29 étapes
5 commentaires
Bangladesh, sud Pakistan, Sri Lanka.
Du 12 novembre au 19 décembre 2023
38 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Yo,

Mouais, c'est pas un pays qui te vient naturellement à l'idée quand tu réfléchis (oui, ça t'arrive) où aller traîner tes vieilles sandales.

Mais tu te rappelles une discussion, 15 ans auparavant, avec un routard rencontré quelque part en Amérique Centrale. On échangeait sur les pays visités quand il t'a parlé du pays qui a été le plus difficile pour lui. Sachant que le gus avait traversé tout l'Amérique du Sud en gros routard, tu t'attendais à un pays galère. Le gars te raconte qu'il a pleuré au Bangladesh. Pleurer ? Un grand garçon comme lui?

En fait, il t'explique que dès qu'il sortait dans la rue, il était systématiquement suivi par une dizaine de personnes. Tout le monde le regardait. Jamais de manière agressive mais par une curiosité un peu trop appuyée. Il pouvait pas s'asseoir sur un banc sans que des personnes se mettent autour de lui pour le regarder et essayer d'engager la conversation. Et c'était tout le temps comme ça. Jamais le moindre instant pour lui. Seul endroit au calme, sa chambre, où apparemment il a craqué.

Alors, certains vont dire que c'est une petite nature ou qu'il a pas su s'ouvrir aux locaux, qu'il n'avait qu'à rester chez lui. Généralement, ceux qui font ces commentaires sont ceux qui voyagent de leur canapé en lisant le livre 'la morale à dix balles par les cons'....

Du coup, t'as regardé d'autres blogs de voyage (pas ceux des béni ouioui qui vivent de la pub et te disent que tout est super top). Un gars a tenu 6 jours, pour à peu prêt les mêmes raisons. Bon, on verra bien. En août dernier, t'étais au Pakistan dans un coin touristique pour les pakistanais et effectivement, sans arrêt, des gens venaient te demander de faire des photos, des vidéos où on te posent systématiquement les mêmes questions (d'où tu viens, quelle nationalité, ce que tu penses du pays, de la nourriture...). Ouais, c'est sympa 5 minutes ensuite ça dévient pesant.

Va savoir si tu vas pleurer. En tout cas, t'emportes des mouchoirs !!

De toute façon, t'as aussi un visa pour le Pakistan. T'iras sécher tes larmes la bas

Crying Ricardo

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Ton dernier voyage était au Pakistan, tu t'attendais à un aéroport comme celui d'Islamabad, aseptisé, organisé. Que nenni, tu sens que celui là a des heures de vol, un monde, un bordel pas possible. Achat d'une carte SIM et tu choppes un Uber. Et ouais, y a Uber au Bangladesh.

10h30, tu sors enfin de l'aéroport, il fait 30 degrés, tu viens de réaliser que t'as oublié ta crème solaire. Ton hôtel est à 20 bornes de l'aéroport et t'as plus d'une heure de bouchon. Autant sur l'autoroute y a pas un chat, autant en ville faut slalomer entre les tricycles à pédales, les triporteurs et les piétons qui traversent en se croyant immortel. Y a même des carrosses. Ok, ils ont des souvenirs du Commonwealth (on voit encore pas mal de bus rouges londoniens à deux étages) mais de là à voir débouler le carrosse de la reine.

Quasiment aucun feu rouge donc t'as un flic à chaque carrefour. Dakha, c'est plus de 13 millions d'habitants. On va oublier les taxis pour prendre des motos taxis. Ouais, un poil plus casse gueule mais plus rapide. Ici, le plus important sur un véhicule, le klaxonne ! Je vous mets au défi de passer une journée en mode piéton dans le vieux Dakha. Tout le monde klaxonne sans arrêt, tout juste si les piétons ne klaxonnent pas aussi. Si à la fin de la journée t'as pas la tête éclatée. Tout le quartier du vieux Dhaka n'est qu'un ensemble de petites échoppes souvent regroupées par type de marchandises ou de services. Tu vas retrouver tout un coin avec que des pharmacies puis cent mètres plus loin le coin des imprimeurs.

Tu peux choisir ton type de riz ou un pied...

Mais c'est un vrai cauchemar pour circuler.

Sur cette petite vidéo, c'est pas bouchonné, voir même ça roule très bien.

https://youtube.com/shorts/FGPC9MaVsxM?feature=shared

Côté monuments t'as 2-3 bricoles à voir :

- l'Ahsan Manzil ou le palais rose. Un édifice construit au 7éme siècle, tombé en ruine et retapé y a 30 ans.

Vu la couleur, il va servir de décor pour Barbie 2 mais pas sûr que les barbus du coin sont d'accord. Ouais, en parlant de barbus, t'en as quelques uns qui se font la barbe au henné, un jolie orange..va falloir trouver un moyen de faire quelques photos.

Malheureusement, oui, vraiment un très grand malheur, interdiction formelle de faire des photos des trucs poussiéreux exposés dans les salles. Faudra que vous veniez jusqu'ici pour les voir....

- le fort de Lalbagh. construit dans le années 1670. Franchement ? Côté architecture, il reste pas grand chose. Mais il y a un parc où tu pensais te poser. Impossible, il est entouré de routes et les klaxonnes se déchainent.

- Alléluia (pas sûr que ça soit le mot adéquat ici), il y a une rue calme, l'hindou street. C'est pas compliqué, ils ont construit en plein milieu de la route des autels en bambou ou trônent différents déités. Y en a partout sur tout la route. La route est définitivement fermée et même à pieds faut se faufiler. Enfin du repos pour les oreilles.

- le temple hindou de Dhakeswari, le protecteur de la ville. Et ouais, ça donne envie de venir.

- Sadarghat. C'est le quartier le long de la rivière Buriganga où tous les ferrys accostent. Tu vas essayer d'en prendre un pour descendre dans le sud mais tout est écrit en bengali avec leurs caractères spécifiques. Autant les caractères russes et arabes, t'arrives à les déchiffrer, autant là c'est du chinois. Va trouver le bon ferry. C'est un truc à se retrouver en direction de la Corse sans avoir compris pourquoi.

Alors, t'as sorti les mouchoirs ? Pas vraiment. Soit ils sont maintenant habitués à voir des touristes (depuis ce matin, t'en as croisé deux), soit ils ont peur de ta tronche de sortie de prison. Pourtant, t'es plutôt facile à repérer, t'es 20 cm au dessus de la plupart des têtes. Y a que 3-4 gars qui ont essayé...

Les poubelles ? Ils connaissent pas! Les rues sont extrêmement sales. Les bords du fleuve sont infâmes.

Côté population féminine, tu en croises assez peu. La plupart du temps tu ne vois que les yeux sauf celles de la communauté hindouiste .

Ah oui, tu viens de réaliser que l'écran de l'objectif photo de ton téléphone est pété et ça rend flou une grande partie de tes photos... désolé...

Côté bouffe ? Manger dans la rue ? Tu vas attendre 2-3 jours avant de chopper une tourista. Apparemment, il y aurait des restos sympas dans le nord de Dakha, les quartiers riches. Mais quand tu vois le bordel sur la route encore à 20h, t'es moyennement motivé. Tu t'es trouvé un resto en dernier étage terrasse avec vue sur tout Dakha.

La carte propose poulpe et crevettes au BBQ. T'en salives d'avance, vous aussi ? Mouais, en fait, ils ont quasiment rien de ce qui est sur leur carte..

Casse-tête pour l'EDF local - L'entrée d'un bar? 

Ricardo sans larme pour l'instant

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La météo annonce de la pluie dans deux jours pour plusieurs jours. Du coup, t'as décidé de te barrer de la capitale pour aller dans les champs de thé dans le nord à Sreemangal pour essayer de profiter du soleil. Donc lever 6h, histoire d'éviter le bordel sur la route et tu prends une moto pour aller au terminal de bus de Sayedabad. Le chauffeur explique en Bengalai au gars de ton hôtel qu'il ne sait pas quel est le kiosque des bus pour cette destination. T'inquiètes, il aura qu'à te laisser au terminal de bus, t'es une pointure !

Une fois arrivée, la pointure, elle rétrécit de taille... Plein de vieux bus pourraves et quelques kiosques où tout est bien sûr écrit en bengali. Dans deux kiosques tu demandes Sreemangal mais on te dit non. Finalement un gars qui parle anglais t'alpague et t'amène au kiosque où on vient juste de te dire non. Méfiance. Il t'explique que suite à des manifestations sur la route, il n'y a pas de bus mais qu'il a, bien sûr, un autre bus qui va dans une autre ville et ensuite tu pourras reprendre un bus pour à Sreemangal. Il te montre sur ta carte un coin au hasard, en plus, plus loin que Sreemangal. Mouais, mouais, mouais... Tu le sens très moyen ce plan surtout que si ça bloque sur la route, y a aucune raison que ça passe en deux étapes. Une douzaine de policiers bullent à un carrefour, tu cherches le plus gradé en espérant qu'il parle anglais. Effectivement y a des troubles sur la route ça devrait se régler dans deux jours. Et merde !

Bon, dans ce cas, tu vas aller à Rajshahi, une ville à l'ouest histoire de voir quelques vieux monuments et temples. Changement de gare. Cette fois, tu testes le CNG, le triporteur. T'es dans une cage grillagée et les chauffeurs sont des as de la route.

T'es bon pour 30 minutes de CNG pour rejoindre l'autre terminal de bus. Arrivé là-bas, c'est super calme voir quasiment vide. Oh, ça pue encore cette histoire. A un kiosque, un gars qui parle anglais, t'explique que c'est la grève, aucun bus ! Ah ouais, quand ça veut pas...et c'est que ton deuxième jour au Bangladesh.

Bon, 9h, retour penaud à l'hôtel. Le gars t'explique que c'est pas étonnant qu'il y ai pas de bus. Euh, euh, il aurait pu t'en parler avant. Par contre, selon lui, c'est possible par train. Mouais, t'y crois moyen. S'il y a pas de bus, tous les locaux se seront déjà rabattus sur les trains. Effectivement, y a du monde avec plein de comptoirs et démerdes toi. De toute façon si c'est pour arriver demain, ça sera trop tard côté météo. On va oublier le train.

T'as pas dit ton dernier mot! Direction le débarcadère des ferries. Tu retombes sur le gars d'hier. Son collègue t'amène voir les bateaux. Le niveau du fleuve est pas assez haut pour aller jusqu'à Khulna. Au début il te parle d'une ville puis finalement d'une autre ville, Barisal son petit nom. Faudra ensuite prendre un bus pour Khulna. Ouais, en clair t'es pas prêt d'y arriver si les bus sont bloqués comme dans la région de Dhaka. Tu seras comme un con coincé au milieu de nulle part. inch'Allah comme dirait l'autre.

T'as réservé une cabine privée à 8 euros (certainement en intégrant la marge du mec qui t'a accompagné) avec ventilateur. T'auras la surprise ce soir. Départ à 21h. Si c'est vraiment sale, t'as ton sac à viande...

En sortant du quai, un grand groupe de manifestants à l'air pas sympathique défile d'un pas rapide. Melanchon en tête ? Non, pas vu! Généralement t'aimes bien aller sur les lieux où ça manifeste mais là, tu le sens pas. Ça n'a pas trop l'air de la manif saucisse-merguez.

Histoire de t'occuper l'après midi, tu vas dans différents coins de la ville en Uber. Côté circulation, c'est le bordel partout. Le problème avec Uber c'est qu'une fois la course confirmée, le chauffeur généralement t'appelle pour savoir où tu es (alors qu'il a le point précis sur sa carte). Et là ça se complique car il parle autant anglais que toi bengali. L'astuce, c'est d'être pas loin des flics et de leur passer ton téléphone. Généralement, l'un d'eux baragouine 2-3 mots de rosebeef. Du coup, tu tapes le bout de gras avec les flics en attendant le chauffeur. Ça rigole pas, les mecs ont gilets par balle, fusils, jambières... Apparemment c'est le parti politique d'opposition qui s'énerve et qui bloque tout. Tous les bus longues distances sont coincés mais selon eux, tu peux y aller en voiture privée. Merde, trop tard, si t'avais su, t'aurais pris une bagnole ce matin. La durée du blocage ? Aucune idée, pas forcément les deux jours qu'on t'a dit. Ce matin, t'as regardé les news. Ouais, ça pue et même pas sûr que les voitures puissent passer.

T'es tombé sur le kawran bazar. Quelques petites rues sans tuktuk, motos, quasiment que des piétons. Plein de fruits et légumes vendus sur des draps au sol. T'as des pastèques de la taille de deux pommes, des fruits du dragon et plein de légumes. T'as sorti ton ancien téléphone pour faire des photos. C'est encore pire que l'autre. Du coup, ce blogue risque d'être un demi Paris Match...(ouais, le poids des mots, le choc des photos...)

19h, direction le débarcadère. Incroyable, tu pensais que c'était le bordel mais de nuit s'est pire. Les mecs installent des stands en bord de route. Ça limite encore plus le passage.

https://youtu.be/q_VLDB0sD_I?feature=shared

Oh, putain, encore des manifestants avec des banderoles.

Ton ferry sur quatre étages t'attend. Sans déconner, c'est un ferry ou un party boat?

Bonne surprise sur la cabine. Ok, elle est spartiate et semble plus propre que ton hôtel à Dakha. Les 2 cafards qui galopent parterre? Des passagers clandestins. Par contre les toilettes sont communes. Va falloir serrer les fesses ou y aller avant tout le monde.

