Carnet de voyage

Bolivie

12 étapes
46 commentaires
Blancheur du Salar d'Uyuni et gigantisme du lac Titicaca
Du 11 au 24 avril 2023
2 semaines
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Avec le Pérou, le Chili et l’Argentine, la Bolivie compte parmi les pays les plus élevés au monde. Salar d'Uyuni, Désert de Siloli, Potosi, … Nombreux sont les lieux d’intérêt de Bolivie à se situer au-delà de 3 000 m d’altitude. Et la capitale administrative du pays, La Paz, figure même comme la plus haute capitale du monde puisqu’elle culmine dans les Andes à plus de 3 500 mètres.

ll est d’ailleurs recommandé d’arriver en avion à Santa Cruz de la Sierra plutôt qu’à la Paz pour pouvoir ensuite rejoindre par voies terrestres les vallées des Andes, les vallées de Sucre et enfin l’Altiplano. C’est mon itinéraire et de cette manière, je laisse plus de temps d'acclimatation à mon corps . Quoique, en matière d'adaptation à l'altitude, je crois que j'ai un petit peu d'expérience.

Je m'envole mardi 11 avril à....3 h 40. Ce n'est pas l'heure initiale que j'avais choisie...mon vol a été reprogrammé 2 fois: initialement je partais à 12h, puis l'heure est passée à 6h pour finir à 3h 40!!! Et tout ça sans avoir été avertie par la compagnie, non, non . J'ai suivi ma petite voix intérieure qui me recommandait de me renseigner....et j'ai bien fait!

Autant dire que je vais passer une nuit blanche et que ma première vision de la Bolivie et de Santa Cruz de la Sierra sera le lit et les 4 murs de ma chambre d'hôtel!

Voyager en Bolivie présente trois avantages. Tout d’abord, c’est sans doute le pays le plus « authentique » du continent. Il faut dire que la population est composée pour une grande partie d’Indiens.

C’est aussi le moins touristique. Il est souvent proposé en combinaison le Pérou. Ensuite, c’est aussi un des pays les moins chers d’Amérique Latine.

Ce sera mon dernier voyage solo car, dans la continuité, je vais découvrir le Pérou avec mon amie Martine qui me rejoindra à Lima. Et puis ce sera le retour en France. Le cœur et la tête libérés, les valises pleines et les chaussures abimées.

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Santa Cruz sera ma porte d’entrée en Bolivie car c'est la ville la plus proche du Paraguay. Mais ce n'est pas simple d'y arriver car une seule compagnie aérienne (Amazonas) propose un vol direct!

Capitale économique de la Bolivie, c’est la métropole la plus peuplée du pays. C’est neuf, c’est riche. Le quartier ancien, le Centro, est un lieu bruyant. Franchement, ce n'est pas beau!

Le passé colonial n'est pas mis en valeur, les façades des maisons sont assez délabrées et les vieilles églises ne sont pas superbement entretenues. On voit que la ville n'est pas un lieu touristique, juste une liaison avec La Paz et l'international. Ici bien sûr, pas de buildings, seulement des maisons basses aux galeries couvertes courant le long des trottoirs et abritant des petits vendeurs qui se protègent ainsi du soleil.

Franchement, ça ne me tente pas, et vous?
Nom étonnant pour une banque
bijoux pour piercings!
Vendeurs de bijoux pour piercings!

Santa Cruz reste la porte d’entrée de l’autre Bolivie, une Bolivie différente et complémentaire de celle des Andes et des vallées. Dans la région, les jésuites ont égrené un chapelet de "missions", semblables à celles dont j'ai parlé dans mon voyage Paraguay 2.

Sa cathédrale : Construite en 1770 par l’éminent Antonio Lombardo, un sculpteur de la Renaissance italienne, la cathédrale Métropolitaine a elle-même succédé à une ancienne église.

Avec ses deux imposantes tours qui se dressent sur une hauteur de 40 mètres, l’édifice se distingue par ses voûtes en bois qui laissent admirer de magnifiques œuvres d’artistes locaux. Malheureusement, elle était fermée.

Une des deux tours joue le rôle de mirador permettant ainsi d’apprécier le Centre Historique . J'y suis montée. De là-haut, on prend conscience de la construction de la ville en 8 anneaux autour de la vieille ville où je suis. Le 1er anneau regroupe hôtels, restaurants , banques et administrations.

Place du 24 septembre : C’est la principale place de la cité. On dit que c'est la la plus belle de ville.... Je ne partage pas cet avis!

C’est ici que se trouve la plupart des édifices les plus importants de la ville : la cathédrale Métropolitaine et sa façade de briques rouges, l’Hôtel de Ville, de nombreux restaurants, boutiques et bars, le tout combinant une ambiance de gaîté et de convivialité le soir.

C'est un lieu de rencontre privilégié où se donnent rendez-vous des habitants de Santa Cruz quand la nuit tombe. Comme des boules d’ambiance, des lumières inondent la place et les températures se font douces. C'est ainsi dans toutes les villes où le soleil tape fort!

Je suis passée devant le centre culturel de Santa Cruz qui expose des œuvres d'artistes boliviens.

Toutes les représentations de l' "Ave Maria" et de " l'archange" sont bien différentes de celles de nos églises ....

D'autres œuvres dont celle, fort intéressante, du mineur de Potosi et celle nommée " No me mata" (ne me tue pas )

Le drapeau bolivien porte en son centre les armes de la Bolivie: -le condor qui symbolise l'horizon sans limite de la Bolivie, -la couronne de laurier et d'olivier , symbole l'un de triomphe et de gloire après la guerre, l'autre de paix et gloire des peuples, -les 7 pavillons qui symbolisent la Bolivie dans ses 3 couleurs , -le lama symbolise la richesse de la Bolivie etc....

Mon état de fatigue consécutif à cette nuit blanche de transport aérien ne me permet plus de poursuivre ma découverte. Je vais me coucher! Demain, vol vers Sucre...(et oui, Santa Cruz et une ville étape pour moi aussi).

