Retour sur un voyage extraordinaire de presque 6 mois au Brésil...
Du 19 février au 2 août 2017
164 jours
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Nous sommes mi-février, nos backpacks sont enfin bouclés et nous voilà partis, Hugo et moi, pour un séjour de presque 6 mois au Brésil. Fini le froid de l'hiver, nous sommes en partance pour le soleil, le carnaval et les caïpirinhas ! Nous avons opté pour un vol Royal Air Maroc "Paris - Casablanca - Sao Paulo" en choisissant une escale longue afin de découvrir la ville marocaine au passage.

Après quelques heures de vol, nous arrivons dans un hôtel tout frais payé par la compagnie. Nous y rencontrons Urs et son fils Azur qui se rendent eux aussi au Brésil. Le courant passe bien et nous prenons un taxi ensemble pour sillonner Casablanca. Passage obligé par le souk et la mosquée Hassan II. Les Marocains sont accueillants, l'atmosphère est agréable. Le dépaysement au rendez-vous.

De Paris Orly à Casablanca et la mosquée Hassan II, éblouissante
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Après une bonne nuit à Casablanca, nous prenons l'avion pour Sao Paulo. Les 12h de vol ne se passent pas trop mal, on regarde des films, on attend les plateaux repas, on teste tous les filtres Snapchat. L'avion fait escale pendant un bonne heure à Rio mais nous restons coincés dedans... C'est un peu frustrant mais nous y reviendrons bientôt. Vue du ciel, la ville a l'air magique, entre montagnes, lac et océan.

Embarquement pour le Brésil, sous la pluie 

Nous arrivons finalement à Sao Paulo dans la nuit et nous découvrons que notre hôte Airbnb a décidé au dernier moment d'annuler notre réservation. Nous trouvons rapidement un hostel (Mama Brasil) dans le quartier de Bela Vista, ouf !

Ce soir, ça bouge dans les rues de Sao Paulo, certaines festivités du carnaval ont déjà commencé. Nous posons nos affaires, et malgré la fatigue, nous allons nous mêler à la jeunesse ivre et joyeuse, l'occasion pour nous de goûter nos premières caïpirinhas brésiliennes !

Nous passons les journées suivantes à découvrir la ville immense. Nous marchons beaucoup dans les quartiers de Bela Vista, de Pinheiros et de Vila Madalena, où nous décidons de poser nos backpacks dans une nouvelle auberge de jeunesse (Namoa). Sao Paulo me plaît, la végétation est omniprésente et se mêle au bitume, tandis que de nombreux murs sont tapissés d’œuvres de streetart, surtout dans le quartier chic et bohème de Vila Madalena où se trouve le Beco do Batman, quelques rues dont les murs sont entièrement recouverts de graffitis artistiques.

Le quartier de Bela Vista et de notre premier hostel et celui de Vila Madalena qui abrite le Beco do Batman

La chaleur et les couleurs du Brésil me ravissent. Nous partons aussi à la découverte du parc Ibirapuera, dans le quartier de Vila Mariana. Véritable poumon vert, c'est le deuxième plus grand parc de Sao Paulo. Les gens viennent s'y promener, beaucoup y font du sport. On y trouve plusieurs musées, et surtout une vue imprenable sur les gratte-ciels au loin. C'est un incontournable !

Vue sur Sao Paulo depuis Ibirapuera, et monument impressionnant aux abords du parc

Nous rencontrons une joyeuse bande d'Argentins et un Suisse dans notre hostel et décidons de prendre la route avec eux jusqu'à Rio pour goûter aux joies (et à la décadence) de son carnaval ! Ni une ni deux, nos backbacks sont à nouveau bouclés et nous parvenons tant bien que mal à tous rentrer dans la voiture. Nous voilà sur la route, heureux comme tout, accompagnés de musique latine durant les 6 bonnes heures de trajet. Nos amis argentins nous font goûter le maté, une spécialité qu'ils sirotent à longueur de journée.

Hit the road to Rio! 
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Après un trajet aux accents de liberté, les choses se compliquent un peu à l'entrée dans Rio. Nous tournons dans la ville avant de trouver notre chemin. L'occasion de voir quelques chars en route vers le Sambodrome, où se déroulera bientôt le grand défilé du carnaval. Nos compagnons de voyage finissent par nous déposer en bas de Vidigal, une favela pacifiée accolée à Rio, où nous avons réservé notre logement pour les 8 prochains jours. Nous échangeons nos numéros sur Whatsapp et partons chacun de notre côté pour le début de l'aventure carioca.

