Du 8 au 29 août 2012
22 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Ca va être l’été, la météo et la mousson ne permet de partir n’importe où. Après réflexion, tu penses pour le nord de Sumatra (Banda Aceh) et l’île des Mentawais. Sauf que tu vas y être en pleine époque du ramadan et c’est peut être pas la meilleur époque pour y aller. Organiser des treks avec des guides qui ne peuvent pas manger et boire dans la journée, c’est pas simple. Donc, changement radical de destination : Ca fait longtemps que t’as pas fait de la montagne un peu engagée alors pourquoi ne pas partir en Bolivie sur l’Altiplano. L’idée est de monter à plus de 6000m d’altitude mais aussi d’aller dans le Salar de Uyuni.

Tu portes ton choix sur l’agence Allibert. T’es pas super convaincu car la première expérience il y a 4 ans n’a pas été très bonne et puis elle a une réputation d’avoir des clients plutôt âgés. Mais bon, c’est eux qui proposent le circuit le plus intéressant et ils garantissent le départ. Tu t’inscrits 2 mois à l’avance, on te dit qu'on est pour l’instant 11. Tu regardes l’équipement demandé. Et bien, t’es loin d’être au top. Donc, tu files chez ces c… de Vieux Campeur, histoire d’acheter des fringues un peu plus chaudes. Par contre, pour tout ce qui est harnais, piolet, crampon, tu précises à Allibert que tu les loueras sur place via leur intermédiaire. Une semaine après, Allibert te rappelle et on te dit qu’il n’y a plus de place sur le vol qui passe par Madrid et qu’il y a un vol qui passe par Londres puis Miami (et merde) mais qu’il y a un supplément de 770 euros. Allibert te propose généreusement de prendre 400€ à sa charge. Putain, fait chier. T’es déjà dans le trip, t’as acheté une partie de l’équipement, tu te vois pas annuler donc t’acceptes mais tu l’as en travers de la gorge. Une semaine avant le départ, tu rappelles Allibert pour savoir s’il y aura un autre pigeon sur le même vol que toi. Maintenant on est 13 et tu es toujours le seul sur ce vol. Bizarre.

Aéroport de Roissy, 4 h avant le vol. 18Kg de sac à dos, t’espères qu’il va arriver directement à La Paz. A l’enregistrement ils en sont pas sûrs… T’as 3h30 d’attente à Miami. Mais même si tu es en transit, ces cons d’américains te font faire tout le process d’immigration. 2 heure de queue pour que le mec de l’immigration te demande ce que tu viens faire aux US. Ben rien, je repars dans 1 heure. T’as quand même vérifié que ton bagage n’était pas sur les tapis d’arrivée. On va croiser les doigts. Puis vol American Airlines entre Miami et La Paz. Sur American Airlines, pour 6 heures de vol, ils ne connaissent pas les TV individuelles.

Prés de 24h de voyage pour enfin arriver à La Paz à 5h du matin. Oui ton bagage est là ! Enfin les vacances vont commencer. Tu sors de l’aéroport et tu regardes si qqun a une pancarte avec ton nom ou Allibert. Ca semble pas. Tu cherches, rien. Bon, on est à 3700M il fait froid, tu sorts tes vêtements chauds. 5H30, toujours personne. Il y a presque plus personne qui attend. Ca commence mal cette histoire. 6h, tu sors le document d’Allibert qui te donne les numéros de contact local. Trois numéros de téléphone différents mais personne ne décroche. Super ! T’appelles de ton portable Allibert en France qui ne se dépêche pas pour répondre. On te dit qu’on va te rappeler. T’attends. Putain, tu le sens pas ce voyage. On te rappelle. Tu dois te demerder pour prendre un taxi et aller à l’hôtel Dorado. L’hôtel payera le taxi. Ca tombe bien t’as pas un boliviano… Voila ce que c’est de voyager seul sans le groupe. A l’hôtel, on te file une chambre histoire de fermer les yeux et on te dit que qqun de l’agence viendra vers 9h.

9h, un autre touriste d’Allibert est là, il n’est pas dans le même groupe et il est venu par ses propres moyens mais il a merdé. Il a pas compris qu’il devait récupérer son bagage et le faire ré-registrer à Lima. Son bagage serait encore à Lima. Le patron de l’agence local est là. Au fait, soit disant le guide qui devait venir te chercher a eu un problème avec la porte de son garage et n’a pas pu sortir la bagnole, mouais…

Le reste du groupe arrive vers 17h00, donc histoire de s’occuper, on va aider l’autre gars avec son histoire de bagage et ensuite on ira vérifier le matériel que t’as loué à distance. C’est l’occasion de voir un peu La Paz. La partie haute ‘alto’ est sur l’Altiplano à prés de 3700m. Ca se construit de plus en plus, c’est vraiment les pauvres qui vivent en altitude. Plus tu descends et plus tu vas dans les quartiers riches. Toutes les montagnes autour de La Paz sont couvertes de maison de brique rouge. Que des rues en pente, beaucoup de voiture, beaucoup de pollution. Beaucoup de femmes portent un chapeau melon posé sur le haut du crâne. Il parait qu’il y a très longtemps une bolivienne avait racheté un stocke de chapeau melon et a commencé à en porter. C’est devenue une mode et depuis les femmes en portent. Ca doit être très vieux car il ‘y a que les mamie qui ont portent. Les boliviennes sont plutôt petites et costaudes…

A l’agence, tu testes le matériel. Tu pensais pouvoir faires les ascensions avec tes pompes de treks mais le patron te dit qu’elles sont pas assez épaisses. Il a beaucoup neigé et même l’Uturuncu qui se fait en principe sans crampon est sous la neige. Les chaussures qu’ils te proposent ont des énormes coques en plastic et ont au moins 10 ans. T’as 3 kg à chaque pied et faudra mettre au moins 3 paires de chaussettes pour qu’elles t’aillent. Ca va être sport la montée.

