12 étapes
12 commentaires
40
Il était une fois, comme un voyage au centre de la terre, à la croisée d'une route enchanteresse et d'aurores boréales captivantes !
Mars 2018
12 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Un rêve qui se réalise, un pays nordique visité pendant la saison hivernale, l'Islande nous accueille à bras ouverts pour nous emporter dans un tourbillon de paysages étourdissants, comme un "voyage au centre de la terre" !

Voilà un moment que je rêvais de ces grands espaces blancs; la Norvège, la Suède, la Finlande, ou bien l'Islande; en tant que fille de savoyard et passant la moitié de l'année dans nos belles montagnes françaises, je trépidais à l'idée de découvrir d'autres monts enneigés.. Mars 2018, pour la première fois nous avons l'occasion de prendre des vacances en plein hiver, c'est décidé, nous nous envolons pour l'Islande !

Bien sûr l'espoir aussi d'apercevoir les fameuses aurores boréales qui habillent le ciel des pays nordiques en hiver... Pour notre part il faudra faire preuve d'une grande patience, car malgré des journées ensoleillées les nuits resteront nuageuses lors de notre voyage. Ce n'est que lors de nos derniers jours que nous aurons le bonheur d'apprécier ce cadeau tombé du ciel, littéralement ! L'occasion idéale pour prendre mes premières photos de nuit...

Devenue une destination touristique majeure, nous avons pourtant pu découvrir l'Islande en toute quiétude à cette saison. Une fois éloigné de Reykjavik et des principaux sites, les espaces deviennent si démesurés qu'il est possible de passer des heures en ne croisant que quelques autres visiteurs, partis eux aussi à l'aventure sur les routes islandaises !

Concernant les routes d'ailleurs nous n'avons eu aucun problème particulier malgré une petite appréhension, même pendant les mini tempêtes de neige la route principale est toujours restée praticable, maintenant c'est vrai que nous avons été gâtés au niveau du temps :)

La préparation de notre voyage en Islande a été plutôt facile, on trouve de nombreuses infos sur les blogs de voyage et comme d'habitude nos guides nous accompagnent aussi. Seul petit bémol, le coût souvent extravagant de la vie qui nous a quand même interpellé... Bref nous avions tout en main pour vivre l'expérience islandaise non plus en rêve, mais grandeur nature !

Si le territoire d'Islande est longtemps resté inexploré à cause des violentes tempêtes gardant l'océan du nord, son histoire commence réellement dans les années 800, lorsque des Vikings colonisèrent peu à peu ce qu'ils nommèrent "l'île de glace". Formation du plus ancien Parlement au monde, conversion du pays au christianisme, domination norvégienne puis danoise, de nombreux épisodes historiques et meurtriers menèrent finalement à l'indépendance retrouvée de la République d'Islande le 17 juin 1944. Cette culture nordique est fascinante à découvrir, entre mythes et réalités en tout cas les récits ne manquent pas !

Nous partons donc à l'assaut de cette île façonnée par les volcans et les glaciers, là où le feu et la glace se rencontrent, un périple épique au fil de cette route circulaire 1 qui relie chaque extrémité de l'Islande !

Nous avons autant adoré que maudit l'orthographe et du coup la prononciation des villes islandaises, essayez donc d'avoir une conversation sérieuse du type "on devrait s'arrêter prendre de l'essence à Kirkjubæjarklaustur" ou encore "on doit traverser les villages de Breiðdalsvík et Stöðvarfjörður, avant de tourner à Fáskrúðsfjörður puis de nouveau à Reyðarfjörður", pas facile de s'y retrouver et en même temps tellement authentique !

L'itinéraire de notre voyage en Islande, parcouru dans le sens anti-horaire à partir de la capitale :

2

Bien connue pour être la capitale la plus septentrionale du monde, Reykjavik surprend agréablement par son style de vie à la fois chic et décontracté, empreint de créativité !

La légende veut que le premier islandais officiel, Ingólfur Arnarson, se soit établi en 874 sur le rivage de Reykjavik, littéralement la "baie des fumées", qu'il nomma ainsi en raison des colonnes de vapeurs s'échappant des sources d'eaux chaudes de la région...

