Cap au sud, il faut rentrer... Mais pas trop vite ... Il reste tant de belles choses à découvrir... De la route 17 au Geiranger en passant par le parc de Dovrefjell et l'île de Runde...
Juillet 2018
3 semaines
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Après avoir visité les archipels des Vesteralen et des Lofoten, nous sommes de retour sur le continent ...

Nous allons maintenant emprunter la "Route FV17 - Kystriksveien", l'une des routes touristiques les plus connues de Norvège qui longe le littoral entre Bodø et Steinkjer et sur laquelle nous devrons emprunter 6 ferries pour traverser les fjords.

Nous ferons ensuite une incursion vers l'intérieur des terres pour découvrir le parc national de Dovrefjell où nous espérons voir des bœufs musqués avant de revenir sur la côte pour visiter l'île de Runde et sa réserve ornithologique.

Nous partirons ensuite à l'assaut des montagnes norvégiennes vers la route des trolls: "Trollstingen" et la route des aigles et le Geiranger fjord puis nous emprunterons une autre route touristique "Strynefjellsvegen" qui serpente à 1000m d'altitude dans des paysages à couper le souffle avant d'entamer le chemin du retour via la côte ouest de la Suède , le Danemark, un petit bout d'Allemagne et le nord des Pays-bas...

Le voyage continue ...

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Soleil de minuit superbe même s'il est resté longtemps pudiquement caché derrière un nuage... Nous avons pu en profiter jusqu'à 1h du matin...

Le parking est animé d'allées et venues continuelles jusqu'à cette heure tardive, les habitants de Bodø viennent admirer le soleil de minuit depuis ce parking qui surplombe la mer.

La nuit a été courte, la première voiture est arrivée à 6h30 du matin suivie de beaucoup d'autres...

Levés de bonne heure, nous prenons la direction de Bodø pour faire remplacer nos pneus dans un magasin de pneus repéré sur Internet. Nous empruntons une longue avenue à péage automatique (avec des caméras qui scannent les plaques d'immatriculation; pas de souci, nous avons inscrit notre véhicule sur le site EPC : https://www.epcplc.com/fr/)... Trouvons le magasin qui accepte sans problème de remplacer nos pneus avant, après nous avoir proposé deux devis ... Nous réglons la lourde addition (tarifs norvégiens...); faisons quelques courses au magasin proche puis réempruntons l'avenue payante pour faire vidanges et plein d'eau.

Nous programmons la direction de Salstraumen sur le GPS pour observer son maelstrom, empruntant pour la 3eme fois l'avenue à péage ...

Arrêt photo en cours de route devant un paysage superbe:

Un couple d’huîtriers-pies niche au bord de la route ...

Arrivés sur le site, nous nous garons sous le pont et partons explorer les alentours, pas mal de monde, des pêcheurs en pagaille ...

Salstraumen : Le pont et le maëlstrom 

Nous voyons effectivement les tourbillons crées par le fameux maelstrom ...

Nous reprenons la route, faisons la pause déjeuner en bord de fjord sur une aire de pique-nique puis nous prenons la direction de l'île de Sandhornoya. Les paysages sont sympathiques, mais rien d'extraordinaire. Nous trouvons un parking immense et quasi désert avec toilettes et de superbes douches très propres où nous passerons la nuit.

En attendant, nous continuons la visite de l'île, nous voyons une loutre qui traverse la route (trop vite pour la photo...) ... Nous tentons une partie de pêche sur les rochers sans succès puis tentons une petite balade à pieds pour tenter de débusquer quelques piafs qui commencent à nous manquer... ça chante, mais reste bien cachés.

La flore est beaucoup plus riche et variée et faute de piafs, je fais des photos de fleurs ...

Aconit tue-loup                                           Orchis tacheté                                            Petite pyrole 
Saxifrage paniculée                                            Géranium des bois                                       Prêle bois 

Et aussi quelques insectes : un petit papillon que je pense être une Mélanthie montagnarde et une mouche noire à pattes et antennes jaunes qui doit être une Tenthrède scabieuse ...

Mélanthie montagnarde - Xanthorhoe montanata                                                    Tenthrède scabieuse - Abia Sericea

Retour au parking pour la nuit, nous nous interrogeons sur la suite du programme ...

Nous avons parcouru 130 km aujourd'hui.

Météo nuageux avec des températures agréables.

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Réveil sous le soleil après une bonne nuit ... Après le petit-déjeuner, nous allons utiliser les belles douches vues hier dans le bloc sanitaire de l'autre côté de la route (10 Nok la douche chaude) .

Nous nous enfermons tous les deux dans les douches, et entendons un bruit bizarre... Nous tentons d'ouvrir la porte (style porte blindée) et constatons qu'elle est bloquée... Impossible de l'ouvrir... Instant de panique ...

Nous remarquons qu'une soufflerie s'est mise en en marche lorsque la porte s'est fermée, peut-être y a t'il une minuterie... Nous décidons de prendre nos douches et de voir ensuite... De toute façon, nous ne pouvons rien faire, nous n'avons même pas pris nos téléphones...

Une fois lavés, nous nous rhabillons et tentons à nouveau d'ouvrir la porte... Qui s'ouvre sans problème ! Ouf !!!

Il doit y avoir un verrouillage magnétique qui s'arrête quand la douche est terminée, mais c'est vraiment flippant ... On se voyait déjà bloqués là pendant des jours...

Après ces émotions, nous reprenons la route dans de beaux paysages entre fjords et montagnes, sous le soleil, c'est superbe.

Une petite touche d'humour et de fantaisie avec ses smileys "agricoles" ...

Pause déjeuner en bord de fjord et on mange dehors sur une table de pique-nique... Une éternité que ça n'était pas arrivé !

Le déjeuner est animé par une harelde boréale puis un phoque qui s'ébat dans le fjord en face de nous:

Harelde boréale                                                                                                     Phoque commun 

Nous repartons pour quelques kilomètres et nous arrêtons face au glacier Svartisen où nous souhaitons faire une randonnée.

Nous prenons le bateau qui traverse le fjord à 15h; 180 Nok/personne pour 10 mn de traversée.

puis nous partons à l'assaut du glacier... Ou plus modestement, empruntons le chemin qui mène au pied du glacier en 4,5 kms.

Superbe balade au soleil, au pied du glacier se trouve un lac turquoise que nous longeons un bon moment puis, le chemin devient plus difficile sur des rochers glissants pour monter jusqu'au glacier, nous en empruntons une partie puis faisons demi-tour...

Retour par le bateau de 18h puis, nous repartons en direction de Furoy où nous devons prendre le premier ferry de la "route 17 Kystriksveien ". Je suis passée au bureau de tourisme situé sur une aire de repos avant le glacier et j'ai récupéré un fascicule avec les horaires des ferries de la route 17, le prochain est à 20h30.