Au premier niveau, c'est une immense salle où les gens viennent avec leur semblant de matelas et s'installent comme ils peuvent. Tu as aussi un niveau avec une grande salle remplie de fauteuil et une immense TV. Ensuite, t'as deux étages de cabines de base et aussi des cabines et coins VIP.

Dommage que le trajet se fasse de nuit, tu verras que dal.

21h et des brouettes, grosse sirène pour annoncer le départ. Ils aiment bien s'exploser les oreilles dans ce pays.

Au fait, c'est pas au Bangladesh qu'il y a souvent des ferries qui coulent ?

6h du matin , le jour se lève sur le terminal de bus Rutapali de Barisal. Quelques moutons et chèvres traînent entre les bus et les détritus. Ton ticket de bus en main, t'attends le départ.

Des la sortie de la ville, c'est enfin un autre monde. Des bananiers et papayers, des rizières, de la Jungle, parfois quelques cahutes en bois et tôles, une mosquée avec son minaret qui dépasse de la jungle. T'as plus que deux couleurs, le vert et le gris du ciel (ouais, le temps de merde arrive). Beaucoup de canaux ou de points d'eau quasi stagnants. Pas étonnant que la dengue et la malaria fassent des ravages

Bon, c'était l'ambiance sur le premier kilomètre, ensuite tu retrouves l'ambiance béton, tôle, klaxonne. T'es loin d'être perdu au milieu de nulle part.

Plutôt que d'aller directement sur Khulna, tu vas faire un stop à Bagerhat, histoire d'aller voir la mosquée aux soixante dômes.

Va falloir sérieusement réfléchir si ça vaut la peine de se taper des heures de transport pour ce type de monuments... Même si elle est inscrite à l'UNESCO et qu'elle a été la plus grande mosquée du Bangladesh au 15eme siècle.

Ensuite, c'est pas compliqué, tu te mets sur le bord de la route et tu lèves le bras au premier bus qui passe. C'est marrant de voir la tête des autres passagers quand tu montes.tu serais déguisé en père Noël qu'ils seraient aussi surpris.

Khulna ? Bon...vous aimez les klaxonnes, les rickshaws? Alors foncez !

Pourquoi venir ici? C'est la porte d'entrée de la région de sundarbans. Sundarbans, hein kezako ? Vous verrez dans le prochain post.

Aller à l'arrache dans cette région est quasi impossible. Deja il te fait un permis plus particulièrement quand t'es touriste. donc, te pointer comme une fleur à un port est prendre une barque de pêcheur, ça va pas le faire. Surtout que la langue bengali, même sous la torture, tu lâches pas trois mots...

Du coup, t'as contacté les agences locales et un t'as pris un jolie package de trois jours... youpi

En détail, dans le prochain post

Dernier étage de ton hôtel. Non pas de baignade vu la couleur de la flotte 
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Alors, les Sundarbans, c'est quoi? Une région au sud du Bangladesh dans le golfe du Bengale. De la jungle, de la mangrove, des millions de moustiques et quelques bestioles. Tout ça entrecoupé de fleuves et rivières.

Il faut un permis pour les étrangers donc c'est quasi impossible de se pointer à un port, taper le bout de gras avec un pêcheur et partir à l'arrache. Déjà, taper le bout de gras en bengali, c'est mal barré.

Donc, faut se rabattre sur des agences qui te proposent des packages all inclusive sur trois jours. Tu vas être sur un bateau qui peut contenir 50 personnes mais selon le patron, on serait 25 (déjà ça pique) mais peut être plus... Mais le problème, c'est qu'en haute saison, il y a près de 40 bateaux qui font ce circuit en même temps et tout ce beau monde s'arrête aux mêmes endroits au même moment (ça pique plus, ça brûle). Mais dixit le boss, on devrait être moins d'une dizaine de bateaux. Ca va quand même faire un paquet de gus quand on va descendre trottiner sans la jungle. Alors, toi la mangrove, la jungle, les moustiques t'as déjà donné. Tu y vas pour essayer de voir, sur un malentendu voir même un gros malentendu, un gros chat. Le gars de l'agence est allé plus de cent fois sur ce circuit, il a aperçu un bout du gros chat moins de cinq fois. C'est pas gagné.

C'est pas tout concernant les bonnes nouvelles. Les prévisions météos sont dégueulasses. On s'attend à une tempête dans le golfe donc si dans 3-4 jours vous n'avez pas de nouvelles, c'est que tu nourris les poiscailles...

C'est peut être sur le bateau que tu vas enfin pleurer...

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Jour 1 du grand départ, ce matin, ça tombe grave. Le départ est repoussé d'une de heure... Généralement les rues sont déjà blindées de monde mais là, il y a quasi de personne à part 2-3 rickshaws avec des bâches. Direction le débarcadère où tu montes sur une barque pour rejoindre le bateau. Malgré le parapluie, t'es déjà trempé.

C'est clairement une croisière familiale vu les 4-5 pitchounes qui piaillent sur le pont. On est bien 40 dont deux étrangers, l'autre est singapourien. Le bateau a 3 ponts dont le dernier sert pour les repas.

Va falloir que le temps se calme si on veut pouvoir manger au sec. T'as même dû sortir du fond de ton sac une polaire.

Bye-Bye Khuna et son quartier de maisons sur pilotis.

On descend la rivière Poshur en direction du golfe du Bengale. Des photos des rives ? Franchement ? Vu le temps de merde, c'est une perte de peloches !

Ah, ça y est, tu vas peut-être être pleurer... Un local t'a alpagué avec le singapourien et depuis il nous lâche plus avec des questions sans fin. Il a voulu qu'on déjeune avec lui et t'en est arrivé à lui demander s'il bossait pour la police. Du coup, tu fais un break dans ta cabine (mais tu résistes, pas encore une larme)

Côté bouffe, le riz est bien sûr la base indispensable. Côté bengalais, ce n'est pas deux petites cuillères de riz, c'est l'assiette qui déborde. Puis c'est poulet, poisson et légumes sous forme de buffet. A peine l'heure du repas annoncé que les bengalais se dépêchent de faire la queue. Le plus impressionnant, il se colle les uns aux autres dans la file.

La navigation ? On a dû naviguer 1h sur les 6h prévues le matin. On a attendu 4h une amélioration de la météo avant de de repartir. Deux stops avec petites balades (dont une de nuit) étaient prévues, on les oublie. Mal barré pour voir de la bestiole.

Alors, va savoir comment le capitaine pilote son bateau. C'est le noir complet et il n'allume aucun projecteur. Méfiance, la dernière fois que t'as joué à ce jeu, c'était sur le fleuve Niger et t'as crashé une autre pinasse qui arrivait en face...

Le dîner? Merci de vous reporter au menu du déjeuner.

Le patron du bateau vient te demander d'ouvrir ta cabine. Ton voisin a les pieds dans l'eau. T'as pareil, ça vient pas de chez toi. Va savoir ce qu'ont merdé les autres voisins mais leur salle de bain a 5 centimètres de flotte, ça a débordé et la flotte est passée de cabine en cabine. Voyons le côté positif, ça aura peut-être noyé les cafards...

Donc, première journée passionnante.

Jour 2

Lever à 5h, en espérant que la journée soit plus intéressante que la veille.

Changement complet de météo, ciel dégagé. Les lumières d'une dizaine de bateaux éclairent légèrement la nuit encore bien noir.

Le soleil commence à pointer, on va pouvoir embarquer sur la barque direction un petit canal ou on pourra ensuite aborder sur la terre ferme. Important de préciser 'ferme' car c'est de la mangrove partout.

On est à marée basse et si tu poses le pied au mauvais endroit, tu t'enfonces dans la boue jusqu'à la cheville.

C'est le timing pour tous les bateaux d'envoyer leurs passagers pour la balade. Coup de pot, ton groupe est le premier à débarquer, ça nous permettra de prendre un peu d'avance sur les autres. Étonnement, il y a 2-3 bateaux qu'avec des touristes étrangers.

Le ranger, armé, ouvre le chemin. T'es rassuré au cas où le moindre félin montre son museau. Faut imaginer 40 pingouins qui traversent la jungle sur un chemin impossible à rater. Le ranger marche rapidement, ce qui permet de larguer les plus lents surtout qu'ils causent fort. La moindre bestiole nous entend a des kilomètres. Vu la distance qu'il y a entre le ranger à l'avant et les derniers, si un chat se pointe derrière, il a largement le temps de faire un festin avant de se prendre un coup de fusil.

Ils ont construit une tour d'observation. T'imaginais pas un truc en béton aussi énorme ici. Il y a un mois, le ranger a trouvé à côté de la tour un daim qui venait d'être tué par le gros chat.

Il y a même une tour avec des antennes et en fonction de ton opérateur téléphonique, t'as Internet même ici. On sort de la jungle pour une petite clairière. Deux sangliers traversent rapidement pour se perdre dans la mangrove. Plus loin des daims tachetés de blanc.

Même s'ils ne sont pas chassés, ils se barrent rapidement. Surtout que quand les bangladais les voient, ils foncent sur eux avec leur smartphone sans zoom et ça rassurent pas les bestioles de voir un troupeau bizarre foncé sur eux. L'objectif de la balade est de rejoindre la plage de Jamtola. Alors, marée basse, on voit pas la mer et de toute façon c'est de la boue. L'endroit était paisible jusqu'à que tous les groupes arrivent.

Même dans la mangrove, tu trouves du plastique et du polystyrène, certainement amenés par la marée haute. Un gus se met à chanter, d'autres mettent de la musique. Faut vraiment que le chaton soit sourd pour venir traîner dans ce coin. Bon, ben voilà, il est temps de faire demi tour pour reprendre la barque et aller sur l'autre rive à Katka. Des petits singes nous attendent. Va savoir s'ils sont payés pour poser.

Il y a quelques constructions en dur. On peut certainement y passer quelques nuits. Si ça intéresse quelqu'un...

Un jeune sanglier traine sans crainte dans le coin. Oui, pas de trop risques pour lui dans un pays musulman. Beaucoup plus de daims mais toujours assez loin.

Incroyable, au retour, tu tombes sûr le félin tant recherché. Il est plutôt petit, blanc (albinos ?), et fait miaou. Merde c'est juste un vulgaire chat. C'est pas ça que tu espères voir...

Y a plus qu'à rentrer penaud sur le bateau et petit déjeuner de...riz. Constipé ? Ouais, un peu.

Petit tour en bateau pour aller sur un autre spot. Tu scrutes la rive au cas où... Le patron du bateau en a vu un traverser le canal une fois. Aujourd'hui? Que dal !

Cette fois direction la plage de Dimer char ('char' veut dire banc de sable) pour se baigner. Ils ont sorti les gilets sauvetage. T'as un peu l'impression d'être sur un boat people qui veut rejoindre l'Angleterre.

Alors une plage, faut pas s'emballer. C'est un peu de sable et malheureusement beaucoup de plastiques.

On est les premiers à être sur le spot. Le ranger te dit qu'en haute saison (décembre, janvier), t'as jusqu'à 500 personnes sur la plage. Mais, euh, tu comprends pas trop, sur le descriptif il y a écrit 'beautiful and untouched place'. Ici, 500 personnes c'est considéré comme 'untouched'. L'eau est d'une jolie couleur marron.

Pour un pays qui risque malheureusement d'être bientôt surmergé, aucun des bangladais ne sait nager. C'est plus du pataugeage avec parfois même un gilet de sauvetage. Du coup, on est que les deux étrangers à vraiment nager.

Bon, faut pas déconner, c'est l'heure de retourner au bateau pour une bonne plâtrée de riz, du poulet et quelques crevettes !

Après une journée aussi intensive, la sieste est nécessaire avant de repartir faire une petite balade à Kochikhali. On remonte en barque un canal assez étroit jusqu'à une rive assez boueuse.

Ça va être la dernière balade que l'on va faire aujourd'hui. Le ranger, sur ta suggestion, demande au groupe, même s'il te dit que c'est inutile, de ne pas parler pour ne pas faire peur aux potentielles bestioles. Ils ont pas tenu plus de 20 secondes, un cauchemar. Les mecs sont même au téléphone. En fait, ils ne viennent pas pour espérer voir des bestioles, ils viennent pour manger et faire des selfies.

Le chemin commence sympathiquement dans la boue et de la flotte.

Passage en mode pieds nus car en flip flop c'est un peu compliqué. On crapahute un petit peu pour retrouver le même genre de tour d'observation que ce matin.

On passe par un semblant de village où un vieux monsieur explique qu'il y a quelques mois, un tigre a tué un daim et repu, a fait une sieste devant sa baraque. Il a pas osé sortir pendant plusieurs jours. Retour au bord du fleuve où une vingtaine de daims se nourrissent. Bien sûr, deux gars veulent se rapprocher très près et ils se barrent.

Oula, mais il est bientôt 18h, il faut rentrer au bateau pour le goûter. Du riz ? Et non, des frites et une petite soupe bizarre. Des frites pour le goûter ? Oui, oui, pour le goûter. Le riz c'est pour ce soir. S'il y a pas de riz au repas, le cuistot est éjecté du bateau. Ce soir c'est BBQ et riz.

Au fait, les larmes ? Toujours pas ! Le gars a compris qu'il fallait qu'il insiste trop.

Soirée cinéma sur le bateau. Vu le niveau sonore, même les tigres peuvent écouter le film ...

Jour 3

Lever 7h, la brume commence à se dissiper.

C'est parti pour une petite balade à Andharmanik. Il y a deux ans, ils ont construit une passerelle en béton qui permet de marcher trois mètres au-dessus de la mangrove. Quand tu vois l'état et la couleur du béton, t'as l'impression que la passerelle a 20 ans. Ici, avec l'humidité, tout se détériore rapidement.

