Bah, tu marches en cherchant ton chemin
Du 29 mai au 20 juin 2024
23 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires...euh... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style du texte et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Hello à tous (oui à tous, tu peux te la péter, t'as au moins 10 personnes qui lisent ton blog 🥳🥳🥳),

Quand on tombe de vélo, il faut remonter tout de suite sinon on reste dans l'échec et ça vous travaille. C'est pareil pour la randonnée. Quand tu te vautres comme une grosse tanche, il faut rapidement repartir avec un sac à dos. Ta blessure au poignet n'est toujours pas refermée (voir blog précédent à Madère). T'as vu différents médecins en France dont un chirurgien de la main, tous ont dit que le boulot avait été mal fait aux urgences de Madère. Bon, ben t'as maintenant une bosse au poignet pas encore complètement cicatrisée. Voilà, c'était la minute 'visite des urgences'.

Madère, randos un peu trop plan-plan, tu t'es dit que t'allais, tout en restant pas trop loin du pays de 'travailler plus pour gagner moins', traîner tes pompes dans un pays pas encore trop touristique. Donc direction le Monténégro et peut-être le Kosovo. Les urgences au Monténégro? Euh, elles rentrent pas dans ton planning. Mais t'as quand même pris ta carte vitale européenne au cas où...

Il y a quelques années, lors du trek des Balkans côté albanais (vraiment top à faire !!), t'étais passé en douce (oui, fallait une autorisation) par Plav au Monténégro. Très belles montagnes mais comme d'hab, trop de pluie. Ça sera l'occasion d'y retourner.

Côté prévisions météos, dégueulasses. Ouais, on change pas une équipe qui gagne...

Donc location d'une bagnole, une première nuit d'hôtel réservée et après on verra.

Le sac est prêt, les pansements pour le poignet aussi. Au taquet le Ricardo. Alors, tout ça, c'est la théorie. En pratique, des gros C... d'aiguilleurs du ciel viennent de lancer encore une grève à l'aéroport d'Orly.

En attendant de savoir si tu pars, petite balade dans l'Esterel.


Ricardo le manchot is back

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Hello,

Les aiguilleurs du ciel d'Orly ont finalement décidé de bosser un peu et te voilà à Bar à 50 bornes de la capitale Podgorica.

La ville a son corso. En fait c'est une promenade au bord de mer totalement piétonne. C'est le sport où tout le monde se retrouve pour déambuler et regarder le coucher de soleil.

Côté plage, t'es plus sur du gravillon voir de la pierre.

Premier repas, du calamar grillé pour...11 euros.

L'idée est de monter au sommet du Rumija à 1594 mètre d'altitude.

Le point de départ est au vieux village de Bar. 7h30, la pluie vient de s'arrêter, tu vois absolument pas le sommet mais point positif, les nuages où tu veux aller sont moins noirs que ceux des montagnes à côté..faut bien trouver quelque chose de positif. Une fois garé, t'as une marche d'approche de 6 bornes mais quand même avec 850 mètre de D+. Ouais, pas 10 mètres de plat. Le chemin, même s'il est bien marqué ne doit pas être très utilisé car il est blindé de toiles d'araignée. Une de ses sales bêtes est tombée au niveau de ma cheville dans la pompe. Elle s'est vengée, t'as eu l'impression qu'une abeille t'avait piqué. Saloperie. Côté paysage, ça rappelle vraiment l'arrière pays niçois. Ben ouais, c'est une végétation type méditerranéen.

Enfin un peu de plat, tu croises une piste qui mène au monastère orthodoxe de Mikulici.

Ensuite commence vraiment la montée vers le sommet. Elle est assez courte, moins de 2 bornes mais pour 600 mètre de D+. En tout, ça fait pas mal.

Impossible de voir la mer, la côte... Que des nuages.

Au sommet une mini chapelle/monastère.

Tu pensais poireauter au sommet en espérant une éclaircie mais le tonnerre a déjà tonné trois fois. C'est peut être pas une bonne idée de trop s'attarder. Dommage, car la vue doit être superbe.

De retour, ia vieux Bar, tu téléphones dans la rue à une amie. Une bagnole débarque et un flic commence à te poser des questions. Il a vote compris que même sous la torture tu ne parlerais pas monténégrin. Passage en anglais. Quelle est la nationalité et est-ce que tout va bien ? Ensuite la voiture est repartie dans interroger personne d'autre. Bizarre de chez bizarre

Histoire de cocher la case 'vieilles pierres ', t'es rentré dans le vieux village de Bar. Ancienne petite ville fortifiée, elle date du Xlllème siècle même s'ils ont trouvé des trucs de 800 ans avant l'arrivée du mec qui marchait sur l'eau. C'est le plus grande site médiévale du Monténégro. Et ouais, ça rigole pas! Bon, faut aimer les pierres.

Ce soir, tu dois pioncer dans la ville de Kotor. Du coup tu remontes toute la côte de la mer Adriatique en t'arrêtant à quelques spots.

Petrovac. Super joli. Pareil qu'à Bar, tout le bord de mer est piéton, pas un bruit de bagnole, un mélange de sable et de gravillons, une mer transparente. Pas de plages privées avec des dizaines de transats.

Les maisons en front de mer sont en pierres. Par contre un peu en retrait, ils commencent un peu à bétonner.

Deuxième stop à Sveti Stefan. Ils ont complètement privatisé la presqu'île. A voir mais sans plus.

Tu pensais t'arrêter à Budva, une grande station balnéaire. Vu de haut, la plage est remplie de plages privées avec des transats partout. En plus , ils sont en train de construire de gros complexe en béton. C'est pas pour toi, t'as décidé de continuer directement sur Kotor.

Kotor est une petite ville touristique au bout d'un fjord en eau profonde. Ça permet aux énormes paquebots de croisière de venir et débarquer leurs troupeaux dans la vieille ville.

Pas la peine de se balader dans la vieille ville, il va y avoir trop de groupes. On verra quand tout le monde sera remonté sur son bateau...

Connaissez vous les calamars version Monténégro ? Ils sont fourrés au fromage et au jambon. Une tuerie

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Yo,

Une fois les bateaux partis, la veille ville de Kotor est plus tranquille. Contrairement à la vieille ville de Bar qui est surtout un ensemble de ruines, ici, la ville est plus que vivante.

Extrêmement touristique, plein de petites ruelles et des places avec des restaurants partout. Le touriste est attendu de pieds fermes avec des prix équivalent à ceux de la côte d'Azur.

Impossible de déambuler dans le vielle ville sans tomber sur un chat. C'est l'emblème de la ville. Il y a plusieurs légendes qui expliqueraient leur présence. Alors, pour celles qui adorent les matous, les voici :

L’une des légendes les plus connues de Kotor est celle du chat noir qui a sauvé la ville d’une invasion turque. Selon cette légende, un chat noir avertit les habitants de l’approche de l’armée ennemie en grattant à la porte de la cathédrale de Saint-Tryphon. Les habitants ont ainsi eu le temps de se préparer et de se défendre, ce qui a permis de repousser les envahisseurs turcs. Depuis lors, les chats noirs sont considérés comme un symbole de protection dans la ville. Alors, forcément, t'as enquêté. Tu gobes pas n'importe quelle légende. Et après des journées entières d'enquête, t'as trouvé le fameux chat.

Une autre légende raconte l’histoire d’une vieille dame qui vivait seule et nourrissait tous les chats qu’elle rencontrait. Un jour, un chat est entré chez elle et lui a parlé, en lui demandant pourquoi elle nourrissait tant de chats. La vieille dame a répondu que c’était parce qu’elle croyait que les chats étaient des êtres spéciaux et que chacun d’entre eux avait un rôle à jouer dans la vie. Le chat a alors révélé qu’il était un prince qui avait été maudit et transformé en chat. Touché par la gentillesse de la vieille dame, il a été libéré de son sortilège et est redevenu un prince. Pareil, même enquête approfondie. T'as trouvé le prince, il est en train d'écrire ce post. 😇

Dernière version : Il y a plusieurs siècles de cela, un navire marchand en provenance d’Afrique du Nord a jeté l’ancre dans le port de Kotor. Les marins à bord avaient un petit nombre de chats comme mascottes et les gardaient pour contrôler les populations de souris et de rats à bord (ou surmulots si c'est Hidalgo qui raconte l'histoire...). Lorsque le navire est arrivé à Kotor, les chats ont été laissés sur le quai et abandonnés. Les habitants de la ville ont rapidement remarqué ces petits félins, qui se sont révélés être très utiles pour contrôler la population de souris et de rats dans les rues et les maisons. Les chats ont prospéré dans la ville. Il ya plus qu'à lâcher une horde de chats dans Paris. Allo, madame Hidalgo, vous êtes là ? Y a quelqu'un ? Bizarre, ça sonne occupé, elle doit être en train de se baigner dans la Seine.

C'est un extrait du 'petit futé '.

Désolé, peu de photos des boules à poils, elles demandent un paiement ahurissant en croquettes.

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Yo,

T'avais prévu de monter sur les collines surplombant Kotor pour avoir une superbe vue sur le fjord. Temps de merde, pire que la veille. Il pleut sans cesse, on voit que dal. Aucun intérêt à prendre cher pour ne rien voir.

Il semblerait que côté mer le temps soit moins dégueulasse. Bon, tu retentes Budva pour aller traîner dans la vieille ville. Plein de touristes avec un collier et un écouteur. Oui, il y a trois énormes paquebots (dont le queen Mary) dans la baie de Kotor. Assez identique à celle de Kotor.

Côté météo, c'est pas mieux. Le guide 'le petit futé' te vend super bien la ville de Cetinje. Allez, on tente. Peut-être que derrière les montagnes, un brin de soleil t'attend. Que dal. Cetinje? La ville doit être superbe en plein soleil avec sa grande et large rue piétonne. Pour l'instant, juste quelques pimpims en k-way.

Alors, il y a certainement des vieilles églises et monastères à voir, mais bon...

Mouais, mouais, mouais... Retour sur Kotor en passant par le parc de Lovcen. T'avais aussi prévu de traîner dans le coin mais là impossible. C'est dommage, les montagnes sont superbes. La descente sur Kotor se fait via une route de montagne étroite en lacets. Si vous êtes pas habitués à rouler en montagne, vaut mieux faire demi tour...

Coup de chance, si on peut dire, une éclaircie permet de voir Kotor et sa baie. Imaginez avec un grand soleil. C'est la première fois de la journée qu'on peut voir le haut des montagnes de l'autre côté de ma baie.😭😭

Le lendemain, même combat mais sans la pluie. Au dessus de la vieille ville de Kotor, se trouve les ruines d'une forteresse. Il pleut pas, la balade va te dégourdir les pattes. 2 nouveaux énormes bateaux de croisières sont dans la baie, la vieille ville est blindée de groupes. Heureusement, ils ont pas la condition physique pour monter. 15 balles pour avoir le droit de te taper des tonnes de marche pour monter aux ruines où t'attends le drapeau monténégrin.

La vue est sympa et t'es pas gêner par le soleil dans les yeux.

