La seconde partie de notre voyage en Inde a été consacrée à notre passion pour l'observation des oiseaux en Uttarakhand. Nous étions accompagnés par Hari, un super guide et Umès, un super chauffeur.
Du 24 février au 11 mars 2024
17 jours
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L'idée de ce séjour ornithologique en Uttarakhand a germé devant les magnifiques photos de nos amis photographes portugais Isidro et Ana, et s'est affirmée lorsque nous leur avons rendu visite et qu'ils nous ont raconté les conditions de leur voyage en Uttarakhand. Ils nous ont chaudement recommandé Hari Lama, le guide naturaliste anglophone qui les avait accompagnés, pour sa compétence, sa fiabilité, la qualité de son organisation et ses tarifs très raisonnables.

Nous devions effectuer ce voyage avec Corinne et Jacques, un couple d'amis finistériens rencontrés au Sénégal, mais des soucis de santé les ayant contraints à renoncer, nous sommes partis en couple.

Nous prenons contact avec Hari, gérons avec lui certains détails du voyage et les dates. Hari se charge de la totalité de l'organisation : circuit, choix et réservation des hôtels et restaurants, véhicule, chauffeur... Tout était inclus dans son devis, sa prestation de guide, le véhicule avec chauffeur, les hôtels, les repas, y compris les boissons non alcoolisées. Il n'y aura pas de mauvaises surprises ! Ne restent à notre charge que les pourboires versés aux différents personnels rencontrés et bien sûr à notre guide et son chauffeur.

Nous avons également décidé de profiter de notre voyage en Inde pour visiter quelques sites et parcs naturels au Rajasthan (voir précédent carnet de voyage).

Mais, à propos, où se trouve l'Uttarakhand ?

L'Uttarakhand, appelé auparavant Uttaranchal, est un État indien créé le 9 novembre 2000. Cet État de 53 483 km² est bordé au nord par l'État de l'Himachal Pradesh, au nord-est par la Chine (Tibet), à l'est par le Népal, au sud et à l'ouest par l'État de l'Uttar Pradesh. La ville de Dehradun, dans l'ouest de l'État, est la capitale provisoire, mais c'est le village de Gairshan situé au centre de l'État, qui a été désigné pour devenir la future capitale. L'appellation Uttarakhand provient du sanskrit et signifie «pays du Nord».

La plus grande partie du nord de l'Uttarakhand est couverte par les montagnes et les glaciers de l'Himalaya, tandis que le Sud est densément boisé. C'est pourquoi l'Uttarakhand est un État réputé pour la beauté de ses paysages. Deux des plus grands cours d'eau de l'Inde, le Gange et la Yamunâ, prennent naissance dans les glaciers de cette région.

Quand partir ?

La meilleure période pour observer la faune de cette région va de novembre à mars, même si la météo peut paraître froide, c'est la période où les oiseaux sont les plus nombreux.

Le circuit prévu avec Hari en Uttarakhand est le suivant :

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Hari et Umès viennent nous chercher à l’hôtel près de Dehradun à 6 h du matin. Nous prenons la route à bord d'un confortable et spacieux SUV Mahindra Scorpio, en direction de notre première escale en Uttarakhand.

Nos deux compères ne sont manifestement pas d’un naturel bavard et notre anglais approximatif, ajouté à leur accent prononcé, ne facilite pas les échanges.

La route alternant le bon état et les passages très dégradés nous permet de profiter de beaux paysages de plaines agricoles.

Nous doublons et croisons toutes sortes de véhicules, camions surchargés, mobylettes transportant des familles entières, char à bœufs…

Nous stoppons sur le bord de la route. Hari nous indique un couple de grues antigones dans une prairie humide. C’est la première fois que nous voyons cette espèce dans son milieu naturel, notre enthousiasme semble plaire à notre guide.

Grues Antigone 

Nous reprenons la route et faisons la pause suivante dans un restaurant pour un petit déjeuner. Hari, notre guide, nous conseille les parathas farcies, des sortes de crêpes épaisses qui ont l’avantage de ne pas être « too spicy » et on se régale.

Il nous précise également que la route entre Mandal et Chopta est fermée à cause de la neige et que nous ferons le circuit dans le sens inverse de celui prévu initialement dans l'espoir qu'en fin de séjour la route soit ouverte. Cela ne nous pose pas de problème dans la mesure où le programme est effectué en totalité.

Bien « calés » après ce repas, nous reprenons la route en direction de Bajoon. Nous traversons quelques villages et villes où nous apercevons des marchés, des vendeurs de fruits sont installés au bord des routes, le laitier qui fait ses livraisons à moto, des commerces de vêtements et de chaussures....

Nous voyons aussi de nombreuses briqueteries et vendeurs de briques.

En milieu de matinée, la route s’élève dans les premières collines puis se transforme en route de montagne tortueuse à souhait.

Après avoir traversé le petit village de Bajoon situé en bord de route, nous empruntons une piste étroite à flanc de montagne. En contrebas, quelques fermes et habitations et de belles cultures en terrasse.

Le village de Bajoon                                     La piste                                           Vue sur les terrasses 

Nous arrivons à la maison d’hôtes « Hari Lama Homestay » situé en pleine nature au milieu des montagnes. L’établissement est neuf, bien aménagé, très propre. Cette superbe maison d'hôtes, ouverte depuis six mois seulement, est la nouvelle propriété d'Hari, notre guide.

Nous prenons possession de notre superbe chambre puis rejoignons le restaurant pour le déjeuner.

Il ne fait pas chaud, autour de 12 degrés, ce qui nous change des températures du Rajasthan qui étaient de 25 à 30 degrés, la petite laine s’impose.

Nous sommes les seuls clients. Les quatre membres du personnel, 100 % masculin, se répartissent les taches. On nous sert un repas composé de dal, chapattis, légumes en sauce, riz, beaucoup trop copieux pour nous. Nous nous régalons mais sommes vite rassasiés.

Après le repas, Hari nous fait découvrir les « hides » de la maison. Ces observatoires, faits de planches et de bâches plastique sont assez rudimentaires, il est probable qu’un jour prochain des constructions plus élaborées les remplaceront.

Les conditions de prise de vues sont absolument "royales". Nous sommes confortablement assis, nos appareils photos sur trépied ou monopode et les oiseaux sont nombreux et à courte distance.

Après avoir déposé des fruits ressemblant à des papayes et rependu des graines au sol, le festival commence.

Ce sont d’abord des bulbuls à joue blanche qui arrivent en grand nombre, intéressés par les graines puis un magnifique arrenga siffleur à l’allure de merle mais au plumage bleu nuit constellé de taches blanches.

Bulbul à joue blanche 
 Arrenga siffleur

Un pic cendré vient se percher sur un tronc.

Pic cendré 

Bientôt suivi par un magnifique pic à nuque jaune.

 Pic à nuque jaune

Une pirolle à bec rouge arrive bientôt rejointe par une autre avant de s’envoler dans un mouvement très élégant.

Pirole à bec rouge 

Puis c'est une tourterelle orientale qui ressemble beaucoup à notre tourterelle des bois.

 Tourterelle orientale

Des merles à ailes grises s'approchent pour profiter du festin,

 Merle à ailes grises

Nous sommes émerveillés et nos cartes mémoires se remplissent rapidement au rythme des rafales.

Hari vient nous chercher pour nous conduire à un deuxième observatoire.

Un barbu géant est intéressé par les fruits mis à disposition.

 Barbu géant

Des moineaux rutilants viennent picorer les graines.

 Moineau rutilant

Un zostérops oriental se pose face à nous.

Zostérops oriental

Nous passons l’après-midi en alternant entre les observatoires et terminons la journée en admirant les belles couleurs du soleil couchant sur les montagnes environnantes. Après avoir dégusté un dîner aussi copieux que le repas du midi nous rejoignons notre chambre pour une bonne nuit de sommeil.

Le trajet du jour :

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Après une nuit réparatrice, nous nous levons de bon matin pour profiter à nouveau des observatoires et la moisson est aussi riche que la veille. Il faut dire que les conditions de prise de vue sont « royales » même si elles ne sont pas très "académiques".

Il se passe toujours quelque-chose, et parfois, les oiseaux sont si nombreux qu'on ne sait pas où poser les yeux. Un petit exemple dans la petite vidéo d'une minute ci-dessous :

C’est une solution très efficace et confortable pour découvrir et photographier rapidement la faune d’un pays où l'on ne séjourne qu’un court moment.

Bulbul  à ventre rouge                                     Barbu géant                                         Grammatoptile strié
Pomatorhin à joues rousses                             Cratérope de brousse                                Garrulaxe à tête rousse
 Timalie à bec rouge                                      Pirolle à bec rouge                                    Arrenga siffleur 

L’autre effet des ces prises de vues en « hides » est de pouvoir faire des clichés où des espèces qui, normalement, ne se côtoient pas dans la nature sont rassemblées.

                Barbu géant et Pirolle à bec rouge 
Garrulaxe strié et bulbul                   Garrulaxe à tête rousse et Bulbul                       Garrulaxe strié et pic cendré 
 Barbu géant et  Arrenga siffleur                                          Pic cendré et Pirolle à bec rouge  

Il arrive aussi que des invités un peu facétieux s'invitent à la fête.

Macaque rhésus 

Hari vient nous chercher. Une petite chouette cuculoïde est perchée dans un arbre du parc. Elle nous regarde avec curiosité et se laisse tirer le portrait gentiment.

