10 étapes
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Du 1 au 27 août 2011
27 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Pour une fois, tu décides de ne pas partir seul mais avec 2 amis : Guy que tu connais depuis 20 ans et qui n’est jamais parti en voyage à la roots et Delphine rencontrée lors d’un trek à Noël dernier dans le désert en Mauritanie.

L’objectif, le Mozambique avec quelques jours de marche dans la savane et une partie plage.

Guy voudrait voir des animaux donc on va d’abord commencer par un stop en Afrique du Sud pour passer quelques jours dans le parc Kruger.

Manque de pot on tombe sur un mardi qui est un jour de fête Nationale. Alors le côté, on va regarder les différents camps et choisir ceux qui semblent les plus intéressants, tu peux t’asseoir dessus. Résultat, impossible de dormir dans le parc le premier jour et pour les 3 autres jours on a pris les rares camps où on trouvait de la place. Ça commence bien au niveau organisation.

Autre emmerde sur la loc de la bagnole, on la loue à Nelspruit (Afrique du Sud) et on a besoin de passer la frontière pour le Mozambique. On voulait un 4x4 sauf que c’est impossible, Ils veulent pas te la louer si tu passes la frontière. Donc, on va se retrouver avec un 2x4, en espérant qu’on pourra passer partout.

Ah oui, dernières emmerdes potentielles, on part avec Air France et il y a 3 préavis de grèves différents : les pilotes, les mécaniciens et les stewards…Si avec ça on arrive à partir !!!!

PS : Comme dans tous mes blogs, il faut les prendre au second degrés en particulier quand je me moque gentiment (oui, c'est du second degrés) de ceux que je rencontre.

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Arrivé à Nelspruit vers 16h00. Le premier choc est la température, la veste polaire va être très tendance ces 3 semaines.

La voiture louée est finalement un 2*4 Renault à vitesse. Déjà qu’on roule à gauche mais en plus il va falloir passer les vitesses. On est que 2 à avoir le permis international mais Guy n’est pas trop motivé pour se lancer donc tu te dévoues. Et tu demandes au copilote qu’il te dise toutes les minutes ‘reste à gauche’, ‘reste à gauche’... Le premier rond point a été difficile, va savoir dans quel sens le prendre!

Les pieds niquelés ont quand même réservé la guesthouse pour la première nuit à Nelspruit mais impossible de la trouver. Et c’est finalement un gars à qui on demande qui prend sa voiture pour nous amener jusqu’à la guesthouse. Sans lui, on serait encore en train de tourner. 17h30 il fait nuit et froid. Il y a une petite piscine avec marqué ‘piscine pour pingouins’, en mettant une main dans l’eau tu comprends pourquoi. La chambre qu’on récupère est glaciale et pas du tout hermétique. La nuit va être glaciale. Mais Guy trouve un radiateur, ce qui va limiter la casse pendant la nuit mais faut pas sortir du lit.

Le matin, visite d’un centre de protection des chimpanzés. Mais ils sont tous derrière des grilles et on ne pourra pas s’approcher. Il y en a un qui a été récupéré d’un cirque où on lui avait appris à faire des tours (par exemple, il se met debout et montre sa tête d’un doigt), donc il essaye de les reproduire pour obtenir des fruits. Un autre a été considéré comme un enfant, il avait une gourmette en or, voyageait en business class, mangeait à table avec la famille…des trucs de dingue.

Achat de Biltong (viande séchée) pour la route et c’est parti pour 4 heures de bagnole pour s’arrêter à Phalaborwa, ville proche de l’entrée du parc Kruger.

Delphine a la carte de la région et nous donne la direction. Résultat, on a fait un petit détour de 50 km… Grâce à elle, on a pris une route panoramique au milieu des sapins. On n’imaginait pas ça en Afrique du sud mais on est à plus de 1000 m d’altitude.

Le soir Delphine voulait tester un resto mozambicain. Comme on va passer 15 jours au Mozambique, on a tout le temps d’y aller, alors testons plutôt sud af….Effectivement la viande est super bonne, la bière coûte rien.

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On est dans le parc Kruger. C’est toi qui conduis, Delphine en copilote (mais sans la responsabilité de la carte) et Guy est prêt avec son appareil photo. Coup de chance, ça fait pas 20 minutes que l’on roule, qu’à 2 mètres du bord de la route 2 lions se reposent à l’ombre, une carcasse de buffle à coté d’eux. Par contre ils en ont rien à foutre des voitures qui sont à côté.

Le parc Kruger, ce sont des grandes routes goudronnées mais aussi des routes en terre avec des limitations de vitesse. Tu es autonome, les voitures peuvent rouler sur toutes les pistes ouvertes, il faut simplement que tu sois revenu dans un camp avant 18h. Par contre, tu n’es pas autorisé à descendre de la voiture sauf dans les camps ou à certains endroits. Bien sûr t’as un panneau qui t’indique que c’est à tes risques et périls. Au début, tu n’es pas très confiant, tu t’écartes que de 2-3 mètres mais après, inch allah. Le seul truc à savoir, c’est qu’il faut fermer tes fenêtres car il y a des singes Tapie (oui, ils sont voleurs). Tous les touristes ne le savent pas. Le premier coup, on est mesquin, on a rien dit. Ça faisait pas 30 secondes que les touristes étaient descendus de la bagnole qu’une sorte de macaque était déjà dans la bagnole. Le seul moyen de le faire sortir (faut se méfier, c’est petit mais avec des dents aiguisées) a été d’ouvrir le hayon arrière mais il a pas filé tout de suite, il a choppé une banane avant de s’enfuir. Pas con le singe.

Donc, la naissance d’Hamilton : Tu conduis et Guy se sent une âme de photographe animalier. Il a 2 objectifs donc il change à chaque fois et en plus une petite caméra et enfin son Blackberry pour faire des photos et les envoyer tout de suite à ses amis. Chaque bestiole est prise sous tous les angles avec les différents appareils. Et comme tu conduis, il te demande d’avancer un peu plus, de reculer pour avoir un meilleur angle... Putain, t'as oublié ta casquette de chauffeur et les gants blancs. Delphine, beaucoup plus sobre fait qqs photos avec son Iphone. Toi, tu conduis donc c’est pas simple de faire des photos.

Alors quand il y a une girafe ou un éléphant c’est l’euphorie, ça mitraille dans tous les sens. Ah le bon vieux temps de la pellicule photo qui coutait chère et limitait les excès.

Les girafes sont un peu craintives mais les éléphants en ont rien à foutre de toi. Tu t’arrêtes à 2 mètres d’eux, c’est comme si tu n’existais pas. Ben oui, tous les animaux du parc sont nés alors qu’il y avait déjà des bagnoles qui circulaient dans le parc. Donc pour eux, une bagnole est juste un élément naturel du parc. On a même été bloqué sur la route par un troupeau de buffles. Ils étaient là tranquilles, s’arrêtant en plein milieu de la route. Au début, tu sais pas trop, tu t’arrêtes à une bonne distance. Au bout de 10 minutes, tu te rapproches à moins de 50 mètres. Guy est content il peut faire de plus belles photos. 10 minutes plus tard, qqs buffles sont passés mais va comprendre pourquoi, ils aiment s’arrêter sur la route, histoire de discuter, prendre un café… Tu te rapproches encore mais il y a encore des retardataires qui sont pas pressés. De l’autre coté du troupeau, il y a aussi d’autres bagnoles qui voudraient bien passer. Bon, il doit rester une douzaine de buffles, donc tu te décides d’avancer lentement, très lentement. Ils s’écartent à peine. Tu dois passer à même pas un mètre d’eux. Guy voulait qu’on s’arrête pour faire des photos. Ouais bien sûr, on ne sait pas comment ça peut réagir ces bêtes-là et t’aimerais pas qu’elles viennent t’enfoncer la bagnole.

Notre premier camp est Olifant. En surplomb de la rivière Olifant la vue est superbe. On a dû y arriver vers 15h00. Donc on a roulé en plein cagnard et à 15h, comme on en avait marre de la bagnole, on est resté au camp au lieu de ressortir vers 16h pour tenter de voir des bestioles qui elles, moins connes, évitent la chaleur et sortent quand il fait moins chaud. Mais c’est vrai qu’elles ont pas la contrainte de se lever tard et de prendre un petit déjeuner pendant 1 heure… Le camp est plein. On a voulu tenter le resto du camp vers 20H30, on était les seuls clients et la bouffe dégueulasse. Tout le monde est déjà couché car ils se lèvent tôt eux…

Le lendemain, on est allé faire 1 heure de marche avec des rangers au bord de la rivière Olifant. Le départ était à 9h00 donc largement le temps pour un petit déjeuner. On est que tous les 3 avec 2 rangers armés au cas où on tomberait face à une bestiole un peu agressive. Les rangers n’ont pas le droit de tirer sur un animal à plus de 20 mètres qui est le périmètre de sécurité. Au cas où on verrait un lion qui viendrait vers nous, il est formellement interdit de courir car le lion automatiquement te prendrait pour une proie. Guy a pas compris pourquoi ce matin, on lui a mis un collier de saucisses autour du cou…

On marche en ligne, les 2 rangers devant. Ils ont fait des stats : 85% des attaques sont faites par devant. Les places les plus risquées sont la 3ème et la dernière. La dernière se comprend mais pourquoi la 3ème ? Le premier qui passe réveille l’animal, le 2ème a le temps de passer avant que le l’animal saute sur le suivant.

