vient dessiner mes formes...
La journée ne s'arrête pas là, Yim s'arrête en tuk tuk sur un marché il choisi minutieusement de très bons produits pour cuisiner un repas chez son frère. Je suis son apprenti cuisinier ce soir là, je prépare le barbecue avec un peu de charbon et je le lance avec quelques déchets que je trouve le long de la maison. J'observe mon acolytes passionné par ce qu'il fait et je prends les devants pour l'épauler... C'est une soirée riche pour moi d'échanges, j'ai l'impression d'être auprès d'un frère qui me montre le chemin. Mon côté leader s'est évaporé, je suis devenue une suiveuse depuis mon arrivée à Huay Xai.
Sans équivoque le repas est délicieux Yim s'est adapté à mon estomac et il m'a préparé un second repas non épicé. Je suis extrêmement touchée par sa capacité à faire plaisir à l'autre et cette empathie qui est inné chez lui. Le repas est dégusté avec des bières bien fraîches. La joie et l'ouverture du coeur son au rendez vous, je me sens comme à la maison même si la barrière de la langue est toujours est un peu difficile pour moi. Nous quittons la maison de son frère pour trouver une autre famille et c'est la même je me sens privilégiée, on me chouchoute on m'offre de l'alcool, de la pastèque et je suis accueillie comme une princesse avec pour option des sourires toute la soirée. Les enfants restent auprès de nous pour partager notre bonne énergie du moment. Le temps c'est arrêté je suis heureuse ici et maintenant aux côtés des laotiens.
L'amitié
"Accrochez-vous aux seules personnes qui parviennent à rendre vos jours meilleurs. Celles qui vous arrachent un sourire dès qu’une larme coule. Ces personnes qui arrivent toujours à vous prouver que pour elles vous êtes indispensable. Accrochez-vous à celles-là : à ces seules personnes qui ne vous disent pas mille fois à quel point elles tiennent à vous, mais qui le prouvent à chaque fois que vous en avez besoin parce qu’elles vous aiment"[A fleur des mots].
Les graines sont semées et je continue à en semer. Ce que j'offre par ici, pousse ailleurs et j'en perçois la récolte avec un coeur heureux et apaisé. Je déguste la vie depuis des mois avec philosophie dans de nombreux pays
Je suis le départ
Je ne peux pas y rester indéfiniment à Huay Xai auprès de ces enfants et de cette super équipe. Je le sais mais le coeur partage un tout autre ressenti. Je suis diviser entre rester pour continuer à déposer des graines d'amour ou continuer mon chemin pour en déposer ailleurs... Je sens la nostalgie et la tristesse monter comme si elles allaient déborder. Pour me rassurer que la séparation n'est pas dans la minute qui suit, j'invite Yim à partager un dernier repas auprès de moi. Je sens que je n'ai pas envie de le quitter, nos valeurs nous aimantent.
Nous passons par notre ami "Google translateteur" pour partager nos profondeurs. Après ces échanges remplis de sens, je lui offre un second présent. Je lui demande d'ouvrir sa main et de fermer les yeux pour le recevoir...Il ferme ses yeux et me tend sa main, je lui dépose donc quelques billets pour honorer tout ce qu'il fait. Il fini par accepter mon présent après quelques minutes d'hésitation. Il m'a répondu : "je te te remercie pour cet argent mais je n'irai pas me faire masser avec ces billets comme tu le souhaitais je vais le redistribuer aux enfants de mon village. Tu sais Audrey quand j'étais petit je n'ai pas eu de chaussures avant 4 ans je me suis souvent baladé déculottée et j'en ai beaucoup souffert, j'avais honte. Aujourd'hui tout ce que j'ai je le redistribue pour rendre le maximum d'enfant heureux. Ces enfants des villages ils peuvent s'en sortir dans leur vie comme j'ai pu faire". Je le regarde partager son histoire avec beaucoup d'émotion. J'ai envie de le serrer dans mes bras comme un frère mais ici au Laos ça ne se fait pas.
Je suis assise dans le tuk tuk prête à quitter Huay Xai, cette fameuse ville pleine de jolies âmes. Phong Sack directeur de l'hôtel s'est réveillé pour mon depart aux aguets il me prépare un thé pour me réchauffer le cœur. Quand l'heure arrive pour les séparations Phong Sack a les yeux qui brillent rivés vers moi. Je pense que j'ai marqué son esprit. Pendant ce séjour, j'ai été aussi proche des enfants que de lui. Je lui ai proposé des axes d'amélioration en communication pour qu'il puisse développer son activité, il mérite vraiment d'être connu. J'ai envie qu'il réussisse et qu'il soit heureux. L'autre a toujours été ma préoccupation et je crois que je ne changerai pas le fond de ce que je suis. J'ai envie de donner tout au long de mon voyage sans compter... L'amour universel c'est de donner à tous même à ceux qui m'ont fait souffrir....
Ça y est le tuk tuk est sur la route direction Luang Nantha je quitte Huay Xai.
Luang Nam Tha
Village dans le Nord du Laos, j'ai envie de découvrir de grands espaces, des montagnes, de la jungle, de marcher, respirer et je rêvais d'être de nouveau libre sans contrainte, sans cadre. Je me sentais un peu mollassonne depuis quelques jours sur Huay Xai, je sentais que mon corps avait envie d'être de nouveau dans le mouvement. Le tuk tuk m'a déposé à la gare routière de Huay Xai, c'est reparti pour une nouvelle aventure... Je monte dans un minibus blindé de laotiens et comme seuls touristes : moi et un couple de Suisse. Nous arpentons avec notre minibus des chemins cabossables de montagne à petite allure, direction le nord du Laos. Par moment, j'ai l'impression que le moteur du minibus va se stopper en plein milieu d'une côte, je sens qu'il souffre même en première.
Arrivée à Luang Nantha, je n'ai pas réservé d'hôtel, j ai bien compris au Laos que les meilleurs plans financiers ne sont pas sur les réseaux. Je n'ai plus de peur, je n'ai plus besoin de planifier j'ai l'après-midi pour trouver de quoi de dormir. Je ne suis pas étonnée la chance continue à me sourire un hôtel se trouve sur mon chemin en descendant du tuk tuk. Fière de moi j'ai trouvé une chambre dans le centre pas cher et a proximité d'un marché de nuit pour manger. La chambre est peu miteuse avec des vieux meubles et une odeur d'humidité mais je suis heureuse, j y trouve une bouilloire pour diffuser mes sachets de thé, ceux qui m'accompagnent pendant mon road trip.
Un moment de pur bonheur. Je trouve à porter de main dans la rue un vélo pour me rendre à la cascade de Luang Nantha. J'ai besoin de me reconnecter aux éléments de la nature : la terre, l'eau et le vent. Je loue un vtt pour sillonner les petits chemins de campagne. Je prends un bol d'air, je me reconnecte à la pleine nature.
Dans la rue principale de Luang Nantha
Je suis très vite alpaguée par un charmant guide de trekking laotien. Il utilise son pouvoir de séduction pour m'embarquer sur son trek de 3 jours. J'ai mordu à l'hameçon j'ai envie d'aventure et de nature, mon âme s'arrête sur cette agence.
3 jours de jungle, Nuang Nantha
J'embarque dans un tuk tuk avec une bande de jeunes étrangers que le chauffeur récupère dans un hôtel de proximité. Ils viennent tous de pays différents. La langue qui tiendra toutes nos discussions : l'anglais. Je passe 3 jours dans la jungle avec des locaux de la verdure, de l'anglais, de l'espagnol, de la nature à foison. Le guide Di mène son trek avec beaucoup d'humour, de douceur, de pauses et d'activités en tout genre. On mange du riz collant à toutes les sauces avec de la fleur de banane des haricots, du poisson frais pêché dans la rivière mais aussi des bestioles de fourmis, des grenouilles, des plantes. Dans cette rivière, j'y dépose toute mon énergie négative pour reprendre de la douceur. Sur un rocher plat en bord de la riviere , je m'y suis posée en mode lotus pour explorer mon intériorité et j'ai laissé mes yeux entrouverts portés par le flux de la rivière. J'ai tout simplement médité. On tourne en rond sur quelques kilomètres dans ce magique parc national. Ici l'objectif n'est pas de faire des kilomètres et de cumuler des dénivelés mais tout simplement d'être présent à soi même et de découvrir cette faune sauvage.
Di, notre guide me teste sur ma capacité à dire "non", il essaye de me faire boire son alcool de riz alcoolisé dans sa petite bouteille en plastique. Au début j'accepte de boire 2/3 shoots de ce fameux whisky laotien puis après je me dit : "Audrey, pourquoi bois-tu ces verres, ça détruit ton organisme et en plus c'est pour faire plaisir à Di". Je me suis jurée de me respecter et d'arrêter de me faire endoctriner par ces laotiens très alcoolisés...Et pour certains touristes c'est un passe temps de remplir son estomac d'alcool. Moi j'y vois comme une fuite à l'avant de passer son temps à boire.
Parc national de Nam Ha
La zone protégée nationale de Nam Ha est une zone protégée nationale de la province de Luang Namtha, dans le nord du Laos. Ce parc majoritairement boisé abrite une variété d'ethnies et diverses espèces animales et végétales. Le parc est une destination écotouristique.