Devant nous, dans la file d'attente, un camping-cariste immatriculé en 33 sort sa canne à pêche et 5mn plus tard ramène un superbe cabillaud ! Ce qui nous incite à tenter l'aventure, nous voici donc, munis de notre matériel postés près du "super pêcheur" qui ne tarde pas à sortir un deuxième poisson aussi beau que le premier... Un autre camping-cariste s'y met également et sort aussi un poisson de taille très respectable ... Et nous, rien ! sauf des algues ... Mais, nous voyons plusieurs oiseaux: hérons, eiders, sternes et surtout un orque qui pêche au milieu du fjord dans le courant ... (sans pouvoir faire de photos, puisque nous tenons nos cannes à pêche...).

Voyant le ferry approcher, tout le monde range son matériel... Le pêcheur du 33 nous offre ses 2 beaux poissons (il en a pêché 60 kgs depuis le début de ses vacances...).

Nous sommes ravis et le remercions chaleureusement !

Nous prenons le ferry (117 Nok pour un véhicule de moins de 6m + 2 séniors) pour 15 mn de traversée et nous posons pour la nuit sur une aire de pique-nique après cette journée riche en émotions...

Nous avons parcouru 143 kms et fait 9 kms à pied.

Météo: Soleil et 14° ... Super !

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Réveil à 8 h sous un soleil radieux. Le thermomètre extérieur, en plein soleil, certes, annonce fièrement, 39°. Nous déjeunons les portes ouvertes puis prenons la direction de Jektvik où un ferry doit nous emmener à Kilboghavn.

Des paysages splendides nous incitent à plusieurs arrêts photos :

Arrivés au terminal du ferry, une file d'attente derrière laquelle nous prenons place. En attendant l'arrivée du ferry, nous descendons du véhicule et explorons les alentours...

Une grive mauvis avec le bec plein est perchée sur une branche:

Grive mauvis 

Je remarque des méduses dans l'eau:

Méduse 

Nous embarquons à 11h45 pour une heure de traversée.

La mer est calme, le ciel est bleu, les décors féeriques.

Pendant la traversée, nous repassons le cercle polaire arctique matérialisé par un globe planté sur la rive.

Passage du cercle polaire matérialisé par un globe sur le rivage 

Une fois débarqués, après avoir vu un troupeau de rênes sur le bord de la route,

Rennes 

Nous rejoignons une aire herbeuse au bord d’un lac pour la pause déjeuner. Nous sortons table et chaises et dégustons de fameux filets de cabillaud. Régalés, autant par le repas que par les paysages...

La météo très ensoleillée et sans un souffle de vent nous permettent d'admirer des effets de miroirs superbes, j'en profite pour tenter quelques panoramas:

Nous faisons halte pour admirer un viewpoint superbe :

Nous reprenons la route pour une aire de camping-car, située à 30 km de là, réputée pour son spot de pêche (dixit Park4night). Jolie route, bordée de panneaux nous mettant en garde contre la présence d’élans… que nous espérons ardemment .

Nous faisons une halte près d’une plage de sable blanc. Nous nous trempons les pieds… et uniquement les pieds. Froide, l’eau !!!

Arrivés sur l’aire, nous faisons les traditionnels pleins et vides du fourgon et nous garons derrière des camping-caristes du 44 avec qui nous avions fait la traversée ce matin.

Route 17 - Aire de Flostrand  

4 ou 5 pêcheurs sur les rochers. Nous tentons notre chance. Devant l’absence totale de cris de joie alentour et après avoir perdu deux nouvelles cuillères, nous rejoignons le camping-car.

Nous avons parcouru 70 km aujourd’hui.

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Après une bonne nuit, nous faisons une nouvelle tentative de pêche (nous sommes devenus « accros »). Bilan : une cuillère perdue, et pas une touche...

Spot de pêche sur l'aire de Flostrand 

Nous plions les gaules et prenons la route 17 qui serpente entre mer et montagne nous offrant des paysages très lumineux sous ce beau soleil.

Direction de Nesna où un ferry nous emmène à Levang. Pendant la traversée, nous discutons avec des camping-caristes que nous avions croisés le long du sentier menant au glacier. Des bretons de Chateaugiron (35).

Ils nous offrent deux lieux jaunes pêchés le matin même par le monsieur sur un autre spot. Nous ne sommes pas doués pour la pêche mais devons avoir une bonne tête...

Nous débarquons du ferry à 12h30, empruntons la route 17 et prenons une route à droite pour la pause déjeuner sur un chouette emplacement en bord de l’eau.

En fin de repas, une loutre d’Europe montre son museau juste devant nous. Les APN sont à portée de mains, nous mitraillons.

Loutre d'Europe 

Elle se déplace, sans crainte apparente, fouille sous les algues, dévore ce qu’elle y trouve (de petits crabes), plonge sous l’eau, réapparaît, et ce pendant une bonne dizaine de minutes avant de s’éloigner.

Loutre d'Europe 
Loutre d'Europe 

Sympathique animal, mais la puissance de sa mâchoire et la taille de ses dents sont vraiment impressionnantes ...

Cerise sur le gâteau, un chevalier guignette vient se poser sur les rochers devant nous ...

Chevalier guignette 

Nous repartons, ravis de ces rencontres, rejoignons la route 17 et tentons de prendre une route sur la gauche vers Remnes. Peu après l’intersection, un panneau indique route fermée à 20km. Nous allons malgré tout jusqu’à Remnes avant de faire demi-tour, croisons de jolis paysages, une belle cascade mais rien d'exceptionnel.

Nous reprenons la 17 et décidons d’aller jusqu’au ferry suivant (Tjotta – Forvik) en regardant si on ne trouve pas un coin sympa pour la nuit. Park4night nous en propose que nous refusons.

Arrivés à la file d’attente du ferry, nous retrouvons nos gentils donateurs du 35 avec qui nous discuterons pendant l’heure de traversée. Ils ont vu des élans sur le bord de la route que nous venons d’emprunter. Rageant...

En sortant du ferry, nous nous dirigeons vers une aire payante (100 nok) repérée sur Park4night. Très joli petit coin face à la mer.

Les nuages arrivent et nous gâchent le coucher de soleil.

Hervé est patraque, début d’un bon rhume, je commence à avoir mal à la gorge... 170 km sous un beau soleil, des nuages arrivent en soirée.

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Malgré un spot très calme, la nuit fut agitée. Hervé tousse beaucoup, est légèrement fiévreux, son nez coule comme un robinet. Quand à moi, j’ai mal à la gorge. Bref pas la grande forme.

Après les vidanges et plein d’eau gratuits comme souvent, nous reprenons la route vers le sud. Il nous reste deux traversées en ferry que nous souhaitons faire aujourd’hui. Malgré le nombre impressionnant de panneaux de signalisation, de quoi faire un joli troupeau, toujours la moindre corne d’élan.

