Du 31 octobre au 4 décembre 2013
5 semaines
Partager ce carnet de voyage
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Salut,

un petit mail rapido de l'aéroport où ton nom apparaît pour que tu te présentes au comptoir Air France. Cool tu vas être surclassé. Que dal. T'es convoqué mais ils savent pas pourquoi.

Ça faisait très longtemps que tu voulais aller en Birmanie mais le boulot ne le permettait pas. Bon, ça a changé maintenant. Donc voyage de 35 jours avec un visa de 28 jours, bah, ça devrait le faire. Quand tu lis les guides de voyage, ça va être très temples et rizières. Mouais. Du coup, ça t’a un peu refroidi et t’as quasiment rien préparé, t’as fait ton sac à la dernière minute, pas vérifié la trousse à pharmacie. Donc, au moindre début de tourista, ça va être folklore. T’as juste réservé 3 nuits d'hôtel à Rangoon histoire de savoir où crécher à l’arrivée et de sentir le pays.

Le pb c’est que la junte militaire ouvre et ferme certaines régions donc tu peux jamais être sûr. Après, il y a certaines régions qui sont interdites, c’est le grand marché de la drogue, une partie du triangle d'or.

La Birmanie est connue pour ses fameux rubis de la vallée de Mogok. Me demandez pas d’en ramener, je risque de me faire fourguer un bout de verre peint en rouge.

Au fait, tu tiens bien à tous vous remercier pour votre soutien unanime, tu dis bien unanime. T'as bien compris que si t’avais une merde, personne ne paierai pour toi. Ça, c’est bien clair. Et t'as même eu droit à un "j’irai dire à la police que tu l’as fait exprès et qu'on ne doit pas payer de rançon." t’en espérais pas tant. À cause de vous, t'as la pression, tu vas plus oser quitter mon transat au bord de la mer.

Alors t’anticipes aussi certaines remarques sur le contenu de mes mails. Je les écris rapidement sur des claviers à la con au bout du monde. Donc oui il y aura des fautes d’orthographe. Et dès ce premier mail. En plus, il y a une pro du journalisme qui va les lire alors t'as la pression. Tu vas taper dans Wikipedia.

Ps : suite à la soirée d’hier, je prends l’avion avec mon pote maldecrane.

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yo les congelos, ça va les moufles ?

Avant tout, t'es sur un clavier birman où les caractères latins sont minuscules, pas d’accents et en plus t'as un effet de contre jour sur le clavier et t'as pas trop le temps de te relire. Alors les commentaires sur tes fautes...

Donc, arrivé à l’aéroport de Bangkok, t’as poireauté 6 heures puis vol sur Rangoon, avion au 3/4 vide. Il y a juste 2 petits enfants et avec ta chance, ils étaient 2 rangs devant toi et ils ont hurlé pendant tout le trajet. Comme t’étais sur une sortie de secours, tu voulais pas bouger donc top. Le vol vers Rangoon est fabuleux, on survole l’Irrawadi, le fleuve marron qui traverse toute la Birmanie. Et tout autour plein de rizières vertes et jaunes, ça faisait un incroyable contraste.

Passage de douane sans trop de pb, et pas de merde non plus sur le bagage (oui, il y avait une merde potentielle sur le bagage qui risquait de rester à Bangkok). Je vous avais pas dit mais à Paris , à l’enregistrement, jtétais sur la liste de passagers qui devaient se présenter au comptoir d’enregistrement mais quand t’y es allé ils ont pas été foutu de me dire pourquoi.

Enfin, bon, revenons à Rangoon. dés qu’on est plus dans la clim, c’est le choc. Une chaleur moite, étouffante. A 6h du matin il fait 30 degrés. T'avais un mec qui devait te récupérer à l’aéroport, et en plus il était là. Trop de trucs cools, pas possible, va y avoir une merde. Bon, il parle pas un mot d’anglais et a pas envie de parler. Et dire que les birmans sont accueillants. Il doit avoir du sang chinois celui-là. C’est un taxi mais tu montes devant, c’est pour mieux voir l’accident arriver. Alors, il y a une particularité en Birmanie, ils roulent à droite (comme tous les pays civilisés) mais ils ont le volant à droite. Donc quand le mec veut doubler, il voit rien. C’est toi, le passager, qui voit en premier ce qui arrive en face. Et c’est simple pour le chauffeur, il suffit qu'il regarde ta gueule pour comprendre que ça va pas passer. Donc, ils sont pas cons, ils doublent par la droite.

Pour ceux qui connaissent d’autres pays d'Asie, c'est pareil, des bagnoles partout, un mélange de petites échoppes qui vendent un peu de tout. Le chauffeur t’emmène à la guesthouse réservée. Tu l’as trouvée sur trip advisor. Elle est pas dans les guides mais elle est bien notée. Tu savais que ça allait être très basique mais là...

Le chauffeur s'arrête devant un bâtiment, il y aurait pas eu un panneau avec le nom de l’hôtel, tu aurais dit que c’était l’entrée d’un squat. T’as déjà dormi dans des hôtels qui semblaient pourris mais celui-là, en terme d’entrée, c’est le top. Par contre, une fois que t’as passé les escaliers, c’est propre, basic mais propre mais vraiment basic. Bon, la chambre se résume en 2 mots, propre et basic. Toutes les portes des chambres sont ouvertes, tu te renseignes, t'es le seul touriste dans la guesthouse. Putain, ça va pas être cool cette histoire.


Entrée de la guesthouse et alentour de Rangoon

Il est 15h. Pas la peine de prendre une douche, il fait tellement humide que tu seras trempé au bout de 5 minutes. Donc repérage du centre de Rangoon et recherche de l’agence gouvernementale de tourisme, celle qui peut te dire s’il faut des permis pour aller dans certaines régions.

Le centre ville est super pollué car il y a des bagnoles partout et elles connaissent pas Mr Pocatalytique. Les trottoirs sont défoncés donc les gens marchent sur la route. Pour traverser les grands axes, tu dois forcer les bagnoles à s’arrêter. Même un moine, il le laisse pas passer. Ah au fait, y a aussi des nonnes et leur tenue est rose bonbon. Les moines ont un vêtement ocre-marron, mais alors pour les filles, cheveux rasés et en rose bonbon. Dés que tu peux tu fais une photo et tu l’envois à Lagerfeld pour sa prochaine collection.

Impossible de trouver l’agence gouvernementale. Donc tu trouves une agence de tourisme traditionnelle et tu leur dis que tu veux aller à Mkauke, que tu prononces MROKE. Putain, ils connaissent pas. Tu leur montres le nom sur la carte et ils prononcent alors... Je vous offre un billet pour Mars en classe éco (ouais, t'as plus les moyens) s’il y en a un qui trouve. La réponse est à la fin du mail.

Avant, cette région était ouverte au touriste de base puis elle a été fermée il y a qqs mois, donc pas d’infos vraiment claires. Alors pourquoi Mkauke? Car c'est le 2eme site archéologique de Birmanie et ça a l’air pas trop fréquenté. Le gars de l’agence te dit qu’il va se renseigner. Après 2-3 coups de fils, il t’explique qu'il a demandé à un gars du gouvernement (mais un grouillot) et que c'est remonté à la hiérarchie pour être sûr de la réponse. Et la réponse est qu’il faut un permis et qu’il peut te l’avoir mais il faut 5 jours. Ouais bien sûr. Toi, tu veux juste un billet d’avion, tu veux pas arroser la junte militaire avec tes euros difficilement gagnés. Ouais, le permis va pas être gratuit.

5 minutes de marche plus tard, tu trouves une autre agence. Le mec te confirme tout de suite qu’il ne faut pas de permis mais il savait pas que ça avait été fermé. Et ouais, bien sûr que tu vas lui acheter un billet d’avion et te retrouver bloqué à l’aéroport. En discutant, le mec t’indique où est exactement l’agence gouvernementale donc t’y files directo. Pas étonnant que tu l’aies pas trouvée, c’est pas au même endroit que sur le bouquin et en plus tu pourrais croire que c’est un bâtiment désaffecté. Donc, tu te pointes et tu demandes à la dame. Elle te dit qu'il faut un permis. Tu fais le mec surpris en lui disant qu’on t’a dit le contraire. Du coup, elle se renseigne et effectivement pas besoin de permis. Et je vous rappelle que ça fait juste que 5 heures que je t'es arrivé, vous avez vu comme c’est facile pour avoir une info fiable à 100%.

Donc demain, retour à l’agence et tu tentes d’avoir des billets. Mais un gros pressentiment que ça va pas être simple cette histoire. Car après l’avion, il faut que tu trouves un bateau qui remonte un fleuve pendant 6 heures pour arriver sur le site et qui te récupère 3 jours plus tard. Et vu le peu de touristes à Rangoon, il va y avoir personne à Mkauke pour partager les frais. Oui, pendant les 3 heures où tu t'es traîné dans Rangoon, t’as pas vu 10 touristes. Et c’est la haute saison, toi qui avais peur de galérer pour trouver à te loger.

Il est 18h, il y a plein d’échoppes dans les rues qui vendent plein de trucs à bouffer et qqs rares touristes sont déjà en train de manger. 18h ça fait un peu tôt donc tu retournes à ta super guesthouse. 19h, t’es à nouveau dehors, il fait nuit les rues ne sont pas éclairées donc t’es à la frontale. Elle sert aussi à prévenir les bagnoles quand tu traverses une route. La vache, la plupart des petits restos sont déjà fermés. C’est pire que des poules ici. Tu vas voir 2 restos à touristes, histoire le premier jour d’habituer lentement l’estomac au goût local. Mais les 2 restos font vraiment des trucs à touristes et t’as pas envie de manger une pizza ou un steak. Effectivement il y a qqs étrangers mais ça ressemble à des expats et à des all inclusives retraités. Ça va pas le faire. Finalement tu te rabats sur une gargote juste à côté de ta guesthouse et pour 5 euros tu t’es tapé un plat de poulet frit avec des pistaches, des légumes vapeurs et du riz (ouais le riz, c'est incontournable ici) et 2 cocas (pas la peine de faire des remarques sur le coca, tu testes juste). Ça va devenir ta cantine.

Donc, demain achat de billet pour ronron (vous comprendrez pourquoi plus bas dans le mail), visite du marché (recherche d’une grenouille rouge et d'une boite laquée, oui t'as déjà eu des demandes de shopping), visite de pagodes dorées à la feuille d'or.

Donc, pour les inquiets, si tu choppes des billets d’avions, il est pas sûr que la semaine prochaine, t'ais un accès internet. Donc, pas de panique, pas la peine d’appeler l’ambassade et pas la peine de préparer la rançon (oubliez le dernier point...je suis réaliste)

Au fait, je vous rassure, je vais pas vous envoyer un email tous les jours.

Ricardo ps : Mkauke se prononce : MIAOU. comme le miaou d'un chat. Ça va être folklo pour se faire comprendre.