Le ranger cherche quelque chose. Finalement, il trouve et te montre des traces de pattes du félin tant recherché. Vu la taille de l'empreinte c'est un jeune tigre.

Bon, comme pressenti, tu l'auras pas vu. Des empreintes c'est mieux que rien, hein?

Puis, retour à l'entrée ou 4 daims vivent dans un enclos.

Il est temps de remonter le fleuve pour rentrer. On commence à retrouver la civilisation avec un petit village de pêcheurs les bateaux qui partent pêcher en pleine mer.

Dernière étape, Karamjal, une ferme d'élevages de crocodiles qui sont ensuite remis en liberté. Toi qui pensait changer de menu avec un bon steak de crocodile et changer de ceinture... Que dal

Il y a juste des saletés singes agressifs qui traînent pour tenter un braquage. On a rien a craindre, le ranger n'a pas mis sa tenue de travail et n'a même pas emporter son fusil. C'est maintenant ou jamais pour le tigre. En tout cas, il aura le choix vu le nombre de touristes. C'est un des deux spots accessibles pour ceux qui viennent juste à la journée. Alors, il y a du monde. Encore un enclos avec des daims.

Puis plusieurs bassins avec des crocodiles différentes tailles. Les deux plus grands s'appellent Roméo et Juliette.

On a le droit comme ce matin à une petite marche sur une passerelle en béton qui passe au dessus de la mangrove. Mais aussi avec des petits stops où tu peux goûter à des trucs qui visuellement ne donnent pas vraiment envie. Faut faire gaffe, les singes surveillent la moindre erreur.

Puis retour à l'entrée où une armée de singes attend tranquillement, à l'affût. C'est l'occasion de prendre une noix de coco. Une fois ouverte, tu manges la chair tranquillement. Tu tournes la tête quelques secondes. T'entends un cri a côté de toi. Le temps de te retourner et un enfoiré de singe a chapardé ta noix de coco. Ok, on a pas le droit de faire des sacs ou ceintures en croco. Mais des tatanes en peau singe version le père Noël est une ordure, c'est possible ?

Voilà, c'est fini, c'est le lent retour en bateau vers les klaxons de Khulna.

Pour info, cette compagnie a un petit bateau de 9 places. Sa location pour le 3 toujours tout compris est d'environ 1500 dollars. Tu divises par 9, ça revient beaucoup moins cher et surtout tu peux t'organiser pour les étapes en dehors des heures d'affluence. Pour info la société, la société s'appelle evergreen tours. (Non, non, je ne prends pas de com)

Faut que je vous parle d'un des touristes bangladais. Assez âgé, une jolie teinture de cheveux bordeaux que toutes mamies rêveraient d'avoir, toujours bien sapé, parfois en mocassins blancs pour marcher. Il s'est présenté au patron du bateau comme un poète. Le gars passe son temps à faire des vidéos où bien sûr il se montre et parle très fort. Il a demandé à un employé de le filmer pendant qu'il simulait la réflexion pour écrire un poème. Si ça vous intéresse, je peux lui demander s'il a un compte Youtube pour vous puissiez le suivre.

Un poète , une légende...

Tiger Ricardo

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Avec Sean, t'es parti en voiture pour le petit village de Gobra. Sans agence, impossible de trouver le bled. Une heure de galère pour sortir de la ville et faire à peine 30 km puis c'est enfin des petites routes permettant de voir un peu le côté rural.

Dans ce coin, des pêcheurs utilisent des loutres depuis 600 ans pour pêcher. Il ne reste plus qu'une famille qui possède une vingtaine de loutres. Et elles les louent aux autres pêcheurs.

La BBC est venue faire un reportage il y a quelques années.

Déjà, il faut traverser le petit village fait de cahutes branlantes. Passage par l'école où les gamins se sont jetés sur nous puis direction le minuscule débarcadère.

Sur chaque pirogue est installée une cage en bambou. Et ça couine. Il y a entre deux et trois loutres en laisse dans chaque caisse. Oui, en laisse, une petite corde d'environ trois mètres pour les tenir. Il y a deux loutres dans la caisse de notre barque mais le guide en veut trois. Donc, un gars va chercher les trois d'une autre caisse pendant qu'un autre sort les deux de notre caisse. Et ils font très attention car les loutres sont des animaux très territoriaux et dès que chaque groupe se voit, ça couine agressivement, prêt à se mettre sur le museau.

Alors, à cinq mois, elle suivent un entraînement de six mois pour être opérationnelles. Bon, quand tu les vois bosser, t'as pas trop l'impression qu'elles soient à fond. Pour info, une loutre vie environ 25 ans.

C'est parti, on va remonter la rivière sur peut-être un kilomètre, puis ils vont lâcher les fauves.

Alors le principe est simple. On redescend la rivière à environ trois mètres du rivage.

Ils descendent le filet contre la barque. Il y a des loutres à l'avant et à l'arrière et elles fouinent au niveau de la rive. En principe, elles font peur aux poissons qui viennent se coincer dans le filet. Bon, t'as pas trop l'impression qu'elles aient été très assidues côté formation. Souvent, elles montent sur la rive boueuse pour déconner, fouiner, se frotter les moustaches dans la boue. A ta connaissance, les poissons sont plutôt dans l'eau...

Elles trouvent parfois des crabes qui craquent sous leurs dents. En tout cas, elles ramènent pas beaucoup de poissons mais elles piaillent. Et à l'exception d'un poisson de 10 cm les rares autres dépassent pas les deux centimètres.

Si on a attrapé en tout 15 échantillons de poisson, c'est un maximum. Bon, faut reconnaître qu'ils nous ont pas amené loin du village non plus. Quand ils vont vraiment pêcher, c'est surtout de nuit et à plusieurs kilomètres du village. Hier soir, ils ont ramené 25 kg de poissons grâce aux loutres. Ils ont dû se douter qu'on allait pas chopper grand chose avec ces faignasses donc, ils ont apporté un petit panier avec des poissons. Alors c'est sûr qu'au moment de la distribution, elles sautillaient dans tous les sens.

Ensuite, tu déjeunes dans la famille des pêcheurs. Ils nous ont reçu royalement avec de quoi manger pour 10. C'est la coutume au Bangladesh, quand un invité vient déjeuner, il doit repartir repu.

C'est que l'an première partie des plats.

De retour à Khulna, direction le marché aux poissons. Il y a des Tiger prawns (crevettes) de 30 cm. C'est con qu'il ny ai pas un petit boui-boui qui fasse BBQ. T'aurais acheté un poisson et tu te le serais manger sur place.

Photos de Sean 

Direction le coiffeur qui étonnement n'a pas été surprise de voir débarquer un étranger. Pourtant, t'as choisi vraiment un salon de base. Pour 70 centimes, t'as une coupe, des coups sur la tête (massage??l et il a même proposé de te faire craquer le cou.

Petit point médical. L'intestin est toujours coincé. T'as décidé de manger des trucs au hasard achetés dans la rue en espérant que ça déclenche une mini tourista. Et ouais, faut ce qui faut... L'ultime étape, boire de l'eau du robinet et inch'Allah !

7

Bye bye Khulna et les Sundarbans.

T'avais prévu de prendre le train cet aprèm pour Rajshahi à 16h. Une longue journée à buller à Khulna, bof. T'as convaincu Sean de partager un taxi pour monter jusqu'à Bogura et de faire un stop à Puthia en cours de route. Soit 350 bornes. Ici, les distances ne veulent pas dire grand chose, c'est surtout le temps que ça va prendre. Le fait de partir tôt permet au début d'éviter le merdier des tuktuks quand on traverse les villes. Passage par la ville de Jassore.

Aucune idée de ce que c'est... 

Côté paysage, surtout des rizières. Les paysans sont en train de couper les tiges de riz. Sur les rivières, les pêcheurs ont construit des supports en bambous pour accrocher de grands filets de pêche.

En fait, la route est une sorte de nationale où il y a sans arrêt du monde, des petits hameaux. Comme les gens s'arrêtent un peu n'importe où, la vitesse moyenne est plutôt faible. On croise très peu de voiture individuelle (trop cher) mais plutôt des gros camions, des triporteurs et parfois des drôles de transport.

Côté conduite, c'est un peu à celui qui aura le plus gros... klaxon ou le meilleur karma. T'es assis devant, t'as souvent l'impression que tu vas te prendre un camion en plein tronche.

Quasiment 6h pour faire 250 bornes et t'as fait à peine plus de la moitié.

Alors Puthia, petite ville avec un immense bassin où ils ont construit des maisons mais aussi des temples hindous et un palais construit en 1895. C'est un exemple de l'architecture néo-indo-sarrasin. (merci wikipédia). Pas de photos extérieur du palais car face au soleil ça rendait rien. Tu peux le visiter, enfin, juste une salle avec des stèles, il est plus trop en bon état.

Les plus intéressants sont les monuments à l'extérieur. Il suffit que tu t'approches d'un pour qu'un gus débarque et demande une offrande pour la divinité.

T'as aussi le temple de Shiva et de Jagannath

Le temple de Govinda.

Et d'autres ruines...

Alors? Vous êtes emballés?

Direction la ville de Gobura à environ 80 bornes soit encore deux heures de bagnole.

Mauvaise nouvelle annoncée par le patron de l'hôtel, c'est la galère. Demain, grève liée aux élections, impossible de quitter la ville. Aucun transport, même les voitures privées ne veulent pas prendre de risque. Donc, dans l'urgence, t'essaies d'aller sur le site de Pahapur à 70 bornes. Avec un peu de chance, t'arriveras à la fermeture de 17h. On s'est déjà tapé 8h de bagnole, on peut en rajouter trois pour faire l'aller retour sur le site. Si ça passe pas, tu seras venu jusqu'ici pour pas grand chose car côté ville, c'est surtout une grande rue bruyante et bordélique. Mais le pire c'est qu'il n'y aura pas de bus demain pour rentrer sur Dhaka.

Donc 'taratari' au nouveau chauffeur. Ça veut dire 'fonce'. Mais vu le bordel...Le chauffeur est quasiment resté appuyé sur le klaxon sur les 80 bornes en slalomant entre rickshaws, tuktuks et autres vélocipèdes. Arrivée à 17h20 (fermeture à 17h). Et bien, ils ont été super sympas. Alors qu'il n'y avait plus personne, on a pu rentrer et visiter le site avec un gardien.

Il date, à quelques jours près, de 800 ans avant le mec sur sa croix. T'as pas le droit de monter dessus. Si vous cherchez sur internet, vous trouverez des photos à partir d'un drone qui donnent une belle vue du site (ça rend beaucoup mieux que ta photo de daube). A côté du site principal, reste encore les ruines des 177 salles des cellules des moines.

A la sortie, le gardien t'a montré quelques pièces (environ 10 centimes) dans sa main que quelqu'un lui avait donné. Le mec avait été très gentil, essayant avec ses quelques mots d'anglais de nous parler du site. T'as sorti un billet équivalent à un euro. Il a fait un pas en arriere. Au début, il ne voulait pas le prendre. C'est là où tu réalises que le prix que tu payes en tant qu'étranger est super élevé par rapport au niveau de vie des locaux.

Bon, très longue journée mais c'est pas terminé, faut rentrer sur Bogura. Et la nuit c'est encore plus le bordel sur la route que dans la journée. Faut trouver une solution pour rentrer demain sur Dhaka. Une journée de plus à Bogura ? Euh... Du coup, tentative à la gare de train. La dernière fois à Dakha, t'as été dans l'échec... Avec l'aide du chauffeur à la barbichette orange, on se pointe au guichet où on nous fait signe de faire le tour du bâtiment et de rentrer directement dans les bureaux. C'est rare qu'à la SNCF, on te fasse entrer dans leur bureau privé. Bien évidemment, aucune place de dispo. T'as demandé si on peut avoir une place et rester debout. Après réflexion 7h de train debout, c'est pas trop une bonne idée.

Mais la vraie galère est qu'il y a encore une grève le jour suivant, soit deux jours coincés ici. Et que ça recommence la semaine prochaine. T'es clairement en train de te demander si ça vaut la peine de rester au Bangladesh et de te trouver coincé une fois sur deux.

Seule potentielle bonne nouvelle, apparemment, certains bus partiraient la nuit en loucedé. D'après ce que t'as compris, les transporteurs ont peur de se faire caillasser leurs bus d'où tentative de partir la nuit pendant que les manifestants ronflent.

Allez, c'est reparti direction une compagnie de bus pour savoir s'ils affretent un bus de nuit. Que neni, trop dangereux. Quand ça veut pas... Dernière solution, le chauffeur de cet après-midi. Tu le retrouves en bas de l'hôtel. Lui, il est chaud patate. En principe pour aller à Dhaka (200 bornes, 4h de bagnole) le prix est de 65 euros mais vu les risques pour sa bagnole, il demande 80 euros. Pas d'hésitation. Inch'Allah tout se passera bien.

Une nouvelle journée commence

On part à 15 bornes du centre sur le site de Mahasthangarh. Rien qu'arriver à écrire le nom correctement... C'est la plus vielle ville (en tout cas, ce qu'il en reste) du Bangladesh. Elle daterait du 3eme siècle avant JC.

C'est légèrement embouteillé. A des endroits où les flics interdisent les tuktuks, le chauffeur indique qu'il transporte des étrangers (de prestige) et on le laisse passer. Un train arrive. Les rails traversent le centre animé de la ville. Le chauffeur décide de s'arrêter en plein milieu des voies pour qu'on puisse bien voir le train.