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Après une bonne nuit de sommeil, je vais faire un tour dans le parc Arenal de Santa Cruz , situé à 1km de mon hôtel. Mon avion a été retardé et j'ai 2 h devant moi. Le guide du routard en parle comme " une splendeur de la nature, plein de charme, de calme et d’une ambiance apaisante, le parc El Arenal est un havre de paix pour se détendre", de quoi aiguiser ma curiosité.

Alors, comme dire.... C'est un tout petit parc dont on fait le tour en 10 minutes sur une promenade en béton ,quelques arbres, un plan d'eau, une petite île centrale. Des bancs, des pigeons, mais non, désolé "Guide Du Routard", pas de charme, pas de calme ( on est entouré par les routes et le vacarme de la ville)

Son île est inaccessible, les portails d’accès sont fermés et on ne peut contempler que de loin la somptueuse grande fresque réalisée par LorgioVaca

Direction l'aéroport . Arrivée à Sucre, je loge dans un hôtel de toute beauté, un ancien monastère

L'archange Gabriel ne suit partout
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Si La Paz, la rivale éternelle, reste la capitale économique et législative du pays, Sucre a réussi à garder son titre de capitale judiciaire de Bolivie car la cour suprême y siège. Ce qui explique le nombre incroyable d’offices d’avocats et la présence de certaines rues dédiées à cette activité !

Je suis tombée sous le charme de cette ville! Une ville éclatante de blancheur sous le ciel bleu des Andes. Propre, bien tenue, elle a un style très espagnol et tous les bâtiments sont remarquablement bien entretenus. Ici, la rue des chats qui y ont été introduits du temps où les rats pullulaient. Aujourd'hui, ce serait plutôt la rue des chiens...


Une constellation d’églises et d’édifices coloniaux marque ses rues. C’est la plus belle ville coloniale de la Bolivie. Ville active, cité étudiante dynamique, elle ne dépend pas du tourisme pour vivre.

Fondée en 1538 par les Espagnols, Sucre fut un avant poste important de la partie est de l’Empire. Ce fut la première ville qui déclara son indépendance, mais aussi la dernière à la recouvrer véritablement. Le nom de la ville vient du général Sucre qui joua un grand rôle dans l’indépendance du pays, au côté de Simon Bolivar.

Le marché central. Un sympathique marché se trouve près de la grande place. De beaux étalages de fruits, des jus de fruits savoureux, vous trouverez à peu près tout ici ! J'y ai acheté une mangue et un corossol qui pesaient chacun.......1kg!

Plein de piments différents , de différentes forces

Le parc Bolivar. Il est situé en face de l’imposant bâtiment de la cour Suprême de Justice et de ses arcs de triomphe. Sa particularité ? Il possède une mini tour Eiffel, construite par le célèbre architecte français. Tout fut construit à la demande d'un très riche propriétaire de mines d'argent de Potosi. Il était allé à Paris et a voulu se rappeler ses voyages en Europe. Même son mausolée ,dans le cimetière en impose.

Place du 25 mai. C’est le cœur de la ville. Une belle place pleine de vie entourée par de somptueux édifices coloniaux : la casa de la libertad, la cathédrale, le grandiloquent palais du gouverneur.

Musée del Tesoro c'est un musée qui montre le travail de l'argent, de l'or, du cuivre, de l'étain dans les mines de Bolivie, ainsi que celui des pierres semi précieuses. Particularité avec 2 pierres découvertes très récemment: la rosalite, sorte de marbre bleu, et la bolivianite, juxtaposition d'améthyste et de citrine dans une même roche.

La Recoleta. Cette colline dominant la ville fut l’emplacement originel de Sucre. Des rues pavées conduisent à la première place de la ville. Un couvent Franciscain est transformé en école. C'est le sort actuel de beaucoup d'édifices religieux qui deviennent école ,université ou...cafétéria

ancien couvent franciscain
C'est maintenant une université
ceci n'est plus une église mais une cafétéria

Casa de la Libertad. Je suis dans la ville qui a créé la Bolivie et ce bâtiment accueille la déclaration d’indépendance de 1825. Le bâtiment est joli et rend hommage aux héros nationaux. Je repars avec un bon aperçu d’une partie de l’histoire du pays.

Les premières salles sont aussi pleines d’informations sur le processus d’indépendance, les guerres etc.. On apprend par exemple qu’une femme a été un acteur très important des luttes contre les Espagnols. C’est dans cette même partie que l’on trouve le décret officiel sur papier signé par Simon Bolivar pour l’indépendance du pays.

Le Musée de l’Art Indigène, aussi appelé le musée du textile, est un incontournable pour tous ceux qui s’intéressent aux communautés indigènes et tout particulièrement celles de la région autour de Sucre. Le musée se concentre principalement sur les tissus Jalq’a et de Tarabuco et propose un vrai regard sur ces cultures locales.Malheureusement, aucune photo n'y est autorisée.

Mettre en lumière l’existence de l’art indigène par la promotion des tissus ethniques est un des objectifs principaux du musée. Il rend hommage à ces artisans-artistes qui continuent de conserver et développer leur propre culture d’origine, enracinée dans les confins de leur passé précolombien.

El Cementero, l'entrée monumentale avec ses colonnes blanches est surmontée d'un avertissement funèbre en latin " Aujourd'hui, c'est à mon tour, demain ce sera toi". Calme, ombragé, allées carrelées, on y trouve de grandiloquents mausolées de notables et grandes familles locales.

dérrière ces colonnes, reproduction de la grotte d Lourdes

Les gens "ordinaires" y reposent aussi dans des emplacements horizontaux et empilés.

Certaines personnalités, chanteurs ou autres , ont un emplacement de choix

Emplacement pour les juifs

Les enfants ont leur partie séparée des adultes

Photos volées dans la rue

L'église San Felipe a été transformée en école et la messe n'y est plus célébrée. Mais depuis son toit terrasse, on peut admirer la ville

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Aujourd'hui, la journée commence par une rando sur le chemin de l'Inca. Je n'en ferais que 6 kms sur les ....500 kms de sa totalité. Je pars depuis Sucre en direction de la chapelle de Chataquila (3650m) . Bon je suis encore bieeeeen haut! Mon guide me donne des feuilles de coca à mâcher. Indispensable pour éviter le mai des montagnes.