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Bande de mécréants,

bien sûr que t'as eu ton billet d’avion et en plus à un prix cassé. Trop fort le mec de l’agence de voyage. Il a un look particulier, il se laisse pousser les poils mais il est pas très barbu, donc il a 10 poils sur le menton, chacun de 7-8 cm et autant à chaque oreille, ça lui fait un petit côté Maitre Yoda !!! Bon, le vol est sur la compagnie KBZ, ça doit être pour ça ce prix si bas. Jamais entendu parlé. Elle doit être sur la liste noire celle-là et appartenir à un mec de la junte. T'as jeté un œil sur internet, il semble que ça lui arrive d'atterrir alors que c’est pas prévu. Mais bon, après des vols intérieurs papous et mongols, t’es blindé !!! Départ lundi aprèm et retour samedi, InchBoudha ! ( Inch allah, c’est pour les pays musulmans)

Et mea culpa pour la langue birmane, le bled s’appelle Mrauke U. Ça doit être le U à la fin qui fait le côté miaou.

Parlons un peu de tes petits malheurs : En moins de 2 jours tes sandales m’ont filé des cloques, donc t'as acheté des tongs qui elles te font mal ailleurs. Putain, va falloir que t’alternes sinon tu pourrai plus marcher. Et avec l’humidité (t'as laissé des feuilles de papier dans ta chambre, en rentrant elles étaient toutes molles à cause de l’humidité), faut pas imaginer que les cloques vont sécher. On dirait un vieux qui se traîne dans la rue.

C’est clair qu'il y a rien à foutre au centre ville de Rangoon, donc t’as décidé de sortir de la ville. La bible (Lonely Planet) parle d’un petit village Twante mais il ne te le vend pas vraiment. Généralement quand ils te le survendent dans le guide, c'est pas top, alors tu t'attends au pire. Bah pourquoi pas. D’abord tu prends un ferry pour traverser le fleuve. Ça doit être 20 centimes le prix local et c'est 2 $ le prix touriste. Sur le ferry (le trajet dure juste 5 minutes pour traverser le fleuve) y a quasiment autant de passagers que de vendeurs de bouffe et de babioles.

T’es le seul touriste sur le ferry, forcement à l’arrivée on essaye de t’alpaguer. Toi, tu cherches une sorte de pickup pour y aller mais finalement tu te rabats sur une moto-taxi. Alors, pour les parisiens, les moto-taxis ici, ce sont pas les Goldwin tout confort de Paris. Ce sont des scooters. Tu trouves un mec qui t’y emmène pour 3$ mais t’as aucune idée de la distance. Si ça se trouve c’est à 2 minutes. Pour la sécurité, il y a un casque. Imaginez un casque en simili plastique de la même forme que les casques de la 2eme guerre allemande et le chauffeur en a un style camouflage avec un filet dessus. Le tien, il est 3 fois trop petit.

On a pas fait 300m que le gars s’arrête pour faire le plein. Bon, ça doit pas être à côté ce bled.

Et on repart. Alors, est-ce que c’est la pression d’avoir un touriste, mais on a jamais dépassé les 30km/h. On s’est fait doublé par tout le monde. On a juste doublé une charrette, oui !!! On a baissé la tête et profité de l’aspiration. Y a même un mec en bagnole en nous doublant qui nous a fait signe d'accélérer. Rappelez-vous Defunes et Bourvil, on a fait le remake de la grande vadrouille version birmane. L’avantage, tu sors ton appareil photo et tu fais des photos tranquillement. On est passé devant des flics, il y a eu un coup de sifflet, est-ce que c'était pour toi ? Bah, en tout cas, on s’est pas arrêté. De toute façon, ils auraient voulu nous arrêter, il suffisait qu’ils marchent un peu vite pour nous rattraper.

Grande ballade au milieu des rizières. Ouais, le trajet à cette vitesse a pris presque une heure (rappel, t’as payé 3$). Sur le bord de la route, il y a devant chaque maison sur pilotis, une sorte de marre boueuse où tu oserais pas foutre un pied dedans et derrière des grandes rizières à perte de vue. T’alternes des baraques en bois brinquebalantes avec des maisons en brique. A un moment on se fait doubler par un pickup (ben oui..). Je sais pas si vous connaissez les transports locaux en Afrique, mais là-bas le taxi brousse prévu pour 10 personnes fait rentrer 25 personnes et pour être sûr que tu es bien bloqué, on te rajoute 2-3 mamas. Là, c’était pire, les gens étaient dehors. Ici, les motos et voitures sont construites autour du composant le plus important, le klaxon. Les mecs klaxonnent pour tout. Si t’en as pas, t’es mort. Ils ralentissent juste quand il y a des vaches, car elles s’en foutent du klaxon.

Juste avant d’arriver à Twante, tu vois sur la gauche un complexe en train de se construire autour d’une immense piste de skateboard. T’es au milieu des rizières et y a un mec (forcement de la junte) qui a construit une immense piste de skateboard et il construit des bungalows autour. Va comprendre.

Bon alors Twante, comme pressenti, pas grand chose à faire. Ton chauffeur/pilote repart (il doit encore être sur la route vu sa vitesse). Il y a juste un immense stupa doré de plus de 50m qui a plus de mille ans. A l'entrée faut faire un don (c'est pas obligatoire mais très fortement conseillé). Au moment où tu cherches ton pognon, le moine à l’entrée se lève et regarde combien tu mets dans la caisse et t’as le droit à un 'thank you for your cooperation' puis il se rassoit. Mouais il a fini de bosser pour la journée. Ici, dans les lieux de culte, tu enlèves tes chaussures. Seul problème il est 13h, le soleil a cogné dur (t’as choppé des coups de soleil..) donc le sol est brûlant.

Contrairement aux églises, les lieux de culte ici sont plus, comment dire... open. T’as des familles qui viennent apporter leur repas, d’autres font la sieste. Donc voici une petite proposition : A ton retour, on organise un pique-nique à Notre-Dame. On verra si le cureton est aussi open. Une fois que t’as fait 3 fois le tour du stupa, tu dis que tu vas passer à autre chose. Bon, la rue principale, une fois que tu as fait un aller retour, acheté un beignet et une bouteille d'eau, tu peux te dire que tu as vu les hot-spots du coin.

Il fait chaud et lourd, tu te dis que tu vas raccourcir ta tignasse. Le matin, t’avais cherché un coiffeur à Rangoon mais il y avait la queue. Et là, il y a une bicoque en bois, un vieux fauteuil, 3 miroirs et 3 posters donc tu y vas. C’est certainement la première fois qu’un touriste se pointe. Tu rentres dans le "salon". Oui t'as mis salon entre guillemets. Il y a des morceaux de bois par terre, des restes de composants d'une TV. Le coiffeur, plus que surpris (tu m’étonnes) t'installe, te met un truc autour du cou, puis c'est la tentative de comprendre ce que tu veux comme coupe. En plus, il utilise que la tondeuse. Va lui faire comprendre que tu veux des mèches avec un dégradé. Tu te bases sur sa coupe pour essayer de lui faire comprendre la longueur que tu veux et puis InchBoudha. Alors ici, pas de désinfection des outils de travail, on ne te lave pas les cheveux, pas de séchage et pas de gel. Et ça a coûté 50 centimes. Jean-Philippe, tu as vu la marge que tu fais sur tes coupes !! Et va pas me sortir Hollande et ses taxes. Bah finalement, c’est pas catastrophique mais ça gratte un peu. Ce soir shampoing...

Maintenant, il faut retrouver une moto pour le retour et tu te dis que ça va être cool le retour. Que nenni, t’es tombé sur un Fangio. Ton casque est trop grand et avec le vent il s’envole donc tu le tiens avec une main sur ta tête et de l’autre tu te tiens désespérément au scooter. Le problème est quand tu t’approches des ponts, ça fait comme une petite bosse et il ne ralentit pas. T’as le choix, soit tu te tiens au scooter pour pas tomber soit tu tiens ton casque, un dilemme.

Y a pas un mec qui nous a doublé, ton chauffeur doit être pressé de retourner voir maman pour rouler aussi vite. T’as pas regardé le paysage, t’as juste regardé les trous sur la route en espérant de ne pas te vautrer. Oui, t'as oublié de préciser que la route est très déglinguée et qu’un scooter français rendrait l’âme au bout de 3 jours. Véridique, t'as repensé au fait d’avoir ou pas pris une assurance sur ce voyage. T-shirt, tongs et short, à la moindre gamelle, t'avais plus de peau. A un moment, Fangio prend un trou, gros bruit de ferraille dans le scooter. Le mec tend l’oreille pour voir si ça vient bien de son scooter. Oui, tu confirmes, ça vient bien du scooter où t’as le cul posé dessus. Bon, il freine, tu te dis qu’il va s’arrêter pour voir ce qui va pas. Même pas, il repart de plus belle. C'est con, on aurait pu vérifier si on allait perdre la roue avant ou la roue arrière en premier, ça aurait permis d’anticiper la gamelle. Ensuite il a envie de cracher. Oui, ici, ils mâchouillent une feuille avec un bout de noix de bétel, ce qui leur fait les dents et gencives toutes rouges et ils crachent donc beaucoup. Bon, ben, essaye de cracher en conduisant une moto sans te le reprendre sur la gueule (ou pour ton passager). Donc pour cracher, il se penche fortement sur la gauche et de la main gauche pousse le guidon et donc on tourne a droite direction le bas côté. Il a pas recommencé. On a du mettre trois fois moins de temps au retour et pas un pékin nous a doublé !! Fier le gars. Et en plus il essaye de t’entuber sur le prix. Pour se remettre, une bonne tranche d’ananas frais. Ils trempent un morceau de citron dans le sucre et frotte l’ananas avec. C’est pas mauvais.

Sur le ferry au retour, tu transpirais tellement, qu’un ado à côté de toi t’as refilé un mouchoir...surprenant, non ? Ouais il fait super moite ici, c'est pas le contrecoup de la trouille sur le scooter!

Retour dans les embouteillages de Yangoon et tu décides d’aller voir la pagode Shwedagon. Immense, dorée, c’est impressionnant. Bien sûr le touriste est ponctionné de 8.5$. L'argent va certainement à la junte. Et là, c’est le choc, toi qui avais quasiment pas vu de touristes, ils sont des centaines ici. Quelques routards mais surtout des groupes. Ici c'est plus 'moderne' : tout autour du stupa, il y a une sorte de tapis sur lequel tu peux marcher si le sol est trop chaud. Trop fort, ils ont pensé aux touristes.

pagode Shwedagon 

Il y a enfin d’autres touristes à la guesthouse, t'as dîné avec un couple de français. C’est elle qui décide de tout et lui suit. On a pris des plats au hasard, ben, certains piquent, mais piquent très forts. Ça te chauffe tellement la bouche que tu en oublies tes coups de soleil dans le cou et tes cloques au pieds.

Aujourd'hui, comme tu as du mal à marcher avec tes cloques, t’as décidé de faire ta seule action 'culturelle' du voyage au musée et ensuite un tour en train. Il y a un musée où tu peux voir de très grosses pierres précieuses. Donc, tu vas au musée national. Quatre étages de musée poussiéreux et pas une pierre précieuse. C’est quoi ce bordel ? C'est en rentrant au centre ville que tu t’aperçois que tu t'es gouré de musée, le boulet.

Tu fonces à la gare de train (Delphine, t'as pas fait de photos car rien d'intéressant). Tu vas au guichet pour les touristes. Devant toi, 2 vieux kiwi (pas le fruit, ni l'animal, les habitants de NZ). Ils ont les infos, il y a 2 trains. Un qui part dans un sens avec des wagons climatisés et un autre dans l’autre sens avec juste des ventilateurs. Ils prennent l’option clim. C’est con de prendre un train local avec la clim. Tu vas être derrière des fenêtres fermées (Guy, ça te rappelle le Mozambique). Tu prends l’option normale. Tu t’attendais à avoir plein de locaux avec des sacs de fruits, des poulets mais pas du tout. C’est même super propre à l'intérieur, c’est normal, ils balancent les bouteilles vides par la fenêtre. Pas de portes, pas de fenêtres fermées. T'as des gamins qui se baladent dans le train, des fois il sont très prêts des marches et tu te dis que s’ils trébuchent, ils sont sur les rails. Les parents disent rien.