On a discuté plus tard avec un allemand qui faisait une balade dans la savane dans une réserve privée (donc bcp plus de chance de voir des bestioles). Il était le dernier à marcher. 2 fois il entend du bruit derrière lui mais tout le monde est concentré sur ce qui passe devant : 2 rhinos. Il se retourne quand même et à moins de 2 mètres de lui un léopard qui était en train de le suivre. Il a prévenu les autres et du coup le léopard est parti en passant à un mètre d’eux. Les rangers avaient jamais vu ça !!

Revenons à notre balade. On est tombé sur une carcasse d’hippopotame. C’est la saison sèche, donc moins d’eau dans la rivière et il est possible que la mort soit liée à un combat entre 2 hippos. On entend parfois les hippos brailler. C’est l’hippo qui est l’animal responsable du plus de morts humains. Oui, il n’aime pas trop qu’on le fasse chier… donc on s’approche lentement de la rivière au cas où un des hippos serait dans le coin. Tu sens à la tension des rangers que l’on ne déconne pas trop avec ces bestioles.

Aucun hippos au bord de la rivière, ils sont tous dans la flotte de l’autre coté donc on peut s’approcher mais toujours vigilant. Les hippos nous regardent, juste les yeux et les oreilles qui dépassent de l’eau. Guy fait ses photos, une reconversion peut-être ??

Le ranger nous montre dans la boue une superbe empreinte d’un léopard. Tu te dis que tu ferais bien une photo. Les 2 rangers continuent le chemin, Guy passe ensuite et marche juste à coté de l’empreinte. Tu te dis merde, sur la photo, j’aurais l’empreinte du léopard mais aussi celle de la pompe de Guy. Pas encore trop grave. Puis Delphine s’avance et marche en plein sur l’empreinte du léopard. Ok, super ! Tu peux ranger ton appareil photo c’est pas aujourd’hui que tu feras une photo.

Retour au camp, et on reprend la bagnole en direction du prochain camp Satara. Toujours les mêmes bestioles : girafes, éléphants, zèbres, gnous, impalas et autres antilopes mais pas un félin ou rhino à l’horizon.

Puis, tu vois plusieurs voitures arrêtées et les gens regardent dans la direction d’un arbre qui est à plus de 100 mètres. Certains ont des gros objectifs. Guy est largement battu. A l’œil nu tu vois rien mais avec ton appareil photo de daube tu as un zoom numérique X50. Donc, tu fais une photo sans trop savoir quoi viser en ensuite tu regardes. Effectivement, sur une des branches à l’ombre, il semblerait qu’il y ait un léopard.

Satara est le plus grand camp, aucun charme, aucune vue sur les alentours. Histoire de faire quelque chose on est allé faire une sortie en voiture avec les rangers. Eux sont autorisés à avoir des voitures complètement ouvertes, pas de portières, rien, mais tu es surélevé. Départ à 16H pour retour à 20H ce qui nous permettra de voir des animaux qui sortent plutôt la nuit. Le ranger qui fait office de chauffeur se la pète et nous demande quels animaux on voudrait voir, genre il suffit de demander et il va nous les trouver. Tout le monde cite des félins, toi tu demandes un dauphin…

Point important il faut savoir que dés que le soleil disparait il fait super froid. Pour cette sortie en bagnole, on fournit aussi des couvertures. Toi, t’as mis ton Damart, ta polaire et t’as prévu aussi la veste gore tex. Delphine se moque de toi. Et bien au retour, t’auras été le seul à pas avoir eu trop froid. On a pas prévu le coup, on aurait dû embarquer une petite bouteille d’alcool histoire de se réchauffer. Jusqu’au coucher du soleil on a pas vu grand-chose à part les classiques antilopes que plus personne ne regarde maintenant. La nuit tombée, on a 4 projecteurs que des touristes projettent sur le bord de la route pour espérer voir qqchose. Aucune bestiole, incroyable ! Soit le ranger nous a amené dans un coin désert, soit c’est le jour de congé des bestioles. Retour bredouille au camp et dire que 3 heures plus tôt l’autre con te demandait quels animaux tu voulais voir.

Il est 20H, on a faim, on essaye à nouveau le soir la cafétéria, la bouffe est encore plus dégueulasse. Mais demain, on a réservé un bungalow où le matériel de cuisine est fourni, donc on fera un braï, le BBQ local.

Le parc propose aussi des marches le matin, seul problème, il faut se lever très tôt car le départ est à 5h30. Guy, même pas une fraction de seconde a imaginé y aller. Oula, être prêt à 5H30 ça veut dire se lever à 4h30, prendre une douche, se raser, partir marcher sans avoir pris un petit déjeuner… totalement impossible !! Delphine a hésité, mais 5h30 est trop tôt. On a abordé un jour la notion de se surpasser. Pour elle, se lever tôt fait partie de ses surpassements…

Donc, le lendemain matin tu es le seul à y aller, on est une dizaine de courageux. Un des 2 rangers est l’autre con de chauffeur de la veille.

Les camps n’ouvrent les portes qu’à 6h mais les rangers peuvent sortir avant. A 5h45, il y a déjà des voitures de touristes qui font la queue pour sortir au plus tôt pour essayer de voir des bestioles. Incroyable !!! Il y a des gens, des fous certainement, qui se lèvent tôt. Peut-être sont ils venus spécialement dans le parc pour voir des animaux, eux. Nous non, on est venu dans le parc pour se lever tranquillement plus tard, prendre une bonne douche, un bon petit déjeuner, faut pas déconner, on est en vacances. Et puis, les animaux, pff au pire, on les verra au zoo de Vincennes…

Donc, on est dans la bagnole des rangers qui nous emmènent vers le lieu où on va faire 2 heures de marche. Sur la route, on croise un lion qui traverse nonchalamment la route. Ah Guy, t’as raté qqchose, mais je suis sûr qu’au même moment tu dois rêver de croiser un lion… On arrive un peu tôt et les rangers attendent qu’il fasse complètement jour pour qu’on descende de la bagnole. Hors de question de marcher sans une visibilité totale. Ils vérifient plusieurs fois leurs fusils.

Comme la première fois, on marche en ligne, les 2 rangers devant. Toi tu fermes la marche. Bon tu regardes de temps en temps en arrière, au cas où... La balade est sympa, on voit qqs girafes qui se laissent moins approcher que quand on est en bagnole. Puis on s’approche (à 20m) d’une mare de boue, les rangers ne voient rien d’inquiétant. Au bout de 30 secondes, un gros rocher gris se met à bouger, c’est le dos d’un hippo pas très content d’avoir été dérangé, il part dans le bush. Pendant les 10 minutes qui ont suivi, les rangers ont regardé que dans la direction par où était parti l’hippo. Un lion serait venu de l’autre coté, il passait tranquille. Rappel, on ne déconne pas avec les hippos.

Les chiottes d’un rhino.

Puis on a un cours sur la merde de rhino. Important la merde, ça permet de comprendre beaucoup de choses sur les bestioles. Voilà comment ça fonctionne pour les rhinos. Le rhino qui est propriétaire du coin fait ses merdes à un endroit bien précis mais écrase tout pour bien l’étaler et pisse partout autour.

Toi, t’es un jeune rhino qui passe par là et tu te dis que t’aimerais bien être copain avec l’autre rhino, donc tu fais une petite crotte dans un coin et pareil un petit pissou sans en foutre partout. Par contre, si t’es un gros rhino qui aimerait bien récupérer le territoire de l’autre, tu chies et pisses partout !! Et quand le proprio des chiottes repasse, en fonction du merdier que tu as foutu dans ses chiottes, il sait te retrouver à l’odeur et s’expliquer avec toi.

Bon, à pied, on n’a pas vu de rhino mais au retour, on en a vu 2 au loin.