C'est le point de départ de votre randonnée sur le chemin Inca bien restauré ( 3 heures de marche). Le paysage est sec et rocailleux. On marche sur des dalles formant des marches d’escalier, peu régulières, qui pour certaines datent de la période des Incas. Mais je ne vous cache pas qu’une grosse partie de ce chemin a été rénové!

Plein de fleurs sont à découvrir le long de ce chemin

C'est la même fleur à différentes étapes de sa vie: tel le Phénix, elle renait de ses cendres 

J'ai même trouvé des cèpes!

Les paysages sont superbes

Paysages extraordinaires que ces montagnes plissées, de couleur violette et verte. Météorite ? Tectonique des plaques ? Ce gigantesque cratère est étonnant . Toutes les différentes couleurs résultent de l'oxydation des différents matériaux, notamment le fer.


On arrive dans le petit village de Maragua, hameau au milieu du cratère. A Maragua, on accède à une petite cascade " la gorge du Diable"

Visite du village et de 'atelier d'une tisserande. Elles ne sont plus que 3 femmes à exercer ce métier difficile . Mal de dos, vue défaillante, elle tisse 8 h par jour depuis l'âge de 12 ans.

L'après-midi, place à Jurassic Park!

Comme si les 3 h de marche du matin ne suffisaient pas, on continue l'après-midi à travers un paysage rocailleux.

L'aller se fait à travers un paysage d'un autre monde, ponctué de terre noire et de rochers chantantes. Les roches noires, seulement les noires, sonnent comme des cloches! Elles ont chacune un son différent mais cristallin. Elles sont très fortement chargées en fer, comme toutes les autres, mais le temps leur a donné cette particularité. Et bien entendu, elles ont été utilisées pour faire....des cloches!

On arrive au Jurassik Park bolivien. Ces traces de ont été découvertes par hasard. En 1980, elles sont apparues suite à un glissement de terrain. Des paléontologues ont identifié 3 types de dinosaures différents...dont je ne me souviens plus des noms. Le premier faisait partie des plus grands dino herbivores et le dernier est un parent du TeeRex

Le retour se fait de façon plus bucolique, en longeant les champs cultivés, maïs et blé ( bien différents des nôtres car non transformés), quinoa de toutes les couleurs, fèves, patates et troupeaux de moutons

Fin de la journée, un peu sur les rotules. Et j'en ai bavé par manque d'oxygène (que la coca ne pallie pas) dans les montées interminables!

Le retour fut plus long que prévu : la route était coupée par des travaux de pelleteuse qui installait une buse d'eau pour pallier les futures inondations . On a du attendre qu'il rebouche et fasse un passage pour les voitures. Et en arrivant à Sucre, on a eu droit : 1- à des contrôles de police qui arrête tout ce qui roule pour un soi-disant contrôle, en espérant bien dégotter un backchich et 2- à des embouteillages monstres de cette fin de semaine! Presque 4 h en tout.

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Potosi est une ville sur le trajet de beaucoup de voyageurs en Bolivie. C'est en grande partie dû à la mine d’argent du Cerro Rico qu’il est possible de visiter. Je prends un bus qui m'y conduit en 4 h de trajet.

C'est la ville la plus haute du monde avec ses 4070 mètres ! Même Lhassa au Tibet est battue. La journée il fait chaud mais dès que le soleil disparaît, il faut sortir la doudoune. Mal de tête et nausées vont m'accompagner durant cette journée.

Potosi est bâtie au pied d'une montagne de minerai d'argent et de zinc . En arrivant à Potosi, on est surpris parce que c'est poussiéreux, pauvre et sale . L'Espagne coloniale s'est enrichie avec les mines d'argent et la ville a pu prospérer mais , au pied du "Cerro Rico" (montagne riche), on découvre les quartiers ouvriers tristes, gris.

Le quartier colonial est un damier de rues pavées bordées de maisons aux façades colorées. Malheureusement, elles ne sont pas entretenues, tombent en ruine pour certaines. Quel choc après Sucre la blanche.

Avant d'être un collège c'était une propriété de la famille Betancour
Maison commune des mineurs retraités

Partout des églises et des chefs d’œuvres baroque, témoins de la richesse passée. La plupart est transformé en écoles, lycée, musées, bibliothèque, édifice public.

Les fils électriques sont partout présents
Cette église est la seule à avoir 3 façades alignées

Cette ville de l’Altiplano ne présente par un grand intérêt à visiter ses mines d’argent.

Le Cerro Rico est une montagne qui domine la ville du haut de ses 4824 m. C’est une montagne faite de minerai d’argent. Il n'en reste plus beaucoup actuellement mais on vient de découvrir une autre mine d'argent, beaucoup plus importante que celle là, entre Potosi et Sucre. Une compagnie canadienne est sur le coup!

Potosi fut au XVIIème siècle une des plus grandes villes du monde dont la population dépassait les 200 000 habitants, bien plus que Paris ! C’était une des villes les plus importantes au monde du fait de son importance financière pour les colonies espagnoles. L'argent extrait de la montagne était fondu sur place dans les 32 fours, puis la monnaie y était frappée. Les 3/4 de la monnaie enrichissaient le trésor royal. La monnaie fut frappée jusqu'en 1951!

La maison de la monnaie
Les anciens fours de la maison de la monnaie

Dans la rue , aujourd'hui, j'ai eu la chance d'assister à un défilé costumé et musical en l'honneur de St Jean. Dans la rue, on trouve des autels où les gens viennent faire des offrandes pour le Saint et pour la Pachamama.

En tête de cortège, le saint et la vierge 

Même les voitures sont à l'honneur:

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Ce matin , quel bonheur! Après avoir eu des maux de tête et des nausées terribles toute la journée (et la nuit aussi, ), je me réveille fatiguée mais je n'ai plus rien! Je vais pouvoir prendre un bon petit déjeuner!

Ce matin est organisée la visite de la mine de Potosi avant de prendre le bus de 14 h pour aller sur Uyuni.

La mine de Potosi est déclarée épuisée depuis bien longtemps.

Plus de 30 000 tonnes d’argent furent extraites ici pour être envoyées directement en Europe, tout ceci sur le dos de millions de morts… De nos jours, c’est plus de l’étain et du zinc que les mineurs vendent.