Pour notre part nous poserons d'abord nos valises à l'Apotek Hotel, installé dans une ancienne pharmacie, dont la chambre avec vue sur le plus beau parc de la ville valait le coup. Accès au spa d'un hôtel voisin, idéal pour se ressourcer avant de partir enfin à la découverte de la ville !

On commence donc par le parc Austurvöllur, bordé de cafés et au centre duquel trône une statue de Jón Sigurðsson, leader de l'Indépendance de l'Islande. D'ici on peut admirer Alþingishúsið, un bâtiment de basalte qui accueille l'actuel Parlement islandais depuis sa construction en 1880, côtoyant Dómkirkjan, dont la façade modeste abrite pourtant l'unique cathédrale luthérienne du pays ! Un peu plus loin on atteint le lac Tjörnin où l'on contemple les nombreux cygnes, oies et canards vaquant à leurs occupations..

S'il y a une visite à ne pas manquer c'est celle du The Settlement Exhibition, à la fois musée et site archéologique. Autour d'une maison viking datant du 10e siècle et découverte dans les années 2000, on en apprend plus sur la colonisation de l'Islande et son mode de vie d'antan. Un premier aperçu très ludique de cette culture d'ores et déjà passionnante !

On se perd ensuite dans les rues de Reykjavik, des quartiers résidentiels et leurs maisonnettes colorées, aux avenues animées et leurs murs coloriés, on en prend plein les yeux ! On adore surtout cet esprit arty qui anime la ville (et qui nous rappel finalement un peu le quartier de Williamsburg à New York...)

Puis direction la promenade du vieux port, dominée par le centre culturel Harpa, dont l'architecture étincelante trouve finalement sa place au milieu des fjords ! De là on aperçoit la grandeur des monts enneigés qui entourent la capitale, tandis que la silhouette du Sun Voyager, sculpture d'un bateau viking, nous invite déjà au voyage...

On remonte enfin vers l'église Hallgrímskirkja, un édifice étonnant dont l'ascension jusqu'au clocher offre un panorama imprenable sur les toits colorés de Reykjavik ! On délimite d'ailleurs facilement les principales artères commerçantes de la ville, Laugavegur et Skólavörðustígur, où nous finirons notre journée...

3

Si le Cercle d'Or est un écrin des merveilles naturelles qu'offre l'Islande, incontournable mais assez fréquenté, il suffit de continuer plus au sud pour découvrir des sites plus sauvages !

A la sortie de la capitale on emprunte la route 36, et en quelques kilomètres seulement le dépaysement est assuré ! On serpente entre les montagnes enneigées et les prairies nues, ici et là notre regard s'ouvre sur des panoramas époustouflants, on retrouve alors ce sentiment de liberté qu'on chéri tant...

Puis on arrive au parc national de Þingvellir, une immense plaine située à la limite des plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine, qui est donc composée de falaises vertigineuses, traversée de failles spectaculaires, sillonnée de rivières et parsemée de chutes d'eau. Splendide !

Mais le site est surtout un haut lieu historique, car c'est ici que les Vikings fondèrent en 930 ce que l'on considère comme le premier Parlement démocratique du monde, l'Alþing. Un drapeau islandais indique l'emplacement de ces assemblées qui eurent ainsi lieu en plein air pendant des siècles, et qui étaient aussi l'occasion de grandes fêtes populaires.

On continue ensuite jusqu'à la curiosité la plus célèbre d'Islande, Geysir. Si le Grand Geysir n'a plus sa puissance d'antan, celui de Strokkur offre encore un beau spectacle de cette colonne d'eau qui jaillit brusquement du gouffre dans le sol ! Suspense garanti ;)

Tout près on découvre toujours avec le soleil mais sous un vent glacial les chutes de Gullfoss. Une puissance se dégage du lieu, forcément accentuée par le bruit assourdissant des 32 mètres de cascades qui s'engouffrent dans un ravin d'écume, vraiment impressionnant !