Retour à Satara où Guy et Delphine ont dû prendre un bon petit déjeuner et on part pour le dernier camp Letaba. Ce coup-ci t’as laissé ta casquette de chauffeur à Guy, histoire que tu puisses toi aussi un peu profiter du paysage et faire qqs photos. Au fait, avec Delphine, on avait dit à Guy qu’on ne voulait pas la clim dans la bagnole. Le premier jour, ni vu ni connu, il l’avait mise, on s’en était aperçu qu’à la fin quand on commençait à avoir froid. Quand tu es à l’arrière dans la bagnole tu peux te mettre où tu veux pour éviter d’avoir le soleil, mais quand tu conduis, t’as pas le choix. Alors quand Guy se plaint que le soleil tape trop, t’as envie de lui dire que si on roulait plus tôt le matin, on aurait pas ce petit désagrément…mais bon…ça n’imprime pas….

Coup de chance sur la route, à une centaine de mètres un rhino, pas suffisamment prés mais assez pour le mitrailler de photos.

Officiellement il y a 9000 éléphants dans le parc mais officieusement, il y en aurait le double.

Le camp Letaba est au bord d’une rivière où qqs animaux viennent s’abreuver. Il y a même des impalas qui sont à l’intérieur du camp. Il y a aussi bcp de singes voleurs. Les bungalows ont des frigidaires extérieurs, il est demandé de retourner les frigidaires portes vers le mur pour que la nuit les singes ne puissent pas ouvrir la porte et piquer la bouffe.

Il y a une piscine au camp Letaba. Donc on bulle autour de la piscine au parc Kruger. Quitte à la jouer comme ça faisons la totale, tu vas t’acheter une glace à la boutique. En attendant de payer, une abeille vient te piquer (c’est la seule du coin, en hiver, il y en a pas en principe, putain). Ce soir, on fait un braï, on a tout pour faire la cuisine, le BBQ est juste devant la porte du bungalow. Donc on va à la boutique acheter du bois et de la viande. Comme Guy n’est pas du genre à tester autre chose que ce qu’il connait (on a acheté du biltong de springbok, de koudou, d’autruches, il a même pas voulu goûter), on achète sans lui dire des steaks de gnous. On va aussi faire des patates dans la braise. La boutique est très bien achalandée car le braï fait vraiment partie de la vie quotidienne des sudafs. On commence à faire démarrer notre feu vers 19H30 alors que tous les autres ont déjà fini de manger (ben oui, ils vont se lever tôt). Malgré qqs inquiétudes, on s’en sort plutôt bien, peut-être un peu trop cuit. Guy a mangé du gnou sans le savoir, ça l’a pas tué…on lui a dit que le lendemain. Faut bien qu’il s’ouvre à autre chose, sinon tu restes en France à manger tes danettes au chocolat et boire de l’eau gazeuse…

Une petite anecdote, Delphine sort de la douche en disant qu’elle n’a eu que de l’eau froide, toi t’es passé avant et tu as eu de l’eau chaude. T’essayes de comprendre pourquoi. Elle te dit qu’elle a tourné le robinet où est marqué ‘C’ pour ‘Chaud’. Euh Delphine, ici on parle anglais ou afrikaner, ‘C’ est pour ‘Cold’… Elle est retournée prendre une douche chaude…

Demain fini le parc Kruger, on part pour un autre parc au Mozambique, le parc Limpopo qui jouxte le Kruger. On y va pour 3 jours de marche.

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Le parc Kruger jouxte le parc Limpopo. Du camp Letaba, on a 1 heure pour rejoindre le poste frontière. Premier emmerdement, le douanier nous dit que les documents du loueur de bagnoles ne sont pas suffisants (t’avais bien insisté auprès du loueur pour être sûr que c’était bon) mais bon, il nous laisse passer, peut-être a-t-il essayé d’avoir du pognon, mais on a fait ceux qui comprenaient pas. Puis 2 heures pour rejoindre le camp où on nous attend pour faire le trek.

Étonnement, c’est toi qui veux toujours partir tôt pour arriver à l’heure et ce coup-ci c’est Delphine qui a insisté pour partir tôt (euh tôt, on se comprend, c’est 9h30-10h00). Donc on arrive 1h30 en avance. Le camp, qui n’est pas le notre, est un camp de 6 grandes tentes avec des vrais grands lits et une douche. Elles sont au bord d’une rivière et on doit certainement voir des bestioles le soir venir s’abreuver. Notre guide est déjà là, un sudaf qui s’appelle Yanco. Pour notre sécurité, on a un ranger. A la base son métier est de surveiller le parc pour lutter contre les braconniers mais quand il y a des touristes, il fait la sécurité. Comme il peut se retrouver face à des braconniers armés, il n’a pas un fusil mais un kalashnikov. On laisse dans notre voiture les affaires dont on a pas besoin, et on part en bagnole à 8 km de là où sera installé notre vrai camp. Delphine et Guy s’imaginait déjà dormir sous les grandes tentes au bord de la rivière. Donc tu peux tout prendre avec toi car on ne porte rien. On va être en pleine brousse et c’est le seul moment où on aura besoin de nos lampes frontales. Devinez qui a oublié la sienne dans la bagnole alors qu’il a pris sa grande trousse de toilette, son téléphone...ah, c’est un métier que de savoir ce qui est nécessaire en brousse…

Notre camp est déjà installé, bcp plus luxueux que tu l’imaginais. Patrick, le gars qui s’occupe du camp a déjà fait plusieurs fois la traversée du Limpopo à l’autre côté du parc Kruger pour trouver du travail. Pour pas se faire chopper, il a fait les traversées de nuit, portant son bidon d’eau et en dormant dans les arbres pour éviter des bestioles qui voudraient le bouffer.

Il y a des lits de camp dans les tentes et ils ont installé à une cinquantaine de mètres un coin WC (un trou dans la terre et un tabouret percé) et une douche…Toi qui avais dit à Guy et Delphine que ça allait être roots… Comme on savait pas trop ce qu’on allait trouver, on s’est pointé avec plusieurs bouteilles de vin et de bière. Le guide n’en revenait pas.

2 minutes après être arrivé, le ranger nous indique qu’il y a 2 éléphants juste à côté. Effectivement l’un d’eux nous regarde, écarte les oreilles pour nous faire comprendre qu’il est imposant et essaye de humer l’air pour nous identifier. Au bout de 10 minutes, ils repartent. Sympa l'accueil !!

Contrairement au parc Kruger, les animaux ici ne sont pas du tout habitués à voir des hommes. Comme il y a eu la guerre civile pendant 10 ans, ça fait que depuis très peu de temps que des touristes reviennent dans la région, et c’est pas l’usine comme dans le Kruger.

Tu sens que le guide aime son métier, à peine arrivé, il nous propose d’aller faire une marche avant le coucher du soleil. Bien sûr le ranger nous accompagne. La végétation fait plus penser au bush qu’à la savane. Au retour, Yanco nous montre la carcasse d’un éléphant. Il est mort juste à l’endroit de l’ancien camp. Ils ont dû déplacer le camp car l’odeur de la pourriture a été intenable pendant 6 mois. Maintenant il ne reste que les os. Rien que le crâne est énorme.

Guy, qui avait pris un grand risque en se mettant en short (comme le guide et toi), revient avec qqs égratignures. Oula, tout de suite du désinfectant et fini l'héroïsme, les autres jours ça sera pantalon long. Toi tu vas rester en short comme le guide et contrairement à lui tu n’attraperas pas de tiques, va comprendre.

Delphine n’a pas amené de chaussures de marche (même pas des tennis) alors qu’elle savait qu’on allait marcher. Elle a des sortes de grosses sandales ouvertes sur les cotés avec des chaussettes. Le ranger a été un peu dubitatif mais bon, pas le choix… La balade nous permet de voir qqs gazelles mais au loin. Elles sont bcp plus craintives qu’au Kruger. Il nous montre en haut d’un arbre, qqs branches posées en parallèle. C’est le lit d’un braconnier. Putain, lui c’est roots de roots.

Premier soir au camp, on a un super Braï de bœuf (Guy est rassuré).

Patrick fait chauffer de l’eau et ça nous permet d’avoir une douche chaude au milieu du bush, on est loin du roots… Yanco nous propose pour le lendemain 2 possibilités : soit on part tôt le matin, on revient vers 10h00 pour un gros petit-déjeuner et on repart faire une balade en fin de journée, soit on part milieu de matinée et on revient vers 14h00. Facile de deviner ce qui a été choisi,et oui, à 2 contre 1. Mais les pieds niquelés n’avaient toujours pas encore assimilé que marcher de 10h à 14h00 est un peu une connerie car c’est le moment où il fait le plus chaud (à la rigueur en voiture, on le ressent un peu moins). Et donc on a bien chauffé. Autant quand le soleil disparait, il fait froid, autant le soleil est super chaud. Yanco avait prévenu qu’il fallait amener suffisamment d’eau, mais qui a transporté tout un merdier et a minimisé l’eau et a dû en demander au guide… Boulet ?