Alors, pour ceux qui ont un taux de cholestérol un peu élevé, faut surtout pas aller sur les marchés locaux. c'est un déballage de saucissons, charcuterie et fromage. Pareil, dans les supermarchés, ils ont tous un grand stand dédié à la saucisse.

Bon, il commence à pleuvoir, il est temps de partir vers le parc national de Durmitor et sa petite ville de Zabljak. Arrêt par le village très touristique de Perast (conseillé par 'le petit futé' ou plutôt le gros naze). Si t'as pas prévu de prendre un petit bateau pour aller sur la petite île en face, t'as pas trop d'intérêt à en chier pour te garer et zigzaguer entre les groupes sous la pluie. Ouais, t'es un peu radical, mais ça doit être la pluie..

Mais si vous aimez jouer à la lyonnaise, il y a un club ici... Certainement un expatrié en manque.

Presque trois heures de bagnole, ouais les routes sont limitées à 60 km/h et il y a pas mal de képis sur la route.

Des averses, du brouillard où tu roules en mettant les feux détresse (une technique découverte ici) tellement tu vois que dal.

Et puis enfin, un peu de luminosité. Tu commençais à te décourager. C'est pas encore le grand soleil, mais ça fait du bien.

Ricardo en mode grisâtre

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Yo,

Alors Zabljak? Petite station de ski à 1500 mètres d'altitude dans le parc national de Durmitor. Le nom a un petit côté ' le seigneur des anneaux '. Une rue principale, quelques petites rues annexes mais ça construit à toute vitesse.

Le parc est le paradis de la rando mais il est aussi très connu pour son lac glacière. Attention, accrochez vous, voici un extrait du gros naze : 'le lac Noir est considéré, comme le plus beau du parc national du Monténégro. Bordé de forêts de sapins et dominé par les sommets du Durmitor, il est en fait constitué de deux lacs communiquant entre eux par un passage étroit. On l’appelle le lac Noir car les forêts denses de pins noirs du Durmitor qui l’entourent se reflètent dans les eaux claires et lui donnent des reflets noir' Sans déconner, ça a de la gueule quand tu copies le texte d'un guide !!!! Ici, pas de bateaux de croisière qui dégueulent leur groupe mais étonnement plein de groupes de sino-japonais qui viennent se faire photographier avec leurs ombrelles et leurs gants. Oui, c'est pas le grand ciel bleu mais le soleil pointe par moment. Et il faudrait pas que leur peau blanche rougisse d'un poil.

Au fait, comme vous avez aimé la légende des chats de Kotor, donc voici une autre légende toujours tirée de la même bible :

La légende des montagnes du Durmitor au Monténégro remonte à l’Antiquité. Les Dieux de l’Olympe choisissaient les montagnes du Durmitor comme leur résidence d’été pour échapper à la chaleur écrasante de la Grèce. Les anciens habitants de la région croyaient que les Dieux descendaient des cieux pour se baigner dans les lacs cristallins de la montagne. Les paysages magnifiques et la beauté naturelle du Durmitor sont considérés comme une bénédiction des Dieux. La légende raconte également que le Durmitor est protégé par une divinité locale nommée Djurdjevica Tara (pas encore rencontrée celle là!!), qui est la gardienne de la rivière Tara. Les habitants de la région croient que Tara est la sœur de Dieu Zeus, et que le Durmitor est protégé par la puissance divine de la rivière Tara.

Bon, maintenant que les informations les plus intéressantes vous ont été fournies, parlons de ton cas.

Pour 30 balles par nuit, t'as un appartement avec trois lits en plein centre ville. Et le patron t'écrit tous les jours pour s'assurer que tout va bien. Juste un petit point sur les monténégrin(e)s. Pour l'instant, à par tes hôtes, t'as vraiment pas trouvé les gens sympathiques, souriants. Pourtant, t'essayes quelques mots dans leur langue mais pas le moindre sourire (bars, restos, magasins). Tu t'es même frité avec une boulangère. Est ce de la réserve liée à la guerre civile il y a plus de 20 ans ? Enfin, bon, on verra si ça change un peu.

Côté bouffe, t'as testé le resto conseillé par ton hôte. T'as pris un mixte de viande. Végan s'abstenir dans la région. Et les plats sont plus que copieux.

Tu vas enquiller des randos si le ciel le permet. Mais avant de vous en parler, quelques mots sur THE pont du Monténégro.

Il surplombe la canyon de la rivière Tara inscrit à l'Unesco.

Ricardo ensoleillé

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J1 - C'est parti pour aller crapahuter. Direction le mont crvena greda qui tape 2300 mètres d'altitude.

Histoire de faire une longue balade, t'as décidé de partir à pieds de ton appartement. C'est quasiment 20 bornes aller retour.

La marche commence tranquillement dans la forêt de sapins. Arrivé au lac noir à 8h30, pas un chat ou presque. Au moment où tu longes le lac, une jeune femme arrive et s'avance vers le lac. 100 mètres plus loin tu te retournes. Elle se baigne dans le plus simple appareil. Merde, mauvais timing... Ne te déconcentre pas Ricardo, reste focus sur le chemin, une glissade est vite arrivée. T'as décidé de passer par le lac Zminje mais apparemment le chemin que t'as choisi n'est plus utilisé. T'es en pleine forêt et tous les 100 mètres des troncs d'arbres bloquent le chemin. Le chemin n'est pas indiqué, un merdier pas possible.

Ouais, elle est floue.

C'est en arrivant au lac que le soleil se pointe et que tu découvres que t'as paumé...tes lunettes de soleil sur le chemin. C'est con, elles avaient pas encore servi. Faire demi tour ? Mouais, pas envie d'en chier à nouveau.

C'est après le lac, que la montée commence vraiment. Ouais, il y a plus de 900 mètres de D+ si tu fais toute la boucle.

C'est pas vraiment un sommet mais plutôt un plateau d'où tu peux voir les autres montages, le lac noir et tout au fond Zabljak.

Tu rattrapes un couple de kiwis qui voyagent en van en Europe pendant six mois. Ils payent un emplacement pour leur van plus cher que ton appartement... Va comprendre.

Comme vous pouvez le voir sur les photos, t'as pas un grand ciel bleu, mais c'est néanmoins jouable.

Ensuite long retour à Zablajk en repassant par le lac noir. On ne sait jamais, si la naïade se baignait encore. Euh, pas vraiment, c'est du chinois en ombrelles...


J2 - T'es réveillé par...la pluie. On voit pas à 100 mètres. Ca pue. Tu traînes dans un supermarché à la recherche de produits autre que fromage ou charcuterie. Ouais, faut s'occuper quand t'es au milieu de nulle part.

13h, t'es en train de te morfondre devant une bière. Le ciel se dégage, la pluie s'arrête. T'hésites à faire une balade. Sinon, l'alternative, refaire le tour des rayons du supermarché. Waouh !!

Tu vas tenter le mont Mali Meded qui tape les 2200 mètres d'altitude. Le temps est pourri, t'as encore dans les pattes les 20 bornes d'hier, tu vas oublier les 3 km de marche d'approche dans la forêt. Du parking au sommet, t'as 5 bornes avec 700 mètres de dénivelé, une balade de baltringue comme qui dirait l'autre.

C'est parti, t'es confiant comme d'hab... 20 minutes plus tard, la flotte est de retour. C'est pas grave, tu te transformes en poncho Ricardo. Toujours confiant? Euh, un poil moins.

Vous devez aussi le savoir mais autant marcher sur du plat avec un poncho, ça va. Autant en monter ou descente c'est une grosse connerie car on ne voit pas où on met les pieds. Tu sors de la forêt pour attaquer la vraie montée. Le vent se lève par rafales. La pluie, le vent, ça commence à faire beaucoup. Finalement la pluie s'arrête est de plus en plus chiant. La montée est de plus en plus pentue et le vent soulève ton poncho, ce qui t'empêche de voir où tu poses tes pompes. Vu la pluie tombée depuis hier, ça dérape un poil.

Tu continues à monter via un pierrier mais c'est après que tout se complique. T'es face à quasiment à un mur de terre détrempée où tu sens que tu vas pas pouvoir accrocher. La glissade est quasiment assurée. Les rafales de vent te secouent et relèvent le poncho dans ta tronche. Et pour couronner le tout, t'as une pente sur le côté droit où il vaudrait mieux pas dégringoler. Les urgences hospitalières du Monténégro ? Mouais, t'as pas trop envie d'en faire le tour.

Beaucoup trop dangereux et surtout, imagines que tu passes et que plus haut ça soit encore plus compliqué, jamais tu pourras redescendre par ce chemin. T'es dans l'échec ! Le premier qui met un commentaire du genre 'une fois de plus'...

Tu peux monter au sommet par un autre chemin qui commence tranquillement dans une petite vallée ou subsistent encore quelques plaques de neige.

Allez, on va jeter un oeil. Arrivé à une sorte de refuge local.

Tu vois le col pas très loin au dessus de toi mais ensuite il faudra suivre certainement une crête pour arriver au sommet. Et en plus, hors de question de redescendre par l'autre côté. Faudra donc faire demi tour au sommet.

Le vent est toujours aussi fort. Les nuages gris toujours là. Alors, sur la photo c'est grand ciel bleu, c'est derrière et dessus toi que tout est gris. Mouais, t'es moyennement motivé pour en chier pour pas grand chose.

Double échec, le plus simple est de rentrer en un seul morceau et de noyer ton chagrin dans une bouteille de vin locale. Pour info, leur Vranac est super bon. Une jolie 'specialiste en boisson alcoolisée' t'as même demandé de lui en ramener...

Retour à Zabljak où dès 17h, un grand soleil te fait un beau bras d'honneur. Ouais, le coel se dégage à chaque fois fin d'après midi.. Va savoir, si faut pas faire de la rando nocturne à la frontale..

Ricardo en échec un jour sur deux

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Incroyable, un très grand ciel bleu! Dommage, qu'aujourd'hui tu ne randonnes pas. T'as réservé une journée de Rafting sur la rivière Tara près de la frontière Serbe. Tu pourrais en faire au spot qui est à 30 minutes de ton bled mais il y a quasiment pas de rapides, c'est plus une balade. A l'autre, on t'a vendu des rapides classe 3 et 4.

Mais pour rejoindre l'autre spot de rafting, c'est 60 bornes de route de montagne (malade en bagnole s'abstenir) puis 20 bornes en longeant la rivière Piva qui rejoint la rivière Tara. Soit 1h30 de bagnole. Mais franchement le paysage en vaut la peine (s'il fait beau).

La route traverse le parc de Durmitor et plonge dans la vallée.

Au détour d'un lacet, tu vois enfin la rivière Piva.

La couleur de l'eau est superbe. T'es légèrement inquiet par la largeur de la rivière et surtout son calme. Pour les rapides de classe 4, il faut secouer la pagaie pour faire des remous ?

C'est en longeant la rivière que tu comprends. T'arrives à un barrage, construit dans les années 70 et qui a noyé le bas de la vallée. Mais juste après le barrage, c'est vraiment une petite rivière où l'eau est incroyablement transparente. L'eau, en plein été, est à 12 degrés max.