Avec mes boyz et une Heineken bem gelada

Nous escaladons les marches de Vidigal sous la chaleur torride à la recherche de Larry, notre hôte, et de sa Casa do mar. Pas facile de s'y retrouver dans ces toutes petites rues qui grimpent à gauche à droite ! Heureusement, nous trouvons de l'aide auprès des habitants qui nous guident jusqu'à la maison de "l'Américain". Une fois passée la porte, nous sommes accueillis par Larry et son sourire exceptionnel. L'une des plus belles rencontres de ce voyage ! Larry est un concentré de folie et de bonne humeur. Il nous fait visiter chaleureusement son havre de paix, perché sur les hauteurs de Vidigal. J'ai le souffle court et le cœur qui bat la chamade quand je découvre la vue sur la cime des arbres et sur l'océan. Waouh, ça valait mille fois la peine de crapahuter !

Chez Larry, à Vidigal, vue sur la cime des arbres et sur l'océan

Une fois que nous avons posé nos sacs dans notre petit dortoir avec vue et repris notre souffle, nous sortons faire un tour dans Vidigal. C'est escarpé et nous assistons à la valse des moto-taxis qui trimbalent les gens de Baixo à Alto Vidigal, et inversement. La favela est gaie et vivante. Les habitants du quartier passent leur temps dans la rue, les gamins jouent dehors innocemment. On entend de la musique brésilienne résonner en bas d'une rue. C'est beau et absolument dépaysant.

Vidigal

Il nous faut environ 30 minutes de marche pour rejoindre la plage de Leblon à Rio ou celle de Sao Conrado, à l'opposé. On voit que la ville a été aménagée pour les Jeux Olympiques : une piste cyclable court sur une bonne partie du littoral et des panneaux nous invitent à suivre un parcours, ponctué d'installations sportives, permettant de découvrir les nombreux sites touristiques qui se cachent dans Rio.

La plage de Sao Conrado 

Il est grand temps d'aller se frotter à Rio et à ses plages mythiques ! Nous nous promenons le long des plages en savourant les couleurs et les saveurs que la ville déploie sous nos yeux émerveillés : Leblon, Ipanema, Copacabana... Nous nous installons enfin dans le sable chaud et observons un groupe de jeunes jouer au ballon rond.

Rio, le long des plages, colliers à fleurs et Christ rédempteur

C'est carnaval à Rio et on ne peut pas le louper ! Les plages sont joliment peuplées et habillées de parasols colorés. Les vendeurs de boissons et de glaces sont répartis tout le long de l'avenue et sillonnent les plages. Pas de risque de rester la gorge sèche. On les entend scander inlassablement "três por dez" (3 bières pour 10 réais), et on ne peut évidemment pas résister à l'appel de la soif par cette chaleur. L'atmosphère est muito quente et feliz.

Rio et ses plages mythiques dans la gaieté du carnaval

Maintenant que nous avons pris nos repères, le moment est venu de nous lancer dans l'effervescence du carnaval. Nous repérons un bloco le lendemain en fin d'après-midi dans le quartier de Leblon. Nous nous déguisons avec ce que nous avons sous la main, nous achetons des masques et nous maquillons de purpurina (paillettes). Nous nous mêlons à la foule et découvrons la frénésie du carnaval de rue : nous nous retrouvons collés les uns aux autres, nous apercevons de loin un char sur lequel jouent des musiciens à quelques centaines de mètres et tout le monde fait la fête. Après quelques bières, nous préférons nous éclipser pour trouver un bloco plus calme. Nous buvons des caïpirinhas copieusement dosées en alcool. Gagnés par l'ivresse joyeuse, nous déambulons au fil des rencontres.

Les rues gagnées par les festivités et notre vendeur de caïpirinhas préféré 

Après une incroyable soirée dans la folie du carnaval, au rythme de la samba, nous retournons au calme sur les hauteurs de Vidigal. Les petits singes s'approchent timidement le matin et nous avons toujours quelques morceaux de bananes sous la main. C'est la vie douce. On rigole avec Larry. On fait griller du poulet mariné sur un barbecue de fortune, qu'on mange ensuite avec les traditionnels accompagnements riz et feijao (les haricots rouges). On profite des choses simples et belles de la vie.

