Carnet de voyage

Un autre petit tour...

18 étapes
91 commentaires
Par titour
Un autre petit tour avec une voyageuse de plus... Retrouver la maîtrise du temps pour vivre un moment privilégié tous les trois. Et à nouveau découvrir le monde...
Du 2 mars au 16 août 2017
167 jours
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On s'était quittés sur la toile fin 2010 là...

Ce qu'on ne savait pas encore c'est qu'on n'était pas seuls... Inès est arrivée 9 mois après.

On a décidé de continuer à voyager, au début c'était pas gagné

Puis on s'est habitués à voyager avec des valises à la place des sacs à dos pour pouvoir pousser une poussette ou porter Inès.

Maintenant qu'elle a grandi on a décidé de reprendre les sacs à dos, de lui en faire porter un aussi et surtout de partager ces journées de découverte sans contrainte de temps.

Nous voilà donc prêts pour un autre petit tour tous les trois pendant presque 6 mois en Asie et Océanie. Bien sûr on va s'organiser un peu plus que lors de notre dernier break mais l'idée est de garder l'esprit routard et notre fille tout terrain à l'air prête pour cela (d'après ses questions... on en reparlera quand on sera dans le vif du sujet).

Alors prêts à nous suivre? Le décollage est imminent...

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Arrivée à 6h du matin à l'aéroport d'Hanoï où un taxi nous attend (oui on est plus organisés avec un enfant...) direction la vieille ville où nous finissons à pied dans une petite ruelle où nous traversons dès le matin un marché avec plein de viande partout pour atteindre notre guesthouse: nous voilà dans la vraie vie vietnamienne. Après une petite balade au bord du lac Hoan Kiem où les gens font leur gymnastique nous récupérons notre chambre où nous faisons un gros dodo. Heureusement il ne fait pas trop chaud car le bruit incessant des mobylettes et la foule qui oblige à slalomer créent déjà un petit choc après une très courte nuit d'avion.

Hanoï 

Le 2eme jour démarre avec un petit vomi d'Inès et on se dit qu'on s'est un peu enflammés avec la cuisine de rue pour une enfant de 5 ans le premier jour après un long voyage.... Heureusement tout rentre tout de suite dans l'ordre. On va à nouveau près du lac Hoan Kiem où la circulation est coupée pour le weekend: super reposant pour les oreilles. Il y a plein de jeux pour petits et grands ainsi que des expos c'est très convivial. On craque le soir pour une petite tenue traditionnelle qu'Inès nous réclame et on se dit qu'on essaiera d'en ramener une par pays si on trouve.

Départ pour Cat Ba une grande île proche de la baie d'Halong dans la baie de Lan Ha moins fréquentée que sa voisine. Inès est hyper contente d'être dans un bus sans ceinture qui saute pas mal ça la change de la navette pour l'ecole. On espère pouvoir y trouver une croisière un peu en dehors du flot de touristes même si on sait qu'on ne sera pas seuls. Le front de mer est abominable avec des immeubles de 10 étages et un immeuble sur 4 en travaux ou en construction, ils attaquent la roche au marteau piqueur pour pouvoir construire des immeubles. Il faut regarder côté mer: les pics karstiques dans la mer avec les bateaux de pêcheurs dans la baie nous donnent un avant goût de ce que nous cherchions à voir. Il y a aussi les restaurants flottants qui gâchent un peu la vue et qu'on évitera soigneusement puisqu'il paraît que les arnaques y sont assez fréquentes. On apprécie beaucoup d'être sortis de la ville comme toujours dans nos voyages même si on a bien apprécié Hanoï.

Nous logeons dans une super petite guesthouse en retrait du front de mer pour être au calme , le soir il s'avère qu'elle est entourée de karaokés avec pas mal de lumières roses et on s'aperçoit que des jeunes femmes attendent à l'intérieur. Franck fume une cigarette avant de rentrer dans l'hôtel et se voit alors proposer des spécialités locales... Au calme dans notre chambre on s'amuse d'un faux-cul qui chante sur un morceau de karaoké qui sera l'unique. Soit il comprend qu'il n'est pas doué en chant soit il n'est pas venu pour ça...

Le lendemain direction la plage !!!! Il ne fait pas très beau car ce n'est pas la saison idéale mais cela nous permet d'être seuls sur les plages, le pied! Petite balade à flanc de roche pour passer d'une plage à l'autre avec de magnifiques vues sur les reliefs karstiques au milieu de l'eau dans une petite brume ambiante.

Après 2 jours à Cat Ba nous partons sur un très beau bateau pour 2 jours dans les baies de Lan Ha et d'Ha Long, on s'est fait plaisir et on ne sera que 5 sur ce bateau. On traverse les villages flottants de pêcheurs pour rejoindre la baie, il pleut et il y a donc très peu de bateaux c'est agréable. On fait un stop pour faire du kayak Inès monte avec notre guide pour passer sous les roches et découvrir les plages. Deuxième jour sous la pluie dans la baie d'Ha Long on croise les bateaux de touristes souls avec la musique à fond et on se dit qu'on a bien fait de choisir la baie de Lan Ha.... La pluie nous a permis de profiter d'une ambiance assez mystique dans la baie mais à la fin du deuxième jour on se dit qu'un petit rayon de soleil aurait été bienvenu.

Retour à Cat Ba où on enchaîne avec un voyage de 14h pour aller dans le Nord à Sapa. Minibus, bateau, minibus, bus de nuit et minibus. Et là je dois raconter le bus de nuit: d'abord on doit enlever les chaussures à l'avant en les mettant dans un sac plastique pour accéder à un espace hyper cosy avec 3 rangées de couchettes et 2 allées avec matelas par terre. On nous attribue les couchettes du fond, il y en a 5 alignées on a donc de la place pour mettre nos sacs: on a tout pour passer une nuit parfaite. La musique est à fond, la clim aussi pour l'instant ça nous fait rire. Comme toujours le bus s'arrête dans des endroits improbables pour récupérer des gens au milieu de nulle part en allumant la lumière à fond à chaque arrêt et ça environ toutes les 30 mn de 20h à 1h, l'arrivée étant prévue à 6h on se dit qu'il nous reste du rabe, heureusement Inès dort. À 3h15 le bus s'arrête et comme toujours sur ces trajets pour savoir si on doit descendre on regarde l'heure donc nous restons a bord avec 2 gallois très sympas fournisseurs de vodka (l'expérience des bus de nuit); on est seuls et Inès vient de se réveiller comme une fleur heureusement... Ils viennent nous chercher et nous disent de descendre, un mini-van est là et tous les autres passagers dedans, on pense être à Sapa à la gare et qu'ils nous emmènent au centre ville. Le chauffeur nous demande 40000 dongs (environ 1.60€) chacun; on joue les outrés et on dit qu'on y va à pied car il y à 800m, le chauffeur nous dit que finalement c'est gratuit, on a bien fait de ne pas se laisser faire et surtout de monter dans le van car on est à 1h de route... Nous arrivons donc vers 4h30 à Sapa dans le noir le plus total, avec des flaques d'eau partout, des taxis qui ne comprennent rien et sans l'adresse de l'hôtel. Heureusement j'ai une petite mémoire photographique de la carte et on arrive à trouver l'hôtel ... Fermé....On couche Inès sur nos sacs sur le perron qui se rendort, enfin la grand-mère de l'hôtel nous entend vers 6h et nous donne tout de suite la chambre, on l'aurait embrassée. On en tire quelques conclusions : 1. Les bus arrivent souvent en avance 2. On ne dort pas dans les bus de nuit 3. Il faut prendre l'adresse de l'hôtel avec soi.

Sapa est une station climatique proche de la frontière chinoise et entourée de villages des minorités ethniques : principalement les hmongs et les dzao rouges. C'est hyper touristique également beaucoup en travaux et les femmes des minorités ethniques sont insistantes pour vendre leur artisanat: on se dit qu'il est de plus en plus compliqué de trouver des endroits avec un tourisme modéré. C'est le paysage alentour qu'il faut regarder puisqu'on est au milieu des montagnes et des rizières. On y restera 2 jours le temps de faire une petite randonnée avec notre championne de la marche et le marché de Bac Ha hyper touristique même s'il est encore frequenté par des locaux.

Petit bilan après une dizaine de jours: on est très contents d'avoir commencé par le Vietnam car très dépaysant et facile à faire. En revanche on est surpris du nombre de touristes locaux ce qui implique qu'il y a beaucoup de travaux partout et que parfois les hôtels sont pleins, on doit plus s'organiser qu'il y a 7 ans. Les cafés internet ont disparu car il y a du wifi partout, heureusement qu'on a pris notre tablette...

Inès est au top pour l'instant : alimentation, transports, réveil matinal ou au milieu de la nuit elle gère. Elle s'adapte aussi aux douches rapides , papier toilette dans la poubelle, lits durs, petit déj salés, clim dans les bus etc.. elle est plutôt patiente avec tous les gens qui l'appellent baby et lui touchent les joues (on ne touche jamais la tête ici). Pourvu que ça dure... Quant à nous, nous redécouvrons à travers ses yeux des détails durant le voyage que nous ne voyions plus. C'est super de passer du temps tous les 3 et ça nous permet de mieux voir Inès dans son quotidien, notamment laisser libre cours à son imagination débordante...

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Encore un voyage mouvementé en bus pour atteindre Ninh Binh et explorer la baie d'Ha Long terrestre: déjeuner et dîner de gâteaux secs et chips, 2 heures de retard et donc d'attente de la connexion à Hanoï en bord de route sans masque de protection pour le nez et la bouche (très utilisés ici) sans parler de l'envie d'Inès d'aller aux toilettes, ce qui m'a permis de visiter des toilettes de bord de route, à côté ceux de "Trainspotting" c'est le Hilton. On finit par nous déposer a 6 km de l'endroit prévu, Inès endormie depuis 20mn (vous imaginez le réveil) en nous disant qu'on est à l'endroit prévu. Quand on comprend où on est Franck "perd la face" et la fait perdre aux types de la compagnie de bus en les forçant à nous amener au bon endroit. Énorme esclandre, ici c'est puissance 10.. mais au moins on arrive à nos fins. Pour se calmer on marche près de 2 km avec sacs et Inès sur le dos...

Après une nuit à Ninh Binh nous allons à Tam Coc dans le Tam Coc Homestay où on loge au milieu des rizières loin du centre ville et de la route dans un super bungalow. Les propriétaires sont adorables et on est tellement bien qu'on y passera la journée sur la terrasse de notre bungalow. On va maintenant calmer notre rythme qui a été un peu frénétique depuis le début. Inès s'est fait une copine : Na, et fait sa vie le long des rizières et des reliefs karstiques. Le soir elle "joue avec" Na : elle se retrouve avec un téléphone portable devant les yeux avec des dessins animés débiles... Il y a quand-même une interaction sympa et elles se comprennent en parlant chacune leur langue.

Le lendemain direction la pagode de Bich Dong puis une balade en barque avec des rameurs qui utilisent uniquement leurs pieds, dans un décor de rêve mais toujours sans soleil. On commence à désespérer un peu d'autant plus qu'on recroise des Français rencontrés à Sapa qui ont eu un temps sublime juste après qu'on soit partis. On voit notre linge qui n'arrive pas à sécher et comme c'est notre première vraie lessive on commence à sentir un peu des vêtements... On noie notre chagrin avec Steven et Laure avec un bon apéro dans notre guesthouse et donc sans enfant dans les pattes. On décide de bouger pour chercher le soleil et après une journée complète sous la pluie on reprend un fameux bus de nuit pour rejoindre Hué à 11h de route.

Trajet sans encombre (enfin !) et arrivée à l'hôtel à Hué. Comme toujours depuis que nous sommes au Vietnam nous avons la chambre en 30 mn même en arrivant le matin. On ne sait pas si c'est l'effet enfant mais en tous cas ils sont super arrangeants. Nous visitons la citadelle et l'enceinte impériale qui date du 19eme avec ses multiples pavillons, résidences et son palais. Hué avait été choisie comme capitale pour réconcilier le nord et le sud du pays, ça n'a pas duré notamment grâce aux Français... Après un déjeuner de spécialités locales: banh khoai qui sont des crêpes de riz farcies avec du porc et de la crevette ainsi que des nem lui, porc haché et grillé sur des bâtons de citronnelle qu'on roule dans une feuille de riz avec des feuilles fraiches, nous passons prendre le goûter à la boulangerie française, les becs sucrés se régalent car mis à part les fruits (top ananas, mangues, bananes et fruit du dragon) il n'y a pas grand chose. Le temps est toujours couvert et même s'il fait bon il faudra attendre le lendemain pour revoir enfin un rayon de soleil. On avait déjà prévu notre bus dans l'après midi pour Hoi An à la chasse au soleil, on passe une autre soirée avec Laure et Steven et réalisons que nous serons dans le même bus le lendemain. Inès perd sa deuxième dent et se réjouit que la petite souris vietnamienne amène un billet de 1000 dongs.

On a déniché un super hôtel ouvert depuis février entre Hoi An et la plage, avec piscine, super grande chambre et salle de bain avec une vraie douche fermée: c'est la fête on ne se mouille pas les pieds en allant aux toilettes. On s'y plaît tellement , grâce aussi à la famille adorable qui le tient, qu'on y restera 4 jours : notre record! Hoi An est hyper touristique mais on comprend pourquoi : c'est magnifique et la circulation est restreinte donc c'est reposant de ne pas avoir de bruits de klaxon. Evidemment toutes les anciennes maisons de marchands japonais ont été transformées en boutiques mais la ville à un charme énorme notamment avec ses lanternes qu'ils allument le soir. On profitera de notre séjour en alternant balades à vélo dans les rizières pour aller a plage, piscine, où notre louloute commence à nager, promenades dans la ville en visitant les vieilles maisons et en dégustant un tas de choses puisqu'on est dans la "capitale" de la gastronomie. On circule sans arrêt à vélo et c'est très agréable de ne dépendre de personne, ce coin est un vrai coup de coeur et nous permet de recharger les batteries, on commence même à avoir bonne mine...

On se régale en alternant repas au marché et bons restaurants, c'est très varié et très fin. Les spécialités de Hoi An sont principalement les white roses , raviolis à la crevette en forme de rose, et le cao lau, nouilles à la japonaise avec herbes aromatiques, soja, et porc rôti, super bon! Avant de quitter cette région où on mange si bien c'est le moment de faire le point sur ce qu'on mange. Globalement c'est le rêve total: cuit, cru, sucré, salé, légumes et fruits, viandes, fruits de mer, et surtout herbes aromatiques et parfums : gingembre, citronnelle, coriandre etc... on ne peut pas se lasser même si Inès parfois à le droit à une bonne pasta bolognaise... A ceux qui nous lisent au petit déjeuner abstenez vous : saurez vous trouver l'intrus dans les photos ci dessous ?

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Dernier bus de nuit pour le Vietnam entre Hoi An et Nha Trang pour 12h, on est au top: on a à manger,Inès est coachée sur les pipis car il n'y a a pas de toilettes dans le bus et aucun transfert n'est prévu. On est 45 mn en avance devant le bus et le chauffeur entre et sort régulièrement en prenant soin de refermer la porte. Arrive le moment de monter à bord et lá la porte ne s'ouvre plus... La bonne blague... on se prend un fou rire d'autant plus qu'au même moment un énorme nuage noir arrive, mais on échappera à l'averse. On se rappelle qu'en 2010 on était les champions de la panne. Après une bonne demi heure et des aller-retours en passant par la fenêtre ils arriveront à ouvrir avec un gros coup de pied, et par chance elle se ferme également, on est donc prêts pour le départ. Franck a une voisine de nuit sympa genre je m'etale sur toi et je ronfle comme un tracteur, finalement ce voyage va être encore un peu pénible...

