Carnet de voyage

Regarder comme le monde est grand

43 étapes
48 commentaires
Par vdefay
 avec 
C
Carochav
Suivez notre voyage en Laponie finlandaise, Colombie, Patagonie, Australie et Mongolie
Du 23 janvier au 22 juin 2018
150 jours
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J-6

Sommes-nous prêts ? ... Je ne sais pas ! En tout cas nous profitons une dernière fois de nos belles montagnes avant de finaliser nos sacs.

La carte affiche déjà tous nos vols. Elle s'enrichira au fur et à mesure de chaque pays visité.

En résumé :

  • Laponie finlandaise, du 23 janvier au 7 février
  • Colombie, du 10 février au 7 mars
  • Patagonie, du 9 mars au 9 avril
  • Australie, du 9 avril au 21 mai
  • Mongolie, du 22 mai au 21 juin

Bonne lecture !

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Nous voilà donc arrivés à notre première étape, la Laponie, et plus précisément, à Saariselka, dans le Urho Kekkonen National Park.

Notre journée d'avions et d'aéroports s'est globalement passée sans encombre, excepté l'annonce du pilote 45min après le décollage d'Helsinki, nous informant qu'il était en train de faire demi-tour parce que son copilote était malade. Nous avons ensuite attendu dans l'avion pendant plus d'une heure sans savoir ce qu'il allait se passer... Puis l'avion est finalement reparti !

L'arrivée par -27°C fut l'occasion de tester en 5 minutes nos équipements ! Un bus nous a ensuite déposé à Saariselka où nous avons retrouvé Leena, qui nous loue une partie de sa maison via Airbnb.

Le lendemain, nous avons pu profiter de cette magnifique région, où l'épaisseur de neige ne fait qu'augmenter au fil de la saison hivernale. Actuellement le soleil est (en théorie) visible entre 10h et 15h, mais aucun risque de prendre un coup de soleil, puisqu'il perce rarement les nuages quand il ne neige pas... Ce qui ne nous a pas empêché d’enchaîner, une première journée découverte (courses, quête d'informations touristiques, "tobogganing", ballade à pied), puis une rando de 6km, non en faite 12km, ah non toujours pas... 18km alors? en ski de fond (jour 3), puis 2 fois (1 fois aurait été trop banal!) 7km en raquette (jour 4).


Arrivée à l'aéroport d'Ivalo, et première journée découverte 

L'objectif de notre ballade en ski de fond était de rejoindre une Fell Hut à environ 6km, sorte de petit refuge à disposition des randonneurs qui souhaitent se réchauffer au cours d'une ballade où y passer la nuit. Chaque petit refuge est équipé d'un poêle, et 2 petites cabanes à côté proposent toilettes et stock de bois. Très pratique pour raviver le feu ! Nous y avons rencontré une allemande qui profitait d'une semaine en Laponie pour skier de refuge en refuge...

Randonnée à ski à travers les bois, jusqu'au refuge de Rumakuru.  

N'ayant pas une longue expérience en ski de fond (pas depuis...15 ans ?), nous n'avions pas de réelle estimation de la durée de notre randonnée, et c'est en partant du refuge à 15h (après avoir déjà fait 6km) que nous nous sommes (enfin surtout Caro) rendus compte que la ballade comptait encore 6km et que nous allions rentrer de nuit... Heureusement certaines pistes principales sont éclairées (mais un peu plus longue aussi...) ! Nous avons donc fini avec 18km dans les pattes et sous de magnifiques flocons !

Rentré de ce long périple, la personne de l'agence qui nous louait les skis nous invite à profiter de la belle journée qui s'annonce le lendemain pour monter sur la colline la plus haute à côté du village (450m d'altitude). Les jambes en compote nous ne planifions donc qu'une petite ballade en raquette de 7km. Vous pourrez en juger par les photos, nous avons été bien conseillés ! Premier jour où le ciel était à peu près dégagé, les paysages ensoleillés étaient magnifiques !

Saariselka Starting Point, une belle journée s'annonce ! 

Le chemin est à peine tracé par des piquets en bois qui sortent de la neige. Après 2 jours de neige, les anciennes traces étaient quasi invisibles. Comme la veille, nous ne croisons presque personne pendant la ballade, et nous avons l'impression d'être vraiment seuls au monde ! Une grande partie de la ballade se fait à travers les bois.

Puis à environ 400m d'altitude, il n'y a plus de sapins, et la vue se dégage sur toute la région...

Du haut de Lisakkippa. Non non je n'ai pas posé ! 

Elle est pas magnifique cette balade!? Qui ne voudrait pas la refaire ?

Sur le prochain post, vous comprendrez pourquoi nous avons finalement fait deux fois cette ballade dans la même journée...

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Reprenons à notre première ballade en raquette sur les hauteurs de Saariselka. Une fois rentrés nous apprenons par Andrey (de Polar Creek) que ce soir là le ciel sera le plus dégagé pour (peut être) apercevoir des aurores boréales. Et non le lendemain comme prévu. Pourtant dans l'application les prévisions sont peu encourageantes : 100% de couverture nuageuse jusqu'à 22h, 66 à 23h, puis de nouveau 100%. Ça laisse une fenêtre assez faible !Peu confiants mais plein d'espoir, nous décidons donc de nous lancer dans notre première chasse aux aurores boréales par le moyen le plus économique : les snowshoes! Et le meilleur point de vue hors des lumières du village avec une vue dégagée se trouve être... la colline que nous venions de monter !A 22h, alors que ça fait déjà 6h qu'il fait nuit, que notre corps préférerait s'endormir au chaud plutôt qu'affronter le froid, nous enfilons nos 4 couches de vêtements, et nous traversons la forêt pour déboucher sur la colline (en sens inverse de la journée pour ne pas trop avoir l'impression de faire la même ballade !)Nous avions les frontales mais elles se révéleront parfaitement inutiles, il ne fait jamais vraiment nuit en hiver : la neige et les nuages reflètent les lueurs de la lune et des lumières artificielles, créant une ambiance pâle mais largement suffisante pour nous guider.Nos yeux sont rivés vers le ciel, mais le temps passe et... aucune étoile n'est visible. De plus les pistes de ski alpin sur la colline en face de nous sont toujours éclairées telles une piste d'atterrissage et nous semblent très contre-productives pour notre chasse... Nous marchons pour nous faire patienter et nous tenir au chaud. A minuit, l'extinction des pistes de ski nous laisse un second espoir, mais la densité des nuages ainsi que le froid auront raison de notre motivation et nous pousseront à rentrer.

Sur le même sommet, à minuit...

Après la déception de la nuit et la vue des prévisions météo qui annonçaient un temps "Cloudy" jusqu'à la fin de notre voyage en Laponie, nous avons donc décidé de continuer à profiter de toutes les activités à faire pendant la journée.

Nous avons enchaîné par une sortie avec des huskys pour faire une ballade en traîneau, un des aspects de la culture Sami. L'expérience en soit n'est pas déplaisante, bien au contraire! Mais le fait de la faire par groupe de 10 traineaux, dans une "Husky Farm" de plus d'une centaine de chiens, tous attachés dans un enclos géant, ne la rend pas très authentique.... Caro a tout de même bien combattu sa peur des chiens, elle avait même son favori ! Ils sont quand même mignons les p'tits puppies!!!!!!

Husky & Co.

Le lendemain nous voulions tester la motoneige. Le prix d'un safari avec guide (et pourtant en groupe) étant légèrement exorbitant, nous avons loué une motoneige à la journée, sans guide, pour aller jusqu'au lac d'Inari, à environ 60km, en passant par Ivalo, (à 35km). Toute la région dispose de chemins plus ou moins tracés pour les motoneiges. Andrey, serein, nous a gentiment donné une carte indiquant les chemins... dans les 10km à la ronde.. mais c'est pas grave, "then you just have to follow the signs".

Puis vient le moment où il nous a fait peur :

- Si vous sortez des traces, la motoneige s'enfonce dans la poudreuse. Dans ce cas il faut la basculer sur le côté, rajouter et tasser de la neige sous la chaîne, puis la rebasculer.

- ‎Ok

- Attention sur le lac, en général il y a de la neige au dessus de la glace. Mais parfois de l'eau s'infiltre par des trous dans la glace, et il y a en fait de l'eau sous la neige. Il vaut mieux tâter avant avec les pieds... Une fois avec un groupe, on est restés jusqu'à 2h du matin pour les sortir de l'eau! Si jamais vous avez un problème, vous m'appelez on verra ce qu'on peut faire...

- ‎Ah bon... Ok. On ne va peut être pas sortir des traces alors!

9h30, nous décollons, espérant arriver 2h plus tard sur les bords du lac. Deux heures plus tard nous avions bien du faire environ 30km .... mais toujours pas d'Ivalo (ni de "signs" d'ailleurs) ! Apparemment nous avions suivi la mauvaise route pendant un moment... Demi-tour jusqu'au fameux croisement où tout a basculé! Cette fois-ci nous allons suivre la piste 'balisée' et non pas la plus évidente... Caro ayant froid elle prend le volant (celui-ci est chauffé!). Mais au 3ème virage, à la vitesse folle de 20km/h, nous effectuons un belle sortie route et PLOUF dans la neige. "Oups.... Je suis désolé j'y voyais plus rien!". Et oui du givre a tendance à se former sur la vitre à l'intérieur du casque... Du coup Caro n'a pas vu le virage :D, heureusement nous ne prendrons pas plus de 5min pour la remettre sur la piste. Au final, il nous a fallu 4h et plus de 60km pour arriver à Ivalo. Nous avons donc abandonné l'idée de conduire sur le lac gelé d'Inari, mais nous avons eu notre lot de consolation car l'accès à Ivalo se fait sur la rivière gelée !

Dernière surprise sur le trajet du retour... des rennes ! D'abord 3 qui se baladaient sur la rivière gelée, puis 2 qui trottinaient sur les pistes de motoneige. La motoneige ne leur faisait pas vraiment peur, et nous les avons suivis pendant 15min avant qu'ils sortent (enfin) du chemin !

Une belle journée de motoneige !

Pour notre dernier jour à Saariselka, ce fut une nouvelle session ski (oui on a bien aimé, PaUlito t'aura peut-être de la compagnie pour une future Grande Traversée!), avec un peu de soleil, une pause rapide dans un refuge où l'on a pu ALLUMER LE FEU!!!! Mais du coup il ne nous a pas réchauffé... Pour rentrer on passe devant la piste de toboganning, Val décide de la descendre en ski, mais à mi-hauteur petite frayeur, ce ne sont pas des skis de pistes! La deuxième descente sera en luge 😀

Ski fever
J8àJ9

Les transports étant relativement couteux, il n'était pas possible d'effectuer des excursions à la journée de Saariselka vers Inari (seulement 70km). Nous avons donc réservé 2 nuits à Inari pour pouvoir visiter son musée sur la culture sami, et admirer son lac gelé.

Le lac gelé d'Inari

Nous avons d'abord visité le musée, qui s'est révélé assez intéressant, autant pour ses explications sur l'évolution de la faune et la flore de la région au fil des saisons, que pour ses détails sur la culture sami. Juste un peu dur de regarder la vidéo montrant les découpages faits sur les oreilles des rennes pour marquer leur appartenance à telle ou telle famille... On y apprend aussi au passage que le renne sauvage n'existe plus en Laponie depuis la fin du XIXème siècle du fait de sa surchasse...Avec cette visite, nous avons aussi vu un film sur les aurores boréales qui faisait rêver, et une belle exposition de photos où même le trait noir de l'horizon sur fond blanc rendait bien !

Notre petit Mokki, le musée SIIDA, un faux renard polaire

Le lendemain nous pensions faire du ski sur le lac gelé, mais il se trouve que les pistes n'avaient pas encore été tracées, et nous n'avions pas très envie de fendre la glace... Nous avons donc opté pour une petite balade tranquille à pied dans la forêt environnante. Tranquille avez-vous dis?? Pas tant que ça !

Un petit chemin tracé nous amène à un refuge où nous avions prévu de manger en allumant un feu. Les buches sont fournies, ça c'est bon, mais pas le journal et le petit bois. Allumer une buche au briquet c'est un peu juste... Heureusement nous avons fini par trouver du papier et des cartons dans les poubelles, et nous avons donc pu faire griller nos saucisses (ce qui est a priori le snack préféré des finlandais) !Pour le retour, nous aurions pu opter pour le même chemin qu'à l'aller... mais ça n'aurait pas été drôle ! Nous avons donc poursuivi le chemin qui commençait par traverser la rivière, sur environ 200m! Chemin qui n'avait pas été emprunté récemment... Donc aucune garantie qu'il n'y ait pas les petites infiltrations d'eau sous la neige dont nous avait parlé Andrey...Finalement nous traverserons sans encombre avec une petite poussée d'adrénaline! Une fois la peur passée, nous arrivons sur une zone où personne n'est passé avant nous. Pas de trace dans la neige, le chemin est indiqué par des petits poteaux de couleur au 3/4 ensevelis. Sur les pires tronçons, nous nous enfonçons dans la neige jusqu'aux hanches à chaque pas...

Escapade champêtre 

Nous rentrerons bien fatigués de cette petite balade! Pourtant le soir, la fatigue ne l'emporte pas. Les prévisions annoncent une activité solaire correcte et un ciel qui se dégage à partir de 22h, et presque entièrement dégagé à minuit. Peut-être une dernière chance de voir les aurores boréales (Et oui nous descendons plus au sud le lendemain...)!! Inari semble avoir moins de pollution lumineuse que Saariselka, et le lac offre une vue parfaitement dégagée à deux pas de notre mokki... l'attente commence. A partir de 21h30, nous guettons à la fenêtre, à 22h30 nous sortons attendre directement dehors. Le ciel se dégage, mais la lune est quasi pleine et diffuse tellement de lumière que l'on voit à peine la grande ourse. Nous commençons à nous demander si ça ne joue pas contre nous (encore). Au bout d'une heure à prendre des photos de la lune et jouer à une marelle tracée sur la neige, nous commençons à être glacés. Caro rentre pour se réchauffer pendant que je guette, et quelques minutes plus tard... "AN AUROORAAA, AN AUROORAA" crient des chinoises en levant le doigt au ciel ! Je sors mon téléphone, boosté par l'adrénaline, "CARO, SORS, ELLES SONT LA !!".Et effectivement, au-dessus de nos têtes, des lueurs vertes commencent à scintiller, comme une pluie fine et localisée qui n'atteindrait pas le sol. D'abord lointaines, puis juste là, elles apparaissent, scintillent, dansent, s'intensifient jusqu'à devenir violettes pour finalement laisser comme une longue trainée à travers le ciel. L'intense spectacle dure quelques minutes, puis elles disparaissent dans la même chorégraphie et le ciel redevient sombre. 30 minutes plus tard, alors que nous venions de rentrer pour nous réchauffer, nous nous jetons à nouveau dehors sans prendre le temps de nous habiller correctement pour une deuxième série surprise.Quel beau moment !! :D

(PS: les photos ne leur rendent malheureusement pas justice!)

Nos aurores boréales !!!! :D

Voilà voilà, FIN DU VOYAGE, On a vu ce qu'on voulait voir !!

J10àJ13

Après avoir bien profité du Grand Nord de la Finlande, nous avions dans l'idée de descendre progressivement vers Helsinki, d'où notre avion repart (pour les pays chauds !). Au final, il n'y a pas tant de chose à voir dans le centre de la Finlande, nous avons donc décidé de passer quelques jours à Rovaniemi, un peu plus au sud mais toujours en Laponie. Le bus nous prendra une bonne partie de la journée mais les paysages sont toujours aussi magnifiques !

Dans le car en Laponie

Petite mais vraie ville installée sur la ligne du cercle polaire, Rovaniemi est un gros centre touristique pour les familles qui veulent voir le Santa Claus Village, la maison officielle du Père Noël.

Nous nous avions trois objectifs : passer une journée tranquille, aller au Zoo de Ranua, et voir des cascades gelées, soit au Korouoma Canyon, soit Auttiköngäs falls. Nous apprenons malheureusement au tourist information center que les routes pour aller à Korouoma et Auttiköngäs ne sont pas ouvertes en hiver, donc impossible d'y aller par nous même. Une agence de tourisme propose l'excursion à la journée mais il y en a pour 140€ par personne... Rien que ça... Nous avons donc tristement abandonné l'idée, pour la remplacer par une petite balade à pied dans la ville et son parc, balade chaudement recommandée par l'office de tourisme.

Quelques sculptures de glace et igloos sont présents dans la ville, et notre balade nous offre un joli point de vue sur la capitale de la Laponie. Et bien évidemment, nous trouvons de quoi allumer un feu (on fini par devenir des pros! Enfin presque jusqu'à ce qu'une locale arrive avec son propre bois qui brûle très bien et produit bien plus de chaleur que les bûches mises à disposition, trop humides...).

L'Arktikum (la grande verrière sur les photos), musée et centre scientifique sur les zones polaires, nous permettra de nous réchauffer après tout ça. Mais surtout, nous repérons les lieux car il est placé au bord de la rivière, et qu'une "plage" juste devant est réputée être un bon spot pour observer les aurores boréales à 2 pas du centre ville, et le ciel s'annonce dégagé...

Rovaniemi

Le soir petite mission chasse aux aurores boréales. Vers 22h nous partons vers notre petit spot repéré quelques heures plutôt où nous passerons 2h30 sur la rivière gelée à trottiner sur place et faire la "danse des aurores boréales" (chacun son truc!), mais la récompense fût faible.. juste une pâle lueur verte à l'horizon, à plusieurs reprises et pendant une bonne partie de notre observation, mais rien à voir avec le spectacle 3 jour plus tôt...

Le 3ème jour à Rovaniemi, c'est direction le Zoo ! 1h de bus plus tard nous y sommes dès l'ouverture 😉. Nous étions quasiment les seuls à l'intérieur pour admirer les stars du Zoo: le couple d'ours polaires. Il y a aussi des loups, des lynx, des renards (dont un renard polaire troop mignon !), des rennes, des chouettes, des aigles, des hermines, des gloutons, des énormes sangliers, des yacks, des castors... L'hiver est la meilleure période pour les voir, car ils ont leur superbe pelage d'hiver. Cela reste un zoo, donc des animaux enfermés, mais globalement ils ont tous des énormes enclos où on peine parfois à les trouver et semblent être de très bon vivant.

Zoo de Ranua
J14àJ16

Et nous voilà débarqués à 6h du matin à Helsinki, après 13h de voyage dans un bus de nuit sans wifi… expérience horrible ! Mais une belle journée s’annonce une fois un bon café avalé et les sacs déposés dans les consignes de la gare, nous partons nous balader relativement tranquillement. Le centre-ville n’est pas très étendu, et les principaux bâtiments à voir et visiter sont à portée de pieds. Un seul piège dans cette capitale aérée, apaisée et qui te propose du café dans chaque recoin : les trottoirs gelés !

L’architecture des grands bâtiments, tout comme l’histoire de la Finlande, est marquée par deux influences : occidentale et russe. L’état de la Finlande n’a en effet que 100 ans, et appartenait avant au Royaume de Suède, qui l’a ensuite vendu à la Russie pour acheter la paix. Le suédois est d’ailleurs resté une langue officielle du pays. Tous l’apprennent à l’école et tout est écrit en double, finnois et suédois, partout.

En photo : La gare centrale, le musée Ateneum, la cathédrale luthérienne d’Helsinki, d’un blanc éclatant au soleil !, la cathédrale Ouspenski, un ferry au milieu de la glace brisée du port, et la forteresse Suomenlinna, ancien bastion militaire suédois puis russe avec ses canons encore tournés vers l’Ouest, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Plus récemment l’architecture est marquée par un renouveau du bois, comme le nouveau complexe piscine/sauna du port. Et parmi les plus belles curiosités (enfin Caro n’est pas tout à fait d’accord..), il y a l’église Temppeliaukkion, taillée dans la roche et ornée de cuivre. J’ai personnellement trouvé le lieu extrêmement reposant, presque hypnotique, grâce à l’originalité de son architecture et son petit air de piano en fond musical.

Le soir (et la nuit suivante), nous serons royalement accueillis par Julien et Johanna (des amis d’amis !). Julien est français (breton, même, attention !) et Johanna est finlandaise. Ils viennent d’emménager dans une belle petite maison bien équipée (Sauna dans la salle de bain !). Nous pouvons discuter de tout ce qui nous a marqué ou paru bizarre pendant notre voyage ! Comme la couette de lit-double séparée en 2 petites (chacun la sienne !), les douches sans cabine de douche (toutes la salle de bain est carrelées avec une porte vitrée qui empêche l’eau d’éclabousser partout), la multitude de fenêtres ou encore la présence quasi systématique du chauffage au sol dans l’entrée et la salle de bain !

Un grand merci à eux !

Pour notre deuxième jour à Helsinki et dernier jour en Finlande, notre programme sera soft. Nous avons été au musée, l’Ateneum proposait une belle expo sur les Von Wright Brothers, 3 frères ornithologues entre autre, connus pour leurs représentations d’oiseaux et de paysages finlandais d’une grande précision. Puis on s’est baladé au bord d’un petit lac, Tölöviken, et des plus anciennes maisons d’Helsinki ! Sacrées demeures !

Après ça ce sera un bon sauna (le seul du séjour !) en alternant quelques fois la chaleur des pierres et le froid du balcon, et préparation des sacs : nous serons bientôt en Amérique, et surtout, au chaud !

J17àJ18

Après une petite escale à Paris (Merci Gwen et Nihal), nous nous envolons pour l’Amérique avec en premier les States pour 2 nuits et une journée à Miami Beach ! Nous avons pris une petite auberge sur Ocean Drive, en plein cœur de l’ambiance festive et bien connue de la capitale de la Floride.