 Chouette cuculoïde

Il nous conduit ensuite à un troisième observatoire installé dans un endroit plus reculé du parc. Il donne sur un coin de forêt sauvage et pentu où l'on peut observer des cerfs aboyeurs ou muntjacs indiens mais ce jour-là, ils n’ont pas voulu se montrer.

Après le déjeuner toujours aussi copieux, Hari nous propose de partir en voiture explorer un secteur aux alentours. Hervé, un peu fiévreux et ayant mal à la gorge préfère rester au chaud. Hari lui donne un thermos d’eau chaude et lui conseille d’en boire pour calmer son mal de gorge.

Je pars donc seule avec Hari et Umès, nous parcourons en sens inverse la piste tortueuse que nous avions prise hier et continuons notre route en direction d’un village de montagne.

Un aigle des steppes vole en suivant les contours de la vallée. Umès réussit à arrêter la voiture pour me permettre de le photographier.

Aigle des steppes 

Un petit groupe de singes semnopithèques est installé tout près, les femelles un peu en retrait avec les petits et les mâles au bord de la route.

Semnopithèque entelle 

Nous surplombons une vallée avec de magnifiques cultures en terrasses, les paysages sont vraiment spectaculaires depuis ces routes de montagne. La flore n'est pas en reste, et je remarque un figuier dont les fruits poussent directement sur le tronc.

Nous arrêtons la voiture et marchons au bord de la route à la recherche des oiseaux. La végétation est dense et ce n'est pas facile de les repérer sauf pour l'œil aiguisé de Hari 😉.

Tarier-pie                                          Témia de Swinhoe                                              Mésange indienne
Pipit montagnard                              Perruche de l'Himalaya                                       Verdier  de l'Himalaya 

Arrivés au bout de la route, nous surplombons un superbe paysages de terrasses.

Sur la route du retour, je prends quelques photos des paysages environnants.

De retour à la maison d'hôtes je retrouve Hervé qui va un peu mieux et nous finissons l'après-midi en profitant à nouveau des observatoires.

Une petite vidéo pour vous donner une idée de l'ambiance :

Cette fantastique journée se termine à nouveau par un copieux repas et un feu de camp sur la terrasse en compagnie de Hari et Umès .

Le trajet du jour :

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Après une seconde excellente nuit dans notre confortable chambre, nous sommes frais et dispos pour une nouvelle journée de découverte.

Au petit déjeuner, Hari nous annonce que nous quitterons Bajoon aujourd'hui pour nous rendre à Sattal. Il nous propose de partir explorer un secteur proche de Bajoon en début de matinée, de rentrer profiter encore un peu des observatoires puis de prendre la route en début d'après-midi.

Nous partons donc avec le véhicule de bon matin et nous ne tardons pas à faire les premières rencontres, une petite troupe de faisans leucomèles.

Faisans leucomèles 

Nous nous arrêtons un peu plus loin et les belles trouvailles continuent.

        Bruant fou                                    Roselin à sourcil rose  ♀                                   Garrulaxe barré 
Tarier gris                                                                                     Pouillot élégant
Rougequeue noir                                                                                            Rossignol calliope 

De retour à la maison d'hôtes, nous rejoignons les "hides" pour quelques nouvelles images. J'aime beaucoup ces scènes d'interaction entre les espèces qui donnent parfois des résultats amusants.

Garrulaxe à tête rousse , Pic cendré et  Pomatorhin à joues rousses aux prises avec le bulbul à joues blanches

Nous découvrons encore une nouvelle espèce, le très joli pouillot à tête grise.

Pouillot à tête grise 

Et le superbe francolin noir dont c'est la seule occasion de photo que nous ayons eue pendant notre séjour.

 Francolin noir

Nous revoyons avec plaisir certaines espèces déjà photographiées et terminons avec quelques prises en vol de la pirolle à bec rouge qui semble nous saluer.

Pirolle à bec rouge 

Nous rejoignons le restaurant pour le déjeuner puis quittons ce superbe établissement et toutes les personnes qui nous ont entourés avec beaucoup de gentillesse durant notre court séjour.

Nous traversons Nainital et ses quartiers colorés.

Nainital 

Nous suivons ensuite des routes de montagnes pour arriver dans la vallée de la "Gaula river". Nous explorons les environs d'un pont, Hari nous désigne un oiseau noir et blanc posé sur un rocher, c'est un martin-pêcheur tacheté.

Martin pêcheur tacheté 

Un peu plus loin, des passereaux sont visibles, nous nous approchons. Trois rougequeues différents !

 Rougequeue à calotte blanche                          Rougequeue à tête bleue                               Rougequeue fuligineux

D'autres petites merveilles

Gobemouche sundara                                    Orite à tête rousse                                   Pouillot de Whistler


Nous nous installons sur des rochers en bordure de la rivière.

Un cincle de Pallas s'ébat tout près, le bec plein. Il doit nourrir sa progéniture.

Nous continuons à explorer le secteur le long d'une petite rivière aux alentours d'un petit pont de bois.

Et les trouvailles continuent bien facilitées par Hari ... Un oiseau noir et blanc vole d'un rocher à l'autre, c'est un énicure tacheté très élégant dans son costume noir et blanc.

Enicure tacheté                          

Nous remarquons aussi des passereaux bien sympathiques.

Gobemouche à bavette orange                        Rougequeue fuligineux  ♀                         Chélidorhynque à ventre jaune 

L'après-midi est bien avancé. Heureux de ces belles découvertes, nous reprenons le véhicule pour nous rendre à notre nouvel hôtel le "Birders den resort" où nous prenons possession de notre belle chambre.

Une fois nos bagages déposés, nous découvrons le parc arboré qui nous entoure. Un oiseau très vif qui vole avec la queue en éventail nous étonne. Toujours en mouvement, nous avons bien du mal à le fixer. C'est un Rhipidure à gorge blanche. Une vrai "bête de scène".

Un petit "abreuvoir" est installé au sol. Des petits oiseaux viennent boire et s'ébrouer. Les occasions de déclencher sont nombreuses.

 Léiothrix jaune                                     Orite à tête rousse et Zostérops oriental                 Timalie à bec rouge

Nous ne sommes pas les seuls à apprécier le spectacle

Orite à tête rousse                                          Léiothrix jaune                                       Tarier gris

Un feu de camp se prépare dans le parc, nous nous y installons en compagnie d'un groupe de britanniques ravis qui termine (et arrose copieusement) son séjour en Uttarakhand. La soirée continue dans une ambiance très sympathique.

Le trajet du jour :

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La nuit a été très fraîche, la chambre pas chauffée, mais nous nous levons du bon pied et de bon matin (6h) impatients de découvrir les beautés du secteur. Bien emmitouflés dans nos vestes polaires nous suivons Hari, tantôt en Scorpio, tantôt à pieds.

Il fait d'abord arrêter le véhicule le long d'une petite route de montagne bordée d'arbustes. Le soleil se lève et apparaît au dessus des reliefs qui nous font face.

Les oiseaux chantent et nous ne tardons pas à découvrir les premières cibles de la journée.

C'est un minivet écarlate, Impossible à rater avec sa couleur rouge vif mêlé de noir.

Minivet écarlate 

Un magnifique pic de Tickell joue avec nos nerfs en sautant de branche en branche. Une perruche de l'Himalaya nous observe tranquillement.

La lumière matinale est superbe au travers des branchages.

Les trouvailles continuent. Nous photographierons 7 espèces de garrulaxes durant notre séjour !

Garrulaxe barré                             Siva à ailes bleues                                      Garrulaxe à gorge blanche    

Nous continuons la route à la recherche de rapaces, notamment, sans succès.

Puis nous descendons au niveau de l'un des lacs de Sattal. Hari nous emmène dans le secteur nommé "Studio point" par les photographes. Nous longeons un petit cours d'eau.

Hari nous conseille de nous asseoir sur des rochers à proximité d'une mare et le spectacle ne tarde pas à commencer.

Rougequeue à tête bleue                          Pouillot à dos clair                                    Rhipidure à gorge blanche
Robin à flancs roux                                                                                          Siva à ailes bleues 

Mais le clou du spectacle sera le ballet des geais lancéolés venant se désaltérer.

Geai lancéolé 

En remontant le chemin, d'autres petites surprises

Enicure tacheté                               Mésange montagnarde                  Garrulaxe à gorge rousse

Hari nous emmène dans un secteur boisé. Un grand-duc Kétoupa roux nous observe.

Grand-duc Kétoupa roux 

Nous rentrons à l'hôtel pour déjeuner, très heureux de cette belle matinée.

Le début de l'après-midi est consacré aux prises de vues dans l'observatoire de l'Hôtel et c'est un vrai régal. Là aussi, les conditions de prise de vues sont idéales.

 L'observatoire du Birders den resort
Siva à ailes bleues                                         Zostérops oriental                                   Pic à tête jaune 

Nous découvrons les magnifiques garrulaxes à huppe blanche.

 Garrulaxe à huppe blanche

Les perruches à tête prune nous offrent de belles occasions de déclencher.

 Perruches à tête prune

Les garrulaxes à gorges blanches semblent occupés à rassembler des matériaux pour leur nid, nous découvrons les garrulaxes casqués et pouvons admirer à souhait les témias de Swinhoe.

Garrulaxe casqué                                Témia de Swinhoe                                        Garrulaxe à gorge blanche 

La surprise de l'après-midi sera le visite d'une martre à gorge jaune.

