Dans le vol pour Colombo Inès rencontre une petite voyageuse comme elle, elles se parlent à travers l'avion donc on la prend avec nous pour qu'elles puissent discuter, elles se racontent leurs vies comme si elles se connaissaient depuis toujours, elles nous font bien rire. Nous avons échangé avec les parents qui sont aussi partis début mars et reviennent pour la rentrée. Cela l'a maintenue éveillée ce qui nous rend service car nous arrivons à Colombo à minuit passé heure de Malaisie... Passage de douane hyper efficace (première surprise du pays) nous sautons dans un taxi qui nous emmène dans l'appartement où nous passons la nuit, heureusement il y a la clim et c'est la première fois qu'on dormira avec toute la nuit... Le lendemain direction la gare du Fort en tuk-tuk grande première pour Inès ! Et en plus il est rose. On achète nos billets de train pour Anuradhapura (capitale pendant 1000 ans) l'après midi et après un tour rapide sur le front de mer de Colombo (grosse route moche) nous prenons notre déjeuner près de la gare. Nous goûtons notre premier kotthu , il s'agit d'un plat à base de roti (le pain plat épais) de la veille coupé en lamelles et sauté avec légumes, viande œuf etc.. bonne entrée en matière avec la nourriture du Sri Lanka, on nous dit que ça ne pique pas.... Inès finit avec un roti seul comme repas, tout est très épicé, poivré et piquant, très bon mais un peu fort même pour nous. Les gens sont hyper souriants et vraiment très gentils, on passe un moment très sympa avec la dame du restaurant qui veut qu'on l'emmène en France pour s'occuper de notre "baby". Nous montons dans le train. Il fait hyper chaud car les ventilateurs ne sont pas encore en route. Sur le quai en face un papa avec son petit fait coucou à Inès, elle lui répond, ça dure la demi heure avant le départ, tous les gens sur le quai la regardent avec le sourire, je lui sors son éventail , ils sont en extase devant la blondinette, petits instants magiques. Certains sautent de voie en voie et entre les wagons pour gagner du temps, ça faisait un moment que je n'avais pas vu ça... Le train démarre et les ventilos aussi, il fait beaucoup de bruit et les wagons bougent dans tous les sens mais on est bien installés. Toute cette ambiance me rappelle l'Inde et le voyage avec cousin Fred a Bénarès, j'adore. On se retrouve vite dans la campagne le paysage est très beau et très vert, la lumière du soir est magique. Inès passe un très long moment là tête en dehors du train à plier le bras en faisant "tchu tchuuuuu!" dès que le train le fait, c'est à dire souvent. Ce fut un voyage très agréable, à refaire si on peut.
Nous pensions visiter Anuradhapura à vélo mais nous rendons compte que les distances (c'est l'un des plus grands sites d'Asie du sud), la chaleur et le manque de siège enfant allaient être rédhibitoires. Tant pis on ne refera pas comme à Angkor et Bagan... Ce sera donc voiture avec clim, on s'embourgeoise... On a bien fait car la chaleur devient vite étouffante et le sol devient tellement brûlant que je passerai mon tour de dagoba à plusieurs reprises: on a oublié les chaussettes recommandées pour les touristes aux pieds fragiles puisqu'il faut se déchausser et que le sol est brûlant. Cela n'empêchera pas Franck de marcher sur ces pierres avec Inès sur les épaules (comme il est fort😍). Nous visiterons un certain nombre de ruines de palais, jardins, dagobas, monastères , rochers sacrés, toujours entourés de singes, on n'en ai jamais vu autant ni d'aussi gros en liberté, et surtout on adore leur tête. On passera un bon moment à les observer car ils sont assez joueurs et pas du tout agressifs (contrairement à ce qu'on peut voir dans d'autres pays) le clou du spectacle étant quand des petits se servent de la queue des grands perchés dans les arbres comme une liane pour y grimper, excellent. On n'est pas époustouflés par les sites, car ce sont vraiment des ruines et nous ne sommes pas de fins connaisseurs, même si on voit la grandeur de ce que cela a pu être, commencerions nous a être blasés ?