Le décalage horaire dans les pattes, nous n’avons pas fait de folies le soir, mais nous avons profité de notre journée sur place pour prendre le soleil, admirer les bâtiments Art Déco, faire une excursion au parc des Everglades pour voir quelques alligators lors d’une balade en airboat (ne prenez jamais Miami tour/Gator Park, qu’est-ce qu’ils sont lents : 4h de bus et d’attente pour un trajet qui fait 45min en voiture !!), et prendre un maxi-cocktail 😀

J19àJ20

Et c'est parti pour 2 mois d'Amérique du Sud et d'espagnol ! Et surement le début de quelques galères... Heureusement l'application Carole est très efficace pour parler dans toutes les langues :D. Premier exemple dès la sortie de l'aéroport pour prendre le bus en direction du centre historique de Carthagène et non nous forcer à prendre le taxi... En demandant à gauche et à droite, nous comprenons qu'il y a un bus 2 rues plus loin, qu'il faut avoir la carte de transport locale et y charger des trajets, mais que la carte ne s'achète pas a proximité de l'aéroport... Nous avons donc trouvé un colombien sympathique et chargé 2 trajets sur sa carte pour prendre le bus.

Nous trouvons ensuite notre auberge, dans le quartier plutôt populaire de Gestemani à deux pas du centre historique. Deux français nous donnent quelques conseils sur les environs pour manger bien et pas cher. L'un d'eux nous raconte aussi son récent malheur... Après 5 ans en Amérique du sud et plusieurs mois en Colombie où il n'avait jamais eu de problème, il s'est réveillé un matin à un terminal de bus sans rien à part les vêtements qu'il portait sur lui... Petite mise en garde dès notre arrivée !

Pour notre première soirée nous avons testé un petit resto local très bon (et avec de très belles tables!), et sur les conseils des français, nous avons observé l'ambiance du quartier en "prenant un verre" à l'angle de la rue : en fait les gens achètent une bière dans un petit magasin puis s'assoient sur le trottoir en face. Une petite boutique propose aussi des grillades et met de la musique, il y avait de l'animation ! Bon nous avons aussi vu passer dans la rue adjacente quelques "cars" remplis de touristes avec la musique à fond, ça c'était moins local...

Restaurant Beiyu, calle del Guerrero, avec un concept bio que l'on ne s'attendait pas à trouver ici !

Le lendemain, c'était visite "gratuite" (en fait à tarif libre) en anglais du centre historique de Carthagène, avec ses bâtiments coloniaux aux multiples couleurs et ses fortifications. Cartagena de las Indias fut en effet la principale base des conquistadors espagnol venus piller les richesses des civilisations indigènes. Très prospère, elle fut donc très attaquée (Français, Anglais, Pirates...). L'esclavage des indigènes était interdit mais pas celui des africains (Carthagène était même au cœur de ce terrible commerce...). Ceux-ci servirent notamment à bâtir les énormes fortifications sur terre et dans la mer (une muraille sous marine à un mètre sous le niveau de l'eau bloque l'accès principal à la baie). Elle fut ensuite la première ville à prendre son indépendance, indépendamment du reste de la Colombie, puis une seconde fois avec Simon Bolivar, qui la surnomma la Ville Héroïque.

Après cette visite et grâce à la magie d'internet nous apprenons que le tout petit parc à côté de l'auberge, qui ne paye pas de mine malgré les statues de marbre coloniales, héberge des iguanes et des paresseux.. Et effectivement en levant la tête, on aperçoit des mouvements dans les arbres, on les a trouvé ! Nous avons ensuite voulu tenter la plage. En une demi-journée, trop juste pour aller sur les îles, nous sommes donc aller aux plus proches... Et c'était un peu Miami !! Des énormes grattes ciels sur une petite bande de terre, quelques petites plages où certains proposent des tours en jet-ski en plein milieu des baigneurs... Mais l'eau est chaude, la petite brise nous garde à bonne température et la "faune locale" nous offres des moments comiques! Les colombiennes sont vraiment des princesses 😉 avec (soyons honnête) souvent de très jolies fessiers!

J21àJ22

Nous filons rapidement à notre deuxième destination en Colombie, car c'est la période du carnaval, très réputé (reconnu comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO), à Barranquiiiiilla. C'est à 2h de bus de terminal à terminal, mais quelle galère pour les rejoindre, car ils sont toujours à l'entrée des villes ! Et peu d'informations sur les transports de chaque ville sont disponibles que ce soit sur les arrêts de bus, sur internet ou sur notre guide... 1h, plusieurs changements et l'aide des colombiens nous auront été nécessaires pour aller de l'auberge au terminal de Carthagène. Arrivés à Barranquilla, nous avions cette fois l'itinéraire sur une application... mais en période de carnaval, les bus ne circulaient pas tous. Nous avons bien marché 45 min avec nos gros sacs à dos (ce qui fait environ 20/17kg chacun), sous un soleil de plomb, après avoir passé 45min dans un bus hyper bondé, dans lequel nous avions sauté car lorsque l'on a demandé comment rejoindre notre destination la dame de la caisse nous a répondu "Suivez le monsieur en bleu, il va au même endroit"! Bref, pour l'instant chaque trajet est une épopée !

Une fois arrivés à l'auberge, coup de chance, nous sommes "surclassés" et avons le droit à une chambre avec air conditionné à la place du dortoir que nous avions réservé 😀. Le personnel de l'auberge est très sympa : des femmes relativement âgées (Mami Dorme Hostel 😉) mais qui sont de très bons conseils et très disponibles. A l'auberge nous rencontrons beaucoup de jeunes venus faire la fête venant de France, du Danemark, d'Angleterre, du Canada, des Etats-Unis... Nous ne nous attardons pas et filons rapidement voir une des grandes parades du carnaval constituée d'une succession de groupes déguisés, colorés et dansants qui défilent accompagnés par des musiciens. Déjà impressionnante, même si a priori celle de la veille, la Bataille des Fleurs, était plus imposante avec d'énormes chars). Les photos et vidéos ne sont qu'un aperçu, le point de vue n'était pas très adapté !

En dehors des évènements, les rues de la ville sont vides, quasiment tous les magasins sont fermés pendant les festivités, la vie est suspendue, sauf bien sur au niveau des bars et restaurants qui mettent la musique à fond jusque tard dans le nuit ! Les maisons quant à elles, sont bien décorées pour l'occasion.

Les couleurs du carnaval de Barranquilla

Notre deuxième jour, c'est pour eux le 4ème et dernier jour du carnaval. L'occasion d'un nouveau défilé, plus petit, pour "enterrer Joselito", et d'ultimes soirées avec du théâtre, des danses, des musiques traditionnelles, par des groupes venus de multiples pays. Pour nous c'est l'occasion de sortir faire la fête avec d'autres jeunes de l'auberge, sur des rythmes latinos la plupart du temps, mais aussi parfois plus "classique pour nous", dans un lieu aménagé dans la rue pour cette occasion 😀. Soirée où nous finirons couverts de farine! "C'est le jeu ma pauv' Lucette !" (et non vous n'aurez pas ces photos là..)

soirée latino !

Pour info, les prochains posts se feront plus rares, le programme se densifie et internet s'éloigne...

J23àJ26

Apres voir enchaîné les grandes villes (Helsinki, Paris, Miami, Carthagène, Barranquilla), nous avions besoin d'être au calme, et de poser nos sacs pour quelques jours. Taganga nous a donc servi de base pour explorer les environs.Taganga est au départ un village de pêcheurs, dans une petite baie à côté du tumulte de la ville de Santa Marta. Inconnu il y a 10 ans, il est devenu le point de rassemblement de plusieurs écoles de plongée aux prix imbattables. Victime de son succès, le village aurait grossi trop vite et n'aurait profité qu'à quelques uns, devenant malfamé pendant un temps. Aujourd'hui il n'y a pas plus de problème qu'ailleurs.

La Baie de Taganga


Petite déception, la plage de la baie était moins attirante que prévue du fait d'un vent fort qui soulevait le sable, et des gens qui voulaient absolument nous faire faire un tour en bateau. Mais notre petite auberge était parfaitement située en surplomb et au calme. A peine arrivés, nous regardons déjà le coucher du soleil allongés dans les hamacs :)

Casa Italia


Après un jour de repos, nous passons la journée dans les environs de Minca à 1h30 de transport (enfin quand le chauffeur du premier bus n'oublie pas de nous indiquer où descendre pour le second comme dans notre cas, où nous avons donc marché 45min pour revenir dans la ville..). Petit village à l'entrée du parc de la Sierra Nevada, c'est un bon spot pour des randonnées dans la jungle colombienne. La notre était courte mais nous a permis de visiter une finca (ferme) de café et de chocolat (avec dégustation et masque de chocolat à la fin !), puis de nous baigner à Pozo Azul, une cascade sur plusieurs étages avec piscines naturelles à chaque niveau. Premiers pas dans la jungle, et donc première rencontre avec ses arbres géants, ses fleurs colorées et ses animaux extraordinaires.

El Paraiso de Tuki et Pozo Azul


Le 3ème jour, nous sommes allés à Palomino avec un finlandais, Alex, et 2 français, Alice et Loïc, qui étaient à la même auberge. Alex avait loué une voiture, ce qui nous a beaucoup simplifié le transport ! Là-bas nous avons fait du Tubbing : une descente du fleuve de 2h tranquillement allongés sur une grosse bouée, dans un décor de jungle. Mais c'est comme tout, ça se mérite, pour arriver au point de départ il y a un petit trajet en moto sur un sentier "gruyère" où il faut s'accrocher d'une main et tenir cette énorme bouée de l'autre, sympa aussi !

Tubing à Palomino
J27àJ30

Place ensuite à notre premier trek ! Objectif : rejoindre la ciudad perdida (la citée perdue donc), au milieu du parc national de la Sierra Nevada de Santa Marta (encore un site classé à l'UNESCO, je crois que l'on va arrêter de le préciser à chaque fois !!). Construite par le peuple Tayrona à partir de l'an 800, elle accueillait 2500 habitants. Leur technicité pour arracher des blocs de pierre plats et construire les 169 plateformes de cette ville permet d'avoir encore aujourd'hui un site quasiment intact. Elle fut abandonnée au XVIe siècle à cause de l'arrivée des conquistadors espagnols et des maladies apportées par le vieux continent. Vécu comme une malédiction des dieux, les Tayronas se refugièrent dans des lieux encore plus reculés, dans les hautes montagnes de la Sierra Nevada (2 pics enneigés à plus de 5700m). La ciudad perdida est aujourd'hui un site touristique, mais également sacré pour les Kogis, une des ethnies indigènes descendant des Tayronas vivant majoritairement à l'écart du reste de la civilisation. Ils y font des cérémonies au mois de septembre, le parc est alors fermé au tourisme. Le trek s'est étalé sur 4 jours. Le point de départ s'atteint en jeep, après 1 bonne heure de route chaotique, jusqu'à un petit village à 100m d'altitude. La citée perdue est à 1200msnm ("metros sobre el nivel del mar" comme ils précisent ici), mais le chemin de 47km aller-retour est une succession d'ascensions de collines, de descentes et de traversées de rivière (parfois grâce à des ponts, mais parfois à pied en enlevant les chaussures !). C'est peut-être le trek le plus connu de Colombie (attention il coûte un bras, un million de pesos par personne (270€) mais l'argent est reversé en partie aux populations locales), et tout est très bien huilé : il y a des pauses en haut des collines où l'on nous sert des fruits frais. Plusieurs grands camps sur l'itinéraire permettent de dormir (dans des lits avec moustiquaires) ou de manger le repas du midi pour l'ensemble des agences organisant ces treks. La nourriture est acheminée par des mules, et chaque groupe est devancé par son cuisinier(e), qui prépare chaque repas (oh que c'est bon !!). Le réveil est un peu tôt (5h!) mais cela permet de marcher au frais, et de pouvoir faire des pauses détente dans les piscines naturelles des rivières. Nous avons passé 4 jours à nous émerveiller de la hauteur des arbres, croiser des Kogis avec leurs mules et leurs cochons, nous baigner, bien manger, prendre en photo les papillons, et discuter avec des gens venus d'un peu partout (enfin européens ou américains/canadiens). Une belle aventure ! ... Elle a désenflé ta cheville Caro ? -> Oui oui, ne vous inquiétez pas, mais gare aux moustiques et puces des sables (combo maléfique pour mes chevilles!)

Trek de la Ciudad Perdida
Pause baignade
J31àJ34

Notre voyage continue toujours plus à l'est. C'est en effet dans la région de la Guajira, frontalière avec le Vénézuéla que se trouve le point le plus septentrional de l'Amérique du sud, notre nouvel objectif. Après un bref retour à la civilisation à Ríohacha, capitale de la Guajira, nous sommes repartis pour une région aux allures de désert, renforcées par la forte sécheresse actuelle. Le transport est relativement compliqué (uniquement des sentiers dans le désert en dehors d'une route principale qui traverse la région), ce qui explique que les touristes se font plus rares. Des agences organisent une visite de cette région mais il revient moins cher de le faire par soi-même (même si c'est un peu plus galère). Deux points d'intérêts particuliers : Cabo de la vela, et Punta Gallinas. Relativement facile d'accès (il faut juste partir tôt dans la journée et attendre que les jeeps faisant le trajet soient pleines avant de partir), Cabo est un petit village sur la plage. Il est organisé le long d'une seule "rue" et c'est l'un des meilleurs spots de kitesurf au monde. L'électricité et l'eau y sont rationnés, et on y dort dans des hamacs ou des chinchorros (hamac plus large). C'est extrêmement calme, en dehors des quelques jeeps ou motos qui passent sur la rue, et du bruit du vent. Le 1er jour, nous avons marché au milieu des cactus jusqu'à une pointe pour le coucher du soleil (18h). Nous n'étions que tous les deux à 16h30, mais 1h après, les jeeps ont débarqués avec tous les touristes du coin ! Belles couleurs tout de même :) Ignace, un belge que nous avons rencontré pendant le trek de la ciudad nous y a présenté 2 autres belges, avec qui nous avons passé les deux jours suivants. Julie et Nicolas voyagent quasi continuellement depuis 2 ans et demi. Leur page fb : https://www.facebook.com/caricoleetcoconut/ Ça fait rêver ! Le lendemain, nous avons encore marché un peu pour aller au Pilon de Azucar, sorte de promontoire au bord de la mer d'où la vue est magnifique et infinie. Le vent souffle fort, et les vagues s'éclatent contre les rochers sur toute la côte. Idéale, la petite plage au pied du Pilon pour se rafraîchir, parce que le soleil tape bien fort dans ce désert ! Dans ce coin perdu comme partout dans la région, des Wayuu, la communauté locale, proposent des bières fraiches et autres boissons pour quelques sous. Un peu déroutant !

Cabo de la Vela, El Faro et le Pilon de Azucar

Après en avoir rêvé toute la journée, le soir nous nous sommes régalés de très bonnes langoustes grillées !

Cabo de la Vela

La suite entre Cabo et Punta Gallinas ne peut pas se faire par nos propres moyens. Il faut passer par une agence de transport locale (dure négociation car ils voulaient nous imposer l'auberge où dormir !). Départ à 6h du matin (le conducteur, les yeux rouges, s'est bu une petite bière avant de partir...) pour s'enfoncer encore plus dans le désert. A peine partis nous croisons une autre jeep de touristes en panne, celle-ci plus petite contient plus de personne et une des nanas est même assise dans le coffre au milieu des sacs... Du coup les colombiens se retrouvent à 6 en train de regarder sous le capot, puis très vite la recherche de solution se transforme en "pause café" ! C'est pas plus mal pour notre chauffeur qui a le temps d'émerger... Puis une autre jeep arrive avec un tube et une chambre à air de vélo pour réparer la fuite! Nous repartons avant la fin de la "réparation" mais nous recroiserons le groupe arrivé à bon port! Sur le trajet, nous croisons des "villages" Wayuu. Les maisons sont principalement faites de petit bois et de terre, les toits en tôles de ferraille. Ils semblent avoir quelques élevages de chèvres, mais elles ont peu de nourriture dans cette région aride, où les déchets en plastique recouvrent parfois le sol. Vivant dans des conditions difficiles, les Wayuu, souvent des femmes et des enfants, dressent des barrières (souvent un simple fil tendu, parfois comme une longue chaine de vélo) pour réclamer un droit de passage à chaque jeep transportant des touristes. Des fois les jeeps donnent des bonbons (1 chacun), des fois elles forcent le passage. Ça met un peu mal à l'aise...Nous arrivons finalement dans une auberge où le personnel est horriblement peu accueillant (cette région n'est pas représentative de la Colombie). ils n'arrivent d'ailleurs pas à remettre la main sur Carlos, le chauffeur qui nous emmène pour la suite. Après un peu d'attente, un chauffeur peu bavard et un trajet secouant en jeep, nous arrivons finalement aux 3 points à voir : EL Faro, le point le plus au nord de l'Amérique du sud, le Mirador, avec une vue éblouissante sur la région, et les grandes dunes de sable de Taroa, qui plongent directement dans la mer, un peu façon dune du Pila :). Déposés à 16h à notre auberge Luz Mila (pas celle du matin), installée dans un décor de bout du monde, on nous sert un énoooorme poisson trop bon, et le soir un petit rhum vénézuélien 'Cacique' avec nos compagnons de route du jour :)

Punta Gallinas
Road trip dans le désert de la Guajira
J36àJ41

Après avoir bien fait le tour de la côte caraïbe colombienne, il ne nous restait malheureusement qu'une semaine avant de retrouver Bogota pour changer de pays... Le choix était dur, la Colombie nous proposait encore sa côte pacifique, le désert Tatacoa, de multiples parcs nationaux, des sites archéologiques, l'amazonie... et nous avons finalement choisi la vallée du café et le parc national de Los Nevados, pour sa nature et ses possibilités de treks jusqu'aux glaciers. Pour éviter de prendre un bus pendant 26h, nous avions booké en avance un avion de Ríohacha à Pereira. Pendant cette journée de trajet, nous changeons nos plans de balade : plus de budget pour faire les treks avec guide qui nous amènent au pied des glaciers et nous font traverser le parc d'un bout à l'autre en 3 jours. En revanche, nous découvrons sur internet la possibilité de faire des treks sans guide à partir de Salento (d'où l'entrée au parc est gratuite et non contrôlée). Quelques pièges sont tout de même à éviter : certains sentiers sont peu indiqués dans le parc, peuvent être boueux à s'enfoncer jusqu'à la taille et les nuages peuvent rapidement vous empêcher de voir plus loin que le bout de votre nez. Certains marcheurs non accompagnés s'y sont déjà perdus. On vous dira même que certains sont morts... Heureusement la technologie nous apporte Maps.Me, une application magique style google.maps mais sans nécessité d'internet et plus précis puisqu'il y a notamment les sentiers de randonnées ! Les blogs de gens ayant fait des treks en solo ou petit groupe nous donnent des idées de balades faisables et hop! l'itinéraire est tracé : nous ferons un trek de 3 jours après une journée de repos. Arrivés de nuit à 20h à Salento sans auberge de réservée, nous retrouvons avec plaisir la chaleur de l'accueil colombien. Improbable coup de chance, Léo sur son scooter nous arrête et nous propose une chambre dans son hostel, exactement celle que les Belges nous avaient recommandée! Après avoir jeté un coup d'œil à la météo des jours suivants, et sur les conseils de Léo (chhhhhut il ne faut pas le dire, il va se mettre à dos tous les gens de Salento qui veulent vous faire croire qu'il est IMPOSSIBLE de faire un trek sans guide, à cause des gardes et des dangers), nous sommes finalement obligés d'avancer le départ au lendemain matin, sous peine de finir le trek dans le brouillard ou bien sous la pluie... C'est à 1h du matin que nous finirons de préparer nos sacs et nos repas pour 3 jours, pour un réveil à... 5h. A 5h50 nous sommes sur la place principale du village, prêt à prendre une jeep Willys (typique!) qui finalement ne partent qu'à 6h30... nous verrons les chauffeurs bichonner leur bolide avant le départ. Ces jeeps nous amènent à la vallée de Cocora, point de départ de notre balade à 2400m d'altitude. Objectif de la journée : atteindre le refuge de La Playa, à 3600m d'altitude (en passant par 3800 au plus haut). Au départ, on est ultra-motivés ! A 11h30, pour notre pause de midi, nous avons marché 8km, nous sommes à 3200m et déjà un peu fatigués ! Nos sacs sont ultra-lourds notamment à cause des doses de riz cuits, de poulet, des œufs, des bananes préparés la veille pour les petits déjeuners et déjeuners des 3 jours... Il nous reste encore 8km, mais un peu moins de dénivelé. Nous repartons en espérant arriver rapidement à 3650m, là où l'on sort de la jungle pour atteindre le paramo, paysage caractéristique à cette altitude de la cordillère des Andes. Mais la journée commence à être longue et douloureuse : les jambes trainent et chaque pas demande de la concentration. On se rend compte alors qu'on a oublié quelque chose : l'acclimatation. Passer du niveau de la mer la veille à cette altitude était beaucoup trop rapide... C'est une vraie délivrance que d'arriver enfin au paramo ! Mais il nous faut encore passer quelques collines pour finalement apercevoir le refuge, où nous arrivons après 17h, épuisés, et avec un petit mal de crâne...Très accueillante, la tenante du gite Luz nous prépare un bon repas au feu de bois, le temps de nous réchauffer, et à 19h, on était couché, habillés sous nos 3 couvertures... Le refuge peut accueillir jusqu'à 16 personnes, et c'est encore beaucoup de français qui nous entourent!

