Après notre premier séjour en Casamance en février 2020, nous rêvions d'y retourner et surtout de découvrir cette belle région reverdie après la saison des pluies.
Du 20 au 30 octobre 2021
11 jours
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Après un premier séjour au Sénégal en février et mars 2020 (juste avant le premier confinement Covid), nous rêvions de pouvoir y retourner pour découvrir la Casamance reverdie après la saison des pluies et profiter des parades nuptiales et des magnifiques plumages nuptiaux des oiseaux à cette période.

Pour ce second voyage, nous sommes accompagnés de trois amis, François et Marie-Hélène, un couple de photographes naturalistes amateurs (comme nous) et de Béatrice, une amie qui désire découvrir le Sénégal en bonne compagnie.

Une éclaircie dans la pandémie nous a incités à partir à cette période. Le Sénégal ayant été classé en vert par l'union européenne, il n'est plus nécessaire d'obtenir une autorisation d'entrée au Sénégal pour les ressortissants européens depuis le 11 octobre 2021. Nous avons donc acheté nos billets d'avion avec Air Sénégal, réservé notre séjour à l'Atlantic-Abéné (https://www.atlanticabene.com/) où Patrick notre guide ornitho propose des sorties guidées adaptées au terrain et à la saison.

C'est parti !

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Décollage de Paris/Charles de Gaulle à 10h45 avec Air-Sénégal. Nous nous dirigeons vers Dakar dans un gros, et confortable, Airbus A330-900 quasiment plein.

Le vol dure 5h30 et nous pouvons suivre le parcours sur les écrans

Nous survolons l'Espagne, le Maroc, le Sahara occidental et la Mauritanie. Le ciel est bien dégagé et nous apercevons les montagnes de l'Atlas marocain, le désert...

Nous arrivons à Dakar à 15h15 (heure locale) et prenons une correspondance pour Banjul en Gambie à 16h. Nous avons choisi cette solution, l'aéroport de Banjul étant plus proche d'Abéné que celui de Ziguinchor.

Atterrissage à Banjul à 16h40. Il fait très chaud. A l'arrivée, nous devons payer le visa (20 dollars), nous proposons un billet de 20€, on nous rend un billet de 100 Dalasi (monnaie locale) et on nous délivre le visa. Les formalités de police et de douane s'avèrent longues et pénibles, on nous demande de recommencer plusieurs fois les prises d'empreintes. Une fois cet obstacle franchi, nous allons récupérer nos bagages et je constate que ma valise manque à l'appel ; heureusement, elle réapparaît rapidement après que je me sois adressée au bureau des réclamations avec mon mauvais anglais (la Gambie est un pays anglophone).

Nous pensons pouvoir enfin sortir de l'aéroport et retrouver Omar, le chauffeur de l'hôtel qui nous attend. Mais, c'est compter sans la douane qui décide de fouiller les bagages d'Hervé où nous avons la réserve de médicaments prescrits par notre médecin pour parer aux aléas possible de ce voyage (antipaludéens, antibiotiques, anti diarrhéiques...). Heureusement, nous avions emporté l'ordonnance, dans le cas contraire, je ne sais pas comment ce contrôle se serait terminé.

Nous retrouvons enfin Omar avec grand plaisir et nous entassons à 6 dans sa voiture 5 places en direction de la Casamance. Au passage de la frontière, nouveaux contrôles de passeports... Un petit billet abrègera les tracasseries.

La nuit est tombée et Omar nous rapatrie à l'hôtel avec sa prudence habituelle sur les routes, en relatif bon état, et les pistes. L'une des premières sensations agréables est l'odeur de menthe dégagée par les hautes herbes secouées par le passage du véhicule en bord de piste.

Nous arrivons à l'Atlantic-Abéné vers 21h. Les retrouvailles avec Patrick et sa merveilleuse équipe sont chaleureuses à souhait. Un bon repas et une bonne nuit effaceront notre fatigue.

Nous pensions gagner du temps en atterrissant à Banjul, mais, avec deux frontières à franchir et les tracasseries qui vont avec, nous avons finalement mis plus de temps pour rejoindre l'hôtel que lors de notre précédent voyage où nous avions choisi d'atterrir à Ziguinchor.

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La nuit fut réparatrice bien que chaude. Nous avons eu la bonne surprise de constater que Patrick a fait installer des fenêtres double-vitrage et des climatiseurs dans toutes les chambres pendant les longs mois de quasi fermeture dus au Covid. Ces climatiseurs, très silencieux, une fois réglés sur 28°, nous permettront de passer de bonnes nuits.

 Notre chambre à l'hôtel Atlantic-Abéné

Aujourd'hui, Patrick nous emmène découvrir les environs de l'hôtel et nous indique avoir repéré un blongios de Sturm dans une carrière inondée. La perspective est alléchante.

Les environs de l'hôtel que nous avons connus très secs profitent aujourd'hui d'une végétation luxuriante très verte. La zone humide que nous avions beaucoup fréquentée à l'arrière de l'hôtel en février est totalement inondée et couverte de nénuphars blancs.

La coulée verte inondée à l'arrière de l'hôtel 

Quelques crocodiles y ont élu domicile, nous ne les verrons pas, mais ne tenterons pas la baignade 😉.

Nous empruntons les pistes plus ou moins boueuses et nous dirigeons vers la carrière inondée. En chemin, je photographie une belle cabane dans les arbres. certains palmiers sont chargés de nombreux nids de tisserins qui leur donnent un petit côté "sapin de Noël".

Nous ne tardons pas à apercevoir les premiers oiseaux.

Souimanga à longue queue                       Rolle violet                    Choucador à oreillons bleus                        
Tisserin à cou noir                                                                                         Bulbul à gorge claire 

Nous arrivons à la carrière inondée, une colonie de tisserins gendarmes en plumage nuptial y a élu domicile et la construction des nids de l'année est bien entamée.

La carrière inondée 

Les mâles tisserins construisent seuls les nids. Ils arrivent traînant derrière eux de longues lanières découpées dans les feuilles des palmiers et tissent les nids en s'aidant de leurs becs, un peu indifférents à notre présence que nous tentons malgré tout de rendre discrète.

 Tisserins gendarmes

Deux espèces de martins-pêcheurs sont présentes tout près de la colonie de tisserins : martins-pêcheurs pie et martins-pêcheurs huppés.

Martin-pêcheur pie                                   Martin-pêcheur huppé

Nous avons beau chercher, nous ne trouvons pas les blongios de Sturm... Patrick nous conseille de revenir en fin de journée.

Nous quittons le site de la carrière pour nous diriger vers la belle zone humide d'Abéné que nous avons tant appréciée l'an passé. Nous la découvrons totalement inondée et couverte de nénuphars.

