Auschwitz-Birkenau: témoignage d’un passé pourtant récent. Prendre pleine conscience de l’animalité de l’Homme. Essayer de comprendre l’incompréhensible, pour essayer d’imaginer l’inimaginable. Une visite que je ne pourrai oublier... La liberté que nous possédons me semble tout à coup beaucoup plus appréciable.
Une visite éprouvante mais qui nous a semblé indispensable... pour ne pas oublier.
Nous démarrons donc notre visite par le camp principal et nous rentrons en passant sous la fameuse phrase très ironique "Arbeit Macht Frei" (Le travail rend libre). L'athmosphère est inexplicable et nous sommes d'un coup plongé dans les horreurs de l'histoire...
Des rangées de "blocs" numérotés se succèdent, séparés d'allées qui paraissent interminables. Malgré la grande affluence, l'endroit est vraiment calme.
Toute une partie des blocs est maintenant consacrée à un musée, recensant des témoignages, des documents et photos inédites, parfois prises par des prisonniers au risque de leur vie. Y sont répertoriés également tous les objets ayant appartenus à ces prisonniers. Les allemands conservent tout, répertorient tout: lunettes, gamelles, plumeaux, chaussures... jusque leurs cheveux, placé en un amas impressionnant qui nous a donné le haut le coeur. Par respect pour les victimes, tout ne peut pas être photographié (et c'est bien normal). Seuls les objets peuvent l'être.
Puis vient la visite du bloc 7, seul bloc laissé en l'état exact depuis que les allemands ont fui (les murs des autres blocs ouverts à la visite ont été repeints). C'est le bloc des sanitaires.
Nous ne sommes pas prêts ni armés pour la vision de ces conditions de vie. Le guide nous racontera qu'ils pouvaient bénéficier des toilettes 2x par jour, à raison de quelques secondes par prisonniers, et se laver 1x par semaine.
En sortant du bloc 7, le mur d'exécution se trouve devant nous... devenu un lieu de recueillement.
Nous continuons de déambuler dans le camp, passons devant des potences où les allemands laissaient pendre les corps plusieurs jours afin de dissuader les prisonniers de se "rebeller".
Arrivent les chambres à gaz et les "fours". Un seul bloc peut être visité, les autres ayant été détruits par le feu par les allemands afin de tenter de dissimuler leurs crimes. Il faut avoir le cœur bien accroché. Ce sont des images très dures, trop dures pour être affichées en permanence sur notre circuit de voyage.
Quelques autres photos prises en extérieur sur le site du camp principal:
La visite du camp principal s'achève. Nous nous rendons ensuite dans la deuxième partie de la visite, le camp d'extermination de Birkenau. Auschwitz II Birkenau était le plus grand camp d’Auschwitz et fût construit à 3 km de la ville d’Oswiecim. C’est ici qu’étaient installées les plus grandes chambres à gaz de toute l’Europe. En 1944, il comptait plus de 90 000 prisonniers.
C'est sous le froid et la pluie que nous avons visité Birkenau. Le ciel tout gris rendait le lieu encore plus impressionnant.
Le paysage est totalement différent du premier. Il y avait plus de 300 baraquements mais uniquement 45 en briques et 22 en bois sont conservés. On aperçoit des baraquements à perte de vue du moins ce qu’il en reste: les cheminées!
Les détenus juifs arrivaient dans ce camp par wagons et étaient soit directement envoyés vers les chambres à gaz, soit destinés à travailler (si aptes au travail) ou encore servaient de cobayes pour des expériences médicales criminelles. Il reste un wagon dans l'état sur le site.
Un mémorial y est également recensé au bout des rails de train, avec un message en plusieurs langues.
Ensuite nous passons devant les décombres des chambres à gaz et crématoires, détruits par les allemands.
Quelques photos de l'extérieur du site, des baraquements conservés (certains menacent de s'effondrer et sont soutenus par des traverses). Le tout sur ce site est en l'état, rien n'a été modifié.
La visite de ce camp se termine par le baraquement "de la mort" où étaient parqués les détenus qui attendaient d'être gazés. Nous croyions avoir vu le pire, mais le pire est devant nous. De nouveau, des images trop dures à afficher...
Une fois la visite terminée, nous sommes invités à rester sur le site si nous le souhaitons. Il fait très froid, nous sommes éprouvés par cette visite... nous reprenons donc la navette pour ensuite reprendre notre voiture.
Ce genre de visite ne laisse pas indemnes, marque les esprits. Je fais partie de ceux qui croient qu'il est indispensable de ne pas fermer les yeux sur l'histoire, même si celle-ci est difficile, afin de ne pas oublier. J'ai beaucoup lu sur cette période: des témoignages, des romans ou vu différents films... mais voir ces images avec nos propres yeux est complètement différent, réel mais d'apparence tellement irréaliste, si lointain alors que pourtant si proche. C'est pour moi à voir au moins une fois dans sa vie... Un devoir de mémoire.
Pour terminer la journée sur une note plus joyeuse, nous allons nous promener sur le marché de la place de Cracovie, assez typique.