Nous prenons le premier ferry en fin de matinée (Andalsvagen – Horn) puis cherchons un joli coin pour le déjeuner. En suivant des pancartes Torghatten, nous nous posons dans une jolie marina après avoir traversé Bronnoysund, la ville la plus importante de la route 17, puis un pont assez impressionnant.

Des élevages de saumons sont installés près de la marina ...

Demi-tour après le repas, quelques courses alimentaires en ville puis nous traversons Vik et nous dirigeons vers le départ du second ferry tout en cherchant l’élan tant désiré. Une pancarte touristique indiquant «Gravhaug» à 1.5 km nous détourne de notre route. Un caillou de 1.5m de haut sur le bord de la route semble être le fameux « Gravhaug ».

Le temps de faire demi-tour, nous arrivons à Vennesund au moment où le ferry ferme ses portes. Nous prendrons donc le suivant.

Arrivés à Holm, une clairière en bord de route, indiquée comme super spot de pêche par Park4night (photos à l’appui) fera notre affaire. Nous sortons les cannes à pêches et, par un petit sentier, abordons le bord du fjord. Nous finissons par trouver un endroit relativement sécurisé pour entamer notre partie de pêche.

Je rentre bredouille mais Hervé, sur son premier lancer ramène au bord un beau cabillaud qui finira par se décrocher. Puis un second qui partira avec la cuillère. Enfin un petit lieu est remonté sans soucis puis un troisième cabillaud mord. Avec beaucoup de précautions (c’est l’expérience), il arrive à le remonter sur la berge.

Une belle bête de 60 cm qui fera notre bonheur. Après d’autres tentatives infructueuses en soirée, la pluie commençant à tomber dru, nous rentrons au camping-car.

Nous avons parcouru 120 km.

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Pour fêter ce jour particulièrement remarquable, nous nous levons à 6 heures. Le ciel n’est pas de la fête. Il fait gris mais pas de pluie.

Nous prenons la direction de Dombas. Un peu de route 17 puis nous rejoignons la fameuse E6. Les paysages sont sympas mais filons à tombeau ouvert (75 km/h avec des pointes à 90). Des travaux routiers nous arrêtent et nous devons à nouveau suive "Ledebil" ...

Les bottes de foin emballées dans des plastiques de couleurs roses ressemblent à de grosses guimauves posées dans les champs ...

Nous prenons tout de même le temps de sortir de cet axe pour le déjeuner. Nous trouvons une aire de loisirs près de Straumen.

Gobemouches noirs                                                                                                   Mésange noire 

Quelques gobemouches noirs font des va et vient le bec plein pour nourrir leur petite famille. Dans un petit bois, deux pics épeiches batifolent, des mésanges noires et autres tarins des aulnes agrémentent notre petite promenade digestive.

Nous faisons une seconde pause près de l'église en bois de Skatval, toute blanche au milieu de son cimetière ...

Nous reprenons la route E6, passons Trondheim puis buttons sur notre premier bouchon depuis une éternité. La circulation s’effectuant en accordéon, nous décidons de sortir et trouvons un endroit bien calme à défaut d’être magnifique au pied d’une piste de ski, nombreuses dans la région. Nous sommes à proximité de Oppdal.

Nous avons parcouru 455 km. Il fait beau, nous avons gagné 15° depuis ce matin et avons la crève tous les deux.

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Nuit tranquille au pied des pistes de ski. Nous rejoignons Oppdal, charmante petite station de ski, faisons quelques emplettes puis trouvons l’office de tourisme où nous nous renseignons sur les bœufs musqués du parc national de Dovrefjell. Une dame, bien aimable, nous fournit de la doc en anglais, un plan des balades dans le parc, tous les renseignements concernant les safaris accompagnés (départ à 10 h de l’office de tourisme (475 NOK/pers)), nous indique un observatoire.

Nous prenons la direction de Dombas et nous arrêtons à Kongsvoll en bordure de l’E6, départ d’un sentier de balades, pour déjeuner.

Kongsvoll  

Ceci fait, nous nous lançons à l’assaut du chemin, bien balisé mais ça grimpe sérieusement (200 m de dénivelé) jusqu’au plateau (1100 m d’altitude).

Kongsvoll 

Pendant la montée, au milieu des bouleaux, grives litornes, gorgebleues à miroir et pouillots fitis nous permettent de reprendre notre souffle.

Grive litorne                                              Pouillot fitis                                     Gorge-bleue à miroir

Arrivés sur le plateau, plus d’arbre, une végétation rase (toundra), des lichens qui craquent sous les pieds comme lorsqu'on marche dans la neige fraîche.

Le plateau et sa végétation rase                                                                                         Lichens  
Le chemin sur le plateau 

Quelques fleurs attirent notre attention :

Aconit tue-loup                                          Campanule fluette                                            Linaigrette 

Nous suivons le sentier, au milieu de magnifiques paysages, ne trouvons pas les bœufs musqués mais plutôt pluviers dorés en nuptial, bruants des roseaux et des traquets motteux juvéniles pas farouches, le tout sous un beau soleil et une température estivale (25°).

Pluvier doré sur un tapis de lichens                                                                            Bruant des roseaux
Traquet motteux juvénile 

Nous redescendons en fin d’après-midi, les nuages arrivent. Nous nous garons pour la nuit, 11 km plus loin sur le parking du Viewpoint Snohetta . Nous serons bien à l’écart de l’E6 très passante donc bruyante.

La balade semble avoir eu raison, en partie, de nos crèves.

Nous nous interrogeons sur l’opportunité du safari accompagné, j’ai peur de ne pouvoir suivre un groupe de bons marcheurs sur des dénivelés pareils. On verra demain…

61 km aujourd’hui et 9 km à pied (avec des pentes à plus de 10%).

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Bonne nuit sur le parking du Viewpoint Snohetta mais réveil dans le brouillard. Après le petit déjeuner, nous partons pour Dombas, autre charmante petite station de ski située à 30 km au sud. Nous espérons pouvoir y faire plein et vidanges.

L'église de Dombas 

Nous trouvons le point information touristes qui est en fait un salon de thé. Une charmante jeune femme, très occupée à servir thé, café et pâtisseries nous indique un camping à 200 m. Nous en profitons pour prendre quelques renseignements sur les safaris « bœufs musqués ». Ici, c’est départ 9 h depuis un camping situé à 12 km sur l’E6 en direction d’Oppdal pour un coût de 450 NOK/personne. Accessible à tous, on ne marche pas pendant 5 heures (durée prévue du safari), il faut y inclure le briefing de départ, la pause déjeuner et de toute façon le guide s’adapte à votre rythme. C’est bien tentant...