Puis on se dirige plus au sud de l'île jusqu'à rejoindre finalement la route circulaire 1, à la découverte de nouveaux paysages. Visibles à des kilomètres à la ronde avec leurs 65 mètres de hauteur, on commence avec un arrêt aux grandioses chutes de Seljalandsfoss.

Alors oui, il est possible que l'accès menant derrière les chutes ait été déconseillé car un peu glissant, mais la tentation était trop grande (et nous avons été prudents bien sûr)... Pour être honnête on s'est pris une bonne douche, mais c'était très drôle et le point de vue atypique derrière ce rideau d'eau en valait la peine :)

Plus loin il y a également les chutes de Skógafoss, hautes de 60 mètres et toutes aussi imposantes que les précédentes ! Ici on peut aussi bien marcher au pied de la chute pour se sentir minuscule, que grimper en haut de la falaise pour une vue vertigineuse...

On atteint enfin l'océan et la plage de sable noir de Reynisfjara, où l'on admire ces immenses falaises d'orgues basaltiques, au sommet desquelles d'innombrables oiseaux tourbillonnent. A l'ouest l'horizon s'ouvre sur l'arche de Dyrhólaey, tandis qu'à l'est les stacks de Reynisdrangur émergent des flots !

Sur les hauteurs de la petite ville de Vík í Mýrdal on peut aussi profiter d'une jolie vue sur l'église de la bourgade, avec de nouveau en arrière-plan ces colonnes de basaltes qui d'après la légende, seraient les mâts d'un bateau pris d'assaut par des trolls, qui furent ensuite surpris par la lumière du soleil !

On prend le temps de savourer ces instants de tranquillité, qui clos comme il se doit cette première journée magique sur les routes islandaises ! Dernières lueurs du soleil sur l'océan, levée de la lune derrière les montagnes, on ne sait plus où donner de la tête...

Au Farmhouse Lodge on se sent comme à la maison, ici on doit d'abord quitter ses chaussures à l'entrée avant de pouvoir profiter d'une salle commune chaleureuse ! Notre chambre au rez-de-chaussée avec vue sur l'immensité alentour nous a définitivement conquis.

4

Dominée par le majestueux glacier Vatnajökull, la région défile sous nos yeux comme une infinité de paysages remarquables, où le bruit du vent règne finalement en maître !

Direction d'abord le canyon de Fjaðrárgljúfur, creusé par la rivière Fjaðrá sur 2 kilomètres. Un sentier offre des points de vue imprenables sur la profondeur de ce canyon tortueux, il y a peu de monde, le soleil est au rendez-vous et il fait (presque) chaud, bref une balade très agréable !

La route n'en finit pas de nous surprendre, on traverse des plaines austères parsemées de fermes isolées, on fait face à des glaciers qui nous paraissent si proches et s'avèrent pourtant comme inatteignables, jusqu'à retrouver les dunes enneigées. C'est tout simplement à couper le souffle et on lâche un peu l'appareil photo pour en profiter pleinement.

Nous avons malheureusement dû faire l'impasse sur le réputé parc national de Vatnajökull, et notamment Skaftafell qui permet des randonnées sur les glaciers et d'admirer la chute Svartifoss. Un regret, mais une raison de plus pour y retourner un jour ;)

Puis on arrive sur un site que j'attendais avec impatience, la lagune glacière de Jökulsárlón. La déception fut donc inévitable lorsqu'on se rendit compte que les icebergs étaient peu nombreux, et les sculptures de glace censées recouvrir la plage quasi-inexistantes... Même si cela reste toujours beau à contempler !

Depuis notre départ de la capitale nous avions déjà croisés une multitude de chevaux islandais, mais sur cette route qui devient de plus en plus désertique, on peut enfin les approcher de près: ils jouent, courent et se laissent caresser avec plaisir, un moment de douceur qui fait du bien !

Introduits par les Vikings, le cheval islandais est petit et résistant et donc parfaitement adapté aux conditions parfois difficiles du pays. Il se distingue aussi par son allure spécifique, le Tölt, que l'on dit si fluide qu'un cavalier pourrait boire une bière sans en renverser une goutte...

