Carnet de voyage

Equateur et Iles Galapagos

13 étapes
65 commentaires
Palette de couleurs étonnantes à découvrir : volcans, lagunes, cascades, Amazonie et Galapagos
Du 1 au 14 février 2023
2 semaines
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Me voilà arrivée sur Quito, capitale de l’Équateur, après un long voyage avec escale de 3 h à Bogotá.

L'Équateur est un pays situé en Amérique du Sud, de part et d'autre de la Cordillère des Andes, entre la Colombie et le Pérou. Le pays est bordé par l'océan Pacifique, où se trouvent les îles Galápagos, qui appartiennent au territoire équatorien.

On va d’abord se remémorer la situation géographique du pays.

À l’échelle du continent sud-américain, l’Équateur reste l’un des plus petits pays, soit approximativement la moitié de celle de l’Espagne ou de la France, mais neuf fois plus grand que la Belgique.

Malgré sa taille modeste, il offre une étonnante palettes de paysages: la côte Pacifique, la cordillère des Andes, l’Amazonie équatorienne et les îles Galápagos .

Je vais circuler à bord d’un bus touristique au début, puis avec un chauffeur et guide particulier ensuite (car il ne m'étais pas possible autrement de visiter ce que je voulais. ) avant de m’envoler vers la Galápagos.

Demain visite de Quito. Je suis surprise par les températures. Entre 7 et 20 degrés. Et le temps est nuageux.... Bon! De toute façon, je n'y peux rien....

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Équateur: 18 millions d'habitants Quito : 3 millions d'habitants. Quito est une ville étroite ( 3 à 7 kms) et très longue ( 40 kms). La ville est cerclée par la cordillère orientale et la cordillère occidentale.

Quito est située à 2900 m d'altitude et, pour combattre le mal de l'altitude, cette fois, j'ai pris mes précautions: maté de coca, bonbons et feuilles de coca . J'élimine café, thé et alcool.

Car, aujourd'hui, je vais monter à 4000m. Il y a des volcans partout.... partout: environ 80, dont 20 actifs et 8 en perpétuel bouillonnement...le relief est très accidenté, la ville s'accroche , s'agrippe à la montagne. Impressionnant!

Le Chimboroza , à 6266m , est le volcan , la montagne la plus proche du soleil ( parce que situé en Équateur bien sûr) .Le Cayambo, 5790 m,est un point de référence géographique car l’Équateur passe en son sommet.... Il servait de référence aux Incas pour déterminer les équinoxes ( lorsque le soleil est perpendiculaire à la ligne équatoriale)

Quito profite d'un micro climat : les nuages qui viennent soit du Pacifique soit de l'Atlantique se heurtent à l'une ou l'autre des cordillères. Ici, pas de problème d'eau .

Ce matin, j’ai emprunté le téléphérique pour voir la ville d’en haut. Ascension à 4000 m! Là haut, on a une vue assez exceptionnelle sur la vallée et sur les volcans. Il ne fait pas très chaud , certes mais ça va, j’avais prévu. Dans mon sac à dos, j’ai des vêtements pour toutes les saisons que je peux rencontrer en une journée! On a fait le tour pour voir la ville sur toutes ses faces . Mon guide est précautionneux et la marche était lente et ponctuée de nombreux arrêts. La respiration est difficile! Il faut 20 à 30 minutes pour que les globules rouges oxygènent correctement le corps et qu'on se sente bien. C’est incroyable comme expérience, pas très agréable ( maux de tête et nausées )

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Le temps brumeux s’est levé pour nous permettre de voir certains volcans mais pas les plus hauts, hélas.

Cette photo est empruntée mais je l trouve tellement belle , prise un jour de soleil 
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Et faire de la balançoire à cette altitude était une épreuve pour moi….mais je l’ai fait!

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Puis retour en ville et première visite : la Basilique" del voto national". Un monstre néogothique de 117 m de haut ( et je vais grimper au plus haut!) dont la particularité réside dans ses gargouilles qui représentent les animaux que l'on trouve en Équateur: iguane, tortue, condor, puma, singe, croco.

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On accède ensuite à la tour la plus haute pour avoir une vue inouïe sur la ville

Les collines et la vierge ailée de l'Apocalypse 
Le Quito moderne 
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Direction vers le Quito colonial qui regorge d'églises en tous genres, toutes plus incroyables les unes que les autres, le summum étant "La Compania" qui est l'église la plus couverte d'or du pays, un intérieur d'une richesse époustouflante. TOUT est passé à la feuille d'or! Jésuites, Franciscains et compagnie, ils sont tous représentés!

Eglise d'el Sagrario 
Eglise "La Compania" 
Eglise "La Compania" 
Convento de San Francisco 

Quelques rues colorées

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Place maintenant à La Mitad del Mundo, site officiel de la ligne de partage du monde.

A cheval sur les deux hémisphères 

Savez-vous réduire des têtes?? Je vous donne la recette:

Vous prélevez la tête que vous voulez réduire puis vous retirez le . crâne.

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Il faut ensuite assécher la peau, sans la cuire évidemment, fermer les yeux pour s'approprier la force du défunt, remplir de pierres et vous voilà avec un joli collier .

Tête réduite d'un enfant 

Beaucoup de personnes vivent de petits boulots, comme dans la plupart des pays de ce continent

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Et pour finir une fresque superbe

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Le matin, à Quito,il y a énormément de circulation, voitures et bus. Pour "fluidifier " cela, la ville de Quito a mis au point un système ingénieux qui consiste à ne pas emprunter sa voiture certains jours.

En se basant sur le dernier chiffre de sa plaque minéralogique. Le lundi , interdit aux chiffres 1 et 2, le mardi interdit aux chiffres 2 et 3 etc.... sauf plaque particulière comme taxi, bus touristique...Des contrôles quotidiens ont lieu. L'amende est très élevée....mais la police est souvent corrompue...donc, on peut discuter.

Les voitures,les bus et les infrastructures routières sont en très bon état. Et la ville ainsi que les alentours sont très propres, pas de déchets jetés partout. Quelle différence avec le Paraguay !! Les motocyclistes portent leurs casques.

Les bus bleu, c'est pour la ville de Quito.

Au revoir Quito
Un dernier coup d'oeil à cette ville

Le volcan Cotopaxi. 5900m. En forme de cône presque parfait, c'est le 2ème sommet d'équateur et le volcan actif le plus haut du monde. Dernière éruption en 2015 ( waouh....). Il s'est réveillé en crachant un panache de fumée haut de 8 kms.

Alerte maximale décrétée !!! C'est l'un des volcans les plus dangereux des Andes: coulée de lave, jets de pierre et de cendres mais aussi fonte de glace et de neige du sommet entraînant des coulées de boue mortelles.

Avec son cône enneigé, il ressemble au Fuji Yama...

Nous sommes partis sous le soleil et nous arrivons dans "la brume". En Équateur tout peut arriver. Le très froid flirte avec le très chaud qui dort sous la terre, prêt à jaillir à tout moment, en tout lieu.

Vous croyez voir le Cotopaxi comme ça ?? Vêtu de son cône de neige, auréolé de soleil ?

