11 étapes
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Du 30 octobre au 21 novembre 2021
23 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Yo,

Le Népal vient enfin de rouvrir. En théorie plus de quarantaine quand on y arrive.

Octobre, novembre, c'est la bonne saison pour y aller et espérer voir les bouts pointus qui dépassent les 8000m. Il y a 12 ans, t'avais traîné tes guêtres dans la vallée du Mustang en août sans jamais voir le sommet d'une montagne. C'est sûr qu'il faut être une pointure pour aller au Népal en août...

L'autoroute des Annapurnas, on oublie. T'as décidé de faire le tour du Manaslu moins fréquenté. Tu te construits tes étapes en te disant que tu vas faire le trek en solo en doublant certaines étapes de base. Et puis, va expliquer pourquoi, tu te dis qu'il serait pas pas con de regarder s'il faut un permis de trek. Et là, c'est la claque, une cinglante : Le permis est obligatoire et il est donné uniquement à une agence et, lentille sur le dhal, il faut au minimum, en plus du guide, 2 charlots comme toi en goretex. Le chemin est facile, difficile de se paumer, va comprendre pourquoi faut être 2 plus un guide. Va trouver un baltringue comme toi pour partir dans un mois.

Va falloir se rabattre sur une agence. En plus, quand tu regardes le programme des agences françaises sur le Manaslu, t'as peur que ça soit un peu trop tranquille. Quitte à partir avec une agence, va falloir trouver un trek un poil plus engagé. Faut pas déconner non plus, t'es une trompette du Cotopaxi, donc tu peux pas non plus te lancer sur des sommets où tu risques de te ramasser où ralentir le groupe. Va falloir te trouver un juste milieu.

Bon, y a le fameux trek de l'EBC. Quand tu lis les blogs à ce sujet, t'as l'impression que ça va ressembler à un 14 juillet sur les champs Elysées. Apparemment, c'est the place to be. Mais bon, vu le contexte covid, c'est peut-être la bonne période pour y aller sans trop se marcher dessus.

Les 2 pointures avec qui t'étais partis au Venezuela l'ont déjà fait. Pas très dur selon eux. Inquiétant, ils étaient au bout de leur vie lors de la montée (et descente) au Roraima alors que c'est une simple ballade. :) Du coup, dubitatif le Ricardo

 2 grands trekkeurs en pleine forme... et leur guide qui se demande ce qu'il fait là

Alors c'est quoi le trek de l'ECB ? C'est le trek qui te mène au Camp de Base de L'Everest. L'agence propose une boucle contrairement au circuit de base où tu fais l'aller retour. Tu vas faire un tour assez complet soit 17 jours de marche et 3 cols à plus de 5000.

Apparemment, le circuit va nous faire découvrir des superbes paysages, très minérales. Mais, en fait, le truc qui te gêne un poil est le fait de passer au camp de base de l'Everest. Toi, tu fais du trek, t'as plutôt une bonne condition physique (même si on ne sait jamais comment ton corps va réagir en altitude). Mais t'as pas du tout le niveau pour t'attaquer à du 7000 voir plus. Donc te pointer au camp de base de l'Everest, ça te donne l'impression d'être un eunuque : t' as vu comment on fait, tu sais comment faire, tu vas regarder les autres le faire mais t'es incapable de le faire... Ouais, c'est con mais ça s'explique pas...

Alors, tu t'emballes peut-être un peu. Sur les blogs, les photos montrent des passerelles métalliques à prendre pour traverser des rivières. Euh, vu ton vertige, il est possible que dès le premier jour, tu décides de rester 3 semaines à Katmandu à picoler des bières. En tout cas, t'as arrêté de manger du riz depuis 1 mois car ça va devenir ton quotidien dans quelques jours.

Gros stress 15 jours avant le départ, une douleur au mollet qui monte dans la cuisse. Une contracture, une déchirure ? Va savoir, t'es pas toubib. Impossible de faire du vélo ou la moindre marche. Donc 15 jours à faire du gras au soleil en bord de mer en priant le dieu 'PriseDeBourrelets' de ne pas devoir déclarer forfait.

Autre point d'interrogation, le poids du matos. Sur le vol intérieur entre Katmandu et Lukla, on a le droit qu'à 12 kg par personne. La technique pour feinter, mettre 3 couches de fringues et remplir tes poches des trucs les plus lourds. Toi, français de base, t'as prévu d'amener l'essentiel, du saucisson (du vrai faux saucisson corse, voir le carnet sur le GR20) et une bouteille de Pastis ! 1 litre égale 1 kg. Va falloir choisir avec des t-shirts et vêtements de rechange. Vous feriez quoi ?

Alors, c'est sûr que les végans et autres aigris vont te pourrir sur ton côté superficiel. (pour les végans, allez voir le film Barbaque de Fabrice Eboué). Lors de précédents treks, la plupart du temps, les autres membres du groupe ne comprennent pas pourquoi tu apportes de la bouffe. Mais un soir, après 10 jours à manger des lentilles ou du riz et boire de l'eau avec du micropure, quand tu sors enfin le divin, ils tapent tous dans le pastaga et la rondelles de sauss. En parlant micropure, il y a rupture de stock au niveau du fabriquant, conséquence on risque d'être suivi à la trace...

Plus sérieusement, la vrai question est de savoir qui va porter le matos pendant le trek. Si ce sont des ânes ou des yaks, qu'ils portent du Pastis ne va pas t'empêcher de dormir (oh, putain, t'as oublié qu'il y a aussi les membres de la SPAYN, la société protectrice des ânes et yaks du Népal qui peut porter plainte en faisant appel à BB). Et si ce sont des sherpas, tu vas pas leur faire porter du pastaga. Tu te les trimballeras dans ton sac à la journée.

On verra de toute façon à Katmandu comment est le reste de l'équipe. Si dès le premier soir, ils ne sont même pas partants pour une petite bière dans le quartier de Thamel, tu risques de te retrouver un peu seul face à ta bouteille de pastaga.

Ricardo, futur eunuque de l'Everest

PS : Comme dans tous mes blogs, il faut les prendre au second degrés en particulier quand je me moque (oui, c'est du second degrés, je répète) de ceux que je rencontre (ou les végans ou les non alcooliques par exemple). Ouais, j'ai le droit à une ribambelle de commentaires de ceux qui voient pas le seconde degrés derrière mes conneries...

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Yo,

On est 10 : 2 couples qui se connaissent, 2 gars venus de Savoie, 1 suisse (allemand ?) et 3 charlots (dont 1 charlotte) dont toi venus en solo. Moyenne d'âge 145 ans. Non, t'exagères, juste 138 ans.

Faut espérer qu'il y a des boulets car la douleur à la cuisse s'est réveillée et t'évites de boiter devant eux sinon, ils te laissent même pas monter dans l'avion.

Vous avez déjà vu des gens qui viennent avec leur gamelle pour manger dans la salle d'attente de l'aéroport ? Bizarre non ? Ben, t'as la chance d'avoir un couple du groupe qui fait ça. T'as jeté un œil de loin à leur gamelle. Du tofou et de l'herbe genre salade. En plus suisse et une nana semblent être à l'eau. Du coup, t'hésites à organiser une sauss/pastaga party....

Dans l'avion, ton genou dépasse à peine dans le couloir quand une hôtesse de l'air, certainement ancienne championne de F1, pass à toute vitesse avec son chariot. Résultat le genou gauche explosé. Sans déconner, ça commence vraiment mal.

Arrivé à l'aéroport, on te demande 3 fois ton test pcr sans qu'ils regardent ce qu'il y a écrit sur la feuille.

Bienvenu au Népal.

Thamel vous connaissez ? C'est le quartier touristique de Katmandou. Même s'il y a beaucoup de boutiques fermées, c'est toujours autant le bordel, le royaume de la contre façon de vêtements et équipements de randonnée. En principe en novembre, tu peux pas y faire 3 pas sans tomber sur une horde de trekkers en goguette. En 2h on en a vu moins de 30...

Étonnement, dans la rue, la plupart des népalais portent un masque. Tout le groupe aussi sauf toi. Tu préfères respirer les fameux pots d'échappements.

A l'hôtel, on a retrouvé notre guide Tilak. Ça va être un peu compliqué de communiquer car son français est pas top et il a du coup du mal à nous donner des explications. Par exemple, les magasins sont fermés car...ils sont pas ouverts. Reconnaissez que l'information est pas très utile mais qu'elle est parfaitement logique....

A l'hôtel, t'as prévenu le groupe en leur disant que tu venais juste de te faire mal au mollet à Roissy (bah, un petit mensonge). Un autre à dit qu'il sortait d'une entorse à la cheville, un troisième s'est coincé le dos dans l'avion et n'est pas sûr de continuer et une quatrième dit qu'elle marche très lentement. Putain, on n'est pas rendu, une belle brochet de boulets potentiels. Et peut-être que, finalement, tu vas arriver à t'en sortir.

Au pire, tu te rabattreras sur un casque virtuel !

Côté 15 kg max, t'as décidé de prendre quand même le pastaga et saucisson au cas où tu devrais faire demi tour. Ouais, histoire de te consoler...

Demain lever à 4h15 pour aller à l'aéroport. Du coup, t'as pas proposé d'aller descendre 2-3 mousses. De toute façon, le groupe n'a pas l'air d'être du genre à lever le coude.

Ricardo, membre honoraire des ''EtToiTasMalOu?' '

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J1 : direction Phakding à 2610m

À 5h du matin, on est à l'aéroport. Le coucou va avoir du retard pour cause de nuages. Ça pue !

Le coucou, c'est 16 places. Nous on est sur Yeti airlines, blacklisté comme toutes les compagnies locales. On est enfin au dessus des nuages et tu peux voir toute la chaîne de l'Himalaya. Le guide avait dit, mettez-vous à droite dans l'avion pour la vue. Ceux qui ont foncé pour se mettre à droite auront vu que des nuages.

Grâce à ton GPS, tu vois qu'on est plus très loin de Lukla quand le coucou fait demi tour. OK, c'est vrai on est dans les nuages mais ça fait chier de faire demi tour à quelques minutes de l'arrivée. Mais non, le pilote vire à nouveau dans les nuages puis c'est une descente dans la purée de pois. Confiance ! On sort finalement des nuages pour voir la vallée de Khumbu. Côté atterrissage, le pilote doit pas se rater car la piste est super courte et en montée.

On aura eu du pot car les vols en fin de matinée sont tous annulés

Le trek peut commencer.

Il y a un groupe de népalais qui marche devant nous. Mais eux, c'est grand luxe. Ils marchent uniquement aujourd'hui car c'est plat et court mais ensuite ils prennent des hélicos pour rejoindre le camp de base de l'Everest, y faire un petit coucou 15 minutes et ensuite d'autres stops en hélicos. Ouais, le népalais de la ville marche pas beaucoup.

Zamzam! C'est la version locale du yallah.