 La zone humide d'Abéné

L'accès est compliqué et nous regrettons de ne pas avoir de bottes. En longeant un peu la zone, nous découvrons quelques beaux oiseaux.

 Vanneau à éperons                                                                                           Rollier à ventre bleu
 Aigrette à gorge blanche                               Jacana à poitrine dorée                                 Ombrette africaine

Des taches rouges attirent notre regard. Des euplectes franciscains en plumage nuptial. Une première "coche" pour nous !

Euplecte franciscain 

Un martin-pêcheur pygmée sera la seconde "coche" de la journée.

Martin-pêcheur pygmée 

Nous voyons passer, sans parvenir à le photographier, un oiseau dont le plumage nous semble noir et le bout des ailes rouges. Probablement un touraco violet. Nous espérons bien le revoir !

Une amarante du Sénégal, un jacana à poitrine dorée dans les nénuphars et un rolle violet viendront clore cette première matinée.

Amarante du Sénégal                                          Jacana à poitrine dorée                             Rolle violet     

Patrick nous propose de rejoindre un troisième site pour y voir des tisserins à tête noire, mais nous avons du mal à supporter la chaleur humide en ce premier jour et préférons rentrer tranquillement à l'hôtel pour le repas. Patrick nous propose alors de nous conduire voir ce site en fin d'après-midi, ce que nous acceptons avec plaisir.

En chemin quelques jolies fleurs et un papillon complètent la moisson matinale.

Allamanda pourpre                               Bougainvilée buttiana                                              Ipomoea carnea 
Acraea dansant 

Nous regagnons nos chambres pour une bonne douche et le lavage (sommaire) de nos vêtements trempés de sueur. La chaleur est lourde et nous dégoulinons en permanence. Ce sera notre lot quotidien.

Après le déjeuner, nous nous accordons une petite sieste réparatrice. Dans le parc, de magnifiques voiliers des citronniers attirent nos regards.

 Voilier des citronniers

Nous avons juste le temps de rejoindre les chambres avant d'assister à notre première averse tropicale.

Vers 16h, le soleil est de retour et notre groupe reposé. Nous repartons en compagnie de Patrick vers la roselière que nous n'avons pas visitée ce matin. Le chemin étant plus court par la plage, nous longeons le rivage un moment.

Des piqueboeufs à bec jaune cherchent pitance sur quelques vaches se reposant en bord de mer.

 Piqueboeufs à bec jaune

A proximité de la roselière, nous remarquons un irisor moqueur et des tourterelles vineuses.

Tourterelles vineuses                                                                                              Irrisor moqueur

Les tisserins à tête noire sont bien présents et occupés à la construction de leurs nids dans les roseaux.

Tisserin à tête noire 

Un coucal du Sénégal, un guêpier nain et l'omniprésent martin-pêcheur huppé seront les dernières prises de cette première journée où nous aurons parcouru 12 km.

Coucal du Sénégal                                                                                                     Guêpier nain
Martin-pêcheur huppé 
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Nous avons choisi de nous réserver trois journées sans programme organisé, donc sans sortie ornitho guidée pendant notre séjour. Les prévisions météo du jour nous incitent à griller un joker. Quartier libre aujourd'hui.

Lors du petit-déjeuner, nous remarquons de nombreux insectes sur les murs et le sol de la terrasse restaurant. une nuée de cigales est accrochée aux murs. Au sol, une mante religieuse se met à faire des mouvements de boxe avec ses pattes avant dès qu'on approche nos smartphones pour la photographier.

Cigale                                                                                                           Mante religieuse 

Nos amis, Béatrice, Marie-Hélène et François partent avec Omar qui va leur faire visiter le port de pêche de Kafountine (visite très intéressante que nous avons faite lors de notre premier séjour). Nous décidons de flâner autour de l'hôtel et revoir quelques-uns des sites visités avec Patrick hier.

Notre première rencontre est un martin-chasseur à poitrine bleue posé sur une branche à l'arrière de l'hôtel, puis, un écureuil fouisseur sur le bord de la piste et un peu plus loin, un cordon-bleu à joues rouges perché dans un acacia.

Martin-chasseur à poitrine bleue                      Ecureuil fouisseur                         cordon-bleu à joues rouges       

Nous retrouvons le site de la carrière et sa colonie de tisserins gendarmes toujours aussi actifs.

Tisserin gendarme 

Nous photographions un héron strié dans les souches proches de la colonie de tisserins et en repérons un autre à l'autre bout de la carrière; au post-traitement, nous réaliserons qu'il s'agit du blongios de Sturm promis par Patrick 👍

Héron strié                                                                                                     Blongios de Sturm 

Nous continuons notre promenade dans les environs et remarquons quelques insectes :

Petit monarque                                     Portia veuve                                Sarangesa loelius                  

Un balbuzard pêcheur nous survole. Pour lui, la pêche a été fructueuse. Au bord de la zone humide, nous voyons des capucins nonette et une belle brochette de travailleurs à bec rouge.

 Balbuzard pêcheur                                     Travailleurs à bec rouge                                   Capucin nonette 

Un vautour charognard nous survole pendant qu'un bulbul des jardins, proie dans le bec, fait le fier.

 Vautour charognard                                                                                             Bulbul des jardins

D'autres jouent à "chat perché"

Pigeon roussard                                         Corvinelle à bec jaune                                       Touraco gris 

Un gonolek de barbarie et un cossyphe à calotte blanche clôtureront le tableau de chasse de cette matinée.

Cossyphe à calotte blanche                                                                      Gonolek de barbarie

Nous revenons à l'hôtel pour le déjeuner et retrouvons nos amis, heureux de la visite guidée par Omar, du port de Kafountine.

Après une courte sieste, Béatrice, Marie-Hélène et moi consacrons le reste de l'après-midi à la plage et à la baignade. François et Hervé préfèrent continuer à explorer les environs.

 Coucal du Sénégal                                                                                                  Cratérope brun

La journée se termine par un beau coucher de soleil sur l'océan.

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Ce matin, départ pour Niafourang, Béatrice nous accompagne. Après avoir parcouru des pistes détrempées et traversé des flaques plus ou moins profondes et étendues (ici, le véhicule 4X4 est une nécessité), nous arrivons à l'entrée du village de Niafourang face au fromager qui nous avait tant impressionnés lors de notre premier séjour par son immense colonie de tisserins.

L'arbre est toujours aussi majestueux. Les hautes herbes compliquent quelque peu l'approche. Les jeunes du village, aidés de machettes, auront désherbés la quasi totalité de la place à notre retour, trois heures plus tard (photo de droite).

La colonie de tisserins est bien présente.

Niafourang est un village à majorité chrétienne. Une petite église et la présence de porcheries en attestent. La cohabitation des religions ne pose pas de problèmes en Casamance. Les personnes avec lesquelles nous avons abordé ce sujet ont toutes fait preuve d'une grande tolérance et d'ouverture d'esprit.