Après midi, ballade à La Paz, tu commences à ressentir les effets de l’altitude, le mal de crane s’installe. ll y a l’église San Francisco, point de rencontre de tous les touristes avec autour des ruelles remplies d’agences de voyage et de magasins pour touristes. Le paradis des pulls et écharpe en alpaga… Il y a aussi quelques magasins pour les locaux, on y retrouve des herbes médicinales mais aussi des bébés lamas séchés et des fœtus de lamas. Apparemment, ça porte bonheur d’enterrer un fœtus de lama sous les fondations d’une nouvelle maison. Et ça construit beaucoup en Bolivie. Mais bizarrement, les maisons sont jamais terminées.

17h le groupe arrive à l’hôtel. On sera 2 couples, 4 hommes et 5 femmes. Il y en a 3 qui sont plus jeunes que toi. A part les couples, personne ne se connaissait d’avant. Tu partages ta chambre avec le gars le plus jeune (un français vivant à NY) mais il n’a pas l’air super communicatif. Par contre, c’est le roi de la high tech, il trimballe, un kindle, un Ipad, un smart phone… un geek quoi.

Premier diner tous ensemble, On va au Radisson. Toi qui voulait manger dans un bouiboui. C’est quand même l’occasion de tester le steak de lama, un peu dur mais pas mauvais. Ca parle montagne, évidemment. Quasiment tous viennent des Alpes ou des Pyrénées. Ils passent leur temps en montagne. Oulà, le niveau a l’air élevé, tu dis rien, t’écoutes…

PS : Comme dans tous mes blogs, il faut les prendre au second degrés en particulier quand je me moque gentiment (oui, c'est du second degrés) de ceux que je rencontre.

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On part pour 3 jours vers le lac Titicaca, histoire de s’acclimater à l’altitude. Ca merdouille sur l’organisation, on est 14 pour un minus de 13.

On s’arrête pour voir le site de Tiwanaku, une vielle enceinte, une porte du soleil… Une du groupe se plaint qu’il y a un autre site à moins de 300m et qu’on pourrait aussi s’y arrêter. Elle n’a pas tort, mais on s’apercevra qu’elle passera son temps à se plaindre et que finalement tout le monde va essayer de l’éviter.

Bon, encore d’autres pierres. Repas dans un resto pour touristes, tu ressayes le lama et t’en profites pour aller jeter un œil en cuisine, ca fait marrer les cuisinières, pas l’habitude de voir un touriste venir dans les casseroles. A table, ca ne parle que montagne, y en a une qui vit que pour ça et elle connait tout sur la montagne. Mouais…Ca va être un peu chiant cette histoire. Mais il y a quand même 2-3 autres personnes qui sont plus cools et avec qui ca va un peu déconner.

Achat de  feuilles de coca à copacabana 

Arrivée en fin de journée au bord du lac Titicaca, à Copacabana. La plage ne ressemble pas à celle de Rio… Soirée dans un resto à touriste. T’es allé au marché acheter des feuilles de coca, histoire de tester et ça pourra peut être aider en montagne. Pour 1 euros, t’en as un gros sac, comprend pas que ca coute si cher en France... Le lendemain, visite de la cathédrale. Il y a un gros business de bénédiction ici !! Les gens font la queue pour faire bénir leur bagnole. Elles sont couvertes de fleurs et de décoration. Trop fort le curé du coin ! Vero, parles en à ton curé !!!

Puis on prend un bateau pour aller sur Isla del sol. On nous dépose dans un tout petit village Chalapampa et on va y marcher 3-4 heures tranquillement pour rejoindre le village de Yameni où on doit dormir.

L’arnaque du terrain de foot

En bateau tu as vu le village qui est à flanc de colline. Avec la plus jeune du groupe, Linda, tu paries un cocktail qu’il n’y aura pas de terrain de foot à Yameni (en principe, il y a des terrains de foot partout). Oui c’est con comme pari mais tu ne te rappelles plus d’où est partie cette histoire. Tu précises qu’il faut que ça soit un terrain de foot même s’il n’a pas les dimensions internationales.

Un autre, Bruno, s’associe à elle contre toi. Quand on arrive à l’entrée de Yameni, trois jeunes sont assis sur muret avec un ballon de foot. C’est mal parti cette histoire. Ils confirment qu’il y a un terrain de foot. Pff, toi, t’es le jumeau de St Thomas. Tu veux le voir de tes yeux. On va à la guesthouse poser nos affaires et après tu leurs dit que tu veux voir ce fameux terrain. Linda et Bruno ne parlant pas espagnol, tu les laisses se démerder. Faut la voir essayer de mimer un terrain de foot à un petit vieux dans une ruelle. Finalement le petit vieux, assez surpris, leur indique la direction. Effectivement, il y a un terrain, mais un terrain de basket plus des cages de Handball et les gamins jouent au foot sur ce terrain. Eux considèrent que le pari est gagné, toi non. Ils jouent au foot mais sur un terrain de basket !!! On prend des photos, on retourne à la guesthouse et tu les montres à Sébastien (celui qui partage ta chambre). Et, de mauvaise foi, il prend parti de Linda qui du coup, lui propose une part du cocktail. Cette histoire va durer 3 semaines mais grand seigneur tu leur payeras leur cocktail avec 3 pailles.

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Fini les balades sur les îles, on commence vraiment l’acclimatation.

Lever à 4h, départ de La Paz pour 2h de bagnole, pour aller au pied du Condoriri dans la cordillère royale. Objectif le col de l’aiguille noire à 5000m soit 700m de dénivelé. Ils ont tous sorti leur super équipement, les bâtons, les doudounes Millet... Toi, t’as l’air d’un touriste avec ton piteux équipement et tu en rajoutes plus que nécessaire, histoire d’être pris pour un baltringue. Bruno est en sandale, toi t’as quatre couches de vêtements, bizarre.