On a le guide principal et 3 aides guide et un certain nombre de porteurs. Ouais, tu sais pas combien, çar pour l'instant ils on pris les sacs après que tu sois partis et déposés les sacs au lodge avant qu'on arrive. Ils doivent porter une trentaine de kilos. T'as presque des remords vu ce que tu trimballes mais, en fait, porter pour le touristes et beaucoup moins lourd que porter des charges du quotidien. T'as des mecs qui sont passés, courbés en 2, qui portent des bars de fer de faire et dixit le guide on est pas loin des 100 kgs.

La marche? Du plat, et très lentement, plus lentement t'es immobile. C'est même pas pour l'acclimatation, on est parti de 2700m pour descendre à 2500.

On se traine dans vallée du Khumbu. Tu t'attendais vraiment pas à ça : sur toute la piste (Ouais c'est pas un chemin mais une sorte de piste de 3-4 mètres de large), tu as des lodges ou boutiques tous les 200 mètres. Il sont même en train de péter de la caillasse pour améliorer la piste. Certainement que des touristes ont du se plaindre d'une piste pas assez en dur... On croise quelques groupes sur le retour. Qu'est-ce que ça doit être en période normale.

Des porteurs nous dépassent à toutes vitesses. C'est tout juste si le groupe de népalais de la ville ne va pas plus vite que nous. On croise des dizaines de mules.

2h plus tard, c'est l'heure du repas. Histoire de faire simple, le choix du plat est basé sur un vote du groupe. Bon, ça sera le fameux dal bhat : riz et soupe de lentilles. On est à peine reparti qu'on est déjà arrivé à notre lodge à Phakding. La vache, grand luxe. Tout le monde est surpris par le confort. Mais plus on va monter plus la qualité devrait baisser.

Chaque lodge a son potager. Ouais, même s'il y avait des supers steaks dans la cuisine, on est au riz et légumes. Au moins les légumes sont locaux.

15h, douche prise, putain, va falloir s'occuper...

Côté équipe, celle qui a dit qu'elle marchait lentement marche effectivement très lentement. Les 2 savoyards parlent autant qu'une tombe. Un gars semble passionné par les légumes qui poussent dans le coin... Ouais, une pointure en radis. Faut l'inviter à une soirée un mercredi (vous avez trouvé la référence ?)

Les paysages? Ben on est dans la vallée remplie de nuages mais parfois une éclaircie permet des photos.

Mais bon, on tape dans le rhododendron et le pin et de temps en temps un peu de cannabis...

Pour le jargon local :

Le shorten : attention, il faut systématiquement passer par leur gauche. C'est un peu comme chez nous si tu casses un miroir.

Les murs à mani, ce sont des empilements de pierres avec des prières gravées ou des gros rochers gravés et peints .

Les yacks? Pour l'instant on est en altitude trop basse, ces bestioles aiment la hauteur. Donc ils ont croisés des yaks et des vaches. Résultat, des dzos. Ils sont prioritaires sur le chemin. Pourquoi ? La longueur de leurs cornes bien pointues te poussent à t'écarter et leur laisser gentiment le passage.

Histoire de nous occuper, le guide nous a montré l'utilisation d'un caisson hyperbar. C'est le machin qui ressemble à un gros suppositoire quand il est gonflé et peut te sauver la vie en cas de crise aiguë d'altitude. Alors est ce que c'est le manque de maîtrise du français du guide, mais vu ces explications, tu préfères éviter...

Les passerelles ? Pfff, finger in the big nose.

J2 : direction Namche bazar à 3440m

Le guide veut qu'on parte à 8h. On a 11 bornes pour 800m de dénivelé. Il dit qu'il nous faudra 6h. Hein ? Quoi ? On est 3 à se regarder, y a un truc qui nous échappe. Mouais, bon, on part très lentement. On fait un détour par le monastère Pemacholing. Un moine daigne sortir pour nous dire qu'il faut payer si on veut visiter. En tout cas la vue est sympathique et on a quelques éclaircies pour voir les machins pointus enneigés.

Un truc inquiétant, le sherpa qui ouvre le chemin demande le bon chemin à chaque intersection. Euh, l'équipe est déjà venue ici ? On reprend ensuite la piste principale. C'est impressionnant le nombre d'escaliers, des marches partout. Et ils continuent à casser des portions de chemin pour mettre des pierres. Un gars du groupe qui est venu il y a 10 ans ne reconnaît rien. Faut voir les gars qui portent des pierres. Tu ferais pas 10 mètres.

Et les passerelles ? Re pfff. Easy, un truc de baltringue.

On a vu nos porteurs. Le plus jeune a... 17 ans et le plus vieux en a 22.

Il y a des checkpoints avec contrôle des sacs. Ils cherchent des drones ou de la drogue. Euh, pour la drogue, ils n'ont qu'à regarder en bord de chemin.

On se traine...

Il nous reste 600m de dénivelé. Et il y a un drôle de truc en face de nous. Une passerelle super haute et une deuxième encore plus haute. Tu retires les finger du nose.

T'as jamais autant transpiré que les 300m pour rejoindre le début de la passerelle. Y a pas de négociation avec les autres du groupe. Tu te colles au premier sherpa et tu lui demandes de traverser très vite passerelle sans s'arrêter. Tu fixes sa nuque et tu lui répètes tous les 10m 'fast', 'fast'. Et vla t'y pas 3 indiens en goguette aussi sur la passerelle qui s'arrêtent pour faire des selfies. Oui, l'indien en goguette aime beaucoup les selfies. Tu sens le truc où on va être coincé en plein sur la passerelle. 'Fast', 'fast'. Et dire que dans une quinzaine de jours tu devras la reprendre.

Finalement, on arrivera à 16h à Namche Bazar à 3400m d'altitude. Va comprendre comment on a pu mettre autant de temps. Et encore, vers la fin on a un peu poussé le sherpa de tête pour avancer un poil plus vite. Le mari de Chantal, celle qui marche lentement a commencé à faire remarquer déjà que ça allait un peu trop vite pour lui. Va falloir espérer que les sherpa se scindent en plusieurs groupes sinon ça va être compliqué. Celui qui a mal au dos est toujours aussi coincé. Et toi, ta douleur au mollet est pour l'instant supportable.

Namche bazar, c'est la plus grande ville de la région. Le mot ville est peut-être un peu fort pour le bled. Il y a près de 100 lodges. Et en haute saison, tout est complet. Ça doit être un cauchemar.

Tous les lodges sont construits en pierre ce qui donne une certaine ambiance. Il a fallu 3 ans au patron de ton lodge pour construire le sien. Tout transporté à dos de bestioles et d'hommes de Lukla... T'as une chambre avec une vue sur le Thamserku, un 6600m.

En chemin on a doublé (oui c'est rare) un couple de français. Elle 65 ans, lui 75 ans. Ils refusent de dormir en lodge et font que de la tente. Imagines la gueule de leur guide qui se voyait tranquille le soir autour du poêle d'un lodge et qui tombe sur 2 énervés qui veulent que de la tente.

Histoire de fluidifier les contacts, t'as payé ce soir un tournée d'alcool local, apparemment de l'alcool de riz. La moitié ont refusé de goûter.

J3 : Namche bazar, Journée d'acclimatation. L'idée est de se balader et monter jusqu'à 3900m

Pour les sensibles de l'oreille, faut savoir que les chiens (des dizaines) passent leur journée à pioncer au soleil et conséquence aboient toute la nuit. Et dès 7h du matin, t'as toutes les 30 minutes des hélicos qui viennent déverser les feignasses qui veulent pas marcher.

Très grand soleil qui nous permet de voir tous les pointus, Everest, Lotse...

Sur le chemin, on tombe sur un gars de l'île....Maurice. Il est venu pour faire le camp de base et ça le change de ses plages. Même s'il a une montagne de 900m de haut chez lui, c'est pas évident de se préparer. Et comme il cause beaucoup, il arrive pas à marcher en même temps.

On continue à se demander si certains sherpa sont déjà venus tellement ils mitraillent de photos et demandent leur chemin. Tilak, le guide principal ferme la marche.

Le déj se passe à Khumjung, la capitale de la patate. Petit village avec ses toits en taule verte, son salon de thé avec ses croissants au fromage de yack ses murs pour faire sécher les bouses

Il y a un monastère à visiter. T'es le seul à être resté en terrasse à siroter un thé.

Ouais, déjà que tout le monde te dit que tu finiras en enfer, t'es sûr que si tu rentres dans un lieu de culte, tu prends feu immédiatement. Les autres ont payé l'entrée et les explications du guide Tilak ont été incompréhensibles. Du coup, on se dit qu'en cas de coup de dur en montagne, on risque de rien comprendre à ses directions.

14h, le ciel bleu est un lointain souvenir. Les nuages arrivent très rapidement dans la vallée et les températures chutent. De retour à Namche, le guide que t'es pas suffisamment équipé niveau pantalon pour les jours prochains. C'est vrai, t'as laissé ton sur pantalon goretex à Katmandu pour pouvoir apporter le pastaga. Direction une boutique de fake vêtements de montagne et tu te retrouves avec un pantalon qui s'arrête au mollet, à pattes d'éléphant et trop large au niveau de la taille. Du goretex ? Ahah, au mieux style kway... Maintenant t'es beaucoup plus confiant... C'est con 2 jours plus tôt t'as refilé au sherpa 3 anciennes vestes goretex. T'aurais pu en enrouler une à chaque jambe.

Ricardo fake goretex

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J4 : Direction Tengboche à 3870m

Le programme indique 4h de marche. Tilak, le guide, nous dit qu'il en faudra 6. Ah ouais, on est si lent que ça? Et dire qu'il y en a encore qui se plaint qu'on marche trop vite.

La marche comme par un chemin en balcon avec une superbe vue sur l'Ama Dablam. La montagne super pointue et qui pourtant ne fait que 6800m d'altitude. Il y a un groupe de russes qui part faire l'ascension. Bon courage !

Comme tous les matins grand ciel bleu, tu ne peux pas te lasser de la vue. En plus, les népalais ont installé des bars/restos avec vue imprenable.

Tu pourrais y rester la journée s'il y avait pas une saloperie de passerelles à prendre. C'est sensé être la dernière, inchallah !

Côté piaf, t'as une sorte de faisant monal multicolore pas très farouche. T'as proposé de le faire à la broche mais il y a pas eu d'adhésion.

Côté porteur, on croise des gars qui portent par exemple un matelas.

14h30, c'est plié, on est au lodge. Faut attendre 16h pour aller au monastère et voir un moine répéter inlassablement sa litanie. Au bout de 30 secondes t'as commencé à prendre feu. T'as préféré t'installer au bar du lodge et regarder un superbe coucher de soleil sur le Lhotse, et l'Everest en arrière plan.

C'est pas trop dégueulasse, hein ?

On a voté, histoire de déconner, de dîner d'une pizza. Une pizza face à l'Everest, tu l'aurais jamais cru !

