47 étapes
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Du 2 août au 26 décembre 2018
21 semaines
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Salut,

Petit mail pour ceux qui se demandaient si t'allais rester comme un con à l'entrée du pays.... Et ouais certains vont reprendre le boulot bientôt tandis que d'autres qui se sont traînés pendant la canicule vont prendre un peu de repos mérité direction l'Indonésie, exactement sur l'île de Sumatra. Déjà à l'ambassade, ils ont pas voulu te filer un visa car tu n'avais pas de feuilles de paie à montrer. T'as essayé de leur expliquer la notion de congé sans solde, mais elle est pas arrivée encore jusque chez eux. Donc refus. Pas grave tu le prendras en arrivant sur place, inchallah. Blocage à l'enregistrement car ton billet est un aller simple. Y a fallu que tu montres un billet d'avion de sortie du pays à une date pipeau pour que ça passe. Et dire que quand tu pars au Kurdistan Irakien, tu arrives tranquillement sur place sans être enmerdé par les visas.

Point d'arrivée à Sumatra, la région de Banda Aceh. Autant sur le vol pour Jakarta il y avait beaucoup de touristes, autant sur le vol pour Banda Aceh, t'es le seul.

A l'atterrissage tous les hôtesses mettent le voile, on est dans une région où la charriah domine. Dans la rue, pas une femme sans un voile bien fermé. Ils revendiquent une centaine indépendance vis à vis de l'Indonésie et il y a quelques années ça avait un peu frité avec le gouvernement. Pas étonnant que le touriste soit pas super présent dans la région. À peine sorti de l'aéroport, le taxi te parle tout de suite des derniers tremblements de terre de Lombok. Il y a 14 ans un tsunami a fait 60. 000 morts rien que dans la ville de Banda Aceh. Forcément ça marque les esprits.

À 9€ la nuit, t'as choisi la guesthouse la plus naze de la ville. Et luxe, le patron te dit que t'as été upgradé pour une chambre avec clim... Adnana, pour ce prix exorbitant t'entends même pas le karaoké de tes copains barbus à des heures impossibles.

Côté ville, c'est extrêmement bruyant, une galère pour traverser les rues vu le défilé sans fin de scooters et de bagnoles. A part toi, personne ne marche sur les trottoirs. Du coup, tu t'es fait rabattu sur Grab, le Uber local et tu traverses la ville à l'arrière d'un scooter sans casque pour 30 centimes. Le prix est fixé d'avance, ils peuvent plus te faire le prix touriste...

Côté température il fait chaud (mais pas étouffant comme en France) et humide. Il est mal vu d'être en short ou bermuda donc tu te traînes en pantalon...

Histoire de récupérer de la France, tu pars demain qqs jours sur l'île de pulau weh. Ensuite ça sera direction le parc national de gunung leuser pour essayer de t'organiser un trek de 6 jours dans la jungle histoire de voir des orangs outangs sauvages et, sur un malentendu, des tigres et éléphants. Mais vraiment sur un malentendu... Rien que pour aller sur place 20h de minibus, il paraît que le trajet va être un cauchemar. Ça fera certainement des histoires à raconter, des boulets à traîner...

Rassurez vous, s'il y a internet, vous recevrez des belles photos de plage que vous pourrez épingler sur votre bureau bientôt..

Ricardo BNB

PS : Comme dans tous mes blogs, il faut les prendre au second degrés en particulier quand je me moque gentiment (oui, c'est du second degrés) de ceux que je rencontre.

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Yo les accrocs de la canicule,

Bienvenue à pulau Weh, Île à l'extrême nord de Sumatra. Ça y est, t'es un 'boulé', c'est le terme ici pour dire étranger/blanc. Ça fait mal au cul de se faire appeler boulé.... L'île est couverte de jungle avec 3 minuscules plages de sable. T'es à Iboih, qqs petits restaurants où tu manges du poisson curry, des guesthouses avec bungalow sur pilotis que tu payes entre 12 et 20 euros la nuit et qqs centres de plonger. Côté bouffe, tu manges super bien pour 3 euros, et c'est tellement frais que la patronne épluche les légumes juste au moment de la commande donc faut pas être pressé. Mais putain ce que c'est bon.

Bon on est très loin de l'image des superbes plages et t'as beaucoup de corail mort qui t'empêche de te baigner facilement. Du coup, t'as décidé de louer un scooter histoire de faire le tour de l'île. Pas de papier, pas d'assurance, tu le loues 6 euros à un mec dans la rue et c'est parti. Le plus dangereux, ce sont les bestioles qui sont au milieu de la route. T'as des singes qui attendent qu'on leur balance des bananes, des énormes varans qui attendent la dernière seconde pour s'écarter, des vaches... T'as failli enquiller une chèvre qui débarquait de nul part... Grâce à l'Australie, t'as déjà à ton tableau de chasse un wallabi et un emeu, c'est bon c'est suffisant !

T'as deux règles à connaître ici sur la route, c'est toujours le plus gros qui a raison et tu dois vérifier que le klaxon fonctionne avant de valider la location. Ouais sans klaxon t'es nothing, les freins ça passent après.. Comme tu es le plus au nord de l'Indonésie, ils ont fait une attraction touristique 'le kilomètre zéro', départ de la première route du nord de l'Indonésie, mouais...

Tu roules tranquillement, ton téléphone posé sur la selle entre tes jambes. Sur un dos d'âne tu entends un drôle de bruit. 200m plus loin tu réalises que tu n'as plus ton téléphone. Tu fais demi tour, roules un peu, rien. Vu le nombre de scooters à la minute, qqun à du le ramasser. Tu t'arrêtes et tu baragouines avec des locaux. Du coup t'apprends le mot 'masuk' qui veut dire perdu. Y a un gars qui part en scooter regarder sur la route et un autre appelle ton numéro local avec son tel, (t'aurais eu juste le numéro international, pas sûr qu'il puisse). Ça sonne mais personne décroche. C'est la merde. Pas la peine de chercher sur la route, il a disparu. Seule solution retourner à ta guesthouse et utiliser ton pc pour voir s'il y a une possibilité de le localiser. Coup de chance, il se met à pleuvoir des cordes... T'es trempé mais tu veux éviter la gamelle, tu t'arrêtes à l'abri. Tu t'es arrêté ou? juste devant un cybercafé, du coup plus besoin d'aller rechercher ton pc. Tous les PCs sont occupés. Quand ça veut pas... Le patron parle anglais, tu lui expliques ton problème, sympa, il est prêt à te laisser son propre ordinateur. Mais finalement il rappelle ton téléphone avec le sien et (Allah akbar) qqun décroche... Ça discute longtemps. Le patron du cybercafé abandonne son magasin plein de gamins et prend son scooter. Et nous voilà partis avec nos 2 scooters pour retrouver ton téléphone. Dix minutes de scooter plus tard, on est dans une petite ruelle où t'attend le mec avec ton téléphone. Tu lui as laissé un petit billet pour le remercier et le patron du cybercafé a refusé ton argent. Imagine la même chose à Paris.... Dire qu'il y a peine 10 ans, tu voyageais sans téléphone, maintenant c'est devenu une saloperie indispensable avec tes cartes de voyage, ton suivi bancaire, accès à ta messagerie... Bien sur t'as continué à faire le con en remettant le téléphone entre tes cuisses.

Sinon pulau weh, t'as fait le tour, il y a certainement beaucoup mieux en termes de plage, par contre ça semble être le paradis pour les plongeurs.

La minute 'Chap' : T'as un pote à Paris, 'Chap' qui est accroc à la pêche. Chaque fois que tu passes le voir lui mettre une branlée aux cartes, il a changé une partie de son matos. Il a presque une canne à pêche pour chaque couleur de poisson. Si tu ramènes le kilo de poisson péché au prix de son matos, il doit être à 500€ le kilo de poisson. Histoire de lui faire honneur, t'as décidé d'aller à la pêche avec un mec du coin. T'as cherché dans le village et t'as trouvé capitaine yoyo, un Indonésien marié à une française qui tient un resto dans le village. T'as des gens qui viennent de Malaisie pour venir pêcher avec lui. T'as négocié 40€ pour une matinée de pêche sur son bateau. Il t'a prévenu que la mer n'est pas très calme en ce moment et a voulu savoir si t'étais malade en bateau. Euh, tu lui as pas dit que t'avais fait très peu de sorti de pêche et que le mot baltringue est bien adapté à cette situation....

T'as discuté avec un gars qui est allé pêcher la veille avec yoyo, il a ramené une bête de 22kg. Chap, voici des photos du leurre. Il fait quasiment la longueur de ton avant bras, si avec ça tu remontes pas une baleine... Si tu remontes un monstre, Chap peut revendre tout son matos et passer au tricot.... Départ à 7h30 du matin. La mer a l'air super calme. Cool. T'as pas eu l'indécence de demander où étaient les gilets de secours.. Une fois qu'on s'écarte un peu, ça bouge un peu plus. Alors côté technique de pêche, c'est pas un vulgaire leurre que tu laisses descendre au fond. Tu fois faire un lancé le plus loin possible et mouliner très rapidement pour faire des éclaboussures pour attirer le pigeon, enfin le poisson. Bien sûr tout en essayant de rester debout sans te vautrer. Toi, tu dois envoyer le leurre à 20m quand tu merdes pas, Yo-yo au moins le triple.

Au bout d'une heure, pas une touche. Capitaine yoyo change de leurre pour essayer de chopper de l'espadon à la traîne mais que dal. Chap, t'as acheté les aiguilles à tricoter ? Du coup capitaine yoyo décide de passer le cap pour aller du côté où il a choppé la bestiole hier. Mais là, on joue plus du tout dans la même cour côté vagues. Madré de Dios. Déjà lors de la traversée au Vanuatu il y a 2 mois, tu t'étais fait peur mais là, le bateau est encore plus petit et pas de cabine pour te masquer les vagues qui arrivent. Secoué dans tous les sens, le bateau penchait parfois à 45°, tu t'es mis à regarder la côte à 100m de là en estimant ta chance d'y arriver à la nage sans te fracasser sur les rochers. Ensuite t'auras plus qu'à traverser la jungle pieds nus pour peut être t'en sortir. Capitaine yoyo a senti que c'était un peu chaud et a préféré attendre que la marée haute se termine, ça devrait être plus calme après selon lui. Toi, t'as tes deux mains agrippées au bateau, les pieds écartés au maximum pour stabiliser et tu fixes la côte en estimant tes chances...

Capitaine yoyo te dira en rentrant qu'on s'est tapé des vagues de 5m. Ça n'a pas l'air haut 5m mais quand ton bateau est à moins de 1m au dessus du niveau de l'eau, ça semble énorme. Cette vidéo c'est au retour quand c'était beaucoup plus calme et que t'as lâché courageusement tes mains du bateau.

On s'est remis à pêcher au milieu des vagues, toi t'es resté assis. Une grosse vague nous a pris de travers, le yoyo a failli se retrouver à la baille. On a sorti l'écope... Le yoyo voulait pas rentrer bredouille, c'est toi qui lui a fait croire que tu avais le mal de mer pour qu'il décide de rentrer. Résultat, Chap, tu peux oublier le point de croix pour l'instant.. T'as pas eu une seule touche et capitaine yoyo en a vu juste un seul qui s'est intéressé au leurre mais sans le tester. Apparemment c'est le premier jour du ramadan pour les poissons...

À chaque fois sur t'as essayé de pêcher, il y a eu une raison pour ne rien attraper : au Venezuela on a même pas eu le droit à la cane à pêche car il n'y avait pas de poissons dans la rivière, au Brésil pas de piranhas car c'était marée haute, en Papouasie pas de crocodiles car c'était pleine lune Je vous laisse sur ces conneries, j'ai une semaine très difficile : 24h (ouais 24h) de minibus pour rejoindre le bled de Ketambe (à 500 km), point d'entrée du parc gunung leuser, puis 4 jours de trek dans la jungle et 15h de minibus pour rejoindre le lac Toba.

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Yo,

Finalement t'as mis que 17h pour arriver au bled perdu de Ketambe.

Petit résumé du plan minibus. Tu t'es débrouillé pour être assis devant sauf qu'il y a pas de ceinture de sécurité. Et vu comme ils conduisent, fermer les yeux en étant assis devant, c'est comme jouer à la roulette russe. Le principe est de conduire comme un dingue tout en étant conscient que potentiellement un mec encore plus dingue que toi peut arriver en face... À partir de là tout est dit. Le point positif est que les chauffeurs fumaient clopes sur clopes et passer leur temps au téléphone, au moins ils s'endorment pas...On met autant de temps car le minibus fait aussi office de transport de matos donc on fait des détours. Et ces enc... t'ont lâché à 70km de l'arrivée en te disant qu'il faut prendre un autre minibus alors qu'en fait ils y allaient ;. Sans doute un business plus juteux. L'autre minibus ne partait pas et on t'a mis dans un 3ème minibus qui a mis 3h pour faire 70 km. Ça a été l'occasion de voir des petits villages au milieu de nulle part.Dire qu'après le trek tu vas remettre ça pour aller au lac Toba...

Alors côté trek...T'as croisé 2 français à la guesthouse et en attendant le trek du lendemain on est parti à l'arrache se balader dans la jungle. Ouais on était confiant pour ne pas se perdre avec nos GPS. Au bout de 30 minutes, on avait vu des singes Thomas leaf et un orang outang, tout ça pas très loin de la route. Les singes sont pas nourris par l'homme donc vraiment sauvages et ils sont super hauts dans les arbres.

Pour le trek, on était 5 mecs et une jeune hollandaise a voulu s'intégrer à la dernière minute. Ca fait un peu beaucoup pour aller voir des animaux mais au moins y aura une touche féminine... Le guide, de son vrai nom John Kanedi..., est une vrai pointure... 20 ans de jungle. Il connait un endroit à plusieurs jours de marche où on peut peut-être voir des tigres mais lui n'aime pas les voir et nous on reste sur 4 jours de jungle à chercher des singes.

Une fois dans la jungle, il nous dira aussi qu'il y a un lac, mais c'est plus loin, oùon peut voir des éléphants sauvages s'abreuver. Et ben ça sera sans nous...Le deal clairement établi est que le prix intègre tout, permis d'entrée dans le parc, bouffe, porteurs, all inclusive le Ricardo.Il y a plusieurs options, en terme de journée de marche : easy, medium et ambitious, bien sûr on a pris ambitious.

Ca y est, c'est parti, la hollandaise part super vite sur la route pour démontrer à cette bande de misogynes qu'elle assure. Bon, ça reste de la route, y a pas de quoi se la péter.On a pas fait 300m sur la route pour rejoindre la jungle qu'on est arrêté par les gardes forestiers. Le guide discute mais faut payer. Et ouais, en principe tous les guides te disent que le prix de l'entrée au parc est compris car ils passent en douce sauf que là, manque de pot, ils se font tous pincer. Le guide fait la gueule. Il revient en nous disant que le prix a changé et que maintenant c'est dix fois le prix avant... Bizarre sur le ticket il y a bien le vrai prix (environ 9€)... Et sur internet, le prix est aussi indiqué. Toi, t'étais prêt à faire ta tête de mule, mais on a payé finalement les 2/3. C'est pas une question de pognon, c'est le principe de ne pas être pris trop pour un con. Et on a un vrai ticket et les gardes nous prennent même en photo pour prouver qu'ils font bien payer les touristes.

On a marché toute la matinée, on a vu que dal. La veille on avait vu plein de singes sans guide...Ici les camps, ça te rappelle les camps de rom à Paris. Ils ont des bâches plastiques transparentes et ils te font des sortes de tente. Sincèrement, t'es dans la jungle, tu pensais dormir dans un environnement naturel, et tu te retrouves comme sous les arches du métro parisien.

Coup de chance, on est installé un peu à l'écart sinon on était à la limite de l'hlm avec des tentes proches les unes des autres Et dire qu'on est encore dans une endroit pas très touristique. Les 2 porteurs sont déjà là. Ça sera des noddles le midi, du riz le soir, des pancakes à la banane au petit dej, tout ça très bien cuisiné. L'après midi, on est reparti à la recherche des singes qu'on a vu finalement. Mais tu te pètes le cou à les chercher dans les arbres et quand tu en as vu, tu te frayes un chemin dans la jungle pour essayer de ne pas les perdre de vue. Ça passe sans problème en sandales alors que 2 mecs ont des chaussures pour taper du 4000m d'altitude. Le pire, ce sont les orangs outangs, les bestioles sont sur les arbres les plus hauts et tu vois une grosse boule de poils rouges avec des bras. En fait ce que tu vois le plus ce sont les autres groupes de touristes à la recherche de singes.

Côté équipe, il y a un des hollandais qui a un peu de mal mais surtout il est super lent à se préparer. Les deux français courent comme des lapins et l'hollandaise fait moins la maligne maintenant, elle s'est même vautré en traversant la rivière. Côté poisson, que dal, même au filet de pêche posé toute la nuit.

Côté jungle, elle est pas extrêmement touffue. Les arbres poussent très droits sans aucune branche sauf à la cime pour avoir un maximum de soleil. Ils sont immenses et cachent le soleil, t'as l'impression de marcher dans la pénombre. De temps en temps des singes crient (ouou, ça c'est l'orang outang) et des oiseaux piaillent mais c'est quand même difficile de se sentir au fin fond de la jungle à cause des autres touristes à la recherche de singes.

Premier soir, tu ne voulais pas dormir sous la bâche avec les autres donc tu t'installes dehors à la belle étoile, manque de pot, il commence à pleuvoir, du coup les gars t'ont monté ta propre bâche. T'avais honte car il suffisait d'aller dormir à l'intérieur pour pas faire bosser les porteurs. Du coup le soir suivant, histoire de ne pas les faire chier, tu as attendu qu'ils soient coucher pour te mettre dehors.

Lendemain, l'après midi, on avait vu sur notre carte une cascade qui ne semblait pas loin du camp. Non, dixit le guide, c'est à 1h30 de marche, il y a plein de détours, c'est pas aussi directe que ça en a l'air, on ira demain. Mouais, dubitatif voir soupçonneux. Du coup, on (les 3 français) a demandé au guide de partir marcher l'après midi dans la jungle de notre côté alors que lui partait avec les hollandais. Et il a pensé qu'on allait faire juste un tour du camp. Et nous voilà partir avec le GPS pour essayer de trouver cette fameuse cascade. Dix minutes après, t'es pas d'accord avec le mec qui marche en tête, on va exactement dans le sens opposé. Changement de direction et en 30 minutes on était à la cascade. On était sûr que depuis le début le guide nous pipotait. Il nous raconte beaucoup de conneries car le but est d'en faire le moins possible même s'il est très gentil. 20 ans de jungle avec des touristes, ça doit être une routine pour lui et il veut pas sortir un peu du cadre...

Grosse discussion avec les français, on a envie de tenter d'aller au fameux lac des éléphants. Du coup, le lendemain, on dit au guide qu'on quitte le groupe pour redescendre au village acheter de la bouffe. Sympa, il nous explique les chemins qu'il faudra qu'on trouve. Avec lui, on s'est arrêté au camp 4 et il faudra qu'on arrive jusqu'au camp 7 puis chercher le lac à travers la jungle, c'est pas gagné cette histoire.Il nous conseille aussi de faire systématiquement un gros feu le soir pour faire fuir les animaux qui voudraient voir le pendant la nuit c'est quoi ces 'boulés'.

Nous, super confiant....

À suivre...

Jungle Ricardo

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Yo,

Donc retour en ville beaucoup plus tôt que prévu, penaud, épuisé et 10 litres de sueur sur le dos.

Rappel, on venait de quitter le guide pour redescendre au village. En 3h, on avait marché ce qu'on avait fait en 2 jours avec le guide.

Objectif, recharger les téléphones et GPS et trouver le matos. Côté bouffe, c'est simple, c'est nouilles chinoises et paquets de biscuits. T'imagines 2 jours pour aller, 1-2 jours sur place, 2 jours retour et 1 jour de sécurité, soit 7 jours de trek, donc 2 paquets de nouilles pour le petit dej et 2 pour le soir. Cadrage à la Ricardo. Le plus difficile, trouver une marmite et une machette. Les petites boutiques n'ont rien et les guesthouses ne veulent pas louer. A une des dernières petites boutiques, une dame a sa cuisine juste derrière l'étale de son magasin. On lui montre ce qu'on cherche. Super étonnée que des 'boulés' veuillent louer une marmite mais pour 3 euros elle nous loue la machette et la marmite, royal !

Impossible de trouver sur internet les emplacements des différents camps C6, C7 mais on a trouvé où était le lac Marpunge. Ça risque d'être compliqué mais confiant, la dream team. La jungle, pff, une rigolade... Encore un attrape touriste.

On repart dans la jungle, objectif un camp juste au dessus d'une petite cascade qu'on avait repéré la veille. Un des 2 gars marche comme un dingue et pense connaître tous les chemins de la jungle. Ça a un peu frité au début mais tu dis rien.

On croise d'autres porteurs qui ont appris où on allait et c'est à chaque fois attention il y a des éléphants, des tigres, des serpents...même s'ils y sont jamais allé. Ouais, on verra quand on y sera....On arrive juste avant la nuit, et manque de pot le camp est déjà occupé. On veut pas s'installer à côté car c'est pas bien vu qu'on soit sans guide. On s'installe à l'arrache et première tentative pour faire du feu dans cet environnement humide. 1h30 après on arrivait enfin à avoir de l'eau chaude pour les nouilles. Les 2 autres gars ont leur hamac, toi tu dors par terre et là t'es content d'avoir au moins une bâche.

Demain commence vraiment l'inconnu....

On voulait partir vers 6h30, ils dorment toujours... Celui qui est très directif n'est pas du matin... On enquille d'entrée une montée sans fin et Monsieur 'je sais tout' ne va pas bien et fait sa princesse. Il a fallu qu'on s'arrête, fasse du feu pour que Monsieur puisse boire son café pendant 1h et fumer sa clope. A ce rythme le lac, on le trouvera jamais. Faut reconnaître que ça monte sans arrêt et que même à 7h du matin t'es déjà trempé de sueur, surtout avec les 15kg que tu trimballes. On est accompagné parfois par le cri des singes.

Super heureux, on a trouvé facilement le camp 5. On n'est pas des baltringues, la jungle, on maîtrise... Au fait, pendant tout le trajet t'as ton GPS en mode trace pour pouvoir retrouver plus facilement le chemin du retour. Le guide nous avait dit ensuite il faut prendre le chemin sur la gauche. On cherche, on cherche, on trouve rien par contre il y a un sentier qui part vers la droite. L'autre con affirme que c'est ce chemin, il en est sûr, genre il la fait la veille.... Mouais, le guide avait insisté pour la gauche. Bon, c'est parti, avec ton GPS tu vois qu'on va vraiment à l'est alors qu'il faudrait aller au nord ouest. Finalement le chemin s'arrête et l'autre con dit qu'on aurait dû chercher plus longtemps le chemin avant de prendre celui là. Et d'un coup, caprice, il va pas bien, il a mal à la tête le pauvre petit. Son pote lève les yeux au ciel.

Bon, ben retour au camp 5 pour faire du feu et manger nos nouilles. L'aventure s'arrête là.... Déjà qu'on arrive pas à trouver un chemin qui devrait être facile alors plus haut. Et puis l'autre gars est insupportable. Pendant qu'on coupe du bois, prépare le feu, l'autre reste allongé à dormir, apparemment il aurait choppé une gastro.

Résultat, t'as passé ton après-midi assis sur un tronc d'arbre pendant qu'un gus mourrait près du feu et l'autre se fait une cane de marche à la machette. Personne ne parle, ils savent pas s'ils veulent rester un jour de plus ou rentrer. De toute façon, c'est mort pour le lac avec l'autre malade. Par contre, on est vraiment éloigné, et t'as plus l'impression d'être dans l'enfer vert.

Aucun intérêt à rester et à tourner en rond dans la jungle sans but, le lendemain matin, tu t'es barré super tôt. Tu fais ce qu'il faut surtout pas faire, marcher seul dans la jungle. A la moindre merde, il y a personne, surtout dans les coins où t'es. T'avais misé sur 3h pour revenir au village. Tu t'es perdu des dizaines de fois. Ton putain de GPS n'était pas assez précis surtout qu'à certains endroits il y a des chemins dans tous les sens. Et ça monte et descend sans arrêt. T'es sur les genoux, t'es trempé de sueur, t'as des déchirures de partout, t'en peux plus. Ce coin est un vrai labyrinthe. T'aurais qu'un sentier c'est simple mais là c'est un cauchemar. En te rapprochant enfin de la civilisation, tu tombes sur des touristes avec leur guide. Les directions qu'ils te donnent ne mènent à rien car t'as sans arrêt des embranchements. T'as mis quasiment 5h au lieu de 3h pour retrouver le village (seul point positif en ta faveur, histoire de ne pas être trop minable, les guides t'enmènent au camp 5 en 2 jours minimum). Putain d'enfer vert !Maintenant tout ce que tu veux, c'est te laver de cette sueur et laver quelques fringues. Sauf que ces cons de propriétaires de guesthouse préfèrent garder une chambre vide plutôt que la louer à quelqu'un qui n'a pas pris un guide de leur guesthouse. Toutes les guesthouse font ça.

Ça a durer un moment avant que tu puissent avoir une chambre. Apparemment ça c'est su que des boulés étaient partis au lac car plusieurs locaux t'ont demandé si t'avais vu des tigres. Euh comment dire. T'as surtout vu 3 charlots.

La loose jungle Ricardo.

Demain direction lac Toba, encore une quinzaine d'heure de transport, surtout qu'il va y avoir plusieurs changements. Le premier qui écrit que je suis un touriste (hein Bruce), je lui offre un parachutage sur lac Marpunge et il se démerde pour rentrer sur Ketambe.

Ps : Vero, plus d'inquiétude, tu peux dormir

Ps2 : pour ceux qui espéraient piller mes masques et meubles si je ne revenais pas, faudra attendre encore un peu

Ps3 : rien n'est perdu pour les tigres, tu vas dans 3 semaine dans une région sensée être plus sauvage où sur un malentendu, tu peux voir tigres et rhinos. Sauf si c'est trop con', tu te trouveras un guide....

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Yo,

Fini la jungle pour quelques jours, direction l'île de Samosir sur le lac Toba. T'as craqué pour la dernière partie du trajet, t'as fait ton riche, t'as pris un taxi pour faire 40 bornes pour 7 euros. Ouais, juste avant t'avais pris un bus enfumé pour faire 90 bornes en plus de 3h, la mort. Le bus s'arrête pour prendre qqun sur la route et bien, si qqun prévoit de descendre 10m plus loin, il va pas descendre, il va attendre que le bus reparte pour le faire arrêter. C'est sans fin. Même principe pour le bateau qui t'amène sur l'île. Chaque guesthouse a son ponton et du coup il fait un stop à chaque ponton. Ici le client à la fois en chie côté transport mais il a le luxe d'être quasiment déposé devant chez lui. Côté bateau, il y a qqs mois une des navettes a coulé car trop chargée. Ouais, ici la notion de normes de sécurité est assez floue.

Quelques instants de culture générale pour les rares que ça peut intéresser : le lac Toba (à 900m d'altitude) est le plus grand lac volcanique du monde avec près de 100km de longueur et jusqu'à 500m de profondeur. Voilà c'est fini pour la partie culture générale. une phrase de plus et tu perdais la moitié de tes lecteurs...

T'es dans le village touristique de Tuk Tuk, les guesthouses s'alignent les unes à côté des autres, c'est la haute saison et pourtant il y a pas grand monde. Pour l'instant t'as pas vu le soleil et tu te ballades en veste polaire sur le scooter. T'avais imaginé faire un peu de scooter des mers mais les gars ont mis des vrais moteurs de bateau à l'arrière des scooters, donc si tu tombes, tu peux te faire déchirer et puis vu la température...

Côté religion, t'es passé du nord où tu pouvais pas faire un pas sans tomber sur une mosquée à un coin où les églises sont les unes à côté des autres.

Les batak, l'ethnie du coin, vit encore dans des maisons très particulières en forme de corne de buffles. Ouais, en parlant de buffles, c'est ce genre de bestioles que tu croises en scooter sur la route. Et lui est prioritaire. Tu fais pas le poids avec ton scooter.

T'es allé sur un marché. Ils ont un fruit qui ressemble à un citron vert en forme de cerveau. Et ceux qui le vendent ont pondu un concept imbattable : Son jus est un bienfait des dieux, il te purifie. Et même, si ici tout se marchande et bien pas ce fruit. Ouais, tu marchandes pas qqchose qui te fait du bien. Un conseil pour tous ceux qui vendent des trucs à la con genre cloud, parfum, parasol et chaises de plage, sondage, écharpe made in India ... (ils se reconnaîtront), dites que c'est un bienfait de dieu et que le prix est non négociable...

Ici, ils sont au top de la fraîcheur, les poissons sont vivants dans des petits bassins et les poules attendent leur tour pour se faire découper. T'es allé sur le marché goûter un peu à la cuisine de rue. Ils font des sortes de crêpes style pancake. La vendeuse t'as vu faire la queue, tu l'as sentie inquiète. Elle a demandé à une cliente de te demander ce que tu voulais. Ben.. acheter une crêpe. Ouais, ils voient pas de touristes sur le marché et beaucoup te dévisagent. T'en as pris une au fromage et apparemment celle qui marche le mieux, c'est pancake avec du fromage et du chocolat... Étonnant. En fait si tu manges dans la rue, ça coûte rien. Pareil, t'as fait consolider tes sandales de marche (un don d'un pote qui espère parasiter ton dernier mois de voyage à Cuba...pas encore vendue cette histoire...), 30 centimes. Imagine le cordonnier en France.

Autant les hommes fument clope sur clope autant ici les femmes mâchent la noix de bétel qui leur fait des dents et les gencives rouges. Toutes les mamies ont les joues gonflées avec leur noix.

T'es retombé sur les 2 français de la jungle. La princesse allait mieux et ils ont finalement trouvé le chemin pour monter au camp 6 et 7. Au camp 7 la princesse s'est fait piquer plusieurs fois par une guêpe. Des douleurs partout, impossible de respirer et de se tenir debout donc ils ont fait demi tour. 10h pour revenir et rentrer à la frontale...

Au fait, tester chez vous, c'est pas mauvais, le cocktail avocat-banane

Le soleil viens de revenir sur le lac juste quand tu te casses pour la ville de Bukittinggi, en théorie 17h de bus luxe sans tous ces putains d'arrêt. Il paraît qu'il y a même les chiottes dans le bus.

Long bus Ricardo

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yo,

15h de bus de nuit plus tard sans quasiment avoir dormi.

Avant de partir, t'as goûté, juste une gorgée, au tuak, une sorte de vin de palme. Résultat t'as l'estomac à l'envers. T'as pris 2 immodium histoire de ne pas avoir besoin d'arrêts urgents pendant le trajet en bus...

Te voilà arrivé dans la ville de Bukittinggi. C'est une ethnie différente, les minangkabau. C'est matriarchal. Le mari s'installe dans la maison de sa femme et en cas de séparation il part une main devant et une derrière et les gamins restent avec leur mère. Les familles riches se font construire des maisons traditionnelles en bois de cèdre mais elles n'y vivent pas. Elle ne sert que pour des cérémonies importantes. Vous verrez les photos, sûr qu'une maison comme ça à Paris ça en imposerait à tout ce hausmanien...

