Après un trajet aux accents de liberté, les choses se compliquent un peu à l'entrée dans Rio. Nous tournons dans la ville avant de trouver notre chemin. L'occasion de voir quelques chars en route vers le Sambodrome, où se déroulera bientôt le grand défilé du carnaval. Nos compagnons de voyage finissent par nous déposer en bas de Vidigal, une favela pacifiée accolée à Rio, où nous avons réservé notre logement pour les 8 prochains jours. Nous échangeons nos numéros sur Whatsapp et partons chacun de notre côté pour le début de l'aventure carioca.
Avec mes boyz et une Heineken bem geladaNous escaladons les marches de Vidigal sous la chaleur torride à la recherche de Larry, notre hôte, et de sa Casa do mar. Pas facile de s'y retrouver dans ces toutes petites rues qui grimpent à gauche à droite ! Heureusement, nous trouvons de l'aide auprès des habitants qui nous guident jusqu'à la maison de "l'Américain". Une fois passée la porte, nous sommes accueillis par Larry et son sourire exceptionnel. L'une des plus belles rencontres de ce voyage ! Larry est un concentré de folie et de bonne humeur. Il nous fait visiter chaleureusement son havre de paix, perché sur les hauteurs de Vidigal. J'ai le souffle court et le cœur qui bat la chamade quand je découvre la vue sur la cime des arbres et sur l'océan. Waouh, ça valait mille fois la peine de crapahuter !
Chez Larry, à Vidigal, vue sur la cime des arbres et sur l'océanUne fois que nous avons posé nos sacs dans notre petit dortoir avec vue et repris notre souffle, nous sortons faire un tour dans Vidigal. C'est escarpé et nous assistons à la valse des moto-taxis qui trimbalent les gens de Baixo à Alto Vidigal, et inversement. La favela est gaie et vivante. Les habitants du quartier passent leur temps dans la rue, les gamins jouent dehors innocemment. On entend de la musique brésilienne résonner en bas d'une rue. C'est beau et absolument dépaysant.
VidigalIl nous faut environ 30 minutes de marche pour rejoindre la plage de Leblon à Rio ou celle de Sao Conrado, à l'opposé. On voit que la ville a été aménagée pour les Jeux Olympiques : une piste cyclable court sur une bonne partie du littoral et des panneaux nous invitent à suivre un parcours, ponctué d'installations sportives, permettant de découvrir les nombreux sites touristiques qui se cachent dans Rio.
La plage de Sao Conrado Il est grand temps d'aller se frotter à Rio et à ses plages mythiques ! Nous nous promenons le long des plages en savourant les couleurs et les saveurs que la ville déploie sous nos yeux émerveillés : Leblon, Ipanema, Copacabana... Nous nous installons enfin dans le sable chaud et observons un groupe de jeunes jouer au ballon rond.
Rio, le long des plages, colliers à fleurs et Christ rédempteurC'est carnaval à Rio et on ne peut pas le louper ! Les plages sont joliment peuplées et habillées de parasols colorés. Les vendeurs de boissons et de glaces sont répartis tout le long de l'avenue et sillonnent les plages. Pas de risque de rester la gorge sèche. On les entend scander inlassablement "três por dez" (3 bières pour 10 réais), et on ne peut évidemment pas résister à l'appel de la soif par cette chaleur. L'atmosphère est muito quente et feliz.
Rio et ses plages mythiques dans la gaieté du carnavalMaintenant que nous avons pris nos repères, le moment est venu de nous lancer dans l'effervescence du carnaval. Nous repérons un bloco le lendemain en fin d'après-midi dans le quartier de Leblon. Nous nous déguisons avec ce que nous avons sous la main, nous achetons des masques et nous maquillons de purpurina (paillettes). Nous nous mêlons à la foule et découvrons la frénésie du carnaval de rue : nous nous retrouvons collés les uns aux autres, nous apercevons de loin un char sur lequel jouent des musiciens à quelques centaines de mètres et tout le monde fait la fête. Après quelques bières, nous préférons nous éclipser pour trouver un bloco plus calme. Nous buvons des caïpirinhas copieusement dosées en alcool. Gagnés par l'ivresse joyeuse, nous déambulons au fil des rencontres.
Les rues gagnées par les festivités et notre vendeur de caïpirinhas préféré Après une incroyable soirée dans la folie du carnaval, au rythme de la samba, nous retournons au calme sur les hauteurs de Vidigal. Les petits singes s'approchent timidement le matin et nous avons toujours quelques morceaux de bananes sous la main. C'est la vie douce. On rigole avec Larry. On fait griller du poulet mariné sur un barbecue de fortune, qu'on mange ensuite avec les traditionnels accompagnements riz et feijao (les haricots rouges). On profite des choses simples et belles de la vie.
La vie douce à Vidigal On profite de ces jours paisibles à Vidigal pour faire le trek de la Morro Dois Irmaos (la colline des deux frères), vivement recommandé par Larry. On croise de drôles de bêtes sur le chemin. Mais le plus impressionnant, c'est la vue imprenable sur Rocinha, la plus grosse favela de la ville de Rio, et sur Rio elle-même : le lac immense, l'hippodrome, les plages, le Corcovado au loin...
Sur les hauteurs de Morro Dois Irmaos Nous partons également à la découverte des quartiers emblématiques de Rio : direction Santa Teresa, le Centro, Botafogo... Partout la verdure se mêle au bitume et les couleurs sont éclatantes sous le soleil. Mais bien sûr tout n'est pas rose. La misère est omniprésente, comme elle l'est à Sao Paulo et dans le reste du pays.
Déambulations à la découverte de RioNous profitons de nos tribulations dans la ville pour aller voir quelques courses à l'hippodrome. Le cadre est vraiment chouette, avec vue sur les montagnes. L'entrée est gratuite, et pour la petite anecdote, le lieu est peuplé de chats tranquilles tels des princes en leur royaume. Bon, on n'a pas gagné nos paris, mais ça valait le coup d'y passer !
L'hippodrome de Rio et nos visages d'enfants heureux Et voilà, après une bonne semaine à Rio, il est temps de retourner à Sao Paulo où je dois bientôt commencer les cours. Nous disons au revoir à Larry non sans une certaine émotion et nous rendons à la gare routière pour attraper un bus. C'était sans compter sur quelques péripéties : impossible de prendre des billets sans nos passeports. Or, on avait justement choisi de les laisser chez une amie à Sao Paulo par précaution. On a beau insister, rien n'y fait, on ne peut pas monter dans le bus. Bref, la seule option, c'est de trouver un poste de police pour déclarer perdus nos passeports et obtenir un papier à présenter au guichet de la gare routière. On se retrouve finalement dans un petit poste de police tard dans la nuit face à un policier sympa et conciliant. Ouf ! Le temps de prendre le taxi dans l'autre sens, de prendre nos billets et hop nous voilà sur la route pour Sao Paulo.
Etape au poste de police du coin avant de prendre la route