Départ de Cuenca. C'est une ville que j'ai beaucoup aimée et je serais bien restée un jour de plus. La ville est très agréable, les gens sont extrêmement gentils et souriants, pas stressés du tout.
Départ vers Guayaquil, au niveau de la mer. On va passer par le parc national de Cajas situé à 4000m. C'est un parc naturel national. 90% de sa superficie est constitué de "paramo", une véritable éponge d'eau.
Il ne compte pas moins de 200 lacs. Végétation rare. les herbes, les feuilles retiennent l'eau, les petites herbacées sont en fait des cactées.
Aujourd’hui, à cette altitude, il fait gris et très froid. La température dans ce parc oscille entre 3° et 6° et il souffle un vent froid qui me glace les os. Je sors de la voiture juste le temps de prendre quelques photos malgré la grisaille et le froid.
Le temps aussi de visiter le centre d'interprétation et de prendre des photos des posters pour découvrir le paysage sous le soleil ! C'est une autre dimension et le soleil embellit tout.
On retrouve ici le fameux lichen, indicateur d'air pur, comme en Argentine , près du Périto Moreno. Et voici un arbre spécial, l'arbre "papier" , appelé ainsi à cause de son écorce.
Les lamas ADORENT ces fruits.
Ici, on peut venir randonner ( avec un guide ), pêcher, camper (sous surveillance car la nuit y est très froide, même en été).
On redescend de la montagne par une route sinueuse et pentue. Mais très bien entretenue.
Alternance de soleil et de brumes prisonnières des contreforts des Andes et qui peinent à s'élever. On rencontre aussi pas mal de chutes de pierre , de branches ou de sapins (si, si) , voire des glissements de terrain sur la route.
En 1h, la végétation et le climat change à 100%. Adieu les Andes, bonjour la plaine et la végétation tropicale.
Finies les grimpettes à 3000,4000 et 5000m. C'était super comme expériences , tellement nouveau et inédit, intense.
Au revoir Cordillère équatorienne avec cette belle image d'enfant andin aux joues toutes rouges de froid.
Je prends un choc thermique terrible en arrivant au niveau de la mer ! Je passe de 6° à 34°! Mais un peu de chaleur et beaucoup d'oxygène, ça fait du bien.
Maintenant ce sont des champs de cacao, de bananes, du riz et de la canne à sucre
Cacao ? Vous avez dit cacao?.....oui!! Bienvenue à l'hacienda Cacao Mango.
De l'arbre au chocolat fini. Il existe plusieurs variétés de cabosses, de la plus commune à la plus élevée en goût
Plusieurs variétés d'arbres fruitiers sont plantées à côté des cacaoyers. Par leur racines, ceux ci vont s'approprier la saveur émanant de ces arbres : banane, vanille, abricot, café, piment, mangue etc....ce que les goûteurs experts sont capables de déceler. Comme pour le vin.
Dans plusieurs pays dont Haïti, les cacaoyers sont protégés du soleil en poussant sous des arbres qui leur apportent de l'ombre. Car le cacaoyer aime le soleil indirect et l'eau.
Pourquoi ici est-ce différent? J'ai posé la question. Il s'agit de rentabilité. Les cabosses vont mûrir plus vite et l'agriculteur aura une production plus importante. Ils compensent en apportant plus d'eau. L'hacienda possède sa propre rivière .. ce qui est une chance.
1ère variété : la plus commune.
2eme variété : la plus ancienne, provenant des incas. De couleur verte puis jaune.
La fleur de cacaoyer est minuscule et sa durée de vie est de 1 jour. Elle doit être pollinisée donc avant 24 h.
Ce ne sont pas oiseaux ou abeilles qui s'en chargent mais de minuscules insectes qui ressemblent à de tous petits moustiques. Ils se chargent du pollen et vont polliniser une autre fleur.
L'arbre produit 500 000 fleurs et 0.1% donnera une cabosse . Soit 500 à l'année.
Il n'y a pas de saison particulière, l'arbre fournit des fleurs toute l'année. L'hacienda est productrice de fèves de cacao qu'elle revend ensuite.
Nous avons fabriqué de façon artisanale une boisson chocolatée et une barre de cacao aux fruits.
Voici les différentes étapes :
1-On grille les fèves séchées ( elles ont l'intérieur couleur café), sur un feu , en les remuant. Elles sont prêtes quand elles claquent comme du pop corn, mais sans sauter.
2: retirer la pelure extérieure.
3: les écraser dans un moulin à main, type moulin à café de nos grands mères.
4: Faire chauffer de l'eau, rajouter sucre de canne, chocolat moulu, , épices ( ici, ce sera feuille de girofle, piment et citronnelle) écraser, mélanger et déguster.
Pas de proportion, tout se fait à l'œil par habitude quotidienne.. Cette boisson est préparée et consommée tous les matins...sans compter la préparation pour les touristes.
Voici le "cycle' de la vie du cacao..depuis le bourgeon de la fleur jusque la production de cacao.
Bourgeon, fleur épanouie, cabosse, graines recouvertes de chair, graine fermentée de 4 jours, graine couleur prune, graine couleur café, graine non grillée avec sa coque, graine grillée et cacao .
Barre de chocolat: le chocolat à 70% est baratté dans cette centrifugeuse pour devenir une pâte souple . Il est à 40 degrés. On le refroidit à 27 degrés sur ce marbre avant de le placer dans un moule. On chasse l'air introduit par le malaxage sur le marbre avant d'y placer des fruits. Petit tour au frigo pour solidifier tout ça.
70% signifie que le chocolat contient 30% de sucre.
Dans cette production artisanale, on ne sépare pas le chocolat et le beurre de cacao qu'il contient. Les chocolatiers le font . Le beurre de cacao récupéré sert à la fabrication du " chocolat " blanc ou à celle de crème de beauté . Ensuite, ils vont mélanger cacao et beurre à leur sauce suivant leur recettes personnelles et leurs secrets.
J'ai trouvé ici le palmier toquilla servant à la création des Panamas.
Et un beau Panama décoré de petites cabosses de toutes les couleurs. Superbe non?
Demain, envol vers ......Les Galapagos!!!! Je range pulls, doudoune, bonnet, gants et autres vêtements d'hiver!