Aujourd'hui le parc national de Nam Ha qui démarre à 5 kilomètres à l'ouest de Louang Namtha. Cette zone écologique de 2224 km carrés est protégée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) et est considérée une comme aire disposant de nombreuses ressources renouvelables. Ce lieu est idéal si vous voulez effectuer un trek, physiquement pas très demandeur, qui peut vous permettre de rencontrer les minorités de la région.
Le parc national de Nam Ha accueille en son sein des ethnies du nord du Laos comme les Lantens ou les Akhas.
Nam Ha est une zone très vallonnée comportant des altitudes variant de 500 à 2000 mètres. Les collines et montagnes sont toutes pourvues de forêts et jungles sur leurs flancs ce qui donne au lieu une image très verdoyante et naturelle, surtout au sortir de la saison des pluies à partir du mois de janvier. Les jungles sont très denses, verdoyantes et poussiéreuses en mars comme par exemple (période sèche) et boueuses par moment qui peut rendre difficile l'ascension de certains monts.
Mon ressenti
Souvent seule dans ce groupe, j'esquive les conversations à rallonge en anglais qui plombent ma sérénité et le silence. L'humain a peur du vide, il comble avec un flux incessant de parole. Depuis des mois j'ai appris à être seule et apprécier ce plein d'amour : le silence. Des fois, je suis encore piquée par une réalité : l'irrespect. Pendant mon trek j'interviens avec automatisme et violence face à une réaction désespérante. James un voyageur anglais, dans mon groupe, balance des gourmandises aux enfants du village, il joue avec la nourriture et les enfants comme il jouerait avec des singes. C'est plus fort que moi j'interviens avec mes tripes et je stoppe ce geste d'irrespect. Je sens que je m'emballe que ma vérité me fait pencher dans l'agressivité. Je me revois lui dire en anglais "it's not dogs" ce ne sont pas des chiens... J'apprends avec le temps à identifier mes impulsivité qui me paraissent justifier. Je dois apprendre à mettre les formes quand mon coeur est piqué. C'est mon éducation qui me fait chavirer dans la violence. Mon père m'a toujours dit qu'on ne jouait pas avec la nourriture. Je revois mon père retourner son pain à l'endroit et me taper sur la main quand j'avais des gestes déplacés avec la nourriture.
Je me sens nulle
J'ai la gorge qui me gratte et j'ai une toux insidieuse qui me pompe toute mon energie. La climatisation n'est pas un système adapté à mon organisme toujours un peu sensible aux changements radicaux : chaud et froid.. Je sens que mon énergie est basse, mon cerveau est floutté par un voile de fatigue. Je sens que je n'ai plus d'énergie dans mes jambes pour grimper et j'ai un appétit de souris. Je ne lâche aucun moment avec la nature. Je lâche juste les moments de bardage qui m'éloigne de mon propre ressenti. Je m'éloigne pour respirer....
La jungle m'a appris...
Quel bonheur de traverser une rivière pieds nus, sentir la mousse sous la plante des pieds, l'eau ruissellée sur les mollets. Je suis comme une gosse à la recherche de la moindre sensation. Nager en contre courant en évitant les serpents c'est très excitant. Se poser sur un rocher en se laissant caresser par la douceur des rayons du soleil. Partager en équipe les missions de la journée comme créer son lit avec des feuilles de bananiers. Le temps n'existe plus, j'observe juste le soleil se lever et prendre congés dans les bananiers en fin de journée. Je découvre la joie de Di de pêcher des grenouilles et des poissons en plein nuit avec comme meilleure amie : sa frontale. J'aime partagé du thé autour de ce feu qui réchauffe nos âmes et attise nos curiosités. J'apprécie méditer en pleine nature sans être interpellée.
Je me compare
Je me trouve nulle part moment, je ne suis pas bilingue et en plus j'étouffe en montant les côtes. Je suis la dernière alors qu'avant je montais des cols et avant je faisais du triathlon. Depuis toute petite je me compare, mes parents me donnaient comme exemple pour mon frère. Je devais toujours être celle qui fait bien et mieux que le dernier. C'est toujours rester de me comparer aux autres du coup. Comme un toc, je n'arrive pas à m'en débarrasser. Quand je fais mal je souffre. Je dois abandonner ce schéma de jugement et m'encourager. Pendant la randonnée je me le dit : "Audrey c'est normal que tu souffres pour grimper tu es malade". Je vais apprendre à être plus douce avec moi même et arrêter de faire tourbillonner ce cerveau en permanence. Apprendre juste à apprécier l'ici et maintenant. Quelle chance de voyager au coeur de la jungle. Quelle chance de vivre toutes ces expériences...J'en rêvais, appréciés donc tous ces moments qui font de toi cette merveilleuse personne que tu es. Je ne suis pas invincible, je ne suis pas une warrior. Je suis juste un être humain avec aussi des faiblesses. Je vais apprendre à les accepter...
Apprendre à dire non
Je me vois souvent dire oui alors que je pense non. Je suis souvent influencée par l'autre. Je me laisse engrainer et puis je fais des actions qui vont à l'encontre de ce que j'aime voir, à l'encontre de qui je suis. Di notre guide boit du whisky, une base d'alcool de riz, très alcoolisée. Il en boit toute la journée : matin, midi et soir et même quand le groupe randonne. A plusieurs reprises en guise de bienvenue il propose de shoots de whisky. J'ai accepté pour lui faire plaisir. Ce tord boyaux me fait peur, j'ai encore l'impression que je vais finir à l'hôpital comme à Huay Xai. Je dois apprendre à me positionner et à éradiquer les besoins qui ne sont pas les miens.
En pleine jungle
Le guide me propose de mes manger des fourmis et des bestioles qu'il récupère dans cette jungle. Je me refuse de croquer une seule patte de ces petites bêtes de dieu. Je n'ai pas envie de dézinguer ces êtres vivants dont je suis l'hôte. Aime t'on que les étranger nous agressent?
J'ai regardé les jours passer face a la rivière en plein jungle. J'ai maintenu le feu avec des branches, porté des feuilles de bananiers, marché sur des rochers pour me poser loin de mes compagnons de voyage. Mon caillou était un poste d'observation intéressant pour capter les tressaillements de la nature. J'apprécie ce jeune lituanien mutique à mes côtés, j'imagine ses pensées et je lis dans ses yeux ses émotions.
Les enfants me regardent comme "une extraterrestre" et s'approchent en douceur par curiosité. Par moment, c'est moi qui me sent épiée comme un nouvel animal. Je laisse les enfants me toucher ou me fuir en fonction de chaque personnalité. Je ne suis pas là première européenne qui vient séjourner dans cet endroit reculé. Je sais que je contribue à la survie de ces peuples en payant cette agence de trek. Je suis heureuse de partager mes vivres avec les locaux. Je me sens utile sur cette planète : nourrir des bouches qui en ont vraiment besoin à un vrai sens pour moi. J'ai découvert en flanant dans le village à 2 reprises en mode décalé pour ce que les autres ne voient pas. J'ai toujours envie d'être là seule, avec mon appareil, à prendre des plans et faire des zooms sur des moments de vie riches de sens... Je me sens vivante auprès de ces peuples. Chaque sourire rempli mon âme de tendresse.
On plie bagage...les guides sont entrain de rapatrier les gamelles et remplir leur sac à dos. Je quitte mon lieu de bivouac en prenant soin de laisser 2 choses : la première rien et la 2eme chose : ses remerciements. Je remercie la vie la nature de l'offrir ce si beau présent.
Mon rêve
Si l'Univers m'a mis un rêve dans mon cœur c'est pour le réaliser....
En quête de nouvelles couleurs pour remplir ma carte du monde. Je m'aventure seule avec mon sac à dos sur de nouveaux territoires pour explorer les âmes et les coeurs des Hommes.
Durand ce voyage, ça c'est imprégné, je serai toujours ma priorité et je ne nierai plus ce qui me fait vibrer dans ce monde : mon projet de sens... Je n'oublie pas l'objectif de mon âme. L'essentiel de ma vie aujourd'hui est de mener ma vie à coup de gouvernail, à manœuvrer autour de moi et du monde en toute simplicité.
Depuis mes 18 ans je rêvais de barouder, de découvrir, de partager d'oeuvrer à la liberté. L'idée de m'enfuir chemina en moi.
25 ans plus tard m'y voilà
Je continue mon périple
Le minibus fait route vers ce qui m'anime...
De Luang Nam Tha, je pars avec des vertiges j'ai pris des antibiotiques qui me font tournés la tête. Je prends conscience que je suis sensible à cette chimie qu'elle a vraiment des effets secondaires sur moi mais je choisis le vertige à la toux qui me dévore la gorge depuis quelques jours. Le premier minibus bouge dans tous les sens nous sommes nombreux et serrés à prendre direction Oudom Xai je compte dormir sur place suite aux instructions reçues avant de partir par les laotiens. J'essaie de poser ma tête sur l'appui tête pour trouver quelques minutes de sommeil mais je suis secouée comme un prunier, mais je finis par m'assoupir, mon corps fini par s'effondrer. Sur le trajet, je fais une jolie rencontre : cette Laotienne qui me donne une information essentielle pour optimiser mon trajet, il existe des départs dans l'après midi pour Pak Nam Noy (le lieu de destination pour réaliser mon futur trek en pleine nature). Arrivée à Oudom Xai, Il fait une chaleur étouffante, je patiente une petite heure dans ce hall à la gare routière, qui me rafraichit un peu avant d'embarquer dans ce minibus entourée de "mong" de moines et de locaux. Quelle aventure... Je suis la seule femme européenne à voyager auprès de ces locaux ,direction le Nord du Laos, je me sens comme libérée de cette masse de touristes que j'ai croisée. La journée devient longue mais je savoure les paysages qui passent furtivement sous mes yeux. On fait de courtes pauses sur le chemin pour vider nos vessies. Le bus s'arrête bien à Pak Nam Noy, comme prévu, je m'empresse de descendre du bus avec mes 2 sacs de voyage et j'essaie tant bien que mal de demander au chauffeur un nom d'hôtel et un nom de guide. Le chauffeur de bus me regarde avec un regard interrogatif et me montre du bout de son doigt : son minibus et m'incite à continuer la route avec lui. J'ai compris, autour de moi, il n'y a rien je n'ai pas envie de grimper seule dans les montagnes, un guide est essentiel alors je décide de refaire 30 min de route pour me poser dans ce petit village atypique : Muang Khoua. Je suis épuisée mais prête à faire un peu plus de route pour aller jusqu'au bout de mon projet : rencontrer le peuple Akha.