A peine sorti du bus, t'es parti dans la campagne voir le salon de l'agriculture local qui se tient tous les samedis. En France, les paysans ont des concours de beauté pour leurs vaches. Ici c'est un peu le même genre mais en version plus... rustique. En gros, il te faut un terrain de 100m de long remplie d'eau boueuse. Les mecs attachent deux vaches côte à côte. Elles ont chacune un harnais en bois qui traîne au sol derrière elles. Le mec met un pied sur chaque harnais et se tient à la queue des vaches. Et c'est parti. Les vaches partent à toute vitesse dans la boue. Un mec sur deux se vautre avant la fin du champ. Et vous verrez sur la vidéo, le mec mord la queue des vaches pour les faire accélérer. Sur le coup tu comprends pas, y a pas de courses entre chaque mec, ils partent quand ils sont arrivés à mettre les vaches dans le bon sens. Donc c'est quoi l'objectif ? En fait, t'as plein de gens qui regardent et qui sont potentiellement des acheteurs. Si les vaches vont vite et tout droit, elles prennent de la valeur et donc peuvent se vendre plus cher. Et dire qu'en France, tu les brosses, les bichonnes...

Laure, Pascal vous qui avez un ami paysan... Vous deviez lui en parler.

Voilà 2 vidéos des courses

Côté cérémonie de mariage ici, c'est assez simple, tu installes les mariés sur une estrade habillés de mille feux (enfin surtout la femme) et les invités viennent quand ils veulent, font une photo avec les mariés, se servent au buffet et repartent un peu quand ils veulent. On s'est arrêté, les gens nous ont fait rentré, ont même voulu nous inviter à manger, la gentillesse des indonésiens!

Autant les batak sont chrétiens autant ici ils sont musulmans. T'as choisi une guesthouse spécialiste en stéréo. Elle est entre 2 mosquées qui sont juste à côté. C'est un cauchemar. T'as l'impression qu'ils ont mis un haut parleur à ta fenêtre. Tous les jours de 18h à 20h il y a un speech. Tu sais pas ce qu'il raconte mais le ton de la voix est super vindicatif. Première nuit, t'as échappé à l'appel à la prière vers 4h30 du matin car tu t'es levé à 4h mais sinon tu prends cher côté oreille. Ouais, tu t'es levé à 4h pour gravir le volcan Merapi. L'idée est d'être au sommet vers 8h30 avant que les nuages arrivent. Tu te le fais en solo, sans guide en partant à la frontale. Ouais, t'as déjà oublié la galère de la jungle. T'as surtout le chemin précis indiqué sur ton téléphone.

Donc te voilà parti à 4h30 du matin sur ton scooter dans des rues peu éclairées juste avec les veilleuses (ouais la buse que tu es s'est aperçue juste à l'arrivée que tu pouvais avoir les phares) à la recherche du point de départ du trek. Bizarre, au point de départ du chemin des centaines de scooters garés. Tu pars à la frontale. Ça fait pas 15 minutes que tu marches et tu entends des chants. T'arrives dans un camp avec plein de tentes et des jeunes chantent autour du feu, il est 5h30 du matin. En fait, on est dimanche et tous les week-ends des centaines de jeunes viennent camper et faire la fête. C'est pas compliqué, sur toute la montée, tu verras des tentes un peu partout. Impossible de se perdre, le chemin est rempli de papiers de biscuits et bonbons.

Alors côté montée, c'est 1500m de de dénivelé sur un chemin qui est quasiment tout le temps tout droit. Pas le moindre faux plat, pas le moindre tournant pour récupérer. Les racines des arbres servent de marches. Une fois que t'as passé la partie jungle tu montes dans du pierrier pour atteindre enfin un faux plat qui t'amène près du cratère. T'es enfin arrivé au sommet à 2890m. Ouais, je sais, Bruno, y a pas de quoi se la péter en comparaison de tes 6000m. C'est le volcan le plus actif de Sumatra mais en ce moment il fait que crachoter qqs fumées. Les jeunes sont assez surpris de voir un boulé ici donc t'as le droit aux séances de selfi. De là, t'as une vue sur toute la région mais tu entends aussi ce qui est le pire cauchemar d'Indonésie selon toi. Je termine sur le volcan et je vous raconte après .

Donc côté volcan, tu t'es tapé toute la descente, les genoux ont pris très chers. C'est pas compliqué, t'es en vrac. T'as une capsulite à l'épaule droite de qui t'empêche certains mouvements (et tu te vois pas faire une infiltration en Indonésie), ton mollet gauche te fait toujours mal depuis l'Australie et maintenant ton genou gauche est HS. En conclusion t'es un vieux croulant. C'est très mal barré les 6000m en Amérique du Sud. Vero, garde moi un de tes chaises pliantes pour vieux, j'arrive....

Ce qui est vraiment difficile en Indonésie c'est de respirer. Ouais ça paraît con. Dans les restos, les bus, les mecs fument clopes sur clopes et c'est insupportable. Et dans les rues, les milliers de voitures et de scooters te noircissent tes poumons. Le pot catalytique ? connaît pas ici. Si t'es en scooter, t'es forcément derrière une bagnole ou un bus qui t'en fout plein la gueule. Et donc à 7h du matin dans la montée du volcan, t'entendais déjà le vacarme de la circulation dans la vallée.

Honte à toi, hier tu voulais manger dans un endroit où on ne fume pas et qui n'est pas directement dans la rue. (oui, le soir, les restaurants de rue s'installent vraiment au bord de la route la plus fréquentée. Et t'as le droit au bruit et aux gaz d'échappements).

Résultats, tu t'es rabattu chez...putain la honte... Pizza hut. Interdiction de fumer au rdc mais ces cons laissent la porte ouverte pour qu'on entende bien les scooters et que les gaz d'échappements viennent jusqu'à nous...

Sincèrement, le périphérique parisien aux heures de pointes c'est moins pollué qu'ici.

Demain, t'as privatisé une bagnole à 4h du matin pour faire 90 bornes et rejoindre la ville de Padang où tu prends un ferry pour l'île de Siberut. 6 heures de ferry et après tu vas essayer de trouver un guide assez honnête pour partir dans la jungle rencontrer les mentawai. Si vous avez un peu de temps, faites une recherche sur les mentawai, c'est super intéressant.

Petite anecdote sur la bouffe, ici dans les restos traditionnels, on t'apporte 5-6 plats différents. Et tu payes ce que tu manges.

Ricardo croulant.

7

De retour de l'île Siberut après 10 jours dans la jungle. Déjà, 6h de ferry pour arriver à Murat Siberut, la plus grande 'ville' de l'île. Le guide que t'avais contacté, Sarhul, t'avais demandé de prendre le ferry tel jour car tu pourrais ainsi partager le prix du trek avec un autre touriste. Sauf que l'autre mec, un français, n'était pas au courant et voulait se faire un trip en immersion seul, soit disant. Il veut monter sa propre agence touristique et amener des clients 'luxe' ici.

Sur le ferry les autres touristes ont le look de surfeur de l'extrême et viennent chercher la vague ultime. Arriver au 'port', le guide nous amène dans une maison remplie de crânes de singes, cochons, ça met dans l'ambiance. Depuis plusieurs années, le gouvernement pousse les mentawais à se sedentariser dans des villages et les force à choisir une religion. Reste qqs irréductibles, en particulier des chamans qui vivent en tenue traditionnelle dans la jungle.

Finalement l'autre gars s'y est fait à être 2, sinon tu partais seul avec un jeune, moyen le plan, il t'aurait pas enmené loin. L'autre gars est déjà venu deux fois donc il sait où il veut aller et cherche des familles où les rares touristes ne vont pas. Tu laisses faire, pour une fois que t'as rien à gérer. Sauf qu'on reste 10 jours sur place et qu'ensuite il te restera 1 jour pour quitter le pays à cause de ton visa.

On est arrivé à 13h mais il est soit disant trop tard pour partir en pirogue dans la jungle, ouais c'est pas des violents, ici. Donc on bulle toute l'après midi dans la maison. Un chaman s'est pointé, Salomon, il est couvert de tatouages traditionnels, porte un pagne et des fleurs dans les cheveux. Il a fumé clop sur clop. Celles que l'autre gars avait ne lui convenait pas donc on est parti acheter 3 cartouches d'un autre modèle. Ouais, ça fume beaucoup ici et faut offrir des clopes pour fluidifier les contacts. Ils ont parlé en mentawai toute l'après midi et l'autre gars qui pipe pas un mot est en immersion...

Faut espérer que s'il trouve des clients luxes, il les fera pas rester 6h à rien faire. De temps en temps le guide Sarhul a traduit. Ils parlaient de morsure de serpent. T'as 30 minutes pour être soigné sinon bye-bye. Pour l'instant rien ne se passe. Tout doit commencer demain.

Le petit vieux chez qui tu dors te montre sa chevillée 'brûlée' par le frottement des bottes sans chaussettes. Euh, t'as des chamans partout et c'est au touristique que tu demandes de l'aide? Il a pas été convaincu pas ton antisceptique.

Pour l'instant c'est pas top...

A suivre

8

C'est parti, nous sommes 5 sur une pirogue à remonter la rivière Datdereket. Le guide Sarhul, le chaman Salomon, le champion de l'immersion, Wati une femme mentawai et toi. On apprendra au fur et à mesure que Wati vient d'une autre île mentawai et qu'elle voudrait devenir guide ici. Mais elle parle peu anglais connaît pas la région et parle pas forcément le même dialecte.

4h de pirogue, c'est pas très loin mais on a un moteur de tondeuse à gazon... Le temps change, une petite pluie puis des cordes s'abattent sur nous. Ah Gabriel, t'aurais été là, t'aurais négocié une pirogue avec un toit. Les rives sont extrêmement boueuses et on apperçoit parfois de rares maisons en bois. De temps en temps de gros varans vautrés dans la boue nous regardent passer.

Finalement on arrive au village de Butoï où se trouve l'Uma (maison traditionnelle mentawai) de Salomon. Reste 40 minutes de marche dans la jungle boueuse pour y arriver. Si tu mets tes sandales, tu peux leur dire adieu, tes chaussures de marche sont au fond du sac, donc tu pars en tongues. Au bout de 10m tu passes plus de temps à chercher tes tongues dans la boue que de marcher donc tu passes en mode pieds nus. L'autre gars et Wati font de même alors que les autres sont en bottes en plastique. Ouais, une première, pieds nus dans la boue de la jungle. T'as parfois de la boue à mi cheville, faut éviter de marcher sur les écorces remplies d'épines mais comme tout est très humide, ça pique pas trop.

Arrivé à la Uma, on est au milieu de nulle part. Les Umas sont toutes du même style: construites évidemment sur pilotis, une première plate-forme pour laisser tes pompes boueuses puis une grande pièce avec des bancs sur le côté. Ça sert de salle à vivre puis dans l'enfilade une pièce pour dormir et la cuisine. Pas de tables ni de chaises, on mange par terre. Tout est en bois.

La femme de Salomon nous accueille comme si on s'était vu hier. Les femmes ici, ont les dents de devant en pointe, signe de beauté (à savoir comment ils font ça...). L'intérieur de la maison est rempli de crânes d'animaux. Ceux d'animaux domestiques comme les cochons sont tournés vers l'intérieur alors que ceux d'animaux sauvages (sangliers, toucans, singes, cerfs) sont tournés vers l'extérieur de la maison. Il y a aussi des feuillages accrochés dans le toit. On est chez des chamans donc à chaque fois qu'ils doivent tuer un animal, ils gardent le crâne en son honneur. Pareil, quand ils coupent un arbre, ils gardent qqs feuilles pour les remercier.

Les chamans ont tous les mêmes tatouages, des grandes lignes et quand ils sortent de chez eux, ils portent un bandana fait de petites perles, et un collier, une sorte de carte de visite. Souvent ils mettent des fleurs et des feuilles dans le bandana

On est resté 2 jours cher Salomon, chaque jour on a tué un poulet. Salomon l'attrape et lui parle pour lui expliquer qu'il ne le tue pas par plaisir mais par nécessité puis il le frotte contre chacun d'entre-nous et le donne à Sarhul pour le tuer. En tant que chaman, il n'est pas autorisé à tuer lui même. Ensuite on prend qqs plumes et feuilles et on les met à l'intérieur du toit.

Les poulets ont pas encore compris qu'il fallait pas traîner près de la maison quand des blancs débarquent.

L'activité principale ici est de fumer donc tu files des clopes et tu regardes le temps passer.

Ils ont un petit fils qui s'appelle Zidane... Et pourtant ils ont pas la TV.

Sinon, comme activité on est allé faire des pagnes qu'on appelle kabit et que portent les chamans. Faut couper un certain arbre, arracher l'écorce et l’aplatir en tapant dessus longuement. T'as échappé à l'essayage..

Ici, la nourriture principale est le sagou qu'ils tirent d'une sorte de palmier qu'ils laissent pousser pendant plus de 8 ans. Après ils l'abattent et bossent dessus 2 mois pour récupérer 6 mois de bouffe. C'est une sorte de poudre humide qu'ils mettent dans du bambou ou des feuilles et font cuir dans le feu. C'est pas mauvais les premières fois ensuite... Tu as aussi les vers de sagou, des gros vers blancs.

On est parti dans la jungle, toujours pieds nus, chercher le vieil arbre à sagou. T'es à 2m du tronc qui doit faire 12m de haut. Salomon est en train de l'abattre à la hache et te dis que s'il tombe du mauvais côté il faut courir. Euh ouais, pieds nus, y a des piquants partout, ça va être compliqué. Une fois l'arbre par terre tu le depiautes entièrement pour chercher les vers. T'as échappé à la dégustation crue.

Retour à l'uma où tu comptes le nombre d'épines définitivement plantées sous chaque pied.

Les brochettes de vers sont prêtes. Alors t'as essayé, c'est pas mauvais, le plus dur est la peau qu'il faut machouiller comme un chewing-gum.

Sinon, on est allé taper le bout de gras chez les voisins. Un des gars s'est fait mordre au pied par un serpent. Ils ont fait de suite un garrot. Son pied est devenu noir et a doublé. Maintenant, ils attendent...

Le temps passe, les gens fument tes clopes. Le soir Salomon à chanté des chansons de chaman. L'autre gars ne parle presque pas, il s'immerge...

Côté chamanisme, en fait, les vrais cérémonies se font uniquement entre chamans. Sinon faut tomber le jour où il y a un événement particulier comme une naissance et là tu peux assister à des dances et musiques.

Salomon veut construire sa nouvelle maison car l'actuelle est branlante. Il a tout le bois qu'il veut mais le problème est de faire des planches. Ça lui coûte 600 euros pour toutes les planches. Comme le mec est adorable et tu lui as filé, sans que le guide le voit, 100$ en espérant qu'il se fera pas avoir quand il retournera dans la ville principale pour les changer.

Demain on part dans la jungle pour rejoindre le village paumé de Sakudeï...

Chaman Ricardo

9

Yo,

On quitte Salomon. Un autre chaman, Ameleï, va nous servir de guide. Sarhul a estimé à 10h le temps pour rejoindre l'autre village, ça comprend de la marche et notre capacité à trouver une pirogue ou de construire un radeau. Méfiance, généralement en Indonésie tu divises le temps estimé de marche par 2. Sauf qu'ici tu vas découvrir que t'es chez les mentawais et ça rigole pas côté rythme.

Amoleï, notre guide chaman arrive bien évidemment en pagne/kabit, son coupe-coupe et son arc et carquois de flèches empoisonnées en cas où on croiserait un singe..

Fini les conneries, t'es passé en mode chaussure de marche.

Pour faire simple, ça a été un cauchemar sans fin. De la boue tout le temps, en montée, en descente (Laure, Pascal, le Vietnam, de la rigolade en comparaison). Tu passes ton temps à glisser avec ces putains de chaussures qui accrochent que dal. Tu dois passer sur des troncs d'arbres pour franchir des obstacles et t'as pas le droit à l'erreur. Tu trimballes trop de merdier dans ton sac donc tes 85 kg plus les 15kg du sac font que les troncs sur lesquels tu marches sont pas habitués à ce poids. Le mentawai moyen doit faire 60 kg tout mouillé.

Tout est agressif : t'as des lianes très longues mais d'1 mm de diamètre bourrées de piquants qui t'accrochent et te déchirent de partout, des petits insectes viennent se poser sur ton bras t'empalent et repartent aussi tôt. Il y a 15 jours t'as du toucher une mauvaise herbe, elle te fait encore mal.

Pas la peine de parler des moustiques, parlons des sangsues. La première tu l'as choppé sur le cul, la deuxième sur les c..... No comment. Et il y en a pas eu que 2.

Tu glisses une fois de plus, tu mets la main au sol pour te rattraper. Pile sur une écorce pleines d'épines. Une semaine après tu comptes encore les épines dans ta main.

Un cauchemar, vraiment. Le chaman marche super vite mais fait des grandes pauses clopes. Wati, celle qui veut devenir guide ne s'attendait absolument pas à çà. A la moindre sangsue, elle fait des bonds. 1/3 de son sac contient des produits de beauté. Mais très grand respect car elle a fait TOUT le trek pieds nus et l'on quasiment jamais attendu. A sa place, t'aurais déjà creusé ta tombe.

Ton GPS a décidé de rendre l'âme à cause de l'humidité, tes chaussures de trek te préviennent quelles veulent être enterrées sur l'île (apparement le matériel allemand n'est pas fait pour ces conditions)

Bon, les 10h de marche, c'est quand t'es un mentawai. Quand t'es avec un touriste ça rallonge... Donc on s'est arrêté pour la nuit dans la jungle et les mecs ont construit un abri à coup de machettes. En 30 minutes, c'était plié. 4-5 troncs, des feuilles de bananier pour le toit, des feuilles de palmier pour le sol et des bambous pour faire cuire le riz et les nouilles. S'ils font kolantah, ils dégoûtent tout le monde. Dîner à 17h.

Juste avant la nuit un serpent noir d'un mètre de long vient se cacher dans les broussailles à 50 cm où tu vas mettre tes pieds pour dormir. On rigole plus, faut sortir la magie. Le chaman sort de sa besace une magie très puissante, du sel ! Pas compliqué le job de chaman. Il en met autour du camp, c'est sensé faire fuir les serpents et les mauvais esprits. Mouais toi t'aurais préféré un bon coup de machette dans la gueule du serpent mais va le trouver. Et puis, ce sont pas les moustiquaires roses qui vont stopper le serpent.

Au moment de te coucher tu t'apperçois que le sol n'est pas plat du tout mais bombé. T'as la tête et les pieds plus bas que le ventre donc totalement impossible de dormir. Donc entre la trouille du serpent et la bosse, t'as pas dormi.

Le lendemain, on commence à marcher dans un ruisseau et un coup de machettes du chaman, un serpent... 1h plus tard, l'autre gars allait mettre sa main sur un tronc quand un serpent est passé juste avant. Sans déconner, vu où on est, la moindre merde et, euh, c'est la cata.

On doit s'enquiller une montée sans fin et le pire c'est la descente, toujours à cause de cette boue glissante.

On arrive enfin à la rivière Badglube où on trouve une pirogue. Elle est trop petite pour nous tous. Wati, qui ne sait pas nager, part avec le chaman Amoleï et les bagages.

Les berges sont couvertes de cocotiers, de palmiers, t'as l'impression d'être le premier à passer ici. On commence à marcher dans la rivière et au fur et à mesure l'eau monte. Tu en as jusqu'à la taille et par moment t'es obligés de nager. L'eau est chaude et transparente, du soleil, le paradis en comparaison des heures précédentes. Sauf que...

Le temps change rapidement. D'abord du vent, des nuages puis le déluge. Sarhul nous stoppe car devant nous, le vent risque de faire tomber un arbre sur la rivière au moment où on passe. 15 minutes d'attente plus tard, on reprend notre marche/nage sous la pluie. On a marché plus d'une heure et on n'a pas du faire la moitié. Avec le déluge la rivière est complément marron. Le paradis s'est transformé en enfer.

Finalement, on entend le bruit d'un pongpong (pirogue à moteur). Amoleï nous envoi une pirogue.

Passons d'autres petites péripéties mais on est finalement arrivé à l'Uma du chaman Raïba, pas très loin du village de Sakudaï,

Comme t'es en bermuda, t'es déchiré et piqué de partout.

A suivre...

10

On descent de la pirogue pour aller chez le chaman Raïba. Il est de la famille du guide Sarhul mais ils ne se sont pas vu depuis 10 ans. Faut reconnaitre qu'on est dans un bled perdu.

Faut aussi savoir que les gens nous attendent pas donc à chaque fois on débarque comme des fleurs. On est toujours bien accueilli mais les gens sont pas curieux. Il y a plus de 6 ans qu'un touriste est venu chez lui et même ces enfant qui ont 3 et 5 ans ne semblent pas surpris de voir des blancs.

Des voisins passent et en profitent pour taxer des clopes. Les gens parlent entre eux comme si on était pas là. Le champion de l'immersion s'installe avec eux. 20 minutes plus tard, il se lève, n'a pas échangé un mot mais a lâché un paquet de clopes...

Repas en famille, ici, même pas de cuillères.

Le lendemain on part en pirogue au village. Un ruelle en béton (oui en béton) traverse le village, une trentaine de maisons, une école, une église vide et un magasin quasiment vide et un hôpital en construction. Bienvenu à Sakudaï.

Comme t'as super mal au genou gauche, t'as demandé à Sarhul si c'était pas possible de faire une séance de guérison. T'es dans une maison avec plein de chamans ça devrait être possible. Ola!!!!! Trop dangereux ! Il sait pas qu'elle magie ils pratiquent ici, peut être la magie noir mais faut pas poser la question. Donc pour l'instant côté chaman, c'est zéro pointé.

C'est con y aurait eu l'autre baltringue de chaman qui pue du Vietnam, lui en 30 secondes, il t'aurait réglé ton problème de genou...

Il pleut, t'attends, tu regardes les gens fumaient tes clopes en écrivant ces lignes.

D'un autre côté, ils sont très serviables. T'as vu des cocotiers plein de noix de coco. Ici, ils ne boivent pas l'eau de coco. Tu demandes si c'est possible d'en avoir une. 2 minutes plus tard un gars est monté au cocotier pour t'en ramener une et faire une paille avec un petit bambou.

Certains enfants ont un petit flacon autour du cou. C'est une potion secrète pour les protéger des mauvais esprits.

Imagine le touriste 'luxe' qui parvient jusqu'ici. Déjà il en chie grave et ensuite on lui taxe des clopes pendant qu'il poireaute, le luxe. Tu fais la remarque au roi de l'immersion qui du coup s'inquiète et va discuter avec Sarhul sur les activités potentielles.

Comme c'est notre dernier soir chez Raïba et qu'il y a beaucoup de monde chez lui, il tue le cochon. Mais avant il lui parle, lui dit qu'il ne le tue pas par plaisir mais il en a besoin. Puis c'est un non chaman qui égorge le cochon sur le pas de porte. Les 2 petites filles de 3 et 5 ans se dépêchent de venir voir la mise à mort. Ensuite il est empalé et mis dans le feu pour brûler tous les poils. Et c'est la découpe à parts égales. C'est la petite fille de 3 ans qui tient les pattes pendant qu'un gars les coupe avec la machette....

Ça parle beaucoup, en particulier Raïba qui est incapable de se taire 10 secondes et l'homme en immersion fait acte de présence et don de ses clopes.

Sarhul semble mal à l'aise. Il fait croire que Wati est sa femme car il semble qu'elle intéresse plusieurs gars de l'Uma. il pourrait vouloir la garder... Elle a tellement la trouille qu'elle a gardé ses mégots de cigarette de peur qu'ils s'en servent pour faire de la magie noire...

Le lendemain on refait en pirogue le trajet inverse. Il est 7h30, la brume matinale est en train de laisser apparaître le soleil à travers la jungle. C'est superbe. 2h plus tard, plus assez d'eau, il faut marcher. Comme on a plus de bouffe, t'as négocié pour qu'Amoleï porte ton sac. Ton genou a démissionné et craque à chaque pas. Tu voulais porter celui de Wati mais elle a pas voulu. Dans la galère, elle a pété le bracelet de sa montre, perdu son collier mais elle resiste toujours pieds nus. Respect !

6h de marche plus tard (même galère qu'à l'aller donc pas la peine de revenir sur toutes les agressions ) on sort enfin de la jungle pour rejoindre le village de Matotonan, 1500 habitants.

A suivre....

Ricardo non immergé

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Yo,

On va dormir chez, Teolochak, le vieux chaman où est venu Patrick Timsit dans l'émission 'en terre inconnue' il y a dix ans. Apparement ça n'a pas marqué les esprits ici. Sa maison est à 30 minutes de marche dans la boue. T'écoutes Timsit, t'as l'impression qu'il a traversé la jungle sur des kilomètres...

Au fait, l'île s'appelle Siberut qui veut dire l'île aux rats car le mec qui est y aller pour la première fois a trouvé qu'il y avait beaucoup de rats. Il aurait plutôt du l'appeler l'île de la boue... Pas vu un seul rat... Alors qu'à Paris.

Le chaman habite au village généralement car il est malade. Ce sont les poules qui squattent sa maison de campagne et y a fallu tout nettoyer en arrivant.

On est venu avec le chaman Ameleï et comme il n'avait jamais rencontré Teolochak, ils font faits une cérémonie de connaissance. Ils s'échangent des feuilles qu'ils mettent à leur collier. Puis un poulet est sacrifié et pendant qu'il cuit, ils chantent, un peu toujours sur le même rythme lascinant. Puis on mange le poulet et les deux chamans discutent. Le King de l'immersion s'assoit à côté grand sourire. Top en pleine immersion. Ils ont continué à discuter comme s'il n'était pas là. Finalement il est aussi parti se coucher. Par contre, entre eux ça a papoté tard le soir, certainement des histoires de chaman...

La vielle femme du chaman n'a pas arrêté de te taxer des clopes, une vraie sangsue. Et en plus elle les fume pas, elle fume son tabac à rouler. Et quand elle a entendu le mot tabac, c'était la frénésie.. On devait aller à la pêche dans la rivière. C'est une activité que font les femmes (les hommes c'est la chasse). Et bien, mamie, qui passe ses journées à fumer mégot sur mégot nous sort qu'il n'y a pas de poissons dans la rivière... Trop fort.

Du coup avec le chaman, on a fait une petite balade pour aller chercher différentes plantes. Seules, elles ont aucun effet. Quand tu les mélanges et les brois ça fait un poison mortel qu'ils mettent sur leur flèche. En 5 minutes un singe est KO avec leur poison.

T'as retenté le coup de la guérison pour ton genou gauche et ça a marché. Ici, pas de risques de magie noire. Moyennant une petite offrande de 6 euros et un sacrifice de poulet (ouais c'est l'hécatombe quand on passe mais ils font aussi chier dès 5h du matin alors qu'il fait encore nuit), on est allé dans la jungle chercher plein de plantes médicinales. Teolochak a tout broyé, a trempé ses mains dans la mixture, en a appliqué sur ta jambe tout en chantonnant. Une fois le matin, une fois le soir. Résultat tu pars sur Kuala Lumpur faire des radios.

Ricardo chamanisé

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Derniere destination, Rogodok.

Pour y aller on doit d'abord rejoindre le village de Butoï où vit le premier chaman Salomon. Il y a à qqs jours on avait mis 1 journée de galère dans la jungle pour faire le trajet dans le sens inverse. Là, ça nous a pris 1h30 en suivant un petit chemin bétonné. Bon ça n'a pas le même charme...

Puis 2h de pirogue et 1h de marche dans de la gadoue. A se demander si c'était pas encore pire ici. En fait, tout ceux qui viennent passer 3 à 5 jours viennent dans ce coin car c'est pas trop loin du port. Il doit y avoir une quinzaine d'umas éparpillées dans ce bout de jungle. Et les guides alternent. Du coup, ici, ils voient passer 'beaucoup' de touristes. Les derniers touristes dans l'uma où on dort sont venus il y à 3 semaines, ça change de 6 ans chez Raïba.

Le chaman nous demande pourquoi on est parti si loin à Sakudeï. Histoire de lui mettre la pression tu lui dis que c'est parce qu'on nous a dit que là-bas les chamans chantaient super bien... Oui c'est vrai, ils chantent mieux qu'ici répond il. Dans le cul lulu pour la pression. Finalement il a bien voulu chanter mais t'as du toi aussi chanter...

Sa femme est moins fainéante que celle de Teolochak car elle nous enmene chasser de nuit .... La grenouille.

De nuit, dans la boue, à la frontale à l'heure où les serpents sont de sortie, cool. Ils nous ont prêté des bottes en plastique taille 36 (il doit te manquer 10 tailles) et nous voilà partis à la chasse. T'avais pas le harpon donc t'as pas pu attraper grand chose mais Sarhul a choppé un petit serpent noir et blanc et celui là, est hyper dangereux.

Voilà les 10 jours chez les mentawai. Maintenant c'est six heures de ferry où tu prends un putain d'orage. T'as regardé où étaient les rares gilets de sauvetage. Puis il faut que tu trouves un avion pour quitter demain au plus tard l'Indonésie car ton visa est périmé. Direction Kuala Lumpur pour acheter un GPS, des chaussures de trek, un matelas de sol et surtout voir un médecin et faire des radios.

Rassurez vous c'était le dernier mail, je vais essayer d'envoyer des photos

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Yo,

Première étape à kuala Lumpur, trouver un docteur, clinique ou hôpital.

Le décalage d'environnement est dingue : hier à la même heure tu étais dans une maison au milieu de la jungle et 24h plus tard t'es dans un ciné climatisé, grand fauteuil. Il y a des immenses malls, des bars et des restos super modernes partout. A 1h du matin, t'as encore plein de monde dans la rue. En comparaison Paris, c'est le tiers monde.

Le contraste est fort aussi entre les femmes malais habillées avec un tchador et rien qui dépasse et toutes les chinoises en mini short...

Côté genou, coup de pot, y a un hôpital pas très loin de ton hôtel. T'as le pavillon médecine chinoise et le pavillon médecine occidentale... Bah soyons fou.. T'es allé côté classique...

Ici pour voir un médecin, on te prend en photo et tu payes avant 35 euros pour un spécialiste orthopédique. T'as passé 20 minutes en administratif et le mec t'as reçu 2 minutes après sans rdv. Bon, vu le prix, ici, tout le monde ne doit pas pouvoir se le permettre. Un peu de manipulation mais il trouve rien donc tu vas faire une radio du genou, 12 euros, sans attente. Retour chez le médecin qui ne voit rien sur les radios. Il te file des anti inflammatoires et de la poudre de perlimpimpin. T'as encore du payer 30 euros de frais diverses. En moins d'une heure c'était plié. Mais même résultat qu'avec le chaman mais lui c'était 6 euros et le sacrifice d'un poulet. Ah si le chaman qui pue avait été là, il t'aurait régler ton problème en 2 minutes.

Du coup tu vas pas aller à Java de suite car tu vas éviter les escalades de volcan pour laisser souffler le genou. Tu vas aller au nord est de la région de Sabah sur l'île de Bornéo côté malais. Y aurait des parcs où tu peux voir des éléphants et des orang outangs. Ouais t'as pris goût à la boue.