Au milieu de nul part on aperçoit l'architecture toujours aussi surprenante du Fosshótel Vatnajökull, pas très authentique mais un très bon restaurant sur place.

5

La partie la plus sauvage et la moins peuplée du pays, souvent délaissée par les touristes, pourtant c'est bien ici que l'expression "respirer le grand air" prend tout son sens !

Avant toute chose on fait un petit détour par le cap de Stokksnes, où après quelques kilomètres sur un chemin escarpé on atteint le charmant Viking Cafe, un petit refuge idéal pour se couper du vent un instant et déguster un bon chocolat chaud !

Il est possible de laisser quelques sous au propriétaire de l'immense domaine alentour afin de découvrir un panorama majestueux sur le mont Vestrahorn, au pied duquel repose la reconstitution d'un village viking pour un projet de cinéma. Immersion garantie !

Puis on part à l'assaut des fjords de l'Est, étincelants et vivifiants, où pendant des heures la route va serpenter entre les montagnes et les plages de sable noir, chaque virage offrant une nouvelle émotion, avec sans cesse la sensation de survoler les fjords ! Pour les amateurs de calme et de solitude c'est l'idéal, on croise très peu de voitures et les "villages" se résument souvent à quelques maisons éparpillées..

C'est aussi à ce moment précis qu'on réalise à quel point la musique islandaise (soigneusement préparée dans notre playlist) est comme inhérente à son pays ! La mélodie s'accorde avec les paysages dans une telle harmonie qu'on ne peut pas imaginer meilleur endroit au monde pour l'écouter et l'apprécier à sa juste valeur. Simplement beau.

Mais un road-trip en Islande l'hiver ne serait pas vraiment réussi sans une petite tempête de neige !! Bon soyons honnêtes, ce n'était certainement pas la tempête de l'année en Islande, mais la force du vent était assez impressionnante et dépasser des voitures abandonnées dans le fossé pas vraiment rassurant... On a tout de même pu continuer sur ces routes balayées par la neige jusqu'à atteindre le nord du pays !

6

Un véritable paradis blanc au cœur d'une région volcanique fascinante, où la nature dévoile ses plus beaux atouts, où la diversité et le charme des sites ne peuvent pas laisser indifférent !

Autour du lac, c'est la silhouette du cratère Hverfjall qui domine avant tout le paysage. Apparu il y a 2700 ans à l'issue d'une éruption cataclysmique, cet imposant cratère quasi-circulaire s'élève en effet à 452 mètres avec un diamètre de 1040 mètres ! Des chemins permettent même d'atteindre son sommet, mais ils étaient fermés lors de notre passage. Cela n'empêche pas de s'extasier devant la grandeur du phénomène !

Un peu plus loin on accède à l'immense champ de lave Dimmuborgir, dont le nom signifiant "châteaux sombres" est dû à ces formations de lave en forme de colonnes. Des sentiers balisés offrent une belle balade au milieu de ces impressionnantes colonnes ! Mais attention, la légende raconte que la géante Grýla vivrait encore dans une caverne, attendant Noël pour chercher et dévorer les enfants pas sages...

Il y a 2000 ans, une éruption provoqua la formation d'un lac de lave au-dessus d'un marais existant. L'eau se mit alors à bouillonner et des jets de vapeurs traversèrent la lave en fusion, la refroidissant et la solidifiant, ce qui créa ces colonnes de lave qui subsistèrent au fil du temps.

On en profite ensuite pour se balader tranquillement autour du Lac Mývatn, nous sommes seuls, le calme règne et les paysages sont doux, apaisants, on ne pouvait pas rêver mieux...

Dans cette atmosphère relaxante difficile d'imaginer que la région fut pourtant témoin d'évènements géologiques aussi remarquables que violents: des milliers d'années d'éruptions volcaniques qui formèrent lacs, montagnes et cratères ! Même pour des amateurs comme nous, ce fut passionnant de s'intéresser de plus près à ces phénomènes incroyables.