Et paf! Une éruption de cendres. Il faut bien un peu de nouveauté dans les paysages et dans les découvertes. Et une expérience nouvelle et inédite. En France, vous avez des flocons de neige...et bien moi, ce sont des flocons de cendre.

C'est donc dans un décor de fin du monde que nous le verrons.....enfin presque!! Nous allons surtout entrevoir les colonnes de cendres qu'il crache et les panaches de cendres volcaniques qui s'étirent langoureusement dans le ciel.

Les crachotements de cendres
Les trainées de cendres qui vont aller en direction de Quito 

Le décor de la lagune change complètement car tout est recouvert de cendres. Le sentier, les balustrades, l'herbe, tout étouffe et s'endort sous la cendre qui recouvre tout , même nous, d'un manteau gris.

La lagune n'est plus couleur émeraude! 

Dans ce décor poussiéreux, les herbes étouffent. Beaucoup vont mourir mais renaîtront beaucoup plus belles car la cendre va intensément fertiliser la terre

Des fleurs persistent et résistent malgré tout  

Canards et autres oiseaux parmi ce décor de fin du monde

Par contre, le programme initial est perturbé. Plus question de faire le sentier d'interprétation qui est beaucoup trop près du volcan.

Nous prenons ensuite la route des volcans avec un paysage andin absolument incroyable. Ici rien n'est plat.

La route, taillée à la serpe dans les volcans mêmes, zigzague car ça monte ou ça descend tout le temps

L'avenue des volcans traverse le pays du N au S, de Quito à Cuenca.

Tout y est force et beauté. On se sent tout petit dans ce décor. Les volcans sont très pentus

Les flancs des volcans se couvrent de champs, en damiers , sur les pentes les plus raides, jusque 4000m. Beaucoup de petits villages indiens vivent accrochés à ses flancs. La population est pauvre. C'est une population de cultivateurs et d'éleveurs. Mais tout se travaille à la main, sans machine!

Nous arrivons à la lagune Quilatoa. C'est d'un mirador perché sur le rebord d'un cratère , à 3900m ( plus de problèmes liés à l'altitude pour moi ) que l'on admire une lagune verdâtre dans le cratère . Une couronne parfaite de falaises qui tombent brutalement dans le lac, situé 400 m plus bas.

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Après le déjeuner, direction le canyon Rio Toachi pour un panorama superbe

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En parlant de repas, voici quelques spécialités locales.

Tous les repas commencent par une soupe . La première est le locro: soupe épaisse de PDT avec des morceaux d'avocats et de dés de fromage. La deuxième est une soupe de maïs, banane plantain et manioc. Le jus est un jus de mûre. Ils servent beaucoup de jus avant d'apporter le plat.

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Puis voici un ceviche de poisson servi avec des bananes plantains, du maïs blanc bouilli appelé mote et des rondelles de PDT locale

Et un blanc de poulet servi avec des légumes, une sauce piment et une PDT locale, très farineuse.

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Pour finir la journée, nous sommes passés dans un village où je m'étonnais de voir de jolies filles agiter une pancarte , sur le bord de la route, en direction des voitures, camions et bus. Je croyais qu'elles racolaient....

En fait, pas du tout! C'est un village réputé pour ses glaces au lait et au jus de fruits naturels! Et ça marche, car beaucoup s'arrête....comme notre bus!

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Le trajet initialement prévu n’a pas pu se faire car une erreur de communication avec l’opérateur m’a fait rater le bus! Bien véner la Corinne hier matin à 8 h! Ils ont pu me rajouter sur un autre tour, et la journée fut carrément…...Retour vers la Guyane!

Premier arrêt: la communauté indigène Kichwa.

Cases au toit de «chaume» local, nids de cassiques ( un oiseau que l’on trouve en Guyane ) partout et artisanat en tous points identiques à ceux de nos Amérindiens ( perles de couleurs et graines de la forêt). Bon, c’est un peu normal car plantes, fleurs et animaux se rencontrent de façon identique dans tous les pays situés sur l’Équateur .

Boisson offerte à notre arrivée, pour nous donner la force: la Chica (i et non! Pas de Kachiri), boisson ancestrale. C’est une sorte de bière de maïs, faiblement alcoolisée. Le maïs fermenté macère avec des fruits pendant une semaine.

Ensuite, peinture rituelle avec le «jus» d’un fruit qui ressemble au roucou de Guyane. Les dessins sont sensés aussi donner de la force…

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Explications sur l’usage de la sarbacane. Le tube permet de souffler la flèche jusqu’à 100m. Les 2 points d’impact que tout bon chasseur est sensé atteindre: le cœur ou l’œil.

La flèche est enduite d’un poison qui ne va pas tuer l’animal, mais juste l’endormir. Empoisonner l’animal reviendrait à empoisonner la viande qui serait immangeable.


Enfin nous avons eu droit à une danse traditionnelle à laquelle je n’ai pas participé pour pouvoir prendre des photos.

La photo se fait avec le groupe de danseurs et de façon individuelle 
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Et bien sûr, la traditionnelle photo avec le boa constrictor. Beaucoup de peur et d’appréhension chez les femmes du groupe qui se sont prêtées à la photo. Je l’ai déjà faite en Guyane et je n’ai pas voulu recommencer car ici tout se paye: 2 dollars la photo, 2 dollars la visite, 2 dollars l’entré dans le parc etc....

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Nous changeons d'aventure pour un petit tour en pirogue sur la rivière. Les bushinengés de Guyane n'ont rien à craindre de la concurrence...

Petit "rapide", rien à voir avec les sauts sur le Maroni
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A midi, TILAPIA au menu. Excellent...accompagné d'un thé de cacao, fait avec les écorces de cacao grillé.

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Marche digestive vers une cascade et baignade.

Ne dirait-on pas la Guyane? Mais sans l'oiseau sentinelle, le papayo et son cri si caractéristique. Pas de morphos non plus.

Les vues sur la forêt sont éblouissantes mais , attention, nous sommes là au milieu de volcans.

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Quelques oiseaux au passage

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Banos de Agua Santa ( c'est son nom complet) est une ville de 20 000 habitants, qui vit à 100% du tourisme. Elle est située à 1900 m donc pas de problème de mal d'altitude ici. Régies par 2 climats, les températures maximales seront de 20 à 25 degrés et les minimales 12 à 13 degrés. La végétation y est verdoyante et les pluies fréquentes.

Elle est dominée par un volcan monstrueux, le volcan TUNGARAHUA, " gorge brûlante" en quesha. De type strombolien, c'est l'un des plus actifs des Andes. Il culmine à 5000m.

L'éruption de 1999 fut si puissante que toute la population fut évacuée. Plus personne ne revint à Banos pendant 2 ans. La ville était gardée par la police et l'armée. Nouvelle grosse éruption de laves et de cendres en 2006 mais là, beaucoup n'ont pas voulu laisser leurs maisons. Depuis, il se manifeste tous les ans, crachant lave et cendres, souvent lors de la semaine sainte dit-on.