Et il y aurait un bateau qui te permettrait de passer en Indonésie, histoire de voir si t'en chie au passage d'une frontière un peu folklo.

Sinon la loose continue. Tout ce que tu as racheté merde. T'as pu trouver qu'un matelas de sol made in China. Ça ou rien.... T'arrives pas à connecter ton nouveau GPS. T'as de plus en mal au genou, t'as acheté une genouillère qui va finir à la poubelle. Et le pire, t'as pété ta kobo donc faut que tu te trimballes des bouquins en plus.

Loose de loose.

Ricardo qui pue la loose

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Salut

Histoire de faire reposer le genou t'es devenu FRAM compatible. Direction Sabah, une des 2 régions de Bornéo appartenant à la Malaisie. Au moins c'est plat et il devrait pas y avoir trop de boue.

2 jours à Sepilok pour aller voir un centre de réhabilitation d'orang outangs très réputé. D'abord tu vas voir la nursery, chouette. Bon, t'es sur un gradin et tu vois en contrebas derrière une vitre 5-6 petites peluches qui gambadent et font les cons dans l'herbe. OK, c'est un zoo en fait? Du coup tu te barres. Et tu vas vers les plates-formes où ils apportent tous les jours de la bouffe à 10h30. T'es dans les premiers mais le chemin est bloqué par les rangers. Y a une mère et son petit qui marche dans ta direction sur la rambarde. Comme elle a un petit, elle peut être agressive. Les rangers font dégager tout le monde pour la laisser passer et pendant ce temps, la bestiole attend patiemment que ces lourdauds de touristes s'écartent.

Ensuite t'attends patiemment à qqs mètres de la plate-forme l'heure du repas. On est bien 200 avec des appareils photos. Un ranger dépose de la bouffe et attend. Tout le monde a son appareil photo prêt. Au bout de 10 minutes un jeune orang outang daigne venir faire le show et manger tranquillement qqs feuilles de verdure. Le ranger est obligé de rester car les macaques débarquent et chourent la bouffe du orang outang. La bestiole reste 5 minutes à manger en tournant le dos. La vache, il sait combien on paye pour venir le voir? Et monsieur regarde de l'autre côté. Comme le ranger est resté sur la plate-forme à côté du orang outangs, lui au moins il fait face à la masse de photographes. Orang outangs, check!

Tu gardes ton bob Fram et tu vas voir un centre de réhabilitation pour l'ours de Bornéo. A l'entrée, t'as un pauvre ours qui tourne en rond dans son 100m2 de jardin. Super.

Reste à aller voir les nasiques endémiques de Bornéo, des singes avec un gros ventre et un gros nez (pas de commentaires...). Un mec qui a une plantation de palmier à huile a décidé de garder un petit bout de jungle pour ces bestioles. Il a construit une plate-forme et même principe, tu viens à l'heure du repas. Vu qu'on était qu'une vingtaine (un demi bus en terme de capacité Fram) t'as un peu moins l'impression d'être dans une usine à touristes.

Tu te dis, tu vas tenter qqchose d'un peu moins touristique, la rivière Kinabatangan.

Petit village Sukau où les lodges au bord de la rivière se succèdent, finalement plein de touristes. Sur les 2h de route pour rejoindre le village des champs de palmiers à huile à perte de vue, plus de jungle. Ici, les touristes viennent avec des package de 2-3 jours pour faire des croisières sur la rivière pour voir des animaux et faire des petites balades. Toi, t'as trouvé un plan différent, tu pars pendant 6h pour remonter assez loin le fleuve pour voir des éléphants sauvages mais méfiance sur les éléphants.

T'as demandé s'il y avait des trips pêches. Non, le niveau de l'eau est trop haut... Ah bon, les poissons quittent la rivière quand le niveau est trop haut ?

T'as une grotte où des milliers de chauve-souris sortent le soir pour se trouver un resto. Tu voulais y aller. Pas la peine, comme il fait un temps pourri (oui, normal...) les bestioles ne sortent pas le soir. Mais depuis quand les bestioles sortent pas quand il pleut. Elles feraient comment en Bretagne ?

Bien sûr les éléphants étaient en RTT donc t'as vu des singes. Ils ont installés des cordes au dessus de la rivière pour qu'ils puissent passer d'une rive à l'autre. A un moment il y a un petit macaque sur la corde, les singes nasiques ont préféré se jeter dans la rivière pour traverser.

Côté jungle, ils ont du garder 300m de jungle en profondeur de chaque côté des rives et derrière tu peux entrevoir des palmiers. Dans 10 ans, y a plus de jungle.

Retour de la balade, de la fièvre, des frissons, tu transpires à grosses gouttes, mal de crâne, impossible de tenir debout. Du coup le lendemain t'es allé à l'hôpital à Lahad Datu. Tu tiens à peine debout, 30 minutes plus tard ça n'a toujours pas avancé, leur système informatique est en panne donc tu peux mourir dans la salle d'attente. Donc cassos dans un autre hôpital. T'as 39 de fièvre. Ils t'ont gardé 3h avec un intraveineuse pour te réhydrater. Apparemment t'aurais pas la malaria mais tu les as pas vu te faire une prise de sang... Ça empire, ton lit est une baignoire de sueur. Tu prends une douche toutes 30 minutes pour enlever la sueur, un coup t'es glacé , un coup tu crèves de chaud. T'es tellement dans le coltard que t'as mis 2h pour arriver à acheter ton billet d'avion. Donc retour en France samedi pour faire des analyses de sang et un irm pour ton genou.

Ricardo à plat

Ps : merci à tous les médecins, rebouteux, apprenti sorcier qui m'ont donné des conseils pour mon genou. Rappel, les prothèses bioniques ne sont pas encore arrivées jusqu'ici et Amazon prime ne livre pas encore. Quand à rester 2 semaines immobilisé, euh, comment dire...

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Yo,

De retour à Bali. C'est pas la haute saison mais y a quand même du monde sur Kuta/Legian/Seminyak. C'est un bordel pour circuler, même en scooter. A Paris t'as l'impression de mieux rouler et surtout de moins sentir la pollution.

On mange toujours aussi bien pour pas cher et contrairement en France quand tu t'installes sur un transat, c'est gratuit....

T'as loué un scooter pour 5 jours, histoire de faire un petit tour du nord est de l'île. Un casque en plastoc et pas d'assurance, donc t'es confiant. C'est sûr qu'à 4€ par jour la loc tu peux pas trop demander non plus.

Direction le village d'Amed au nord. Ça serait pas encore trop bétonné. Soit disant il y aurait encore une petite page secrète, Pantai putih, sur le chemin. Bon, si on en parle dans le guide c'est qu'elle est pas si secrète que ça... Ça permet de se reposer, de mettre un pied dans l'eau froide. Ouais, conduire un scooter en Indonésie, c'est pas de tout repos, ça arrive de partout.

Puis un stop à Tirta Gangga voir un palais aquatique, ça sera la pause culturelle.

Puis direction Amed où tu vas rester 2 nuits. Il y a plusieurs anses avec des petites plages de sable noir et de galet. Pas particulièrement exceptionnelle mais ça va te servir de base pour te balader dans le coin. Tu découvriras ensuite qu'il y a d'autres petites plages dont une de sable blanc et eau transparente mais y a personne car elle est au bout du village. En fait dans toute la partie touristique t'as plus un magasin traditionnel et dés que tu fais 300m en dehors tu retrouves le vrai Bali.

T'as trouvé un hôtel avec une chambre au bord de mer pour 18€. Superbe chambre, super vue imprenable sur la mer. L'hôtel a quelques transats. Tu t'installes. Il y a quasiment que des français. Bizarre. En fait c'est un groupe qui est venu avec Promovacances. Ils font surtout des stations balnéaires où tu mettras pas les pieds mais aujourd'hui ils sont allés faire une petite balade 'hors des sentiers battus'. T'as vieilli, tu vois que ça pour te retrouver en promovacances...

Ballade en scooter pour aller voir des rizières du côté de Sidemen. Tu te laisses te perdre sur des petites routes et en passant dans un petit village, une centaine de scooters arrêtés au même endroit. Bien sûr, tu vas jeter un œil. 200 indonesiens qui s'excitent autour d'un ring. Il y a des combats de... coqs et il y a une sacrée ambiance car ils parient tous. Alors comment ça se passe : les propriétaires sortent leur coqs du panier et les mettent face à face avec un autre poulet. Ils s'échangent le poulet pour estimer le poids. Ouais, apparement, il y a des catégories de poids aussi en combat de coq. Une fois qu'ils ont trouvé leur adversaire, un juge vient vérifier que c'est OK. Puis ils attachent à la patte gauche du coq une lame de plus de 10 cm effilée comme un rasoir, on dirait un mini sabre. Puis les paris démarrent et l'ambiance chauffe. Les bookmakers prennent les paris.

Puis les propriétaires mettent leur coq face à face pour les exciter, leurs arrachent une ou deux plumes pour les énerver et les lâchent. Les 2 bestioles se foncent dessus, en 30 secondes c'est plié. Chacun reprend son coq, le soulève et le lâche à 1m du sol, s'il tient encore debout alors que l'autre reste au sol, c'est le gagnant. A un moment, le gagnant a trébuché en direction des gens, tout le monde a reculé. Et ouais, vu la lame de samouraï que la bestiole a à la patte, ils rigolent moins. Étonnement, t'as vu un match nul. Ouais les 2 bestioles sur le carreau en même temps. Il doit aussi y avoir des champions car sur un combat, l'ambiance a été explosive et le combat a duré 5 secondes.

Depuis tout le temps t'as été poissard côté pêche. Il y a des bateaux de pêche partout et apparemment tu peux chopper du mahi mahi, une sorte de dorade délicieuse avec une bosse sur la tête. T'as négocié avec un pêcheur, départ à 5h du matin pour être sur le spot au lever du soleil. Le patron du bateau a insisté plusieurs fois qu'il y a pas de garantie d'attraper du poisson. OK, c'est normal. Mais vraiment il insiste. Bizarre. Surtout que sur les 50 bateaux de pêche sur la plage, t'es le seul à partir en mer. Ça sent encore le coup où t'es hors saison et tu vas encore rien choper.

Comme t'es parti de nuit, t'as même pas essayer de voir s'il y avait des gilets de sauvetage. Le bateau, une pirogue avec un double balancier. 45 minutes de mer pour rejoindre le spot. Ça permet de voir d'un autre angle le mont Agung puis derrière le mont Batur et enfin un 3e mont qui lui est couronné d'une bande orange, du feux. Assez impressionnant

En pleine mer, ils ont installé un radeau en bois style radeau de la méduse pour indiquer le spot. Il y a 6 bateaux qui pêchent à la traîne en tournant plus ou moins autour du radeau. On est 3 bateaux avec des touristes. T'as une canne à pêche et une tranche de maquereau comme appât. Tu laisses filer et tu attends. Les 4 premières touches, que dal, plus de maquereau sur l'hameçon. Le patron se dit qu'il est tombé sur un charlot qui va lui niquer tout son stock de maquereau. C'est pas faux...

Finalement une autre touche et ce coup tu ferres pour de bon. Tu vois une bestiole faire un bon de 2m hors de l'eau pour essayer de se décrocher. C'est pas Moby dick, mais on en est pas loin. D'abord tu le laisses filer puis tu le ramènes et quand il se rapproche du bateau, il s'énerve à nouveau. T'as mis 10 minutes à ramener le Mahi Mahi près du bateau et le capitaine l'a chopé avec un crochet avant que tu le sortes de l'eau. Il est épaté par le charlot car à vu d'œil la bestiole fait 4 kg et pour ici c'est une très belle bête.

20 minutes plus tard, nouvelle prise mais plus petite. 2-0 pour le charlot face au capitaine. Finalement il en choppé un petit aussi. 30 minutes plus tard, ça recommence. Rebataille, le sosie du premier. Va bientôt falloir un chalutier pour tout ramener. T'en as choppé un 4eme mais le capitaine a voulu le faire passer par dessus le balancier et il s'est décroché à ce moment. Un des bateaux avec des pêcheurs locaux s'est approché et le gars a répété plusieurs fois you're lucky. Pfff lucky que dal, de la technique ouais....

La mer a commencé à se lever, plus aucune touche depuis que le dernier poiscaille s'était décroché, certainement un signe. On est rentré en bouffant de la flotte et en croisant des dauphins.

Arrivé à la plage, le capitaine était pas peu fier des prises, il te regardait moins comme un baltringue. Il voulait que tu prennes les poissons. Euh. T'as gardé le plus petit et tu l'as filé au resto de l'hôtel où tu es. Résultat un super déjeuner de mahi mahi.

Pescado ricardo

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Fini la plage, direction le volcan Batur. Ouais le volcan Agung est en activité, on peut pas s'approcher.

C'est 1h30 de marche pour y monter. Ça paraît simple. Tu voulais y monter sans guide sauf que tous les posts sur internet expliquent que t'as des mecs sur le chemin et si tu as pas de guide ça peut mal se passer, voir très mal se passer. T'as discuté avec un couple de hollandais qui voulait y aller sans guide. Du coup ils y vont pas du tout. A chaque départ du chemin, t'as des mecs qui attendent apparement ...

T'es allé voir cette mafia qui a tranquillement son bureau dans le village. Le prix est exorbitant pour le niveau de vie du pays. Ta guesthouse t'enmene pour 1/3 du prix. On verra ce que ça vaut.

A cause de ton genou, t'as acheté des bâtons de marche. Ouais ben bon, ils sont restés tranquillement au chaud à Legian. Tu les retrouveras dans 4 jours. Ouais quand on est con....

En attendant le départ demain à 3h30 du matin, le but est d'y être pour le lever du soleil, t'es installé en terrasse au bord du lac Batur. De l'autre côté du lac il y a des petits villages et au dessus plein d'endroit avec de la fumée. Quand la nuit tombe, la fumée est remplacée par le rougeoiment des feux. Ca brûle mais ça inquiète personne. A certains endroits, le feu semble être juste à 200m du village.

Départ à 3h30 du matin. On est 5, 2 indiens sympas et un couple de russes donc euh sympa comme des russes. Notre guide doit avoir 20 ans et est en fait fermier. Mais c'est un gars du village donc pas de problème. Nous voilà partis et 10 minutes plus tard sur le chemin, un checkpoint. Un mec est bien là et checke s'il y a un guide et combien de personnes avec le guide. Le gars a un talki walki au cas où....

Au fur et à mesure d'autres groupes rejoignent le sentier et ça devient les champs élysées version lampe frontale. Le guide et les russes marchent super vite.... au début. 30 minutes plus tard, quand ça commence un peu à monter, c'est plus la même euphorie côté miss Poutine. Du coup on fait pas mal d'arrêt. Mais vu le bordel sur le chemin, ça n'a pas trop retardé... En plus sur la première moitié du chemin des mecs montent en moto cross les touristes qui veulent même pas marcher la première partie. Entre le bruit des motos et le peuple sur le chemin tu te demandes ce que tu fous là.

Finalement on arrive au bord du cratère 10 minutes avant le lever du soleil. Et là, t'as une dizaine de petites buvettes où tu peux boire et même grignoter. Les mecs font cuir des œufs directement dans les fumeroles brûlantes qui sortent de la terre.

Il doit bien avoir 300 touristes minimum et on n'est même pas en haute saison. On a dû rester 30 minutes pour avoir, peut être, 2 fois 1 minute d'éclaircie. La loose totale. Tu fais le tour du cratère et tu peux voir de l'autre côté encore au moins 300 touristes qui sont venus par un autre chemin.

Dans la descente, tu demandes au guide si on peut monter tout seul. Il dit que non. Tu lui demandes ce qui se passe si tu le fais quand même. Il te dit qu'il parle pas suffisamment anglais pour te répondre... Lors d'une pause un des indiens demande à son voisin qui tient un 'bar' sur le chemin s'il peut revenir demain vu qu'il a déjà payé aujourd'hui. Le gars lui dit qu'il faut un guide ou sinon qu'il le paye lui. L'indien répond que c'est de l'arnaque, qu'on devrait pouvoir venir sans payer. L'autre gars va s'installer ailleurs. Une véritable omerta.

Donc cassos d'ici.

Ricardo, mafieu repenti

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T'as décidé de traverser une petite partie de l'île pour aller voir des superbes rivières de Jatiluwih et un temple qui est à côté, soit 70 km.

Tu suis l'application maps.me. Elle te fait passer par des petites routes de campagne donc plutôt sympa au début car t'as pas de trafic et t'es dans le vrai Bali. Sauf que la route commence à être de moins en moins bitumée pour se transformer en piste dégueulasse remplie de cailloux et ça sur plusieurs kilomètres. Et tu te dis, putain si t'as le moindre problème avec le scooter t'es bon pour y passer la nuit. En fait, c'est un chemin qu'utilise les paysans du coin pour aller au champ. En France t'y passes mais avec une motocross pas avec un scooter. Donc gros coup de stress. Des fois, t'allais plus vite à pieds. Résultat t'as mis plus de 3h. Arrivé au village où il y a de rizières en terrasse, il faut payer l'entrée. Ouais, les mecs du coin ont décidé de taxer le touriste qui passe et il y a des checkpoints pour vérifier que t'as bien ton ticket. Mais ils te disent que t'es assuré en cas où voudrais marcher dans les rizières. Euh ils savent qu'il y a pas un touriste en scooter qui est assuré?

Sans déconner, en France les paysans se plaignent. En Asie, il y a pas de champs de maïs. Avec les millions de chinois qui vont débarquer bientôt, faut organiser des ballades dans des champs de maïs et de colza. Nous, on va bien trainer dans des rizières. Suis sûr que ça pourrait marcher... Amis paysans, à vous de jouer. En plus en partant vous leur offrez un paquet de roundup en cadeau souvenir.

Tu t'arrêtes à un resto qui surplombe les rizières, c'est le double du prix normal. OK merci aurevoir. En repartant on te dit que ton pneu arrière est dégonflé.

Mouais, fallait bien que ça arrive mais coup de pot t'es pas entièrement au milieu de nulle part. A la sortie du village, il y bouiboui qui fait de la mécanique. En 30 minutes et pour 1, 2€ t'as une chambre à air réparée artisanalement. T'aurais été au milieu de la pampa, tu dormais sur place.

T'es allé voir le temple (bien sûr, faut payer). La plupart des cours sont réservées à ceux qui prient donc en 3 minutes la visite est pliée, t'es reparti. Super journée. T'as plus qu'à te taper 30 bornes pour aller sur Ubud.

Tu te prends un hôtel avec piscine, histoire de récupérer de cette journée de loose. Tu achètes des cacahuètes et tu vas t'installer sur un transat au bord de la piscine.

Que dal, t'as une dizaine de macaques qui traînent (pour ceux qui connaissent, ton hôtel n'est pas très loin de la monkey forest) et qui voient ton sac de cacahuètes. Un gros macaque fonce sur toi. Il faut que tu lui balances des coups de serviettes pour qu'il s'arrête et te montre les dents. Impossible de bouffer tes cacahouètes, tu vas te faire un agresser. T'imagines déjà certains en train de se foutre de ta gueule, genre il est pas capable de repousser qqs singes. Et bien, venez et essayez. On comptera le nombre de morsures. Tu rentres dans ta chambre, tu planques le paquet de cacahuètes sous ta serviette et tu vas à la 2eme piscine. Ouais, pour 14 euros la nuit, t'as le droit à 2 piscines... Là, pas de singes. Tu t'installes en laissant planquer les cacahuètes sous la serviette et tu en bouffes en douce tout en vérifiant qu'il y a pas un taxeur poilu dans le coin. 2 fois un gros est passé à 2m de toi en te regardant. T'as fait l'innocent....Sans déconner si c'est pas la honte.

Putain de journée mais la journée suivante devrait être plus cool.

Lendemain, 7h du matin la racaille à poils est déjà près de la piscine... Bon ils se barrent quand il fait trop chaud. Faut en profiter avant qu'ils reviennent en fin d'après midi.

Pour ceux qui pensent venir un jour à Ubud. T'as le Ubud du centre ville, que des magasins, des bagnoles partout, du bruit, des mecs qui veulent te vendre un truc... Et puis à moins de 500m du centre, tu peux te retrouver au milieu de rizières paisibles et déjeuner dans une endroit zen sans le moindre bruit. T'as commandé un échantillon de chacun de leurs plats. En france t'en aurais pour 30€, ici à peine 5€ et c'est cher pour le pays.

Donc regardez bien où est votre hôtel, ça change tout.

La 2eme journée est consacrée en théorie en partie à une commande de France mais pas par la même acheteuse compulsive qui fait une fixation sur la taille. Cette fois ci, faut trouver une centaine de bracelets fantaisies. T'as plein de villages d'artisanat autour d'Ubud. Bizarrement y a plein de boutiques qui vendent des crânes de vaches sculptées, c'est à la mode ?

Ici ils reproduisent tout. T'es passé devant une fabrique de girafes en bois d'1m de haut. C'est vrai qu'elle est réputée la girafe Indonésienne... Sûr que ça partie dans les boutiques pour touristes en Afrique.

Côté bracelet, t'as pas trouvé les fabricants mais des grossistes qui te garantissent qu'ils sont faits à Bali. Donc t'as passé une partie de la matinée à trouver un grossiste. Tu fais des photos et tu les envois à la demandeuse. T'as plus qu'à attendre que la dame daigne se réveiller et regarde ses messages. C'est vrai, il y a 6 heures de décalage. En attendant tu retournes en ville et tu te trouves un endroit tranquille pour déjeuner. Ça sera tes qqs minutes de détente de la journée.

Ah ça y est l'acheteuse française est réveillée. Donc c'est reparti avec le scooter, direction le grossiste. Et là, ça a a duré, duré mais duré. Rappel, tu devais acheter une centaine de bracelets. Un coup, elle veut des bracelets rouges puis finalement orange. On parle de bracelet entre 12 et 30 centimes donc c'est pas trop grave en cas d'erreur. Et elle aussi, elle fait une fixation sur la taille, la largeur du bracelet. Fallait que je mette mon index sur la photo pour voir la largeur du bracelet. Mesdames je croyais la taille avait peu d'importance ?

En France la vendeuse t'aurais jeté, ici rien à foutre, tu faisais ce que tu voulais dans le magasin. 2h plus tard ouais 2h plus tard et peut être 50 photos envoyées, on y est, le choix est presque fait, faut juste attendre que madame se fasse un café avant de te répondre par whatsapp. Toi, t'es en sueur dans le magasin et tout ce que tu veux, c'est aller dans ta piscine te rafraîchir. En plus quand t'es arrivé dans le magasin t'avais 50% de batterie sur ton tel et il te reste moins de 20% maintenant. Faudrait pas que ça coupe avant la validation de la commande.

On est bon, il y a 700 bracelets, ouais, 700 pas juste une centaine. Y a un gars connu qui multiplie les petits pains, elle, c'est les bracelets. Tu lui avais dit que tu lui ramenais mais là c'est super volumineux et tu vas devoir te les trimbaler au Cambodge et au Laos. Donc, direction la poste centrale avant qu'elle ferme pour estimer le prix d'envoi. Putain, t'y es pas encore dans ta piscine. La poste est fermée, un panneau indique un autre bureau. T'y vas, sur place, aucun local connait ce bureau de poste. Oh putain de journée. Tu trouves finalement un autre bureau de poste où un gars sympathique te fait même carton. Et là, à ce moment c'est le top, petit message de la dame : "j'aurais besoin de petites statuettes de bhoudda". Y a pas à dire t'es entouré de champions du monde.

Il est 16h30, le mec de la poste est en train de fermer le paquet et t'es en sueur... Faudrait retourner dans les villages autour pour trouver où sont les mecs qui font des statuettes de bouddha avec bien sûr encore des problèmes de taille.... Pour les mentonnais, je vous laisse trouver qui est l'acheteuse. Adnana, pas la peine de la ramener en disant que toi, tu ne fais pas des commandes de dernière minute ou que t'es commandes sont moins galères. Rappelles toi simplement la fougère du Vanuatu....

Ca y est, enfin, tout est fait, les bouddhas, on verra dans une autre vie. Mais non, t'as tout payé en cash, donc t'as plus de pognon et donc direction les distributeurs...

Tout ça pour arriver 1h avant le coucher de soleil à ta piscine. Le soleil ? Ben non, il etait là quand tu étais dans le magasin. Maintenant t'as les nuages. Seul point positif, les macaques sont pas là.

A se demander si tu regrettes pas la journée de la veille...

Demain direction ton hôtel à Legian et rendre le scooter et ensuite vendredi direction l'île de Java.

Desperate Ricardo...

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Fini de faire du gras à Bali, fini les piscines et les super bouffes arrosées de bière Bintang. Direction Java, objectif faire l'ascension des volcans Ijen, Bromo, Semeru, Kelud, Merbabu et le Merapi s'il est autorisé. La pluspart sont en activité donc ça peut être un peu tendu. En théorie, y a pas de mafia pour te faire chier donc tu vas les faire en solo.

Faut espérer que le genou va tenir.

Première étape l'ascension du volcan Ijen. Tu voulais y aller en solo mais ta guesthouse voulait pas te louer un scooter donc compliqué d'y aller sans transport. Du coup t'y vas avec une agence, on est 5. Départ à minuit de la guesthouse pour rejoindre le point de départ de la marche.. Ouais les nuits sont courtes

T'as une heure de marche en montée pour arriver au bord du cratère. C'est quasiment une route en terre. T'as des grosses fainiasses qui s'installent dans d'une sorte de fauteuil à roulettes et se font tirer toute la montée. C'est le weekend, il y a des dizaines de locaux et tu vois qu'ils ont pas l'habitude de marcher.

Au fur et à mesure que l'on s'approche du cratère, on sent de plus en plus une odeur d'acide sulfurique et à un moment tu dois mettre ton masque à gaz car ça commence à brûler la gorge. On est loin de l'ambiance plage de la veille...

Puis c'est la descente. L'italienne du groupe doit avoir un problème dans les descentes car on a provoqué un bouchon tellement elle a du mal à faire un pas devant elle. Oui, un jour tu seras avec un groupe qui marche juste normalement. En plus tu as les mineurs qui remontent du fond du cratère. En fait, Ijen c'est une mine souffre à ciel ouvert et les pauvres gars remontent près de 80kg dans des paniers et ça c'est la partie plus facile. Donc quand les pauvres gars se traînent dans la montée tu les laisses passer avec respect. Le volcan dégage de plus en plus de fumée. Quasiment au fond du cratère le souffre sort sous forme liquide et se solidifie rapidement. C'est ça que les mineurs cassent avec des barres de fer

Une fumée toxique incessante sort de la terre et les mineurs, sans masque, traverse cette fumée pour casser le souffre. Quand la fumée vient dans ta direction, même avec le masque tu prends cher. Faut imaginer l'espérance de vie des mineurs. Alors pourquoi descendre de nuit car finalement tu vois pas grand chose? Car il y a un phénomène de flammes bleues. Le souffre qui s'échappe en fumée prend feu et devient bleu. Il paraît que c'est magique. Bon toi t'as à peine vu qqs reflets bleus. Merci d'être venu. Faut remonter alors que les locaux sont encore en train de redescendre donc des embouteillages, ouais même au fond d'un cratère.

Donc pour l'instant d'un point de vue visuel, c'est pas top. Arrivé au bord du cratère où ceux qui sont en chaise à roulettes sont restés. Le soleil commence à se lever et tu commences à voir où t'es descendu. L'endroit d'où sort la fumée est jaune de souffre et en contre bas tu peux voir le plus grand lac d'acide chlorhydrique du monde. Il paraît qu'il a une couleur bleue incroyable quand le soleil tape dessus. Nous bien sûr on est parti avant... Ras le cul des packages où le guide bosse à la chaîne et est pressé de rentrer chez lui.

Retour à la ville de Banyuwangi pour prendre le train jusqu'à Probolinggo. 5h de train plutôt confortable.

Maintenant faut trouver un moyen d'aller au village de Ceromo Lawang qui est au pied du volcan Bromo. Une véritable mafia ne serait-ce que pour trouver un transport sans trop se faire arnaquer et ils font arriver les bagnoles par une route où il y a un checkpoint pour te faire payer un droit d'entrée. Rien que ça déjà énerve... Demain lever 3h pour arriver au point de vue sur le Bromo

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Salut,

Chambre infâme mais les autres dans d'autres homestay avaient le même niveau de propreté...

Donc, lever à 3h du matin pour aller au point de vue pour le lever du soleil sur la caldeira du mont Bromo. C'est dimanche, il y a des milliers d'Indonésiens. On est parti à pied rejoindre un des points de vue. Il y a plus de 200 jeeps et scooters qui enmenent ceux qui ne veulent pas marcher. Le point de vue le plus haut, kingkong Hill est accessible par bagnole. Quand t'y arrives tu vois déjà une centaine de touristes installés, qui jouent des coudes pour avoir la meilleure position. Donc demi tour, tu redescends de 50m et on est 5, tranquille. Le fond de la caldeira est recouvert de brume blanche qui disparaît lentement au fur et à mesure que le soleil apparaît. Tu peux voir la fumée qui sort du volcan Bromo et coup de pot en arrière-plan, le volcan Semeru, (celui que tu vas grimper demain) se met lui aussi à dégager de la fumée. Exceptionnel.

Seul truc vraiment chiant, c'est le bruit de fond incessant des bagnoles qui transportent les masses. Une fois que le soleil est assez haut, il doit être 6h, tout le troupeau est emmené en jeep à 300m du volcan. Alors pourquoi 300m du volcan et pas jusqu'au pied ? C'est qu'une question de business. La plupart des d'Indonésiens ne marchent pas donc des gars les attendent avec des chevaux pour les transporter au pied du volcan.

Toi, tu veux essayer d'éviter les masses donc tu restes un peu plus long au point de vue et ensuite tu redescends à ta guesthouse pour faire ton sac et partir en direction du volcan Bromo. L'idée est de monter sur le cratère pour voir l'intérieur puis de rejoindre la ville de Ranupani à 17km, point de départ pour l'ascension du Semeru. Ton sac complet plus de l'eau, t'es à 20kg. Ouais quand même.

Coup de pot, la mafia n'est pas devant le chemin qui descend dans la caldeira et en 30 minutes tu arrives où toutes les voitures déposent leurs touristes. Tu trouves un petit bouiboui pour laisser ton sac et direction le cratère. Tu espérais qu'il y aurait moins de monde mais tu te croirais sur les champs Élysées avec les chevaux en plus. Juste en bas du cratère, ils ont construit un escalier pour atteindre le bord du cratère. Mais c'est l'embouteillage vu la condition physique des indonésiens. C'est comme à la tour Eiffel. A côté y a un chemin très raide, il doit y avoir 5 indonésiens qui le prennent. Faut pas déconner, tu vas pas te taper des escaliers. Arrivé en haut du cratère, tu peux voir le fond d'où sort la fumée. Ceux qui sont montés par les marches sont tous agglutinés au même endroit.