La balade est sympa mais tu sens que t’es pas encore habitué à l’altitude. T’essayes les feuilles de coca, l’odeur est dégueulasse mais le gout est pas mauvais, tu vas en mâchouiller pendant toute la montée. T’as pas pris les bâtons de marche, c’est clair tu les prendras la prochaine fois car l’altitude se fait sentir. On marche assez lentement, les niveaux commencent à se dessiner. La chiante à l’air de se trainer. L’une du groupe va rester avec elle pour la montée mais c’est la première et la dernière fois.

Enfin des lamas et pas dans une assiette, t’essayes de te rapprocher pour faire des photos mais ils sont pas très motivés et tu prends plutôt leur cul en photo. De quoi monter une galerie à Paris !! Par contre, à vouloir faire le con à suivre les lamas, t’es plus concentré sur ta respiration et t’es complètement mort. Tu t’assois, impossible de te relever. Et on est à peine à 5000m. Putain, tu vas pas être le boulet du groupe, pas possible. Tu dis rien aux autres, tu fais semblants de faire des photos et tu te calmes. La redescente va bien se passer mais un très gros mal de crâne !! Tu demandes à quatre spécialistes (oui, il y a que des spécialistes de la haute montagne dans le groupe), tu as quatre réponses différentes : Aspirine, Doliprane, Diamox ou Ibuprofen. Y en a pas un de d’accord !

On repasse par La Paz car on embarque 2 cuisinières pour le restant du séjour puis direction la ville d’Oruro. Tiens, une petite tornade juste à côté de nous…

Mais on est encore dans les faubourgs de La Paz quand un des 4*4 tombe en panne. On est au bord d’une grosse nationale. La chiante commence à râler et en plus elle pense qu’on est dans un coin dangereux. Toi, malgré l’aspirine (finalement t’as choisi de l’aspirine), t’as un mal de crâne, vivement qu’elle la ferme. On remplace le 4*4 par un taxi, on transfert les bagages et on repart vers Oruro sans nouveau problème. Chaque soir, les autres filles se battent pour ne pas être avec la chiante dans la chambre. Comme on est arrivé super tard, ben, Oruro, on aura pas vu grand-chose.

Sébastien a une énorme trousse à pharmacie et tous les soirs prend des somnifères pour dormir. C’est grâce à lui que tu vas dormir malgré les tambours du Bronx qui font un live dans ton crâne.

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On est dans le village Jirira au pied du volcan Tunupa, le local qui a monté sa guesthouse doit être le plus riche de la région !! Ils ont 2 catégories de chambre, on nous a réservé les plus nazes. De temps en temps un peu de confort ne fait pas de mal. On a commencé à sortir des sacs de couchage dans la chambre, le froid est de plus en plus intense. On aura un jour 6° au lever. Oui dans une maison fermée, pas sous la tente.

Deuxième marche d’acclimatation pour monter au belvédère à 5000 mais soyons honnête, on part de 4000m. Cette fois t’as sorti les bâtons de marche et ta poche contient des feuilles de coca. Oui, ils se dopent tous dans le groupe avec leur poudre énergétique qu’ils mettent dans la gourde. Toi tu fais local avec la coca. Tu pétes la forme et le guide fait trop de pause pour ton rythme donc tu lui dis que tu pars devant. Sébastien et Linda qui marchent très vite n’osaient pas doubler le guide mais comme ils te voient faire, ils font de même. Tu vois passer deux Ferrari, ah la jeunesse !! T’essayes même pas de te mettre dans leur rythme car tu vas exploser en vol. Sauf qu’on arrive à un croisement. Linda et Sébastien t’attendent et hésitent sur le chemin à prendre. Faut pas être con, tu vas pas choisir un chemin au hasard et comme t’as pas envie de te refroidir, tu poses ton sac et tu redescends tranquillement rejoindre le groupe qui est bien plus bas mais qui arrive. Tu rejoins le guide et tu remontes avec eux sauf que Linda et Sebastien sont plus là. Marre d’attendre, ils ont pris un chemin, on les voit au loin mais manque de pot c’est pas le bon. Ah l’impatience de la jeunesse. Le guide part à leur ‘poursuite’.

Tu prends l’autre chemin avec le reste du groupe pour arriver tout en haut du belvédère et avoir une belle vue sur le Salar de Uyuni. Le souffle est un peu court mais ca va mieux que la précédente marche. Le guide nous rejoint avec les deux fautifs. On essaye de faire des photos de groupe mais la chiante ne veut pas participer. La vue est superbe, on voit au loin le fameux Salar de Uyuni.

Quelqu’un, un spécialiste de la montagne bien sûr, a amené un appareil pour calculer ton pouls et l’oxygénation de ton sang. Donc on y passe tous, histoire de voir les chiffres. Bon, tes chiffres sont pas top. Ah oui, il y a 2 clebs qui nous ont suivi depuis la guesthouse, eux ils galopent…

On part en voiture sur le salar de Uyuni. 10.000 km carré de sel. C’est blanc à perte de vue. En dessous de la plaque de sel, il y a de l’eau et certaines parties du salar sont recouvertes d’eau à certaines époques.

On s’arrête à quelques kilomètres d’une ‘île’ très connu Incahuasi. Oui, on appelle ça des îles. Certaines sont couvertes de cactus centenaires. Le guide nous fait nous aligner, espacé de trois mètres. On ferme les yeux et on doit faire 70 pas en ligne droite. Puis on ouvre les yeux. C’est assez floklo, y en a qui sont arrivés à faire demi tour.

Incahuasi 

Tu pensais être tranquille au milieu du Salar mais non. A midi, tous les touristes se retrouvent sur cette ile. Il y a un parking, il doit bien y avoir 50 4*4. Il faut payer pour aller se balader sur l’ile. Il y a un chemin à suivre… Le cadre est superbe mais le coté touristique est un peu too much. Nos cuisinières ont installé le déjeuner ; la table et les tabourets sont des grands blocs de sel. La chiante mange à part. Après le repas, tu fais comme tout le monde, tu as ton petit ticket et tu fais le chemin touristique sur l’ile et il faut pas sortir du sentier. Faut reconnaitre que les cactus sont incroyables avec en plus en arrière plan le Salar. Vue la réverbération, sans lunette de soleil, t’es aveugle au bout de 5 minute.