Parmi les autres sites que nous avons (presque) découverts, on citera également les cratères de Skútustaðagígar, la grotte Grjótagjá difficilement accessible lors de notre passage, ainsi que la zone de Krafla et ses cratères. Lors de cette dernière escapade, une tempête de neige s'est abattue sur nous sans prévenir et à peine arriver en haut de ce qui devait être un lac aux couleurs émeraudes, on n'aperçut que de l'eau gelée au milieu du brouillard. Tant pis, demi-tour !

Nous avons fait l'impasse sur Mývatn Nature Baths pour "raison médicale" (ahh un homme qui a le rhume.... ;) cette source d'eau chaude où l'on peut se baigner et se relaxer en toute quiétude, mais on se rattrapera au fameux Blue Lagoon de retour à Reykjavik !

Du coup direction le site géothermique Hverir, où l'on retrouve de belles couleurs ! Situé au pied de la montagne Námafjall, on y découvre des sources chaudes, fumerolles et autres mares de boue. L'odeur (d’œuf pourri) de souffre n'est pas très engageante, mais ce décor atypique en vaut la peine :)

Ici les eaux souterraines se transforment en vapeur sous l'effet de la chaleur du magma provenant du Krafla, les températures avoisinant les 80°C à 100°C. La vapeur est accompagnée de gaz contenant de l'hydrogène sulfuré qui donne aux sources cette odeur si caractéristique.

Après un peu de voiture et quelques kilomètres à pied on aperçoit les chutes de Dettifoss, connue pour avoir un débit exceptionnel pouvant atteindre 400 m3 par seconde en été. En plein hiver et avec toute cette neige difficile de les approcher de près, on se rend pourtant déjà compte de leur puissance !

Nous avons adoré loger au Vogafjós Farm Resort, dans notre chambre style chalet parfaitement adaptée au lieu. Dans le bâtiment principal il y a même un café-restaurant très sympa, avec la particularité de donner sur l'étable de la ferme, on peut ainsi assister à la traite des vaches et goûter leur lait encore chaud, original !

7

De retour sur la route pour sillonner encore et encore les étendues sauvages de l'Islande, des reliefs singuliers ponctués de sites toujours aussi grandioses !

On effectue un premier arrêt aux chutes de Goðafoss, la "cascade des Dieux". Un nom choisit en souvenir de l'adoption de la religion chrétienne en Islande en l'an 1000, lorsque les statues des anciens dieux furent symboliquement jetées dans cette cascade. Celle-ci est plus petite et moins puissante que d'autres chutes du pays, mais elle n'en reste pas moins splendide (même si le temps n'était pas avec nous lors de notre visite) !

On atteint ensuite la jolie ville d'Akureyri, nichée au fond du plus long fjord islandais Eyjafjörður et deuxième ville du pays malgré sa faible population. Dans le centre les bâtiments colorés abritent quelques cafés et magasins, et l'on peut aussi admirer Akureyrarkirkja, l'emblématique église perchée sur sa colline !

J'ai adoré les feux de circulation, où le feu rouge s'illumine en forme de cœur et le feu vert en émoticône souriant, une petite touche d'humour sympa :)

En continuant vers le nord-ouest, un petit détour de la route circulaire nous permet de découvrir le site historique Glaumbaer, une ferme islandaise traditionnelle où les maisonnettes aux toits de tourbe sont reliées par un couloir central. A cette période le musée est malheureusement fermé, mais on aperçoit tout de même à travers les vitres les meubles d'époque qui nous plongent dans un autre siècle !

Et nous voilà lancés pour quelques heures de traversée fantastique, à travers des plaines balayées par le vent, où les petites tempêtes de neige laissent d'un seul coup place à un ciel bleu éclatant, où les routes débouchent sur les fjords avant de nous entrainer vers un nouveau sommet... Les innombrables chevaux islandais que nous croisons semblent alors nous guider vers de nouvelles aventures !

Nous atteignons finalement l'extrémité ouest de l'Islande, où le panorama s'ouvre déjà sur des paysages lunaires, à commencer par le site Gerðuberg et ses tours de basaltes qui jaillissent de la plaine devant un cône volcanique. Mais pour l'heure, il est temps de s'octroyer un peu de repos...