Bizarrement, l’organisation de la marche est différente. Yanco marche devant, sans armes, puis nous et enfin le ranger avec son kalash. On verra ce qui se passe si on se retrouve face à un lion, il n’aura qu’à tirer dans le tas. Mais ce parc est bcp moins riche en animaux que le Kruger, pas sûr qu’il y est des lions dans le coin.

On verra qqs antilopes, zèbres et gnous prés des points d’eau, mais toujours très craintifs.

A un moment, tu vois que qqchose a bougé à un mètre de toi alors que les autres sont passés. C’est un bébé impala qui marche à peine. Il a les consignes de ne pas bouger quand ses parents sont pas là mais on a dû passer trop prés et il a voulu s’enfuir mais comme il marche à peine. Le ranger l'attrape et la pauvre bestiole se met à miauler/crier. C’est très doux. T’en ferais bien une paire de gants… Les cris font rappliquer la mère qui fonce vers nous et s’arrête à 50 m. On a reposé le petit dans le bush qui est parti se planquer dans des buissons plus loin. T’avais une idée de génie, garder le petit qui gueule jusqu’à ce que ça attire un lion. Mais bon, pas très cool... On trouve aussi une grande épine de porc épique. On se la passe de mains en mains pour regarder jusqu’au moment où Delphine la prend, veut tester la solidité et la casse, no comment. On en trouvera une 2ème le lendemain, Delphine sera autorisée à la regarder uniquement. C’est Guy qui l’a gagnée à pile ou face.

Retour au camp à 14h, une bonne bière pour récupérer et on sort les lits des tentes pour une petite sieste en plein air. Et oui pas grand chose à faire dans le bush si on veut pas se balader. Va comprendre comment mais Guy s’est coupé le pied. Pas de quoi risquer une amputation, mais il a sorti LA trousse à pharmacie.

Ce soir, c’est pleine lune, très orangée. A 20h, Delphine fait la remarque que le soleil est super beau. Ouais le soleil, il est couché depuis 18h…

Le lendemain , il est prévu finalement de partir assez tôt, euh 8h… Manque de pot, le temps est très gris ; On ira marcher jusqu’à la frontière sudaf mais on verra presque pas d’animaux. A midi Yanco nous propose de dormir ce soir au vrai camp avec les belles tentes, ce qui nous permettrait le lendemain matin partir tôt car on va avoir bcp de route pour rejoindre la côte du Mozambique. Mais on est pas d’accord sur l’approche, Guy ne veut pas partir trop tôt (merde, on est en vacances), toi tu veux partir super tôt, genre 6h du matin, car tu veux pas rouler de nuit et tu veux aller le plus loin possible. Quitte à perdre une journée de voiture, allons le plus loin possible plutôt que de faire le trajet en 2 fois. Mais non, ils comprennent toujours pas.

Donc on remballe tout et on part pour rejoindre le grand camp avec les belles tentes au bord de la rivière (ça coute 200$ la nuit, mais ça nous coûtera rien). Sur le chemin de retour on reverra les 2 éléphants mais toujours d’assez loin. Et Yanco et le guide s’arrêtent de temps en temps devant des trous dans la terre. Il y a des tarentules. Le principe est de mettre un brin d’herbe dans le trou et de tirer et généralement la tarentule sort pour comprendre qui vient la faire chier. Tu sens une résistance quand tu veux retirer le brin d’herbe mais aucune n’est sortie… Sur le retour on passera plus notre temps à regarder par terre pour essayer de voir des trous et voir des tarentules que de chercher des animaux. On se rabat sur ce qu’on peut. On est aussi rassuré, malgré sa blessure presque mortelle, Guy arrive à marcher… Mais tous les soirs contrôle détaillé du pied pour voir si une gangrène gazeuse ne serait pas installée.

Tente à 200$ la nuit 

On est arrivé trop tard au camp car un éléphant était passé avant pour se baigner.

Super nuit au camp, grand lit confortable.

5

Comme il était prévu une grande journée de bagnole, tu voulais partir tôt, genre 6h. Impossible. On est parti à 8h. Une connerie sans fin !!! C’est toi qui conduis, pendant les 2 premières heures la piste est dégueulasse. T'as vraiment envie d’aller le plus loin possible surtout qu’il fait un temps pourri donc aucun intérêt à s’arrêter. Mais l’estomac est important donc on s’arrête pour déjeuner vers 13h00 à Xai Xai. Tu découvres qu’au Mozambique la cuisine n’est pas rapide. Il nous a fallu 1 heure pour déjeuner d’un plat. Comme on est au bord de la mer, c’est le paradis pour les fruits de mer et poisson. Delphine et moi allons nous régaler. Guy va surtout manger du poulet et parfois du poisson.

Il y a une seule grande route bien goudronnée au Mozambique. Beaucoup de gens marchent au bord de la route donc il faut faire attention. La vitesse est limitée à 100km/h sauf quand tu traverses des villages, c’est limité à 60. Et les flics t’attendent, le but n’est pas de faire respecter la loi mais de te faire payer une amende de la main à la main.

Une fois, on s’est fait chopper, tu vois le flic à la sortie du tournant, tu ralentis, il te voit ralentir donc t’arrête et t’indique que tu allais un peu plus vite que la vitesse autorisée, soit 71Km/h. Tu lui dis que c’est pas possible, toujours en souriant, qu’il n’avait pas l’appareil pour mesurer. Il te montre un autre flic qui a l’appareil mais qui n’était pas braqué sur ta bagnole à ce moment. Après un peu de parlote, il te laisse partir. On a discuté avec d’autres touristes qui s’étaient fait chopper. Le flic les a laissé partir en échange qu’ils emmènent ses 2 filles au village suivant.

Très longue journée de bagnole, en plus il pleut, il y a partout des gens au bord de la route. Au fur et à mesure qu’on se rapproche de la côte, la végétation change, on est maintenant entouré de cocotiers et palmiers. Sur le bord de la route des petits villages faits de quelques huttes. On va retrouver sur 10 km plein de vendeurs de noix de cajou, tu les reconnais car ils attachent des sacs plastiques vident pour se faire reconnaitre ou même se mettent en plein milieu de la route pour te faire signe. Sinon, il y a les vendeurs de sauce piquante, Peri-Peri. Seule Dephine en prend, trop piquant pour des tafioles comme Guy et toi.

La couleur de la terre est assez impressionnante entre le rouge et l’orange, on dirait la terre battue de Roland Garros.

17h00, il commence à faire nuit, il pleut, tu conduis depuis ce matin, tu es crevé. T’aurais aimé arriver avant la nuit mais comme on est parti tard... Les derniers kilomètres sont exténuants car on approche de la ville d’Inhanbane et il y a bcp de gens et surtout des enfants qui marchent sur le bord de la route.

18h00 Comme on est crevé, on prend la première guesthouse, la fille qui nous accueille a 2 de tension, la chambre est pourrie, le taux de change est pire que du vol à main armée mais on prend quand même la chambre. Ok, tu radotes, tu te répètes, mais on serait arrivé plus tôt on aurait pu essayer de trouver mieux.

Inhambane 

Le soir, on se fait un bon resto avec des plateaux de fruits de mer : crevettes, langoustines poisson pour 10 euros. Délicieux. Guy se rabat sur du poulet.

On pensait le lendemain matin aller sur la plage de Tofo pour qqs jours mais il pleut toujours. Visite de la ville en évitant les orages. La ville a un passé colonial portugais, il reste des vieilles maisons. Pendant que Guy et Delphine vont prendre leur café, tu vas voir le cordonnier, enfin, le mec assis au coin d’une rue avec son matériel pour réparer les pompes. Pour 1 euro, il te répare tes sandales. T’imagines pas le prix en France. Puis comme tu en as marre de te faire entuber sur le change, tu vas faire la queue pour changer tes euros en méticals (oui pour des raisons inconnues, t’arrives pas à retirer du pognon au DAB). D’abord tu fais la queue à un guichet, juste avant que ça soit ton tour, le gars te dit d’aller voir un autre guichet où la minette discute tranquillement avec des collègues. Tu sais que la patience est un point important dans ce pays donc tu ne dis rien mais tu bouillonnes. Si tu dis qqchose, tu sais que ça prendra encore plus de temps. Puis elle daigne s’occuper de toi, il faut faire des photocopies de ton passeport puis après elle doit faire signer un document par une autre personne qui est à un bureau derrière et qui a l’air de bcp travailler. Ensuite tu retournes voir le mec du premier guichet. Et là c’est à nouveau de la paperasse à remplir et à faire signer. Tous les locaux qui attendent sont juste autour de toi. Tu vas changer 600 euros, plusieurs mois de salaire local. Le mec au guichet comprend que c’est pas forcément une bonne idée de montrer tout ce cash et demande à tous les gens autour d’aller se rasseoir.