Côté dream team, y a une bonne ambiance même si les 2 savoyards lâchent quasiment pas un mot. Faut juste éviter d'être assis à côté d'eux à table pour pas t'endormir.


J5 : Direction Dengboche à 4400m

Mauvaise nouvelle, la Chantal a des symptômes de MAM (Mal Aiguë des Montagnes). Est ce qu'elle est montée la veille trop vite au lieu d'aller à son rythme. Donc elle et son mari (celui qui disait qu'on allait trop vite) font demi tour avec un sherpa et un porteur.

Ca fait plus de 3 ans qu'ils attendaient pour faire ce trekking et faire demi tour au 4ème jour, dure !

Toi, ça va pas du tout. Tu dors pas depuis le premier jour (t'as paumé ta gouttière pour dormir lors de l'escale à Doha) et hier t'as choppé un rhume/bronchite. La nuit a été un cauchemar, t'as pas dormi 1 heure. Serait ce toi le prochain à jeter l'éponge ? Impossible quand tu penses aux 2 champions du monde qui ont trouvé ce Trek facile (rappel, ils sont restés uniquement sur l'autoroute)

On a une dizaine de kilomètres à taper avec 600m de dénivelé pour rejoindre le prochain village. Pour une fois, tu l'as joué profil bas et t'es bien content qu'on se traine. Faut voir les stops sans fin.

Enfin, on marche sur un chemin, même si parfois les népalais n'ont pas pu s'empêcher de faire quelques escaliers.

On t'a menti grave !! Soit disant plus de passerelles. Et ça c'est quoi ?

Sur le chemin une petite mamie voulait à tout prix qu'on fasse des photos d'elle. 75 ans la mamie !

Côté paysage, on est toujours entouré de pointus. Difficile de s'en lasser. Comme vous pouvez voir, on a pas pris l'option grand ciel bleu... Désolé, mais ils ont tous des noms à coucher dehors.

Vous avez déjà vu un four solaire ? Ici, il y a un super commercial qui est arrivé à en fourguer à quasiment chaque lodge.

Dring, dring, dring, quand tu entends le bruit d'une clochette, il faut se mettre sur le côté. Cela veut dire que des bestioles vont débarquer sur le chemin et qu'elles sont prioritaires, en particulier les yacks avec leurs cornes sans fin.

Ce village comme les autres où on est passé n'est qu'une suite de lodges. Rien de vraiment typique en particulier si on compare avec ceux de la vallée du Mustang.

Autant précédemment, on avait dormi dans des supers lodges, autant là, on a le droit à du contre plaqué. La nuit va être glaciale.

Ricardo la marche

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J6 : Direction Chukung à 4750m

Si t'as dormi 3 fois 30 minutes cette nuit, c'est le max. T'as les tambours du Bronx qui se font plaisir dans ton crâne. Tous les autres vont bien ! Serait ce toi le prochain maillon faible? Impossible, le couple de champions du monde a dit que c'était facile. T'as la pression. Même avec une jambe en moins, t'as pas le choix, faudra y aller !

Il y a 2 médecins (des psychiatres, du coup tu comprends mieux les 2 savoyards qui lâchent pas un mot) dans le groupe. Ils t'ont filé un remède de cheval à base de corticoid. Si ça va pas mieux, faudra penser à lâcher l'affaire.

On a que 3h de marche et ensuite t'as l'option feignasse à te reposer au lodge ou tu pousses jusqu'au lac Imja Tso.

On fait des pauses de 15 minutes toutes les 30 minutes. A peine on démarre qu'on s'arrête déjà. Quand on ça devoir marcher de nuit avec un froid glacial, ça risque d'être compliqué.

On est quasiment au fond de la vallée et ils ont construit des lodges super confortables. Ça c'est la vue de la chambre sur l'Ama Dablam, et la pièce principale du lodge, y a pire hein ?

En fait, ils ont construit le lodge sans penser que peut-être des gugus en goretex voudraient prendre des douches chaudes donc tu te retrouves parfois avec des douches en dehors du lodge... Ca pique un peu en sortant de la douche.

Tu enlèves les lodges du hameau, il reste plus rien. Sans le tourisme, ça serait le désert.

L'aprem le guide nous dit qu'on va marcher jusqu'au lac. On est sensé être rentré pour 15h30. Ahah la bonne blague. On a plus de 8 km aller retour et l'idée est de taper les 5000m d'altitude. Tu dis rien, mais tu sens que ça va pas le faire. Le guide dit que la lampe frontale est inutile. Et nous voilà partis.

Première pause. Ou est le guide ? La pause dure 15 minutes. Il est toujours pas là un problème ?

Que neni, monsieur s'arrête pour faire des photos. Euh, un guide devrait pas être avec son groupe?

Un peu plus tard, pause à nouveau. Pareil, le guide arrive 10 minutes plus tard et comme les sherpas ne veulent pas repartir sans lui, on attend.

Finalement on arrivera près du lac. Alors 'prés' et un peu surévalué. On le voit d'assez loin. Se rapprocher?

Euh, il est presque 17h et faudrait peut être revenir. Surtout que les frontales sont au chaud dans les chambres.

On est arrivé à la nuit et la plupart sont sur les genoux. Dire que c'est toi ce matin qui était prêt à lâcher l'affaire. Même un sherpa a mal au crâne..

On est plusieurs à être un peu remontés sur le comportement du guide. T'en parles avec le suisse et les savoyards. Des eunuques, pas un qui n'ose dire qqchose. Vous trouvez normal que le guide soit à 10 minutes de marche derrière le groupe pour faire des photos ? Si une merde arrive, on fait quoi ? On lui envoi une photo ?


J7 : ascencion du Chukung ri à 5500m

Alleluia, Allah akbar et tuti quanti, t'as pu enfin dormir. Comme quoi rien ne vaut le dopage.

Aujourd'hui matinée d'acclimatation pour monter au Chukung Ri. Hier le guide a du entendre tes remarques et c'est lui qui ouvre le chemin. Le sherpa que t'as surnommé tiktok vu le nombre de selfies qu'il fait à la minute restera 200m derrière nous. Pour quoi faire ? Je vous laisse deviner....

Aujourd'hui, on a pas un grand ciel bleu mais quelques nuages lenticulaires (ouais, tu connaissais pas ce mot avant) se forment au dessus du Lotse.

Toi aussi tu te mets à mitrailler.

Et zoomer sur les nuages de cette photo, on dirait une tête de requin.

Comme le guide fait énormément de stops, tu reprends ta technique de marche de charlot : tu fermes la marche et quand t'arrives au niveau du groupe, tu fais demi tu tour et tu redescends de 30m et tu remontes ainsi de suite. Résultat, tu te refroidis pas en poireautant mais tu marches plus...

On arrive au col (on passera sur les arrêts photos) du Chukung Ri. La vue est exceptionnelle sur le glacier (sans glace) du Nupte et le Pumari (la pyramide blanche tout au fond à droite

Et les nuages qui entourent les sommets rendent encore plus le paysage incroyable.

Ah oui, depuis hier, fini les marches, on marche sur des vrais sentiers.

Selon le programme, on peut s'arrêter au col ou pousser au sommet. Le guide refuse d'aller plus loin, trop dangereux selon lui. Hein ? Sans déconner, on a fait le plus dure, il reste un léger faux plats et un couple de français en revient. Ils comprennent pas où est le danger. Tu demandes à un sherpa de venir, il refuse. Les autres eunuques ne mouftent pas un mot. Tu y pars seul.

Apprécier la vue

Et on voit le lac qu'on a pas vu hier.

Et le pire, c'est que les 200m que t'as fait n'étaient même pas le chemin pour le vrai sommet. On sera monté à 5500 au lieu de 5700m. Ouais, vous allez dire, c'est pas grand chose. Ben ça peut jouer sur de l'acclimatation.

Et va savoir si ça a parlé dans ton dos... Au retour au lodge, certains eunuques ont regretté de ne pas t'avoir suivi surtout que tu leurs as montré sur le programme que cette partie était prévue et qu'elle servait à l'acclimatation.

Bon, ben 14h30, on est au lodge, on a déjeuné, la journée n'a pas été trop dure mais ils sont tous dans leur chambre. Ça va être long les 15 prochains jours...

Ricardo, plein les yeux

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J8 : Direction Lobuche à 4900m en passant par le col de Kongma la à 5530m

Le guide veut nous faire partir à 4h du matin donc lever 3h... T'as croisé un couple de français qui ont fait tout le trek dans l'autre sens, donc dans les versants au nord au froid et ils ne sont jamais partis avant 6h30. Va comprendre alors que nous, on part dans le sens le plus ensoleillé. Le trek est donné pour 7h de marche sans les pauses. Le guide nous le donne pour 12h. On en déduit qu'il y aura 5 heures de selfi.

Dîner la veille à 17h30...plus ça va plus on s'entraîne à la vie en maison de retraite. Tu t'es endormi à 2h20 pour un lever à 3h. La journée va être longue…

Au fait, le sherpa qui était redescendu accompagné le couple est revenu donc l'équipe est au complet.

T'as donné 5 lampes frontales et celle que tu as gardé pour toi ne marche pas. Une pointure, ce Ricardo !

Alors comment ça se passe? Un sherpa passe devant pour repérer le chemin avec une lampe frontale qui fonctionne. Puis un deuxième sherpa donne le rythme. Puis c'est la palanquée de charlots en goretex, et enfin le guide ferme la marche. Vous devez vous demander où est le 4ème sherpa qui porte le caisson hyperbare? Oh, il nous rejoindra 2h plus tard. C'est pas important la sécurité.

Le soleil commence à se lever et éclairer le sommet des pics. Et ça nous permet de voir que les nuages restent coincés au fond de la vallée.

Ca monte progressivement et le plus difficile est de maîtriser le nombre de couches en fonction du vent, du soleil, de l'ombre. Les porteurs nous dépassent. Ils ont tous le même surpantalon et des chaussures qui ont été payés par l'agence de Trek.

Ca monte de plus en plus et un lac indique la dernière montée au col et ses drapeaux à prières.

On aura mis 7h pour y arriver pauses selfie comprises.

Ca monte de plus en plus et un lac indique la dernière montée au col et ses drapeaux à prières.

On aura mis 7h pour y arriver pauses selfie comprises.

Tout le monde a mal au crâne avec l'altitude.

Au col, très venteux, les sherpas et le guide font une pause déj pendant qu'on les regarde comme des couillons.

La vue sur la vallée de Khumbu, le glacier disparu et au fond le petit bled de Lobuche qui est notre point d'arrivée.

Maintenant la descente côté nord. Le chemin est un mélange de pierrier dégueulasse et de neige glacée. Alors que les porteurs galopent dans la descente, certains du groupe sont incapables de descendre. Les sherpas sortent les piolets et pètent la glace pour essayer de faire des semblants de marche. Et même comme ça, ils se prennent des gamelles. A un moment, t'arrives à passer devant et descendre avec ta fameuse technique 'glissé-dérapé'... T'as failli te prendre 1 ou 2 gamelles mais tout en restant digne, bien sûr. Mais depuis le guide est moins motivé pour te laisser courir dans les descentes.