Ascension de Salento au refuge La Playa

Le lendemain, nous abandonnons l'idée de monter jusqu'au pied d'un glacier, pour se contenter d'une petite balade jusqu'à la Laguna del Encanto. Et ce sera bien suffisant ! Toujours pas acclimatés, on a mis du temps à monter un faux plat qui nous a finalement amené à la laguna, à plus de 4000m d'altitude. Heureusement il fait grand beau et la vue sur le Nevado del Tolima est sublime. Tout cet effort n'était pas vain ! (on passe sur la nuit suivante où l'on a dormi 2h, sur les histoires du groupe d'allemands, sur les thermes introuvables, on en a déjà trop écrit !!) Le lendemain, il nous reste donc à redescendre de notre montagne, en finissant par la vallée de Cocora, connue pour ses palmiers géants pouvant atteindre 60m de haut. Epuisés par nos 44km de marche, et 2800m de dénivelés positifs, on trouvera quand même le courage de s'accrocher debout à l'arrière d'une jeep Willy pour rentrer à Salento !

La laguna del Encanto, et retour à Salento par la vallée de Cocora

Les 3 jours suivants à Salento, ce sera repos, rédaction de ce blog et soirée cocktails avec Hélène, Louis et Thomas, français et grands voyageurs, de la même auberge. On a également recroisé Eli, qui était parti seul pour faire un trek traversant le parc sur 5 jours, et qui finalement s'est perdu dans les nuages et s'est retrouvé à son point de départ... Comme quoi on avait bien fait de regarder la météo !

J42àJ44
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D’abord quelques petites photos d’oiseaux croisés à Salento, pendant nos 3 jours de repos que l’on avait oublié de mettre avant (on a pas réussi à avoir les colibris mais y’en avait plein !), un petit panorama depuis le mirador de la ville, et une petite photo de nos bons moments en hostel 😀

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Que dire de Bogota ?? Nous n’avions pas très envie d’y aller… Nous avons limité les grosses villes jusque-là, et tous les gens que nous avons rencontrés avaient une mauvaise anecdote à raconter sur Bogota (principalement sur la sécurité), renforçant au fur et à mesure notre mauvais pressentiment. Mais c’était inévitable, nous avions 4 choses à y faire : visiter la cathédrale de sel de Zipaquira (« 1ère merveille de Colombie »), visiter le musée de l’or (le plus beau du monde), passer à décathlon (oui oui), et prendre notre vol pour la suite !

Nous avons donc pris notre bus de nuit entre Salento et Bogota. Horaires annoncés : 23h – 7h. Horaires réels : 23h – 5h… Ah merci, et qu’est-ce qu’on fait à 5h du matin au terminal de bus de Bogota après avoir pas/peu/mal dormi ?? Bin d’abord on attend… puis on finira quand même par prendre un taxi pour rejoindre notre hostel, ancienne maison coloniale plutôt charmante, où on nous offrira un petit déjeuner réparateur.

Visite de la cathédrale : si on avait regardé le prix du monument le plus visité de Colombie, on ne se serait peut-être pas donné la peine de faire 2h de bus aller, 3h de bus retour (les bouchons d’une capitale sans métro…), le lendemain d’une mauvaise nuit, un jour de pluie où on a pris une sacrée douche, pour voir 10 croix taillées dans la roche/le sel et un mur de leds diffusant des images un peu psychédéliques sur une musique techno/jeux vidéos. Bon on ne peut pas toujours tomber juste !

notre hostel à Bogota, et la cathédrale de sel de Zipaquira

Le lendemain, c’est mission Décathlon. Oui parce qu’on ne se refait pas, Valentin a malencontreusement oublié son pantalon de rando au pied de la ciudad perdida… encore un sacré trajet en bus, il se trouve qu’il était complètement de l’autre côté de la ville.. et le soir à l’auberge, on a rencontré une grenobloise !

Il nous reste donc une matinée avant l’avion, et on se dirige vers le musée de l’or, a priori le plus réputé à travers le monde. Et effectivement, quelle collection ! On pourrait y rester des heures. Sur plusieurs étages, on y trouve énormément d'informations sur les talents d'orfèvrerie et techniques de fabrication de ces objets en or, argent, "tumbaga" (or et cuivre), pierres précieuses... sur toutes les civilisations préhispaniques de la Colombie, l'origine du mythe de l'El Dorado (une cérémonie où des offrandes en or étaient déposées dans la lagune de Guatavita lors de l'intronisation du nouveau roi de la région), et sur toute la culture de ces civilisations (l'or qui représente le Dieu Soleil et la puissance, la croyance en plusieurs mondes, la signification du jaguar, des oiseaux, de la chauve-souris, l'utilisation de la coca et du yopo par les chamanes pour rentrer en transe...). Une richesse infinie qui laisse perplexe quand à notre utilisation de ces matières... On fera aussi une rapide balade dans le centre ville historique, histoire de prendre une photo de la Plaza Bolivar (toutes les villes de Colombie ont une plaza bolivar!)

le musée de l'or, et la plaza Bolivar de Bogota
J43àJ45

Après la Colombie, l'Argentine fait figure de pays développé quand on y arrive par Buenos Aires. Des vraies routes, des immeubles récents et bien entretenus, des feux aux carrefours qui fonctionnent... On a d'abord beaucoup aimé. Nous avons retrouvé une super amie qui nous a organisé notre court séjour ici. On a principalement visiter 2 quartiers : San Telmo et La Boca. Afin d'arriver à San Telmo, nous avons pris le bus qui nous a fait faire un petit tour dans la ville où nous avons pu voir l'obélisque et quelques autres monuments. A San Telmo on trouve des antiquités et plein de petites boutiques vendant des affichettes "vintage" qui feraient un tabac en Europe (dur de ne pas craquer pour en ramener une flopée!). Le 2ème quartier est connu pour ses petites maisons colorées. On y mangera de très bonnes glaces artisanales conseillées par un local ! Après notre première dégustation d'alfajores (biscuits enrobés de chocolat et fourré avec le fameux dulce de leche argentin) on se fait plaisir sur le sucré! Le soir, nous devions manger au resto dans un 3ème quartier, Palermo. En théorie pas très compliqué mais le centre s'est retrouvé complètement paralysé (routes + métro) à cause d'une manifestation. Le bus n'avançait tellement pas qu'on a fini par y aller à pied, à moitié en courant pour ne pas être trop en retard... Ça c'était le côté pas cool. Mais le resto en valait vraiment la peine, c'était teeellement bon et le vin argentin ultra fruité était une tuerie ! Ça y est la journée est passée, il est tant de rentrer dormir un peu car nous devons déjà prendre l'avion pour Ushuaia le lendemain matin.

Buenos Aires & la meilleur pièce de viande de notre vie 😉
J46àJ48

Un géographe aurait peut être des choses à dire sur cette appellation assez marketing, mais quand même, nous aterrissons dans la vraie ville la plus au sud de l'Amérique du sud, dans la région de la Terre de feu. Juste avant, l'avion nous a offert un superbe panorama sur les sommets enneigés de la cordillère des Andes! Il faut quand même avouer qu'on se sent loin de la maison... Après avoir trouvé un logement (1ere surprise les prix semblent s'être multipliés par 5 depuis 5 ans, mais le peso argentin a aussi beaucoup baissé, ce qui fait un prix en euros qui a moins augmenté), direction l'office du tourisme. Et là c'est un peu la désillusion. Pour faire le train touristique de la fin du monde (bah quand même !) entre le bus pour t'emmener, le train et l'entrée du parc de la terre de feu, c'est 50€ par personne. Le bateau pour nous emmener sur l'ile chilienne au sud d'ushuaia pour faire le 1er trek qu'on avait prévu, c'est 220 dollars par tête l'aller retour, la location de la tente et duvets aussi chère que la nuit à l"hôtel... le logement, le transport, les activités, tout semble hors de prix... sachant que les retraits sont limités à 120 € quand tu trouves un ATM qui n'est pas vide, que l'ATM t'en prend 5 juste comme ça, quand tu payes en carte tu payes 10 à 20% de plus... dépités et fatigués, on va se coucher. Le lendemain après une longue réflexion le plan est bouclé : on achète le matériel pour faire nos treks pour économiser sur le logement/location, et on fera un maximum de stop pour les transports. On passera l'après-midi à éplucher les magasins de matériel outdoor de marques inconnues avec des vendeurs qui sont sûrement plus souvent â la pêche qu'en randonnée en montagne... Mais bon on trouvera notre bonheur, du coup, reboostés on maintient nos plans :) Le lendemain c'est donc le tren del fin del mundo ! Qui vous fait faire un petit bout de voie reconstruit là ou passait le train servant à alimenter Ushuaia en bois et où travaillaient les bagnards (Ushuaia était au départ une prison...). Il nous dépose au début du Parque Tierra del Fuego, où l'on fait une petite balade jusqu'à Bahia Ensenada, une jolie petite baie qui nous offre un avant-goût de notre trek ! On commence donc à découvrir les magnifiques paysages de la terre de feu.

Ushuaia, tren del fin del mundo & Parque Tierra del Fuego
J49àJ53

Nous partons donc en trek, proposé sur 5 jours, avec cinq tronçons de 5h par jour et des sites de campement conseillés à chaque fois, pour un total de 39km. A priori pas d'une grosse difficulté, seule la météo, extrêmement changeante peut être bloquante (on peut passer d'un ciel sans nuage à la tempête de neige en 20min!). La première journée commence par la traversée du canal Beagle, marquant la frontière entre l'Argentine et le Chili. C'est un tout petit bateau et nous ne sommes que tous les 2 et une allemande avec les 2 pilotes. Le bateau s'éloigne de la côte en laissant Ushuaia et son glacier Martial derrière nous et s'approche d'une petite île recouverte de cormorans. De loin on aurait dit des manchots ! Et le bateau reprend sa traversée quand soudain.... "UNE BALEIIIINE !" Caro aperçoit deux baleines qui nagent juste à côté du bateau, laissant apparaître leur petite nageoire dorsale et balançant des jets d'eau (et de gaz) ! Les pilotes, aussi contents que nous d'apercevoir les cétacés, se mettent alors à les suivre, jusqu'à ce qu'elles plongent, montrent majestueusement leur queue et disparaissent de la surface. Et quand les premières disparaissent... 2 autres apparaissent un peu plus loin, nous offrant le même spectacle. On a bien fait 30 min comme ça, à suivre les baleines. On a même eu droit à une baleine jaillissant d'un coup hors de l'eau et tournoyant sur elle même avant de s'écraser dans un splash fracassant :D ! Finalement on n'a pas regretté d'avoir payé la traversée pour avoir ce show privé mémorable ..!

Traversée de Ushuaia à Isla Navarino

On se retrouve ensuite à 13h30 à Puerto Williams, village au départ de la ballade, après les formalités douanières. On doit encore faire les courses (pas le droit d'importer des produits "frais" entre les 2 pays), mais pas de chance le supermarché est fermé jusqu'à 16h, et le point d'information touristique où l'on veut récupérer une carte papier jusqu'à 17h... on ne fera pas le premier tronçon aujourd'hui ! Finalement on campera à 2km du village, en bas de la première montée, en compagnie de l'Allemande rencontrée sur le bateau, qui fait du trek depuis 2016 en étant parti d'Alaska.. et qui dit marcher en moyenne 35km par jour ! Première nuit pour tester notre nouveau matériel... et nous sommes un peu déçus! La tente (pourtant The North Face) laisse passer un peu le vent, un des élastique est détendu, les duvets (censés être "confort" à 0 degré) ne sont pas très chauds, et un des petits matelas autogonflants a un défaut et une grosse poche d'air se forme au niveau des pieds.... bon ca commence bien ! Le lendemain nous avons l'objectif de rattraper notre retard. Mais le froid nous pousse à traîner dans nos duvets et le 1er repliage du materiel est un peu long. Nous ne partirons qu'à 10h15. Après une bonne première montée nous dépassons le niveau des arbres et la vue se dégage. Mais nous n'en profiterons pas longtemps, le temps est couvert et le vent souffle fort. Cinq minutes plus tard, on reçoit notre première averse de neige, on est déjà trempé. Exposés au vent, nous accélérons l'allure pour ne pas avoir froid ! Heureusement le soleil revient, nous séchons à vitesse grand V, et nous apercevons les fameuses Dientes, et partout, des lacs. Pas mal du tout, tout ça! Le chemin devient alors étroit et à flanc de falaise, au milieu d'un pierrier qui n'a pas l'air si stable. Il ne faut pas se laisser déséquilibrer pour ne pas finir 100m plus bas ! A 13h30, on prend finalement notre pause, arrivés à la fin du premier tronçon. On arrivera à 19h à la fin du deuxième, en bordure d'un magnifique lac, après avoir traversé des paysages très minéraux. Il y avait un petit côté lunaire :) Au matin le ciel est dégagé, mais il faut dégivrer la tente avant de la plier! Sur le guide, il y a un autre campement à 4h de marche, puis un autre à 10h. Comme nous partons encore à 10h, c'est râpé pour le 2ème. On se met en route, on verra bien. Rapidement le temps se couvre et la neige se remet à tomber. On ne verra le soleil que par intermittence en fin de journée. A la pause de midi, Maps.me nous indique un autre site de campement entre les 2 qu'on avait repérés. Parfait, ça nous fait marcher jusqu'à 17h, et ça devrait nous laisser la possibilité de terminer en 3 jours. Et plus on marche vite, plus on peut mettre de tranche de jambon dans son sandwich :). Le soir on peut prendre le temps de collecter bois mort et pierres pour se faire un vrai petit nid et protéger la tente du vent. On peut aussi se coucher tôt pour se lever plus tôt, parce que la dernière partie est la plus ardue : des pierriers à monter, des pierriers à descendre, de la boue, un peu "d'escalade" dans la forêt, et parfois son chemin à trouver à travers les bosquets. Le point d'arrivée de la balade est au milieu de nul part, encore dans la forêt, et il reste 8 km à faire sur la route pour retourner au village, heureusement quelques camions passent et nous avons été pris en stop :). Finalement à 17h, c'est apéro à Puerto Williams, sous un magnifique soleil, avec vue sur le canal Beagle (aprés une "douche" dans les toilettes du bureau de l'immigration...).

Trek de Los Dientes de Navarino

On rentre à Ushuaia le lendemain matin (pas de baleine cette fois..), sous la pluie (et de la neige qui a tenu à 500m d'altitude donc où on était la veille!). Et surprise de l'aprés midi, pendant qu'on allait faire nos échanges de matériel défectueux, Caro croise une amie d'enfance ! Egalement en couple et en long voyage, on les retrouvera pour notre dernière soirée à Ushuaia. Ils partaient 2 jours plus tard pour le même trek que nous!

J54àJ58

L'étape suivante de notre voyage est un glacier que tout le monde a déjà vu en image. Il fait parlé de lui de temps en temps aux infos lorsqu'un gros bloc de glace se déchire et s'effondre avec fracas dans les eaux du Lago Argentino. Evidemment classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, c'est sûrement l'une des plus grandes merveilles de notre planète...


Mais avant ça, il faut d'abord dire que nous avons mis 2 jours à faire Ushuaia- Calafate (860km). Si le transport en Colombie était une aventure, en Patagonie c'est une véritable épopée !Petite précision sur nos sacs à dos : étant donné que nos sacs étaient déjà pleins et que l'on a acheté entre 7 et 8 kg de matériel de camping à Ushuaia, on est clairement surchargé... notre idée est de renvoyer en France un colis de 5kg mais quand Caro a demandé à la poste un vendredi à 16h d'envoyer notre colis, on lui a répondu que les colis partaient du lundi au vendredi de 9h à 12h, et qu'il n'était pas possible de le stocker en attendant !! Comme on a commencé le stop le samedi, on se trimbale donc un CINQUIÈME sac sur les bras... tout déplacement est donc d'autant plus difficile...Nous partons donc avec notre chargement, et du centre ville d'Ushuaia, il faut déjà prendre le bus public qui nous dépose à la sortie. Trois autostoppeurs étaient là avant nous, mais ils se sont assez vite fait emmener, et c'est à notre tour. Un argentin s'arrête et nous propose de faire 60km. Petite voiture, on s'entasse avec les sacs mais notre conducteur est très enthousiaste ("que lindo!"), le temps passe vite. Il nous dépose au milieu de nulle part et nous recommençons à lever le pouce. Assez vite là encore, un couple de jeunes néerlandais s'arrête avec leur van et nous propose de nous avancer de 200km. Parfaitement allongés sur leur lit à l'arrière, ils nous feront aussi découvrir l'application ioverlanders, pleine de bons plans, notamment de camping :). La liberté du voyage en van nous fait rêver et on a hâte d'être en Australie ! On mangera aussi de très bonnes empanadas grâce à eux (sorte de mini calzone faite avec de la pate feuilletée et fourrée à plein de choses différentes : poulet, légumes, jambon fromage...). Après un agréable moment ils nous déposent quelques kilomètres avant la ville de Rio Grande. Et les paysages ont complètement changé. On est alors en pleine pampa, très belle, mais le vent souffle à nous faire perdre l'équilibre ! Peu de voitures passe, et on commence à lutter contre le froid. Personne ne semble avoir pitié de nous ! Après 1h d'attente, un local nous propose de nous déposer de l'autre côté de la ville. Il insistera même pour nous faire visiter le centre-ville au passage ! Et nous revoilà dans le froid, 20km plus loin. Il est 17h et le soleil faiblit et le vent devient glacial. Après 1h d'attente et de lente désillusion, on décide de trouver une voiture pour nous ramener en ville pour y passer la nuit (impossible de planter la tente avec ce vent et ce froid!).

en stop à l'arrière d'un van et dans la pampa !


Le lendemain matin, on pointe à 9h à la station essence du coin, sur une route menant a la sortie de la ville. Il faut dire qu'on est dimanche et que les voitures ne courent pas les rues... il y a bien sur toujours ce vent et au bout d'une heure, on doit faire une pause café/chauffage.. armés d'une nouvelle pancarte "Recorriendo Patagonia" pleine de couleurs et de sourires, on ressort 1h après et un local nous dépose à environ 15km de la ville, vraiment à la sortie. Au bout d'une heure d'attente, on a peut être levé le doigt 20 fois... ça fait donc 24h qu'on est parti et on n'a fait que 280km sur 860... on est complètement découragé mais sort alors de nulle part une française qui nous demande si on fait du stop et si on veut les rejoindre dans leur voiture. Bien sur qu'on veut ! C'est en fait la voiture d'un argentin qui va jusqu'à Cordoba (2 jours de route vers le nord) et qui avait déjà pris 2 françaises à la sortie de la ville. Et c'est parti pour 375km !! Bon un peu serré, avec l'obligation pour Caro, sur le siège passager, de faire la conversation, de préparer du maté (sorte de feuilles de thé qui trempent dans l'eau chaude que les argentins boivent toute la journée non stop!). On traverse 2 fois la frontière, prend un ferry, la route n'est pas tout le temps goudronnée mais les paysages de la pampa sont beaux, et on croise plein de guanacos, un peu le croisement entre le lama et la biche :). On arrive donc à Rio Gallegos en fin d'après midi où il nous reste 300km et on craque pour un bus qui part à 20h30 et nous dépose à 1h du matin, histoire de terminer ce trajet ! Arrivés sur place, on a évidemment rien réservé, mais on utilise notre nouvelle application pour se trouver un petit camping sauvage, en ville, dans l'ancien jardin d'une maison abandonnée et à moitié démolie, en espérant qu'on n'attire pas tous les chiens errants de la ville...

EL Calafate

Le lendemain, on s'installe dans un vrai camping, et on se balade dans la ville. On rencontre alors deux français de Crolles de 23/24 ans avec qui on va louer une voiture le lendemain pour aller voir le fameux glacier Perito Moreno... Situé dans le parc national Los Glaciares, (47 grands glaciers, plus de 200 autres, ce qui fait du parc la 3ème plus grande calotte glaciaire mondiale après l'antarctique et le Groenland, le mont Fitz Roy à 3405m...), à 80km d'El Calafate, l'immensité du Perito Moreno est telle qu'elle est indescriptible. Son front est de 5km de long et il s'élève jusqu'à 77m de haut (et 100 mètres sous l'eau). Entouré de ses sommets enneigés, le site est tout simplement majestueux.On atteint donc en voiture (quel plaisir de conduire dans ces paysages et quelle liberté de pouvoir aller où on veut quand on veut!) une péninsule aménagée de "sentiers de passerelles", juste en face du glacier. Ce jour là, il est sous un grand ciel bleu ! Notre occupation de la journée ? Écouter le grondement de ses craquements et le regarder, pour apercevoir ici ou là un morceau se détacher et plonger dans l'eau bleue de l'un des plus grand lac d'Argentine. Et on a filmé le plus gros décrochage de la journée !