La mine a été reprise par l’état en 1952. Elle n'était plus assez rentable. Elle fut cédée aux mineurs quand le cours des minéraux s'est effondré. Les mineurs ont accepté, moyennant le paiement d'un impôt. Bien leur en a pris car certains se sont enrichis quand le cours des minéraux est reparti à la hausse.

Nous nous équipons, ma guide et moi, avant de pénétrer dans la mine: bottes, pantalon, kway , casque et frontale. A l'extérieur, on peut voir le bois d'eucalyptus qui sert à l'étayage et un récipient en pneu qui sert à apporter les roches vers les wagonnets. On peut voir aussi la montagne de déchets de roche, tout ce qui est inutilisable sauf à combler des trous et une montagne de plomb. Les mineurs ne vivent plus sur place à l’exception d'un gardien , responsable de vols éventuels les WE quand les mineurs sont en repos.

déchets inutilisables
Chaque mineur entrepose ses roches dasn ces espaces délimités
Maison du gardien

Les mineurs sont organisés en coopérative. De ce fait, ils sont assez libres au niveau des contraintes de travail. Ce qui est extrait est de la matière brute, un mélange de divers minerais.

Chaque mineur y ayant adhéré explorera seul le filon qu'il a découvert. Il se fait aider de "journaliers" qu'il embauche . Les débris de roches sont remontés en surface par des wagonnets, par simple gravitation. Quand 20 T sont extraits, un camion les conduit hors de la ville pour le broyage et la séparation des minéraux présents.

Les mineurs sont très superstitieux. Ils croient en plusieurs Dieux et au diable, el Tio comme ils l’appellent. Avant de recommencer le travail, chaque lundi, ils offrent des feuilles de coca et de l'alcool à la Pachamama à l'entrée de la mine.

Offrande de coca

Un cadeau classique à offrir, c’est un sac de feuilles de coca. Les mineurs en consomment beaucoup pour tenir de longues heures sous terre sans manger. Ainsi que de l'alcool de canne à....96°! Un vrai tord boyaux;

On a: des feuilles de coca, du tabac, et un adjuvant qui va amplifier l'effet du coca . Il se présente ici sous 3 formes de 3 saveurs différentes. C'est de la cendre d'eucalyptus. Ils en prennent un petit peu à chaque fois. La boule de coca reste 4h en bouche.

Chaque mineur vend ensuite sa récolte à des entreprises privées. Celles-ci analysent la qualité de l’échantillon et payent ensuite les mineurs selon les cours internationaux en dollars. Ce qui entraîne une perte d’argent pour les mineurs lors du change en monnaie locale.

Les mineurs créent les tunnels avec de l'explosif. Ce sont des bâtons de nitroglycérine comme sur la photo. Ils les introduisent dans les trous que l'on voit sur ces photos.

Par souci d'économie, ils divisent le bâton en 5 morceaux. Armé de sa mèche, ils l'introduisent dans un trou percé dans la roche et comblent l'espace manquant avec...un autre explosif qu'ils achètent par sacs de 50 kgs. En fait ils refont un bâton de dynamite avec ces billes roses et du papier journal.

Les mineurs creusent horizontalement la roche qu'ils ont dynamitée à la recherche d'une veine. Quand ils l'ont trouvée, ils dynamitent une autre voie, en diagonale et en extraient les minéraux. Soit au marteau piqueur ( très dangereux) soit au burin.

Puis nous pénétrons dans la mine en longeant des couloirs sombres, humides, parfois froids et parfois chauds. Il faut savoir qu'ici, à Potosi, la température hivernale peut descendre à -10°. On marche entre les traverses des rails en pataugeant dans une eau jaune acide. Et la guide me fait découvrir les veines des matériaux.

étain
argent et "or des fous"

Les accidents dans la mine sont encore nombreux. La manipulation de la dynamite cause régulièrement des morts.

Beaucoup souffrent de maladies respiratoires tant la poussière est présente dans la mine de Potosi.

Cette poussière est faite de silice: beaucoup de mineurs, même jeunes, souffrent déjà de la maladie de la silicose. À cela, il faut ajouter des gaz nocifs comme l’arsenic et le manque d’oxygène… Les mineurs qui commencent le travail parfois dès 14 ans poussent à mains nues des wagons de 2 tonnes dans des galeries étroites sur des rails approximatifs, quand il y en a. Ils portent sur le dos des sacs de 40 kilos sur des kilomètres de galeries.

Les mineurs qui travaillent au marteau piqueur sont dramatiquement exposés à la poussière de la roche, roche qui contient toutes sortes de minéraux, argent, fer, zinc, plomb et amiante. Leur espérance de vie est de 40 ans à peine.

Les autres iront jusque 60 ans, pas plus

Comme chez Zola, les enfants vont apprendre le métier dés 14 ans.

Il y a encore pour 100 ans de découverte possible. Cependant la montagne fut tellement exploitée que, de l'intérieur, elle ressemble à un gruyère. Elle reste debout pour 2 raisons: 1- le dernier filon exploité est situé à 4200m. Interdiction de creuser au-dessus. 2- tous les étais en bois (qui ont servi à l'exploitation de la mine ) créent un véritable squelette de bois. La montagne fait 4700 m de haut.

Ainsi donc, les mineurs commencent maintenant à explorer et creuser le sous sol de la montagne. Ils descendent dans les entrailles de la montagne par tranche de 30 m en utilisant ces échelles de bois. Actuellement ils sont à 100 m de profondeur.

En 1985, les mineurs ont explosé la roche comme d'habitude pour creuser une voie secondaire dont le filon semblait prometteur. Le travail a commencé : dynamitage, extraction, dynamique....Et boum! Un autre dynamitage a fait apparaître une tête. Superstitieux comme pas deux , les mineurs y ont vu la tête d'un dieu. Ils ont tout arrêté et abandonné le filon , soucieux de le laisser au Dieu et ont érigé cet hôtel.

Dans cet hôtel, on voit bien la tête de pierre qui a été expulsée ainsi qu'une statue qui a une histoire.