Nous allons jusqu’au camping, ne trouvons pas d’accueil mais après s’être renseignés auprès d’un campeur norvégien, trouvons la vidange, archaïque, et faisons le plein d’eau. Nous en profitons pour, moyennant 10 NOK chacun, prendre une douche dans les sanitaires du camping.

Pendant ce temps, l’idée de faire le safari ayant fait son chemin, nous passons au Coop local acheter de quoi confectionner des sandwiches et passons au salon de thé réserver pour le lendemain. Il nous faudra prévoir en plus des sandwiches, de l’eau, des vêtements chauds et de bonnes chaussures.

Nous repartons vers le parking du Viewpoint Snohetta. Nous nous retrouvons bloqués un bon moment sur la route, un accident, choc frontal, deux véhicules au fossé. Même à 80 km/h cela arrive...

Nous repérons au passage, le camping, point de départ du safari boeufs musqués prévu demain, et en profitons pour faire la pause déjeuner près d’une jolie cabane en rondins en bord de piste.

Le ciel s’est bien dégagé, nous retrouvons le parking du Viewpoint en début d’après-midi. Nous entamons la montée, raide mais régulière, vers l’observatoire, des panneaux à l'entrée du chemin nous promettent de voir des boeufs musqués...

Départ du sentier vers le viewpoint  Snohetta

Quelques passereaux (pipits, traquets motteux, gorgebleues à miroirs avec des petits) agrémentant notre montée.

Gorge-bleue à miroir 
Pouillot fitis 
Traquet motteux 

Après 1.5 km d’ascension, nous atteignons le remarquable bâtiment, œuvre d’un architecte connu, tout en bois et verre (le bâtiment). Un beau poêle à bois, éteint en cette saison, décore l’intérieur.

Le  Viewpoint Snohetta
Viewpoint Snohetta 

Belle vue sur les monts environnants mais pas de bœufs musqués.

Vue depuis le  Viewpoint Snohetta

Une jeune guide présente crane, peau et touffes de poil de la bête.

Crânes et peaux de bœufs musqués 

A proximité, des toilettes sèches… à deux places !!! Avis aux amateurs.

Toilettes sèches ... A 2 places ! 

Nous décidons, lors de la descente, de prendre un sentier à droite vers Geitberget, bien moins fréquenté et donc plus riche en faune. Bruants des roseaux, pouillots fitis et pluviers dorés seront observés et mis en boîte.

Gorge-bleue à miroir                                                                                            Bruant des roseaux
Pluviers dorés 

Nous rejoignons le fourgon après avoir parcouru 9 km à pied aujourd’hui (75 km en fourgon). Le départ du safari se situant à un quart d’heure du parking, nous passerons la nuit ici. Nous tentons de mâcher un peu de morue séchée achetée un peu plus tôt... Décidément, cela ne passe pas... Nous éviterons de recommencer.

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Réveil à 7 h 30, nous avons rendez-vous avec les bœufs musqués. Dehors, il bruine et le ciel est bas. Nous partons vers le camping Furuhaugli où nous avons rendez-vous à 9 h. Après avoir réglé les 900 NOK dus, avec les huit autres participants, nous sommes dirigés vers une grande salle de réunion où trônent divers trophées dont une tête d’élan aux dimensions impressionnantes.

Le guide, un jeune norvégien longiligne commence son briefing en anglais, donnant quelques explications sur le parc national et la réintroduction des bœufs musqués et surtout, les consignes de sécurité à respecter, l’animal pouvant être dangereux.

Nous prenons ensuite la route, en convoi, en direction d’Oppdal et nous garons sur un parking proche de Kongsvoll où nous étions il y a deux jours. Nous traversons la route et nous engageons sur un chemin privé fermé par une barrière. Le ciel se dégage et le soleil apparaît.

Après avoir passé le pont enjambant un torrent puis le tunnel sous la voie ferrée, nous laissons à notre gauche une ancienne ferme transformée en gîte. Le chemin, caillouteux à souhait, monte, le guide nous dit qu’ensuite nous marcherons sur une ligne de crête toute proche et que ce sera plus facile. Nous suivons le torrent.

Le guide, régulièrement s’arrête et scrute, aux jumelles, les environs sans résultat. Lors d’une nouvelle pause, Hervé aperçoit un bœuf musqué à bonne distance; le guide, jumelles sur les yeux confirme.

Le bœuf musqué  dans la végétation à plus d'un km ...

C’est un mâle, solitaire, broutant tranquillement au pied des montagnes. Le guide nous explique que nous allons le contourner pour l’approcher. Nous quittons le sentier et marchons désormais au travers de la végétation, lichens, tourbe et petits arbustes, des genévriers aux branches rampantes et tordues. Après pas loin de 2 kms de marche pénible, nous le découvrons, à quelque cinquante mètres, toujours broutant tranquillement nous accordant à peine un regard. Séance photos intensive...

Boeuf musqué 

Il finit par s’éloigner, nous le suivons quelque temps, mais un groupe arrivant en face, de peur que la bête fasse demi-tour et s’affole, le guide nous fait bifurquer et rejoindre une crête, où derrière, il y a possibilité de voir un groupe de femelles. Nous sommes toujours hors pistes, le terrain est difficile, nous devons enjamber les arbustes, poser les pieds dans la tourbe gorgée d’eau, ça monte, ça descend bref c’est épuisant.

Arrivés sur la ligne de crête, rien d’autre à l’horizon qu’une ligne de crête un peu plus loin. C’est reparti...

Je peine à suivre le groupe mené par notre guide aux longues jambes... Nous faisons enfin une très courte pause déjeuner, 1/4h pour avaler le sandwich ...

Pause déjeuner ... 

Pendant cette courte pose, je photographie des linaigrettes et ce que je pense être une orchidée sauvage, peut-être un sérapia, mais si vous connaissez ...

Linaigrettes                                                                                              Sérapia à confirmer ... 

Nous reprenons la marche à travers la végétation ... 4 lignes de crêtes plus loin, nous retrouvons le chemin d’où, très loin, nous distinguons un troupeau d’une dizaine de bœufs et un groupe de personnes à proximité.

C’est de l’autre côté de la rivière à plus de 2 km.

Après concertation avec le guide, trois norvégiens du groupe décident d’y aller, le reste du groupe décidant de rentrer par le chemin caillouteux, certes, mais beaucoup moins fatigant que le "hors piste".

Une buse pattue nous survole ...

Buse pattue 

Nous revoyons un mâle, à bonne distance, sur le chemin du retour.

Bœuf musqué 

Nous rentrons au parking, cahin-caha après 17 km de marche en montagne dont 6 ou 7 dans la végétation. Epuisés mais heureux d’avoir enfin pu voir l’animal mythique.

Comme il n’est pas très tard nous reprenons la route en direction d’Andalsnes par la E136 qui suit une jolie vallée.