 Martre à gorge jaune

Le pic cendré est bien présent.

 Pic cendré

Le superbe pic à nuque jaune n'est pas en reste.

Il y en a pour tout les goûts

Garrulaxe à gorge blanche                           Sittelle indienne                                        Tourterelle orientale

Là aussi, les interactions entre les espèces m'amusent beaucoup.

Nous avons également eu le plaisir de voir une torquéole à gorge rousse.

 Torquéole à gorge rousse

Hari vient nous chercher en fin d'après-midi pour une seconde excursion dans les environs. Nous reprenons le véhicule et nous arrêtons dans un secteur boisé. Nous marchons un moment à flanc de coteau. Hari nous demande de patienter quelques temps. Quelques minutes plus tard, il nous fait signe de le rejoindre, il a repéré une chouette leptogramme !

 Chouette leptogramme

Enthousiasmés par cette rencontre, nous regagnons le véhicule et retournons le long de la petite rivière où nous sommes passés rapidement hier.

En observant les rochers, nous découvrons un robin de l'Himalaya et un couple de rougequeue fuligineux.

Robin de l'Himalaya                                  Rougequeue fuligineux ♀                               Rougequeue fuligineux ♂

Des femmes rentrent du travail aux champs, elles discutent joyeusement. Je leur demande, par gestes, l'autorisation de les photographier, elles acceptent avec le sourire mais aussitôt se figent et prennent la pose... Je déclenche, mais la photo n'a rien à voir avec celle que j'aurais souhaité prendre. Cela se reproduira malheureusement chaque fois que je voudrai photographier des femmes dans cette région.

Je remercie ces charmantes personnes et me dépêche de rejoindre Hari qui fait de grands signes. il me montre un arbre au dessus de la rivière en me disant "look, tawny fish owl". Je finis par repérer un superbe mâle de Kétoupa roux. Il est partiellement caché par la végétation et nous avons du mal à trouver un angle de prise de vue correct. Heureusement, il est très calme et nous parvenons à faire quelques clichés corrects.

Grand-duc Kétoupa roux  

C'est vraiment la journée des grands rapaces et nous sommes très heureux d'avoir pu photographier ces magnifiques oiseaux. Merci Hari !!!

Nous trouvons encore quelques oiseaux aux abords de la rivière :

Gobemouche sundara                                      Tarier gris                                   Rougequeue à calotte blanche

Nous rentrons à l'hôtel en remerciant chaleureusement notre prodigieux guide. Nous en profitons pour faire une photo avec Hari et Umès près du véhicule.

Comme vous le voyez, Hari, notre guide, bien que très gentil garde toujours une expression très sérieuse et même sévère. Je me suis donnée un petit challenge: réussir à photographier Hari avec le sourire avant la fin de notre périple 😉.

La journée n'est pas terminée pour autant et nous allons faire un tour du côté des abreuvoirs ou les passereaux s'ébrouent joyeusement.

 Léiothrix jaune                                     Orite à tête rousse                                     Siva à ailes bleues  

Nous rejoignons ensuite le restaurant puis notre chambre pour une bonne nuit peuplée d'oiseaux de toutes les couleurs.

Le trajet du jour :

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Toujours levés de bon matin, Hari nous invite à reprendre la route pour explorer un nouveau secteur. Nous nous engageons sur une route de montagne bien tortueuse.

Nous voyons les premiers rhododendrons rouges en fleurs ; ici, ce sont des arbres qui poussent à l'état sauvage dans la montagne et la parsèment de jolies fleurs rouges au printemps.

 Rhododendron rouge

Arrivés au sommet d'un col, nous découvrons pour la première fois la chaîne des hauts sommets enneigés de l'Himalaya dans la brume. Une photo d'ensemble avec mon smartphone puis un zoom sur les hauts sommets avec mon téléobjectif.

Nous explorons les buissons alentours et faisons quelques jolies trouvailles.

Moineau rutilant                                  Pouillot  à tête grise                                rougequeue à front bleu ♀

Nous reprenons le véhicule, toujours conduit par Umès et descendons en direction de la vallée. Hari fait arrêter la voiture et nous repartons à la recherche des oiseaux. C'est d'abord une espiègle orite à tête rousse qui attire notre attention puis une élégante prinia crinigère sagement installée sur une branche et enfin un zostérops oriental.

Orite à tête rousse                                     Prinia crinigère                                Roselin à sourcils roses ♂

Un peu plus loin, une hirondelle nous survole tandis qu'un élégant pouillot prend la pause non loin d'un bel accenteur

Hirondelle rousseline                                             Pouillot élégant                    Accenteur à poitrine rousse 

Puis, épaulés par Hari, nous repérons un couple de roselins à sourcils roses, le mâle est très coloré, la femelle plus discrète comme souvent.

Roselin à sourcils roses ♂                                                                              Roselin à sourcils roses ♀

Les paysages sont toujours aussi beaux et nous profitons de chaque halte pour les photographier.

Lors d'une pause dans un village, nous remarquons une frêle jeune femme travaillant sur un chantier de construction. Elle porte des briques sur son dos avec un système de portage rudimentaire qui entoure son front. J'ai mal aux cervicales rien qu'à la regarder... Je lui demande la permission de la photographier (par gestes) et elle accepte avec un grand sourire. Je suis admirative du courage de ces femmes.

A la sortie du village, Hari nous repère un grimpereau de l'Himalaya. Il est très vif. Nous tentons de l'être.

 Grimpereau de l'Himalaya

Un pic à tête jaune bien coloré sera notre rencontre suivante.

 Pic à tête jaune

Nous rentrons à l'hôtel pour déjeuner, mais toujours attentifs à notre environnement, nous remarquons un papillon qui porte le joli nom de "pensée chocolatée", ce qui lui va bien. Le cerisier est en fleurs et une pirolle nous survole.

 Pirole à bec rouge                                        Pensée chocolatée                                    Fleurs de cerisier

Le repas n'étant pas tout à fait prêt, nous faisons un petit tour dans l'observatoire de l'hôtel où il se passe toujours quelque-chose.

Garrulaxe à huppe blanche                                    Pic cendré                           Garrulaxe à gorge blanche

Les perruches à tête prune assurent le show et on ne s'en lasse pas !

 Perruches à tête prune

Le barbu géant est présent ainsi que le joli léiothrix jaune et le pomatorhin à joues rousses

Léiothrix jaune                                     Barbu géant                                         Pomatorhin à joues rousses

Ainsi qu'une femelle de faisan leucomèle, un témia de Swinhoe et un garrulaxe barré

Faisan leucomèle ♀                                    Témia de Swinhoe                                            Garrulaxe barré 

Suite à de prétendus problèmes électriques, on nous demande de déménager dans une chambre voisine. Bonne surprise, celle-ci étant pourvue d'un radiateur, nous aurons moins froid ce soir. Quant à la chambre d'à côté, elle sera vite occupée par un couple avec un enfant, d'où la nécessité d'avoir deux lits. 😏

Après le déjeuner, Hari et Umès nous embarquent pour une nouvelle excursion. Nous faisons un premier arrêt près d'un petit temple.

Une pie-grièche Schach s'égosille sur un fil. Puis Hari nous désigne un accenteur à poitrine rousse et un prina simple.

  Accenteur à poitrine rousse                                Pie-grièche Schach                                Prinia simple      

Nous empruntons un sentier qui longe les champs et voyons un minivet rouge, puis une jolie

mésange à joues jaunes, encore des nouveautés !

Minivet rouge                                                                                              Mésange à joues jaunes 

De nombreux jardins nous entourent, des bananiers portent des régimes de bananes quasiment mures, ce qui nous étonne beaucoup, nous sommes fin février et en altitude !

Un pic cendré, sans doute aussi étonné que nous, est accroché sous une fleur de bananier, sans doute pour tenter de comprendre le pourquoi du comment.

Un petit oiseau très coloré saute de branche en branche à proximité. Une superbe dicée à gorge feu.

Dicée à gorge feu 

Nous reprenons le véhicule et revenons près des lacs de Sattal.

Un martin-chasseur de Smyrne est posé au dessus de l'eau et de jolies fleurs roses ainsi que des poinsettias géants attirent mon attention.

Poinsettias                                  Martin-chasseur de Smyrne                                    Strobilanthe glutineuse 

Nous rejoignons l'hôtel pour une nouvelle bonne soirée.

Un bon repas et nous rejoignons notre chambre chauffée à lit unique 😉

Le trajet du jour :

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Temps pluvieux au réveil pour ce premier jour de mars. Après le petit-déjeuner, nous prenons la route vers une destination mystérieuse. Hari, de plus en plus détendu, nous montre une photo de pirole verte sur son téléphone et nous demande si nous avons déjà eu l'occasion d'en photographier. Devant notre réponse négative, il nous dit qu'on va en voir aujourd'hui.

En chemin, nous faisons un arrêt pour un aigle des steppes posé sur un arbre en bordure de la route.

 Aigle des steppes

Umès, conduit prudemment sur les routes tortueuses et nous arrivons à destination. Nous sommes sur une petite route dans une vallée. Un pont surplombe une petite rivière.

Etant un peu en avance, il n'est pas 7 heures, nous explorons les alentours et ne tardons pas à repérer un calao avec la forme de son bec si caractéristique.