Je suis déposée dans la rue principale de ce village j'en profite pour marcher quelques mètres et me délestée de mon gros paquet : mon sac de voyage chez mon hôte, un monsieur d'un certain âge que je surnomme "papy". Très vite je mets en marche pour trouver un guide, je tourne en rond dans ce village, je trépigne d'impatience pour en trouver un.
Je mets une journée à me poser, j'ai changé de guesthouse pour une chambre au bord de la rivière avec de la jungle et surtout beaucoup de lumière.
Après de nombreux échanges avec des laotiens des français, je finis par constituer une équipe de choc de 3 filles : Candice, Michele et moi. Nous partons 2 jours et une nuit dans la jungle découvrir 2 peuples les Hmongs et les Akhas
Les 2 ethnies : Akha et les Hmongs
De nombreuses ethnies peuplent encore aujourd’hui le Laos, telles que les Hmongs, les Yaos ou les Akhas. Ces "Lao-soung" (Lao d’en haut) vivent dans de petits villages, souvent en marge de la société moderne et en autarcie sur les hauteurs des montagnes.
Quelles sont les origines de l’éthnie Akha ?
Le peuple Akha appartient au groupe ethnique « Lao soung », qui regroupe les ethnies vivant sur les hauteurs des montagnes. Il est originaire du Sud-Ouest de la Chine, plus précisément de la région du Yunnan. L'histoire de cette tribu est assez vague car leur langue, appartenant à la famille tibéto-birmane, est uniquement orale. Les textes retrouvés proviennent donc de missionnaires étrangers ayant partagé leur quotidien.Ces écrits nous permettent de savoir que les Akhas ont commencé leur migration en Birmanie. Ensuite, ils se sont dirigés vers le nord de la Thaïlande, l’extrême nord du Laos, et sont allés jusqu’au nord-ouest du Vietnam, pour fuir la guerre civile qui sévissait alors en Birmanie au début du XIXème siècle.On recense aujourd’hui près de 400 000 membres des différentes tribus Akhas, dont 80 000 vivraient au Laos. La stagnation de ce chiffre depuis plusieurs décennies s’explique par le retrait de ce peuple dans les montagnes, et leur hermétisme aux avancées de la médecine.
Où vivent les tribus Akhas aujourd’hui ?
Peuple semi-nomade, ils vivent traditionnellement en altitude dans des zones montagneuses, et déplacent leur village tous les 10 ans environ à la recherche de sols plus fertiles. Ils pratiquent l’agriculture itinérante sur brûlis, ce qui les oblige à chercher régulièrement de nouvelles terres.Ils ont su conserver et protéger leurs coutumes ancestrales à travers les siècles, et vivent en marge des zones urbaines. Attachés à leur identité et à leur mode de vie, peu de leurs villages ont accès à l’eau courante et à l’électricité.Quelles sont les différentes activités du peuple Akha ?Ce peuple est l’un des plus isolés que l’on puisse trouver en Asie du sud-est. Traditionnellement, ils cultivaient du pavot, ainsi que du riz, élément principal de leur alimentation. Depuis l’interdiction par décret gouvernemental de cultiver du pavot au Laos, les tribus Akhas se sont adaptées et ont su trouver de nouvelles sources de revenus. Ils cultivent aujourd’hui divers légumes destinés à la vente comme le piment ou le soja, en plus du riz. Ils pratiquent également l’élevage pour leur consommation personnelle ainsi que pour la revente notamment de buffles, porcs, poules et autres volailles.Adeptes de l'artisanat, les femmes fabriquent, tissent et brodent de magnifiques parures de costumes qu'elles commercent sur les marchés locaux.
Quelles sont les coutumes et traditions des tribus Akhas ?
L'ethnie Akha est de croyance animiste, ils croient aux esprits bons et mauvais, qui animent les éléments de la nature tels que forêts et cours d’eau. Ils accordent également une importance considérable à leurs ancêtres et sont capables de réciter de mémoire leur arbre généalogique sur 50 à 60 générations.Les Akhas vivent traditionnellement en autonomie et profitent des ressources que leur offre la nature. De par leur croyance animiste, ils vouent un culte aux « esprits de la forêt », qui leur donne de quoi se nourrir. Ainsi, la cueillette, activité exclusivement réservée aux femmes, de graines, fruits, et herbes médicinales fait partie de leur quotidien. Elles ramassent aussi des œufs d'animaux sauvages et tous types d'insectes. Les hommes, quant à eux, pratiquent la chasse. Depuis quelques années, cette activité se développe car les arbalètes utilisées traditionnellement sont petit à petit remplacées par de chasse plus efficaces. Enfin, hommes et femmes pêchent dans les cours d’eaux environnant leurs villages afin de compléter leur alimentation.Autrefois en marge totale de la société, de nos jours ils commencent à ouvrir leurs villages à l’éco-tourisme, afin de diversifier leurs sources de revenus. C’est notamment le cas en Thaïlande mais où ces pratiques sont parfois adaptées aux touristes de masse. Ce peuple davantage préservé au Laos, rencontre moins de voyageurs, ce qui renforce l’intensité des échanges interculturels. Certains villages commencent même à envoyer leurs habitants travailler à la ville.
A coeur du village, l'espace de 2 jours, je me suis inventée une vie sobre et belle. Je vis une existence privilégiée, resserrée autour de gestes simples.
On grimpe dans la jungle
3 jeunes femmes entrain de grimper. Accompagnées de 2 guides, un armé pour nous protéger c'est lui que je suis, le deuxième passionné par son métier, nous transmet son savoir en anglais. Je marche en pleine jungle, dans la nature, je suis heureuse de vivre, d'être là auprès d'eux. Cette expérience donne du sens à ma vie comme chacune des expériences que je vie. Je continue à goûter la vie.
Avec le peuple...
Avec le peuple, je découvre la simplicité de la vie. Je les observe vivre en communauté avec beaucoup de joie, d'amour et d'organisation. Les journées sont structurées par des missions récurrentes pour vivre : laver le linge, préparer la viande, cuisiner, baigner les bébés (les plus grands sont livrés souvent à eux même). Les femmes comme dans beaucoup de tribus dans le monde entier portent beaucoup sur leurs petites épaules comme si elles étaient responsables du bonheur de chaque membre de la famille.
Ma philosophie de vie
Ma philosophie dans un monde où l'apparence prime sur le coeur :
Je suis qui je suis et je fais ce que je suis avec mes envies.
Je n'ai plus d'attente et j'accepte ce que la vie me dépose sur mon chemin avec une grande humilité.
Nous vivons dans un monde où les défunts sont bien plus vénérés que le vivant, le mariage est plus honorifique que l'amour, l'apparence est plus valorisée que l'âme.
Nous vivons dans une culture de l'emballage qui méprise le contenu.
Nourrissons, chérissons l'amour en déposant tous des graines d'amour dans le nouveau monde d'aujourd'hui.
Les 2 petits villages
Je reviendrai dans ces 2 villages Muang Khua et Muang Ngoi où vivent des laotiens au rythme du lever et du coucher du soleil en toute simplicité. La découverte des peuples éloignés m'inspire, le calme me pose. Loin de la foule, je respire. Juste une rivière la Nam sépare ces 2 villages. Je prends donc un petit bateau à moteur, 3h30 de descente pour profiter de ses superbes paysages, de la vie des habitants sur le fleuve et rejoindre Muang Ngoi. Grâce à Aslan d'origine turque j'escalade le Phaboom view point sur 600m de dénivelé au petit matin à la frontale. Parcours difficile sur la montagne de Muang Ngoy, Province de Luang Prabang. C'était démentiel entre effort et réconfort, je me sens vivante... J'avais besoin ce jour là de me dépasser, de bouger ce corps le mettre en mouvement pour ressentir qu'il existe. Je suis heureuse de faire de nouveau confiance à un homme en montagne mes 2 derniers conjoints en France m'ont peu effrayés avec leur soucis d'immaturité. Je ne suis pas jugeante avec le recul aujourd'hui je peux y mettre des mots et me dire que j'étais avec des mômes qui avaient de se prouver qu'ils existaient. Ils ne peuvent pas sécurisée une femme puisque ils ne savent se sécuriser eux même. C'est comme adulte qui n'a jamais eu de câlins et de tendresse à l'âge adulte il ne sait pas faire. C'est normal à la maison on ne lui a jamais appris...