On décide de pousser sur Vilanculos qui est le point le plus éloigné de notre circuit. Il fait un temps pourri, faisons de la bagnole plutôt que de la plage. Bien sur, on s’arrête pour déjeuner. Ils sont super lents, il faut systématiquement 30-40 minutes pour juste un plat de poulet. Du coup on arrive vers 16h à Vilanculos et la guesthouse où on pensait aller n’a pas de place. Une autre guesthouse nous propose de nous loger dans la maison du voisin, il commence à faire nuit, on va prendre. La literie est naze et pas d’eau chaude dans la salle de bain. C’est mesquin mais t’es presque content d’avoir ce truc pourri car ça va dans ton sens que plus on arrive tôt et plus on a de choix et le temps de trouver qqchose de bien. On nous avait dit d’essayer un resto tenu par un allemand qui envoi chier tous ces clients. On a essayé mais il n’était pas là…dommage. Par contre, tu bouffes chez lui des plats (pas bons) vraiment pas cher et le vin est moins cher qu’au magasin.

Alors Vilanculos, pour le peu qu’on a vu, c’est 2 routes parallèles à la mer, une route en terre et une route a peu prêt goudronnée. En fait, on vient ici surtout pour aller sur les îles qui sont en face. Tu peux y aller mais pour y rester il faut sortir la carte Gold car il n’y a que des lodges de luxe. Le pauvre n’ a pas le droit d’y rester.

6

Après la superbe nuit dans notre lodge préféré, on va à la guesthouse tenue par une française pour voir si elle a de la place et se renseigner sur les balades en dhow mais aussi pour que Guy puisse prendre sa douche chaude, important ça !!!. Le dhow est un petit bateau avec une voile triangulaire. C’est vraiment le bateau traditionnel ici. L’idée était que tu cherches une autre guesthouse pendant que Guy prend sa douche mais quand on parle à la patronne pour savoir s’il y a une sortie en dhow (vu le temps moyen et les vagues, tout était en stand by), elle nous dit qu’en principe il y a 2 possibilités : une sortie à la journée pour aller jusqu’à l'île de Magaruque ou sinon une sortie de 2 jours, on va à Magaruque, le soir on revient sur la côte car il est interdit de camper sur l’île puis le lendemain l'île de Benguerra, du snorkling à two miles reef et ensuite la fameuse île de Bazaruto. Tout de suite tu sautes sur l’occasion de faire les 2 jours (en plus ça t'évite de trouver un hébergement pour cette nuit), Delphine est partante, Guy beaucoup moins. Il donne pas de raison valable, hésite et dit qu’il faut d’abord prendre le petit-déjeuner… Finalement il est ok et part prendre sa douche pour s’en remettre. On doit juste amener un petit sac par personne, la place est limitée. Qui va venir avec 2 sacs?(ben oui, l’après-rasage, le shampoing…ça prend de la place)

Effectivement la mer est pas vraiment plate. Le dhow est assez grand, on est 12 dont une famille d’allemand avec 3 gamins en bas âge. Comme quoi, les risques doivent être limités. Pas la peine de chercher les gilets de sauvetage. Il y a un coin cuisine, en fait qqs morceaux de charbon, sur le bateau où le cuistot commence à couper les légumes. On a même le droit à un thé avec des petits biscuits. Si c’est pas grand luxe.

Arrivée pour midi à l’île de Magaruque, le soleil tape, mais le vent est frais, donc tu es en maillot de bain avec une polaire autour de la taille. Tu mets un pied dans l’eau, c’est pas pour toi, trop froid. Delphine se baigne, on peut faire du snorkling mais pour voir 3 poissons, pas grand intérêt. Le cuistot nous a préparé du super poisson cuit au grill, c’est un régal mais avec les marmots allemands il faut se battre pour la nourriture. On est à marée basse mais quand à marée haute, la mer s’infiltre entre les dunes et ça doit être super joli.

Ile de Magaruque 

Il est déjà temps de retourner sur la côte pour le bivouac. Ça se complique un peu, la mer est plus forte et on prend des paquets de mer dans la gueule. Le ‘On’, c’est surtout ceux qui sont à l’avant et du mauvais côté du bateau et ça tombe sur qui ? Le Guy et Delphine. Toi, dés que tu as vu qu’on commençait à prendre de la flotte, t’as changé de côté et tu t’es mis à l'arrière. Résultat, t’es sec. Guy commence à faire la gueule, il est mouillé, bien mouillé, peut pas faire des photos pour pas mouiller l’appareil et en plus il n’a pas de connexion data sur son téléphone, la vie est injuste.

Après 2 heures de traversée on rejoint le bivouac qui, oh surprise, est nettement mieux que ce qu’on imaginait. Des belles tentes, des toilettes en dur et même des douches chaudes. Le Guy retrouve des couleurs !!!!! Et en plus le téléphone remarche, le paradis retrouvé !!!!

On discute avec un couple de sudaf. Sympa mais à se demander pourquoi ils sont venus car tout est mieux dans leur pays.

Lendemain matin on récupère un groupe de 11 autres personnes. Ça commence à faire beaucoup pour le bateau et ce qui nous inquiète Delphine et moi, c’est qu’on a pas embarqué plus de bouffe…

La traversée jusqu’à l’île de Benguerra est assez tranquille, pas un nuage à l’horizon. Il y a qqs autres touristes sur l’ile venus faire du kite surf, ils sont venus avec un gros bateau à moteur et sont certainement logés dans les lodges d’à côté. Puis, le capitaine du bateau nous dit qu’on va tenter d’aller prés de la barrière, le fameux 2 miles reef. On n’est plus protégé par l’île donc ça va être très mouvementé. Effectivement c’est plus sport, ça secoue et on prend de la flotte. Arrivé prés du récif, tout le monde se baigne pour aller voir les poiscailles, il n’y a que les 3 français qui sont restés sur le bateau.

Ile de Benguerra 

Retour sur l’île de Bazaruto. Elle est composée de très grandes dunes de sable et de la végétation style bush. Du haut d’une grande dune tu ne vois pas l’extrémité de l’ile. L’eau est transparente. On nous fait faire une minuscule balade le temps que le cuistot ait fini de préparer le déjeuner. Avec Delphine, t’as compris qu’il faudra être proche du cuistot car la lutte va être terrible vu le nombre qu’on est. Au menu du riz avec une sauce à base de calamars. Super bon, surtout vu les conditions de cuisine. Coup de chance les gamins allemands n’ont en pas mangé. Il est bientôt 15h et il faut rentrer sur Vilanculos. La patronne française nous avait prévenus que le retour aller être long et difficile, et ça prend environ 4 heures. Donc 15h + 4 ça va faire tard alors que le gars qui organise la sortie en bateau nous a dit qu’on sera rentré vers 16h.

Ile de Bazaruto 

Le retour a été cauchemardesque. On embarquait de la flotte, la plupart se sont mis dans le bateau pour essayer de se protéger. Toi, un pressentiment, t’avais amené ta gore tex (et dans un seul petit sac !!). Tu t’allonges à l’avant, ferme complètement ta veste et ça se passe bien. Guy qui s’est mis à l'arrière mais pas du bon côté prend cher, il fait une sacrée gueule !!!

Trop de vague, le capitaine te demande de revenir à l'arrière. Il y a un feu à l’arrière donc on se réchauffe comme on peut. Le cuistot nous fait même des popcorns. Un des gars passe son temps à écoper mais l’équipage n’a pas l’air inquiet, ils sont simplement pas d’accord sur la route à prendre, bizarre.

17H30 la nuit tombe, on est pas encore arrivé. On se rapproche du feu.

18h15, on arrive. On a l’impression d’être des boats people. Trempés, transis, crevés. Mais il faut retrouver dans le noir nos affaires qui sont dans le bateau. Dernier problème, on est à marée haute. Le patron qui est dans l’eau pour nous récupérer, a de l’eau jusqu’aux épaules. Il dit qu’il va porter les enfants pour ne pas qu’ils soient mouillés. Trop tard tout le monde est trempé. Tu es un des premiers à vouloir descendre, tu te retournes et dis aux autres qu’il y a 1m80 de profondeur. Terreur à l'arrière…

Finalement il rapproche le bateau du bord. Guy balance ses chaussures sur la plage mais une va dans l’eau. Il l’a récupérera in extremis. Des chaussures achetées exprès pour le voyage, ça aurait été dommage… On est tous crevé et le seul objectif aller à notre hôtel pour prendre une douche chaude (oui on avait réservé des chambres dans un hôtel plus sympa). A l'hôtel, on prend un verre de vin pour se réchauffer. Delphine en venant dans notre chambre renverse son verre de vin blanc sur les affaires de Guy… Mais pas sur son téléphone ou son appareil photo, sinon ses vacances étaient terminées.