L'incroyable Perito Moreno et ses alentours

On profitera ensuite de la voiture pour ramasser ce bois sec qu'il y a partout pour se faire un barbecue le soir :)

J59àJ62

Plus que deux semaines en Patagonie et vient le temps du choix. Les pics acérés et enneigés du Parque Nacional Los Glaciares autour d'El Chalten ? Un must mais Caro l'a déjà fait. Le calme de l'ile de Chiloé ? Les retours sont mitigés, certains ont adoré mais d'autres n'ont pas vu l'intérêt. Entre notre position et Santiago, on nous recommande chaudement le trek du Cerro Castillo au Chili (entre 3 et 5 jours), puis la région des 7 lacs, plutôt en Argentine.On prépare alors tout ça. La météo ? Grand beau annoncé, mais du froid : -14°C au sommet à 2675m, mais on n'y monte pas. Le point le plus haut de la balade est à 1800m, et les campements sont plus bas. On suppose qu'à l'abri du vent, ça passera, que ça ne sera pas pire que Los Dientes. Étude du trajet (encore pas simple !) : un bus de nuit El Calafate - Los Antiguos, en bordure de frontière. Il faut ensuite passer la frontière jusqu'a Chile Chico, au chili, d'où part un ferry par jour jusqu'à Puerto Ibanez, d'où on compte faire du stop pour nous poser au départ de la balade, Las Horquetas, dans un virage sur une route de montagne. Plusieurs sujets : passage de frontière, donc pas de produits frais alors qu'on vient de faire les courses.. pas de liaison en bus entre Los Antiguos et Chile chico (16km) et le ferry traverse le lendemain à 9h (heure d'arrivée de notre bus à los antigos donc trop juste) ou le surlendemain à 16h. Entre la journée de "préparation" et le trajet, on prend déjà 3 jours pour arriver au point de départ, à 800km au nord d'El Calafate. Mais bon, avec le succès du 1er trek, on a envie de marcher. En plus on rencontre au camping deux français qui descendent la Patagonie. Ils viennent de faire le Cerro Castillo et en parlent avec des étoiles dans les yeux. Ça va être génial !Le soir on prend notre bus, pas de problème. On s'installe le lendemain matin au camping de Los Antiguos, le temps de manger charcuterie et fromage avant de passer la frontière le lendemain et prendre le ferry. On a le temps de faire une petite balade au mirador (gros vent !!), le coin est magnifique : nous sommes en bordure d'un immense lac (genre 20km de large sur 150 de long) et un micro climat apporte de la chaleur à cette région, permettant de faire pousser des arbres fruitiers (énorme fête de la cerise en janvier 😀 ). Ça change des paysages désertiques autour ! Et au delà du lac, on aperçoit des sommets enneigés qui doivent correspondre à notre trek. Il n'pas l'air de faire chaud!

Les paysages de Patagonie en bus, le long de la fameuse Ruta 40, et Los Antiguos

Le lendemain on laisse au camping ce qui ne servira pas pour le trek, on repartira d'ici pour aller aux 7 lacs. Gentiment, un local nous prend en voiture sur les 2 premiers km, pour nous laisser à la frontière. Mais de là, le peu de personne qui passe n'a pas de place pour nous. C'est parti pour 14km à pied. Finalement, à mi-trajet, l'ancien maire de Chile Chico, nous a pris en stop. Il était parti faire le plein de l'autre côté de la frontière (5 fois moins cher, en gros 0.25€, à la place d'1€25 le litre). Parfait, on fait nos courses pour 5 jours et on attend le bateau, avec un nouvel ami chien (errant mais qui ne voulait que des câlins, comme tous ses homologues) qui nous suivra jusque sur le pont du ferry!Dans le ferry, on apprend qu'il y a en fait un bus qui pourrait nous déposer à notre point de départ. Fatigués de compter sur le bon vouloir des gens, on choisit cette option. Le chauffeur sera la 2ème personne à nous avertir qu'il fait très froid pour marcher. Mais les chiliens ne sont pas des grands marcheurs nous a t on dit, alors on n'y croit pas trop. Notre idée, c'est de camper au point de départ et de discuter le lendemain avec les gardiens du parc, en sachant qu'ils auront plutôt tendance à nous dissuader.Il fait nuit quand on pose la tente. Le ciel est parfaitement dégagé et on peut voir des milliers d'étoiles. Même en Laponie on n'y avait pas eu droit ! Mais on ne traine pas pour se coucher. Plus tôt on se lève, mieux c'est ! A 22h, il y a déjà du givre sur la tente. Mais bon point, on est à l'abri du vent. On a nos vêtements thermiques, cache-cou et bonnets, nos duvets, nos vestes par dessus et encore nos couvertures de survie. A priori, on est parés !Mais non.... le froid nous réveille au milieu de la nuit, pour ne plus nous lâcher. On met les doudounes en plus mais ça ne suffira pas et le nez, non protégé, est gelé. Impossible de se rendormir. On attend le matin, en sachant qu'il faudra renoncer... impossible qu'il fasse plus chaud sur les autres campements, plus hauts en altitude, on décide ensemble au réveil d'abandonner ce trek et de faire machine arrière. Et c'est avec une grande déception qu'on repliera les affaires et se dirigera vers la route pour faire du stop, et prendre, dans l'autre sens, le ferry qui ce jour là est à 12h. Dans notre malheur, on aura droit à un taxi gratis qui s'arrêtera pour qu'on puisse prendre des photos de ce qu'on a raté... La frustration sera d'autant plus grande que le ciel est parfaitement bleu, que le soleil chauffe nos vestes à transpirer, et que le Cerro Castillo s'impose à l'horizon, durant toute la journée...Dans le ferry, c'est sandwich avec garniture à volonté, par peur de devoir tout jeter à la frontière.. mais finalement les argentins sont moins tatillons que les chiliens !

Nos courses pour 5 jours de trek, le ferry, le Cerro Castillo et ses alentours...
J63àJ70

De la capitale argentine de la cerise, nous avons continué notre cap vers le nord(et des climats plus chaud), le long de la mythique Ruta 40 (13h de contemplation grâce au bus 2 étage...) pour arriver à Bariloche. Implantée au bord du lago Nahuel Huapi, dans le parc national du même nom, cette grande ville connue pour son chocolat (gros festival pour Pâques !) a des airs de Suisse. Il nous faudra deux jours complets pour visiter un peu la ville, faire les lessives, réussir à envoyer notre colis en France (6,5 kg de trop ! Merci maman Caro pour la réception), manger des légumes (mmmh les gratins), et surtout essayer de récupérer des infos sur les balades dans les 2 parcs du coin. Au Club Andin on ne nous conseille que d'acheter des cartes et de faire des balades sur 2 jours en dormant en refuge (que des choses payantes...), il a fallu qu'on récupère les infos nous même sur internet... ne souhaitant pas rester sur notre dernier échec, on décide de partir sur un trek de 5 jours traversant le parc Nahuel Huapi, en allant de lagune en lagune. En plus la météo s'annonce parfaite pour les jours qui arrivent ! 40km en tout, 3000 m de dénivelés positifs, 3000 en négatif, la balade peut se faire dans les deux sens. On repasse alors au club andin voir s'ils auraient plus d'infos à partager, mais le gars ne fera que nous annoncer que c'est un trek très difficile, que les sentiers ne sont pas entretenus et pas toujours bien repérés... Bref comme d'habitude... En haute saison des bus partent tous les jours du centre ville pour nous déposer au pied de la randonnée mais comme on est en mars, le prochain est 3 jours plus tard. Merci, tant pis, on se débrouillera sans le club andin !!!! Bon ils ont quand même une carte, ça peut servir, Maps.me n'étant pas toujours très fiable. On est parti le lendemain matin avec le réseau de bus local, heureux et tout excités après autant d'embuches . Dans le trajet, une dame un peu âgée m'a tapé sur l'épaule pour me dire qu'il fallait que je félicite ma mère pour la couleur de mes yeux, alors voilà, merci maman ! :D En sortant du bus, il s'est mis à pleuvoir. Ça a duré, duré et duré malheureusement pendant les 5 heures de la 1ère étape et on a assez peu profité du paysage. Mais finalement ça s'est arrêté quand on est arrivé en haut, à notre premier campement, sur les rives de la laguna negra ! Après avoir repéré les lieux, trouvé un coin sympa à l'abri du vent (et oui il faut bien chasser les nuages!) on s'est assez rapidement réfugié dans la tente, où il reste à passer le "test de la nuit".... et ouf il n'a pas fait si froid ! Bon par contre on s'est battu (enfin surtout Caro) contre un genre de souris qui voulait absolument nous manger notre super banana bread ! (Fait avec amour la veille) Oui petite précision, on est parti en trek avec un banana bread, un reste de gratin de chou fleur, des avocats, des crudités râpées, 500g de fromage par tête (du vrai fromage de fromagerie !), 500g de chocolat, 500g de charcuterie, 2 sachets de pain de mie, 1kg de fruits secs et 1 kg de riz, des soupes, des biscuits, bref les sacs sont très lourds!

Bariloche !
Bariloche pour Pâques & le test de la tente!

Au réveil, les nuages se sont complètements envolés, le vent s'est calmé et on peut profiter du paysage, plutôt sympathique avec de beaux reflets sur le lac. La laguna negra tient son nom du cerro negro qui la surplombe, tout comme la plupart des lagunes du trek. Le sentier nous amène ensuite à un col où l'on a une des 1ere vue panoramique et on voit, pour la 1ère fois, l'imposant cerro Tronador. Montagne "super star" du parc, avec ses 3471m d'altitude et ses glaciers, il surplombe largement ses environs et honnêtement il a vraiment de la gueule ! On aperçoit aussi notre objectif de la journée, la laguna Cab. Ça ne semble pas si loin mais il va falloir descendre jusqu'au rio Lluvco et remonter ensuite! La descente est tellement pentue qu'on est obligé d'y aller tout doucement. Surprise en arrivant au niveau de la lagune : il n'y a pas de chemin pour la contourner afin d'arriver à notre campement, il faut enlever ses chaussures et longer la rive les pieds dans l'eau ! C'est froid, et 20min après on a les pieds congelés mais au moins on ne sent plus le froid ! Finalement on trouvera un petit coin pour la nuit plutôt sympathique, éloigné des campements pour éviter une autre bataille Caro/Souris!

Laguna Negra & Laguna Cab

Le 3ème jour est le plus costaud alors on se lève tôt (lol) à 9h on est parti. On a un petit col à monter, une grosse descente, une bonne montée et encore une bonne descente. 15min après le départ, le sentier s'enfonce dans les bosquets. Plus on avance et plus le sentier se rétrécit, jusqu'à... disparaître... Au bout de 10min, on sait qu'on a dû rater le bon sentier mais on est déjà enfoncé et il est maintenant aussi compliqué de faire demi-tour que d'avancer. On décide alors de continuer en se frayant difficilement un chemin au milieu des branches, alors que la végétation est ultra dense et la pente prononcée. Ce sera les 45min les plus galères de la rando, mais on finira par dépasser la hauteur de la végétation pour surplomber la laguna et voir les montagnes alentours. Derrière le 1er col, la descente dans les rochers est encore extrêmement pentue. Voilà qu'on préfère finalement les montées aux descentes! On fera notre pause déjeuner à la fin de la descente, les jambes en ont besoin! On traverse ensuite une sorte de petit plateau qui est en fait une zone de tourbière, pour monter jusqu'au 2ème col où le Tronador fait encore son apparition, mais cette fois, entouré de nuage. On restera quand même le temps du goûter à l'admirer. En bas, avant la laguna Creton, une superbe cascade nous attend, avec 3 piscines naturelles. Le soleil chauffant encore on prendra même une petite douche :)

Jusqu'aux piscines naturelles

Le 4ème jour est le plus photogénique ! On commence par longer une crête jusqu'à un col après avoir aperçu de beaux reflets dans une autre laguna, la laguna Azul. Au col, la vue est à nouveau dominée par le Tronador, dont plus rien ne nous sépare ! On s'écarte un peu du chemin pour monter au sommet juste à côté (à 1970m), on profite ainsi d'une superbe vue panoramique à 360°, avec d'autres lacs et tous les sommets du coin ! MAGNIFIQUE ! Après une descente, on trouve la dernière laguna de notre parcours, la laguna Ilon, avec une très belle petite plage de sable volcanique et une vue directe sur le sommet roi. Sous un soleil de plomb, on s'offre 2 heures de farniente dans ce décor idyllique !!

Une petite laguna sur notre chemin
La vue à 360 au point le plus haut (1970m)
Jusqu'à la Laguna Ilon

Après une nuit sur la plage, le cerro Tordanor tirera son chapeau par un lever de soleil mémorable : teinte rosée avec reflet dans la lagune embrumée... paysage mystique aux allures de films! Allé, y'a plus qu'à descendre jusqu'à Pampa Linda et se faire prendre en stop jusqu'à Bariloche.

Laguna Ilon & le retour en stop !
J71àJ74

Après avoir marché 5 jours, l'idée était de continuer à explorer la région à l'aide d'une voiture. On avait dégoté avant de partir une petite entreprise locale pour avoir un bon prix. C'est parti pour un petit roadtrip sur 3 jours ! Au programme : lacs, plages, volcans, cascades, sources chaudes... et camping gratuit !On est parti vers le Nord direction la Valle Encantado avec ses formations rocheuses biscornues surplombant une rivière avec différentes teintes de bleu. Grand soleil, on s'est arrêté manger dans un cadre magnifique, en observant les familles argentines qui profitent du long week-end de Pâques. Ils aiment beaucoup amener leur 4x4 juste au bord de la rivière pour s'installer avec tables et chaises au plus près de l'eau !

Bariloche et valle encantado
valle encantado

On est ensuite sorti de la belle route goudronnée pour continuer vers le lago Traful, un des immenses lac de la région. On s'est rapidement rendu compte que faire 60km sur un chemin de cailloux avec la voiture qu'on ne voulait pas rayer (donc à 20-30km/h....) allait être plus long que prévu ! Après avoir traversé différents paysages tous plus sympathiques les uns que les autres nous étions à Villa Traful. On a alors marché vers deux cascades mais le chemin ne permettait pas d'aller les voir au plus près.. le soleil était déjà en train de disparaître, il nous rester juste le temps d'acheter rapidement de très très bons alfajores artisanaux (del montanes) avant de partir direction notre site de camping gratuit (officiel!) en bordure de rivière. On était absolument seuls, exceptés deux grands yeux jaunes dans lesquels se reflétaient la lumière de la frontale en allant purifier l'eau... :)

Lago Traful - camping Pitchi Traful


Le 2ème jour, le temps était plutôt couvert.. ça a un peu perturbé nos plans ! On a commencé par remonter vers le nord avec quelques stops au mirador de chacun des 6 lacs qu'ils nous restaient à voir. Puis nous sommes arrivés à San Martin de Los Andes, petite ville idéalement disposée en bordure de lac avec ses constructions en bois que l'on retrouve dans toute cette région.

Lago Falkner, Lago Hermoso, et San Martin de Los Andes

L'idée suivante était d'aller voir le volcan Lanin, dans le parc national du même nom, point le plus au nord de notre roadtrip. Malheureusement une fois à l'entrée du parc, le sommet était dans les nuages, l'entrée était payante et les gardiens nous annonçait une interdiction de dormir en dehors des campings payants (et largement au dessus des prix classiques de camping)... En plus de la pluie était prévue le lendemain matin... on a donc décidé de faire demi tour.. pour aller où ? Vers des sources chaudes accessibles après pas mal de voiture et 1h de marche. Sauf que la route est passée de goudronnée à caillouteuse puis à chemin terreux dans les montagnes (mais praticable) pour finir en route fortement déconseillée aux voitures en simple traction, avec forte pente, petites crevasses et ruisseaux à traverser... on a bien essayé mais avec la pluie qui s'annonçait le lendemain on était pas sur de pouvoir repartir !! On a donc encore fait demi tour pour aller au plan D : un espace de camping gratuit en bord de lac, un peu avant la route pour 4x4. Encore une fois on est les seuls à y camper à part quelques animaux (chevaux, moutons) et on en profite pour faire un petit feu pour griller du maïs, trop bon! Le beurre sur le maïs a d'ailleurs attiré un petit chat trop mignon qui trouvera bien utile notre tente pour se mettre à l'abri de la pluie dès le début de soirée ! Après qu'il eut essayé pendant la nuit de rentrer dans le filet intérieur de la tente (on l'a retrouvé 3 fois au dessus de nous, glissé entre le filet et la toile de la tente !), on l'a finalement laissé rentrer pour le petit déjeuner... D'ailleurs il pleuvait toujours, mais on se réconforter avec la nourriture ! :D

Le volcan Lanin dans les nuages, et notre camping du soir

On a profité ensuite d'une accalmie pour replier la tente mouillée et repartir vers le sud, direction La Angostura en passant par la fin de la fameuse Route des 7 lacs, où quelques mirador permettent de s'arrêter pour prendre des photos (quand il fait beau..) La Angostura est connue pour son joli cadre, et pour des arbres protégés de cette région avec un tronc couleur cuivre. On fini cette journée dans un "refuge pour mochileros" (=backpackers = voyageur en sac a dos) un peu aux allures de taudis (mais avec un bébé chat trop mignon) mais qui nous a surtout permis de sécher les affaires et de prendre une douche chaude !Le lendemain on doit déjà rendre la voiture et prendre notre bus pour Santiago (19h...). Sur le chemin ensoleillé vers Bariloche, on se rend compte qu'une fois de plus la neige est tombée sur les sommets juste avant notre départ...

La Angostura et la Lago Nahuel Huapi
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Et voilà, c'est déjà l'heure de notre dernière étape en Argentine/Chili... qui marque aussi le milieu de nos 5 mois loin de vous... :/ le temps passe vite !

Commençons par une petite anecdote sur le trajet en bus de 19h de Bariloche à Santiago : nous avons failli avoir notre bus reporté de 24h à cause des bureaux de la frontière argentine qui n'avaient plus d'électricité, et avaient donc fermé la frontière jusqu'à rétablissement... mais au final les 2h d'attente ont été rattrapées pendant la nuit !

Maintenant, concernant la capitale du Chili, elle n'est pas très photogénique (notamment à cause de la pollution aujourd'hui, et des tremblements de terre qui font que certains bâtiments ont déjà été reconstruits 5 fois !). Pour autant on y a passé un très bon moment puisque ça a été l'occasion de revoir une amie qui y habite en ce moment et on a donc profité d'un appartement (luxe!) pendant 3 jours.

Santiago dans sa pollution, vu depuis le plus haut point de la ville (Cerro San Cristobal)

Encore MERCI à Charlotte pour cet accueil parfait et tous les conseils (oui parce qu'elle nous avait proposé ses bons plans trek, très utiles !), pour la visite de Santiago (mmmh le délicieux ceviche et la limonade), et pour la soirée crêpes.

Très rapide aperçu de Santiago, avec notamment le Cerro Santa Lucia, le quartier Brasil,  et des copies de fromages français !

Enfin, certains ont du entendre qu'on allait faire un tour à Valparaiso... mais finalement non, 4h de bus dans la journée alors qu'on allait avoir un vol de 19h le lendemain, ça nous a refroidit !

J78àJ83

Et voilàààà, on est en Australie, il fait beau, il fait chaud, y'a la mer, la plage, les gens sont cools et on a un super van ! :D Oui on est déjà un peu amoureux.. Fraichement débarqués à Sydney après un contrôle complet par les douanes, nous avons six semaines devant nous pour un roadtrip sur la côte est australienne, de Sydney à Cairns.

Notre van, à l'intérieur

Mais l'urgence à notre arrivée, c'était de faire nos visas pour la Mongolie (parce que oui, impossible de faire la demande plus de 3 mois à l'avance..). Du coup direction l'ambassade à Canberra. Petit détour, à priori pas touristique, mais qui n'a pas du tout été un cauchemar ! Grâce notamment à l'appli WikiCamps, on sait comment trouver des lieux de stationnement gratuit pour la nuit, des aires de pique-nique avec BBQ, des toilettes, des douches chaudes gratuites, avec les commentaires de nos prédécesseurs... bref tous les bons plans ! Il faut dire que les Australiens ont des espaces publics suréquipés, souvent gratuits, et faciles d'accès étant donné la faible densité de population quand on sort des grandes villes. Un bonheur ! Au 1er matin (bon après une première nuit sur une aire d'autoroute, tout n'est pas tout rose !) nous voilà déjà dans une piscine, ouverte de 6h à 18h, en bord de plage, gratuite et avec douches chaudes. Le 2ème soir après notre passage à l'ambassade et le dépôt de notre dossier, on s'est trouvé une petite aire de pique-nique isolée dans un parc en banlieue de la capitale, en bordure de rivière, avec BBQ électrique gratuit, eau potable, pas loin une douche et des petits sentiers pour se balader. Et partout, des oiseaux étranges (pour nous !) paradaient. Parfait pour nous occuper 48h le temps que nos visas soient validés. On a aussi fait un petit tour en "ville", mais aucun grand bâtiment à l'horizon : que des grandes villas, des routes en 2x3 voies et un lac avec petite plage pour pique-niquer en plein cœur de la ville.

les environs de Canberra (Cotter Dam)
Le barrage de la Cotter RIver, et sa picnic area, en attendant nos visas

Après avoir récupérer nos visas et avant de retourner à Sydney pour le vrai départ de notre roadtrip, on a décidé de passer une journée sur la côte un peu plus au sud, pour profiter des plages qu'on avait aperçues, et surprise, d'une rockpool : une piscine (là encore gratuite) d'eau de mer aménagée dans les rochers ! Partout sur la côte, dès le lever du soleil, les australiens marchent, promènent leur chien, courent, nagent, font du kayak... ça a vraiment l'air sympa l'australian way of life ! Nous n'avons qu'une petite adaptation à faire (qui nous arrange au final avec le décalage horaire) : se lever tôt, avec le soleil à 6h, car il fait nuit dès 18h et il est dangereux pour nous de conduire la nuit avec la multitude d'animaux qui peuvent se retrouver à traverser les routes.. on voit de temps en temps en journée quelques restes sur le bas côté...