Éruption de 1999 

Les eaux qui sortent des entrailles sont de 3 ordres: eau douce, eau avec gaz et eau thermale

Les eaux chaudes et sulfureuses qui sourdent des entrailles de ce volcan ont permis le développement de thermes. La ville est devenue en premier une ville thermale pour les équatoriens qui venaient profiter des propriétés curatives de ces eaux.

De nos jours, c'est le tourisme qui prédomine pour tous les sports , des plus simples au plus extrêmes: randonnée, balades, équitation, rafting, kayak, parapente, VTT, escalade, andisme...

Auj je vais faire la route des 7 cascades. Il faut savoir que nous sommes en été, donc il y a peu d'eau dans les cascades.

Le premier canyon où nous nous arrêtons est dénommé 'le canyon dangereux" car il dégage une force hydraulique impressionnante, surtout en hiver.... Toutes les roches sont du basalte.

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Cette usine hydroélectrique a été construite par les Suisses. C'est la seule, les 5 autres sont produites par les chinois et, aux dires de mon guide, il n'y a que des problèmes. Toute l'électricité est revendue au Pérou et au Vénézuela....question de politique encore, au détriment des équatoriens ( ça me rappelle le désert d'Atacama..)

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Viennent ensuite les autres cascades : salto Agoyan, Punto del Cicho et Manta de la Novia où nous ferons de la Tarrabita . C'est une nacelle métallique qui relie les deux rives, le long d'un câble de 430m et survolant les eaux tumultueuses à 180 m. C'est un moyen de transport inventé par les Incas pour transporter humains, marchandises et animaux d'une montagne à une autre.

Et nous arrivons à LA cascade : El Pailon del Diablo. C'est une cascade vraiment très impressionnante. On descend pour accéder à des balcons sculptés dans la pierre. On domine alors le chaudron du diable. La chute d'eau est de 80 m. Diabolique et assourdissant. Imaginez en saison des pluies!

le chaudron du diabem
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On n'a jamais vu fleurs plus heureuses. Pour les amoureux des fleurs et des plantes comme moi, en voici de merveilleuses.

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Me voici rendue à La Casa Del Arbol, à 2660 m. Nous aurions du voir .. le Tungurahua....mais la météo en a décidé autrement. Balançoire dans les nuages!!!

Toutes les fleurs qu'on y trouve font le bonheur des colibris. J'ai réussi à en photographier un en vol!!! Trop contente!

colibri en vol 

Nous aurions dû le voir mais il se cache...

Et la pluie est arrivée! Il est alors impossible de poursuivre la dernière activités prévue : le vol du condor à "los manos de la Pachamama " . Dommage!

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"Dante n'est pas moins à pic que l'Etna, les précipices de Shakespeare valent les gouffres de Chimboroza" Victor Hugo. Un peu de culture classique? V. Hugo compare les états d'âme des grands poètes aux grands volcans.

Départ de Banos sous la pluie......pour une randonnée au pied du Chimboroza. J'avais un petit peu peur de ne pas le voir celui là...

Ce volcan, c'est Monsieur plus : le plus haut d’Équateur à 6310 m, le plus proche du soleil car la terre est renflée à l’Équateur et aplanie aux pôles et donc le sommet le plus éloigné du centre de la terre .Il est représenté sur le drapeau du pays, avec sa seigneurie El Condor.

On emprunte d'abord la Panaméricaine . Les paysages qui s'offrent à mes yeux sont superbes et changeants. On passe des flancs des volcans cultivés à une végétation de sapins puis à des prairies d'altitude balayées par le vent ,prairies nommées le paramo

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C'est le territoire des condors et des vigognes. Sauvages, elles sont entièrement protégées dans le parc. Les indigènes ont l'autorisation gouvernementale de les tondre une fois l'an puis de les relâcher. La laine de vigogne est extrêmement chère. Les vigognes sont au nombre de 10 000 environ , contre 200 individus en1990.

Arrivée dans le parc, il s'offre à ma vue! Son sommet est enneigé toute l'année. Et il se nimbe très souvent de nuages. Heureusement que j'ai pris ces photos en entrant dans le parc car le temps a bien changé après, plus en hauteur.

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Nous rejoignons un guide indigène ,Manuel,qui va faire l'ascension avec moi. Pendant les 8 kms qui nous restent à parcourir pour atteindre le premier refuge, il chante et fait des incantations pour demander la permission au Chimborazo de grimper sur ses flancs et le supplier de ne pas nous faire de mal.

Me voilà partie vers le deuxième refuge des andinistes, le refuge Whymper, à 5100 m.

Ici reposent les randonneurs partis seuls et morts au cours de leur aventure

Le souffle est court, le cœur travaille à tout rompre pour oxygéner le corps. Les étapes sont nombreuses, les pas sont tout petits....mais je l'ai fait!

Mes fifilles, votre mère est montée à 5100 m, à 68 ans! Youhou!!. Le cœur, le corps et les jambes vont bien!

Vu la dégradation du temps, j'ai renoncé à grimper 400 m de dénivelé positif en plus pour aller vers une lagune....que je n'aurais vue que dans le brouillard. J'en ai déjà vu de très belles, sous le soleil n'est-ce pas....

C'est la "lagune des condors" qui viennent s'y abreuver. J'ai trouvé une photo sur internet.

Descente vers le premier refuge. Là, c'est plus facile mais en arrivant en bas, j'avais la sensation d'être complètement bourrée ,saoule d’oxygène...même si on est encore haut, à 4000 m. Encore une sacrée expérience.

Dans cette journée, j'aurais eu tous les climats : pluie, soleil, vent, neige, brouillard....mon sac à dos est bien fourni heureusement.

En reprenant la route vers Alausi où je dormirai ce soir, le temps s'est dégradé avec l'arrivée de la brume et des nuages....sauf pour une dernière photo, un dernier clin d’œil de Papa Chimborazo. Merci à toi, notre chanson n'aura pas été vaine.

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Nous avons traversé plusieurs villages indigènes . La tenue quotidienne des femmes est de porter une jupe longue noire ou bleu foncé, un poncho coloré et un chapeau de préférence noir ou blanc.

Moi, je suis complètement fascinée par ces volcans, tellement pentus, tellement hauts. Les photos ne rendent pas cette impression de puissance .

Tous ces villages et villes cerclés par ces volcans, barricadés derrière ces murs de pierre, c’est une sensation extrêmement étrange. On se sent tellement petit à côté de ces géants . Les pentes sont à 45 %, 60 % parfois.

Et les gens grimpent dessus pour cultiver la terre, à la main. Et les animaux grimpent dessus pour se nourrir. Les femmes et les hommes paysans sont souvent bien courbés. Les femmes portent leurs bébé dans le dos, à l’africaine.

Attention à la casse
Ce camion transporte de l'herbe pour les bêtess


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L’église de la Barbarena est la plus ancienne église de l’Équateur. Elle date de 1534. Détruite par un tremblement de terre en 1797, elle fut reconstruite à l’identique, avec sa façade en pierre calcaire, ses angelots et sa gargouille.