 L'église de Niafourang

Béatrice et Marie-Hélène sont invitées à visiter la maison de Marie, une bien sympathique villageoise. Elle leur promet, en échange, de venir visiter leurs chambres à Abéné.

En compagnie de Patrick, notre petit groupe traverse le village.

Un écureuil joueur attire notre attention.

Ecureuil de Gambie (Heliosciurus gambianus)

Nous empruntons une piste et nous dirigeons vers la partie accessible des rizières.

Les premiers oiseaux ne tardent pas à se retrouver "en boite".

 Pigeon roussard                                        Colombar à front nu                               Souimanga à longue queue
Martin-chasseur à poitrine bleue                           Cubla de Gambie                                Tourtelette améthystine 

La flore n'est pas en reste, de nombreux arbres remarquables (fromagers, baobabs, rôniers...) .

Encore des oiseaux

Cratérope à tête noire                                   Crombec sitelle                                   Drongo de Lichtenstein 

Patrick nous indique un nid d'ombrette africaine posé au creux d'un arbre. Nous remarquons des graines d'une belle couleur orange, ce sont des Uvaria chamae, les villageois consomment le fruit qui se trouve à l'intérieur. nous trouvons également de drôles de champignons (non identifiés).

Nid d'ombrette africaine                          Uvaria chamae                                 Champignons (à identifier)        

Un joli papillon se laisse photographier

 Junonia oenone - Dark blue pansy

Nous nous trouvons bientôt face à une partie inondée qui nous barre le chemin. Patrick nous propose de nous déchausser et de traverser pieds nus. Il se lance le premier, au plus profond, l'eau lui arrive à mi-jambe, pas de crocodile en vue... Allons-y !

Nous nous rechaussons et poursuivons notre chemin.

Un balbuzard-pêcheur nous survole tenant un beau poisson dans ses serres, son déjeuner est assuré. Un pélican gris passe en vol tandis qu'une corvinelle à bec jaune nous observe .

Balbuzard-pêcheur                                         Corvinelle à bec jaune                                     Pélican gris 

Nous arrivons au village-hôtel "Tilibo horizons" où nous avions fait une pause mémorable l'an passé.

L'endroit situé au bord du fleuve qui constitue la frontière avec la Gambie est très agréable et l'accueil y est bien sympathique. C'est à cet endroit que nous avions traversé le pont de bois pour rejoindre, en traversant la mangrove, une jolie plage en bord du fleuve.

Si le pont est toujours présent, il a été endommagé lors de la saison des pluies. Plus grave , la plage et la dune ont disparu, emportées par les tempêtes et l'érosion.

Une très mauvaise nouvelle pour les sympathiques propriétaires de ce petit hôtel qui se retrouve isolé alors qu'il occupait un site très agréable.

Nous nous installons sous la paillote et dégustons une boisson en discutant avec Ousmane, ami de Patrick et propriétaire des lieux, qui nous décrit les dégâts qu'il attribue à la montée des eaux générée par le dérèglement climatique. S'il s'avère que c'est le cas, c'est très inquiétant pour toute la Casamance qui est proche du niveau de la mer et très plate...

Après nous être désaltérés, nous nous attardons un peu dans le parc de l'hôtel, un petit salon attend les visiteurs, une balançoire accrochée à une grosse branche évoque celle de nos enfances et de jolis bungalows près à accueillir des touristes.

François ne résiste pas à tester la balançoire.

Nous quittons le Tilibo-Horizons et continuons à travers les rizières inondées.

Peu d'oiseaux sont visibles, de beaux paysages verts ponctués par les acacias blancs.

L'état du terrain a considérablement raccourci cette sortie par rapport au parcours effectué l'an dernier, le nombre d'oiseaux observés est également bien inférieur. Ce sont les aléas liés à la saison.

Nous retrouvons le village de Niafourang et cette jolie case rose déjà photographiée l'an passé, elle est encore plus jolie dans son écrin de verdure.

Nous reprenons les véhicules et rejoignons Abéné. Nous faisons une halte au pied du spectaculaire fromager qui abrite une petite colonie de colobes bais. Ils nous observent tranquillement du haut de leurs perchoirs tout en continuant leurs activités.

 Colobes bais

Des éclats de voix autour de l'arbre attirent notre attention, une prise de becs entre femmes du village qui ne sont pas d'accord sur la façon de profiter de l'aubaine que constitue la venue des quelques touristes que nous sommes ; si certaines se contentent de nous aborder pour demander un peu d'argent, d'autres arrivent avec des petites choses à vendre. Les secondes remporteront la mise, nous repartons avec des pots de l'excellent et très parfumé miel local.

Nous rentrons ensuite à l'hôtel pour le déjeuner. Une minuscule grenouille nous attend sur le pas de la porte.

 Afrixalus vittiger

Après une courte pause "sieste" (nous supportons un peu mieux la chaleur moite que les premiers jours), nous repartons en quête de découvertes dans les environs. Un cossyphe à calotte blanche, un oedicnème du Sénégal et une femelle Combassou du Sénégal se retrouvent en boite à l'intérieur même du parc de l'hôtel.

Cossyphe à calotte blanche                               Oedicnème du Sénégal                                 Combassou du Sénégal

Puis, ce sont quelques insectes que je parviens à photographier (avec mon 800mm qui impose une distance minimum de 6 m, c'est du sport !) 😉

 Planeur en trou de serrure                                           Acraea dansant                                     Portia ve...

Le ciel s'assombrit et devient menaçant, nous avons régulièrement une bonne averse orageuse en fin d'après-midi depuis notre arrivée. Visiblement, la saison des pluies n'est pas vraiment terminée.

Prudents, nous décidons de rester à proximité de l'hôtel, ce qui ne nous empêche pas de découvrir quelques beaux sujets de photos.

Bulbul des jardins                                   Pririt à collier                                        Tourterelles vineuses
Tourterelle maillée                                                                                                  Rolle violet 

Le ciel s'assombrit encore et nous essuyons quelques gouttes de pluie. Nous rentrons à l'hôtel juste à temps pour s'abriter d'une forte averse. Pendant que Moussa s'évertue à mettre chaises et tables à l'abri, Béatrice qui s'était installée sous un parasol pour consulter son ordinateur doit ranger ses affaires très vite 😂.

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Ce matin, Patrick nous conduit en direction de Kassel dans un environnement propice aux parades de passereaux et aux oiseaux de zones humides.

Après avoir stationné le véhicule, nous progressons tranquillement sur la petite route bordée d'arbustes. de chaque côté s'étendent des zones partiellement inondées.