Le jour suivant nous allons à Mihintale : là où le premier roi fut converti au bouddhisme par un fils d'empereur indien. Le lieu est associé à l'introduction du bouddhisme au Sri Lanka. On grimpe beaucoup de marches pour arriver à un ensemble de dagobas, temples, rocher sacré... On y croise de grands groupes d'écoliers ainsi que des processions, c'est un bel endroit perché sur une colline qui permet de voir les environs. Nous assistons à notre premier vol de pomme par un singe, hyper rapide puisqu'il est venu la chercher dans le sac sur le dos de Franck qui en chassait un autre qui venait de lui grimper dessus. Je dis à Inès de vite finir le morceau qu'elle a en main, un singe s'approche, elle le lâche tout de suite, on se prend une crise de rire. On croise également un écureuil du Sri Lanka (drôle de bestiole) et un varan, les animaux sont partout ici.
Le soir à la guesthouse nous entamons notre première négo dure avec la dame qui gère, cela concerne un transport privé pour notre prochaine destination : Trincomalee sur la côte est. C'est assez amusant, ça dure tard, ils viennent frapper à notre porte de chambre mais finalement ça ne se fera pas. Pour la faire courte ils voulaient financer le voyage déjà prévu de quelqu'un là bas sans nous le dire, départ à 16h, pour profiter de la plage c'est moyen même s'ils essayent de nous persuader que c'est super d'arriver à 18h ... Le soleil se couche à cette heure là. Bref on prend le bus: ça ne coûte rien ici, c'est le pays visité où les transports sont les moins chers, environ 1€ pour faire 120 km... On angoissait un peu sur le trajet en bus local suite à la lecture de commentaires ou blogs puisqu'il n'y a pas de clim et qu'ils sont bondés mais finalement on était assis, fenêtres grandes ouvertes et cheveux au vent durant 2 heures seulement (on nous a dit que le bus mettait 3h30 à la guesthouse) ça a été et nous le referons sans problème, tant qu'on est assis car le couloir est plein de personnes debout. On en prendra un autre où des femmes laissent une place à Inès, Franck et moi restons debout ça nous fait un peu d'activité sportive de se tenir... On adore la musique à fond, les images de Ganesh, Shiva et autres dieux hindous entourés de guirlandes clignotantes avec un tas de décorations autour, le préposé aux billets qui demande au chauffeur de s'arrêter à un temple pour faire de la monnaie avec l'argent des donations, et le conducteur qui roule à fond les ballons en klaxonnant dès qu'il peut doubler quelqu'un. Les routes sont hyper bonnes partout, c'est étonnant : on nous explique que c'est l'ancien président qui a voulu cela. C'est une très bonne chose après les années de guerre qui ont déchiré le pays ils rattrapent le retard.
La côte près de Trincomalee reste encore assez peu touristique, mais tout est fait pour développer le coin. Après la guerre civile entre tamouls et cinghalais qui a duré 30 ans, le tsunami à frappé fortement la région avec environ 30000 morts sur la côte est du pays. Les plages restent ici donc encore peu bétonnées (pour l'instant car il y a pas mal de chantiers) et les pêcheurs les partagent avec les touristes. Nous avons préfère la plage de Nilaveli, que nous avons trouvé plus sauvage et plus belle que celle d'Uppuveli qui a plus d'infrastructures pour les touristes même si nous avons apprécié le côté bar les pieds dans le sable. Mais il y a plus de déchets, chiens errants et filles en bikini à côté des pêcheurs, ce qui est hyper décalé pour eux, je me suis abstenue. Bon forcément on a pris hôtel avec piscine donc ça aide... Nous avons profité de ciels magnifiques au moment du coucher de soleil, on nous l'avait dit mais c'est impressionnant chaque soir, les lumières sont incroyables. Inès a pris son premier bain de nuit dans la mer sous un joli ciel étoilé...
Nous découvrons les hoppers ou appam qui sont des petites crêpes concaves faites avec du lait de coco qu'on peut manger avec du sucre ou avec le sambol, un condiment d'ingrédients pilés avec du piment. Franck a tenté le condiment le matin, bonjour l'haleine... Au petit déj on aura aussi des sortes de crêpes faites de nouilles roulées avec une sorte de sirop de noix de coco à l'intérieur, pas mal du tout. Principalement on mange des curries: riz avec un ensemble de plusieurs accompagnements de légumes, viande, cuit, cru épicés ou non, c'est plus ou moins bon en fonction du cuisinier mais globalement on se régale avec les variétés notamment de légumes, potirons, gombos, aubergines, haricots, courgettes et le fameux dal: les lentilles. On se fera tout de même une pizzeria un soir puisqu'Inès a du mal avec les épices, où le patron, un personnage, fan de cricket (le sport national), nous mettra à fond des comptines françaises sur son sound system: ah les crocrocro les crocrocros les crocodileeeees.... Savez vous planter les choux? ... Les petits poissons dans l'eau nagent nagent nagent nagent.... ça n'en finit pas, je ne comprends pas que les autres clients restent, nous on se prend des crises de rire. Le patron chante avec un chapeau de cowboy en faisant mine d'attraper les vaches qui passent dans la rue avec un lasso virtuel, un grand moment! Inès est aux anges !