La descente est super longue et le guide reprend sa technique de rester 10 minutes derrière pour faire des photos.

On est tous sur les genoux mais on est enfin arrivé en bas dans la vallée. Il faut se retaper la montée de la moraine puis traverser le lit du glacier du Khumbu. On en a tous marre car la journée a vraiment été épuisante. En haut de la moraine, on s'aperçoit qu'on ne peut pas traverser directement l'ancien glacier. Il faut faire tout un détour entre les rochers. Le sherpa ne connaît pas le chemin mais on suit les cairns. Ça commence à faire beaucoup ! Seul point positif, on découvre des lacs dans le lit du glacier de différentes couleurs.

Notre guide préféré nous rejoint finalement. Il nous dit qu'il reste 1h de marche. Quoi ? On est en train de sortir du lit du glacier et le bled est juste derrière. T'es devant et tu vois les quelques lodges. En 15 minutes c'est plié. Pfff ! Au pire 30 minutes max, sûr et certain !

Sauf que tu vois les porteurs dépasser les lodges et le guide ne prend pas la direction du bled. C'est quoi encore cette surprise de dernière minute.

En fait, on va dormir dans le lodge pyramid qui servait avant à des chercheurs. Il est juste à 1.5 km. Putain ! Tout le monde est sur les nerfs.

Finalement on y arrive à 15h30. On aura mis près de 11h de marche exténuante. Et le pire, c'est que tu te retrouves dans une chambre pourrave sans fenêtre où tu vas certainement chopper le typhus...


J9 : Direction Gorak Shep et le camp de base de l'Everest à 5364m

La nuit précédente a été très étrange. Jusqu'à 2h du matin impossible de dormir car tu cherchais ton souffle (ouais, on tape presque les 5000m). Puis tu t'es endormi et t'as rêvé que quelqu'un avait envoyé de la poudre dans l'air qui empêchait les gens de dormir et faisait pisser. (Ouais, va falloir que tu t'allonges et t'en parles à un copain de Freud). Puis cette personne était arrêtée par la police et on pouvait dormir à nouveau.

Et effectivement tu as dormi quasiment jusqu'à 6h du matin.

Côté groupe, tout le monde a mal et peu dormi. Mais maintenant que le mec est sous les verrous, on est tranquille…

En complément des nuits très difficiles, tout le monde tousse, renifle, crache ses poumons. Une exception, le suisse. Même les pierres tombales savoyardes sont un peu entamées mais poker face, elles ne montrent rien!

Donc nous voilà parti avec nos 15 minutes de retard sherpadesque. En théorie, on doit rejoindre le village de Gorak Shep puis monter au Kala Patthar pour avoir une superbe vue sur l'Everest. De Gorak Shep, il y a encore près de 500m de dénivelé. On a pris très cher la veille donc on a demandé à inverser avec le camp de base de l'Everest qui n'a que 150m de dénivelé mais qui est plus loin.

Déjà faut se taper la montée jusqu'à Gorak shep. Sois tu passes par la piste qui, si on était pas en période Covid, doit être pire qu'une autoroute soit par un chemin en balcon avec des vues plus sympathiques. Ça c'est la partie tranquille. Puis vient le passage où il faut traverser tu ne sais plus quel ancien glacier. Donc, rocailles, caillasses, un vrai plaisir. Les escaliers nous manquent presque. Imaginez 500 personnes sur ce chemin qui se croisent, un cauchemar. On a pas croisé 30 personnes.

Enfin, t'arrives à Gorak shep, qui n'est qu'un ensemble de lodges et un helipad pour feignasses.

Notre champion de guide nous avait dit qu'il faut 5h aller retour pour le) camp de base. Toi, t'as décidé de ne plus t'en mêler, tu vas finir avec un ulcère…

Donc, histoire d'être rentré pas trop tard, à 12h on a plié les pastas et on attend les sherpas et le guide pour partir.

En moins de 2h, on y sera. Et c'est sur le chemin qu'on verra pour la première fois l'Everest. C'est le machin pointu pas très enneigé un peu en arrière-plan.

C'est le petit bout pointu en arrière plan

Le bougre est toujours caché.

Alors le camp de base… en haute saison, c'est plus de 1000 personnes. En ce moment, juste une trentaine d'eunuques venus faire un selfi devant un rocher tagué. Tu peux néanmoins voir la fameuse cascade de glace que les sherpas (les vrais…) équipent en début de haute saison.

Faut voir la queue devant le rocher alors qu'on est moins d'une trentaine.

Et qui tu vois en train de se faire photographier ? Une nunuche qui doit se prendre pour une influenceuse à 10 balles et qui se fait filmer en marchant, se retourne, sourit…va savoir si elle est venue en hélico.

Bien sûr, t'as toujours des connards qui ont taggés des rochers pour dire qu'ils sont passés. Toi quitte à laisser une trace, t'as fait vini vici pissi. Une trace liquide...

De retour au lodge, on a choppé une chambre taille cage à lapins jamais nettoyée mais avec vue imprenable.

Sinon, vous avez aussi l'option toilette dehors.

Jamais vu autant de pingouins à goretex dans un lodge. C'est vrai qu'on est sur le hot spot de l'autoroute de L'EBC.

5190m d'altitude, rien qu'à penser à la nuit à venir. Du coup, t'as joué à la roulette népalais. Vous connaissez pas ? On fait tous des apnées du sommeil et cherchent notre souffle. Une du groupe a des somnifères. Ça peut être dangereux. Si tu prends une pilule et que le somnifère t'empêche de te réveiller alors que tu respires plus… T'as tenté le coup. 6h de plein sommeil, une grande première pour toi !

Alors, petite minute culinaire. Les repas (hors le malentendu sur la pizza) tournent autour du traditionnel dal bhat, sinon des pâtes trop cuites, des patates ou des momos. Momo, c'est pas le diminutif de Maurice, ce sont des des beignets à base de pâte de riz cuits à la vapeur.


J10 : Ascension du Kala Pattar (la roche noire) à 5500m et direction Lobuche à 4910m

Le Kala Pattar est le point sur l'arête sud du Pumori. Un autre hot spot!

Après cette superbe nuit, il est temps d'enquiller la montée. 450m de dénivelé pour 2 kilomètres de montée, ça vous donne une idée de la pente, surtout qu'on démarre à 5100.

Ca pique grave au niveau du souffle. On en bave tous et pourtant on marche lentement.

La technique du guide ? Faire des pauses toutes les 10 minutes. Un tueur de rythme.

Le caisson hyperbare ? Il est resté au chaud au lodge, oui il craint l'altitude.

A un moment donné, t'en as marre de ces stops sans fin et tu continues à monter très lentement. Un autre gars te suit. Les autres moutonnent.

Sérieux, ça monte féroce et l'altitude fait de plus en plus mal. Mais plus tu montes plus le paysage s'ouvre. La dernière pente est mortelle mais t'es rassuré, la caisson hyperbare n'est qu'à 2 km.

L'Everest, c'est celui en arrière-plan, avec peu de neige.

Au lieu d'y avoir en moyenne 200 personnes, on est tout seul, c'est pas top ?

Oui, c'est le meilleur point de vue sur l'Everest et sa fameuse cascade de glace.

Le groupe arrivera 30 minutes plus tard. Certains se plaignent du trop grand nombre de stops. Ben, mon gars, t'as qu'à arrêter de faire le mouton et suivre un guide TikTok.

T'es redescendu en courant. Arrivé au lodge pour le déj, tu t'aperçois que le sherpa qui était resté avec le caisson n'est plus là. Ils est descendu avec les porteurs et le caisson à Lobuche, le bled de la prochaine nuit. Personne n'est malade ? Ouf !

Ah oui, côté fringue, ils sont tous habillés comme pour faire l'ascension d'un 6000m. Toi, c'est bermuda et pompes tige base. Tu te serais pas exploser le petit doigt de pieds 15 jours avant le départ, t'aurais fait les ¾ en sandales.

Ricardo, en short à l'Everest

7

J11 : Direction Dzonghla à 4800m

Petite balade pour rejoindre l'ensemble de lodges de Dzonghla. 2h30 de marche, on n'est pas habitué à si peu de marche.

On a définitivement quitter la vallée de Khumbu pour s'embarquer dans une vallée en direction du Cho la qu'on doit franchir demain (pour info, en népalais, 'la' veut dire col)

Notre champion de guide nous fait faire une longue pause photos avec une vue sympa.

On repart, on fait pas 100 mètres qu'on prend une claque dans la gueule avec un lac vert turquoise au pied du Cholatse. C'est ballot, on aurait dû s'arrêter avec cette vue...

Dzonglha, 5 ou 6 lodges, quasiment personne.

A part faire du lavage, on bouffe. Faut reconnaître que le coin dej est pas si mal.

Un hélicoptère arrive. Une nana s'est vautrée ce matin plus haut en direction du col et s'est pétée le bras. Elle est arrivée à redescendre au bled mais pour le reste c'est l'hélico.

Du coup, notre pointure de guide nous dit qu'il faudra faire attention demain.

Alors voilà la bonne blague. Il veut qu'on parte à 4h du matin (alors qu'une nana s'est vautrée en plein jour...). Toi, t'as discuté avec 2 gars à 11h qui t'ont demandé si on partait passer le col maintenant car eux y allaient. Comme quoi partir à 4h du matin, totalement indispensable !

Et changement de dernière minute, les locaux viennent de lui dire que c'était une connerie de partir si tôt. Mais il est déjà venu ?

Donc finalement, on gratte 1h. Un autre groupe arrive. Le soir leur guide leur fait un briefing sur la même route qu'on va faire aussi. Du coup, t'écoutes attentivement ! Les mecs qui semblent pas des foudres de guerre partent à 6h et vont plus loin que nous.

Il nous file pour demain des crampons et des guêtres bleues et roses. On va être tendance demain !


J12 : Direction Dragnak à 4700m en passant par le col de Cho la à 5360m

Dring dring, le réveil sonne à 4h. T'as eu du mal à trouver ton souffle, conséquence, t'as à peine dormi 1h30.

4h30, on est tous dans la salle commune où il fait 2,5 degrés pour prendre une bonne soupe de nouilles chinoises.

Le guide nous dit que finalement, ce n'est pas la peine d'emporter les guêtres. Dommage, les 2 pierres tombales savoyardes s'étaient pointées avec, un délice pour les yeux. Va comprendre pourquoi dans la nuit il a changé d'avis.

5h, soupe et thé avalé, ils finissent tous de s'équiper pour partir. Ils en veulent, ça va déchirer ! Il n'y a que toi qui reste assis. Fatigué ? Oui, mais c'est pas la raison ! Tu viens de voir la cuisinière apporter 3 bols de soupe de nouilles. 3 comme les 3 sherpas qu'on a pas encore vu ce matin. Ces messieurs débarquent la tête dans le c... à 5h05.