Calao de Gingi 

Un homme arrive en voiture. Hari se dirige vers lui et nous fait signe de le suivre. Nous sommes devant un portail qui donne sur des bâtiments couverts de tôles. Nous repérons une enseigne au nom de "Jantwal birding hide" illustrée d'une pirole verte. Nous commençons à comprendre que nous allons accéder à un hide où nous pourrons effectivement photographier ce superbe oiseau.

Nous nous installons effectivement dans un observatoire pendant que le propriétaire des lieux et Hari font un peu de ménage et répartissent graines et fruits censés attirer les oiseaux.

Pendant qu'ils s'affairent, nous repérons quelques mouvements au fond du terrain.

Faisan leucomèle                                                                                             Coq et poule bankiva 

Des leiothrix jaunes volètent dans les branches à quelques mètres.

 Leiothrix jaune

Plusieurs pics à nuque jaune arrivent.

 Pic à nuque jaune

Puis, les premières pirolles vertes se montrent. Elles sont superbes avec leur plumage très coloré, leur bec rouge et leurs yeux cerclés de rouge !

 Pirolle verte

Elles se posent au bord du bassin, nous offrant des reflets parfaits.

 Pirolle verte

Des garrulaxes à gorge blanche sont intéressées par les graines, certaines, sans doute en période de parade se font des offrandes.

Garrulaxe à gorge blanche 

Une sitelle de Byith s'invite à la fête pour notre plus grand plaisir.

Sitelle de Blyth

Les pirolles vertes sont toujours présentes et nous offrent une scène de drague très amusante.

Pirolle verte 

Plusieurs espèces viennent picorer les graines au bord du bassin et nous en profitons pour jouer avec les reflets.

 Garrulaxe à huppe blanche                                Leiothrix jaune                                         Sitelle de Blyth

Les garrulaxes à gorge blanche nous offrent à leur tour une jolie scène de parade.

 Garrulaxe à gorge blanche

Quelle fantastique expérience, on ne sait plus où poser nos yeux tellement c'est animé. Nous sommes éblouis par le nombre d'espèces vues et la qualité des aménagements. Le bassin, par exemple est posé juste à la bonne hauteur pour permettre aux photographes de profiter de magnifiques reflets. C'est un endroit à visiter absolument.

Cette petite vidéo vous permet de voir ce superbe oiseau en action.

Pirolle verte 

Quelques dernières images prises lors de cette matinée magique.

 Pirolle verte

Nous quittons ce fantastique endroit à regret et reprenons l'exploration des alentours et les bonnes surprises continuent. Hari et le propriétaire du hide nous désignent un oiseau chanteur qui évolue à l'ombre, dans les arbustes. C'est un magnifique rossignol à gorge rubis. Après bien des efforts, il finit par sortir à découvert. Une aubaine !!!

Rossignol à gorge rubis 

Nous trouvons également un couple de minivet écarlate, le mâle rouge et la femelle de couleur jaune ainsi qu'une femelle tarier de Sibérie.

Tarier de Sibérie ♀                                   Minivet écarlate  ♀                                      Minivet écarlate  ♂

Après un thé partagé avec notre hôte, nous reprenons la route en compagnie de Hari et Umès.

Nous faisons halte quelques kilomètres plus loin et les découvertes continuent. Un drongo à crinière explore les fleurs rouges d'un bombax ceiba et un prinia simple est posé dans les herbes sèches.

Drongo à crinière                                                  Prinia simple 

Un peu plus loin, Hari nous montre des souimangas siparaja; mâles très colorés et femelles plus discrètes s'activent autour de grappes de fleurs.

 Souimanga siparaja ♂  et  ♀

Un autre oiseau est intéressé par les mêmes fleurs, le zostérops oriental.

Zostérops oriental

Enchantés par toutes ces belles rencontres, nous reprenons le véhicule pour rentrer à l'hôtel. En chemin, nous retrouvons l'aigle des steppes aperçu ce matin dans le même secteur, nous prenons le temps de le photographier puis, il s'envole nous offrant une autre opportunité de déclencher.

 Aigle des steppes.

Après le déjeuner, nous passerons ce dernier après-midi à Sattal dans le hide de l'hôtel. La famille des garrulaxes est bien représentée.

Garrulaxe à huppe blanche                                     Garrulaxe barré                                    Garrulaxe casqué 

Quelques jolis passereaux s'ébattent dans les branches.

Mésange indienne                          Mésange montagnarde                      Pouillot à tête grise 

Du côté des pics, les habitués sont au rendez-vous.

 Pic cendré
 Pic à nuque jaune

Les pirolles à bec rouge nous régalent par l'élégance de leur vol.

Pirolle à bec rouge 

La torquéole à gorge rousse aperçue hier revient nous rendre visite.

Torquéole à gorge rousse

Le perruches, très nombreuses nous régalent.

En fin d'après-midi, nous rejoignons Hari et Umès qui vont nous emmener en ville afin de tenter d'acheter des vêtements chauds. Nous n'avions pas imaginé que les températures seraient aussi basses et la perspective d'aller à Chopta qui se trouve à 3000m d'altitude nous a fait réfléchir à notre équipement insuffisant.

Umès nous dépose en ville et nous voilà accompagnés de Hari faisant les boutiques de vêtements à la recherche de vêtements bien chauds et surtout à notre taille, ce qui ne fut pas simple, les tailles indiennes n'étant pas le mêmes que les tailles françaises.

Hari ne s'est pas découragé, nous avons visité plusieurs boutiques minuscules mais bien achalandées et avons fini par trouver notre bonheur pour un tarif (négocié par Hari) défiant toute concurrence. Nous avons acquis des anoraks, pantalons chauds, gants et bonnets et sommes maintenant correctement équipés pour affronter les températures montagnardes.

Un épisode mémorable ! J'ai demandé à Hari si c'était la première fois qu'il faisait les boutiques avec ses clients et il m'a répondu "non, cela arrive parfois".

Cet homme est plein de ressources !

Le trajet du jour :

8

Ce matin nous quittons Sattal pour rejoindre Manilla. Il pleut et les températures sont très fraîches. C'est parti pour plusieurs heures de routes en lacets.

Je tente de photographier les paysages sans pour autant faire arrêter le véhicule, mais comme nous roulons lentement, c'est réalisable.

Pêchers en fleurs près de Sattal                                       Une vallée sous la pluie 

Hari fait arrêter la voiture dans un col, il a aperçu des oiseaux sur un fil, ce sont des serins à front d'or, une espèce rare en cours de migration. Ils sont loin, mais nous tentons quelques images.

 Serin à front d'or

J'en profite pour photographier les alentours.

Nous reprenons notre route passant d'une montée à une descente. Je tente de photographier dès que les conditions de luminosité me semblent acceptables. Les paysages de culture en terrasse sont superbes ainsi que les nappes de brume accrochées aux reliefs.

En haut d'un col, nous assistons à une scène très étonnante pour les européens que nous sommes. Un chauffeur routier a arrêté son camion sur la route (très étroite) et est descendu faire une offrande et se faire bénir par le religieux qui garde un petit temple au bord de la route. Nous assistons aussi à la bénédiction du camion. Pendant de temps, les autres conducteurs attendent patiemment, sans protester... Une scène surréaliste pour nous qui sommes habitués aux coups de klaxon vindicatifs dès que nous tardons un peu à démarrer au feu vert 😲 et une leçon de tolérance au passage !

Nous reprenons le cours de notre trajet et faisons une nouvelle pause quelques kilomètres plus loin. Plusieurs aigles des steppes trempés par la pluie sont présents aux alentours d'une décharge.

 Aigle des steppes

Nous approchons de Manilla, la forêt environnante est plongée dans la brume, c'est plutôt joli.

Nous arrivons à l'hôtel sous une pluie battante et nous installons dans notre chambre (non chauffée). Il fait 10 degrés à midi.

Nous déjeunons puis Hari et Umès nous emmènent dans la montagne à la recherche de l'oiseau emblématique de l'endroit : le "cheer phaesant" ou faisan de Wallich.

La pluie a cessé et Umès arrête la voiture près d'un petit temple. Le paysage qui s'offre à nous est magnifique.

Hari sonde les environs aux jumelles et nous conseille de rester près du véhicule sans trop bouger, ce faisan étant très difficile à repérer et très farouche. Nous explorons également les environs aux jumelles sans trouver trace du faisan, par contre, nous trouvons une jolie petite chouette, c'est une chevêchette cuculoïde. Elle aussi nous a repérés, elle reste sur ses gardes mais ne semble pas trop inquiète.

 Chevêchette cuculoïde

Les paysages sont vraiment très beaux.

Nous tentons de trouver le faisan tout l'après-midi sans succès, et devons rentrer à l'hôtel lorsque la pluie reprend de plus belle.

Hari, très embêté, nous dit que nous retenterons notre chance demain matin.

Le trajet du jour :

9

La nuit a été très froide et nous nous réveillons à nouveau sous la pluie. Les violents orages de la nuit ont recouvert la région d'une couche de grêle.

Pendant le petit-déjeuner, Hari nous annonce avec regret que la sortie prévue ce matin ne pourra pas avoir lieu. Nous ne verrons donc pas le "cheer phaesant" ...

Nous remontons dans notre chambre pour boucler nos valises et faisons la seule photo de cette espèce à notre portée, celle qui est affichée dans notre chambre. rien de glorieux, mais cela permettra au moins de voir à quoi il ressemble.

Nous embarquons dans notre véhicule et quittons Manilla sans trop de regret, Nous descendons vers la vallée et commençons à retrouver un peu de lumière. Comme hier, je tente plusieurs photos des paysages que nous traversons.