Retour au bouiboui, tu reprends le sac et direction Ranupani par une piste. Un cauchemar, des centaines de jeeps et de motos passent sans arrêt en souvenant des tonnes de poussière. Toi, t'essayes comme tu peux de t'écarter. Avec la poussière dégagée, t'es crades comme pas possible. Il n'est que 9h du matin, la journée va être longue. 2 fois, un gars en moto a voulu t'emmener (en payant bien sûr) mais vu comme il galére seul dans le sable, avec toi et ton sac de 20kg on est bon pour être ensablé pour la journée.

Les kilomètres défilent, ton sac semble de plus en plus lourd, t'as beau vidé tes pompes, elles sont toujours pleines de sable. Maintenant il faut sortir de la caldeira. Putain tu galères même en passant par la route.

A 3km du village, un couple en camionnette te prend gentiment en stop et en plus ils t'offrent des mangues à l'arrivée. On échange t'as du faire un selfie avec leur gamin...

Il est à peine midi, tu te dis que tu vas te reposer toute la journée et partir demain faire l'ascension qui se fait en 2 jours. Oh ça va être cool de se poser et prendre une douche...

Bromo Ricardo

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On vient de te laisser à Ranupani, tu cherches un endroit pour crécher et surtout te reposer.

Tu vois un peu plus loin un couple qui se prépare à partir. Merde, y a peu de touristes qui viennent ici, c'est con de ne pas y aller avec eux même si t'es crevé. Tu loues une tente, il reste que des 4 places qui pèsent une tonne, merde. Tu vires tout ce dont t'as pas besoin, t'achètes 4 litres de flotte et tu vas déjeuner avec le couple de polonais. Ils sont en voyage de noces et viennent faire l'ascension de différents montagnes d'Indonésie. Ils sont super sympas et apparemment ils doivent bien marcher. Ils ont un certificat médical qui est sensé être obligatoire pour faire l'ascension. Du coup pendant le repas t'essaye de télécharger un certificat sur ton téléphone pour faire un faux mais trop galère.

Ça y est c'est parti. Putains ce sont 2 fusées. Toi, t'es levé depuis 3h du matin et t'as quasiment 10h de marche avec ton sac dans les pattes. Tu vas être le gros boulet. Sur le chemin pour rejoindre le point de départ, une infirmerie, comme par hasard... Tu payes 1.5€ pour un certificat basé uniquement sur ta tension. OK c'est bon pour Ricardo. Et dire qu'à Ubud il voulait te faire payer 25 euros.

Personne ne te demande ton certificat ou te demandes de payer, on démarre. En fait, c'est pas un problème de payer quand c'est officiel mais quand ce sont des gars qui ont décidé de se faire du pognon facilement, c'est hors de question. Au Bromo, les mecs ont installé une barrière en bois à l'entrée du village et te forcent payer l'équivalent d'un demi repas local.

T'as beau avoir vidé ton sac, il reste super lourd. Pour l'instant ça monte pas trop dur. Il y a 10 km jusqu'au lac puis reste 5km pour le denier camp avant l'ascension. On est dimanche, plein de jeunes indonésiens sont venus passer le week-end en montagne près du lac. Is sont tous en train de revenir et comme le chemin n'est pas large, ça te laisse quelques secondes de répit pour les laisser passer. La plupart sont juste venu camper au lac mais tous ils te dis et 'good luck', 'fight'. Comme c'est week-end, il y a plein de petites échoppes sur le chemin qui vendent à manger et à boire. Demain lundi, y a aura plus personne sur le chemin donc ils seront tous fermés. Oui, l'indonésien est très business. Plus de 3h de montée et descente pour rejoindre le lac. Un cauchemar pour suivre les polonais. Euh ils boivent quasiment pas donc peu de poids à trimballer. Si t'avais sû qu'il y avait des échoppes le week-end.

On arrive enfin au lac, les abords où les dernières tentes sont installées, ressemblent à une porcherie. Le cadre est superbe, t'imagines la jungle en Indonésie, ici on pourrait se croire dans les Alpes.

Reste 5 km pour rejoindre le camp. T'as super mal aux jambes et tes talons sont en feu. Les polonais ont la gentillesse de t'attendre par moment et tu t'accroches pour ne pas te faire distancer. A un arrêt, tu regardes tes pieds, une énorme cloque éclatée à chaque talon. La polonaise est infirmière, elle te file un compeed. C'est reparti, ça continue à monter. Un chemin que t'aurais fait finger in the nose te prends une plombe. 1h30 pour rejoindre le camp, juste à la nuit. Il est 18h, t'as commencé à marcher à 3h du matin.

Tu montes ta tente et tu vas te coucher, mort. Tu dois te lever à 1h du matin pour faire l'ascension finale qui est réputée super verticale. Un des pansements est parti, y a plus de peau, t'es à vif, affreux.

Malgré la fatigue, impossible de dormir : t'as mal aux jambes, aux talons, t'as froid malgré toutes tes fringues sur le dos.

Reveil à 1h, tu dis aux polonais que ça va pas être possible. Ils insistent, te filent un ibuprofene. En montagne, le but n'est pas d'être capable de monter au sommet mais d'être capable de redescendre entier. Il y a au moins 4h de monter, quasiment pareil pour redescendre et ensuite encore 5h pour revenir au village. T'es dégouté mais si tu tentes tu vas y laisser des plumes et pas des petites. Tu somnoles jusqu'à 5h du matin et tu te prépares à rentrer. T'as l'impression que t'es chaussures ont rétréci. Même les petits doigts de pieds te font mal. Plus de 4h pour revenir au village en boitant. T'enlève les chaussettes, les compeed ont éclaté, une boucherie.

T'achètes des compresses pour protéger et t'es en sandale.

Tout ton programme d'ascension est mort de chez mort.

Tu payes le prix fort pour revenir en ville et prendre un train pour Yogyakarta. T'es actuellement dans le train, il n'y a que des wagons 'executive' et c'est rempli de gamins. Toi qui voulait te reposer pendant les 7h de trajet. T'es parti, il faisait 30 degrés dans le wagon, au fur et à mesure ça descend, on est à 21. Ils passent donner des couvertures... Tout le monde a mis sa veste avec une capuche. Il reste encore 1h30 de trajet, pourvu que ça descende pas plus bas.

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Yo,

Côté trek c'est mort. Tous les volcans que t'avais prévus, dans le cul lulu. T'as au moins 5 jours à attendre que la peau des talons se refassent et puis t'as plus confiance dans tes chaussures. Du coup tu cherches une plage...pour buller en attendant la cicatrisation.

T'es à Yogyakarta, très connu pour ces sites historiques. Mais la première visite est la pharmacie pour trouver anti-septique et pansements diverses. Et ouais, faut tout voir dans une ville.

Puis tu vas au Kraton, le palais du sultan qu'on peut visiter le matin. La famille du sultan est en concurrence et tu as deux entrées mais une te mène à voir que dal. Top, faut pas se gourer. Faut y être aussi dès l'ouverture pour éviter les groupes. Bon, comment dire... Il y a des salles avec des vitrines et ils devaient pas trop savoir comment les remplir et tu peux voir, véridique, la rappe à fromage du Sultan, des cuillères en plastique. Après y a aussi le site où le Sultan avait ses bassins pour faire trempette.

T'as sympathisé avec une mamie à l'entrée qui vend des beignets. Tu payes le prix local, un thé et 4 gros beignets (tofu, banane...) pour 60 centimes...

Yogyakarta est un peu différente des autres villes indonésiennes. Tu retrouves toujours le même merdier en terme de bruit et de trafic mais t'as plein de petits quartiers où les voitures peuvent pas passer. Plein de petites maisons avec des jardinets ou tu peux déambuler tranquillement si t'as pas mal aux pieds.... T'as aussi plein de petites ruelles, qu'on appelle les gangs, où tu trouvent des petits restos, des bars, des guesthouses. T'as beau être dans le quartier des routards, y a pas grand monde.

T'as aussi la rue principale qui se transforme en fin d'après midi en champ élysée. Tout le monde se balade. Tu peux la descendre à pied, en calèche, en becak (tricycle). Il y a des centaines d'echoppes qui vendent plein de conneries, toutes les mêmes,

Location de scooter, toujours sans assurance, et tu vas sur le fameux site de Prambanan en fin d'après midi pour le coucher de soleil car ça donne une couleur particulière au monument. C'est un ensemble de temple pyramides en pierres où tu peux rentrer et voir différentes statues hindoues. Le site est assez imposant.

Bon alors, le soleil, comment dire, tu l'as attendu 3h sur le site. Il a laissé sa place à ses potes les nuages et ils sont venus nombreux. Donc, le soit disant changement de couleur des pierres lors du coucher de soleil, tu te l'imagines. Par contre t'as plein de groupes de collégiens qui vient voir le site et du coup leur prof leur dit de chopper les touristes et de leur poser des questions, histoire de pratiquer leur anglais. Alors, ils arrivent par pack de 5-6. Tu les vois en train de préparer leur question genre comment tu t'appelles, d'où tu viens et au moment où l'interrogatoire commence, un autre filme avec son téléphone. Bon c'est sympa une fois, 2 fois, après...façon, comme t'attends désespérément le soleil.

Histoire de terminer ta journée culturelle, t'as acheté une place VIP, ouais VIP pour un ballet qui retrace l'histoire de Rama et Sita. Sita est enlevé par un démon Ravana. Je raconte pas la suite sinon vous n'irez pas. Ouais, je sais, c'est pas donné à tout le monde cette immense capacité de passer de treks de volcans à ballet indonésien. Lors de la pause, tu t'es barré car t'étais en train de t'endormir et t'as de la route pour revenir en ville en en plus tu dois te lever tôt. Ça vaut vraiment le coup d'y aller et avant chaque scène, on t'explique l'histoire sinon tu pipes pas grand chose...

Demain matin, tu vas aller voir le site historique le plus connu d'Indonésie, Borobodur. C'est coup de poker. 2 solutions : le site ouvre à partir de 6h et faut y être car après les cars déboulent en masse ou tu peux acheter un billet pour être sur le site à 4h30 et voir le lever du soleil et son fameux reflet sur les pierres. Ouais comme sur l'autre site.

T'as 1h de scooter pour y aller, ça veut dire lever à 3h15 et vu le peu de soleil que t'as eu ces derniers jours, ça sent le plan pourri donc grasse mat jusqu'à 5h.

Bon, ben, t'as bien fait. T'étais le premier à l'ouverture normale du site. Et en montant tout en haut du site, il y avait déjà une trentaine de touristes qui étaient déjà là donc venu à 4h30. Évidemment le soleil était en RTT. Histoire de déconner, t'as failli leur demander comment avait été le lever du soleil. Mais bon, t'aurais été à leur place, t'aurais été vénère donc pas la peine d'en rajouter.

Le temple est sur 6 niveaux de plus en plus petit. Le dernier niveau est couvert de stupa et au centre une immense stupas. Il y a 1,5 km de fresques. Tu pourrais en faire une tartine mais le plus simple est de cliquer sur https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Temple_de_Borobudur Comme ça, tout est dit et en plus sans fautes d'orthographe.

Sans soleil c'est déjà impressionnant mais si en plus il y avait du soleil

Effectivement il faut y être dès l'ouverture car 1h après des vagues de collégiens débarquent. Les gamins viennent de toute l'île pour voir ces monuments et en profitent pour pratiquer leur anglais.

Côté culturel, c'est bon, c'est checké. Faut maintenant te trouver un coin pour laisser souffler tes talons....

De retour vers Yogyakarta, à un feu rouge sur une grande route, tu entends comme des bêlements. Bizarre!!! A coté de toi vient de s’arrêter un gars avec sa moto customisée. De part et d'autre de la moto, il a un grand casier avec une brebis et direction le marché. Bienvenu en Indonésie où tout est possible.

Ricardo ballet

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T'as cherché où aller pour buller et laisser tes talons cicatriser les 4-5 jours prochains. Oui, un VIP comme toi a toujours un ponte de la médecine sous le coude et elle t'a dit qu'il fallait 5 jours. Retourner à Bali, trop loin. Il y a des petites plages à 80 bornes au sud de yogyakarta, pourquoi pas. Tu balances à la poubelle tes chaussures de trek Décathlon, oui faisons du name dropping et te voilà parti en scooter. Il y a une petite dizaine de plages dans des petites criques. T'as l'impression que c'est opération 'plage morte'.

Okay, t'es en semaine mais il n'y a personne, pas un touriste et même la plupart des petits restos et magasins sont fermés. Sur la plus grande plage, c'est un alignement sans fin de kiosques vides. T'es à pantaï Sundak, petite plage de sable. La patronne du mini resto fait aussi homestay. T'as une chambre avec une superbe vue sur la crique. C'est pas compliqué, en cas de tsunami, t'es le premier à le prendre dans la gueule.

Tu es tout seul, personne à part une demi douzaine de locaux qui, à marée basse, vont ramasser des algues. Ouais, ici la spécialité culinaire est l'algue frite. Ils ont du mal à faire des plats sans friture, dommage. La mer est super agitée c'est peut être un spot de surf mais certainement pas pour débutant. De toute maniere t'as pas prévu de te baigner afin d'éviter que l'eau de mer attaque la cicatrisation. Donc tu bulles sur ta terrasse en buvant des noix de coco. Et dire que tu devais enquiller les principaux volcans de Java.

Ah, tiens, de l'animation la plage. Une cinquantaine d'Indonésiens débarquent sur la plage, certainement un bus qui fait un tour à la journée des plages. Une petite trempette des pieds et ils repartent.

Ah, maintenant c'est une douzaine de 'boulés' qui viennent faire trempette.

Bon, la journée est passée. Le soleil a disparu, le vent est glacial. T'es en polaire pour aller manger un bout de poisson grillé et et des algues frites. Comme t'es le seul client, tu peux commander un peu ce que tu veux. T'as commandé pour demain soir 1kg de poisson grillé.

Temps pourri le lendemain, en plus a débarqué 6 bus remplis de collégiens. Un bordel. Ils ont fait les cons dans la mer, y en a qui s'est fait emporté et vu la mer il a eu beaucoup de chance, en plus à la tombée de la nuit. Des jeunes avec une corde et des gilets de sauvetage ont réussi à le récupérer. Toi tu nages comme une pierre.. Il aurait fallu en secourir deux si tu y étais allé. Tu pensais que ça allait être le bordel cette nuit mais à 18h tous les jeunes sont couchés.

Tu peux pas mettre les pieds dans le sable pour éviter que des grains s'incrustent dans tes blessures donc retour vers Yogyakarta pour te trouver une guesthouse. Au moins le soir, il y a des bars avec de la musique. T'en profite pour enfin manger du serpent. C'est du python mais il a mijoté longtemps dans un curry donc ça enleve le goût de la viande. A réessayer mais griller.

Au fait, pourquoi tu racontes tout ces trucs extrêmement intéressants voir même indispensables ? C'est simple, quand tu seras vieux dans un epadh à attendre que ça se termine, tu reliras toutes ces conneries et ça te rappelera ce que t'as vécu même des détails anodins. Ça peut choquer peut-être qqun mais c'est la réalité.

Ricardo qui cogite quand il peut pas marcher

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Yo,

Fini l'Indonésie, un stop de 3 jours à Singapour chez Julien qui habite un condo avec piscines (oui au pluriel) avant d'aller au Cambodge.

Déjà, arrivé à l'aéroport, contrairement à Paris, t'as 15 guichets pour passer la douane donc pas de queue. Et tes bagages sont déjà arrivés alors que t'es à peine sorti de l'avion, le délire. A Paris entre le moment où tu sors de l'avion, tu fais la queue à la douane et où tu désespères récupérer tes bagages il te faut 1h. Ici, bienvenu dans un monde optimisé. Très peu de bagnoles sur les routes, même aux heures de pointe, il y a quasiment pas de bouchons. Ouais, ici, le pekin moyen n'a pas de bagnole et voilà la raison : Tu dois payer une taxe de 36000 euros (y a pas un zéro de trop) pour avoir le droit de conduire une voiture pendant 10 ans. Ensuite tu dois faire sortir ta bagnole du pays, ouais, c'est pas ici que tu vas voir une vielle deuch sur la route, et racheter un certificat pour 10 ans. Du coup, ça freine les velléités d'achat de bagnole.

Julien est dans un condo avec 3 piscines. Une pataugeoire pour les mioches, une grande piscine pour les résidents et une plus petite que tu peux privatiser si tu as envie de te baigner avec tes potes.. T'as un espace BBQ, une salle de sport. Clairement un environnement de vie stressant...

A Singapour, on parle anglais ou chinois, ton indonésien ne sert plus à que dal...

La ville est surtout faite d'immenses boulevards donc pas top pour se balader à pieds, et de quartiers 'communautaires' où là, c'est beaucoup plus sympa.

Première étape, le magasin de trek pour racheter des pompes de marche. Vu les dégâts à tes talons, les décathlons de merde ont fini à la poubelle. Alors va trouver en Asie où ils font tous 1,50m (oui, blabla.. c'est raciste où je ne sais quel autre terme...) des chaussures de trek de taille 46. Pour eux, ce sont des palmes. Comme il y a des expats à longs pieds et long nez, le magasin a un seul modèle grande taille qui monte jusqu'à 48. Ils doivent pas en vendre tous les jours du 48... Tu peux pas faire le difficile, tu les achètes à un prix de voleur... Et le pire, c'est que les 2 prochains mois tu seras au Cambodge et Laos donc même pas sur que tu t'en serves.... Mais, c'est psychologique.

Puis c'est parti pour les visites. T'as commencé par le fameux jardin 'garden by the bay' qui n'existait pas lors de ton dernier passage à Singapour il y a dix ans. Coup de pot habituel le 'garden of flower' est fermé pour maintenance juste le jour où tu y vas.

Mais t'as ce fameux jardin où ils ont construitdes sortes de tour de 30m de haut recouvertes de plantes exotiques. Assez impressionnant. Peut être que dans 10 ans elles recouvreront entièrement les structures mais quand tu poses les questions personne ne sait te répondre. T'as une passerelle à 20m de haut qui relie deux des structures. Et en face t'as le fameux hôtel avec sa piscine qui surplombe tout Singapour. Pour avoir le droit d'aller à la piscine faut prendre une chambre autour de 400 euros.. Bon, on va s'en passer.

Si vous avez un stop à Singapour, même juste 3h, vous avez largement le temps d'aller voir le jardin avec ses tourelles. Le taxi coûte rien et y a pas de bouchons.

Ensuite direction Chinatown qui n'est pas aussi grouillant que le Chinatown de Bangkok et c'est surtout pour les touristes. T'as plein d'épiceries, le bizarre côtoie l'étrange, t'as pas le début d'une idée de la bouffe qu'ils y vendent. En plein quartier chinois, tu trouves des temples hindous. T'as la rue piétonne où les restos attendent de pieds fermes le touriste. Et à 200m de là un bâtiment qui vend plein de chinoiserie et à l'étage supérieur 200 hawkers (à ne pas confondre avec hookers...), de petits kiosques qui font de la bouffe à emporter. Tu trouves de tout à bouffer, enfin de la bouffe chinoise. T'es parti sur du canard laqué et des nouilles pour 1 euro.... Il y a une longue queue à un des hawkers. Dans la dernière version du Michelin, ce hawker, qui ne fait que du canard laqué, a eu le droit à une étoile. Du coup tout le monde s'y précipite et le mec, business oblige, en a ouvert plusieurs. Un beau coup marketing du Michelin.

T'as bien fait de ne pas manger dans la rue, il se met à tomber des trombes, orage tropical. Il est temps que tu partes plus au nord pour avoir un meilleur temps car ici la météo est loin d'être top.

Deux stations de métro climatisées plus loin, tu te retrouves dans le quartier de little India. Un autre monde, une autre ambiance, d'autres odeurs. C'est bientôt Deepavali une fête importante pour les hindous. Le boulevard principal est décoré, il y a plein de petits magasins qui vendent des couronnes de fleurs fraîches ou des trucs super kitsch. Et là plus un chinois et pas un stand de canard laqué. C'est poulet tandoori, magasin de saris et bijouteries d'or à volonté.

Pas très loin, t'as un magasin qui est une institution, Mustapha. 4 étages où tu trouves tout, bouffe, produits de beauté, valises... à des prix incroyables. Un exemple, la plus grosse barre de Toblerone (et du vrai) est à 1 euro, même en duty free tu l'as trouves à un prix exorbitant. Nos supermarchés lowcost français peuvent aller se rhabiller. Tu peux y passer des heures juste pour l'ambiance.

Et enfin tu as le quartier moyen oriental autour de la mosquée du sultan avec des petits rues piétonnes, muscat Street, Haji Lane,... où tu trouves des petits bars,des boutiques branchées mais aussi des restos à kebab et des marchands de tapis. Ça peut paraître caricatural mais c'est vraiment ce patchwork et tout le monde vie tranquillement en bonne intelligence. Par contre, est ce qu'ils se mélangent vraiment ?

Au coucher de soleil t'es retourné au parc voir les illuminations des tours végétales. Ça pique les yeux tellement c'est beau. Nous, on a la tour eiffel qui clignote avec un petit côté romantique, eux c'est beaucoup plus futuriste. Tellement impressionné que t'y es allé 2 soirs de suite. T'aurais passé une semaine à Singapour, t'y serais allé tous les soirs....



Ce qu'on dit pas, c'est que Singapour est une dictature mais tu ne la ressens pas dans ton quotidien. Les flics ne sont pas corrompus, ça change pour la région. En fait, tu vois pas les flics car ici tout le monde est flic et ça fonctionne sur la dénonciation. Un mec jette un papier par terre. Pan, tu le dénonces, il paye 200 euros d'amende la première fois puis 600 la 2eme et à la 3ème fois, c'est considéré comme un crime et il prend une semaine à nettoyer les rues. Quasiment personne ne traverse en dehors des passages piétons, y a pas un papier par terre. C'est 3000 euros (ouais 3000) d'amende si tu manges ou bois dans le métro. Tu préfères mourir de soif que de prendre une gorgée dans le métro surtout que tu vas être dénoncé 10 fois.

Ouais ça rigole pas trop sur plein de points, ils ont du s'inspirer de la rigidité, style bâton dans le c... des suisses allemands... T'as même un panneau pour indiquer le nombre de vols depuis 1 an. Tu mets le même panneau à Paris, les fusibles sautent pour surchauffe au bout de 2 minutes.

C'est mesquin ce que t'écris car en fait il y a un parc où tu as le droit de protester. Bon, faut être singapourien, prévenir la police que tu vas protester à haute voix et ne pas aborder certains sujets qui fâchent mais voilà, tu peux t'exprimer presque librement. Faut imaginer Melanchon ici, lui qui aime les pays démocratiques comme le Venezuela et Cuba...

Un chauffeur de taxi t'explique comment ca se passe avec ceux qui rentrent inégalement dans la pays. La loi, c'est tu prends 3 coups de bâton sur le dos et tu dois quitter le pays. Si t'as pas l'argent pour le billet, tu bosses pour le gouvernement pour payer ton billet d'avion et ensuite t'es foutu dehors...

D'un autre côté, il y a des temples chinois et indiens qui offrent quotidiennement un repas végétarien à qui le veut, pauvre, riche.

Petit tour par le zoo avec un tigre blanc qui essaye maladroitement d'attraper un poisson mort et des orangs outangs qui te surveillent, prêts à te dénoncer...

Dès que tu veux sortir et picoler un peu, ton budget explose. Faut compter plus de 10 euros pour une bière et un steak dans un resto sympa du côté de Clarke quai te coûte 50 euros....

Singapour, à voir au moins une fois dans sa vie surtout le soir !

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Fini la modernité de Singapour, direction le Cambodge.

T'as réservé un hôtel près du fleuve dans un quartier animé de Phnom Penh .... T'arrives vers 21h, tu demandes à l'accueil où tu peux dîner. Il suffit de suivre la route vers le fleuve. Tiens, un bar à putes, tiens un 2ème puis un 3ème et ainsi de suite. Bon, t'es tombé dans le quartier chaud. Mais c'est beaucoup plus calme que certains quartiers de Bangkok. Effectivement, dans les bars et restos, ce sont surtout des hommes blancs bien mûrs....

Premier point positif, enfin tu as un grand ciel bleu sans nuage, 1 mois que t'as pas vu ça. Ouais, sur les photos du coucher de soleil, y a des gros nuages mais ça compte pas et en plus ça rajoute des reflets lors du coucher de soleil.

Bon Phnom Penh, il y a beaucoup de personnes qui font la manche dans la rue et beaucoup d'enfants. Alors qu'en 3 mois en Indonésie, t'en as quasiment jamais vu.

Tu passes qu'une journée dans la capitale. Des grands boulevards, moins le bordel au niveau circulation qu'en indonésie et surtout un nouveau type de transport que t'avais pas encore essayé, le 'remork'. Les mecs rajoutent à l'arrière du scooter une sorte de remorque couverte avec des coussins où tu es super bien installé.

C'est sensé être le début de la haut saison touristique et à part les mecs pour les putes, y a pas grand monde. Ils sauvent l'économie touristique cambodgienne... Même lorsque tu es allé voir le palais royal, à part quelques groupes, c'est très calme. Si t'aimes pas les toits dorés, c'est pas la peine de faire le tour des temples et palais... .

Le long du Mekong , c'est un peu à la fois la croisette et la place St Marc pour les pigeons. Tu nourris des milliers de pigeons et tu te fais prendre en photo. Un must ici !

T'es allé sur les deux principaux marchés et c'est du grand n'importe quoi. Il y a des petits stands où tu peux manger pleins de trucs. Il y a des brochettes de crevettes cuites au BBQ. Il y a 6 crevettes, taille moyenne, sur la brochette. Tu demandes le prix. 6 dollars pour 6 crevettes. Non, tu veux pas acheter le magasin, tu veux juste une brochette. Oui c'est 6$, le grand délire. Pour un kilo de longan (fruit), on te demande 7$. C'est 1.2€ en Indonésie et 4 fois le prix ici. Oui, mais ceux là viennent du Cambodge. Ben, raison de plus, ils devraient pas être cher. Sinon, t'as des longans importés à 3$. Quand tu penses que tu peux manger dans la rue pour moins de 2$.... T'as même pas envie de marchander tellement ils abusent avec les touristes. Ici ils utilisent à la fois leur monnaie locale, le riel et le dollars.

Histoire de t'écarter un peu du bruit et de la circulation, t'as décidé de voir le coucher du soleil sur un bateau sur le Mekong. T'écoutes un groupe de français qui veut privatiser un bateau pour voir le coucher de soleil, environ 30 euros pour 1h pour le bateau. Dès qu'ils ont trouvé, une des nanas balance 'super je voulais pas monter avec des cafards'. Sans déconner, t'avais envie de lui mettre une claque. Une petite merdeuse de 25 ans qui se prend pour une princesse car elle a de quoi se payer, dans un pays pauvre, une heure de bateau. Putain, retourne en France et on verra si tu vas pas prendre le métro avec des cafards. Juste pour la faire chier, t'as hésité à en privatiser un rien que pour toi en disant à haute voix : 'ouais moi aussi, j'ai pas envie de cafards francais. '

Tu t'es écarté du quai où il y avait tous les bateaux et 200m plus loin t'en as trouvé un que tu as partagé avec 12 autres cafards. 10 euros et bières et cacahouètes à volonté... Une espagnole s'installe, un moineau lui chie juste entre les seins... Bienvenu sur la croisière s'amuse... On a fait un petit tour sur le fleuve et près de certaines berges des dizaines de barques qui servent d'habitation. Les oubliés de la modernisation cambodgienne..

On connaît la boxe Thai mais il y a aussi la boxe khmer. Tous les samedis des matchs sont retransmis en direct. Tu peux aller directement dans les locaux de la télé et voir les combats. Bien sûr, t'es le seul touriste. Le dernier combat était le plus important mais regardez la vidéo, on se demande si le gars est pas tombé tout seul....

Sinon, honte à toi, t'es pas allé voir le musée et les champs de morts qui retracent le génocide de Pol Pot et ses copains les khmers rouges.

T'es en train de dîner dans un bouiboui, t'as 4 allemands qui rigolent grassement dans ton dos. Tu parles pas le schleu mais les 2 mots que tu comprends c'est pizza et condoms... Ah le Cambodge, on y vient uniquement pour la culture...

Abbey Road des Beatles version cambodgienne 

Sinon première impression sur le Cambodge : les gens sont très souriants, très cools mais certains prennent vraiment les touristes pour des porte-monnaies sur pattes. Quand ils parlent fort, on dirait qu'ils ont une voix de dessins animés ...

T'as beau cherché sur internet, t'as pas l'impression qu'il y a des vrais possibilités d'activités sportives engagées donc direction Koh Rong Sanloem, une île paradisiaque au sud du Cambodge. Ils annoncent de la pluie...

Et pour l'instant, des bâtons de treks et tes nouvelles chaussures de trek sont au fond du sac...super

Khmer Ricardo

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Direction le sud du Cambodge sur l'île de Koh Rong Sanloem. L'île de Koh Rong est pour les jeunes fêtards de 20 ans donc t'as choisi l'autre. Au premier stop sur Koh Rong, la moitié du bateau descend; tant mieux car on était en légère surcharge... Y a ensuite 2 arrêts possibles, le premier est dans le village M Pay bey. Tu pensais y descendre mais t'as que 2 pingouins qui y s'arrêtent et ça paraît mort. Du coup tu descends à Saracen bay comme tout le monde. Pour une fois, t'as pas réservé d'hébergement donc galère pour trouver une endroit. On oublie les bungalows sur la plage, ils ont ici aussi la folie des prix.

Plage de sable blanc, des petits restaurants, malgré le succès ça reste encore artisanal. Pas besoin de tongs, y a pas de route, tu marches le long de la mer et t'as tout à portée de main. Pas de grosses constructions bétonnées mais faut se dépêcher car dans un coin de la baie, ils construisent un casino pour les chinois qui devraient débarquer en masse...

Seul truc vraiment négatif, en fonction des courants, tu peux te retrouver avec plein de morceaux de plastics sur la plage ce qui donne moyennement envie de se baigner même si l'eau est super bonne. Donc les mecs des hôtels nettoyent tous les jours mais bon...

T'as du mal à comprendre comment ils fonctionnent au niveau des prix. T'es sur une île, donc le poisson, on peut dire qu'il court les rues... Et bien tu te prends un filet de poisson cuit au BBQ, t'en as pour 10$ ce qui est délirant pour le pays. Et d'un autre côté, tu prends un cocktail genre pinacolada, ça ce coûte 4$ pour 2 pinacoladas bien servies. Du coup t'as plus vite fait d'être bourré que bien nourri...

Apparemment faut pas être là juste après les fêtes (jour de l'an, fête khmer) car tous les déchets arrivent sur cette plage ensuite.

Sinon tu peux, via un petit chemin dans la jungle, accéder à 2 petites plages de l'autre côté de l'île, sunset Beach et lazy beach. Le sable est orangé et comme tu n'es pas face à la ville de Sihanoukville, pas de déchets. Une des plages, lazy beach, qui doit bien faire 300m de long appartient à un seul gars qui a monté une dizaine bungalows intégrés dans la jungle mais au bord de la plage. http://www.lazybeachcambodia.com/Home.html

Sinon, le truc incontournable à faire est d'aller se baigner de nuit au milieu des planctons phosphorescents. Tu descends du bateau, l'eau est encore super chaude et pour l'instant tout est noir autour de toi. Tu commences à agiter les bras et la magie s'opère. A chaque mouvement, plein de plancton s'allument brièvement comme des mini flashs tout autour de toi. C'est assez incroyable. Masque et tuba, tu vas sous l'eau et quand tu nages c'est encore plus incroyable. Copperfield peut aller se rhabiller.