Arrivée à Nha Trang, encore une fois chambre dispo de suite à 7h du matin, on se change et direction la plage. En route on note que tout est traduit en russe sur les magasins. On comprend en arrivant à la plage: nous sommes en Russie. Finalement on visitera non pas 6 mais 7 pays durant ce voyage. C'est la fête du slip de bain bien remonté et du bronzage du dessous de bras: debout un bras levé de profil, apparemment essentiel. La mer est encore agitée donc pas idéale pour la louloute, le front de mer est encore bordé d'immeubles immenses, le sable semble être du sable de remblai car hyper gros alors que dans l'eau il est très fin, bref on n'adhère pas vous l'aurez compris. On nous alpague en nous parlant russe pour des massages, restos, soirées... Hallucinant...Inès profite bien car on est très peu allés à la plage finalement.

On ira se faire faire une pédicure avec Inès dans un magnifique salon tout rose et elle choisira un vernis de la même couleur. Les filles sont assez peu souriantes et on comprend qu'elles sont un peu usées de masser les pieds des touristes.

On programmera tout de suite notre départ pour Mui Ne où nous avons réservé au Cocosand un petite chambre dans un bungalow autour d'un espace commun de sable blanc, cocotiers et hamacs : là on adhère !

Mui Ne est un spot de kite-surf donc il y a beaucoup de vent et peu de monde sur la plage. On profite donc de la plage déserte pour jouer avec Inès dans les grosses vagues de cette mer agitée. Séjour bien apaisant avant le départ vers Ho Chi Minh Ville grouillante et bruyante pour prendre l'avion.

Nous avons été surpris par la diversité de paysages et la richesse de ce pays qui nous conforte dans ce choix pour notre première destination : très dépaysant et facile. Cela nous a permis de mettre Inès dans le bain rapidement des changements auxquels elle va être confrontée dans les mois à venir. Nous renouons avec les réveils matinaux calés sur le lever du soleil qui nous permettent de bien profiter des journées. On a croisé très peu de gens voyageant avec des enfants pour l'instant et on s'aperçoit quand même qu'on est vieux pour des routards : au delà des maux de dos les premiers jours dus aux matelas "planche de bois", la plupart des voyageurs ont la moitié de notre âge et nous regardent en se disant qu'il faut absolument éviter d'être à côté de cette enfant dans le bus (ça vous rappelle des choses? nous aussi) mais on s'en fiche on a une petite fille modèle 😉 et des âmes d'ados à défaut de dos d'ados...

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Nous quittons l'Asie pour quelques mois destination l'Australie ! Comme toujours une séquence voyage mouvementée : premier vol pour Kuala Lumpur où nous avons une connexion de 3h. Le vol part avec 20mn de retard et dure plus que les 2 heures prévues : on tourne au dessus de Kuala Lumpur. Le commandant de bord finit par faire une annonce en expliquant qu'il y a un orage énorme qui ne nous permet pas de nous y poser, nous allons nous poser à Johor Bahru, très pratique pour la connexion... Finalement il décide de tenter de se poser: on se marre vu les éclairs dans le ciel tout proches on se dit que la compagnie low cost n'a pas les moyens de payer l'hôtel à tout le monde et qu'ils préfèrent nous faire crever... Arrivée à Kuala Lumpur sans encombre, on attend le vol suivant dans la salle d'embarquement et Inès se plaint d'un fort mal de gorge on ne comprend pas jusqu'à temps qu'elle se vomisse dessus. Elle fera le voyage avec un magnifique pantalon manches de t-shirt de Franck et heureusement elle dormira tout le trajet ce qui ne sera pas le cas pour nous deux.

Arrivée à Melbourne où Anne nous attend : nous allons passer quelques jours ici chez Anne, Stéphane et leurs enfants Maxime, Coline et Solène. Quel plaisir de se retrouver et d'être accueillis dans leur super maison qui devient la nôtre pour quelques jours. On va déjeuner au bord de la baie de Melbourne en terrasse et on retrouve cette lumière d'Australie toute particulière et les variations de température importantes de Melbourne. Le soleil est à nouveau au nord et on s'était promis que ça nous arriverait à nouveau à la fin de notre dernier voyage. Tout est propre, il y a des espaces verts et des aires de jeux partout et même parfois de la musique dans les toilettes publiques: changement de cadre. Anne emmène Inès à l'école des enfants, tout le monde est content : elle peut parler français et nous nous débarrassons un peu d'elle ce qui nous permet de faire une viree à 2 dans Melbourne.

Repas sympas et animés en famille arrosés de bon vin, viande rouge et confitures bonne maman ( miam miam) soirée pizzas chez leurs amis avec gros débat sur les présidentielles (il va malheureusement falloir qu'on s'y intéresse de près pour choisir et le niveau de débat et d'idées ne semble toujours pas brillant), matinées à se prélasser en se faisant des lattes ( café au lait) en attendant qu'Inès se lève, on se sent vraiment à la maison et c'est hyper agréable de se poser un peu sans faire grand chose avec nos amis.

On a appris qu'un cyclone est passé sur la côte est à Airlie Beach et a fait de gros dégâts. On comptait y aller mais n'avions rien réservé, heureusement... On restera certainement plus au sud sur la côte.

Nous passerons le samedi dans les Dandenong range : forêt d'eucalyptus et fougères arborescentes magnifique où on passera plus de temps à nourrir des cacatoès qu'a se promener mais il faut contenter tout le monde. Samedi soir nous dinons chez Alain, Laurence et les enfants, c'est l'anniversaire de Melie qui fête déjà ses 14 ans. Très sympa de se revoir 6 ans après comme si on s'était vus hier, ils sont maintenant tous australiens depuis quelques mois et bien installés ici. Les enfants ont tous bien grandi et sont tous des champions de musique, ils ont les méthodes alternatives pour apprendre dont nous devrions nous inspirer. On se revoit dès qu'une des 2 familles se décide à traverser le globe...

Dimanche c'est le grand départ : on récupère le camping car et Inés est hyper excitée de le découvrir. On se dit au revoir avec la L. family car on se voit la semaine prochaine et on quitte notre petit nid douillet direction la Great Ocean Road.

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C'est parti pour 5 jours de camping car! Prise en main de l'engin, conduite à gauche, opération courses optimisées rangement des sacs au millimètre et c'est parti !

Heureusement que je me suis laissée convaincre de prendre l'assurance car je croise un arbre en marche arrière dès le premier soir...Première nuit à Queens Cliff dans un camping en bord de mer et premier réveil pieds nus avec le soleil qui réchauffe doucement l'air bien frais du matin. Nous partons le long de cette route mythique, nous arrêtons sur quelques plages et en profitons pour faire des châteaux de sable. Nous avons un temps idéal: soleil et fraîcheur sont au rendez-vous. Nous commençons à faire du camping dans des spots isolés au milieu de forêts d'eucalyptus où nous voyons notre premier koala dans les arbres au-dessus du camping-car. Sur la route avant d'arriver à Cape Ottway nous nous arrêtons dans les forêts d'eucalyptus et observons les koalas, ils sont faciles à trouver car de nombreux touristes sont arrêtés au pied des arbres. Nous n'avions pas souvenir que cette route était aussi fréquentée il y a 7 ans : le tourisme asiatique notamment à fortement progressé. Nous boycotterons le phare de Cape Ottway puisque l'accès à la péninsule et maintenant payant, une nouveauté ...

En fin de journée nous arrivons à Princetown juste à côté de 12 apôtres et allons pré-réserver votre place dans un camping où une multitude de kangourous sont présents. Inés est ravie, c'est une belle journée pour elle : après les koalas voici les kangourous en pleine nature à un mètre de nous. Nous partons voir le début du coucher de soleil sur les 12 apôtres, magnifique, et revenons dormir dans notre camping où la tribu de kangourous nous observe la soirée et m'accompagnera aux toilettes la nuit lorsque je traverse le camping.

Après quelques stops en bord de plage nous décidons de remonter dans les terres vers les Grampians afin d'y faire quelques balades et de voir les points de vue sur les reliefs rocheux. Nous y croiserons des émeus et pourrons également observer quelques peintures aborigènes. On fera un feu de camp le soir seuls face à un lac, Inès est hyper contente ça lui rappelle la randonnée à La Réunion l'année dernière.

Nous reprenons la route rapidement, passons le changement d'heure de 30mn ainsi que les poubelles pour fruits et légumes puisque nous changeons d'état. Un avion nous attend à Adélaïde pour Darwin: durée 3h30, pas mal pour un même pays.

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Changement de température et d'humidité ! Quel choc, nous voici en zone tropicale, on fera notre première nuit avec clim dans un petit motel sympathique entre l'aéroport et là où on doit prendre le camping-car le lendemain matin. Après un plongeon rapide dans la piscine pour rafraîchir Inès nous partons à Crocodylus Park pour patienter avant que la L. family arrive. Les bestiaux sont coincés dans des boxes donc on les voit bien mais vu l'espace qu'il y a ici on se dit qu'ils auraient pu les garder dans des conditions plus acceptables. Nous retrouvons la L. family et leur super camping-car climatisé, le notre fait un peu miteux à côté. Nous passons la nuit dans un camping à Mary River où il y a des crocodiles en bas de la colline, les enfants ont interdiction de dépasser les camping-cars car les crocos peuvent sauter en dehors de l'eau jusqu'à 5 mètres. Il fait chaud, humide et il y a beaucoup de batraciens et d'insectes qui nous embêtent lorsque nous mangeons. J'avoue que je suis un peu inquiète pour la suite du séjour car nous n'avons pas la clim dans notre camping-car. La nuit et difficile: nous avons du mal à dormir mais nous nous rafraîchissons le lendemain matin dans la piscine et buvons quelques lattes au bord de cette charmante piscine au milieu du grand parc avant de partir pour Kakadu.

Nous apprenons qu'un cyclone touche la Nouvelle Calédonie, décidément on se dit qu'il y a beaucoup d'intempéries dans le coin en ce moment, et sur notre futur parcours... Sur la route on voit de plus en plus de termitières, puis nous entrons à Kakadu, c'est très dépaysant car il y a à la fois la pierre ocre, beaucoup de verdure et une végétation comme dans la savane. La première journée ne sera pas très active car beaucoup de choses sont fermées à cause des eaux qui sont trop hautes. Après la visite du centre d'accueil du parc le grand camping car aura une panne de batterie... Comme toujours dans ce genre de situation on est contents d'être à plusieurs: les mamans partent au camping avec les enfants qui profitent de la piscine pendant que les papas attendent le dépanneur avec Oliver qui travaille dans le parc et donnera plein d'infos intéressantes notamment sur les crocos : il y en a 10000 dans le parc et parfois on les retrouve à plusieurs km de l'eau quand elle baisse vite. Le lendemain nous ferons un tour en bateau dans les 'wetlands' il ne faut surtout pas faire dépasser un bras ou un appareil photo. Nous profiterons de la flore et la faune mais ne verrons qu'un crocodile sur les 10000... Heureusement nous profiterons de l'après midi pour faire quelques marches car il se met à pleuvoir le soir et le lendemain non-stop. Soirée avec quelques dingos qui passent près du camping et nos amis les moustiques : avant de dormir on se fait une séance génocide d'insectes dans le camping-car, cela nous prend une bonne demi-heure mais nous permet de dormir tranquillous. On décide de fuire le coin, on a raison car c'est la fin du cyclone qui passe à Darwin et ils prévoient plusieurs jours de pluie.

Direction Katherine gorge à 200 km au sud, cette fois on évite la balade en bateau on se fait plusieurs balades éprouvantes sous la chaleur , heureusement il y a quelques nuages ou de courtes pluies qui rendent cela plus supportable. Notre louloute craque un peu avec la chaleur et redémarre dès qu'il y a un peu de fraîcheur. Nous arrivons dans des lieux magiques avec des cascades dans des jardins d'Eden. Le dernier soir encore un bel orage, heureusement que le gros camping car à un haut-vent, ce qui ne nous empêche pas d'être arrosés mais nous évite d'être trempés. On se fait livrer des pizzas directement à notre emplacement, c'est énorme !

Après un stop à Ellen falls, et une belle baignade, nous partons pour le dernier parc proche de Darwin: Litchfield. Nous nous arrêtons en route dans un trou perdu: Adélaïde river. L'arrivée est magique: fin de journée , lumière magnifique sur fond de nuages avec de grandes termitières, entourées de wallabees, buffles et chevaux. Le camping lui aussi est magique : un vrai morceau d'Australie... Il vient de pleuvoir il y a de la boue partout ainsi que des crottes de wallabees. On est à peu près les seuls à ne pas avoir de chien ni de tatouages, les enfants dans la piscine se suspendent au haut-vent pour se jeter dans l'eau, les mamans vont à la douche bière à la main: un bel endroit pour découvrir le pays. Le lendemain matin le lapin est passé déposer les yeux de Pâques! Après une chasse active et un partage équitable nous quittons le camping pour le parc de Litchfield et faisons une baignade dans une nouvelle cascade encore différente de celles que nous avons vu auparavant. Un incident technique sur les toilettes du camping car de la L. Family nous fait passer par le camping : il est ultra basique et comme dit Anne on a l'impression d'avoir réveillé le propriétaire qui s'était endormi pendant 20 ans. Nous repartons pour un latte avant une nouvelle cascade mais malheureusement le café est fermé. Nouvelle baignade encore dans un endroit magique après une bonne marche. Nous passons notre dernière soirée avec la L. family dans ce camping hors du temps.

Le moment est venu de se quitter. Nous avons passé une excellente semaine en tribu en échangeant nos enfants d'un camping-car à l'autre et n'avons quasiment pas vu Inès. Nous avons pu découvrir un peu plus les enfants L. c'était très sympa et cela nous donne un aperçu de ce qui nous attend dans quelques années. Anne et Steph RV en 2018 on vous doit toujours un latte😉 et en attendant let's stay in touch.

Cette semaine nous amène à quelques réflexions concernant le camping et sur les choses essentielles à emmener : premièrement de bons amis pour passer de bons moments et rire des situations délicates (pluie insectes panne etc...) deuxièmement de bonnes bouteilles de vin pour agrémenter les repas peu variés et oublier que l'on a les pieds mouillés... Alors tout ira bien quoiqu'il arrive.

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1950 km en 2 jours et demi , on avait juste oublié qu'Uluru est a 450 km d'Alice Springs, et qu'on n'a pas le droit de rouler de nuit ni de dépasser les 110 kmh avec le camping-car... Un peu pénible mais on se relaie en sirotant notre latte et en avalant les km. Un petit vide se fait sentir après avoir quitté la tribu...

Première pause à Mataranka dans un petit camping qui vient d'ouvrir. Le propriétaire me donne un gros morceau de pain qu'il vient de faire et nous prépare des gâteaux le lendemain matin avec les autre campeurs pour échanger, ils sont tous français, amusant... On échange sur nos expériences et c'est vrai que c'est un peu ce qui manque en camping car on échange moins avec les autres voyageurs.

Plus on avance moins c'est vert et plus la terre est rouge. Deuxième stop à Devil Marbles au coucher de soleil. On s'arrête dans un autre camping top: on fait une lessive (enfin!!!!), on se baigne dans la piscine et on dînera au très bon restaurant (agneau mariné) en appréciant enfin l'air sec. Le soir Inès en se couchant dira que son lit est un observatoire puisqu'elle voit une multitude d'étoiles par la fenêtre. On est content qu'elle y trouve également son compte car on avait peur qu'elle se plaigne plus de ne plus être avec ses copains et de faire 8h de route par jour.