Arrêt photo près d'une belle église en bois dans la vallée.

Nous nous posons à la sortie d'Andalsnes au bord du fjord pour la nuit après avoir parcouru 192 km aujourd’hui.

Notre bivouac à Andalsnes 
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Après une nuit calme et réparatrice. Réveil sous une belle lumière près d'Andalsnes.

Nous reprenons la route sous le soleil en direction de la « route des Trolls » (Trollstingen).

Nous traversons Andalsnes et, quelques km plus loin, bifurquons vers cette cette célèbre route qui, en 11 virages en épingle nous propulse du niveau de la mer à 850 m d’altitude sur une route étroite à 9% qui suit le cours d’un furieux torrent.

Premier arrêt photos sur l’aire d’information au niveau du premier virage. On voit les lacets suivants et le torrent qui dévale en cascade, impressionnant.

Un panneau nous met averti de la rencontre possible avec des trolls ... Soyons prudents !

Un des nombreux cars de tourisme empruntant cette route descendant, nous attendons prudemment qu’il soit passé pour reprendre la montée.

Nouvel arrêt, à mi-hauteur, au pied d’une cascade. Une dépanneuse, prête à intervenir, est sur place. Des agents, en tenue orange, sont postés à divers endroits de la montée, prévenant tous problèmes de circulation. Des Trolls bien sympathiques.

Arrivés en haut, nous sommes dirigés par des « agents Trolls » tout sourire, vers une place de parking.

Equipés de nos APN, nous empruntons les aménagements très bien faits et s’intégrant bien dans le paysage pour atteindre des passerelles surplombant le vide où nous découvrons un fantastique paysage.

La vallée, la route et ses 11 virages, le torrent et de nombreuses cascades s’offrent à nos appareils photos.

La route des Trolls 

Des groupes de touristes multiplient les selfies.

Je repère de belles ancolies près d'une passerelle :

Ancolies communes 

Nous repartons, la route monte encore un peu avant de redescendre (heureusement) en pente douce vers Valldal.

Nous faisons la pause déjeuner près d’un torrent et de typiques maisons couvertes de tourbe.

Nouvel arrêt pour admirer les gorges de Gudbrandsjuvet où les eaux d’un puissant torrent se précipitent et que l’on peut admirer depuis des passerelles métalliques. Beaucoup de monde, là, également. Les machines à selfies (égoportrait en québécois) chauffent.

 les gorges de Gudbrandsjuvet

La route suit ensuite une jolie vallée où cultures et vendeurs de fraises abondent. Nous achèterons une barquette de fraises et une de cerises pour 40 Nok l'unité. Et elles sont bonnes.

Nous choisissons ensuite de nous diriger vers Alesund afin de rejoindre l’île de Runde, remettant à plus tard la « Route des aigles ». Nous prenons le ferry pour faire la traversée Sulesund-Hareid puis empruntons la route de Runde qui passe par plusieurs ponts et un petit tunnel.

Camping sauvage interdit sur l’île, nous rejoignons le camping où nous arrivons sous la pluie et, après avoir été très gentiment accueillis, nous récupérons la dernière place face à la mer.

Nous avons parcouru 200 km ce jour.

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Nuit calme pour un camping. Seuls les goélands sont bruyants. Réveil néanmoins tardif sous un ciel gris mais sans pluie. Nous déjeunons pendant que les nuages disparaissent peu à peu puis partons faire le tour de l’île pour voir les oiseaux annoncés. D’entrée, nous avalons une pente très raide mais bitumée qui nous met en appétit. Cela se calme un peu ensuite mais le sentier est difficile depuis que le bitume a disparu.

Ile de Runde 
Ile de Runde  

Nous voyons notre premier grand labbe de la journée.

Grand labbe 

Des orchidées sauvages en bord de chemin, je pense que ce sont des orchis de Fuchs, mais je ne suis sure de rien, si vous pouvez m'aider à identifier ces jolies fleurs, laissez un commentaire à la fin de cette journée.

Orchis de Fuchs (à confirmer) 

Nous longeons la côte avec de nouvelles grimpettes au menu, sommes très au dessus de la mer, sur la falaise.

Ile de Runde  

La vue est splendide, il fait beau mais peu d’oiseaux hormis les grands labbes.

Nous surplombons le petit phare de Runde niché au pied de la falaise.

De montées en descentes, nous arrivons face à la falaise où nichent les fous de Bassan. Une belle colonie mais très loin.

Colonie de fous de Bassan 

Quelques bateaux sillonnent la mer aux alentours.

Un pygargue vient déranger la colonie, cela crée du mouvement. Nous tentons quelques photos pour la forme mais le cœur n’y est pas vraiment.

Pygargue à queue blanche 

Comme nous sommes au soleil et à l’abri du vent, nous faisons la pause sandwiches, puis reprenons le chemin toujours aussi accidenté, pour trouver un autre spot au dessus des fous où les photos seront plus intéressantes. En continuant le sentier, nous apercevons, en contrebas, minuscules, quelques macareux moines et pingouins tordas. Frustrant et décevant. Nous décidons de redescendre au camping.

Grands labbes 

Quelques photos de grands labbes assez nombreux et nous recrachons la pente très raide que nous avions avalée ce matin. Plus traumatisante à descendre qu’à monter.

Nous prenons un peu de repos, une bonne douche, Photographions un Huîtrier-pie nourrissant son poussin et un pipit maritime face au camping.

Huîtrier-pie avec son poussin 
Pipit maritime 

puis dînons dès 18 h pour être au rendez-vous du retour des macareux moines prévu aux alentours de 20 h. Nous remontons la pente bien raide et traversons l’île, photographiant quelques grands labbes au passage, dont un nicheur qui se soulève et écarte les ailes pour appeler son partenaire qui passe en vol, le tout dans une superbe lumière...

Grand Labbe 

puis nous nous postons au bord de la falaise où il y a déjà pas mal de monde dont quelques photographes. Le spectacle commence. Des milliers de macareux arrivent du large pour rejoindre leur terrier. J'en repère un avec son poussin...

Macareux moine et son poussin 

Ca vole dans tous les sens, mais tout cela, à bonne distance.

Macareux moines 

Rien de comparable avec la proximité que nous avions sur l’île de May en Ecosse. Très peu de poussins, déjà grands de toute façon, et aucun adulte n’arrive le bec empli de poissons.

Macareux moines  

Les attitudes amusantes de ce sympathique oiseau nous occupent quand même un bout de temps mais nous sommes quelque peu déçus. Vers 21 h, le vent se lève et nous incite à en faire autant pour rejoindre nos pénates… Une bonne nuit de sommeil s’impose.

Pour la première fois depuis notre départ, le fourgon est resté immobile. Nous avons parcouru 14 km à pied faits de dénivelés bien éreintants sous un beau ciel bleu et par une température bien agréable.