8

Dominée par la calotte glaciaire du Snæfellsjökull, culminant à 1446 mètres d'altitude, la péninsule longue de 100km est un condensé de ce que l'Islande a de plus beau à offrir !

C'est dans le petit hameau de Hellnar que nous nous réveillons, aux lueurs du soleil qui commence à peine à se lever. Une vue à couper le souffle dès le matin...

Nous avons en effet était complètement sous le charme du Fosshótel Hellnar, avec une chambre cosy et très spacieuse accompagnée d'un immense balcon donnant directement sur l'océan, on ne pouvait pas rêver mieux pour cette dernière étape de notre voyage !

Aux alentours on peut découvrir plusieurs de ces hameaux nichés sur la côte sud la péninsule, chacun doté de son bâtiment religieux, souvent solitaire, comme la célèbre église noire de Búðir érigée en 1703 !

Au village d'Arnarstapi on peut également marcher jusqu'au bord des falaises abruptes afin d'admirer l'arche en pierre Gatklettur, belle démonstration des petites merveilles accomplies par dame nature...


Sur le chemin on croise la silhouette du géant Bárður, héros mi-homme mi-troll d'une saga locale et esprit protecteur de la région. Ces sagas islandaises sont d'ailleurs une autre façon de comprendre l'histoire du pays, avec des récits épiques et ses personnages héroïques !


En continuant plus à l'ouest cette fois-ci, on marque une longue pause à contempler les rochers de Lóndrangar, de hauts piliers volcaniques taillés par l'érosion de la mer dans les restes d'un cratère, puis la plage de Djúpalónssandur, une spectaculaire baie de sable noir. Le ciel s'est couvert mais cela rend finalement ces sites encore plus énigmatiques, les locaux pensent même qu'ils sont habités par des elfes !

En arrivant sur la plage on découvre quatre pierres traditionnellement utilisées par les pêcheurs du coin pour tester leur force, chacune d'elles ayant un nom correspondant à un niveau allant de "minable" (23kg) à "très fort" (154kg) . Autant dire que nous n'aurions pas été de bons marins... La plage est également parsemée de ferrailles rouillées, des restes d'un chalutier anglais qui s'est échoué ici en 1948.

Nous atteignons ensuite la côte nord de la péninsule, par cette route toujours aussi sublime qui contourne la calotte glaciaire du Snæfellsjökull. Immortalisée par Jules Verne comme étant l'entrée de son "Voyage au centre de la Terre", on s'imagine alors nous aussi braver les profondeurs de ce pic étincelant !

Les derniers rayons de soleil balayent les hauteurs du mont Kirkjufell, tandis que la cascade attenante est déjà plongée dans une lumière froide, le contraste est saisissant !

Le lendemain nous décidons d'ailleurs de faire une nouvelle halte sur ce site que nous avons trouvé splendide. Rien de très originale, car les chutes Kirkjufellsfoss seraient les plus photographiées d'Islande, et l'emblématique mont Kirkjufell est notamment connu pour apparaître dans le film "The Secret Life of Walter Mitty" et dans la série "Game of Thrones". Nous aussi, on ne se lasse pas de ces vues !

Cette deuxième journée sur la péninsule sera ensuite principalement dédiée à notre excursion en bateau avec Laki Tours. Après avoir enfilés nos magnifiques combinaisons de pêcheurs, nous naviguons ainsi pendant plusieurs heures à la recherche des créatures marines qui peuplent ces eaux...

Et voilà que nous apercevons d'abord la queue d'une baleine à bosse surgir devant nous, puis à la pointe de la péninsule nous arrivons à observer longuement deux orques, avec en plus le Snæfellsjökull en arrière-plan, des moments inoubliables !

Nous avions un peu peur que cette excursion touristique se résume à une sorte de "chasse aux bêtes", mais finalement on se rend compte que les guides sont aussi très investis dans la préservation de ces espèces et ils nous expliquent leurs nombreuses actions pour ce faire ! (les photos ci-dessous ont d'ailleurs été réalisées par un guide lors de notre tour, qui disposait d'un grand zoom)

© Laki Tours  

C'est ainsi que se termine notre fabuleuse épopée sur la péninsule de Snæfellsnes, que nous traversons une dernière fois du nord au sud en empruntant la route 54, qui nous offre comme ultime cadeau ce panorama majestueux mêlant montagnes, terres et océan...