Pour 65 euros, t'as la sortie rafting plus le buffet petit déjeuner et en plus le repas au retour du rafting. Le plus compliqué est de manger sans un admirateur très intéressé.

On est 10 galériens soit 2 bateaux. En fait, on va naviguer sur une partie de la rivière Tara qui sert de frontière avec la Serbie.

Briefing minimaliste des guides. Le sourire, ils connaissent pas. Ils disent qu'ils vont vérifier que les gilets de sauvetage sont bien serrés. T'attends encore... Top, niveau sécurité.

Tu te retrouves avec 4 teutons et le guide Marco, un vieux de la veille qui est guide depuis 20 ans sur cette rivière. Et comme son nom l'indique il est...bosniaque. Ouais, alors attention avec les mots serbes, bosniaques... La guerre est encore bien présente dans les mémoires. Tous les gens du coin ne sont pas monténégrins mais bosniaques.

De l'autre côté de la rive, côté serbe, une dizaine de rafts. C'est l'usine de leur côté. Chaque jour 300 pagayeurs. Leurs rafts sont surchargés.

Alors, on t'a vendu du rêve. Les rapides classe 4 c'est uniquement le jour de la st glinglin. C'est du petit 3. Tu comprends mieux pourquoi Marco est en short (au lieu d'une combinaison néoprène) et porte un bob au lieu d'un casque. Le risque de se renverser voir de tomber est quasi inexistant.

En tout cas, la descente est sympa. Sur les berges, les locaux ont installé des petits bars. Forcément, le stop est obligatoire. Au moment de sortir du bateau pour monter sur la berge, Marco s'arrête. Une vipère attend le touriste. Bon, on s'arrête un poil plus bas.

Au stop, des gars se tapent des bières voir même les emportent sur le raft. T'as jamais vu ça. Marco explique qu'il y a parfois des morts car les gens sont trop bourrés sur raft, tombent et se noient....

La descente se termine sous le pont de Scepan polje qui fait office de frontière.

Finalement, le plus 'dangereux' aura été la vipère...

Franchement, un peu trop tranquille par rapport à tes attentes mais sinon très sympa. Dommage que le guide ne soit pas plus communicatif.

Retour à Zabljak par la même route. Les nuages sont revenus. Les photos rendent différemment...

Ricardo, déclassé

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Hello,

La météo devrait être pas trop dégueulasse jusqu'à 14h. Du coup, tu mets tes pompes de rando et pars en bagnole au point de départ du chemin pour monter au pic Putras. Sur le parking, un ranger. Oui, à chaque fois, il faut payer 5 euros pour l'entrée du parc. T'as à peine 4 km de marche pour taper le sommet avec 700m de D+. C'est un poil short donc tu veux aussi taper le pic Bobotov en passant par un col mais ça risque de faire beaucoup. Le ranger te dit que les temps donnés par ton appli de rando sont sous estimés. Mais, bon, y a pas de neige sur le chemin. Ça pourrait le faire.

Faut savoir que pic Bobotov est le sommet le plus compliqué du coin avec des passages avec des câbles métalliques pour ne pas tomber. Ça promet.

T'enquilles le chemin quand tu vois deux chiens sur le parking, se lever, s'étirer et commencer à te suivre. Oui, en tant que VIP, t'as le droit à deux chiens de garde. Paulo le mâle et Roberta la femelle. Par contre, tu dois négocier leur pourboire, soit 2 biscuits par tête. Mouais, dur en affaire les bestiaux !

Et pas plus sympathiques que les locaux, pas le moindre ouafouaf ou un remuement de la queue. (Alors, t'attends pas non plus que les locaux remuent la queue en te voyant😜)

Ca fait pas dix minutes que tu marches que tes body guards ont disparu dans la pampa. Pas très sérieuse, l'équipe... Ils te rattrapent ensuite, un devant et un derrière. On sent l'expérience en sécurité. Depuis que t'es dans ce parc, à part quelques piafs polis qui font 'coucou' dans la forêt, t'as pas vu la moindre bestiole.

Oula, mais t'as parlé encore trop vite, les deux ont encore disparu. Le chemin commence vraiment à monter. Il y a quand même les 700 mètres de D+ à taper. Faut bien que ça monte. En haut d'une colline, tu vois Roberta, assise, qui t'attend tranquillement. Et ouais, mais s'ils ne t'indiquent pas les raccourcis ! Plus tard Paulo reviendra prendre sa place derrière.

Arrivé une bifurcation, les deux ont essayé de te la faire à l'envers en prenant le chemin qui redescendait. Que nenni, bandes de baltringues, toi, tu montes au sommet. Et, là ça commence vraiment à bien monter.

Comme toujours les paysages sont superbes.

Arrivé au sommet à 2440m, les deux chiens s'assoient et attendent.

Quoi, faut déjà verser une avance ? Généreux, t'as filé les deux biscuits à chacun. T'as vu dans leur oeil que c'était une erreur de débutant. Ne verser que des arrhes tant que le travail n'est pas terminé. Ça les a excité grave. Ils ont commencé à se rouler dans une plaque de neige, se courir après et Paulo a même commencé à entreprendre Roberta. Certainement l'euphorie de la haute altitude... Roberta lui a fait comprendre que pas de bagatelle pendant les heures de travail. Il s'est vengé en pissant sur la boîte en métal qu'il y a à chaque sommet et où les gens peuvent laisser des papiers avec message. Si un jour vous montez au sommet et que vous voulez ouvrir la boîte...

Roberta et Paulo 

En fait, ces chiens sont très gentils mais un peu craintifs même quand t'as essayé de les caresser. Ils doivent pas trop en avoir l'habitude.

T'as mis 1h20 (au lieu des 2h indiquées par le ranger), pour l'instant t'es bon. Franchement, le chemin monte mais il n'est pas du tout technique. Et les points de vue sont sympas.

Bon, c'est pas tout, t'as un deuxième sommet à taper aujourd'hui. Tu redescends. Arrivé à une intersection, tu ne prends pas le bon chemin, 100 mètres plus bas, tu réalises ton erreur. Tu te retournes, les chiens te regardent d'en haut au niveau de l'intersection. Mais comment ils savaient les bougres ??

Direction le col de Samar. En chemin, tu croises trois gars qui ont dû camper près d'un lac. Et là, c'était sûr, les deux salopiauds ont fait un abandon de poste sans préavis. Ils sont repartis avec les autres. Euh, remboursez mes biscuits ! Que dal!

Le chemin pour rejoindre le col fut vraiment une vraie galère. Tu vois un petit muret de pierres qui bloque le chemin. Pff, toujours aussi con, rien à foutre, t'as continué. Tu t'es retrouvé dans un mélange de neige et de boue sur une pente sans accroche où tu pouvais pas glisser sans mal finir. C'est en regardant ton gps que tu t'es traité de tous les noms. Surtout qu'il a fallu repasser par le même merdier mais en plus dangereux. Débile et con, vous avez dit? Oui ! Retour au muret. Le bon chemin est juste là mais entre des rochers où tu as besoin de tes mains pour monter sur une douzaine de mètres.Il y a même un cable pour t'aider car faut pas tomber en arrière. Les cleps t'auraient suivi, va savoir comment ils auraient fait. Ils ont dû le sentir, trop fort !

Vue sur le lac Veliko Srkrcko (non, il manque pas une voyelle. Comment ça se prononce ? Comme vous le voulez...)

Plusieurs passages avec des câbles pour enfin rejoindre le début de la montée du Bobotov. C'est un des sommets emblématiques du coin, il y a un peu de monde. Ça monte vraiment avec plusieurs passages où les mains sont indispensables.

Le ciel commence vraiment à se couvrir. Ça serait con de prendre de la flotte. Mais non, t'es confiant. Avant d'arriver au belvédère, t'hésitais à monter jusqu'au sommet à cause de ton vertige. Mais au belvédère, tu vois tout un groupe de tanches qui part en direction du sommet. Vu leur condition physique, ils vont arriver au sommet l'année prochaine. Après, on peut être une tanche et ne pas avoir le vertige.

Il reste 500 mètres pour taper le sommet avec des passages compliqués pour les tanches qui ont le vertige (toi). Une trouille... Ils ont installé des câbles pour se tenir et pas tomber. Mais parfois entre deux câbles il y a deux mètres sans câble. Et le risque est le même qu'au passage avec câble ! Euh? Ils avaient pas le budget pour rajouté deux mètres de câble ? Et le câble qui est pété d'un côté et pendouille, on fait quoi ? Et encore, quand tu montes, c'est plus facile car tu vois pas trop le vide. Mais la descente va être terrible.

Le sommet, à 2523m est le plus haut sommet du parc Durmitor. Et là, pas de risques à toucher la boîte à messages. Peu de chances qu'un chien soit monté marquer son territoire.

Le sommet est assez plat avec une vue à 360 degrés sur tout le parc.

Oui, c'est couvert.

Trois teutonnes squattent le sommet et commettent selfie sur selfie en parlant très fort. T'as dû attendre qu'elles repartent pour faite une vidéo sans un arrière fond germanique.

Au fait, vous savez comment différencier une teutonne de plage et une teutonne de montage ? Celle de plage a souvent des sandales chaussettes blanches et celle de montagne a d'énormes cuisses... Claudia Schiffer ? Non, non, impossible qu'elle soit allemande.

Bon, on arrête les conneries, il faut redescendre. Les nuages gris rappliquent de tous les côtés. T'as vraiment flippé dans la descente, à la limite d'être à quatre pattes sur certains passages. Au fait, c'est quoi ces petites boules grises de la taille d'une grosse tête d'épingle ? Oh purée, il commence à grêler. Déjà sur terrain sec, le chemin est dangereux si en plus, tu prends de la grêle dans la tronche...

Tu croises les tanches qui montent (grand respect) et tu doubles les teutonnes qui font encore des selfies dans des passages dangereux. Point positif, la grêle n'a pas durée.

Tu pensais rentrer tranquillement par un autre chemin quand tu tombes sur un couple de français. Ils ont garé leur bagnole à un autre parking à plus de 7 bornes de la fin de la rando. Solidarité de grenouilles oblige, tu leurs proposes de les ramener à leur bagnole une fois qu'on sera arrivé à ton parking. Sauf qu'ils se traînent et que la grêle recommence et une averse nous tombe sur la gueule. C'est là où tu réalises que ta gore tex a été étanche dans une autre vie. Arrivé à la voiture en version serpillère, le français te dit que c'est con, à dix minutes près, on était bon. Mouais, t'aurais marché à ton rythme, tu serais bien sec.

En conclusion, t'auras tapé environ 17 bornes pour 1500m de D+ et tu te seras fait gruger de quatre biscuits. Tu pensais retrouver les démissionnaires au parking mais vu la pluie ils devaient être tranquillement planqués en rigolant du pigeon plumé. Méfiez vous si vous venez dans le coin, ils ont une tête sympathique mais des vrais truands !

Ricardo, trop bon trop con

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Yo,

Nouvel endroit, nouvelle ambiance.