Nous ne tardons pas à apercevoir les oiseaux de zones humides

 Héron garde-boeufs                                    Vanneau du Sénégal                                          Crabier chevelu

Patrick nous signale un oiseau au plumage foncé posé dans un arbuste, je tente ma chance, c'est un coucou de Levaillant, il est loin et ma photo n'est pas terrible mais c'est une grande première pour moi. Une huppe fasciée traverse la piste. Un moineau gris vient nous saluer

                  Moineau gris                              Coucou de Levaillant                                     Huppe fasciée

De petits oiseaux volent autour des arbustes. En approchant, nous découvrons des veuves dominicaines. Les mâles, au bec rouge, n'ont pas encore la longue queue caractéristique du plumage nuptial de l'espèce, ce qui ne les empêche pas de parader en faisant de petits vols stationnaires face aux femelles. C'est un véritable régal et, accessoirement, encore une "coche" pour nous.

 Veuves dominicaines (Mâles et femelle)

Les euplectes franciscains en plumage nuptial sont également nombreux dans le secteur. Ils se déplacent en permanence. Trop occupés à chercher les femelles, ils se laissent approcher relativement facilement.

Euplecte franciscain (Males et femelle) 

Des euplectes vorabés au plumage en partie jaune, moins nombreux, mais au même comportement sont également présents et c'est pour moi la troisième coche du jour !

Quelle chance de voir les deux espèces d'euplectes sur le même site.

Euplecte vorabé (Mâle et femelle) 

Nous remarquons un oiseau au plumage brun et jaune, c'est un serin du Mozambique (quatrième coche de la matinée). Des capucins nonettes se cachent dans les herbes hautes tandis que le traditionnel martin pêcheur huppé vient se poser à portée d'objectif.

 Serin du Mozambique                                      Capucin nonette                                     Martin-pêcheur huppé

Nous continuons à longer la piste en surveillant les alentours.

Les yeux au ciel, nous remarquons les vols de spatule africaine, vautour charognard, ibis sacré, hirondelle des mosquées et de l'omniprésent balbuzard des roseaux

Ibis sacré                                             Balbuzard pêcheur                                        Spatule africaine 
 Hirondelle des mosquées                                                                                     Vautour charognard   

Têtes baissées, libellules et autres insectes s'offrent à nos regards,

Diplacode noir (mâle et femelle)   
Mylabre du Sénégal                                                                                          Fourmilion appendiculé

Astrild à joues oranges, cordonbleu à joues rouges et érémomèle à dos vert nous offrent un début d'arc-en-ciel

Astrild à joues oranges                           Cordonbleu à joues rouges                                  Erémomèle à dos vert 

Nous faisons demi-tour et regagnons le véhicule afin de rejoindre une zone de forêt déjà visitée lors de notre premier séjour. Les pistes à l'intérieur de la forêt sont partiellement inondées et nous devons souvent dévier à l'intérieur du sous-bois pour progresser.

Nous longeons une ferme avec des bovins. Quelques piqueboeufs à bec jaune sont présents sur les animaux et sur les arbres aux alentours, ces oiseaux bruyants nous offrent quelques scènes amusantes.

Piqueboeuf à bec jaune 

Les petites carrières de sables où nous avions photographié des guêpiers sont totalement inondées et donc inaccessibles.

 Les carrières inondées

La progression est compliquée et nous voyons peu d'oiseaux.

 Grande aigrette                                Choucador à longue queue                               Grand cormoran

Quelques pélicans blancs nous survolent, les seuls que nous verront pendant ce séjour. Des tisserins gendarmes œuvrent à la construction de leurs nids et un beau guêpier à queue d'aronde se laisse photographier.

Pélican blanc                                     Tisserin gendarme                                       Guêpier à queue d'aronde

Nous faisons demi-tour pour récupérer le véhicule. En repartant, nous croisons un porc, aussi surpris que nous. Plus surprenant encore, (au point de n'avoir pas l'idée de déclencher) un beau serpent vert fluo (mamba vert ?) se dirige vers nous alors que nous sommes arrêtés sur la piste. Nous entendons une grenouille derrière nous : proie ? Le temps de reprendre nos esprits le serpent est hors de nos vues. Dommage. Plus loin, depuis la voiture, nous surprenons une ombrette africaine dégustant une grenouille. Décidément c'est une proie recherchée.

Porc  domestique                                                                                                         Ombrette ...

Nous rentrons à l'hôtel pour le déjeuner heureux de cette matinée riche en belles découvertes.

Après une petite pause autour d'une Gazelle bien fraiche face à la plage, nous passons à table pour déguster l'excellent repas préparé par la souriante Adama et servi par les adorables Khadija et Moussa.

Après le déjeuner, lessive faite, nous faisons une petite sieste. Au réveil, je sors dans le parc de l'hôtel et aperçois Marie, la souriante habitante de Niafourang. Après être allés quérir Marie-Hélène et Béatrice, elle nous explique être venue en Jakarta, les taxis à moto très courants au Sénégal.

Béatrice et Marie-Hélène lui font visiter leurs chambres comme promis puis nous prenons ensemble une boisson, lui faisons quelques petits cadeaux avant de la laisser repartir avec son taxi-moto.

Une visite bien sympathique !

Nous partons ensuite faire une promenade sur la plage où les barques des pêcheurs attendent sagement le prochain départ. Quelques vaches accompagnées de leur piqueboeuf se reposent sur le sable.

Le soleil ne tarde pas à baisser nous offrant de belles lumières.

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Ce matin, Patrick nous emmène au Nord d'Abéné sur une zone en lisière de forêt que nous avions découverte en février 2020 et qui nous avait laissé un excellent souvenir.

Le trajet, sur des pistes détrempées, est à lui seul une petite aventure. Arrivés à proximité du site, Patrick aperçoit une parade de veuves dominicaines. Il gare le véhicule et nous pouvons immortaliser ce joli moment. Cette fois, le mâle porte la longue queue caractéristique du plumage nuptial de cette espèce.

Veuve dominicaine 

Après nous avoir régalés de sa danse aérienne, le mâle vient se poser face à nous.

 Veuve dominicaine

Nous ne savons si la femelle a été séduite, nous, nous le sommes.

Un héron strié, un martin-pêcheur du Sénégal et quelques fleurs en bord de chemin agrémentent la centaine de mètres nous séparant de l'entrée du site.

Lotus bleu d'Egypte                           Patate bord de mer                             Oseille de Guinée                    
 Héron strié                                                                                             Martin-pêcheur du Sénégal

Le chemin d'accès étant totalement inondé, nous pénétrons dans la propriété d'un particulier que connaît bien Patrick. Une jolie maison, isolée, dans un grand parc bien entretenu et aux essences préservées, bordé d'une mare : Un Eden !