Le train fait le tour de Rangoon. Vu la vitesse à laquelle il roulait, tu t’étais demandé si c’était pas ton premier chauffeur de scooter d’hier qui conduisait le train. Dès qu’on est sorti du centre ville, c’est nettement plus pauvre, des cahutes en bois en mauvais état. T’as des étals de fruits à 50 cm du bord des rails mais c’est pas un pb. La boucle prend 3h, il y a une vingtaine de stops. Au début, c'est sympa, après ça fait long. En plus avec ce putain de pantalon qui te colle au banc (voir la partie Point Boulet). 3h de train pour 1$. Birman railways va arriver en France et planter la SNCF !!

tour en train 

Demain envol pour Sittwe et après il faut trouver un bateau pour remonter un fleuve pendant 2h (ou 6h, c'est pas encore clair) pour aller à Miaou ville. Selon le patron de la guesthouse à Rangoon, il y aurait dans cette région un couvre-feu à partir de 18h et les musulmans n’auraient pas le droit d’aller dans cette région. T’as essayé d’appeler un hôtel pour réserver mais ça marche pas. On verra si tu peux envoyer des emails.

Quelques infos sur les locaux :

Concernant les fringues locales, les hommes et les femmes portent une pièce de tissu enroulée autour de la taille (un langwi) mais de plus en plus de jeunes sont passe aux jean's. C'est con, ils doivent avoir trois fois plus chaud en jean's.

Certaines femmes et les enfants se mettent une sorte de pate jaunâtre (qui vient d’un arbre) sur les joues. Ah oui, je sais plus si je vous ai dit comment on attire l’attention de qqun, comme un serveur, un taxi., tu fais le bruit appuyé d’un bisou. Oui, ça surprend au début.

Sur Rangoon, les motos sont interdites. La raison : 2 versions. Un big boss de la junte aurait eu un accident à cause d’une moto donc depuis c'est interdit. 2eme version, les mecs de la junte ont peur qu’un mec en scooter les flingue et s'enfuit.

Point opportunité de travail :

Véro, j'ai enfin trouvé ta guesthouse. En plein centre ville de Rangoon, au milieu d’un parc. Un très vieux bâtiment colonial à retaper (y a du boulot). La taille ? 20 fois la taille de la mairie de Menton (3 fois celle de Paris pour ceux qui n’ont pas eu la chance de venir à Menton). Donc, belle guesthouse style palace, certainement la possibilité de faire une piscine. Hé !! Vero, ça change des trucs pourris que j’avais auparavant trouvé. Bon, y a un petit hic, si tu veux monter un business ici, faut être maqué avec la junte locale. Fais une recherche sur Meetic, y a peut-être un colonel qui cherche une française. Promis, je viendrais te voir.

Point shopping

Coco, j’ai trouvé ta grenouille en osier, j’ai pris un plus petit modèle sinon elle rentrait pas dans le sac. Par contre, je te laisse acheter la peinture rouge.

Dorane, c’est un peu plus compliqué. Au marché, les boites laquées avaient un look made in China. Du coup je suis allé au Strand Hotel. Pour info, c’est un des hôtels mythiques de l’époque coloniale anglaise. Tout anglais qui se respecte va y dormir au moins une nuit. Effectivement, il y a que des groupes de touristes là-dedans. Tu rentres dans l'hôtel (même habillé comme un pouilleux, du moment que t’es un touriste ça passe), il fait -15°, c’est plus de la clim, c’est du congélateur. T'es allé à la boutique de l'hôtel en ski de fond entre 2 congères, mais bof, pas convaincu. Je regarderais sur Mandalay mais envoies moi une photo.

Point boulet

Pour ceux qui sont pas familiers de tes emails, généralement à chaque voyage, tu tombes avec un boulet qui aurait mieux fait de rester dans son pays. C’est un peu le fil rouge du voyage.

Et tu crois avoir trouvé le boulet de ce voyage, il est en train de taper sur ce clavier.

- Après 2 jours, tu viens de m'apercevoir que ta montre n’était pas réglée à la bonne heure.

- T'as des cloques à chaque pied et les nouvelles tongs te font encore plus mal.

- Erreur sur le musée.

- Comme t'as un coup de soleil, t'es parti avec ta crème solaire dans la poche de ton pantalon. Tu sors du taxi, le tube était ouvert, j'en avais plein le pantalon. Dans le train, t'étais collé au banc.

Et tout ça en deux jours !!!

Le boulet Ricardo.

4

De retour du pays des chats.

Lors du dernier resto à Yangoon, un truc est mal passé, un œuf apparemment, résultat, le matin malade, impossible de s’écarter à plus de 10 m des toilettes. Ton nouveau copain, Mister PQ. T’as un avion à prendre et il y a 45 minutes de taxi, ça va être compliqué cette affaire. En 15 minutes, t’es allé 5 fois aux chiotte. Un Smecta, un Thiorfan et tu sautes (pas trop fort) dans un taxi. Ça passe juste, mais à peine arrivé à l’aéroport, tu cherches les petits coins.

Aux vols domestiques, il y a 2 halls, à l’un, un portique de sécurité, à l’autre non. Apparemment, on se fout de la sécurité de certaines compagnies. De toute façon, leurs portiques de sécurité...

Oui, au fait, je viens de lire dans le journal que sur le mois d’octobre, il y a eu 9 bombes en Birmanie. Mais ce sont des petites bombes, alors ça va!

T‘arrives plus de 3h à l’avance, juste pour reposer ton estomac. Tout ce que tu espères, monter dans l’avion, puis te coucher à l'hôtel. Une bonne heure de retard plus tard, l’avion est annoncé. La moitié des passagers sont des touristes. Tu te dis que c’est cool, tu vas trouver d’autres voyageurs. Mais non, il y a une escale dans une ville au bord d’une plage de sable blanc, ils descendent tous. Deux détours par les toilettes plus tard, l’avion arrive sur Sittwe.

Ton voisin d’avion, expat indien, te propose de te déposer au centre ville. En attendant les bagages, tu repères une nana, qui même si elle a un look asiatique, sent la touriste à plein nez (elle a un bob de la marque Columbia). Effectivement, c’est une américaine d’origine vietnamienne. Notre ami indien l'emmène aussi et nous dépose devant un des rares hôtels ouverts aux touristes. T’es confiant, y avait pas un touriste dans l’avion, pas un dans la rue, ça va être facile de se loger. Et tu veux surtout t’allonger. Ça ferraille dur au niveau du bide. On te dit que l'hôtel est complet, puis finalement il y a une chambre à 45$. Vu notre gueule, elle passe à 25$. Toujours gentlemen, tu laisses la priorité à la fille. Si elle la prend pas, tu la prendras. Elle hésite et finalement la prend. Du coup, faut que tu trouves une chambre. L'hôtel suivant, complet, et toutes les autres guesthouses n’ont pas la licence pour recevoir les touristes. Il y a un autre hôtel mais complet et le dernier a fermé. Bon c’est la merde !!! Y a même un mec qui te dit d’aller au bureau du gouverneur pour qu’il trouve une solution.

Toi qui voulais t’allonger... Retour au premier hôtel, t’insistes auprès du patron, il rappelle tous les autres hôtels. Tu lui proposes de dormir sur le canapé dans l’entrée. L’américaine propose que tu dormes par terre dans sa chambre mais le patron veut pas. Finalement, après 20 minutes d’attente, ça a fini qu’on t’a fait un lit dans le bureau du patron pour 25$. Du coup, tu fais appeler à Miaou-ville pour réserver une chambre.

A Sittwe, c’est tendu, il y a un couvre feu après 22h. Au pire, t’as pas de chambre, tu te fais arrêter le soir et tu dors au poste de police. Il y a des tensions (et des morts il y a 2-3 jours) entre bouddhistes et musulmans. Ici, on est dans le coin des bouddhistes. Et ils accusent certaines ONG d’aider les musulmans (en fait ils aident les 2). Du coup, ils ont bloqué les maisons où sont logées les ONG. Et ils se sont donc rabattus sur les hôtels d’où le merdier pour se loger.

Toi qui as tendance à dire inchallah à chaque fin de phrase, du coup tu fais super gaffe. Faut pas non plus donner l’impression que tu bosses pour une ONG. Ce matin, en passant devant un magasin, des gars te disent "salam aleikoum' certainement pour te tester. Faut pas répondre. Adnana, que font tes copains Al Qaida pour aider leurs frères opprimés en Birmanie. Certains bouddhistes (religion de paix bien connue) veulent les mettre dehors et dans certaines villes les magasins mettent le signe 969 à l’entrée pour dire que les musulmans sont pas les bienvenus.

Vu ton bide, tu peux bouffer que du riz mais bof. L'hôtel où tu dors est en face de grands arbres qui servent d'HLM 24h/24. La journée, ils sont blindés de chauve-souris, le soir elles partent se nourrir et sont remplacées par des milliers de corbeaux et le matin c’est le contraire. C’est impressionnant.

Le lendemain, c’est parti pour 5h de ferry pour rejoindre Miaou. Pas fameux, les chiottes du ferr! Ici, c’est le ferry local, il s’arrête dans plusieurs villages, les gens montent vendre du poisson séché, des œufs, des petits coquillages. Tu les regardes bouffer, envieux. Il y a une partie réservée aux moines, derrière une grille. Pas de mélange avec le menu fretin. Les vieux moines s’y sont installés, un jeune est devant la TV. Chacun ses priorités. Le long des bords du fleuve, ce sont des rizières à perte de vue. Plein de pécheurs. Hé Chap, c’est là qu’il faut que tu viennent, tu mets un doigt dans l’eau, tu remontes un poiscaille. Mais avec ton matériel super moderne, pas sûr que le poisson sache ce qu'il doit faire pour que tu l’attrapes. On est quand même au milieu de nulle part et sur une colline surmontant les rizières, un immense Stupa doré.


Ferry pour Marauke U 

Au fait Mrauke U signifie œuf de singe. T’as réservé ta chambre dans la même GH que la ricaine car selon elle le soir tu manges en famille, ce qui peut être sympa. Les bungalows sont un peu vieillots mais les toilettes correctes. Oui, c’est vrai, il y a eu pendant deux jours un certaine fixation sur les toilettes. Mais ça va beaucoup mieux mais tu fais quand même attention.

Le truc, ici c’est d’aller voir les différents temples et stupa disséminés autour de la ville. Donc, on loue (oui toujours avec l’amerloque) des vélos. Ils ont un petit panier devant, tu peux y déposer ton sac (et ton PQ). Dès que tu es sorti des rues principales, plus un klaxon, le calme. Tu te balades en vélo au milieu des rizières, et tu t’arrêtes pour aller voir des temples. A un des plus importants, tu es attendu de pied ferme. Dans l’allée principale, t’as 8 moines et moinettes (ou moinesses) qui t’attendent pour que tu fasses un don. Ils sont là, tranquilles, à l’abri du soleil avec leurs ombrelles et devant eux, leur sébile.