Tu es à Kolasin, petite ville posée à 1100m d'altitude. T'es pas dépaysé, sur la place centrale, trône la pâtisserie La parisienne. Contrairement à Zabljak, Kolasin fait vraiment petite ville avec sa place, sa rue piétonne et ses chiots et chat en plein roupillon.

Dans cette rue personne, les bars alternent avec des endroits pour faire des paris sportifs. C'est un vrai business au Monténégro. Il y a des salles de jeux partout.

Comme un peu partout, ils construisent des hôtels et pas des petits. A 12 bornes, à 1600m d'altitude, t'as la station de ski. Ils bétonnent d'énormes complexes immobiliers. Le jour où ils seront opérationnels, tu vas avoir du monde au télésiège vu le peu de remontée existante...

Le ville est entourée de montagnes très différentes de celles du parc de Durmitor. Beaucoup moins minérales, plus arrondies et surtout beaucoup plus d'arbres. Ça pique moins les yeux et tu peux difficilement partir à pieds de la ville pour faire de vraies randos.

Sur la route pour Kolasin, petit stop au lac de Biogradsko.

Manque pot, t'es tombé sur la sortie scolaire de tous les gamins de la région. Ça piaillait de partout. Mort de rire, plein de gars étaient là avec de gros appareils photos pour chopper des piafs. Vu le bordel, ils ont pas dû en voir beaucoup. En tout cas, les gamins sont plus polis que les adultes car la plupart te disaient bonjour...

Du lac, tu peux monter sur une colline et rejoindre le katun jezero. Alors 'katun' ça doit vouloir dire soit 'trou du cul du monde', soit 'hameau perdu' et 'jezero' certainement ''pourquoi t'es venu là''

Franchement, plus d'une heure de montée très pentue dans la forêt sans la moindre visibilité sur le lac, pour arriver là, bof. Alors, ouais, vous allez dire, ce con critique sans arrêt. Que nenni ! Ici, ce paysage vous le voyez tranquillement de votre bagnole. Tu pousses un rondin et hop, derrière, t'as ce paysage. C'est comme les monastères, églises et autres grenouilles de bénitiers. T'en as partout. Si t'es branché cureton, faut venir ici! T'as même pas à marcher.

La minute culinaire. Ta guesthouse t'a conseillé un resto où tu manges local. Comme plat typique hors viande, tu as le kacamak. Je vous laisse lire une des recettes sur la bible. Ici, tu rajoutes un peu de lait aigre dessus.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Kachamak

Le goût et la texture ? Un petit côté purée où t'aurais mal écrasé les patates. Sans le lait aigre, ça serait un peu fade. En tout cas, très copieux. Même les locaux finissent pas le plat. Pas sûr d'avoir un énorme succès si t'ouvres un resto en France sur ce thème. Le vin? Du Vranak, le cépage rouge emblématique du Monténégro dixit une connaisseuse... Le digeo local ? Un alcool de prune à deux euros le petit verre. A ce prix, tu rentres pas droit à ton hôtel... La particularité des restos est qu'on t'apporte systématiquement l'addition avant les plats. Mais tu payes en partant.

Côté montagne, t'es un peu déçu par celles du coin, trop arrondies (ouais, chacun son phantasme sur la forme des montagnes). Du coup, demain, tu vas te taper une heure de bagnole pour aller au point de départ d'une rando pour taper le sommet Vasojevicki. Histoire de retrouver des montagnes plus minérales.

Incroyable, deux jours de suite de grand soleil. Pas normal, tu vas le payer tôt ou tard.

Petite route de montagne où tu croises personne. La route serpente au milieu des sapins. Au détour d'un tournant, tu vois au loin ces deux deux pic rocheux qui dépassent les autres montages plus vertes.

Ah ouais, quand même! T'as aucun idée laquelle des deux sera ta prochaine victime. Le point de départ est le katun Vulika (pour ceux qui voudraient crapahuter dans le coin)

Vu le côté pointu du toit, il doit neiger féroce en hiver.

En fait, la rando tape le sommet de gauche. 700m de D+ pour à peine 4 km de distance. Ouais, c'est un peu la même punition pour chaque sommet sauf que sur ce coup, t'as 1,5 km d'approche sur du quasi plat. Forcément ensuite, ça monte assez violemment. Mais le plus chiant, une vraie galère, ce sont les mouches. T'as plus de mouches autour de toi que de followers sur Instagram (c'est pas difficile). En plus, en montée, tu te traînes donc c'est open bar pour ces saloperies. Un gras (non, y a pas un 'r' de trop) qui transpire du cholestérol, c'est pas tous les jours que ça traine dans les parages.

Le sommet est à 2500m d'altitude. La vue est plutôt sympathique. Et pas la moindre teutonne bavarde pour te pourrir ta vidéo. Le zoom à la fin de la vidéo montre le point de départ de la vidéo.

La petite boîte à messages est là. Mais méfiance, le chemin est accessible pour nos amis à quatre pattes.

Tu pensais te poser tranquillement, méditer sur le sens de la vie, inventer une posture de yoga inédite pendant deux heures ou tout simplement écrire une partie de ce post. Mais impossible, trop de mouches. Dommage, t'as plus qu'à redescendre.

Va comprendre pourquoi mais t'es à vif sur le haut de tes orteils et malgré les pansements, t'as mal à chaque pas en descente. Pas le choix, faut passer en mode sandales. Sans chaussette bien évidemment...

Arrivé quasiment en bas de la descente, tu croises 3 couples de monténégrins sympathiques (oui, c'est rare donc tu le précises). En baragouinant de l'anglais, ils te demandent combien de minutes avant le sommet. Euh les dreamers, vous avez marché quasiment que sur du plat. Vous n'avez encore rien monté. C'est pas en minutes mais en heures qu'il va falloir compter. Combien demandent-ils? Une heure ? Euh...pour ne pas les démoraliser, tu leurs as indiqué deux heures. Pas sûr, qu'ils aillent au sommet mais en tout cas, ils ont amené de l'alcool de pomme. La descente risque d'être plus facile en fonction du degré d'alcool de leur boisson.

Incroyable, il y a même un terrain de foot dans ce katun.

Retour à la bagnole et stop à un petit bar à un col. D'un côté des locaux avec chacun sa bière et de l'autre tout un groupe de retraitées étrangères avec leur coca. Elles sont toutes en vélo électrique suivie par une voiture d'assistance. Celle qui semble la plus ancienne a dû connaître personnellement Louis XV... A chaque fois qu'une arrive, elles se lèvent et l'applaudissent. Et à chaque fois, celle qui vient d'arriver balance un 'fucking flies'. Tiens, ça te rappelle quelque chose... En plus, en vélo difficile d'utiliser tes mains pour essayer de les faire dégager.

Vraiment, super paysage. Mais le seul truc un poil décevant c'est le manque de bestioles à poils. Elles sont sensés pulluler dans le coin mais que dal à part cette tronche à l'entrée du bar et un putois explosé en bord de route.

Voilà le loup...

Après, c'est sûr, elles sont pas en train de t'attendre pour poser ou taper le carton avec toi.

L'office du tourisme de Kolasin t'a conseillé de remonter la vallée de Lipovo. Tu dois croiser des fermes qui vendent du fromage, du miel... Bon, le vendredi, ils sont tous à la piscine à leur cours d'Aqua poney...

Demain, direction la ville de Plav au pied des Alpes albanaises, ta dernière étape au Monténégro.


Ricardo ensoleillé

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Direction les alpes albanaises qui font office de frontière naturelle entre l'Albanie et le Monténégro.

La 'grande' ville est Plav, au bord du lac du même nom.

Il y a 3 ans t'avais traîné des sandales dans le coin un très court temp. Temps de merde et t'étais rentré dans le pays sans permis.

Le parc Prokletije est un endroit reconnu pour faire des belles randos. L'arrivée à l'entrée du parc donne une indication. Les randos vont être engagées. Toute les pics en face forment les Karanfil.

T'as choisi une rando, un peu au pifomètre dans le massif de Karanfil. Pour monter au sommet du Veliki par le chemin le plus court, t'as 4,5 km et 1400m de D+. Un orage est annoncé pour le début d'après midi, faut pas trop trainer.

Le chemin attaque directement un long, très long goulet. Imaginez 2 km de montée pour presque 1000m de D+. En fait, en marchant d'un petit pas régulier, tu montes sans trop de problème.

Sauf que 10 minutes après le départ, les mouches débarquent. Hier, c'était rien en comparaison d'aujourd'hui. Beaucoup plus grosses et agressives. Un vrai nuage bourdonne autour de toi et essaye de te pomper ta sueur. T'en arrives, pour avoir 30 secondes de répit, à faire tourner un bâton de marche autour de ta tête. T'as l'air d'un con mais ça soulage. Dix secondes après, elles sont de retour et encore plus énervées. Et bizarrement, plus tu montes, plus il y en a. Tu partis solo et arriva un certain nombre. Tu peux marcher sur de l'herbe, du rocher, être à l'ombre, au soleil, ça change rien. Un vrai cauchemar. T'en arrives presque à espérer de la pluie, du vent voir une tempête. A la sortie du goulet, tu es face à un cirque. Désolé, pas de photos, il y a des nuages, ça rend rien et la moindre pose est fatale vis à vis des saloperies de mouches. En face de toi, à 400 mètres, tout un pan de neige et une sorte d'îlot rocheux permettant de sortir du cirque. Tu distingues une dizaine de gars, en train de galérer pour entamer la partie rocheuse. En 5 minutes, ils ont pas avancé de 10 mètres. Y en a même un qui a déclenché une chute de rochers. C'est censé être ton chemin pour attaquer le sommet. Il doit rester 400m de D+ pour un kilomètre de distance. Ils sont trop loin pour les rejoindre et solo, t'as quelques doutes sur cette partie en cas de merde. Soit ce sont des tanches et c'est pour ça qu'ils galèrent soit ça craint vraiment. Ricardo baltringue, t'as finalement décidé de prendre un autre chemin pour finir ta boucle. Sauf qu'il faut quand même sortir du cirque. T'as trente mètres de pente verticale à escalader. Heureusement ils ont installé une corde sinon c'est impossible. Et dans cette phrase, les mouches se font plaisir. Elles doivent savoir que jamais tu lâcheras une main pour les dégager et c'est buffet à volonté. T'as enfin passé le col, faut maintenant redescendre. Sauf que t'es face à une plaque de neige en descente. Le meilleur moyen de se vautrer. Et tu te rappelles ce matin à l'entrée du parc, le ranger te dit qu'il y a pas de neige sur les chemins. Mouais, les chemins qui vont du parc au restaurant !

 La bande de neige paraît nulle mais on voit pas la pente.

En contre bas, tu vois un couple. Le mec a un porte bébé avec un gamin de 3-4 ans. Mais comment ils ont fait pour passer cette partie enneigée? C'est toi la tanche ! Tu ressors de ce passage plein de boue. Ouais, la terre et la neige fondue, ça donne un petit côté gadoue.

Tu les rejoins. Sa femme est en train de pourrir le mec. Ce soir, ça va être l'hôtel des culs tournés. Leur pauvre gamin est attaqué de partout par les mouches. En fait, ils sont arrivés par le chemin par lequel tu redescends et ont décidé de faire demi tour au passage dans la neige. Imagines qu'il soit passé, les 30 mètres de descente avec corde et un gamin dans le dos...