Pour nous remettre de cette aventure, on a décidé de faire un bon resto. On prend la voiture, la route est en terre et sable. C’est la totale !! On est ensablé sur une petite route, la nuit et sans matériel particulier pour s’en sortir ! Il y a des jours comme ça… On enlève le sable autour des roues. Un local à moitié bourré arrive et nous aide tout de suite. Première tentative, ok t’es un boulet, sur cette putain de voiture, le frein à main est automatique, il ne s'enlève que quand tu avances. Donc forcément, essayer de sortir du sable avec le frein à main, ça aide pas. On s’ensable à nouveau. Autre tentative, Guy prend le volant cette fois, on enlève manuellement le frein à main mais pas mieux. Une autre locale qui habite à côté vient voir ce qui passe et nous aide aussi. Elle nous conseille de partir en arrière. Hourra !!! On commence à reculer mais Guy s’arrête au lieu de sortir définitivement du sable…Et on est bloqué à nouveau. Re désensablage, un autre gars passe et nous donne des conseils sans trop pousser. On arrive à sortir, c’est limite, mais tu continues à pousser et à dire à Guy de ne pas s’arrêter. Finalement on revient sur un terrain plus dur. Tu vas donner qqs billets aux gens qui nous ont gentiment aidés. La dame courre vers nous car elle a compris qu’elle allait avoir un billet mais le gars bourré réalise à peine. Avec ce qu’on lui a donné il est reparti pour une bonne cuite.

Une idée, tu serais un gars qui habite là, tu rajouterais du sable et tu attendrais que le touriste de base se fasse planter. C’est un bon business !!!

On laisse tomber ce resto et on se rabat sur un autre qui nous a aussi été conseillé mais on arrive à 20h30. C’est tard pour manger au Mozambique et pourtant on est dans le restaurant d’un beau lodge. On nous accepte mais limite avec un choix minimum. Putain, on pourra dire que ça aura été une fin de journée galère !!!!

7

On a pas le temps de rester plus longtemps à Vilanculos, il faut qu’on redescende sur Tofo. Tu essayes de faire comprendre qu’il serait bien qu’on y arrive pour 12-13h, histoire d’avoir un peu de temps devant nous, sachant qu’on a 3h30 de bagnole…

Bon, on est arrivé vers 14h. Tofo est une très grande plage de sable, un tout petit centre ville avec un marché de fruits, d’artisanats pour touristes mais aussi d’alcool. Même si ce n’est pas la haute saison, il y a un peu de monde et à la tombée de la nuit, on vient chercher son vin, sa bière, son rhum. Une bouteille de rhum coûte 2 euros. Tofo est aussi réputée pour ses baleines et ses requins baleine. De la plage, tu vois les baleines remonter respirer et parfois certaines sauter hors de l’eau.

Bon, il faut trouver où dormir car on va y rester 4 nuits. Guy pourra faire ses grasses mats… On se trouve un bungalow en hauteur de la plage avec vue sur un bout de la mer, un BBQ et une petite piscine. 70 euros la nuit pour 3 personnes. Le lendemain, tu retournes négocier, ça tombe à 50 euros.

Delphine a eu l’info sur le seul restaurant tenu par un local, dans le marché, où on peut manger des langoustes pour pas cher. On y va. Guy n’avait jamais dû imaginer qu’on pouvait manger ici. Mais pas de langoustes, pas de crevettes, on se rabat sur du poisson. Tu jettes un œil à la cuisine, en fait l'arrière cour. Guy préfère ne pas regarder et prend du poulet. Pendant que les autres s’installent tranquillement, tu vas longer la plage et tu repères un petit bar avec des supers transats et tu réserves une sortie en mer pour aller plonger avec les requins baleines.

Le soir, on a trouvé un resto tenu par un belge qui fait des plats, mélange de Mozambique et de France, super bons. Tu lui demandes de faire un plateau de fruits de mer et poisson. Un délice.

Lendemain matin, Delphine voudrait aller voir les surfeurs (ah le mythe du surfeur…) donc on va se balader le long de la plage pour rejoindre Tofinho, soit-disant spot des surfeurs. Effectivement, il y en a qqs uns mais sur la plage à regarder les vagues. Ils doivent pas sentir que c’est pas la bonne vague.

Le lendemain, c’est le jour où on va voir les requins baleine. Guy n’a pas changé d’avis. Il reste sur le transat à regarder ses emails. On est une douzaine sur le bateau, on nous passe des combis car l’eau est pas super chaude.

Alors voilà comment ça fonctionne : quand on a repéré un requin baleine, le bateau se met une trentaine de mètres en amont du poisson et nous fait descendre dans l’eau. Puis qqun nous indique du bateau la direction du requin baleine ; Rappel, le requin baleine est un poisson totalement inoffensif même s’il est énorme. On a des consignes, on doit rester à 3 m, ne pas être dans l’axe de son déplacement mais sur les côtés. Le premier coup, t’as été une buse, t’as pas suivi l’axe indiqué donc t’as vu que dal !! Totalement frustré. Une grande partie des autres l’ont vu… On remonte sur le bateau et on recommence. Mais il y a 4 autres bateaux avec chacun une dizaine de personnes, ça fait du monde pour un pauvre poisson. Notre vigie qui cherche la bête a pas l’air très doué, c’est le pilote qui les remarque à chaque fois.

Ce coup-ci tu te plantes pas, tu suis la bonne direction. Bon, il faut se battre avec les autres pour se faire de la place entre les coups de palme et autre. Oui la bestiole est bien là, un truc d’au moins 4 mètres. Très impressionnant. T’as acheté un appareil photo spécialement pour aller sous l’eau mais l’eau est trop trouble et puis le temps que tu t’en serves, la bestiole est déjà passée.

3ème tentative. Ce coup-ci t’es le premier, les autres sont pas encore arrivés et le monstre arrive droit sur toi. Euh, t’essayes de t’écarter, puis tu continues à nager à ses cotés. Mais au fur et à mesure que tu avances, tu rejoins les autres groupes qui attendent et finalement il faut se bagarrer pour rester à coté. Tu entends des filles qui crient dans leur tuba tellement c’est impressionnant ce machin.

Après, on a cherché à nouveau mais pas vu d’autres. La vigie doit avoir de la merde dans les yeux. C’est toi qui fais remarquer qu’une baleine vient de sortir à une trentaine de mètres et c’est un autre touriste qui indique des dauphins. On y va mais au moment où on descend dans l’eau, ils disparaissent. Ils réapparaissent 50 mètres plus loin. 2ème tentative mais pas mieux, farouche le dauphin. La vigie a vu quedal. On rentre où on retrouve Guy sur son transat impatient de nous voir revenir pour pouvoir manger. Oui le repas du midi est incontournable!

Ce soir, on a prévu d’acheter des crevettes sur le marché et de faire un BBQ. On a oublié que Guy n’en mangeait pas. Donc on prend la bagnole pour essayer de trouver une boutique qui vendrait qqchose qui conviendrait au gastronome Guy. Le seul truc qu’on trouve c’est une boite de saucisses et des pâtes…Pauvre Guy, donc on tourne, on tourne, on demande à des gens dans la rue s’ils peuvent pas nous vendre un poulet (ils nous vendent bien des crevettes et langoustes) mais tu sens que Guy n’est pas motivé pour acheter un poulet qui ne sort pas d’une vraie boutique. Coup de pot, on trouve finalement un poulet dans une boutique qui fait aussi office de boulangerie, il est dans un vrai papier de magasin encore congelé. On est sauvé.

Retour au bungalow pour faire le BBQ. Les anciens clients ont laissé un gros sac de charbon de bois. On n’est pas autorisé à démarrer le BBQ, il faut demander à la sécurité. Effectivement il fait démarrer le BBQ mais juste en dessous du toit de palme du bungalow et des flammèches montent. C’est toi qui va écarter le BBQ pour éviter une connerie. Tout est sec, le feu pourrait prendre rapidement. T’apportes même une bouteille d’eau au cas où. Guy essaye de décongeler son fameux poulet. Finalement on arrive à faire cuire son poulet et nos crevettes.

On est vendredi soir, il y a une soirée Funky dans un des bars du coin le Dino’s. Une vingtaine de personnes, musique techno à fond.