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Après une longue nuit réparatrice, nous nous réveillons sous une tempête… de ciel bleu. Une véritable journée d’été s’annonce. Après le règlement de 400 NOK pour nos deux nuits, nous quittons le camping.

De tunnels en ponts sur une route étroite, nous sortons de l’île de Runde...

De magnifiques nénuphars sur un étang nous motivent pour un arrêt photos ...

Nous bifurquons vers le sud, en direction d’Arvick où nous prenons le ferry qui nous amène à Koparnes puis continuons la route 15 jusqu’à Nordfjordeid où nous arrêtons pour quelques courses après avoir fait une tentative de pêche (cela devient une obsession...) au bord du fjord qui se solde par un petit lieu trop petit pour deux.

Nous nous dirigeons ensuite vers Torheim par la EV662, une petite route à « passing place » dans l’espoir de trouver un coin pêche… et un emplacement pour la nuit. Nous trouvons le coin pêche, où malgré nos efforts et un changement de technique pour moi (utilisation d’une ligne dite « mitraillette »), nous ne ramenons que des algues et laissons trois plombs au fond.

Pas de possibilité de bivouaquer, nous repartons en direction de Stryn où Park4night nous indique trois spots. Nous visitons le premier, une aire de pique nique en bord de route mais protégée du bruit par un énorme rocher. Nous avons le temps donc décidons d’aller voir plus loin. Le second mène à une piste cyclable…

Entre temps je repère, toujours sur Park4night, un autre endroit, bien noté, près de Loen. Arrivés sur place, nous trouvons un minuscule parking en bord de route occupé par deux voitures. Nous finissons un peu plus loin, sur l’aire de pique-nique de "Kraka" déjà occupée par un poids lourd et un camping-car. En manœuvrant quelque peu nous trouvons une place sur la pelouse face au fjord. Quatre autres camping-car et un poids lourd viendront nous rejoindre.

Nous avons parcouru 240 km par temps beau et chaud.

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Beaucoup de circulation sur la route donc beaucoup de bruit cette nuit. Nous prenons la route de Geiranger et son célèbre fjord que nous souhaitons admirer depuis la « route des aigles ».

Nous traversons Stryn puis empruntons la route 15 qui nous offre de magnifiques paysages en longeant un lac où les montagnes et les villages de la vallée se reflètent comme dans un miroir...

Puis la route s'élève en lacets, nous faisons une pose pour admirer une série de cascades au débit vraiment impressionnant :

Nous empruntons trois longs tunnels où les camions peinent à se croiser

Puis nous tournons à gauche vers Geiranger. La route monte en lacets en suivant des lacs aux eaux bleues. Nous faisons plusieurs pauses afin d’admirer, sous un soleil radieux, le paysage minéral qui se reflète dans les eaux calmes du lac.

Pas un souffle de vent, l’effet miroir est parfait, c’est grandiose.

Nous croisons quelques rares habitations, de jolis chalets traditionnels,

Nous passons un col puis descendons vers Geiranger, village touristique à souhait, que nous traversons sans nous arrêter pour attaquer la montée de la « route des aigles ».

Le village de Geiranger et la route des aigles 

Une série de virages en épingles, très pentus (10%), visibles au fond et à droite sur la photo.

La montée est sans grand charme. Il faut arriver au dernier virage pour profiter de la vue sur le fjord et le village. Une grande plate forme est aménagée permettant d’admirer la vue et de s’adonner à l’égoportrait. Seulement, il n’y a pas de parking en conséquence, juste quelques places dans le virage, nous ne réussissons pas à nous garer, faisons demi-tour plus loin pour trouver une place 500 m plus bas. Nous remontons à pied afin d’accéder à la passerelle.

Vue sur le village de Geiranger                                                                         Vue sur le Geiranger Fjord

Le fjord fait un angle mais la lumière n’étant pas terrible, le paysage nous déçoit quelque peu. Nous redescendons par la même route, retraversons Geiranger où le navire Hurtigruten est en escale,

Nous revenons sur nos pas afin de rejoindre le début de la route de Gamle Strynefjellsvegen au niveau de Videsaeter. Nous traversons à nouveau les paysages qui nous ont offerts de si beaux reflets ce matin, la lumière a changé, le vent s'est levé et nous découvrons un paysage différent ...

Nous faisons une petite pause pour admirer une dernière fois la vallée de Geiranger. Un homme s'est posé avec son bouquin face à ce paysage ...

Sérénité ... 

Au moment de tourner à droite pour reprendre la série de tunnels, deux cyclistes norvégiens nous demandent si on peut les aider à passer les tunnels, les cyclistes y étant interdit de circuler. En bricolant un peu, nous parvenons à, embarquer les 2 vélos et les cyclistes. L’un d’eux, parlant français, nous en explique la raison : son père est français originaire de La Rochelle. Passés les trois tunnels, nos routes se séparent, nous tournons à gauche pour prendre la route de Gamle Strynefjellsvegen tandis que nos sympathiques cyclistes continuent vers Stryn.

Quelques lacets le long d’un torrent puis nous arrivons sur un plateau entre montagne et lacs émeraudes. Des paysages à couper le souffle. C’est sauvage et magnifique.

La route, récemment refaite à neuf conduit à une station de ski. Ensuite, c’est une piste en terre, étroite où les passing-place sont indispensables pour se croiser. Plus nous avançons sur le plateau à plus de 1100 m d’altitude, plus c’est beau.

Nous sommes émerveillés par cette lumière, ces reflets parfaits de la montagne sur les lacs.

Le ciel noircit quelque peu devant nous, Le vent se lève prémices d’un orage et aussitôt l'effet miroir disparaît, mais c'est toujours aussi beau, le lac prend alors une couleur vert tendre ...

Nous trouvons un emplacement en bord de piste avec vue merveilleuse sur le lac.

A gauche c’est tout noir, à droite, tendance bleue. Qui va gagner ???

L’orage nous a épargné, il est allé arroser une autre vallée.

Pendant le repas du soir, dans ce ciel tout noir, un beau début d’arc en ciel, comme la cerise sur le gâteau fait chauffer nos APN pendant que trois jeunes filles installent la tente à bonne distance et descendent se tremper dans le lac. Brrr !

Vers 23h, le ciel s’éclaircissant à nouveau, nous ressortons photographier le sublime paysage de montagnes se reflétant dans les eaux limpides du lac.

Nous avons parcouru 164 km ce jour.

15

Une nuit très calme plus tard, après une dernière photo de ce panorama enchanteur sous la lumière claire du matin, et à regret, tant ce site nous a enchantés, nous reprenons la route ou plutôt la piste, en direction de Grotli en admirant les alentours.

Au cours d’un arrêt photo, nous saluons des camping-caristes du Morbihan. Les bretons sont partout...