Y'en a mare 

Un escargot géant africain tente de s'enfuir à notre approche. Nous le capturons le temps de la photo

Escargot géant africain 

Un petit tour au bord de la mare nous permet d'observer une ombrette africaine. Un héron strié se pose à proximité

 Héron strié
Ombrette africaine 

Nous quittons la propriété et ne tardons pas à nous trouver face à une vaste zone déboisée. Un balbuzard pêcheur lesté du produit de sa pêche et un palmiste africain se croisent.

Balbuzard pêcheur                                                                                              Palmiste africain

Un vanneau à éperons et un chevalier aboyeur se saluent à distance

Chevalier aboyeur                                                                                               Vanneau à éperons 

Quelques irisors moqueurs se poursuivent en criant et se posent parfois quelques instants. Les aigrettes ardoisées, très farouches, s'envolent à notre approche. Les aigrettes à gorge blanche font peu de cas de notre présence.

Irisor moqueur  (en haut)                              Aigrette ardoisée           et            Aigrette à gorge blanche (en bas)

Des choucadors à longue queue , nombreux dans le secteur, posent pour la photo.

Choucador à longue queue  

Patrick aperçoit un touraco vert, nous tentons sans succès de le retrouver. Nous ne tardons pas à rejoindre une zone de rizières. Un minuscule pic se déplace sur une branche. Il s'agit d'un pic cardinal (une nouveauté pour nous). Une jolie femelle euplecte et un rolle violet alimentent notre collection.

Rolle violet                                           Euplecte franciscain                                          Pic cardinal 

Nous progressons toujours en limite de forêt dans des rizières d'où émergent quelques arbres. François et Hervé prennent une cinquantaine de mètres d'avance. Soudain, je vois arriver un balbuzard pêcheur qui tient un poisson dans ses serres. Mais visiblement, il le tient mal et il lui échappe avant de survoler nos deux compères 😂.

Je vois le poisson descendre, tel un obus, (pas le temps de faire une photo). En guise d'explosion, nous aurons droit à un "plouf" retentissant. Le poisson obus est tombé dans l'eau de la rizière juste derrière François et Hervé qui n'ayant rien vu, se demandent ce qui est tombé derrière eux.

Nous continuons notre balade, un prinia modeste, une veuve dominicaine mâle et un Barbican de Vieillot (encore une nouveauté) viennent s'ajouter à notre tableau de chasse photo.

Barbican de Vieillot                   Veuve dominicaine                        Prinia modeste                                    

Quelques beaux insectes et fleurs viennent compléter la moisson.

 Portia veuve                                              Ipomée                                             Euchromia guineensis

Nous rencontrons aussi un joli souimanga à longue queue et un pic goertan ainsi qu'un rollier à ventre bleu et un rollier d'Abyssinie. Clic, clic, clic....

Souimanga à logue queue            Pic goertan                        Rollier à ventre bleu               Rollier d'Abyssinie 

Nous rebroussons chemin et complétons notre collection.

Rolle violet                                        Touraco gris                                            Drongo occidental

Nous traversons à nouveau la propriété pour regagner notre véhicule. Le jardin est magnifique. Oranges tigrées, régimes de bananes, plants d'ananas attirent nos regards.

Des petits fruits ronds retiennent notre attention. Patrick nous explique que ce fruit s'appelle le ditakh (se prononce "ditar") et qu'il sert à faire des jus. Une personne sort alors de la maison, c'est un ami du propriétaire qui vient à notre rencontre. Il nous explique que ce fruit est effectivement comestible mais, qu'il en existe une variété très semblable qui est toxique. L'épouse du propriétaire nous offre un sac plein de ces ditakhs qu'Adama transformera en jus et que nous dégusterons au petit déjeuner.

 Le ditakh issu du detarium senegalensis

Nous faisons alors la connaissance de notre hôte, un artiste suisse italien qui vit au Sénégal depuis de nombreuses années. Il accepte gentiment de nous faire visiter son atelier où nous pouvons voir ses dernières productions, certaines terminées, d'autres en cours...

 L'artiste dans son atelier

Juste avant de remonter dans la voiture, nous apercevons un épervier des Ovampos partiellement masqué par le feuillage, il s'envole très vite mais c'est une nouvelle "coche". Un touraco occidental fait le clown

 Epervier des Ovampos                                                                                           Calao de Kemp

Des touracos gris dans de jolis décors mettent un point final à cette matinée très riche.

Touraco gris 

Nous rentrons à l'hôtel où notre table est dressée pour le déjeuner.

En fin d'après-midi, nous faisons notre désormais traditionnel tour dans les parages et ramenons encore quelques jolis clichés des deux espèces de barbicans.

Barbican de Vieillot                                                         Barbican à poitrine rouge 

Impossible de résister au charme du touraco gris. Un francolin à double éperons pris à basse vitesse et un choucador à oreillons bleus clôturent quasiment la journée.

Choucador à oreillons bleus                                Fracolin à double éperons                                 Touraco gris 

Nous terminons cette belle et riche journée par deux libellules.

Palpopleura lucia                                                                                                  Red rockdweller
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Aujourd'hui, c'est notre second jour sans sortie guidée. Chacun en profite pour faire ce qui lui plait !

Après avoir dégusté les jus de Ditakh préparés pour nous avec les fruits rapportés hier, chacun vaque à ses activités. Avec Béatrice et Marie-Hélène, nous rejoignons par la plage le village d'Abéné. Béatrice aimerait retrouver la personne qui lui a vendu du miel près du fromager. Elle espère aussi trouver de l'aide pour remplacer la carte Sim de son smartphone par la puce sénégalaise qu'elle a achetée. Cela s'avérera impossible. Quant à moi, je souhaite changer des euros contre des Francs CFA.

Patrick nous a indiqué la supérette "Chez Daouda" qui fait du change à 640 CFA pour 1€, c'est un peu moins que le cours officiel, mais c'est une solution pratique et plus économique que d'aller à Ziguinchor, ce qui, de plus, nous ferait perdre une journée.

Nous faisons un détour par le bord de la zone humide d'Abéné, toujours inondée et couverte de nénuphars.

Nous remarquons de belles fleurs.

Allamande à feuilles de laurier-rose                                                                               Lis de Malabar 

Nous arrivons dan la rue principale du village, nous contournons les nombreuses flaques d'eau. Une petite fille, l'air très sérieux, joue à la marchande grandeur nature.

Nous nous arrêtons à la boutique de bonnets "rasta" en tricot et discutons avec les jeunes femmes. Elles nous apprennent que c'est le propriétaire de la boutique, qui tricote les bonnets. Il est courant au Sénégal de voir des hommes coudre ou tricoter.

Nous revenons à l'hôtel pour le déjeuner après quelques emplètes.

Pendant ce temps, François et Hervé ont sillonné les environs de l'hôtel. Ils nous font part de leurs découvertes.