Le lendemain Delphine et moi sommes un peu dérangés, pourtant les crevettes semblaient fraiches.

On a prévu le matin d’aller voir la page de Barra et l’après-midi de faire du quad. Barra est complètement mort ! C’est un ensemble de lodges à flanc d’une petite colline au bord de la plage mais comme ce n’est pas la saison touristique, il n’y a personne. Il y a qqs petites barques de pécheurs. La mer doit être très riche car ils s'écartent à moins de 100 mètres du rivage pour mettre leur filet. Il y a qqs camelots qui essayent de te vendre des bricoles mais les temps sont durs, pas de touriste. Toi, t’achètes une radio coco. Une radio coco, c’est quoi ? c’est une noix de coco vidée où un gars astucieux à intégrer une radio !!! On veut s’arrêter à un petit resto sur la route.

Dés qu’on freine pour se garer, on est assailli par des gens qui veulent nous vendre du poisson, des crevettes, des langoustes. On s’installe dans le resto. Malgré sa carte, le patron nonchalant n’a que du poulet de dispo. Alors qu’à 10 mètres tout autour des mecs vendent poisson et crevettes, va comprendre, du coup on est reparti.

Delphine s’est désistée pour le Quad, Il devait y avoir aussi 3 autres gars mais il n’y a que Guy et toi. Le boss est pas content !! On est sensé faire un circuit de 2 heures avec des stops culturels… On part se balader sur des pistes de sable. Le patron est pas super cool. Un premier arrêt à un bar histoire de faire consommer le client. Mais au retour impossible de faire redémarrer le quad de Guy. 15 minutes pour y arriver. Un autre arrêt dans la cambrousse pour nous montrer une maison d’où sortent des enfants et il te dit ‘it’s a school’. Putain, balèze le mec. Puis il te montre un arbre avec des noix de coco et te dit ‘coconut tree’. T’en reviens pas comme le mec est compétent. Donc, voilà, ça c’est la partie culturelle du circuit…Comme le gars est pas particulièrement aimable, aucune raison d’être sympa. En roulant, il sort une cigarette pour l’allumer et sans s’en apercevoir fait tomber son paquet de clopes. Toi, tu le vois mais comme t’as pas de raison d’être sympa, tu roules sur son paquet de clopes (ben oui, tu maitrises pas trop le quad, t’as pas pu l'éviter). Puis tu le vois chercher dans ses poches et se retourner sur le chemin. Toi tu fais comme si tu comprenais pas son problème. Ben ouais mon gars, quand on est con, on est con. Alors est-ce que c’est ça qui l’a turlupiné mais 5 minutes plus tard, la roue droite avant de son quad s’est coincée dans une racine au bord du chemin et il s’est retourné. Une sacrée gamelle. Il a eu du pot, le quad ne lui est pas tombé dessus. On remet le quad sur ses roues et on repart mais on s’arrête à un autre lodge pour qu’il se remette de ses émotions et pique une clope à la patronne. Bizarre il n’a plus son paquet…

Au bout d’1h30 c’est terminé, tu fais remarquer au gars que le circuit devait durer 2 heures. Il te dit que l’on a fait le circuit rapidement. Il a du avoir un fond d'honnêteté car 20 minutes plus tard il est venu nous rendre 30% de ce qu’on avait payé, désolé pour les clopes…

On a retrouvé le couple de sudaf qu’on avait rencontré sur le dhow et on leur a proposé de venir prendre l’apéro. Branle bas le combat pour trouver de l’alcool. On redescend sur la place du village, tu gardes la bagnole et Delphine et Guy sont chargés d’acheter une bouteille de blanc, des bières et du jus de fruit. En théorie, ça doit prendre 5 minutes. Au bout de 15 tu poireautes toujours. En fait un problème de monnaie à rendre. On rentre au bungalow et on s'aperçoit que Guy a oublié la bouteille de vin blanc dans la boutique et Delphine a oublié d’acheter la bière. Ça commence par B, ça se termine par un T et ça se met dans un canon…vous trouverez tout seul…

Donc tu y retournes avec Guy…

Les sudafs passent nous voir et ils nous ont bien fait comprendre que le vin qu’on avait acheté était un vin de merde et qu’ils en auraient jamais acheté chez eux en Afrique du Sud et ils ont pas voulu de bière…

Avec Delphine on retourne le soir au Dino’, Guy avec sa gangrène purulente préfère rester au bungalow, certainement des emails à envoyer...

8

Le lendemain on va sur la capitale Maputo, il y a 6 heures de voiture. Une fois de plus tu as dit que tu aimerais partir tôt pour qu’on ait le temps de trouver un hôtel sympa, donc essayer d’arriver vers midi. Mais non, il faut absolument prendre un petit déjeuner mais comme à notre hôtel, ils sont super lents, on a décidé de le prendre en route. On trouve un petit bouiboui assez étonné de voir des touristes s’arrêter et Guy et Delphine ont l’estomac rempli, donc ça va aller.

Tu laisses Guy conduire pour la fin du trajet. L’arrivée dans Maputo nous change avec toutes les voitures, les grandes rues, les sens uniques. On arrive à 14h30. Les guesthouses qu’on avait repérées sont full. On se rabat sur un hôtel à 150$ la nuit et il nous rajoute un matelas par terre dans la chambre. Une fois de plus, on serait arrivé plus tôt, on aurait pris un peu plus de temps pour trouver un endroit sympa.

16h00, il fait beau, encore 1 heure de soleil, tu veux faire une balade dans la ville, pas grave si on déjeune pas, on mangera bien ce soir. On a néanmoins le temps de voir un peu la ville. Delphine, glisse sur un trottoir et s’ouvre un peu le genou. Guy qui trimballe généralement une pharmacie ambulante n’a rien avec lui. On trouve une pharmacie qui essaye de nous vendre tout son stock, mais personne pour vraiment aider Delphine à nettoyer la plaie.

Maison de Gustave Eiffel

On va jeter un œil à l'hôtel Polona conseillé par ta boss sudaf qui descend dans cet hôtel. Effectivement c’est le plus luxueux de la ville. On a dû nous prendre pour des mendiants quand on est rentré. On n’a même pas osé demander les prix de la chambre. Maputo ne fait pas trop ville africaine, elle est en surplomb de la mer, assez moderne, les quartiers à flanc de collines sont les quartiers riches avec de superbes villas sécurisées. La ville a gardé son passé colonial portugais avec de vieilles maisons, une très ancienne gare complètement restaurée, la maison de fer construite par Eiffel, elle est effectivement tout en fer. Il y a une route qui longe tout le bord de mer mais personne se baigne. On dit qu’il y a des requins. Le seul problème sont les flics. Ils sont pas là pour assurer la sécurité mais pour foutre des amendes qu’ils font payer cache.

Tu t‘es fait chopé, tu t’es rabattu sur la gauche, soit-disant il y a une ligne continue. Tu as beau faire le mec qui comprend pas, elle sort un papier et te fait le dessin de ce que tu as fait. On est pas arrivé à s’en sortir cette fois-ci. Soit tu payes 25 euros au commissariat de police soit la moitié de la main à la main. Cette salope a eu son pognon mais ça t’a énervé pour tout le reste de la journée. On est allé voir le marché qui n’est pas très grand, en tout cas celui du centre ville. Par contre la zone où ils ont regroupé les vendeurs d’artisanat est immense. Guy et toi avaient acheté des sculptures que tu pense être du Mozambique, que dal tu le sauras plus tard mais ça vient du Swaziland. Un gars vend des beaux pots en terre. Tu lui demandes d’où ça vient. Il te dit que c’est lui qui les fait. Oui bien sûr, et le mec d’à côté qui a exactement les mêmes…il les fait aussi ?

Le soir repas dans un resto réputé pour ses fruits de mer, le costa del sol. C’est un des derniers repas de poisson car Delphine doit prendre un avion de Maputo pour rentrer sur Jobourg puis Paris, alors qu’avec Guy, tu dois retourner à Nelspruit rendre la voiture.

Dernière fin d’après-midi, on longe la mer en bagnole. Il y a plein de petites échoppes où des femmes font cuire sur un BBQ minuscule qqs poissons et vendent des bières. On aurait eu un jour de plus, on serait venu déjeuner ici, pas sûr que l’aventurier à la plaie béante serait venu...

9

On a aussi tenté à midi le marché aux poissons qui est en dehors de la ville. Déjà quand tu arrives, des mecs veulent à tout prix te faire garer à un endroit pour après te demander du pognon, rien que ça , ça t'énerve (déjà que tu t’es pris une amende 1 heure plus tôt). Le principe est d’acheter son poisson, ses crevettes puis d’aller 50 m plus loin où plein de petits restos t’attendent pour te faire cuire ton poisson.