Mrauke U 

Pendant que t'écris, il y a un dingue qui a mis la musique à fond dans la rue, c’est pire qu’une discothèque et personne ne lui dit rien. Tu t’entends pas taper sur le clavier.

Revenons aux moines, assis pépère, sous leur ombrelle. On se balade dans le temple et t’es obligé de repasser devant eux pour partir. En nous voyant revenir vers eux, un des moines se lève et nous indique chaque moine en faisant one, two, three... jusqu’à eight, genre, on est 8, donc 8 dons. Nous, on ne va pas volontairement dans leur direction et on fini notre visite. Ça déconne chez les bonzes, ils seraient 50, il faudrait donner à chacun. Finalement, on était bien obligé de passer devant les moines, la ricaine a filé qq chose à une moine et toi à un des moines et basta !!! 2 jours après, on est repassé au même temple, ils étaient là, bien accrochés à leur timbales, on a fait demi tour.

Nous, on s’est 'payé' un guide. On allait entrer dans un temple quand un gars en vélo nous a dit qu’il y avait une autre entrée et qu'il nous accompagnait. Oui pourquoi pas. Ensuite il nous dit qu'il veut juste parler anglais avec nous. Mouais, tu le vois venir de loin. Bah, tu laisses faire l'américaine et du coup, on se l’est coltiné. Juste avant le coucher du soleil, des bandes de brumes s’élèvent dans les vallons, donc le truc est de monter sur une hauteur pour voir le coucher de soleil avec les pagodes et la brume, c’est fabuleux. Ton pseudo guide t’amène au seul endroit où c’est payant. En haut d’une petite colline, il y a 2 bancs et quand tu redescends on te demande du pognon.

On ne peut pas dîner à la GH car il faut commander avant et comme on est arrivé dans la journée, c’était pas possible. Mais 2 gars sont en train d’y dîner. Alors dîner avec la famille, apparemment, ça veut dire dîner pendant que toute la famille te regarde manger et t’as pas levé le petit doigt qu’on t’a déjà apporté ce que tu veux. Même dans les restos 3 étoiles en France, t’as pas ce service. Nous, on est allé dans le meilleur resto de la ville, le plus cher donc que des touristes. Tu t’en sors pour 5$, la ruine. Tu commandes ton plat mais en plus, ils t’apportent plein d’autres plats. Toi tu restes encore au basic : du riz

Le lendemain, on a organisé avec la GH une sortie pour aller voir des villages Chin, une autre communauté. La région n’est pas ouverte aux touristes mais tu peux aller juste dans cette petite partie. On est 3, Maï l’amerloque, Fred, rencontré sur le ferry, un hollandais qui vit en Australie depuis 30 ans et ta pomme. Fred est dans une autre GH donc il est prévu d’être récupéré à 7h en bagnole puis on nous prend et yallah c’est parti (sans le Yallah). 7h20 personne. Le patron de la GH nous dit que la voiture est passée mais qu’il dormait. Bon, t’attends. 7h30 la bagnole arrive et descend 2 autres touristes. C’est quoi ce bordel. On monte dans la jeep et va chercher le Fred qui était bien prêt à 7h. Les mecs ont dû organiser un tour de bagnole pour le lever du soleil aux autres touristes, sont rentrés en retard et nous ont pipoté tranquille. 50 minutes de jeep sur une route défoncée plus tard, on arrive au bord du fleuve Lebro. Le bateau et le guide t’attendent. Pas très causant pour un guide.

On part sur le fleuve et le guide nous arrête à un village, c’est le marché, le guide nous dit qu’on se retrouve dans 10 minutes au bateau car il doit aller voir son frère. Euh, ben, euh, le guide, il est pas là pour t’expliquer un peu les trucs et les machins? Donc, balade dans la rue et au retour on passe devant un petit bouiboui et qui on voit, le guide et le pilote du bateau en train de déjeuner tranquillement.

C’est parti pour 2h de bateau direction les villages Chin. Vu comment ça a commencé, ça pue cette histoir Ici, sur le bord du fleuve pas de rizières mais plutôt de la culture de haricots, de cacahouètes. La vie a l’air paisible, rude mais paisible. Alors pourquoi aller dans les villages Chins. Il y a très longtemps, les femmes se faisaient tatouer une toile d’araignée sur le visage mais c’est pas clair si c’etait pour être plus belles ou le contraire. Il n'y a que les mamies qui en ont encore. Portrait de coutumes ancestrales révolues. On voit quand même que le guide est déjà venu mais il est pas très explicatif. T'as l’impression qu’il pense que tu es venu juste pour faire une photo et puis hop au suivant.

Mamie Chinn 

Il y a toujours une sensation de malaise à te pointer dans un village, à faire des photos et repartir, t’es parfois un peu à la limite du zoo, même si, ici, les femmes sont fières de poser pour la photo. Donc t’essayes, via le guide, de t'intéresser mais c’est pas facile. Elles tissent donc elles te montrent ce qu’elles font et puis tu leur achètes qq chose. Au 2ème village, il y avait 4 mamies tatouées dont une rigolote. Elles nous ont offert des bananes et une a voulu apprendre à dire en anglais 'banana eat'. T’as eu le droit à la version Chin mais c’est déjà oublié.

Enfants Chin 

Dans les villages, toutes les maisons sont sur pilotis, ça reste quand même pauvre. Ici, si tu es en mauvaise relation avec le gouvernement territoriale t’as droit à rien, sinon ils t’aident pour construire une école et avoir un instit. On est allé voir des écoles. Tous petits, ils apprennent les chiffres et les lettres en anglais. Y avait pas de prof donc c’était le chahut dans la classe. Tu t’es pointé au tableau et t’as montré le A, ils ont tous arrêté de jouer pour prononcer ensemble la lettre. Et pareil pour tout l’alphabet et les chiffres. La maîtresse est arrivée, ça a été le calme absolu.

Nouveau prof à l'école 

Retour sur Miaou, coucher de soleil au milieu d’autres français. Il sont partout. Et dîner au super resto où tu peux enfin manger normalement. On rencontre un gars qui travaille pour une ONG et qui nous explique qu’effectivement, c’est très tendu entre bouddhiste et musulman. Sa première question, êtes-vous journaliste ? Peur de dire certaines choses qui se retournent contre l’ONG.

Selon lui, on peut chopper ici la dengue, le palu et il est fortement conseillé de prendre, de retour en France, une pilule qui tue les vers que tu as pu chopper dans l’estomac. L’américaine a décidé d’arrêter de se laver les dents avec l’eau du robinet.

Au fait, la serveuse du resto, tu lui donnes 14 ans, elle en a 27, un bébé et un master en biologie...

4h45 du matin, une sono joue de la musique à t’en arracher les oreilles puis ça s’arrête. Tu te dis qu’un mec, en se levant, a appuyé sur le mauvais bouton. Ensuite, c’est le coq qui s’y met et puis c’est reparti pour la musique et ça ne s’arrête plus. T’avais prévu de te lever à 6h pour le lever du soleil, ça va, t’as le temps maintenant. A 6h, c’est toujours aussi bruyant. Le patron de la GH te dit que c’est une célébration par les moines pour les donations. Putain, à 4h45 ? Tu vas presque regretter quand tu dormais prés des mosquées. C’est bizarre, ils sont toujours très matinaux les religieux, qq soit la religion.

Le patron de la GH te montre le chemin pour aller au sommet d’une colline pour voir le lever du soleil. T’en baves grave sur le chemin boueux pour y arriver. Dix minutes après, qui arrive ? 2 autres français... Incroyable. Y a un autre chemin pour redescendre, plus facile avec des marches, donc pourquoi pas. Sauf qu’arrivé en bas, tu te retrouves dans un camp militaire. Tu souries, tu fais comme si de rien n’était et tu ressors. Ils ont du être surpris les militaires.

Aujourd’hui, location de vélo pour visiter les autres sites. Sur le plan, le patron de la GH, nous montre les principaux points et nous indique que dans certaines direction, il y a les musulmans. Mais bon, ils sont pas à 100m, et ils sont pas en train de t’attendre pour t’égorger comme un vulgaire mouton. Du coup, stress de l’américaine. Au début, elle ne voulait pas trop sortir des principales routes et chemins, mais à force elle s'y est faite. On s’est un peu perdu mais elle l’a jamais su. Tu lui montrais le plan et tu lui disais qu’on était dans ce coin, celui opposé de la région de musulmans même si c’était pas vrai. A un moment, devant l’entrée d’une pagode, il y avait un militaire avec une kalash mais elle l’a pas vu, Toi, mine de rien, tu lui as dit qu’il y avait rien a voir. Elle aurait vu l’arme, elle aurait voulu rentrer à la GH. Mais à force, elle s’y est faite, et elle voulait même prendre des petits chemins, comme quoi.

Dîner au même resto le soir (du coup, on aura jamais dîné en famille), au retour, coupure de courant tout autour de la GH mais les moines ont toujours de la musique. Ils ont un groupe électrogène. Il parait que ça peut durer une semaine cette affaire. Donc voilà Miaou ville. C’est vraiment à voir, pour ses balades calmes et ses stupas.

Ah oui, pendant ces 3 jours avec l’américaine, elle n’a pas arrêté de dire à tous les locaux qu’elle croisait minglaba (bonjour en birman). Un sur dix lui répondait. Effectivement ils te regardent mais c’est tout. A la fin, tu lui as demandé si elle faisait pareil à San Francisco. Ben non, mais ici c’est différent. Ah bon.?

Lendemain, le ferry est à 7h mais à 5h20 on a le droit à la musique. Je t'en foutrai des monk party !!!

Dans 4h, c’est l’avion pour aller à Yangoo, de là, 12h de bus de nuit pour aller sur Bagan. C’est une vallée avec 3000 temples. Tu vas la survoler en montgolfière, t’étais sur liste d’attente mais t’as eu une place. Après ça, terminé les temples.

L’américaine avait mauvaise conscience, elle a acheté à un vil prix un objet et elle t'a demandé de retourner au stand où elle l’avait acheté pour donner 1$ à la vendeuse. Mouais, si la vendeuse lui a vendu, c'est qu'lle devait bien gagné qqchose.

Miaou Jones

5

Yo,

Alors, posez votre stylo (pour ceux qui bossent), votre peigne (pour mon ami coiffeur), votre canne à pêche (pour l’apprenti pêcheur) et fermez les yeux (mais juste à moitié pour arriver à lire la suite).

Imaginez une vallée où coule un immense fleuve, l'Ayeyarwady. Cette vallée est couverte de cultures couleur vert claire et parsemée d’arbres aux feuillages vert foncé. Quelques taches blanches, des vaches qui viennent paître surveillées par leurs bergères. Et partout dans cette vallée, des temples et des stupas qui s'élèvent de quelques mètres à plus de 60 mètres. La plupart sont couleur brique foncée et d’autres sont recouverts de feuille d’or. Plus de 3000 temples dont certains ont plus de 700 ans. Dans presque chacun de ces temples, des bouddhas avec des offrandes : Bienvenue dans la vallée unique de Bagan.