Baie de Wollongong, sud de Sydney, au petit matin
Kiama, sa rockpool, son phare, son little blowhole, ses villas
Kiama, au sud de Sydney
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A seulement 1h de route de Sydney se trouve le parc national des Blues Mountains. Il protège une immense forêt d'eucalyptus qui dégagent une petite brume bleu donnant son nom au parc. De cette forêt dense dépassent parfois d'abruptes falaises aux couleurs oranges, d'où coulent quelques ruisseaux en offrant un beau spectacle de cascades. Le site est parcouru par une quasi autoroute donnant accès à des balcons aménagés en bordure de falaise où débarquent des camions de touristes. Mais ces balcons sont aussi des départs de sentiers de randonnées moins fréquentés permettant de se balader à même la falaise ou de se plonger dans les canyons ou la forêt. Nous avons passé deux jours à explorer ce parc, sur une vingtaine de km. Très différents des paysages secs que l'on avait eu jusque là entre Sydney et Canberra, on a plutôt eu l'impression d'être dans une forêt colombienne ! Passées les descentes de falaise taillés à même la roche dans un aménagement d'escaliers et de barrières, on s'est souvent retrouvés au pied de cascades géantes ornées d'un bel arc en ciel, avant que le chemin ne descende en longeant la rivière. Entre forêt dense et canyon, on ne risquait plus le coup de soleil ! Seul inconvénient de ce parc : l'effort de la montée est forcément en fin de journée, avec un bon kilomètre d'escaliers, on est content d'arriver !

Parc National des Blues Mountains, ses forêts, ses cascades, ses falaises, et ses animaux...
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Quand on évoque l'Australie, on pense aux kangourous, au "rocher" rouge Uluru, mais peut être avant tout à Sydney et à son Opéra à l'architecture mythique. On n'y a passé que trois jours (c'est pas forcément pratique en van) mais on savait qu'on avait sous nos yeux ce qui fait le rêve australien.

Le centre-ville dans sa partie CBD est forcément un peu étouffant (même si on commence à voir des gratte-ciels relativement verts) mais on trouve vite de l'oxygène ailleurs : grands parcs, musées, balades en ferry, et à quelques pas du centre-ville, de magnifiques plages comme celle de bondi beach... Voilà notre programme!

Sydney, Darling Harbour

Côté musée d'abord, le PowerHouse Museum aborde des sujets variés sur les connaissances scientifiques et leurs applications en les rendant abordables par des ateliers ludiques et participatifs. Sont abordés le transport, la conquête spatial (en photo un vrai morceau de la lune !), la chimie, le corps humain... et notamment une expo sur le changement climatique, les nouvelles technologies et comment diminuer son impact environnemental dans son quotidien. Une petite expo sympathique proposait aussi de créer son morceau de musique (la création de Valentin en vidéo ci dessous, tapée complètement au pif, mais étrangement ça marche un peu) ou de jouer avec des images animées. Nous n'avons pas eu le temps de faire tout le tour de ce musée tellement c'était dense !

Un gratte-ciel vert, la lune, et le Lab du Powerhouse Museum


Nous avons ensuite traversé le CBD jusqu'à Circular Quay pour prendre un ferry passant sous le fameux Harbour Bridge. Un des meilleurs panorama sur la skyline de Sydney !

Et comme on ne s'en lasse pas, on a prolongé la balade pour voir l'opéra de près et le royal botanic garden à côté. De loin les grandes coques de l'opéra font évidemment penser aux voiles d'un bateau, parfaitement implanté sur son avancé de terre, de telle sorte à ce qu'il puisse être vu sous tous les angles. De près, on remarque que les carreaux qui recouvrent ces coques ne sont pas blancs mais ivoire (l'architecte les a trouvés au Japon !), qu'il y a même deux couleurs, soigneusement disposées.

De l'opéra, on a aussi une belle vue sur le pont harbour bridge : sur les photos, admirez le zoom de l'appareil photo qui permet de voir jusqu'à la couleur de cheveux des gens en train d'escalader harbour bridge ! C'est sur les marches de l'opéra qu'on a craqué pour un spectacle de cirque qui faisait sa 1ère ce soir là (dans une petite salle). Et c'était génial ! Avec de belles touches d'humour, les artistes ont enchaîné danses, anneau suspendu, pyramides humaines, corde, trapèze en duo avec un niveau de fou..

Vient ensuite L'Australian Museum, qui rassemble un bâtiment alliant le musée historique et une extension moderne réussie. Il présente notamment les animaux que l'on peut rencontrer en Australie, en précisant s'ils sont menacés ou non, ainsi que quelques animaux disparus, récemment où à l'ère de la mégafaune australienne (wombats géants et autres mammifères géants ayant disparus juste après l'arrivée de l'homo sapiens en Australie, il y a 45000 ans..). Entre les serpents venimeux, l'araignée mortelle de Sydney, les méduses rendant impossible la baignade plusieurs mois de l'année, des coquillages "harponneurs", des lionfishes venimeux et le "salty crocodile" de 6m de long (!), on se rend vite compte qu'on est pas entouré que par des gentils koalas ! Ce musée avait également une salle plus émouvante sur les horreurs subies par les aborigènes (tueries, essais nucléaires, enfants en bas-âge arrachés à leur famille pour être placés en centre d'éducation), leur lutte pour avoir les mêmes droits que les blancs, et la déclaration de (seulement) 2008 du 1er ministre australien Kevin Rudd "Apology to Australia's Indigenous People".

L'Australian museum

Enfin la fameuse Bondi beach, au sable impeccable et aux rouleaux fracassants est un grand repère de surfeurs. Malgré la proximité avec le centre-ville (quelques km), son environnement est magnifique, avec ses rochers creusés protéiformes, ses villas, son petit parc avec BBQ gratuit, peu de monde, et sa coastal walk pour admirer les vagues frapper les rochers au coucher du soleil et au lever du soleil !

Bondi Beach
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C'est à partir de là qu'on enchaine les kilomètres ! 2700km séparent Cairns de Sydney. Mais beaucoup de petits spots méritent de sortir de la Highway pour se perdre sur la Tourist drive longeant la côte...Sur ces 4 jours qui viennent de passer, nous avons "avancé" de 390km, mais en faisant au moins 600km avec le van.Après une première journée, laverie/librairie/courses/planification, la route nous amène à Caves Beach, belle petite plage de carte postale se prolongeant par plusieurs cavités creusées dans de petites falaises.Nous nous arrêtons ensuire à Newcastle, pour profiter des "ocean baths", une rockpool énorme où nous pouvons faire tranquillement quelques longueurs. Mais il est temps de repartir pour stockton beach, où se trouvent de très belles dunes de sable qui semblent avoir deux couleurs du fait d'une averse récente.

La côte australienne, au nord de Sydney : Caves beach, Forster, et les dunes de stockton beach

Le lendemain ne sera pas une franche réussite. Notre programme : la recherche de spot pour observer des dauphins . Mais la pluie quasi incessante et une erreur d'aiguillage du copilote (Valentin pour ne pas le dénoncer !) feront que nous passerons beaucoup de temps sur la route pour rien du tout... Heureusement en fin de matinée, Caro trouve une belle petite rockpool pour refaire quelques longueurs, à Forster, pile poil au moment où le soleil fait une petite percée ! Le casse-croute au niveau d'une jetée à côté fut une nouvelle tentative infructueuse de recherche de dauphins... par contre plein de pélicans attendent patiemment que les pêcheurs finissent de préparer leurs poissons pour se partager les restes ! Leurs gros yeux jaunes tout ronds leur donnent un peu un air idiot...

Forster, sa plage, son eau parfaitement transparente, sa rockpool et ses pélicans

La pluie revient et nous reprenons la route, direction Port Macquarie où de belles surprises nous attendent. Sur la route une station essence dispose de douches chaudes, un petit plaisir gratuit !

Et en arrivant a la tombée de la nuit dans la ville, nous avons pu apercevoir nos premiers kangourous ! Toute une petite troupe qui a l'habitude de venir profiter de l'herbe d'un terrain non utilisé. Mais il faisait quasiment noir et on y est donc retourné le lendemain un peu plus tôt en repartant de la ville pour avoir des photos. Avant de repartir, la météo finalement pas si pire nous permet de profiter de notre journée à Port Macquarie. Sur la coastal walk, on peut marcher de criques en criques, entre plage et petit parc national protégé, et observer encore une fois de beaux petits perroquets multicolores. Mais ce qu'on attend surtout, c'est la visite de l'hôpital des koalas ! Ce centre unique en Australie aide des koalas en difficulté, soit suite à un accident sur la route, ou une branche cassée. Beaucoup souffrent malheureusement de la chlamydia, une bactérie que beaucoup de koalas portent mais qui ne déclenche pas d'infections tant que leur système immunitaire est efficient. Seulement leur habitat est rogné par l'urbanisation croissante, ce qui les obligent à s'entasser sur de plus petits espaces, où leurs eucalyptus (toutes les espèces) sont moins variés et de moins bonnes qualités, affaiblissant ainsi leur système immunitaire. La chlamydia déclenche alors 2 symptômes : une infection des yeux menant à la cécité, et une infection du système urogénital qui le rend incontinent. Sans traitement rapide, ces symptômes sont mortels pour le koala. Certains koalas admis dans cet hôpital peuvent être remis en liberté, mais d'autres (aveugles, etc.) y finiront malheureusement leurs jours..

Les côtes de Port MacQuarie
Port MacQuarie, ses oiseaux, son hôpital des koalas, et nos premiers kangourous !
J92àJ95

Compteur : 550km effectués dans cette étape, soit 1000km sur 2700km au total.

Dans la continuité des jours précédents, ces quelques jours étaient avant tout destinés à avancer de plage en plage, de barbeque en barbeque, en espérant voir ici ou là un kangourou bondir ou un dauphin nager près de la côte. Cette fois nous sommes plus clairs sur notre gestion du temps : quand il pleut on conduit, et on profite quand il fait beau. Pour la 1ere journée, nous avons donc bcp roulé ! :) Nous nous sommes réveillés sur les bords de shelly beach, à Nambucca heads, magnifique plage mais dont nous ne profiterons pas pour cause de pluie (qui n'avait pourtant pas refroidi un petit groupe de papis/mamies venus se réveiller dès 6h30 dans la mer..).

La Shelly beach de Nambucca Heads

Juste à côté, le Captain cook lookout offre une vue memorable sur l'embouchure du fleuve. Quel dommage ce temps !

Un peu plus loin, Emerald beach est un lieu réputé pour observer des kangourous dans une zone protégée. Là encore c'est sous des trombes d'eau que nous sommes arrivés mais les kangourous étaient bien là, attendant patiemment que ça passe :). Certains étaient même impassibles sur le bord de la route, on pouvait les observer au sec ! L'après midi nous sommes passés à Ballina, où entre deux averses on a pu observer nos 1er dauphins (!), au milieu des goélands, des rapaces et des surfeurs.

Captain Cook Look out, les kangourous d'Emerald beach, et la plage de Ballina

Pour le 2ème jour, une petite accalmie se profilait et on a donc décidé de s'attaquer au Mount warning. Cette petite montagne dans la forêt tropical des environs de Byron bay serait la première à recevoir les rayons du soleil le matin. L'idée est donc d'arriver au sommet pour le lever du soleil ! A notre arrivée sur le parking au pied de la montée la veille, nous sommes seuls avec un autre van. A notre réveil à 5h (il y avait 1h30 à monter, environ 700m), il devait déjà y avoir 30 voitures ! La destination était prisée en ce jour férié d'Anzac day, où les australiens fêtent une intervention (perdue!) en Turquie en 1915 pendant la première guerre mondiale.

Les premiers rayons d'Australie, sur le Mount Warning (Byron Bay)

Nous avons ensuite découvert Byron bay. Le soleil était de nouveau au rendez-vous, et le coin nous apparut comme un paradis !

la plage principale de Byron Bay

Malgré le fait que ce soit une station balnéaire connue des australiens et qu'il y avait un peu de monde, l'endroit est tellement magique qu'il était impossible de ne pas être sous le charme. Le sable blanc est d'une douceur inégalable, l'eau est turquoise ou émeraude, quasiment transparente. Les vagues s'étalent sur des dizaines de mètres pour permettre à tous les niveaux de surfeur de profiter des rouleaux. Et là, à seulement quelques mètres des surfeurs qui attendent la bonne vague, une colonie de dauphins qui nagent tranquillement...

Et si d'un côté d'une avancée rocheuse se trouvent ces plages et cette station balnéaire, de l'autre côté s'étalent des kilomètres d'une plage quasiment déserte, flanquée tout du long par une rainforest protégée. Un tel paradis que nous avons décidé d'y rester le jour suivant et de tester le bodyboard :)

Byron Bay, le point le plus à l'Est de l'Australie

Enfin nous profiterons aussi du soleil à Cabarita beach, encore une plage magnifique où lecture et baignade deviennent nos passe-temps favoris...

Cabarita Beach
J96àJ102

Compteur : 630 km effectués dans cette étape, soit 1630 sur 2700km au total.

Nous voilà à Brisbane, plus grande ville du Queensland, et cousine de Sydney. Nous avons d'abord profité de la banlieue de Brisbane : Wellington point, une petite avancée de terre sur lequel se trouve un parc et quelques riches villas nous a accueilli pour la nuit. Une nuit assez mouvementée et peu reposante : des bandes de jeunes trainaient dans leur voiture sur le parking et faisaient régulièrement crisser les pneus en début de soirée, puis en pleine nuit quelqu'un est venu frappé sur le van en demandant s'il y avait quelqu'un. Comme ce n'est pas un vrai site de camping nous n'avons pas répondu... Le matin nous avons profité du parc et de ses équipements pour faire une petite remise en forme, en attendant midi où il était possible de rejoindre à pied la petite ile de King Island, à marée basse. On y verra surtout une armée de crabes soldats avec leur grosse pince orange aussi grosse que le reste de leur corps !

Nous avons ensuite traversé Brisbane pour faire une petite balade sur une colline à côté d'où on avait une belle vue sur la ville à la tombée de la nuit. Grosse frayeur sur le retour à la frontale dans le noir (2,5km) où nous avons croisé un petit serpent au bout de 200m ! Il fallait nous voir taper du pied en courant a moitié sur les 2,3km restant, en sursautant quelques fois en croyant en voir un autre... :) C'est ensuite un petit parc à 4km des gratte ciels qui nous accueillit pour la nuit. Et c'est soirée crêpes pour se réconforter !

Wellington Point, King Island, Brisbane depuis le Coot-tha, et nos crêpes jambon-fromage-œuf-tomate-salade-compotée d'oignons 😀

On espérait alors faire une grasse mat (la grasse mat en Australie c'est jusqu'à 8h !), malheureusement le lendemain on était dimanche, jour du marché et quelqu'un est venu gentiment toquer à 5h30 pour nous demander de décaler le van de 50m parce qu'on était sur la place des fraises ! Confus de nous avoir réveillé, le maraîcher nous a offert deux grosses pommes pour notre petit- déjeuner :)

Du coup on a décidé de marcher jusqu'au centre ville et on a d'abord découvert une ville aménagée pour la voiture : les passages piétons sont limités et l'attente y est très longue, et on nous oblige parfois à contourner des buildings! Le petit bonhomme vert ne s'allume pas si tu n'as pas appuyé sur le bouton à l'avance et il faut parfois appuyer sur 3 boutons (et attendre 3 fois) pour traverser une seule route... l'horreur ! Quand on arrive en centre ville, on voit aussi qu'ils ont construit des autoroutes surélevées en bordure de rivière, et la voie pour piétons / vélos est en dessous avec aucune vue sur la ville...

Heureusement ça s'améliore ensuite : nous profiterons d'un ferry gratuit pour avoir une vue plus sympathique, et entre autres du quartier South Bank, avec parcs en tout genre, possibilité d'escalader gratuitement une falaise en bordure de rivière, et un magnifique lagon artificiel en plein coeur de la ville. C'est aussi la zone culturelle, avec son théâtre, sa bibliothèque et ses musées. Grande déception malheureusement quand nous avons découvert des animaux empaillés au 4ème l'étage du Queensland Museum (dont le petit serpent croisé la veille et la chauve-souris que l'on voit très souvent la nuit mais heureusement il fait noir !) où l'on attendait une super expo sur les aborigènes, conseillé dans le guide du routard 2017-2018, mais qui en fait n'existait plus depuis 6 ans... nous nous sommes alors rabattus sur une expo gratuite de la bibliothèque, sur le thème de la quête du bonheur... alors ? Pour vous c'est quoi le bonheur ?

Brisbane, ses parcs, son lagon, ses expos...

Nous continuons ensuite vers le nord, vers la Sunshine coast, grande zone balnéaire, avec plages, immeubles sur la côte, et villas disposées autour de lagons permettant d'avoir chacun son accès privé à la mer. Pas le plus sauvage ! Les parkings en bord de plage que nous avions l'habitude d'utiliser discrètement pour dormir n'étant ici pas très accueillant on se trouvera un petit parking de bowling club perdu au bout d'une voie sans issue pour enfin dormir tranquille, avant de rejoindre une plage des plus calmes pour une journée footing/nage/farniente.

La journée suivante, nous sommes allés sur les plages plus sauvages de Rainbow Beach (bien que accessibles en 4x4, la spécialité australienne ...) dans le Great Sandy National Park. Très beau spectacle avec son immense dune avalant progressivement la forêt, ses falaises de sable colorées, ses pêcheurs (ils ont relâché les raies pêchées sur les photos), ses multiples oiseaux...

L'immanquable Great Sandy National Park

Caro, elle, reste en partie les yeux fermés dans le van pour cause de douleur à un œil qui ne passe pas... le lendemain matin, la douleur étant toujours là, c'est aux urgences de Maryborough qu'elle a appris que c'était une conjonctivite..(petite dédicace au système de santé français, la simple consultation aux urgences d'un hôpital public australien coûte entre 320 et 1200 dollars selon la vitesse à laquelle tu souhaites être reçu/gravité de ton cas..). Sinon Maryborough, ville "chargée d'histoire" ne nous a pas laissé un souvenir impérissable...

Maryborough (on ne vous a pas mis l'Hôpital...)

C'est après un bout de route et 2 parcs nationaux évités pour cause de retard sur le planning que sommes arrivés à Rockhampton, capitale australienne du bœuf. 24h dans cette ville nous a permis de nager 2 fois dans une superbe piscine olympique flambant neuve ("Second War Memorial Aquatic Center"), avec chacun sa ligne tellement il n'y avait personne, pour la somme dérisoire de 2$! De voir pour la première fois une émeu, des dingos, des lézards géants du Queensland et le fameux énorme crocodile marin dans un zoo gratuit, et de profiter de séances de rodéos en sirotant un verre dans un bar local à l'ambiance toute particulière ! Le festival quadri-annuel du boeuf allait y commencer 2 jours après mais la route nous appelait déjà !

Rockhampton, ses places réservées aux parents avec poussette, son zoo, sa piscine olympique, et ses rodéos-shows !

Et pas de panique, les gouttes de Caro ont été efficace, ses yeux sont à nouveau grands ouverts.

J103àJ107

Avancement du compteur : 520km effectués, soit 2150 sur 2700km au total

La route nous a ensuite amenés dans la région de Mackay, destination qui nous semblait incontournable pour 2 raisons : la possibilité d'observer des ornithorynques en pleine forêt tropicale et des kangourous sur une plage protégée. A ce moment là, nous dépassons le tropique du capricorne et entrons dans une région bien particulière de l'Australie : celle qui est bordée par la grande barrière de corail, plus grand organisme vivant du monde. Nous aurons j'espère l'occasion d'en reparler plus tard...

Au delà du tropique, la chaleur en journée se fait de plus en plus ressentir. En plus du fait que c'est à ce moment là que la clim et le petit frigo du van ont choisi pour nous lâcher, cette chaleur attire certains animaux que l'on a pas envie de croiser souvent : les crocodiles, sur la terre, et les méduses, d'octobre à mai dans la mer. Mais restons sereins, pas de problème a priori avec un minimum de précautions.

Mackay, ville du sucre et entourée de champ de canne à sucre à perte de vue, dispose comme Brisbane de son lagon artificiel et gratuit. Nous remarquerons plus tard que c'est en fait très répandu en Australie, et notamment dans cette région du fait des méduses empêchant toute baignade en dehors des plages surveillées et agrémentées d'un filet anti-méduses. Nous avons cependant préféré la "memorial swimming pool" pour continuer nos longueurs avant de reprendre la route pour le parc national Eungella. L'objectif est d'y effectuer le lendemain une petite rando de 12km aller, pour planter la tente en pleine forêt tropicale avant de rentrer.

Le point de départ est Broken River, un lieu connu pour observer des ornithorynques (platypus en anglais, bcp plus drôle !) à peu près à toute heure de la journée. Ces petites bêtes endémiques de l'Australie, les seuls représentants avec les échidnés d'une famille hors norme de mammifère pondant des œufs (les monotrèmes), sont plus petits que nous imaginions ! Avec leur petits 50cm environ, ils passent leur temps à plonger pour remuer la vase, avant de remonter mâcher à la surface, dans les rivières calmes, et dans notre cas au milieu des tortues.Mais ne nous attardons pas trop, nous avons une rando ! Rapidement nous dépassons la petite boucle que la plupart des gens font, pour s'enfoncer dans la forêt tropicale, sur un sentier longeant la rivière. D'un coup un petit wallaby qui vient de s'apercevoir de notre présence détale sous nos yeux. Mignon ! Mais un peu plus loin nous sommes surpris par un grognement suivi de craquements de branche bruyants, qui nous laissent penser qu'une sorte de gros cochon sauvage serait à 3 mètres de nous, caché par l'épaisse végétation. Nous sommes légèrement tétanisés lorsqu'un 2ème grognement nous incite à reprendre en marche accélérée ! À partir de là nous marchons sur le qui-vive... un peu plus loin un petit serpent traverse le sentier devant nos yeux. C'est ensuite la pluie qui se met à tomber, alors que nous guettons chaque bruit, chaque mouvement autour de nous... et c'est en croyant enlever une chenille sur nos pantalons que nous nous rendons compte que nous avons des sangsues agrippées à nos jambes... une dizaine chacun, dont certaines sont déjà sous le pantalon ! Caro prend alors la décision de ne pas pousser la rando après 8km où le sentier rejoint une route de 4x4, et où elle supplie la 1ère voiture de nous ramener au point de départ ! Pas si accueillante que ça la forêt australienne !