La vie douce à Vidigal 

On profite de ces jours paisibles à Vidigal pour faire le trek de la Morro Dois Irmaos (la colline des deux frères), vivement recommandé par Larry. On croise de drôles de bêtes sur le chemin. Mais le plus impressionnant, c'est la vue imprenable sur Rocinha, la plus grosse favela de la ville de Rio, et sur Rio elle-même : le lac immense, l'hippodrome, les plages, le Corcovado au loin...

Sur les hauteurs de Morro Dois Irmaos 

Nous partons également à la découverte des quartiers emblématiques de Rio : direction Santa Teresa, le Centro, Botafogo... Partout la verdure se mêle au bitume et les couleurs sont éclatantes sous le soleil. Mais bien sûr tout n'est pas rose. La misère est omniprésente, comme elle l'est à Sao Paulo et dans le reste du pays.

Déambulations à la découverte de Rio

Nous profitons de nos tribulations dans la ville pour aller voir quelques courses à l'hippodrome. Le cadre est vraiment chouette, avec vue sur les montagnes. L'entrée est gratuite, et pour la petite anecdote, le lieu est peuplé de chats tranquilles tels des princes en leur royaume. Bon, on n'a pas gagné nos paris, mais ça valait le coup d'y passer !

L'hippodrome de Rio et nos visages d'enfants heureux 

Et voilà, après une bonne semaine à Rio, il est temps de retourner à Sao Paulo où je dois bientôt commencer les cours. Nous disons au revoir à Larry non sans une certaine émotion et nous rendons à la gare routière pour attraper un bus. C'était sans compter sur quelques péripéties : impossible de prendre des billets sans nos passeports. Or, on avait justement choisi de les laisser chez une amie à Sao Paulo par précaution. On a beau insister, rien n'y fait, on ne peut pas monter dans le bus. Bref, la seule option, c'est de trouver un poste de police pour déclarer perdus nos passeports et obtenir un papier à présenter au guichet de la gare routière. On se retrouve finalement dans un petit poste de police tard dans la nuit face à un policier sympa et conciliant. Ouf ! Le temps de prendre le taxi dans l'autre sens, de prendre nos billets et hop nous voilà sur la route pour Sao Paulo.

Etape au poste de police du coin avant de prendre la route 
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Nous voilà de nouveau à Sao Paulo, et notre priorité, c'est de trouver un logement car nous allons rester 4 mois sur place, le temps de mon semestre d'études. Après 10 bons jours en hostel, nous avons le bonheur de rencontrer Madeleine et Alain, un couple de Français qui vit ici depuis quelques années et qui nous propose une chambre chez eux. C'est tellement agréable de déballer et de ranger enfin toutes nos affaires ! Nous sommes installés au coeur de Vila Madalena et l'aventure peut continuer gaiement. Nous partons pour une balade nous menant à une cascade dans la région de Sao Paulo. Le soleil n'est pas au rendez-vous mais l'excursion en pleine nature n'en est pas moins belle.

D'amour et d'eau fraîche 

Nous croquons la vie à Sao Paulo, à base de musique, de glaces, des délices libanais du Pitico (un bar-restau vraiment canon à Pinheiros)... Et dès que j'ai le temps entre les cours, nous reprenons la route !

La vie de curiosité et de gourmandise à Sao Paulo 
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La ville, c'est cool, mais les grandes aventures dans la nature, c'est encore mieux ! Nous profitons d'un weekend prolongé pour partir à la découverte d'Ilhabela, l'une des îles de la région de Sao Paulo. Après quelques petites heures de bus et une traversée en bac, on s'installe dans un super hostel (Hostel da Vila) entouré de verdure où l'on aperçoit des singes et des oiseaux colorés.

Ilhabela 

L'île regorge de cachoeiras (cascades) et les treks pour les découvrir sont nombreux. On part donc sans tarder pour une première balade au coeur de la nature, accompagnés de Caramel, un petit chien hyper sympa rencontré sur le chemin qui nous a fidèlement guidé jusque dans la forêt. Après une bonne averse, qui ne nous a pas empêchés de poser nos hamacs, nous retournons vers la plage pour boire une bonne bière en profitant du coucher de soleil sur l'océan.