Lendemain tu decides d'essayer de rejoindre à pied une petite plage, sandy Beach. Tu traverses plusieurs resorts et au dernier, au moment de t'embarquer sur un semblant de chemin dans la jungle, 2 chiens du dernier resort décident de t'accompagner. Après quelques erreurs de parcours tu arrives enfin à traverser le bout de jungle. Le choc. Ils sont en train de construire une centaine de bungalows, la plage est à la fois un chantier et une décharge à ciel ouvert. Les 2 chiens sont toujours avec toi et semblent impressionnés quand tu croises les cambodgiens qui bossent sur les chantiers. Bon, rien à foutre ici, tu fais rapidement le tour de la plage et retour dans la jungle. Sauf que les 2 couillons de chiens t'ont pas suivi. Pas grave, ils trouveront le chemin à la truffe. Retour à ta guesthouse, tu demandes à la patronne si les cambodgiens mangent du chien. Oui. Ah merde faut espérer que ces 2 idiots de chiens n'ont pas servi de repas aux ouvriers.

Si vous venez sur l'île, même dans qqs années éviter sandy beach. Même quand ça sera terminé, ça sera bétonné. Ils ont déjà construit un chemin en béton de 2m de large qui longe toute la plage, affreux.

Dernier après midi à buller à lazy beach. 300m de long, t'as de la place pour ne pas se marcher sur les pieds. Putain, pendant que tu te baignes, t'as 2 familles de russe avec plein de gamins qui s'installent à 2m de tes affaires. Tu t'installes ailleurs. Tu marches jusqu'au bout de la plage. Quand tu reviens, à 2m de chaque côté de ta serviette, t'as des serviettes. C'est quand même bizarre ce besoin de reproduire la vie en hlm.

Demain direction Kampot pour acheter leur fameux poivre.

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Bienvenu dans la charmante ville de Kampot très connue pour son fameux poivre.

Alors, y a un truc bizarre ici, c'est que tous les restos font aussi des pizzas. Ok, y a plein d'expats mais de là à concurrencer Rome... Et tous proposent des happy pizzas.... T'as creuser pour comprendre. En fait, c'est plus de l'herbe que de la pizza qu'ils vendent. T'es dans un bar, la moitié des cocktails sont à base d'herbe. Leur happy mojito, c'est juste de l'herbe dans du rhum.... Au fait quand tu parles d'herbe, c'est pas vraiment celle que mange les vaches.

Ici, soit t'as un resto/pizzeria soit un magasin qui vend du poivre.

Depuis tes 3 mois en Indonésie et ces quelques jours au Cambodge, Kampot est la première ville qui a du charme. Pas beaucoup de traffics, très peu de bâtiments de plus de deux étages, plein de petites boutiques, une promenade pour longer le fleuve, des petites rues où tu peux marcher tranquillement, un petit côté ancienne ville coloniale. Les français sont en masse ici, t'as même un petit super marché qui vend des camemberts, ah enfin la civilisation...

T'as aussi plein de retraités qui ont posé leurs valises. T'as parfois l'impression d'être dans la ville de Menton (les mentonnais comprendront) sauf qu'ici, certains ont des petites cambodgiennes qui leur servent de canne et c'est un peu malsain.

T'es venu ici pour acheter ce fameux poivre. T'as 3 kg de commande. 3 plantations sont référencées dans les guides alors qu'il y a plus de 500 producteurs.

Donc location de scooter, direction Sothy's, une des réfèrencées. Ici les routes sont pas en super état et après tu passes sur de la piste bosselée. Sur la piste, t'as d'autres fermes. Histoire de ne pas aller qu'à celles réfèrencées, tu t'arrêtes. Le poivre, ici, il est le même que 500m plus loin et tous ont le label organique. C'est le même principe quand t'as un guide qui t'arrête à un magasin plutôt qu'un autre et tu t'aperçois que le magasin a côté est 2 fois moins cher..

Ils ont du poivre noir, blanc et rouge. En fait ils cueillent le poivre vert avant qu'il mûrisse et en le faisant sécher il devient noir. Le poivre est rouge quand il est mûr et il devient blanc quand on enleve la peau du poivre rouge. Maintenant t'es une pointure en poivre...

Du coup, t'as une idée des prix dans une ferme non connue. Puis tu continues à la ferme Sothy's. L'accueil est beaucoup plus convivial. On t'explique comment ils le font pousser autour d'un piquet de 4 m de haut. Un plant peut vivre 40 ans et t'as environ 3 kg par piquet. Tu peux te balader entre les piquets et grignoter qqs poivres verts. Et puis t'as le droit à tester leur poivre. Toi, le poivre, t'en mets sur tous tes plats, mais quand tu croques directement dans un grain, c'est un peu différent. Le rouge est plus fruité mais à la fin tu sues du front...

Tu peux pas trouver de poivre vert car ils se conservent que 2 semaines. Mais pour le conserver 1 an, ici ils mélangent avec un peu de sel. C'est une tuerie !!!! T'as le goût du poivre sans le côté trop piquant avec une pointe de sel. Tu peux même le manger simplement en apéro. T'en as acheté 1kg !

Les autres poivres étaient 30% plus cher, du coup t'es retourné à la précédente ferme acheter ce qu'on t'a commandé.

Lendemain matin, tu es allé voir une grotte où 2 marmots de 7 et 5 ans t'ont servi de guide pour traverser la montagne à la lampe torche... Et pas très loin, t'as une autre plantation très connue, tenue par un couple franco-belge, 'la plantation'. Le cadre est magnifique mais c'est un peu l'usine vu le nombre de touristes qui viennent. Eux, ils font en plus un autre type de poivre, du poivre long. Les grains sont plus que minuscules avec un goût différent. Par contre leur mélange de poivre vert et sel ne vaut pas celui de la veille. Donc un conseil, si vous venez à Kampot, visitez plusieurs fermes. Le cadre est toujours sympa et vous aurez des informations différentes et ils ont des produits différents.

Sinon côté bouffe, le plus dur à trouver ici (non, c'est pas des pizzas..) c'est du poisson grillé et pas frit. Tas du faire tous les restos de la ville pour en trouver et le pire, t'as l'impression qu'il est tenu par des chinois. Ouais, pour ceux qui n'auraient pas encore compris, le tsunami chinois est en train de tout changer ici...

Bon demain, cassos à Siem Reap pour les fameux temples, ça sent le Fram (non, tas vraiment rien contre les framistes, c'est plus une blague récurrente. Ouais, faut faire gaffe à ce qu'on écrit maintenant, les censeurs à la petite semaine voient le mal partout et comprennent pas le second degrés) . Tu voulais faire le survol en montgolfière, que neni, c'est pas avant décembre.

Alors tu radotes mais les cambodgiens sont vraiment sympas. Ca va être un choc quand tu vas rentrer à Paris.

Pizzaiolo ricardo

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On oublie la poivrière pour aller dans un musée en plein air, Angkor.

Juste 10 h de bus pour rejoindre la ville de Siem Reap. T'as décidé de prendre la meilleure compagnie de bus, en tout cas la plus réputée, Giant Ibis. Bus moderne, avec WiFi, qui part à l'heure, boisson, la clim, le grand luxe quoi.

T'arrives à la station de bus. Bon, t'as déjà vu, même au Cambodge, des bus en meilleur état même si celui-ci n'est pas une épave. Les places ne correspondent absolument pas au plan indiqué sur internet, donc dés le début c'est le bordel pour que chacun trouve une place qui lui convienne. Plusieurs personnes demandes le WiFi.

- Euh non, y en a pas répond le stewart (ouais, on est en bus VIP donc le Stewart est fourni) car c'est un nouveau bus et ça n'a pas encore été installé.

- Euh, nouveau bus ? Vu l'état du bus, il est pas neuf, il a même des sacrées heures de route.

- Euh.. nouveau dans le sens la compagnie vient de le racheter à une autre compagnie.

- ah c'est ballot. Et les toilettes au fond du bus ?

- non, ils sont cassés

- et bien quand ça veut pas. Et les prises électriques pour recharger nos appareils ?

- non, ça non plus ça marche pas.

Par contre côté clim, ça marche parfaitement. T'as ton chèche, ta polaire avec la capuche et t'as déjà mal au crane

Premier stop pipi. Tout le monde remonte dans le bus, le moteur est démarré mais on ne part pas. Bizarre.

- un problème ?

- non, c'est un nouveau bus, le chauffeur connaît pas encore toutes les fonctions...

- ah ben ca va, on est rassuré.

Tiens, on s'arrête, un problème ? Non, juste un troupeau d'une centaine de buffles qui traverse la route, ils viennent de notre droite, ils sont prioritaires...

Ah encore un arrêt, c'est quoi cette fois ? Le Stewart a besoin d'acheter qqchose pour sa famille. Ah, c'est con. Y a pas ce qu'il cherche. C'est pas grave, on fera un stop à la prochaine échoppe.

Ah, les bus VIP, c'est plus ce que c'était

Un petit mot sur le quotidien et la végétation. Bonne nouvelle, les palmiers à huile ne sont pas encore arrivés donc ça reste jungle et rizière. Mauvais point, c'est quand même vraiment sale. Il y a du plastique partout par terre, dans les champs, les cours d'eau. Tu viens de faire 330 bornes et bien t'as pas vu 10m de bord de route d'affilé sans un papier ou une bouteille en plastique.


Ricardo VIP-less...

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Alléluia !!

Depuis le début tu te demandais où étaient les touristes au Cambodge. Ils sont à Siem Reap et par millier. T'es arrivé le soir, et t'es parti directement voir la fameuse rue pub street. Elle porte bien son nom et certains bars démarrent l'happy hour à 10h du matin. C'est blindé de monde, il y a des nights markets partout essayant de te vendre des écharpes made in India, des magasins de glace faite à la demande (tu choisis ton fruit, le gars en met un tout petit morceau avec du lait, puis le hache en minuscules morceaux sur une plaque glacée puis l'étale. Enfin il en fait des petits rouleaux très fins. Et voilà ta glace qui est prête), des aquariums remplis de petits poissons qui attendent que tu mettes tes pieds dans l'eau pour bouffer tes peaux mortes (trop fort, tu payes pour nourrir les poissons).

T'as aussi le bugs café où tu peux manger toutes sortes d'insectes cuits : cafards, sauterelles, araignées, scorpions. T'y es allé pour le serpent. La dernière fois à Yogyakarta, t'avais pas été convaincu donc nouvelle tentative avec une soupe de lamelle de serpent à la hongkongaise, tout un programme. Cette fois ci t'as vraiment le goût de la viande, c'était du python, et bien c'est pas exceptionnel et il y a un tout petit côté caoutchouteux qui n'est pas top. Rassurez vous, on trouve aussi des vrais restos comme burger king...mais étonnement, contrairement à Kampot peu de pizzeria. Malheureusement t'es pas resté suffisamment longtemps pour te balader hors du ventre ville mais il y a des guesthouses un peu à l'écart qui semblaient sympas.

A Phnom pen, t'étais resté sur une mauvaise impression aux marchés aux fruits donc t'es retourné à celui de Siem Reap pour racheter les mêmes fruits, les longans. Ici, ils viennent du Vietnam, Thailand et du Cambodge et les fruits importés sont un peu plus cher que les cambodgiens. Ah quand même....et ils te les vendent au prix touriste mais correct, pas le prix de voleur de Phnom Pen.

Bon, sinon Siem Reap est la porte d'entrée pour aller voir voir les fameux temples d'Angkor.

T'as plusieurs moyens d'y aller :

- prendre un tour organisé, même pas en rêve

- louer un tuktuk avec chauffeur à la journée mais vu que tu vas changer d'avis sans arrêt le chauffeur du tuk tuk va se pendre

- louer un scooter mais c'est pas clair si t'es autorisé à aller sur les sites avec ou pas

- louer un vélo électrique

- louer un vélo mais vu qu'à 9h du matin, on crève déjà de chaud...

Donc tu choisis, le vélo électrique. En fait, c'est un mini scooter avec des pédales et une batterie. Le loueur te dit que quand il reste plus que 2 barres, il faut l'appeler pour qu'il vienne te la changer. Ça sent encore le plan foireux.

Lever à 4h30 du matin pour être sûr de voir le lever du soleil sur le site d'Angkor Vat qui ouvre à 5h.

Tu roules de nuit sur ton scooter qui roule à 30 km/h avec quasiment le menton posé sur les genoux. T'arrives après 12 km à un checkpoint où tu pensais acheter ton billet (oui, toutes les routes qui mènent à Angkor sont contrôlées). Que neni, il n'y a qu'un seul bureau où on les achète donc demi tour à la billetterie qui est super loin. Le gars te demande pourquoi t'as pas plutôt louer un scooter normal. Euh... Suis écolo moi, j'achète le gel douche Ushuaia !! Arrivé aux guichets, t'es à 50% de charge, ça va mal finir cette histoire.

5h05, les guichets sont ouverts depuis 5 minutes, il y a des centaines de touristes qui font la queue. Va y avoir du monde sur les sites..

T'as ton ticket pour 3 jours, tu repars en baissant la tête pour limiter la prise au vent mais tout le monde te double. Tu t'approches d'Angkor Vat, le site le plus connu, t'es plus qu'à 2 barres de batterie. Il y a 2 entrées, tout le monde continue, toi t'es pas sûr d'y arriver. Du coup, tu t'arrêtes, tu laisses ton veau et tu pars à pied sur le site. Il fait quasiment encore noir. Tu traverses un parc avec des grands arbres pour arriver au temple. Putain y a que cinq personnes. Il est où tout le troupeau ? C'est pas qu'il te manque mais c'est que tu dois pas être exactement au bon endroit pour voir le fameux lever de soleil sur Angkor Vat. La luminosité est de plus en plus forte. Tu longes le temple et au détour d'un arbre, alléluia, la brebis égarée a retrouvé son troupeau. Il sont des milliers devant 2 étangs où se réverbère le temple et le soleil va se pointer en arrière-plan. Effectivement, de ce côté là c'est beaucoup plus joli mais va falloir se trouver une place. T'es grand, t'as des grands bras, t'arrives même en étant derrière à voir qqchose et faire des photos. Sauf que comme d'habitude sur les sites où tu vas (récemment Borobodur), t'as du nuage à la place du soleil... Donc sympa mais pas d'effet waouh.

Tu retraverses tous le temple pour récupérer ton veau électrique. T'en profites pour voir le temple avant que les masses débarquent. Alors, vous attendez pas à des grandes descriptions des sites, demandez plutôt à Stéphane Bern, c'est une pointure en patrimoine.

Maintenant qu'il fait jour, tu vois l'environnement autour du temple. C'est superbe. Il y a des très grandes arbres, de la jungle, des grandes surfaces d'eau. Le site est naturellement intégré dans son environnement.

Tu remontes sur ton engin, direction l'entrée principale du site pour aller ensuite voir les autres temples. T'es plus qu'à une barre et la vitesse a chuté de moitié. Un mec qui fait son footing va aussi vite que toi. Tu t'arrêtes à l'entrée et t'appelle le loueur. Il est 7h30 du matin, si le loueur ouvre à 10h, ça va être long. Non c'est ouvert, ils arrivent dans 30 minutes. Bon... Entre temps tu discutes avec un français qui te file un bon plan, vers 17h30 tu peux avoir les sites quasiment rien que pour toi, cool, enfin une info de valeur!!

Finalement un gars arrive et remplace la batterie. Tu lui demandes si t'arriveras à faire le tour des sites et revenir en ville avec. Réponse floue, ça doit être son niveau d'anglais... Allez c'est reparti. Quand tu croises les rares couillons qui ont aussi choisi le scooter électrique, on se fait signe. Solidarité. Yo, yo on est écolo, yo yo pas comme le Hulot, yo yo on est pas des charlots yo yo....

Arrêt ensuite à Angkor Thom, voir le fameux temple avec les 256 énormes visages de Bhoudhas. Déjà pour accéder au site, tu dois passer sous d'immenses portail de pierre avec une tête de bouddha. Indiana Jones, en scooter électrique.


T'arrives pas au bon moment, t'es dans le timing des bus de chinois et c'est un cauchemar, et en plus le temps est couvert. Les chinois sont une cinquantaine à faire la queue pour se prendre en photo devant un des visages. Ça va pas le faire.

Bon cassos vers Ta Prohm. Le site est connu car certaines parties du film Tom Raider y ont été tournées. Certains murs du temple sont mangés par les arbres, assez incroyable.

Là, tu tombes sur un groupe. Ils arborent tous le même polo et la même casquette ''Angkor Treasury's'' (FRAM est battu sur ce coup). Sérieusement, ils sont au moins 100. Jamais vu ça. Bon, faut revoir ta stratégie, t'es en retard à cause du vélo et tu es dans le timing des groupes. Donc le mieux est de faire un tour rapide des principaux sites aujourd’hui et demain tu t'arrangeras côté timing pour prendre ton temps sur les sites qui te plaisent le plus. Surtout que ta batterie est déjà à moitié vide.

Le cadre est vraiment super. A chaque fois pour accéder aux temples, tu dois marcher entre des grands arbres ou traverser des points d'eau. Plus loin des rizières et des points d'eau où les buffles viennent se rafraîchir. T'as aussi des singes qui tranquillement forniquent sur le bord de la route en espérant passer chez Jaquie et Michel. La nature, quoi..

C'est sympa ce côté bucolique mais revenons à ta batterie. Ça y est, c'est mort. T'as pédalé comme t'as pu pour rejoindre le guichet des tickets et t'appelle à nouveau au secours. Encore 30 minutes d'attente avant le dépanneur.

C'est pas possible, autonomie de merde. C'est pas jouable. Retour au loueur où tu lui rends sa merde. Il t'explique que t'es trop lourd et que ton poids use plus la batterie. Et ouais mon gars, t'as été élevé au saucisson, camembert et tiramisu donc le gras, tu connais et t'es pas prêt de le perdre. T'es pas un cambodgien de 50 kg tout mouillé. Putain, t'auras été écolo une demi journée. Finie les conneries vertes, tu passes côté pollution, tu loues un scooter, enfin, un scooter, tu dirais plutôt une épave. Plus de compteur de vitesse, plus de jauge à essence, plus de suspensions, un peu de frein et un klaxonne donc juste le principale.

A midi, le soleil tape trop fort donc tu bulles dans la piscine sans penser aux courageux en vélo. Ouais, tu peux avoir une chambre correcte et une piscine pour 20$ la nuit. Siem Reap, dans la journée, c'est quasiment ville morte, la chaleur est trop forte.

T'es retourné fin d'après midi repérer les sites que t'avais pas encore visité. T'as compris pourquoi à 17h30 tu peux être seul sur les sites, il fait quasiment nuit. Vas y à 2h du matin t'auras l'impression de l'avoir privatisé... Encore une info de baltringue.

Ah oui, t'as un site où tu peux y aller en éléphants, no comment. Tu sens que les pauvres malheureuses bestioles se font chier grave. Il faut aller sur ce site pour le coucher de soleil. Un monde, on se croirait dans une rue de Pékin... Tu dois faire la queue pour y accéder car ils limitent le nombre de personnes en même temps. Bon cassos, au lieu de redescendre par le chemin blindé, tu passes par le chemin pour les éléphants. Euh si t'en croise un, ça risque d'être compliqué

Lendemain matin, lever à 5h, pour revoir le lever de soleil sur Angkor Vat. Putain, c'est pire que la veille. T'as l'impression que le troupeau s'est reproduit. Mais pas un putain de nuage. (oui, en ce moment tu dis souvent putain) Un lever du soleil avec un festival de couleur. Inoubliable.

Y avait tellement de couleur que t'es passé au noir et blanc, ouais faut être un peu débile...

Ensuite t'as pu voir les sites que t'avais préféré en évitant les groupes mais pas toujours évident. Et pas de problème de batterie même si t'avais pas trop confiance dans ton scooter. Quel pied de polluer en toute tranquillité.

Plus sérieusement qqs conseils, si vous aimez le vélo, faut vraiment y aller en vélo, et faire une sieste à l'ombre d'un arbre entre 11h et 15h. Il y a plein de chemins et pistes qui sont réservés au vélo et on peut se sentir complètement intégré dans la nature. Et surtout oubliez le vélo électrique ou maigrissez...

T'avais encore une après-midi de rab. Retourner encore voir les temples, bof. T'es pas très loin du lac Tonle Sap. Il y a des villages sur pilotis à aller voir mais tu sens l'attrape touriste à plein nez. Allez, tu prends la totale. Tu prends une après midi avec un circuit d'une auberge de jeunesse.. On est censé être 5. Bon on est 12 dans le minibus. Et quand on arrive au quai où une centaine de bateau attend, il y a d'autres personnes qui montent en plus sur le bateau. Le pied. 30 minutes de bateau pour traverser (oui, on ne fait que le traverser) le village sur pilotis Kampong Phlunk. Les habitants voient passer des dizaines de bateaux chaque jour, we are nothing. Si vous avez déjà vu les maisons au lac Inle en Birmanie, pas la peine de venir. Et finalement le bateau, ainsi que tous les autres bateaux, s'arrête tout au bout du village, dans une grande bâtisse sur pilotis. Là, tu peux descendre, bien sûr, consommer et surtout monter dans une barque pour faire un petit tour dans la mangrove. Des dizaines de femmes attendent impatiemment le client. Bon, t'as commencé à boire la coupe de l'attrape gogo, tu vas aller jusqu'au bout. Donc tu payes pour faire le petit tour en bateau. Ta pilote prend tous les raccourcis possibles. Tu t'attendais à une pause shopping, bien sûr, elle était là. Une dizaine de barques vendant des boissons et des biscuits t'attendent. Tu peux même acheter de l'ananas pour le donner aux macaques. Mais depuis quand un macaque qui vit dans la mangrove mange de l'ananas ?

Un petit tour et retour au bateau qui nous enmene au bord du lac pour voir le coucher de soleil. Voilà c'est terminé, retour au minibus et retour en ville. Tout le monde est content.

Imaginez vous que vous vivez dans un petit village et que tous les jours des dizaines de bus de japonais s'arrêtent, fassent un petit tour de charrette entre les champs de mais et repartent. C'est exactement ce qu'on a fait.

Dire qu'il y a un mois t'étais pieds nus dans la jungle avec les chamans mentawais, putain, la chute est rude !

Sinon, tu pensais aller voir un autre temple connu dans les prochains jours mais c'est bon, t'as fait ton quota 'monuments' en 2 jours.

Direction le bled de Sem Monorom pour passer 3 jours à t'occuper d'éléphants (en théorie). Est ce encore un piège à gogo ?

Ton minibus est à 7h45 du matin, c'est le seul qui est direct. Tu pensais faire grasse mat tranquillement jusqu'à 7h. 6h45 le téléphone sonne, on te dit Sem monorom 7h45 en anglais. Euh sympa que l'on s'assure que tu sois bien au bus. Mais c'est bizarre. Tu descends à la réception de l'hôtel et manque de pot ceux qui parlent anglais sont pas là. Le jardinier parle un peu anglais et il rappelle le numéro qui vient de te contacter. Ça discute en khmer puis il te dit qu'il faut partir tout de suite. Merde, le transporteur a pas une bonne réputation mais c'est le seul qui fait le trajet direct, faut pas le rater. Pas le temps de la douche, tu trouves un tuk tuk et tu files à leur agence. Ben non, pas de problèmes, t'es le premier, le bus partira certainement pas à l'heure mais pas avec 1h d'avance. Le mec parle pas anglais donc pas la peine de demander une information.

Ricardo, l'écolo temporaire

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9h de minibus plus tard, t'arrives à Sem Monorom, la capital de la province de Mondulkiri. Une grande rue principale et qqs petites rues, bienvenu à la capitale. Ça change de Siem Reap au niveau de la foule.

T'as fait le tour du bled et discuté avec tous ceux qui proposent des treks. Ils ont tous la même durée de 2 jours. Soit y a pas grand chose à voir soit un truc t'échappe. Tu leurs demandes pourquoi pas 3 jours. Non, 2 jours c'est bien, 3 jours vous serez fatigués... Euh, ils savent qu'ils ont affaire à jungle Ricardo ?

T'as contacté un guide réputé, pareil pas plus de 2 jours et maximum 3h de marche par jour car il se dit trop vieux pour faire plus. Et les gars, c'est pas la haute montagne ici, y a pas des températures extrêmes donc 2 jours c'est peanuts. Il faut aller où pour trouver des treks un poil engagé ? 2 jours à raison de 3h de marche... Gabriel, ça devrait aller pour toi, je prends les numéros de téléphone des agences...

T'avais trouvé sur le site d'une agence un circuit sympa en moto. 2 jours pour rejoindre la ville de Banlung en passant par plein de petits villages. Tu vas te renseigner. Ça n'existe plus, la route en terre a été goudronnée donc plus d'intérêt de faire ce circuit...

Côté volontariat avec les éléphants, t'es pas sûr d'y aller car ils sont fermés le week-end et donc aucune nouvelle. Fin d'après midi loose globale..

Lendemain matin, t'es au point de ralliement pour ceux qui vont voir les éléphants Éléphant Valley Project http://www.elephantvalleyproject.org/

Coup de pot un couple vient de se désister et il y a un bungalow pour toi. C'est parti pour 3 jours. Y a ceux qui viennent pour la journée et ceux qui restent plusieurs jours voir semaines. Ils ont 10 éléphants répartis dans différentes vallées car tout le monde s'entend pas ensemble. C'est plutôt que ça leur permet, pour ceux qui restent plus jours de voir des éléphants différents à chaque cession.

Ils louent le terrain aux locaux qui sont de la minorité Bunong. Ça leur coûte 30 kg de riz par famille (environ 75). Et la plupart des éléphants ne leur appartiennent pas : Quand des familles ne savent plus trop quoi faire de leur éléphant, ils le récupèrent et en plus payent un loyer au propriétaire de l'éléphant. Certains éléphants sont prêtés pour 10 ans et d'autres 6 mois. La bestiole bosse 6 mois dans les forêts à transporter du bois puis vient se refaire une santé 6 mois ici.

Les animaux sont en liberté mais leurs mahouts (c'est pareil qu'un chauffeur de bus de la ratp mais ça conduit un éléphant) s'en occupent tous les jours. Enfin.. Il s'en occupe, il reste avec lui et le regarde bouffer. Il y a 250 mots pour taper la bavette avec un éléphant. Le soir, le mahout attache un des pieds de l'éléphant à un arbre avec une chaîne de 25m de long pour qu'il puisse se déplacer et bouffer tranquillement. Un soir, une des éléphantes a bouffé les racines du tronc où elle était attachée, ce qui l'a fait tomber et elle a pu ainsi se libérer. Ensuite elle est arrivée à faire sauter la goupille de la chaîne de sa copine attachée et elles sont parties toutes les deux en vadrouille. Résultat le lendemain matin, un fermier a retrouvé son champ de riz complètement dévasté et 2 éléphantes en train de gambader joyeusement dans sa ferme...

Ici, le principe est : tu passes 1/2 journée à voir les éléphants et 1/2 journée à bosser pour l'organisme. Les éléphants sont par groupe de 2-3. T'as commencé par aller voir le groupe avec le seul mâle. Celui-là, même s'il y a son pilote, il faut garder une certaine distance. Et quand c'est l'époque du rut, son mahout ne s'en approche même pas, trop dangereux.

Donc tu vois les 3 bestioles s'approcher de la rivière. Oui il est 10h, c'est leur du bain en public, de se faire beau pour tous les touristes qui vont les prendre en photo. A certains endroits tu peux laver l'éléphant mais pas ici. Ils considèrent à juste titre que 10 pimpins autour de lui, ça va stresser le pachyderme. Une des éléphantes refusaient de s'allonger dans l'eau. Pendant 10 minutes, le mahout essaye de la faire s'allonger. Que dal, madame a sa pudeur, pas question de se faire mitrailler par des paparazzi à poil dans la baignoire. Changement de mahout, et là tout de suite, elle a accepté. En fait, elle préférait se faire frotter par un mahout en particulier...

L' après midi tu devais en théorie bosser mais ils ont dû se gourer dans la répartition donc rebelote mais avec un autre groupe d'éléphants. Pareil, t'as le droit d'assister au bain de ses dames mais cette fois l'interaction est beaucoup plus intéressante car ce sont les éléphants qui viennent vers nous pour nous dire bonjour. Il faut se méfier d'une qui est sympa mais qui subitement peut s'énerver. On doit même s'écarter car elles sont trop proches de nous. Tu peux un peu toucher les bestioles. Elles sont plus petites que la version africaine, le crâne avant est bosselé et elles ont pas le même nombre de doigts de pieds que leurs copines africaines.

Certes, elles sont plus petites mais quand elles sont à moins d'un mètre de toi et qu'elles te regardent, tu fais moins le mariole.

Ceux qui sont venus pour la journée sont répartis. On est 8 à rester la nuit, personne ne se parle. Super.

Lendemain matin, c'est la 1/2 journée où il faut bosser. Un couple de suisses ne le savaient pas quand ils se sont inscrits, ils ont bossé hier aprem (alors que toi, tu voyais les éléphants) et encore ce matin. Ça a été floklo, on devait aller dans la jungle couper des gros bambous. Le guide local a pris le chemin le plus pentu et les galères ont commencé. T'es le seul en tong et t'es le seul à pas glisser dans la descente. Y en a certains qui devraient rester en ville, la nature c'est vraiment pas leur truc. Un cauchemar si tu te retrouves en trek avec eux. Ensuite faut couper d'énormes bambous et les ramener au camp. La suissesse est dégoûtée de passer ses 1/2 journées à bosser. Un couple de filles qui passe la semaine préfère retourner en ville chaque soir. Oui il y avait des araignées dans leur salle de bain et ça les inquiète. T'es le seul bungalow qu'a pas d'araignées mais la première fois en rentrant dans la chambre, une bestiole s'est barrée du lit, va savoir...

Dernier jour, le matin faut aller bosser à une des rivières où se baignent les éléphants. Le barrage de pierres a été en partie emporté et il n'y a pas suffisamment d'eau pour que mesdames puissent faire trempette convenablement. Ce sont pas des éléphants mais des princesses. Je te les enverrai dormir dans des tentes sous le métro parisien pour leur apprendre la vraie vie... Donc, nous voilà les pieds dans l'eau à soulever des rochers pour réformer le ''barrage'' et faire remonter le niveau d'eau. Puis quand ces dames arrivent, on doit s'écarter, même si on est à 20m, pour qu'elles ne soient pas déranger. Puis reprendre le boulot après que mesdames aient terminées. Résultat, tu as perdu les ongles de tes 2 petits doigts de pieds. Tu vas finir en morceaux et va trouver à ton âge des pièces détachées.

L'après-midi midi tu vas voir Sambo, une star pendant 30 ans à Phnom Penh. Elle trimbalait les touristes sur son dos. Elle est là pour 10 ans, si après elle retourne bosser en ville, ça va lui faire un choc à la pauvre bête. Un peu comme ceux qui partent en voyage pendant 2 ans et qui vont devoir rentrer un jour à Paris pour bosser.

