Casamance - Janvier 2023

Après un vol sans histoire entre Paris et Dakar avec escale à Lisbonne, nous sommes arrivés à l'auberge "Espace Thialy" dans le quartier "Patte d'oie" en début de nuit.

Nous devions, lors des trois jours passés à Dakar, accompagner nos amis pour visiter la ville et l'ile de Gorée. Déjà fait, pour notre part, nous y renonçons et profitons du calme, des fleurs et des oiseaux qui fréquentent cette oasis, dans Dakar, qu'est l'Espace Thialy.

Un tour dans la zone de jardins, toute proche, pauvre en faune cette fois, l'achat de cartes Sim sénégalaises pour nos téléphones et un passage au distributeur de billets locaux nous occuperont un moment.

Nous profitons de notre séjour à l'auberge pour peaufiner avec Denis Tirat (propriétaire de l'auberge avec son épouse Chantal) le programme de notre séjour au Sénégal oriental. Denis connaît parfaitement cette région. Il est partenaire de plusieurs associations et structures, y effectuant de nombreux séjours...

Le mardi 10 janvier, nous rejoignons le port de Dakar vers 17h afin d'embarquer sur le ferry "Aline Sitoé" qui va nous emmener à Ziguinchor. Puisque les réservations ne se font qu'aux guichets, Chantal et Denis se sont gentiment chargés de nous réserver une cabine avant notre arrivée. Le départ étant à 20 heures, nous avons tout le temps de visiter les différents ponts et coursives.

Un rassemblement de milans noirs africains dans le ciel du port nous distrait un moment. Impressionnant !

Le ferry quitte Dakar vers 20 heures. Après un sympathique repas au restaurant du bord, c'est parti pour une nuit de navigation très calme.

Nous entamons notre troisième séjour ornithologique à l'hôtel Atlantic-Abéné. (vous trouverez de nombreux renseignements concernant l'hôtel et son équipe dans nos précédents récits)

Huit sorties sont prévues avec Patrick au programme de cette année. Nous revisiterons certains sites et en découvrirons de nouveaux :

• L'ancien aérodrome d'Abéné que nous visiterons deux fois
• La lisière de forêt au nord d'Abéné que nous visiterons également deux fois
• Les environs du village de Kabiline (30 km environ d'Abéné)
• Le bolong de Diannah
• La mangrove de Kassel
• La forêt de Kafountine

Nous bénéficierons aussi de trois journées libres que nous occuperons dans les alentours de l'hôtel.

Nous commençons donc par le site de l'ancien aérodrome d'Abéné que Patrick a déjà testé avec nos amis bretons Corinne et Jacques. Cet aérodrome est désaffecté depuis plusieurs dizaines d'années et la nature a repris ses droits. Une partie des terrains a été reconvertie en rizières, une zone humide comporte une mare encore très haute à cette période et de grands arbres sont présents, autant d'éléments favorables à nos projets.

A peine descendus de voiture, nous apercevons des touracos verts dans les arbres alentours. Il est tôt, il fait encore sombre, les conditions de prises de vue sont compliquées. Et les deux individus présents peu coopératifs. Les photos seront médiocres mais ça commence fort !

Nous continuons en direction de la mare...

... la longeons pour ensuite rejoindre les rizières. La moisson est belle

Le soleil commence à chauffer et nous décidons de repasser à la mare. Deux crocodiles sortis se réchauffer sur les ilots tentent de capter notre attention. mais la nouveauté, pour nous, est dans le ciel : deux bateleurs des savanes, un adulte et un jeune, nous survolent.

L'autre nouveauté de la matinée sera la gallinule africaine, mais prise de très loin, les photos ne sont pas terribles...

Un jacana à poitrine dorée capture des insectes dans les nénuphars. Juste devant nous !

Après un bon repas et une courte sieste, nous repartons fouiner aux alentours de l'Hôtel.

Quelques insectes attirent notre attention :

Deuxième sortie à l'ancien aérodrome d'Abéné :

Nous avions convenu avec Patrick de revenir sur ce site quelques jours plus tard avec des tentes affuts.

Le jour venu, nous nous installons de bon matin dans nos tentes au bord de l'eau et attendons tranquillement que les oiseaux arrivent.

Soudain, quelqu'un secoue nos tentes et nous ordonne d'en sortir immédiatement ; les gardes de la Réserve Marine Protégée, venant effectuer un comptage, nous ont pris pour des braconniers... Face à l'évidence, pour ne pas perdre la face, ils prétendent que nous devons obtenir leur autorisation pour accéder au site !!!