Alausi fut très touristique avant la Covid grâce à ce train équatorien. Il permettait d’aller vers un défilé touristique: la Nariz del Diablo, . 12 kms pour profiter de paysages andins au détour de nombreux virages vous vous en doutez! La Covid a mis fin à cette attraction, la seule de la ville

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Il ne reste plus que des trains désaffectés

Dans cette ville j’ai trouvé un petit restaurant qui propose une cuisine de famille . Pas de carte. En fait, il sert de cantine à la police car la salle était pleine de policiers en uniforme. Repas délicieux pour 3 dollars.

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J’ai savouré une autre soupe, le caldo de pata. Soupe de pied de bœuf avec patate, viande de bœuf et herbes fines. Et un plat de riz, banane plantain; légumes et petits morceaux de poulet. Accompagné cette fois d'un jus d'ananas.

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Par contre, je ne pense pas que je goûterai une spécialité locale : le cuy

Vous avez trouvé??? C'est notre cochon d'inde!

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Longue route aujourd'hui pour rejoindre Cuenca. Je continue à traverser les Andes , toujours vers le Sud. On reste toujours entre 2000 et 3000 m d'altitude. On est toujours sur l'avenue des volcans.

Ici , sur les contreforts des Andes, c'est une forêt dite "de nuages" parce qu'elle est souvent enveloppée par les brumes et des nuées. Après le paramo, les cônes des volcans désertiques, je retrouve les volcans à la végétation luxuriante.

Sur cette vieille carte, on voit bien les 2 cordillères au centre du pays

Moi, je suis bouleversée par ces volcans. Je ne me lasse pas de les regarder, de les photographier.On est dans un autre monde, un monde de géants de pierre, un monde dans lequel ils acceptent les humains.

Terre fertile, luxuriance de la végétation. Terre de feu et de glace. Terre où tout peut arriver, où tout peut être détruit en un instant. On prend ici une leçon d'humanité et d'humilité.

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Ces 2 photos donnent une idée de la pente de ces volcans

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Dans cette région, les femmes indigènes portent leur costume traditionnel. Il est différent de celui de la région du Chimborazo. Jupe colorée, châle coloré, chapeau.

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Dans le village de Gualaceo , je me suis promenée dans le marché central:

vente de viande
Légumes et fruits
vente de poulets. Il y en a des tonnes
Vendeuse d'herbe pour animaux

Le cochon grillé, viande très consommée, est cuit à la broche sur un feu de bois. Il est ensuite vendu entier à des restaurateurs qui vont l'utiliser pour leur cuisine. Ce midi, j'ai découvert une autre soupe, dans laquelle se trouvaient des morceaux de manioc et des morceaux de couenne de cochon.

Au fil de ma promenade, j'ai rencontré des cireurs de chaussures qui se sont prêtés à la photographie.

Voici la belle petite église du village ainsi que deux immenses cocotiers dont le tronc a été décoré.Je trouve cela très original. Et deux superbes fresques dans la rue du marché.

Le village de Chordeleg , spécialisé dans la joaillerie, le travail de l'or et de l'argent ne m'a pas inspiré!

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Me voici à Cuenca, à 2500 m, la 3ème ville d'Equateur

Visite du musée Pumapungo. En ce moment, il présente une collection éphémère des textiles et costumes depuis l'époque indigène jusque nos jours

Époque indigène: plumes et peintures

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Époque des conquistadors: le costume traditionnel est interdit et remplacé par ces robes, qui ressemblent beaucoup aux robes missionnaires de Nouvelle Calédonie

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Enfin de nos jours. Certaines couleurs ont une signification particulière, liées au condor: le noir de ses ailes; le rouge de sa crête et le blanc de son cou.

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Ce musée est bâti sur un site inca important, le 2éme du pays. Il présente de façon ludique et imagée la vie des incas, à travers le temps, par des scénettes fort bien faîtes.

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Dans le parc, des orchidées ont retenu mon attention car j'adore ces fleurs.

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Hier, à mon hôtel, j'ai vu de magnifiques tapis muraux issus de l'artisanat équatorien.

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Visite d’une fabrique de chapeau, chez Homero Hortega, célèbre chapelier cuencano, dans la fabrique du même nom. Les fameux Panama. Et oui ! C’est ici , à Cuenca, qu’ils sont fabriqués puis exportés dans le monde entier.

Inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO depuis 2012, la confection du Panama est un savoir-faire qui se transmet de générations en générations.

Chapeau traditionnel, ancré dans la culture ancestrale de l’Équateur, où historiquement la production des véritables chapeaux Panama se fait dans deux villes, Cuenca et Montecristi, il doit son nom à son utilisation lors de la construction du Canal de Panama par les ouvriers pour se protéger du soleil harassant grâce à la fraîcheur et à la légèreté de sa matière.

Contrairement à ce que l’on peut croire, le Panama n’est pas une forme de chapeau mais une technique de tissage de jeunes pousses.

C’est d’ailleurs pour cela que les Équatoriens préfèrent, aujourd’hui encore, l’appeler par son nom d’origine, le Sombrero fino de paja toquilla.

Les fibres qui constituent la matière première pour la confection d’un chapeau Panama sont issues de la feuille d'un palmier , plus communément connue sous le nom de paja toquilla.

La partie extérieure, jeune, verte de la feuille est délicatement retirée de manière à ne conserver que la partie centrale, couleur ivoire, qui est, à son tour, découpée en fins filaments.

Plus la découpe est fine, plus le tissage du Panama est complexe et long mais plus belle est sa qualité et plus légère sa matière. Et plus cher il sera. Un chapeau de très haut de gamme peut valoir 3000 dollars. Son prix s’échelonne entre 30 dollars et 1000 dollars pour la plupart.

Les fibres ainsi constituées sont ensuite cuites dans de l’eau bouillante et séchées à l’air libre. Elles sont secouées régulièrement afin de ne pas coller et demandent une attention de chaque instant. Ainsi la fibre sèche-t-elle, se rapprochant de la paille.


Le tissage, entièrement réalisé à la main, peut alors commencer.

De la rosace centrale qui annonce le point de départ de la calotte jusqu’aux bords, la confection d’un Panama est faite intégralement par la même personne.

La rosace initiale est la garantie absolue de l’authenticité du travail manuel de l’artisan et donc des véritables Panamas, tout comme l’odeur si caractéristique de la paille.

Ce travail extrêmement minutieux se prolonge à raison de 8 heures de travail quotidien pendant plusieurs jours, semaines ou même de nombreux mois en fonction de la finesse recherchée avant que le tissage du chapeau Panama ne soit totalement achevé.

La paille doit être constamment humidifiée pour ne pas rompre et certains tressages à la fibre très fine nécessitent de n’être réalisés que très tôt le matin, à la rosée, ou tard dans l’après-midi, lorsque l’air est plus frais.


Représentation d'un atelier individuel, avec son siège bas

Aujourd’hui, on trouve des Panamas de toutes les couleurs. C’est la paille elle même qui doit être colorée , avant le tissage. Cela demande de 2 à 15 jours en changeant a paille de position dans l’eau de trempage de façon quotidienne. On n’utilise plus de colorants naturels mais des colorants synthétiques.