Repas 

Nuit dans une guest house ou tout est en sel, les murs, le lit, la table…incroyable.

Mines de sel et hôtel de sel 
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Deux jours de voiture pour rejoindre quasiment la frontière chilienne. Sur la route des superbes lagunas de différentes couleurs, bleue verte, rouge. C’est assez incroyable. Il y a soi-disant des milliers de flamands roses. Bon, on va dire des petites centaines. Les autres devait être en RTT ce jour là. Plutôt peureuses ces bestioles, même à 4-5 m du bord, elles s’écartent quand tu essayent de les photographier. Beaucoup de touristes et surtout des français.

Laguna colorado et autres lagunes...

Moment magique, un bassin d’eau chaude au milieu de nulle part. Bien sur il a été un peu aménagé et on a ouvert un bar-resto à coté mais faut s’imaginer dans une eau à plus de 30° alors que dehors t’es en pull. Que des français dans le bassin. Y a que la chiante qui se baigne pas et personne ne la pousse à nous rejoindre. Bruno en faisant le con dans le bassin s’est cassé un petit doigt de pied. Un bout de sparadrap et pas un mot au guide, sinon il pourrait vouloir l’empêcher de faires les ascensions.

Bon c’est bien sympa, ces lagunas et ces baignades mais ont est venu pour marcher. Alors le Licancabur, c’est là où ca a commencé à merder pour toi.

Le Licancabur tape les 5916m et est au pied de la laguna verde. La couleur verte serait lié à l’arsenic qu’elle contient et donc pas de flamands roses dans le coin. Le refuge où on dort est glacial, c’est bien, ça nous prépare.

Réveil le matin vers 3h, le temps de se préparer, puis il y a une heure de bagnole pour aller à 4600 qui est le point de départ. Il y a un vent monstrueux, on avait jamais eu ça !!! La chiante s’est levée mais a décidé de ne pas venir.

On aura le guide, un des chauffeurs qui fera assistant guide et une des cuisinières qui a déjà tapé des plus de 6000m. Pas de neige donc tu peux monter avec tes pompes. Par contre, ce coup-ci, pas con le gars, t’as sorti tes bâtons de marche (et dire qu’il y a encore peu de temps, t’avais dit que tu arrêterais le trek si tu devais utiliser ces fameux bâtons. Mouais, y a que les cons qui changent pas d’avis). T’as 5 couches de vêtements, une bouteille d’eau dans la poche intérieur de ta goretex et ton sac de feuilles de coca dans la poche droite. C’est bon t’es paré !!!

On part de nuit, à la lueur des lampes frontales et on suit le guide tranquillement, tu fermes la marche, tu entends la cuisinière et l’assistant guide qui rigole, pour eux la montée devrait être une formalité.

Bon, y a quand même du vent et ça n’a pas l’air de se calmer. Au bout de 2h de marche, tu en as marre de faire des stops avec les autres, ça te casse ton rythme donc tu dis au guide que tu pars devant mais lentement. Il y a de plus en plus de nuages, la neige commence à tomber. La bouteille d’eau commence à geler dans ta veste et les feuilles de coca sont devenues rigides. Depuis le premier jour, on a toujours eu beau temps, ca ferait chier que juste ce jour on ait un temps pourri.

Licancabur 

Tu laisses le guide te rattraper et tu t’aperçois que certains ne sont plus là et d’autres commencent à être à la ramasse. Même les deux Ferrari Linda et Sébastien sont sur les rotules. On est sur une arête et le vent est de plus en plus fort, il faut parfois s’appuyer sur les bâtons pour se tenir. C’est là qu’a commencé la merdouille.

Il y a devant toi celle qui se prend pour la pro de la montagne, on l’appellera ‘jemelapete’ et qui commence à s’inquiéter car il y a beaucoup de vent. Elle s’arrête, tu la rejoins et elle te dit qu’il faut faire demi tour, c’est trop dangereux. Mouais…L’arête fait 30 m de large et il n’y a pas d’à-pic sur les coté donc le risque pour l’instant ne te semble pas grand. Le guide nous rejoint et elle lui fait tout une histoire sur les risques. Le guide est surpris mais bon, il te demande ce que tu en penses ; Toi, tu pètes la forme, tu vois pas où est le risque et t’as aussi envie de faire chier ‘jemelapete’. Tu dis que t’es prêt à continuer et que la neige tient pas surtout avec le soleil qui nous réchauffe un peu. Et ‘jemelapete’, comme elle ne veut pas redescendre si tout le monde ne redescend pas, ben non son statut ne lui permet pas voyons, elle insiste. Du coup le guide nous fait nous arrêter, pour réfléchir et attendre les autres. Dix minutes à te refroidir, finalement tu pousses le guide à se décider et il te dit qu’on va continuer et qu’on verra plus haut comment c’est.

Le guide repart suivi de ‘jemelapete’ et de toi un peu plus loin. Mais tu t’es refroidit, t’as perdu le rythme, t’es en train de te cramer, et tu te dis quel intérêt de continuer si de toute façon on ne va pas au sommet et de toute manière le sommet n’est pas à 6000. En plus, dans trois jours, on tente un 6000. Vaux mieux garder tes forces. Donc tu fais signe au guide que tu lâches l’affaire et tu fais demi tour. En redescendant tu croises ceux qui sont encore là mais qui hésitent. Y en a un qui a le nez complètement gelé.