Patrick, calmement, les apaisera.

Pour arranger le tout, une dizaine de personnes arrive dans la foulée pour déboiser une parcelle du site vendue à un particulier. Ils ont la bénédiction des agents de la réserve !

Leur travail commence. Déambulations, bruits de machettes, encouragements et radio musicale à fond dissuadent les oiseaux d'approcher.

Nous décidons de déménager de l'autre côté de la mare.

C'est plus calme. Trop calme ! Peu d'activité sur la mare. Il commence à faire chaud sous la toile. Mais quelques photos quand même.

Nous rentrons à l'hôtel à la fois frustrés et amusés par cette matinée "particulière".

En fin d'après-midi, une visite à l'ancienne carrière inondée :

Kabiline est un village situé à une trentaine de kilomètres d'Abéné. On y accède en empruntant une piste débouchant sur la route N5 allant de Diouloulou à Bignona. Ce village est situé sur une presqu'île offrant des milieux très variés. Patrick l'a expérimenté avec nos amis Corinne et Jacques.

La matinée sera fructueuse :

Quelques beaux insectes étaient aussi au rendez-vous :

Nous débouchons dans une zone de rizières asséchées :

Des grues couronnées nous survolent;

Nous retrouvons la piste :

Cochevis et pipits en bord de piste attirent notre attention

Alors que nous avons repris le véhicule, nous apercevons un couple de bucorves au loin.

Patrick tente une approche avec le véhicule. Si la femelle s'éloigne rapidement, le mâle accepte la séance photos.

Nous complétons cette belle matinée avant de rentrer à l'hôtel.

Sillonner la mangrove de Kassel sur la barque à moteur de Patrick est une étape incontournable de nos séjours à Abéné.

Arrivés de bon matin à l'embarcadère, un splendide lever de soleil nous offre ses belles couleurs.

La marée est descendante. Après avoir embarqué, nous empruntons un étroit bolong...

...débouchant sur un vaste espace dégagé. Une superbe lumière nous enchante.

Nous longeons la mangrove et arrivons bientôt au reposoir des cormorans, les arbres sont couverts de fientes ; un peu plus loin, un baobab abrite une colonie de pélicans :

Des pélicans s'envolent à notre approche:

Nous continuons notre progression et les belles rencontres se succèdent !

Les guêpiers de Perse se laissent approcher

Un peu plus loin, nous apercevons un héron goliath, le plus grand des échassiers (1,40 m), il est calme. Après avoir coupé le moteur du bateau nous réussissons à l'approcher.

Nous restons un moment près de lui, nullement stressé, il fait sa toilette, puis s'envole ...

Un héron cendré, sans doute jaloux, nous rejoue la même scène.

Puis un tantale ibis (mais dans l'autre sens) 😊

Les bancs de sable affleurent. De nombreuses espèces s'y posent à la recherche de nourriture...

Des pélicans gris, nombreux et blancs, plus rares, posées sur le banc de sable, nous laissent approcher. La cohabitation permet de constater la différence de taille entre les deux espèces. Nous en profitons pour tenter une petite vidéo :

Un cormoran, gourmand, jongle avec un poisson dans l'espoir de l'avaler ...

En fin de matinée, nous revenons à l'embarcadère. Le niveau de la mer a encore baissé et nous voyons des centaines de petits crabes violonistes qui courent sur l'estran :

Après la sieste traditionnelle, la non moins traditionnelle sortie de fin de journée aux alentours de l'hôtel.

Nous avions prévu de garder trois journées "libres" pendant ce séjour. Nous les avons occupées en profitant un peu de la plage et en continuant nos sorties aux alentours de l'hôtel.

Le premier jour, nous refaisons en partie la sortie en direction du bolong de Diannah. L'endroit est peu fréquenté. Nous nous posons en attendant les oiseaux près du premier petit pont. La vue est superbe.

Notre discrétion est rapidement récompensée. Quasiment à nos pieds, des marouettes à bec jaune, un adulte et un jeune sortent des roseaux à la recherche de nourriture.

Un rollier d'Abyssinie nous survole

Un martin pêcheur huppé se pose tout près.

Bientôt remplacé par une rousserolle

Deux écureuils de l'autre côté du pont

Nous nous dirigeons vers la plage. Une paillotte nous offre un peu d'ombre.