Chapeaux tissés
Chapeaux teints en train de sécher
bain de teinture pour chapeau blanc

L’accomplissement final des chapeaux se réalise dans des étapes de finition précises : découper et ajuster les fibres dépassant du bord pour que le tissage ne se défile pas, écraser la cloche avec un maillet, pour l’assouplir au maximum, laver à l’eau pour effacer les traces de l’artisan, presser le chapeau à la chaleur pour lui donner sa taille et son apparence définitives.

Formes et tailles diverses
On presse à la chaleur : 3 x 30 secondes
Finitions
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Dans la ville, on trouve aussi des ateliers qui nettoient ou réparent les Panamas, pour 5 dollars.

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Et voilà mon cadeau d'anniversaire avec un peu d'avance.... Je ne pouvais pas faire autrement en venant dans l'antre du Sombrero fino de paja toquilla.

La visite de Cuenca se poursuit par cette avenue principale de 2 kms qui était auparavant une partie du chemin de l’inca. Je me rends au Mirador de Turi pour avoir une vue du ciel de Cuenca. Nous sommes à 2900 m.

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Le centre-ville de Cuenca est souvent considéré comme l’un des plus beaux exemples d’architecture coloniale en Amérique du Sud. Mélange d’influence espagnole, française et italienne.

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La cathédrale de l'Immaculé Conception est la «nouvelle» cathédrale, car il y a également la «vieille» cathédrale en face de la plaza principale. C’est l’édifice le plus majestueux de Cuenca avec sa façade de pierre et de marbre. La façade est impressionnante mais les deux tours de part et d’autre ne sont pas terminées ! En fait c’est une erreur de calcul de l’architecte, du coup pour être sûr qu’elles ne s’effondrent pas il a préféré ne pas les continuer.

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D'autres églises ponctuent les rues et les places

Maintenant place au marché! Un festival de couleurs, de senteurs . Avec ses milliers de fruits de toutes les couleurs, l’Équateur a une large gamme de saveurs à nous offrir.

Les patates , près de 50 variétés
Des dizaines de sortes de fruits à profusion
Du maïs sous plusieurs formes et couleurs
des graines de toutes sortes
Stands de jus de fruits, celui que tu veux!
Herbes médicinales au naturel ou en décoction
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Il y a un plat qu’il FAUT goûter au marché, c’est le fameux hornado de Cuenca: un porc entier, braisé, à la chair tendre et la couenne croquante. Un classique de la ville! J’ai craqué bien sûr ! Une assiette d’hornado coûte 3$. Accompagné d’un jus de tomate arbol, fait sur place, pour 1 dollar

Tomate Arbol, légèrement acide. J'adore.

Artisanat travail du fer et fresques d'un street artiste français

Le marché devant la cathédrale
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Départ de Cuenca. C'est une ville que j'ai beaucoup aimée et je serais bien restée un jour de plus. La ville est très agréable, les gens sont extrêmement gentils et souriants, pas stressés du tout.

Départ vers Guayaquil, au niveau de la mer. On va passer par le parc national de Cajas situé à 4000m. C'est un parc naturel national. 90% de sa superficie est constitué de "paramo", une véritable éponge d'eau.

Il ne compte pas moins de 200 lacs. Végétation rare. les herbes, les feuilles retiennent l'eau, les petites herbacées sont en fait des cactées.

Représentation des lacs au centre d'interprétation

Aujourd’hui, à cette altitude, il fait gris et très froid. La température dans ce parc oscille entre 3° et 6° et il souffle un vent froid qui me glace les os. Je sors de la voiture juste le temps de prendre quelques photos malgré la grisaille et le froid.

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Le temps aussi de visiter le centre d'interprétation et de prendre des photos des posters pour découvrir le paysage sous le soleil ! C'est une autre dimension et le soleil embellit tout.

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On retrouve ici le fameux lichen, indicateur d'air pur, comme en Argentine , près du Périto Moreno. Et voici un arbre spécial, l'arbre "papier" , appelé ainsi à cause de son écorce.

Les lamas ADORENT ces fruits.

Ici, on peut venir randonner ( avec un guide ), pêcher, camper (sous surveillance car la nuit y est très froide, même en été).

On redescend de la montagne par une route sinueuse et pentue. Mais très bien entretenue.

Alternance de soleil et de brumes prisonnières des contreforts des Andes et qui peinent à s'élever. On rencontre aussi pas mal de chutes de pierre , de branches ou de sapins (si, si) , voire des glissements de terrain sur la route.

En 1h, la végétation et le climat change à 100%. Adieu les Andes, bonjour la plaine et la végétation tropicale.

Finies les grimpettes à 3000,4000 et 5000m. C'était super comme expériences , tellement nouveau et inédit, intense.

Au revoir Cordillère équatorienne avec cette belle image d'enfant andin aux joues toutes rouges de froid.

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Je prends un choc thermique terrible en arrivant au niveau de la mer ! Je passe de 6° à 34°! Mais un peu de chaleur et beaucoup d'oxygène, ça fait du bien.

Maintenant ce sont des champs de cacao, de bananes, du riz et de la canne à sucre

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Cacao ? Vous avez dit cacao?.....oui!! Bienvenue à l'hacienda Cacao Mango.

De l'arbre au chocolat fini. Il existe plusieurs variétés de cabosses, de la plus commune à la plus élevée en goût

Plusieurs variétés d'arbres fruitiers sont plantées à côté des cacaoyers. Par leur racines, ceux ci vont s'approprier la saveur émanant de ces arbres : banane, vanille, abricot, café, piment, mangue etc....ce que les goûteurs experts sont capables de déceler. Comme pour le vin.

Dans plusieurs pays dont Haïti, les cacaoyers sont protégés du soleil en poussant sous des arbres qui leur apportent de l'ombre. Car le cacaoyer aime le soleil indirect et l'eau.

Pourquoi ici est-ce différent? J'ai posé la question. Il s'agit de rentabilité. Les cabosses vont mûrir plus vite et l'agriculteur aura une production plus importante. Ils compensent en apportant plus d'eau. L'hacienda possède sa propre rivière .. ce qui est une chance.

1ère variété : la plus commune.

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2eme variété : la plus ancienne, provenant des incas. De couleur verte puis jaune.

La fleur de cacaoyer est minuscule et sa durée de vie est de 1 jour. Elle doit être pollinisée donc avant 24 h.

Ce ne sont pas oiseaux ou abeilles qui s'en chargent mais de minuscules insectes qui ressemblent à de tous petits moustiques. Ils se chargent du pollen et vont polliniser une autre fleur.

L'arbre produit 500 000 fleurs et 0.1% donnera une cabosse . Soit 500 à l'année.

Il n'y a pas de saison particulière, l'arbre fournit des fleurs toute l'année. L'hacienda est productrice de fèves de cacao qu'elle revend ensuite.

Nous avons fabriqué de façon artisanale une boisson chocolatée et une barre de cacao aux fruits.

Voici les différentes étapes :

1-On grille les fèves séchées ( elles ont l'intérieur couleur café), sur un feu , en les remuant. Elles sont prêtes quand elles claquent comme du pop corn, mais sans sauter.