Après l'effort, le réconfort 

Le lendemain, après une belle soirée jeux de cartes et caïpirinhas maisons, nous repartons pour un trek, beaucoup plus long cette fois. Sans nous soucier de l'heure déjà avancée du matin, nous nous lançons sur le chemin qui doit nous mener, de cascades en cascades, au petit village de Bonete, situé de l'autre côté de l'île.

C'est magnifique, mais c'est pas facile ! Nous mettons environ 5h pour arriver à Bonete, après des courtes pauses pour profiter des cascades, boire et prendre des forces. Nous ne nous éternisons pas dans l'eau car une armée de minuscules moustiques profite de chaque parcelle de chair nue pour nous dévorer. Nous marchons longtemps dans la forêt sur un chemin en glaise très glissant, j'ai chaud et mon sac pèse lourd. Je suis soulagée lorsque nous arrivons à découvert et que nous apercevons la plage de Bonete.

Une fois arrivés sur la plage, nous apprenons qu'il est trop tard et que la mer est trop agitée pour prendre un speedboat qui nous aurait ramené de l'autre côté de l'île. Bon... Deux solutions : poser nos hamacs entre deux arbres au bord de la plage ou trouver un hébergement. Fatigués par le trek et incertains de la météo nocturne, nous négocions un tarif dans la seule pousada ouverte en cette saison. Poser nos sacs, boire un jus frais ananas-menthe, prendre une bonne douche et se glisser sous les draps, c'est tout ce qui compte à ce moment-là.

20 km à pied ça use le souliers

Le lendemain matin, reposés et après un copieux petit déjeuner, nous allons voir les pêcheurs pour trouver une embarcation qui nous ramène de l'autre côté de l'île. Nous voilà sur un speedboat à fendre l'océan accompagnés de Brésiliens heureux de nous montrer les merveilles des côtes. Quel sentiment de liberté ! Nous naviguons près d'1h30 avant de mettre pied à terre à proximité de notre hostel. Il est déjà temps de refaire nos sacs pour repartir à Sao Paulo.

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Début avril, après un court passage à Sao Paulo, nous profitons de 10 jours de vacances pour reprendre la route. Nous listons les principaux lieux que nous avons envie de visiter le temps de ces vacances et l'aventure commence !

Allez, c'est décidé, nous partons d'abord pour Bonito, un joli village touristique du Mato Grosso do Sul, près du Pantanal, connu pour les merveilles naturelles situées aux alentours (des grottes, des cascades, un repère à perroquets...).

On the road again! 

Après un long trajet en bus et en van, nous arrivons à Bonito et posons nos backpacks au Sao Jorge Pub Hostel. Mais là, nous déchantons rapidement lorsque nous comprenons que tous les sites à visiter ne sont accessibles qu'en voiture et accompagnés d'un guide. Pour protéger l'environnement, le tourisme est très encadré et les tarifs pour chaque activité sont assez élevés...

Nous optons alors pour une excursion au Balneario Municipal de Bonito, accessible en vélo. C'est un parc traversé par une rivière pleine de gros poissons avec lesquels on peut se baigner. C'est rigolo, mais ça manque de naturel à mon goût, ce qui ne nous empêche pas de passer un bon moment.

Bonito et le Balneario municipal

Nous passons 2 nuits sur place avant de prendre à nouveau la route direction Porto Murtinho, un village situé au bord du fleuve séparant le Brésil et le Paraguay. L'idée, c'est de prendre un bateau là-bas pour descendre le Paraguay jusqu'aux chutes d'Iguaçu.

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C'est reparti pour quelques heures de bus vers le Sud ! Nous voyageons dans un vieux bus, les fenêtres grandes ouvertes et le paysage qui défile. Il souffle un vent de liberté.

Direction Porto Murtinho 

Nous descendons à Porto Murtinho où un Brésilien se fait un plaisir de nous aider à trouver une chambre pour la nuit. Comme le village n'est pas du tout touristique (mais apparemment il est réputé pour la pêche), il s'avère difficile de trouver un logement. Nous atterrissons dans une pousada plutôt miteuse. La nuit passe et le lendemain nous allons nous renseigner à la préfecture à propos d'un éventuel bateau en partance pour le Paraguay. Mauvaise nouvelle : un bateau est censé passer dans quelques jours mais rien ne nous assure que nous pourrons monter à bord. Nos interlocuteurs sont sympas et la rencontre se termine sur une petite séance photo histoire de marquer le coup.