Alors que nous refranchissons le pont, plusieurs libellules :

Un voilier des citronniers, pose les ailes ouvertes.

Sur le chemin du retour, nous photographions quelques plantes. Ma curiosité m'a valu une petite déconvenue : j'ai touché quelques plantes et je me suis retrouvée avec des démangeaisons sur les mains et les bras qui m'ont gênée pendant plusieurs heures ... :

Un tchitrec à ventre roux, enfin immobile, fait notre bonheur

Un groupe d'une dizaine d'ornithologues est arrivé à l'hôtel. Parmi eux, un couple de bretons ! Ils connaissent nos amis Corinne et Jacques, le monde est petit !

Deuxième jour "libre". Belle lumière sur le parc de l'Hôtel ce matin

Nous irons aujourd'hui, explorer la zone humide d'Abéné. Prenons le chemin des écoliers pour la rejoindre. L'occasion de quelques sympathiques rencontres

Les barbicans étincèlent

Les kapokiers rouges en fleurs attirent de nombreux oiseaux

Les guêpiers à queue d'aronde

Un, deux trois, soleil !

Nous atteignons la zone humide d'Abéné. Une ombrette surveille l'entrée

Il y a encore beaucoup d'eau sur la zone ! Peu de sentiers sont accessibles.

Les dendrocygnes sont en nombres

Les vanneaux lancent l'alerte

Un anhinga sèche sous le regard bienveillant du drongo. Un chevalier, indifférent, prospecte !

Retour à l'hôtel pour savourer le délicieux repas concocté par Adama, talentueuse cuisinière au sourire éternel.

Nous ressortons en fin d'après-midi, quand la chaleur redevient supportable. Les abords de l'Hôtel sont suffisamment riches pour ne pas se disperser inutilement.

Un petit sentier entre la plage et la piste menant à Abéné fait notre bonheur quasi quotidien.

Nous y croisons régulièrement les gardiens d'une maison venant assurer leur mission. Ils nous invitent à entrer dans la propriété et nous indiquent un petit endroit en bordure de rivière où nous devrions être plus tranquilles. Nous nous installons et attendons. Bientôt des singes vervets s'agitent dans les arbres en face. Il est clair que nous les intriguons.

Des colombars se posent à proximité

Après avoir entendu un cossyphe chanter, un souimaga se jette dans le vide sous le regard étonné du crabier

La fête continue : les œdicnèmes que nous avions effarouchés en nous installant refont leur apparition. Un irisor noir et une corvinelle se posent en face.

Un touraco violet fait une brève apparition suivi par une tourtelette

Nous quittons notre abri. Nos amis nous invitent à partager le thé. Nous papoterons une bonne heure avec ces charmantes personnes ! Une belle rencontre !!!

Une amarante au soleil couchant pour finir

Retour à l'Hôtel où l'adorable Moussa nous servira une bière que nous dégusterons en admirant le soleil couchant

Le troisième jour de quartier libre apportera aussi son lot de petits bonheurs. En allant prendre le petit déjeuner, nous remarquons de gros insectes au sol, beaucoup sont morts, d'autres se débattent encore, incapables de s'envoler... Malgré leur grande taille (environ 3 cm), il semblerait que ce soit des mâles de fourmis légionnaires (Merci à meurotjp pour l'identification)

Nous repartons en direction du bolong de Diannah et y faisons à nouveau de belles prises

L'après-midi, nous revenons dans le petit chemin près de la propriété où nous avons pris le thé hier. Les oiseaux sont à nouveau au rendez-vous

Nous nous installons sur le muret du petit pont et attendons tranquillement.

Patience récompensée ! Ça bouge

Bientôt, un jeune homme, plateau à la main, sort de la propriété avec un grand sourire. Il nous offre le thé préparé par nos amis rencontrés hier. 🤗 Si tu ne viens pas à moi, c'est le thé qui vient à toi ! Inoui et tellement touchant

Nous allons remercier ces personnes si sympathiques et nous rentrons à l'Hôtel par la plage.

Un héron cendré prend un bain de mer, le chien "3 pattes" de l'hôtel joue sur le sable et un vanneau à éperons profite des derniers rayons de soleil.

La journée se termine par le traditionnel coucher de soleil ... On ne s'en lasse pas !

Cette année, notre programme à Ouonck sera réduit par rapport à nos deux précédents séjours. Nos amis n'ayant pas pu nous accompagner, nous n'allons pas refaire les activités et excursions que nous aurions eu plaisir à leur faire découvrir. Nous consacrerons donc l'essentiel de nos journées à nos sorties ornithologiques dans les environs.