Bon sympa ces 3 jours mais une légère frustration en termes d'interaction avec les machins à trompe.

Cool, finalement après divers recherches t'as trouver un gars qui t'organise 3 jours dans la jungle.

Elephant ricardo

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Yo,

Après maintes recherches et moyennant un prix exorbitant pour le pays, t'as trouvé un trek de 3 jours dans la jungle de Mondulkiri. C'est un australien qui t'avait loué la veille un scooter sans frein qui te l'organise. T'as trouvé personne pour t'accompagner. Tous préfèrent le trek de 2 jours voir 1 jour. Le seul problème, t'es sur les genoux. T'as du bouffer un truc qui passe pas, t'as la tourista et pas une petite... Toi qui a dit à l'australien que tu voulais pas un trek de charlot... Du coup, t'as doublé ta provision de PQ. C'est à se demander si sur ces 6 derniers mois, t'as pas eu une merde sur chaque trek, genou, talon, fièvre, mollet...

Il faut d'abord aller chercher le guide dans le petit village de l'ethnie Bunong de Putang, point de départ de ces treks à la journée. Un monde. En 20 minutes t'as du voir partir 3 groupes de 10 sur le même chemin. L'australien te dit que le soir qu'il y a parfois plus de touristes dans les homestay du village qu'en ville. Top le dépaysement.

Faut attendre le guide Mister Wing qui est allé déposer maman au champs pendant que lui va partir en vadrouille avec toi.

Puis on se tape 40 minutes de bagnole pour rejoindre le début de la jungle. Mister Wing la connaît comme sa poche, il s'y est caché avec ses parents à l'époque des khmers rouges.

On s'est reparti la bouffe et c'est parti. Premier stop pour ramasser une écorce qui est sensée soigner ton mal de ventre. Tu l'as mâchouillée, c'est dégueulasse et résultat pas probant les jours suivants. Vaut mieux rester à ces bons produits chimiques que nous fourguent à la pelle les gentils labos pharmaceutiques.

Au début on croise quelques campements très basiques où les gens ont le super téléphone à la main. Ils vont dans la jungle en moto mais vu le terrain ils ont inventé le 'pneu jungle'. Nous on a bien les pneus neige. Ils ont entouré le pneu avant avec de la chaîne de vélo. Et tu vas découvrir qu'en fait ils vont dans la jungle couper des arbres, les débiter en planches. Et tout ça de manière illégale. La moto a remplacé l'éléphant pour le transport des planches. Il y a parfois des petits chemins avec au milieu la trace de pneu des motos et tous mènent à des sites de coupe. Il y en a beaucoup et sur certains restent encore les planches qu'ils ont pas encore ramenés.

Et tu retrouves malheureusement des déchets plastiques. Voyons le côté positif, mister Wing a passé son temps à se frayer un chemin au milieu de la jungle donc pas trop de plastiques. Il t'a montré des collets pour chopper des singes avec un bout de banane comme appât.

Ouais, autant à quelques kilomètres les éléphants sont traités comme des rois autant ici le singe doit se la jouer discret car il peut rapidement finir dans la casserole. Donc t'en auras aperçu qquns mais très peu de temps. La bestiole ne s'éternise pas. Ah, tiens, le bruit au loin d'une tronçonneuse, encore un arbre de moins.

Le trek a surtout consisté à crapahuter de cascade en cascade tout en traversant la jungle. L'eau est fraîche mais les chutes sont superbes. T'es en sandales (ouais en sandales mais avec du sparadrap partout) donc tu fais gaffe où tu mets tes pieds, tu te traînes derrière mister wing vu ta tourista et t'es à la limite de t'endormir à chaque pause.

Sur un spot abandonné de coupes de bois, mister wing a retrouvé un réchaud et un fusil. Alors faut voir le fusil fait maison. Un bout de bois avec un petit tube en acier à l'intérieur. Une pompe à vélo pour comprimer de l'air dans un bidon en acier fixé sous la crosse. Un petit caillou comme balle et mister wing n'a pas touché ta casquette à 4m de distance.

Mister wing a tout embarqué tout content et du coup t'as un peu eu l'impression qu'il faisait parfois le tour de sites abandonnés, histoire de voir s'il y avait rien à récupérer. Il y a des énormes bambous partout et même si la végétation n'est pas super dense, le soleil a dû mal à percer. Premier camp au bord de la rivière. Tu somnoles pendant que mister wing cuit du riz, ah ça faisait longtemps, dans du bambou. Il pose aussi un filet dans la rivière qu'il ira ramasser le lendemain matin pendant que tu dors encore. Installation du hamac, 17h30 le dîner est plié et t'es couché...

T'as traîné dans pas mal de jungles que tu trouvais assez silencieuses le soir et ici c'est le festival de la grenouille. Ça coasse à tout va. T'as aussi la cigale locale. Si sur certaines vidéos vous entendez en fond sonore un bruit strident, non, c'est pas pas une scie circulaire mais c'est la cigale locale.

Le lendemain matin, la quinzaine de poissons chopés dans le filet étaient écaillés, cuits en brochette. Tu te te régalais à l'avance. Que dal, il les a fait cuire sans les vider, un goût dégueulasse. Dommage. Côté bid, ça va pas mieux. On est reparti en ballade alternant des petits chemins et des ouvertures de chemin au coupe coupe pour arriver à chaque fois à une petite cascade.

C'est con, mais autant il y a 2 jours t'es allé en scooter voir la cascade de Bousra et même si elle est très grande et jolie, tu te retrouves au milieu de plein de petites échoppes et blindée de monde et du coup bof, autant (ouais la phrase est super longue) ici les cascades sont moins imposantes mais tu les trouves plus jolies car elles se méritent ne serait-ce que se taper des heures de marche dans la jungle. Plus ça va, plus on a accès facilement à tous les sites. Il y a 10 ans, t'es allé voir 'el mirador', une des dernières pyramides maya découvertes au nord du Guatemala. 2 jours de marche dans la jungle sur des chemins boueux. Un vrai plaisir quand tu y arrives enfin. Pour toi, ca donne de la valeur au site. Maintenant, tu peux, peut être, y aller en bus rempli de chinois.. Ouais, c'était le paragraphe 'philosophie à 10 balles' écrit dans ton hamac moustiquarisé (oui c'est plus joli qu'avec moustiquaire).

Alors côté bestioles, rien d'innovant, on reste dans le classique de la jungle, sangsues, serpents, saloperies de fourmis qui piquent, moustiques par millier, et autres insectes qui te considèrent comme leur repas livré à domicile. Un peu le delivroo local mais c'est toi le plat. Si t'as pas ton anti-moustiques, les journées doivent te paraître longues et démangaisantes (encore un nouveau mot). Bon, t'écris, t'écris mais il est déjà 19h. Il faut aller dormir (ou du moins essayer)

7h, mister wing est déjà levé depuis longtemps, il a choppé et fait cuire 2 grenouilles. Elles auraient dû fermer leur gueule cette nuit. Ici, il faut être discret sinon tu finis en brochette. Et les cigales qui font un bruit pas possible, elles devraient la jouer discrète car ici la cigale tu la manges grillée en apéro.

Pour ce dernier jour on va sortit de la jungle et bien sûr, coup de chance il pleut. Toi, optimiste, t'étais parti du principe qu'il pleuvrait pas afin de limiter le matos à porter. T'etrennes tes chaussures achetées à Singapour. 5 minutes de marche et t'as compris qu'elles étaient pas faites pour les rochers humides et qu'elles sont pas imperméables non plus. Donc la chaussure idéale pour ici. T'en as essayé des pompes de marche et bien les seules qui tiennent sur terrain glissant, ce sont celles qui ont des semelles vibram et c'est pas pour faire de la pub.

Petite devinette. Si on fait l'addition de jungle plus pluie, on obtient quoi ? Le festival des sangsues

On a des bâches qui nous servent de kway et nous voila répartis dans la jungle. Et quand on doit grimper une colline, c'est au coupe coupe et en ligne droite sans le moindre petit virage de récupération. Dès que tu sors de la jungle t'es dans un vent glacial. Du coup on oublie les autres cascades et direction le village Putang de mister wing. On croise un groupe de 15 touristes qui sont venus faire une marche à la journée, un peu surpris de voir débarquer 2 charlots couverts de boue une pétoire à la main. Bonne ballade à eux sous la pluie. Ton objectif, revenir rapidement en ville prendre une bonne douche chaude pour te réchauffer. Après 5h de marche sous la pluie, on revient au village de mister wing. Sincèrement, sa maison ressemble presque à un taudis mais garé derrière il a son 4*4 Mitsubishi... Va comprendre

Ça y est t'es à ta guesthouse, tu vas enfin réchauffer tes vieux os. Putain pas d'eau chaude alors que t'en as eu à chaque fois. Et ouais, soit disant ils ont des panneaux solaires pour l'eau chaude et comme il fait un temps de merde...

Comme quoi, le titre du blog 'les galères de Ricardo Jones' est plutôt bien choisi.

Ps: comment se faire entuber par Apple, Samsung et compagnies.... T'es dans la jungle avec mister wing. Tu as le même opérateur que lui avec une carte Sim locale. Il a un téléphone de base quasiment en plastique qu'un gamin européen de 10 ans te renverrait à la gueule. Et bien lui il capte, toi que dal de chez que dal. On a bien raison d'acheter des téléphones à plus de 1000 euros.....

Jungle Ricardo

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Kratie, petite ville assez sale au bord du Mékong est connue pour abriter une trentaine des derniers dauphins du Mékong.

La ville a une petite promenade le long du fleuve, elle aurait pu en faire un truc sympa pour le soir, que dal, c'est plein de détritus, dommage. Tu peux aller voir les dauphins sur un bateau à moteur ou, plus intéressant, faire 15 km en amont de Kratie et descendre le Mékong en kayak pour rejoindre le coin où ils traînent.

T'as pas trouvé un touriste qui voulait y aller en kayak donc t'es seul avec le guide. Plein de baraques sur pilotis le long du fleuve car en saison des pluies le Mékong peut monter de 15m. Quand le niveau est bas, des îles de sable se forment et tu peux voir les racines des arbres orientées face au courant, impressionnant.

Coup de chance, c'est très nuageux donc côté photos on oublie.

Après 1h de descente tranquille, on arrive au spot des futurs sushis. Déjà que regarder pendant 2h un éléphant manger des feuilles, c'est un peu long mais attendre que le dos du poisson (oui, je sais, c'est pas un poisson) sorte de l'eau une seconde pour replonger, c'est pas non plus super excitant. On a essayé de se mettre subrepticement sur la route des dauphins mais ils ne remontent jamais à la surface à moins de 15m du kayak. 1h à leur courir après, c'est bien, plus ça serait abusé...

C'est clair, t'es pas fait pour l'observation passive des animaux.

Côté sushi de dauphin, bien sûr.... qu'il n'y en a pas.. Malheureusement.. Ici c'est du poisson chat frit...

Après ce court intermède fluvial, demain direction le Laos avec au moins 3 bus différents et un passage frontière réputé le plus mafieux du pays. Ca promet.

Flipper Ricardo

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Passage de la frontière moins pénible que prévu mais t'as dû casquer. Tu t'es retrouvé avec 4 brésiliens pressés de passer la frontière pour ensuite prendre un bus de nuit donc eux étaient prêts à payer le racket des douaniers. Les cambodgiens t'obligent à payer 2$ pour sortir du pays et les laotiens aussi 2$ en plus du visa. Certes, c'est rien mais c'est le principe. Si tu refuses de payer tu poireautes selon le bon vouloir des douaniers. Tu les aurais bien fait chier mais t'es à une frontière où il y a rien autour et si le bus qui t'attend après la frontière décide de se barrer, t'es un peu comme un con.

Ça t'aura quand même pris 8h pour faire 250 bornes avec 3 bus et un bateau. Tout ça pour rejoindre Si Phan don, traduction les 4000 îles. Ouais 4000 exactement. Chaque motte de terre avec 3 brins d'herbe qui dépasse du Mékong doit être comptabilisée. A cet endroit, comme son nom l'indique, le Mékong s'élargit et il y a plein d'îles dont certaines sont habitées. T'es sur Don Det, l'île où il est sensé y avoir de l'ambiance et de l'excès. Ouais l'excès de sieste dans des hamacs. Les rives du nord de l'île sont remplies de guesthouses et de restos sur pilotis mais c'est super calme. Encore heureux que t'es pas allé à Don Khon, réputée pour son calme, tu t'aurais cru à Menton en novembre.

Tu t'es trouvé un bungalow sur pilotis sur le Mékong avec vue imprenable sur le fleuve et hamac sur la terrasse. Tu as les 4 bungalows, le petit chemin, le resto de la patronne et derrière les champs de riz.

En dehors du coin pour touristes, tout le reste de l'île vit au rythme tranquille laotien. Des rizières fraîchement moissonnées (les femmes écrasent avec leurs pieds les épis de riz), des buffles paisibles (t'as une gamine de 5 ans avec son buffle. Il se couche. Elle s'assoit sur lui, il se retourne en la regardant genre 'dégage', elle lève la main, genre 'je vais t'en mettre une et te refourguer à Buffalo grill' et l'autre bestio qui a de quoi l'encorner facilement baisse la tête. Respect), d'un côté de l'île le Mékong tranquille, de l'autre côté le Mékong avec des rapides, bienvenu à Don Det.

On fait quoi à Don Det? On chill ! Tu chills le matin tranquillement. Ensuite il fait trop chaud l'après midi donc tu chills aussi et puis vient le coucher du soleil donc tu chills encore. Si t'as pas chiller à Don Det, t'es passé à coté du trip.

Il y a plein de voyageurs qui viennent chiller ici. Ils pourraient le faire chez eux comme chiller à Palavas les flots par exemple mais non, ça fait plus classe de chiller ici. Même les buffles chillent aussi.

Donc t'as essayé d'adopter la coutume locale mais avant t'as loué un vélo pour faire le tour des 2 îles et trouver le meilleur endroit pour chiller. Faut partir se balader dès 7h du matin sinon ça cogne trop ensuite et du coup tu restes chiller dans ton hamac à ton bungalow.

Bien sûr, sur un petit chemin, t'as déraillé. Chaîne bloquée, des laotiens passent sans proposer de t'aider. T'as hésité à chiller à l'ombre en regardant ton vélo fondre au soleil. 15 minutes avec un bout de bois pour arriver à débloquer la chaîne.

Et t'as enfin trouvé l'endroit pour chiller tout le reste de la journée, près des rapides Lhiphi sur l'île de Don Khon. Les rapides sont superbes. Tu peux même faire de la zipline au dessus des rapides mais comme t'es en mode chill...

Il y a un coin avec du sable, donc ça s'appelle la plage. Il y a une petite anse où tu peux te baigner mais surtout ne pas t'approcher du courant principal car là tu te retrouves emporter au Cambodge directement. T'es le seul à y t'être baigné mais c'est pas très chill.

Mais il y a surtout, plein de petites terrasses en bois, couvertes avec des coussins confortables, une belle vue sur les rapides et un courant d'air rafraîchissant. Le coin parfait pour apprendre à chiller. Et en plus, tu peux commander à boire et à manger.

Ça y est t'es allongé sur les coussins, le chill peut démarrer...

Alors, pour les nuls en langue rosbeef, chiller ça veut dire rien foutre.

La chill attitude à des limites, demain tu vas faire une balade en kayak. Dans le circuit, t'es censé revoir les cousins des sushis de Kratie et la soit disant plus large chute du monde. Impatient tu es..

Apprenti Chill ricardo

Sinon grosse déception, en tout cas en première impression, concernant les laotiens. Autant les cambodgiens étaient toujours souriants et cools, autant t'as l'impression que les laotiens font tous la gueule, dans les magasins, les restos... Ouais, pour l'instant grosse déception sur ce point.

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Fini la chill atitude, direction la ville de Pacse, point de départ de la boucle des Bolovens.

drôle de repas 

La ville de Pacse, c'est pas compliqué, même les habitants disent qu'elle est à chier. Mais c'est de là que tu loues un scooter pour rejoindre le plateau des Bolovens. Tous ceux que t'as croisés t'ont dit qu'il valait mieux faire la boucle de Tha Kaek... Forcément ça motive. Y a une star à Pacse, le loueur belge de scooter. Tout le monde vient l'écouter religieusement le soir à 18h t'expliquer où aller sur le plateau, quoi faire, ou dormir. Et prière de prendre des notes. Il inquiète tout le monde car à l'écouter tu vas te faire voler son scooter dès que t'auras le dos tourné. Il t'indique même certaines cascades où il faut pas aller car des clients se seraient fait agresser et voler le scooter. T'écoutes le loueur voisin, c'est vas y, t'inquiètes, y a pas de problèmes.. En plus, il te dit d'aller voir tel mec qui va te parler de son village. Du coup, le mec voit passer tous les jours des clients et ça perd son naturel.

Sinon pourquoi aller sur le plateau des Bolovens ? Il y a des cascades....

Premier stop le bled de Tad Lo. Le belge avait dit, vous pouvez y passer largement une semaine. T'y arrives à midi, euh...ok il y a une jolie cascade mais à part te pendre et rester accrocher à la corde pendant une semaine, tu vois pas comment c'est possible. Sauf si t'es une pointure en chill. T'as discuté avec 2 suisses qui prévoyaient de passer 6 jours sur le plateau. Après la première 1/2 journée, ils ont revu le chiffre à 3.

A 16h30, tous les touristes sont au même endroit pour voir 2 éléphants faire trempette dans les rapides. Ces pauvres bêtes sont attachées toute la journée, sinon elles transportent pendant 30 minutes des couillons de touristes sur leur dos et après c'est baignade. Sauf que l'enculé de mahout, oui oui enculé, a dans sa main un clou de 10 cm qu'il plante dans le dos de l'éléphant pour le forcer à plonger dans l'eau. Pas le mahout sur cette vidéo qui se sert uniquement de ses jambes mais le gros con avec le t-shirt vert/bleu sur la photo.

Le soir, les proprios de la guesthouse rangent les scooters dans leur cuisine. C'est un pays de voleurs le Laos ?

Lendemain, temps de merde, t'es en goretex sur ton scooter. Pas vu le soleil de la journée. Encore des cascades à Tad Tayicseua. Elles doivent être très belles quand il y a du soleil. Et un conseil pour ceux qui veulent y aller, entraînez vous à monter le premier étage de la tour Eiffel, et même plusieurs fois de suite. Ils ont fait des marches dans la terre pour rejoindre certaines cascades, c'est sans fin.

Tu fais 5km de piste pour rejoindre la guesthouse et à peine arrivé le patron est là pour te faire payer l'entrée et te dit de bloquer la direction du scooter. Quel voleur va se taper 5km de piste pour voler un scooter en plein jour sur un parking où le patron est là, incroyable? Peut-être que le belge avait raison.

Lendemain matin, tu rajoutes la polaire sous la goretex...

Pour ceux qu'ils veulent faire de la tyrolienne, faut aller à Tad Fane. Très belles chutes d'eau avec une tyrolienne qui passe au dessus des cascades à plus de 400m de haut et sur 450m de long. https://readme.me/p/21264

T'es resté 1h devant à te décider si tu le faisais ou pas. Tu t'es dis que si qqun le faisait avant 11h, t'y allais aussi. Un couple s'est pointé à 11h pile. Ok, yallah.... Et finalement une fois que tu es dessus, c'est presque trop court. Bon, sur la première ligne, t'as laissé passer le mec qui était plus gros que toi, au cas où c'était calibré pour les laotiens..

Des nuages, de la pluie, c'est bon retour à Pacse.

Sinon, le plateau des Bolovens, ça doit être certainement plus beau avec du soleil. Et si t'aimes les cascades, tu peux t'en taper une vingtaine.

Les temples, c'est checké à Angkor, la chill atitude checkée à Don Dét, les cascades sur le plateau des Bolovens.

Bus de nuit pour rejoindre Takhaek et faire sa fameuse boucle en moto. Là, t'y vas pour les grottes...

Waterfall Ricardo

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Yo,

Bon, la boucle du plateau des Bolovens t'as pas super convaincu sauf si t'es un accroc de cascades et chutes d'eau, donc direction la boucle de Thakhek.

Tu te retrouves avec un scooter pourri et tu sens qui si tu dois freiner brusquement ta roue avant va bloquer et tu vas finir dans le décor. Surtout que t'as jamais vu autant de bestioles sur la route : vaches, buffles, cochons, canards, poulets, chèvres, serpents...

Contrairement aux Bolovens qui est plutôt un paysage plat, ici il y a des falaises karstiques couvertes de jungle. C'est super joli si t'as du soleil mais pour l'instant que dal et demain ils annoncent pire. Y a 2 ans, t'avais le même paysage au Vietnam mais avec encore plus de nuages, ça doit être un package.

Il y a plein de grottes à aller voir, certaine sont sauvages, d'autres aménagées avec des spots de différentes couleurs. T'en fait une de chaque et c'est suffisant, grottes checkées. Tous les coins style pique nique, tu t'arrêtes même pas vu le temps pourri. En plein après midi tu roules en polaire et goretex, manquerait plus qu'ils annoncent de la neige...

Puis nuit au village de Thalang, il y a plein de lacs et lagunes avec plein d'arbres morts encore debout. Il y a dû avoir un barrage et la rivière à dû monter et inonder une partie de la région. Ça doit être très jolie quand il y a du soleil....

Demain direction le village de Kong Lo. Sur le chemin il y a une piscine naturelle d'eau couleur émeraude. Ça doit etre très beau mais il pleut, donc pas la peine de faire le détour. 4h de scooter pour rejoindre le village. Temps de merde, super le Laos... Tu t'arrêtes à un petit resto histoire de prendre un thé pour te réchauffer, oui, un thé, à midi, pour se réchauffer, oui au Laos... Le mec a décoré son resto avec des munitions style obus, qui n'ont pas exposées. Pareil, dans un autre village, un mec a récupéré des missiles non explosés, les a vidé et en a fait des pirogues. Faut reconnaître que les gentils américains ont quand même balancé avec joie une paquet de bombes sur le Laos, forcément, ça laisse des traces....

T'arrives enfin au village de Kong Lo, après 4h de scooter avec de super paysages mais quand il fait beau. Tu traverses plein de petits villages traditionnels sur pilotis mais les nouvelles maison sont en dur au ras du sol.

un instant de ciel bleu à Kong Lo 

Alors pourquoi venir juste qu'ici à part pour les paysages ? Tu viens ici pour traverser en bateau une grotte qui fait 7 km de long. Très impressionnant, parfois t'as une hauteur sous plafond style appartement haussmanien, et parfois style cathédrale. T'es dans le noir, ben ouais c'est une grotte, sur ta petite pirogue à moteur et ton piroguier dirige son bateau à l'aide de sa frontale. A un moment, tu descends du bateau pour traverser une immense grotte qu'ils ont éclairés, le plus souvent, t'es dans le noir complet. Ils auraient des moteurs électriques sans bruit, ça serait encore plus impressionnant. Histoire de se remettre de la balade, avec un allemand et un couple de hollandais, on a dévalisé le magasin qui vendait la bière.

Bon c'est bien sympa, mais demain faut refaire le chemin inverse et ils annoncent grand ciel bleu. Cool, quand tu seras de retour demain à Thalang, tu prévois de louer un bateau pour faire une balade pour le coucher de soleil.

Clairement, la météo Laos est à chier. Le lendemain t'as dû avoir 10 minutes de soleil et encore, coup de pot, quand t'as tenté de t'arrêter à la piscine d'eau couleur émeraude. S'il fait beau, faut y aller.

T'as voyagé avec un couple d'hollandais, des jeunes, qui ont beaucoup trop confiance dans les scooters chinois. Résultat, qui tu vois sur le bord de la route en train de pousser le scooter? Les deux naïfs ! Ne jamais faire confiance en une jauge à essence d'un scooter chinois. Résultat, t'es comme un con au bord de la route. Sympa tu es, t'es parti leur acheter un litre d'essence.

Bon, tu fais un peu le fier mais toi aussi t'as été dans le rouge mais ils sont cons aussi ici. Ils vont te mettre 3 stations essence espacées de 100m et plus rien pendant 30 bornes... Résultat, t'as fait les 10 deniers kilomètres au ralenti pour économiser l'essence en demandant aux hollandais de rester derrière toi. Arriver à la guesthouse, t'espères leur acheter un litre d'essence. Que dal, faut faire 5km de plus. Donc c'est reparti, toujours suivi de ton ange gardien version tulipe. Tu vois enfin la station au loin donc tu mets les gaz, pas grave si tu brûles le peu qui reste. Et non, pas d'essence dans la station. Merde t'aurais pas du faire le con. Direction la prochaine à 1 km au ralenti (oui, je vous ai dis qu'elles sont les unes proches des autres) en espérant que ça sera bon. Le camion citerne est là donc ça devrait être bon. 10 minutes d'attente et c'est ok. De retour, vers la guesthouse, tu croises 2 couillons qui poussent leur scooter dans une montée, pneu crevé....

T'as discuté avec 2 jeunes françaises qui ont aussi crevé. Grand sourire, elles sont arrivées à faire arrêter un pick-up pour embarquer leur scooter et se faire déposer chez un mécano. Quand t'es 2 mecs, tu pousses et tu marches... Vive l'égalité.

Ciel super nuageux, temps froid, bon ben le coucher de soleil sur la pirogue c'est encore pas cette fois...

Alléluia, pour le dernier jour, grand ciel bleu, c'est con que ça soit que maintenant. Du coup, t'as enfin pu profiter du paysage et essayer de faire quelques photos.

Oui, essayer car ici c'est le paradis des poteaux électriques. Ils ont construits des centrales hydro électriques et du coup, t'as toute la panoplie de poteaux électriques dans la pampa.

S'il faut choisir entre la boucle Bolovens ou Thakhek, y a pas photos.

Retour dans la ville de Thakhek où il y aurai un bus VIP à 14h30 pour la capitale Vientiane. Bien sûr, y en a pas. Donc tu prends le bus local de 11h.

Pour info VIP veut juste dire qu'il fait quasiment aucun arrêt et que tu as une place normale pour t'asseoir....

Bus local, ça veut dire que peut être t'as une place pour t'asseoir, mais t'auras pas la place pour les jambes car ils mettent des cartons aux pieds des sièges. Coup de pot, t'es tout au fond du bus, sur le siège central donc tu peux mettre tes échasses de jambes. Pour les autres, c'est tabouret dans le couloir du bus.

Départ à 11h15, il est 12h45, on a fait 65 bornes, il te reste plus que 280 bornes à faire. Ça va être long, chaud et transpirant... Les locaux ont l'habitude ils dorment tous...

3h de trajet depuis le départ, on a fait 140 km

Le moteur à l'arrière du bus rend brûlant ton siège. Et côté paysage, tu vois pas grand chose car ils ont tiré les chiffons qui servent de rideau pour se protéger du soleil. Ouais il fait beau quand t'es dans le bus.

Arrivée à 19h à Vientiane, quasiment 8h de bus sauna. Merde, t'es à la gare routière qui est encore 10 km du centre ville. Tu prends un tuktuk partagé qui dépose plein de gars en route avant de passer à ta guesthouse. Dure journée!!!

Ps : changement d'avis sur les laotiens. A part ceux de Don Det, le gens sont souriants et sympas (mais pas autant qu'au Cambodge)

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Ouais, y a tellement de choses à raconter sur Vientiane, son arc de triomphe, son marché de nuit, ses temples, son église qui prépare son sapin de Noël, mais pour une fois, tu fais court....

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Yo,

La soit disante ville fêtarde et de tous les excès.

Si tu veux te bourrer la gueule pour pas cher, c'est ici.

Si tu veux passer toute ta journée dans ta guesthouse à récupérer de ta biture de la veille et de préparer celle du soir, c'est ici.

Si tu veux voir des très jolis paysages avec des montagnes, des 'lagons' bleus-verts, des grottes, c'est ici.

Si tu veux faire du buggy, du tubing, du kayak, de la tyrolienne, c'est ici.

Si tu veux te ballader dans une petite ville avec du charme, ne viens surtout pas. C'est juste un ensemble de guesthouses, de bars, de restos et d'agences de voyage qui revendent tous les mêmes packages.

2 communautés se côtoient sans se parler, les touristes 'western' et les touristes asiatiques. Fini l'époque où il n'y avait que les 'blancs' qui voyageaient. La ville est remplie de touristes chinois et coréens et ils sont toujours en gros groupes.

T'as décidé de louer un scooter pour faire une petite boucle et voir les paysages. 200m après avoir louer le scooter, crevaison. Coup de pot finalement car si c'était dans la pampa ça aurait été compliquée. Faut juste espérer que ça va pas t'arriver 2 fois de suite. Le loueur te file un autre scooter et c'est reparti. Tu t'engages, comme tous les autres touristes dans la vallée entourée de monts karstiques. T'as rarement vu une piste aussi dégueulasse, plein de creux et de caillasses, à se demander comment les scooters chinois résistent. Si tu crèves encore, ça sera pas la même.

Tu peux t'arrêter à différents endroits pour marcher et monter au sommet de certains monts afin d'avoir une super vue sur la vallée. Tu roules avec un allemand croisé sur la boucle de Thakhek, bon autant en descente de bières c'est un champion autant en marche de montagnes, c'est une autre affaire.

Histoire de récupérer de la trentaine de minutes de marche, on essaye d'aller dans un des 5 'lagons bleus'. A l'entrée du premier, t'as 50 buggys et 4x4 garés devant. Bon, c'est pas pour nous, ça va être un cauchemar. Direction vers un autre lagon. Piste dégueulasse, tu comprends pourquoi les gens (les asiatiques) sont en buggys, les seuls couillons en scooter dans le coin, ce sont soit les locaux, soit les rares européens qui ne savaient pas que la piste était dans cet état. Coup de pot, au blue lagoon 3, on n'est qu'une vingtaine.

Ici, c'est un peu comme Angkor, il faut se démerder pour ne pas être au même moment au même endroit avec ceux qui sont en package car quand 100 chinois débarquent, la notion de tranquillité devient très relative...

Le truc très connu ici, c'est le tubing. On te dépose à 7 km en amont de la ville avec une grosse chambre à air de camion et tu te laisses porter par le faible courant. En théorie la descente dure 2h mais comme il y a des bars en cours de route ça peut durer plus longtemps. Il fait nuit à 18h mais tu peux rendre ta bouée jusqu'à 20h, c'est con t'as pas pris ta frontale....

Il y a eu plusieurs morts il y a quelques années car les mecs descendaient la rivière avec des sceaux remplis d'alcool, voir défoncés et certains se noyaient. Dès le début de la descente, des gars sur le bord te font signe pour essayer de te faire arrêter et venir dans leur bar. Apparemment ça marche car il est rempli de jeunes européens. 500m plus bas ce sont des bars/restos remplis d'asiatiques, pas un européen. L e courant est très faible donc ça va vraiment pas vite, si tu cherches un peu d'adrénaline, faut pas faire cette sortie.

Beaucoup d'asiatiques font la descente en kayak mais version luxe. Ils sont 3 par kayak, 2 touristes dont 1 qui n'a pas de pagaie et l'autre qui lui sert de décoration et à l'arrière le laotien qui pagaie. Et ces enfoirés font des courses et fiers d'arriver premier même sans pagaie...