Ça va côté oreilles ?

Puis il nous laisse loin de l'entrée du site et finalement, c'est une bonne chose car on a pu se balader entre les champs.

Il y a tout un complexe dont il ne reste pas grand chose, souvent simplement un reste de murailles.

Première visite, le reste de citadelle. Hein que ça a de la gueule ?! Des gens coupent l'herbe. A côté de cet incroyable site il y a un petit parc et plein de couples de jeunes viennent se retrouver là en cachette.

Ensuite, tu peux visiter le musée, en fin une salle. Photos interdites.

Tu lâches pas l'affaire, tu traverses la rue pour aller sur le site de Gdinga Vita (un site hindou). Pas mieux, voir pire en terme de site mais toujours des amoureux.

Ton téléphone sonne. Le patron de l'hôtel t'annonce que le chauffeur a annulé (bizarre, il était super motivé la veille) mais il aurait trouvé un autre chauffeur. Re-bizarre, il te demande de ne pas recontacter le précédent chauffeur. Ça sent encore le drôle de plan...

En fait, c'est sur le site de Bashor Ghar qu'il faut se pointer. Comme pour tous les autres sites du coin, faut aimer la brique rouge et l'herbe...

Incroyable, tu te fais alpaguer dans la rue par un mec car il veut faire une photo avec sa femme. Tu crois que c'est pour toi. Mais non, c'est pour Sean (qui a une bouille de chinois) qui doit poser pour la photo !

Bon, c'est bien sympa d'en prendre plein la vue mais le bruit des klaxons te manquent. Retour au centre ville.

Tu as plein de petites échoppes où les mecs repartent les téléphones en utilisant en particulier un fer à souder... Va comprendre.

Une fois le train passer (deux par jour), tu peux tranquillement déambuler sur les rails et aller jusqu'à la rivière jonchée de plastiques.

Balade du côté du marché pour acheter du poisson. Vu la distance et la chaîne du froid, t'as peu de chance de trouver un poisson qui vient de la mer

Donc tu te rabats sur de l'élevage en étang. Histoire d'être sûr de la fraîcheur, t'es allé chez le gars qui les vendait encore vivant dans un sceau. Une fois choisi, le poisson est écaillé et découpé en quelques instants.

Puis retour au restaurant de l'hôtel où tu t'es pointé comme une fleur en demandant s'il pouvait le cuisiner. Un peu étonné les gars mais le résultat est sympa.

19h, réunion avec le patron de l'hôtel. En fait c'est lui qu'a annulé notre chauffeur soit disant sa voiture était pas bonne pour qu'on ai une voiture plus confortable. Sans voir le mal partout, la bagnole était nickel et le chauffeur super. Certainement une histoire de commission. Apparemment, depuis un mois, c'est 22 jours avec des blocages de route.

En tout cas, 21h, une voiture est là, bye bye Bogura... C'est parti pour 200 bornes soit 4h de bagnole.

8

Hello,

Un petit post pour vous faire partager les joies des transports en période de blocage.

Déjà, un petit mot sur le retour sur Dhaka. Départ à 21h. On est la seule bagnole. Par contre des centaines de camions qui, ne pouvant rouler de jour, tentent de passer de nuit. T'as pas fait 50 bornes que t'es coincé. Un flic circule entre les files et vient directement sur ta bagnole. Tu montres bien ta tête de touriste de base. Discussion avec le chauffeur. Il a laissé passer la bagnole uniquement parce qu'il y avait des étrangers. Le truc bizarre, c'est que personne ne bloquait la route. Slalom entre les camions pour arriver à Dhaka. Faut ensuite imaginer des centaines de camions qui rentrent en même temps dans la ville. Un cauchemar à 1h du matin.

Juste le temps de pioncer 4h pour choper un avion qui t'enméne à Sylhet. Ton hôtel est dans une zone résidentielle. Ils bloquent les routes le soir accédant à la zone et ne laissent qu'une entrée surveillée. Déjà, faut la retrouver pour sortir. Elle donne sur une rue pas éclairée avec très peu de circulation (il est 5h15). Tu chopes un mec en tuktuk mais à pédales. Avec lui, jamais t'arriveras à l'aéroport qui est à 4 km. Arrivé sur une route plus fréquentée, tu changes pour un tuktuk motorisé qui lui, cet enfoiré, te laisse 300m plus loin et refuse de passer le checkpoint militaire qui permet d'accéder à l'aéroport. Discussion avec les képis et quand ils voient passer un CNG, ils l'arrêtent. Ici, ils ont encore le respect (la peur?) de l'uniforme.

T'es enfin à l'aéroport. Tu te dis, tranquille, t'as fait ton check in en ligne et t'as pas de bagage. Sauf que ça marche pas comme ça ici. Même avec un web check in, il leur faut la carte d'embarquement. Ils ont pas les machines pour lire les tags et code barre d'où le format papier. Sauf, que comme t'as déjà fait ton check in tu ne peux pas le refaire à nouveau pour générer ta carte d'embarquement. Ouais, rien n'est vraiment simple mais il y a toujours quelqu'un pour aider. Finalement t'es dans l'avion. Les annonces du Stewart commencent par trois Allah Akbar et fini par un inch'Allah. Si avec ça, t'arrives pas entier...

L'avion se pose, mais toi, ton objectif, c'est la ville de Sreemangal à 80 bornes. Et c'est toujours un foutu jour de blocage. A la gare de bus, on te dit que peut-être un bus partira à 11h... Il est 9h30. Tu te pointes à la gare de trains. Même si c'est affiché complet, on te trouve un billet. 30 minutes plus tard, on vient t'annoncer que le train aura 4h de retard. Ouais, c'est la totale!

T'as traversé Sylhet en CNG, aucun intérêt à rester ici. Il y a peut-être des choses à voir autour mais si t'es coincé, tu prends un avion le jour même pour retourner sur Dhaka et cassos.

Sans trop y croire, tu retournes au terminal de bus. Incroyable un bus part, il est ras la gueule. Ça sent le bus qui va mettre une plombe pour faire les 80 bornes jusqu'à Screemangal mais c'est pas grave. T'as merdé, t'avais un mini van qui partait mais qui attendait d'être complet. Ça peut prendre 5 minutes comme 2 heures. Il est parti avant ton bus... mauvais choix

13h, alléluia, t'es enfin à a Sreemangal. T'expliques au gars de l'accueil de ta guesthouse que t'es venu, entre autre, pour aller marcher jusqu'à la cascade de hum hum. Le gars te dit qu'en cette saison, y a pas d'eau. Tu cherches une corde pour te pendre.

Petite aparté, le Bangladesh n'est pas connu pour ses randos. T'avais trouvé celle là où celles dans la région de Chittagong hilltract. Mais ça fait des années qu'à cause de tension avec les ethnies locales la région est interdite aux étrangers.

Revenons au transport car c'est pas encore fini , ce n'est que le début. Ton avion pour le Pakistan est dimanche soir et dimanche va être un jour de grève. Ton avion de Sylhet pour retourner à Dhaka est dimanche à 14h30 et t'as pu acheter un billet de train Sreemangal-Sylhet avec un départ à 10h30. Si le train a du retard, c'est mort donc t'es moyennement confiant, voir ça pue grave! Le gars te dit qu'il y a tout le temps un minimum de retard de 30 minutes pour les trains. C'est mort pour choper l'avion. Ouais, là, t'as grave merdé. Du coup, t'es parti acheter un ticket de bus pour Dhaka à 6h dimanche matin. Ils te disent peut être que ça passe. De retour à la guesthouse, t'as quand même un gros doute et tu demandes au gars de l'accueil de rappeler l'agence de bus. Entre bengalais, c'est plus fluide. Finalement, trop dangereux de partir dimanche matin. Vous êtes encore là ?

Alors, quoi faire? Soit t'es joueur et tu te dis que comme aujourd'hui peut être que dimanche les bus pourront circuler sur des petites distances (retourner sur Sylhet le latin et choper l'avion) mais c'est loin d'être gagné. Soit, tu ne prends aucun risque. Vous suivez toujours ?

Donc il te reste encore deux solutions jouabls. Soit samedi aprèm tu prends un bus pour retourner sur Sylhet et ensuite tu prends dimanche aprem l'avion pour Dhaka. Avec le seul risque qu'il y ai des merdes côté avion. Soit tu changes ton billet de bus pour Dhaka pour samedi à minuit.

Ouais, là je pense qu'il y a plus personne...

Pour celui qui s'est accroché jusqu'au bout, le gars de la guesthouse t'a accompagné au comptoir des bus pour te changer le billet pour partir samedi soir sur Dhaka. Maintenant c'est inch'Allah...

Tout ça en ayant dormi 2h cette nuit. Le premier qui te dit que tu pars plus qu'en vacances pépères...


Dernier point côté intestins. Ça marche moyen. T'es passé au lassi pour essayer de dégager tout çà. Toi qui avait prévu des médocs pour trois touristas, c'est le contraire...

9

Alors côté ville, Sreemangal n'a pas plus d'intérêt que les autres villes où t'as traîné. La seule différence, plein de magasins qui vendent du thé. Toute cette région de Sylhet à Sreemangal (entre autre) est couverte de plantations de thé. C'est un peu le but de ta venue ici.

T'as engagé un chauffeur de CNG pour la journée, histoire d'aller visiter les environs. Aucun intérêt à rester en ville, tu te pends à la fin.

Direction le parc de Lawachara à 10 bornes de la ville avec un stop à un petit boui-boui pour boire quoi, du thé bien évidemment. Ici, le thé vert est servi avec des feuilles. Le thé noir, c'est avec des sortes de très petites boulettes de thé.

Puis un petit arrêt pour te montrer les hévéas où ils récupèrent la sève pour faire du latex.

Les plantations de thé sont juste de l'autre côté de la jungle et le contraste entre les plantes de thé en ligne et le bordel de la jungle est sympa.

Pour l'instant, tu as surtout des plantations sur terrain plat mais ensuite les petites collines vont en être couvertes.

Au parc, tu prends un guide avec l'option la plus longue balade. T'es pas tombé sur n'importe quel guide car c'est lui qui a découvert en 2010 la cascade de hum hum en baladant un groupe de touristes dans la jungle.

T'as pas marché 100 mètres que le guide te montre un gibbon femelle (couleur marron) tout en haut d'un arbre. Sans déconner, s'il te le dit pas, jamais tu le trouves tellement il y a des branches. N'espérez pas de photos, c'est la seule boule de poils que tu verras dans les arbres. Avec ton option, t'as le droit à prendre un petit chemin pour t'enfoncer dans la jungle sur un sentier.

A un moment, t'as le droit à un bonjour des singes...

Ils sont très territoriaux et ils ont vite fait de se mettre sur la gueule entre eux. Apparemment, ta venue les laisse plutôt indifférents.

Même, si t'es sur un chemin bien visible, ça fait beaucoup plus 'jungle' que les balades de masse dans les Sundarbans. (Et même si des rails traversent la jungle...)

Le guide te montre ton pied. Ah une sangsue. Ça faisait longtemps.

A un moment, le guide s'arrête et recule rapidement en te repoussant. Quoi? Un tigre? Enfin!! Non, y en a pas dans le coin. Juste un serpent à cou rouge (ouais, ouais, ça un cou un serpent) qui traverse le sentier. Une sale bête apparemment.

Bon, retour sur la piste principale où malheureusement tu tombes sûr des touristes bengalais en goguette. Ils chantonnent, parlent fort. Le guide te fait prendre un autre chemin dès qu'ils nous voient plus, histoire d'être au calme et espérer voir où entendre des bestioles. La balade est plutôt sympa et ça fait du bien d'être dans la nature. On tombe nez à nez avec un animal typique de la jungle. Ouais, très typique !

Direction le petit village (qui est dans le parc) de Khasia. Une quarantaine de familles, surtout des chrétiens. T'as même une église. Les gamins apprennent à manier la batte de cricket avant de toucher un ballon.

Un homme est en train de monter sur une 'échelle' pour ramasser les noix de bétels.

Une femme d'un petit village à côté vend des petits ananas. Une fois découpé, on dirait une glace en cornet

T'as fait des photos d'eux et de leur mère (?) que tu montres aux enfants. C'est le succès assuré.

Direction la sortie du parc où des groupes de locaux arrivent en masse. Fini la tranquillité. Même mes gibbons l'ont mis en veilleuse.

Après le parc, direction le lac de Madhapur. Il est situé en plein milieu d'une plantation de thé. La route qui y mène, serpente entre les collines couvertes de thé est superbe. C'est l'heure de la pause déj pour les travailleurses. T'as vu que des femmes bosser. Les mecs les surveillent. Bon, t'as quand même vu des mecs travaillaient dans les rizières !

Tu ne peux pas faire le tour du lac mais tu peux suivre un chemin qui te permet d'être sur la créte de la colline et de te balader.

Beaucoup de femmes sont en train de couper les jeunes feuilles de thé.

Quand elles te voient, elles viennent dans ta direction pour te montrer des feuilles qu'elles viennent de couper. Elles les écrasent en te faisant comprendre de les mettre dans la bouche. Bon, c'est pas top.

Dès que t'as fait plus de 100m aucun groupe de bangladais n'est là. Ça fait trop à marcher pour eux... C'est pas que tu les fuis (oui, c'est vrai, tu les fuis) mais quand c'est un groupe de jeunes, l'un d'eux vient essayer de te parler pour faire le mariole devant les autres. La balade est super sympa avec cette vue en contrebas sur le lac, les femmes qui se déplacent entre les rangés de thé.