Nous remarquons un bruant posé sur un fil que nous pensons être un bruant fou, mais à y regarder de plus près, il s'agit d'un bruant de Stewart (encore une nouvelle espèce)!

 Bruant de Stewart

Nous longeons une vallée pendant un bon moment.

Traversons des villages aux innombrables échoppes

Puis la route s'élève à nouveau nous offrant de belles vues à chaque virage.

Arrivés au sommet d'un col, Hari nous propose une pause pour prendre un thé (ou plutôt un "Chaï"), la température est basse et nous étrennons, avec bonheur, nos vêtements chauds achetés à Sattal.

Hari ne sourit toujours pas, mais il a perdu son air sévère  😉. 

Evidemment, nos appareils photos ne sont jamais loin et une fois réchauffés par le thé, nous regardons autour de nous et trouvons un geai lancéolé de bonne composition qui se laisse tirer le portrait.

Geai lancéolé 

Et un Hémipe gobemouche, dont ce sera la seule prise

Hémipe gobemouche 

Nous reprenons la route en direction de Mandal .

Nous croisons (et croiserons tout au long du séjour) de nombreux panneaux décorés et vivement colorés, égayant les abords de certains villages. A aucun moment, nous ne verrons de tags sauvages, ou autres dégradations volontaires sur ces décorations, pas plus que nous ne verrons de tags sur les portes métalliques des échoppes ou autres bâtiments ! Une autre culture. Respect !

Quelques courtes pauses lorsque l'oeil affuté de notre guide repère un oiseau comme cette minuscule et très vive bouscarle à tête marron.

Bouscarle à tête marron 

Ou cet autre, le microure à ventre blanc, encore plus difficile à repérer tant il se fond dans son milieu.

 Microure à ventre blanc 

Nous rencontrons également beaucoup de femmes vaquant à leurs occupations.

Les paysages de cultures en terrasses avec leurs couleurs vert tendre sont magnifiques.

Le dernier arrêt avant d'arriver à Mandal nous permet de photographier un oiseau très coloré, le barbu à gorge bleue ainsi qu'un tarier gris femelle.

Tarier gris  ♀                                                                                              Barbu à gorge bleue

Nous arrivons enfin à Mandal et découvrons notre nouvel hôtel et la chambre qui nous est attribuée.

Notre hôtel à Mandal 

Hari nous avertit que nous mangerons ici la meilleure nourriture de tout le voyage et nous pourrons constater dès le dîner que c'est effectivement très bon et toujours aussi copieux. Est-ce la bonne nourriture qui le met en joie ? ou bien se sent-il bien en notre compagnie ? Pari gagné, Hari sourit ! 👍

Une bonne nuit nous attend dans notre chambre dotée d'un radiateur.

Le trajet du jour :

10

Réveil dans le brouillard à Mandal. Il fait froid. Bien couverts, nous partons avec Umès et Hari à la découverte des environs. Les premiers oiseaux que nous photographions sont parfois des ombres chinoises (indiennes ?) ou baignent dans une ambiance brumeuse.

Bulbul à joues blanches                                                                                  Monticole à ventre marron

Mais dès qu'une éclaircie arrive les choses s'arrangent :

Tarier gris                                                                             Monticole à ventre marron 

Nous prenons un peu d'altitude et au premier arrêt, je photographie le village de Mandal entouré de nuages.

Nous réussissons malgré tout à mettre à profit les moments où les nuages laissent passer la lumière pour immortaliser quelques belles rencontres.

 Témia de Swinhoe                                 Martin triste                                            Garrulaxe à tête rousse

Nous intriguons un cerf aboyeur ou Indian muntjac

 Cerf aboyeur

En regardant les montagnes qui nous entourent, nous comprenons l'origine des températures froides. Il a neigé sur les sommets pendant la nuit.

Montagnes enneigées

Une fois franchie la barre de nuages, nous retrouvons la lumière du soleil même si les températures restent froides. Nous explorons un chemin où les rhododendrons en fleurs sont nombreux et découvrons une nouvelle espèce de garrulaxe.

 Garrulaxe varié

Un bruant fou, un pouillot à tête grise et un tarier gris sont présents.

 Tarier gris                                                Bruant fou                                       Pouillot à tête grise

Dès que nous montons en altitude, la vue sur les hauts sommets se dégage tandis que la vallée est toujours sous son écharpe de brume.

Nous changeons de secteur et rencontrons les deux espèces de barbus dans le même arbre.

Barbu géant                                                                                                   Barbu à gorge bleue 

Un bulbul à ventre rouge pose sur les fleurs du bombax ceiba.

Bulbul à ventre rouge 

Hari nous désigne un oiseau discret, c'est un serin à front d'or.

 Serin à front d'or

Puis, nous découvrons une nouvelle espèce de bulbul, le bulbul noir.

Bulbul noir

Et un couple de garrulaxes à tête rousse

Garrulaxe à tête rousse 

Nous rentrons au village pour le déjeuner. Une femme âgée prend le soleil devant sa porte, je vais vers elle et lui demande l'autorisation de la photographier, ce qu'elle accepte avec le sourire. Je lui montre ensuite les photos sur l'écran de mon appareil et cela déclenche chez elle un éclat de rire 😊. Une bien sympathique rencontre !

Des hirondelles tournent dans le ciel, nous tentons de les photographier.

 Hirondelle du Népal

Après le déjeuner, nous repartons en chasse autour de l'hôtel et croisons des vaches (ou des bufflonnes) avec des chaînes qui sont visiblement destinées à la production de lait. Nous pensions que toutes les vaches étaient sacrées en Inde, visiblement, ce n'est pas le cas... Nous avons été tentés de demander à Hari des explications sur ce sujet mais notre mauvais niveau d'anglais nous a fait renoncer.

Nous rencontrons aussi des chiens, jamais agressifs, qui semblent bien traités.

Autre sujet d'étonnement, les oranges qui mûrissent dans les jardins alors que nous sommes à 1700m d'altitude et qu'il fait très froid l'hiver !

Hari et Umès nous proposent d'aller explorer une nouvelle zone. Nous acceptons avec joie. Nous repartons sur les routes de montagne, traversons une petite ville puis nous engageons sur des pistes à flanc de montagne. Les paysages sont magnifiques.

Nous sommes émerveillés par la beauté de ce qui nous entoure !

Hari fait arrêter le véhicule et nous explorons à pieds les abords de la piste qui surplombe une profonde vallée. Nous ne tardons pas à comprendre pourquoi il nous a amenés dans ce secteur. De grands rapaces volent au dessus de la vallée, portés par les courants et nous sommes pratiquement à leur niveau. Ce sont des aigles des steppes, ces oiseaux mesurent environ 2m d'envergure.

 Aigle des steppes

Nous admirons ce fantastique ballet un bon moment; jamais nous n'avions pu approcher des aigles d'aussi près dans leur milieu naturel ! Merci infiniment Hari de nous avoir offert ce moment de bonheur 🙏.

L'un des aigles finit par se poser dans un arbre à portée d'objectif, nous approchons doucement, il nous regarde sans crainte...

 Aigle des steppes

Nous laissons les aigles pour continuer notre exploration et nous intéresser aux arbustes qui bordent le chemin. Un superbe oiseau bleu vole dans les buissons, il ne tient pas en place et il faut faire preuve de patience et d'obstination pour le photographier. C'est un Gobemouche de McGrigor, encore une nouvelle espèce !

Gobemouche de McGrigor 

Nous rencontrons également une nouvelle espèce de souimanga, le souimanga à queue verte .

  Souimanga à queue verte ♂                                                           Souimanga à queue verte ♀

La dernière découverte de l'après-midi sera un roselin à ailes tachetées. Nous sommes comblés !

Roselin à ailes tachetées

Des femmes travaillent la terre dans les terrasses, nous en avons rencontré d'autres qui cassaient des cailloux au bord du chemin, mais, je n'ai pas osé les photographier tant elles semblaient tristes et misérables.

Nous reprenons le chemin de l'hôtel tout en continuant à admirer les paysages qui nous entourent.

Nous sommes très heureux de toutes ces découvertes. Hari, lui n'est pas satisfait. Il nous explique que nous devrions voir beaucoup plus d'oiseaux et que les violents orages de la semaine passée ont sans doute perturbé la faune. Pourtant, il y met de l'énergie, lorsqu'il cherche les oiseaux, il siffle en imitant leur chant, il utilise aussi un sifflet qui imite bien le chant des passereaux...

Autre sujet d'inquiétude pour lui, la route qui devrait nous permettre d'accéder à Chopta est toujours fermée à cause de la neige. Nous ne sommes qu'à quelques 40 kilomètres, (1h20) mais devrons franchir un col à environ 3000m d'altitude.

Le trajet du jour :

11

Seconde journée à Mandal. Ce matin, la météo semble plus clémente. Hari nous propose d'explorer une zone déjà vue hier pour voir si les oiseaux y sont plus nombreux.

Les premiers oiseaux que nous découvrons sont des bouvreuils à tête rouge. Une petite troupe de mâles et femelles se nourrit dans les herbes hautes.

Bouvreuil à tête rouge 

Nous rencontrons deux photographes suisses francophones accompagnés de leur guide et photographions les oiseaux du secteur avant d'échanger quelques mots. Ils vont également rejoindre Chopta et se posent les mêmes questions que nous sur l'ouverture de la route.