Porto Murtinho 

Comme nous n'avons pas tant de temps devant nous pour voyager et que la ville ne m'inspire pas beaucoup, nous décidons de rebrousser chemin pour trouver un bus pour Foz do Iguaçu.

Après des heures et des heures d'attente, nous finissons par monter dans un bus pour Jardim où se trouve une petite gare routière. Arrivés là-bas en pleine nuit, nous posons nos hamacs entre deux arbres en attendant un second bus qui passe seulement quelques heures plus tard.

Nous nous retrouvons finalement à Dourados, une ville sans charme, où nous devons prendre un troisième bus pour Foz do Iguaçu (ou dans les environs). Nous tuons l'après-midi dans le grand centre commercial de la ville puis une bonne partie de la soirée étendus dans nos hamacs sur l'aire de la gare routière. Avec quelques heures de retard, au milieu de la nuit, notre bus arrive. Allez, l'aventure continue...

L'attente à Dourados (Bob's burger c'est vraiment pas top) 
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Nous voilà enfin arrivés à Foz do Iguaçu. La ville n'a pas de charme particulier, mais elle est le point de départ pour les célèbres cataratas do Iguaçu (chutes d'Iguaçu), merveille naturelle inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Avec une famille de Français, rencontrés le matin même à la table du petit déjeuner, nous partons découvrir les chutes du côté brésilien. Le spectacle de la nature est impressionnant : environ 275 cascades s'étendent sur près de 3 km de long !

Cataratas do Iguaçu, du côté brésilien 

Waouh ! Alors qu'on vient d'en prendre plein la vue, on continue sur notre lancée et on saisit l'occasion d'aller faire un tour au Parque das Aves, situé à deux pas. Nous découvrons des oiseaux et des papillons haut en couleurs. Le parcours est joliment construit, on est vraiment proche des oiseaux qui évoluent dans de grandes volières, c'est très beau !

Parque das Aves 

Le lendemain, direction l'Argentine pour découvrir les chutes d'Iguaçu sous un autre angle. Malheureusement, nous sommes au beau milieu du weekend de Pâques et le parc est plein à craquer. Nous nous retrouvons vite à piétiner derrière les perches à selfies...

Alors que le côté brésilien offre un panorama des chutes, le côté argentin propose une expérience plus immersive au dessus des chutes, avec un parcours plus long et plusieurs chemins. C'est donc vraiment sympa de visiter les deux parcs, très complémentaires.

Cataratas do Iguaçu, du côté argentin 

Après la découverte des incroyables chutes et du Parque das Aves, nous décidons de ne pas nous attarder dans la ville. Il est temps de retrouver le littoral et les grands espaces moins touristiques. Prochaine étape : Ilha do Mel !

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Nous prenons le bus depuis Foz do Iguaçu jusqu'à Curitiba, la capitale de l'Etat du Parana, connue pour sa politique urbaine en matière de développement durable. Nous voyons seulement sa gare routière, le temps de prendre un autre bus pour Paranaguá, petit ville littorale où nous pourrons embarquer pour Ilha do Mel.

L'étape à Paranaguá est charmante et surtout elle fait du bien après ces longues heures de bus. Nous sommes heureux de retrouver l'océan et de découvrir un lieu moins touristique, avec ses vieilles façades coloniales et ses barques colorées. Nous nous installons en terrasse d'un petit bar où joue un groupe de musiciens. C'est samedi, le jour de la feijoada (le plat national du Brésil à base de riz, de haricots noirs et de porc). Forcément, on se laisse tenter et ça vaut le coup ! L'atmosphère est joyeuse et détendue. On rencontre un Brésilien qui parle couramment français et se fait un plaisir de nous informer sur les horaires du bateau pour Ilha do Mel.

Paranaguá 

Après quelques petites heures d'étape, nous voilà repartis, cette fois sur l'océan. Ah les voyages en bateau, une expérience des plus grisantes !

En route pour Ilha do Mel 
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Après deux bonnes heures de bateau, sous le soleil et les cheveux au vent, nous voilà débarqués à Ilha do Mel. Habituellement touristique, en attestent les nombreuses pancartes indiquant toutes les pousadas du coin, l'Île du Miel est en cette période très calme et ce n'est pas pour nous déplaire.

