Du 31 décembre 2017 au 5 janvier 2018
6 jours
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Salut,

Retour dans le désert mauritanien, tu y as passé le réveillon du jour de l’an en 2010. La veille de prendre l’avion t'as fait 12h de bagnole avec ta nièce malade, résultat, quand tu te lèves à 5h du matin, t'es malade comme un chien.

L'avion a été spécialement affrété et on atterrit directement dans le désert à Atar. Putain, il y a un paquet de vieux dans l’avion. Bizarre qu'une semaine de trek dans le désert ça n'attire pas les filles du crasy horse.

T'as une palanquée d'officiel pour souhaiter la bienvenue au patron de point Afrique, celui qui affrété l'avion. Ca fait au moins trois ans que plus de touristes vont en Mauritanie alors faut marquer le coup. Par contre coté administratif c'est le merdier : ça commence par un gars en blouse blanche qui, avec un pistolet, te prend la température sur le front. Enfin… un gars qui bosse et deux autres qui le regardent. T'es refoulé si t'as de la fièvre ?

C’est ton tour tu demandes combien. 36°. Ouais bien sûr. Tous ceux qui ont demandé avaient 36°. Ensuite c'est l’achat du visa, t'es tombé sur la pointure de l'équipe. Le temps qu'elle te fasse ton visa, y en a trois qui passaient à côté. Certain ont eu sur leur visa la photo de qqun d’autre. Puis c'est la phase de tamponnage du visa par la douane. Et enfin c'est le contrôle de ton sac. Toi, si t'es contrôlé t'es mort, t'as deux saucissons, du Pastis et du whisky. Deux personnes avant ton tour, ils abandonnent le contrôle. Résultat ça a pris deux heures pour les derniers sortis de l'avion.

On est 15 dans le groupe et coup de pot la partie jeune de l'avion. A peine sortie de l'avion, t'as les vendeurs de chech local. Kinnary ta commande est dans le sac. Il y a trois belges dont deux sœurs. L'une d'elle s'est fait piquer son sac dans le TGV Bruxelles-Paris et comme ils sont arrivés tard la veille impossible d'acheter des fringues. Elle a quand même son sac de couchage.

Départ pour la ville de Chinguetti où on va bivouaquer à ses portes. Le temps est très brumeux et il y a du vent. Tout le monde cherche un coin un peu à l'abri du vent pour monter sa tente, car vent + sable, c'est facile d'imaginer la galère. Toi t'as apporté ta nouvelle tente ultra light qui en fait est ultra chiante à monter. Résultat au bout de trente minutes elle est montée mais avec deux kilos de sable à l'intérieur. Impossible de dormir dedans.

Le guide Habas dit que l'eau des bidons est traitée. Méfiant tu mets du micropure pour tes bouteilles sauf dans la moitié d'une. Résultat t'as choppé une bonne tourista, ajoute la crève et le vent sableux que tu prends dans la gueule au quotidien, t'es sur les genoux.

Une fois les tentes montées, t'invite l'équipe à faire connaissance autour d'un Pastis à l'écart des chameliers. Y a un couple de suisse, le mec va pas être fun sinon ça devrait plutôt bien se passer. Et bien sûr, t'es le seul à avoir apporté du rafraîchissement.

C’est le premier soir, le soir réveillon du jour de l'an, tout le monde est couché à 22h. Toi; tu t'es installé à l'extérieur derrière ta tente pour te protéger du vent mais à 4h du matin il s'est levé à nouveau. Résultat ton l'oreiller gonflable et ton protège yeux se sont barrés. On est pleine lune, c'est comme si tu avais un spot dans la gueule, sacrée première nuit.

Le matin on visite la vieille ville de Chinguetti qui est une ville sainte de l'islam. Elle est envahie petit à petit par le sable. La ville est réputée pour ses très vieilles bibliothèques (plusieurs siècles) et un as du marketing a ouvert un magasin qu'il a appelé la FNAC. On est harcelé par les enfants et les femmes pour nous fourguer des bijoux chinois, mais il y a des clients dans le groupe. Tu demandes à ton guide de te trouver deux bouteilles d'eau et tu t’apercevras plus tard qu'elles avaient déjà été ouvertes. Comme les gens jettent tout par terre, imaginez les dégâts, même le début du désert autour de la ville est jonché de bout de plastoc.

C'est enfin parti pour la marche, le guide est une vrai fusée. T'es le seul en sandales, tous les autres bouffent du sable dans leurs chaussures. On marche entre les dunes de sable de différentes teintes oranges. Il y a partout des monticules d'herbe sèche qui enlèvent, pour toi, le côté désert. T'avais pas aimé la première fois, pas plus cette fois.

Premier repas dans l'oasis de Laguela. Business oblige, il y a un gars qui vend des canettes de coca. On à un cuistot pour 16 et tous les légumes sont frais, ca vous donne une idée du temps qu'il passe à l’épluchage. On a le droit aux trois thés très sucrés. Le guide est surpris car le groupe précédent préférait le thé lipton dégueulasse.