Nous retrouvons les routes civilisées, d’abord la E15 jusqu’à Ronden puis cap au sud via la route Valdresflye (E51) jusquà Fagernes.

Peu d’arrêts sauf pour deux églises en bois à Nordberg puis à Skjäk sous la pluie d’orage.


Eglise en bois de Nordberg                                                                                Eglise en bois de  Skjäk

Nous continuons jusqu’à Dokka puis optons pour une petite route (la 245) qui suit un lac jusqu’à Jevnaker toujours sous la pluie, parfois très forte. Sur une aire de repos, au bord du lac, une vache Highland et son veau se reposent ...

Vaches  Highland 

Nous faisons une autre pause près d'une belle ferme traditionnelle aux toits couverts de tourbe :

Ferme norvégienne 

Et un nouvel arrêt pour admirer l'église en bois de Hegge, la plus ancienne de toutes celles que nous avons vue puisqu'elle date de 1216.

Eglise en bois de Hegge 

Nous prenons la E16 jusqu’à Roa et descendons de quelques kilomètres pour bivouaquer près du lac au sud de Harestua… toujours sous la pluie.

Bivouac à Harestua 

Après le dîner, la pluie se calme, nous apercevons alors sur le lac une femelle de garrot à oeil d'or avec ses poussins, malgré la lumière qui baisse, nous réussissons à faire quelques clichés.

Garrot à œil d'or  

Nous avons parcouru 404 km ce jour...

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La nuit fut courte près de Harestua. Une ligne de chemin de fer longe la route auprès de laquelle nous sommes garés pour la nuit. Le dernier train entendu est passé à 0h12, et le premier aux alentours de 6 h 00 … Réveil très matinal donc, sous une beau soleil.

Nous prenons vers le sud mais avant même d’arriver à Lillestrom, nous sommes bloqués une petite demi-heure par un accident. Une voiture est au fossé, le train avant arraché et gisant à 20 m du véhicule sur la piste cyclable. La vitesse à cet endroit est limitée à 70 km/h !!!

Après le plein de GPL et quelques emplettes, nous rejoignons la E22 en direction de Halden, puis l’autoroute E6 à Sarpsborg (payante à cet endroit), nous passons le pont qui matérialise la frontière avec la Suède (re-péage).

Nous voici maintenant de retour en Suède, nous continuons sur la E6, nous serpentons entre les collines où alternent champs de céréales, prairies et quelques bois.

Champs de céréales  

Nous passons près de Fjällbacka et Uddevalla, chers au coeur des lecteurs et lectrices de Camilla Läckberg... Contournons Göteborg (péage) et nous retrouvons dans un flux de circulation en accordéon sur plusieurs kilomètres.

Nous faisons étape à Trönninge près de Halmstad (sortie 43), sur le parking de l’observatoire où nous avions dormi à l’aller. Quelques courses dans une grande surface afin de liquider au mieux nos dernières couronnes suédoises et nous rejoignons l’observatoire.

Le lac est quasiment à sec. Une belle troupe d’oies cendrées, les oisons que nous avions vus à l'aller ont bien grandi et se confondent maintenant avec les adultes, quelques hérons cendrés, des bernaches et des limicoles au loin.

Oies cendrées 

Quelques attitudes amusantes nous occupent un bon moment.

Etourneaux sansonnets 

Des vols d'étourneaux tournent aux alentours, nous tentons de photographier la mêlée...

Corneille mantelée 

Sur le sentier du retour, une corneille mantelée cherche son dîner, elle n'est pas farouche et se pose à quelques mètres de nous...

Il fait grand beau temps. 500 km supplémentaires au compteur aujourd’hui.

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Réveil sous un ciel gris. Quelques personnes passent à l’observatoire, nous saluant gentiment, les visites sont de courte durée. Il n’y a pas grand-chose à observer...

Nous prenons la route en direction du Danemark via le pont sur l’Oresund.

L'entrée du tunnel de l'Oresund 

Cette fois nous passons par la file de péage automatique… et cela fonctionne ! La barrière s'ouvre devant nous et le montant du péage sera prélevé sur la carte bleue enregistrée avec notre abonnement ...

Pause déjeuner sur une aire d’autoroute (E20), passons le deuxième pont payant (240 DKK), puis, après Kolding, prenons la direction de Hambourg par la E45.

Après avoir passé la frontière allemande, nous bifurquons vers Itzéhoé afin de prendre le bac traversant l’Elbe de Glückstadt à Wischhafen.

Nous nous dirigeons vers le nord des Pays-Bas et cette option nous permet de gagner de nombreux kilomètres. Beaucoup de monde partageant cette idée, 1.5 km de queue à l’embarcadère et 1h30 d’attente.

Nous en profitons pour faire quelques photos de limicoles et d’ouettes d’Egypte.

Les oiseaux près de l'embarcadère 
 Ouettes d'Egypte 

Des étourneaux s'envolent formant de vrais nuages, j'en profite pour tenter à nouveau une photo ...

Étourneaux sansonnets 

J'aperçois un groupe de combattants variés et ceux-ci ont perdu leur plumage nuptial, ils sont beaucoup moins spectaculaires ...

Combattants variés 

La traversée de 5 km dure 20 minutes; arrivés à Wischhafen, nous reprenons la route en direction de Estorf pour rejoindre un bivouac proposé par Park4night en bord de la rivière Oste.

Nous nous garons entre deux camping-cars, sur un petit parking face à un bac, manœuvré par un passeur, assurant aux piétons et cyclistes la traversée du cours d’eau.

Une grive musicienne chante et sautille sur la pelouse toute proche.

Grive musicienne 

En soirée, nous faisons un petit tour à pieds dans les environs en suivant le chemin entre la rivière et les maisons, une sculpture sympa est installée près d'une barque ...

Nous avons parcouru 673 km ce jour.

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Nuit tranquille dans ce petit coin d’Allemagne. Réveil tardif puis départ vers les Pays-Bas et plus précisément le Parc national de Lauwersmeer, une petite mer intérieure fermée par une digue, au nord de Groningue.

Nous passons la frontière vers 12h15 et faisons la pause déjeuner sur une aire d’autoroute (E22). Nous apercevons nos premiers moulins ...

Moulin au nord des Pays-Bas 

Arrivés dans le Parc National en début d’après-midi et aidés du récit et de la carte mise en ligne sur le site https://www.aerien.ch/articles/56/Pays_Bas , nous trouvons le premier observatoire.

Beaucoup de monde et des oiseaux beaucoup trop loin pour des photographes.

Des hirondelles rustiques nichent dans l'observatoire, une jeune est perchée sur le panneau de présentation de la faune locale, en sortant nous croisons les adultes.

Hirondelles rustiques 

Nous roulons sur la digue jusqu’à un parking où nous trouvons un plan de la réserve.