Les points de vue sont flouttés par la brume matinale. Je me sens perchée sur un gros nuage. La présence d'Aslan à mes côtés me rassure sur cette montagne de Muang Ngoi, la montée est compliquée et la descente est glissante.... Je marche tout l'après midi avec mon compagnon de voyage du moment pour découvrir 2 autres mythiques villages en pleine cambrousse. Je me sens aimée accueillie par ces laotiens décalés de la société moderne.
Il est où le bonheur ?
Après 9 mois à sillonner les bidonvilles à Addo en Afrique du sud, les rues de Madagascar où d'Arusha en Tanzanie où la joie de vivre court sur les lèvres. Ils ne possèdent rien ces gens de ces villages mais en réalité ils ont tout.
Quand je passe des coups de téléphone à mes amis français qui se plaignent de tout, je suis effarée. Je suis choquée par la morosité ambiante qui demeure en demeure, on ne se regarde pas, on ne se parle pas, on ne se connaît pas, on ne s'entraide pas dans ces pays européannisés.
Pendant ce temps-là, la joie chante là où on galère à récupérer de l'eau et où l'on vit sans chaussure. Les valeurs humaines sont bien plus ancrées auprès de ces petits enfants dépossédés : sans électricité, sans loisirs, mais dans la fraternité quotidienne. Je suis touchée par cette simplicité de vie, la pleine présence des ces êtres, l'authenticité de ces peuples, la grandeur d'âme de ces enfants, la gratitude que les grands ont face à ce qu'ils ont.
Bonheur, où te loges-tu?
Dans l'abondance des biens ou dans la relation de coeur à coeur ?
Tonton
Mon Médecin de famille vient de nous quitter...
"Tonton, toi qui m'a mis au monde, j'ai un infini respect pour toi. Je te suis tellement reconnaissante pour tout ce que tu as fait pour notre famille. Tu as été l'unique Médecin de famille à prendre du temps pour moi quand j'étais petite. Je me rappelle de tes grandes lunettes, ton assise et aussi tes sourires. En me replongeant dans mes souvenirs d'enfance, je me dit : "quelle chance"...
Il y a quelques mois tu m'écrivais sur messenger pour m'encourager à me réaliser. Je t'ai partagé mon dernier grand projet : le voyage. Tu étais si fier de moi... Je te remercierai jamais assez pour tout cet amour que tu m'as donné. Il est temps aujourd'hui que tu partes en Paix. J'espère qu'à Poissy vous avez bien pris soin de son départ direction : les petites etoiles. Merci tonton 🙏"
Direction Luang Prabang
J'emprunte un dernier bus de Nong Kwa pour retrouver cette jolie petite ville : Luang Prabang. Dans le minibus, je suis entourée d'étranger : un chinois à ma gauche collé le long de la vitre, recroquivillé je ne l'ai pas vu bouger durand tout le trajet. Et de l'autre coté, très certainement un allemand oh hollandais plutôt bien "goalé". Au début du trajet, mes jambes se tenaient droite devant en moi, entre les virages et la fatigue, je finis par m'endormir ma tête se rapproche de son épaule inconsciemment ainsi que mes jeux de jambes. Mes jambes, mes bras et ma tête viennent tout doucement frotter le corps du bel inconnu. Ça faisait des lustres que mon corps n'avait été collé a un autre peau à peau. Du coup je me laisse porter par les virages et la douceur. Je sens que cet homme est réceptif par cette douceur aussi. D'un seul coup je sens sa main me caresser le mollet de ma jambe droite. C'est bon c'est doux et je me laisse porter par ce petit geste qui n'aura aboutit qu'un jeu de jambe..
En voyage, je me sens douce j'ai envie de donner et recevoir de la tendresse...
Louang Prabang
Je réserve 4 nuits pour me poser et réfléchir à mon avenir. Ça commence à cogiter sur mes futures étapes de voyage pour gagner un peu de fric. Mon cerveau est en surchauffe même la nuit. La solution n'arrive pas à moi de manière spontanée, je vais faire appel à mes guides et prier au Temple pour qu'ils m'aident un peu.
J'ai envie de continuer à voyager tout en mettant un coup d'accélérateur sur mon niveau d'anglais. J'ai choisi ce nouvel objectif : approfondir mon anglais. Je suis fascinée par ses anglais et ses hollandais qui échange avec tant de fluidité en anglais.
Waterfal Luang Si
Les chutes de Kuang Si ( Kuang Xi Falls en anglais), également connues sous le nom de cascades de Tat Kuang Si, sont composées de cascades à trois niveaux menant à une chute. Elles sont situées à 30 kilomètres au sud de Luang Prabang.
Mes surprenantes rencontres
Le Colombien
Moi qui rêvait de cette destination je ne crois pas au hasard mais aux synchronicité de la vie. Ce jeune Colombien de 25 ans vient à ma rencontre, dans la guesthouses à Louang Prabang et me partage ses retours sur la vie colombienne. Je peux danser et apprendre l'espagnol en Colombie, quel incroyable rencontre. Je veux aller en Colombie je vais mettre cette destination au programme. Pour le moment, je suis basée sur le continent asiatique, je suis encore un peu loin géographiquement de la Colombie mais si j'ai des frissons et les poils qui s'hérissent quand on me parle ce pays J'ai pris le numéro de téléphone d'Antonio pour le retrouver en Colombie et dans la foulée il m'a transmis le nom de l' hôtel de son père situé a Bogota. Cette première rencontre à Luang Prabang ne me surprend pas. Je sais que depuis mon départ en voyage mes guides me protègent.
L'Espagnole
J'observe une femme assise entrain de bosser comme une dératée sur son pc. C'est une Espagnole qui bosse en télétravail. J'ai discuté avec elle notre complicité de quelques minutes m'a permis de relever son Instagram pour la visiter. Elle habite une ville qui m'anime : Barcelone.
La Belge
Son âme sensible m'interpelle et sa manière de vivre sur des emplacements dedie au collectif me fait un peu rêver. Et si j'étais faite pour vivre avec ses anticonformistes reculés de cette société qui ne sonne pas juste pour moi. Je découvre le rassemblement Rainbow family.
Ces anticonformistes
Ils partagent le goût des grands rassemblements en pleine nature, c'est ce que proposent les "Rainbow families" ; né dans les années 70, ce mouvement anticonformiste est suivi par des milliers de personnes à travers le monde, qui se retrouvent à tout moment de l'année et surtout pendant l'été pour partager ceux qu'ils sont en toute simplicité.
Coralie cette belge un peu rebelle me partage sont retour d'expérience de vie en collectivité. C'est riche et ça me donne l'espoir un monde meilleur. Un monde qui se construirait comme dans le bon vieux de temps où les priorités seraient le collectif au lieu de l'individualisme, le partage de services au lieu du trafic de fric. Je rêverai d'une société moderne qui ferait un bond dans le passé pour apprécier le travail avec les mains plutôt que brasser du fric, la simplicité que le luxe, l'amour que le sexe, la paix que la guerre.
Le petit coin de paradis
Au bord du Mékong assis dans une loveuse je contemple la vie. Je suis tellement émoustillée par cette jolie place de décompression. Du coup, j'y suis aller 2 après midi consécutifs. J'y rencontre des tisseuses, un mini musée guidée sur la collecte de coton et le tissage, une excellente noix de coco à savourer et un petit plat laotien réalisé aux petits oignons. C'est la magie des rencontres et des lieux qui me remplissent de bonheur.
Le silence
Être seul(e) c'est entendre le silence. Pendant ce voyage je vais je me connecter à cette vie intérieure que j'avais squeezé après ma séparation. Cette rupture est venue m'exploser en pleine gueule en septembre 2022. "Je n'ai plus de sentiment pour toi" : me dit mon ex-conjoint entre 2 portes pour stopper cette brève relation d'une année. Ça m'apprendra à croire aux chimères et à me projeter dans le futur sans connaître vraiment l'animal que j'avais en face de moi.
Le silence...
Complètement anesthésiée par mon flux de paroles et celui de l'extérieur je vais apprendre avec le silence. Il suffisait de demander l'immobilité de mon voyage par moment pour m'apporter de la paix et de la sérénité. Je comprends mieux mon ancien conjoint quand il se fermait comme une huître pour respirer et se connecter à ces instants de silence pour s'énergiser. J'en ai besoin désormais très régulièrement pour exister. Je me fis le serment de toujours vivre sereinement loin de cette bruyante vie terrestre. J'ai soif d'espaces vierges de silence depuis un nombre d'années. La foule les coins touristiques je les fuis maintenant, je ne suis plus là même personne... je le sens au fond de moi. C'est comme si jamais complètement changer mon programme intérieur.
Le bavardage excessif, étouffant des nouveaux arrivants dans les guesthouses me tétanisent au point de filer dans ma grotte : mon dortoir du moment. Par moment je préfère faire mon ours avec mon livre sous mon drap en posant ma tête sur mon oreiller que d'expliquer qui je suis à des inconnus qui vont m'oublier...
Je dépose mes petites graines d'amour
L'enfant qui pleure
Ce matin un petit loulou pleurait dans la rue assis par terre avec sa mère, pas très loin de mon hôtel. Impossible pour moi de rester de marbre face à une telle situation qui triture l'esprit. Je me suis arrêtée pour le réconforter. La magie du pain au chocolat français (son premier certainement) et des échanges de sourire. La maman pour me remercier m'a offert des bananes.
Je continue à semer......des petites graines d'amour sur ma route...