Arrivée à Uluru pour le coucher de soleil, enfin sans soleil. C'est rarissime mais on a le privilège de voir le gros rocher sous la pluie. On a une petite pensée pour Sandrine avec qui nous avions partagé le voyage il y a 7 ans. Balade dans the Valley of the Winds à Kata Tjuta, je retrouve le même émerveillement que la première fois: on passe entre les rochers et aussi entre 2 orages. Encore de la pluie.... On regarde les prévisions, on passe dire au revoir à Uluru, on décide de zapper King's Canyon où de la pluie est prévue (et 400km de plus) et de tracer vers les West Mac Donnell ranges.

Arrivée à Glen Helen qu'Anne et Steph nous avaient vivement conseillé, c'est hyper paisible et magnifique. Le camping est face à la gorge rouge et on peut se baigner au trou d'eau. Inès voit son premier arc en ciel complet ! On dîne le soir du restaurant du kangourou super bon en écoutant un musicien : on est au top! On reste 2 nuits sans rouler du tout, ça fait du bien.

Départ pour Alice Springs où un avion nous attend pour Brisbane. On passe une nuit dans un backpacker sympa on trouve ça amusant de faire découvrir à Inès cette vie en communauté. On envoie nos consignes de vote...Par dépit...C'est aujourd'hui.

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Arrivée à Brisbane, souvenirs souvenirs pour Franck. On va faire un petit pèlerinage à son ancienne colocation et à l'Université... mais aussi à la plage en centre ville sur les quais où Inès apprend que son père s'y est baigné tout nu il y a quelques années en rentrant de soirée et s'est fait filmer par la sécurité... Ça l'amuse beaucoup. Le soir on voit les infos où ils parlent des élections en France, la journaliste se promène le long des affiches électorales et s'arrête devant une affiche de Fillon avec un 'VOLEUR' qui barre son visage on se prend un fou rire quelle image désastreuse de la France ... Mauvaise nuit pour moi malgré un lit confortable.. je me réveille à 4h30 et vais voir un site belge pour voir le résultat.

C'est parti pour la Sunshine Coast et normalement une phase un peu plus tranquille du voyage puisque nous repartons de Brisbane également et n'avons rien programmé de précis. Nous sommes maintenant 4 depuis Uluru: Lala la koala voyage avec nous. On démarre par petite journée à Coulandra avant d'aller à Noosa qui est considéré comme le Nice local. On aime bien, c'est la seule plage de la côte Est face au Nord et avec des vagues raisonnables pour des enfants. Plein de petits cafés et de magasins, c'est assez joli. Ce sera notre camp de base pour notre dernière quinzaine. On alterne camping au camp scout et campings normaux, enfin normaux pour ici: il y a le wifi partout et même de magnifiques dalles de béton au sol qui permettent d'avoir le pieds propres quand on sort de chez soi ... Le grand luxe! On achètera un petit maillot très 'girlie' à Inès qui est hyper contente: ça la change des tenues de routard, on se fait la semaine de la mode à Noosa: c'est défilé sur défilé à la plage. Elle est plus cool cette semaine, il y a eu une phase un peu plus difficile après la séparation avec les enfants. Elle commence à parler de qui elle invitera à son anniversaire, on sent que ses copains lui manquent un peu même si elle n'en parle pas trop. Tout cela est compensé par des journées de plage, belles balades et animaux qui s'approchent de nous de manière surprenante.

Nous décidons de ne pas faire un tour à Fraser Island qui est la plus grande île de sable au monde mais qui n'est atteignable qu'en 4*4 et donc avec des tours organisés parfois avec des dizaines de personnes dans un bus. Sur les conseils d'une propriétaire de camping nous décidons d'aller à Rainbow Beach qui est la prolongation de cette île avec des paysages donc très similaires ce qui nous permet d'être autonome avec notre camping-car. Nous passerons deux nuits à la pointe Inskip dans un paysage de rêve avec une plage de sable blanc extrêmement fin. Inès découvre que le sable fin couine quand on traîne les pieds dessus, ça l'occupera un moment... Camping en pleine nature avec apéro et petit déj sur le sable, sans oublier l'observation d'étoiles: petite cure de voie lactée. Le coin est très beau avec le sable blanc, les falaises multicolores et des lacs au milieu de la ''rainforest' on est contents de notre choix plus authentique.

Retour a Noosa où nous décidons de rester pour un stage de surf. Finalement nous ne prendrons qu'un cours chacun sur les conseils de notre moniteur Antony, normand arrivé en Australie il y a 20 ans. Ensuite on louera des planches et on surfera à proximité, il a la gentillesse de nous donner quelques conseils. Belle rencontre avec lui et une famille française vivant à Tokyo en vacances dont les filles prennent des cours aussi. On retrouve enfin cette petite impression d'être un peu à la maison car on se voit tous les jours et Inès peut jouer avec les filles.

Je vais développer sur le surf car c'était un vieux rêve qui s'est réalisé presque trop facilement. Je m'explique : 1ere journée c'est moi qui prend le cours, on n'est que 3, il fait beau et donc chaud et les vagues sont petites. J'ai du bien écouter car je me lève du 1er coup sur toutes les vagues: au début avec l'aide d'Antony, puis il indique uniquement le timing. Bref le démarrage de rêve et en plus je dose les petits jeunes de 20 ans, j'adore... Deuxième séance seule, je m'aperçois que le timing est essentiel et qu'il est fatigant de passer la barre avec un longboard. Le soir j'ai 80 ans... Dernière séance avec de grosses vagues et des nuages, je prends cher. Pas besoin de spray nasal à l'eau de mer j'ai tout nettoyé : yeux, oreilles,nez, bouche. Je me prends des rouleaux et toujours le passage de la barre épuisant. Je persévère et je finirai tout de même par en prendre de belles un peu à bout de forces, encore une fois on fait moins les malins le soir on a l'impression de s'être fait tabasser, enfin surtout moi. Mais on a adoré malgré tout! On va retrouver un coin pour en refaire pendant le voyage car Franck, qui avait pratiqué lors de ses études à Brisbane, a aussi retrouvé rapidement les bonnes sensations.

On fête l'anniversaire de Franck devant un super plateau de fruits de mer après une journée de surf et une douche chaude dans un centre commercial: c'est un anniversaire dont il se souviendra je pense. Il reçoit plein de messages de la famille et des amis: déjà 2 mois que nous sommes partis le temps passe vite...

Je comprends le dilemme de Franck il y a quelques années car il fait vraiment bon vivre ici. Le climat, l'environnement, les gens cools, la nature présente partout et surtout ce bord de mer: on se promène pieds nus, même les enfants et les grand mères en ville à proximité de la plage, les enfants sont comme des poissons dans l'eau et n'ont pas de brassards, on n'est pas dans l'hyper sécuritaire ça rappelle notre enfance. Tout a l'air simple et c'est très agréable quand on est en vacances. Ce fut un excellent séjour que nous avons plus apprécié qu'il y a 7 ans car nous avons plus pris plus le temps et étions donc plus en phase avec le rythme local.

L'exploit du voyage n'étant pas de s'être levés sur des planches de surf mais de ne pas nous faire piquer par un serpent, une redback ou une méduse ni de nous faire dévorer par un crocodile, requin ou dingo... Nous pouvons donc nous préparer pour la prochaine étape où nous suivrons de près l'information à notre arrivée le 6 mai avant de se remettre rapidement à la recherche d'un prochain spot de surf.

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Un petit vol de 2 heures et nous voici à Nouméa, arrivée au dessus d'une mer turquoise avec un fort relief verdoyant, de prime abord cela nous fait penser à La Réunion et comme on adore on a déjà le sourire. On récupère la voiture et nous voici en route pour le gîte du Tour du Monde où nous emménageons dans un chalet avec notre petite cuisine et terrasse, on est au top. Dîner très sympa avec Dan qui nous a accueilli ici ce qui nous donne l'occasion d'échanger pas mal notamment sur la vie ici et le cyclone Donna qui arrive. Le gîte à été touché par le cyclone Cook il y a quelques semaines: ils ont eu des rafales à 175km/h et ont perdu pas mal d'arbres. Donna devrait être moins violent mais il va falloir que nous en tenions compte... On a aussi appris qu'il y a une épidémie de dengue : on va devoir faire attention, pour l'instant il n'y a quasiment pas de moustiques.

On décide donc de vite bouger le lendemain vers le Grand Sud qui est un coin resté plutôt sauvage. Nous n'avons jamais vu de paysage identique, on commence parfois à être blasés mais là c'est vraiment nouveau et sublime: relief de terre rouge avec beaucoup de verdure plongeant dans une mer turquoise. Nous faisons une bonne journée de route car elles sont assez difficiles, et finissons la journée sous la pluie : Donna approche.

Le lendemain résultats des élections: bon on rentrera en août. Cela dit on s'aperçoit qu'on a zappé la procuration pour les législatives : on est vraiment mauvais... Donna s'est rapproché et on est en alerte de niveau 1 c'est à dire qu'on n'a plus le droit de se déplacer et le gîte est plein le lendemain... Ça se complique mais on espère que les nouveaux arrivants seront coincés de leur côté, et c'est le cas mais pas pour les raisons qu'on pensait : ils ont loupé leur avion en France car ils ont oublié leur passeport dans un bureau de vote. Dans la série manque de chance nos hôtes nous disent qu'ils ont des clients qui ont déjà subi le dernier cyclone et sont dans les îles de la Loyauté en ce moment : pile sur la trajectoire de Donna. Ici nous ne risquons pas grand chose mais perdons du temps pour visiter et aurons pluie et vent.

On aura la journée suivante complète coincés avec de la pluie ce qui nous laissera le temps de découvrir entre autres que la Nouvelle Calédonie est un POM (pays) et non un TOM et que le référendum d'autodétermination est prévu l'année prochaine. On joue aussi au memory que nos amis nous ont offert avec des photos d'eux dessus, Inès est toujours aussi forte mais on a quelques drames quand on retourne et donc qu'on gagne les paires de photos où Maïa est...

Alerte levée, Donna à ravagé Lifou et Ouvéa,où nous allons bientôt, avec des vents à 200km/h et des vagues de 6m, vu la hauteur de ces atolls c'est assez dramatique. Nous filons dans Nouméa que nous n'avons pas encore eu le temps de voir vraiment et visitons la ville, le marché, l'aquarium et le magnifique centre culturel Tjibaou réalisé par Piano. Une expo pour les enfants nous permet de voir enfin la géo exacte de la Polynésie, Micronésie et Mélanésie trop loin de chez nous pour l'avoir de manière claire dans le cerveau.

Nos hôtes nous aident à réajuster notre parcours et nous suggèrent de nous concentrer sur le nord du Caillou ce que nous allons faire. Direction Hienghène : il faut une petite journée de route , nous traversons le Caillou d'ouest en est à travers de magnifiques paysages. Tout est hyper bien entretenu : bords de route, villages, jardins on trouve qu'il y a vraiment un soin particulier sur l'environnement. Il y a peu de panneaux sur la route d'une manière générale et souvent il n'y a que l'indication de la tribu, la tradition orale reste donc vivante et c'est bien sympa. Arrivée à notre camping en bord de mer, nous allons passer la nuit dans un bungalow entre mer et roches noires. Inès se baigne seule dans le lagon, et fait la planche seule (merci Coline), on dine au coucher de soleil et pas un moustique, on est au top!

Balade le lendemain à Hienghene, c'est tout petit mais il y a le marché, la marina et les points de vue sur la poule pondeuse. Ils développent l'écotourisme dans le coin et on comprend pourquoi.

On file dans les terres car ce soir on dort à la tribu de Bas Couln, on a bien fait de partir tôt car on met 1h30 au lieu des 50 mn annoncées, forcément la Dacia n'est pas un pickup 4*4...

Nous dînons du cerf avec du manioc et une salade de christophine et passons la nuit chez Ida et Abel dans une case qui sent le feu de bois (et nous aussi le lendemain) Inès est ravie et nous demande si on dormira à nouveau en case. Ce devrait être le cas dans les îles. Petite pause agréable au milieu de nulle part. Sur la route tout le monde se salue et sourit. On est dans le coin indépendantiste et la tombe de Jean Marie Tjibaou n'est pas loin. On repart, enfin on essaye car avec l'humidité de la nuit on s'y reprend à plusieurs fois pour sortir du village... Le retour est plus rapide car Michèle Mouton s'est réveillée en moi.

Inès nous réclame de longues marches et ça tombe bien car on en a prévu une: journée de découverte des cascades du coin truffées de crevettes et pause à un magnifique snack en bord de mer ou Inès peut jouer avec des copines: elles s'éclatent à se rouler par terre, grimper aux cocotiers et se servir de noix de coco comme ballon de rugby. Ca lui fait du bien d'etre avec d'autres enfants. On l'observe et se dit qu'on a atteint l'objectif du voyage même si tous les moments ne sont pas roses avec elle (on ne nous l'a pas changée, la rébellion est toujours proche).

Nouvelle traversée de l'île d'est en ouest cette fois avec Sébastien Loeb.... On trace vers une super chambre d'hôte à Koumac avec un magnifique piscine chauffée: bientôt Inès pourra y aller seule à ce rythme. On profite de ce très bel endroit après la nuit plus rustique passée en tribu. Je vais courir le lendemain à 7h15 : déjà tard pour la chaleur...je prends cher.

Nous filons vers le sud car le temps nous est compté avant de partir dans les îles. Pause a Poé et sa belle plage de sable blanc face au lagon où Inès apprend à se servir de son masque et tuba, elle est hyper pressée de s'en servir pour vraiment voir des poissons, nous voilà parés pour la suite. Nous sommes dans le coin des ranchs que nous n'aurons malheureusement pas le temps de voir, pas de pause surf non plus, Donna nous un peu mis dedans sur notre programme. On a aussi raté une journée de rodéo je pense que ça nous aurait tous amusés. Bref 6 mois c'est trop court 😉.

On profite de superbes lumières sur la route en fin de journée qui éclairent les montagnes alentours et les vaches sous les cocotiers, surréaliste.

Petite pause chez des gens charmants à La Foa afin de faire un tour à la presqu'île d'Ouano : le temps semble s'être arrêté à cet endroit, sable blanc, mangrove et eau turquoise nous entourent. Il est déjà temps de rentrer à Nouméa et nous revenons au gîte Tour du Monde comme si on rentrait a la maison afin de préparer nos sacs limités à 12 kg pour aller dans les îles.

Première partie de séjour super ici, les gens sont bien detendus. L'espace augmente cet effet aussi car la densité de population est assez faible ce qui permet des routes tranquilles mais aussi les plages, cascades etc... La Nouvelle Calédonie a assez peu développé le tourisme et il y a finalement assez peu d'offre de logement, on doit donc anticiper un peu si on veut des tarifs raisonnables (enfin pour la Nouvelle Calédonie) mais on s'en sort. Notez que nous faisons des économies sur l'alcool : nous sommes totalement sobres depuis 10 jours car à chaque fois que nous allons dans un supermarché le rayon alcool est fermé, il y a des restrictions ici aussi, on se rattrapera un jour...