Y a le David qui, jusque-là le prenait sur lui, commence à en avoir marre de cet amateurisme. Bienvenu dans le club.

Bah on a bien dû partir à 5h20. Alors vous allez dire, pauvre naze, tu râles pour 20 minutes d'attente. Ouais, ben, levez vous à 4h du matin et poireauter à 2,5 degrés. Poireauter tous les matins pendant que l'équipe se met en place…

Bon, nous voilà parti à la frontale sous un ciel étoilé. Ça monte tranquillement et le jour commence à se lever. T'as un sherpa devant et le guide et 2 autres sherpas qui ferment la marche. Alléluia, on a notre caisson hyperbare !

Puis, ça commence à monter plus fortement. Toi, toujours en queue de peloton pour ajuster ton rythme à cause des arrêts intempestifs.

Puis, tu entends Bianca, respirer fortement à chaque pas. Devant. ça avance un poil trop vite pour elle. Imaginez une seconde, vous êtes un guide et vous voyez qu'il y a un espace qui se forme dans la chenille. Vous faites quoi ? Vous envoyez un sherpa se positionner juste devant elle, marcher lentement pour l'empêcher inutilement qu'elle s'accroche au groupe qui va trop vite ? Non ? Un peu le boulot d'un vrai guide ? Il y a 3 mois en Corse, le guide qui avait à peine 28 ans, repérait la moindre faiblesse et faisait venir celui qui était dans le dur juste derrière lui et ralentissait le rythme. Et ici, on est à plus de 5000m, donc faut pas trop déconner. Le guide ? Il continue à discuter et à déconner avec ses 2 sherpas. Ricardo trop con comme d'hab, t'as abandonné ta place de cancre et tu es remonté jusque devant la Bianca et t'as volontairement traîné des pieds pour ralentir son rythme de marche. Rien à foutre que les autres aillent plus vite devant.

Et quand aux pauses, le G.O du club med essayait de faire des blagues incompréhensibles (ouais, on comprend pas un mot sur deux), intérieurement, tu bouillais.

1h30 de marche plus tard, on arrive au glacier sur lequel on va devoir marcher. Alors, le bon samaritain que tu es, a considéré qu'il a fait son boulot et a laissé Bianca avec son mari. Oui, il fait plus de 400 photos par jour (un concurrent du guide), il peut aussi aller voir les sherpas pour leur demander un poil de professionnalisme.

Et nous voilà à marcher sur le glacier qui doit faire 2 km de long. Vous savez ce que c'est qu'un glacier pour un pointure de guide ? Un paradis pour selfie ! 50 photos minimum.

Arrivé au début du glacier, des cordes fixes pour nous aider à monter au col du Cho la à 5420m entre le Lobutse et le Cholatse.

Au col, un moniteur de ski de l'ESF de Haute- Savoie. Il est venu avec des amis et ça fait 1h qu'il les attend. On les croisera éparpillés dans la montée (descente pour nous). Ils arborent tous fièrement leur tenue rouge de l'ESF et les ¾ sont au bout de leur vie. Et pour une fois, c'est pas toi qui a pensé à cette vacherie mais un gars a sorti ''et ouais, ici, il y a pas de télésiège''.

Grosse descente pour nous avec des cordes fixes. C'est dommage qu'on ait pas gardé nos fashions guêtres, on aurait eu de la gueule à la prochaine gay pride himalayenne…

Puis près de 500m de dénivelé négatif dans une vallée encaissée pour rejoindre les lodges de Dragnak.

Coté chambre, il faut essayer de chopper celles qui reçoivent du soleil. Elles gardent un peu de chaleur et la nuit il doit faire autour de 4-5 degrés, sinon, t'es bon pour avoir l'eau qui gèle dans ta bouteille. La plupart des lodges sont en pierres mais il y a quand même beaucoup de contre plaqué et l'étanchéité des fenêtres est pas toujours au top.

A part la partie rigolote sur le glacier, c'est la première journée où il n'y a pas d'effets waouh à prendre dans la gueule. Et c'est pas une question d'être blasé. C'est plus une étape de transition. Il paraît que demain ça va piquer les yeux…

Dernier point sur ton ami le guide. On est 2 à faire une overdose. Les 2 savoyards et le suisse, plus eunuque que ça, c'est pas possible. Reste Bianca et son photographe qui râle juste un peu.

Petit débriefing de la journée : finalement la Bianca a trouvé le rythme pas trop rapide. Hein ? Et quand elle crachait ses poumons? Bon, ben t'es donc un gros mytho qui se la raconte. Demain grosse journée de marche, donc chacun sa merde !

Tout le monde est de plus en plus entamé (sauf le suisse bien sûr, dopage ??). On a pris 10 ans en 2 semaines. En passant devant un miroir, tu t'es demandé qui est ce vieux machin ridé comme une tortue. Du coup, t'as désactivé Tinder…

Petite info sur les porteurs. Ils sont payés 15 euros par jour et à eux de se nourrir et loger. Généralement, ils dorment dans la pièce commune.

Ce soir c'est l'anniversaire de la Catherine. 2 sherpas ont fait 3h de marche A/R pour rejoindre Gokyo et récupérer un plat à gâteau. C'est tout l'ambivalence de cette équipe : très attentionnée mais pas professionnelle sur l'organisation et la sécurité.

Donc on a coupé des parts pour nous et on a laissé une grosse partie du gâteau à l'équipe. Et très surprenant, nos sherpas ont coupé le reste du gâteau de sorte que tous les népalais dans la salle aient une part.


Ricardo, sherpa mytho par intérim

8

J13 : Direction Gokyo à 4800m et ascension du Gokyo Ri à 5360m

T'as pris une pilule pour dormir sinon c'est même pas la peine.

2h pour rejoindre les lodges de Gokyo. Assez facile sauf la traversée du lit du glacier Ngozumpa. Toujours de la caillasse, de la caillasse rien que de la caillasse. On arrive dans un couloir d'avalanches. Et pile à ce moment, un hélicoptère passe au dessus et déclenche des chutes de rochers. Putain, reculade !

Pour sortir du lit du glacier, un chemin pentu et étroit et c'est l'embouteillage avec ceux qui viennent dans l'autre sens. C'est à notre tour. Vu certains qui ont du mal dans le groupe, t'enquilles directement derrière le sherpa de tête. Pas envie de traîner et te prendre une pierre dans la tronche.

C'est un groupe d'indiens qui attend pour descendre. Et t'as un connard qui se met à gueuler. Il sait pas qu'on fait profil bas dans les couloirs d'avalanche? Tu lui fais un 'chut' agressif. 2 minutes plus tard (oui le groupe a du mal dans les montées techniques), l'autre connard a recommencé à gueuler. Y a fallu lui gueuler dessus pour qu'il la ferme. Des dangers sur pattes !

On arrive enfin à sortir du lit du glacier, quelques dizaines de mètres plus loin et là c'est le choc visuel, le lac turquoise de Gokyo.

Sur la droite de la photo, on voit l'ensemble des lodges de Gokyo et ça continue à construire. Et la montagne marron au dessus du lac est le pic qu'on doit monter en début d'aprem.

On arrive au lodge, tu demandes à notre maître d'hôtel, euh pardon tu veux dire guide, qu'il nous choppe des chambres avec vue sur le lac.

C'est quand même plus sympa.

Comme verre d'accueil, t'as le droit à un verre de jus de mangue (??) chaud. Surprenant.

Alors, depuis 2 jours où on a commandé une pizza, (non, ce n'est pas une salade), on a plus le choix sur nos repas. Avant, on devait prendre tous le même pour des raisons de simplicité, maintenant on ne choisit même plus. Aurait-on fait péter le budget repas avec une simple pizza ? En tout cas en France, l'agence française va prendre cher !

L'objectif de l'aprem, monter au sommet du Gokyo pic. On a 600m de dénivelé positif pour moins de 2 km de distance. Et tout ça à plus de 4800m d'altitude. Ça va piquer très fort, très très fort. Notre champion de guide nous dit qu'on restera au sommet jusqu'au coucher de soleil. Ahah, la bonne blague ! Euh, il sait que demain on devoir se taper le 3ème col du circuit et qu'il nous a dit qu'il fallait 10h pour faire l'étape ? Complètement à l'ouest le gars !

Pendant que tu écris cette partie de post, tu vois de ta chambre plusieurs loupiotes de frontale qui redescendent. Des courageux!

Notre plat de pâtes avalé, on enquille la montée. Bianca ne viendra pas. Idem pour le caisson hyperbare et un sherpa. Il vaut mieux que le caisson reste au chaud !

C'est vraiment pentu dès les premiers pas. On a pas fait 50m que le sherpa de tête fait une pause. Toi, t'imagines même pas t'arrêter. Oui, s'arrêter toutes les 15 minutes dans un vent glacial, bonne idée. Donc tu marches à ton rythme lent et quand le groupe te rattrape, le guide crie 'pause' que tu n'entendras jamais. Et là, va savoir ce qui s'est passé dans la tête du Patrick. Il décide de quitter le groupe et de te dépasse en t'enrhumant. Le gars avait caché son jeu. Il monte à une vitesse. A son rythme, tu fais 5m et t'es bon pour le caisson. Ah merde, on l'a pas. A un moment il t'attend. Tu lui dis que comme tu vas très lentement, il serait con de rester avec toi et qu'il vaut mieux qu'il se fasse plaisir. Et là, speedy Gonzalez a enclenché la seconde et tu l'as plus jamais revu. Et derrière t'as le guide qui crie désespérément 'pause'. Le Patrick, te mettra 30 minutes dans la vue et une quarantaine au reste du groupe. Ouais, t'en as chier grave. Côté paysage, à partir d'une certaine altitude, tu peux voir un deuxième lac turquoise, le Taboche Tso.

À mi chemin tu croises des phénomènes vestimentaires. Alors c'est vrai, t'es le seul gus en short. Mais là ! Un groupe de russes, qui ne disent pas bonjour bien sûr, redescendent du sommet. Une en doudoune rose bonbon, une autre en pantalon jaune canari, d'énormes protèges oreilles colorées… pas un a un physique ni une tenue à être monté au sommet. Y a un helipad au sommet ou quoi? À moins que tu es des symptômes du mal aiguë de montagnes avec hallucinations !

Les gens galèrent sur cette ascension rien que pour le paysage que tu peux y voir.

Verticalement au-dessus du guignol en bleu, t'as l'Everest, à droite le Lothse et le Nuthse et toute une ribambelle d'autres pointus.

Si tu vas de l'autre côté du sommet, t'as une vue au loin sur les montagnes tibétaines, oups, montagnes démocratiques chinoises.