La plupart dont ‘jemelapete’ font demi tour (ben oui, elle ne fait pas demi-tour toute seule). Sauf que finalement le guide s’est arrêté et a attendu, sans nous dire que finalement il allait tenter le sommet. Donc 2 gars sont montés avec lui sans qu’on le sache car on pensait qu’on redescendait tous. Tu rattrapes à la descente Linda et Sébastien qui sont à la dérive. Seb est en train de pisser face au vent…et Linda et sur les genoux, n’a rien mangé ni bu. Il faut que tu la forces à manger et boire un peu. C’est ça les jeunes, dans les bonnes conditions, ils galopent, dés que c’est plus compliqué, il y a plus personne.

Histoire de redescendre plus vite tu passes par les pierriers et tu laisses le groupe plus haut. 300 m avant d’arriver à la bagnole tu t’exploses le tibia sur un rocher. Retour au refuge mais il manque le guide et deux personnes et à ce moment comme on croyait qu’on allait pas au sommet, on se demandait ce qu’il se passait. Ils sont arrivés 6h plus tard. La soirée a été un peu tendue sur le comportement sur la montée mais celle qui est la vraie responsable c’est ‘jemelapete’. Elle n’aurait pas foutu le doute, on aurait au moins essayé l’ascension.

Ah oui, t’as mis un petit coup de désinfectant sur ta plaie, ca devrait le faire…

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On est repassé par le bassin d’eau chaud et c’est pas sûr que finalement avec ta plaie, ce fut une bonne idée de te baigner. On passe sur les pannes d’un 4*4, ce qui énerve encore plus la chiante.

On s’est arrêté près de geysers, d’un endroit où des viscachas nous attendent pour avoir du pain… et d’un immense ‘trou’ laissé par une météorite mais on est pressé, pas le temps d’aller voir...

On est dans un bled, Quetena Chico, et demain on fait l’ascension de notre premier 6000. Il y a de la neige et donc il va falloir mettre les chaussures de loc avec les crampons. Pas con le gars, tu les testes pendant 30 minutes pour voir où elles te font mal. Bien sur, t’as mal au niveau de la plaie de ton tibia et à 2-3 autres endroits, donc tu te dis, tu vas mettre du Compeed à tous ces endroits pour te protéger. Puis tu repars pour 30 minutes pour tester. Bruno et Linda qui ont eux aussi louer des pompes se disent que t’es un gars intelligent… et font pareils. Bon, ca à l’air de tenir.

Le soir, ‘jemelapete’, toute contente car maintenant on va marcher en crampons donc un peu plus technique, veut nous montrer les techniques en cas où on glisserait sur la neige. Et la technique dans le cas où il y a un peu de vent, c’est quoi ?

Lendemain matin, lever vers 3 h puis 2 heures de bagnole pour arriver à 5400m d’altitude. Oui 5400m, ça va pas être dur de faire les 608 mètres restants. Donc c’est parti, on suit le guide sur un chemin qui est une route en terre pour bagnole mais avec la glace elles ne peuvent pas monter, sinon on serait monter en bagnole encore plus haut! Arrivé au col à 5500m il y a vraiment de la glace. On doit mettre les crampons. ‘jemelapete’ dit qu’il faut aussi utiliser le piolet et sort même son harnais. Mouais !! C’est bien ma fille !!! Toi, ton piolet et ton harnais resteront dans le sac comme quasi tout le monde. Et en plus, elle dit ‘et puis je me met juste derrière le guide’. Ton ‘Ah putain’ désabusé a du être prononcé un peu trop fort car elle a bien compris que tu te foutais de sa gueule.

Ah oui, t'oubliais, la chiante est venu jusqu’au début de la glace, elle a pas voulu mettre ses crampons et a fait demi tour, pourtant elle a du super matos. Et nous voila partis en rang d’oignons à marcher derrière le guide. Bon tu suis au début. Et comme d’habitude, comme tu veux pas t’arrêter quand le guide s’arrête, tu passes à coté et çà, ca l’énerve ‘jemelapete’ . A vouloir faire le con et la faire chier, tu perds ton souffle et les dernières mètres auront été un vrai calvaire. Histoire de pas être trop ridicule, tu attends les derniers pour dire qu’on arrive tous ensemble…

Ah oui, on doit se congratuler quand on arrive au sommet. Bof, t’évites…

Uturuncu 

Et donc, voilà, une super performance et pour fêter cet exceptionnel exploit, le soir on a picolé le cocktail local le Pisco sour : pisco, blanc d’œuf monté en neige, eau et sucre. Ca vaut pas un bon pastis!

Chercher l'intrus... 
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On a retraversé le Salar, en s’arrêtant d’une ile qui s’appelle ‘isla Pescado’ car un des rochers ressemble une tête de poisson. Histoire de déconner, en utilisant le coté infini du salar

Ville de Uyuni, aux portes du Salar. A l’entrée de la ville il y a un cimetière de locomotives. Uyuni est une ville touristique car c’est le point de départ de tous les circuits dans le Salar. Ca va pas, t’es pas bien, tu as des frissons et même avec deux radiateurs dans la chambre, tu es glacé. Tu as laissé le compeed sur ta blessure au tibia mais la plaie a l’air de s’agrandir.

Le soir, resto dans une pizzeria. Et véridique, c’est certainement la meilleur pizza que t’as mangé depuis 10 ans. Le soir, les locaux répètent dans la rue les danses qu’ils vont faire prochainement lors d’une fête locale. Sympa mais comme t’es pas au top, t’ira pas danser, l’excuse…

isla de pescado et trou de météorite 

Suite à l’arnaque sur le pari du terrain de foot, tu dois un cocktail à Linda. Depuis plusieurs jours, on avait repéré dans un bouquin un bar réputé pour ses cocktails spéciaux, le Fun bar. Bien sur, ce sont les mêmes qui sont sortis, Linda, Seb, Bruno mais aussi le guide et toi. T’y es allé car t’avais promis mais t’irais bien te coucher. Donc le cocktail spécial du Fun bar contient du...sperme de lama. Est-ce que c’est vrai ? On en sait rien mais c’est un super coup marketing. On parle de ce bar dans tous les bouquins sur la Bolivie. Et donc il est plein de touristes et chaque table regarde si qqun commande ce fameux cocktail. Notre guide demande à la serveuse s’il y a effectivement du sperme de lama. Bien sur que oui. Et quand il demande comment ils font pour le récupérer, la réponse est ‘c’est pas facile’. On imagine les lamas dans l’arrière cour en train d’attendre leur tour pour se faire br….