Bagan 

Quand tu montes sur un des rares temples qui le permet, tu vois à perte de vue ces temples. T’es arrivé ce matin par bus de nuit à 5h30 en ayant peu dormi (un mec derrière toi a ronflé comme un porc toute la nuit) et t'as enquillé dés 8h par la location d’un vieux vélo. Mais Bagan, c’est pas plat, c’est vallonné et à midi tu maudissais ton vieux vélo. Du coup, t’as pris l’option vélo électrique. Oui c’est moderne la Birmanie. En tant qu’étranger t’as pas le droit de louer un scooter mais comme le vélo électrique a des pédales, c’est pas considéré comme un scooter. Bon, faut reconnaitre que c’est un peu petit et que tu peux presque poser ton menton sur tes genoux. Ton vélo électrique , tu l’as loué chez Lucky, donc t’as une Lucky 3. Si avec ça il t’arrive des emmerdes.

Bagan, ce sont 2 grandes route goudronnées et le reste de la piste est faite de terre et de sable. Les principaux temples sont accessibles par des pistes en terre dure donc les bus peuvent y aller et tu te retrouves avec tous les groupes. Ton idée, une fois avoir vu les principaux temples, est de partir sur des petits chemins mais plus tu t’écartes et plus ça devient sableux et même en vélo électrique, tu galères. Tu sens que ça chasse de la roue arrière donc t’hésites à un moment à faire demi tour. Pas étonnant que ça chasse, t’as crevé et tu es à perpète. Putain, Unlucky !!!!

Donc, demi tour en essayant de rester sur le vélo mais au bout de 10 minutes il avance plus. 45 minutes de marche plus tard (en poussant le vélo) tu rejoins une des routes goudronnées et tu te dis que t’as encore 8 km à pousser. Mais non, un gars qui vend des bouteilles d’essence sur sa charrette te fait signe. En 10 minutes, il avait sorti la chambre à air, remplacé les rustines et regonflé ton pneu !!! Lucky. T’es retourné au magasin de loc pour prendre un autre vélo mais sans être sûr que le pneu soit ok et du coup t’as préféré pas trop t’écarter.

Le soir, tu montes sur certains temples pour contempler le coucher de soleil. Superbe !

Bagan au coucher du soleil 

Coup de pot, t'as pu survoler cette vallée en montgolfière. Le patron a 7 montgolfières et il est plein chaque jour pendant 5 mois. Tu survoles toute la vallée au lever du soleil. A côté de toi, un mec avait 2 appareils photos et 3 objectifs. Il a passé son temps à faire des photos. Il a pas regardé une seule fois le paysage. C’était super mais on a eu le seul truc qui nous manquait 5 minutes après l’atterrissage...le soleil...unlucky. Oui que des nuages!

Survol de Bagan en ballon 

Tu visites les fabriques de laque. On t’a engagé pour ramener une boite en laque. Tu es dans la boutique, si le mec voit que t’es pas super intéressé, il te fait venir dans son arrière boutique pour te montrer les pièces intéressantes. T'as acheté une boite soi-disant ancienne et donc demandé une facture pour éviter les pbs de douane. Le mec te dit que c’est que les articles religieux qui posent pb donc il en vend pas. Comme t’as sympathisé avec le gars, il dit qu’il a une arrière arrière boutique. Là, c'est le saint du saint, réservé aux spécialistes. Climatisé, des fauteuils confortables. Plein d’objets avec des pierres et aussi plein d’objets religieux, des têtes de statues, certainement récupérées dans des temples. A part ça il vend pas d’objets religieux.

12h de bateau pour remonter le fleuve jusqu’ à Mandalay. Départ très tôt dans la matinée et tu vois le lever de soleil avec au loin les montgolfière en plein soleil. Ca y est, t'es à Mandalay et demain tu pars dans les montagnes à Kyaukme, 6h de bus pour 200km. Un des rares endroits qui sort un peu des spots touristiques (en théorie). En fait, on est un peu coincé, tout le monde va au même endroit car t’as pas trop le choix.

vers Mandalay 

Ce matin, à 10h10 très précise, il y a dans un monastère, le repas des moines. Les moines sont sur 2 lignes et tout autour une myriade de touristes avec les appareils photos. Puis, ils vont dans un réfectoire manger. Et les touristes passent à autre chose.

Tu as le marché du jade. Tu peux l’acheter taillé, non taillé, il y a des centaines de stands. Les acheteurs (souvent chinois) sont tranquillement assis derrière leur petite table et des milliers de vendeurs viennent leur apporter quelques pierres.

Marché du jade 

T’essayes aussi d’avoir une autorisation pour la ville de Mogok, la fameuse vallée des rubis. Il y a peu de chance que je puisse envoyer un email avant une semaine (tout dépend combien de temps t'y restes). Adnana, aucune nouvelle de Franck pour le rubis...ca va être trop tard!

Il y a aussi le pont en teck le plus long du monde, les fabricants de feuille d’or ainsi qu’une colline en plein centre de Mandalay, plein d’endroit avec plein de touriste Les feuilles d’or servent à recouvrir certains bouddhas mais interdit aux femmes voyons… C’est laquelle la religion où l’homme est l’égale de la femme ?

Famaux pont en teck - "aplatisseur'"de feuilles do'or

Ca ne s’améliore pas avec les moines. Tu visites tranquillement un monastère, un moine se pointe vers toi. Il engage la conversation et insiste pour te faire visiter le monastère alors que t’as rien demandé. Ok pourquoi pas, mais tu le sens pas trop, ce plan. Effectivement, à la fin, il te dit qu’il veut acheter des libres et qu’il veut 20$.Ben ouais, tranquille. Tu lui fais comprendre que tu avais rien demandé. Bon, il descend à 10$ mais ca lui parait normal que tu payes. Tu lui dis que non. Il insiste. Ok, tu lui files 1$. Il le prend, le déchire et le jette par terre…Super !!

Ps : pour ceux qui s’inquiètent de ta santé, le bide va mieux, tu peux remanger dans les bouibouis et dans la rue. Mais avec leur putain de bus climatisé, malgré 3 couvertures, t'as choppé une angine ou un truc dans le genre. En 10 ans de voyages, 1 tourista et depuis que tu es arrivé en Birmanie, t'enchaînes

Unlucky Ricardo

6

Minglaba, (bonjour)

Bon, ça le fait pas pour Mogok. Il faut un permis et ça coûte 520$. Donc pas de mines de rubis. Désolé Adnana. Donc, destination Kyaukme pour faire un trek mais le guide que t’as appelé n’a personne pour l’instant. Sinon c’est destination Hsipaw où selon le bouquin on voit passer quelques touristes. C’est parti pour 6h de bus déglingué. Il y a dans le bus deux jeunes hollandaises en mini short qui vont à Hsipaw. En plus, elles veulent faire du trek et pas juste marcher 2h par jour. Tu vas pas les laisser toutes seules, les pauvres…

À Hsipaw, la guesthouse où elles sont est complète. Plein de touristes en circuit organisé. Putain dans le guide, il disait "voit passer qqs touristes..."

Rdv à 16h pour rencontrer les guides, ça te laisse le temps de trouver une chambre.

À 16h personne.

16h30 pas mieux. Un mini short, ça autorise combien de temps de retard ?? Tu discutes avec le seul guide qui est là, il connaît rien. Putain, c'est mal barré cette histoire. Tu repars dégouté en ville chercher une autre solution.

Je vous décris pas Hsipaw, car c’est une petite ville birmane classique avec son marché et ses magasins de produits chinois. On est dans la province Shan. Ils se veulent indépendants, ont leur propre armée et se mettent sur la gueule avec l’armée gouvernementale. La quasi totalité du territoire shan est interdite aux étrangers mais ici, va comprendre pourquoi, on peut y venir.

Je vous passe les détails mais ça a été assez tendu pour organiser le trek, juste pour faire chier, certains ont voulu négocier très bas les prix. T’es même allé voir 3 françaises pour voir si elles voulaient pas monter un groupe pour faire une trek. Elles t'ont regardé comme si tu étais un martien pour te permettre de t’adresser à elles. Con...asses

Bon, on est finalement 7, 3 français et 4 hollandais (dont les 2 mini shorts). À part toi, ils sont tous en voyage pour 6 mois minimum. On part pour 3 jours donc 2 nuits chez l’habitant, dans des villages palaung qui eux aussi veulent être indépendants. On a rdv demain pour un départ à 8h.

Lendemain 8h... Pas grand monde. Ah si, tu vois passer les 2 mini shorts qui te disent tranquillement "in ten minutes". À 8h10 c’est la française qui passe pour aller prendre sa douche. Ça va pas le faire! Mais restons zen. Finalement, on partira à 8h45. Même le guide était énervé. Ben oui, si on peut éviter de marcher en pleine chaleur.

Notre guide est un shan de 22 ans. Sa famille a fui le village natal car ils ont eu 2 garçons. Et dans ce cas, tu dois donner le deuxième à l’armée shan.

Tout le monde a amené le minimum mais les 2 mini shorts ont amené tu ne sais quoi car elles arrivent même pas à mettre leur bouteille de flotte dans leur sac. Bizarre vu le peu de fringues qu'elles ont sur le dos. Le principe est de marcher 6 h pour arriver vers 14h au village où on va déjeuner et dormir. Ici la terre est très rouge et contraste avec la couleur des rizières puis des plantations de sésame en fleur (jaune) et de thé au fur et à mesure que l’on prend de l’altitude. Le groupe est à peu prêt homogène sauf je vous laisse deviner qui..

fabrique de pâtes 

On traverse qqs petits villages shan et palaung. Les gens sont un peu habitués à voir passer des touristes mais pas suffisamment pour que les enfants en arrivent au stade de demander des bonbons ou de l’argent. Ils sont super contents de se voir sur les photos. L’endroit où on va dormir nous a préparé un super repas qu'avec des produits du coin : bien sûr c’est à base de riz, mais il y a une salade de feuilles de thé, de la papaye cuite (délicieux), des feuilles de banyan (un arbre) cuites et plein d’autres trucs super bons. Certainement un de tes meilleurs repas. Pas de douche dans les maisons ici. Tout le monde se lave au lavoir à coup de grand seau d’eau fraîche versée sur la tête.

Super dîner et demain départ prévu pour 8h. On nous a préparé des matelas avec moustiquaires. Presque mieux que dans certains bouibouis où t’as dormi. Pour le petit dej, pas de croissant mais une bonne plâtrée de riz avec des légumes. Les mini shorts ne sont pas prêtes, elles se maquillent. Tu comprends mieux la taille du sac. No comment. Même les autres hollandais n’en reviennent pas.

Balade dans les montagnes pour arriver au village où on va dormir. Coup de pot, il y a une cérémonie de donation au monastère et donc il va y avoir la fête annuelle. Des gens des autres villages vont venir aussi. Certaines mamies viennent nous voir car comme les touristes ne passent pas dans leur village, elles en ont rarement vu. Elles viennent dans la maison te regarder deux minutes et repartent.

Milieu d’après-midi, les villageois viennent apporter leurs dons au monastère. Puis, en cortège, au rythme d’un gong, font 3 fois le tour du monastère et ensuite le tour du village. Ils ont aussi des tambours recouverts de riz, soi-disant pour avoir un meilleur son. Ils ont monté une scène car il va y avoir un groupe de musique ce soir (apparemment les Beatles). Comme notre maison est juste à côté (voir trop proche) du monastère, on les entendra commencer. Comme la veille, douche au lavoir. Repas préparé par la famille puis on part dans une maison où on a le droit de boire de la bière. Oui, notre hôte est lié au moine en chef donc c’est mal vu de picoler chez lui.

