Ce matin, Elso, notre guide, vient nous chercher à l'hôtel à 7h45, il nous a préparé un super programme pour les 4 jours à venir!
On prend un énorme petit déjeuner à base de milho branco, tapioc, ananas, sucos en tout genre et un bon café et c'est partiii!
Le taxi passe nous chercher et nous emmène au bureaux de Elso. On règle avec lui les détails des quatre jours, on le paye et c'est parti! Arthur sera notre guide de Manaus, il nous explique l'histoire du marché de hier qui a été pensé par nul autre que Gustave Eifffel! Après cet interlude historique, on embarque direction Rio Negro! Le bateau file sur l'eau pendant que Arthur nous raconte l'histoire du grand pont qui relie Manaus à la ville d'en face. On arrive devant une petite case en bois flottante peinte en rose, devant l'entrée, un homme jette des poissons à des dauphins roses! Arthur nous demande si on a des maillots de bain...traduction : vous allez nager avec des dauphins!
Un dauphin c'est rose, c'est gros genre énorme, et c'est tout doux! Ils n'aiment pas qu'on les touche mais ils viennent glisser sous les pieds de ceux qui les nourrissent et parfois même leur sautent dessus! Ro sert les dents et Popy pousse un petit cri à chaque nageoire qui les frôlent. Ces grosses bêtes peuvent aller jusqu'à 2.5m et atteindre une couleur rouge foncé chez les mâles. Ils ont une relation aigre douce avec les humains, d'un côté les légendes et histoires urbaines alimentent une sorte d'amour impossible femmes-dauphins et de l'autre les pêcheurs et dauphins se sont toujours haï et nuis (un dauphin aime le poisson avant tout!). Le monsieur des dauphins les appâte avec des petits poissons, il frappe l'eau avec et leur tend sous le nez pour les faire sortir. Ils tendent le nez, sautent hors de l'eau et surgissent à la surface après avoir effleuré nos orteils.
Les dauphins et nousOn repart sur le bateau, direction une tribu indigène qui habite sur l'île en face de Manaus. Impression mitigée, on sait pertinemment que leur mode de vie ne ressemble plus à celle de leur ancêtres et que même si ils vivent entre eux, ils ont tous habits et technologie contemporaine. Leur mise en scene est plutôt malsaine : devoir singer la culture de ses ancêtre pour des gringos (descendants des colons qui ont anéanti cette même culture) et pour pouvoir survivre dans ce monde de gringos...
Malgré tout, on apprend beaucoup des rituels indigènes : rituel de partage des fruits, de pêchs... Leur instruments de musique sont aussi impressionnants : des sortes de cornes, des bâtons à frapper au sol et des tambours en peau écaillée.
On fait une photo de groupe "inclue" dans le programme avant de pouvoir nous balader dans leur lieu de vie, c'est au final plus intéressant, le "meneur de la ceremonie" nous confirme que non, ils ne font pas de rituels fréquemment et ne s'habillent pas comme ça mais comme ils ne reçoivent aucune aide du gouvernement, ils doivent faire ça pour survivre. Plusieurs ont déjà quitté l'île pour aller travailler et vivre à Manaus. Pendant que Romane joue avec un petit singe, on regarde les enfants de la communauté jouer à l'arc et le piraruku qui cuit sur les braises en se demandant ce que l'on pense de ce tourisme un peu malaisant.
On repart en bateau avec notre pilote et Arthur. Un peu plus loin, il nous annonce une session pêche au piranha!! On amarre la barque à un arbre, il sort six tiges de bambou auquelles sont accrochés une ligne et un hameçon, un verre d'apats de viande et ta bom! Tout le monde se cale sur la barque et il nous prévient, qui ne pêche pas ne déjeune pas non plus! C'est une bonne motivation et rapidement, les cordes se tendent, les cannes sont tirés, les apats sont dévorés. Romane attrape le premier piranha, une petit argenté... On en verra d'autres aux reflets oranges plus tard : les piranha caju.
Piranha caju!On relâche les piranha après avoir acqui le droit au déjeuner! Non non... On ne mangera pas les poissons qu'on a pêché malheureusement (ou heureusement, on aurait pas mangé grand chose vu la taille des piranhas). Maintenant direction un élevage de Pirarucu, les gros poissons bien goutûs.