Le reste de la descente est sans fin.avec une petite surprise en cours de route, des orties plein le chemin. Côté positif, à partir d'une certaine altitude, plus une mouche. V1 comprendre

Le temps de t'installer à un resto, un petit orage. Franchement le site météo blue est vraiment pas mal !

Sans déconner, les randos au Monténégro sont vraiment pas pépères.

Tu vas passer deux nuits chez l'habitant dans le petit village de Vusanje. Ca va être l'occasion de dîner chez l'habitant. Si vous venez dans le coin, aucun intérêt à rester à Plav, la ville n'a aucun charme. Tous le coin est habité par des albanais. Il y a un paquet d'année, la grande Albanie a été découpée et cette partie a été rattachée au Monténégro. D'où des mosquées un peu partout alors que t'en as quasiment vu aucune dans le reste du pays. Il y a un australien dans la guesthouse et lui aussi a le même ressenti sur le côté froid des monténégrins.

Impressionnant, la patronne a préparé plein de plats différents. Impossible de tout manger.

Sa fille qui parle anglais nous explique que sa mère cuisine comme pour sa famille et qu'elle le prendra pas mal. Ils sont 24 dans leur famille élargie et moins de la moitié a un boulot. En tant qu'albanais (même s'ils sont né au Monténégro et ont toujours vécu là), il sont l'impression que l'état ne les aide pas beaucoup...

 Une partie du village d Vusanje et la superbe vallée pour aller à Theth en Albanie 

En tout cas, si vous venez dans le coin, il ne faut pas taper dans un hôtel mais vraiment une guesthouse où la mama va cuisiner pour vous (9 euros pour le dîner et 6 pour le petit dej). Éviter de rester une semaine, vous prendrez 5 kgs...

T'étais confiant sur une bonne nuit car la mosquée était très loin. Ouais, l'appel à la prière à 2h du matin, moyen. Mais ici, que dal.

Donc grasse mat? Non lever à 5h! Ah, pourquoi ? Motivé pour aller randonner ? Pff! Une famille de pigeons crèche sous le toit. Et dès 5h du matin ça roucoule sec. Va savoir si c'est la saison des amours mais impossible de dormir. Vous allez dire, ce con, il est à la campagne et râle à cause du bruit des animaux. Que nenni, il y a des vaches, des petits oiseaux, pas de soucis. Mais des pigeons qui semblent être dans ta chambre c'est plus la même histoire.

Surtout qu'aujourd'hui t'as une petite rando de 22 km pour 1500m de D+, une paille. C'est une vallée qui mène en Albanie à Valbonne et tu vas taper le mont Kolata à 2500m d'altitude.

Manque de pot, aujourd'hui, tout est brumeux. Des brumes de chaleur certainement. Ca cogne sec.

En résumé, beaucoup trop de marche sur une route et une piste 4x4 avant de retrouver un chemin de randonnée. Une montée pentue, comme d'habitude, pour taper le sommet. Et malheureusement, une vue sur toutes les montagnes albanaises un peu trop brumeuse pour faire des photos. Alors les mouches ? Va comprendre, c'étaient pas des mouches noires de l'autre vallée, beaucoup moins nombreuses et moins chiantes. Enfin, suffisamment chiantes pour ne pas rester trop longtemps au sommet.

A défaut de photographier les paysages, t'as sorti ta casquette du botaniste du dimanche.

 Ne demandez pas les marques et les modèles...

Long retour pour rentrer au village où un stop nécessaire et indispensable t'attends.

Rebelote sur le repas du soir, bientôt tu vas rouler plutôt que marcher.

Dernier jour dans cette région. Avant de retourner à la capitale Podgorica, tu vas retourner randonner dans la vallée des mouches. Une certaine appréhension....

Réveil à 5h grâce à tes amis pigeon et la pluie. Heureusement elle ne dure pas et ell a nettoyé la brume de la veille. Tu prends encore deux kilos au petit déjeuner et retour donc dans le parc. Impossible de se lasser de la vue en arrivant dans le parc.

Tu sors de la bagnole, quelques mouches trainent dans le coin. Oh putain... Déjà maintenant ? Elles doivent repérer les futurs banquets à deux pattes ! Aujourd'hui, tu ne vas pas t'embarquer dans les Karanfil mais de l'autre côté pour avoir une superbe vue sur ces fameux pics. Avant hier, t'étais dedans, donc la vue était pas top. L'idée est de taper trois petits sommets, le Popadijes, le Talijanka et le Valusnica. Ils sont tous autour de 2000m d'altitude et une fois au sommet du premier, tu continues à marcher sur les crêtes donc t'as pas à te taper des montées et des descentes. T'as quand même 11 bornes pour 900m de D+. C'est une rando très classique dans le parc car elle t'offre plein de vues sympathiques.

Tu te répètes mais il y a deux jours, les mouches ont été un véritable cauchemar. Donc, intelligent que tu es, tu pars dix mètres dans une direction histoire que les éclaireuses sur le parking partent prévenir leurs copines que le banquet arrive et tu files dans l'autre sens. Pas con le Ricardo...

Le début de la rando se passe dans la forêt. Pas la moindre mouche! Comme quoi, la stratégie...

Juste à la sortie de la forêt, ton inquiétude grandit, de l'herbe partout. Sont elles planquées à t'attendre. T'es le seul mammifère dans le coin. Si elles sont là c'est pour ta pomme.

C'est là où tout se joue. Y en a juste 2-3 qui te tournent au tour mais c'est rien. Tu commences à enquiller le premier sommet quand une légère brise se lève. A mi chemin du sommet tu commences à voir les pics rocheux au loin.

Arrivé au sommet c'est plus une brise c'est un vrai vent. Voyons le côté positif, la première mouche qui sort de l'herbe se retrouve à 10 km d'ici sans comprendre ce qui lui est arrivé ! Toute la crête sert de frontière avec l'Albanie.

L'idée est donc de continuer la crête jusqu'au prochain sommet. Le vent se lève de plus en plus. Arrivé au deuxième sommet, tu es obligé de t'accroupir tellement les rafales sont fortes. Compliqué de faire des vidéos car le vent secoue tes bras. Mettez le son de la vidéo pour avoir une idée.

Tu vois venir sur la crête dans l'autre sens une nana. Elle doit s'arrêter parfois pour s'accrocher à ses batons. La descente de la crête sous les rafales est assez flippante.

C'est au dernier sommet que ça devient un poil plus calme. Mais un gars a vu quand même sa casquette s'envoler...

Un grand bras d'honneur aux mouches !

Finalement, avec les mouches, faut être stratège et surtout avoir du vent...

Il y a plus qu'à redescendre par la forêt où tu croises pas mal de personnes qui vont bientôt perdre leur casquette.

2h30 de bagnole pour aller à la capitale Podgorica. On t'a prévenu, y passer une journée c'est déjà une punition.

De grandes artères, beaucoup d'immeubles, pourtant en centre ville, assez décrépits. Il y a juste quels rues piétonnes ou s'enchaînent les bars et les salles de jeux et paris sportifs. Le soir ces rues piétonnes se remplissent. Et les femmes font péter les robes ultra légères et bizarrement elles sont souvent accompagnées par des hommes beaucoup plus âgés et qui ressemblent pas souvent à grand chose

La tour de l'horloge 

Finalement, belle surprise au Monténégro. Les montagnes sont superbes et les randos assez engagées. Bon, faut aimer la nature. Si tu viens pour l'architecture des villes, c'est un peu plus compliqué. Après, si t'aimes tout ce qui est église et monastère, faut venir ici six mois. Pas trop de pression touristique à part à Kotor. Mais ils commencent à construire partout. Un pays à visiter rapidement

Bye-Bye Montenegro, demain le Kosovo

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Yo,

7h de bus pour rejoindre Pristina la capitale du Kosovo à 330 bornes. La route la moins 'montagneuse' passe par l'Albanie. Côté Monténégro, les bords de route sont propres, côté albanais, c'est pas la même histoire. C'est vrai que, d'une manière générale, le Monténégro était assez propre. T'as rarement vu de gens jeter des papiers parterre.

Pas de tampon sur ton passeport quand tu passes de l'Albanie au Kosovo. Les kosovares, même s'ils sont indépendants, se considèrent comme des albanais et parlent l'albanais. Donc tu peux circuler librement entre les deux pays. C'est pas la même histoire avec la Serbie qui considère que le Kosovo lui appartient....

Le Kosovo est classé 3ème pays le plus dangereux en Europe après l'Ukraine et...Monaco (oui, tu peux te faire écraser facilement par une Rolls ou une Ferrari).

Pour l'instant tu les trouves beaucoup plus sympas que les monténégrins.

Premier choc en arrivant au Kosovo par rapport au Monténégro. Tu t'attendais à un pays montagneux. Mais à part les montagnes à la frontière monténégrine et albanaises, t'as roulé que dans une immense vallée à peine vallonnée.

Récupération de la voiture de loc et direction la ville de Prizren. La ville touristique du Kosovo. La vieille ville est au pied d'une petite colline ou trône la forteresse de médiévale de Dusan. Toute la vieille ville est piétonne et déborde de bars et de restaurants. C'est pas compliqué, la rive côté piéton de la rivière est une suite sans fin de bars qui se remplissent quand le soleil baisse. Ouais, à 18h30 il faisait encore 30 degrés.

Arrivant du Monténégro, t'as l'impression d'être passé dans un autre monde. Même la capitale Podgorica est a des années lumière de l'ambiance de Prizren.

 T'as fais des photos de la seule ruelle vide. Certainement à cause des parapluies...

Côté hébergement, t'as fait une grosse erreur. Un moment de faiblesse, un coup de fatigue...va savoir. T'as pas checké l'environnement de ton hôtel alors que t'es dans un pays musulman. T'es pile au milieu de trois minarets dont celui de la mosquée Sinan pacha, monument emblématique de la ville.

A 20h30, il y a eu compétition entre les trois minarets à celui qui balancerai le plus de Watt. Quand ce sont pas les pigeons qui t'empêchent de dormir...

Parlons de choses sérieuses, t'es venu enquiller de la montagne donc à partir de demain tu ressors tes bâtons de pèlerin.

Juste pour le plaisir des yeux, t'as déjà trop de bourrelets...

Ricardo, agréablement surpris par Prizen

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Hello,

Prizren est le point de départ pour plein de randos dans les montagnes Sharr.

Pour ta première journée t'a décidé d'aller à une 'station de ski' après le village de Brod. Un hôtel et deux télésièges.... Cette région est habitée par l'ethnie goran (montagnards musulmans d'origine slave) avec leur propre langue et un....super fromage.

Première rando au Kosovo. Tu vas découvrir comment sont les chemins. Direction le sommet Rudoka via une boucle avec 22 km et 1100m de D+. Paysage totalement différent du Monténégro. De l'herbe partout, très peu minérale. T'as pas marché 3 km que les marques disparaissent. Ils sont en rupture de peinture rouge au Kosovo ?