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C'est le départ pour Ouvéa, l'une des îles de la Loyauté. Bon nous savions que l'atoll est une plage géante de 25km, ce qu'on ne savait pas c'est qu'on serait seuls face à ce lagon d'un bleu hallucinant les pieds dans du talc... C'est à ça que doit ressembler le paradis... On voit d'abord des gros crabes a la pointe de Mouli à l'extrême Sud, puis une raie manta dans le lagon et des tortues sous le pont de Mouli: la journée commence bien. Nous logeons à Gossanah dans le nord qui avait été au coeur de l'actualité en 88. Pour y aller on passe devant le monument aux 19 qui sont les 19 kanaks abattus lors de l'assaut final des évènements : c'est au coeur de l'histoire de l'île encore très présent. Nous sommes superbement accueillis par Marc, Paulette et leur fille Mala avec qui Inès joue et ils nous préparent des repas top a base de poisson: bec de canne puis picot. Nous dormons à nouveau dans une case , on se sent vraiment bien ici. On passe un dîner avec une personne de la chambre d'agriculture venue constater les dégâts du cyclone, discussion très intéressante sur l'économie du pays, la politique et le référendum a venir. Le séjour sera ponctué de picnics sur la plage, promenade aux falaises de Lekiny, aux trous d'eau dans les terres occupés par des tortues, observation des jeunes du coin qui sautent du pont de Mouli ( la plus belle vue de l'île), passage du col (qui doit être à 40m d'altitude), visite de la savonnerie et évidemment plage où on collectionne les coquillages et un peu de snorkelling (masque tuba) dans la dérivante, une zone au nord de l'île avec beaucoup de courant. J'arrive à y emmener Inès malgré le courant: elle voit ses premiers poissons de lagon !

Nous quittons nos hôtes pour Lifou et prenons un avion 19 places où le pilote nous répartit soigneusement dans la cabine, nous donne les consignes de sécurité et fait quelques blagues, il n'est pas sur qu'on puisse se poser à Lifou car il y a beaucoup de vent et de pluie. L'avion secoue pas mal et on voit directement le cockpit c'est super, surtout qu'on arrive à se poser à bon port. Nous récupérons la voiture pour sillonner l'île qui a été très touchée par le cyclone: on constate beaucoup de maisons aux toits arrachés et beaucoup de gens qui travaillent à réparer tout cela. Nous commençons par visiter le Nord de Lifou et allons à "l'aquarium" dans la baie de Jinek: il y a un parcours de snorkelling où on se retrouve à nager avec des centaines de poissons de toutes les couleurs et toutes les tailles autour de nous au dessus de coraux aux formes incroyables! On n'avait jamais vu une telle densité de poissons c'est magnifique et Inès peut aussi profiter un peu au bord, elle est aussi émerveillée que nous car nous voyons presque tous les poissons vus à l'aquarium de Nouméa. On espère que l'endroit sera préservé car régulièrement des bateaux de croisière accostent ici avec plusieurs centaines de personnes qui viennent tous tartinés de crème solaire malgré l'interdiction... À cette occasion d'ailleurs la baignade devient payante. Pour la petite histoire Ouvéa recevait également des croisèristes et ils ont décidé d'arrêter pour préserver le l'environnement : le corail était arraché avec l'ancre, le moteur continuait a tourner et ils n'avaient même pas assez de transports terrestres pour les emmener car il y a environ 3000 personnes sur les bateaux et Ouvéa compte 4000 habitants....

Nous logeons également en case et sommes toujours très bien accueillis avec de petites attentions : soit un morceau de pain tout frais, une citronnade ou de la confiture coco vanille... On fait des super rencontres avec les gens qui vivent ici. Seule ombre au tableau : une petite connexion à internet nous fait découvrir un mail de l'agence ou nous avons loué la voiture sur grande terre qui nous informé qu'il y a eu un sinistre sur la voiture, évidemment laissée à l'aéroport avec dépôt de clés dans une boîte et un débit dès le lendemain de 1257€, on nous explique qu'on va nous aider avec le dossier pour l'assurance. Je vous passe les détails mais à force de mails et d'intervention de nos hôtes de Nouméa le soit disant sinistre à disparu, ils n'ont jamais pu fournir les photos et je pense qu'ils n'avaient pas réalisé que nous étions encore en Nouvelle-Calédonie et risquions de débarquer à l'agence. On était chauds bouillants devant cette mauvaise foi totale.

J'allais oublier, on vit une autre catastrophe en logeant en case: on doit utiliser nos serviettes d'une marque de sport connu... bref on n'est jamais secs et lors de la 1ere utilisation Inès fait une drôle de tête en me disant : "mais ça colle ce truc!" ça nous fait bien rire, aucun progrès en 7 ans sur la serviette qui sèche vite car en fait elle ne te sèche pas...

Nous dégusterons du crabe du cocotier pour mon anniversaire arrosé de champagne et vin blanc: fin de la période de jeun en compagnie de Catherine et Jean Pierre que nous avons croisé plusieurs fois sur l'île, soirée très sympa. Le crabe cocotier est une sorte d'Alien, il a des dents de la taille de molaires sur des pinces, il marche à reculons et à une sorte de proéminence à l'arrière qui lui donne un peu la forme d'une langouste; il se nourrit exclusivement de noix de coco et va parfois se baigner et surtout il est très bon a déguster et copieux! Notre hôte vient nous en montrer un vivant et le ramène au bout d'une ficelle comme s'il était en laisse pour amuser Inès.

Le temps est mitigé mais nous apprécierons bien la variété des paysages de l'île et surtout ce fameux aquarium naturel incroyable.

Nous arrivons à décoller de Lifou malgré une nuit mouvementée car il y a un avis de tempête: dans notre case en bord de mer le vent souffle très fort, l'eau rentre un peu et on entend les vagues énormes... C'est une expérience.

Arrivée à l'île des pins c'est le luxe total nous avons réservé un bungalow : nous avons cuisine, salle de bain, toilettes séparées, Inès est dans une autre chambre que nous et on peut même commander de la baguette chaude pour le petit déj! Nous partons faire des courses et l'effet enfant nous permet d'avoir une baguette alors qu'il n'y en avait plus et de revenir en stop dans le premier pickup qui passe en montant à l'arrière. Inès est aux anges! L'île des pins est petite et nous avons décidé de ne pas louer de voiture car le stop se pratique couramment. Pas besoin d'expliquer d'où vient le nom de l'île, on vous laisse regarder les photos...

Après une journée calme à nous balader dans les magnifiques baies de Kunamera et Kuto nous faisons une journée de pirogue dans la baie d'Upi pour aller à la piscine naturelle de la baie d'Oro. La pirogue nous fait penser à celles de Polynésie avec la même voile et le balancier. Inès se croit dans "Vaiana" depuis un petit moment, maintenant encore plus. Notre piroguier a déjà fait des courses jusqu'à Nouméa. La piscine naturelle est sublime car entourée des pins et on voit d'énormes vagues s'écraser sur les rochers côté mer, le seul hic est qu'on se croirait à l'aquaboulevard vue la foule puisqu'on a oublié ce que c'est que d'être avec d'autres touristes... On remarque aussi que les coraux sont bien abîmes, forcément avec ce monde, le piroguier nous l'avait dit à demi-mots.

Belle rencontre avec Marion et François en vadrouille comme nous et qui étaient dans les mêmes pays que nous ces 3 derniers mois. On passe du bon temps ensemble en partageant nos pâtes, purées, légumes en conserve, rhum (pas d'alcool en vente ici ils ont été prévoyants) et beignets au chocolat (une tuerie) de l'épicerie du coin. Inès est hyper contente de passer du temps avec eux aussi et les traque dans tout le camping pour qu'ils viennent dîner avec nous. Marion étant instit en grande section elles feront une petite séance écriture ensemble, à suivre... Comme d'habitude pour ces rencontres on se quitte avec un petit pincement mais on sait qu'on se reverra en France.

C'est l'Ascension donc le camping s'est rempli de personnes de Nouméa nous rencontrons une petite famille bien sympa encore et Inès se fait une bonne copine avec qui elle joue avant que nous ne partions dans un pays où la communication sera plus difficile.

Nous repartirons sur Nouméa et passerons une dernière nuit au gîte du Tour du Monde avec nos anges gardiens. Nous devons maintenant quitter ce pays où nous avons passé de très bon moments. Au delà des paysages de carte postale incroyables, de la faune et de la flore ce fut encore une très belle expérience humaine avec de très nombreuses rencontres.

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Arrivée à Osaka on court récupèrer notre JR pass qui permet de se balader partout dans le pays en train sans limite. Une fois récupéré on prend large sur l'horaire du train pour Kyoto pour que Franck puisse fumer car ici c'est tout un concept.. on peut moins fumer dehors que dedans. Il ira fumer dans un hôtel pendant que je réalise que nous avons oublié Lala le bébé koala d'Inès (son premier vrai doudou que nous avons acheté en Australie et qui chmoute à mort) dans l'avion... On avait eu la chance de ne pas avoir à gérer de doudou avant et il aura fallu attendre qu'elle ait presque 6 ans et qu'on soit en voyage pour s'encombrer d'un doudou, du coup on n'est pas hyper opérationnels pour gérer. Voilà la situation : on n'a pas beaucoup dormi, Nat et Anabel sont dans les starting blocks pour qu'on se retrouve et Lala est dans l'avion. Inès nous connait et à déja abandonné l'idée de le revoir (infidèle...) elle négocie déjà l'achat d'un nouveau. Comme nous sommes au Japon je me dis que ça se tente: 8h50 je signale l'incident au point information à l'arrivée des vols, elle appelle tout de suite en donnant une description détaillée de Lala (couleur du poil, taille, tout ça..) et m'informe qu'elle doit rappeler dans 10mn le temps que l'avion soit nettoyé. 9h00 elle rappelle et m'informe qu'ils l'ont trouvée et qu'on nous l'amène ici dans 20 à 30mn. 9h20 une femme passe les portes des arrivées avec Lala: bienvenue au Japon.

Nous retrouvons les filles sur le quai à Kyoto et Inès se jette dans leurs bras. On est super contents de se retrouver ! Elles sont en fin de voyage et maîtrisent totalement les transports, les lieux pour fumer (OK dans mes restos et les trains mais pas en marchant dans la rue), les basiques de politesse, les règles de circulation ( vélo roi à 30km/h sur les trottoirs), l'alimentation (la cure de légumes c'est pas forcément pour tout de suite), les signes pour l'addition, bref on gagne du temps. Nous emménageons dans une maison avec salon et salle à manger (espace rare ici) et Inès va partager la chambre avec elles (première fois en 6 mois qu'elle n'est pas avec nous). Là je dois vous expliquer la découverte des toilettes japonaises qui fut également l'un des ravissements de la journée, Inès hurle de rire sur les toilettes en s’éclatant avec les fonctions: lever de lunette, arrosage avant ou arrière plus ou moins fort, oscillant ou non et même le séchage ( on découvrira plus tard dans des toilettes publiques qu'il y a un bouton pour couvrir le bruit avec un bruit de fontaine avec des oiseaux). Nous aussi on adore d'ailleurs mis à part la fonction lunette chaude qui n'est pas agréable quand il fait 29°. Cet élément de vie essentiel maîtrisé, nous partons dans Kyoto visiter le marché Nishiki et y déjeuner. Plein d'étals de choses qu'on ne connait pas... Marraine Natacha offre à Inès un magnifique éventail et nous lui offrirons plus tard une ombrelle pour que les filles puissent lui ramener (merci les filles !) Balade dans les quartiers touristiques de Kyoto notamment le sud de Higashiyama où nous croisons plein de femmes en Yukata l'habit traditionnel japonais (kimono en coton). Inès est aux anges et nous demande des photos avec certaines d'entre elles qui ne comprennent pas quand on les remercie en japonais: des touristes qui ont loué des habits pour la journée. Je vous passe les commentaires sur les merveilles que nous voyons car les photos parleront d'elles mêmes et nous avons déjà tant à raconter... Nous allons commander des plats à emporter pour la soirée (gyozas, sashimis (miam), viande panée très répandue ici: tokatsu, ce n'est pas le plat le plus fin qu'on puisse imaginer) avec des bouteilles de vin pour fêter les retrouvailles, c'est une très belle journée. En se couchant on se dit qu'on a vraiment bien fait de venir dans ce pays: nous n'avions aucun doute sur la beauté du pays mais nous craignions une forme de rigidité des gens et comme nous a dit une femme rencontrée en Nouvelle-Calédonie les japonais chez eux sont très détendus, accueillants et joyeux, malgré un organisation ultra ordonnée, bref nous oublions nos à prioris basés sur des touristes totalement perdus en Europe avec notre mode de fonctionnement tellement moins respectueux.

Nous passons 3 magnifiques et épuisantes (on a oublié ce qu'est une visite de ville) journées à Kyoto. Inès est impressionnante d'énergie, lorsque nous avons du mal à nous baisser pour remettre nos chaussures en fin de journée elle saute encore partout. Nous avons visité la plupart des sites importants: Arashiyama, le temple d'or, le château de Nijo et ses parquets chantants qui permettent de savoir quand quelqu'un arrive, le temple Fushimi Inari-taisha et ses 30000 toris, tofuku-ji et ses jardins, Nanzen-ji, etc... On découvrira par hasard un restaurant excellent et très peu cher où on mangera notamment du chashu viande de porc braisée, à se damner. On y retournera lendemain à l'unanimité !

C'est le moment de se quitter avec les filles: on se voit très bientôt, le temps passe tellement vite... Nous prenons notre Shikansen (TGV d'ici) pour Hiroshima tandis qu'elles vont à Tokyo. Là encore on découvre l'efficacité redoutable du réseau de train et du JR pass: connexions sur le même quai, pas de réservation, coin fumeur, sièges à 3 on est au top pour voyager.

Hiroshima : on a bien aimé. On a un peu expliqué à Inès l'histoire elle nous a demandé le nombre de morts, on a cherché : 200.000, ça fait réfléchir... Super backpacker, on aime bien qu'Inès voit cette ambiance d'échanges sur ce qu'on a vu et ce qu'on va faire: dîner avec un écossais, un français, un espagnol, une allemande et un portugais: très sympas. On a une chambre traditionnelle avec tatami et futon, on dort hyper bien. On va dîner à l'okonomi-mura un bâtiment avec 26 échoppes faisant l'okonomiyaki sorte de crêpe au chou, aux nouilles et aux œufs préparée sur une grande plaque juste devant nous sur laquelle on mange. On tombe sur un personnage fan de base-ball à qui Franck fera fumer une cigarette roulée (ça n'existe pas ici) un peu forte pour lui qu'il ponctuera de "Hoooo!!!" évidemment sous la hotte du restaurant, cocasse je me retiens de rire.

Petite journée à Miyajima magnifique île avec le fameux Tori flottant et des daims. Franck en aidera un qui était coincé dans une barrière et avait le cou tout écorché, son statut de super héros est confirmé pour Inès (était-ce nécessaire ?). Le temps est magnifique ce qui nous permettra de voir toutes les îles alentours lorsque nous serons au sommet. Très joli coin de nature avec beaucoup de marches après les épisodes de ville. De retour à Hiroshima c'est le festival du yukata qui marque le début de la belle saison: fête foraine où nous voyons les familles avec enfants dans les rues, nombreux en yukata, très sympa. Cela nous permet de voir des enfants d'ici car à part dans les cours d'école on n'en voit quasiment jamais.

Retour à Kyoto où nous avons loué un petit appartement avec baignoire et télé intégrée: Inès apprendra à découper les poissons en prenant son bain: le corps et l'esprit... Nous profiterons de ce séjour pour retourner aux endroits que nous avions aimé mais aussi voir plusieurs endroits que nous n'avions pas eu le temps de visiter: on pourrait passer un mois à Kyoto malgré les touristes. Le jour de notre arrivée nous dînons avec Iloko (qui travaillait avec Franck), Fabrice et le petit Théo. Inès s'empresse de demander où pouvons nous trouver un yukata, Iloko lui en offre alors un magnifique ! Nous sommes parés pour la cérémonie où nous voulons aller demain matin et Inès est comblée. Soirée très sympa, nous nous reverrons à Paris puisqu'ils rentrent en juillet.