La femme du marché et ses 2 enfants
Cette petite fille assise a côté de sa mère sur le marché m'a beaucoup touché du coup j'ai fini par m'agenouille devant tous les 3 et offrir un billet à cette jolie petite fille.
Je j'emporterai pas mon argent au paradis...
La vielle femme
Assise devant une pharmacie elle réclamait de l'argent pour vivre...je lui ai déposé dans sa main un billet pour qu'elle puisse se nourrir. Je souhaiterai que l'Homme soit à égalité face à la santé, le travail et le fric. Je rêve d'un monde de partage.
Que les plus riches puissent soutenir les plus démunis.
Je me sens comme une mère en offrant de l'amour...
Je fige le moment présent
J'adore observer tous ces humains qui gravitent autour de moi. Je prends goût à capturer ces clichés.
L'écriture
J'écris dans mon sac de couchage à Addo, sous les draps en Tanzanie, dans le hamac à Zanzibar, dans le bus en Thaïlande et sur un bateau longue queue au Laos. C'est devenu une drogue : écrire. J'écris ce que je suis. Je me sens libre, sans pudeur à me livrer auprès des êtres qui n'aiment et auprès des inconnus. J'assume ma liberté d'expression, mon courage de me livrer. Partager mes vérités, peuvent en effet miroir, générer de l'espoir. Je me sens légère après avoir déposer toutes ces lignes un peu chaque jour sur mon journal de voyage, je l'appellerai même mon journal intime. La peur de regard de l'autre s'est dissipée avec le nombre séances de développement personnel ingurgitée. J'assume mon être avec toute sa complexité. J'ai décidé de m'aimer et de partager mes lignes conductrices de vie, mes vérités, ma sensibilité...ça peut toujours aider...
Moment de complicité
Je marche sans attente dans les rues de Luang Prabang après la visite du Temple. Je suis guidée jusqu'à une fête d'école où j'ai pu passé un moment de complicité avec ces enfants laotiens. Quelle magnifique expérience qui vient compléter mon voyage de sens.
Si tu souhaites faire partie de ma vie,
Si tu souhaites faire partie de ma vie: Prends en considération, mes failles, mes ambitions, ma sensibilité,
Mes folies avec des ailes, mes amies en couleur, mes amours en trophées.
Saches que mes parts d'ombre sont aussi grandes que mes parts de lumiere
Que mes blessures aussi profondes que mon cœur.
Aimer, c'est connaître l'autre, tu apprendras à me connaître pour m'aimer.
Le silence, la patience, la résilience sera le socle de notre relation.
Acceptes mes erreurs, mes débordements, mes tornades et mes questionnements, qui font partie de l'être entier que je suis.
Je ne suis pas compliquée, je suis dotée d'une intelligence émotionnellement renversante qui finira par te toucher si tu es doté de cette même capacité.
Ou te caches tu âme éveillée pour m'aimer?
Le 21 mars
Mon regard est scotché sur 22h22. Un signe du destin, dans la foulée je vais voir ou la destinée souhaite me balader. Les symboliques des signes de la vie je sais les écouter désormais. Ils sont comme mes meilleurs amis... Ils en disent long sur ma situation du moment.
22h22
"L'ange qui raisonne avec 22h22 est Habuhiah, l'ange de la prospérité. Il est également symbole de santé, d'amour, de fertilité ainsi que de productivité. Vous avez su vous montrer patient et bienveillant et il vous en félicite. En étant à l’écoute des autres, en les aidants, vous avez prouvé que votre ange gardien peut vous faire confiance et être fier de vous. Loin du jugement de l’autre, vous êtes une nouvelle personne, plus humaine, et votre ange vous félicite pour votre sens de l’entraide envers autrui."
Je retourne à la capitale
J'ai décidé comme à l'aller de prendre un billet de train, j'avais apprécié la rapidité de ce moyen de locomotion plutôt confortable. Je passe les premières portes de la gare avec mon billet transformé en QR code. Puis rapidement, je suis stoppée par la sécurité. Mon sac est mis de côté et moi aussi. Je suis questionnée sur son contenu. Il me demande d'ouvrir mon sac et me pose sur la table juste sous mes yeux un couteaux suisse. Pas besoin de long discours, j'ai compris ce que l'agent de sécurité me réclamait : mon couteau "Elyo", la toute première et entreprise dans laquelle j'ai travaillé. Il etait bien enfouit dans le milieu de mon sac de voyage. J'y tenais comme la prunelle de mes yeux à ce premier cadeau d'entreprise mais il va falloir que j'apprenne à vivre sans. Je le dépose au sur le comptoir avec un peu de nostalgie. J'apprends au cours de ce voyage à ne plus m'attacher aussi au matériel. En France, on s'attache aux biens, aux voitures, aux maisons, aux vêtements... Cela fait des années que j'ai lâché ce consumérisme à souhait et les achats compulsifs qui ne servent à rien dans mon existence. Apprendre à se détacher de tout : comme avec les humains, il y a quelques années, je souffrais des séparations, comme ma mère. Elle m'avait transmis une dépendance affective qui me collait à la peau. Je m'en suis libérée... C'est le principe d'un adulte qui vit indépendamment des attentes d'autrui. Ce voyage permet de faire un travail sur la source de mes nombreux problèmes : l'attachement.
Départ imminent pour Vientiane
Je suis assise dans le train entourée de chinois qui me saoul à beler comme des chèvres. Je finis par être hermétique à ce flux de parole en installant des boules quies. Heureusement, qu'elles existent et surtout qu'elles voyagent avec moi. Elles m'ont souvent sauvé mes nuits. Un des chinois m'exprime que je ne suis pas à ma place, assez étonnée mais en effet c'est le bon numéro de place mais le mauvais wagon. Je traverse les différents couloirs du train avec mon énorme sac à dos en progressant jusqu'à ma véritable place. Je m'installe donc à côté d'un charmant jeune homme que j'ai déjà croisé à plusieurs reprises. Mon cerveau fait très vite des liens sur chacune des situations vécues avec ce jeune homme. Je me rappelle de sa présence dans mon dos dans le minibus pour venir jusqu'à la gare, je me rappelle de sa présence au comptoir de la douane où on lui a confisqué son déodorant puis je me rappelle que dans le hall de gare j'ai voulu m'asseoir à ses côtés et il s'est enfuit. Bref, nos âmes avait très envie de se nourrir. Je ne crois pas au hasard mais aux synchronicités de la vie. C'est la première fois que je prends un train dans lequel je ne vois pas les minutes passer. Antoine est passionnant, intelligent, drôle, souriant en l'espace de 2h je suis aspirée par sa personnalité... Je pense qu'il est jeune mais sa présence et sa maturité marquent mon esprit et je lui pose même pas la question. Je fais que de parler c'est plutôt positif pour lui. Je sens mon esprit s'emballer face son authenticité. Je suis parcouru par un sentiment de bien être profond. J'ai l'impression de l'avoir connu dans une autre vie ou de le connaître depuis toujours. Rien nous échappe, je quitte le train et sors de la gare à ses côtés, il m'offre une cigarette sous cette arbre pour échapper à ce soleil fracassant. Nous décidons de prendre le même minibus pour nous rendre chacun à un endroit différent : Antoine à son hôtel et moi à la gare routière. J'ai un objectif pour ce soir : prendre le bus de nuit direction Thakhek. C'est une évidence, nous nous quittons en échangeant nos Instagram respectifs. J'ai fait une très belle rencontre aujourd'hui je sens cette envie de rester avec cet inconnu. Et quelques minutes après notre séparation Antoine m'écrit un doux message qui m'a un peu chamboulé. Je lui plaît ça c'est une évidence avec son tout premier message contenant cette pointe d'humour et de romantisme je suis touchée en plein cœur : "J'espère que tu ne partiras pas ce soir et qu'on pourra continuer d'échanger jusqu'au coucher ou lever du soleil à toi de voir". Je reste tout de même focus dans le minibus sur mon objectif quitter Vientiane. Entre temps, je m'épuise à tourner en rond dans cette ville embouteillée avec le chauffeur du minibus. Nous nous sommes mal compris, je ne lui en veux pas je finis par passer des heures avec lui à rire à chanter et à réviser quelques mots et quelques phrases en laotien. En parallèle, j'échange avec Antoine que je viens de quitter. La magie des belles rencontres....Les heures passent et la nuit est entrain de tomber, je finis par être déposée à la gare routière pour prendre mon bus de nuit. je m'emballe sur l'heure de départ mais je vais vite déchanter avec l'heure d'arrivée (2h du matin je ne vais rester seule dans la nuit coincée la gare routière de Thakhek). Je décide donc de tourner les talons pour retrouver mon charmant jeune homme. Mon cerveau commence à vriller avec la fatigue de la journée mais je sens que je reprends des forces et d l'énergie en m'imaginant à ses côtés. Je sais que nous allons passer un merveilleux moment c'était magique dans le train. Nous allons donc continuer d'échanger, partager, rire jusqu'au lever du soleil. Quel merveilleux moment passé à ses côtés c'est simple, naturel, inspirant, excitant... Merci Antoine pour ton originalité qui a transcendé mes vérités.
Promesse tenue
Aujourd'hui, 23 mars 2024, je suis dans le bus pour découvrir Thakhek et Yim, l'animateur de Reading Elephant Laos m'a adressé un WhatsApp. Il a tenu sa promesse, il a acheté des ballons de football avec l'argent que je lui offert. J'ai pleuré de joie dans le bus dans lequel je file dans le sud du Laos.... Je suis heureuse de voir des laotiens faire du football grâce à un ricochet de générosité. Merci pour tout ce que j'ai appris auprès de too Yim.