21h toujours pas de musique. Ils sont en train d’installer la scène mais ils ont pas l’air doué. Sinon, il y a une danse traditionnelle au rythme des tambours. Les filles sont en cercle et tournent dans un sens pendant que les hommes tournent dans l’autre sens. Bien sûr tu y vas aussi. Les filles dansent en 2 lignes distinctes, celles qui portent la tenue traditionnelle sont les filles du village, les autres en tenue plus classique viennent d’autres villages. Il faut pouvoir les différencier. C’est après avoir dansé qu’on te dira que c’est la danse pour les célibataires!

Tenue locale versus hollandaise 

Une heure après, le groupe n’est toujours pas prêt.

Ah oui, tu vois 5-6 gars en tenue militaire et kalachnikov. Ça doit être l’armée. Mais bon, en regardant de plus prêt, ils ont une tenue disparate, plus du genre guérillero. Le guide, pas à l’aise, te dit que c’est un groupe de l’armée shan. Ils sont ici pour montrer qu’ils sont sur leur territoire même si c’est un village palaung. Faudrait pas que l’armée gouvernementale se pointe sinon ça risque de mal se passer. En tant qu’étranger, t’es pas emmerdé, s’en foutent des touristes. Tu voulais ramener une casquette de l’armée shan mais t'es dégonflé d’aller demander à un gars. En plus, risques des emmerdes en cas de contrôle du sac à l’aéroport.

À minuit, le groupe de musique était fin prêt mais d’abord l’interview des pontes du village (ils ont un turban rose autour de la tête) et du patron des moines. C’est bizarre comme les moines sont bien portant alors que les villageois plus minces. À minuit et demi, on a lâché l’affaire car ça n’avait pas encore vraiment commencé et on était tous crevé. Par contre, ce qui est sûr, c’est que ça a duré jusqu'à 4h30 minimum. Même avec des boules quiès, t’entendais les immenses baffles. Ca c’est arrêté 30 minutes et ça a repris à 5h.

Les mini shorts veulent rentrer rapidement car elles ont un bus à prendre (le même que le tien, véridique c’est un hasard) et voudraient avoir au moins 2h pour se changer et se laver.

Elles voulaient partir plus tôt mais comme les villageois avaient fait la fête toute la nuit, la prépa du petit dej a duré. Du coup, au lieu de rentrer par des petits chemins, on a pris la route. Un des autres hollandais s’est excusé en disant que tous les hollandais n’étaient pas comme elles. À la guesthouse, t’avais rangé ton sac et pris ta douche qu’elles avaient pas commencé à sortir leurs affaires. Tu comprends mieux pourquoi 2h.

En théorie, c’est environ 14h de bus pour rejoindre le lac Inle. Mais c’est la pleine lune donc les gens font la fête, les routes sont blindées. On a mis 5h pour faire 2 km. Imaginez la nationale 7 bouchée mais en version birmane. L’avantage du retard c'est qu’au lieu d’arriver à 4h du matin, tu arrives à 11h. Le bus te laisse à une intersection et t’as encore 10 km pour rejoindre le lac. À 4h du matin, ça aurait été un peu sport. Mais à 11h, un coup de stop et t'as fait le trajet à l’arrière du pickup d’une famille birmane. T’es en photo avec tous leurs enfants.

Suis au lac Inle pour 4 jours. En arrivant, t’as acheté de la crème solaire. Depuis, il pleut des cordes. T’avais prévu 2 jours de trek, 1 journée en bateau pour faire le tour du lac et du vélo. Pour l’instant, c’est lecture en compagnie de moustiques.

Au fait, les boulettes hollandaises sont descendues en cours de route, sniff.

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Le lac Inle. Le coin le plus touristique de Birmanie. T’as prévu 2 jours de trek, 1 journée en bateau pour faire le tour des villages et un jour de balade en vélo. Ça c'est la théorie.

Premier jour, il pleut des cordes, tous les bateaux sont annulés. Ça va être long car la petite ville où tu es, Nyangshwe, n’a rien de particulier. C’est le coin des routards car les groupes de touristes sont installés dans les complexes hôteliers sur le lac, des jolis bungalows sur pilotis. T’as juste réservé une nuit et tu dois en passer 5 et c’est encore le bordel pour se loger. Un conseil, si un jour vous voulez visiter la Birmanie, réservez vos hôtels à l’avance. Vers 11h, la pluie s’arrête, une légère éclaircie. T’as confiance, tu loues un vélo et même s’il pleut, tu te décides à bouger.

Sur le lac Inle 

Bon, effectivement, il pleut un peu et y a pas bcp d’autres vélos sur la route. On t’a parlé d’un resto, le bambou hut, totalement inconnu et dans la cambrousse. T’y arrives juste quand la pluie s’arrête. T’es le seul client. Ils ont fait une sorte de véranda en bambou au dessus de leur potager. En fonction de ce que tu commandes, tu les vois aller chercher les légumes. La bouffe était délicieuse. Tu commandes un plat, ils t’en apportent quatre. Dommage que c’est pas en ville sinon ça deviendrait ta cantine.

Le principe du tour en vélo et de partir d'un côté du lac puis tu prends un bateau pour traverser le lac et tu reviens en vélo de l’autre côté. En gros, tu fais 15 bornes de chaque côté du lac. Juste après avoir traversé le lac, tu crèves. Vous y croyez à cette poisse, bordel !!! Et bien t’as fait 15 bornes avec le pneu arrière à plat et en plus en montée sur une route boueuse. Si je choppe celui qui t'a fait une poupée vaudou. Au moins y a pas eu de flotte.

Le lendemain, c’est légèrement moins couvert donc on tente avec deux français la sortie en bateau. Ils vont à Somka, ancienne capitale shan. 3h de bateau pour y aller. Si on prend la flotte. En cours de route, on s’arrête pour voir un marché. Plusieurs ethnies s'y retrouvent et tu peux faire la différence selon leur tenue. On marche dans de la boue collante. Résultat, ta sandale droite rend l’âme, celle du français aussi. Donc t’achètes une paire de tongs à 1 euros. Le guide te dit quand tu te débarrasses de tes vieilles chaussures, tu te débarrasses aussi de ta poisse. Putain, pourvu que ça marche, t’es prêt à changer de chaussures tous les jours. Ah oui, on a un guide pour aller à Somka, il faut un guide d’ethnie Pao mais Somka est en territoire shan, va comprendre. À Somka, il y a des vieux stupa et beaucoup de touristes des grands hôtels. Une distillerie d’alcool : 20°, bof pas de goût, 40° mouais un léger goût, 60° ah là ! ça a du gout et ça pique un peu.

Somka 

Lendemain, rebalade en vélo. T’as laissé tomber le trek, trop de risques de prendre la flotte et en plus tu ne vois pas les montagnes tellement il y a de nuages.

Dernier jour à Inle, grand soleil, tu trouves un couple de vieux suisses allemands pour faire le tour standard en bateau. Ça commence par la visite d’un marché. Ici, ça fonctionne sur le principe de marchés tournants tous les cinq jours. Le marché est blindé de touristes. À l'écart, tu vois un attroupement, c’est le casino. Un des jeux consiste à faire tomber 3 gros dès et si ça tombe sur la figure que tu as misé, tu gagnes. T’as plein de jeunes moines qui jouent à se tirer dessus avec des pistolets à billes et des ‘moinettes’ qui achètent des CD. Après le gars nous amène voir la fabrication d’argent, d’ombrelles, de cigarillos. À chaque fois ce sont des magasins dans des petits villages sur pilotis. Sous prétexte de nous montrer les ateliers de fabrication, ce sont surtout des magasins. Dans le magasin on te demande 45$ pour un collier. Un peu plus loin, pas dans la boutique où t’a amené le guide, ça coûte 7$. Bienvenu à pigeonland.

Tout le monde vit sur le lac et même leurs potagers sont sur des jardins flottants. Pour aller chez le voisin prendre un verre, tu prends ta pirogue. On voit aussi une fabrique de tissus. À partir de tiges de lotus. Ils arrivent à extraire des fils très fins des tiges de lotus, oui il les tressent ensemble et en font un fil. Et enfin, ils font des écharpes sur des métiers à tisser. Résultat, t’as une écharpe qui ressemble à un sac à patate en jute pour 300 euros. Mais c’est à base de lotus. On te fait faire le tour des ateliers, il doit y avoir 10 personnes qui tissent et quand tu vas dans le magasin, il y a des tonnes de fringues et d’écharpes. Va pas me dire qu' il y a pas du made in China là- dedans.

Il y aussi un monastère qui, entre autre, était connu pour avoir des chats dressés par des moines pour faire des sauts dans des anneaux. Effectivement, il y a une dizaine de chats qui traînent et tout le monde les prend en photo alors qu'ils font rien de particulier. Le pilote du bateau te dit que ça fait au moins 5 ans qu'il y a plus de chats dressés. Ils ont pas l’air cons avec leurs photos. Toi, t’as vu un des chats sauter d’une marche à une autre, ça compte ? Ah, attendez, le téléphone sonne, c‘est le cirque Bouglione qui appelle, il est intéressé...

Au retour, on passe devant un super hôtel sur pilotis, ils ont organisé pour les touristes une course en bateau à rames. Mais ici, les gens se tiennent debout et rament avec une jambe. Les mecs t’attendent pour faire la démonstration et demandent de l’argent pour la photo.

Bon demain avion pour Kengtung. Soi-disant pas un coin touristique mais les hôtels sont complets et l’avion qui devait décoller à 9h30 décollera vers 13h30. Inchboudha!

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Yo, paraît qu’il fait froid chez vous, comprend pas, ici il fait 30 degrés.

Destination la ville de Kengtung pour essayer d’organiser 3 jours de trek puis passage de la frontière thaï qui est en principe ouverte aux étrangers. Selon le bouquin, Kengtung voit passer peu de touristes. Tu veux réserver ton hôtel la veille, complet, donc ça sera une chambre en sous sol à 45$. T'as jamais payé aussi cher. T’appelles aussi un guide mais pas dispo mais il va te mettre en contact avec un de ses potes, bah, Inchboudha. A part ça, il y a peu de touristes.

T’es le seul touriste dans l’avion à part un couple et leur guide attitré. C’est pas avec eux que tu vas pouvoir faire qqchose. Finalement, un mec t’attend à l’aéroport, le copain du guide qui lui est aussi un guide. Comme il raccompagne un groupe de touristes à l’avion, il est avec sa tenue traditionnelle en noir et des pompons multicolores. En fait les hôtels sont complets car il y a pas mal de thaïs qui viennent le week-end. Selon le guide, les femmes visitent les pagodes et les hommes visitent les birmanes.

Je vous passe tous les détails mais il y a un couple de français (incroyable, on les trouve partout ces français) qui veut aussi faire du trek. En fait, ce sont des petites balades à la journée pour aller voir des ethnies différentes. Interdiction de dormir sur place. C'est un peu moyen, ce genre de trek car faut pas qu’on arrive, style coucou on est les touristes de base, on vient faire des photos. On a discuté avec le guide, il a deux de tension, ça va pas être sportif cette histoire.

Il y a un petit lac dans la ville avec un immense bouddha debout. Autour du lac, plein de petites échoppes où on fait cuire des brochettes. Les deux français n'aiment pas. C’est la première fois depuis que tu es en Birmanie que tu trouves les locaux moins souriants, ça fait bizarre.