Tu ouvres ton sac étanche pour prendre ton téléphone et faire des photos car les paysages sont superbes. Merde pas de téléphone. T'as vidé ton sac au bord de la rivière avant de t'installer dans la bouée et t'as du l'oublier là bas. Oh galère ! Impossible de remonter la rivière. T'as plus qu'à pagayer avec tes bras pour accélérer la descente. Donc, au lieu d'une descente paisible, t'as mouliné pendant plus d'une heure pour rentrer au plus tôt. T'as du prendre 2cm de muscle au niveau des épaules. Tu fonces à l'hôtel pour géolocaliser avec ton PC ton téléphone. Et qui tu trouves tranquillement allongé sur ton lit ? Ton téléphone... Tes épaules et tes bras maudissent ton idiot de cerveau. Point positif, toutes les affaires qui sont dans ton sac soit disant étanche sont trempées, y aurait eu ton téléphone.... Comme quoi, inconsciemment ton cerveau savait qu'il fallait oublier le téléphone.

Demain direction une des soit-disant plus belles villes d'Asie du sud est, Luang Prabang.

Tubing Ricardo

37

Yo,

Départ à 7h pour 4h de minibus pour Luang Prabang. A 8h30 on était pas encore parti. La route est en mauvaise état comme toute route digne de soit au Laos mais les paysages sont sublimes. Ça aurait été con de faire le trajet en bus de nuit. Pour eux qui sont malades en voiture, euh, bon courage. Y en a une qu'a passé son temps à jeter par la fenêtre des petits sachets remplis de... trop plein d'elle... Bon, ben de porte de porte à porte, on a mis 7h au lieu de 4h...

Luang prabang, en tout cas la partie pour les touristes, est super jolie. Certainement la plus belle ville d'Asie où t'es passé. Beaucoup d'anciennes maisons style coloniale, des magasins un peu chicos de tissus laotiens (ou indiens), des petits restos, peu de circulation. Tu peux dîner dans des petits restos au bord du Mékong. La rue principale est fermée le soir pour laisser un marché avec beaucoup, malheureusement, de made in China. Des petites ruelles où tu peux manger tranquillement. On est à des années lumières de Vang vieng sauf pour le paysage autour qui était quand même assez exceptionnel.

Il y aussi plein de jolis temples et le matin à l'aube t'as le tak bak, la fameuse procession des moines qui font le tour de la ville pour quémander leur pitance. Il paraît qu'il y a plus de touristes que de moines et tous ceux qui se sont levés à 5h du matin l'ont regretté. Joker sur ça.

T'as trouvé un trek de 3 jours. On est 4, 2 américains d'origine chinoise, une suisse...allemande et ta pomme. Autant dire que t'a jamais mis un pied en dehors du chemin de peur que qqun te dénonce à la police. Et faut imaginer les soirées endiablées à faire tourner les serviettes...

1h30 de camionnette, et on est déposé au bord de la route et c'est parti. Vu les mollets de la suissesse, t'es pas trop inquiet et finalement ça trottine bien. Pour l'instant pas de boulet, mais faut pas désespérer. A un stop, la sino-américaine pose ses bâtons juste à côté d'un nid de guêpes, résultat une piqûre. Après la pause, le guide commence à ramasser des branchages et nous dit de nous écarter, c'est clair, il va faire chier les guêpes...

Côté paysage, tu retrouves pas les montagnes karstiques comme à Vang vieng ce qui est un peu dommage.

On arrive super tôt au village hmong où on doit dormir. La journée va être longue. Du coup, petit tour du village et passage par la maison du chaman qui est en pleine cérémonie. Il est tout en noir, un foulard noir sur ses yeux et fait des bons sur un banc en bois en criant. Soit il a peur de tomber du banc, soit il est en contact avec les esprits. Un mec le tient pour éviter qu'il se vautre du banc, ouais ça ferait mauvais effet. Un cochon à moitié découpé est dans la pièce. Certaines personnes rentrent dans la pièce et un autre chaman leur fait une petite croix sur le front avec de la suie. C'est la famille qui a demandé une cérémonie de protection. Les hmongs sont animistes et croient beaucoup aux esprits. Le guide te dit qu'à une époque quand les hmongs partaient chasser, il fallait être 2. Le premier mettait un panier sur la tête pour que l'esprit du tigre vienne en lui et qu'il chasse plein de proies. Ensuite, quand il revient de la chasse, il faut que l'autre gars lui tape sur la tête avec un bâton pour faire partir l'esprit du tigre sinon ça fini mal. Encore maintenant quand ils tuent une vache, ils doivent pas quitter le village pendant plusieurs jours.

Les gens sont assez indifférents, plus par timidité.

On repart sur le prochain village qui lui est de l'ethnie kamu. Ils font la gueule car le gouvernement les oblige à déménager leur village pour s'intégrer au précédent où on s'est arrêté pour qu'il soit plus gros. Tu demandes au guide ce qui se passerait si les villageois refusaient. 10 secondes de réflexion et ''mais non, c'est pas possible de refuser''. Bon, on va leur envoyer 2 bus remplis de gilets jaunes et on va voir si c'est pas possible.

Le village semble pauvre mais tous les enfants sourient et s'amusent avec un rien. Tu ramènes ici un gamin de France, il se pend au bout de 2 minutes.

Il y a des bestioles partout, canards, chèvres, cochons, vaches mais ils en mangent quasiment jamais car ils les vendent. Du coup, tous les hommes partent chasser, les gamins remontent les cours d'eau pour trouver petits poissons ou crabes, on est vraiment dans la survie. Si t'es une bestiole sauvage, vaut mieux faire profil bas, car ils mangent tout ce qui bouge ici.

Au dîner ce soir, du riz comme d'habitude, des sortes d'épinard et...du rat. Oui, du rat, mais pas le vulgaire rat parisien, du rat de la jungle !! On a tous goûté, ça un goût particulier pas mauvais mais un rat à diviser par 4, ça laisse pas beaucoup de viande pour chacun. Nuit chez l'habitant plutôt confortable (on se comprend sur le mot confortable). Une maison voisine fait cinéma. Moyennant 10 centimes, tu peux t’asseoir par terre et regarder un écran grand comme une petite tablette.

Le matin, l'américain fait la gueule, il a mal dormi à cause des chiens, coqs et autres bestioles qui ont fait la fête cette nuit. Le village lui rappelle son enfance en Chine et il préfère New York. En fait, il a juste suivi l'américaine sans savoir le programme qu'elle avait préparé. Il a l'air ravi et c'est que le début....

Frugal petit dej et on repart, direction le prochain village où on doit dormir. Incluant les pauses, on y arrive à 11h30. Euh, bon...quelqu'un a des cartes ?

L'américaine a vu sur internet qu'il y une jolie grotte à voir à 1h30 de marche du village. Du coup, le guide part chercher un guide local pour nous y amener. En revenant, il dit qu'il faudra 2 guides, dont un pour nettoyer le chemin pour y monter, bizarre.

Déjeuner frugal, si on excepte les grosses portions de riz, et nous voilà reparti pour cette fameuse grotte. 1h de marche plus tard, on arrive à un petit chemin où nous attend un guide. On commence à enquiller le chemin qui fait 2m de large et tu te demandes c'est quoi cette histoire de 2 guides et de débroussaillage. 5 minutes plus tard, tu comprends mieux, le chemin fait plus que 50 cm de large au milieu des broussailles et autres trucs qui piquent. Et le chemin monte de plus en plus. Toutes les 5 minutes les américain demandent si c'est encore loin. Bon, maintenant, faut se baisser pour passer en dessous des épineux. Tu rigoles intérieurement. C'est toi qui aurait proposé la balade à la grotte, tu te serais fait pourrir sur place avec en plus le supplice chinois. Effectivement, arrivé à l'entrée de la grotte, un autre mec est là et c'est lui qui a dû ouvrir le chemin.

L'américain, qui s'était mis en bermuda à cause de la chaleur a des éraflures sur les tibias. C'est le drame, il fait encore plus la gueule. Hé, c'est pas non plus la mort et à New York, il se balade pas en jupe.

La grotte est fermée par des branches et un cadenas, pas de pb, le cadenas saute à coups de hache. La grotte est assez profonde avec parfois des minéraux blancs et brillants très jolis. C'est difficile à décrire et surtout faire des photos mais clairement ça valait la peine de venir. Tu rigoles intérieurement car ensuite il va falloir faire le chemin inverse (oui, t'es méchant). Bien sûr les amerlocks n'apprécient pas. Allez cassos.

Début de la descente, l'américain glisse, oh la la, il va avoir une nouvelle éraflure, le pauvre. Tu passes devant et tu pars en courant car ça va mettre une plombe.

Retour sur la piste principale, l'américaine prétexte un mal au genou pour redescendre en scooter. En principe c'est TON excuse.

De retour au village, les villageois préparent une sorte de galette de riz. Le riz est cuit, puis est mis dans un grand creuset en bois et les gens tapent dessus avec un maillet pour faire une sorte de pâte élastique. Ensuite les femmes rajoutent un soupçon de jaune d'œuf cuit, puis le malaxe avec les mains pour en faire une petite galette dans un morceau de feuille de bananier. Les gamins se jettent dessus. Évidemment, ils nous ont en offert. C'est particulier. On a participé à la préparation des galettes. T'as pris le maillet...bon, ils se sont certainement foutus de ta gueule mais au moins t'as participé. L'américain, lui, participe uniquement pour se faire prendre en photo.

En fait, demain est le nouvel an pour les hmongs dans cette région d'où ce gâteau de fête. Mais étonnement les hmongs qui vivent à 100km de là le fêtent dans un mois. Chaque région le fête à une date différente.

Nuit chez l'habitant, on a pas eu au rat au dîner mais y en a plein qui se sont baladés dans la nuit.

L'américain parle peu. Et étonnamment, lui qui ne s'intéressait pas trop au programme, demande à l'américaine ce qu'ils font les prochains jours.

Dernière matinée de marche, l'américain à remis ses 'jambières' à son pantalon pour protéger ses jolies tibias.

En tout cas, résultat des courses, t'as choppé la tourista.

Demain, c'est la visite de la cascade de Kuang Si. Il faut y aller tôt avant les débarquement des bus. Super, il fait gris mais t'as le site quasiment pour toi tout seul. Le cadre est incroyable, la roche donne à l'eau ou couleur laiteuse incroyable et la cascade est superbe.

T'as plusieurs bassins où tu peux te baigner si t'as l'habitude de te baigner avec des glaçons. Certainement le plus beau site que t'as vu depuis que t'es en Asie du sud est. Et en plus, il fait gris, t'aurais eu du soleil... En principe le soleil arrive vers 11h donc tu t'installes face à la cascade et tu écris une partie de cet email. La tranquillité dure pas longtemps, les bus de coréens débarquent, un bordel sans fin. Et en plus au lieu du soleil, tu prends de la flotte. C'est un signe, c'est l'heure de se barrer.

C'est le nouvel an hmong. A 10km de Luang Prabang, les hmongs ont organisé une sorte de fête où tous les gens se rassemblent et mangent avec quelques animations. Tous les villageois débarquent des montagnes et tu vois que certains sont vraiment pas habitués à cet environnement.

Beaucoup de jeunes filles sont habillées avec des tenues plus ou moins traditionnelles mais en tout cas très colorées et les talons hauts sont de sortie. Sympa dans la gadoue. Oui, il pleut encore sinon c'est pas drôle. Il doit y avoir des concours de danse mais comme la fête dure une semaine, va essayer de savoir quand ça aura lieu. Une drôle d'activité, les gens se mettent face à face à 1,5m et se lance lentement une petite balle. Et ça dure. Bon, t'as pas trop compris l'intérêt mais à une époque ça permettait aux jeunes des différents villages de faire connaissance.

RatRicardo

38

Yo,

Direction le nord du Laos. Il paraît que les paysages sont somptueux.

Plus de 3h de minivan où t'es à l'arrière pour être sûr de ne rater aucun trou sur la route pour arriver à la petite ville de Niang Kwah au bord de la rivière Nam Ou.

La plupart des touristes s'arrêtent là. La suissesse rencontrée sur le trek, un couple de français, un singapourien à la retraite venu pêcher la perche et ta pomme continuons plus au nord. Faut prendre un petit bateau pendant 1h pour arriver au petit village de Muang Ngoi (et pas comme indiqué sur la carte de myatlas qui ne trouve pas ce village). Il fait presque nuit, les patronnes des guesthouses attendent sur le semblant de quai pour te montrer leur bungalow avec hamac et vue imprenable sur la rivière. On s'est fait alpaguer par une qui a dû être directrice commerciale dans une autre vie car elle a été très forte et on a payé le prix cher.

Muang Ngoi, c'est une grande rue en terre avec quelques petits restaurants, des bungalows côté rivière mais surtout un paysage fantastique de montagnes karstiques tout autour. Le matin, la brume disparaît lentement au fur et à mesure que le soleil se lève, tu peux rester longtemps à admirer le paysage. Ça doit être le Vang vieng d'il y a 30 ans, donc se dépêcher de venir.

Sur un petite colline, ils ont déblayé un chemin pour construire un point de vue au sommet où t'as une vue sur toute la vallée. Tu prends l’apéro le soir la haut, après faut pas se vautrer dans la descente dans la pénombre. Soit disant un gars s'est perdu un jour dans la descente et a dormi dans la jungle. Soit il est mentonnais soit c'est un boulet de chez boulet.

21h, y a plus personnes dehors, si tu cherche à faire la fête, ça va être compliqué. T'as enfin essayer le plat typique laotien, le laap. C'est super bon. Plein de morceaux de viande (du poulet dans ton cas) coupés très fin, mélangés avec de la menthe, coriandre, des pousses de soja et qqs cacahuètes pour le côté croustillant. Tu connais à Paris une laotienne, quand tu vas dîner chez elle t'as le droit à une raclette, encore une contrefaçon...

T'en as qui viennent ici et passent leur journée à 'chiller' dans leur hamac. C'est pas ton truc, donc avec les autres, tu loues des kayaks. Un bateau à moteur te monte les kayaks à 10km en amont et tu redescends tranquillement la rivière. Mais les kayaks, ils les accrochent pas derrière le bateau, ils les montent perpendiculairement sur le bateau et pendant les 45 minutes de bateau, t'espères qu'aucune extrémité des kayaks va toucher l'eau sinon il va tourner et nous envoyer valdinguer dans la flotte.

On nous laisse à un petit village khmou. Compliqué de s'y balader car les gens nous ignorent et on est pas super à l'aise. Donc on part sur les kayaks direction le prochain village qui est un village de tisserand. Business oblige, forcément on est bien accueilli. Tous les femmes ont leur métier à tisser et il leur faut environ 4 jours pour faire une écharpe en soie, prix de vente 4 à 5 euros...

T'en as acheté une dizaine à différentes dames histoire que l'argent aille un peu à tout le monde. Faut juste maintenant se les trimbaler jusqu'à la fin du mois. Retour sur le kayak. La française stresse un peu, il est 14h, et elle a peur qu'on soit de retour à la nuit... Sans déconner, on est à moins de 10km... On veut s'arrêter à un endroit pour pique niquer, elle est inquiète car il y a des buffles pas loin. C'est vrai que le buffle domestique est un animal dangereux. Bon ben on va plus loin... Certainement de la bonne graine de boulet. On est rentré, il était pas 16h... Ouf, elle était rassurée.

On a revu le Singapourien qui est revenu dégoûté de la pêche. Soit disant, les mecs pêchent à la dynamite donc plus de gros poissons.

Lendemain, direction le nord pour Muang Khua, 5h de bateau, mais il y a un barrage. Donc tu descends du bateau, tu prends un tuktuk pour contourner le barrage et tu reprends un bateau. Tous ceux qui sont sur ce bateau vont ensuite au Vietnam. T'es le seul couillon à monter pour aller ensuite à l'ouest à Luang Namtha. Tu t'étais dit que c'était sympa de remonter la rivière sauf que le temps est naze, le paysage est beaucoup moins grandiose (ça déboise) que celui de Muang Ngoi et en plus t'es à l'arrière du bateau. T'as la tête explosée par le bruit du moteur et il te reste encore 4h de bateau au moment où tu écris cette partie d'email. Toujours des idées à la con. Surtout que le lendemain, si tout se passe bien, tu n'as que 8h de bus local, un plaisir rien qu'à y penser.

Boat people Ricardo

Ps : pour ceux qui aiment les croisières fluviales, il a une cinquantaine de barrage au Laos (la plupart de l'électricité produite va en Chine) donc la navigation devient compliquée et il est prévu d'en construire une cinquantaine supplémentaire, donc dépêcher vous de venir..

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Muang Khua, village de dingue.

En plein centre du village t'as un haut parleur où un mec jacte sans fin. Après 5h de bateau ton oreille collée au moteur, t'aurais aimé un soupçon de calme. Vers 19h, ça s'arrête enfin. A 20h, de l'autre côté de la rivière, y a un gars qui met en route un karaoké, c'est à se demander si vous l'entendez pas en France tellement c'est fort. Tu t'endors avec la musique vers 23h.

Putain, le matin à 5h30, t'es réveillé au son du clairon, vraiment un clairon. Tu cherches où est caché le mec qui en joue dans ta chambre tellement c'est fort. C'est peut être l'hymne national laotien. Ensuite c'est le mec qui cause dans le haut-parleur. Tu regrettes presque les chants des barbus en haut de leur minaret, c'est pour dire..

Du coup t'es parti à pied rejoindre de nuit sous la pluie la station de bus qui est à 2 bornes. Alors, la station de bus, il faut savoir que c'est ce bâtiment sinon tu marchais sans fin. Maintenant t'as plus qu'à attendre que, 1, le guichet ouvre, 2, y ai un bus pour Luang Namtha, et 3 que tu te démerdes pour avoir une vraie place assise.

La longue journée fait que commencer, il est que 6h40.

7h30 t'es le seul à attendre à l'arrêt de bus, inquiétant.

Finalement le minibus arrive et par miracle au même moment des scooters amènent des passagers. Maintenant, va savoir quand le bus va partir car on est pas nombreux et s'il attend d'être plein...

Tiens, 2 touristes débarquent d'un tuktuk pour prendre aussi le bus. Un couple de Suisse allemand, ouais quand ça veut pas... (oui, gros blocage primaire sur les suisses allemands)

T'as, pour une fois, une place confortable dans le mini bus et il part alors qu'il n'est pas complet. La chance aurait elle enfin tournée ?

Faudra juste changer de bus à Udomxai en espérant chopper une éventuelle correspondance pour Luang Namtha. Les panneaux sont écrits aussi en chinois, plus on monte au nord et plus il y a des chinois. Dans une guesthouse, c'est facile de savoir si elle est fréquentée par les chinois. Si dans les toilettes, il y a un panneau qui indique qu'il ne faut pas monter sur la cuvette des toilettes pour faire ses besoins, c'est que t'es en territoire chinois.

1h30 de route plus tard, le minibus s'arrête derrière une ligne de bus et de camions à l'arrêt. Tu descends voir ce qui se passe devant. Une pelleteuse est en train de dégager un semblant de route qui est sous de la boue et la piste de contournement n'est que de la boue. Oui de la boue car il pleut, sinon c'est pas drôle. Ça va pas être simple cette histoire. Tu retournes au bus pour faire comprendre au chauffeur qu'est-ce qu'on fait ? Il se décide à aller voir. 10 minutes plus tard, il est toujours pas revenu. Bon, tu retournes voir ce qu'il fait. Il fume une clope en regardant la piste. Il te fait comprendre que c'est même pas la peine d'espérer qu'il tente la montée dans la boue, le bus ne passera jamais. Et il a pas tort. Les seuls qui arrivent à passer sont les 4x4.

Estimation à la louche du temps qu'il faudra pour que la pelleteuse fasse un semblant de route, environ la journée. On arrête les conneries, tu retournes au bus. Les suisses attendent sans savoir trop quoi faire. Tu montes sur le toit du bus récupérer les sacs et c'est parti. Les suisses décident de te suivre. Tu repars à la piste, fais coucou au chauffeur surpris de te voir te barrer, et pars en sandales traverser la piste boueuse pour rejoindre l'autre côté où les bus qui viennent dans l'autre sens attendent. Ça, c'est la partie la plus facile. Maintenant faut sortir le plus grand sourire et attendre qu'un 4x4 passe pour se faire embarquer.

Juste avant de traverser t'avais fait comprendre à un 4x4 pick-up qui attendait derrière ton bus, que lui pouvait passer. Du coup, au moment où il arrive, tu te mets devant et lui demandes si tu peux monter avec les 2 boulets suisses qui s'accrochent à toi. Emballez, c'est pesé, les chinois qui se tapent 16h de bagnole pour rejoindre Vientiane nous laissent monter derrière. Résultat on est arrivé plus vite qu'avec le bus. Ils nous laissent à la gare routière où tu essayes de chopper le bus de 12h pour Luang Namtha. Coup de chance, il va partir, manque de pot, il est complet... T'aurais pas eu les suisses, il t'aurait trouvé une place mais t'aurais galéré avec ton menton posé sur tes genoux.

Plusieurs touristes sont coincés à la gare car ils partaient pour l'endroit d'où on venait mais tous les transports sont annulés.

3h à attendre.... Plus 3 à 4h de route, t'es pas rendu avant 19h, ce qui laisse peu de temps pour organiser un trek pour le lendemain. C'est là où quand t'as un peu de budget, ça simplifie la vie. Tu te mets à la recherche d'un minibus à privatiser. Ouais, c'est toi qui fait tout. Résultat, 20 euros par personne pour un minibus privé qui part tout de suite.

Au départ tu devais prendre 2 bus locaux et tu t'es retrouvé à l'arrière d'un pick-up et dans un bus privé, comme quoi les transports au Laos...

Sinon côté vue, ben, c'est nuage sur nuage et étonnement une ligne de chemin de fer en construction. Nos amis chinois construisent une ligne qui reliera Vientiane à Kunming en 6h. Cool, ça permettra plus facilement au chinois de racheter le Laos.

Arrivé à Luang Namtha, tu t'es inscrits pour un trek de 3 jours. Tu sens le truc de charlots à plein nez. Le gars te dit qu'il va falloir se frayer un chemin dans la jungle, tu peux même amener mon couteau si t'en as un, waouh!!! mais ton circuit, tu le fais toutes les semaines, donc elle repousse sacrément vite la jungle ici....

En plus, il pleut des cordes donc ça va être sangsues et compagnies, ça va être rigolo

Ricardo private swiss tour operator

40

C'est le départ pour le trek. La veille au soir grosse averse, mais ce matin il pleut pas sinon ca va être folklo.

On est 7, 4 allemands, 2 françaises dont une semble avoir 16 ans et bibi. Les deux françaises veulent leur première jungle expérience. Honnêtement, quand tu les as vu, t'as eu un léger doute sur leur capacité à galérer dans la jungle et finalement, respect. T'avais amené ce qu'on va appeler des compléments alimentaires, cake, fruits, oreo, cacahuètes et elles ont bien taper dedans. En fait, tu t'es fait dévaliser avec des sourires comme flingues.

Un des allemands est malade, les yeux rouges. Quand tu vois ces yeux, tu te dis que c'est pas une tourista. Il passera la première journée à vomir sur tout le trajet. On saura plus tard qu'ils ont fumé la veille de l'opium et ensuite ingéré une boulette. Et c'est là boulette qui passe pas pour lui. Dans les rue des femmes de l'ethnie Akha vendent de l'artisanat mais aussi en douce des boulettes d'opium pour 10 euros.

On nous présente le guide Kam, le mec vient du sud du Laos donc aucun rapport avec la région où on va. Il parle anglais mais pas toujours facile à comprendre. Puis un autre guide qui lui parle pas 10 mots d'anglais mais qui est de la région. La dream team complémentaire.

Premier stop au marché du matin pour faire les achats. Ca permet de voir du chien, de la chauve souris sur les étales. Facile à reconnaître le chien, y a sa tête posée sur l'étale.

1h00 de tuk tuk pour rejoindre le point de départ. Incroyable tout le monde marche bien même le gars qui repeint le sentier. La marche est plus sportive que celle de Luang prabang et beaucoup plus dans la jungle. Les françaises se sont couvertes d'anti moustiques et ont la trouille des sangsues. Ça sent le boulet potentiel.

Les allemands partent en tête. Pour une des françaises, c'est la compétition. Un des allemands, grand comme 3 pommes à genou, certainement ancien sergent major dans une autre vie, parle super fort, on est pas prêt de voir des bestioles dans la jungle. Avec les françaises, on les laisse partir devant. En plus, il porte pas de sac donc facile pour lui. Son pote qui porte le gros sac dérape sans arrêt et du coup lui refile le sac. Et là, c'est plus la même histoire. On l'entend plus dans les montées, un problème de souffle peut être. Enfin un peu de silence dans la jungle.

A midi, les gars coupent des feuilles de bananier et sortent du riz et des légumes de leur sac. Bon, ça va encore être un trek végétarien.

Arrivée au village Khone, où vit principalement l'ethnie Lenten. Les femmes portent la tenue traditionnelle, une sorte de grand manteau bleu indigo ou noir et des jambières en tissu blanc, des fils de coton pendent du coup et si elles sont mariées, des pièces de monnaies sont fixées dans leurs cheveux. Le village a l'électricité et donc tu trouves des bières fraîches, les bienfaits de la modernité. Par contre la modernité n'est pas encore arrivée jusqu'à la salle de bain. Y a des priorités. Ils ont aussi de l'alcool local et certains vieux ont bien abusé.

Dîner végétarien alors que des poulets courent partout.

Le guide local, en fait, sert à rien à part sourire car c'est Kam, le guide du sud, qui en fait vient ici quasiment chaque semaine, et qui gère tout.

Le lendemain il est prévu que le soir on dorme dans la jungle. Le guide insiste pour qu'on emporte beaucoup d'eau. On comprend pas car on a pas arrêté de marcher près d'une rivière. Non trop facile, on va partir dans les montagnes et y camper donc faut être autonome en flotte.

Les allemands ont un gros sac pour 2, donc déjà il est lourd mais s'ils rajoutent de la flotte ça va être compliqué. D'un coup, étonnement 2 des allemands trouvent le village incroyablement beau et préfèrent rester y rester dormir... Le jeune guide local reste avec eux avec un grand sourire.

On repart avec un porteur du village. Quand tu vois sa tête, tu vois qu'il fume pas que du tabac.

Grande montée dans la jungle, au bout de 30 minutes, pause pour le porteur qui porte pas grand chose. Il a besoin de prendre des forces... Il s'installe par terre, s'allonge et prépare son matériel pour fumer. Une pâte noire, une pipe en bambou, un peu de feu et s'est parti pour 15 minutes de fumage d'opium. Tranquille. Quand ensuite on repart, le gars a des yeux d'hallucinés, il doit certainement marcher au pays des lapins roses.

Le guide prend un chemin qu'il n'a pris qu'une fois et hésite parfois, du coup il demande au gars opiumé le chemin. Faut avoir confiance en un mec qui vit dans un autre monde surtout qu'il faut pas trop s'écarter des chemins car les américains ont énormément bombardé cette région et il reste des machins pas explosés. Quand tu t'écartes pour aller aux toilettes, tu fais attention. La montagne est remplie de sorte de tranchées creusées dans la terre d'environ 1m de profondeur qui servaient aux communistes pour se déplacer.

Contrairement à ce que tu pensais, on ne dort pas dans un camp pré établi. Premier stop dans une forêt de bambous pour en embarquer 3 qui servirons de casserole pour faire cuir l'éternel riz.

On s'arrête au milieu de nulle part et c'est là qu'on va monter le camp version koh Lanta... Va comprendre pourquoi, ils s'installent toujours sur un terrain en pente pour dormir. Coupage de grandes branches pour faire l'armature puis ensuite des feuillages pour le toit. Mais s'il pleut, on est loin d'être étanche.

Des grandes feuilles de bananier pour le sol.

Oula mais ça fatigue tout ça, il est temps pour le porteur de fumer son opium. Histoire de pas mourir idiot, t'as essayé (t'avais bien essayé le tchopo au Venezuela). Le gars avait pas prévu qu'il y aurait des taxeurs, du coup il n'a que sa dose pour la journée. Il met un peu d'opium dans le feu puis dans la pipe et tu tires sur la pipe. Le goût est très agréable, un peu sucré mais aucun effet apparent.

Par contre le gars est accroc car il se fera encore 2 doses avant de se coucher, une pendant la nuit et une au lever.

Côté dîner, le guide, sort du riz collant et le fixe sur une branche qu'il met prêt du feu. Le riz commence à devenir croustillant et le guide étale avec un pinceau fait jungle de l'œuf cru. On se retrouve à manger un riz croustillant à 18h. T'as passé beaucoup de nuits dans la jungle à bouffer du riz, c'est la première fois que tu en manges comme ça, très bon. Et en plus, le porteur nous sort déjà cuit un..... Non pas un rat mais un écureuil. Pour 7 c'est peu. Le goût est moins fort que le rat, très bon. Faut juste faire gaffe à pas se péter une dent sur les petits plombs qui sont encore dans la bestiole.

Nuit compliquée, t'es en pente, les feuilles de bananier servent plus à ne pas se salir que rendre le sol moins dur et tu te pèles. Tout le monde est à la même enseigne. Et le pire, c'est le porteur, quand il fume pas, il ronfle comme un porc. Personne n'a vraiment dormi. A 2h du matin, branle bas de combat, un énorme sanglier est passé au pied du camp. Celles qui dormaient pas disent qu'il faisait la taille d'une vache... L'opium peut être....

Tiens, du riz pour le petit dej. Et pas con, le guide fait cuir le riz qu'il porte plutôt que le tien. Tout le monde est au tour du feu pour se réchauffer.

45 minutes de marche et on arrive à un hameau hmong. Pas grand monde à part une famille. Le guide raconte l'histoire du sanglier à la famille, c'est devenu la taille d'un éléphant. On est dans une zone protégée interdite de chasse mais on entend bien les coups de feu.

On va avoir le droit à un poulet mais faut le chopper d'abord. La technique, le chef de famille prend son coq de combat et s'approche des autres coqs. Il le lance vers les autres et si l'un d'eux se met à se battre, le mec le choppe. Mais pas cons les poulets, ils ont senti l'embrouille, tous se sont barrés. Du coup, ça s'est transformé en course poursuite pour en attraper un qui avait bien compris que ça allait être très chaud pour son cul. 20 minutes de course plus tard, la bestiole est égorgée vivante avec des gamins de 5 ans en spectateurs. Et bizarrement tous les coqs reviennent ensuite jusqu'au prochain jour où des cons de touristes vont débarquer.

Fallait que ça arrive, y en a 2 qui ont pris un mauvais chemin alors qu'ils marchaient avec mister opium. Il fume plus depuis ce matin car il a tout consommé c'est peut être quand il est clair qu'il reconnaît pas le chemin.

Pour les baltringues qu'on jamais eu d'expérience de jungle, c'est à tester, surtout avec le côté création du camp au milieu de nulle part. Par contre si tu prends la flotte, ça sera pas le même délire.

Opium Ricardo

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Passage de la frontière avec Julie et Charlotte, les 2 françaises rencontrées sur le trek.