Lors de la conquête, les Espagnols obligeaient les indigènes à travailler dans la mine. Ceux ci ne voulaient pas l'explorer car pour eux tout est sacré, de l'arbre aux pierres.

Les conquistadors ont eu l'idée de créer cette statue/diable afin de convaincre les indigènes qu'ils leur arriveraient malheur s'ils ne travaillaient pas.

Détaillons la statue: cornes de Diable, pieds et jambes de bouc, 2 mains différemment posées ( l'une reçoit, l'autre protège), des joues gonflées par la coca et sexe très proéminent pour ensemencer la Pachamama.

Comment cette statue s'est retrouvée au fond de la mine, je ne sais pas.

En tout cas, l'autel est honoré par des offrandes de coca, alcool, cigarettes, bière....et même si il y avait là un diamant de 50 carats personne n'irait creuser!!

Entrée du filon abandonné

Visiter cette mine aux conditions de travail digne de notre Moyen Age est un voyage hors du temps qui relativise nos maux et nos revendications, qui force le respect.


Après cette visite fort intéressante, direction le terminal de bus pour aller sur Uyuni. Le trajet durera 4h.

Le bus était plein au départ mais cela ne l'a pas empêché de prendre des "campesinos" sur le trajet: certains montent, d'autres descendront mais tous resteront debout dans l'allée centrale. Des effluves de gens pas lavés, des odeurs de "campagne ", mélange de terre, fumiers, senteurs de divers animaux de la ferme, voilà ma douce aventure de l'après-midi!

Pendant 3 jours, je pars en expédition en 4x4 dans le Salar d'Uyuni. Une sacrée expédition mais pas d'internet. Donc il y aura une pause dans mon récit

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Des sites naturels extraordinaires au sud du pays : une curiosité géologique, avec le plus grand désert de sel du monde, mais aussi des formations rocheuses, des lagunes et des geysers au pied des sommets enneigés, une merveille que cette région !

Vue de l'espace

Nous partons en " véhicules 4x4" et c'est absolument indispensable comme on le verra. En attendant, on sort de la ville dans la poussière qui, ici, est présente partout, tout le temps.

Cimetière des trains. 1ère étape de ce tour de 3 jours. Les carcasses de wagons et de locomotives à vapeur rouillent . Elles étaient utilisées pour transporter le minerai vers le Chili dans les années 30/40. Vision Mad Max !

La poussière et l'odeur de la rouille planent dans l'air, alourdissant le peu d'oxygène pouvant être respiré à cette altitude (plus de 3 000 m). De jour comme de nuit, les wagons subissent les agressions du désert : les vents, le froid, l'érosion, etc. Mais les murs d'acier et les roues de fer errantes résistent, tant bien que mal. Le paysage a peu changé ces dernières années et ne disparaîtra pas de sitôt. Des artistes transforment le fer rouillé en sculptures.

Un train continue à circuler entre Potosi et le Chili pour transporter du borax.

Etendue de botax

Dans les Andes, au sud-ouest de la Bolivie, le Salar d'Uyuni est la plus grande étendue de sel du monde. Cette étendue de sel est située à 3 658 mètres d'altitude. Ses dimensions sont de 150 kilomètres sur 100. C'est le plus grand Salar du monde. Il existe approximativement 11 couches de sel et la croûte externe a une épaisseur de 10m.

La profondeur totale est de 120 m, composée de couches d'eau salée et de boue. Cette saumure se compose de potassium, magnésium ,carbonade, sulfate de sodium et lithium. Le Salar représente tout de même la moitié des réserves de lithium exploitables de la planète.

Cependant, c’est son voisin, le Chili, qui possède beaucoup plus de lithium. Le gouvernement bolivien investit beaucoup dans cette exploitation , en partenariat avec les allemands, sans savoir l’impact environnemental que cette exploitation peut avoir (ou sans en tenir compte plutôt )

Du Salar qu'on estime contenir environ 10 000 millions de tonnes de sel ,on extrait annuellement 25 000 tonnes de sel. Sur une épaisseur de 120 m alternent une douzaine de couches de sel, de sédiments et de minéraux.

Premier jour, découverte du Salar d'Uyuni..un monde de sel, et de sel, et de sel. Incroyable étendue à perte de vue. Je ne pensais pas que c'était aussi grand.Les lunettes de soleil et le chapeau sont indispensables.

La sixième étape du rallye le plus difficile au monde comportait des routes très dangereuses dans la région du Salar d' Uyuni.

Un ancien hôtel de sel a été transformé en snack. Des voyageurs ont accroché le drapeau de leur pays mais je n'ai pas vu celui de la France, à moins qu'il ait été déchiré par le vent. Dans cette première journée, le vent soufflait vraiment très fort!

Ce paysage désertique est composé de sel d'un blanc éclatant, de formations rocheuses et d'îles parsemées de cactus . Il est né suite à l'assèchement d'un lac préhistorique qui s’était formé après le retrait de l’océan Atlantique. Ça ne nous rajeunit pas…. A perte de vue, s’étend une croûte éclatante de blancheur sous le soleil avec de rares îlots rocheux hérissés de cactus pouvant atteindre 10 m de hauteur.Ils grandissent de 1 cm par an. Certains sont énormes.

Nous nous arrêtons sur la seule île de cactus que l'on visite, l'île Incahuasi.

Incahuasi, en quechua « la maison de l’Inca » est une colline qui se transforme temporairement en île lorsque l'eau recouvre l'étendue de sel quelques jours dans l'année. Outre les cactus, l’île est aussi habitée par les viscaches, rongeurs andins qui ressemblent à des lapins.

Le cactus mort es utilisé pour fabriquer des portes entre autre
2 cactus amoureux

Sur cet île, on a la chance de voir un jeune alpaga

Après l’été austral, de janvier à mars, la fine couche d’eau qui recouvre le Salar va s’assécher et former des formes polygonales ou hexagonales à la surface.Lorsque l'eau de pluie tombe sur la surface, elle crée un effet miroir de toute beauté. Image empruntée.