Coup de pot, il y a une fête au monastère. Dans la cour du monastère plein de petites échoppes pour dîner, un bingo pour gagner une marmite... Débarquent des groupes de jeunes de différents villages transportant des grands bambous qu’ils installent au milieu d’une cour. En fait, ce sont des feux d’artifices artisanaux, c’est le concours de celui qui aura le plus explosif. Et quand ils les allument, t’as pas intérêt à rester à côté car plein de morceaux enflammés retombent sur le sol. Mais t’as des gamins qui jouent dessous. Étonnant qu’il y ai pas encore eu des blessés.

Kengtung 

Premier trek, on va dans des montagnes pour visiter 4 villages d’ethnie akha. Le guide nous a demandé d’apporter des bonbons pour les enfants. Même pas en rêve! Après 1h de tuktuk on est au pied de la montagne. En cours de route, on s’est arrêté pour acheter de la bouffe pour le repas, c’est là que t’as découvert que les français se plaignaient de tout : la bouffe va pas, le tuktuk va pas... Les femmes akha portent encore leur tenue traditionnelle, en particulier leur parure sur la tête. Elle est faite de pièces en argent qui coûtent très chères. En fait, elles ont leur banque sur la tête. Mais les villageois sont très pauvres, ils nous demandent même du savon. En fait, ces parures datent de plusieurs dizaines d’années à l’époque où ils cultivaient de l’opium. Ben oui. Le triangle d’or... Maintenant que c’est officiellement interdit, ils survivent comme ils peuvent avec quelques rizières.

Village Akha 

Avant d’arriver au premier village akha. On croise 3 jeunes et leur mère avec sa fameuse parure en argent. Tu sens que ça démange les français de faire des photos. Du coup, ils donnent des bonbons aux gamins qu’avaient rien demandé et ensuite prennent des photos. No comment. Plus tard, sur le chemin, le guide file des bonbons aux gamins. Les français viennent te voir en te disant que c’est pas bien de donner des bonbons aux enfants. Tu t’es retenu...

Effectivement, ça a été distribution de bonbons, biscuits et de savon. Toi t’avais rien amené. Les habitants s’arrêtent pour te demander des trucs. Depuis ton premier jour en Birmanie. On t’a jamais rien demandé. C’est vrai que par rapport à tous les autres villages que t’as vus, ici ça fait très pauvre. Généralement, t’as toujours une petite échoppe qui vend quelques babioles. Ici rien.

Le premier contact est assez froid mais en fait, il faut rentrer dans une maison et là, le contact est plus facile. Ils distillent quand même du riz. Ça leur rapporte le double de distiller le riz que de le vendre normalement. Histoire de participer à l'économie locale, t'as acheté une petite bouteille fait local, derrière la maison. C’est censé faire 50 degrés. T’espères que ça va pas faire fondre le plastique de la bouteille. À ton retour, c’est dégustation obligatoire, bon, ça pique un peu.

Les femmes fabriquent un peu d’artisanat. Toi, t’achètes une écharpe car c’est un moyen de les encourager à faire qqchose plutôt que de demander du pognon. Au début, les français trouvaient ça moche. Sont cons, on s’en tape. T’achètes un truc plutôt que filer tes bonbons à la con. En plus, ça va pas te ruiner. C’est même pas cinq euros. Finalement, ils ont acheté mais c’est moche selon eux. T’aimes pas, tu dis pas que c’est moche. Les petits villages sont en haut des collines, il y a un mélange d’animiste, bouddhiste, chrétien et protestant et ça se passe bien.

Deuxième jour, on va voir des ethnies lahu-shi. Environ 1h de tuktuk pour arriver au pied des collines mais avant il faut traverser un ruisseau de 2m de large et max 20cm de profondeur. En gros, on va risquer notre vie. La française voulait descendre du véhicule car elle avait peur. Deux de tension est doué pour les langues, il en parle sept car chaque ethnie parle une langue différente et aucune parle la langue officielle de Birmanie. Sans lui, aucun moyen de communiquer avec les gens. Par contre pour la marche il a plus de mal. Comme il a vu qu’il avait du mal à nous suivre, il nous fait aller le plus loin possible avec son tuktuk, histoire de marcher le moins possible. Les lahus qu’on va rencontrer portent encore leur tenue traditionnelle. Pantalon ou jupe bleu et haut blanc. Ça représente le ciel et les nuages. Cette fois-ci, t’as apporté des savons. Les français ont apporté encore des bonbons mais ils les ont filés au guide car ils ne veulent pas les donner aux enfants. Alors pourquoi les apporter ? Bon, ils ont aussi apporté des biscuits.


Village Lalushi bleu 

Les deux villages lahu qu'on voit sont composés de 10-15 maisons sur pilotis en haut des collines. Ils sont encore plus pauvres que les akha. Il n'y a quasiment aucun homme car ils sont dans les rares champs. Le contact est vraiment pas facile et ils nous regardent sans vraiment nous regarder. Ils ont étalé sur des nattes du riz à sécher et un petit garçon faire fuir les poules qui veulent bouffer le riz. Quand il s’arrête, elles reviennent. Tu le remplaces en faisant des grands bruits pour faire fuir les poules. Ça a un peu déridé les locaux, pas habitués à voir un touriste faire fuir les poules. On mange chez l’habitant. En fait, on fait réchauffer chez eux ce qu’on a apporté, des simples noddles, le truc de base vraiment pas cher. On doit venir avec notre bouffe car on peut même pas leur acheter à manger, ils ont rien. Et faut aussi imaginer la française manger un truc venant du village, ahah. Elle voyage avec des abricots secs bio et du fromage de France.

Ouais, à chaque fois qu'on va commander des noddles à emporter, c'est le stress pour eux. Ils vérifient ce qu'il y a dans les pâtes et la française se limite maintenant à des avocats et tomates achetés au marché. Tous les gamins nous ont rejoints dans la maison pour nous regarder manger, plus par curiosité que par envie. Si, en fait, ils attendent la distribution de bonbons. On est gêné pour manger car même des noddles de base, ils en ont pas. On avait deux avocats qu'on a pas osé sortir. Comment veux tu partager 2 avocats avec 20 personnes.

Ils nous ont offert du riz. Tu en as mangé un tout petit peu, histoire de ne pas être impoli mais ils ont rien à manger, tout juste du riz et du piment et tu vas pas en plus le leur bouffer. Ils ont qqs poules et des chiens qui finissent parfois dans les gamelles pour les grandes fêtes. Oui, c’est la seule viande sur quatre pattes. On leur a donné des savons et des biscuits pour les enfants. Ici pas d'écoles. Rien. Ils ont jamais vu un médecin. Alors qu’ils sont à 15 km à vol d’oiseau de la ville où il y a tout. Ils sont devenus bouddhistes alors des moines viennent deux fois par an mais apparemment ils montent pas jusqu’au village, ce sont les villageois qui descendent. Ben oui, 1h30 de marche en montée. C’est dur.

À 1h30 de marche plus bas dans la vallée, il y a un village palaung et c'est le jour et la nuit. Il est entouré de rizières et tu sens, que sans être riche, le village est beaucoup plus prospère.

Dernier jour de balade pour aller voir des villages Ang. Les femmes portent des tenues noires et se noircissent les dents à la laque pour être plus belles. Mouais, faut aimer. Certains villages sont habitués à voir des touristes donc on nous attend avec de l’artisanat. Comme t’es invité dans une maison pour boire le thé et découvrir leur quotidien, tu leurs achètes une écharpe. Maintenant t’en as un sac plein.

Village Ang

Ils t’offrent aussi des cacahouètes qu’ils viennent de faire griller. Les français veulent pas goûter, par contre de retour en ville, dans un bar au bord du lac, ils commandent des cacahouètes avec leurs bières. Va comprendre. Dans une maison, une femme venait d’avoir un pitchoun, il y a juste 6 jours et ici pas de clinique. L’accouchement se fait à la maison et dés les premiers jours on l’habitue au riz.

Pour le shampoing, ils gardent l’eau qui a servi pour la premier fois à laver le riz.

Demain, t’as cinq heures de bus pour arriver à Tachileik à la frontière, puis t'as 1h30 de bus pour rejoindre la ville de Chiang Rai en Thaïlande. Là, t’as un bungalow avec piscine pour 15$ qui t’attend.

Village Palaung 

Ps : C’est quoi encore ce bordel à Bangkok ? Ça manifeste dur là-bas apparemment.

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Salut,

Finalement passage de frontière sans trop de problème. 5h de bus pour arriver à la frontière. Certainement un des plus beaux paysages que t’as vu, la route serpente entre des collines couvertes de jungle. Dans 5 ans plus un arbre mais des plantations de palmiers.

Puis passage de la frontière birmane et thaï sans être emmerdé. Il y avait quelques touristes, en plus sans bagages mais impossible de comprendre d’où ils arrivent. En fait, ils viennent juste passer la frontière birmane qqs minutes et retour en Thaïlande, histoire d’avoir un nouveau visa de 30 jours. Après la frontière thaï, tu t’attendais à te faire harceler par les chauffeurs de taxis mais que dal. Ils en ont rien à foutre, t’es presque déçu. Donc, tu vas chercher une moto-taxi pour qu'il t’emmène à la gare de bus. (Faut s’imaginer sur une moto avec un sac de 20 kg dans le dos. Dès que le mec accélère, t’es à la limite de te renverser et comme t'as pas de casque). Pareil, à la gare routière personne te saute dessus. C'est la grève des harceleurs ou quoi?

Tu prends le bus le plus pourri pour faire 1h30 de trajet pour rejoindre la ville de Chiang Raï. Deux checks points de la police. Ils ont contrôlé deux fois les mêmes personnes. Ceux qui avaient une tête, style je vis dans les montagnes. Ils vérifient leurs sacs s’il y a pas de drogue et si ce sont pas des birmans. Oui, les birmans cherchent du boulot en Thaïlande.

Le contraste entre la Birmanie et la Thaïlande est impressionnant. On dirait qu'il y a 20 ans de différence. Juste après la frontière thaï, tu trouves sur le bord de la route des vendeurs de fraises. Jamais vu en Birmanie des fraises. C'est qu'un exemple mais c’est pour tout pareil, il y a tout ici.

Ton voisin de magasin à une maison à Chiang Raï et est marié à une thaïe. Il t’a réservé un petit bungalow à côté de chez lui. Le soir il t’emmène en ville. Des magasins partout. Des marchés le soir avec des foods courts, une estrade avec des danseuses (très jolies), des belles tables en bois pour dîner, des touristes partout et à 50m plus loin une autre grande place où là c’est plutôt vieilles tables et chaises en métal et où il y a que des thaïs et des prix divisés par deux. Et dire que la veille, tu mangeais dans le seul resto à peu près potable de la ville et qu'à 20h fallait rentrer avec sa lampe frontale pour éviter les trous dans la route. Et Chiang Raï n'est pas encore une ville super touristique.

Ton voisin a une baraque dans un quartier au calme pour 40000$ (il est propriétaire du terrain pour 30 ans), ne paye pas d’impôts locaux-fonciers, paye 5 euros par mois d’électricité et tu peux super bien manger pour 5 euros. Tu sais où prendre ta retraite!