Hari nous fait remarquer une seconde espèce dans le même secteur. Des grosbecs à ailes tachetées qui se régalent de cerises sauvages.

 Grosbec à ailes tachetées

Le soleil commence à éclairer le paysage.

Des bulbuls noirs sont présents ainsi qu'un couple de pics à tête jaune.

Bulbul noir                                             Pic à tête jaune                                              Bulbul noir 

Nous découvrons également un superbe oiseau rouge très mobile dans les buissons. Un roselin

Roselin cipaye 

Nous profitons de vues magnifiques sur les montagnes enneigées.

Des gobemouches sautillent au bord de la route.

Gobemouche sundara

Une mésange à joues jaunes joue les "traine-buisson".

 Mésange à joues jaune

Nous arrivons aux abords d'un hameau, un jeune garçon nous observe timidement.

Et nous découvrons des rougequeues ainsi qu'un tarier de Sibérie.

   Rougequeue fuligineux                                     Tarier de Sibérie  ♂                     Rougequeue à calotte blanche

Nous stationnons à proximité d'un bombax ceiba et avons le plaisir d'y découvrir deux oiseaux se régalant de pollen.

Bulbul à ventre rouge                                                                                         Arrenga siffleur 

Ainsi qu'un beau paysage de montagne.

En explorant les environs nous trouvons un grimpereau de l'Himalaya et un petit oiseau très coloré et très agité, la dicée à gorge feu.

Dicée à gorge feu                                                                                         Grimpereau de l'Himalaya

Nous terminons la matinée avec la découverte d'une nouvelle espèce : le Picumne tacheté. Minuscule pic de 10 cm et 10 g.

 Picumne tacheté

Nous redescendons au village et faisons un tour dans les environs pendant que Hari se renseigne sur l'éventualité de l'ouverture de la route de Chopta pour demain.

La rivière qui coule le long du village nous offre quelques belles vues.

Des singes macaques sautent sur les rochers et nous en profitons pour mettre en boite un moineau rutilant et un tarier gris.

Moineau rutilant                                                  Macaque rhésus                                       Tarier gris

Nous rencontrons également un transporteur à moto qui porte une charge impressionnante et une jeune femme avec son enfant que pour une fois je photographie de loin.

De retour à l'hôtel, nous retrouvons Hari qui n'a pas de bonne nouvelle concernant la route de Chopta, il y a peu d'espoir que le col soit déneigé demain. Il nous propose d'aller voir par nous mêmes cet après-midi.

Hari nous explique également que l'épouse du patron de l'hôtel fait de beaux tricots qu'elle propose à la clientèle. Nous examinons ce qu'elle propose, essentiellement des bonnets, écharpes et bandeaux. Nous lui achetons un joli bonnet tricoté et offrons à Hari un bandeau coloré.

Le patron nous demande si nous aimerions du poisson ce soir, nous acceptons avec joie et envie.

Après le déjeuner, nous partons voir l'état de la route qui mène à Chopta. Nous voilà donc repartis sur la route avec Hari et Umès. Les premiers lacets de la montée sont parfaitement dégagés. Nous gardons les yeux ouverts, mais c'est encore Hari qui repère un groupe d'oiseaux proche de la route. Ce sont des yuhinas à gorge striée, une nouvelle espèce de plus !

 Yuhina à gorge striée

Nous reprenons la montée et bientôt nous arrivons sur la zone enneigée et surtout verglacée.

Nous tentons de continuer mais les conditions deviennent trop dangereuses et Hari, ne voulant pas prendre de risques demande à Umès de faire demi-tour. Il est maintenant évident que nous ne pourrons pas emprunter cette route pour atteindre Chopta demain.

Nous redescendons dans la vallée et reprenons notre chasse photographique sur une piste tranquille qui surplombe la rivière.

Une mésange montagnarde chante dans les buissons.

Un peu plus loin, une nouvelle espèce de Yuhinas, plus petites que les précédentes.

Yuhina à cou roux 

La moisson continue avec un Témia de Swinhoe, un Monticole à ventre marron et un Bulbul noir .

Monticole à ventre marron                                         Bulbul noir                                     Témia de Swinhoe

Un zostérops oriental nous régale de son chant.

 Zostérops oriental

Bientôt imité par un pouillot à tête grise sur le même arbre.

Pouillot à tête grise

Puis, nous rencontrons un pic de l'Himalaya.

 Pic de l'Himalaya

Le paysage qui nous fait face nous enchante

Un jeune enfant et sa maman nous regardent depuis leur maison.

Un peu plus loin, c'est un couple de roselins à ailes tachetées que nous mettons en boite.

 Roselin à ailes tachetées   ♀                                                                                         Roselin à a...

Nous remarquons de jolies fleurs sur un talus. Ce sont des "oreilles d'éléphant frangées - Bergenia ciliacée"

Puis, c'est un festival d'oiseaux jaunes :

Chélidorhynque à ventre jaune 
Robin doré  

Un pipit complète le tableau

 Pipit à dos olive

Sur le chemin du retour, nous rencontrons un groupe de femmes qui reviennent des travaux aux champs, ma demande de photo est acceptée mais déclenche à nouveau un "garde à vous" général 😊.

Nous rentrons à l'hôtel heureux de notre après-midi.

Au dîner, nous nous régalons avec le délicieux plat de poisson promis, très bien cuisiné ; c'est vraiment notre meilleur repas en Inde. Un grand merci à nos hôtes 🙏 .

Le trajet du jour :

12

Aujourd'hui, nous quittons Mandal pour aller à Chopta. Moins de 40 km nous séparent de notre destination, hélas, la route directe est toujours fermée par la neige. Un col à environ 3000m d'altitude est toujours enneigé et nous allons devoir contourner l'obstacle; ce qui signifie un trajet d'environ 200 km et 6h de route.

Voici la route directe dont nous avons exploré une partie hier :

Trajet direct entre Mandal et Chopta 

Et voici le trajet que nous devrons effectuer :

Cela fait partie des impondérables sur ce genre de circuit. Hari a tenté de nous éviter ce long trajet en nous faisant faire le circuit à l'envers dans l'espoir que la route serait ouverte, initialement, nous devions commencer par Chopta. Malheureusement, une vague de froid et de nouvelles chutes de neige ont prolongé la fermeture du col.

Nous tenons beaucoup à cette étape à Chopta car c'est le seul endroit où nous aurons une chance de voir le mythique Lophophore resplendissant ou Himalayan Monal ; donc nous allons rejoindre Chopta par la route la plus longue.

Nous quittons notre hôtel de bon matin et Hari nous propose une première étape dans un secteur où nous pourrons revoir et rephotographier le superbe roselin cipaye.

Roselin cipaye ♂
Roselin cipaye  ♀

Nous trouvons également une petite troupe de bouvreuils bruns (nouvelle espèce).

 Bouvreuil brun

Un garrulaxe barré clôturera la séance.

Garrulaxe barré

Nous reprenons la route et enchaînons les virages profitant de superbes paysages.

Les vues sur les cultures en terrasse sont époustouflantes et nous demandons à Umès de s'arrêter pour pouvoir en profiter.

Au sommet d'un col, des rapaces tournent dans le ciel, nous arrêtons la voiture le temps de faire quelques images.

Aigle des steppes                                                                                             Vautour de l'Himlaya

Nous reprenons notre route admirant toujours les paysages que nous traversons.

Nous faisons la pause déjeuner dans un restaurant situé au pied de la dernière montée vers notre destination.

Nous arrivons à notre nouvel hébergement, l'hôtel "Snow view" vers 14h30. On nous conduit à notre chambre plutôt jolie mais non chauffée car l'hôtel n'est pas relié au réseau électrique.

L'accueil est sympathique et on nous explique que nous pourrons malgré tout recharger nos batteries de téléphones et d'appareils photos grâce à des panneaux solaires.

Notre première surprise est de constater qu'il n'y a pas de neige, Hari nous explique que l'hôtel n'est qu'à 1875m d'altitude et que la partie enneigée est plus haut, à partir du village de Chopta.

Après avoir avalé la traditionnelle tasse de "chaï" agrémentée d'un petit goût de fumée, toute la cuisine est faite au feu de bois, Hari nous propose une première sortie.

Nous reprenons le véhicule et grimpons quelques virages supplémentaires pour faire halte près d'un hameau. Nous sommes accueillis par un chiot adorable qui nous suivra tout l'après-midi.

De nombreux rhododendrons rouges sont en fleurs et nous y trouvons un garrulaxe casqué qui se régale de pollen.

 Garrulaxe casqué 

Nous nous installons à l'arrière d'une ferme et patientons.

Une dame est assise sur un muret et une jeune femme arrive portant son chargement de branchages destinés à nourrir le bétail.

Des vaches broutent tranquillement. Un troupeau de chèvres passe sur la route

Des monticoles à ventre marron finissent par s'approcher.

 Monticole à ventre marron

Un corbeau nous survole

Corbeau indien 

Nous retournons vers l'endroit où Umès nous attend avec la voiture. Des martins tristes nous occupent un moment.

Martin triste 

Nous retrouvons Umès qui, très professionnel, s'évertue à maintenir la voiture propre ...

En regagnant notre hôtel, nous retrouvons les deux photographes suisses rencontrés à Mandal, ils sont clients de l'hôtel voisin et nous échangeons sur la satisfaction que nous tirons de ce voyage. De leur côté, ils sont enchantés de leur jeune guide et ont photographié un nombre d'espèces fantastique. Ils nous annoncent qu'hier soir, ils ont vu une civette et un porc épic en face de notre hôtel .