En fait sur cette photo, les chemins que l'on voit ne sont pas indiqués sur ton gps et ne vont pas dans la bonne direction.

Obligé d'y aller à l'arrache avec l'option orties. Tu remontes une cascade pour te retrouver dans une petite vallée où serpente un ruisseau. Petit côté bucolique, tu t'attends même à voir Laura Ingalls débouler. Côté paysage, vous trouvez pas qu'il y a un petit côté 'alpage' même s'il n'y a pas de bestioles qui broutent dans le coin?

Impossible de savoir quel est le mont Rudoka. Tu crapahutes au millieu des herbes en te faisant ton propre chemin. Espérons qu'il n'y a pas de serpent qui roupille.

Va savoir lequel ?

Finalement tu repères le sommet et tu vois un bipède sur la crête. Le chemin pour monter au sommet ? Y en pas un, y en a mille! Fais toi plaisir tu montes par où tu veux. Tu pensais tomber sur un ours mais il porte un bob. C'est un allemand qui voyage avec sa tente et utilise une carte papier. Il reconnaît que c'est pas simple de trouver son chemin. Ah ouais, bizarre...

La crête sert de frontière avec la Macédoine. La vue est sympa mais tu préfères largement les vues lors des randos au Monténégro pour l'instant.

Retour par un chemin différent qui fait parti du 'high skardus trail'. Vous connaissez peut-être le 'balkan pick trail' qui passe par les Alpes albanaises, un bout de Kosovo et de Montenegro (absolument à faire)? Et bien c'est le même principe ici mais en pas connu et pas forcément des villages pour dormir. C'est l'ours à Bob qui est en train de le dérouler. Effectivement quand tu es sur ce trail, ils mettent un peu plus d'indicateurs pour trouver ton chemin. Enfin, faut pas s'emballer non plus.

Passage par le lac Liqeni i Shutmanit

et retour à la bagnole.

Comme tu trouvais que marcher 22 bornes était un peu léger, t'as attendu que la chaleur baisse pour monter à la forteresse (kaljaja) juste au dessus de la vieille ville de Prizren pour une vue plutôt sympa.

Voici donc ce fameux fromage typique de la région de Sharr. Il a un peu la texture du parmesan mais avec un goût particulier et très salé. Super bon!

 Les morceaux en bas de l'assiette.
Pierrade du Kosovo 

Ce soir, grand concert à Prizren. John Lennon n'a pas où venir donc C'est une vedette locale (??) qui se produit. Ils ont monté la scène juste devant la mosquée. Pas sûr que ça puisse être possible comme dans ce beau pays qu'est l'Arabie Saoudite...

Lendemain, deuxième rando dans les montagnes Sharr. L'idée est de monter au sommet du Konjushka à 2600m et de suivre la crête pour rejoindre le sommet du Guzbaba et enfin le plus haut, le Pezkovi qui tape plus ou moins les 2700m en fonction des avis.

Soit environ 1000m de D+ pour rejoindre le premier sommet et 200m pour rejoindre le dernier. Soit un petit 15 bornes en distance.

Si vous zoomez sur la photo ci dessous, vous verrez à droite avec un peu de neige le Konjushka. Et ensuite vous suivez les crêtes en direction de la gauche pour le Guzbaba (le plus haut à gauche) et le dernier larron est beaucoup plus à gauche (hors photo). Donc, voila l'idée. Ouais, ça paraît pas juste à côté

Le départ est au village de Prevalle à 1500m d'altitude. C'est le coin à pique nique des habitants de Prizren et surtout un endroit plus frais. Actuellement à Prizren à 16h il fait dans les 34 degrés.

Franchement, le point de départ est dégueulasse. Plein de papiers, sacs plastiques, bouteilles..

Un panneau t'indique les bestioles que tu pourrais rencontrer en chemin sur un malentendu. Déjà qu'hier t'as vu un ours germanique..

En principe, quand tu vas taper un sommet en faisant une boucle, tu passes toujours en montée par le chemin le plus court donc le plus raide. C'est plus dur en montée mais moins compliqué voir moins dangereux dans la descente. Le temps va se couvrir, et tu voudrais voir le lac Konjushka avec un poil de soleil. Donc, cette fois, tu commences par le chemin le plus long car il passe près du lac au début. La rando commence par un mur. Pas de préchauffage des mollets. Point positif, personne ne vient ici donc c'est propre. Les mouches ? Elles l'ont dans le C..., trop de vent pour elles.

Vue sur Prevalle 

Ca recommence comme la veille, quasiment aucune marque pour indiquer le chemin, faut y aller au pifomètre. Ton téléphone te donne une direction et après inchallah ! La grosse différence avec hier ? Hier, que de l'herbe, aujourd'hui tu tapes du rocher et éboulis. Un poil plus compliqué

En haut d'une colline, tu vois en contrebas à 500m un silhouette qui se déplace vers un ruisseau. Ah? Serait ce un plantigrade, un palmipède ou tout simplement un bipède ? Ouf (ou dommage) c'est un couple venu pique niquer au bord du ruisseau. Passage par le lac avant d'arriver au sommet.

Ouais, bof 

Sans déconner, t'as pas dû voir deux marques sur le chemin. T'es monté au sommet au feeling. Au sommet du Konjushka,le drapeau du pays et la vue sur la Macédoine.

Le ciel est en train de se couvrir, le vent se lève un poil plus. T'as quelques inquiétudes sur le chemin retour car le chemin semble suivre une crête en descente. Bon, en tout cas, pour l'instant t'as un peu plus de trois kilomètres de chemin sur les crêtes qui servent de frontière avec la Macédoine.

Au fond de la photo avec deux plaques de neige, le Konjushka. On dirait pas mais t'as un peu crapahuté sur les crêtes.

A un moment tu sens comme un mouvement furtif dans ton dos. Un chamois local passe à toute vitesse. Euh? Il peut pas faire un stop le temps d'une photo le bougre ? Près du refuge de Nice dans le Mercantour, ils sont plus respectueux du client.

Arrivé au dernier sommet, le Pezkovi, le temps se détériore, des nuages gris commencent à se pointer. Tu cherches où est le chemin pour descendre. Une marque ? Ahah, elle est bien bonne! Sans déconner, tu repères le chemin uniquement parce ce que 100m plus bas tu vois de l'herbe couchée. Hein !? Et comment on descend en bas ? Et bien en pliant fortement les genoux et en descendant très lentement en s'appuyant sur les bâtons . Ca reste de l'herbe mais si tu glisses, tu t'arrêtes pas avant 200 mètres. T'as quasiment 800m de D-. Ah, il y a des petites fleurs bleues. Est ce que ça serait les marques pour le chemin ? Non. Et les fleurs blanches ? Non plus. Putain, mais il est où ce putain de chemin ? Remonter ? Même pas en rêve! Soit ça passe, soit ça casse! Surtout qu'ici, c'est pas la petite maison dans la prairie comme hier. T'as des petites barres rocheuses d'une quinzaine de mètres. Là, on déconne plus. Tous les 100 mètres tu regardes ton GPS pour voir si t'es plus ou moins sur la trace.

Franchement, c'est vraiment pas une rando pour débutant. Ceux qui ne sont pas à l'aise dans les descentes à l'arrache, restez plutôt en terrasse à Prizren. Si tu l'avais fait dans l'autre sens, finalement pas sûr que ça aurait été plus simple.

C'est à 2 km de Prevalle que tu tombes sur une piste. Sans déconner, ici, c'est tout ou rien. Et tu sens venir les mauvaises langues, du genre pas foutu de trouver le chemin, le baltringue. Et bien, quand vous voulez on y retourne et je vous suis avec un grand sourire. Alors, oui, peut-être qu'un autre charlot à enregistrer sa trace sur une application et qu'il suffisait de la suivre. Pas le genre de la maison Ricardo!

Au village un mec vend des grands pots avec le fameux fromage local. T'as craqué, va savoir comment tu vas le ramener.

Petite minute pour les adeptes des monuments. Le petit futé (oui, encore cette daube) propose une liste sans fin de site à voir dans la ville de Prizren. Alors, rien que pour vous, t'as traîné dans les rues pour tomber sur la tour de l'horloge et l'église de notre dame de Levija. T'en as deux pages sur l'église dans le guide mais il oublie de préciser qu'elle est fermée et avec de barbelés....

Ricardo, ouvreur de chemins

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Yo,

Bye-Bye Prizen. Très bon souvenir de ces quelques jours.

Il est temps de partir en direction de la ville de Peje. Il pleut par moment et les nuages sont bas donc pas de rando. Tu vas juste rouler tranquillement par des petites routes de campagne en faisant quelques stops.

En traversant la partie moderne de la ville, tu roules pendant un kilomètre dans rue où de chaques côtés, tu as uniquement des magasins de bijoux et de vêtements pour femmes. Ensuite c'est une rue qu'avec des vêtements uniquement pour hommes. Étonnant !

Premier stop à Rahovec, la région des vignobles.

Tu veux ajuster une bouteille dea Bodrumi i Vjetër, la réserve 'Elephant' que tu trouves pas en magasin. 20 euros la bouteille, c'est extrêmement cher pour le Kosovo. Le prix d'un bon resto ici.

https://www.vivino.com/CH/en/bodrumi-i-vjeter-reserve-elephant-cabernet-sauvignon/w/4950851

Ca devrait faire plaisir à une jolie œnologue qui attend impatiemment de le goûter. Comme t'y connais que dal en vin, t'as commencé à acheter des mini bouteilles de différents vins histoire de faire une petite dégustation en rentrant en France.

Deuxième étape, la ville de Gjakova pour son ancien bazar. Grosse déception, la moitié de la rue du bazar est presque abandonnée et pour l'autre moitié des bars et des restos. Ca doit être sympa le soir mais en journée c'est plutôt mort.

Le soleil commence à réapparaître. Tu vas tenter d'aller aux cascades de Mirusha. Cool, il y a qu'une voiture garée, tu devrais être tranquille.

Une petite marche de 200 mètres le long de la rivière et tu commences à entendre plein de cris aigus.

Alors sur ces photo, t'as l'impression d'être dans un coin super tranquille et paisible.

La réalité est légèrement différente... T'es tombé sur une sortie scolaire. Ils sont un milliard.

Il y a une petite via Ferrara qui permet de monter aux autres petites cascades.

Dernière étape avant Peje, le monastère orthodoxe de Decani. Il est protégé par la KFOR. Check point militaire à l'entrée où tu dois laisser ton passeport. Il a fait l'objet de quatre attaques à la grenade, la dernière en 2016. Il a été achevé en 1350 et est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2004. Si vous voulez plus de détails le guide 'le gros naze ' vous en parle sur cinq pages. Pour les non culturés (oui, le mot n'existe pas mais comme t'es pas cultivé, c'est pas un souci) comme toi voilà quelques photos et vidéos. Faut reconnaître que le peintures sont assez impressionnantes.

Le monastère est réputé pour son vin. Et hop, une bouteille de plus dans le sac...

Arrivé en début d'après midi à Peje en plein dans les bouchons. Pas sûr que la ville est le charme de Prizren.

