Bon, comme vous avez tous pu le constater, cela fait plusieurs mois (très longtemps) que je ne trouvais plus l'envie d’écrire et de partager mon voyage. Mais aujourd’hui, ça fait 4 mois que je suis rentré en France et j’ai retrouvé cette envie d’écrire. C’est pourquoi je suis là aujourd’hui, pour vous faire partager le reste de mon voyage. Du moment où j’ai arrêté jusqu’à mon retour en France.
Ce sera certainement mains détaillées que si je l’avais écrit sur le moment, mais je vais faire de mon mieux pour retranscrire mon ressenti sur ce que je vais vous raconter. Fin de mon aparté, retournons aux choses sérieuses.
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Reprenons où nous nous étions arrêtés. Je venais de prendre le bus du Chili jusqu’à Sucre.
Comme la plupart du temps en Bolivie, les bus arrivent très tôt le matin. Donc me voilà à 5h du matin à la Gare routière de Sucre. L’auberge dans laquelle je veux aller n’ouvre ses portes qu’à 9h. Tant pis, j’attends 2h à la gare et vers 7h je décide de prendre un taxi pour le centre-ville. J’arrive à la Plaza 25 de Mayo, la place d’arme de Sucre, je me pose la quelques heures puisque j’ai vu un petit café qui ouvrait à 9h donc en attendant je m’assoie sur la place et je profite du calme du matin et des rayons encore frais du soleil.
Il y a 300 000 habitants à Sucre et 55% de cette population sont des étudiants. Donc forcément quand 8 heures arrive, c’est un envahissement d'étudiants qui se dirigent vers leurs établissements respectifs. Unique touriste sur la place au beau milieu de centaines d’étudiants Boliviens.
Mais voilà, 9h arrive et je me dirige donc vers le café, alors forcément je passe 30min à trouver l’endroit en question puisque je dois me servir uniquement de ma mémoire pour savoir vers où le diriger. Mais bref, me voilà arrivé, magnifique petite terrasse dans une petite cour. Je m’assoie donc et prends un petit déjeuner bien mérité, je profite du wifi de l’endroit et y reste jusqu’à 11h, moment où je décide de rejoindre mon auberge le « Beehive », nom très approprié puisque j’y resterai par la suite 3 belles semaines.
Bref, j’arrive donc dans l’établissement en question, doté d’une cour intérieure avec des hamacs et chaise longue au milieu d’un peu de verdure. L’endroit est vraiment beau. Je m’installe donc dans mon dortoir et pars de suite faire un petit tour de la ville. En rentrant le soir je sympathise avec un belge (de la partie néerlandaise) et on passera la soirée ensemble. Le lendemain c’est une amie australienne de ce Belge qui rejoindra l’auberge et le jour d’après ce sera un jeune Espagnol que connaissait notre amie australienne qui se joindra enfin à nous. Nous voilà un bon petit groupe de 4, on restera quelques jours tous ensemble à profiter de l’atmosphère charmante de cette ville jusqu’à ce que Lirim, notre ami belge reprenne sa route vers le Mexique. Suite à quoi nous avons passé deux bonnes semaines à profiter de cette belle ville. Deux semaines bien remplies en rencontres. Deux semaines pendant lesquelles nous avons profité de chaque instant passé tous ensemble. Nous étions une bonne dizaine à ce moment-là, nous passions le plus clair de nos matinées à rattraper les courtes nuits que l’on venait de passer, et le plus clair de nos après-midi à profiter du doux climat et du soleil que nous offrait Sucre pour visiter ou simplement se balader en son sein.
Quelques jours plus tard, je partirais avec mes deux compagnons pour 2 jours de marche, sans guide, en direction du cratère de Maragua. Randonnée normalement à réaliser en 4x4 accompagné d’un guide. Mais nous sommes tous d’accord que ça ne nous intéresse absolument pas. Nous voilà donc partis, avec quelques légumes, quelques tortillas et de l’eau pour 3 jours et 2 nuits dans le cratère. Ah oui, et une tente 2 places aussi.
L’aventure commence dès le matin, puisque le départ de la randonnée est très mal desservi par les bus puisque les ¾ des touristes y allant avec une agence dispose de leurs propres 4x4. On arrive au départ des bus à 9h, mais on apprend que le seul bus qui part pour cet endroit part à 7h le matin. Ça commence bien n’est-ce pas ?
Tant pis, on commence donc à faire du stop, il ne faudra que quelques minutes pour que quelqu’un nous prenne et nous emmène jusqu’à une petite place à 10 min de voiture, d’où, d’après ce que nous à dit notre chauffeur, des collectivos partent en direction du départ du trek.
Nous y voilà, la fameuse place. Aucun collectivos mais uniquement des taxis hors de prix puisque une grosse partie de la route qui mène au départ est en fait un chemin de terre escarpé. Bon, après concertation, nous décidons de payer, tant pis pas le choix.