Ton âme est grande mon frère laotien Tu es un exemple pour l'humanité.
L'adaptabilité
L'homme révolté est un chose inutile. J'en ai rencontré qui croque férocement dans les incompréhensions culturelles. La seule vertu, sous les latitudes du voyage, c'est l'adaptabilité. J'apprends en silence à me fondre auprès des peuples, à sourire pour séduire, oublier le moule dans lequel j'ai été éduqué pour partager. Aimer son prochain c'est le comprendre. Grâce au voyage, je me détache de chacun de mes schémas pour lesquels j'ai bataillé pour les faire exister.
C'est l'amour la source de l'adaptabilité.
Je continue à semer de l'amour et à me rapprocher de ceux qui souhaitent en recevoir...
La boucle de Thakhek
Je suis dans une jolie petite piaule à Thakhek avec un grand lit, une fenêtre et une douche extrêmement chaude (comme je les aime). J'ai réservé mon hôtel et mon scooter à l'avance directement avec le propriétaire de l'hôtel que j'ai récupéré par une faille du site en ligne. Le voyage m'apprend à devenir ruser et à gagner quelques euros à chaque réservations. Avant de partir en vadrouille en mode solo avec ma moto je prépare mon petit sac à dos pour y déposer "le juste nécessaire". Mon hôtel garde précieusement mon sac de voyage avec tout le reste de mes affaires, c'est le deal pour faire la boucle. Je ne me sens pas dans l'enthousiasme de faire comme tout le monde. J'ai l'impression de voir des moutons en voyage. Anti règle, anti protocole j'aime sortir des chemins pré dessinés par l'humain. J'aime l'originalité et la nouveauté.
Mon énergie est assez basse depuis quelques jours. Secouée par la pleine lune, mon cycle menstruel et mes intestins fragilisés par la nourriture laotienne, je quitte l'hôtel avec mon scooter déjà toute séchée comme petit raisin. Après avoir fait le plein je pars à l'aventure seule sur les routes cabossés laotienne, je fais quelques jolies découvertes sur le bas côté de la route, comme cette jolie vache qui broute la décoration d'un magasin.
Confiante je roule, je fais des kilomètres libre comme l'air, quand soudain le voyant "moteur" s'allume. Je connais cette petite lumière orange sur mon tableau de bord : ce n'est pas bon signe. Je prends très vite la décision de stopper mon engin et de faire appel à mon loueur pour trouver la solution adaptée à ma problématique. J'attends sur le bas côté avec des garagistes et des routiers à l'ombre pour éviter de griller. Je suis tranquille en paix, j'ai sorti mon livre de Sylvain Tesson j'avance sur ma lecture, ça tombe bien mon ouvrage me suit dans mon voyage...
La petite pause à l'ombre me permet de me nourrir de quelques pages de ce magnifique ouvrage et de remplir le ventre de ce chien errant. La vie est belle chaque instant est magique. Le temps m'échappe et ça me plaît... Mon loueur arrive sur mon nouvel arsenal, je suis aux anges il m'a même rempli le réservoir...
De découvertes en découvertes
Je m'arrête dans un petit endroit reculé je fais la curieuse je vais le visiter. Je découvre des villages, des familles, du paysage...je me sens libre sur mon de roue, c'est l'aventure. Je freine pour figer l'instant présent avec mon appareil photo, ou pour boire de l'eau ou pour faire le point avec mon compagnon de voyage du moment : mon gps.
Je finis cet après-midi à me remplir d'amour en trempant mon corps dans cette jolie cascade.
Je me fais masser les épaules avec le flux descendant de l'eau fraîche qui vient de je ne sait où ? Je n'y reste pas 3h je n'ai pas de chambre d'hôtel qui m'attend, je file trouver mon bonheur à Thalang, le petit village où je suis sensée crécher ce soir... Je grimpe des lacets de montagne sur une 30e de kilomètres avant de tomber sur ce fameux hôtel français : le Sabaddie. Accueillie comme une princesse je récupère le dernier matelas en dortoir.
Épuisée par cette longue journée entre chaleur et concentration je lâche prise avec un français en buvant 2 bières... Un barbecue géant est servi par nos hôtes. Un vrai régal de partager mon repas avec des français. Je peux enfin parler échanger avec ma langue maternelle.
Je passe une nuit extraordinaire avec une 20e de personnes dans cette même pièce. Je n'ai pas fait long feu ce soir là...je me suis endormie d'une traite
Je suis sur le départ malgré une fatigue qui me poursuit, je décide de revenir sur mes pas pour cette fameuse association française située au bord de la route...Erreur de concentration je roule 2 bonnes heures du mauvais côté et je découvre très rapidement que je n'ai plus de data (d'Internet) pour me diriger. Je suis en pleine montagne sur la route avec un véhicule qui ne m'appartient pas et j'ai peur profonde qui dure un peu dans le temps. Que vais je faire sans internet ? Je prends 3 grandes respirations, je vais trouver des solutions ...je me fais confiance....Je finis par croiser un couple d'étranger qu vont me remettre sur le bon chemin en partageant un peu d'internet pour bien me repositionner. Un autre problème s'enchaîne mon réservoir s'assèche, il n'a pas aimé le nombre de kilomètres que je viens d'enfiler. Je cumule depuis ce matin des soucis, je me sens poisseuse. Il faut bien une première dans mon voyage. Si j'avais su j'aurai dû rester au lit. Je fais confiance en la vie. Je remplis mon réservoir du scooter dans un magasin au bord de la route et puis je reprends mon chemin un peu plus confiante. Mes problématiques se solutionnés au fur et a mesure... En redescendant la montagne je récupère de l'internet dans une boutique de téléphone. Je suis heureuse j'ai récupéré mon outil de voyage, impeccable, je fais demi tour je vais découvrir l'association perchée sur la montagne. Je suis a 14 km d'Anoulak je ne vais tout de même pas passer à côté de cette aubaine.... Après les petits tracas de la matinée place à la sérénité, ma journée se ré-aligne je trouve un bon repas très peu coûteux dans une petite bicoque puis je rencontre des enfants moines dans un temple au milieu de nulle part qui vont me redonner de l'énergie. Je continue à semer des graines j'offre à ses enfants un gros billet pour les nourrir quelques jours. Je cultive ma générosité en roulant.
J'arrive à l'association je suis accueillie par l'équipe laotienne avec de grand sourires et la responsable de l'équipe m'offre du thé et de la pastèque. Après avoir bravé quelques barrières j'ai l'impression que cette femme m'offrait ma récompense de fin de journée. J'échange un peu anglais, les volontaires ne sont pas acceptés c'est dommage car j'y serai bien restée quelques années à bosser dans la biodiversité.
Je suis heureuse d'y être passé il est temps de retrouver mon hôtel afin de retrouver Morphée.
Savannakhet
Une ville que tous les touristes esquivent pour faire le voyage de monsieur tout le monde.
Je découvre ces différentes étapes avec mon âme d'aventurière et non de vacancière. Je fais vraiment la différence. Je prends mon temps et je vais où mon âme me guide : destinations, nombre de jours... Je me laisse porter par mes envies et là où mon cœur me demande d'aller. Je peux quitter les grandes routes pour prendre de petits chemins de traverse. Je suis capable de couper une boucle en 2 si mon cœur me montre un tout autre chemin. Savoir écouter son intuition et prendre le temps de savourer tout ce que la vie me dépose, des instants coup de coeur, des sites non exploités. Tout est à ma portée...Tout au long de et mon parcours je sens que j'ai soif de nouveautés de rencontres, d'aventures. Je ne suis pas attirée par la foule, les excursions "attrape touristes" mais par la vie elle même et les âmes qui s'unissent. C'est le peuple lui même qui me fait vibrer.
Savannakhet ou Savan demeure une ville du Laos bercée par l’inébranlable écoulement du fleuve Mékong. Ville paisible, cette localité cache des petites pépites. Tantôt, je me laisse séduire par les anciens bâtiments coloniaux de sa rue principale, tantôt je préfère me replonger dans l'histoire en visitant son musée ou ses nombreux temples.
Histoire
Savannakhet aurait accueilli ses premiers habitants vers le XVIIe siècle. Quatre dizaines de familles originaires du village de Phonsim y auraient immigré. Mais on n’a encore aucune certitude sur ces données. Par contre, on sait qu’en 1893 l’Indochine française avait mené un conflit frontalier aux abords du Mékong. Une lutte qui permit à la France d’étendre son territoire sur les rives Est de ce grand fleuve et d’établir la ville de Savannakhet en 1894. Rapidement, cette localité est devenue un axe économique majeur pour le pays. Au début, les Français usaient du Mékong comme voie de transport de marchandises. Par la suite, cette métropole européenne a mis en place dans la ville un réseau de transbordement fluvial et terrestre, des centres de télécommunication, ainsi qu’un chemin de fer.Cet essor palpable engendra de nouveaux peuplements dans la région. Chinois et Vietnamiens y vinrent pour s’y installer dans les années 20 et 30.Aujourd’hui, son paysage urbain est agrémenté de divers vestiges historiques et économiques dont : le second pont de l’amitié Lao-Thaï (édifié en 2007 et reliant cette région du Laos Sud à la ville thaïlandaise Mukdahan) ; ses bâtiments coloniaux ; et la route la joignant à Quang Tri au Vietnam
Mes souvenirs sont nombreux
Dans cette petite bourgade je m'y sens comme à la maison.