Notre guide n'a pas dérogé à la règle des photos perspectives. On en a fait plein de rigolotes en groupe mais je ne les aies pas encore reçues. On a bien rigolé

Dans cet enfer blanc, on trouve des centaines d’hommes qui piochent à longueur d’année pour arracher le sel qu’ils façonnent en petits tas. Il sera acheminé en camion pour être traité et vendu. Dans le village de Colchani, les habitants traitent du sel pour le revendre aux touristes. Le sel est chauffé par un foyer alimenté par des petits arbustes, pour lui retirer toute son humidité. Il est ensuite entreposé puis réduit en fines particules . C'est à ce moment qu'on lui rajoute de l'iode avant de le conditionner à la main en petit sachets, soit nature ,soit avec adjonction de plantes

Les parties brunes marquent les périodes de sécheresse. C'est de la poussière

Dans cette ville, il y a un petit musée de sculptures de sel: lama, condor

Nous arrivons à la fin de la journée. Le vent glacial souffle fort mais nous admirons quand même le coucher de soleil avant de prendre un bon verre de vin....qui ne nous réchauffe pas!

Dans le premier refuge du soir, c’est touristique, mais le confort est très sommaire : pas de douche, pas de chauffage, Il faut prévoir des habits chauds pour la nuit, un sac de couchage, un bonnet, des lingettes pour une toilette de chat, son PQ.











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Le Nord Lipez est la partie contiguë et immédiate au sud du Salar d'Uyuni comprenant de nombreuses lagunes, au pied du Volcan Ollague.

Départ du refuge en direction du volcan Ollagüe ( 5800 m) en le contournant par le Salar DE CHIGUANA . C’est encore un lac asséché. Il s’agit de la petite sœur du Salar d’Uyuni, une autre formation salée qui jouxte la frontière chilienne, entourée de volcans aux nuances de gris, d’argent, de rouge et de blanc. Spectaculaire. Majestueusement recouvert de neige, le volcan Ollagüe y culmine à plus de 5865 mètres au dessus du niveau de la mer, et se situe juste à cheval entre le Chili et la Bolivie. Attention, il est encore actif ! On arrive ensuite aux lagunes altiplaniques.


Le volcan fume

Ces lacs peu profonds sont le refuge des flamands roses. Ce sont 3 espèces qui se sont adaptées à ces conditions de vie qui n’ont rien à voir avec chaleur et bord de mer. La couleur blanche des lacs n’est pas du sel, mais du borax.

Premier lac:

Deuxième lac

Troisième lac: la couleur est dûe aux algues et plancton qui prospèrent dans cette eau riche en minéraux

Les tons de l'eau de la Laguna Colorada vont des nuances marron jusqu'aux rouges intenses.

Ces algues réagissent à la lumière en produisant du bêta carotène. Elles sont une nourriture importante pour les flamands roses . Nous sommes à 4278 m. C'est un lieu de reproduction pour les flamands des Andes, très beaux oiseaux migrateurs que l'on dénombre par milliers dans ces eaux riches en minéraux.

Nous voici repartis vers le Désert de Siloli plateau rocailleux dominé par des sommets rouge et or et peuplé de sculptures naturelles étranges. Véritable joyau de la nature, le désert de Siloli se distingue par son immense étendue de sable rouge, qui s’apparente à une terre lunaire.S ’y ajoute encore une palette de couleurs qui semblent surgir de nulle part . Siloli fait partie du désert d’Atacama, le désert le plus sec au monde situé au Chili.


L’apparition de curieuses formations rocheuses sur toute sa superficie rend le décor davantage surréaliste : ce sont des algues et du corail fossilisé, notamment l’arbre de pierre. Il s’agit d’un monument naturel ciselé durant des milliers d’années d’érosion, s’élevant à près de 5 m de haut.

Vigognes

L’apparition de curieuses formations rocheuses sur toute sa superficie rend le décor davantage Surréaliste que cet arbre de pierre. Il s’agit d’un monument naturel ciselé durant des milliers d’années d’érosion, s’élevant à près de 5 m de haut.

Culminant à près de 5 000 m d’altitude au cœur du Sud-Lipez, le site représente une porte d’entrée de la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa.

En poursuivant notre route, nous passons devant une formation rocheuse qui abrite des chinchillas, nullement effrayés par notre présence

La journée fut longue et nous rejoignons notre refuge très sommaire pour une deuxième nuit dans le froid. Dans la journée, nous avons pu déguster des saucisses de lama faites maison.

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Dernière aventure après une nuit très froide. Il faisait -5 degrés dans les chambres. A l'extérieur, l'eau au sol était gelée . La nuit fut très hachée à cause du froid. Bonnet, gants ?chaussettes de laine, triple couche en haut et en bas du corps, sac de couchage et couvertures !!!

Réveil à 4h 30 et départ 5h 30 pour les geysers.

Allez zou...toujours plus haut…4850 m ...Voici un champ de « geysers » alimenté par une activité volcanique sous-jacente dûe aux frottements de la plaque américaine avec la plaque pacifique sud . Cratères bouillonnants, fumerolles de vapeurs sulfureuses et geysers d’eau bouillante. Debout à l’aurore, comme à Atacama afin de voir ces fumerolles dans l’air glacé du matin. Je reste déçue par le spectacle , bien en dessous de celui d'Atacama au Chili

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Après ce spectacle, nous rejoignons les thermes de Polques où l'activité volcanique présente un spectacle plus agréable: des bains thermaux à 30° caractérisés par une eau riche en minéraux

Il est question de s'y baigner....Quoi? Avec ce froid sibérien, sans peignoir de bain ???? A cette heure , il fait bien trop froid, ce n'est pas le moment de tomber malade!

Au retour, vers 16h30, nous faisons une halte pipi...et là, le soleil aidant, sans vent, je me serais laissée tenter par un bain.

Nous voici tout au bout de la Bolivie. Nous sommes à 4350m d’altitude. Des vigognes broutent en famille

Des oiseaux profitent aussi de ce lieu

La pittoresque Laguna Verde (lac vert) et sa jumelle adjacente Laguna Blanca (lac blanc) sont 2 lacs salés minéraux qui se trouvent au pied du volcan Licancabur près de la frontière chilienne.

Par zone, Laguna Verde et Laguna Blanca couvrent 1700 hectares et sont séparées par une chaussée étroite.