Il nous faudra ensuite une petite quarantaine de minutes pour rejoindre, enfin, une petite église qui marque le départ du trek.
Le début de notre randonnée de trois jours commence donc par un beau sentier inca (en pierre taillé donc) qui longe la montagne par son flanc pendant 2h petite heures. En pente douce, nous nous dirigeons vers un premier village à l’abord d’une grande rivière.
Nous bifurqueront sur la gauche pour nous retrouver sur une piste de terre, au gauche des montagnes vertigineuses, a droites une rivière féroce, c’est le cadre dans lequel nous avancerons pendant encore deux ou trois bonne heures. Les seules informations relatives que nous avons sur la route à suivre pour rejoindre Maragua sont, une carte très mal faite et des informations pour le moins erronées des locaux. Nous savons en contrepartie que lorsque nous verrons un grand pont qui traverse la rivière que nous suivons depuis le matin, nous devrons l’emprunter pour rejoindre la berge opposée.
Au détour d’un tournant, nous apercevons enfin le fameux pont. En espérant bien sûr que ce soit celui-là. Nous nous engageons donc sur cette large passerelle et traversons.
Nous voilà de l’autre côté. Mais le vrai défi commence maintenant. Sentier pas ou très mal indiqué, il était conseillé de trouver un petit groupe accompagné d’un guide pour trouver le départ du sentier, mais aucun groupe aux alentours pour nous. Tant pis, on fait confiance à notre instinct. (Le meilleur que nous ayons pu faire de toute cette aventure).
Après une petite pause pour discuter de la marche à suivre, on décide de prendre à gauche (deux contre un), un tout petit sentier monte doucement vers le haut de la colline et nous espérons y voir Maragua depuis son sommet. Le fameux sentier que nous avons pris aurait dû nous mettre la puce à l’oreille quant à la mauvaise direction que nous avons prise. Les ronces placées au milieu du sentier à plusieurs reprises (probablement par les locaux qui vivent seuls dans leurs maisons isolées), auraient dû nous faire rebrousser chemin pour partir sur la droite. Mais têtu comme nous somme nous ne voulions pas avoir tort et avons donc continué sur cette voie. Pendant encore plus de 2h, monter, descendre, monter encore. Une maison par ci, une autre par là. Perdu au milieu de cette immensité verdoyante, nous continuions d’avancer sans jamais apercevoir les signes d’un village. La nuit commençait à tomber, nous devions trouver un endroit pour monter le camp. Après quelques minutes de recherche, c'est une petite plage à l’abord d’une petite rivière qui retient notre attention. A l’abri du vent, quelques arbres à proximité pour le feu. Cela nous semblait parfait, nous avons donc monté notre petit camp de fortune ici.
Couché de soleil magnifique, crépitement du feu, discussions active sera le résumé de notre soirée passée au bord de la rivière. Le calme s’était installé autour de nous et nous avions une longue route le lendemain matin donc nous partons tous les trois au lit.
Nous serons réveillés par les premières lueurs chaudes du soleil au petit matin.
Après un petit déjeuner plus que douteux nous commençons à ranger le camp. Vers 8h, alors que nous nous apprêtons à partir, 3 petits jeunes sortis de nul part (pas plus de 10 ans) nous dévisageaient depuis la petite forêt au-dessus de nous. Nous sommes donc allés à leurs rencontres, que faisait-il là ? Savaient-ils où était Maragua ? Encore loin ?
Autant de réponses nous seront apportées par ces 3 jeunes. Malgré leurs grande difficulté à parler l’espagnole (et oui dans les coins reculé de la Bolivie les gens parlent le Quechua et pas forcément l’espagnole.), ils nous expliquent qu’il habite dans ces fameuse maisons seul au milieu de rien, et que la seule école dans la région est à Maragua. C’est pourquoi tous les matins ils font 45 minutes de chemin pour rejoindre l’école. (Nous verrons plus tard que le chemin n’est pas de tout repos.) Nous apprenons également que, du coup, Maragua est bien dans cette direction et à à peu près 45 min de marche d’ici.
Bref après cette petite discussion, nous finissons de ranger nos affaires et prenons donc la route indiqué par ces jeunes. La piste de ne fut pas dur à suivre, nous n’avions qu’à suivre les traces de pas laissé par nos chers amis plus tôt dans la matinée. Et ça monte, beaucoup. De bon matin, les jambes chauffent. Ils font vraiment ça tous les matins et tous les soirs ? Impressionnant. Impressionnant et magique. Le petit chemin escarpé qui montait entre les rochers laissa bientôt place à un petit sentier plat et nous apercevons maintenant le début du village.
Mais avant, nous devions faire un petit détour par cette cascade que nous suivions d’en bas. Bien que pas très grande de par sa taille, elle n’en fut pas moins majestueuse de par sa vue. Je n’en dirais pas plus mais vous laisse découvrir les photos qui parlent d’elles-mêmes.