Je me replonge dans cette mythique visite du temple That Ing Hang Stupa.. Seuls les locaux y passent de nombreuses heures. C'est le temple le plus visiter de la province.
That Ing Hang Stupa
Le stupa de Ing Hang est un des sites sacrés bouddhistes les plus importants de Savannakhet et un Trésor national Lao. C'est une construction de 9 mètres de haut datant de l'année 1548, commandée par le roi Marukhanakhone, où, selon les croyances populaires, se trouve un des os du Bouddha.
Je rencontre des moines qui viennent visiter ce temple. Très accessibles, j'ai la possibilité de les prendre en photographie, ils posent pour moi devant ce magique temple, vieilli par les traces du temps. Je les sens très ouverts et très proche du peuple. C'est une toute première je rencontre une femme moine. Elle est venue me parler, j'ai senti qu'elle avait envie de me connaître. Quelle magnifique expérience d'être approchée par une femme moine.
Ma prière et ma méditation
Seule, j'erre dans les rues, mon âme avait soif de se poser et de prier, je me pose donc dans un temple. J'y reste un petit moment pour faire mes demandes de protection pour ceux que j'aime et pour moi bien évidemment. D'ailleurs, en couchant ces quelques lignes, je m'aperçois que je passe toujours l'autre en priorité dans mes demandes...Après cette méditation, je flotte, mon corps et léger, mon âme aussi, je sors de ce lieu en déambulant les rues de Savannakhet sans savoir où je vais...
Mon eureka
Je suis guidée, après toutes ces années où la chance virevolte au dessus de moi. Je n'ai plus de doute je suis protégée. Et aujourd'hui, je suis guidée jusqu'à cette petite boutique...je pousse la porte et c'est un salon de massage. Tous les masseurs et masseuses de ce salon sont mal voyants. Je me laisse mener par un masseur qui parle en anglais lui même mal voyant. Je suis déposée sur un matelas au fond d'une pièce entourée d'autre clients. Juste un léger drap nous séparent. Dès que la masseuse commence à me toucher les pieds, je me mets à pleurer. En priant, tout à l'heure, j'ai demandé qu'on m'aime et qu'on puisse m'aider à me trouver une nouvelle place dans ce monde. J'ai fait 6 ans sur Annecy et j'ai envie de vivre ailleurs ou les humains sont vraiment en liens avec mes aspirations. Je pleure de joie, j'ai très envie de créer un centre comme celui-ci avec des personnes malvoyantes...Merci la vie pour ce magnifique eureka qui est venu jusqu'à moi. J'ai besoin de vous mes chers guides pour trouver ma voie.
A la fin de mon massage, je me rhabille et'offre à ma masseuse un billet supplémentaire et je lui serre très fort un bras pour manifester ma gratitude. Elle ne me voit pas mais elle me sens.
Je sors de ce lieu avec un corps détendu et un mental est apaisé.
Pakse
Je pars en bus de jour de Savannakhet direction Pakse. Nous sommes une vingtaine de personnes dans un micro bus, entassées comme des sardines. La route va être longue ... Ma tête tape sans arrêt contre la fenêtre et mon cou se relâche pendant mes micro siestes chahutées par des nids de poule et les klaxons utilisés pour se frayer un passage. Ce type de transport est authentique. Sur le toit du minibus est déposé du poisson frais en plein cagnard, à l'intérieur du bus des poules entassées dans des grands sac en plastique blanc, tout ficelés. Je vois défiler la route et les heures sur ma montre. Je ne fais rien, je mon lâche mes pensées et mon envie de rédiger ma carnet de voyage. Je me laisse porter jusqu'à Paksé. Arrivée à Pakse, je réserve mon scooter chez Yves le loueur Belge au caractère bien trempé puis je vais me poser au frais dans ma chambre. Une grosse migraine me tiraille le cerveau. J'ai l'impression d'avoir la tête qui va exploser... Ma chambre n'est pas cher, c'est proche du shop et surtout je vais pouvoir dormir dans un grand lit avant d'entamer ma dernière boucle en scooter sur le Laos : les bolovens.
Départ pour la boucle des bolovens
Je prends la route avec un scooter semi automatique sur la petite boucle qui est déjà bien engageante au niveau des kilomètres : 200km. Pendant mon parcours, je ne respecte pas les recommandations du loueur. Je m'arrête quand j'en ai envie et où j'ai envie. Je me sens libre et heureuse. Je fais des kilomètres à traverser des villages à rencontrer les peuples...c'est bien plus puissant pour moi que de longs discours commerciaux des quelques producteurs de café et de thé sur les boucles.
Je vis pleinement l'instant présent. Je fais de nombreuses haltes pour photographier des instants magiques. Je n'ai jamais été aussi heureuse. Chaque jour est du pain bénis. Je vis un vrai conte de fée. Mon voyage a un vrai sens...je suis dans le coeur et dans la vivance.
J'ai décidé d'arrêter de ressasser
Je ne projette plus depuis des mois, je vis le jour le jour avec beaucoup d'amour et de douceur. Cependant, cela fait 9 mois que je ressasse une situation avec comme pilier principal de la problématique une amie qui me pollue la vie. Je sens que j'ai envie d'être.en paix....
Cela fait 9 mois que je suis partie de la France avec un problème mécanique qui s'est transformé en une problématique de coeur. La vie me pousse à me séparer d'une grande amie contre mon gré. Notre vision d'une situation de vie vient entraver notre amitié. Il y a quelques années j'aurai souffert pendant des années là maintenant j'arrive à me bercer d'amour. J'ai été juste, j'ai donné le meilleur moi même et je ne peux manifestement pas changer les situations de vie. Mon amie accorde plus de place à la colère qu'à l'amour, je ne vais pas me battre contre des moulins à vent. Je ne vais pas la forcer à m'aimer ou à pardonner la situation qui est ainsi. J'apprends à regarder ce qui m'appartient et ce qui ne m'appartient pas. Je ne me laisse plus envahir pas des énergies basses qui baignent dans la négativité et j'observe mon cerveau qui tourne en boucle face à de telles querelles. Je suis passée par 2 phases : celle de la colère suite un sentiment
J'ai le cœur lourd de tristesse
Les derniers échanges avec mon amie de France me secoue tellement que je sens que mon âme a besoin de se poser dans un temple. Je m'arrête dans le premier qui vient à moi. Je prends le temps de méditer de prier et là je sens une montée de tristesse et des larmes qui ne cessent de couler. Cette relation à distance me fait souffrir, l'indifférence et l'ignorance me rongent de l'intérieur. Depuis quelques jours, un sentiment d'injustice attise ma colère puis se greffe de la tristesse qui m'envahit ...
Cela fait 9 mois que je suis partie de la France avec un problème mécanique qui s'est transformé en une problématique de coeur. La vie me pousse à me séparer d'une grande amie contre mon gré. Notre vision d'une situation de vie vient entraver notre amitié. Il y a quelques années j'aurai souffert pendant des années là maintenant j'arrive à me bercer d'amour. J'ai été juste, j'ai donné le meilleur moi même et je ne peux manifestement pas changer les situations de vie. Mon amie accorde plus de place à la colère qu'à l'amour, je ne vais pas me battre contre des moulins à vent. Je ne vais pas la forcer à m'aimer ou à pardonner la situation qui est ainsi. J'apprends à regarder ce qui m'appartient et ce qui ne m'appartient pas. Je ne me laisse plus envahir pas des énergies basses qui baignent dans la négativité et j'observe mon cerveau qui tourne en boucle face à de telles querelles.
La bénédiction du moine
Installée confortablement en lotus devant les disciples de Bouddha je me mets à prier et à méditer. Un torrent de larmes s'extirpe de mon corps. Cela fait trop de mois que je souffre de cette absence de communication.Envahie par un profond sentiment d'incompréhension et d'injustice je sens que ma tristesse déborde. Après quelques minutes à pleurer je me lève pour reprendre la route. Un moine bouddhiste à mes côtés dans la pièce me demande de me rapprocher de lui, je mets de nouveau à pleurer en tenant ses mains. Sa présence me rassure, je suis comme d'un seul coup enveloppée d'amour. Je n'ai pas l'habitude qu'on prenne soin de moi...Il dépose une prière sur chacun de mes poignets en y accrochant 2 bouts de ficelle. Il m'offre une bénédiction pour me protéger, je le remercie de différentes façons en le regardant dans les yeux, en lui disant : ". " et en rapprochant mes deux mains l'une contre l'autre en hochant de la tête. Après ce bref moment d'amour auprès de ce moine je me sens en paix. Je reprends ma route avec un peu plus de sérénité...
Le mariage laotien
Je roule pendant une demi heure après ce remplissage d'amour au temple et là je stoppe mon scooter devant un mariage laotien...Je regarde ces êtres : s'aimer, sourire, s'amuser...C'est cette ambiance festive qui m'attire. La légèreté devient ma seule priorité. C'est contagieux les sourires. Je suis rapidement embarquée par l'un des membres de la famille à participer au mariage. Je partage de la bière à une table avec les invités, les jeunes étudiants échangent quelques phrases en anglais avec moi et puis j'ai les festifs qui me font danser. Je suis devenue le centre de curiosité de ce mariage. C'est ma différence physique qui les questionnent. Je suis heureuse, l'instant présent m'enveloppe d'amour... L'effet kiss cool de la bénédiction du moine : je suis heureuse.