Devant le bassin des petits poissons, tout le monde est sous le choc : ces poissons sont des mastodontes, ils peuvent même atteindre les 2m dit Arthur. Pour les pêcher, il faut 5 pêcheurs au harpon et 3 à la canne. Le monsieur des pirarucu nous prépare des cannes à pêche au bout desquelles sont encordés des petits poissons pendant que notre guide explique que les poissons n'ont pas de dents, juste un os de langue très puissant qui leur permet de tout gober et aplatir avant d'avaler. On tente de donner les poisson mais les monstres des plus de 60kg du troisième bassins sont féroces, il gobent poisson et cane à la fois sans problème après une bataille contre les siens pour gagner le peixe.... impressionnant.
Un pirarucu attrapant un poissonArthur nous raconte la légende du Pirarucu. Du temps des indigènes, c'était le nom d'un chasseur, fils d'un chef de tribus. Guerroyeur et belliqueux, il décida de mener une guerre durant laquelle il tue toutes les femmes et enfants de la tribune adverse. Son père, catastrophé, supplique les dieux er esprits de la rivière de l'aider et de punir cet homme qui a tué tant des siens. Les esprits l'entendent, ils se mettent à tirer sur Pirarucu une volée de flèches. Ce dernier court dans la forêt et finalement se jette dans le fleuve au moment où une flèche lui atteint le cœur. La flèche le transforme en poisson sans dent pour qu'il ne puisse plus attaquer personne et son corp se part d'écailles rouges qui ramènent le sang à son coeur percé. Pirarucu devient un symbol de conflit, on raconte que lors du débarquement des portugais, une impressionnante concentration de ces gros poissons à été observée sur les rivages.
On repart pour la dernière étape à Manaus : la rencontres des eaux. On est déjà passé devant avec Ana Karolina mais avec les explications de Arthur et le soleil c'est mieux!! Les deux fleuves diffèrent en tout points : leur origine, colombienne ou péruvienne, leur température et vitesse qui influent sur leur écosystème et couleur. On arrive à la rencontre, le Rio preto (ou fleuve noir qui soit dit en passant semble rouge du fond de l'eau) est tout chaud au contact de la main, la barque avance et l'eau devient froide alors qu'on entre dans l'Amazonas. En plein soleil c'est très beau.
La rencontre des eauxC'était la dernière étape à Manaus, on fait un petit tour en barque pour arriver de l'autre côté du rivage où nous attend un combi. Il nous emmènera au lodge. On a une heure de kombi puis un petit trajet en barque à nouveau...rien que le chemin pour le notre lieu de séjour est dingue.
Tout le monde dort dans le kombi, il fait près de 34°C et ressenti 40° au moins, on est tous stone. Une fois à la barque, c'est un supplice de ne pas plonger...mais le paysage vaut la peine. On est totalement perdus entre les arbres et alors que l'on pensait qu'on arriverait jamais, le mode se dresse devant nous.
Un vrai paradis ce lodge, perdus entre les petits affluents du Rio, il est tout en bois et palmier et nos hôtes sont des amours tous autant qu'ils sont.
Il y a Elso et son frère Anthonio, deux passionnés de l'Amazonie, fils d'une mère de Guyane française et d'un père indigène, ils aiment leur région et sont ici bien chez eux.
Lucia et Gemilia qui restent à la cuisine, a notre arrivée, un immense festin nous attend. Viande, riz, feijao, salade de pâtes et légumes... Il y a de tout et en quantité, czst vraiment très très bon et cerise sur le gâteau, la salade de fruits en dessert!
On est dans deux bungalow en bois, un pour Igor et un pour Cleo, Popy, Emma, Romane et moi. Bien cosy les bungalow, tout en bois, avec une salle de bain chacun et vue sur les petits bras de Rio en contrebas.
"Dans 10' tous à l'embarcadère" nous dit Elso après le repas. On se dépêche déjà bien fatigués de cette journée. On embarque sous un grand soleil de 16h. Antonio conduit pendant que Elso nous explique les arbres, les fleurs, les animaux... Il est passionné et rend n'importe quelle anecdote biologique passionnante.