9

« Maintenant, je désire presque le retour de la nuit polaire avec son monde féerique d'étoiles, ses fantastiques aurores boréales et sa lune lumineuse poursuivant sa course dans le grand silence de la nuit endormie. C'est comme un rêve, comme une échappée dans le monde de la fantaisie et de l'imagination. Il n'y a plus aucune forme, aucune réalité, rien qu'une vision d'un ruissellement d'argent et de violet planant au-dessus de la terre. » Vers le Pôle, Fridtjof Nansen, 1897.

Après 8 jours ; soit 192 heures, soit 11520 minutes, soit une attente interminable ; nous arriverons enfin à voir ces aurores boréales qui font la réputation des pays nordiques, et notamment de l'Islande. Après toutes ces nuits nuageuses, ce soir-là on admire enfin un ciel clair et étoilé, depuis notre balcon on peut même apercevoir les lumières de Reykjavik s'élever au loin de l'autre côté de la baie, incroyable !

Sur les conseils avisés du réceptionniste nous prenons la direction du Kirkjufell (décidément!) et sur la route on a déjà un bon pressentiment ! En arrivant vers 23h00 nous ne sommes évidemment pas les seuls et il n'y a pas encore de signes d'aurores boréales. Mais premier miracle, en une vingtaine de minutes tout le monde quitte le site, surement lassé d'attendre depuis des heures. Nous nous retrouverons alors complètement seuls, jusqu'à ce que ce miracle de la nature vienne nous tenir compagnie...

Une apparition soudaine, un dégradé de couleurs qui s'empare brusquement de l'horizon, du bleu profond au magenta le ciel semble s'éveiller, puis la voici, la danse de l'aurore sous nos yeux émerveillés, qui laisse place à une trainée d'un vert saisissant, mais tout en subtilité.

Sans nous en rendre compte nous passons des heures ébahis devant ce spectacle magique, il est déjà deux heures du matin lorsque nous décidons de rentrer. Sur le retour nous verrons d'autres petites aurores boréales et la route 54 promet encore de belles surprises ! Car là où le panorama s'ouvre sur le sud de la péninsule, la voie lactée semble à notre portée et c'est la lune qui se réveille à son tour... Avec ses couleurs chaudes on pourrait croire au soleil (on a presque eu un doute), déroutant !

10

De retour dans la capitale pour nos derniers jours de voyage, mais encore de belles aventures nous attendent, notamment un mémorable moment avec nos amis à quatre pattes !

On en profite évidemment pour arpenter de nouveau ces rues que nous avons tant aimé, et Reykjavik nous charme toujours autant par son caractère décalé. Les boutiques, les bars, les restaurants, les hôtels, authentiques ou plus modernes, tous on une atmosphère propre et il y en a pour tous les goûts !

Cette fois-ci tout est dans le nom de l'hôtel, Room with a View, la vue panoramique sur le centre-ville et les montagnes alentours est en effet idyllique ! Certes on s'est fait plaisir avec cet appartement spacieux et son immense terrasse, mais on ne le regrette pas !

Puis nous reprenons la voiture pour une rencontre que nous attendions avec impatience: sur la route 36 on rejoint les éleveurs de Dogsledding pour un tour avec des chiens de traîneau ! On a tout d'abord l'occasion de passer un peu de temps avec les 8 chiens qui nous guiderons, on apprend à les connaitre et en plus ils sont super affectueux, de vrais peluches grandeur nature, bref un instant précieux !

Nous passerons un excellent moment avec notre "musher" Klara, une française qui s'est installée en Islande il y a une dizaine d'années. C'est avec passion et beaucoup d'humour qu'elle partage avec nous son expérience et ses anecdotes de voyage avec ses chiens, elle nous décrit leur caractère à chacun et leur rôle dans la meute, la complicité entre eux est évidente !