On sera quasi les seuls au sommet. Alors pourquoi 'quasi' car dixit le Patrick qui est arrivé avant, il y avait déjà un couple. Et madame était en train de faire une gâterie à monsieur… Alors grand respect! Déjà à madame car à 5300m il faut trouver son souffle et à monsieur car vu la température de l'air, il faut être courageux pour sortir son asticot…

Patrick vient te voir pour te remercier de l'avoir poussé à se faire plaisir et monter à son rythme où il a pu s'éclater. Euh!?!?, c'est pas un peu le principe de base, se faire plaisir ? Mais t'inquiètes, demain tu rentreras dans le rang.

Histoire de ne pas te traîner limacement (qui vient de limace. Un nouveau mot ! ) dans la descente à ce le groupe, tu fais croire que ton estomac te pousse à aller aux toilettes. Et hop, descente en quasi chute libre et tu croises à mi chemin, certains courageux qui vont la jouer en nocturne.

Ah tiens, un yack illuminé par un rayon divin !

Il faut vous parler du fil rouge des lodges. Depuis 1 semaine, on se retrouve quasiment chaque soir dans le même lodge qu'un groupe d'israéliens et d'un russe. Passe encore que certains israéliens essaient plusieurs fois de suite de négocier 30 centimes sur l'achat de PQ qui a été monté à 5000m à dos d'hommes. Mais c'est ce bœuf de russe qui parle extrêmement fort tout le temps qui nous pourri nos soirées (après, faut pas se mentir, dans le groupe, on est tous couché à 20h30). C'est presque notre angoisse de tomber sur eux.

Ce soir, alléluia, ils sont dans un autre lodge, mais malheureusement une grande première : Dans la salle de resto du lodge, un groupe d'indiens. Les gus ont sorti un ordinateur portable et passent un film avec bien sûr le son à fond. Incroyable ! Mais ils font pareil au resto aussi? Voilà, t'as une palanquée de sans-gêne.


J14 : Direction Lungdhen à 4380m par le col de Renjo à 5360m

C'est le dernier col du circuit ensuite ça sera peinard.

La veille Joe la pointure nous dit qu'on va partir à 4h. Madre de Dios. A l'heure du repas, changement de programme, on ne déjeunera qu'à 5h pour un départ à 5h30. Ah, c'est à cause de la température, de la transformation de la neige, des loups garous? Que nenni, beaucoup plus grave ! La cuisine n'ouvre pas avant !! Le cuistot nous permet de dormir 1h de plus. Une Ola pour le cuistot.

5h, on est dans la salle glacée du lodge pour manger notre soupe chinoise et du pain tibétain (une sorte de beignets). D'autres groupes de barjots qui partent en même temps que nous? Euh… juste un couple de jeunes rosbeefs. Va savoir si les autres groupes font pas grasse mat, ces salauds !

Oui ! Oui ! Les sherpas sont réveillés cette fois!

Et nous voilà partis gaiement sur un chemin qui monte gentiment à côté du lac Gokyo. Aucun rapport avec le chemin super agressif de la veille après midi.

On a quand même un poil l'impression que le sherpa du couple indique le chemin à notre guide. Mais juste une impression.

Avec l'arrivée du soleil, des brumes s'élèvent du lac Gokyo.

2 heures plus tard, Tilak indique une pause (c'est pas la première bien sûr).

10 minutes à se refroidir et on le voit discuter avec ses sherpas. Ils ne semblent pas d'accord sur le chemin pour le col. Sérieux ? Mais on nous a refilé l'équipe B?

On poireaute, on poireaute quand voilà notre guide qui se met de la crème sur le visage et demande à un sherpa de le prendre en photos dans plein de situations. Les autres à côté de toi commencent à se poser des questions à haute voix, voir même, comble de l'insolence, se dire que c'est pas sérieux. Et ça dure, ça dure. Finalement la Catherine se lâche complètement en criant 'zamzam', c'est le yallah local. Le guide en a rien à foutre et continue sa séance de pause. Les autres ne disent rien. Toi, c'est pétage de plomb, la coupe a débordé. T'as pris ton sac et t'es reparti sur le chemin en direction du col (et sans déconner même un aveugle borgne trouverait le chemin). De tous ceux qui se plaignaient, pas un ne t'a suivi, étonnant !

15 minutes plus tard, le groupe t'a rattrapé et t'as l'impression que t'es le vilain petit canard. Bah, entre un canard et un mouton.

Dernière montée raide sur un chemin en zigzag fait de pierres branlantes. C'est pas trop le moment de faire des bravades et de se prendre une pierre sur la tronche. Le guide crie des trucs en français incompréhensible mais du genre 'on est presque arrivé'. Une pierre se décroche du chemin et commence à descendre sur le chemin plus bas. Véridique, le gars, plutôt que de crier 'pierre', 'roc' ou un avertissement dans le genre, il fait style avec sa main je vais arrêter la pierre à distance. Un champion du monde, le guide. Mais grand respect, la pierre s'est arrêtée. Que veux tu dire ? Toi qui n'arrêtes pas de le critiquer, t'es à genoux en train de lui baiser les pieds.

On arrive au col Rinjo sur une petite plateforme, le sherpa TicToc met de la musique et tous les sherpas et porteurs dansent. T'étais à 2 doigts de prendre le guide sur tes épaules et de lancer une nouvelle religion en sa faveur. Du col la vie est superbe avec une vue sur l'ensemble des sommets du Khumbu. On a enfin l'impression que l'Everest est bien le sommet le plus haut.

De l'autre côté une descente vertigineuse et un joli lac vert.

Après 40 minutes de selfis et de danses endiablées, la dure réalité nous frappe durement, il va falloir redescendre de l'autre côté et se taper près de 1000m de dénivelé négatif. Incroyable, les népalais ont construit d'énormes marches en pierres. Même jusqu'ici ! Comme il y a pas mal de glace, gaffe à pas se vautrer.

Quelqu'un demande au guide s'il sait quand ont été construits ces escaliers. En 2017 ! Ah, bizarre, un gars dans le groupe venu il y a 14 ans et les escaliers existaient déjà.

On passera par une drôle de plage de sable. Alors, vous emballez pas. Pas la peine pour certains charlots parisiens de foncer. C'est pas ici que tu vas planter ton parasol, t'allonger sur un transat et commander une pina colada. Sauf si ton maillot de bain est doublé en polaire et que t'aimes bronzer en moufles.

Plusieurs fois, le guide refait le coup des stops sans fin. Ça fait plus de 7h qu'on est parti et tout le monde a envie d'arriver au lodge. Généralement, toi ou qqun dans le groupe lançait le fameux zamzam et te poussait à partir en premier pour déclencher le départ. Vu ce qui s'est passé ce matin, qu'ils se démerdent. Le zamzam a beaucoup moins de succès auprès du guide en train de faire ses photos

Et tu les vois râler sans qu'aucun se lance. Vengeance. Surtout que certains qui étaient énervés après le guide ce matin ne t'ont toujours pas reparlé.

Et ça continue encore et encore… de la descente.

On voit enfin en contrebas le village de Lengdeng. La différence avec tous les autres stops que l'on a fait depuis le début, est qu'il semble que ce n'est pas juste un ensemble de lodges pour touristes car il y a plein de délimitations de champs.

Tilak nous indique que notre lodge est le tout premier bâtiment en bleu.

La dernière descente se fait au milieu des yacks.

On arrive enfin au niveau du lodge en bleu, Tilak continue à marcher et traverser tout le village. Faut voir la gueule de certains. Finalement il s'arrête à un lodge qui n'est pas bleu. C'est un poème ce gars !! Tu pensais faire une quête pour lui construire une statue. Qqun a un peu de pognon ?

La patronne du lodge a un petit bébé qu'elle trimbale comme les porteurs avec nos sacs avec une bandoulière autour de son crâne qui tient le berceau dans son dos.

Concernant le trek, on a fait le plus engagé, il va nous rester 3 jours de marche plutôt pépère.

Toi, ça avait été très dur les premiers jours, en particulier à cause de rhume /bronchite/va savoir ce que t'avais choppé. Maintenant ça va beaucoup mieux. C'est ton collègue de chambrée qui a depuis 2 jours choppé une sorte de sinusite et qui est sur les genoux. Et celui qui depuis le début n'a rien choppé du tout est le suisse. Comme quoi, s'engager sur rien, ne pas prendre de positions, ça protège des maladies.

Toi, t'as choppé en plus une engelure. Désolé pour la photo mais c'est pour bien montrer le doigt concerné

Ricardo, le doigt levé

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J15 : Direction Thame à 3800m

Yo, sur le papier, c'est 2h30, on mettra 5h avec un vent glacial continu de face. On marche dans la vallée de la rivière Bhote Koshi.

Beaucoup de caravanes de yacks car la vallée est un point de passage par le col de Nangpa pour passer au Tibet. Changement d'environnement. On oublie le 100% minéral car les arbres et arbustes commencent à réapparaître.

Passage par un monastère où les moinillons jouent au foot. Même si on est plus bas en altitude, pas la peine d'imaginer jouer avec eux. Direction l'hosto assurée.

Thame, un vrai village avec des habitants. Bien sûr quelques lodges mais ça fait du bien de voir des vrais villageois.

Les porteurs jouent au foot. Ils ont pas l'air d'être fatigués les bougres. Si t'avais su, t'aurais mis plus de poids dans ton sac de transport :)

On a beau être descendu de 1000m, il fait toujours aussi froid dès que le soleil disparaît.

Alors comment ça se passe côté chauffage dans les lodges ? Il y a des bidons d'essence sur pattes qui traînent sur les sentiers. Les villageoises se baladent sur les chemins, ramassent et font sécher les déjections (bouses) sous forme de galette. Ensuite, hop dans le poêle central. Gratos ! Vous êtes écolos ou vous voulez baisser votre facture de chauffage ? Facile ! Adoptez un yack !


Alors, comme pressenti, les nuages commencent à revenir dès 16h dans la vallée mais pour la dernière fois, on est encore au-dessus d'eux.


Sur la gauche de la photo, si vous zoomez, il y a un pic très pointu. C'est le pic 29. Apparemment quand ce sont des sommets inférieurs, ils sont juste numérotés.

J16 : Retour à Namche bazar à 3440m

Petit souci au petit déj. Ton engelure au majeur n'est pas une engelure. Il a encore gonflé et sur un côté une drôle de couleur jaune-vert apparaît. Apparemment c'est un panari. On a un couple de psychiatres dans le groupe (ouais, faut faire gaffe aux conneries que tu racontes) donc ils ont fait médecine il y a longtemps. Tu vas chercher une épingle et un briquet. Bizarrement ils veulent pas crever l'abcès, c'est un acte chirurgical. Bon, ben tu t'y colles, pas compliqué de percer… Un fleuve de pue sort. Ils mettent quand même les compresses pour nettoyer et te font plonger ton doigt 15 minutes dans la bétadine. Ils fournissent tout le matos, toi t'es venu en touriste. Vu le poids limité, t'avais préféré prendre un litre de Pastis. Ben ouais, ça sert aussi de désinfectant !