Linda commande ce cocktail et les autres prennent un mojito bolivien (tu remplaces le rhum par de l’alcool de coca). Tous les mecs ont dit qu’ils ne testeront pas. Le cocktail est en plus servi dans des récipients très suggestifs : soit c’est un sexe en érection et tu bois par le gland, soit le récipient est sexe d’une femme avec les jambes écartées et tu te doutes par où il faut boire…. Non il n’y aura pas en ligne de photos compromettantes. Tous les mecs avaient dit qu’ils ne testeraient pas, t’as de quoi faire la une de Closer avec leurs photos. On a même une vidéo de Bruno qui fait signe de refuser deux fois en une minute et qui finalement s’y colle. T’es pas branché animaux, t’es le seul à avoir résisté !! Et puis, surtout que t’es vraiment pas bien, alors tu vas te coucher pendant que les autres continuent leur délire dans un karaoké.

fun bar 

Traversée du Salar De Coipasa pour aller en direction de Sajama. Ce salar est recouvert de plusieurs centimètres d’eau et les chauffeurs font très attention de ne pas s’embourber. Depuis plusieurs jours, t’arrives à éviter la voiture avec la chiante mais aussi ‘jemelapete’. Ca laisse plus beaucoup de possibilité.

Problème avec ton appareil photo, la protection de l’objectif ne se ferme plus, il y a des poussières qui sont rentrés dans l’objectif et tu as des taches sur toutes tes photos.

Soirée à Sabaya. Avant le repas, on essaye un bouiboui local histoire de prendre une bière. Les pro de la montagne ne viennent pas. Ben non, on boit pas en montagne, même pas un verre de bière. L’accueil est pas très convivial, la patronne, pourrait nous battre tous réunis au bras de fer. Ils vivent dans un coin assez reculé et regardent à la TV des émissions avec des dragqueens, des plumes partout. Ils doivent se demander quel est ce monde tellement loin de leur quotidien.

Sabaya 

Retour à l’hôtel, tu enlèves le compeed sur ta plaie au tibia. C’est pas beau mais pas beau du tout, ça a même empiré. Linda, future médecin est inquiète. Elle sort toute la panoplie d’antiseptique, compresse, tulle gras… Le problème est que cette blessure est juste à l’endroit où les chaussures à crampons touchent le tibia. T’as deux jours pour que ca s’améliore sinon même pas en rêve le Parinacota.

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Sur la route vers le village Sajama, on s’arrête près de vieux tombeaux, les chullpas de Macaya, Il s'agit d'édifices funéraires précolombiens de grande taille, en argile ou en pierre.

chullpas de Macaya 

On est avec un autre groupe qui lui va tenter le Sajama. Là on rigole plus, ca tape les 6590m, respect !! Nous c’est le Parinacota, seulement 6342m mais il y a 2000m de dénivelé. Fini les 6000m avec 500m de marche. Dans l’autre groupe, il y en a une qui a du aller deux fois dans un caisson de décompression. Tu serais elle, t’aurais pas insister, t’arrêterais les conneries. On va faire une ballade jusqu’au camp de base du Sajama, nous on redescend et eux vont dormir sous la tente.

Alors comment va se passer l’ascension : départ le lendemain vers midi puis 2-3 heures de marche pour atteindre le camp de base à 5150m. Nuit sur place, départ à une heure du matin et tentative de l’ascension. Un guide de haute montagne est venu spécialement de La Paz mais il a l’impression de sortir plutôt d’une boite de nuit. Il passe son temps avec son téléphone, genre je suis une star. Il y aura en tout 4 guides. Il va falloir s’encorder mais ca va être compliqué car il faut avoir le même niveau. En plus, il parait qu’il y a des pénitents. Hein ? quoi, kezako ? Tu demandes en douce ce que c’est…

Le problème, c’est ton tibia. Ta blessure ne s’est pas vraiment améliorée. Tu pourras jamais porter ces putains de chaussure à crampons et comme il y a de la neige (et des pénitents…), t’as pas le choix. Tu préviens l’équipe pour dire que tu ne pourras pas faire l’ascension finale mais tu viendras avec eux au camp de base. Ta seule inquiétude, que la chiante qui n’a fait aucune ascension dise qu’elle n’y va pas non plus. Putain, une journée entière en tête à tête avec elle.

Donc jour J pour aller au camp de base. Il y a des porteurs qui nous attendent au point de départ, des jeunes qui sont venus en vélo… Oui, tu ne portes que tes affaires chaudes et ton matelas de sol, tout le reste est porté. Toi, en plus, comme tu ne restes pas sur place, tu portes quasiment rien, alors tu vas récupérer le sac de pain de la cousinière. (seigneur, le ricardo !!!) Tout le monde marche derrière le guide, histoire de s’acclimater mais comme d’hab, à un moment tu pars devant. Surtout qu’en plus, tu t’en fous de te crever car tu redescends pour dormir tout confort à la guesthouse.

Vers le Parinacota 

Comme le guide évalue le groupe pour anticiper les cordées, tous essayent de rester derrière lui pour monter qu’ils avancent bien. Y a que la chiante qui est à la traîne… pourvu qu’elle reste. On est rattrapé par un groupe de trois italiens. Ils courent quasiment et n’ont pas de porteurs, complètement autonomes. ‘Jemelapete’ les regarde avec envie/admiration. Pareil, nos porteurs arrivent, des vraies fusées. Et dire que certains sont venus en vélo.