Nous nous installons dans notre chambre avec salle de bain (ce genre de petit confort qui ne fait pas de mal de temps en temps !) et nous partons illico découvrir les environs. Direction la plage à l'heure où le soleil décline. C'est grandiose.

Coucher de soleil sur Ilha do Mel 

Le lendemain, nous partons explorer une grotte sur le littoral et nous passons un bon moment dans l'océan, même si le soleil n'est pas au rendez-vous.

Le 17 avril, je fête mes 24 ans. Nous partons pour une superbe balade le long du littoral, les plages sont désertes, nous jouons dans les vagues comme des enfants... La journée est magique, un hymne à la poésie et à la liberté !

"Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages, tout nous paraît futile" Camus - Noces à Tipasa

Mes 24 ans sur l'île du miel

Après ces quelques jours de volupté, notre aventure insulaire s'achève et nous retournons à Sao Paulo où les cours reprennent...

Tchau Ilha du Mel, tu étais belle 
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Retour en images sur la vie à Sao Paulo faite de déambulations au gré des envies, de streetart, de parties enflammées de yaniv dans les bars, de pasteis et de caïpi au marché le samedi...

Sao Paulo 

Nous sommes mi-mai et Jules vient de nous rejoindre pour deux semaines de vacances. L'occasion de reprendre la route vers de nouvelles aventures.

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Nous commençons notre voyage par un court séjour à Paraty, joli village colonial sur le littoral. Comme le beau temps n'est pas au rendez-vous, nous trouvons refuge dans un bar animé par un concert live. Au programme : caïpi et jeux de cartes...

Jeux de cartes et caïpi à Paraty

Après deux jours sous la pluie à Paraty, nous partons découvrir Ilha Grande.

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Ilha Grande est une île verdoyante et montagneuse sur laquelle il n'y a pas de voitures. L'île est très calme en basse saison et elle regorge de chemins de randonnées pour atteindre des plages isolées (Dois Rios, Lopes Mendes) ou grimper au sommet du Pico do Papagaio...

Ilha Grande 

Après cinq jours de belles rando et de rodizio de pizza, il est temps de se mettre en route pour Vidigal. Pas de soucis pour quitter l'île et rejoindre Mangaratiba en ferry, c'est après que les choses se compliquent... Nous attendons toute une soirée un bus qui ne passera jamais avant de finir par trouver un taxi qui accepte de nous emmener à Vidigal pour un prix à peu près raisonnable.

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Nous arrivons à Vidigal, fatigués par l'attente et le voyage, mais heureux de trouver la porte ouverte chez Larry. Son gîte est toujours aussi accueillant et la favela toujours aussi vivante. Les singes ne manquent pas à l'appel pour grignoter des morceaux de bananes. On se sent bien ici, et la bonne humeur de Larry est contagieuse.

Les petits singes de Vidigal 

La vie est si douce à Vidigal. La musique résonne dans les rues, les gens sont souriants et chaleureux. Les cerfs-volants des enfants naviguent dans le ciel bleu et les oiseaux chantent dans la verdure des cimes.

"Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, simple et tranquille" Verlaine

D'amour et d'agua de coco

Le temps du séjour, nous avons grimpé à nouveau en haut du Morro Dois Irmaos, assisté à une session de surf dans les énormes vagues de Leblon, fait la fête au rythme de la samba à Pedra do Sal, appris à faire de délicieux pancakes avec Larry...

La magie de Rio 

Au bout de deux semaines de voyage, Jules nous quitte et nous revenons à Sao Paulo pour un dernier mois de cours avant de refaire nos sacs pour de bon.

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Et voilà, c'est déjà notre dernier mois à Sao Paulo. Quand je ne suis pas en cours, nous allons nous balader dans notre quartier de Vila Madalena ou nous partons sillonner d'autres coins de la ville. Les températures commencent à baisser. Bon d'accord on est encore facilement autour des 15°C mais le passage à l'hiver se fait doucement sentir. Nous allons bientôt prendre la route vers le Nordeste, à la découverte de l'Etat de Bahia, avant de poursuivre notre voyage jusqu'en Guyane française...

Mais avant cela, on profite de nos derniers moments dans cette ville foisonnante : on fait un tour au marché couvert où l'on goûte l'impressionnant sandwich au pastrami, on se délecte des immenses fresques de streetart, on savoure quelques concerts, on se balade le dimanche sur l'avenue Paulista devenue piétonne le temps d'une journée...