Direction une institution, le seven layer tea. Mais en cours de route, tu t'arrêtes pour voir passer un drôle d'équipage. Quand il s'est pointé à deux mètres de toi, t'as fait un pas en arrière. Un coup de trompe dans la gueule est si vite arrivé.

Le seven tea layer, c'est quelques boutiques de tissus et un vendeur de tasses de thé qui a tout compris au business. Un verre de thé dans un boui-bouis vaut 10 takas (moins de 10 centimes). Ici, tu peux prendre le thé à 7 niveaux. Les explications ne sont pas très claires sur les types de thé qui forment les différents niveaux. Du thé au citron, gingembre... A voir, c'est sympa, à boire, rien de particulier. Par contre, le gars vend le verre 80 takas et ça attire du monde.

Retour à la guesthouse vers 16h. Mouais, mouais mouais, tu préfères reprendre un CNG et retourner au bar à thé où au moins il y avait pas de bruit. Grosse erreur, autant à 15h, c'était assez calme, autant t'as l'impression qu'à 17h, c'est le hotspot de la région. T'as même un enfant star....

Finalement, Sreemangal est une très bonne surprise. T'as bien fait d'insister pour venir jusqu'ici !

10

Finalement, t'as décidé de faire la balade à la cascade de Hum hum même s'il ne devrait pas y avoir beaucoup d'eau. Sur internet, certains indiquent trois heures pour y aller.

Tu reprends le même chauffeur de CNG que la veille. Il est souriant, essaye quelques explications en bengali. Lui, de son côté, il a trouvé un bon client.

Départ à 7h (ben ouais, s'il faut 6h de marche aller retour selon les infos sur internet) avec un petit stop pour grignoter un parata.

C'est parti pour quasiment une heure de CNG sur une route très étroite entre rizières, plantations de thé et petits villages. Il y a même un terrain de foot que les tondeuses sur pattes préparent pour le match d'aujourd'hui.

Rien que le trajet vaut déjà le coup. Stop pour prendre le guide. A quoi reconnaît on qu'il est guide ? Ses tongs ? Son Jean's? Non il a une machette recourbe.

La route s'arrête au bout du monde, dans le minuscule village de Kolabonpara. Après plus rien

Et te voilà parti sur un chemin de boue. Heureusement qu'il a fait beau tous ces derniers jours sinon le chemin aurait été impraticable. Le gars parfois te parle de slip. Ouais, toi, t'es caleçon donc tu comprends pas trop.... C'est plus tard que tu comprendras qu'il parle de 'slipery', de glissant.

Le gars est super attentif, très souriant, dommage qu'on ne puisse pas échanger. T'as merdé hier, t'aurais du demander à ton guide de la vieille qui parlait bien anglais (celui qui a découvert la chute) de t'accompagner.

Le chemin suit les crêtes de petites collines. Donc tu passes ton temps à monter et descendre.

A chaque sommet, ils ont fabriqué des tables et bancs en bambou. Même si t'es en haut de la colline, malheureusement tu ne vois rien du paysage. Trop de végétation, en particulier d'immenses bambous.

Côté bestiole, pas de singes. T'as pas compris s'il n'y en avait plus par ce qu'ils avaient été bouffés ou parce qu'ils avaient rien à bouffer. Un gros écureuil passera rapidement sur un bambou pour que tu puisses checker la case animal. Finalement une grande descente faite d'escaliers dans la boue. Faut savoir que quand il y a beaucoup d'eau à la cascade, c'est un hot spot local. D'où les escaliers qui ont été creusés avec le passage des hordes. Arrivé en bas de la descente, t'as les pieds dans la rivière.

Il te reste plus qu'à la remonter tranquillement. Le guide enlève ses tongs pour passer en mode 4x4.

Tu patauges en sandales dans l'eau pour arriver au pied de la cascade. Il y a plus d'eau qu'espéré. Putain, comment les gens peuvent venir jusqu'ici et laisser leur merde. Ça gâche un peu le site.

Franchement, l'endroit est super sympa quand tu l'as pour toi, ça serait pas forcément la même histoire avec 100 gugus. On aura mis une heure au lieu des trois indiquées. Sans déconner, trois heures ! Mais ils se sont perdus ou quoi ? Le chemin fait jamais moins d'un mètre de large.

Histoire de se débarrasser de la transpiration, tu piques une tête.

Tu peux aussi prendre un petit chemin très casse gueule pour arriver au dessus de la cascade.

Tu reçois un SMS de ton opérateur pour te souhaiter la bienvenue en Inde. Selon le guide, on serait en Inde. Bon, t'es jamais allé en Inde mais maintenant c'est checké.

Maintenant il s'agit de faire le chemin retour.

Ton chauffeur roupille tranquillement sachant que t'as plus 3 heures d'avance sur le retour.

Du coup, t'es à 13h à la guesthouse. Ton bus est après minuit. Ça veut dire 8h à buller ici pour arriver à 6h du matin à Dacca et buller jusqu'à 21h. Ça va pas être top. T'es passé à l'agence de bus et t'as chopé un bus qui part dans 20 minutes. Tu pourras, voir les paysages, passer une bonne nuit à Dacca et surtout laisser ton sac à dos à l'hôtel demain.

Sur le papier, entre cinq et six heures de bus direct pour faire les 200 bornes. Tu t'es dit que t'allais te peler avec leur clim, donc t'as préparé ta polaire. Bon, certainement un coup de fatigue, t'as oublié que t'étais au Bangladesh. Les bus longues distances sont aussi pourris que les autres. Mais il y a des ventilateurs au plafond de l'allée centrale. Quand on roule, tout va bien, il fait bon. Dès qu'on est coincé (ce qui arrive sans arrêt), les ventilateurs démarrent pour rafraîchir le bus.

Côté paysage, que du plat à perte de vue. Les seules fois, où tu prends de l'altitude c'est sur les ponts qui enjambent les rivières...

A 50 km de Dacca, ce ne sont que des bouchons sans fin. Mais le principal est d'être là avant les blocages de demain.

T'as décidé de changer de quartier. Direction Banani, un des quartiers les plus chic de Dacca. Ca empêche pas le bordel côté circulation. Le gars de l'hôtel te dit que la circulation s'est largement améliorée depuis la construction de voie express....

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Allez bye-bye le Bangladesh.

En conclusion, à part 3-4 fois des mecs un peu lourd, t'as jamais eu envie de pleurer (voir la raison de ce voyage...dans le premier post). T'es tombé que sur des gens toujours souriants, sympas, prêts à t'aider.

T'es resté moins longtemps que prévu car trop de galères dans les transports à cause des manifestations. Et c'est pas terminé, ça va s'accentuer jusqu'à début janvier, date des élections. Faut savoir qu'à chaque élection présidentielle, c'est le même bordel sur plusieurs mois. Donc, évitez d'y aller dans cinq ans a cette période

Côté paysage, t'as pas eu d'effet waouh sauf dans les collines de thé de Sreemangal. Un peu trop plat pour ta pomme...

Direction le Pakistan avec une arrivée sur Islamabad. Fini le nord et ses superbes montagnes. Tu vas un peu trainer dans le sud pour voir les villes historiques Peshawar, Lahore, Multan...

Espérons qu'il n'y aura pas de grève ou de blocage

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Direction le Pakistan. Pas de vols directs. T'as pris un billet pour Oman sur Bilan Airways, 2h30 de transit puis un billet sur Oman airway pour Islamabad.

T'as fait online check in pour le Muscat-Islamabad et cette fois t'as imprimé la carte d'embarquement.

Au guichet pour le vol Dhaka-Mascate, ça ne passe pas. Faut aller voir un chef à un autre guichet.

Le problème est que tu as pris les billets séparément et rien indique dans leur système que tu reprends un autre vol. T'as beau leur montrer la preuve que t'as un autre vol mais si c'est pas dans le système c'est que c'est pas dans le système.

Coup de pot monstrueux, sur internet, on indique que le français de base peut avoir un visa à l'arrivée à Oman. Donc, tu fais ton français de base. Dans ce cas, tu leurs dit que tu rentres dans le pays. Sauf, que pour avoir le visa à l'arrivée il faut une preuve que t'as un billet pour sortir du pays. Ça tombe bien, il est devant ses yeux et en plus j'ai la carte d'embarquement. Mais ce n'est pas dans leur foutu système. Euh, il y a une corde pour se pendre ? T'as regardé s'il y y avait pas une caméra cachée.

Bon, le gars appelle son chef au téléphone. Il essaye de faire des manips sur son système mais ça bloque. Non, tu n'es pas diplomate, non tu n'es pas un autre machin, t'es juste un touriste de base. S'il veut, tu peux même mettre un bob FRAM!

Alors, bien sûr, toujours avec le sourire.

En parallèle, tu regardes si tu peux pas faire un evisa pour régler ce problème qui n'existe pas.

Il a demandé à son chef de venir. Le gars a des tonnes de galons sur ses épaules. Dans l'armée il serait au moins colonel.

On refait la totale. Il check même ton visa pour le Pakistan. Finalement, il t'explique (en insistant lourdement) qu'il veut bien te laisser partir mais si tu rates ta connexion, c'est pas le problème de la compagnie. Ben, oui, logique mon colonel! Soldat FRAM au garde à vous.

Va comprendre, finalement, t'as ta carte d'embarquement et en plus ils t'ont mis en business.

L'avion a plus d'une heure de retard, ça va être chaud! Tout va se jouer à Mascate...

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Finalement, bien arrivé à Islamabad malgré le coup de pression à Dakha.

Faut savoir qu'à l'aéroport, tu n'as ni ATM, ni banque, ni vendeur de cartes SIM ni même un kiosque pour prendre un taxi prépayé. Tu passes la douane, t'as que dal, wallouh! Si t'as pas changé avant de venir au Pakistan, ça risque d'être un peu sport en arrivant. Même les chauffeurs de taxis ne viennent pas démarcher les clients. Ah, pardon, tu as cinq banques installées à 3km au milieu de nulle part. Va comprendre l'intérêt, y a vrai rien autour. Et pas la peine d'y aller, les CB étrangères ne fonctionnent pas !

T'es crevé par le voyage, t'as pris un taxi plutôt que plusieurs bus pour aller à Peshawar à 200 bornes.

Beaucoup de brouillard, il doit fait quinze degrés, ça change du Bangladesh. En cours de route sur l'autoroute en plein brouillard, le chauffeur se roule un joint. T'as mis ta ceinture de sécurité.

Hôtel pourri, juste en bord d'une énorme voie express, ça commence bien. Il y a trois mois t'avais acheté une carte SIM sans trop de problème. Aujourd'hui, t'as mis deux heures pour en acheter une qui ne fonctionne pas car ton téléphone doit être acheté au Pakistan.... Si c'est vraiment le cas, ça va être galère à moins d'investir dans un téléphone local...

T'as entendu parler d'un immense bazar en dehors de la ville où une partie serait dédiée aux armes et à l'opium. Le touriste ne serait pas forcément le bienvenu. Bon, forcément, t'y es allé...

T'as pas mal cherché sans non plus demander aux passants où étaient les ventes armes. Mais que dal. Autant en réussite que la carte SIM.

Surtout que tu découvres qu'à 100 mètres de ton hôtel, il y a une dizaine de boutiques. Surtout du flingue et du fusil, quelques armes style Ak47 mais pas de RPG. T'es qu'à 60 bornes de la frontière afghane, ça doit se trouver là-bas...

Retour au centre ville. Une amie pakistanais t'a conseillé le resto nisar charsi tikka. T'es dans une rue avec plein de bouchers qui découpent des morceaux à cuir sur un grill, et tu les manges quasiment par terre. Ça peut pas être ça !! C'est une institution, tout le monde connaît ce resto. Dès l'entrée t'as compris que le végétarien va pas se sentir à l'aise ici. Une carcasse d'agneau annonce la couleur.

Ensuite tu passes une grand cours intérieure où certains sont installés sur des sortes de lit et des coussins (ça rappelera des souvenirs de tchaikana pour ceux qui ont visité l'Ouzbékistan).

En plus un gars qui parle parfaitement anglais t'ayant vu galérer dans la.rue, t'y enméne et commande pour toi. T'en profites de lui parler du fameux marché aux armes. Il demande au serveur. Pas de problème, un coup de fil et tu peux acheter une arme. Euh, on s'est pas vraiment compris. Moi, juste grand baltringue, je voulais juste aller voir. Déjà qu'au contrôle dans l'avion, ils t'ont piqué ton mini ciseau alors un Kalash, ça risque de moyennement passer. Et puis, les prisons pakistanaises... déjà que leurs hôtels sont pas top.

Les plats arrivent, t'as un demi kilo de poulet et côtelettes d'agneau matinée dans de la tomate, des épices et surtout beaucoup d'huile. Une galette qui te sert de fourchette. Bon mais gras !

Direction le bazar du centre ville. Si vous arrivez de France, vous allez vous dire c'est quoi ce bordel. Si vous arrivez du Bangladesh, vous avez l'impression de revivre. Ici, plein de ruelles uniquement piétonnes ou au pire avec une ou deux motos. Mais ça ne klaxonne pas sans cesse de manière agressive comme dans les villes du Bangladesh. Alors, certes, dans les rues ou les tuktuks et bagnoles circulent, la pollution pique les yeux.

Pareil, même si c'est sale, ça l'est beaucoup moins qu'au Bangladesh.

Côté visite, t'as l'église de tous les saints (de 1883) mais saint Ricardo a trouvé porte close. La dernière attaque terroriste contre l'église date de 2022 donc, bon, tu ne traines pas trop longtemps autour.