On est allé ensuite dans une rue où il y a les bars. C’est assez particulier. Que des touristes. Il y a deux types de bar. Le bar où il y a plein de jeunes et des étrangers qui vivent ici à l’année. Et il y a les bars où des petites thaïes t'attendent. Là, il y a que des hommes assez vieux et bedonnants. Tu sais pourquoi ils sont là. On a pris une bière en jouant au billard. C'est une bombe qui nous a servi. A t’en décrocher les yeux. Sauf que de près tu vois la glotte et la voix est masculine. C est un ladyboy (ou katoy). Ça fait parti de la culture thaï. À côté des bars, une rue qu’avec des salons de massage.

Le fait de sortir avec des gens qui connaissent le coin te permet d’aller dans des endroits où il y a que des thaïs. Hier, on a dîné dans un resto de crevettes. Tu les achètes au kilo et tu choisis la préparation. On s’en ai pris deux kg pour 12 euros. Le pb avec la bouffe thaïe, c’est que c’est super épicé et même quand sa femme thaïe demande en thaï des plats non épicés et bien ça t’arrache la gueule. Faut se méfier des petits morceaux rouges dans les plats, c’est synonyme que ça va piquer fort.

Petit point météo, 5 jours à Chiang Raï, 30 minutes de soleil. Pas par jour, en tout! Ah oui. Rappelez-vous, en Birmanie deux locations de vélos et deux crevaisons. Ce coup-ci, comme ici tout est permis, t’as loué un scooter et avec le voisin, t'es allé voir différents sites. Le casque, c’est un bout de plastoc avec du polystyrène dedans, ça rassure. Si t’as pas de casque, amende de 5 euros. Toi, ton scooter n'a pas de plaques et t’as pas de papier.

Même si on dit jamais deux sans trois, tu te dis qu’à un moment faut arrêter les conneries. Surtout que t’avais jeté tes vieilles chaussures qui, en théorie selon les birmans, te débarrassent de ta poisse. On va voir de grands bouddhas blancs au milieu des collines. Et bien arrivé tout en haut, au milieu de nulle part, tu crèves...en plus de la roue avant. Une idée pour se faire désenvouter ? Rouler avec pneu avant crevé, pneu arrière lisse en descente sur une route mouillée (oui, rappel : il fait un temps pourri. La photo de la piscine a eu lieu juste quand il y a eu 30 minutes de soleil de la semaine), ça muscle les bras. Un petit mécano a changé la chambre à air en 10 minutes pour trois euros. En France, tu dois prendre rdv 10 jours à l’avance et tu te fais allumer au niveau des prix.

Sinon, quand ton scooter fonctionne bien il y a des temples à voir incroyables. Chercher sur google photo "white temple" à Chiang Rai. Jamais vu ça. C’est le gros délire d'un artiste. Y a même un bassin avec des perches que tu nourris au biberon.

Temple banc

Il y aussi un peintre sculpteur millionnaire qui a construit des maisons totalement délirantes. Chercher "black house". Les chaises sont en corne de buffle, les immenses tables sont couvertes de peau de python. Le délire complet.

Black house

Sinon, l’attraction touristique est d’aller voir les tribus. Et c'est l’usine. Tous les jours des dizaines de touristes y vont et les mecs attendent de les voir arriver pour faire le show. Guy, quand tu y es allé, c'était comment? Du coup t’y es pas allé et comme il fait pourri, tu tournes un peu en rond.

C’est la grande différence entre la Birmanie et la Thaïlande. En Birmanie, t’es très limité mais ça reste encore très authentique alors qu'en Thaïlande, tout est super facile et tu peux faire ce que tu veux mais on est déjà dans un tourisme de masse. Enfin, tu dis ça, tu n’as vu que Chiang Raï qui pourtant n’est pas encore très touristique. Vendredi soir, un bar thaï avec de la musique live. Quand on est passé avant pour se renseigner, le mec du resto a même dit à la femme thaï qu'il y aurait plein de lady. Ici, si t’es blanc et que tu cherches un bar, c’est forcément pour des filles. Le soir, concert de rock thaï dans la salle pendant que tu dînes (on mange quasiment dans le noir donc, pas con, t’as amené ta lampe pour voir s’il y a pas des machins rouges dans les plats. Mais très con, t’as pas pensé à prendre ta polaire et comme il y avait la clim, t’es à nouveau malade.

Samedi soir, il y a le night market. Une rue devient piétonne et il y a des centaines d’échoppes. Tu peux acheter à manger et ensuite t’installer pour dîner et regarder les thaïs danser. Difficile de trouver un truc à manger pas trop bizarre et sans petits morceaux rouges. T’as essayé les vers de bambou et les petites sauterelles grillées. Pas mauvais les sauterelles. Tu peux aussi les acheter vivantes et les cuire chez toi. C’est ce que voulait faire certainement une nana qui dînait à côté de nous car à un moment on a vu courir par terre sa bouffe. Le sac devait être mal fermé et les bestioles ont profité pour se barrer. Y a fallut qu’elle leur courre après.

marché 

Je vous envois ce mail du bord de la piscine. Non, râlez pas. Je suis en parka sous un temps dégueulasse.

Demain direction Bangkok pour 3 jours. A la TV, il semble que les manifestations se durcissent, faudrait pas qu’ils bloquent l’aéroport.

Ricadoflotte

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Salut,

Chiang Raï, t’es dans l’avion, prêt pour le décollage direction Bangkok et qui vient te faire un petit coucou avant le départ ? Le soleil. Et oui, il est revenu juste pour ton départ.

Effectivement Bangkok c’est très grand. Je vais vous parler de deux trois endroits que t'as fait aujourd’hui.

Déjà, le quartier des routards. T’as une rue qui s’appelle Khao San road. C’est blindé de touristes un peu soixante-huitards. Certains ont dû y venir pour une semaine et n’en sont jamais repartis. C’est une rue piétonne qui enchaîne les bars, restos, salons de tatouage, magasins pour touristes et salons de massages sans happy end (ben oui les fauteuils de massage sont dans la rue). Tu comptes les thaïs sur les doigts de la main dans le coin. Que des touristes mais pas le coin malsain.

Ensuite t’as le coin Patpong. Il y a un marché de nuit avec que de la contrefaçon de fringues, sacs et montres (mais bizarrement pas de copie de Fybak) et juste à côté que des boîtes de strip assez glauques et des salons de massage qui ne massent pas que le dos. Donc deux des grands quartiers de la nuit de Bangkok.

T'as vu un petit bout du quartier chinois. C’est un dédale de ruelles sans fin où tu peux tout acheter. Tout acheter oui mais que des babioles qui a peine sorties du marché me fonctionnent plus.

Concernant les manifs, coup de pot, comme d’hab, y en a juste à côté de Khao San road, les jaunes se sont installés pour manifester. C’est bizarre, dans une rue, tu as des milliers de touristes qui rigolent et le boulevard suivant est bloqué par les manifestants. Ils ont installé des immenses écrans pour voir leur leader parler. Il y a les camions de télévision pour tout retransmettre. Quand t’y es allé pour voir un peu l’ambiance, (t’as fait gaffe, t’es habillé ni en jaune ni en rouge, comme ça tu passes inaperçu dans les deux camps), les gens étaient en train de s’installer pour la nuit. Tout est bloqué, ils ont pas l’impression de vouloir bouger. Par contre, du coup, c’est le bordel pour circuler et les taxis essayent de t’entuber. Si qqun connaît des trucs à faire sur Bangkok, ça t’intéresse, t'as encore deux jours. T'as visité le palais royal. Par respect tu dois porter un pantalon long. Tu tye loue ssur place, t'as hésité à le garder tellement il était classe! Demain un peu de shopping et peut-être une balade en bateau mais les marchés flottants sont à 80 km. Des idées ??

Manif à Bangkok 

Point politique en Thaïlande pour ceux que ça intéresse : Il y a qqs années, un gentil premier ministre a beaucoup fait pour développer les campagnes (électricité, hôpitaux...) donc très aimé par les pauvres, mais il a aussi mis bcp d’argent dans sa poche. Il s’est fait gaulé et a dû fuir la Thaïlande pour éviter la prison. Qqs années plus tard, c’est sa sœur qui est élue premier ministre et qu’est-ce qu'elle fait ? Elle veut faire voter une loi pour amnistier son frère. Les riches de Bangkok sont contre et les pauvres des campagnes sont pour. Voilà en simplifiant l’histoire. Il y a 5 ans, ça avait tellement dégénéré que l’aéroport de Bangkok avait fermé pendant plus d’un mois. Toi tu décolles le 5 décembre. C’est l'anniversaire du roi et ici tout le monde adore le roi. À la moindre remarque sur lui tu vas en taule donc en principe le 5 aucune manif.

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8h de marche en tongs, t’as les pieds en sale état, plein de cloques. Retour dans le quartier chinois et indien où tu prends des sortes de samoussas très bons mais deux heures après tu coures pour trouver des chiottes. L’aprèm visite des malls thaïlandais. Il y en a 15 à côté l’un de l’autre. Et juste en face le quartier de la police. Rues bloquées, manifestants jaunes devant les grilles. De l’autre côté, des barbelés sur 20m et 4 rangés de flics en tenue de combat et 200 gars en réserve. Quand t’y étais, les manifestants n’ont pas essayé de forcer l’entrée. T’as été solidaire, t’as acheté leur casquette jaune. Sais pas ce qu’il y a inscrit dessus.

Pareil pas très loin de khao San road, il y a une autre manifestation des jaunes (celles où t’es allé la veille). Ils y sont toujours et ils semblent y être pour longtemps. Imaginez la totalité des Champs-Elysées bloquée, des gens allongés par terre sur des nattes, des tentes...Les vendeurs de merguez locales sont aussi installés et on distribue gratuitement des bouteilles d’eau et des repas. Il y a même des coiffeurs, des stands de massage. C’est culturel le massage ici.

T’as essayé un massage de la tête, épaule et dos dans la rue. C’est pas des mains qu'elle a mais des pinces. Un mal de chien. On t’avait dit que c'était pas des papouilles mais pas à ce point.

Le soir t’as retrouvé deux gars qui sont mariés avec des thaïs. On est allé tous les cinq dans le quartier chaud qui s’appelle Nana. Rien que le nom... Bizarrement il y a peu de femmes farang (touristes), que des hommes d’un certain âge. Il y a une sorte de cours où il y a que des bars et des filles. À l’entrée de la cour, t’as un panneau du genre "welcome to the biggest adult place". Il y a 3 niveaux et en haut t’as même des chambres et en bas tu choisis soit un bar, soit boite de streap.

Bon, y a pas que des jolies filles.

Les gars ont cinq ans de Thaïlande donc ils savent comment ça fonctionne : t'invites une des filles à ta table, lui payes un verre et si c'est ok, tu dois aussi payer le bar pour qu'elle puisse sortir. On était dans un bar à picoler des bières et alors que t’as rien demandé, c’est une des femmes thaïes qui étaient avec nous qui a appelé une thaïe pour toi. Ça va pas le fair

Paraît qu’à Pattaya, il y a 40.000 filles et 20.000 katoys. Ça doit être un cauchemar.

Les deux français sont parfaitement conscients que c’est par pour leur charisme que les deux thaïs sont avec eux. En Thaïlande, la fille doit subvenir aux besoins de ses parents. Donc, les deux français "aident" financièrement les familles thaï et donc tout se passe bien. Selon eux, s’ils quittent la Thaïlande trop longtemps sans elles, au retour elles risquent de plus être là donc ils les épousent pour pouvoir les faire venir en France.