Peu de temps avant notre au-revoir à Sao Paulo, on se retrouve au hasard de notre balade dans un petit bar de quartier. Le soleil brille et la musique brésilienne s'échappe de ce bistro qui ne paie pas de mine. On se pose là, on boit quelques verres et on profite surtout de l'atmosphère joyeuse qui se dégage de ce lieu. On se met à discuter avec une bande d'amis qui nous invitent à revenir deux jours plus tard pour partager un barbecue avec eux.

Nous y revoilà donc le samedi, grisés par le soleil, les caïpi et la chaleur de ces Brésiliens qui nous reçoivent à leur table avec tant de simplicité et de générosité. Ce moment résonne comme une joyeuse fête d'adieu à cette ville incroyable et à tous les beaux moments qu'elle nous a offerts.

Felicidade!

Allez, maintenant il est temps de partir pour la suite des aventures. On réorganise nos backpacks, on vide notre chambre, on remercie Alain et Madeleine qui ont partagé leur superbe maison et un petit bout de leur quotidien avec nous ces derniers mois... Et zou on embarque pour Salvador do Bahia !

L'immense Sao Paulo vue du ciel 

Tchau Sao Paulo, foi um grande prazer!

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Notre avion fait escale à Porto Seguro, une petite ville du littoral de Bahia où nous avons le temps de sortir de l'aéroport pour déguster l'une des spécialités de la région : l'acarajé. Ce beignet fait de pâte de haricots et farci au vatapa de crevettes a le goût du dépaysement.

Bahia nous voilà !

Nous arrivons à Salvador do Bahia au lendemain de la fête de la Saint-Jean. Les rues sont encore toutes décorées de fanions colorés. Nous nous installons à l'Açaï Hostel situé au coeur du Pelourinho, le centre historique de la ville. L'architecture et l'atmosphère sont très différentes de celles de Sao Paulo ou de Rio. On tombe sur des églises et d'anciens bâtiments coloniaux à tous les coins de rue. La musique est omniprésente et la cuisine bahianaise vaut le détour !

Salvador à la fête 

Au petit-déjeuner, le lendemain de notre arrivée, nous rencontrons Margot et Saturnin, un couple de Belges qu'on ne va plus quitter pendant deux semaines. On passe la journée ensemble sur la terrasse de l'hostel à jouer aux cartes et à boire des bières. C'est décidé, on part tous les quatre à l'aventure dès le lendemain ! On a juste le temps d'aller se promener dans le centre et sur le port avant de retrouver nos nouveaux amis et de prendre la route en voiture de location.

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On débarque dans la magnifique Chapada Diamantina, un immense parc national situé au beau milieu de l'Etat de Bahia, par le village de Lençois. C'est très mignon et c'est surtout l'un des points de départ pour de belles rando à la découverte de cascades et autres merveilles naturelles. Les paysages sont hyper variés, des forêts luxuriantes aux paysages semi-arides...

Effet wahou du haut d'un gros caillou 

On passe trois jours à Lençois avant de reprendre la route direction Vale do Capao, un petit village à l'esprit hippie. C'est très calme en cette saison. Après une nuit passée dans le confort d'une jolie auberge tenue par un Français, nous nous installons dans un camping beaucoup plus roots. Nos journées sont occupées par de grandes rando, à la découverte de paysages à couper le souffle, à l'image de l'impressionnante Fumaça ou des cascades Angélica et Purificaçao.

Après cette semaine au vert et au calme, hors du temps, à crapahuter dans la magnifique Chapada Diamantina, nous repartons pour Salvador. Malgré les bouchons dus au grand nombre de poids lourds sur la route, notre joyeuse équipe garde patience et le sourire. Arembepe nous attend !

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Juste après avoir rendu la voiture de location à Salvador, nous sautons dans un bus pour Arembepe, un village situé sur le littoral de Bahia, toujours en compagnie de nos deux amis belges. Nous prenons le temps de vivre paisiblement, entre promenades le long de la plage et apéro-jeux de cartes... Lors d'une balade sur la plage, nous assistons à l'éclosion de bébés tortues, sous l'oeil vigilant d'une association de protection locale. Une autre fois, je tombe sur les pêcheurs qui viennent d'attraper des anguilles et qui m'appellent pour me les montrer et me les faire toucher, l'air canaille.