Enfin bon, nous voilà enfin à Maragua. Après un détour plus que bénéfique pour nos yeux, mais pas pour nos jambes.
Maragua, que dire. Minuscule village, littéralement au milieu de nul part. Une impression de paisibilité se dégage de ce village. Un calme absolu, à l’unique exception d’un bâtiment au centre du village. Depuis lequel des cris montent dans les airs. La fameuse école. Bâtiment rudimentaire dans lequel se regroupent les enfants de la région pour apprendre.
Mais voilà le temps pour nous reprendre notre route en direction de Potolo. Nous quittons donc Maragua en direction de cet impressionnant mur de roche qui s’étend littéralement tout autour de nous. Nous sommes bel et bien au milieu d’un cratère. En tous cas c’est l’impression que nous donnent les paysages alentours.
Il n’est pas encore midi, nous commençons donc l’ascension qui nous mènera à l’extérieur du « cratère » de Maragua. L’impression de ne jamais en finir avec cette montée est légèrement désagréable, je ne vous le cache pas.
Mais finalement, après trois bonnes heures de montée infinissable, nous y voilà. Une vue sur un vert infini s’offre à nous. Rien, rien à part cette majestueuse nature. Majestueuse et infinie. Partout autour de nous. Perdus dans cette immensité.
Quelques bonnes minutes seront nécessaires pour reprendre notre souffle, suite à quoi nous reprendrons notre route. Le chemin est encore long si on veut arriver au village avant la tombée de la nuit. Ce que nous ne savions pas, c’est que nous n’étions pas au bout de nos surprises. Nous savions en effet que nous pouvions voir des traces de dinosaures dans la roche. Mais, forcément, cela était payant, et pas qu’un peu. Merci mais non merci. Nous avions donc décidé de ne pas y aller, d’autant plus que ce n’est pas le seul endroit en Bolivie où des traces de dinosaures sont visibles. Mais, ce fut sans compter sur notre rencontre avec un chauffeur de 4x4 qui attendait justement les 4 personnes qu’il transportait qui étaient parties voir lesdites traces de dinosaure. Après quelques minutes de discussion où on lui explique pourquoi on ne veut pas aller voir cet endroit, il nous dit qu’il connait un endroit où voir les mêmes traces, sans payer et sans personne d’autre que nous.
En fait, l’endroit en question appartient à un particulier qu’il connaît, et la propriétaire des lieux nous laisserait entrer contre quelques feuilles de Coca. Chance pour nous, nous savions qu’ici la feuille de Coca est très importante pour les locaux qui n’ont pas accès à la ville, et donc en échange d’information les locaux demandent quelques feuilles de Coca, dont nous avions fait le plein avant de partir de Sucre.
Bref, le chauffeur nous dépose un peu plus loin sur la route en nous indiquant le chemin à suivre. Un peu plus loin une dame était assise là avec ces ânes et comme indiqué nous laissa visiter son terrain contre quelques feuilles de Coca. Nous voilà donc, à prendre notre pause du midi au milieu de réelles empreintes de dinosaures. De quoi se sentir petit.
Pause terminée, on reprend la route, aucune idée du nombre de temps qu’il nous reste pour arriver à destination. On marchera tout le reste de l’après-midi dans un décor des plus magnifique, jusqu’à enfin entrevoir le fameux village. Il était 18h passé, nous étions partis le matin aux alentours de 9h. Mais nous étions enfin arrivés au bout. Épuisés nous nous installons dans une chambre que nous avons louée pour la nuit. Un repas copieux, une petite discussion nocturne avec quelques locaux et nous voilà au lit, nos têtes remplies de souvenirs magnifiques.
Le lendemain matin, nous prenons un collectivos pour rejoindre Sucre et notre auberge. Après deux grosses heures sur des routes plus qu’accidentées nous atteignons enfin la route et ne tarderons pas à retrouver la belle ville de Sucre.
Retour au Beehive, exténués mais heureux. On retrouve les amis qui étaient eux partis avec un guide et un véhicule. On passera donc la soirée à raconter nos aventures autour d’un verre dans un des nombreux bars de la ville.
C’est ainsi que le récit sur nos quelques jours dans le cratère de Maragua se termine. Une expérience bien fatigante, avec deux (très) grosses journées de marche. Mais une expérience riche et inoubliable.
Maintenant que j’ai de nouveau posté, ne vous attendez pas à ce que je poste tout le reste de mon voyage à la suite. Cela me prend beaucoup de temps d’écrire et je ne veux pas me précipiter pour poster à tout prix quelque chose.
Donc aujourd’hui voilà une partie de la suite de mon aventure. Le reste arrivera petit à petit, à raison d' un, maximum deux articles par semaine.