Le lendemain nous allons à Gion le quartier des apprenties geishas: les maikos ou se tient la cérémonie Hojo-e. Le quartier avec ses petits canaux est bien préservé et est très beau. Nous croisons donc de nombreux mariés qui se font photographier, parfois avec Inès. On lui enfile son yukata, à l'aide des conseils avisés d'un policier, et elle devient un peu la mascotte du coin, même photographiée par la presse présente. Encore une fois il n'y a pas d'enfants, assez peu de touristes, et la petite blonde en yukata est rare. Les maikos apparaissent et se font mitrailler, Inès sera la seule à pouvoir les approcher sans qu'on demande mais emmenée par des gens qui regardent. On craque peu de temps avant la libération des poissons dans la rivière mais ça fait déjà 2 heures qu'on est là.

Le lendemain direction Nara ancienne capitale également , c'est très touristique mais nous sommes là tôt et visitons 2 très beaux temples. Inès s'éclate avec les cerfs jusqu'à temps de se faire bousculer par l'un d'eux sans raison claire. Elle ne comprend pas : c'est trop injuste.. plus de peur que de mal, je pense qu'il lui en a voulu de tendre la main sans rien, tous les autres touristes leur donnent à manger.

Dernière soirée à Kyoto on craque pour un resto style tapas et viande rouge avec frites maison évidemment arrosé de vin rouge et desserts en prime, on s'éclate tous les 3, les mmmm prennent le dessus sur la discussion. On arrive au moment du voyage où notre cuisine nous manque parfois.

Quel pays fantastique et dire qu'il n'était pas sur notre liste initiale... pour l'instant on aime tout: magnifiques temples et paysages, gens charmants, organisation et propreté qui facilitent grandement la vie, cuisine, réseau de transports fou et pour ne rien gâcher le soleil ne cesse de briller depuis notre arrivée. On allie culture et côté déjanté avec par exemple leurs bars à chats (pour être avec des chats quand on n'en a pas chez soi) ou a hiboux (?). Tout est beau: même les magasins et les restaurants avec les petits rideaux qu'il faut écarter pour rentrer. Et encore une fois les gens sont adorables, notamment avec Inès qui fait souvent rire les gens et reçoit des petits cadeaux dont des origamis, on adore. Elle ne cesse de dire: "je vous avais dit que ce serait le plus beau pays": on est bons.

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Nous quittons Kyoto où nous nous commencions à avoir nos petites habitudes pour Kanazawa dans le centre de Honshu (l'île principale du Japon) presque en bord de mer. La ville n'a pas beaucoup de charme mais un marché sympa, un ancien quartier de samouraïs et geishas, quelques temples et surtout un château, son jardin et le jardin Kenroku-en l'un des plus beaux du pays. C'est tout à fait l'idée qu'on se fait du jardin japonais magnifique et en même temps la nature y est surmaîtrisée. Jolie étape avant d'aller dans les Alpes japonaises qui se termine par un magnifique dîner dans un restaurant italien avec pâtes aux fruits de mer...

Le trajet en train est super, on slalome entre des montagnes à pic. Arrivée a Takanawa très jolie ville avec un centre ancien avec de jolies maison en bois. C'est assez touristique mais les gens ne restent que la journée et repartent le soir. Après un déj grignotage de pain et sushi au bœuf de Hida (mmmmm) nous irons boire un excellent cappuccino chez un vieux monsieur qui expose de beaux objets qu'il fabrique dans une très belle boutique (comme souvent ici), et fait de beaux dessins avec le lait, on profite de ces petits moments magiques. Le lendemain on visite Shirakawa-go qui est un village classé au patrimoine de l'UNESCO puisqu'il a gardé ses maisons anciennes spécifiques aux toits très pentus. L'après midi nous irons dans notre premier onsen (bain chaud des sources naturelles) dans un hôtel assez chic (on est un peu gênés dans le hall vu nos tenues) et très moche vu de l'extérieur. Les bains sont à différents étages pour les hommes et les femmes, on se sépare donc de Franck pour arriver dans ces bains incroyables. On commence par se laver dans une salle de bain commune avec l'eau de l'onsen, on a à disposition savon, shampooing, après-shampooing. Ensuite on peut aller dans les bains: nous en avons 6 différents en terrasse au 5eme étage de l'hôtel avec vue sublime sur les montagnes. C'est un concept de se balader nues d'un bain à l'autre dehors et Inès s'amusera à m'arroser et s'arroser avec les petits récipients, je la laisse faire car nous sommes souvent seules, sinon il aurait fallu un calme absolu puisque c'est un endroit de détente. On testera un peu le sauna juste pour qu'Inès voit ce que c'est. On passera plus de temps avant de sortir à se passer des crèmes et se coiffer devant nos coiffeuses individuelles. Franck est époustouflé 😉 lorsqu'on se retrouve : il ne nous a pas vues aussi bien coiffées depuis des mois (et moi depuis toujours d'ailleurs car j'ai presque un brushing) mais bon on est toujours en short et t-shirt dans cet hôtel chic... Le soir on est morts morts morts, on nous l'avait dit mais on ne pensait pas à ce point vu qu'on est déjà bien détendus depuis quelques mois.

Le lendemain randonnée à Kamikochi, on n'est pas seuls car c'est le week-end. On demande au centre d'information où on peut grimper et la femme nous regarde en panique enfin surtout Inès et appelle une collègue qui nous explique qu'il vaut mieux rester dans la vallée car il va pleuvoir à midi. On se dit qu'elle exagère un peu mais on obéit. Les japonais sont tous sur-équipés mais cela va avec leur grand sens de l'organisation. Balade très sympa au lac Myoji jusqu'à midi: heure où la pluie commence à tomber: bravo la ponctualité ! Amis de la météo prenez en de la graine 😉. On va déjeuner mais ce sont maintenant des trombes. On est bien en montagne, le temps est hyper changeant et on a bien froid aux cuisses avec nos shorts. Heureusement qu'on avait pris polaires et coupe vents sans vraiment y croire. Le retour de la balade se fait en courant dans la gadoue, trop drôle... Le soir on va se faire un excellent burger dans un petit restaurant bien sympa tenu par un jeune couple, serions nous en train de craquer d'une overdose de soupes aux nouilles???

Nous quittons la jolie Takayama pour notre prochaine étape qu'Inès attend depuis 3 jours.... Nous allons passer la nuit dans un ryokan (auberge traditionnelle) avec un onsen. Avant nous allons à la toute proche Shin Hotaka prendre le téléphérique qui nous mène à un point de vue époustouflant sur les montagnes alentours. On se retrouve les pieds dans la neige, à défaut d'être allés au ski cette année (la demoiselle s'en était plaint..) on aura vu un peu de neige. Après une petite balade nous redescendons en téléphérique et rejoignons le ryokan tant attendu. Accueil parfait, distribution de yukatas (les kimonos en coton) ainsi que d'une petite robe en matière maillot de bain et d'un pagne de la même matière pour monsieur, tous deux verts prairie, pour nous couvrir dans les bains mixtes. Nous sommes parés et partons avec nos petits paniers à l'extérieur du ryokan pour aller aux onsens en bord de rivière (Franck est canon en yukata). D'abord nous voulons aller au mixte pour être ensemble mais je ne vois que des hommes sans pagne, uniquement avec une petite serviette en main qui cache l'essentiel, on voit une tripotée de culs japonais et levons rapidement la tête pour regarder les montagnes: là la vue est superbe. Demi tour avec Inès pour aller au bain des femmes pendant que Franck fait une reconnaissance plus poussée des bains mixtes pour bien comprendre s'il est mixte. Impatientes de rejoindre Franck, nous décidons avec Inès de remettre nos jolies tenues couvrantes pour affronter à nouveau le bain mixte. Il y a assez peu de femmes mais quelques unes quand même. Le bain est magnifique il y a une grande cascade le long de rochers où on voit les coulées de soufre. À côté il y a une petite grotte avec une jolie lanterne, je ne m'aventurerai pas sans Franck.... Franck ressort maintenant pour voir si on peut privatiser un bain et pendant ce temps Inès et moi nous promenons lentement le nez en l'air dans le bain mixte: j'ai un flash sur la grande vadrouille... Tea for two... Je souris. Nous arriverons enfin à avoir un bain privé, il y en a 3 et c'est le plus beau en bord de rivière. C'est le pied on est en pleine nature dans cette eau chaude à se relaxer dans ce cadre magnifique. Mais nous ne traînons pas trop car nous sommes attendus pour le dîner en yukata, toujours hyper seyant... Une succession de plats arrive: bœuf de Hida avec ses petits légumes, soupe miso, tempura de crevettes, riz sauté qui cuit devant nous, sashimis, œuf aux champignons etc... Jusqu'aux fruits en dessert. Nous allons nous coucher non sans refaire auparavant un tour dans un autre bain privé sous les étoiles.

Nous partons ensuite pour Matsumoto de l'autre côté des Alpes et sommes accueillis par Brian un irlandais qui tient un backpacker avec sa femme japonaise, tous deux passionnés de randos et escalade. C'est un super endroit pour rencontrer du monde et échanger, nous y avons passé un très bon moment et ce malgré le quasi partage de chambre puisque des cloisons de papier nous séparaient de nos voisins. La ville est agréable et nous nous y sommes promené avec plaisir notamment autour du château et dans des ruelles pleines de charme. On y découvre un café qui fait des gaufres parfaites et un pancake soufflé au chocolat : c'est comme un soufflé au Grand Marnier sans Grand Marnier...Hyper bon. On vous avait parlé de notre manque de sucre????

Brian nous a conseillé la balade de Magome à Tsumago qui sont d'anciens relais sur la route d'Edo (ancienne Tokyo) à Kyoto très bien préservés et où notamment tous les fils électriques sont enterrés: chose rarissime au Japon car à cause des séismes toute l'électricité reste visible afin de réparer au plus vite. Journée très sympa car entre les villages on se perd en pleine forêt ou il semblerait qu'il y ait des ours bruns car il y a des cloches pour les faire fuir régulièrement, évidemment Inès les sonne toutes donc on n'en verra pas... On se fera une journée à 15km de marche. Comme d'habitude Inès parle ou chante du début jusqu'à la fin...

Au revoir les Alpes, direction Fujisan (le respecté mont Fuji) on espère qu'il ne se cachera pas... Arrivée a Kawaguchiko, ville plutôt moche en bord de lac avec des constructions moches mais avec vue proche sur Fujisan. Nous le voyons dès notre premier jour car il se découvre en soirée, impressionnant car nous ne sommes pas proches et il est seul à cette altitude à trôner à l'horizon. Nous passons 3 jours dans le coin car il y a de nombreuses balades et notamment des belles grimpettes au lac Saiko, qui lui est quasi sans construction, sur les sommets alentours pour mieux voir le mont Fuji. Montées ardues adaptées au relief vertigineux ici aussi: les montées sont à pic et nous passerons pas mal de temps à monter en se tractant avec des cordes, Inès adore et ça tombe bien pour nous. C'était une étape très agréable malgré nos appréhensions sur la ville qui est moche et morte, mais dans un cadre exceptionnel et de possibilités de balades multiples. Les gens de la guesthouse offrent à Inès un beau furoshiki : le carré de tissu pour porter des objets ou emballer des cadeaux encore une fois l'accueil est top.

Dernière étape : Tokyo la ville démente, nous logerons à Asakusa un quartier plutôt sympathique avec plusieurs rues piétonnes mélange d'anciens et de nouveaux bâtiments. On est tout près du Senso-ji le temple vénéré de Tokyo. Nous sommes samedi et c'est la folie... Nous décidons de nous éloigner pour visiter Yanaka le seul quartier vraiment préservé et donc ancien avec de petites maisons. Venant de jolies villes comme Takayama nous ne serons pas époustouflés mais il est vrai que c'est surprenant de se dire qu'on est dans Tokyo...Nous enchaînerons avec le parc d'Ueno où la plupart des musées se trouve, joli poumon dans la ville, avec des SDF : première fois que nous en voyons au Japon. Dans notre quartier tout le monde est dehors attablé avec bière et repas en terrasse, ambiance bons vivants mais enfants interdits à ces restaurants... On dînera dans un restaurant, très calme, référence pour les tempuras préparés dans l'huile de sésammmmme et ferons un détour avant de rentrer par un magasin qui vend de tout et surtout de n'importe quoi, on se prend des fous rires au rayon déguisements, les photos suffiront à vous faire comprendre. Je rattrape Inès qui passe un petit rideau au dernier moment : la section adultes... ça existe encore ici à côté des fers à repasser. Puis nous rentrerons dans notre guesthouse qui était auparavant un love-hôtel rénové même si quelques détails permettent de le deviner.... Inès aimerait dormir sur le lit estrade et me demande pourquoi il y a des miroirs sur les murs entiers à côté des lits, je lui explique que c'est pour agrandir la pièce.

Je vous passe les détails de toutes nos visites notamment de Shibuya (le plus grand carrefour piéton du monde, ils ont des passages en diagonale) et Harajuku où normalement il y a les cosplays (jeunes déguisés) que nous n'avons pas vus peut être parce qu'il pleuvait et qu'il y avait une mer de parapluies... Nous passons au grand magasin de jeux du coin: on est dimanche, il est plein mais pas d'enfants. On rentre dans le jeu avec quelques séquences nostalgie, et puis Franck y a croisé Ramon...

Le grand jour est arrivé : nous allons voir des judokas s'entraîner au dojo Kodokan fondé par le créateur du judo Jigoro Kano. Lorsque nous arrivons les tatamis sont envahis de judokas qui s'entraînent et nous nous apercevons qu'il y en a des tous les pays, puis nous réalisons que ce sont les équipes nationales. Nous reconnaissons quelques visages étrangers vus à la télé, le temps de réaliser devant qui nous sommes Franck m'interpelle sur une masse qui s'entraîne : c'est bien lui... La chance énorme. On y reste un moment c'est super : les entraîneurs sont autour du tatami géant et les judokas changent de partenaire toutes les 4 mn. Après un passage rapide au quartier de Shinjuku où on montera au 45eme étage de la mairie pour une vue superbe sur Tokyo on reviendra au Kodokan. Dans l'ascenseur on se retrouve avec 3 français qui nous expliquent qu'ils sont en stage 5 jours ici, l'un d'entre eux n'en peut déjà plus. On se rend compte du travail énorme. En repartant on se retrouvera avec 2 iraniens géants: des vrais golgots, je dis à Franck de ne pas faire le malin dans l'ascenseur... ils s'amusent avec Inès, on leur explique qu'elle fait du judo, la blondinette a toujours la cote. La journée s'achève dans un restaurant tenu par un sumo super sympa qui a posé dans Vogue et nous montre les photos pas peu fier. Super journée !

La troisième journée commence par une balade à Ginza le quartier chic puis nous allons à l'ancien marché aux poissons où il reste encore tous les restaurants alentours proposant des sashimis de poisson ultra frais. On se fera aussi un peu d'oursins et Inès goûtera au wasabi. Nous prenons ensuite le métro aérien vers Odaiba le quartier sur mer qui n'existait pas avant. Le métro slalome entre les buildings c'est très amusant. Le quartier ressemble à La Défense en géant. On prendra le pont de 1.5km à pied au retour impressionnant mais hyper bruyant...