Eungella National Park et ses étranges animaux !

Nous continuons alors notre chemin et repassons par Mackay pour une nouvelle session natation (et récupérer des lunettes de soleil égarées !) avant de filer direction le Cape Hillsborough National Park et sa plage où des kangourous viennent curieusement grignoter matin et soir. Cette plage idyllique bordée par des arbres tropicaux a de vraies allures de carte postale. Le soir, nous sommes quasiment seuls sur cette immense plage et faisons notre première rencontre avec ses 4 ou 5 kangourous :). Puis nous décidons de revenir à l'aube pour avoir de plus jolies photos, avant de marcher sur un sentier dans le coin. Sauf qu'il n'existe pas de zone de camping gratuite dans le coin et que les rangers patrouillent régulièrement.. ce qui nous oblige à trouver un petit coin à plus de 30km de là, et accessoirement de nous réveiller à 5h le lendemain. Mais mission réussie, les kangourous étaient aussi là à l'aube ! Nous sommes ensuite montés sur la colline à côté pour avoir un superbe point de vue sur les environs. Encore une fois, un serpent, relativement gros, nous surprendra sur le sentier. Le plaisir de marcher est alors remplacé par le stress de croiser un animal relativement menaçant, et nous commençons à nous dire que l'on va peut-être abandonner les sentiers de rando en Australie...

Cape Hillsborough National Park

Nous atteignons ensuite Airlie beach, qui est avant tout le point de départ pour rejoindre les whitsundays, des iles aux plages paradisiaques reconnues internationalement. Malheureusement le coût de l'escapade à la journée nous avait refroidi et nous ne profiterons que de sa coastal walk (soit disant intéressante selon le routard mais vraiment sans plus...) et de son lagon artificiel. Nous continuons alors vers Bowen, petit village côtier connu pour avoir été un site du tournage du film Australia (Hugh Jackman, Nicole Kidman) en 2007, et pour ses belles petites plages favorables au snorkelling. Cependant la probabilité de tomber sur une méduse (quasi-invisible, la plus répandue mesure seulement 1 à 2 cm de diamètre, et la plus dangereuse a des tentacules de 3m de long!) fait que l'on ne s'attarde pas tant que ça dans l'eau...

Airlie Beach et Bowen
J108àJ112

Avancement du compteur : 450km, soit 2600km faits sur 2700km à faire au total

En arrivant à Townsville après un peu de route, nous avons d'abord parcouru à peu près toute la ville de magasin de bricolage en magasin de camping pour faire recharger notre bouteille de gaz... en passant pour des novices à plusieurs reprises :

" Bonjour vous n'auriez pas un outil pour ouvrir notre bouteille ?

- vous avez essayé de tourner à la main dans le sens des aiguilles d'une montre ?

- ‎euh non... ah oui ça marche..."

" Bonjour la bouteille neuve qu'on vient d'acheter chez vous est vide c'est ça ?

- oui c'est juste la bouteille

- ‎ah c'est pour ça que ça ne marchait pas mieux que l'ancienne bouteille..."

Bon du coup on en profite pour acheter nos tickets pour notre escapade du lendemain sur Magnetic Island et on retourne à l'extérieur de la ville pour profiter encore une fois d'une piscine / lagon artificiel gratuit absolument superbe (à débordement !) dans un parc en bord de rivière où vivent mille et une tortues.

Le lagon artificiel de Townsville sur les bords de la Ross River

Apres une magnifique nuit sur le parking d'une station essence au milieu des moteurs de camions sous une chaleur étouffante, le lendemain, c'est escapade sur Magnetic Island. A 20min en ferry, cette ile est en partie habitée mais également en grande partie protégée, restant un véritable sanctuaire pour de nombreux animaux. C'est notamment le cas du koala, dont une trentaine ont été introduits par l'homme il y a 90 ans. Aujourd'hui, leur population serait monté à 800 koalas ! C'est donc une occasion rare d'en voir un en pleine nature. Nous avons pris le bateau à 6h30 espérant de belles images du lever du soleil mais le ciel est obstrués par des nuages.

Magnetic Island au petit matin

Sur l'île un bus permet de se déplacer entre les petits villages et les départs de randonnée. Le chauffeur parlait d'ailleurs français avec un accent impeccable ! A 7h, nous étions en compagnie des quelques habitants qui allaient au travail, et l'ambiance semblait être extrêmement détendue ! Tout le monde se connaissait, blaguait, s'appellait "bro"... l'Australie quoi !

Au 1er lookout au sud de l'île, les nuages étaient toujours présents. On s'est alors rendu au départ d'une 2ème balade qui offrait notamment un point de vue à 360°, dans des restes d'un fort construit pendant la 2de guerre mondiale. Là un panneau nous prévient : levez la tête vous verrez peut être des koalas, mais ne sortez pas du sentier, des vipères de la mort (l'un des serpents les plus plus venimeux au monde) ont été aperçus dans cette zone... L'avantage d'être deux, c'est qu'on peut se repartir les rôles : Caro veillait par terre en cas de serpent et Val levait les yeux à la recherche de koalas. Heureusement, aucun serpent cette fois et ce n'est pas moins de 3 koalas que l'on a croisés sur le chemin, affalés contre leur branche, semblant ne se réveiller que pour vérifier s'il était l'heure de manger, et s'étirer allègrement. En haut, la vue est superbe, sur les collines et les baies, dont Florence bay, où nous avons prévu de nous baigner, et Horseshoe bay, où nous regarderons le couché du soleil, avec un verre de rosé "Le Petit Rosé" (prononcer avec l'accent anglais) revendiquant sa "french touch" :). Ce soir là, le ciel prend des teintes particulièrement rose/rouge, se reflétant dans la baie parsemée de voiliers et autres catamarans...

What a perfect day !

Horseshoe Bay, vue du fort, Magnetic Island
Une journée parfaite sur Magnetic Island

Le jour suivant, c'est un peu de repos, beaucoup de ménage, quelques longueurs dans le superbe lagon de Townsville, et l'occasion de réaffiner le planning à seulement 8 jours de la fin de l'Australie.... :(

Et le programme est encore chargé : d'abord il y a les Wallaman falls : avec ses 268m de haut, c'est la plus grande cascade "d'un seul coup" d'Australie. Époustouflant !

Les Wallaman Falls

L'étape suivante est encore idyllique : Mission Beach, village installé le long d'une plage infinie, bordée de cocotiers, dispose d'une petite ile, Dunk Island, paradisiaque et accessible en kayak, et propose des excursions snorkelling sur la grande barrière de corail. Mission beach est aussi dans une région appelée la Cassowary Coast, où le casoar, encore un animal bien étrange de l'Australie peut être aperçu avec beaucoup de chance, car c'est un maître de la cachette. De la famille des oiseaux qui ne peuvent pas voler, c'est après l'autruche et l'émeu le 3ème plus gros oiseau sur terre. Il est plus coloré que ses grandes sœurs, et reconnaissable par son espèce de casque sur la tête. Espèce menacée, il n'en resterait plus que 1200 en Australie. Et coup de bol énorme, en voilà un qui sort des arbres juste avant que l'on arrive sur Mission Beach, accompagnés de ses 2 petits !

Confiant sur le programme, nous débarquons à l'ouverture de l'office du tourisme pour réserver nos activités. Mais c'est là que nous apprenons que le bateau faisant les excursions snorkelling est en maintenance annuelle et que la location de kayak est momentanément impossible à cause de vents violents en approche... Activités nautiques reportées, on profite un peu de la plage de rêve et on continue donc notre route vers le nord.

Un casoar et ses petits, une méduse en bocal, et un pique nique sur la plage de Mission Beach

On retourne aussi dans les terres et le relief pour effectuer une "skywalk" : une passerelle aménagée perchée au milieu des arbres de 30m de haut, se terminant par une tour dépassant la canopée. La particularité de cette forêt tropicale ? Elle se situe dans les "Wet Tropics" une région classée qui n'est rien d'autre que la plus ancienne forêt du monde (10 fois plus vieille que l'Amazonie !) Et qui recouvre tout le nord est de l'Australie.

Mamu Tropical Skywalk, dans les Wet Tropics
J113àJ115

A 6 jours de notre départ, nous ne sommes plus qu'à 100km de Cairns. Pourquoi si tôt ? Parce que Cairns n'est pas le point le plus au nord de notre voyage ! Nous voulions pousser un peu l'exploration des Wet Tropics, habitat naturel des crocodiles marins et casoars dans l'ombre d'une végétation dense et immense, bordés par des plages immaculées. Protégé, peu fréquenté, c'est aussi là où la grande barrière de corail est le plus proche de la côte. Objectif : Cape Tribulation, à 150km au nord de Cairns.

Première étape, Mossman Gorge, territoire d'un peuple aborigène, pour une marche entre forêt et rivière, qui fut notamment l'occasion de se mesurer à d'énormes troncs aux racines infinies et d'observer un "dragon" (Boyd's forest dragon), une sorte de gros lézard qui ne bouge jamais de sa branche, droit comme un i. Regardez les photos : ça ferait des bons puzzle 10 000 pièces, non ?

Sur le trajet en voiture, au niveau d'un pont, Caro a repéré un énorme crocodile en train de se dorer la pilule.. Le temps de faire demi tour, il avait plongé dans l'eau et se maintenait à sa surface. De l'autre côté du pont un autre était immobile sur les berges de la rivière... merde, y'a vraiment des crocos en fait ! Et ils sont aussi gros qu'au musée !

Mossman Gorge

Le lendemain nous tentons d'abord une petite croisière sur la daintree river à bord du Crocodile Express, pour aller au plus près de ces effrayantes bestioles ! En fin de matinée et à marée haute (la rivière est un mélange d'eau douce et d'eau salée) ce n'est a priori pas le meilleur moment, mais nous en avons quand même approché un ! C'est là que nous apprenons que le cochon sauvage rencontré dans une rando n'est pas natif d'ici mais importé par James Cook et qu'ils font assez de dégâts pour que le gouvernement ait prévu son éradication….

Nous nous enfonçons ensuite un peu plus dans le Daintree National Park en direction de petites marches à faire dans la forêt et de plages sauvages bordées d'un côté par cette forêt humide et de l'autre par des récifs coralliens, souvent reprises sur les brochures du parc : "where the rainforest meet the reef". La météo n'est malheureusement pas au beau fixe, alors nous nous s'installons dans un camping après avoir encore croisé un casoar sur la route, en espérant que le soleil fera une sortie le lendemain.

Malheureusement, la pluie a commencé à tomber pendant la nuit et ne semble pas vouloir s'arrêter... Il y a donc peu d'intérêt à aller explorer les plages, et nous rentrons à Port Douglas (encore un casoar et 3 petits sur le bord de la route !), pour se réconforter avec une pizza et rattraper notre retard sur ce blog, en attendant le lendemain, où nous avons réservé... du snorkelling sur la grande barrière de corail !!


Daintree National Park
J116àJ118

De Port Douglas nous embarquons à bord du Poséidon (dédicace au souverain de la mer Paulito) qui doit nous emmener en 45min aux récifs les plus éloignés de la mer de corail. Le temps est couvert, il ne fait pas bien chaud. On va vraiment passer la journée dans l'eau ? Avant l'embarquement, on nous prévient : "It's gonna be a rough day", traduisez "le trajet va beaucoup vous secouer, attention au mal de mer!"On doit avouer qu'on s'est tâté 30 secondes avant de confirmer notre départ. Mais bon on aura pas souvent la chance d'aller nager dans un cadre aussi beau ! Pour eux c'est aussi l'occasion de nous vendre 2 pilules magiques qui nous bouchent tout le tube digestif, par prévention, et hop les amarres sont larguées.

On nous a conseillé cette compagnie parce qu'elle avait le bateau le plus rapide de la région, permettant d'aller explorer les récifs les plus éloignés, qui sont en théorie les plus préservés des malheurs qui touche actuellement la grande barrière de corail : le réchauffement climatique (provoquant un blanchiment, voire une mort des coraux). En tout cas, oui le bateau est rapide, et oui ça tangue fort, mais les pilules ont l'air efficaces :). Déroulement de cette journée au large : 3 sessions de snorkelling de 45min/1h nous attendent, sur 3 sites différents, avec un bon buffet au milieu.

Équipés, on se jette alors à l'eau, pour se retrouver dans le monde de némo ! On est un peu secoué par la houle, mais on perd rapidement la notion du temps tellement il y a de vie à observer. Poissons en tout genre, coraux multicolores, nos jambes pédalent tranquillement pendant que nos yeux balayent la zone frénétiquement à la recherche des plus originaux. Sur toute la journée, on aura pu observer, entre autres, des poissons anémones, une raie cachée dans le sable, une belle tortue, et même, l'espace de quelques secondes, un requin gris (inoffensif pour l'homme) ! Une journée mémorable pour clore en beauté nos 6 semaines en Australie :)

Snorkelling sur la grande barrière de corail, moment phare de notre tour du monde !

Juste avant le départ, il nous reste quand même 2 jours à Cairns, où l'on doit rendre le van. On en profite pour faire un tour dans son tout récent aquarium, pour prolonger la journée et le plaisir de la veille, et prendre un petit train touristique qui atteint un sympathique village d'art et d'artisanat (malheureusement on ne peut pas vraiment charger nos sacs !!) après avoir traversé la rainforest et croisé quelques cascades spectaculaires.

Cairns, son aquarium, ses kangourous, ses chauve-souris, et son train touristique

Il est maintenant temps de s'envoler pour Oulan Bator, et de plonger au coeur de la Mongolie. Mais pour ça, il faut refaire nos sacs !!

refaire son sac après une vie en van…
J119àJ120

Entre deux avions, nous n'avions qu'une soirée à Hong Kong. Ce post sera donc aussi court que l'a été cette escale !

De l'avion nous sommes surpris par l'environnement de cet ville-état : Hong kong est une grande ville à gratte-ciels polluée, mais elle est bordée par la mer et entourée d'îlots verdoyants aux sommets coniques qui font leur effet. Nous n'aurons que le trajet entre l'aéroport et le centre ville pour en profiter : trouver notre guesthouse au milieu d'un immeuble de Hong Kong n'est pas chose aisée ! Une fois à la bonne adresse, il faut se repérer aux milieux des étales dans le dédale bondé du rez-de-chaussée pour trouver le bon ascenseur, dans une chaleur étouffante et dans une odeur qui pique un peu.. A notre arrivée, personne pour nous accueillir... Il est alors 20h30 (22h30 en Australie, l'heure à laquelle on s'est couché les 6 dernières semaines !) et on retourne au rez-de-chaussée pour manger dans un boui boui indien (en fait tout l'immeuble a l'air d'être occupé par la communauté indienne!) qui a l'air d'avoir la clim. A la 2ème tentative, un jeune indien nous amène à notre chambre, dans une autre montée de l'immeuble, qui est plus un grand placard, sans fenêtre dans lequel rentre tout juste le lit et une salle d'un mètre carré où le pommeau de douche est au dessus des toilettes. Mais y'a la clim et le wifi. En même temps on avait pas payé cher.. plutot fatigués, on en restera là pour Hong Kong.

Escale très rapide à Hong Kong
J121àJ122

Et voilà, on attaque le dernier pays du voyage ! Le plus dépaysant ? On verra !

En arrivant, on avait à peine lu le lonely planet en travers, et on avait beaucoup de mal à se définir un itinéraire. Le problème ? Le manque d'infrastructure : les routes goudronnées se limitent à relier les capitales de région, le réseau de bus également, le réseau téléphonique ne fonctionne que dans les villes, mais surtout, en dehors d'Oulan Bator, peu de mongols parlent anglais. La densité est de 2 habitants au km carré et les distances à faire sont grandes. Il est donc relativement compliqué de partir juste avec son sac a dos, sa tente, un peu de nourriture et d'improviser au fur et à mesure.

Malgré le fait que nous ayons un mois, il n'est pas possible de parcourir tout ce pays, 3 fois plus vaste que la France. Il faut donc choisir : le Nord avec son immense lac de montagne (2% des réserves d'eau douce de la planète), ses possibilités de rando, ses peuples éleveurs de rennes et leurs cabanes en bois ? L'Ouest avec les plus hautes et les plus belles montagnes de Mongolie, pour randonner jusqu'aux glaciers, et rencontrer des dresseurs d'aigle ? Pour ces deux régions, il est malheureusement un peu tôt dans la saison pour espérer camper en altitude sans avoir trop froid. L'Est de la Mongolie vaudrait également le voyage, mais c'est le moins visité, ce n'est quasiment que des steppes, et il est apparemment nécessaire de donner son itinéraire à l'avance et de se signaler aux autorités au fur et a mesure, et dans le bon ordre : trop contraignant. Le sud et le centre de la Mongolie nous semblent alors une bonne option : au sud le désert de gobi est une expérience en soit que l'on ne pourra pas trouver ailleurs, et au centre se trouvent des steppes et quelques chaines montagneuses, des zones protégées que l'on peut parcourir à pied ou en cheval....

Dans la capitale, pléthore d'agences proposent des circuits d'une à 2 semaines sur ces régions là, en ne faisant que les sites principaux. Sur internet, les prix sont au plus haut, au moins 100 dollars par jour et par personne, au dessus de notre budget. Nous avons listé là où nous voulions aller. L'idée étant d'aller voir plusieurs agences pour savoir soit si elles ont un circuit qui correspond, qui part dans les jours qui suivent, et qui rentre dans le budget, soit si elles ont la possibilité de nous mettre à disposition juste une voiture (avec chauffeur-mécano en Mongolie) pour notre itinéraire à la carte.

Le premier jour est un échec cuisant. Les bureaux des offices de tourisme indiqués sur la carte officielle de la ville sont fermés. Par hasard on tombe sur un autre bureau où la femme qui le tient ne fait que nous proposer une connaissance chauffeur, pour un prix certes intéressant, mais rien d'officiel. De plus les agences que nous cherchons sont introuvables : pas de numéro de rue sur les bâtiments, pas de pancarte à l'extérieur, ou en tout cas pas en alphabet latin. Après un restau où nos assiettes ne ressemblaient pas vraiment aux photos du menu (on a quand même réussi à faire comprendre doggy bag avec une gestuelle approximative :) ), on trouve enfin une agence qui nous ouvre, mais qui n'a pas ce qu'on veut.

Heureusement le lendemain c'est le jour et la nuit ! La première agence nous propose un tour de 16 jours qui reprend en grande majorité notre liste, avec repas, nuits rando et cheval inclus. Une bonne option. Nous tombons ensuite sur une autre agence et rencontrons la patronne, avec qui nous discutons longuement de l'itinéraire avant qu'elle nous propose un de ses chauffeurs qui parle un peu l'anglais et qui sera accompagné d'un guide sur la partie rando, le tout pour un prix convenable. Nous avons eu d'autres propositions, mais globalement, nous nous retrouvons avec ces deux choix. Un tour tout compris, où on ne se prend pas la tête ? Ou un tour créé sur le tas, juste pour nos beaux yeux, en mode privé, a priori moins confortable, mais plus original au niveau du parcours ? La fatigue de 4 mois de voyage, la galère à Oulan Bator nous ferait pencher pour le 1er, mais l'envie d'aventure nous fait opter pour le second. Le soir nous retournons à l'agence pour confirmer, et Oggy la patronne nous propose un départ dès le lendemain en fin de matinée après avoir revu l'itinéraire avec le chauffeur. Du coup, même pas le temps de visiter UB, qui n'a de toute façon rien d'exceptionnel => vous n'aurez pas de photo sur ce post!

J123àJ124

A 9h30, le jour du départ, nous sonnons à l'agence. Nous rencontrons alors Ishka, notre chauffeur pour les 21 jours suivants. Une fois l'itinéraire bouclé, vient le moment du paiement. On ne pensait pas que ce serait aussi compliqué !

" - Vous payez en cash ou par CB ? - Euh vu le montant, par CB- Ah d'accord. Le problème c'est qu'on est vendredi et que la banque nous donneras pas l'argent avant lundi. Et le chauffeur a besoin de partir avec pour payer l'essence.- Ok mais on va quand même payer par carte- (Après discussion en mongol) ok on a trouvé un arrangement, je lui donne de quoi faire 3 jours, ensuite il ira à la banque pour retirer un peu; et le guide arrivera avec le reste, le 7ème jour…"

Nous montons alors dans notre van russe, très commun ici. 4x4 passe-partout, il servira de lit à notre chauffeur pendant que nous serons dans la tente. Notre visite de la 1ère journée, est le Hustai national park, à l'ouest d'Oulan Bator. Ce parc protège un paysage vallonné où le takhi, un cheval sauvage qui a été réintroduit ces 30 dernières années après avoir disparu de son milieu naturel... aujourd'hui 350 chevaux sont recensés, pour environ 80 introduits depuis environ 30 ans. Et nous les avons rencontrés ! Dans cette zone protégée où le bétail ne semble pas pâturer, nous avons aussi vu de nombreuses marmottes (menacée et maintenant protégée en Mongolie après une chasse intensive du fait de la forte demande chinoise), et des cerfs. Le loup serait également présent mais nous ne l'avons pas croisé :)

Le Hustai National Park et tous ses animaux !