2: retirer la pelure extérieure.

3: les écraser dans un moulin à main, type moulin à café de nos grands mères.

4: Faire chauffer de l'eau, rajouter sucre de canne, chocolat moulu, , épices ( ici, ce sera feuille de girofle, piment et citronnelle) écraser, mélanger et déguster.

Pas de proportion, tout se fait à l'œil par habitude quotidienne.. Cette boisson est préparée et consommée tous les matins...sans compter la préparation pour les touristes.

Séchage: la fève est testée tous les jours pour vérifier la couleur interne
La fève n'est pas assez sèche car elle n'a pas encore la couleur café
Ajout de sucre, piment, feuille de giroflier et citronnelle
C'est drôlement dur! Il faut le mériter!
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Voici le "cycle' de la vie du cacao..depuis le bourgeon de la fleur jusque la production de cacao.

Bourgeon, fleur épanouie, cabosse, graines recouvertes de chair, graine fermentée de 4 jours, graine couleur prune, graine couleur café, graine non grillée avec sa coque, graine grillée et cacao .

Barre de chocolat: le chocolat à 70% est baratté dans cette centrifugeuse pour devenir une pâte souple . Il est à 40 degrés. On le refroidit à 27 degrés sur ce marbre avant de le placer dans un moule. On chasse l'air introduit par le malaxage sur le marbre avant d'y placer des fruits. Petit tour au frigo pour solidifier tout ça.

70% signifie que le chocolat contient 30% de sucre.

Dans cette production artisanale, on ne sépare pas le chocolat et le beurre de cacao qu'il contient. Les chocolatiers le font . Le beurre de cacao récupéré sert à la fabrication du " chocolat " blanc ou à celle de crème de beauté . Ensuite, ils vont mélanger cacao et beurre à leur sauce suivant leur recettes personnelles et leurs secrets.

Ma barre est celle de droite. A déguster demain matin.

J'ai trouvé ici le palmier toquilla servant à la création des Panamas.

Et un beau Panama décoré de petites cabosses de toutes les couleurs. Superbe non?

Le mien

Demain, envol vers ......Les Galapagos!!!! Je range pulls, doudoune, bonnet, gants et autres vêtements d'hiver!

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On peut difficilement quitter l’Équateur sans une excursion aux îles Galápagos.

A environ 1000 km de la côte continentale équatorienne, l’archipel des Galápagos se compose de 3 grandes îles, de 7 petites îles et de 47 îlots rocheux.

Elles doivent leur célébrité à Charles Darwin qui y séjourna en 1835 et fit de leur faune singulière la pierre d’angle de sa théorie sur «L’origine des espèces par voie de sélection naturelle».

Quel est leur secret?

L’archipel a surgi des eaux car il est situé au-dessus d’un point chaud , une fissure d’où émerge la lave . Le fond de l’océan et l’archipel dérivent de 4 cm par an vers l’Amérique du Sud, mais la fissure est stationnaire. C’est ainsi que, à chaque poussée du magma est apparue une île volcanique.

Certains sommets qui n’ont jamais émergé forment une barrière naturelle et favorisent la remontée des eaux profondes, froides et riches en matériaux organiques. Le plancton attire poissons, mammifères marins et oiseaux. De plus les Galápagos se situent à la convergence de plusieurs courants d’où l’émergence d’une vie animale et végétale unique au monde

Classée “Patrimoine Naturel de l’Humanité” par l’UNESCO en 1979, l’archipel forme un laboratoire à grande échelle pour l’étude d’une flore et d’une faune unique au monde.

Les îles des Galápagos regorgent aussi de magnifiques paysages : alternant décors aux roches volcaniques noires et végétation luxuriante verte et rouge, elles méritent bien leur surnom d’îles enchantées.

On arrive à Puerto Ayora, une petite ville de l’île de Santa Cruz.

L’arrivée sur les Galápagos est assez ruineuse…. D’abord, tu dois renseigner un document d’immigration à l’aéroport de départ: 20 USD . A l’aéroport d’arrivée tu payes la taxe pour les Îles: 100$USD Enfin tu prends un bus qui va te mener vers le bateau qui lui même te mènera sur l’île de Santa Cruz : 20 USD aller et retour. (pour 10 minutes de bus et autant de bateau)

Cette petite ville est réputée pour ses iguanes marins et ses tortues que, normalement , on peur admirer sans passer par une agence. Hélas, en ce moment , ce sont les naissances donc il est impossible de s’aventurer sur le chemin sans guide.


Ile de Santa Cruz, arrivée.

En arrivant, cet après-midi, je suis allée vers le centre scientifique Darwin. Il a pour mission de protéger et d’étudier les espèces marines et végétales des îles. Plusieurs panneaux d’informations renseignent sur les objectifs et les missions, mais rien de transcendant. Par contre, il y a de magnifiques photos sur les murs.

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Du centre, j‘ai pu accéder à plusieurs petites criques et observer des iguanes marins et de superbes crabes de mer.

Entre terre et mer l'iguane marin est unique au monde. Endémique des îles Galapagos, il est le seul lézard moderne aux habitudes marines qui rappelle l'époque des dinosaures. Immobile et souvent camouflé dans les rochers, il disparaît sous nos yeux jusqu'à ce qu'un sifflement retentisse.

C'est la façon qu’il a d’éliminer l'excès de sel de votre corps. Je les ai vus «cracher» comme des lamas.

Son apparente impassibilité est une stratégie pour récupérer l'énergie perdue dans les eaux froides de la mer et profiter ainsi de la chaleur de la lave.

Quelques beaux petits lézards sur le chemin

En me promenant un peu dans les rues commerçantes, j’ai noté que, sur l’île, tout est extrêmement cher.

Sur le continent, pour 3$ je mangeais une soupe + un plat + un jus naturel. En cherchant bien, j’ai trouvé ici un tout petit restaurant où j’ai payé 15$ pour un plat + une petite bouteille d’eau! Cherchez l'erreur....c'est plus cher que sur l'Île de Pâques, qui dépend d'un pays où la vie est chère, du niveau de la France.

Un tee-shirt oscille entre 20 et 38$...(plus cher qu’à l’aéroport!) ,une tasse souvenir, c’est 25$.

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Aujourd’hui, direction une petite île surgie d’un volcan, l’île Pinson. Pas d’accostage possible. Je vais y faire du snorkelling

Après 1 h de bateau, on s’équipe : palmes, masques et tuba et on plonge dans le grand bleu.avec notre plongeur professionnel. Comme mes compagnons de bateau étaient jeunes , il s'inquiétait de ma capacité à nager dans une eau aux courants assez forts, pendant plus de 1 heure, en s'éloignant du bateau! Il m'a presque vexé! Quand je dis que je nage bien, c'est que je nage bien!

C’est FABULEUX.

Les fonds regorgent de poissons par milliers, de toutes les couleurs, jaunes, bleus, noirs avec les yeux bleus et une bouche jaune et de toutes les tailles.

J’ai vu une superbe raie manta passer sous moi, un vol de 3 raies aigles ( celle qui ont des points blancs ), des dizaines de raies posées sur le sable.