Arrivé au camp de base, pendant que les autres montent leurs tentes, toi tu continues à monter pour voir plus haut ce qui se passe. C’est con, avec tes chaussures, t’es super bien, t’es pas fatigué, t’aurais pu monter. Mais c’est plus haut, quand il faudra mettre les chaussures de neige que ca va pas le faire. Et puis, Linda t’a un peu foutu la trouille sur ta blessure. T’es maintenant sous antibiotique, elle a peur que l’os soit touché par l’infection. Et aucun intérêt de passer la nuit au camp de base à te peler et pas dormir si tu ne tentes pas l’ascension.

En redescendant vers le camp de base, tu croises Bruno qui lui aussi montait, histoire de voir ce qu’il y a plus haut. Il est pas dans le coup, il veut pas être encordé et donc il a décidé de redescendre. Le seul truc qui le ferait rester, si la chiante décide de redescendre. Une petite prière. Le groupe est surpris de sa décision. On commence à repartir sans que la chiante soit au courant que lui aussi n’y va pas. Alléluia, elle est restée. Retour à la guesthouse au chaud. Le soir, on a mangé avec les chauffeurs et tester le vin bolivien. Les autres, au camp, ont du essayer de se coucher vers les 18h00, pour essayer de dormir un peu.

Le lendemain, vers 9h avec des jumelles, on regarde le Parinacota pour essayer de voir les groupes. 2-3 points noirs mais on n’est pas sûr. On est impatient de connaitre les héros. En attendant, un chauffeur nous a amené balader dans le coin. On a testé dans un bouiboui un steak alpaga, super bon. Et il y a même internet, au bout du monde…

Vers 14h une première voiture revient, une autre vers 16h. Les premiers à arriver au village sont les italiens, apparemment ils sont montés comme des dingues. Il y a aussi ‘jemelapete’. Elle a fait la montée, seule encordée avec le fameux guide de haute montagne. Et elle est très fière de donner le temps qu’elle a mis. Mais elle est tellement impressionnée par les italiens qu’elle a pris leur adresse email. La chiante n’a finalement pas tenter l’ascension, soit disant le terrain est de cendre volcanique et elle n’aime pas. No comment. La plupart se sont arrêtés au niveau de la neige. Reste que 3 courageux et un guide, Linda et Seb en font partis. Ils reviendront vers 19h00. Ils auront mis 12h pour faire l’ascension, plus ensuite la descente. Sur les onze qui auront tenté, seul quatre y seront arrivés.

vigogne, lama et alpaga 
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Le dernier jour à La Paz est prévu pour une visite de la ville. Toi, tu t’es déjà un peu balader le premier jour, tu as préféré réserver une journée de VTT sur la fameuse route de la mort. Une route qui part de 4500m d’altitude et qui descend environ à 1200m. Elle était utilisée avant par les camions et bus. Route très étroite, à flanc de montagne, beaucoup de bus et camions ont fini dans le fossé à plusieurs centaines de mètres plus bas. Maintenant, ils ont construit une nouvelle route goudronnée donc l’ancienne n’est plus que très rarement utilisée. Et donc des agences ont monté un business pour faire passer les touristes en VTT sur cette route. Un peu d’adrénaline. Ca n’empêche pas qu’il y a aussi de vététistes qui ont fini en bas. Personne d’autre du groupe n’a voulu venir. Tu te retrouves avec 3 allemands et 3 australiens. T’as choisi une agence qui fournit casque intégrale et des vélos avec suspension avant et arrière. On te file aussi une combinaison, un gilet orange pour être visible (oui, il peut y avoir du brouillard) et des gants. Le matos est un peu abimé, est ce que ca voudrait dire qu’il y a souvent des gamelles ??

route de la mort 

La météo est naze, on est obligé de partir plus bas que le point de départ sinon, on y voit pas à 5m. La première partie est sur la nouvelle route goudronnée. Dans le groupe, il y a des pros du VTT qui filent. Toi, ca doit faire 10 ans que t’es pas monté sur un vélo, tu vas pas déconner. Puis on rejoint l’ancienne route. Effectivement, à certains endroits, faut pas se rater sinon tu finis 300m plus bas. La route est parfois étroite (à peine plus large qu’un camion) et si on croise une bagnole on est censé la laisser coté montagne et toi être coté ravin. Ben ouais, bien sûr. A un endroit, il y a même un mémorial où des touristes ont raté le tournant. Une minute de silence.

On fait des pauses toutes les trente minutes (faut reconnaitre qu’il y a peu à pédaler, tu te laisses descendre). A chaque arrêt, le guide est censé t’expliquer la prochaine partie du chemin mais en fait ce n’est que la deuxième fois qu’il le fait. Il s’est même planté et on a du faire demi tour et donc remonter (et là, c’est plus la même histoire). Au fur et à mesure que l’on descend, la température monte. T’es parti en goretex, gants, polaires et t’es maintenant en short. En trois semaines, c’est la première fois où tu te seras fait piquer par un moustique.

Finalement, personne s’est gamélé.

10

Tu es le seul sur le vol de retour via Miami.

Lever à 4h du matin et étonnement le guide est là pour t’amener avec sa bagnole à l’aéroport. La bagnole crachait ses poumons et on a failli pas arriver à l’aéroport mais ouf c’est bon, un mauvais signe prémonitoire. Devant l’aéroport, t’as hésité à dire au guide de te laisser et que tu allais te démerder. Finalement il vient avec toi. Dans la salle d’enregistrement, le vol American Airlines qui est à 6h30 du matin est indiqué comme annulé. Oulah, ça pue cette histoire. Etonnement assez peu de personne au guichet American Airlines. Il y a deux queues. Si tu parles espagnole, ca va plus vite. T’y vas avec ton guide (qui est très gentil mais qui en trois semaines n’a jamais été super pêchu).