Dernière journée sous une pluie battante non-stop, c'est monnaie courante ici, on a eu de la chance...ce soir nous décollons pour de nouvelles aventures. Difficile de résumer le Japon, la longueur des textes ici le démontrent et encore je n'ai pas parlé des poussettes à chiens, des karaokés improvisés dans les restaurants et ceux qui louent des déguisements, des gens qui roulent en kart dans Tokyo déguisés en Super Mario, des taxis style 1950 avec des sièges recouverts de crochet mais avec porte automatique, des cours de fabrication de faux plats en cire comme ceux qu'on voit dans les vitrines des restaurants ( j'ai cru que c'était du vrai la première fois jusqu'à temps de voir des plats verticaux tenir seuls...), les buzzers sur les tables de restaurants pour appeler les serveurs, tous ces petits trucs déjantés qu'on n'a pas chez nous. Ce qu'on retiendra en particulier ce sont nos interactions avec les japonais: leur gentillesse, leur politesse, leur savoir vivre mais aussi leur humour, leur capacité à s'amuser notamment autour d'une bonne table et d'un bon verre. Bon c'était top, pourvu que ça dure....

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Trajet avec notre compagnie low cost préférée de Tokyo à Kuala Lumpur on a 2 rangées de 3 places pour nous: royal! Arrivée plutôt frais dans la grande ville, notre guide favori n'est pas à jour, les tarifs du train ont fait *4... Ce sera taxi ce qui nous évite de porter nos sacs de plus en plus lourds: notre résolution est de nous alléger en Malaisie. Nous avons choisi une guesthouse très sympa dans Chinatown avec un beau toit terrasse puisque notre chambre est sans fenêtre, c'est généralement le seul moyen en ville pour dormir au calme. Le choc en arrivant ici après le Japon est important : chaos, chaleur et humidité, nous ne sommes pas très vaillants. On passe pas mal de temps sur le toit avec les 2 iguanes et Inès rencontre les gens de la guesthouse et notamment Fanny une française danseuse de tango en renouvellement de visa qui lui montrera comment jouer du ukulélé.

On retrouve les 3 principales ethnies dans le quartier où nous sommes : malais, chinois et indiens. Chacun parle sa langue et pratique sa religion en se côtoyant et échangeant en anglais. Nous devons expliquer plus en détail les religions à Inès ce qui n'est pas simple à son âge. Il est surprenant de croiser les femmes voilées et celles en mini-short mais tout ce petit monde se côtoie tranquillement. On profite aussi de la diversité alimentaire notamment la cuisine indienne.

C'est la fin du ramadan et il y a donc des vacances : tout est réservé hôtels, bus et nous resterons donc une journée de plus en ville avant de pouvoir partir. Chose bizarre pour ce pays on doit aller à la gare routière à 1h pour réserver un billet, impossible de trouver une agence en ville. On est très surpris du côté chaotique comme dans les autres villes d'Asie du sud-est et du niveau de développement du pays bien supérieur aux autres pays de la région. Il n'y a donc quasiment que des voitures, pas de 2 roues, pas de marchandage, un métro hyper moderne.... Tout cela est assez déroutant.

Nous visiterons les quartiers de Chinatown et little india et ferons un tour aux tours Petronas (compagnie pétrolière), le symbole du pays, plutôt une très belle réussite architecturale. Au pied des tours nous irons au parc où il y a des jeux d'eau pour les enfants et des dizaines et des dizaines de cages à poule et toboggans: démesuré. Au pied des tours il y a aussi un énorme centre commercial avec des magasins comme dans les nôtres mais aussi tous les magasins de luxe, on y reste un peu pour voir un spectacle de danse jusqu'en fin de journée : il se remplit de manière impressionnante on voit d'ailleurs plusieurs mamans à l'information qui ont perdu leur enfant... Énorme société de consommation...

Nous partons pour Melaka, voyage en bus hyper confortable, mais il part en retard et arrive encore bien plus en retard à cause du trafic important durant les vacances. On doit se réhabituer aux transports sans toilettes pour Inès et ferons arrêter le chauffeur en bord de route, ça ne nous avait pas manqué... Arrivée a Melaka, l'un des plus grands ports commerciaux d'Asie du sud-est au XVeme, d'abord colonisé par les Chinois puis par les Portugais, les hollandais et les anglais : on retrouve des éléments de tous ces passages dans la ville. Un taxi top nous emmène à la guesthouse réservée: il nous montre la ville et ce qu'il y a à faire. Nous arrivons chez un couple adorable, la femme est japonaise ce qui permet à Inès de la surprendre avec un "konichiwa". C'est le weekend et les vacances autant dire le cauchemar en terme de monde, Franck prend Inès sur ses épaules pour traverser le marché de nuit de Chinatown, mais on craque et on bifurque, il y a trop de monde. On goûtera les spécialités locales notamment les boulettes au poulet et riz, les thalis servi sur une feuille de bananier, le cendol: dessert à base de glace pilée, morceaux de gelée, sirop de palme, lait de coco et ce qu'on ne savait pas c'est qu'il y a aussi des haricots rouges et du maïs... On mangera dans un restaurant Portugais, pas bon on est déçus, Franck se consolera avec un pasteis pas trop mauvais.

Nous passerons 3 jours dans cette ville sympathique traversée par un canal où les bateaux à touristes avancent à fond les ballons. Et encore, Cyril, (une sorte de sosie de Dom du polich) le patron d'un bar avec qui nous avons sympathisé, nous dit qu'il y avait des Mr Patato géants sur les bateaux avant car ils ont été financés par le roi des chips local.. l'UNESCO à un peu remis d'ordre la dedans. En arrivant notre taxi nous avait fait remarquer les trishaws plein de décos kitshissimes en nous disant que le soir c'était encore mieux. On n'imaginait pas à quel point ! Lumières clignotantes et concours de sonos à fond, les trishaws Hello Kitty, minions, Spider-Man, Pokémon, reine des neiges j'en passe et des meilleurs...défilent devant nous :le spectacle est incroyable, on se prend des crises de rire pendant un bon moment... Inès est hystérique.

Nous profiterons de l'architecture coloniale, des cafés sympathiques, du cimetière chinois équivalent au père Lachaise dans cette ville agréable avec une 3ème journée enfin calme.les gens sont réveillés jusqu'à 2h du matin en faisant des tours en trishaw, même si on est à l'écart c'est assez bruyant. C'est le grand soir: tour de trishaw prévu... Un seul... Le dilemne est de choisir lequel... Franck et moi aurions bien pris un minion mais avons des exigences musicales (on aurait bien aimé "shape of you" qu'on entend tout le temps depuis l'Australie), Inès est revenue sur la reine des neiges (on la pensait détrônée par Vaiana, pas encore)... Après moultes rebondissements le voilà c'est le bon: le Hello Kitty avec du gros son, l'apothéose du séjour a Melaka... Après notre tour on ne se lasse pas de regarder les autres passer et ça nous fait toujours autant rire.

Nous essayons d'organiser la suite du périple avec les conseils avisés de Cyril mais entre les vacances d'ici et les européennes qui commencent les hôtels sur les îles corrects sont tous réservés, on déprime un peu aussi parce qu'on a du mal à supporter la chaleur, et on passe pas mal de temps connectés à chercher une solution.

Prochaine étape : Ipoh, ville étape au nord de Kuala Lumpur pour aller dans les montagnes. Agréable surprise car nous pensions qu'il n'y avait aucun intérêt particulier mais la ville s'est développée et des artistes de street art, notamment un lithuanien Zacharevic, qui allie peintures et objets réels, ont créé un parcours sympathique, maintenant ponctué d'endroits agréables pour boire un café.

Direction Cameron Highlands en altitude pour avoir un peu de frais, on a pas mal souffert de la chaleur jusqu'à maintenant, et de la clim exagérée des bus et restaus aussi... J'avais lu des blogs avec quelques critiques de l'endroit mais on a tenté. En effet, Tanah Rata est une petite ville hyper touristique, nous partons pour grimper le petit 2000m du coin gunung Brinchang et apprenons que le chemin de randonnée est fermé car il semblerait que les gens arrachent trop de plantes dans cette jungle unique au monde. Nous marcherons donc sur le bord de la route en traversant les plantations de thé, on n'est pas époustouflés car le paysage est toujours gâché par des serres de fraises, on est dans le coin de culture des fraises et c'est légèrement intensif.... Les 4*4 des tours opérateurs commencent à nous doubler sans arrêt, on respire les pots d'échappement. Heureusement on a quelques moments sympas dans la jungle et surtout on est contents de marcher en faisant un peu d'efforts en montée. En arrivant en haut Inès est un peu la star, tous les 4*4 nous félicitent d'y être arrivés, sympa.

Ça ne s'arrange pas à la descente car on tombe dans des bouchons en pleine montagne, les voitures n'arrivent pas à se croiser... On croise une famille slovène un peu surprise comme nous de tous ces gens qui découvrent la nature en voiture. Arrivés sur la route principale comme les bus ne sont que toutes les 2 heures nous faisons du stop, c'est un échec total, bien que nous mettions Inès en avant, je pense que c'est aussi incongru qu'en France maintenant, on passe limite pour des parents indignes. Bon on prendra un taxi. On goûtera tout de même au steamboat : fondue dans un bouillon, avant de partir.

On n'arrive toujours pas à trouver de dispo dans les îles de Malaisie touristiques, et sur les autres je ne suis pas sûre de pouvoir me mettre en maillot de bain, on en a marre de chercher, on va donc changer de stratégie...

Notre prochaine étape sera Penang "la perle de l'Orient" et George Town ou nous avons choisi un petit hôtel sympathique puisqu'on y passera 4 jours. Encore un taximan super sympa nous emmène a l'hôtel en faisant un petit tour de la ville pour nous montrer les centres d'intérêt (alors que le prix à déjà été négocié, n'y voyez pas malice). La ville est encore plus charmante que Melaka, beaucoup d'anciennes maisons comme notre hôtel ont été restaurées, c'est très chouette: hauteur sous plafond, patios et cours successives, elles font plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Beaucoup de cafés, restaurants et hôtels s'y sont installés et c'est donc toujours agréable d'aller aux toilettes généralement car cela permet de traverser plusieurs salles dont on ne soupçonne pas l'existence. Ici aussi il y a un Chinatown et little india : Inès est en extase devant les magasins de saris, bijoutiers, odeurs d'épices et d'encens, temples hindous et magasins de vidéos avec les sonos à fond de musiques de films de Bollywood, c'est de bonne augure pour le Sri Lanka. Elle voudrait une robe de mariée comme celles que nous voyons en vitrine: pleine de couleurs et dorures, ça tombe bien au restaurant notre voisin de table la demande en mariage , les petites blondes ne courent pas les rues ici non plus et il est tombé sous le charme de ses grands yeux. Les gens sont très sympas et engagent facilement la conversation, certainement beaucoup plus avec Inès que si nous étions tous les deux, tant mieux on en profite. On se régale encore avec les différentes cuisines et on a un gros coup de cœur pour le restaurant chinois Tek Sen excellent, tous les plats que nous avons goutté étaient parfaitement assaisonnés : cochon caramélisé, aux épices, légumes sautés, riz sauté mmm....

Sur les quais les différentes familles avaient créé des quartiers flottants qui existent encore mais sont remplis de magasins de souvenirs heureusement sur les contre allées de vrais gens vivent encore ici. Le même artiste de street art qu'à Ipoh a sévi ici, c'est vraiment chouette. George Town est une belle étape de notre séjour en Malaisie.

Prochaine étape allez on vous le dit on a craqué on part à Koh Samui en Thaïlande. Honnêtement on est déçus de ne pas pouvoir profiter des îles d'ici mais bon...Pas hyper routard tout ça mais ce sera vite oublié quand on sirotera un mojito au bord de la piscine pendant qu'Inès joue avec d'autres enfants (ça commence à manquer cruellement ici, pas de contact à part faire des dessins avec un biélorusse de son age, pas facile pour parler).

On vous souhaite un bel été.

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Nous sommes raisonnables et ne partirons pas en mini-van pour 12 heures de trajet mais prenons l'avion en passant par Bangkok. Pour passer l'immigration il y a une saturation incroyable, la salle est pleine, à vue d'œil une centaine de personnes par file... Heureusement nous jouons notre joker blond et nous retrouvons dans la file prioritaire. On avait déjà eu ce privilège à Roissy en partant, on aime bien. Ce qu'on ne savait pas c'est qu'il y a des prioritaires dans la file prioritaire : les moines, on dira que c'est pour ne pas avoir de contact avec les femmes, je trouve ça surprenant. En revanche la fille derrière nous qui a son avion qui décolle dans 10mn doit se débrouiller pour demander aux gens: on la laisse passer mais pas celle de devant... La classe. Arrivée tard à Surat Thani on attend nos sacs qui n'arrivent pas sur le tapis, ouf ils sont dans une autre salle puisqu'on arrive de l'étranger. On touche du bois puisque c'est un peu notre spécialité le retard ou la perte de bagages (enfin surtout la mienne). La femme de l'hôtel nous attend a l'aéroport avec sa fille qui court partout dans le hall. Elle grimpera partout dans la voiture et même à l'avant pendant que sa mère roule à 100km/h pour faire le km qui nous sépare de l'hôtel... On va avoir du mal à justifier nos règles en rentrant en France.

Départ sur le ferry pour Koh Samui qui continue à Koh Panghan où une full moon party est prévue dans 3 jours. On se sent un peu vieux...Nous arrivons a l'hôtel et récupérons notre sublime bungalow, c'est le plus bel hôtel depuis le début du voyage: grand bungalow en bois, meubles de rangement, salle de bain avec douche et baignoire, grande terrasse, peignoirs, parapluies, petit déjeuner royal, la piscine face à la plage avec une jolie vue sur Koh Panghan. Le sable à Mae Nam n'est pas super mais la plage est propre, plutôt belle et on peut nager, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de plages ici car il n'y a pas assez de fond.

Bon pas de grandes découvertes: on profite, enfin surtout Inès qui maintenant saute dans le grand bassin et nage sur la longueur entière, et aussi sur le dos. Elle se baigne tellement qu'elle ressort toute fripée, l'avantage ici c'est qu'elle n'a pas les lèvres bleues donc elle peut rester des heures. On profite et on ne visite pas beaucoup, déjeuner grignotage sur la plage : brochettes de poulet satay, épis de maïs, rouleaux de printemps, mangues et ananas succulents. Jus de citron pour tout le monde : Inès est convertie. On se régale le soir dans les restaurants alentours des magnifiques plats thaïs accompagnés de très bons cocktails. On découvre le fruit du mangoustanier super bon.

On ira faire un tour à Chaweng, la plage animée de Koh Samui autant vous dire qu'on n'y remettra pas les pieds. Grand centre commercial hyper moderne en retrait de la plage, obligés de passer par les hôtels pour l'atteindre, ballet incessant de vendeurs sur la plage, jetskis, et quelques flûtes qui rôdent à l’affût du chaland (référence au sketch de Foresti qui parle de flûtes pour ne pas choquer les enfants, vous comprendrez...). On verra quelques bars à flûtes mais plutôt discrets , quand Inès demande ce que c'est qu'un bar à flûtes on explique que ce sont les bars avec les billards, ça marche, rare mensonges du voyage. J'en profite pour faire une parenthèse sur le fait qu'Inès détecte très bien les travestis maintenant que nous lui avons expliqué que les "femmes" en robe avec de gros mollets et une grosse voix sont des hommes. Elle en identifiera un a George Town pourtant très féminine: erreur il a parlé...

Nous ferons des visites à Bophut fisherman village qui n'a plus grand chose d'un village de pêcheurs mais plein de restos sympa les pieds dans le sable. Inès y expérimentera son premier massage avec nous dans un cadre sublime: salon privé avec vue sur Koh Panghan suivi de son premier mojito (virgin évidemment).