Le nom Laguna Verde se traduit par «lac vert» d'après la couleur émeraude de l'eau. Des suspensions minérales d'arsenic, de magnésium, de carbonate et de calcium pénètrent dans l'eau de son sous-sol pour donner au lac sa couleur merveilleuse et unique.

La couleur du lac varie du turquoise à l'émeraude foncée selon la mesure dans laquelle les sédiments au fond du lac sont affectés par le vent.

Contrairement à Laguna Colorada, on ne trouve pas de flamants roses ici car le lac est rempli d'arsenic toxique, mais le paysage sans vie et d'un autre monde donne des photos incroyables.

La vue à Laguna Verde est rendue encore plus spectaculaire par la toile de fond pittoresque du volcan Lincancabur. Ce pic emblématique culmine à 5 916 m et constitue le complément parfait du lac

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Fait intéressant : les parties supérieures de Licanacabur ont été utilisées pour des expériences de la NASA afin de préparer de futures missions vers Mars. Les scientifiques pensent que l'atmosphère mince, le rayonnement ultraviolet élevé et la température variée sont similaires à ceux de Mars il y a 3,5 milliards d'années, avant que la planète ne devienne incapable de contenir la vie.

Certains de mes compagnons de route poursuivent leur aventure vers le Chili et le désert d'Atacama. Ce fut l'occasion pour notre guide de faire une photo.

Le désert de Dali vers lequel nous nous dirigeons est un désert aux couleurs chaudes semé de roches ruiniformes et veillé par une corolle de montagnes dorées. Des pierres gigantesques aux formes étranges.

Il s’agit de l’un des plus beaux déserts du monde. Là encore se dessine un fascinant paysage de pierres taillées par le vent dans lesquelles on peut s'amuser à trouver une représentation animale, humaine, mythologique...

Il doit son appellation à ses crêtes montagneuses arides et à ses vastes étendues de cailloutis aux tons ocre clair, parsemées de rochers isolés, qui évoquent curieusement les paysages que le peintre Salvator Dali a fait figurer en arrière-plan d'un grand nombre de ses compositions.

Nous continuons notre route vers Uyuni, dans un paysage complétement différent : rivière, neige, abondance de cultures et de troupeaux de lama

Vigognes

Le chemin du retour sera long. Arrivée à 19h pour prendre un bus de nuit de 21h vers La Paz. La fatigue accumulée de ces 3 jours ont facilité mon endormissement. Le bus était tout confort mais les routes menant à La Paz sont assez mauvaises. Je vais avoir besoin d'une bonne nuit de sommeil, sans froid, sans bruit de route pour accéder à la dernière partie de ce voyage: le lac TITICACA, côté bolivien Puis je passerai au Pérou.

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Divisé entre le Pérou et la Bolivie, le Lac Titicaca est habité par des communautés qui vivent sur les fameuses îles flottantes (côté Pérou seulement). Le lac est la plus haute surface navigable du monde et le plus grand bassin d’Amérique du Sud. Il est accessible depuis la ville de Puno au Pérou et de Copacabana en Bolivie.

La Bolive possède 45% du lac. Ce lac est le plus grand lac d’Amérique du Sud, et le haut lac navigable au monde à 3800 m environ. Il y a même la marine bolivienne, privée de mer depuis sa guerre perdue avec le Chili, qui y évolue! Il fait environ 200 km de long par 70 km de large et sa profondeur peut atteindre jusqu’à 400m .

Ce matin, nous avons d’abord regarder La Paz en empruntant le téléphérique rouge. Il y a 12 lignes en fonction dont plusieurs desservent El Alto. Elles fonctionnent comme un métro en desservant une grande partie de la ville. De là haut, on prend la mesure de cette ville, étagée de 3200m à 4000m, dans un vaste canyon, entourée au loin d’une centaine de pics de plus de 5000m. En bas c’est un chaos urbain, bruyant , mouvementé comme toutes les capitales ce ce continent. Le quartier que nous voyons se nomme El Alto. C’est le refuge principalement de la population Aymara, souvent pauvre, poussée par l’exode rural.

Les habitants de ce quartier se sont cotisés pour colorer leurs maisons . C'est chouette non?

Dans ce décor, on remarque une architecture andine particulière : les cholets. Il s’agit de construire un immeuble d’au moins deux étages surplombé d’un construction de type chalet. Le propriétaire vit tout en haut et loue les étages inférieurs comme habitation ou pour des évènements. Ces cholets sont souvent de couleurs criardes pour la partie supérieure et chacun peut décorer sa façade comme il veut: de simples vitres à un "avenger"…..

Vendu 1000 dollars les 200m2 de terrain quand personne ne misait sur l’habitabilité de El Alto, actuellement on ne trouve plus de terrain en deçà de 10 000 dollars. Les cholets atteignent des prix records, 800 000 à 1 000 000 de dollars. C’est plus cher que dans le quartier chic de La Paz.

Nous empruntons la route qui mène au port pour la navigation sur le lac Titicaca.

Je prends en photos des boliviennes de la campagne, toutes vêtues de la même manière. Je les prends en douce car elles ne veulent pas être photographiées (elles disent y perdre leur âme).

Toutes portent cette jupe bouffante à la taille, copie des robes à crinoline des femmes espagnoles du temps de la colonisation. Toutes portent à dos une bande de tissu ajustée d’une certaine façon. Elle sert de sac à dos ou de porte bébé.

Nous serons ...6 personnes sur ce grand catamaran : celui de gauche pour les repas et le couchage de cette nuit et celui de droite pour se promener sur le lac. On navigue avec, en toile de fond ,la cordillère royale et ses montagnes enneigées à plus de 6000 m.


Nous nous rendons sur l’île de Pariti, à la rencontre de ces habitants, une quarantaine seulement.

L’arrivée se fait autravers des champs aquatiques de totora. C ‘est un roseau qui sert à la fabrication de bateaux, de meubles, de souvenirs pour les touristes, de toit pour les maisons en adobe et d’alimentation pour le bétail.