T'es en train de faire des photos de la tour de l'horloge de Cunningham (de 1900) quand un vendeur de pinceaux te demande de le prendre en photos. Puis c'est au tour de ses collègues et enfin d'enfants qui rôdaient bizarrement autour de toi pour être sûr une photo.

Des vieilles baraques

Pour celles qui aiment le clinquant, vous avez une ruelle qu'avec ce genre de bijoux sobres et passent partout.

Difficile à expliquer mais l'ambiance des bazars et plus sympas ici. Beaucoup d'hommes pakistanais ont leurs tenus traditionnels. Par contre la plupart des femmes portent le tchadri. Le plus étonnant est que ce sont les hommes qui tiennent les magasins de sous vêtements féminins (en fait aucune femme ne travaille dans un magasin).

Autant en juillet dans le petites villes des montagnes du nord, tu ne voyais pas trop la pauvreté, autant ici, c'est flagrant. Tu vois un groupe de femmes assises par terre devant le store baissé d'une boulangerie (ici, ce sont des galettes style nan). Tu te dis bêtement quelles veulent être les premières pour avoir les galettes chaudes. Tu repasses une heure plus tard, elles sont beaucoup plus nombreuses et pourtant il y a des galettes à vendre. Ça semble plutôt une queue pour récupérer les galettes invendues.

Côté vendeur de bouffes, pas mal de gars font frite des frites qu'ils vendent en cornet aux passants. D'après la gueule de l'huile, elle doit certainement venir de la vidange de leur gros camion diesel..

Lendemain matin, direction Lahore avec un stop en cours de route soit 500 bornes. Deux heures pour 200 bornes de bel autoroute sans tuktuks, sans merdier, le rêve jusqu'à Islamabad. Au Bangladesh la même distance t'avait pris 8h.

Arrivé à Islamabad, ton terminal de bus est uniquement pour les longues distances. Faut déjà savoir où est la gare d'où partent les bus pour Dina. Et merde, à l'autre extrémité de la ville. Comme Islamabad est une ville très étendue, ils ont construit le 'métro'. En fait, ce sont des larges avenues complètement fermées et réservées aux bus qui traversent toute la ville. Le seul hic, quand tu changes de ligne, tu dois ressortir au niveau du guichet pour acheter un nouveau billet. L'avant du bus est réservé aux femmes. Les mecs s'entassent à l'arrière. La gare de bus pour les destinations courtes (tu vas quand même te taper 120 bornes) est beaucoup populaire mais surtout très bordélique. Sur les 120 bornes (en plus de 3 heures et environ 1 milliard d'arrêt), tu n'as vu que des bâtiments en bord de route. T'as l'impression de n'être jamais sorti de la ville.

Alors pourquoi t'arrêter à Dina ? A 25 bornes tu as le fort de Rothas (inscrit à l'UNESCO). Oui, ton cours séjour au Pakistan va surtout être basé sur la visite de monuments.

Encore un grand moment au bazar près des chauffeurs de taxi. T'en as dix autour de toi. Un premier balance un prix (vu le montant, il doit vouloir te fourguer sa voiture), puis un autre annonce un prix inférieur et ça baisse à chaque annonce.

Le fort a été construit au 16eme siècle. Une grande partie des fortifications est encore en bon état. La circonférence fait 4 km, avec 12 portes, 68 bastions.

T'as pas pris de guide mais un policier t'a accompagné pour ta sécurité. Soit disant pour que tu sois pas dérangé par les locaux. Du coup, c'est lui qui te fait la visite, te montre les meilleurs spots pour les photos et demandent aux locaux de s'écarter pour que tu fasses tes photos... Le touriste étranger est rare, il faut le garder...

Si tu veux faire le tour des fortifications, tu peux largement passer 2-3 heures.

C'est pas tout, faut aller sur Lahore à plus de 200 bornes. 14h00 le taxi te ramène à la station de bus quand tu te dis que jamais tu seras à Lahore pour 19h. Ça sent encore le bus qui va s'arrêter tous les cent mètres. Les bus directs passent par l'autoroute, loin d'ici. Le gars de te demande 50 euros pour t'y conduire. Pour une fois, t'es pas trop con. Sans faire de stop, on aura mis 5 heures de bagnole...

Les joies des transports locaux. Tu vas définitivement arrêter les conneries. Sur les longues distances, ça sera bus direct !

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Bienvenu à Lahore, ville vitrine du Pakistan. Plus de dix millions d'habitants. D'un côté une vieille ville avec une forteresse, des vieilles mosquées et hammam et de l'autre des quartiers à ce des boutiques clinquantes comme on imagine pas au Pakistan. Autant à Peshawar, la plupart des femmes portaient le tchador, autant ici, beaucoup n'ont pas de voiles, certaines conduisent.. Clairement un autre monde.

T'as la chance de connaître Faryal, une pakistanaise rencontrée en juillet sur le trek du camp de base du K2. Extrêmement sympa (comme tous les pakistanais rencontrés) avec un comportement à la fois occidental et par certains côtés conservatif. Les pakistanais ont un très fort sens de l'accueil, c'est quasiment impossible d'arriver à payer quoi ce soit. (une petite anecdote symptomatique de la gentillesse des gens. En attendant un toilette dispo dans une gare de bus, tu échanges trois mots avec deux jeunes. En plus de te laisser passer devant, quand t'as voulu payer, ils avaient payé à ta place)

Elle va te faire visiter la ville. En plus elle a sa voiture avec chauffeur. Ça va être cool de n'avoir rien à gérer (outre les merdes habituelles comme les problèmes d'avions, de résas d'hôtels qui vont pas... Oui, pour info, certains hôtels sur booking annulent tes résas car ils sont dans des zones militaires interdites aux étrangers).

Direction le quartier de Gultberg pour aller dîner au Salt ans peper, une chaîne de resto avec des plats traditionnels pakistanais. C'est un quartier avec des très belles boutiques. En comparaison, les devantures des boutiques des belles rues parisiennes ressemblent à des lidl... Ici, ils aiment le clinquant et dépenser leur argent.

Côté resto, c'est un buffet avec des dizaines de plats que préparent les cuisiniers devant toi. Agneau, poulet, mouton préparé de différentes manières. Si t'es végétarien, tu te pends. J'y Sans déconner, vous imaginiez manger des cailles (malheureusement en friture) au Pakistan ? T'as quasiment tout testé même une sorte de glace. Deux jours à ce rythme, c'est facile trois kilos autour du bide.

Direction la vieille ville. Passage par une arche

pour aller visiter la mosquée Wasir khan qui date de 1634. Elle est considérée comme la plus belle du Pakistan Malheureusement elle est en restauration et il y a pas mal d'échafaudage.

T'as aussi le shahi hamman, construit à la même époque que la mosquée. Les gens venaient ici se nettoyer avant d'aller les sultans et autres mecs importants à turban.

Le truc assez incroyable se trouve dans une pièce qui doit faire trois mètres sur trois. Tu te mets dans un des coins de la pièce et tu parles à voix basse face au coin près du mur. Les gens qui sont autres coins font entendre ce que tu racontes.

Histoire de trouver un peu de calme, tu peux aller traîner dans le jardin Shalimar, inscrit à l'unesco. Malheureusement les 410 fontaines ne fonctionnent plus, ce qui enlève un peu de magie au lieu.

Histoire de déconner, on est allé demander à la direction s'il pouvait ouvrir les fontaines pour que tu puisses faire des photos. Ahah, imagines un pakistanais qui se pointe aux jardins de Versailles et qui demande à faire fonctionner les fontaines. T'aimerais bien voir la gueule des gars de la direction des jardins face à la demande. Ici, ils se sont presque excuser. Ils ne font plus tourner les fontaines car l'eau stagne et ça entraîne la multiplication des moustiques porteurs de dengue et palu.

Plus d'une heure dans un magasin d'un opérateur téléphonique pour comprendre pourquoi aucune de tes cartes sim locales ne fonctionnent. Afin de forcer les gens à acheter des téléphones dans le pays, le gouvernement a décidé de bloquer les téléphones au bout de deux mois dans le pays (que tu sois un touriste ou pas). Comme t'es déjà venu dans le pays en juin. T'es mort. Seule solution, payer une taxe en fonction de ton téléphone soit... 300 euros.

Direction la seule frontière terrestre indo-pakistaise ouverte, wagah border. Depuis 1957, les deux pays exécutent une cérémonie de descente de drapeau et de fermeture de la frontière quotidiennement. C'est comme allé au spectacle.

Mais faut d'abord passer plusieurs checkpoints. Les femmes et les familles vont être sur des gradins, les hommes de l'autre côté. Il y a toute une zone dite 'protocole' réservée aux VIP. Généralement les touristes y ont droit. Fayrial indique a un militaire qu'elle est ma guide et qu'on voudrait ne pas être séparés. Moyennement un petit billet, on est inscrit sur la liste des VIP. En fait, du moment que t'es de la famille d'un militaire, même d'un trouffion, t'as accès au VIP. Sans compter tous ceux qui donnent un petit billet...Donc c'est le gros bordel.

Bien avant de rentrer dans les gradins, t'as les vendeurs de drapeaux pakistanais, de popcorn, frites. Les enfants se font dessiner sur le visage le drapeau pakistanais. Ici, faut être patriote dés le plus jeune âge !

Les gradins pakistanais font face aux gradins indiens. La route entre les deux pays est pour l'instant bloquée par des grilles qui s'ouvrent pour les rares personnes qui passent la frontière. En attendant la cérémonie, une musique assourdissant sorte d'immenses baffes. L'objectif est de faire plus de bruit que le côté indien. Des deux côtés, les gradins se remplissent rapidement. Les vendeurs de popcorns et drapeaux circulent entre les rangs. Les affaires sont bonnes. 16h la cérémonie va commencer. Un mec avec un drapeau Pakistanais se pointe et provoque le côté indien. Il fait monter la pression en faisant hurler à tour de rôle les gradins hommes et femmes. Tu sens la ferveur.

C'est le chauffeur de scène. Cinq bonnes minutes pour faire monter l'ambiance et il revient cette fois avec un 'tambour'. Côté indien, difficile à voir avec les grilles mais ça doit être du même acabit. Des militaires (des rangers) en grande tenue s'avance. Sans déconner, tu sens qu'il y a eu du casting. Tous les gars sélectionnés font deux mètres de haut. T'en croises pas tous les jours des gars comme ça au Pakistan. Même les 2 femmes rangers sont grandes.

Puis commence la parade sous forme de marche rapide et de grands levés de jambes. Tu leurs mets des froufrous, c'est le remake des folies bergères version pakistanaise. Côté indien, ils sont synchronisés avec les pakistanais et même chorégraphie.

Voilà un petite vidéo regroupant des extraits de la cérémonie.

Côté ambiance, ça grimpe encore plus grâce aux différents chauffeurs de scènes.

Il faut se lever, c'est le moment de la descente des drapeaux. Puis les grilles se referment, les frontières sont considérées comme fermées et la cérémonie se termine. Côté résultat de la compétition, c'est match nul.

Ensuite, les VIP peuvent aller se faire prendre en photo avec les militaires. Et les VIP de VIP (dont tu fais parti. Ouais, on t'a filé un bout de papier marqué ' visit zero line' ) peuvent même s'approcher à un mètre de la frontière. Waouh...

Franchement, c'est sympa à voir et l'ambiance est incroyable. Après, leur chorégraphie est un peu ridicule mais ça reste un incontournable.

Histoire de tester l'art culinaire pakistanais, tu vas dîner au Spice bazaar. Super cadre et pour 10 euros tu as ce bbq pour deux personnes.

Fat Ricardo

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Et non pas de petit déj à base de pois chiche...

Direction Hiran Minar à 50 bornes de Lahore.

Le site à été construit par l'empereur moghol Jahangir au 17eme siècle.

Vous avez vu la taille du site ! Vous n'allez pas le croire. Le mec a fait construire ce site en l'honneur de... non, c'est pas une blague, de son...antilope préférée. Mansraj de son petit nom. Sans déconner, c'est un autre monde !

L'avancée sur le bassin est maintenant interdite au public. Trop de connards qui ont gravé leurs noms sur les murs et des couillons seraient tomber dans le bassin en faisant des vidéos TikTok.. No comment.

Tu t'approches de la grille fermée, un gars se pointe, t'ouvre la grille pour te faire passer avec Fayrial. Puis il rebloque la grille interdisant aux locaux de passer. T'as privatisé cette partie du site... Le mec nous accompagne, en nous ouvrant les différentes grilles. En dehors du petit billet donné au gars, t'as un peu l'impression que le gouvernement veut donner une bonne image aux touristes étrangers et assurer leur sécurité.

A quelques kilomètres de Lahore, t'as le tombeau du fameux empereur Jahangir (4éme empereur moghol). Il a fini d'être construit après sa mort en 1637.

De grands jardins ou tu peux déambuler tranquillement mais surtout son mausolée où des peintures sont d'origine et bien conservées.

Pareil, t'as plusieurs gars qui s'assurent que personne ne taggue les murs.

Dans un autre jardin, t'as le mausolée de son frère. Faut reconnaître que ça le fait moins. Et bien lui, c'est son fils qui a fait construire le taj mahal.

Sur un autre site, à un kilomètre, t'as le mausolée de sa femme. Mouais, apparemment il préférait son antilope....

Dans ta todo liste reste le fort de Lahore (aussi à l'unesco). Il y a encore quelques années, tu pénétrais dans le fort par cet immense porte encadré de deux monstrueuses tours. Ça avait de la gueule.