Souimanga à longue queue                              Guêpier nain                                              Tisserin gendarme 
Calao de Kemp                                                                                          Gonolek de Barbarie 
Brachythémis à ailes barrées                                 Palpopleura lucia                                     Truxalis nasuta

Après le repos du début d'après-midi et la baignade à la plage, nous repartons explorer les alentours et comme chaque jour, nous avons de belles surprises.

Tisserin à cou noir (juvénile)                              Gobemouche drongo                             Choucador à longue queue
Martin-pêcheur pygmée  

En suivant une piste, nous apercevons un francolin à double éperon perché sur un monticule de terre. Il surveille les environs prêt à déclencher l'alerte. Nous sommes masqués par des feuillages et suffisamment loin pour ne pas représenter une menace, nous en profitons pour le mettre en boite sous tous les angles.

 Francolin à double éperon

Quelques libellules et un sympathique écureuil égaient également notre promenade.

Crocothémis écarlate♀                                                 Diplacode noir                             African Piedspot 
 Ecureuil de Gambie (Heliosciurus gambianus)

Des cratéropes bruns, un gobemouche noir et un jacana à poitrine dorée seront les dernières prises de cet après-midi.

 Cratérope brun                                   Jacana à poitrine dorée                                          Gobemouche noir

Le soir, en regagnant nos chambres, nous découvrons un crapaud panthère blotti contre la porte d'entrée du bâtiment.

 Crapaud panthère (Sclerophrys regularis)
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Aujourd'hui, Patrick nous emmène explorer Kafountine. Cette sortie sera également différente de celle qu'il nous avait proposée en février 2020 qui concernait essentiellement le lac de Sitokoto, très riche en faune en février lorsque son niveau est relativement bas.

Béatrice nous accompagne ainsi qu'Omar. Nous garons les véhicules dans une petite rue et partons explorer les environs. Les jardins sont bien verts et très fleuris, nous en remarquons un qui abrite une belle termitière .

 Arbre corail                                           Jardin à Kafountine                                        Liane vermifuge

De nombreux oiseaux fréquentent ces jardins comme nous le confirme le concert de chants d'oiseaux qui égaie notre promenade. Des cratéropes à tête noire cherchent leur pitance au sol, Patrick nous indique un oiseau très coloré perché dans un arbre, c'est un gonolek soufré (anciennement gladiateur soufré) et c'est une nouveauté pour nous. Des cossyphes sur les fils électriques se retrouvent "en boite", ce sont des cossyphes à calotte neigeuse, différents des cossyphes à calotte blanche que nous connaissions déjà, et c'est une seconde nouveauté en quelques minutes 😉.

Cratérope à tête noire                                Gonolek soufré                                  Cossyphes à calotte neigeuse

Très heureux de ces premières trouvailles, nous continuons à explorer les environs et j'aperçois un petit oiseau roux dans les feuillages, c'est un tchitrec à ventre roux, une autre grande première pour moi, l'an passé, seul Hervé avait réussit à le photographier. Je suis d'autant plus heureuse qu'il n'est pas seul et que je réussirai plusieurs clichés de ce bel oiseau. Des gonoleks de barbarie sont également présents et pas trop farouches pour une fois.

 Tchitrec à ventre roux                                                                                        Gonolek de Barbarie

Après ces belles rencontres, nous arrivons aux abords du lac de Sitokoto, le niveau du plan d'eau est très élevé, il est couvert de nénuphars.

Nous voyons effectivement très peu d'oiseaux, juste un petit groupe de dendrocygnes veufs au milieu des nénuphars.

Le lac Sitokoto                                                                                                  Dendrocygne veuf 

Nous ne nous éternisons pas aux abords du lac et continuons à parcourir les petites rues et les sentiers de Kafountine. Cratérope brun, calao occidental, cossyphe à calotte blanche, Souimanga à longue queue et grand indicateur viennent enrichir notre butin.

Cratérope brun                                   Calao de Kemp                                     Cossyphe à calotte blanche 
 Souimanga à longue queue                                                                                         Grand indicateur

La flore et un joli papillon attirent aussi nos regards :

Hibiscus de corail                                             Acraea dansant                                        Jute du Congo

Nous entrons avec Patrick dans le jardin où nous avions vu des colobes bais en 2020, mais les petits singes sont introuvables.

Des jeunes gens en plein chantier de construction nous saluent, un autre taille à la machette les branches d'un palmier accroché au cercle de bois traditionnel ; nous trouvons également une minuscule boutique de légumes attenante au jardin qui les produit (un vrai circuit court).

Nous croisons ensuite un calao longibande (une "coche" de plus ! ), une femelle de tisserin à cou noir et un touraco gris en plein repas.

Calao longibande                                        Touraco gris                                       Tisserin à cou noir (♀)

Des jeunes gens nous abordent pour nous proposer un "café Touba". Patrick qui nous explique qu'il s'agit d'un mélange café/épices. Nous acceptons l'invitation. Ils nous font asseoir sur des bancs de bois dans le jardin et nous préparent le café Touba. Etant curieux, nous demandons à voir la préparation. Ils nous présentent les grains de café qu'ils font griller dans une poêle avant de les moudre, puis nous montrent les épices qui ressemblent un peu à des clous de girofle. Il s'agit en fait de poivre de Guinée (Diar au Sénégal), une plante médicinale soignant grippe, bronchite et dysenterie.

Notre petite pause café                                               Grains de café                                  Le cafetier 

Nous dégustons le café Touba qui est effectivement épicé mais que nous trouvons à notre goût, un excellent moment. Après avoir réglé nos cafés, nous quittons le jardin en souhaitant bonne chance aux sympathiques jeunes gens qui nous ont accueillis. Nous sommes leurs premiers clients.

Nous continuons de flâner dans les ruelles de Kafountine.

Au bout d'un chemin humide, nous nous retrouvons sur la plage, Une petite construction abrite du soleil quelques veaux tandis que des vautours charognards sont posés tout près.

Vautours charognards 

Nous longeons le bord de mer un bon moment. En cette fin de matinée, la chaleur est intense et la marche dans le sable mou met à rude épreuve mon genou défaillant. Omar, toujours très prévenant, me voyant en difficulté, me propose de porter mon appareil photo (délicate attention, merci Omar ! ).

Nous regagnons la ville de Kafountine et continuons notre exploration tout en nous dirigeant vers les voitures, une tourterelle maillée dans les branches piquantes d'un acacia se pose à quelques mètres de nous.

Tourterelle maillée 

Dans la verdure nous trouvons trois espèces d'astrild ensemble, une aubaine pour nous...

Astrild à queue de  vinaigre                                  Astrild à joues orange                                Astrild cendré

Au moment de remonter dans les voitures, trois jeunes garçons nous interpellent et nous demandent de les photographier, nous ne nous faisons pas prier, je leur montre leurs portraits qu'ils trouvent à leur gout.