Il est temps maintenant de planter la tente et de trouver un coin relativement abrité du vent, ce qui n'est pas chose aisée au milieu de steppes :). Une rapide grimpette nous permet de nous rendre compte pour la première fois de l'immensité de celles-ci ! On se contentera de ce qu'on peut, et on aura quand même droit à un magnifique ciel rosé, à défaut d'avoir eu un ciel bleu pendant la journée. Pour ce premier repas où nous nous faisons un désormais classique riz-carottes-oignons, nous découvrons la "mongolian soup" d'Ishka : de l'eau, des pâtes, et de la viande séchée (boeuf et chameau). Généralement, il s'en fait une double portion, la seconde étant pour le petit déjeuner ! Ce premier matin, nous laissons derrières nous les montagnes pour traverser les dernières steppes avant le désert...

Première nuit de camping, découverte des steppes et de quelques vestiges d'anciennes civilisations
J125àJ126

Le désert de Gobi, c'est comment ? Mmh... même en écrivant ce texte après une semaine passée à le traverser, nous ne saurions pas vraiment le décrire. Si ! c'est grand, voilà, c'est grand ! Interminable même peut être. Plus précisément, ce désert représente le tiers de la Mongolie, donc environ la superficie de la France. C'est globalement très plat, et plutôt avec des gravillons que du sable. Ce qui change chaque jour, c'est la couleur des gravillons, s'il y a quelques brins d'herbe qui poussent ou non, et parfois, ici ou là, une étrangeté qui sort de nulle part : des rochers, des collines, voire des montagnes, et tout au bout, des dunes. Vous le verrez au fur et à mesure.

entrée dans le désert de Gobi

Une chose surprenante malgré la sécheresse particulièrement forte en ce moment de la région : régulièrement nous croisons des yourtes et leurs dizaines voire centaines de tête de bétail : chèvres, moutons, vaches, chevaux et chameaux, qui doivent passer leur journée à chercher le moindre brin d'herbe à des kilomètres à la ronde. Concernant leur apport en eau (pour le bétail ou pour leurs propriétaires) le mystère est résolu : elle est puisée dans le sol. Voilà pour le décor.

Nous, on fait surtout des kilomètres en voiture, en dehors des grands axes, coupant tout droit entre chaque site. Dans notre espèce de 4x4 à l'ancienne, on a d'abord l'impression de faire un safari : après le Hustai National Park, on croise régulièrement des petits groupes de gazelles, des renards, des aigles, des vautours... Caro aurait même vu un loup au petit matin.

Les animaux du Gobi

Au niveau étrangetés, on fait une pause lunch au pied d'une montagne sacrée, malheureusement notre chauffeur, ne parlant pas anglais, ne pourra pas nous expliquer pourquoi! Puis en fin d'après midi on arrive à Baga Gazrin Chuluu, où les restes d'un ancien monastère (qui comme quasiment tous les monastères de Mongolie, a été détruit par les communistes en 1937) sont entourés de formations rocheuses aléatoires. Pas forcément le plus beau site qu'on ait vu, mais ça permet de se détendre les jambes en faisant quelques km à pied !

Désert de Gobi
Baga Gazrin Chuluu, désert de Gobi


autour de Baga Gazrin Chuluu


Le lendemain, on enchaîne également les kilomètres, direction Ikh Gazrin Chuluu, un peu dans le même genre, mais plus impressionant. On y découvre que le mongol traditionnel s'écrit de haut en bas !

Un village mongol au milieu du désert
Ikh Gazrin Chuluu

Nos pauses nous permettent parfois de découvrir la culture locale. Un midi, notre chauffeur, avec qui nous avons des conversations relativement sommaire à base de "horse, wind, hot water, GPS good ? sleep good ?, tent OK, hungry ?" nous prépare généreusement à manger des dumplings au mouton dans un décor lunaire. Plus tard, alors qu'Ishka s'arrête à une yourte pour confirmer sa route, nous pouvons observer un mongole tondre un chameau aux ciseaux ! "Camel hot, coupe coupe (gestuelle avec les doigts), camel no hot !" Plus loin, des mongoles nous invitent à rentrer dans leur yourte (notre première !). Tout le monde s'assoit en cercle sur les tapis, et l'on nous tend un bol bien rempli de " camel yoghurt", tout juste sorti d'une sorte de grand pot à lait dans lequel il fermente... le lait de jument fermenté n'a pas très bonne réputation chez les Européens, mais en est il de même pour le chameau ? Arf c'est salé et acide ! Evidemment, tous attendent notre réaction... "yes it's good !" dit on en levant le pouce. Gentiment on nous propose du sucre, que l'on ajoute volontiers ! Ça change suffisamment le goût pour pouvoir le terminer ;)

la découverte de la cuture mongole
J127àJ129

Ça fait maintenant 3 jours qu'on est parti. 3 jours qu'on fait 4, 5, 6h de voiture par jour sur un chemin cabossé, tout droit ou presque dans le désert, à regarder l'horizon et à chercher des gazelles. On a beau cherché des petits bouts de montagne pour s'abriter du vent, il arrive toujours à se faufiler, et à venir secouer notre tente à nous réveiller pendant la nuit, à soulever la poussière qui s'entasse dans nos narines. Généralement on cuisine et on mange à l'intérieur de la voiture à cause du vent. On a appris quelques mots en Mongol (naar le soleil, saar la lune, selk le vent) mais nos conversations restent limitées, et on ne maîtrise pas plus le programme que dans un tour organisé : c'est notre chauffeur qui nous balade, on a du mal à discuter de la route, et on a peu de temps libre. Est ce qu'on a bien fait de faire ça maintenant, après 6 semaines de road trip en Australie ? Les paysages valent quand même le coût : les falaises multicolores de Tsagaan Suvraga, ou "white stupa", semblent pouvoir s'effondrer à la moindre goutte de pluie.

Tsagan Suvraga


Tsagan Suvraga, alias "White Stupa"
Voilà pourquoi il faut un chauffeur en Mongolie!

50km plus loin, un site abrite quelques arbres, les ruines d'un monastère, et des pétroglyphes datant de 4000 à 1000 av. J-C. Des recherches seraient en cours sur ce site, mais il a l'air complètement à l'abandon. Sur des pierres en ardoise parfaitement lisses, on arrive à distinguer des chevaux, des ibex, des chasseurs... Les ruines du temple, elles, font un peu froid dans le dos : on a qu'à se baisser pour ramasser des morceaux de pierre taillées qui devaient orner le bâtiment, une théière mi colorée mi calcinée, des débris de vaisselle et pots en terre cuite parfois encore enduits de peinture…

Pétroglyphes et gravures

Une chaleur écrasante règne au monastère, nous ne pouvons pas rester dormir là-bas comme prévu. Nous repartons direction le sud/ouest ce qui nous permettra de faire moins de voiture le lendemain (en théorie). Sur notre route nous tomberons, au milieu de nul part, sur un puit alimenté par panneau solaire! Une vraie oasis pour tous ces animaux !

Une oasis au milieu du desert

Autre site remarquable : Bayang Zag et ses "flaming cliffs", des falaises abruptes de sable rouge, où ont été découverts de nombreux fossiles de dinosaures, aujourd'hui exposés dans les musées du monde entier. Et bizarrement c'est ici, en plein milieu du désert, sous une chaleur à crever qu'on a eu le plus de confort : on a dormi dans une yourte (un camp de yourtes touristiques), on a pu prendre une douche (chauffée), et même faire un peu de lessive !

Bayang Zag
J130àJ131

Progressivement, du fait de la difficulté à communiquer uniquement par des gestes et 5 mots d'anglais, une petite tension s'installe avec Ishka, notre chauffeur et culminera le matin suivant notre 1ère nuit en yourte, quand il nous fait signe de payer la nuit alors que celle-ci nous avait été "offerte" par la patronne lors de la mise au point de notre itinéraire. Malgré leur insistance nous demandons à ce qu'ils joignent la patronne directement au téléphone pour qu'elle leur confirme ce que nous avions noté sur notre petit bout de feuille volante. La discussion en mongole durera presque 10 min sans que nous ne comprenions un mot, mais nous obtiendrons finalement des excuses...Il est enfin l'heure pour nous de prendre la route pour y atteindre notre destination la plus au sud de la Mongolie et pour y retrouver notre guide. Nous serons 4 les 10 prochains jours et nous pourrons enfin communiquer avec Ishka. En rencontrant Tidzgué, c'est déjà un soulagement : prof d'anglais pendant l'année scolaire, elle a l'air de maîtriser. Dès notre première balade elle nous abreuve d'informations, autant sur ce que nous voyons que sur sa famille, mais c'est le retour à une communication à peu près normale. Personnage atypique d'environ 1m50, c'est une boule d'énergie de 53 ans qui se prend en selfie comme si elle en avait 15. Notre première visite guidée est celle de Muskha Shivert, une chute de glace! Nous sommes en effet dans une région montagneuse qui comporte des canyons étroits où la glace s'accumule pendant l'hiver (en moyenne en Mongolie, il fait -25), et ne fondra entièrement qu'en juillet.

Muskha Shivert
Vue du ciel (ou presque)

Même type de décor pour le lendemain où nous marchons sur la glace fondante de 2 canyons, Yolyn Am & Dugany Am. Certains passages s'avèrent relativement hasardeux car une rivière s'est formée sous la glace dont l'épaisseur est parfois inconnue, parfois clairement très fine ! Evidemment, nous n'avons pas de crampons, et notre guide n'est pas venue depuis plus d'un mois, autant dire qu'elle cherche son chemin aussi!

Yoliin/Dugany Am

En ce jour de fête des mères et des enfants, plusieurs familles mongoles sont de sortie, et pour la première fois du voyage certains nous réclament d'être pris en photo avec eux ! A la fin du 2ème canyon nous tombons (pas complètement par hasard!) sur des amis de notre guide, qui ont "campé" là et préparent un barbecue mongole : beaucoup de viande et des pierres chaudes dans une énorme marmite mise sur le feu. On nous invite rapidement à nous installer avec eux, et l'un d'eux nous tend un gobelet à moitié rempli. De l'eau ? Non... de la vodka ! Valentin boit une gorgée et tente de faire passer mais on lui fait signe de terminer. Et s'il traîne, on n'hésite pas à lui rappeler que les autres attendent. Parce que oui, il est 14h, les enfants jouent à quelques mètres, mais le verre tourne, et il tourne 3 fois. Difficile de refuser, même au 3ème tour, où ils rattraperont Valentin en direction de la voiture et insisteront en disant qu'ils sont très heureux de rencontrer des étrangers qui viennent voir leur pays. Heureusement l’après midi, il n'y a que de la route de prévue, en direction des dunes de sable.

J132àJ133

Nous sommes arrivés chez Jara, frère de la patronne de Golden Gobi, qui vit avec sa famille autour des dunes de Khongorin Els. Pendant la saison il accueille des touristes dans 3 yourtes disposées à côté de la sienne. En ce début de saison il est seul avec quelques chameaux pour accueillir les rares touristes, car le reste de sa famille est encore installée à leur emplacement d'hiver, de l'autre côté des dunes, peut être plus propice au pâturage. Il nous accueille gentiment avec un thé, des biscuits et des morceaux de sucre, avant de nous indiquer notre yourte. Dehors le vent souffle fort à soulever le sable en l'air, et la visibilité est de quelques dizaines de mètres seulement, alors que le soleil n'est pas couché et qu'il n'y a pas un nuage. Mais les yourtes sont bien faites : elles sont ouvertes sur le dessus mais le sable ne pénètre pas à l’intérieur!

Le lendemain à 10h30 nous devons faire une balade en chameau. A 11h, pas de nouvelle, nous allons alors toquer à l'autre yourte. Notre guide, notre chauffeur, Jara et son fils qui vient d'arriver (et qui sera notre guide chamelier) regardent tranquillement la télé en sirotant un thé, que l'on nous sert aussitôt. D'un coup, tout le monde redouble d'attention sur le petit écran où 2 mongols prennent la parole alternativement en se faisant passer un petit micro que l'on accroche normalement au col de la chemise. La qualité de l'image et le décor derrière eux fait plutôt penser à une émission des années 90. Notre guide nous explique alors que ce sont les prévisions mensuelles de la météo. Le temps restera encore sec jusqu'au 20 juin (nous sommes le 2), où la pluie tombera par petits épisodes intensifs. On se demande bien comment ils peuvent savoir à l'avance la météo du mois, mais on comprend aussi l'importance que cela peut avoir sur leur gestion du bétail et leur décision de changer d'emplacement ou non. Finalement, on prend encore le temps de manger une soupe de pâte à la viande de chameau séchée, avant de monter sur leurs cousins, bien vivants. Nous prenons alors la direction des dunes, mais, surprise, c'est d'abord une immense prairie que nous voyons ! Une petite rivière coule en effet au pied des dunes, alimentée par une source sortant du sol. Un bonheur pour les chevaux, vaches, chèvres, moutons et chameaux qui sont ici par centaines, accompagné de quelques canards et cigognes noires. Scène complètement paradoxale en plein milieu du désert et particulièrement au pied de ces dunes immenses (jusqu'à 300m de hauteur, 12km de largeur et quelque 100km de longueur) !

Randonnée chamelière

Il est alors prévu pour la fin de journée de camper au pied de la plus grande dune, et de l'escalader au coucher du soleil. En attendant, on plante la tente et on bouquine. Un peu plus tard, le vent semble se calmer, dégageant l'horizon et le ciel bleu, alors que quelques chèvres viennent s'abreuver : Valentin ne résiste pas à aller prendre une photo. Effectivement, côté dune le ciel est bleu, mais derrière une masse blanche s'avance à pleine vitesse, et en 2 minutes nous nous retrouvons en pleine tempête de sable. Valentin se dirige en direction de la tente, qui menace de céder sous l'effet du vent.

- "Ça va ?

- Non, y'a du sable partout, et la tente va pas résister, on s'en va, on peut pas dormir ici !".

On replie alors la tente en catastrophe pour aller se réfugier dans la voiture, où on décide finalement de dormir dans une yourte voisine et de tenter la montée au lever du soleil, à 5h.

Camel Family

Au petit matin, après une nuit ponctuée par les pleurs des chameaux attachés pour se faire tondre (pour qu'ils aient moins chaud mais aussi parce que la laine de chameau se vend 6 euros le kilo), le spectacle est grandiose. Les dunes majestueuses prennent doucement une teinte rose orangée, tandis que leur ombre s'affirme et leur donne toute leur grandeur. La crête ondule alors avec élégance à 300 mètres au dessus du désert, nous offrant une vue à 360 degrés des plus splendide. Nous aurons même la chance de faire chanter la dune (par hasard), en provoquant un glissement de sable.

Khongoryn Els au petit matin
J133àJ134

Nous remontons maintenant progressivement vers le centre de la Mongolie, pour des destinations plus humide : Boon Tsagaan Nuur, un grand lac salé rassemblant nombre d'oiseaux au milieu d'un environnement toujours aussi aride, puis direction les sources chaudes de Shargaljuut, dont on raconte que chacune soigne une partie du corps.

Sur la route, le paysage est particulièrement lunaire. Seules quelques formations rocheuses noires viennent perturber une étendue de gravillons gris. Puis de petits reliefs apparaissent et nous visitons une grande grotte comportant 3 "salles" qui aurait des traces de vie humaine datant d'il y a 750 000 ans (mais qui ne sont pas vraiment visibles..), et dont les parois sont couvertes de cristal, dont la couleur varie de blanc transparent à orange (ça c’est visible !). Le soir, nous installons la tente près de belles petites montagnes, pour une nuit des plus venteuse. Au petit matin, nous avons alors la visite d'une ibex, l’équivalent du bouquetin des Alpes, qui semble assez âgée. Notre guide nous explique alors que quand ils sentent la fin approcher, ces animaux s'éloignent de leurs congénères, et se trouvent un lieu paisible où ils arrêtent de manger et de boire pour se laisser mourir…

Les paysages lunaires du Gobi, la grotte Tsagaan Aguy et une ibex

Nous quittons alors le massif de l’Altaï pour entrer à nouveau dans une immense plaine, et croisons 3 enfants autour d'un puit d'eau, qui n’est signalé que par un pneu au sol. L'un d'eux monte sur un cheval sans selle avec une facilité déconcertante. Les deux autres, de 8 et 13 ans, ont une mobylette pour se déplacer, évidement sans protection particulière. Jusque-là, on avait rempli notre bidon de 25L dans les villages, là on est un peu dubitatif. Mais finalement elle se révélera meilleure ! On continue vers le lac, que nous n'atteindrons pas ce jour-là pour cause de grosse tempête de sable ! 2h durant, le sable (rose/violet à cet endroit !) fouettera la voiture, limitant la visibilité à quelques mètres, et allant jusqu'à effacer la "route"... un 4x4 salutaire passe alors par là et nous permet de reprendre la direction d'un village où nous dormirons, grand luxe, dans une chambre avec électricité ! Pas de toilettes par contre : en dehors des camps de touristes (et des grandes villes), elles se résument à une petite cabane de bois dans la rue, 2 planches sur le sol au-dessus d'un trou de 2m… même dans les petits hôpitaux de région il faut sortir ! J

Et pendant qu'on est sur les sujets sympas, la gestion des déchets en Mongolie semble catastrophique. En total contradiction avec l'amour de la nature qui revient comme un refrain dans le discours, chaque village perdu dans le désert est entouré de plastique, verre, et métaux en tout genre, à même le sol. Étant donné l'étendue du pays et sa densité, la question doit effectivement être un casse-tête ! Heureusement d’après notre guide, la situation doucement. D’ailleurs nous, qu'avons-nous fait de nos déchets ? Notre chauffeur s'en charge, mais il semblerait que parfois ils disparaissaient dans un bosquet, parfois ils sont jetés dans un grand trou à côté d'une yourte...

C'est le lendemain, par un temps plus clément, que nous irons voir ce grand lac d'eau salée, planté dans une immense plaine dont nous ne voyons pas la fin. On raconte que du pétrole a été trouvé sous le lac et que les forages commenceront l'année prochaine... malheureusement nous n'aurons que peu de temps sur place et notre guide ne connaissant pas les lieux, elle ne peut pas faire son travail… c'est même un peu le monde à l'envers : elle nous remercie d'avoir choisi ces destinations inconnues dans lesquelles elle peut s'adonner à sa passion du selfie !

La tempête de sable et Boon Tsagaan Nuur

Le midi, nous sommes invités à manger chez une amie de notre guide, avec une partie de sa famille (bon on arrive à 15h, mais les mongoles ne sont pas à cheval sur l'heure et puis on a plein de sucreries dont ils raffolent). Au menu c'est Tsuivan: pâtes maison, patates, viande et une pincée de carotte : très bon ! Ils habitent en ville, mais habite dans une yourte, joliment décorée et modestement meublée : un lit, un canapé, un fauteuil, une table un meuble pour y déposer une offrande de tout ce que nous allons manger en hommage aux dieux, une armoire et un petit évier. Traités en invités d’honneur, nous aurons droit nous assoir sur le canapé, avec la table devant nous quand certains seront sur un petit tabouret en plastique, tenant leur assiette dans la main. Ils sont très accueillants ces mongoles !

En fin de journée nous arrivons aux sources chaudes, après avoir remonté une vallée magnifiquement tapissée d'herbe verte contrastant avec les monts secs et "chauves" qu'elle traverse. Nombre de troupeaux sont présents, et pour la première fois se rajoutent des yacks aux traditionnelles têtes de bétail. Comme ailleurs, ils sont accompagnés de leurs nouveaux-nés, qui sont très mignons ! Nous sommes désormais dans le massif du Khangaï, la grande chaine du centre de la Mongolie, que nous ne quitterons plus pendant les 10 prochains jours. La température est largement tombée, et le vent est glacial ! Nous renoncerons encore à la tente pour ce soir, après une visite des sources chaudes, dont la plus chaude nous permet de déguster un oeuf, après une cuisson de 15min ! Malgré l'installation d'un hôtel de luxe, l'utilisation de ces sources à priori peu connues (nous sommes les 3emes touristes étrangers à les visiter cette saison) restent sommaires. Et malgré que ce lieu soit dédié aux soins, la rivière n'en est pas moins remplie de sacs plastiques... Mais sous un beau soleil comme nous aurons au petit matin, le site est magnifique !

Des vautours, et  les sources chaudes de Shargaljuut
J135àJ139

Enfin ! Nous arrivons sur la partie de notre itinéraire qui nous tenait le plus à cœur : 4 jours partagés entre randonnée et balades à cheval, dans une des plus belles régions de la Mongolie. Fini la voiture et la sécheresse, bonjour la liberté, le sac à dos, la sueur et l'air frais d'une nature florissante. Du moins c'est ce qu'on attendait, mais en Mongolie, ça se passe rarement comme on l’imagine ! 😀

Avant la rando, on a sur notre planning une journée de voiture. Et en plus de la route qui devient particulièrement chaotique dans les montagnes, les moments d’incompréhension avec notre guide s’accumulent. Aux alentours de midi, nous passons par un village et elle nous propose alors de manger tous ensemble dans un fast-food. Bonne idée à priori, sauf que celui-ci est en fait une cuisine familiale, où chacun de nos plats est cuisiné l'un après l'autre, nous faisant donc manger séparément. Caro, servie en dernière, aura droit à un plat pas cuit... et notre guide a finalement passé son temps en cuisine à discuter, à l'opposé de ce qu'elle nous avait proposé…

Pas de détour par la vallée, on prend les cols en voiture !