A chaque chargement et déchargement de chameaux on a le droit à un show : Un des chameaux refuse de bosser. Il gueule du début à la fin. Il se couche par terre pour éviter d'être charger. Une fois chargé il refuse de se lever et refuse de marcher avec les autres. Un spectacle à lui tout seul. Il gueule tellement pour rien que tu l'as appelé Melenchon.

Arrivé à un bivouac, un des chameaux vomit. Il vomit sur quoi ? Sur le sac de couchage de la belge qui s'est fait volé son sac à dos.

Le bivouac et ambiance,

L’équipe monte la tente cuisine et la tente où on va diner. Chaque soir, lors du montage des tentes, chacun prend son matelas. Le repas du soir se fait sur des nattes dans la grande tente et t’es le seul a ramené le matelas pour manger confortablement. Du coup, deux mamies ont repéré la combine et se dépêche de s’assoir à coté de toi pour le confort de leur popotin et t’as la chance d’écouter la vie de leurs enfants. Super! Un soir les belges ont laissé leur matelas pour le soir mais quand ils sont arrivés, les autres étaient tranquillement installés dessus, du coup, ils ont arrêté.

Les suisses ont compris où il fallait être installé pour être servi en premier sans avoir à aider le cuisto. Et ils attendent pas tout le monde pour commencer à manger.

Toi, entre ta tourista et ton mal de gorge, t'es à plat. Et comme il y a pas trop d'ambiance, tout le monde va se coucher juste après le dîner. Si t'avais pas amené du saucisson et de l'alcool ça aurait été mortel. Les suisses ne veulent pas qu'on mette de la musique le soir.

PS : Comme dans tous mes blogs, il faut les prendre au second degrés en particulier quand je me moque gentiment (oui, c'est du second degrés) de ceux que je rencontre.

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Yo,

On a marché trois jours et chaque jour les paysages ont été différents, avec des couleurs de sable différentes. Au début que des dunes de sable parsemées de cette saloperie d’herbe sèche. Puis on est passé par des ergs, mélange de sable et de cailloux. Et ensuite un mélange de sable et de rochers. Avec bien sûr, en fil rouge des acacias et des chameaux qui se baladent tranquillement en espérant ne pas avoir à bosser pour des touristes.

Tout le monde suit le guide. Toi dès le début tu t’es écarté pour ne pas marcher derrière une rangée de cul. T’as amené un haut-parleur et t’écoutes de l’Opéra ou du Bob Marley. Au même moment, certains sont dans les bouchons et le froid parisien.

Le rythme est rapide et il y a 2-3 qui trainent mais parce qu’ils sont, selon eux, des contemplatifs…

On s’est pris quasiment tout le temps du vent. T’as dû avoir du sable dans les yeux du premier au dernier jour.

On a dû s’arrêter à deux puits pour reprendre de l’eau. Ca fait rappliquer tous les animaux du coin, chameaux, chèvres, ânes, moutons qui espèrent s’abreuver mais le maure n’est pas très partageur.

Le téléphone arabe fonctionne toujours aussi bien : on a beau être dans le désert, le soir au bivouac, des femmes rappliquent de nulle part pour essayer de nous vendre leurs breloques. Il y avait une petite fille, tu lui a donné une bague chinoise et une pomme, la bague sera peut-être en en vente pour le prochain touriste. Du coup, elle t’a fait un petit signe pour te donner en douce un morceau de silex. Bon tu l’as pas gardé car interdiction de ramener des pierres et le contrôle est sérieux à l’aéroport.

Dernier matinée de marche, Abbas nous fait grimper un mélange de dune et de rocher. T'arrives en haut de la crête et en fait tu es en haut d'une immense dune et incroyable il y a un mec qui est là avec son drone. S’il espérait filmer tranquillement, il a dû être déçu avec les 15 pingouins qui ont débarqués.

Tu te mets dans un coin avec ta musique et le groupe arrive au fur et à mesure et quand le con de suisse est arrivé, il gueule ‘pas de musique’. Tu lui as même pas répondu, il a qu'à s'écarter de 20m et il entendra rien. Ah mais quel con. Le mieux, c’est le bruit du drone au-dessous de nous, ca a dû l’énerver grave l’autre con.

Dernier déjeuner. Les bagnoles n'arrivent pas. Un camion militaire s'est renversé dans un ravin la semaine dernière et une grue essaye de le récupérer. La route est bloquée. Après une heure d'attente, elles devraient arrivées. Que dal, on monte en haut d'une dune et deux bagnoles sont ensablées. Finalement on embarque mais la route est à nouveau bloquée. Deux heures d'attentes dans les bagnoles pour arriver à la nuit à Atar où on est dispatché au milieu d'autres groupes. L’endroit où tu dois dormir va être galère.

T'as demandé au guide d'aller dormir chez lui et pendant que le reste du groupe a passé une sale nuit, toi t'as tapé le bout de gras avec différents guides, bu du thé et dormi confortablement à la belle étoile. De toute façon tu serais resté, vu les précédentes intenses soirées, tu risquais pas de perdre quelque chose.

Le désert c’est fini pour 2 ans.

Le sableux