Petite balade dans la ville. Comme d'hab, sa partie piétonne avec bar et restos. Mais il y a aussi une partie piétonne pour le bazar. Il manque le côté vieille ville de Prizren.

Un petit point sur les kosovares. Super sympas, souriants, accueillants, le jour et la nuit avec les monténégrins. Pour l'instant, très bonne surprise.

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Yo,

Pas super emballé par la ville de Pece, trop de bagnoles, trop de bruit même s'il y a des parties piétonnes. Prizren a mis la barre trop haute.

Direction le parc national de Kombëtar Bjeshkët e Nemuna. Le massif est appelé 'les monts maudits' car ses cols furent longtemps considérés comme infranchissables et son caractère particulièrement sauvage fut peu propice au développement des activités humaines.

Aujourd'hui, t'as décidé de taper le pic Guri I Kuq à 2570m d'altitude avec 1100m de D+ et en théorie 15 km aller retour. Ouais, 15 km en théorie, vous allez comprendre pourquoi. En albanais il s'appelle Guri I Kuq qui veut dire le 'pic rouge' et en Serbo-croate c'est le Zuti Kamen qui veut dire 'la pierre jaune'. Sans déconner ? Un petit tour chez l'ophtalmo les gars?

Pour rejoindre le point de départ, tu dois remonter une vingtaine de kilomètres dans les gorges de Rugova jusqu'à la fin de la route. Ces gorges font parties des plus profondes d'Europe, jusqu'à 1000 mètres de haut. Quelques kilomètres plus loin et c'est le Monténégro mais pas sûr qu'il y ai une frontière ouverte.

Le chemin est étonnement bien marqué. Premier arrêt au lac Leqinat.

Ensuite, t'as deux possibilités, soit tu suis le chemin bien indiqué soit tu suis sur ton gps un chemin qui te permet d'éviter un détour en passant par un petit col. On change pas un Ricardo qui perd, t'enquilles la montée en direction du col. Cool t'as une jolie vue sur le lac... Mais arrivé au col, le chemin ne va absolument pas en direction de celui sur ton téléphone. En théorie, tu dois descendre droit devant en criant inch'Allah....mouais, très fatigué car peu dormi, tu préfères faire demi tour en te traitant de tous les noms. Ok, c'est décidé, tu resteras sur le chemin bien marqué !

Pour rejoindre le deuxième lac, le lac Drelaj, tu dois te taper une sacrée descente. Putain, ça va faire du dénivelé en plus cette histoire.

Un gars a ouvert un minuscule chalet où ils vont des boissons et quelques snacks.

Le courte paille local

En fait, tu es sur le chemin de randonnée via dinarica qui part de Slovénie et fini en Albanie, une petite distance de 1200 kilomètres... Il est décomposé en plusieurs parties et tu croises quelques courageux avec des gros sacs a dos, motivés d'en taper une partie.

Une baignade dans le lac? C'est ballot, t'as oublié ton maillot de bain...

Incroyable, ils on investi dans des pots de peinture. Les marques de peinture rouges et blanches sont toutes neuves. Du coup, tu lâches ton application pour suivre allègrement les traces. Une nouvelle vie de randos commence pour toi. Ah, c'est trop cool. Purée, il il y a même des poteaux en bois peints. Le paradis. Impossible de se perdre, hein?

T'as quand même un gros doute car tu vois un sommet et t'as l'impression que le chemin, bien tracé, ne va pas dans cette direction. Tu regardes ton GPS. Putain, tu marches sur un chemin qui n'existe pas. Tu regardes sur une autre application mappy.cz qui est super pour cette région, rien non plus. Ce chemin n'apparaît pas alors que t'as des marques tous les 200 mètres (un exploit au Kosovo). Pas grave, tu vas taper en ligne droite le sommet qui est face. Alors, en ligne droite, ca pique les mollets. Arrivé au sommet, tu t'apperçois que t'es pas au sommet visé mais qu'il faut redescendre derrière pour remonter au fameux Guri i kuq.

Au lieu de suivre ces putains (désolé) de marque aveuglément, t'aurais pu éviter tout un détour avec une montée inutile.

Donc te voilà en train de redescendre en te traitant à nouveau de tous les noms pour retaper une montée en ligne droite car bien sûr, il n'y a pas de traces. Tu serais bien retourné à Peje à l'Office du tourisme pour péter 2-3 genoux mais quelque soit l'heure, leur super bureau est fermé.

La vue vaut largement la balade. La couleur du pic? Rouge ou jaune? Euh..t'as pris rdv chez l'ophtalmo...

Bon, il y a plus qu'à redescendre cette fois en suivant ton gps. T'arrives à une sorte d'intersection. D'un côté (la mauvaise direction que t'as prise) une belle marque de peinture fraîche, et de l'autre (celui que tu aurais dû prendre), en cherchant bien, il y a effectivement une marque quasi effacée. No comment.

Au retour, arrêt au monastère patriarcal de Peje construit entre le XIII et XIV éme siècle. Il est aussi protégé mais pas la police cette fois. Tout un bus de la KFOR débarque en mode touriste. Ce sont des militaires allemands. Certains sont allés directement à la boutique de souvenir pour acheter des petites bouteilles d'alcool style schnaps. Un des militaires te dit qu'avec ça, tu prends une claque. Bon, on prendra la claque en rentrant en France. Le monastère est tenu par des nonnes tout en noir avec juste une partie du visage visible.

L'intérieur du site est encore plus incroyable que celui de Decani. Les peintures sont encore mieux conservées mais interdiction de faire des photos, une nonne surveille. Différentes églises sont regroupées à l'intérieur. Ambiance très particulière.

Coté shopping, en plus de toutes les bondieuseries made in China, t'as du pinard.

A la base, t'étais pas motivé pour visiter les principaux monastères du Kosovo ( il y en a un troisième à Gračanica, que tu vas certainement aller voir avant de partir). Finalement, très bonne surprise.

En ville, tu vois passé des gars poussant des brouettes avec de la paille et un mouton vivant allongé. Pareil, à ton parking un mouton est attaché. Bizarre. Après information, demain c'est la fête musulmane de l'Aïd...

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Yo,

Il y a trois ans, lors de ta rando sur le trail peaks of Balkan, t'avais tapé le mont Gjevarica à partir du village de Doberdol en Albanie. Coup de pot... t'avais eu un temps de merde au sommet. T'as décidé de le retenter en partant cette fois du village de Beric côté kosovar. Rando assez courte car t'as juste 5 bornes pour 1000m de D+ en prenant le chemin le plus court et tu rajoutes 7 bornes de redescente en passant par les lacs.

Le seul problème est de rejoindre Beric le point de départ. Ils sont en train de construire une très belle route mais pour l'instant c'est une piste qui devient de plus en plus dégueulasse. T'es à la limite de faire demi tour de peur de péter un truc sous ta bagnole. Ouais, ça cogne régulièrement. Pas sûr qu'une dépanneuse vienne jusqu'ici.

Le village semble mort.

Vous le verrez pas sûr cette photo mais ils construisent des supers baraques mélange de pierres et de bois avec des grandes baies vitrées. Mais leur piste est pour l'instant cauchemardesque pour un non 4x4.

Grand soleil, la balade devrait être sympa. Le chemin commence par une piste qui serpente entre les maisons. Vers la fin de la piste tu, vois ce panneau de chaque côté de la piste.

Euh, c'est une blague ? T'avais lu qu'il restait dans certaines régions du Kosovo potentiellement des mines mais pas dans un coin censé être touristique. Toi qui trouvais que tu t'encroutais. Back in the game, Ricardo...

Oui, le Gjevarica est considéré comme le plus haut sommet du Kosovo (environ 2670) donc il attire du pimpim. Mais maintenant ils disent que ça serait le Rudoka (dans les monts Sharr) qui serait le plus haut.

La piste s'arrête à une maison en construction. Le chemin ? Il y a un sac plastique rouge accroché à un arbre ? C'est ça leur poteau indicateur ? Bien évidemment, aucune trace. Tu sais que tu dois rejoindre la crête au dessus de toi donc tu tires dans cette direction en repensant à chaque pas aux panneaux vus cent mètres plus bas. Avec une jambe en moins, les treks vont devenir un poil plus lent.

Sur la crête 

Arrivé à la crête, un groupe se repose, apparemment ils ont pris un autre chemin sans tomber sur les mines...

Ensuite, il suffit de suivre la crête. Même s'il n'y a aucune marque, le chemin est bien visible. Ah! Elles sont de retour ! Non, pas les danseuses du Crazy Horse! Malheureusement non. Ce sont ces saloperies de grosses (non, pas de grossophobie de ta part) mouches noires (pareil pour la couleur). Elles débarquent par famille entière. L'heure du repas est arrivé. T'as beau leur expliquer qu'un groupe plus bas arrive et qu'il y aura plus à bouffer. Que dal. Une vraie plaie jusqu'au sommet. Plus tu montes et plus elles sont nombreuses. Le ciel se couvre de plus en plus.

Il y a trois ans, le drapeau kosovar flottait au sommet.

Il y a 3 ans

Maintenant c'est celui de l'Albanie et l'UCK (l'armée de libération du Kosovo) et le pilier a même été repeint en rouge. Ouais, et la peinture pour marquer les chemins?

Quelques photos et une petite vidéo. Et comme il y a trois ans, tu choppes du gros nuage. Et le temps va pas dans l'amélioration et en plus les mouches sont excitées. Impossible de rester trop longtemps.

Il suffit que tu commences à redescendre de l'autre côté pour que les mouches lâchent l'affaire. Bizarre.

Incroyable, t'as beau être au Kosovo, cette partie de chemin a de belles marques rouges et blanches faciles à suivre. Peut être un surplus de le peinture utilisée pour le pilier au sommet. Tu passes à côté des lacs Vogel et Gjaravices. Une baignade ? Et merde, t'as encore oublié le maillot à l'hôtel. Et puis, il y a peut-être des mines sous marines...

La tête en l'air, tu suis le chemin tranquillement quand, un pressentiment, tu regardes ton gps. Putain, tu t'es encore fait avoir. C'est pas ton chemin. Celui là te fait faire tout un détour. T'as plus qu'à couper pour retrouver ton chemin en contrebas. Les mines ? Rien à foutre. Tiens, tu viens de péter la pointe de ton deuxième bâton. Le premier avait pété dans les montagnes Sharr. Le Kosovo va commencer à te coûter cher en matos.

Comme d'habitude, chemin invisible donc tu passes où tu peux en longeant un torrent. Tu croises deux gars qui montent. Ils parlaient pas anglais sinon t'aurais tapé le bout de gras sur les mines du pays...

Petite photo du village. Regardez la première photo de ce post et vous verrez une légère différence côté ciel.

la pointe noire dans les nuages et le pic Gjevarica  

Le plus compliqué va être de redescendre la bagnole sans rien péter. 30 minutes de stress pour 10 km. T'as croisé des 4x4 qui montaient lentement et te regardaient bizarrement.

Retour à Peje. Ton parking s'est transformé en boucherie. Une camionnette en plein cagnard attend le chaland pour lui vendre des gros morceaux de mouton/agneau (?) Dans de grands sacs plastiques. Et ouais, l'Aïd, la fête du mouton.