Les cascades Tad Lo et Tad Hang
Elles sont merveilleuses et remplies de joie. Je croise aucun voyageur, je suis seule avec les laotiens, je les observent vivre leur vie avec simplicité et authenticité. Les enfants font des plongeons entrainant les petits copains. Mes jambes sont dans l'eau pour me refroidir la totalité du corps en surchauffe.
Mama Pap
La piole n'est pas extraordinaire mais mon hôte laotienne est accueillante, bienveillante et touchante. Elle a déposé un ventilateur au bout de mes pieds pour profiter de la nuitée. Les repas et les Mango coco shake sont délicieux. Je repars de chez elle avec un joli bracelet qu'elle a accroché à mon poignet pour me protéger tout au long de mon voyage. Son petit cadeau créé avec son coeur. Le mien en tout est rempli d'amour...
La boucle en montagne
Je roule pendant des heures à sillonner ces jolies ondulations modelées par la vie. Je savoure les couleurs, je m'arrête pour partager des moments de proximité avec les laotiens
et je découvre aussi les quelques médiocrités humaines sur ma route : les tones de déchets balancés dans cette poubelle géante qui se nomme la nature et je découvre les dégâts endommagés par les brûlis.
Qu'est les brûlis au Laos?
En Asie, avant le début de la saison des pluies (mars/avril), les habitants pratiquent le brûlis. C'est une méthode qui consiste à défricher les champs par le feu. Durant cette période, une partie de l'Asie du sud-est recouverte d'un voile qui transforme le bleu du ciel en blanc, et cache le soleil.
Par moment quand je roule j'ai l'impression que c'est la fin du monde...
Cascade Champee
Je me rafraichis le corps dans cette somptueuse cascade. Nous sommes quelques personnes à savourer cette douceur de fin de journée. Je sais que je dois encore rouler 70 km plein cagnard avant de me poser dans à Champasak.
Champasak
Mon petit coup de coeur après le Nord du Laos. Le calme, la campagne, les animaux, la spiritualité...tout y est.
Je profite de ce merveilleux temple qui porte un historique riche d'histoire.
Le wat Phou
Le site archéologique le plus imposant du Laos est inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Non pas pour sa dimension qui sans être modeste, n’égale pas celle d’Angkor, mais pour sa signification. Le wat Phou, traduit littéralement par « temple de la Montagne », est considéré comme le berceau de la culture khmère. Sa fondation au Vème siècle est l’œuvre du premier royaume d’importance de la région, le Chen-la. L’ensemble actuel du XIème siècle préfigure les temples-montagnes qui s’élèveront au Cambodge et en Thaïlande. Il comprend deux villes anciennes postées à proximité du fleuve et une succession d’ouvrages, de réseaux hydrauliques, de temples dans un axe reliant le Mékong à la montagne de Pou Bassak. Ce relief en forme de lingam, incarne Shiva. Sous sa bienveillante tutelle, le wat Phou devint rapidement un centre religieux d’exception pour les Khmers. Il répond à la typologie classique des temples hindous : baray ou fossés emplis d’eau bordent l’allée centrale, le tout en pierre tirées de carrières de Champassak et de pierres du Mékong. Elle mène au palais des hommes, remarquable pour ses sculptures d’inspiration hindouiste. La porte centrale est ornée de bas-reliefs dédiés à Shiva et Parvati juchées sur le taureau Nandi. Lui faisant face, le palais des femmes présentent de délicats motifs sculptés ayant eu à souffrir de l’outrage du temps. Le pavillon de Nandi à proximité a été restauré. Quatre portiques signalent le début du chemin vers Angkor. Sur la première terrasse du temple, une statue de Phaya Komatha, le fondateur du sanctuaire, fait toujours l’objet d’un culte fervent.Le sanctuaire cruciforme occupe le sommet d’une large butte. Il est orné de nombreuses sculptures figurant les divinités hindouistes.
Ce temple en plein nature est ma plus jolie découverte du Laos. Je n'irai pas au Cambodge cette année alors je profite de son architecture proche de ce pays voisin. Je me sens portée par une jolie énergie sur ce site.
J'ai des frissons en traversant cette ville. Je me sens portée par une sérénité permanente. J'ai presque envie de m'arrêter ici pour y travailler.
Je suis sur le départ, direction Paksé
Mon intuition me guide à partir plutôt...
Massage Sak Yant
Je crève de la roue arrière sur la route principale de cette bourgade. Une belle symbolique, mon scooter me montre un petit faible aussi pour cette jolie petite ville : Champasak. Je suis protégée, sur ma route un mécano sur le bas côté au dos tatoué va me sauver... J'observe sur le corps de ce laotien ces tatouages Sak Yant. Toutes ces symboliques m'interpellent...
Les tatoueurs Thailandais, ces artistes utilisent des prières et des incantations pour conférer aux tatouages une puissance spirituelle.
"Sak" signifie "tatouer" et "Yant" provient du sanskrit "yantra", évoquant la prière sacrée.
Le tatouage thaïlandais un véritable art, apprécié pour ses significations symboliques, religieuses et esthétiques. Le Sak Yant est un terme utilisé en Thaïlande pour désigner l'art du tatouage sacré. Il s'agit de tatouages traditionnels faits à la main par des moines bouddhistes ou des maîtres Sak Yant.
Un tatouage Sak Yant se compose de trois éléments : les Yantras, motifs sacrés intégrant des symboles anciens, des images d'animaux ou de divinités, des mantras et des prières ; des phrases en Pali conférant des pouvoirs magiques supposés au porteur ; enfin, une bénédiction finale prononcée à la fin du tatouage.Un peu d'histoireLes tatouages thaïlandais sont très anciens, ils datent de l’empire Khmer à l’époque d’Angkor au 9ème siècle après J.-C. Les guerriers thaïlandais se faisaient tatouer des Sak Yant sur tout le corps pour espérer être protégés par les dieux sur les champs de bataille, et pour rendre leur chair invulnérable aux coups d’épée, repoussant ainsi les ennemis et les mauvais esprits.
Le Sak Yant est tatoué sur la zone l'arrière du cou (nuque), car nous croyons que c'est la porte d'entrée vers le chakra majeur, ou sur l'épaule ou dans le haut du dos, près de la tête, considéré comme propice selon les croyances bouddhistes.
Ce voyage est aussi culturel, spirituel...
Les 4000 îles
J'utilise les transports laotiens (bus et bateau) pour m'y rendre . Je suis collée sur le siège dans le bus, je baigne dans ma sueur. Température ressentie 44 degrés sur Don Det. La chaleur me fait fondre en eau. Je choisis sur place un petit chalet loin du brouhaha, au pied du Mékong. J'ai décidé de me poser et me remplir d'amour dans ce petit coin de paradis laotien.
Toutes les prières sont exaucées, je rencontre 2 merveilleuses personnes sur Don Det, 2 hommes, 2 âmes colorées qui me font vibrer. Un qui prend la poudre d'escampette au bout d'une journée et puis Paul, un jeune homme brillant, plein de vie qui partage cette petite étape de mon voyage sans me quitter. Comme ces inséparables, ces fameux oiseaux, nous partageons une journée et demi dans la fluidité. Je suis heureuse....
Je me laisse porter par le courant de la vie après notre séparation d'une journée nos chemins se re croisent à Pakse où nous allons retrouver notre complicité. Petit hamburger en plein milieu de la journée puis un massage laotien en duo l'un à côté de l'autre pour clôturer cette merveilleuse journée. Il porte sur son dos mon sac à dos de 14 kg jusqu'à la gare routière de Paksé pour m'accompagner, je monte dans le bus, je viens de le quitter. Ce n'est qu'un au-revoir. Mon coeur et serré mais je sais que je vais le retrouver...
Bus de nuit Paksé, Vientiane
Les laotiens sont extrêmement optimiste. Il m'annonce plus de 10 h de bus de nuit pour traverser du sud à la capitale. Il mettra 17 h pour arriver à destination. Je dors comme un bébé sur un matelas que je devais partagé. La chance me souris je dors seuls en biais dans mon lit toute la nuit avec mes compagnons préférés de voyage : mes boules quies et mon masque de nuit. Je voyage avec comme dernier repas le burger de Paksé. J'ai faim au réveil mais je me laisse porter jusqu'au prochain arrêt. Je profite d'un arrêt spontané pour nourrir mon estomac d'une bonne soupe de nooddle laotienne et une bonne glace chocolatée. Le ventre plein je suis prête à attaquer ma derniere ligne droite de bus et affronter la négociation du dernier tuk tuk pour retrouver mon mercenaire qui vit à la capitale.
Mon inconnu
Je me suis détachée de lui avec le temps et surtout depuis qu'il voyage. Après quelques longs échanges vidéos, je perçois une énergie différente de la mienne, les fils d'amour de projection se déconnectent pour laisser place à une amitié bien soudée. Je lâche toutes attentes et l'ivresse dans laquelle je me positionne quand je ressens quelques similitudes émotionnelles. Un jour viendra où l'on se croisera...Je vais essayer de maîtriser ce petit cœur qui s'emballe pour un rien....
Je lève un verre
A Vientiane, je profite de mes dernières heures au Laos pour boire des verres de vin rouge et de profiter de tous les instants avec les laotiens. J'ai déjà le coeur piqué de remords de quitter ce pays. Je vais continuer à semer...c'est ce qui me permet d'avancer.