J’ai vu des bancs de poissons chirurgiens des Galápagos et un banc ÉNORME de petits poissons, tellement grand que je pensais d’abord voir une faille dans la roche, une énorme faille, un abysse. Ce banc faisait bien 100 m sur 30.

J’ai vu des mérous, des poissons perroquets par dizaines. J’ai vu des requins aussi, des étoiles de mer rouges , de étoiles de mer jaunes.

Il y a plus de 444 espèces de poissons répertoriés.

Les Galápagos sont entourées par l’océan profond, il y a aussi beaucoup de poissons pélagiques repérés ici, plusieurs espèces de requins comme le requin baleine, requin à pointes blanches, requin renards, des requins marteaux, requinsdes Galápagos, les mantas, les raies aigle, les thons, les crics, les espadons Marlin etc.…

J’ai vu aussi des concombres de mer, des oursins, des crabes.

On peut y voir aussi des crevettes, éponges et anémones qui vivent dans l’eau autour des Galápagos. Il existe plusieurs espèces endémiques, tels que les coraux des Galápagos, des coraux noirs, les 3 espèces de limaces de mer ainsi que certaines espèces de crabes, de chitons, les pétoncles et des étoiles de mer.

ll y a plus d’une centaine d’espèces de mollusques trouvés aux Galápagos, environ 18% des mollusques d’eau peu profondes sont endémiques. Il y a aussi deux espèces de limaces vivant dans les mangroves des estuaires ou sur les côtes rocheuses

Bon , vous vous doutez bien que je n’ai pas pu faire de photos sous-marines… J'illustre avec des photos qui ne sont pas les miennes mais qui représentent bien ce que j'ai vu. De toute façon , je n’aurais pas obtenu de beaux clichés car l’eau remuée se trouble vite.

Dans l’eau, on ressent très fortement les courants chauds et les courants froids dont je parlais au début de mes explications sur la formation de Galápagos. A certains moments, j’avais même bien froid…..et 1 heure de plongée, c’est bien fatigant quand même!

Déjeuner sur le bateau et on repart vers une autre plongée, un lieu de tortues marines .

Là, l’eau n’est pas très profonde par endroits et j’aurais pu les caresser! Que c’est beau!

Des énormes tortues, aux écailles vertes et jaunes, qui nagent avec délicatesse, à 1 m. On les voit brouter les algues sur les rochers, à, 30 cm.

J’en ai vu une, énormissime…. La tête faisait bien 30 cms de diamètre. Là aussi, le ressenti des courants chauds et froids est impressionnant .Vu aussi un très gros iguane marin broutant les algues sur les rochers.


Une plongée superbe, mais fatigante car il y a de bons courants quand même.

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Sur le chemin du retour, nous avons été accompagnés par des dauphins, un pélican et des frégates .

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Au port d'arrivée, une otarie se repose...

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Aujourd'hui , visite de l’île de Santa Cruz. Je vais faire le" Bahia Tour " ce matin.

Séance de plongée, espèces endémiques de l'île. La chose la plus frappante de Santa Cruz est sa zone côtière

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Premier arrêt le long de cette falaise pour admirer un couple d'otaries, un pélican (ils sont très fréquents sur l'île ) .Le pélican a une drôle de façon d'amerrir. Il plonge la tête la première dans l'eau de mer et ressort en surface! Marrant non?

séance de tétée
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La falaise est envahie par plein de fous à pattes bleus. Cet oiseau vit en mer et ne vient sur terre que pour se reproduire. Ici, ils les appellent les BOOBI...et ils sont aussi de redoutables pêcheurs. J'en ai vu deux plonger en piqué , comme un martin- pêcheur et ressortir 3 m plus loin sur l'eau avec leur proie. Impressionnant !! Je les trouve superbes.

Du snorkelling était prévu aussi mais je suis déçue par cette plongée...il faut dire qu'après celle d'hier ,c'est dur de rivaliser. Quelques poissons, quelques requins...rien à voir avec le foisonnement sur l'Île Pinson.

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Ici c'est le canal des requins. C'est une petite fissure dans la mer qui est devenue un lieu de prédilection pour cette espèce . Ils restent là dans la journée et sortent la nuit pour chasser.

Requin à pointe noire
Requins à pointe blanche
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Promenade le long d'un sentier pour arriver sur une plage , la Playa de los Perros. Bizarre comme nom car il n'y a pas de chiens, mais des iguanes marins qui y nichent par dizaines quand c'est le moment de la reproduction et des crabes.

Les cactus géants que l'on peut apercevoir le long du chemin ont évolué à la recherche de lumière pour ne pas être recouverts d'une dense végétation arbustive ou pour se protéger des iguanes terrestres et des tortues géantes qui habitaient auparavant les lieux et se nourrissaient de cactus.

C'est une plante endémique tout comme un autre, plus petit, le cactus de lave des Galápagos. Ici, c'est la variété gigantesque. Comme vous l’aurez compris, ce cactus est très grand. Il peut mesurer jusqu’à 12 m de haut. Les iguanes et les tortues en raffolent.

Une autre particularité de ce cactus,est qu’il développe un tronc.

C’est d’ailleurs pour cela qu’on le retrouve sous le nom d’”arbre de cactus géant”. Son tronc marron présente très peu d’épines et il est recouvert d’une sorte d’écorce, comme un vrai arbre. Pour mémoire, les cactées (même les plus grands spécimens) ne sont pas de véritables arbres. Ils appartiennent au grand groupe des monocotylédones , tout comme le bananier, les orchidées ou les palmiers, et ne produisent pas de véritable bois.

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Las Grietas sont formées par des fissures de lave qui forment deux murs géants traversés par un bras d'eau saumâtre filtrée de la partie supérieure où elle se mélange à l'eau de mer

Las Grietas ont deux types d'eau : l'eau douce et superficielle qui arrive par filtration et l'eau salée plus profonde de la mer. Le mélange des deux est appelé eau saumâtre. Grâce à ses eaux transparentes, c'est une zone appréciée des baigneurs et des amateurs de snorkeling et d'apnée Les falaises se prolongent très loin dans l'océan. On peut y voir de très gros poissons, poissons bleutés sur les écailles et à la queue bien bleue et de gros requins à pointe blanche aussi. Le lieu est de toute beauté; non seulement dans sa géographie, mais aussi par son site.

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La réserve Chato : Les voilà! Celles que l'on connait dans le monde entier

Cette réserve est un habitat naturel des tortues géantes de l’île de Santa Cruz, en raison de son emplacement. Il fournit suffisamment de nourriture et d’eau pour le développement de plus de 8 000 tortues. On peut même les voir marcher sur le chemin qui entoure la réserve en arrivant. Les tortues se nourrissent d’herbe, de fruits et de cactus. La femelle va pondre plus loin, dans une zone aride. Elle parcourt plusieurs dizaines de kms et mettra 4 mois pour revenir dans la réserve.