Beau business le passage. Le bus te laisse à une arrêt assez loin du lieu de passage. Donc tu prends un tuktuk pour y aller. Bien sûr, tu te fais racketter par la douane laotienne puis ensuite faut reprendre un bus qui te fait passer le pont pour te laisser à la frontière Thaï. Tu sais pas où tu vas dormir, donc t'as pas mis de nom de la guesthouse sur ton formulaire. Le douanier te laisse pas passer. Impossible d'appeler le copain à Chiang Rai car t'as pas encore la carte Sim Thai. Du coup t'appelles avec le téléphone du douanier ton pote qui te file un nom à la con. Ouais, ils ont durci les entrées et tu peux maintenant entrer que 2 fois en Thaïlande par an. Ensuite, tu dois reprendre un tuktuk qui t'enmene à la gare de bus où enfin tu te retrouves dans un bus de bric et de broc pour 3h de trajet pour rejoindre Chiang Rai. 8h de porte à porte, faut aimer voyager...

Chiang Rai, tu connais déjà mais comme les filles sont sympas, tu restes quelques jours et le pote qui habite sur place nous fait gentiment le taxi pour nous montrer plein d'endroits sympas.

Pour ceux qui connaissent pas, il y a le temple blanc rempli de chinois,

le temple bleu fait par les élèves du créateur du temple blanc rempli aussi de chinois,

ensuite tu as la maison noire fait par un mec aussi barge que le créateur du temple blanc. T'y es à midi, tu te dis que c'est l'heure de déjeuner, que dal ils arrivent par wagons entier.

Quitte à boire la coupe jusqu'à la lie, allons au temple chinois où un immense bhoudha a été construit. Tu prends même un ascenseur pour accéder à l'intérieur de la tête. Plus kitch que ça, tu meurs. Des chinois ? Pff moins que sur les autres sites, va comprendre.

Pour se remettre de ses chinoiseries, on va manger des crevettes au bord d'un étang. Tu les achètes au kg et tu choisis différents manières de les accommoder. Plus de 2kg de crevettes, un énorme poisson et des bières pour moins de 8 euros par tête.

Tous les soirs, t'as le marché de nuit, à la fois des trucs pour les touristes et aussi des food courts, un chicos pour le touriste et un plus populaire. Dans les deux cas, des groupes de musique et des danseuses viennent se produire. Bon, alors quand on dit danseuse, faut relativiser. On est, quand même, au pays des katoï. Certains sont reconnaissables facilement, d'autres... Surtout comme le dit le diction Thai 'une trop jolie femme Thai est rarement UNE Thai'... En ce moment y en a 6 qui dansent sur scène mais va savoir si c'est string ou slip Kangourou en dessous du sarong...

Les petites fraîcheurs (Julie et Charlotte) continuent leur route vers la Birmanie. Oui, t'as découvert un nouveau mot de djeuns. 'fraîcheur', apparemment pour une femme qui est apprêtée. Même si c'est pas leur cas car 3 jours à l'arrache dans la jungle, forcément le look passe après le confort.

T'as loué un scooter pour aller au nord à Mae Fan Luang, les jardins de la reine. Rien que la route est déjà incroyable. Si t'as jamais conduit en montagne, tu fais demi tour tellement c'est galère. T'as pas trop fait de photos car comme d'habitude temps pourrave, t'es en polaire et goretex sur le scooter. Arrivé à l'entrée des jardins, le choc. Mais par où sont ils arrivés ? Des centaines de bagnoles et vans. Les jardins sont sublimes et en plus t'as eu un peu de soleil mais c'est la foire de Paris made in China et c'est à celui qui criera le plus fort. Faut pas se baser sur les photos, t'as l'impression qu'il y a personne mais c'est parce qu'il y a un artiste derrière la caméra... Et surtout des zooms sur des fleurs...

Bon, ben cassos direction la route soit disant la plus scénique de la région. Sur le papier, pas de doute. Elle suit une crête, d'un côté la vue sur la vallée de Mae Sai et de l'autre côté en contre bas la Birmanie. Fabuleux, si t'as pas les nuages. Tu t'arrêtes même plus au point de vue tellement t'es dégouté. Tu dois juste t'arrêter au checkpoint militaire. Apparemment les Thais n'aiment pas trop les birmans. A un checkpoint, le mec dort, à d'autres, le militaire te demande ta nationalité et te prend en photo sur ton scooter. T'es déjà interdit de séjour au US et certainement en Israël, fiché Interpol et maintenant fiché Thai, va bientôt rester plus que les volcans d'Auvergne où tu pourras traîner tes guêtres...

Tu t'arrêtes à un atelier d'artisanat de l'ethnie Akha. Les mamies avec leur tenue traditionnelle et leurs dents et gencives rouges de mâcher de la noix de bétel t'attendent avec impatience. Elles sont rigolotes les petites dames et elles doivent pas voir beaucoup de monde s'arrêter, du coup, t'as acheté un bracelet sans marchander à chacune d'elles pour pas faire de jalouse. C'est pas grand-chose mais en tout cas, elles sont tout sourire...rouge. Véro faut rajouter 5 fois 25 centimes à ma note et agrandi ta boutique...tu vas tout faire péter cet été.

Tu retrouves enfin un peu de soleil dans la vallée. Ça va faire 1 mois où t'as pas eu 2 jours de vrai soleil d'affilé, c'est quoi cette région. C'est sensé être la bonne saison dans cette région d'Asie. A deux doigts de prendre le premier avion pour un coin où ta polaire reste au fond du sac. En tout cas, direction demain le sud pour Chiang Mai. Le bus VIP était plein donc t'auras la surprise. En théorie 3h15 de transport. .. Inchallah...

Ricardo fraîcheur

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Yo,

Arrivé à Chiang Maï, il tombe des cordes et l'hôtel est pas top et en plus t'es juste dans le quartier des 'massages'. Putain de soleil qui est encore en congé. Bon, y a des temples à voir, super, t'as juste à attendre une accalmie.

Dans certains temples, tu peux aller taper le bout de gras avec un moine. T'as un endroit spécial pour ça mais va savoir ce qu'ils se racontent. Le centre-ville est entièrement entouré d'un canal, un quartier avec des petites ruelles remplies d'hôtels et de boutiques qui se veulent un peu hype. Chiang Maï reste une ville assez classique, très loin en terme de charme derrière Luang Prabang.

T'as un temple où des centaines de chinois tournent 3 fois autour d'un temple, ou sinon t'as un lac où tu peux te reposer tranquillement, le choix est rapide

T'as rencontrée une brésilienne, Anna Clara. Tu lui as parlé des travs brésiliens du bois de Boulogne, elle t'a demandé pourquoi les français se lavaient pas. A partir de là, tout s'est bien passé...

Comment prendre une douche 

Du coup, on est parti dans un bar où les ladyboy attendent des hommes plus ou moins vieux. Du moment que t'es accompagné, t'es pas embêté mais ils (elles) sont très forts pour te faire dépenser du pognon. On est installé à une table à picoler des bières et regarder les mecs se faire brancher par les Lady boys. 2 minutes plus tard un ladyboy se pointe grand sourire, totalement dans la parodie, avec un jeu de junga. Ça rigole, on lui offre une bière. Elle nous dit qu'elle est obligée de se maquiller sinon elle ressemble à un homme. Euh, t'as envie de lui dire que même avec le maquillage, euh, c'est pas encore ça. Et quand arrive l'addition, la bière qu'elle a pris est 2 fois le prix des nôtres. Grand sourire... Faut voir le nombre de retraités qui traînent dans ses bars.

Chiang Maï, trop grande ville, direction la ville de Paï en scooter le lendemain. Sympa la route pour Pai à travers les montagnes, t'as juste 753 tournants, non y a pas d'erreur sur le chiffre. T'as rencontré un couple qui en revenait par mini van. Un des clients, un Thai, était tellement malade que le chauffeur l'a abandonné en cours de chemin. En scooter, en plus a 2, ça fait bosser les bras.

Paï, c'est pas compliqué, c'est pour la génération qui a raté Katmandou et ceux qui pensent faire local avec des pantalons nunuches avec des dessins d'éléphants. Si t'es pas dans ce trip, viens pas. Poncho style péruvien, dreadlocks, pantalon où tu peux chier dedans, c'est le festival du ''je m'habille cool mais je réalise pas que je suis ridicule''. Pocahontas pourrait passer inaperçue sur le marché.

la classe !!! 

Alors pourquoi venir à venir. Déjà t'as une jolie brésilienne qui voulait y aller donc ça motive un peu...

Maintenant, quand tu fais des recherches sur internet du genre quoi faire à.... T'as des dizaines de site qui te proposent, le top 10, le top 15 et même le top 21. Du coup, tu testes : tu as le canyon de Paï. Faut pas s'attendre au grand canyon. On s'écarte du point de vue principal pour éviter les bus de chinois.. Tu marches au 'sommet' du canyon qui doit faire 20m de haut. Il paraît que le coucher du soleil est superbe. Ouais ben pas ce jour. Sinon t'as un bouddha blanc, OK ça faisait longtemps.

Il y a un petit village, apparemment différent des autres car se sont des chinois du Yunnan qui sont installés et leur village serait typique. Allez, pourquoi pas, au moins, y aura pas des tonnes de chinois qui vont venir. Quand tu voyages à l'étranger, c'est pas pour voir la même chose que chez toi. Alors, le village, c'est surtout des magasins de chinoiseries et il est blindé de chinois.

Reste les sources d'eau chaude où étonnement tu t'attends à de bus entiers de chinois et, là pas grand monde.

En fait, les jeunes viennent à Paï par ce que c'est cool. Cool, ça veut dire que tu peux rester dans un dortoir d'une guesthouse pour pas cher et que le soir, dans le jardin, autour du feu, tu peux fumer tes pétards tranquillement. Et certaines passent la semaine sans sortir de leur guesthouse... Top. T'as un peu l'impression que c'est le Vang vieng thaïlandais. Tu peux même faire du tubing mais comme il y a peu d'eau t'es marqué à vie dans le dos..

canyon and tubing 

Joyeux Noël à tous

Ricardo Brazil

Ps : petite devinette Pourquoi une brésilienne ne part pas en vacance sans enmener ses bikinis ? Car elle considère que ceux que portent les européennes ressemblent à des culottes de grand mères... Mesdames à vous de jouer

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Juste quelques photos

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Yo,

de retour en Thailande histoire de faire quelques koh avant de partir aux Philipines.

De Paris à Koh Phangan, c'est 11h d'avion pour Bangkok puis 1h30 d'avion pour Krabi. A Krabi, on sent qu'on est dans le sud de la Thaïlande plus musulmane que bouddhiste. Les femmes portent le voile et au marché, le stand pour le porc est dans un bâtiment à part. Ensuite prés de 2h30 de bus qui se traîne et enfin 2h30 de ferry pour arriver enfin à Koh Phangan. Ca fait un peu long.

Juste à la sortie du port des centaines de petites cahutes sur pilotis qui servent aux pêcheurs. Tout autour des montagnes karstiques superbes .

La baie est remplie de petites îles dont la plupart font parties d'un parc national et donc interdite de séjour .

Apparemment koh Samui est plus haut de gamme et plus pour les retraités tandis que koh phangan est connu pour ces fameuses fêtes de la full moon. C'est un énorme business ici, t'as 30.000 personnes qui débarquent spécialement pour la full.

Et du coup ils ont créé plein de nouvelles fêtes comme la half full Moon party et certainement prochainement la 1/3 full moon... En gros, t'as une fête quasiment chaque soir. Lors des 2 jours passés sur l'île, y avais une fête de 3 jours sur une plage uniquement accessible par bateau... Pour ceux qui vivent sur l'île, la full moon est vraiment pour les baltringues qui débarquent et qui veulent leur bucket rempli d'alcool et de la drogue (oui on trouve tout ici sur ce point) alors qu'il reste encore 2-3 fêtes par mois avec moins de personnes (juste 4-5000) avec du vrai son et des vrais DJs...

Sinon koh phangan, ça doit être comme toutes les îles en Thaïlande, une mer chaude (en théorie 29° mais t'as un doute) et vert clair, du sable blanc, des milliers de touristes.

L'avantage de connaître qqun qui y habite te permet de voir et de déjeuner dans des endroits sympas ce qui change de tes bouibouis habituels.

A part les plages accessibles que par bateau, les autres sont déjà remplies de restos et d'hôtels. La plus sauvage est Than sadet. C'est la plage préférée du roi de Thaïlande (ouais on a les mêmes goûts...) du coup la route pour y aller est la meilleure de l'île.

Tu croises un pick-up rempli de noix de cocos. Et assit tranquillement sur le toit alors que la bagnole roule, un gros macaque, très fier de faire de la bagnole. Il les dresse pour monter au cocotier et faire tomber les fruits. Feignasses de thaïlandais qui font bosser ces pauvres singes...

Tous ceux qui ont des boulots mal payés ici sont des birmans. Ouais, les thaïlandais locaux font du pognon en louant leur terrain aux farangs (les blancs) ou tiennent les gros business comme les fêtes. Les thaïlandais de Bangkok repartent souvent après 6 mois car ils considèrent les thaïs locaux comme des paysans. Du coup, ils importent du birman pas cher et corvéable à volonté. C'était la minute 'culture et société'.

Histoire de voir l'île, tu te balades en scooter, t'arrives au bout de la route et tu vois sur ta carte qu'il y a un chemin à travers la jungle pour rejoindre la plage de bottle beach. 5 autres scooters arrivent avec une guide. T'écoutes ce qu'elle leur raconte. Un de ces clients lui demande combien de temps de marche. Elle se retourne vers toi et te pose la question. Ça c'est du guide qui maîtrise son sujet!!

T'avais pas prévu de marcher, t'es en tongs, c'est pas grave tu y vas quand même. Ça t'as pris 45 minutes et 2 rattrapages limite avant vautrage. C'est pas compliqué, y a pas 10m de plat et à 11h30 ça cogne sans parler de l'humidité. 5 mois sans vraiment faire de sport et les dix derniers jours avec un régime à base fromage/saucisson, ça aide pas. Les autres pimpims ont du mettre 2h.

Tu penses arriver sur une plage désert. Que dal, y a plusieurs restos et des bungalows mais ça fait pas bétonné. T'as 10 couillons par jour qui y vont à pieds, les autres, moins cons prennent un bateau... Y a même une piste où passent les 4x4.

Tu peux même pas retourner en bateau car ton scooter est à plusieurs kilomètres du port.

T'as testé la plage de Koma. En face de la plage une petite île que tu peux rejoindre à pied car même à marée haut, t'as de l'eau à mi cuisses. Apparemment une info a dû t'échapper car t'as plein de charlots avec palme, masque et tuba voir même gilet de sauvetage qui patauge dans 50 cm d'eau en espérant voir...une baleine peut être. Oui, sur internet, il est dit qu'on peut voir du poiscaille dans le coin mais ils ont pas compris qu'il fallait nager près du bord de l'île et pas entre les jambes des autres...

Sympa koh phangan mais il est temps d'aller sur une autre île avec une toute autre ambiance.

Koh Ricardo

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Byebye ko phangan, tu te retapes 3h de bateau, les 3h de bus et ensuite 1h30 de soit disant speedboat qui se traîne pour aller sur l'île de koh phi phi. L'île de la fête, t'as eu du mal à trouver un hébergement car les prix (relatifs, bien sûr) sont délirants.

Sur l'île d'en face, il y a la fameuse plage du film 'la plage'. Il y a encore quelques mois c'était 100 speedboats qui venaient débarquer quotidiennement des masses de touristes sur cette plage. Résultat, ça a bousillé l'écosystème et ils ont fermé l'accès.

Koh phi phi c'est 2 petites îles reliées par un isthme de 50 à 100m de large.

Avant l'isthme n'était que sable blanc, cocotiers et qqs baraques. Tout à été ravagé par une tempête, ils ont reconstruit en béton, des bars, des beers pong, des restos, des magasins et des salons de tatouage sans fin. Il y a même un ring de boxe où tu peux aller et combattre un autre pingouin. Il y a qqs vrais combats avec des Thaïs sinon parfois on est plus proche de la danse classique... Le soir, les bars de plage se transforment en boîte de nuit sur la plage où le bucket est roi. T'en as vu à 20h qui déjà était ivre mort. Faut pas se gourer pour ton hébergement sinon tu dors pas. Ensuite, t'as d'autres plages beaucoup plus tranquilles. Un peu le principe d'Ibiza.

Qu'est ce qu'il y a comme russes ici. Les mecs ressemblent à rien et ils sont tous accompagnés de poupée. Va comprendre. Oui, on comprend.... Et qu'est-ce qu'il y a comme chat sur cet île. Chaque magasin a son chat et pas un pauvre chat maigrichon, un bon gros chat qui passe son temps à rouiller. Va savoir pourquoi.

Comme t'as pas envie de faire comme les moutons et te retrouver sur un bateau qui va faire les mêmes stop que les autres au même moment, tu t'es dis que tu vas louer un kayak et faire le tour de l'île à ton rythme. Bon ça fait long, t'estimes à au moins 6h de galère. Du coup, tu pars à 8h30, alors qu'on va être marée montante. Oui, c'est une bonne idée pour sortir d'une crique quand la mer commence à monter. Le soleil cogne déjà, t'as mis de la crème et t'as 2 bouteilles d'eau. Pour l'instant la mer est assez calme. Et t'es le seul couillon en kayak. 40 minutes plus tard tu arrives à une petite crique fabuleuse, Nui Beach. L'eau est d'un vert transparent, une petite plage blanche et face à toi un piton couvert de jungle qui semble surgir de la mer. Et pour l'instant pas trop de monde, juste 2 speed boats qui ont déversé leur cargaison de touristes. Tu repars sur ton kayak direction l'extrémité de l'île pour la contourner.

Quand tu y arrives enfin, t'es plus trop protégé et maintenant tu dois pagayer dans les vagues. Ça rigole moins même si tu navigues toujours sur une mer transparente. Ça commence à tirer sur les bras, les épaules et la nuque. Pas sûr de pas avoir fait une grosse connerie..

T'arrives enfin à une grande plage de sable, lo ba Khao. Histoire de faire reposer les bras, tu laisses le kayak et tu pars marcher 40 minutes dans la jungle pour rejoindre un point de vue qui te permet de voir l'isthme et surtout les 2 couleurs de la mer. A droite, un mer vert clair car peu de fond et à gauche, un beau bleu. T'es venu sur cette île pour voir ça. Après, faut faire gaffe au timing car tu peux avoir le soleil en face ou marée basse. En parlant de timing, il sera bientôt midi et t'as pas fait 40% du trajet kayak.

Tu renquilles en remettant de la crème solaire. 1 heure plus tard, t'arrives enfin au bout d'un des deux morceaux d'îles, faut traverser pour rejoindre l'autre bout d'île et ça secoue beaucoup. Au moindre problème, t'es pas dans la merde même si des bateaux passent. Tu galères, tu commences à vraiment sentir la fatigue. T'arrives quand même à faire la traverser sauf que c'est l'heure où tous les bateaux sortent de la crique pour enmener les troupeaux à tous les mêmes spots au même moment. Alors en termes de bateau t'as les long boats, anciens bateaux de pêcheurs qui emmènent ceux qui ont privatiser un bateau et t'as les speed boats qui doivent trimbaler 40 personnes et qui ont 3 moteurs de 250 chevaux chacun. Quand les mecs passent à 20m de toi, tu te vois arriver les vagues dessus et t'es pas fier. Surtout que c'est un défilé incessant et que les vagues arrivent dans tous les sens. T'es obligé de forcer sur les rames pour te maintenir. Résultat tu te prends une crampe à l'avant bras. Les doigts sont tétanisés. Un cauchemar, impossible de pagayer. T'avais commencé à faire le tour de la 2eme partie de l'île mais impossible de continuer. T'en as encore au moins pour 2 heures et pour l'instant ton bras droit et tes doigts ne répondent plus. Et les bateaux sont encore plus nombreux, t'es secoué dans tous les sens. Au pire, tu fais signe à un long boat de s'arrêter pour voir s'il peut t'embarquer.

Tu limites la casse pendant 20 minutes et tu te diriges lentement vers le 'port' qui semble encore super loin.

En route, tu vois une douzaine de long boats arrêtés au bord d'une minuscule plage. T'as 80 personnes qui s'attroupent autour de quelque chose. Tu pagaies pour t'approcher. En fait, t'as des macaques qui attendent qu'on leur balance des bananes. Super. Retour enfin au port mais t'es du mauvais côté de l'isthme pour rendre le kayak. Et t'as au moins 100m. Impossible de le porter seul. Y a des jeunes Thaïs qui jouent avec un ballon. Tu demandes un coup de main et un gars t'aide et il a même pas voulu un peu d'argent pour se payer un verre.

C'est bizarre une fois rentré à ta chambre, ça commence à te brûler aux jambes et au bras. Malgré la crème solaire, t'as des sacrés coup de soleil. Encore heureux que t'étais en t-shirt. En gros, t'as les membres rouge tomate et le reste blanc lavabo. On pourrait te prendre pour le drapeau monegasque. Direction la pharmacie. Connaissent pas la biafine ici. On te propose de l'aloavera. Mouais, ça va pas être suffisant. Du coup tu pars avec une pommade made in China qui a une drôle d'odeur. C'est con, les 4 prochains jours, tu les passes sur Koh Lipe, une toute petite île où pas sûr qu'il y ai qqchose à faire à part bronzer sur la plage...

Faut reconnaître qu' on aime ou pas l'ambiance sur la partie principale, l'île est superbe et les plages plus incroyables que celles de koh phangan.

Ricardo, mannequin ketchup

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Yo,

Changement d'ambiance en allant sur koh Lipe.

Déjà, y a plus un chat, y a que des chiens. Bon, la minute SPA c'est fait !

L'île est petite, tu peux la parcourir à pieds. Pour les feignasses, t'as des scooters transformés en side cars. Et il y en a un peu trop ce qui change de Koh phi phi où tout se faisait à pied.

Contrairement à koh phi phi ou t'as l'impression que c'est qu'une île de touristes. Ici t'as des villages Thaïs, des maison en pilotis avec tout en taule. Rien de typique mais au moins la vrai vie. T'as réservé un bungalow sur internet. T'es juste à l'entrée du village Thaï et on peut pas dire que la propreté des rues leur importe peu. Putain, t'es dans un clapier qui doit mesurer 2m x 3m. Les murs sont en bambous et le bungalow voisin est à 50 cm du tien et il doit faire au moins 35° avec un pauvre ventilateur tout ça pour un prix que t'as jamais payé en Asie sur les 5 derniers mois. Super. En plus, sous un prétexte écologique, il te file pas de PQ, c'est uniquement à la méthode asiatique... Le jet d'eau qui rafraîchit..

Autant à koh phiphi il y a que des touristes 'blancs' autant ici il y a quasiment autant d'asiatiques et surtout des chinois. Mais ils vont dans des hôtels prévus pour eux, comme ça l'argent reste entre chinois.

Les plages sont superbes, encore plus jolies que sur les précédentes îles. L'eau est d'une transparence incroyable avec ces reflets verts. Et surtout certaines sont bordées de cocotiers et de palmiers qui permet de conserver un aspect naturel. Bon, tu restes quand même à l'ombre vu ta couleur homard.

Le seul problème sur toutes ces îles c'est le flot incessant de long boat qui font un bruit pas possible et qui se garent sur la plage. Ils sont obligés de faire des zones réservées à la baignade.

Alors, t'as sunset Beach où tu vas t'installer. A 15h, on doit être moins de 50. Vers 17h, on passe à 500 à attendre le coucher de soleil en picolant des bières.

T'as aussi sunrise Beach, bon, faut y être à 7h du matin, ça fait un peu tôt même si tu vas pas t’éterniser dans ton misérable bungalow.

T'as la walking Street remplie de bars, restos et magasins, tu peux à peine circuler tellement c'est blindé de monde. Tu te trouves un resto où des poissons sont étalés et prédécoupés (espadon, barracuda..) tu choisis les morceaux et ils te les font cuir et c'est à volonté.

Ici pas de boite de nuit sur la plage, plutôt des bars avec de la musique cool et des coussins sur le sable, le tout agrémenté de bougies pour donner une ambiance cool. Et pas le moindre bucket... T'as des mecs qui font chaque bar de la plage avec leur danse du feu. Par contre même s'il y a encore des clients potentiels, les mecs ferment à 23h..

Donc retour à ton super bungalow où malgré le ventilo, tu crèves de chaud. T'avais pas testé le matelas, dur et remplis de ressort. T'essayes de dormir, t'es pris d'une douleur au ventre, les poissons devaient pas être très frais. Vu l'épaisseur des murs, les voisins ont dû être contents...

Minuit, un chien commence à hurler à la mort, 5 secondes après ils sont une cinquantaine à l'imiter. A 2h du matin rebelote, ils ont remis ça. Résultat t'es crevé et t'as mal partout (sans compter les brûlures du soleil).

Du coup le matin, t'es parti finir ta nuit sur la plage. Et en plus il fait pas super beau. C'est suite aux photos que des jaloux m'ont jeté un sort ?

En tout cas, première île, brûler, deuxième île, début de tourista... Il est temps de retourner dans la jungle...

Ricardo mer turquoise

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Yo,

Changement d'ambiance en passant sur l'île de Langkawi en Malaisie à juste 1h30 de Speed Boat de koh lipe. Fini la petite île où tu peux tout faire à pieds. Fini les plages 'maldiviennes' avec une mer transparente.

Tu t'es logé sur la route la plus passante à Pantai Cenang donc t'entends bien les bagnoles mais aussi l'appel de muezzin. Ça aurait été con de pas tout avoir... Et le premier soir impossible de régler la clim en dessous de 30 degrés... Oui donc pas de clim et donc sauna. Bienvenue en Malaisie.

La plage est immense, sable blanc mais ça rend pas pareil que koh lipe. Après, faut pas déconner ca reste quand même incomparable avec une plage française.

Ici t'as pas le bruit des moteurs des long boats mais celui des jetskis et des bateaux qui tirent des parachutes ascensionnels.

Pareil, t'as plus trop la petite russe en mini maillot de bain mais plutôt la malaisienne qui laisse rien dépasser à part le bout des pieds.

Jusqu'à 17h il y a quasiment personne sur la plage tellement ça cogne, après les familles débarquent par centaine et tu dois les attirer car elles viennent se coller juste devant toi pour te gâcher le coucher de soleil. Quand la nuit tombe, des lumières vertes s'allument à l'horizon, c'est l'heure des bateaux de pêche.

Histoire de voir Langkawi, t'as loué un scooter avec option pneus complètement lisses, ça chasse un peu dans les tournants...

Comme attraction t'as un télécabine qui te monte en haut d'une montagne puis tu marches sur un pont de 200m de long au dessus du vide tenu juste par un seul poteau. Faut imaginer le monde qu'il y a, surtout que c'est encore la période du jour de l'an chinois et ils sont très présents. C'est marrant de les voir dans les boutiques à touristes acheter des babioles made in China.

Tu cherches d'autre plages. De l'autre côté de l'île, il y aurait teluk datai, paraît que la plage est superbe dixit internet. C'est 30 minutes de scooter. Ca à l'air super chic si tu regardes juste les réverbères sur la route. Ouais top, 3 resorts de luxe ont privatisés tous les terrains autour de la plage. T'arrives même pas à la voir depuis la route. Super.

Faut pas déconner, tu tentes la plage Pantai tanjung rhu. Un resort a aussi privatisé les 3/4 de la plage, t'as des panneaux partout, ça te coûte 40 euros juste pour mettre un pied sur leur plage. Putain, combien ça doit coûter pour mettre un doigt de pied dans leur piscine. Reste l'autre partie, la plage des pauvres qui est superbe. Sable blanc et pleins de pins pour se reposer à l'ombre. Ouais pas de cocotiers mais des pins. Et là tu roupilles car la nuit précédente a été courte et transpirante.

Côté nuit c'est pas les grosses fêtes mais tu peux quand même trouver le soir des bars sur la plage et ici t'as des narguilés contrairement en Thaïlande.

Alors c'est vrai que depuis ton arrivée dans les îles, on peut pas dire que ça soit super sportif à part le kayak. Du coup demain t'as fait 4h de scooters des mers. Ouais quand même, ça fait bosser les bras. On est trois scooters plus celui du guide. Briefing, le gars t'explique comment fonctionne le machin. Il te montre où est le frein. Assez étonnant car généralement t'en as pas sur un scooter des mers. Ouais ben t'es le seul à avoir avoir un scooter sans frein pourtant t'as du payer cette fois le même prix que les autres...

Bon c'est parti, le gars demande même pas si on en a déjà conduit. Il part à fond. Les autres en avaient jamais fait et ils seront accrochés jusqu'à ce qu'on soit dans les vrais vagues.

Premier arrêt, une petite île où il y a 20 bateaux et 200 personnes qui viennent faire du snorkeling mais à marée basse. Y a plein de macaques sur l'île et il est écrit partout de ne pas nourrir les singes. Bon, notre guide analphabète sort du pain pour les singes et c'est la distribution. L'américaine se fait chourer sa petite bouteille d'eau par un macaque. Il a suivi le formation de voleur mais pas celle d'ouvreur de bouchon, du coup il plante ses dents dans la bouteille et la vide.

Et ensuite ? Ensuite on va nourrir les poissons. Pareil, on leur jette du pain du haut du quai.

Allez, cassos, on repart scooter rejoindre une autre île où il y a un lac au milieu de l'île. On passe entre des petites îles inhabitées, couvertes de jungle avec parfois des minuscules plages de sable orangé.

Au 2eme arrêt, tu sors du scooter un paquet de biscuit et tu commences à marcher sur la plage. Vla 4 macaques qui sortent de la jungle et un qui va en direction de toi. Ok, il est petit mais il a des belles dents. Un seul, tu vas peut être le gérer mais les 3 autres à côté, tu feras pas le poids surtout pour des biscuits made in China. Du coup tu retournes dans la mer à 2m du bord. Le bestiau s'approche du bord de l'eau et t'attend. OK, il veut jouer à ça. Le courageux que tu es, a fini les biscuits les pieds dans l'eau et t'as même pas osé garder le paquet vide avec toi. Ce sont les paquets qui les attirent. Bon, tu vas voir le lac avec la centaine d'autres touristes. Sur tout le chemin t'es surveillé par des macaques. Un jeune qui avait une canette de coca a vu qu'un singe était jaloux et s'approchait dangereusement de lui. Pendant que sa sœur se moquait de lui, un autre macaque est arrivé dans son dos et lui a piqué son paquet de chips. Finalement c'est plus marrant de regarder le show des macaques que la centaine de chinois avec leur gilet de sauvetage en train de barboter dans le lac.

On reprend les scooters et prochain stop. Ah on va encore nourrir une nouvelle bestiole. Cette fois, ce sont des aigles marins. Des gens leur balancent des morceaux de poulet et les rapaces les récupèrent dans l'eau. Ils sont une quinzaine à tourner au dessus du spot. C'est là où on t'apprend que l'île Langkawi veut dire l'île des aigles. (c'était la minute culturelle)

Ouais, en fait c'est un circuit où on ne nourrit pas le client mais les bestioles qui l'entourent.

Très court passage en Malaisie, demain direction les Philippines

Ricardo, dresseur de singes