On t’explique qu’il y a eu une tornade à Miami, que les vols ont été annulés les jours derniers. Mais, l’avion est dans la ville de Santa Cruz et il part à 9h pour Miami. Donc si tu arrives à être là-bas à temps, il y a pas de problème mais American Airlines considère que c’est à toi de te démerder. Et ça devient la course pour essayer de trouver un vol intérieur sur n’importe qu’elle compagnie pour rejoindre Santa Cruz à temps (il y a une heure d’avion). Tu essayes avec ton guide de faire la queue un peu partout mais tous vols sont complets. Ben oui, American Airlines a prévenu ses clients la veille donc pas cons, les gens se sont organisés. C’est pour ça qu’il y a peu de personnes à l’aéroport. Sauf que toi, comme la veille était un dimanche, Allibert n’a pas de service d’urgence et donc n’a pas retransmis l’info. Personne ne trouve de solutions, les gens commencent à s’énerver. Prendre un bus ? Euh, il y a 24h de route donc c’est mort. On retourne au guichet American Airlines revoir la même personne. Elle te dit qu’il n’y a pas de vol pour Miami avant le 5 septembre. Hein, quoi, on est le 27 Août. C’est une blague ou quoi ? American Airlines en a rien à foutre, ils considèrent que c’est lié à un problème météo et qu’ils sont pas redevables. Après discussion, il y a une possibilité pour le 1er septembre, soit 5 jours à attendre à La Paz. Toi, tu dois bosser dans deux jours. Ca gueule de plus en plus, les gens demandent à ce que l’avion de Santa Cruz vienne ici avant de partir à Miami. Oui bien sûr, on y croit. Les employés d’American Airlines ont en tellement rien à foutre qu’ils se barrent des guichets. Nous, notre hôtesse reste, on est calme. Pas beaucoup de solutions. Tu te dis que tu vas prendre le vol pour le 1er et que tu verras ensuite. Puis, tu te dis que finalement c’est pas à toi de gérer et donc tu appelles ton agence Allibert de ton mobile. On te fait poireauter, ben oui c’est toi qui appelle, ca leur coûte rien. Et la première chose qu’on te dit, c‘est «alors vous avez raté votre avion». Euh pas exactement… La personne revient de vacance aujourd’hui donc elle est au courant de rien. Elle dit qu’elle va regarder et qu’elle rappellera l’agence locale. Super !

Il est 6h du matin, il y a plus rien à faire à l’aéroport. Un groupe d’italiens s’énerve devant les guichets quasi-vides d’ American Airlines. Tu retournes dormir deux heures à l’hôtel. Au petit déjeuner, les autres sont surpris de te voir, ben oui, tu devrais être dans l’avion.

Vers 9h tu vas à l’agence locale. Le patron est au courant de l’affaire depuis ce matin 6h, mais c’est juste quand tu arrives qu’il appelle l’agence Allibert. Allibert te dit que tu n’aurais pas du accepter la proposition d’American Airlines, maintenant on ne peut plus changer. Ben ouais, t’aurais du rien faire. Il regarde une alternative… Il y a un vol le lendemain en passant par Lima et Madrid mais le vol coûte 1800$. Qui paye ? Il voit avec leur direction et on te rappelle. Pendant que tu poireautes, le patron de l’agence local essaye de te vendre des bouquins de photos de Bolivie. Mouais t’as pas trop la tête à ça…

Une heure après il rappelle l’agence mais à chaque fois il ne parle qu’au patron de l’agence local, pas à toi. Allibert considère qu’ils sont pas responsable mais ils font un effort, soit ils prennent en charge la moitié du billet retour, soit ils te payent tes cinq nuits d’hôtel.

Tu prends l’option retour en France le plus rapide, t’es pressé d’aller bosser….

11

T’as enfin ton billet en poche. Tu pars demain à 17h30. Puis tu as une heure à Lima avant de reprendre un vol pour Madrid puis encore 1 heure d’attente et enfin ton vol pour Paris.

Il faut y être 3 heures à l’avance car il y a contrôle poussé des bagages en cas où tu voudrais ramener de la coca… Il y a des manifestation qui bloquent la rue principale, un merdier pas possible. Donc le lendemain, tu prends pas de risque, tu prends le taxi à 11h30 et du coup à midi t’es à l’aéroport. Les guichets ouvrent à 14h. T’es le premier de la file. Tu as ta carte d’embarquement et le vol n’est pas annulé.

On te demande être 3 heures à l’avance pour le contrôle de douane mais ils ouvrent qu’une heure avant le vol. T’es aussi le premier à passer et donc le douanier te fait ouvrir tout ton sac. Ca y est, t’as passé le contrôle de douane, tu es dans la salle d’embarquement. T’es confiant.

Il est 17h, toujours aucune annonce. 17h15, Rien. Ca pue cette histoire. A 17h30, ils installent le guichet pour le contrôle mais ils repartent. Sur l’écran d’affichage rien n’est affiché mais sur internet le vol est marqué retardé.

A 17h45, ils reviennent et explique que le vol a environ 2 heures de retard. Quand ca veut pas, ca veut pas !!! Selon l’hôtesse, ceux qui sont sur le vol Lima-Madrid avec la LAN auront la correspondance car on est 50 personnes à le prendre, ceux qui sont sur le vol avec Iberia sont les perdants, ils devront dormir sur place car l’avion ne les attendra pas. Plutôt rassurant cette histoire car tu es sur la LAN mais méfiance néanmoins. L’avion arrive, tout le monde se dépêche de s’installer histoire de perdre le minimum de temps.

Arrivé à Lima, à la descente de la passerelle, ils font monter dans un bus uniquement ceux qui vont sur le vol LAN, les autres attendent sur le tarmac, une larme à l’œil…

Passage de la douane au footing et oui, l’avion est bien là, il t’attend. Pour les bagages, on verra…

Arrivé à Madrid, il y a un guichet LAN. Tout est prévu, tu es sur le prochain vol pour Paris. Ils sont forts chez LAN !!! Allibert devrait prendre des cours avec eux.