On savait que cette île est très (trop) touristique et je culpabilise un peu sur le concept du voyage mais nous nous réfugions dans notre hôtel et c'est vite oublié car nous y sommes vraiment bien, les gens sont adorables et on se sent à la maison. Cerise sur le gâteau et raison principale du choix de la destination : Inès rencontre pas mal de francophones. D'abord Debbie et Olivier des québécois qui voyagent après leurs examens de fin d'année, on passera une soirée très sympa à fisherman village, je crois qu'Inès les a vraiment soûlés d'histoires de notre voyage, mais elle raconte pas mal alors on a laissé faire. Nous rencontrons ensuite nos amis belges : Aurélie, Cédric et les filles Charlotte et Alix. On passera presque 3 jours ensemble. Les filles s'entendent bien et nous aussi passons de très bon moments de discussions et de rigolades, on se reverra en Europe. Et la french team à la fin du séjour: Inès joue avec les enfants et nous en profitons pour sympathiser avec les mamans. Elle fera son baptême de baignade pendant un orage assez violent, assez hystérique, elle s’éclate avec Jean sous la pluie à faire de la piscine un bassin décoré de fleurs de frangipanier... on dira que c'est l'orage qui les a fait tomber dans l'eau... Nous finirons le séjour par un dîner à 9 avec les tribus très sympa.

Mission accomplie pour cette parenthèse thaïlandaise, Inès s'est éclatée dans la piscine, à rencontré plein de copains et à pu parler (beaucoup) à d'autres personnes que ses parents. Quant à nous on a profité des cocktails, massages et bon temps avec des francophones. Il est temps de repartir pour Kuala Lumpur pour prendre notre avant dernier vol (déjà...) pour Colombo.

Retour dans notre nid sur le toit a Kuala Lumpur, on adore le côté retour à la maison. On retrouve les bons restaurants de rue du coin et nos petites habitudes. On ira visiter Batu Caves que nous n'avions pas eu le courage de visiter la dernière fois à cause de la chaleur. Comme nous a dit un Malais il y a 3 saisons ici: hot season , hotter season et hottest season, il n'a pas tort, nous nous sommes habitués maintenant. Les Batu Caves sont un ensemble de grottes sacrées hindoues envahies de singes. Inès est totalement fan des représentations des dieux toutes colorées et nous lui avons du faire des recherches sur internet pour les nommer. En patientant sur le quai pour y aller il y a un tournage de film style Bollywood avec une magnifique scène de cascade entre un grand indien bien coiffé avec un bel habit et un méchant qui l'attaque à la hache, cliché....

Pour notre dernière soirée à Kuala Lumpur il y a un magnifique feu d'artifice que nous voyons de notre terrasse, énorme ! Peut être pour inaugurer la nouvelle ligne de métro qui vient d'ouvrir devant chez nous aujourd'hui, on ne sait pas...

Nous voilà prêts pour le dernier pays. Cette pause en Thaïlande nous a permis de penser un peu au retour, et nous sommes tous les 3 en phase plutôt contents que cela ait lieu dans un mois, eh oui vous commencez à nous manquer (et là je pars du principe que le blog n'a pas été diffusé à n'importe qui... Enfin je me comprends 😉). Et puis je pourrai enfin commencer mon entrainement pour le Paris Versailles, totalement inexistant ici, je suis toute ramollie et ce n'est pas au Sri Lanka que la température sera plus clémente.

A suivre les aventures du trio à Ceylan...

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Dans le vol pour Colombo Inès rencontre une petite voyageuse comme elle, elles se parlent à travers l'avion donc on la prend avec nous pour qu'elles puissent discuter, elles se racontent leurs vies comme si elles se connaissaient depuis toujours, elles nous font bien rire. Nous avons échangé avec les parents qui sont aussi partis début mars et reviennent pour la rentrée. Cela l'a maintenue éveillée ce qui nous rend service car nous arrivons à Colombo à minuit passé heure de Malaisie... Passage de douane hyper efficace (première surprise du pays) nous sautons dans un taxi qui nous emmène dans l'appartement où nous passons la nuit, heureusement il y a la clim et c'est la première fois qu'on dormira avec toute la nuit... Le lendemain direction la gare du Fort en tuk-tuk grande première pour Inès ! Et en plus il est rose. On achète nos billets de train pour Anuradhapura (capitale pendant 1000 ans) l'après midi et après un tour rapide sur le front de mer de Colombo (grosse route moche) nous prenons notre déjeuner près de la gare. Nous goûtons notre premier kotthu , il s'agit d'un plat à base de roti (le pain plat épais) de la veille coupé en lamelles et sauté avec légumes, viande œuf etc.. bonne entrée en matière avec la nourriture du Sri Lanka, on nous dit que ça ne pique pas.... Inès finit avec un roti seul comme repas, tout est très épicé, poivré et piquant, très bon mais un peu fort même pour nous. Les gens sont hyper souriants et vraiment très gentils, on passe un moment très sympa avec la dame du restaurant qui veut qu'on l'emmène en France pour s'occuper de notre "baby". Nous montons dans le train. Il fait hyper chaud car les ventilateurs ne sont pas encore en route. Sur le quai en face un papa avec son petit fait coucou à Inès, elle lui répond, ça dure la demi heure avant le départ, tous les gens sur le quai la regardent avec le sourire, je lui sors son éventail , ils sont en extase devant la blondinette, petits instants magiques. Certains sautent de voie en voie et entre les wagons pour gagner du temps, ça faisait un moment que je n'avais pas vu ça... Le train démarre et les ventilos aussi, il fait beaucoup de bruit et les wagons bougent dans tous les sens mais on est bien installés. Toute cette ambiance me rappelle l'Inde et le voyage avec cousin Fred a Bénarès, j'adore. On se retrouve vite dans la campagne le paysage est très beau et très vert, la lumière du soir est magique. Inès passe un très long moment là tête en dehors du train à plier le bras en faisant "tchu tchuuuuu!" dès que le train le fait, c'est à dire souvent. Ce fut un voyage très agréable, à refaire si on peut.

Nous pensions visiter Anuradhapura à vélo mais nous rendons compte que les distances (c'est l'un des plus grands sites d'Asie du sud), la chaleur et le manque de siège enfant allaient être rédhibitoires. Tant pis on ne refera pas comme à Angkor et Bagan... Ce sera donc voiture avec clim, on s'embourgeoise... On a bien fait car la chaleur devient vite étouffante et le sol devient tellement brûlant que je passerai mon tour de dagoba à plusieurs reprises: on a oublié les chaussettes recommandées pour les touristes aux pieds fragiles puisqu'il faut se déchausser et que le sol est brûlant. Cela n'empêchera pas Franck de marcher sur ces pierres avec Inès sur les épaules (comme il est fort😍). Nous visiterons un certain nombre de ruines de palais, jardins, dagobas, monastères , rochers sacrés, toujours entourés de singes, on n'en ai jamais vu autant ni d'aussi gros en liberté, et surtout on adore leur tête. On passera un bon moment à les observer car ils sont assez joueurs et pas du tout agressifs (contrairement à ce qu'on peut voir dans d'autres pays) le clou du spectacle étant quand des petits se servent de la queue des grands perchés dans les arbres comme une liane pour y grimper, excellent. On n'est pas époustouflés par les sites, car ce sont vraiment des ruines et nous ne sommes pas de fins connaisseurs, même si on voit la grandeur de ce que cela a pu être, commencerions nous a être blasés ?

Le jour suivant nous allons à Mihintale : là où le premier roi fut converti au bouddhisme par un fils d'empereur indien. Le lieu est associé à l'introduction du bouddhisme au Sri Lanka. On grimpe beaucoup de marches pour arriver à un ensemble de dagobas, temples, rocher sacré... On y croise de grands groupes d'écoliers ainsi que des processions, c'est un bel endroit perché sur une colline qui permet de voir les environs. Nous assistons à notre premier vol de pomme par un singe, hyper rapide puisqu'il est venu la chercher dans le sac sur le dos de Franck qui en chassait un autre qui venait de lui grimper dessus. Je dis à Inès de vite finir le morceau qu'elle a en main, un singe s'approche, elle le lâche tout de suite, on se prend une crise de rire. On croise également un écureuil du Sri Lanka (drôle de bestiole) et un varan, les animaux sont partout ici.

Le soir à la guesthouse nous entamons notre première négo dure avec la dame qui gère, cela concerne un transport privé pour notre prochaine destination : Trincomalee sur la côte est. C'est assez amusant, ça dure tard, ils viennent frapper à notre porte de chambre mais finalement ça ne se fera pas. Pour la faire courte ils voulaient financer le voyage déjà prévu de quelqu'un là bas sans nous le dire, départ à 16h, pour profiter de la plage c'est moyen même s'ils essayent de nous persuader que c'est super d'arriver à 18h ... Le soleil se couche à cette heure là. Bref on prend le bus: ça ne coûte rien ici, c'est le pays visité où les transports sont les moins chers, environ 1€ pour faire 120 km... On angoissait un peu sur le trajet en bus local suite à la lecture de commentaires ou blogs puisqu'il n'y a pas de clim et qu'ils sont bondés mais finalement on était assis, fenêtres grandes ouvertes et cheveux au vent durant 2 heures seulement (on nous a dit que le bus mettait 3h30 à la guesthouse) ça a été et nous le referons sans problème, tant qu'on est assis car le couloir est plein de personnes debout. On en prendra un autre où des femmes laissent une place à Inès, Franck et moi restons debout ça nous fait un peu d'activité sportive de se tenir... On adore la musique à fond, les images de Ganesh, Shiva et autres dieux hindous entourés de guirlandes clignotantes avec un tas de décorations autour, le préposé aux billets qui demande au chauffeur de s'arrêter à un temple pour faire de la monnaie avec l'argent des donations, et le conducteur qui roule à fond les ballons en klaxonnant dès qu'il peut doubler quelqu'un. Les routes sont hyper bonnes partout, c'est étonnant : on nous explique que c'est l'ancien président qui a voulu cela. C'est une très bonne chose après les années de guerre qui ont déchiré le pays ils rattrapent le retard.

La côte près de Trincomalee reste encore assez peu touristique, mais tout est fait pour développer le coin. Après la guerre civile entre tamouls et cinghalais qui a duré 30 ans, le tsunami à frappé fortement la région avec environ 30000 morts sur la côte est du pays. Les plages restent ici donc encore peu bétonnées (pour l'instant car il y a pas mal de chantiers) et les pêcheurs les partagent avec les touristes. Nous avons préfère la plage de Nilaveli, que nous avons trouvé plus sauvage et plus belle que celle d'Uppuveli qui a plus d'infrastructures pour les touristes même si nous avons apprécié le côté bar les pieds dans le sable. Mais il y a plus de déchets, chiens errants et filles en bikini à côté des pêcheurs, ce qui est hyper décalé pour eux, je me suis abstenue. Bon forcément on a pris hôtel avec piscine donc ça aide... Nous avons profité de ciels magnifiques au moment du coucher de soleil, on nous l'avait dit mais c'est impressionnant chaque soir, les lumières sont incroyables. Inès a pris son premier bain de nuit dans la mer sous un joli ciel étoilé...

Nous découvrons les hoppers ou appam qui sont des petites crêpes concaves faites avec du lait de coco qu'on peut manger avec du sucre ou avec le sambol, un condiment d'ingrédients pilés avec du piment. Franck a tenté le condiment le matin, bonjour l'haleine... Au petit déj on aura aussi des sortes de crêpes faites de nouilles roulées avec une sorte de sirop de noix de coco à l'intérieur, pas mal du tout. Principalement on mange des curries: riz avec un ensemble de plusieurs accompagnements de légumes, viande, cuit, cru épicés ou non, c'est plus ou moins bon en fonction du cuisinier mais globalement on se régale avec les variétés notamment de légumes, potirons, gombos, aubergines, haricots, courgettes et le fameux dal: les lentilles. On se fera tout de même une pizzeria un soir puisqu'Inès a du mal avec les épices, où le patron, un personnage, fan de cricket (le sport national), nous mettra à fond des comptines françaises sur son sound system: ah les crocrocro les crocrocros les crocodileeeees.... Savez vous planter les choux? ... Les petits poissons dans l'eau nagent nagent nagent nagent.... ça n'en finit pas, je ne comprends pas que les autres clients restent, nous on se prend des crises de rire. Le patron chante avec un chapeau de cowboy en faisant mine d'attraper les vaches qui passent dans la rue avec un lasso virtuel, un grand moment! Inès est aux anges !

Nous profitons aussi des petites choses sympas auxquelles il faudra penser quand nous serons rentrés: le sable dans les doigts de pied lors de balades de fin de journée à la plage, le vent dans les cheveux et sur les épaules quand on prend les tuk-tuk le soir, le petit déjeuner pied nus: je rappelle à Inès d'en profiter aussi car bientôt il faudra refaire les lacets et remettre les sweats.

Prochaine étape Polonnaruwa autre capitale après Anuradhapura, plus récente donc et moins étendue. Nous ferons le tour des ruines un peu au pas de course avec notre tuk-tuk en fin de journée et avec un ciel chargé et quelques gouttes de pluie. Nous sommes tombés sous le charme, notamment du quadrilatère où il y a une concentration de temples très bien conservés. Nous adorons ces balades dans des ruines au milieu des arbres c'est très agréable comme cadre. Au bord du lac, qui en fait est une réserve d'eau, nous verrons au loin notre premier éléphant en pleine nature! En fin de journée les gens se baignent dans la rivière, font leur toilette, leur linge ou s'amusent, avec la chaleur qu'il fait ça donne envie mais on s'abstiendra...

Le lendemain direction le parc national de Kaudulla pour observer les éléphants. C'est un peu la fête des jeeps mais on s'y attendait. L'important est qu'on voit de nombreux éléphants et notamment des bébés, c'est vraiment chouette. L'un d'eux s'approchera tout près de nous.

Les 2 principaux sites anciens qu'il nous reste à visiter sont Sigiriya et Dambulla. Le rocher de Sigiriya semble sorti de nulle part, les parois sont verticales et une forteresse était construite au sommet. En grimpant dans les escaliers on note des creux sur les parois qui sont par là où les gens grimpaient avant, vertigineux. En chemin il y a des peintures de nymphes aux seins énormes et tailles ultra fines, les gens écrivaient ensuite leurs impressions sur le mur miroir taillé dans la roche juste en dessous, on ne lit pas le cinghalais mais ils avaient l'air inspirés. Nous atteignons la forteresse en haut d'où on a une belle vue alentour, ça me fait penser à un petit Macchu Picchu, il y a d'ailleurs beaucoup de monde. Nous logeons dans une guesthouse chez des gens d'une immense gentillesse, ils portent leur bienveillance sur eux avec leurs larges sourires. Notre dîner chez eux est un festin incroyable, on s'éclate avec tous les légumes préparés d'une manière différente, excellent! On finit le repas par du fromage blanc et sucre de coco, assez classique ici. Ils nous emmèneront en voiture climatisée (!!!!) à Dambulla notre prochaine étape.

Nous arrivons dans une autre guesthouse avec des gens charmants, ils ont 2 filles et un dernier petit chenapan qui fait des percussions à merveille, il est prêt pour les peraheras (festivals). Nous visitons les grottes de Dambulla, c'est beaucoup plus beau et impressionnant qu'on pensait: on vous laisse découvrir en images.

Notre périple dans le triangle culturel touche à sa fin, nous partons demain pour Kandy. Nous avons découvert la beauté des sites et la richesse de la nature ici ne sachant pas exactement à quoi nous attendre puisque nous n'avions pas préparé le parcours. Depuis notre arrivée nous avons été touchés par la gentillesse des gens, ils sont toujours prêts à aider et nous accueillent avec un grand sourire, en dodelinant de la tête, surtout quand ils voient Inès. On trouve aussi qu'ils ne sont pas insistants dans leurs approches, même si la négociation est de rigueur, contrairement à d'autres pays où le tourisme est plus développé et c'est bien agréable. Pourvu que cela dure un peu car le tourisme est en train d'exploser, tant mieux pour l'économie du pays, tant pis pour l'authenticité qui risque d'en prendre un coup.