Nous rentrons à l'hôtel pour déjeuner encore une fois très heureux de cette matinée très riche !

Après le repos du début d'après-midi, nous repartons explorer les environs. François nous guide vers un chemin qu'il a exploré hier et qui promet d'être riche en faune du fait de sa tranquillité.

C'est la flore qui attire d'abord notre regard :

Thévétia du Pérou                                                                                                  Pêcher africain

Nous ne nous ennuyons pas. Nombre d'oiseaux se posent à portée de nos objectifs.

Moineau gris                                    Cratérope à tête noire                          Tisserin gendarme                 
Tourtelette d'Abyssinie                                            Touraco gris                              Tourterelle à collier
Souimanga violet                                                                                              Amarante du Sénégal 
Francolin à double éperons                                         Œdicnème du Sénégal 

Derrière un muret, une petite mare. De la petite mare, deux yeux émergent : Un crocodile !

Crocodile d'Afrique de l'Ouest 

Nous rentrons à l'hôtel à la nuit tombante en nous promettant de revenir explorer ce secteur.

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Aujourd'hui, lever 6 heures ! Nous allons explorer la mangrove. Béatrice, curieuse de découvrir ce milieu si particulier, nous accompagne. Après avoir garé les véhicules, nous rejoignons l'endroit où Patrick a amarré son bateau.

Le soleil se lève et la lumière est très agréable.

Nous embarquons et pénétrons dans un étroit bolong entre les racines des palétuviers.

A la sortie de ce bolong, nous débouchons sur une grande étendue d'eau calme qui surprend nos amis autant qu'elle nous a surpris lors de notre première visite.

Une île reconnaissable à la végétation constituée d'arbres variés se trouve face à nous. L'eau est calme, le ciel un peu couvert et l'ensemble donne une ambiance un peu irréelle. La mangrove se reflète dans l'eau, les racines des palétuviers sont aériennes à marée basse.

De nombreux pélicans gris sont perchés dans les palétuviers, d'autres s'ébattent sur l'eau.

 Pélican gris

Une spatule africaine, un héron cendré et une aigrette à gorge blanche se laissent également photographier.

Héron cendré                                        Aigrette à gorge blanche                                    Spatule africaine 

Plus nous avançons et plus les oiseaux sont nombreux, la marée étant presque basse, des bancs de sable sont colonisés par de nombreuses espèces.

Grandes aigrettes, hérons intermédiaires, pélicans gris, aigrettes à gorge blanche, courlis corlieu 

Nous ne savons plus où porter nos yeux, les branches environnantes servent de perchoirs.

Cormoran à poitrine blanche, aigrette ardoisée                 Anhinga d'Afrique, grande aigrette               Balbuzard pêcheur 
Anhinga d'Afrique                    Grande aigrette  et héron intermédiaire                     Cormoran à poitrine blanche      

Plusieurs oiseaux passent en vol et nous tentons de les photographier, un anhinga d'Afrique nous survole, un pélican gris livre des fleurs à sa belle et un palmiste africain rentre avec le produit de sa pêche dans les serres.

Pélican gris                                    Palmiste africain                                              Anhinga d'Afrique  

Nous rencontrons également des martins pêcheurs pie, un bihoreau gris juvénile et un martin chasseur à poitrine bleue.

 Bihoreau gris juvénile                              Martin pêcheur pie                           Martin chasseur à poitrine bleue

Des limicoles sont également présents : huitriers-pie, courlis corlieu et tournepierre à collier.

Courlis corlieu                                          Tournepierre à collier                                      Huitrier-pie 

Un peu plus loin, nous voyons un héron goliath posé à bonne distance, nous tentons une approche pour pouvoir le photographier sans le déranger. Il finit par s'envoler nous offrant d'autres possibilités de photos.

Héron goliath 

Nous avions émis le souhait de gouter les huitres de mangrove. Patrick arrête le bateau près des racines de palétuviers couvertes d'huitres pour une petite cueillette. Muni d'un bâton et d'un gant bien épais, il récolte les huitres.

François équipé d'un couteau nous en ouvre quelques-unes sur place et nous les goutons. La saveur est très proche de celles des huitres bretonnes. Nous emmenons le reste de la cueillette qu'Adama, notre charmante cuisinière va nous préparer à la sénégalaise. En effet, ici, on mange les huitres cuites...

 Huitres de mangrove

Après cette petite dégustation, nous repartons à la recherche des oiseaux. Patrick nous indique une rareté, un onoré à huppe blanche.

Onoré à huppe blanche 

Statique sur une branche, il nous observe tout en se laissant photographier un bon moment, puis finit par s'envoler.

Nous continuons notre exploration et voyons des guêpiers de Perse, espèce moins farouche que leurs cousins d'Europe.

 Guêpier de Perse

Une aigrette à gorge blanche, un rolle violet et un héron cendré seront les derniers oiseaux de la matinée.

 Aigrette à gorge blanche                                    Héron cendré                                             Rolle violet

Nous nous dirigeons à nouveau vers le bolong et ancrons le bateau avant de retourner vers l'hôtel.

Nous nous régalons du délicieux repas préparé par Adama et servi avec le sourire par Moussa.

Après une courte sieste, nous repartons explorer les alentours. Un escargot géant et un margouillat colonisent le même mur pendant qu'un souimanga à longue queue brille de tous ses feux.

Margouillat - Agama agama                             Escargot géant africain                             Souimanga à longue queue

Nous nous dirigeons vers le chemin découvert hier avec François, de nombreux oiseaux sont au rendez-vous :

Calao de Kemp                                  Corvinelle à bec jaune                                      Coucal du Sénégal 

Un groupe de singes vervets nous surprend en traversant la piste devant nous.

Nous les retrouverons dans un arbre de la propriété voisine.

 Singe vervet

Nous nous posons derrière le mur de clôture qui constitue un affût idéal et photographions un couple d'œdicnèmes du Sénégal, un calao à bec noir et un drongo de Lichtenstein.

Drongo de Lichtenstein                                  Oedicnèmes du Sénégal                                     Calao à bec noir

Nous voyons un oiseau coloré posé dans les branches de l'arbre qui nous fait face; c'est un gonolek soufré et il n'est pas trop farouche, nous laissant le photographier.

Gonolek soufré 

Soudain, un couple d'oiseaux sombres aux ailes rouges passe en vol très rapidement, des touracos violets. Je tente ma chance, mais à mon grand regret, je ne réussis pas mon cadrage et il me manque le bec coloré de l'oiseau. ils s'éloignent très vite, je tente un second cliché de loin. Je suis déçue, mais Hervé qui les a vus aussi a réussi de meilleurs cadrages.

Touraco violet 

Hervé débusque un beaumarquet aurore. Une première !