Bon, c'est pas un petit bobo qui empêche de marcher. Au pire, il reste 9 doigts. Et puis le pouce pour faire du stop et le petit doigt pour se curer le nez et les oreilles sont pas touchés !

On continue à descendre dans la vallée, de plus en plus de forêts remplacent le côté minéral. Étonnant, il fait presque plus froid que quand on était à 5000m. Des fresques bouddhistes peintes sur des rochers.

Des petits villages, des vrais.

On passe par un monastère de nonnes.

Interdit de photographier à l'intérieur. La Catherine se met sur le seuil de la porte et photographie l'intérieur. Et ouais, elle est pas rentrée… no comment !

Nous voilà de retour à Namche bazar !

Une chambre avec douche chaude. Le rêve !

T'es allé tester le coiffeur du village, un indien où le métier de coiffeur se transmet de génération en génération. On s'est un peu foutu de ta gueule à la sortie. Comme quoi, le talent peut sauter une génération…

Étant donné que les autres ne sont pas du genre à boire un verre, sans parler de ceux qui sortent pas deux mots de la journée, t'es allé le pub du village. Des t-shirts signés décorent tous les murs, des billets de banque de tous les pays entourent le bar et de la super bonne musique. Personne à par nous…

Bon, il est temps de retourner au lodge car t'as invité les sherpas à une soirée cacahuètes, Pastis, faux saucisson corse. Les sherpas ont pas le palais suffisamment délicat pour apprécier notre alcool national. Par contre, ils ont plié le saucisson en 5 minutes. Le reste du groupe? Ouais, pas le genre à sauter de joie. Il reste encore la moitié du Pastis, t'es même pas très motivé pour le sortir demain vu l'ambiance ehpad…


J17 : Fin de trek à Luckla à 2850m

Vérification du doigt. Reste un peu de pus mais l'amputation s'éloigne. Cette fois c'est pas toi qui perce….

Grosse journée de marche car on doit se taper 18 km.

Les sherpas se sont transformés en bourrins qui sentent l'écurie. On a jamais marché aussi vite. On se retrouve quelques minutes avec un autre groupe de la même agence. Ils marchent plus vite, c'est pas très difficile. Du coup. Notre champion de guide nous a lâché pour partir marcher avec le guide de l'autre groupe. Normal, surtout pour le dernier jour de marche !

Pour les futures eunuques connectés, rassurez vous. Des gars creusent des tranchées pour faire passer la fibre... Et oui, dans quelques années, tu pourras poster tes vidéos directement du toit du monde !!!

Le plus impressionnant, t'en as déjà parlé, les porteurs. T'en as croisé, tu te dis qu'en 6 mois ils ont le dos pété. Voilà un florilège.

On est au même lodge que l'autre groupe de la même agence. D'un côté un petit groupe qui fait péter vins et bières et rigolent et de l'autre ton groupe qui attend désespérément sa soupe à 19h pour aller se coucher avant 20h. Même nos sherpas sont allés rejoindre l'autre groupe.

Sinon, les plats pour le dal bhat vous font pas penser à une trace de pas de Yeti? Non? Aie, ca doit le panaris qui te fait délirer!

Ricardo, un doigt à l'honneur

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18/11/21 - Kathmandou sur les genoux

Lever à 4h pour être à 6h à l'aéroport de Luckla qui est à 5 minutes à pied ? Pourquoi ? Aller demander aux petits vieux de l'ehpad avec qui tu voyagent. Don quichotte se battait contre les moulins à vent, Ricardo, lui, il pleure en silence...

Ce matin chaque sherpa nous offre traditionnellement une écharpe blanche avec les prières traditionnelles. Ils ont l'air d'étre contents du pourboire de la veille. Pour les porteurs, on a donné beaucoup plus que ce qui était attendu. Sans déconner, on doit en principe donner 1 euro par jour par participant pour l'ensemble des porteurs. C'est pitoyable. Le pire, le guide s'en est mêlé pour voir combien il y avait. Du coup les sherpas se sont barrés avec l'enveloppe pour se la partager tranquillement sans que le guide sache combien. T'avais apporté 5 lampes frontales (en plus des 3 vestes goretex) que t'avais donné au guide le premier jour pour qu'il les partage avec le sherpa. T'as l'impression que le partage n'a pas été fait. Du coup, tu poses bêtement la question au guide devant les sherpas...

Non, selon lui, tu lui as donné que 2 lampes dont une qui marche moins bien. Normal, tu t'en sers, je t'ai aussi donné 5 cables pour recharger les 5 lampes ! Du coup, coincé, il a essayé de s'expliquer avec les sherpas. Les 3 vestes goretex que t'as aussi filé ? Le bon coin népalais ?

Notre avion est sensé être le premier. Les autres compagnies auront fait 2 rotations avant qu'on puisse embarquer dans notre coucou.

Ah, un mec nous bouscule pour aller prendre son avion. Sur sa grosse doudoune, un écusson 'Everest Sumitter'. Respect ! Mais il l'a fait quand, car au camp de base de base, il y a pas une tente, pas une expé prévue, rien? Il l'a fait en solo puis s'est collé son écusson? Et pour ceux, comme toi, qui ont pissé au camp de base, il y a aussi un écusson? Putain, vous imaginez la doudoune avec 'Pee on EBC', ça aurait de la gueule!

Le décollage est impressionnant car la piste est très en pente et courte, en chute libre aurait dit un gus qui exagère un poil. On arrive à l'aéroport de Kathmandu avec 2h30 de retard, tu te dis, au moins le minibus est là. Ahah, d'après vous ?

Dés l'aérogare, t'as senti un choc, un souffle barbare, un renouveau hard rock… Imaginez 15 jours dans les hautes montagnes sans la moindre bagnole ou scooter. Au pire on a croisé un vttiste qui poussait son vélo. Et vous arrivez dans la cohue, la pollution et le bruit incessant de Kathmandu. Une véritable agression !

Après le déj, t'es parti à la chasse des commandes : t'as demandé à tes potes s'ils veulent qqchose typique du Népal. Au début rien, puis ça s'emballe Résultat, 50 boîtes de baume du tigre rouge! 2 kg de sel, du curcuma, cardamome…

Demander à ton guide ? Ahah. T'as demandé au réceptif réceptif de l'agence local qui parle parfaitement le français. 10 minutes après le déj, t'es à l'arrière de son scooter à traverser la ville sans casque (seul le pilote doit porter un casque). Se faufiler dans des ruelles blindées de monde pour finalement arrivé dans un cul de sac où il y aun grossiste en cosmétique et produit d'hygiène. Ah ouais ça fait beaucoup 50 boîtes !

Une fois que t'as trouvé les fameuses 50 boîtes et que tu montres en photo la place que ça prend, t'as le droit à un ''t'aurais pas du'''. Il reste des mouchoirs? Au retour du grossiste, le gars, super sympa, te fait passer par Asan, le gigantesque bazar pour te montrer où se trouvent le coin des épices sur une place. Faut imaginer le monde, le bordel, le bruit !

De retour à l'hôtel tu repars avec le David qui n'avait pas voulu partir en goguette avec le reste de la dream team et le guide.

Arrivé aux épices, on tombe sur la bande. Ils ont soit disant essayé tous les stands (il y en a une vingtaine donc gros doute quand même) et ça serait ce stand où est le meilleur poivre de l'himalaya. Tu goûtes, pas très fort mais beaucoup de goût. Ils ont en train de faire la fortune du mec du stand.

On veut aussi du sel rose de l'himalaya. Il y a différents types de blocs de sel ou du moulu. On demande au guide bien sûr. On comprend pas grand-chose mais on prend ces fameux blocs et les sachets moulus. Une fois tout payé, on arrive finalement à dépatouiller le merdier. Ce qu'on a acheté serait du sel médical (et pourquoi pas du sel pour animaux). Personne ne comprend plus rien. C'est pas compliqué de comprendre qu'on cherche du sel rose himalayen pour cuisiner. Finalement tu rends tous les blocs de sel et tu retrouves avec des kilos de sel blanc. Va savoir ce que tu vas en foutre. Mais personne n'a encore son fameux sel rose himalayen. Juste avant de quitter le stand, la Catherine demande un cadeau pour elle vu tout ce que le groupe a acheté…

On a perdu bêtement... le reste du groupe et on s'est baladé dans le bazar. Et finalement, marcher dans un bazar avec des kilos de sel inutiles dans les mains, c'est aussi fatiguant que de se taper un 5000m d'altitude.

On doit retrouver le groupe pour aller dîner dans le fameux quartier touristique de Thamel. OK, pendant le trek, le froid, la fatigue, l'altitude, on dinait à 19h. Mais là? Il fait bon, pas de marche, tranquille. Rdv à 18h30….l'ehpad est ouvert à cette heure? Erratum, on va même pas dans le quartier vivant de Thamel, on va à 100m de l'hôtel. La fourchette prête à 18h50. Pas possible tu vas te réveiller et t'es dans l'avion Paris-Kathmandu avec une équipe de joyeux lurons. Certes me resto est sympa mais imaginez vous allez passer 3 nuits dans une ville que vous connaissez pas. Vous dînez tous les soirs au même resto ou vous en essayez différents dans la ville ?

Max, 20h30, le resto est plié. On propose aux autres un verre dans un bar, histoire de prolonger un poil la soirée. Niet ! On sera que deux à se pointer à Thamel. Pas grand monde, quasi personne dans les restos et les bars.

Tu trouves un bar sur un toit terrasse. Ouais, Paris n'a rien inventé. Ici, les toits terrasses pullulent.

Juste un nepalais à part nous. Histoire de changer de la bière, on a testé les mojitos. Bon, le rhum nepalais…. T'en arrives presque à regretter cette daube de Bacardi.

Minuit, quartier hautement touristique, plein de bars et restos, on est les seuls dans la rue !


19/11/21 - Bakthapur et Patan

On a engagé un guide culturel qui parle le français pour nous faire visiter 2 anciens royaumes à côté de Kathmandu. Bien sûr, notre guide Tilak vient avec nous.

Le site de Bakthapur a été reconstruit après le séisme de 2015. Tu peux voir des photos au moment du séisme, il restait plus qu'un tas de débris et les monuments ont été complètement refais. Facile pour les bâtiments en brique, ils ont des spécialistes mais plus compliqué pour les bâtiments en pierre. Alors, n'étant pas Wikipedia, je vous laisserais regarder les dates, les noms des rois. Sinon faites appel à Stéphane Bern !

Plusieurs dizaines de bâtiment de briques et de bois extrêmement travaillé. Va savoir pourquoi, ça te rappelle un peu Bali (pas Kuta bien sûr !)