Nous rejoignons notre chambre, espérant prendre une douche, un baquet d'eau chaude nous attend, mais il faut un peu de courage pour se doucher dans une pièce où il fait 8 degrés 🥶 .

La nuit tombe rapidement et le personnel de l'hôtel nous conseille de nous installer sur la terrasse avec nos appareils photos sur trépieds pour attendre les visiteurs du soir.

Un peu de nourriture est déposée sur le talus de l'autre côté de la route et nous ne tardons pas à percevoir un mouvement. Hari et le patron de l'hôtel éclairent la zone avec des torches et nous avons le bonheur de voir une civette masquée des palmiers qui se régale.

Civette masquée des palmiers 

Nous attendons encore un moment espérant voir le porc épic mais il ne se montre pas.

Très heureux de cette rencontre inattendue, nous regagnons le restaurant pour le dîner puis notre chambre pour une bonne nuit sous des couvertures épaisses.

Le trajet du jour :

13

Après une bonne nuit, comme d'habitude, le réveil sonne, il est 6h. II nous faut sortir de dessous la couette. Il fait 6° dans la chambre. La toilette est rapide. Nous sortons et avons la surprise de trouver nos couverts sur la terrasse, en plein air. Il fait 5° ! Pourquoi pas ?

Petit déjeuner avalé, nous rejoignons Hari et Umès sur le parking. Nous allons monter jusqu'au petit village de Chopta. Nous ne croiserons personne... et c'est heureux car nous circulons entre les deux "murs" de neige laissés par le "chasse-neige", il n'y a quasiment pas de place pour se croiser.

Une lueur sur les sommets lointains. L'occasion de photos par la vitre du véhicule.

Umès stoppe le véhicule dans le village. Nous sommes seuls. Nous continuons la route à pieds. Il y a du verglas, ça glisse. Précautions !

Nous cherchons l'emblématique hymalayan monal (Lophophore resplendissant). Nous trouvons l'accenteur alpin.

Accenteur alpin 

Deux grands rapaces à hauteur d'yeux. Une carcasse de cervidé est visible en contre-bas.

Gypaète barbu                                                                                             Vautour de l'Himalaya

Au détour d'un virage, Hari nous indique des femelles monal sur le côté gauche. Nous avons à peine le temps de cadrer qu'un mâle traverse la route en vol pour se poser en contre-bas à droite de la route. Une aubaine ! Il est... resplendissant !

Lophophore resplendissant  ♀
 Lophophore resplendissant  ♂

Mission accomplie ! Nous repartons vers Chopta à petits pas prudents.

Une belle vue sur le village.

Nous retrouvons les rapaces au même endroit

Gypaète barbu                                                                                               Vautour de l'Himalaya

Nous recroisons la route d'un lophophore et, belle surprise, d'une martre

Lophophore resplendissant                                                              Martre à gorge jaune

D'autres petites réjouissances à Chopta pendant que nous dégustons un "chai" bien chaud.

Accenteur alpin                                            Corbeau à gros bec                                      Accenteur alpin...

Des singes en hiver ! Nous n'imaginions pas trouver des singes à presque 3000m d'altitude.

Macaque rhésus 

Il y a une dizaine de véhicules sur la place du village. Nous entamons la descente et ne tardons pas à nous retrouver face à une voiture qui monte au village. On avance, on recule, on déblaie avec des pelles ou à la main et ça finit par passer. Parfois des vaches, intouchables, s'invitent à la fête !

L'opération se reproduira trois ou quatre fois sur les deux premiers kilomètres de la descente. Jamais nous n'assisterons à des gestes d'humeur ou d'impatience. Quand c'est compliqué, c'est compliqué pour tout le monde, donc tout le monde aide tout le monde... et ça passe.

Après cette belle matinée, un bon et copieux déjeuner nous redonne le peps nécessaire pour repartir à l'aventure. Ça tombe bien, Hari nous attend ! Nous embarquons et explorons une autre zone. Un premier arrêt pour une pirolle à bec jaune, une première.

Pirolle à bec jaune 

Nous roulons tranquillement quand Hari fait stopper et garer Umès. Suivez-moi nous demande t'il ! Il nous indique bientôt un superbe et petit pic bien coloré. Nous le félicitons pour son oeil perçant... après avoir mis en boîte ce pic à ventre fauve.

Pic à ventre jaune 

L'enchantement continue avec la découverte de la minuscule (- de 20 cm) et craquante chevêchette à collier, elle chante et lorsqu'elle se retourne, nous voyons les faux yeux qu'elle a derrière la tête.

Chevêchette à collier 
Ecoutez-là chanter... 

Nous apercevons deux femmes qui rentrent des champs, je photographie la première de loin avant qu'elle ne me voie pour avoir enfin une photo un peu dynamique, puis lorsqu'elle approche, je lui demande avec un sourire la permission de la photographier. Elle accepte, mais comme à chaque fois, elle se fige et laisse tomber au sol tout ce qu'elle portait.

Je l'aide à ramasser ses outils et pendant ce temps la seconde femme nous a rejoints, plus jeune, elle se laisse photographier dans une pose naturelle. Elles repartent ensemble et j'en profite pour prendre une nouvelle photo.

Un peu plus loin, nous comprendrons comment elles récoltent tous ces branchages, la photo n'est pas terrible, mais cette femme est grimpée dans un arbre, à flanc de montagne, chaussée de simples tongs et elle coupe à la machette les branches qu'elle rapportera ensuite sur son dos... Respect mesdames !

Un loriot pourpré clôture cette journée de rêve

 Loriot pourpré

Un bon dîner puis nous retournons sur le parking devant l'hôtel espérant revoir la civette mais surtout un porc-épic signalé dans le secteur. Il y a malheureusement beaucoup trop d'agitation alentour pour cela. Nous en comprendrons les raisons demain...

Nous renonçons et rejoignons notre chambre frigo.

Le trajet du jour :

14

Réveil à 5h15 ce matin. Hari souhaite entamer la montée sur Chopta à 6 h. Nous sommes seuls à cette heure. Cela nous permet de nous arrêter pour un himalayan monal sur un talus en bord de route.

Lophophore resplendissant  (Monal de l'Himalaya)   ♂

Deux femelles se promènent sur la route.

Lophophore resplendissant  ♀

Nous traversons le village endormi et continuons la route menant à Mandal. Le "chasse-neige" (un tracteur avec une pelle) a pu passer et elle est, aujourd'hui, ouverte à la circulation.

Il fait beau mais froid. Comme d'habitude, nous alternons les séquences en voiture et à pieds à la recherche des oiseaux, peu nombreux ce matin. Nous profitons des premiers rayons du soleil sur la chaine de l'Himalaya.

Un mouvement en contre-bas : un magnifique caprin sur un rocher nous observe. Un tahr himalayen ! Une bien agréable rencontre

 Tahr himalayen

Il n'a manifestement pas peur du vide.

De l'autre côté de la route, un monal avance d'une démarche altière.

Lophophore resplendissant - Lophophorus impejanus - Himalayan Monal  ♂

Nous passons le col et redescendons vers Mandal.

Cette portion de route est favorable à la découverte du koklass Pheasant (eulophe koklass), autre merveille du secteur. Nous n'aurons pas la chance de croiser sa route. Nous faisons demi-tour et reprenons la direction de Chopta. Les arrêts photos paysages se multiplient.

Il y a très peu d'oiseaux visibles. Nous débusquerons toutefois un garrulaxe et une sitelle. Maigre récolte !

Garrulaxe varié                                                                               Sitelle de l'Himalaya 

Un peu plus loin, une femelle de monal explore le talus, elle se fond vraiment dans son milieu.

Lophophore resplendissant - Lophophorus impejanus - Himalayan Monal  ♀

Avec ce magnifique ciel bleu, nous espérions revoir quelques rapaces en vol. Nous faisons halte au même endroit qu'hier. Si la carcasse est toujours présente, il ne reste, à proximité, qu'un gypaète posé très en contre-bas et un vautour de l'Himalaya qui fera un bref passage en vol.

Gypaète barbu 

Nous atteignons Chopta. Des dizaines et des dizaines de véhicules sont stationnés comme ils peuvent. Il y a foule dans ce minuscule village.

Hari nous explique que c'est fête nationale ! Le Maha Shivaratri. Les croyants célèbrent Shiva. Ceux présents ici accèdent, par un sentier démarrant à Chopta, 2700m d'altitude au temple de Tungnath, plus haut temple dédié à Shiva, situé à 3600m. 3.5 km de montées sévères, 900m de dénivelé. Il faut avoir la foi !

Une vue du sentier à flanc de montagne qui monte au temple 

Il est environ 10 h. La file de véhicules, divers et variés, venant s'entasser sur le minuscule "parking" de Chopta est interminable. Nous sommes très peu à emprunter la route en sens inverse. Il faut se frayer un passage.

Avec beaucoup de patience et de bonnes volontés réciproques, ça passe. Nous mettrons près de deux heures pour effectuer les dix kilomètres nous séparant de l'hôtel. Ce qui laisse le temps de profiter des grandioses sommets himalayens.

Umès a même le temps de lâcher son volant pour nous mettre en boite dans ce site extraordinaire pendant que Hari tente de jouer les arbitres dans le flot de circulation.

Après le déjeuner, Umès et Hari nous emmènent découvrir un autre secteur... plus calme.

