Ce matin, départ pour Niafourang, Béatrice nous accompagne. Après avoir parcouru des pistes détrempées et traversé des flaques plus ou moins profondes et étendues (ici, le véhicule 4X4 est une nécessité), nous arrivons à l'entrée du village de Niafourang face au fromager qui nous avait tant impressionnés lors de notre premier séjour par son immense colonie de tisserins.
L'arbre est toujours aussi majestueux. Les hautes herbes compliquent quelque peu l'approche. Les jeunes du village, aidés de machettes, auront désherbés la quasi totalité de la place à notre retour, trois heures plus tard (photo de droite).
La colonie de tisserins est bien présente.
Niafourang est un village à majorité chrétienne. Une petite église et la présence de porcheries en attestent. La cohabitation des religions ne pose pas de problèmes en Casamance. Les personnes avec lesquelles nous avons abordé ce sujet ont toutes fait preuve d'une grande tolérance et d'ouverture d'esprit.
Béatrice et Marie-Hélène sont invitées à visiter la maison de Marie, une bien sympathique villageoise. Elle leur promet, en échange, de venir visiter leurs chambres à Abéné.
En compagnie de Patrick, notre petit groupe traverse le village.
Un écureuil joueur attire notre attention.
Nous empruntons une piste et nous dirigeons vers la partie accessible des rizières.
Les premiers oiseaux ne tardent pas à se retrouver "en boite".
La flore n'est pas en reste, de nombreux arbres remarquables (fromagers, baobabs, rôniers...) .
Encore des oiseaux
Patrick nous indique un nid d'ombrette africaine posé au creux d'un arbre. Nous remarquons des graines d'une belle couleur orange, ce sont des Uvaria chamae, les villageois consomment le fruit qui se trouve à l'intérieur. nous trouvons également de drôles de champignons (non identifiés).
Un joli papillon se laisse photographier
Nous nous trouvons bientôt face à une partie inondée qui nous barre le chemin. Patrick nous propose de nous déchausser et de traverser pieds nus. Il se lance le premier, au plus profond, l'eau lui arrive à mi-jambe, pas de crocodile en vue... Allons-y !
Nous nous rechaussons et poursuivons notre chemin.
Un balbuzard-pêcheur nous survole tenant un beau poisson dans ses serres, son déjeuner est assuré. Un pélican gris passe en vol tandis qu'une corvinelle à bec jaune nous observe .
Nous arrivons au village-hôtel "Tilibo horizons" où nous avions fait une pause mémorable l'an passé.
L'endroit situé au bord du fleuve qui constitue la frontière avec la Gambie est très agréable et l'accueil y est bien sympathique. C'est à cet endroit que nous avions traversé le pont de bois pour rejoindre, en traversant la mangrove, une jolie plage en bord du fleuve.
Si le pont est toujours présent, il a été endommagé lors de la saison des pluies. Plus grave , la plage et la dune ont disparu, emportées par les tempêtes et l'érosion.
Une très mauvaise nouvelle pour les sympathiques propriétaires de ce petit hôtel qui se retrouve isolé alors qu'il occupait un site très agréable.
Nous nous installons sous la paillote et dégustons une boisson en discutant avec Ousmane, ami de Patrick et propriétaire des lieux, qui nous décrit les dégâts qu'il attribue à la montée des eaux générée par le dérèglement climatique. S'il s'avère que c'est le cas, c'est très inquiétant pour toute la Casamance qui est proche du niveau de la mer et très plate...
Après nous être désaltérés, nous nous attardons un peu dans le parc de l'hôtel, un petit salon attend les visiteurs, une balançoire accrochée à une grosse branche évoque celle de nos enfances et de jolis bungalows près à accueillir des touristes.
François ne résiste pas à tester la balançoire.
Nous quittons le Tilibo-Horizons et continuons à travers les rizières inondées.
Peu d'oiseaux sont visibles, de beaux paysages verts ponctués par les acacias blancs.
L'état du terrain a considérablement raccourci cette sortie par rapport au parcours effectué l'an dernier, le nombre d'oiseaux observés est également bien inférieur. Ce sont les aléas liés à la saison.
Nous retrouvons le village de Niafourang et cette jolie case rose déjà photographiée l'an passé, elle est encore plus jolie dans son écrin de verdure.
Nous reprenons les véhicules et rejoignons Abéné. Nous faisons une halte au pied du spectaculaire fromager qui abrite une petite colonie de colobes bais. Ils nous observent tranquillement du haut de leurs perchoirs tout en continuant leurs activités.
Des éclats de voix autour de l'arbre attirent notre attention, une prise de becs entre femmes du village qui ne sont pas d'accord sur la façon de profiter de l'aubaine que constitue la venue des quelques touristes que nous sommes ; si certaines se contentent de nous aborder pour demander un peu d'argent, d'autres arrivent avec des petites choses à vendre. Les secondes remporteront la mise, nous repartons avec des pots de l'excellent et très parfumé miel local.
Nous rentrons ensuite à l'hôtel pour le déjeuner. Une minuscule grenouille nous attend sur le pas de la porte.
Après une courte pause "sieste" (nous supportons un peu mieux la chaleur moite que les premiers jours), nous repartons en quête de découvertes dans les environs. Un cossyphe à calotte blanche, un oedicnème du Sénégal et une femelle Combassou du Sénégal se retrouvent en boite à l'intérieur même du parc de l'hôtel.
Puis, ce sont quelques insectes que je parviens à photographier (avec mon 800mm qui impose une distance minimum de 6 m, c'est du sport !) 😉
Le ciel s'assombrit et devient menaçant, nous avons régulièrement une bonne averse orageuse en fin d'après-midi depuis notre arrivée. Visiblement, la saison des pluies n'est pas vraiment terminée.
Prudents, nous décidons de rester à proximité de l'hôtel, ce qui ne nous empêche pas de découvrir quelques beaux sujets de photos.
Le ciel s'assombrit encore et nous essuyons quelques gouttes de pluie. Nous rentrons à l'hôtel juste à temps pour s'abriter d'une forte averse. Pendant que Moussa s'évertue à mettre chaises et tables à l'abri, Béatrice qui s'était installée sous un parasol pour consulter son ordinateur doit ranger ses affaires très vite 😂.