Dans ce petit village , nous allons visiter un musée. Nous découvrons plein de céramiques du peuple Tiwanakota. Ce peuple , dont on ne sait rien, a vécu ici pendant 5000 ans. Leur ont succédé les Incas, un mix de diverses communautés aux compétences diverses. Il semblerait donc que les Incas partent des rives du lac Titicaca.

Toutes les céramiques que nous voyons ont été retrouvées dans des fosses, aux endroits stratégiques des offrandes à la Pachamama. Elles sont toutes cassées car la coutume veut qu’il en soit ainsi après l’offrande à la Pachamama. De même, tout devait être enterré. Ce qui est intrigant dans certaines des céramiques, c’est une représentation inhabituelle comme un personnage avec un tête africaine ou asiatique ou certains animaux inconnus en Bolivie. Est-ce à dire qu’ils ont navigué dans des contrées lointaines ? On ne peut que le supposer car il n’y a aucune preuve écrite.

Tête africaine à droite
Tête de type asiatique aux yeux bridés

Une dame du village nous fait le démonstration de sa fabrication de fromage de vache. Elle a besoin de 8 l de lait pour 2 fromages. La pressure utilisée pour le caillage du lait est la suivante : eau+sel+estomac de vache. La vue de la mixture en a rebuté plusieurs pour goûter ensuite à ce fromage.

Il faut 15 minutes pour le caillage avant de procéder au moulage , moules réalisés avec la totora, et 15 minutes avant la dégustation. Elle vend sa production de la semaine sur le marché. On lui en a acheté un que nous avons mangé au repas du soir sur le cata. Ça ne vaut pas un bon brebis!

la pressure

Une petite dernière pour mon frère

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Nous nous dirigeons en bus vers Copacabana afin de prendre un autre catamaran qui nous amènera sur l’île du soleil. Il est en effet plus court de rejoindre la ville de Copa en bus, puis de prendre un autre catamaran plutôt que de traverser le lac vers l'île du soleil. On doit d'abord traverser une petite partie étroite du lac, nous en petit bateau , les voitures et bus sur une barge. Sécurité avant tout car les barges sont assez craignos...

On poursuit notre route pour une heure de trajet, à travers des paysages de montagnes assez pelées .Ce lac est si grand qu’on croirait une mer…

Vue sur Copacabana

Devant la cathédrale de Copacabana, nous avons assisté à la bénédiction des voitures ( étonnant) qu'elles soient neuves ou d'occasion. Leur propriétaire les décorent de fleurs, de rubans, de chapeaux, arrosent les roues avec de la bière, versent du riz sur le toit et demandent au moine ou au curé présent sur les lieux de les bénir.

Le sanctuaire de Copacabana est un centre de pèlerinage de milliers de fidèles nationaux et internationaux qui se rendent tous les jours à la basilique du Sanctuaire pour demander la bénédiction de leur maison et la réalisation de tous leurs souhaits . Telles sont les demandes adressées à la Vierge Miraculeuse de Copacabana.

Construite au pied d'une petite colline escarpée, sacrée pour les Incas et sur les restes , elle reste l'un des deux principaux lieux sacrés d'importance pour les peuples autochtones et les catholiques.

C’est une débauche d’or et d’argent à l’intérieur et une dévotion incroyable. Des dizaines de bouquets de fleurs sont apportés par les habitants. Ce sont eux également qui « habillent la vierge ». Elle change de robe tous les 3 mois. Actuellement , il y a plus de 2 ans d’attente pour en offrir une.

Ses bijoux sont aussi des offrandes. La vierge de Copacabana est la sainte patronne des policiers, de la Bolivie et de l’armada bolivienne. La Bolivie a perdu son accès à la mer, mais le lac est maintenant son lieu d’exercices

Les photos sont interdites à l'intérieur, j'en ai cherché quelques unes sur internet

or et argent

Nous arrivons au port d'embarquement. C'est St Trop....enfin presque. La plupart des bateaux servent de transport pour les communautés des îles.

La "Isla del Sol" est la plus grande île bolivienne du Lac Titicaca et certainement l’une des plus belles. Le bateau nous dépose dans le charmant petit village de Yumani. Au sud de l’île, on découvre le Cerro Palla Khasa, un point de vue qui offre un panorama à couper le souffle.

Cette île est sculptée par des cultures en terrasses, et bordée par le lac. Protégée par les collines, il n’y gèle jamais et tout y pousse, tout le temps. 5000 personnes y habitent. Avant la pandémie, elles vivaient exclusivement du tourisme . On y compte un nombre assez impressionnant d’hôtels. Elle continue aujourd'hui encore mais est en autonomie alimentaire .

L’eau provient de cette fontaine Inca qui ne s’est jamais épuisée. Avant, l’eau était amenée vers le village avec des ânes. Aujourd'hui, c'est à l’aide de pompes. Elle alimente un jardin aquatique composé de plusieurs terrasses.

Il règne sur cette île une quiétude et une beauté certaine.

Gardien de la montée des Incas
Gardienne de la montée des Incas

Nous avons eu droit à la bénédiction de la Pachamama exécutée par ce chamane , faisant des incantations religieuses et des offrandes qu’il brûle.

Dans le mini musée, on observe des céramiques Tiwanaku, la représentation de Dieu de l’abondance et plein de costumes de carnaval , comme ceux que j’ai vus à Sucre.

Ceci est la rerésentation d'uns sépulture aymara
Le mort est tout replié ...dans son linceul . Tous ses biens l'accompagneent
Le dieu de l'abondance


On a aussi la représentation de bateaux de Totora, des bateaux sophistiqués , apte à traverser les océans

terrasses étagées
Tête de puma comme figure de proue

D’un bout à l’autre de la Isla del Sol, on a accès à de magnifiques vues sur le Lac Titicaca.

Alpaga
Lama

Fin du voyage en Bolivie. C'est un pays tout en altitude et difficile à supporter sur le plan physique. J'ai souvent souffert du manque d'oxygène dû aux altitudes élevées : maux de tête et nausées en quasi permanence. L'aéroport de Juliaca ,au Pérou, étant encore fermé, je vais devoir prendre un bus pour rallier l'aéroport de Aréquipa. Puis je poursuivrais vers Lima où commencera notre aventure commune, à Martine et moi-même.