Maintenant, c'est par la porte des éléphants par où rentrer les éléphants. Ok t'as pris du poids mais c'est vexant. Franchement, autant l'ancienne entrée pique les yeux, autant le reste du fort n'a pas grand intérêt. Reste quelques peintures, un ou deux plafonds de miroirs, le reste t'as pas vraiment emballé.

En plus avec 5 millions de visiteurs par an, t'as un peu de monde....

Par contre la mosquée Badshahi (construite en 1673) est vraiment impressionnant avec ces trois immenses dômes.

6éme plus grande mosquée du monde et plus grande esplanade de mosquée du monde.

Côté mosquée, l'esplanade est impressionnante par sa grandeur. Mais la meilleure vue est de la terasse des restos juste à la sortie de la mosquée.

Dernier resto dans l'hôtel de luxe Pearl continental. 110 euros la nuit pour un hôtel de luxe, c'est le prix de quoi en France ? Un formule 1? Ça rigole pas sur la sécurité depuis qu'une bombe a explosé il y a quelques années dans le coin. T'avais demandé à Fayrial s'il y avait un resto avec de la musique et de la danse traditionnelle. Bon, t'as une pauvre malheureuse danseuse qui toutes les demi heures fait un tour de piste sans grande conviction.

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Fini le all inclusive à Lahore. Direction le sud, la ville de Multan à 350 bornes. T'as pris un bus direct (fini les conneries des tortillards), siège en cuir qui s'allonge pour 7 euros. Sans déconner, pourquoi se priver.

Arrivé à ton hôtel, extérieurement il donne pas envie... On te dit que malgré ta résa sur Booking tu ne peux pas dormir ici. Ils ont pas la licence pour recevoir les étrangers. Bon, ok, finalement tant mieux.

T'as un hôtel qui accepte les étrangers (il y en a que sept dans toute la ville). Sauf qu'ils doivent prévenir la police de ta présence et tu ne peux pas sortir sans escorte policière. Putain, en pleine ville, c'est une première. Pourtant t'es loin des frontières, bizarre. Les pieds niquelés ont mis 1h30 pour arriver. T'allais te barrer sans eux quand ils se sont pointés. Ils ont mis aussi un mec avec un Kalash à l'entrée de l'hôtel. Te voilà parti à l'arrière de leur camionnette route sirène hurlante visiter la ville. Quand à la gare de bus, ils t'ont vu débarqué avec deux flics, ils ont été surpris. Autant ce matin, ils étaient moyennement sympas autant là, ton arrivée a marqué des points. Alors, tes body guards n'ont pas vraiment le gabarit des militaires vu à la cérémonie à la frontière. Ils sont plus du type du gendarme de St Tropez...

Multan est réputé pour ces mausolées avec ces saints à l'intérieur. Accompagné de deux flics, tu commences par le mausolée de Bahauddin Zakaria, un ponte dans le soufisme au 13eme siècle. Tu peux rentrer à l'intérieur. Grosse ferveur autour du tombeau.

Pour faire 300 mètres, on reprend la bagnole pour la tombe du shah Rukn-e-alam qui date du 14eme siècle, un lieu de pèlerinage important pour le soufisme.

Stop rapide par la tour de l'horloge. Avec le bus rouge à deux étages qui passe, on pourrait se croire à Londres

Dernier mausolée avant la nuit, celui du Shah Yousuf Gardezi. Le gardien voulait que tu fasses des photos de tout. Et même de l'intérieur du mausolée.

Alors, t'as pas trop compris qui était le propriétaire du pied mais apparemment, c'était un ponte. T'as dû faire la photo de l'empreinte de son pied... s'il y a de fétichistes...

Sur les trois monuments visités, les trois étaient protégés par des flics...va savoir.

Multan est réputée pour une spécialité, le sohan halwa, une sorte de pâtisserie avec des fruits secs. T'en as parlé à tes guides touristiques en képis et ils t'ont amené dans la rue où 20 magasins les uns à côté des autres vendent le même gâteau. T'es dans la meilleure boutique. Plus de 50 ans d'existence. À base de lait de bufflonne. Ça se garde,soit disant, 40 jours, t'as quelques doutes mais bon, une tourista en France..

Quand tu leurs dis que t'aimerais bien te balader dans le bazar, l'adjudant Gerber (vous trouverez qui c'est...) te dit que c'est pas possible. Il a pas un physique à marcher plus de 100 mètres.

Retour à l'hôtel avec les flics. Alors, c'est marrant d'avoir les flics avec soit. Tu payes rien, t'as la sirène, t'as le droit au coupe fil... Mais tu peux pas traîner dans la ville comme tu veux.

Plutôt que de dîner à hôtel, t'as décidé de sortir histoire de voir s'ils vont encore te mettre une escorte. Bingo, tu vas avoir ton taxi privé. 60 minutes plus tard, personne. Tu partais en solo comme un grand garçon quand Ils ont débarqué. Donc ce coup-ci, t'avais la voiture de police qui ouvrait la route, le délire. Tu t'es choisi un resto chicos. Le flic, cette fois, est en bomber's et tient un Kalash à la main. T'as eu une table sans problème... Les deux policiers attendent une table derrière toi. Tu leur as commandé une boisson, ils ont en profité pour se commander, à tes frais, un repas..

Demain tu vas faire l'aller-retour dans la journée à Bahawalpur et quand tu vas revenir sur Multan, tu devrais pas avoir de flics, donc tu vas essayer te balader tranquillement inchallah.

Construction du four à briques 
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Hier soir, t'as mis la pression à l'hôtel. Si demain matin, les flics sont pas là à 7h, tu te casses. T'as un bus à prendre et tu ne peux pas le rater. Résultat, 7h pétante, ils sont au garde à vous. T'as même plus besoin de chercher un taxi, c'est eux qui te conduisent. Une fois à la gare ils s'assurent que t'es bien dans la salle d'attente, une photo de ton billet de bus et cassos. Amis kidnappeurs, c'est dans les gares qu'il faut venir pour embarquer du touriste.

Direction Bahawalpur à 100 bornes au sud de Multan. Tu te lasses plus des bus directs. Alors, effectivement ça fait de la borne mais à part ce type de constructions historiques, t'as pas grand chose à voir dans le sud du Pakistan et maintenant on se caille dans les montagnes du nord. Quitte à être venu au Pakistan, tu visites de la vieille pierre...

En cours de route le chauffeur du minivan, le chauffeur te passe son téléphone. C'est la police de Bahawalpur pour te dire que t'es attendu et ils veulent savoir ton programme. Et merde, les flics de Multan ont cafté.

Arrivé au terminus, ils sont là. Tu pars sur la moto d'un flic en civil pour aller visiter le palais Noor mahal construit en 1870.

Construit pour sa femme, elle a jamais voulu y mettre un chausson. Il est toujours sous administration militaire donc même avec un flic, ça prend du temps de montrer pattes blanches et le visiter.

Les autres palais de la ville sont interdits au public car le gouvernement ou l'armée les squattent. Tu m'étonnes, pourquoi s'installer dans des cahutes si tu peux t'installer dans un palais. Pendant ta visite, le policier s'occupe de trouver un taxi pour aller au fort Derawar. Finalement c'est quasiment plus confortable quand t'as l'Office du tourisme de la police qui gère pour toi.

Alors, ça va en devenir risible. T'as une voiture de police qui t'escorte jusqu'à la sortie de la ville. Une autre prend le relais mais se traine. On leur demande d'accélérer, histoire que les vélos ne nous doublent pas. Impossible, on leur a donné cinq litres d'essence, ils peuvent pas accélérer sans tomber en panne sèche. 20 km plus loin, changement à nouveau d'escorte. Ils vont pas plus vite car la voiture a un problème. Sans déconner vous le croyez ? Et comment ils font, s'ils doivent courser une bagnole? 20 km plus loin, arrêt à nouveau pour changer de voiture d'escorte. Si ça continue tu vas arriver au fort à la nuit. Incroyable, encore un arrêt. Cette fois plus de bagnole qui ouvre la route mais un policier qui monte dans ta bagnole.

Alors, vu le nombre d'arrêts et ta vitesse de pointe, t'as le temps de voir passer un peu tout et n'importe quoi sur cette route express.

Jusqu'à dix kilomètres du fort, c'était des champs à peine semés de blé. Très vert et on passe directement à l'ocre du sable.

Le fort de Derawar. 30 mètres de haut, 40 bastions en assez bon état extérieur et date de 1730.

Tu peux monter sur une partie des remparts accompagné de ton garde du corps qui fait aussi guide.

Un des bastions a été entièrement restauré. Bien sûr, l'accès est fermé pour éviter les dégradations, bien sûr on l'a ouvert pour toi, bien sûr t'as donné un petit billet.

L'intérieur est plutôt en ruine. Reste un canon.

A la sortie, forcément Momo le chameau t'attend....

Pas très loin du fort, la mosquée Abbasi en marbre.

Alors, vous avez aussi un bon sommier confortable pour faire la sieste...

Il été temps de repartir sur Bahawalpur. Le problème c'est qu'avec ces conneries de changement d'escortes de ce matin, t'es déjà à la bourre et t'as réservé ton billet pour remonter sur Multan où t'attend le bus de nuit pour Karachi. Et tu vois sur internet que les bus sont rapidement pleins. Grosse pression sur le policier pour que le changement se fasse sans attente et avec des bagnoles qui roulent.

Mouais, à peine mieux. 16h, Si tu choppes pas le bus de 17h30 pour Multan, t'es mort. Impossible de le réserver en ligne. Au départ, t'avais réservé un vol pour Karachi, puis, sur un pressentiment, t'as acheté aussi un billet de bus... Tu reçois un email, ton avion est décalé de trois jours. Ouais, tranquille pour eux, trois jours..

Le chauffeur est appelé tous les quart d'heures par différents flics. Les changements sont mieux gérés mais si la voiture n'avance pas, ça change rien. À l'entrée de la ville de Bahawalpur, tu vois qu'il y a plus de bus dispo sur internet. Et en plus, tu dois encore changer d'escorte. Tu dis au chauffeur que tu veux parler à un flic, pas un mec en képi mais une pointure. Faut maintenant arrêter les conneries. Nouveau coup de fil de la police. Le chauffeur te le passe. Le mec parle anglais. Tu connais pas son rôle mais tu le pourris tout en sachant que c'est une grosse connerie. Forcément, le mec apprécie guère et te dit de te calmer et coopérer avec la police. Ouais, t'es loin d'être en position de force, donc plate excuse.

Négociation avec le chauffeur pour qu'il pousse jusqu'à Multan. Encore un changement d'escorte. C'est sans fin. Va savoir si ton coup de gueule est pour quelque chose mais les changements d'escortes se font sans attente et surtout il y a une bagnole des forces d'élite qui ouvre à toute vitesse la route avec la sirène. On paye même plus les péages. Le chauffeur te dit qu'il a l'impression de conduire le premier ministre.

Va comprendre à 40 bornes de Multan, leur bagnole s'arrête et on nous dit de continuer sans escorte. C'est vraiment du pipeau leur sécurité. Mais c'est pas terminé. 10 kilomètres avant Multan, nouvel arrêt. Un flic monte dans ta bagnole et trois de ses collègues t'attendent à la gare. Photo du billet de train et c'est enfin terminé.

 Mosquée Abbasi 
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Le bus de nuit devait te déposer à Karachi à 7h30. T'as ensuite 6h pour faire les 200 km aller retour pour se pointer sur le site de la nécropole Makli (inscrite au patrimoine de l'humanité). Prés d'un million de tombes...

200 bornes en 6h c'est plus que jouable ! Sauf si tu dois être avec une escorte policière ! Dans ce cas, tu laisses tomber. Trop risqué de rater ton avion pour Colombo.

Finalement la question se pose même pas, le bus a mis 4h de plus que prévu... T'es presque à la bourre pour chopper l'avion.

Visite de Karachi ? Même les pakistanais te disent qu'il n'y a pas grand intérêt. Une ville très active, bruyante, embouteillée sans monuments particuliers à voir.

Petit résumé sur le Pakistan. Les gens sont super sympas. C'est pas encore là que tu vas pleurer... On a une mauvaise image du pays. Deux mondes se côtoient, en particulier au niveau des femmes.

Lahore - Peshawar 

Le sud du pays est plus pour les visites culturelles et le nord la haute montagne. Pour ceux et celles qui cherchent des plages et cocotiers en sirotant des mojitos en maillot de bain, euh, réfléchissez avant de venir....

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Yo,

Sri Lanka, dernier pays visité lors de ce voyage. Tu vas passer 2-3 jours dans le centre du pays pour voir des sites bouddhistes (obligé, sinon le Gilles va te pourrir) puis descendre plus dans le sud pour faire de la rando et peut-être la côte pour quelques jours de bulle au bord de l'océan indien. Pas le temps de monter dans le nord en pays tamoul, dommage.

Le Sri Lanka t'accueillie avec la pluie. Peut être les larmes tant recherchées.

C'est un choc côté température mais surtout humidité. T'as en quelques minutes comme une deuxième peau humide et poisseuse.

Direction Anuradhapura, soit 4h de taxi pour faire 200 bornes. Au début t'avais pensé au train mais il restait qu'une troisième classe et fallait descendre d'abord sur Colombo. Ça fait 48h que t'as pas eu de vraie nuit ni de douche, alors taxi !

On est passé par des routes nationales. Tout est très vert, beaucoup de jungle, des plantations de cocotiers, de bananiers.... Vraiment un environnement tropical. Et étonnement, partout des panneaux publicitaires, tout le temps le long des routes.