Nous nous dirigeons vers le deuxième observatoire par des petites routes que nous partageons avec les nombreux cyclistes.

Un arrêt photo pour des avocettes élégantes :

Avocettes élégantes 

Arrivés à l’observatoire, l’étang est à sec, pas un piaf mais un troupeau de chevaux konik.

Chevaux konik 

Des cantharides préparent la prochaine génération sur une ombelle :

Cantharides 

Je photographie une fleur en pensant qu'il s'agit d'une orchidée sauvage, mais ses feuilles velues me font douter .... Après recherches, il semblerait que ce soit une Epiaire des marais - Stachys palustris.

Epiaire des marais - Stachys palustris 

Nous décidons de rester sur le parking pour la nuit en espérant ne pas en être délogés, le camping sauvage étant proscrit aux Pays-Bas.

Pendant que l’équipe de France de football remporte la coupe du monde, un busard des marais, des combattants au pied du fourgon, des oies en vol, des vanneaux retiennent notre attention.

Busard des roseaux 
Combattants variés  
Combattant varié en cours de mue ... 
Combattant varié 

Malgré un peu de vent, il a fait beau aujourd’hui. Nous avons parcouru 340 km.

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L’endroit était bien calme. Nous nous réveillons malgré tout de « bonne heure ». Petit déjeuner sous le soleil puis départ vers 8h 30.

De nombreux "moulins" modernes brassent l'air au bord de la route ...

Plein et vidanges à Burum pour 2 €. Nous prenons ensuite la direction de la réserve de Oostvaarderplassen près de Lelystad. Le temps d’épeler le nom de la réserve, nous sommes sur place.

Nous déjeunons sur le parking puis en route pour le circuit proposé.

Plan de la  réserve de Oostvaarderplassen

En fait, le fléchage étant quelque peu déficient, nous prenons une mauvaise direction, nous retrouvons au pied d’un immense observatoire surélevé d’où nous ne voyons rien bouger.

Au passage, nous croisons une oie au plumage très clair, sans doute un hybride entre oie cendrée et oie domestique ...

Demi tour sous une chaleur étouffante, nous trouvons enfin le bon sentier. Trois circuits sont proposés. Le plus long parcours est annoncé pour 5.2 km. On choisit donc celui-ci. Après avoir marché entre deux rangées d’orties sans jamais voir l’eau, nous repérons un observatoire sur un autre circuit. Nous entrons.

Nous trouvons une place face à l’étang. Une troupe d'oies s'approche et un grèbe huppé couve trois beaux œufs qu'il retourne régulièrement...

Oies cendrées                                                                                                         Grèbe huppé 

Une dizaine de personnes sont installées; ça discute fort, rigole et la majorité est concentrée sur un balbuzard pêcheur posé sur une branche à trop longue distance pour être photographié. Nous savons tout de suite quand il décolle, ça mitraille et ça braille. Nous parvenons quand même à faire quelques prises sympas, l’animal ayant eu la gentillesse de bien vouloir passer devant nous.

Balbuzard pêcheur 

Nous reprenons le sentier en direction d’un deuxième observatoire que nous atteignons après avoir pas mal marché sous le chaud soleil, sans voir grand-chose d’intéressant. Nous sommes seuls, cette fois.

Un héron cendré est perché sur un arbre mort:

Héron cendré 

Quelques ouettes d’Egyptes sur l’étang. Elles ne tardent pas à décoller précipitamment. On scrute et nous finissons par voir un rapace qui fait fuir toute la colonie d’oies de l’étang. Il finit gentiment par se poser, juste face à nous, sur un îlot. C’est un pygargue !!! Régal. On mitraille… en silence.

Pygargue à queue blanche 

Comme il est reparti, nous repartons.

Nous finissons difficilement la boucle et rejoignons le Camping-car. Nous avons parcouru 15 km dans le parc sous une chaleur étouffante. Nous sommes cuits...

Park4night nous indique un parking sympa avec douches gratuites à proximité. Nous ne trouvons pas le parking sympa mais trouvons bien les douches; ça fait un bien fou...

Rafraîchis, nous reprenons la direction du parc Oost… Un superbe coucher de soleil vient clore en beauté cette chaude journée.

Nous passerons la nuit sur le parking, la route étant fermée à la circulation, nous y serons tranquilles; juste « dérangés » par une multitude de cyclistes.

190 km parcourus ce jour.

20

Nous voilà de retour à la maison après avoir encore parcouru 1000 km en trois étapes destinées à des visites familiales.

Il ne nous reste plus qu’à trier nos quelques 8000 photos et rédiger ce que vous venez de lire.

21

Un peu plus de 13 000 kms parcourus, 7 pays traversés... Des souvenirs plein la tête...

Et une certitude: nous y retournerons !

Il nous reste beaucoup à voir et à revoir ... Un mois supplémentaire n'aurait pas été de trop ...

Nous avons accéléré le mouvement et fait l'impasse sur de nombreux sites pour pouvoir honorer un rendez-vous médical fixé dernière semaine de juillet ... Une erreur à ne pas commettre la prochaine fois ...

Au niveau photographique :

  • 115 espèces photographiées (mammifères, oiseaux, insectes...) dont une quinzaine d'espèces nouvelles.
  • quelques regrets: ne pas avoir rencontré d'élan et avoir raté le mésangeai et les jaseurs boréaux en Finlande

Au niveau budget: le bilan est plutôt rassurant, nous avions lu plusieurs blogs ou forums où on annonçait des chiffres très élevés (environ 3 000 € par mois), nous en sommes loin ...

Partir en camping-car, outre la liberté de mouvement que cela offre, permet aussi de substantielles économies. Le poste de dépense le plus important est bien sur le carburant ...

De plus, sur cette même période, nous aurions dépensé la même somme en courses si nous étions restés à la maison... Nous aurions également consommé du carburant (beaucoup moins certes) et aussi de l'eau, de l'électricité... Le coût réel de ce voyage se situe sans doute autour de 2 500,00 € pour 2 mois.

Nous avons volontairement exclu de ce tableau le montant des remplacements de freins et de pneumatiques effectués en cours de route.

A ce jour, un mois après notre retour, seul le péage de l'Oresund a été prélevé sur notre compte bancaire... Pas de nouvelles des autres péages, malgré notre inscription sur les sites "ad-hoc" ... A suivre...

Fin octobre 2018, soit, 3 mois après notre retour, la somme de 26,80€ a été prélevée sur notre compte au titre des péages norvégiens.

La carte de notre périple scandinave avec en vert, le tracé de notre circuit...

La carte du circuit 

Le récit de ce voyage est découpé en plusieurs parties, les trois premières sont accessibles :

Vos commentaires sont les bienvenus ...

Vous pouvez aussi consulter librement nos galeries de photographies: