Yo,
ça pique de plus en plus, -4 degrés ce matin. Cette nuit les chacals se sont fait plaisir. Par moment leurs ́cris’ ressemblent à un miaulement. Comme on reste deux nuits au même endroit, demain soir, tu vas laisser un bout de saucisson près de ton camp pour voir si t'as un visiteur nocturne. Ouais, t'es installé assez loin des autres qui restent à moins de 30 mètres des bagnoles.
Aujourd'hui c'est la montée au Tahat, plus haut sommet de l’Algérie, qui tape légèrement au dessus de 2900m.
Lors du dîner, Sylvain a dit qu'il ne monterait pas. Et la Thérèse a décidé de ne pas y aller pour deux raisons. On va monter dans les rochers (et ouais, c'est la montagne) etvelle n'aime pas çà et elle a besoin de se retrouver avec elle même. C'est vrai qu’elles doivent être plusieurs dans sa tête. Après, grand respect, elle est pénétrée par des esprits, des pensées. On essaye de ne pas rigoler à certaines de ses remarques mais pas toujours évident.
Départ à 7h30. La veille Bourari avait dit qu'on devait rester groupir. Juste avant le départ, il te dit qu’on peut y aller sans lui sur la première partie et que c'est toi le chef des trois. Oulà, surtout pas! En plus, vu la gueule qu’a tiré la sergentchef quand il a balancé ça... En fait il te nomme chef car jamais il va nommer une femme et puis t'es surtout le plus vieux des trois.
Le soleil commence à se lever offrant des jolies couleurs.
C'est parti, tu coupes tout droit. Que de la rocaille mais pas des petites pierres genre pierrier où tu fais deux pas et recules d'un pas mais des gros rochers où tu peux exprimer librement ton côté cabri.
Y a plus qu’à attendre le reste du groupe car sur la prochaine portion, on doit rester à vue. Bizarre, c'est la portion la plus facile et il veut qu’on reste avec lui.
Dernière partie, on est libre d'aller au sommet comme on veut pourtant c’est la partie la plus verticale. T'as pas trop compris ces explications concernant le chemin donc tu vas y aller tout droit, inchallah. En fait, Bourari a du mal à marcher et dans le cas où il n’aurait pas pu monter il aurait dû nous laisser y aller sans lui. Donc aucune raison de ne pas nous laisser monter à notre rythme.
Une question de Marie Christine : Est ce que les petites marques blanches sur les rochers indiquent le chemin ? Euh, non, ce sont juste des merdes d’oiseaux...
Puis vient vraiment la montée et c'est vrai qu'elle est plutôt verticale surtout si tu la joues bûcheron tout droit.
Dommage qu'on est un fond brumeux car la vue est superbe.
10h15 au sommet, c'est l'heure de sortir saucisson, rhum et alcool de mûres sans le montrer au guide.
A se demander si Marie-Christine ne vient pas juste pour se faire photographier....c'est sans cesse.
Une boîte métallique contient un livre d'or et le drapeau algerien. Marie-Christine veut laisser une trace de son passage (en plus des photos) et rempli le livre.
On a du rester deux heures au sommet avec le pique nique. Avant de redescendre, Bourari veut lui aussi laisser un message. En fait il veut juste signer.
Et grande surprise il trouve un portefeuille. Un précédent grimpeur l'aurait oublié ? Que neni, c’est Marie-Christine qui l’a oublié quand elle a signé le livre. A un moment, tu sais plus quoi dire...Imagine, arrivée au camps, elle s’aperçoit qu’elle ne l'a plus. Qui va remonter? Pas la guide, il est plus qu’épuisé.
La descente dans des rochers est mortelle pour les genoux. Presque presque on pouvait redescendre seul sans le guide...on se rapproche petit à petit de l'indépendance.
Retour au camp, on apprend que 500m plus bas, il y a des petits bassins remplies d’eau. La Thérèse y a passé la journée. Elle se sentait en connexion à poil dans les bassins.
Ah, c'est au tour de Marie-Christine d’être touché par la tourista.
20h, on a fini de dîner depuis longtemps. On commence toujours par une bonne soupe avant un plat consistant et souvent des dattes en dessert. 20h30, ils sont tous couchés dans leur tente.
La nuit précédente, les chacals ont offert un festival sonore. Pour essayer de les attirer, tu vas laisser un bout de saucisson à trois mètres de ton camp. Inchallah