C'est aussi ici, à Arembepe, que se trouve Aldeia Hippie, un village hippie absolument magique, niché entre l'océan, les dunes, les palmiers, une rivière et les lagunes formées par ses méandres. Le village est construit les pieds dans le sable, composé de jolies petites maisons en partie faites de récup'. Les habitants y vivent des objets d'artisanat qu'ils créent et vendent sur une petite place centrale. Nous savourons le calme et la volupté de cet endroit pendant une journée entière, entre les rayons du soleil, la fraîcheur de la rivière et l'ombre des palmiers. Nous y goûtons une moqueca délicieuse.

Je garde de ces moments des souvenirs exquis.

Au bout d'une petite semaine à goûter un sentiment de paix à Arembepe, il est l'heure de partir pour de nouvelles aventures. Après des instants merveilleux passés tous les quatre, c'est ici que nos chemins se séparent avec Margot et Saturnin qui continuent leur périple à travers l'Amérique latine pendant que nous embarquons avec Hugo à bord d'un vol pour Belém, point de départ de notre ascension vers la Guyane.

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Nous débarquons à Belém au petit matin quand Aline, une Brésilienne qui a étudié en France quelques années plus tôt et que nous rencontrons à la sortie de l'avion, nous propose de nous déposer en ville. Ni une ni deux, nous acceptons, ravis devant tant de gentillesse et impatients de découvrir le célèbre marché Ver-o-Peso.

Il est environ 6h du matin et nous assistons au réveil du marché avec lever du soleil. Un local se fait un malin plaisir de nous présenter les mille merveilles du marché, riche de denrées qu'on ne trouve qu'en Amazonie. Il nous fait goûter des fruits que jamais je n'aurais imaginés. Nous ouvrons de grands yeux ronds devant la diversité et la taille des poissons. On en profite pour goûter l'une des spécialités du coin, du poisson servi avec du sorbet d'açai, une petite baie qui ressemble à une myrtille.

Nous passons le temps installés en terrasse à profiter de cette atmosphère si particulière en attendant d'embarquer dans un bateau direction Macapa.

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Nous y voilà ! Il est l'heure de quitter Belém et de monter à bord du bateau pour Macapa. C'est un grand bateau composé de deux étages sur lesquels nous tirons tous nos hamacs les uns à côté des autres et d'un toit-terrasse avec vue imprenable sur les rives qui défilent. Nous sommes le 14 juillet et nous naviguons pendant 24h sur le fleuve Amazone. C'est un moment inoubliable.

Voyage sur le fleuve Amazone 

Arrivés à Macapa, grâce à l'aide d'un Brésilien rencontré à Belém et qui a pris le bateau avec nous, nous parvenons à trouver un 4X4 prêt à nous emmener jusqu'à Oiapoque, une ville tout au Nord du Brésil, frontalière avec la Guyane.

Nous passons une nuit entière dans la voiture, collés serrés avec d'autres voyageurs ramassés sur la route, bringuebalés au gré des cahots de la piste... Ce n'est pas de tout repos et nous sommes sacrément heureux d'arriver à bon port le lendemain matin. Nous sommes impatients de rejoindre la Guyane. Je file faire tamponner mon passeport et nous traversons le fleuve Oyapock pour débarquer à Saint-Georges. Wahou quel périple !

 Guyane en vue !  
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Et voilà, après quelques heures de minibus depuis Saint-Georges, nous arrivons à Cayenne où Julien vient nous cueillir. Nous allons passer deux semaines chez lui avant de rentrer en métropole début août. Je découvre un petit bout de l'atmosphère guyanaise à base de chaleur moite, de jus de prune de cythère, de ti-punch et d'excellentes soupes phô du marché. C'est détendu et on profite de chaque journée sans se presser. On se balade sur la plage, on pêche, on passe une soirée en carbet... La vie douce.

Guyane, personne ne vous croira 

C'est ici que notre voyage s'achève. Nous sommes le 1er août et nous embarquons pour Paris le coeur serré mais heureux, des souvenirs plein la tête. Nous avons vécu de belles aventures et découvert la diversité du Brésil au gré de nos voyages. Il nous reste encore tant de choses à voir que nous y reviendrons sûrement un jour ou l'autre. En attendant, je retrouve l'âme du Brésil en musique : https://www.deezer.com/fr/playlist/4327589782.