Trop calme ! Nous ne verrons pas beaucoup d'oiseaux

Un grimpereau et des bulbuls à joues blanches.

 Grimpereau de l'Himalaya                                                                                  Bulbul à joues blanches

Nous changeons de secteur pour une vallée. Pendant que Hari et Hervé partent à la recherche des oiseaux, je remarque un "bout de chou" accompagné de sa maman et d'une autre dame, peut-être sa grand-mère. Je tente d'attirer son attention mais il est intimidé et se réfugie dans les bras de sa maman. Celle-ci parviendra à le rassurer et au moment où je m'éloigne il me fait un signe de la main et un joli sourire. Encore une jolie rencontre.

Je rejoins ces messieurs et nous longeons un cours d'eau. Un énicure nain, nouvelle espèce et et un rougequeue nous occupent un moment.

 Enicure nain
 Rougequeue fuligineux

Un bulbul noir réclame notre attention.

Bulbul noir 

Ce sera tout pour aujourd'hui. Nous ne tenterons pas la civette ou le porc-épic ce soir. Trop de monde dans les rues. Demain nous quitterons Chopta. Nous avons un peu le vague à l'âme.

Au dîner, Hari nous dit à nouveau qu'il devrait y avoir beaucoup plus d'oiseaux, il craint que nous soyons déçus, mais nous lui assurons que ce n'est vraiment pas le cas.

Le trajet du jour :

15

Après une bonne nuit et un excellent petit déjeuner en terrasse, nous remercions chaleureusement le personnel et le sympathique patron de l'hôtel Snow View et embarquons dans la Mahinga Scorpio pour une dernière journée avec Hari et Umès.

Nous faisons plusieurs arrêts, en début de parcours, pour tenter d'apercevoir quelques nouvelles espèces. Et accessoirement faire quelques derniers paysages de cet Uttarakhand que nous avons beaucoup aimé.

Un pigeon de Hogson, nouvelle espèce et une perruche complètent notre collection

Perruche de l'Himalaya                                                                                    Pigeon de Hogson 

Avant de débusquer un beau garrulaxe sortant d'un bon repas et une mésange qui espère trouver de quoi se nourrir

 Garrulaxe casqué                                                                                       Mésange à joues jaunes

Et un bulbul noir

Au revoir l'Himalaya

Il y a du vent au sommet.

Histoire de nous regonfler un peu notre moral, Hari nous offre une autre petite merveille : le yuhina à cou roux

 Yuhina à cou roux

Nous reprenons la route, longeons le Gange, fleuve mythique.

Hari nous trouve un sympathique petit restaurant pour une pause déjeuner. Un martinet nous survole. Ce sera notre dernier oiseau du séjour.

 Martinet à ventre blanc

Hari nous explique que son véhicule n'est pas autorisé à circuler dans Delhi. De ce fait, il nous dépose, après plus de 9h de route (arrêts piafs compris) pour 160 km, à Haridwar, à 200 km de Delhi dans un luxueux hôtel 4 étoiles, le Crystal Ganga, situé face au Gange.

En ouvrant les rideaux, nous découvrons la vue d'abord sur l'autoroute, puis sur le Gange et surtout sur un océan de bidonvilles avec décharges directes dans le fleuve sacré. Baignez-vous, vous serez lavés de tous vos péchés !!! 😏

Hari a mandaté un taxi pour nous emmener à Delhi demain. Tout cela est inclus dans le prix du séjour dont nous ne réglons le solde à Hari qu'au moment de le quitter.

En attendant, la séparation est chargée de beaucoup d'émotions. Nous avons beaucoup apprécié ce séjour en Uttarakhand, beaucoup apprécié Hari, l'homme et le guide, beaucoup apprécié Umès, l'homme et le chauffeur.

Nous remisons nos vêtements chauds, prenons une bonne douche réparatrice et enfilons des vêtements légers plus adaptés à la température ambiante.

La soirée sera longue, le cœur n'y est plus.

Le trajet du jour :

16

La literie était confortable mais l'intense circulation klaxonnante devant l'hôtel ne nous permet pas de passer une bonne nuit. Après un bon petit déjeuner, nous descendons nos bagages à l'accueil. Il nous faudra élever quelque peu le ton pour se débarrasser d'un type qui tient à nous vendre son taxi. Notre chauffeur arrive à l'heure prévue, 9h45 et nous embarquons pour 4h, arrêt repas compris, d'autoroute en bon état.

Les cultures de canne à sucre sont nombreuses dans cette région.

Les briqueteries succèdent aux briqueteries une bonne partie du parcours.

Nous passons devant la décharge à ciel ouvert de Delhi, une véritable montagne d'ordures survolée par de nombreux oiseaux.

Nous arrivons à Delhi, dans le quartier de l'aéroport où nous avons réservé un hôtel sur Booking.com.

Après quelques hésitations, le chauffeur du taxi nous dépose, au fond d'une ruelle très étroite, devant l'hôtel "Empire suites" que nous avons réservé. Nous hésitons un peu, vérifions l'adresse et constatons que c'est bien la bonne. Le descriptif était alléchant, la réalité, à des années lumière. Les deux guignols de l'accueil, d'une incapacité remarquable, sont d'un comique absolu, se prenant pour de grands professionnels.

La chambre qui nous est attribuée semble correcte si on excepte l'inconfort de la literie que nous ne découvrirons que le soir, mais lorsque nous tirons les rideaux, nous découvrons la "superbe vue" promise :

Vue depuis les fenêtres de notre chambre

Qui tranche avec l'immense poster qui décore l'un des murs de la chambre:

Nous sommes à proximité de l'aéroport. Le quartier est sinistre. Les hôtels succèdent aux hôtels. Avons-nous choisi le pire ? Nous explorons les alentours.

Découvrons une mobylette à gaz 😂

Marchons jusqu'à une grande artère proche pour filmer quelques minutes de la circulation à Delhi et vous en faire profiter :

Et décidons de regagner notre chambre devant le peu d'intérêt du quartier. Nous prenons notre repas en chambre, pas de restaurant contrairement au descriptif. et tenterons de dormir sur un matelas dur comme du bois.

C'est la seule mauvaise expérience que nous ayons rencontré avec les réservations d'hôtels sur le site de Booking; nous n'avons pas manqué d'y laisser un commentaire éloquent sur cet établissement. L'Empire est manifestement décadent.

Nous avions accepté la proposition du chauffeur de taxi d'hier de nous emmener à l'aéroport. Nous refusons, avec grand plaisir, la navette proposée par le grand pro de l'accueil.

Nous arrivons sans encombre à l'aéroport et accédons au hall des départs.

Nous embarquons dans notre avion, à l'heure et décollons.

17

Ces deux semaines en Uttarakhand furent une fantastique découverte à plusieurs points de vue : des paysages grandioses et magnifiques. Nous n'oublierons pas les vues sur les hauts sommets enneigés de l'Himalaya ni les cultures en terrasses façonnées par la main de l'homme (en tant qu'humain) depuis des siècles.

Nous serons étonnés par la multiplication des habitations disséminées à flanc de montagne, y compris dans des endroits non desservis par les routes ou les chemins. Il faut bien loger la population indienne ...

Le but principal de ce séjour était la découverte de la faune, en particulier des oiseaux et sur ce point, nous sommes vraiment satisfaits. Nous avons réussi à photographier 136 espèces en Uttarakhand grâce aux compétences de notre guide Hari Lama, un grand professionnel qui a une excellente connaissance de la région en plus de ses connaissances ornithologiques. Et, incontestablement une immense valeur humaine.

N'hésitez pas à consulter ses sites internet : http://harilamabirding.com/ et https://harilamahomestay.com/ .

Il est également présent sur les réseaux sociaux :

Facebook : http://harilamabirding.com/ et Instagram: https://www.instagram.com/harilamabirding/

Si nous rassemblons toutes les espèces vues lors de notre séjour en Inde, Rajasthan et Uttarakhand réunis, nous avons photographié 203 espèces d'oiseaux pendant ces trois semaines dont la plupart sont présentes dans ces deux récits.

Pour préparer ce voyage et aussi pour identifier les oiseaux photographiés, nous avons utilisé divers ouvrages dont le plus complet, en anglais évidemment est celui-ci :

Les conditions matérielles de ce voyage ont parfois été un peu rudes, en particulier du fait de la météo souvent très humide et très froide. Les hébergements et restaurants avec lesquels Hari travaille sont des établissements parfois très beaux comme sa superbe maison d'hôtes à Bajoon et parfois très simples lorsque nous sommes dans les villages de montagne. Il ne travaille qu'avec des gens qui partagent ses valeurs.

Le dernier aspect que nous avons apprécié, ce sont les rencontres humaines, d'abord avec Hari et Umès qui sous leur apparence un peu froide sont des hommes d'une grande gentillesse qui ont vraiment pris soin de nous. Nous étions en totale confiance en leur compagnie. Namaste les amis 🙏 .

D'autres rencontres souvent très courtes nous laissent également un souvenir ému ; les personnels de nombreux hôtels où nous avons séjourné, les habitants des villages que nous avons croisés et avec qui la communication fut uniquement gestuelle. Je pense surtout à ces femmes tellement courageuses.

Nous espérons que ce récit ainsi que celui qui concerne notre semaine au Rajasthan vous ont permis de vous évader un peu en notre compagnie. N'hésitez pas à laisser des commentaires, nous vous lirons avec plaisir.