10 espèces de tortues géantes sont recensées dans l’archipel . Quelques chiffres :

On considère qu’elles ont peuplé les îles il y a 3 ou 4 millions d’années.Elles disposent d’un mécanisme surprenant de réparation de leur ADN, d’où leur longévité moyenne pouvant atteindre les 200 ans

Poids moyen : 220 kg

Hauteur moyenne : 1,20m (imaginez-vous circulant parmi ces impressionnants animaux)

Longueur moyenne : 1,80m.

Herbivore et frugivore

Période de reproduction : toute l’année, avec une activité plus intense entre janvier et août

Ponte de 2 à 16 œufs

Population totale : environ 15.000 (à comparer aux 250.000 estimés au moment de la découverte de l’archipel en 1535)

On dirait des capsules extra terrestres
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Nous nous sommes promenés dans un tunnel de lave façonné par la lave en fusion.

Tunnel impressionnant qui permet de se rendre de la puissance des écoulements de lave lorsque le volcan était encore en activité. Le tunnel n’est pas très long mais il devient de plus en plus escarpé et il faut ramper sur quelques mètres a la fin. Il vaut mieux prévoir une bonne tenue de rando pour ne pas se salir ou se blesser.

LES GEMELOS sont deux cratères qui se font face, profonds de presque 100m . Ce ne sont pas à proprement parlé des cratères car ils résultent de l'effondrement de la chambre magmatique de 2 volcans


Un beau pinson ( de Darwin) de couleur jaune et un canard au bec tout coloré.

En rentrant au port, des sculpteurs étaient à pied d’œuvre

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À deux heures de bateau de Puerto Ayora, voici la quatrième île (peu) peuplée de l’archipel des Galápagos. Avec ces 170 habitants à l’année, Floreana est sûrement l’île la plus colorée des Galápagos. Elle est considérée comme la première île de l’archipel des Galapagos, ayant surgi de l'océan et également première île habitée par l’Homme.

Ce matin, la mer nous a offert un spectacle extraordinaire. Le ballet d'une bande de dauphins. Extraordinaire!!

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Alors, il paraît qu'il pleut 2 h par semaine sur l'île... et bien, c'était pour aujourd'hui....

Après les pirates, l'île fut une colonie pénitentiaire équatorienne. Puis trois groupes de colons allemands s’y installèrent dans les années 1930, dont la baronne de Wagener qui disparut mystérieusement. Avec leurs venues, l’apparition d’histoires inexplicables et souvent obscures, connues sous le nom de l’Affaire des Galápagos, qui encore aujourd’hui restent inavouées.

L'île culmine à 640 m, au sommet du Cerro Pajas, le plus haut des nombreux petits cratères volcaniques que l’on rencontre majoritairement dans un rayon de 3 km au centre de l’île.

On démarre la visite par une halte sur la partie haute, là où se trouve el Asilo de la Paz, qui accueille aujourd’hui un centre de réhabilitation des tortues terrestres géantes . Venant d’autres îles, on traverse l’espace où elles sont protégées. Elles sont toutes stériles. Malheureusement, l'espèce de Floreana s’est éteinte et les tortues qu’on peut observer sont des tortues réintroduites dans le milieu naturel après avoir passé leurs 5 premières années dans l’élevage du Centre de Darwin sur Santa Cruz.

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On trouve une végétation luxuriante sur cette île.

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À sa base se trouve une succession de grottes issues des anciennes coulées de lave, dites grottes des pirates selon la tradition qui veut qu’elles aient servi de refuge aux pirates et baleiniers des siècles passés.

Elles furent en tout cas utilisées au 20éme siècle ,dans les années 1930, par les colons européens de l’île, aux premiers temps de leur installation. On trouve aussi à cet endroit l’unique source d’eau douce de l’île, qui sert à alimenter l’ensemble de la petite population locale

Question observation marine, on y observe des raies dorées, des manchots des Galápagos, des pinsons de Darwin, des otaries, des tortues marines et terrestres, des flamants roses, des requins et nombreux poissons tropicaux. Bon, je n'ai pas vu tout cela mais des plongeurs passent souvent plusieurs jours ici ... J'ai vu des pinsons de Darwin, (différent du pinson jaune de Santa Cruz), des otaries, des iguanes terrestres,

Pas facile de chasser sa pitance!
Nid de pinson dans un cactus
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La Plage Noire qui tient son nom de la couleur de son sable issu de l’érosion de la lave volcanique, est le port et le lieu de mouillage de l’île, devant la petite localité.

Mot de la fin , car c'est le dernier jour sur les Galápagos.

Bien que difficiles d’accès, les îles Galápagos restent une destination paradisiaque pour découvrir une faune et une flore sans pareille. Aucun reste archéologique de civilisations anciennes n’a été découvert dans les Galápagos. On peut ainsi en déduire que les îles n’auraient jamais été colonisées par l'homme. Les îles avaient un côté peut être trop sauvage.

Succession historique rapide :

1807 : Le premier colon des Galápagos qui s’installa sur l'île de Floréana y établit un comptoir de commerce à destination des navires de passage.

1892 : première colonisation

1895 : Charles Darwin , le plus célèbre explorateur part à leur découverte. Étonné par la faune particulière se développant sur les îles, il axa particulièrement ses études sur les différentes espèces de pinsons. A son retour, il élabora, grâce aux différentes études effectuées, sa célèbre théorie de l'évolution des espèces, et cela en se basant sur le mécanisme de sélection naturelle qu'il a pu observer sur place.

1934 : Parc National

39/45 : base militaire américaine ce qui détruisit les iguanes terrestres. Et les américains sont énormément présents comme touristes, à croire que le tourisme aux Galápagos est fait pour eux

1954:création de la fondation Darwin

En 1968 fut créé le service du Parc National des Galápagos. Sa fonction principale est de délimiter les zones touristiques dans le but de canaliser les visiteurs et de stopper les contaminations provenant de l'extérieur (graines, animaux…).

En 1978, les Galápagos furent le premier archipel à faire partie du patrimoine mondial de l'Unesco.

Grâce à ses nombreuses zones naturelles, favorisant la préservation de la faune et la flore, cet archipel est connu comme étant une luxueuse destination éco-touristique.

Il faut dire aussi que les îles sont peuplées d’animaux incroyables voire même endémiques, comme les iguanes terrestres et marins des Galápagos, ou encore les célèbres tortues géantes. D’ailleurs, ces dernières ont donné leur nom à l'archipel et pas le contraire!

Seulement quelques îles sont habitées et les espaces y sont relativement restreints afin de protéger au maximum les zones naturelles.

Les îles inhabitées, quant à elles, font l’objet d’un contrôle strict, et les circuits touristiques y sont minutieusement planifiés en amont. Le but étant tout de même de limiter le nombre de visiteurs.

Malgré toutes ses mesures et son inscription au Patrimoine Mondial de l’Unesco, la faune locale est aujourd’hui en danger. Les populations de plus en plus denses et le tourisme en perpétuelle croissance en sont malheureusement les principales causes.

Ainsi, les Galápagos sont depuis 2007 inscrites sur la liste des Patrimoines Mondiaux en péril.


Ainsi s'achève mon extraordinaire périple en Équateur. Demain , vol vers Quito. Après demain vol vers Bogotá

Rendez vous sur mon nouveau carnet :la Colombie