Bon on savait pas trop comment ça fonctionnait. Un local qui parle anglais veut nous aider. Généralement, tu refuses, car dans ce bas monde, il n’y a jamais rien de gratuit…Mais le mec s’y prend bien et il donne pas l’impression d’être un rabatteur. Il y avait un couple de touristes avec 3 mecs autour pour essayer de récupérer des piécettes. Donc finalement, on écoute les conseils du mec et on choisit 2 poissons. Ça fait 2,5 kg sur la balance, Guy fait remarquer que la balance n’est pas à 0. Donc on prend une autre balance mais on est toujours vers les 2,5 kg. Maintenant on négocie le prix, qui commence à 7,5 euros le kg pour le descendre à 5 euros.

Puis on va vers les restos où on se fait harceler par les cuisinières pour nous pousser vers leur resto. On en choisit une qui prend notre paquet mais le gars qui nous avait aidé et qui nous avait rien demandé lui dit un truc en parlant de kg. Pour la cuisine on paye aussi au kg cuit, d’autres touristes nous ont dit qu’ils avaient payé 1,9 € du kg donc on lui dit qu’on payera pareil alors qu’elle nous demande 2,1€ . c’est vrai que c’est rien du tout mais faut négocier sur tout. Et du coup elle n’est pas contente et reparle avec notre accompagnateur. Bizarre… Le gars qui nous a aidé s’en va sans nous demander quoi que ce soit… Surprenant.

On s’installe et on attend. Un couple de locaux s’installe à coté de nous et la patronne commence à leur parler. En fait, elle parle de nous. Comme nous, le portugais on a un peu de mal à comprendre, le couple nous explique : on s’est fait entuber. En fait tous les pécheurs ont des balances truquées pour les touristes. On n’a pas 2,5 kg mais 1 kg de poisson. Guy nous dit que lui avait le sentiment que ça faisait pas 2 kg, il avait qu’à le dire avant.. toi t’es pas foutu de faire la différence… Et en fait le truc à savoir est très simple : il y a une échoppe où une femme tient une balance honnête. Tu prends ton poisson chez le voleur et avant de payer, tu vas chez elle le peser et ça te coute 10 centimes pour utiliser sa balance. Putain.

Ça, plus les flics, ça fait beaucoup en une matinée. Le seul point où on a été content, on a payé le même prix que les locaux pour le même poisson. Tu te dis que comme les pécheurs savaient qu’ils allaient nous entuber grave sur le poids, ils ont pas trop insisté sur le prix au kg. Mais bon, t’as comme une arête en travers de la gorge. C'est pas sur la somme mais sur le principe de se dire qu'ils attendent le touriste pour l'entuber. Du coup tu te demandes si tu t’es pas fait aussi entuber sur le poids des crevettes à Tofo…

Autant te faire avoir sur le prix car tu as pas su négocier, c’est normal c’est le jeu, mais truander sur le poids…

10

On laisse Delphine à l’aéroport de Maputo. Il y a même un hall écrit qu’en chinois, ils sont partout. Et on part en direction de la frontière à 80 km, objectif ne pas se faire entuber par les flics. C’est toi qui conduis, Guy regarde ses mails… On doit être à 20 km de la frontière, sur un rond point, des flics. Juste avant qu'on arrive, une flic lève le bras pour faire signe de s’arrêter. Putain, on pense qu’on va encore y avoir droit ! Mais non, elle nous regarde pas, c’est la voiture derrière qui est arrêtée et tu sais pas pourquoi…

La frontière côté Mozambique se passe plus simplement que prévu, des mecs avec des fausses plaques de la douane te demandent ton passeport soit-disant pour te faire passer plus rapidement les formalités. T’en tiens pas compte mais c’est chiant, tous ces parasites. T'attends qu'arrive un autre mec en voiture pour lui demander quel est le vrai process.

Coté sudaf, ça devrait être plus simple. Sauf que ça merde pour ta pomme. Pour une raison incompréhensible ton passeport ne passe pas dans leur machine donc ça prend du temps. Tu dis à Guy d’aller faire tamponner un papier pour l’entrée de la bagnole, c’est à un guichet 2 mètres plus loin. Mais non, il veut pas y aller, il préfère attendre dehors. Putain, c’est pas compliqué d’aller à un guichet et d’avoir un coup de tampon. Du côté de ton passeport, ça s’améliore pas, le douanier essaye sur 2 autres machines mais ça va pas donc elle colle un papier dans ton passeport (va savoir ce que c’est). Elle demande à un autre gars qui lui arrive du premier coup. Mais maintenant il faut décoller le papier qu’elle a mis 10 secondes plus tôt !!! Et c’est fait pour qu’on ne le décolle pas, donc elle en bave. Faudrait pas non plus qu’elle me bouzille le passeport. Finalement elle y arrive et nous voilà coté sud af.

Graskop est une toute petite ville, une rue principale et 2 routes perpendiculaires. C’est plein de magasins de souvenirs car c’est le point de départ pour aller voir le canyon de Blyde river. On s’est pris le meilleur hôtel de la ville. On est à 1700 m d’altitude, Guy avait peur d’avoir froid la nuit… Pour une fois, on est pas arrivé trop tard, on a le temps d’aller voir un point de vue ‘God window’ sur une grande partie de la région. On est même censé voir le Mozambique mais trop de brume. A notre retour à la tombée de la nuit, Grakop ville morte, plus un chat dans la rue. Où sont passés les touristes et les locaux ???

Blyde river canyon 

Le lendemain matin, on s’arrête dans une vraie boutique d’art africain, pas un truc à touristes, genre des œufs d’autruches peints ou des conneries dans le genre. T’es arrivé à convaincre Guy d’acheter des statuettes en bronze. Il en a eu pour 400 euros. Sur ce coup il t’a épaté… Toi t’as laissé pour beaucoup plus, va savoir où tu vas les mettre dans ton studio. Seul inquiétude pour Guy, le gars va nous l’envoyer car c’est trop lourd. Guy a peur de ne pas le recevoir…Inch Allah.

Une fois de plus on est pas d’accord, Guy veut passer cette nuit à White River, une ville à 10 km de l’aéroport. On a pas d’infos sur les hôtels de la ville et tu sens le plan pourri. On n’a qu’à rester à Graskop on est à 70 km de l’aéroport c’est pas grand-chose. T'inquiètes tu vas le retrouver ton travail…

Donc on reste sur Graskop cette nuit et on part tranquillement faire le tour du canyon avec ces différents points de vue. Faut surtout éviter les multiples cars de collégiens. Dès qu’ils débarquent sur les sites, c’est un merdier pas possible. Apparemment le Blyde River Canyon est le 3ème plus grand canyon au monde.

On tombe sur un prospectus pour un centre de réhabilitation de Guépard. C’est à 120 km. Guy est pas motivé. Et on va faire quoi si on revient à Graskop ? Finalement on y va mais c’est toi qui conduis. Les restos sont pas légions donc on trouve des friands dans une station essence. Tu conduis, tu t’en aies foutu partout sur toi, donc en arrivant dans une petite ville (une rue avec 10 maisons), tu ralentis pour enlever toutes les miettes que tu as sur toi. Coup de chance, il y avait un flic avec des jumelles caché par une bagnole, impossible de le repérer. Et grâce aux miettes, on a pas eu d’amendes…

On arrive à l’endroit pour voir les guépards. On se tape 25 minutes de film qui t’explique la genèse du centre puis on embarque sur une bagnole (même genre qu’au parc Kruger). Les animaux sont dans des enclos parfois pas très grands et on est même pas autorisé à descendre de la bagnole même en étant derrière le grillage. Pire qu’un zoo. Il y a juste 2 enclos où on rentre en voiture et où il y a dans l’un 2 guépards qui se reposent à l’ombre et qui nous regardent à peine et dans l’autre une meute de wild dog pas plus intrigués par notre présence. On voit derrière une grille un guépard royal, il a un pelage beaucoup plus marqué que les normaux, il en existe que 50 dans le monde et ça serait génétique. On voit 2 lionnes et un lion toujours derrière des grilles et c’est terminé. Top la visite. En Namibie, on te faisait descendre en plein milieu des guépards….

Retour à Graskop et on retour à 20h au même resto que la veille. 20h un vendredi soir, ça devrait aller ! Fume !! il est en train de fermer. Ça devient inquiétant, Guy n’a mangé qu’un friand ce midi, faut trouver une solution, le pauvre… On trouve une sorte de resto fait dans l’ancienne gare de la ville. Ils s’attendaient pas à voir 2 touristes débarquer mais on a quand même pu manger. Un dernier diner sudaf loin d’être inoubliable.