Le soir, malgré notre insistance sur notre volonté de dormir dans notre tente et de randonner des journées complètes, notre guide nous amène à une yourte familiale, nous proposant de dormir ici, et le lendemain de nous avancer en voiture pour moins marcher, alors que nous ne sommes déjà plus qu'à 8km de notre site de camping du lendemain. Nous cherchons alors à avoir plus d'informations sur le temps de marche prévu, et elle répond, comme souvent, en répétant des informations qu'elle nous a déjà donné, du genre "ça monte puis ça descend". Elle n'a pas de carte de la région, et avoue qu'elle ne sait de toute façon pas les lire. Tant pis, on va marcher c'est déjà ça !

Et c'est effectivement avec grand plaisir qu'on retrouve les sensations de la randonnée. Prendre le temps de marcher permet de mieux profiter des paysages, de mieux s'imprégner de l'ambiance, de se sentir connecté à l'environnement. Une petite ascension nous amène à un col, entrée officielle du parc, nous offrant notamment une vue sur le premier et le plus grand des 8 lacs, au bord duquel nous passerons la nuit. Pour la première fois depuis notre arrivée en Mongolie, on retrouve un paysage moins hostile et plus montagnard, avec lacs et forêt. On se sent à la maison. On retrouve aussi le plaisir de se faire un petit feu. Malgré une météo changeante et quelques flocons, cette journée nous aura fait beaucoup de bien ! Seul bémol, notre guide, véritable pipelette, ne semble pas apprécier le silence de la nature. Quand nous arrivons enfin à terminer une conversation (sur sa famille ou ses amis) elle chante ou imite les animaux…

Shireet Nuur, le plus grand des 8 lacs
Première journée de rando dans le parc Naïman nuur

Le jour suivant nous continuons notre traversée du parc et découvrons d'autres lacs. Caro tente une approche diplomatique avec notre guide en expliquant que le thé c'est sympa mais bon y passer 3 heures peut être pas... ou encore qu'une douche tous les 3 jours ça serait bien ! Ou encore qu'elle n'est pas vraiment spécialisée dans la randonnée comme on l’avait demandé (elle n'a pas de sac de rando et se retrouve à porter la moitié de son chargement dans ses mains!). Mais elle ne semble pas vraiment entendre tout cela... Bref on ne s’arrête pas à ça et profitons de notre journée au mieux. Soudain énorme coup de chance, nous apercevons 2 loups avant qu'ils ne se sauvent !

Parc Naiman Nuur

En fin de journée nous rencontrons Dalpin et sa famille, avec qui nous devons faire les 2 jours suivants à cheval. Pour une histoire de prix supérieur à celui annoncé, nous choisissons finalement de ne faire qu'une journée à cheval le lendemain, et de terminer la dernière partie à pied. Au programme 5h à cheval, et avant cela une petite balade d’une heure pour aller voir un lac à côté (permettant aussi de laisser le temps à Dalpin de retrouver ses chevaux, laissés en liberté et introuvables la veille au soir 😀).

Sauf qu'au petit matin notre guide nous raconte que les motos arrivées la veille sont en fait la fille et ses copains de classe venu passer le samedi ici (en Mongolie les enfants vont à l'école de la ville la plus proche, dorment en internat et rentrent chez eux le week-end quand la distance le permet). Du coup Dalpin change le programme et annonce qu'il va tuer une chèvre et faire un barbecue mongol, auquel nous sommes invités. Après notre balade, pendant la cuisson de la viande, notre guide nous offre un beau travail de traductrice, nous permettant de discuter avec les ados présents, et d’avoir un aperçu de cette nouvelle génération, qui vit dans une Mongolie plus ouverte et plus urbanisée. Un très bon moment ! Les sujets préférés sont le sport, la musique et un peu la culture. L'un d'eux participe à des compétitions de ski de fond dans les Alpes et ils connaissent tous Martin Fourcade, suivent le foot et la NBA. Ils nous font écouter leur musique, qui se révèle être la même que celle de notre chauffeur, 60 ans : de la musique traditionnelle sur le plaisir de monter des chevaux ! Concernant leur avenir, ils veulent tous gagner de l'argent et vivre en ville ! Ils ont aussi des questions rigolotes comme : qu'est-ce que vous feriez si vous étiez président, ou pourquoi vous êtes si indépendant de vos parents ?

En bonne compagnie !

Nous décollerons finalement vers 15h. Les chevaux mongols sont petits et dociles. Cela permet à Caro de retrouver ses sensations d'années d'équitation, et à Valentin de faire sa première en douceur ! Et quel bel environnement ! 2h plus tard nous arrivons à une yourte familiale qui est notre destination du jour.

Sachant qu'on paye le prix de la journée, s'arrêter au bout de seulement 2h est clairement frustrant. Caro explique clairement que ce n'est pas ce qui avait été vendu, mais ni Dalpin ni notre guide ne semblent comprendre... nous apprendrons d'ailleurs le lendemain qu'il aura tout dépensé en alcool le soir même... fossé culturel ?

Ce soir-là notre guide nous propose de nous faire un plat typique, le Dumpling Tea, dont elle nous parle depuis le début. Cool ! On aura droit à un petit cours de cuisine. Plus petits, et servis dans un thé au lait, c'est un très bon repas !

Sesion cheval et dumpling tea

Sur cette bonne note nous nous mettons d'accord sur un départ à 8h pour pouvoir faire les 18km jusqu'à la voiture qui nous attend à la sortie du parc.

- 8h00 notre guide sort de sa tente. Nous lui proposons de partager notre petit déjeuner et del'eau chaude pour le café (car elle n'a pas de réchaud, ni de quoi cuisiner), mais elle refuse en faisant signe qu'elle va dans la yourte.

- 8h45 nous sommes conviés dans la yourte pour prendre le thé.

- 9h30 enfin nous décollons.

Nous n'avons définitivement pas la même notion du temps !

Au final nous marchons dans une très belle vallée, mais elle aurait été plus sympa à faire à cheval qu'à pied, contrairement à la veille où nous avons fait du cheval sur un petit chemin de rando dans les montagnes ! Nouveau et dernier moment d'incompréhension avec notre guide : nous décidons de mettre fin à notre tour "sur mesure" qui ne l'est clairement pas, et demandons à ce qu'ils nous ramènent à Tsetserleg le soir même, où nous devions terminer notre tour 4 jours plus tard. Au programme : 1ère vraie douche depuis... 7 jours !

Parc Naïman Nuur
Parc Naiman Nuur

Pour ce dernier trajet en leur compagnie nous traversons encore de magnifiques vallées où des rivières permettent à quelques arbres de pousser, contrastant avec les reliefs qui en sont de nouveau dénués. Au coucher du soleil, nous arrivons à Tstetserleg, jolie petite capitale de région nichée au pied de petites montagnes.

J140àJ145

A Tsetserleg, nous profitons d'abord de nos 2 nuits dans une confortable auberge de jeunesse pour retrouver une ambiance apaisée et visiter cette ville où les bâtiments et les rues semblent en meilleur état qu'ailleurs ! Un joli temple transformé en musée échappa à la vague de destruction communiste des années 30. Il offre du coup à la fois un bâtiment remarquablement peint, quelques pièces religieuses, et également des éléments historiques et culturels sur la vie des mongols de cette région : costumes et mobilier, tableaux représentant le Naadam (la grande fête mongole mi-juillet avec compétition de lutte) ou la purge communiste, portraits de personnages historiques, sculptures de racine. Anecdote sympathique, nous étions absolument les seuls dans ce temple/musée et l'électricité ayant été coupée pour cause de travaux sur la ligne, nous étions parfois à la lumière de nos téléphones portables pour voir les œuvres !

Le temple/musée de Tsetserleg, ses tableaux et ses sculptures en racine

Autre plaisir de se retrouver seuls à déambuler dans les rues de cette ville : fréquemment des jeunes nous saluent d'un "hello" accompagné d'un grand sourire, quand des anciens nous lancent des "Saïne baïne oo" (bonjour), visiblement contents de croiser une tête étrangère. Mais celle qui nous aura sûrement le plus scotchés et touchés, c'est cette petite fille de 10 ans, qui nous a dit hello à côté d'une statue de bouddha de 7m qui surplombe la ville, qui a su répondre à nos questions en anglais sur son nom et son âge, et qui 20min plus tard nous attendait avec sa grand-mère pour nous offrir quelques bonbons et nous inviter à boire l'eau d'une petite source en contrebas. Quelle belle preuve d’ouverture et de partage !

Tsetserleg
Les maisons multicolores typiques des villes mongoles, et le temple de Tsetserleg

Le lendemain, sur proposition d'une association franco-mongole, nous partons pour une nouvelle expérience : trois jours en compagnie d'une famille mongole élevant notamment des yacks à 14km de là, pour partager leur quotidien. En échange de l'équivalent de 12 euros leur apportant un complément de revenu, nous sommes nourris / logés et nous les aidons dans leurs tâches quotidiennes.

Boguy (la mère) et Kala (le père) ont toujours le sourire aux lèvres. Ils ont 3 enfants, qui sont tous à la maison, les grandes vacances allant du 1er juin au 31 août. L'aînée Tséguy a 10 ans, est calme, souriante, sérieuse et appliquée. C'est toujours elle qui est sollicitée en premier par ses parents. Komba a 6 ans, une tête d'ange et un air malicieux, et une petite tendance au caprice. Tsama, la plus jeune, va avoir 3 ans dans 5 jours. Sa belle petite bouille est malheureusement souvent cachée sous des larmes de douleur due à une énorme carie dans ses dents pourtant naissantes. Pour une petite fille de 3 ans, elle semble parfois un peu triste et manquer d'attention (de ce qu’on a vu, les enfants sont souvent autonomes très tôt, au sens où les parents font leurs affaires et laissent les enfants jouer de leur côté, sans trop s’inquiéter même quand ils pleurent).

Nos hôtes pendant 5 jours !

À la fin d'une première journée partagée entre découverte de la cuisine mongole et jeux avec les enfants, Boguy nous propose de prolonger notre séjour jusqu'à la fête des 3 ans de la petite où la tradition veut qu'on lui coupe les cheveux. Occasion unique d'approfondir notre immersion, nous acceptons avec plaisir!

Boguy et Kala accueillent également des groupes de touristes faisant un tour organisé, pour leur montrer les différents produits que l'on peut faire à partir du lait de yack. Ils dorment alors dans les 2 yourtes entourant la yourte familiale. Pendant 2 nuits, nous nous sommes donc retrouvés à 7 dans les 3 lits (1 place) de la yourte familiale !

Le lait de yack, proche du lait de vache au niveau du goût, permet à la famille de faire du beurre, du yaourt/lait fermenté, de l'alcool (en distillant le lait fermenté !), du fromage, et un espèce de biscuit à l'aspect sablé, sucré ou non. Pas d'atelier à part ici : le lait est stocké dans des marmites sous les lits et les "biscuits" pendus au plafond ! En plus de ces produits, nous mangerons assez varié : l’éternelle viande de mouton, mais aussi des noodles, des patates, des carottes, des oignons, des "ouchours" (petits chaussons frits fourrés à la viande et au fromage), des sortes de pancakes et un matin où nous étions un peu malades, du riz blanc avec des fruits confis. L’éternel thé au lait légèrement salé est souvent accompagné de petites pâtisseries, qui ressemblent à nos bugnes.

Exemples de cuisine et d'instants de vie mongols

En dehors de cette découverte de la cuisine et des préparatifs du repas de fête (dont 2 moutons tués), les parents ne nous ont pas beaucoup demandé d'aide malgré leurs occupations permanentes : la mère dans la yourte et le père à bricoler son camion ou sur son cheval à surveiller son troupeau. Du coup notre activité favorite est de jouer avec les enfants qui ont apparemment une grande passion pour le coloriage de dessins que nous leur faisons.

La vie en yourte modifie certainement les rapports familiaux par rapport à chez nous : elle supprime d'abord l'intimité. Tout le monde est là au même endroit, quelle que soit son activité et l'isolement n'existe pas. En ressort des liens familiaux étroits et forts, à la base de la vie mongole.

L'hygiène a été un grand sujet de ces dernières semaines et ces quelques jours en famille nous le confirme : les mongoles semblent ne pas se laver, en dehors du visage, des mains et des dents de temps en temps. L'eau de la rivière la plus proche est utilisée pour la cuisine et le reste, sans filtration, malgré l'omniprésence des têtes de bétail dans les vallées. La vaisselle est lavée à l'eau chaude et les chiffons au bicarbonate. L'eau usagée est versée à quelques dizaines de mètres de la yourte. Et les toilettes, bien que matérialisées par un trou entouré de quelques planches ne sont pas obligatoires, surtout pour les enfants qui se contentent de pousser la porte de la yourte :).

L'éducation mongole est aussi parfois très déconcertante ! Bien qu'il y ait à peu près 3 repas par jour, parents et enfants mangent un peu tout et n'importe quoi à toute heure de la journée. La pièce unique fait que tout est accessible à tout moment et il ne leur sera jamais reproché de grignoter les biscuits pourtant préparés pour la fête, ou de laisser trainer les papiers par terre…

Un jour nous leur avons fait des crêpes et les avons déposés dans la yourte en attendant leur retour de la ville. Quand nous avons entendu qu'ils étaient revenus, nous les avons rejoint dans la yourte et découvrons avec étonnement qu'ils sont déjà plusieurs à avoir entamé le plat, sans peut être même savoir ce que c'était et qui les avait faites ! Les enfants aiment aussi lécher pour goûter puis jeter la crêpe ouverte et décomposée si ça ne leur plait pas... mais globalement ils ont aimé et l’on a apprécié ce partage !

Caro profitera aussi de ces quelques jours pour refaire un petit tour à cheval pour et ramener le troupeau du voisin ! 😀

Petite session cheval

Le moment le plus original de ce séjour est sans conteste cette fameuse soirée d'anniversaire. Commencée à midi par un repas avec la famille proche au début duquel chacun a découpé une mèche de cheveux sur la tête de la petite Tsama, qui se laissait faire malgré sa mine clairement déconfite. Puis sont venus s'ajouter d'autres membres de la famille et des amis tout au long de l'après-midi, obligeant la mère de famille à reprendre à chaque fois son service, dans l'ordre : un biscuit ou morceau de fromage, une sucrerie, une gorgée d'"airag" le lait de jument fermenté, une salade de fruit assaisonnée, une salade de patate, une soupe à la viande, en plus des multiples barbecues mongoles qui ont été fait au cours de l'après-midi. Bien sûr, dès que votre bol est fini, on vous demande "encore?" ou on vous sert autre chose.

Côté boisson, les enfants ont du coca, qu'ils boivent par un trou percé dans le bouchon, les hommes ont des canettes de bière classiques et les femmes de la bière sucrée et aromatisée aux fruits rouges. Et rapidement on sort la vodka, distribuée dans un petit shot que chacun choisit de finir ou non. Il doit être 16h, il y a peut-être 30 personnes dans la yourte et c'est alors à la grand-mère de lever son bol d'airag afin de porter un toast et de lancer la première chanson, suivie par une bonne partie des invités. Ce sera la première d'une longue série, dans un tourbillon constant du service de la mère et de ses "assistantes", des enfants qui rentrent grignoter et ressortent jouer, des adultes qui vont se soulager ou prendre l'air, jusqu'au milieu de la nuit... une seule fois nous entamerons la chansonnette pour leur partager la musique française, sur les Champs Élysées de Joe Dassin. Le reste du temps, nous sommes spectateurs de tout cela, parfois au cœur des conversations, parfois chaleureusement remerciés d'être ici, et parfois dehors avec les enfants qui ne ratent pas une occasion pour monter sur des épaules ou demander à faire l'avion.

Quand les Mongols font la fête et sortent la vodka !

Quels souvenirs !

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Ça y est, c'est les derniers jours. On le sait et on commence à être partagé entre le plaisir du voyage et celui de retrouver un peu de confort et tous ceux qui sont à la maison. Mais la Mongolie n'a pas dit son dernier mot, loin s'en faut, et nous offre ses derniers éclats dont nous profitons comme des enfants devant un bouquet final.

A Kharkhorin d'abord, où se trouve les vestiges de Karakorum la 1ère capitale de l'empire mongole, établie par Chinggis Khaan, ainsi que le plus vieux temple bouddhiste de Mongolie. À Oulan Bator enfin, où nous retrouvons cette fameuse ambiance d'auberge de jeunesse et irons voir un spectacle époustouflant de musiques, chants et danses traditionnels.

A Kharkhorin, donc, (le kh se prononce comme la jota espagnol, les r sont roulés, et le tout se prononce en une fraction de seconde : bon courage), nous entamons notre visite par Erdene Zuu, plus ancien temple bouddhiste mongole, qui a en partie échappé à la purge stalinienne : il reste 3 bâtiments sur les 100 qu'il comptait à son apogée, dans une enceinte protégée comptant 108 stupas, un chiffre porte-bonheur. À l'intérieur, ces 3 temples transformés en musée comportent des murs peints, des tissus, de grands masques de danses rituelles, et des statues dont certaines sont monumentales, représentant les divinités avec un niveau de détails et des couleurs magnifiques. Ces objets avaient été cachés dans les maisons ou enterrés dans les montagnes voisines avant sa réouverture en 1965. D'ailleurs, des gâteaux confectionnés et déposés en offrande en 1965 sont toujours en bon état et exposés au musée !

Juste à côté de ce site se trouve le musée régional, présentant différents vestiges de chaque grande époque de la mongolie, en faisant la part belle à l'époque des Khaan. Chinggis Khan et ses successeurs avaient établis la capitale de leur empire, Karakorum, à quelques mètres d'ici. Une grande maquette représente une ville cosmopolite et accueillante, avec temples, mosquées et églises, la liberté de religion étant un droit établi par Chinggis Khan.

Erdene Zuu, plus vieux temple bouddhiste de Mongolie

Nous profiterons également de cette région pour monter une dernière fois sur les chevaux mongols, en faisant une grande balade dans une belle petite vallée avoisinante. Cette fois nous en profitons pleinement, montant progressivement en vitesse jusqu'à lancer les chevaux dans des courses un peu incontrôlée mais fortes en émotion ! Pour finir, nous traversons des rivières sous un soleil rasant, qui donne ses plus belles couleurs à notre environnement. Il nous faudra un peu de temps avant de pouvoir marcher en descendant du cheval, mais c'est la conséquence de bonnes sensations !

Vallée de notre dernière balade à cheval
Une dernière balade à cheval forte émotions !

Nous prenons ensuite le bus pour Oulan Bator où nous avons deux nuits dans l'auberge qui a organisé notre tour. L'occasion de discuter avec de nombreux voyageurs de tous horizons, de donner quelques conseils, accompagné d'une bière devant les écrans géants diffusant la coupe du monde (vlan le retour à la civilisation !). Beaucoup ont pris le transibérien pour visiter Russie, Mongolie et Chine, une bonne idée ! Les profils sont variés et les générations aussi. Drôle de discuter à Oulan Bator avec un architecte retraité originaire de Haute-Loire et ayant bossé sur la rénovation de campus de la Doua, et d'enchaîner avec un Mongol sur l'évolution des frontières de son pays depuis 1945.

Un soir nous irons voir le Tumen Ekh Ensemble, proposant un spectacle folklorique traditionnel. Le bâtiment est un peu décrépi, mais le show a lieu dans une petite salle à l'ambiance chaleureuse et intimiste. Pendant une heure nous serons ébahis par les musiciens, danseurs, chanteurs et contorsionnistes portant des costumes colorés époustouflants. Nous sommes loin de ce que nous avons l'habitude de voir ou d'entendre. Des sortes de violons et violoncelles carrés à 2 cordes, une sorte de piano sur lequel on frappe directement les cordes avec de petites baguettes, un chanteur à la voie grave émettant simultanément un sifflement mélodieux envoûtant, des danses rythmées impeccablement exécutées, et une contorsionniste défiant les lois du corps humain : une prestation hors-norme fascinante!

Nos journées, elles, sont consacrées à l'achat de souvenirs. Et ceux-ci peuvent être extrêmement variés ! Des habits en laine de yack, de multiples peluches en laine de mouton, une yourte à assembler, on peut même acheter des habits traditionnels, des selles et étriers, ou plus triste, de véritables peaux de loup…

Session souvenir shop

Enfin, nous aurons aussi l'occasion d'avoir une discussion franche et constructive avec Oggy, la patronne, sur les raisons de la fin anticipée de notre tour. Ishka, notre conducteur est également présent. Il attendait même cette discussion avec impatience, visiblement troublé par la tournure des événements, lui qui n'avait jamais vécu ça et se faisait des nœuds au cerveau pour comprendre ce qu'il avait mal fait. Cet ancien officier de l'armée en repartira les larmes aux yeux après une accolade, nous l'espérons soulagé. Nous sommes émus car pour nous c'est une certitude : on oubliera les couacs pour ne retenir que l'essentiel : la beauté d'un pays, la vivacité de sa culture, et l'accueil chaleureux de son peuple.

Nous pouvons alors rentrer à la maison, grandis par ces 5 mois de voyage inoubliables. De la laponie enneigée au désert de Gobi, nous avons regardé comme le monde est grand, comme il est varié, comme il est précieux. Ce monde est aussi à protéger, pour que d'autres chanceux puissent, dans le futur, voir les mêmes merveilles.


Merci de nous avoir suivi au cours de ce beau voyage !

Carole et Valentin