On est dimanche, ville morte. Pas un magasin d'ouvert à part les stations essences et 3-4 bars dans la partie piétonne. Sinon, pas un chat.

Pas une femme assises dans ces bars/restos. Que des stéréotypes masculins, barbes, cheveux courts voir rasés sur les côtés et surtout des clopes au bec. Non, non, pas de drapeau arc en ciel! Ah pardon, une étrangère seule vient s'installer. Vous savez à quoi on reconnaît un étranger au resto ? Il utilise Google Lens pour traduire le menu.

Voilà ton assiette qui arrive. Devinez le plat que t'as commandé (en dehors de la salade). Réponse en bas du post

Pour  info, 6 euros pour le plat à gauche et 3 euros pour la salade 

Le soir, la ville change de visage. On passe d'une ville morte à une ville où tu peux à peine circuler dans les rues piétonnes. Ca semble être la sortie familiale de la semaine.

Histoire de continuer les tests culinaires, voici le banjalluqki. Je vous laisse chercher sur internet ce que c'est.

Réponse : Le plat de riz est un risotto de poulet. Ouais, tu mets de la sauce sur le riz et abracadabra il devient du risotto. En dehors de la forme surprenante le riz et la sauce étaient très bons.


Ricardo, miné par les mouches

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Yo,

Il te reste trois jours avant de rentrer. T'as pas été super emballé par la ville de Peje. Trop de bagnoles et de bouchons malgré les rues piétonnes. Il y a pas des centaines de ville au Kosovo pour se poser. Tous les blogs déconseillent la capitale Pristina, la capitale la plus récente d'Europe.

Tu vas retourner à Prizren. Un coup de coeur.

Histoire de rouler un peu, t'es parti dans le nord à Mitrovica. On est assez proche de la frontière Serbe (qui ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo). La ville est partagée entre les deux communautés serbe et albanaise. Tu peux passer d'un côté à l'autre très facilement mais il y a un pont emblématique qui sépare les deux communautés

Vue du pont

Il est devenu piéton et les forces de la KFOR sont présentes même si c'est surtout symbolique.

Histoire de pas mourir idiot (pas évident), t'es allé faire un tour pour sentir l'ambiance. Autant en Palestine à Hébron, il y avait une tension très forte au niveau du checkpoint, autant ici, tu passes tranquillement d'un côté à l'autre. 100 mètres après le pont, côté serbe, une rue piétonne avec plein de cafés et magasins. On t'aurait rien dit, t'aurais pas senti la différence à part au niveau de la langue.

Petit tour au lac artificiel de Gazivoda avant de redescendre direction Pristina.

A quelques kilomètres de Pristina se trouve le troisième monastère orthodoxe inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, le monastère de Gracanica (construit en 1321). Comme dans les deux autres monastères, les fresques de l'église sont exceptionnelles. Mais celles de l'église de Peje reste le plus impressionnant à ton humble avis.

Vous connaissez le Suxhuk? Une sorte saucisse particulièrement bonne que tu peux manger comme du saucisson ou faire cuire au bbq. Un régal. Ici le boucher à pignon sur rue.

Si vous venez trainer au Kosovo, faut essayer aussi le fromage de la région de Sharr. Les deux sont une tuerie. Bienvenu au cholestérol....

Bœuf mitonné et cuit au four 

Ricardo, cholestérol addict

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Hello,

Dernière rando avant de repartir dans deux jours au pays de la dissolution...

T'as pas trop envie de rouler en bagnole donc tu cherches une rando à 30 minutes de Prizren. Ca tombe bien, le petit village village de Ljunbinje (ils aiment bien la lettre 'j' dans les noms de bled) est à 15 bornes et c'est le point de départ d'une rando pour taper le mont Kobilika. T'as pas trop regardé en détail la rando mais l'aller retour fait environ 16-17 bornes. Le sommet doit taper les 2570m.

Ca commence très mal, ton gps te fait prendre une petite rue dans le village. (Alors qu'il y a une belle et grande rue juste à côté). Marche arrière, tu frottes un côté de la bagnole. Putain, la journée commence mal. Histoire de pas trop prendre de risques dans une nouvelle ruelle, tu gares la bagnole dans le centre et tu démarres un poil vénère. Tu réalises que finalement en continuant la route qui était plutôt bonne, t'aurais évité 1.5 km de marche inintéressante. Face à toi, plusieurs montagnes. Aucune idée du fameux Kobilika (en fait, c'est celle de gauche).

Elle paraissent bien haute ces montagnes par rapport à ton point de départ. Du coup, tu regardes un peu plus en détail le chemin. Il y a 1500m de D+. Putain, pour une dernière rando, ça va un peu piquer les mollets. Surtout sur une distance de 8.5km. Pour l'instant c'est une route et il y a des marques rouges et blanches partout. Ils ont peur qu'on se perde en bagnole sur une seule piste? Plusieurs fontaines en bordure de la route.

Tu te dis que tu vas titrer ton post 'Sur le chemin des fontaines'. Mais la dure réalité va te revenir en pleine tronche rapidement et tu vas vite oublier ce titre.

Ton Gps te fait partir ensuite sur la gauche et il y un grand panneau décrivant le parc. T'es confiant. Le chemin commence vraiment à monter brutalement pour arriver devant le portail d'une maison ! C'est pas vrai ! Ca commence déjà les galères de chemin? Demi tour, redescente.. c'est pas 1800 de D+ que tu vas prendre aujourd'hui.

Conséquence, tu continues sur la piste. Il y a des marques rouges, waouh !. Et comme d'habitude, trop confiant, tu regardes pas ton Gps. En fait, c'est assez chiant de passer son temps à regarder son téléphone. Finalement, un coup d'œil et tu t'apperçois que la piste sur laquelle tu marches n'apparaît pas sur ton gps et que ron chemin était encore plus bas ! Put.... Faut encore redescendre pour trouver ce put...de chemin caché derrière un arbre. Le chemin est ensuite super bien marqué car il fait partie du trail Skardus.

Pour rejoindre la forêt, tu dois traverser un champ de fougères qui t'arrivent au niveau des bras. Du coup, tu vois pas trop où tu mets tes pieds. C'est là où sont cachés les orties. Lendemain matin, tes jambes te brûlent encore... La montée dans la forêt est assez agréable et très bien marquée. Deux marques sur un même arbre avec en plus le passage de Zorro, c'est du luxe.

Nouveau passage dans un combo fougères/orties. Le rêve...

Fini la forêt. Maintenant t'es en plein cagnard. Tu suis les marques rouges et à nouveau tu ne fais pas gaffe. Le chemin marqué monte à un col pour passer en Macédoine. Le mont Kobilika est juste à droite du col. Du coup, t'as un doute. Est ce qu'au col, tu pourras longer la crête pour rejoindre le chemin qui mène (s'il existe...)

au sommet. Si c'est pas le cas, tu seras comme un con! Grosses questions existentielles ! Tu décides de redescendre 300 mètres pour trouver ce chemin invisible qui va en direction du sommet. Le sommet, tu peux pas le rater. Il est devant toi.

Le chemin ? Pff, t'en trouves un bout par ci, un bout par là. T'en as tellement marre que tu montes en direct de face. T'as 2 km distance pour plus de 500m de D+. Franchement, c'est rude. Tu pensais avoir fait le plus dur mais non.

Au col, il reste 600m de montée pour 250m de D+. Pour les pros en calcul, ça doit donner un pourcentage de pente assez impressionnant. 30 minutes pour juste monter 600m. Sur les genoux, le Ricardo. Vu ta lenteur, les mouches (oui toujours ces sales bêtes) sont venues festoyer et les nuages ont rappliqué.

Du sommet, tu vois mieux les chemins. Et tu vois un super beau chemin bien tracé qui mène au col. Et il y a même un gars avec un cheval. (C'est plus rapide de passer par le col pour les locaux pour aller en Macédoine que de se taper 150 km de bagnole). Et entre le col et le début de la montée au sommet, t'as 100 mètres de plat pépère. Vous voyez où tu veux en venir? En restant sur le chemin initial, tu serais monté par un chemin sympathique jusqu'au col plutôt que d'en baver grave. Vous comprenez maintenant pourquoi le changement du titre de ce post ?

A droite le village du point de départ et au fond dans la vallée Prizren 

Alors, pour redescendre, t'as suivi le beau chemin. Pas con, la tanche Ricardo. Mais le chemin passe par moment entre des arbustes qui arrivent à mi cuisses et qui te déchirent les mollets. Sacré dernière rando.

Bon, voilà, t'as fait une fois de plus ta pleureuse. T'auras pas fait une rando au Kosovo sans te planter de chemin. Et systématiquement si t'as eu le choix entre deux chemins t'auras pris le mauvais. Une vraie pointure !

D'un point de vue paysage, t'auras largement préféré les randos côté monténégrin. Ici, elles sont plus sauvages, plus galères mais visuellement moins impressionnantes à ton goût.

Le tanchissime Ricardo

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Voilà, c'est fini. 38 degrés à Prizren à 16h, c'est un signe qu'il faut rentrer. T'es attendu en France pour aller te baigner avec Hidalgo et Macron dans la Seine. A se demander si la dissolution de l'Assemblée n'est pas juste un prétexte pour dire que vu l'urgence, il n'aura pas le temps de faire un plouf...

Tu vas un peu répéter ce que t'as déjà raconté au fil des posts précédents.

Concernant le Kosovo, t'avais pas trop d'idée sur ce que t'allais découvrir. C'est une bonne surprise. Les gens ont tous été systématiquement très souriants, accueillants. C'est très facile de voyager. Pas de tourisme de masse pour l'instant. Et ça te fait bizarre de l'écrire (ouais, t'es pas trop curé) mais les trois monastère sont vraiment à voir.

On a peut être l'image d'un pays dangereux suite aux tensions qu'il y a parfois au nord du pays et au fait que c'est un pays dit 'mafieux' mais pour le pimpim de base que tu es, aucun problème. Tu es même surpris par le dynamisme des villes par rapport au Monténégro.

Après, t'as pas beaucoup de villes à visiter. C'est surtout Prizren et Peje. Et dans les villes, tu es très souvent sollicité par des enfants demandant de l'argent. Enfin, côté montagne, il y a plein de randos (galères 🤔) où traîner tes pompes mais pas vraiment d'effet waouh. Surtout en arrivant du Monténégro.

La petite déception concernant le Monténégro est la population. T'es très très (oui, répétition) rarement tombé sur des gens sympas. Un peu l'impression de les faire chier (magasin, supermarché, restos, bars...) Le tourisme de masse commence à arriver. Une partie du bord de mer semble encore protégée mais à Kotor et Budva attendez vous à voir débarquer des bus entiers de pimpims suivant un petit drapeau.

Mais par contre, c'est le paradis côté rando en environnement minéral.

Enfin, dans les deux pays, tu peux te balader tranquillement le soir sans le moindre soucis. De plus tu peux te loger facilement pour 30 euros et manger au resto pour moins de 10 euros.

Faut aimer la viande...