Quelques anecdotes de l'après midi :
"Depuis près de 10 minutes on entend différents cris d'oiseaux, en faite ce n'est qu'une seule et même espèce, les casikis. Ces oiseaux reproduisent plusieurs cris afin de repousser les autres prédateurs qui voudraient s'approcher. Leurs nids sont fait de brindilles, des sortes de boules fermées, qu'ils ne construisent que près d'un nid de guêpes afin de protéger leur petits. Les mâles construisent les nids pour la femelle, cette dernière viendra tester le nid et si il lui convient elle s'y installera, sinon le mâle devra recommencer. Afin d'être sûr de la solidité du nid, le mâle l'attrapera avec ses griffes, le soulevera et le fera balancer plusieurs fois, si il ne cède pas, il est assez solide."
"Les macacarecouilles, orthographe approximative, sont des arbres dont les semences sont contenues dans des sortes de cabosses. Ces dernières, en formes de boules, se séparent en deux demi coques lorsque les semences atteignent maturité, les graines contenues dans la cabosse sont alors dispersée dans l'eau et dérivent pour se planter plus loin et donner naissance à un autre arbre"
"Un Toucan à un corps noir, une tête blanche et un grand bec noir, parfois un peu de jaune sur son pennage et un peu de bleu autour de ses yeux. Comme son bec est très lourd, il ne peut voler que en direction du sol! Donc si il doit se déplacer, il monte à la cime des arbres de branche en branche et se laisse planer vers le bas dans la direction choisie avant de recommencer"
"Les perroquets sont des oiseaux fidèle à leur couple à vie. Si la femelle meurt, le mâle montera à la cime d'un arbre, figera ses ailes contre son corp et se laissera tomber pour se suicider. Quand à elle, la femelle restera veuve toute sa vie."
Le fleuve miroir
On revient la tête pleine d'images de miroirs d'eau, d'animaux et de plantes. Une sacré après midi...et ce n'est pas fini! Bien que l'on ai mangé à 16h, le repas est prévu à 19h pour tout le monde et pas question de le louper, il donne vraiment envie! Viande à nouveau et moultes accompagnements tous plus bons les un que les autres, on se gave comme des poules avant que Elso nous annonce que ce n'est pas fini! Après le repas, on retourne à l'eau! Ce soir, on va chercher des caïmans.
Pas une blague puisque à 21h30, on est tous sur le bateau (Les 4 guides, deux touristes allemands et nous) direction la floresta! Ils ont trois lampes de poche qui font des faisceaux lumineux sur les arbres et la mangrove. De temps en temps, ils ralentissement, s'approchent, puis repartent. Finalement grand silence. La barque s'arrête et Antoniano descend les pieds dans l'eau, il barbote quelques secondes avant de plonger ses mains dans la vase/eau et en ressortir avec un bébé caïman!!
Tout le monde pousse un cri de surprise. Un bébé caïman c'est tout petit, maximum 70cm mais ça reste bien impressionnant! Elso nous explique, il y en a trois sortes ici en Amazonie tandis que les crocodiles sont des animaux africains pas américains. Ce sont des espèces protégées aujourd'hui, puisqu'elles sont en voie de disparition après avoir été chassées et tuées trop longtemps pour leur peau exportée par la suite ( à l'exception de la peau du dos, trop dure). Aujourd'hui, la seule raison valide de tuer un caïman est la légitime défense, si celui ci s'approche trop d'unlieu de vie, met en péril la vie des enfants... Les habitant peuvent alors le chasser et selon le lieu ils mangent la viande (qui aurait un goût de poisson au niveau de la queue et de poulet le reste du corp) après l'avoir tué. Les caïmans ont un système de vision qui s'adapte à l'eau, leur oeil ressemble à ceux des chats à l'extérieur et une membrane blanche vient les recouvrir sous l'eau mm pour leur permettre de voir. En plus de ça, ils ont des sensors sur l'avant de la tête. À l'arrière de leur mâchoire, une membrane empêche l'eau de rentrer dans leur gorge...
Fin des explications, passage à l'action. Antonio nous tend le bébé. Il faut bien le tenir parce que si il gigote et qu'on le lâche dans la barque, il risque de mordre quelqu'un! Un caïman à une texture écailleuse toute douce plutôt agréable.
Ensuite, il nous montre comment ses yeux changent de texture sous et sur l'eau puis il le relâche. On repart sous ce joli ciel étoilé, les torches illuminent les rivages dans lesquelles brillent parfois des points oranges, ce sont les yeux des caïman qui reflètent la lumière, un bon moyen de les détecter de nuit.
Tout le monde est rincé ce soir et personne ne tarde à aller se coucher!