Jeudi 23 Mai
Nous continuons nos péripéties direction la Hollande. Après la frontière France-Belgique, dans les bois, c'est sur les routes, cette fois, que nous changeons de pays... Pas de beau panneau "Welkom in Nederland", alors Emeric insiste pour prendre cette photo en arguant que ce sera peut être le seul ... il avait raison.
Welkom in "Nederland" !L'objectif en quittant De Okelaar était de stopper les "bénévolats" afin de profiter des journées de vélo et des rencontres quelles occasionnent. Bref des vacances dans notre voyage, afin de reposer nos corps et nos esprits.
Le vélo en Hollande ... c'est que du bonheur ! Nous pouvons passer partout : suivre les autoroutes sur des pistes cyclables aménagées, traverser les ponts (et Dieu sait qu'il y en a). Le plus ? Les panneaux sont légions, par conséquent, pas besoin de carte. Une vague de liberté bien appréciée pour deux voyageurs sans G.P.S. !
Cependant nous avons aussi eu le droit a nos lots d'incompréhension et de surprise...
Quand tu es perdu et que tu vois un panneau au loin... Deux jours après notre départ, et 165km dans les pattes, nous arrivons à Gorinchem dans un camping repéré quelques jours plus tôt. Il est grand, remplit de camions, yourtes et autres habitats délirants. Il affiche complet et une bonne ambiance règne.
Cependant, une nuit sans véritable emplacement nous a suffit. Le lendemain nous repartons tranquillement en fin de matinée avec pour objectif Utrecht à une cinquantaine de kilomètres, et l'espoir de trouver un coin pour se reposer quelques jours.
Un moulin parmi tant d'autres Ah, la Hollande ! Il n'y a pas vraiment de zone sauvage, mais la diversité de la faune est incroyable. Nous avons la chance d'observer une multitude d'oiseaux, un plaisir pour les yeux et les oreilles. Bien sûr, nous n'échappons pas aux canaux et moulins typiques de ce pays, nous croisons même sur notre route quelques tulipes retardataires.
Fort aan de Klop Nous arrivons à Utrecht avec pour adresse un petit camping à la frontière de la ville. C'est une très belle surprise, un fort entouré d'un petit cours d'eau, avec un espace pour poser quelques tentes. Nous passons du tout au tout, de l'immense camping bondé, au petit camping totalement vide.
Centre historique d'Utrecht Nous avons trouvé notre lieu de repos : le camping n'est pas cher et le fort nous appartient. Nous resterons dans ce lieu cinq jours le temps de recharger les batteries et de planifier la suite.
Liberté Après une multitude de demandes pour des lieux de vies collectifs, nous désespérons un peu devant l'absence de réponses... Une idée nous traverse l'esprit, faire une demande sur un groupe facebook que nous suivons. Plusieurs personnes nous répondent, réparties entre l'Allemagne, le Danemark et la Suède. Notre futur objectif se dessine donc en direction de Hamburg. Mais avant cela nous décidons de profiter un peu plus de la Hollande, et d'aller voir la mer. On se promène, au grès de nos envies, sans objectif temporel.
Camping sous surveillance Un des petits défauts de ce pays est sa complexité pour faire du camping sauvage, ce qui nous pousse à redoubler d'ingéniosité. Par exemple, sur la photo ci-dessus, nous sommes au bord de l'eau presque au milieu d'une ville portuaire... Le nez fin d'Emeric a fait des miracles.
Manger à vélo, une question qui occupe nos esprits. Nous ne sommes plus en France, nos habitudes alimentaires sont bien perturbées. Avant notre départ nous étions consommateur bio, local et le plus possible sans déchet, mais maintenant, nous sommes dans des pays où les alternatives écologiques ne sont pas monnaies courantes... Notre pays natale est peu être plus en avance que ce que l'on pensait.
Le voyage c'est aussi les rencontres, et les semaines qui suivent en furent riche. Tout commence dans une ville portuaire, nous sommes perdus et nous rencontrons Jenny, hollandaise ayant vécu à Paris. Elle nous invite à boire un café chez elle, nous discutons et échangeons un livre. Nous lui laissons l'Or de Blaise Cendrars (un livre à histoire, c'est celui que Manu, l'homme de nos vélos, nous a donné au départ du voyage) et elle nous donne un Fred Vargas en retour.
Le voyage c'est l'impermanence de la vie puissance dix. En une journée tu vis des émotions puissantes, de la pur joie, au désespoir, tu te perds, te (re)trouves, tu fais confiance.
Bourtange Ça y est nous arrivons à la fin de nos vacances hollandaises. Le dernier village que nous traversons est une citadelle fortifiée magnifique. C'est toujours une belle surprise pour nous de découvrir par "hasard" des lieux à côté de touristes venus des quatre coins du monde.
Willkommen in Deutschland La frontière est franchie, et ce n'est plus la même chose. En Hollande la carte était rempli de canaux et maintenant elle est pleine de routes. L'Allemagne, le pays de la voiture, c'est tout de suite beaucoup moins agréable pour nous. Cependant le pays a fait un bel effort en matière de pistes cyclables.
Pour la première fois, des locaux nous invitent à dormir chez eux. Nous découvrons des gens très accueillant, après le repas, le mari nous gratifie même de deux magnifiques morceaux classique au piano.
Sur la route, les rencontres continuent et notamment Sonny, suédois, voyageur à vélo et écrivain, qui se dirige vers la France.
En Allemagne, la plupart des ponts n'ont pas été reconstruit après la guerre, nous devons donc prendre des ferry, une nouvelle occasion pour de belles rencontres. Nous échangeons quelques mots sur notre aventure avec quatre Belges qui nous offrent la traversée.
Puis nous arrivons dans un camping, qui fera de ce weekend, un des meilleurs du voyage. Épuisés par notre journée personne n'est là pour nous accueillir. Un peu plus loin, dans la salle commune, nous trouvons une dizaine de personne, musique à fond (style année 80 et reprise en Allemand) avec bières et bonne rigolade. Quelle belle erreur ce ne fut que de nous avancer et discuter avec ces personnes. Une bière, deux bières ... on vous passe les détails. Nous avons eu le droit au splendide accueil allemand et à leur sens de la fête. Ils nous invitent le lendemain pour une autre fête au camping.
Prost ! Nous restons donc le samedi pour cette fameuse fête, nous n'avons pas très bien compris en quoi elle consistait, car de toute les personnes présentent au camping une seule seulement parle anglais. Mais pas besoin de parler la même langue pour se comprendre. Le lendemain, nous allons de surprise en surprise, nous apprenons que l'on nous avance en voiture.
Et pas qu'un peu ! 90km, ce qui nous amène jusqu’aux portes de Hamburg. Nous n'avons plus qu'à prendre un ferry et faire vingt petits kilomètres pour arriver chez Richard. Bien évidemment nous nous perdons, on demande notre route, mais nous arrivons a bon port. La fin d'un chapitre et le début d'un autre... l'impermanence des choses.