Sous un soleil éclatant nous partons ainsi à l'intérieur des terres enneigées, menés par ces chiens robustes et pleins de vie ! Klara émet toutes sortes de sons étonnants pour les guider, c'est un langage spécifique et international pour tous les mushers, nous nous essaierons d'ailleurs nous aussi à piloter le traîneau à ces côtés, très sympa. Une activité qui donne du baume au cœur et l'un de nos plus beaux souvenirs !

Pour terminer cette journée déjà idyllique nous nous rendons au fameux complexe thermal Blue Lagoon, qui apparait soudainement au milieu d'un magnifique champ de lave noir ! Comme tout le monde on trouvera le site un peu trop touristique, mais comme tout le monde on dira que ça vaut quand même le détour, une pause atypique et finalement très relaxante à ne pas louper :)

Les 9 millions de litres d'eau géothermique qui composent la lagune trouvent leur source dans les profondeurs de la terre, là où l'eau douce et l'eau de mer se mêlent à des températures extrêmes. A la surface la température de l'eau peut ainsi avoisiner 37°C à 40°C ! Avec une composition unique de silice, minéraux et d'algues, cette "eau bleue" est connue pour ses propriétés bénéfiques sur la peau, on peut notamment tester un masque de boue vivifiant !

11

« L’aurore boréale est née sur la grande banquise là-bas vers l’est derrière les montagnes qui ferment l’entrée du fjord. Elle a grandi tout au travers du ciel, en rubans et en franges, jusqu’au désert de glace là-bas vers l’ouest, derrière Nartidok. Vivante comme une étoffe, comme une chair, c’est l’âme, le cœur de la nuit. Elle bat, elle frémit, elle souffre, elle pleure, elle rit. Parfois elle dort, inerte, et tout à coup elle se réveille, et ses joues deviennent roses. Elle ouvre les yeux et ses yeux sont bleus. Puis, quand elle est fatiguée de jouer, elle meurt pour renaître derrière la grande banquise que cachent les montagnes de l’entrée du fjord. » Boréal, Paul-Emile Victor, 1938.

On ne pouvait pas rêver mieux pour clore ce voyage que cette dernière nuit claire et propice à de nouveaux émerveillements ! On se dirige d'abord vers la colline Öskjuhlíð, où le dôme de verre du Perlan offre une vue panoramique sur Reykjavik. Les lumières de la ville scintillent de mille feux et pourtant, on aperçoit déjà les lueurs d'une aurore boréale dominer le paysage, c'est incroyable...

Puis nous reprenons de nouveau la route 36 pour nous enfoncer un peu plus dans l'obscurité, avant de tourner sur la route 360 et d'atteindre le sud du lac Þingvallavatn, un spot idéal loin de la foule que nous avions repéré plus tôt dans la journée. Et en effet il ne nous faudra pas longtemps avant de remarquer une immense traînée colorée s'élever au-dessus du lac gelé, éclairant avec une telle intensité la voie lactée et les alentours, que cela paraissait presque irréel !

Pour synthétiser, les aurores boréales sont provoquées par l'entrée en contact du vent solaire, chargé de particules provenant du soleil, avec la haute atmosphère. La collision produisant alors ce voile coloré dans le ciel nocturne. Au-delà de la science nous préférons les croyances d'antan, selon lesquelles les aurores seraient un retour des âmes des défunts pour les Inuits, ou encore la représentation des serpents et dragons pour les Chinois...

Le spectacle est de nouveau grandiose, si ce n'est encore plus que la première fois, car l'aurore ne fait que grandir à chaque seconde et se dévoile d'une extrémité à l'autre de l'horizon, on ne sait plus où donner de la tête, les dégradés de couleurs sont bluffant, féériques, les mots nous manquent ! Le mieux est donc encore de se taire, et d'apprécier pleinement ce phénomène majestueux.

12

Un sentiment de légèreté, voilà ce que l'Islande nous inspira. Comme si la valeur du temps n'avait plus vraiment d'importance sur cette île enivrante, on se laisse simplement happer d'un horizon à un autre, chacun nous emportant dans une atmosphère et une beauté qui lui est propre ! Des souvenirs pour une vie.

* 2869 km de routes féériques *