Ce bâtiment n'a pas bougé pendant le séisme. Selon le guide, il serait indestructible car, écoutez bien, chaque niveau de l'escalier le protégerai : les hommes au premier niveau sont plus 10 fois plus forts qu'un homme normal. Les éléphants du 2ème niveau sont plus forts que les hommes du 1er niveau. Le lions du 3ème niveau 10 fois plus fort que les éléphants du 2ème, les griffons du 4ème 10 fois plus forts que les lions et enfin les xxx du dernier niveau 10 fois plus fort que les griffons. Donc vu le niveau de protection rapprochée, va essayer de détruire ce temple.

Y a pas 10 touristes sur ce site majeur. 80% des magasins à touristes sont fermés. 3-4 vendeurs à la sauvette s'accrochent désespérément au groupe, espérant vendre (avec succès) un éléphant en bois, un bol qui chante et autres souvenirs.

La visite continue par la place des potiers. En ce moment c'est la fabrication de tirelire en terre cuite.

Apparemment c'est un cadeau qui se fait beaucoup dans les villages.

Petit passage par un marché où notre nouveau guide nous dit que le sel comestible est le bordeaux. C'est quoi ce bordel ? Il est où ce fameux sel rose de l'Himalaya pour la cuisine ?

Ensuite direction Patan. Source site, les séquelles du séisme sont encore très présentes. Une bonne partie des monuments sont entourés d' échafaudages. Seul l'ancien palais royal qui fait office de musée est en bon état.

Puis visite du temple doré. Chaque mois un garçon de 8 ans est choisi dans la communauté pour rester 1 mois comme moine. Tout petit le temple mais il est avec sa famille et il court dans tous les sens. Au bout d'un mois, il retourne à l'école normalement.

Bon, sympa les visites mais toi tu cherches du fromage de yak. Ici, t'as le Uber scooter local. Et te voilà à l'arrière d'un gus, dans la cohue de la circulation, qui, tout en roulant, se retourne pour te dire que ses passagers sont comme des dieux. Alors, les dieux sont immortels, toi non, donc regardes plutôt devant !

Bath Batheni, une chaîne de supermarché. La vache, t'as le choix dans les variétés de lentilles ! C'est vrai que ça fait partie du plat national. Pareil pour le riz. Tout ce qui est viande est congelé. Toi qui espérais trouver du saucisson de yack… Alléluia, il y a un peu de fromage de yack sous vide. Faudra espérer qu'il supporte le voyage!

T'en as profité pour acheter une bouteille de vin rouge népalais. Difficile à trouver car en rouge, ils font du vin sucré…

Dernier repas en groupe avec le guide. Cette fois direction le quartier de Thamel dans un resto loin du bruit. Finalement on prendra tous (c'est la première fois du circuit où on peut choisir individuellement son plat) une dernière fois le dal bhat.

Alors le vin ? Un petit verre par personne, c'est largement suffisant.

Gros moment difficile, le guide sort des diplômes concernant le circuit (avec des endroits où on est pas allé) et il faut payer ! Euh, il nous en a jamais parlé avant et nous met devant le fait accompli. Euh.. compliqué…. Y en a 2 qui accepteront. Du coup le guide démarre une vidéo WhatsApp avec un de ses potes pendant le repas. Plus il parle fort, plus on parle fort pour arriver à nous entendre. Résultat, il quitte la pièce pour continuer 15 minutes sa conversation. Gros froid.

Fin de dîner abrégée vu la mauvaise ambiance. Le psychiatre du groupe se dévoue pour faire le speech et la remise du pourboire. Et puis cassos !

Il est à peine 21h, tu proposes juste un dernier verre histoire de. Que dal à part le David. Putain d'ambiance de merde, tous pressés de retourner à leur epadh. Pas une seule fois ils auront eu envie de se coucher après 21h….c'est grave ?


2/11/21 - PCR fictif

Lever 7h pour un test PCR avant le départ ! Comprends pas. On est vacciné, la France ne le demande pas si t'es vacciné ni Qatar Airways. Alors pourquoi ce test ? Soit disant c'est le Népal qui l'oblige au départ. Certainement pour être sûr qu'il ne renvoie pas des malades dans d'autres pays… à moins qu'un ponte du gouvernement est mis du pognon dans des labos d'analyse et veut ramasser du pognon facile.

En tout cas, un mec se pointe, t'enfonce le goupillon de moins d'un centimètre dans la narine puis un autre goupillon qu'il tapote sur ta langue, fais une photo de ta tronche et repart avec tes 20 euros. S'il détecte le moindre virus, le gars est un magicien.

Il nous reste une demi journée. On est 6 et on décide d'aller voir la grande stupa de Bodhnath. Les autres ont toujours été en voyage all inclusive alors imaginez le choc pour eux de chopper un taxi dans la rue et négocier. C'est 100 roupies de plus que le prix conseillé par l'hôtel, soit 70 centimes à diviser par 3. Ils sont pas d'accord, qu'ils se démerdent... Les taxis doivent mesurer la taille d'une boîte d'allumettes, alors tu mets tes jambes derrière ton cou et tu t'installes dans un des boîtes de conserve. Le groupe a prévu de passer 3h à la stupa. Vous y êtes déjà allé ? 3h?

Elle date du 14th siècle et fait 40m de haut. Les pèlerins en font le tour avec leur chapelet à la main. Cette fois les boutiques sont ouvertes mais plus orientées pour les pèlerins que les gugus en goretex. Les pierres tombales ont prévu de rester jusqu'au déj. Euh, en marchant très lentement, à 9h30 t'as fait au moins deux fois le tour.

On lâche 'involontairement' le groupe pour chopper un taxi et aller à la stupa de Swayambhunath. Ouais, rien qu'à ecrire déjà le nom...400 escaliers pentus pour les pros ou sinon un chemin plus facile. Faut pas déconner, on a fait l'Everest base camp, on est pas des charlots, on prend les marches ! Ouais, mais quand même… Énormément de mendiants ici (alors qu'on en voit quasiment pas à Kathmandu). En fait ce sont des indiens. La mendicité n'est pas dans la culture népalais semble-t-il.

La particularité de cette stupa est qu'il y a autant de pèlerins que de macaques à cul rouge et grandes dents.

Déjà, lors de la montée des marches, t'es sous surveillance simiesque. Aux aguets, près à se jeter sur toi. Si tu sors tes raisins secs, t'es mort ! Aux 10 dernières marches, 2 flics avec des bâtons. Tu te dis qu'ils sont là pour bloquer les singes. Que dal, de la figuration. Tu dois garder tes raisins secs dans tes poches sinon tu te fais démonter. La stupa est construite sur une petite colline avec une vue sur Kathmandu sous un nuage de pollution qui rend impossible les photos. Étonnement, des dizaines de policiers anti émeutes, des mecs en costard et oreillette.

les singes sont aux aguets. Les jeunes ont pas encore assimilé que les colliers de fleurs ne se mangent. D'autres rejouent ''ROMÉO ET JULIETTE' '

Et dans un coin une estrade avec une cinquantaine de personnes qui écoutent un speech. Quoi, le retour de la guérilla marxiste ? Non, c'est le président du Népal qui doit venir faire un speech dans 30 minutes. T'es prêt à rester si tu peux poser une question ultra importante ! Pourquoi ce putain de test PCR ?

En fait, les 2 stupas ont des ambiances différentes et les deux valent largement la balade.

T'a une commande de sel et t'as des doute sur tes précédents achats. Tu lâcheras pas l'affaire et une fois que tu l'auras trouvé certains baltringues te diront que c'était pas la peine! Retour dans le coin des épices à Asan toujours aussi animé. Cette fois, y a pas une buse incompréhensible qui va te pourrir tes achats. On va, la jouer futé ! Ouais, ouais, c'est possible, rigolez pas ! On se pointe à une minuscule échoppe qui a des blocs de sel bordeaux, rose et gris-blanc. Nous, on veut du sel médicinal. Ah c'est le bordeaux ! Cool ! Et juste pour information, les autres c'est pour quoi ? Le gris pour le rasage (?) et le rose viennent de l'himalaya et sert pour la cuisine. Bingo ! Le gars a dû nous prendre pour deux débiles quand on est reparti qu'avec du sel rose alors qu'on lui avait demandé du sel médicinal.

14h, de retour à l'hôtel où le reste du groupe arrive après avoir certainement tourner 3h autour de la stupa! A donner le tournis !

Petite anecdote : il y a énormément de chiens errants mais bien nourris et pas d'une merde au sol. Mme Hidalgo, oubliez la future gamelle présidentielle et venez prendre des cours ici ! Sur une avenue avec de vraies et belles boutiques, tu as devant chaque entrée des boutiques un tapis, histoire que le client ait l'impression d'une boutique chic. Sur chacun des tapis, un chien roupille juste devant l'entrée. Et bien, ca viendrait pas au proprio de la boutique d'aller envoyer valdinguer le clebs. Il roupille pépère limite en bloquant l'entrée du magasin. Certainement le côté bouddhiste.

L'aéroport ? Effectivement pour entrer dans l'aéroport, quelle que soit ta destination, il te faut ce test PCR fictif. Mais faut reconnaître que le document est superbe. Il y a ta photo, des QR code, des codes bars, des tampons… beaucoup plus pro que ce qu'on te file en France !

Et pour info, une fois le contrôle des bagages passés, il n'y a absolument aucune boutique dans le hall d'attente. Même pas un café donc t'es comme un con avec tes roupies. Juste 3h à attendre avant de rentrer à Paris et subir le non fonctionnement du RER B.

Ricardo, à la recherche du PCR

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Alors ouais c'est vrai et c'est pas beau, quasi systématiquement, t'as critiqué ton guide. Et encore, t'as exagéré en rien par rapport à tout ce qui s'est passé. Alors certains sont capables de faire abstraction mais toi l'amateurisme au quotidien mis sur un piédestal, tu peux pas. En particulier en montagne avec les risques associés.

Mais, si qqun cherche un maître d'hôtel au petit soin dans un resto, t'es prêt à servir de référence pour le guide ! De plus, même si t'as jamais vu les milliers de photos qu'il a prises, tu es prêt aussi à servir de référent comme photographe de mariage, bar mitzvah…

Enfin, bon...

Concernant le trek. Si on fait abstraction du coût et de la durée, faire l'aller retour Lukla-camp de base de l'Everest semble peu intéressant en comparaison du trek des 3 cols que tu viens de faire. T'en prendras beaucoup plus plein la gueule visuellement mais c'est beaucoup plus engagé. Si tu veux juste dire 'yo, j'ai fait le camp de base de l'Everest' alors fonce sur l'autoroute. La seule marche un peu engagée sur cette autoroute sera la montée optionnelle (mais indispensable) au Kala Patthar pour la superbe vue.

Tes 2 charlots de copains l'ont fait alors qu'ils sont essoufflés en montant la butte Montmartre :). C'est que même une trompette peut réussir. Le seul vrai point à vérifier est l'affluence : tout le monde nous a dit qu'on a vu personne sur le chemin à cause du Covid. Et pourtant certains lodges étaient complets !

Et vérifier avec votre agence que le guide parle français…

Ricardo aux portes de l'enfer des guides