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Kandy est la deuxième ville du pays, elle est assez encombrée et bruyante, mais est plutôt agréable près du lac avec ses jolis bâtiments coloniaux et ses temples. Nous avons choisi de venir pendant l'Esala Perahera, une célébration bouddhiste, qui est semble t'il le plus grand festival d'Asie. À part nos soirées ou nous avons prévu d'aller voir le festival nous n'avons pas organisé grand chose et heureusement. En effet, quand nous étions à Uppuveli Inès a eu une forte fièvre, et on a cru à un coup de chaud. Donc normal elle a perdu l'appétit et a un peu mal aux jambes (on pense que c'est les courbatures post fièvre), sauf qu'elle a commencé à avoir d'autres symptômes qui nous font penser à la dengue. Si c'est ça il n'y a rien à faire, donc on patiente avec un rythme calme et elle va plutôt bien sauf qu'elle s'endort vraiment partout ce qui nous inquiète même si on sait que pour la dengue généralement une fatigue immense dure 2 semaines. On décide d'aller à l'hôpital à Kandy car on se dit que si ce n'est pas la dengue il vaut mieux le savoir. Coup de chance la guesthouse réservée à Kandy est dans un petit coin bien calme en hauteur au milieu de la verdure et à 100 m de l'hôpital privé de Kandy, le couple qui nous reçoit est charmant et nous aidera tout au long du séjour. Bref après analyses et RV avec le pédiatre on apprend qu'elle a bien eu la dengue et est donc en phase de récupération, nous sommes rassurés et allons rester calmes en altitude pour qu'elle finisse de récupérer. D'ailleurs le 1er jour où nous allons à l'hôpital notre petit papillon se remet doucement a papillonner et parler sans arrêt! On a du mal à savoir quand elle l'a attrapée car on l'a bien protégée et on ne se souvient pas de piqûres de moustique dans la période théorique, mais enfin une seule suffit. C'est ça aussi le voyage et on prend conscience de toutes les cochonneries véhiculées par cette bestiole et subies par la population locale.

Tout cela nous a pas mal occupé mais nous avons atteint nos 3 objectifs de Kandy : 1. Savoir ce qu'a Inès 2. Voir le festival dans de bonnes conditions 3. Avoir des billets de train pour Ella.

Il faut expliquer que la Perahera de Kandy dure une dizaine de jours et va crescendo, le premier défilé dure environs 1h30 avec une dizaine d'éléphants et le dernier dure 5h avec une centaine. Cet événement attire donc des milliers de personnes qui achètent des places assises tout le long du parcours. On a choisi la période du début pour ne pas être dans la cohue finale, pouvoir trouver des places à des prix raisonnables et ne pas se farcir 5 heures de défilé, car tout est bouclé dans le quartier et on doit donc rester jusqu'à la fin, c'est un peu long pour notre poulette. Le premier soir on est allés au hasard dans la rue avec Inès sur les épaules et avons profité une petite heure du défilé malgré la pluie, on a eu un bel aperçu de ce magnifique festival qui mérite sa renommée. Pour notre dernier soir nous avons négocié (très bien négocié 😉 d'après ce que disent nos hôtes, on est en fin de voyage) des places assises au Queen's hôtel qui se trouve au démarrage du défilé dans le virage : on a une vue imprenable sur l'arrivée du défilé tout en pouvant profiter de l'espace intérieur (plutôt luxe dans un ancien bâtiment colonial) toilettes , boissons et cetera. Le défilé est ouvert par des hommes qui fouettent le sol avec des cordes ensuite c'est une succession de danseurs, musiciens et éléphants avec des costumes magnifiques. On prend des centaines de photos on n'a jamais vu quelquechose de semblable, c'est grandiose.

En journée on flâne en ville notamment on visite le temple de la dent et on tombe sur des jeunes qui réparent les costumes des éléphants. Près du lac on croise les éléphants en train de se faire bichonner pour le soir. Certains donnent l'impression de danser en se dandinant, ils sont prêts pour le défilé.

Après cette halte bien reposante nous voulons prendre le fameux train de Kandy à Ella. Pour acheter les billets on arrive a la gare et on nous dit qu'il n'y a plus une place de libre avant fin août sauf en non réservé ce qui est exclu car on ne veut pas prendre le risque de se retrouver debout pendant 7h avec un papillon convalescent. Évidemment tous les touristes viennent pour la Perahera et prennent ensuite le train, on est dans la pire semaine de l'année. On va au point information dans la gare et je demande comment il est possible que tout soit pris a l'avance sachant qu'on ne peut pas réserver par internet, c'est là qu'on comprend que ce sont les agences qui achètent tout puisque le gentil monsieur prend contact avec une agence qui nous propose des places à 2,5 fois le prix. Bon on les prend, c'est moche mais on sera assis.. nos hôtes semblent impressionnés par notre capacité à obtenir les choses (il faut un peu de persévérance mais surtout du temps) et découvrent en même temps le système qu'ils ne cautionnent pas du tout. Nous voilà assis (enfin à 3 pour 2 places comme d'habitude ici) dans le petit train de Kandy a Ella plein de touristes et avec les wagons non réservés pleins à craquer. Il traverse les plantations de thé en tortillant à travers la montagne. C'est très joli, heureusement vue la durée...

Nous arrivons à Ella à 1500m d'altitude avec une température de rêve dans une petite guesthouse de rêve. On sent un petit vent frais, si si ça existe au Sri Lanka et c'est bien agréable car ça ne nous est pas arrivé depuis le Japon. Inès est en forme alors on fera la balade au little Adam's Peak où on a une très belle vue. On y rencontre des français en vacances avec leur fille qu'Inès ira tout de suite coller et raconter qu'elle a une maladie grave: la dengue et qu'elle ne peut donc pas trop courir... Ce qu'elle s'empresse de faire tout le trajet retour avec sa nouvelle copine. Rapidement le dîner ensemble est prévu et nous passerons donc une très bonne soirée, on se couchera à minuit, notre papillon redevient papillon de nuit tout va bien.

Nous avions prévu une balade de 4h le lendemain, nous abandonnons l'idée pour qu'Inès se repose. Ça se transformera en pédicure suivie d'un squat du café branché d'Ella le bien nommé Chill Café où on joue aux cartes en sirotant des jus de fruits frais. Nous organisons le transport pour notre dernier stop avant Colombo : Arugam Bay. Nous prendrons un van car il y a 2 changements en bus on n'est donc pas sûrs d'être assis et on n'a pas envie de tuer notre bénéfice repos.

C'est donc frais (moyennement car le van n'est pas climatisé...) et dispos que nous arrivons à Arugam bay dans le seul hôtel avec piscine face à la mer, fin de voyage oblige on se gâte. Arugam bay est un spot de surf, assez connu, on nous a dit que la mer est plus tranquille ici que dans le sud de l'île , quand on voit la taille et la puissance des vagues on a du mal à imaginer le sud.... L'endroit est encore assez authentique car les pêcheurs et les familles qui se baignent en fin de journée sont encore là et se mêlent aux touristes sans problème ( pas de regards gênants). Il n'y a pas de gros bâtiments en bord de mer et la population de touristes est plutôt cool et respectueuse cela en fait donc un endroit bien agréable pour séjourner et nous décidons vite d'y rester jusqu'à la fin plutôt que de visiter le sud de l'île qui est plus bétonné et où la dengue est plus présente...

On est en relâchement total, ça fait un moment déjà mais là on atteint des sommets. On se baigne dans la mer en face de l'hôtel, il y a de belles vagues bien violentes à une température idéale, en ce qui me concerne c'est mon lieu de baignade en mer préféré du voyage. On essaye d'y emmener Inès mais comme on a vite pas pied on se prend une première belle vague un bon mètre au dessus de nos têtes et évidemment une deuxième le temps d'arriver à sortir... On se fait un bon nettoyage de nez, ça a plutôt amusé Inès mais du coup elle sait qu'elle ne se baignera pas ici. Heureusement on a la piscine qui nous permettra également de rencontrer d'autres enfants et leurs parents, notamment une famille suisse avec qui nous passerons du très bon temps. Nous quittons l'hôtel le jour où ils partent, pour une guesthouse puisque notre hôtel est complet. La guesthouse est très sympa, il y a plein de petits bungalows dans la verdure, et c'est plus près de "baby point" le spot de surf facile où on peut aussi se baigner avec Inès, il y a des vagues fortes mais petites, parfait pour finir notre séjour. On voit de très jeunes enfants debout sur les planches excellent! Inès n'a pas envie ce sera pour une prochaine fois. On sympathise à nouveau avec des Suisses surfers en voyage d'un an avec leurs 2 filles de 6 et 2 ans. Et ça tombe bien car Inès était très triste de quitter sa copine précédente, elle restera collée à Sita, la grande, les derniers jours. On passe plus de temps sur la plage qui est très agréable avec le marchand de glaces, les locaux qui se baignent, les pêcheurs et les surfers qu'on voit au loin. Le soir on va au spot de surf voir les petits exploits, les locaux sont impressionnants ! Malgré un très bon niveau des touristes il n'y a pas trop photo.

Le 13 août alors qu'Inès vient de prendre son petit déj sur la plage et joue dans l'eau avec sa copine, les militaires arrivent et nous disent calmement d'évacuer car un tsunami arrive ??????????????? Ça on ne nous l'avait pas encore fait. Une amie des Suisses est avec les 2 filles pendant que les parents surfent, nous rentrons ensemble avec les enfants calmement pendant que Franck part chercher les parents. Un hélicoptère survole la mer.... On a du mal à y croire. Arrivés à la guesthouse le patron nous confirme qu'il n'y a rien du tout, il y a eu un séisme au large de Sumatra quelques heures plus tôt mais aucune alerte tsunami. Les militaires ont fait du zèle et ne parlant pas bien anglais n'ont pas minimisé le risque.... Bref Franck arrive avec les parents, tout le monde est rassuré. On devrait faire des alertes plus souvent ça nous permettrait d'aller surfer.... On n'a pas surfé ici car il y a vraiment trop de monde à "baby point" et au "main point" ce n'est pour nous....

Le séjour touche à sa fin. Nous avons beaucoup apprécié ce pays , encore une fois les gens sont d'une gentillesse extrême, nous donnons la palme du sourire au Sri Lanka. Nous regrettons un peu d'avoir vu si peu de femmes, à part dans les guesthouses et les bus elles ne sont ni dans les hôtels ni dans les restaurants : service exclusivement masculin... Pour Inès ça restera le pays des éléphants, des bonnes copines et des tuk-tuks, elle veut en reprendre un alors qu'il n'y a pas vraiment besoin, je crois qu'on va aller à l'aéroport en tuk-tuk...

Vous êtes prêts? On arrive !

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Retour chez nous après 2 jours de très long voyage...

Quel plaisir de retrouver la famille et les amis! Notre première soirée sera arrosée de champagne que nos voisins ont mis au frais dans notre frigo, camembert et vin rouge en famille: belle entrée en matière.

Nous retrouvons notre cocon bien surveillé par nos voisins et Georges le poisson combattant en pension en face de chez nous retrouve sa place. Nos voisins sont au top!

Nous déballons les sacs pendant qu'Inès sort tous les jeux de sa chambre: on ne l'entend pas de la journée sauf lorsqu'elle nous demande de lire des histoires, les vrais livres avec des pages à tourner et des illustrations lui ont manqué, elle s'éclate.

Nous profitons du retour du beau temps (l'aurions nous ramené dans nos sacs?) pour faire des barbecues en famille et terrasses parisiennes avec les amis (pour ceux qui sont là...) ainsi qu'un petit crochet en Normandie pour profiter de la famille en bord de mer et laisser notre poulette là bas. Inès est très contente qu'on reparte, elle est notamment avec sa cousine qui a bien grandi, et nous sommes contents de nous retrouver tous les deux.

En 10 jours ici nous avons déjà exaucé presque tous nos fantasmes culinaires : pains au chocolat, croissants et baguette croustillante, côte de boeuf, foie gras, pâtes broccoli pesto saupoudrées de parmesan, fromage, fruits de mer, saucisse normande, champagne, vin, digestifs... Il nous reste encore quelques voeux à exaucer , on y travaille fort.

Comme la dernière fois on a l'impression d'être partis 3 semaines... En revanche on est moins décalés avec notre entourage puisque la plupart des gens rentrent de vacances et sont détendus, c'est cool.


Nous avons traversé 7 magnifiques pays tous très différents avec des coups de coeur mais aucune déception. Nous sommes très contents de nos choix puisque le panel était très varié malgré une certaine proximité géographique à l'échelle du globe. On a bien apprecié la petite parenthèse melbournienne avec nos amis et les vacances avec eux ainsi que les 3 jours avec les filles au Japon comme une petite pause au milieu du voyage. La présence d'Inès a provoqué une bienveillance toute particulière et des rencontres plus faciles, sans parler du nombre d'endroits où on n'a pas eu à faire la queue (très pratique cette enfant). Egalement on s'est posés plus régulièrement que lors du voyage précédent généralement en bord de mer, ce fut une bonne chose.

Nous avions une tablette avec nous notamment pour les histoires du soir, dessins animés (on lui a fait découvrir Winnie l'ourson par Jean Rochefort, Mary Poppins, le Muppet Show...old school) , rédaction du blog et appels avec la famille, un gros changement par rapport au premier voyage où on devait aller dans les cafés internet, c'était bien pratique et sympa de pouvoir communiquer plus facilement. Chaque réception de mail de la maîtresse d'Inès donnant des nouvelles de la classe avec toutes les questions des enfants, leurs dessins et photos étaient une vraie fête.

167 jours de voyage c'est d'abord 167 jours tous les trois avec tout ce que ça comporte : des découvertes, des rires, des discussions, des facheries... C'est surtout 167 jours à regarder notre louloute grandir physiquement (+4cm) et mentalement. Elle nous a beaucoup fait rire avec son esprit affuté et sa répartie, mais nous a aussi beaucoup faché avec son caractère rebelle... Elle a appris un tas de choses mais surtout à rester de longs moments sans rien faire, laisser son esprit divaguer et juste profiter du moment, incroyable pour notre zébulon comme sa maitresse l'appelait.

167 jours à déconnecter (où sont partis les neurones?) à ralentir le cerveau pour arrêter de gamberger, à éviter le surplus d'informations et se concentrer sur l'instant présent.

167 jours de "chill".

Ce qui nous manquera c'est le temps tous les 3, la vie à l'extérieur, le soleil et la vie à son rythme sans réveil, les rencontres avec les locaux mais aussi les voyageurs qui sont plus intenses quand on est loin de chez soi, on espère en recroiser certains.

Nous sommes très heureux de vous retrouver tous et avons hâte de voir ceux que nous n'avons pas encore vus pour vous envoyer nos bonnes ondes. Et quand elles se disperseront, à nous de fermer les yeux et de repenser aux sourires, aux paysages, aux rayons du soleil au petit matin qui réchauffent l'air ou la lumière des couchers, au sable sur les pieds... tout cela devrait nous faire sourire, prendre du recul, ralentir le rythme et essayer de tenir nos petites résolutions.

Ce fut un vrai plaisir d'écrire ce blog c'est comme si nous étions autour d'un dîner à vous raconter nos histoires ce que nous ne manquerons pas de faire de vive voix afin que vous puissiez raconter les vôtres.

Et si l'envie nous chatouille à nouveau dans quelques années on sait maintenant qu'Inès y a pris goût, ne dit-on pas jamais 2 sans 3?


En bonus 2 petits films des "performances" sur le toit aux iguanes à Kuala Lumpur, Franck est inquiet...