Nous profitons aussi des petites choses sympas auxquelles il faudra penser quand nous serons rentrés: le sable dans les doigts de pied lors de balades de fin de journée à la plage, le vent dans les cheveux et sur les épaules quand on prend les tuk-tuk le soir, le petit déjeuner pied nus: je rappelle à Inès d'en profiter aussi car bientôt il faudra refaire les lacets et remettre les sweats.
Prochaine étape Polonnaruwa autre capitale après Anuradhapura, plus récente donc et moins étendue. Nous ferons le tour des ruines un peu au pas de course avec notre tuk-tuk en fin de journée et avec un ciel chargé et quelques gouttes de pluie. Nous sommes tombés sous le charme, notamment du quadrilatère où il y a une concentration de temples très bien conservés. Nous adorons ces balades dans des ruines au milieu des arbres c'est très agréable comme cadre. Au bord du lac, qui en fait est une réserve d'eau, nous verrons au loin notre premier éléphant en pleine nature! En fin de journée les gens se baignent dans la rivière, font leur toilette, leur linge ou s'amusent, avec la chaleur qu'il fait ça donne envie mais on s'abstiendra...
Le lendemain direction le parc national de Kaudulla pour observer les éléphants. C'est un peu la fête des jeeps mais on s'y attendait. L'important est qu'on voit de nombreux éléphants et notamment des bébés, c'est vraiment chouette. L'un d'eux s'approchera tout près de nous.
Les 2 principaux sites anciens qu'il nous reste à visiter sont Sigiriya et Dambulla. Le rocher de Sigiriya semble sorti de nulle part, les parois sont verticales et une forteresse était construite au sommet. En grimpant dans les escaliers on note des creux sur les parois qui sont par là où les gens grimpaient avant, vertigineux. En chemin il y a des peintures de nymphes aux seins énormes et tailles ultra fines, les gens écrivaient ensuite leurs impressions sur le mur miroir taillé dans la roche juste en dessous, on ne lit pas le cinghalais mais ils avaient l'air inspirés. Nous atteignons la forteresse en haut d'où on a une belle vue alentour, ça me fait penser à un petit Macchu Picchu, il y a d'ailleurs beaucoup de monde. Nous logeons dans une guesthouse chez des gens d'une immense gentillesse, ils portent leur bienveillance sur eux avec leurs larges sourires. Notre dîner chez eux est un festin incroyable, on s'éclate avec tous les légumes préparés d'une manière différente, excellent! On finit le repas par du fromage blanc et sucre de coco, assez classique ici. Ils nous emmèneront en voiture climatisée (!!!!) à Dambulla notre prochaine étape.
Nous arrivons dans une autre guesthouse avec des gens charmants, ils ont 2 filles et un dernier petit chenapan qui fait des percussions à merveille, il est prêt pour les peraheras (festivals). Nous visitons les grottes de Dambulla, c'est beaucoup plus beau et impressionnant qu'on pensait: on vous laisse découvrir en images.
Notre périple dans le triangle culturel touche à sa fin, nous partons demain pour Kandy. Nous avons découvert la beauté des sites et la richesse de la nature ici ne sachant pas exactement à quoi nous attendre puisque nous n'avions pas préparé le parcours. Depuis notre arrivée nous avons été touchés par la gentillesse des gens, ils sont toujours prêts à aider et nous accueillent avec un grand sourire, en dodelinant de la tête, surtout quand ils voient Inès. On trouve aussi qu'ils ne sont pas insistants dans leurs approches, même si la négociation est de rigueur, contrairement à d'autres pays où le tourisme est plus développé et c'est bien agréable. Pourvu que cela dure un peu car le tourisme est en train d'exploser, tant mieux pour l'économie du pays, tant pis pour l'authenticité qui risque d'en prendre un coup.