Beaumarquet aurore 

Un colombar à front nu, une amarante du Sénégal et une tourterelle maillée complètent cette belle journée.

 Amarante du Sénégal                                       Colombar à front nu                                 Tourterelle maillée
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Aujourd'hui, c'est notre dernière sortie guidée avec Patrick, il nous propose de choisir parmi toutes les sorties effectuées celle que nous souhaitons refaire. Nous hésitons entre la mangrove et la lisière de forêt, c'est finalement celle-ci que nous choisissons.

Nous repartons donc vers le nord d'Abéné par des pistes toujours aussi boueuses, mais le véhicule de Patrick passe partout. Nous traversons à nouveau la propriété privée de l'artiste suisse pour accéder au site.

Le festival commence avec un choucador à oreillons bleus posé à distance raisonnable et un couple de choucadors à queue violette un peu plus loin. Nous retrouvons aussi le pic cardinal vu lors de notre premier passage.

Choucador à oreillons bleus                              Pic cardinal                                 Choucadors à queue violette 

Un jacana à poitrine dorée court dans les nénuphars, un crabier chevelu est posé à proximité et un martin-pêcheur pie déguste le poisson qu'il vient de pêcher.

Crabier chevelu                                   Jacana à poitrine dorée                                      Martin-pêcheur pie 

Les choucadors à longue queue sont nombreux, un balbuzard pêcheur est posé dans un arbre avec son poisson bloqué dans les serres tandis qu'un palmiste africain nous survole.

 Palmiste africain                                       Choucador à longue queue                                Balbuzard pêcheur

La flore est également remarquable et nous en profitons.

Nous continuons notre progression, une tache jaune vil attire notre regard, un loriot doré qui se laisse photographier, un calao à bec noir suivra, puis un coucal du Sénégal.

Coucal du Sénégal                                             Loriot doré                                        Calao à bec noir 

Puis suivent des perruches à collier bruyantes comme il se doit, et deux nouveautés en quelques minutes, un pic à queue dorée et une hirondelle à ailes tachetées.

Hirondelle à ailes tachetées                                    Perruche à collier                               Pic à queue dorée

Nous restons statiques pendant un moment en essayant d'être discrets. Un autour sombre vient se poser dans un arbre à proximité puis s'envole rapidement. Nous repérons également un petit indicateur dans le tronc d'un arbre creux.

Autour sombre                          Petit indicateur 

Il fait très chaud, nous décidons de faire demi-tour, mais, plutôt que de traverser à nouveau la propriété privée, nous tentons de trouver un passage à travers les rizières quitte à mouiller nos chaussures. Cette option nous permet aussi d'explorer une nouvelle zone.

Nous repérons un rollier à ventre bleu dans un palmier puis des choucadors à longue queue et enfin un barbican à poitrine rouge partageant les branches d'un arbre avec un choucador à oreillons bleus.

Mais, la plus belle des surprises de cette sortie est une minuscule chouette que repère Patrick, c'est une chevêchette perlée. Ce petit rapace est une rareté et nous sommes vraiment très heureux de la rencontrer.

Chevêchette perlée 

Elle reste tranquillement sur sa branche nous permettant de faire plusieurs clichés. Lorsqu'elle tourne le dos, son plumage dessine des yeux à l'arrière de sa tête, sans doute un leurre pour impressionner les éventuels prédateurs. Cette observation fut un pur moment de bonheur pour moi.

Puis, encore une coche avec ce beau pririt du Sénégal.

 Pririt du Sénégal

Après ce grand moment, nous réussissons, sans trop patauger, à trouver un passage à travers le terrain inondé.

Nous retrouvons une zone asséchée. Nous pouvons donc lever les yeux pour profiter du passage d'un gymnogène d'Afrique non sans enjamber précautionneusement un passage de féroces fourmis légionnaires. Une astrild à joues oranges complète le tableau

Astrild à joues oranges                                 Fourmis légionnaires                                  Gymnogène d'Afrique 

De retour à l'hôtel pour le déjeuner, nous avons la surprise de découvrir dans nos entrées, les huitres de mangrove cuites que Patrick a cueillies hier et qu'Adama a préparées. C'est très bon !

Salade de maïs aux huitres de mangrove 

En fin d'après-midi, pendant que Béatrice et Marie-Hélène profitent de la plage, nous repartons avec François vers le secteur exploré hier. François nous guide vers une mare où il a vu un jacana à poitrine dorée, cachés derrière un mur, nous réussissons à le photographier. Un peu plus loin, un combassou du Sénégal et un barbion à front jaune nous régalent.

Jacana à poitrine dorée                               Barbion à front jaune                                   Combassou du Sénégal

Un cratérope brun, une troupe bruyante de cratéropes à tête noire et un calao occidental intègrent nos cartes mémoire.

Calao de Kemp                                          Cratérope à tête noire                                 Cratérope brun 

Sur le mur derrière lequel nous sommes, un phasme bâton passe avec une démarche amusante, je fais une petite vidéo :

Un noircap loriot, une tourtelette d'Abyssinie et un martin-pêcheur huppé viennent enrichir notre collection.

 Noircap loriot                                  Tourtelette d'Abyssinie                                      Martin pêcheur huppé

Nous terminons notre moisson avec un camaroptère à tête grise et un cordonbleu à joues rouges

 Cordonbleu à joues rouges                                                                                Camaroptère à tête grise

Nous rentrons à l'hôtel pour boucler nos valises.

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Ce second séjour à l'hôtel Atlantic Abéné a été aussi agréable que le premier. Il est probable que nous y reviendrons...

Si vous cherchez un séjour ornithologique en Casamance, c'est "la" bonne adresse.

L'équipe de l'hôtel est vraiment très sympathique, les chambres confortables, les petits plats préparés par Adama la cuisinière sont délicieux. C'est une petite structure à taille humaine (8 chambres) et cela vous garantit de bénéficier de sorties ornitho en petit groupe.

L'équipe de l'hôtel et notre petit groupe (moins Hervé qui prend la photo)  

Quand aux compétences de Patrick, je pense que la lecture de ce carnet de voyage a suffit à vous les démontrer. Nous avons pu photographier en sa compagnie 118 espèces d'oiseaux différents en 10 jours dont 30 "coches" pour moi et 19 pour Hervé sans compter les insectes, batraciens, mammifères...

A noter, Patrick est également guide de pêche et organise aussi des séjours pour les pêcheurs.

N'hésitez pas à consulter le site internet de l'hôtel pour plus de précision et si vous y séjournez, saluez Patrick et son équipe de notre part.

Voici l'adresse du site de l'hôtel :https://www.atlanticabene.com/

Nous continuons ce séjour en Casamance dans le village de Ouonk où je vous invite à nous suivre en cliquant sur ce lien : Retour en Casamance 2021 - Ouonk - Dakar.