Ce premier matin, après le petit-déjeuner très matinal pris en compagnie de Ghansou, nous partons en direction de la mare de Babatte via les rizières situées entre le Soungrougrou et la piste. Ghansou propose de nous accompagner, nous partons donc tous les trois.

Nous ne tardons pas à rencontrer les premiers oiseaux :

Un épervier shikra nous observe sereinement

Guidés par Ghansou qui connaît tous les petits chemins,

Nous arrivons à la mare. Le niveau est encore très élevé. Nous nous installons à l'ombre. Des nénuphars blancs font un joli décor.

Les martins-pêcheurs pie sont toujours très présents.

Deux petits crocodiles se chauffent au soleil de l'autre côté de la mare, un autre émerge de la mare devant une grande aigrette interloquée.

Un héron mélanocéphale passe, puis un rapace tourne haut dans le ciel, c'est un aigle huppard, une première pour nous puis, c'est un calao à bec noir avec un fruit dans le bec.

Sur le chemin du retour, nous rencontrons des singes vervet!

Les oiseaux sont toujours aussi nombreux :

Nous rentrons à la Téranga pour déjeuner. Un margouillat prend le soleil sur le mur de clôture.

En fin d'après-midi, nous repartons en direction du campement de Ouonck

Nous faisons de sympathiques observations ornithos

Des insectes également

Un joli margouillat

Les manguiers nous offrent de beaux jeux de lumière, les baobabs dénués de feuillage en cette saison sont remplis de fruits : le pain de singe, tandis qu'au niveau du sol nous remarquons de nombreux buissons d'herbe-gros-bouton (Leonotis nepetifolia).

Nous découvrons un couple de cublas de Gambie puis un faucon lanier :

Un faucon en chasse

Puis, le toujours très prisé touraco violet

Le soleil se couche. Nous rentrons à la Téranga.

Aujourd'hui, nous allons faire un tour à Diéba. Ce sera notre seule sortie hors du village de Ouonck pour ce séjour.

Gnamo accompagné de deux anciens du village vient partager notre petit déjeuner.

L'un des anciens est un conteur - chanteur. Après diverses facéties, il nous gratifie d'une petite chanson :

Avant le départ pour Diéba, nous sortons quelques minutes à l'arrière de la maison et avons la surprise de trouver des calaos siffleurs occupés à se restaurer dans un figuier. C'est la première fois que nous voyons cette espèce !

Nous prenons la route en cours de travaux :

A l'arrivée à Dièba, nous allons saluer Momo qui se remet doucement d'un problème de santé. Nous laissons Gnamo lui tenir compagnie et partons explorer les environs en compagnie de Ghansou.

La promenade au bord du marigot est toujours aussi belle.

Mais les oiseaux sont rares.

Nous reprenons le véhicule et traversons le nouveau pont sur le Soungrougrou pour rejoindre Marsassoum.

Les baobabs qui étaient couverts d'oiseaux lors de notre dernier voyage en novembre sont quasiment déserts. Seuls quelques cormorans et tantales-ibis sont présents :

Nous longeons le fleuve :

Nous profitons d'une belle vue sur le nouveau pont :

Nous récupérons nos amis chez Momo et rentrons à Ouonck. En fin d'après-midi, nous tentons un nouveau tour à la mare de Babatte.

Les crocodiles prennent le soleil sur la rive opposée

Des ombrettes africaines nous offrent un petit ballet amusant :

Nous continuons nos sorties en compagnie de Ghansou en explorant diverses zones de la savane au nord du village de Ouonck.

Les souimangas sont présents :

Nous découvrons encore une nouveauté : Le coucou de Klaas.

Et les rencontres continuent :

Nous prenons le chemin du retour et croisons un groupe d'enfants souriants prêts pour la photo.

En fin d'après-midi, nous faisons notre petit tour traditionnel dans les environs. La lumière est belle

Quelques oiseaux sont présents

Les calaos sont nombreux

En pleine lumière, un pouillot. Au sommet une bergeronnette

Notre voyage continue au Sénégal oriental, tout d'abord quelques jours dans le parc national du Niokolo-Koba puis un circuit à la découverte des ethnies minoritaires du Sénégal oriental.

Un séjour qui alliera culture et observations naturalistes accessible en cliquant sur ce lien :

https://www.myatlas.com/tess4756/senegal-oriental