Et quel plaisir (simple) de voir plein de femmes dans les rues, en jupe, sarong, en train de conduire des scooters. Pas d'agressivité dans la conduite, la vie semble beaucoup plus paisible. Un autre monde même en comparaison de la moderne Lahore. Et même s'il y a quand même des papiers par terre, c'est 100 fois plus propre que le Bangladesh et le Pakistan.

Anuradhapura a été la première capitale du pays. Des ruines bouddhistes? C'est pas compliqué, tu tapes dans une pierre, derrière y a un site historique. Anuradhapura est un des piliers de la culture Sri Lankaise et elle ne porte pas son titre de ville sainte pour rien. En effet, c’est à partir de cette région que le bouddhisme, venu d’Inde, a commencé à se propager sur l'île

Pour visiter les sites il faut un ticket valable à la journée. Comme t'es arrivé dans l'après midi, t'es parti plutôt sur ceux qui sont gratos et demain tu visiteras les payants.

Le Sri maha bodi est un lieu de pèlerinage important. D'abord tu rentres dans un petite temps bouddhistes et au dessus de trouve le plus vieil arbre du monde.

Quelques doutes quand tu vois l'arbre. En tout cas, quelques bus débarquent des pèlerins habillés de blanc. T'es pas spécialiste en moine mais il y a plusieurs couleurs, l'orange et marron clair. Est ce une histoire de rang, d'âge...

Puis tu as immenses pagodes blanches. Le stupa Mirisavatiya a plus de 2000 ans.

Au loin, qui dépasse des arbres, un autre stupa.

Le stupa Ruwanwelisaya contiendrait des reliques de Bouddha et c’est un des plus grands monuments religieux du monde ! Il fait 103 mètres de haut et environ 290 mètres de circonférence.

Balade au hasard... Gardant toujours un œil sur le singes et autres potentielles bestioles.

T'as dîné à la guesthouse. On t'a proposé une bière. Premier verre d'alcool depuis le Pakistan et le Bangladesh. Résultat le lendemain, t'as l'estomac retourné..

Les stupas, c'est un peu comme les girafes en safari. La première fois que tu en vois une, t'es excité, la 2eme t'es emballé et à la 3eme tu commences à te dire, bon y a pas une autre bestiole à aller voir....

Ce matin, tu t'es baladé en vélo sur différents sites. Vu l'antiquité, il doit au moins dater de l'époque de Vercingétorix. Ouais, à l'époque où il combattait les légions romaines en vélo.

Alors voilà quelques exemples des principaux stupas :

Le stupa Jethavana se démarque par la couleur ocre de ses briques. Il a été construit au 3ème siècle avant JC et il contiendrait un morceau de la ceinture de bouddha.

La taille du stupa est également impressionnante avec 122 mètres de haut ! Et c’est un peu moins de 100 millions de briques qui ont été assemblées sur ce site.

Une autre stupa. Elle doit être importante pour les bouddhistes car des dizaines de pèlerins tout de blanc vêtu débarquent.

Accompagnés de deux gars au percussion ils ont le tour de la stupa avec une grande banderole bouddhiste.

Le Temple Mahasena (Moonstone). Le design des pierres de lune est toujours le même. En partant du centre, on retrouve sur chaque bande :

  • un demi lotus
  • des feuilles entrelacés
  • des cygnes
  • des éléphants symbole de croissance, des lions symbole d’énergie, des chevaux symbole de puissance et des taureaux symbole de patience
  • des flammes

Tout le blabla, tu l'as piqué sur un autre site...

Les stupas et ruines dans la partie payante sont situés dans la jungle. En dehors de la petite route, t'as des chemins que tu peux prendre en vélo. C'est assez sympa. Et surtout, pas un papier par terre, des gens tout le temps en train de sourire.

Ets ce que c'est la peine de vous dire, qu'avec ton pot habituel, ta selle de vélo s'est pliée en deux à l'endroit le plus éloigné de ta guesthouse et que t'as du rentrer assis sur le porte bagages ?

Aucun risque à rouler en vélo. Les Sri Lankais conduisent super cool. Faut juste faire attention aux bestioles. Entre les différents types de singe, les buffles, les paons et même de gros iguanes, y a de la bestiole.

D'autres temples

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Direction à Sigiriya. 15 km avant d'arriver, tu quittes la nationale pour prendre petite route qui traverse la jungle. Faut faire super gaffe la nuit car c'est un lieu de traversée d'éléphants. C'est dégueulasse, ils laissent leur merde partout sur la route... Les habitants ont dû installer des fils électriques pour protéger leurs habitations.

Sigirya ets connu pour ses deux rochers qui surgissent au milieu de la jungle. T'as décidé de monter au Pidurangula dans l'après midi qui est 3, 5 km de ta guesthouse. On the déconseille le soir de rentrer à pieds à cause des éléphants. Ouias, on verra bien. En tout cas la balade le long canal et des paons qui braillent est plutôt sympa.

Arrivé au pied du rocher, t'as environ 200 mètres de dénivelé. Kinary, Gabriel, il y a un petit côté tepuy vénézuélien mais en version échantillon. Ça monte sec mais le plus dur c'est l'humidité. Un peu avant le sommet plat, un grand bouddha couché.

Arrivé au sommet, tu as une vue à 360 degrés et sur le rocher du lion. Au début t'as cru que t'arrivais sur les ramblas à Barcelone, que des espagnols.

De la jungle partout, à perte de vue

Difficile de faire des photos avec toutes ces instagrammeuses. Faut qu'elle soit pile au milieu de ta photo 😜. Pas sûr que cette tenue passe au Pakistan ou au Bangladesh... Que de touristes étrangers assez jeûnes. T'as pris un coup de vieux

Certainement celui qui a été pris le plus en photos au sommet.

Beaucoup viennent spécialement pour le coucher de soleil. Mais comme tu voulais rentrer à pieds avant la nuit, tu l'as raté.

Les éléphants ? Pas la moindre trompe.

Par contre, en allant dîner en centre ville, 100 mètres avant de rentrer dans la ville, une grosse merde d'éléphants. Tu m'étonnes que beaucoup installent des fils électriques autour de chez eux.

Lendemain direction le sommet du lion's rock. En marchant sur la piste qui va te guesthouse à la route principale, il y a quoi ? Une grosse merde toute fraîche éléphant. Tu pensais qu'ils deconnaient on te disant de prendre un un tuktuk le soir...

La vache, 30 dollars, le droit de transpirer pour monter. Deja à Anuradhapura, t'avais payé pareil pour te balader sur les sites. Ils tapent forts !

Contrairement à la veille où toute la montée se faisait sur un sentier naturel. Ici, tu passes ton temps à monter des escaliers en métal. Tu peux voir juste en dessous les escaliers d'origine creusés dans la roche. Ouais, ben plus personne ne pourrait monter vu l'érosion.

T'arrives à une première étape où le chemin passe entre d'énormes pattes de Lion façonnées dans la roche.

A l'époque le lion était entier mais il s'est barré tellement rapidement au 5eme siècle qu'il en a oublié ses pattes.

Contrairement à la veille, le sommet est couvert de ruines. Y a un paquet de siècle, il y avait un palais. Sans déconner, une fois la haut, si t'as oublié le pain, tu t'en passes. Après, si t'es un sultan, t'envois un larbin.

Grand ciel dégagé avec vue imprenable sur la colline de la veille.

Sans déconner, quand tu vois la pente des escaliers pour redescendre, tu te prends peur.

Vu comment certains se traînent pour monter, ils ont fait un chemin en partie différent pour redescendre. Tu peux, via un escalier en colimaçon et en ayant confiance dans leurs échafaudages, monter jusqu'à une grotte avec des fabuleuses peintures mais no pictures. Ce sont les fameuses 'demoiselles de Sigirya...

Voilà, c'était les petites montées en sueur de Sigirya. C'est plus un t-shirt mais une serpillière que t'as sur le dos.

Au retour la patronne de la guesthouse t'a préparé un petit déjeuner local.

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Histoire de finir sur la partie culturelle, t'as poussé jusqu'à Polonnaruwa. Ici, si un mot à moins de quatre syllabes, c'est la fête !

Il y a un très grand site avec plusieures girafes, oups, pardon, plusieurs stupas et autres ruines.

T'as aussi loué un vélo mais à 10h, ça cogne sévère. Manque de pot, sur le premier site, t'es arrivé en même temps que deux bus remplis de touristes étrangers. Compliqué pour faire des photos sans trop de pimpims avec une oreillette pour écouter le guide.

C'est le temple royal. Alors, ça a de la gueule, non? Gilles, t'en penses quoi?

Bon, je vais vous passer les différents sites où t'as jonglé pour éviter les gros groupes. Contrairement au site d'Anuradhapura, ici, il y a énormément de murs couvert de mousse d'anciens habitations. C'est immense et sympa de s'y balader surtout à l'ombre des arbres.

Une grande première pour toi, jamais vu ça avant, ils ont des toilettes pour étrangers différents de ceux pour locaux. Ouais, c'est de l'info pertinente !

Il y a un site particulier, Gal viharaya. Plusieurs grands Bouddhas ont été creusé dans du granit. Comme pour tous les temples, il faut enlever ses pompes et son chapeau pour rentrer. 11h, ça cogne comme pas possible, le sable est brûlant. Ça limite les volontaires pour s'approcher des sculptures.

Puis, direction de Kandy. Un stop au rocher et son temple de Dambulla. Un temple blanc royal a été construit dans l'anfractuosité du rocher. Quand tu le vois, tu te demandes pourquoi t'es venu jusque là. Mais c'est surtout à l'intérieur. Il y a cinq grottes plus ou moins grandes contenant différents types de bouddha.

Autant sur les autres sites, t'avais bien aimé, autant là, t'es scotché. C'est impressionnant. Ils ont mis quelques lumières tamisées qui rajoutent à l'ambiance.

Les plafonds sont entièrement peints.

Faut avoir la chance de les voir quand les groupes sont pas encore là, sinon, ça perd de sa magie quand t'as 20 pimpims russes en train de faire des selfies. Ouais, il y a énormément de russes (et d'espagnols). On t'a expliqué que les russes ont débarqué en masse depuis la guerre avec l'Ukraine. Et certains se sont même installés au Sri Lanka.

A la sortie du temple, tu redescends par un chemin qui te fait passer près de macaques. T'existais pas jusqu'au moment où t'as acheté d'une mangue tranchée. T'as dû montrer tes chicot (ils sont pas assez pointus pour leur faire peur) mais surtout jouer des coups de pieds pour les garder à distance. Sales bêtes !

Il est pas kitch ce temple ?

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T'es venu à Kandy pour essayer de faire des randos dans la chaine de collines des knuckles. Direction l'agence de trek. Le gars t'explique les deux jours de randos. En plus, tu prévois d'en faire en solo. Tu lui montres ce que tu penses faire histoire d'être sûr que tu vas refaire la même chose avec eux. Ok, c'est bon, maintenant tu cherches à louer un scooter pour demain matin car il y a 50 bornes. Impossible d'en trouver ce soir, au mieux c'est demain vers 9h donc trop tard. Un chauffeur de tuktuk propose de t'y enmener. Ok deal. Tu retournes à la guesthouse où il y a l'agence. Un mec plus futé te dit ce que tu vas faire demain fait parti de leur programme. L'autre naze revient et effectivement il n'a pas été foutu de comprendre ce que t'allais faire. Donc tu te rabats sur ton 2eme choix mais c'est à 70 bornes, compliqué pour y aller donc t'oublies le tuktuk. Tu rappelles les pseudos agences de location de scooter pour savoir si demain c'est possible vers 8h. Que dal.

Bon, t'es comme un con coincé en ville. Un peu énervé à cause de l'autre buse, tu vas diner au resto. Le serveur super sympa..va savoir pourquoi, un idée de génie (en toute modestie), tu lui demandes s'il connait pas quelqu'un qui louerait son scooter. 15 minutes plus tard, c'était réglé, un autre serveur te loue son scooter. L'état des lieux ? Il faisait nuit. L'assurance ? Oui bien sûr, tout risque avec assistance au premier kilomètre. T'as juste vérifier que le klaxon fonctionnait bien. Sans ça, t'es invisible sur la route.

Lever 6h, même si t'as que 70 bornes, t'as des doutes sur le merdier sur la route. Alors, en Asie la priorité sur la route dépend de règles un peu différentes. La première est que le klaxonne est indispensable. La deuxième, est que la priorité est liée au poids du véhicule. Une fois ces deux concepts bien en tête, tu peux faire le Fangio...

30 bornes sur une route nationale où des camions et des bus dégazes d'énormes nuages de fumée noire. Un cauchemar.

Puis tu t'embarques sur une petite route qui devient de plus en plus mauvaise et qui monte sans fin. Plus personne sur la route.

Si t'as la moindre merde avec le scooter, ça sera compliqué. T'essayes de rejoindre le hameau d'Illukkumbura. Déjà rien que le nom... En parallèle tu checkes le niveau d'essence. Le géant écolo Total n'est pas encore implanté ici. La route passe par une plantation de thé.

Au hameau, alléluia, y a même une échoppe donc il y a de la vie. 3 km plus loin, le départ de ta rando. Plein de bâtiments modernes mais pas un chat. Juste un chien. Bon, ben c'est parti direction le sommet Maningala. 600 mètres de D+ pour 1200m de distance. Ouais, ça monte et ici ils ne connaissent pas les lacets... Vois allez dire 1200m c'est pas une rando, à peine une balade. Après 7-8 bornes pour faire le tour et revenir au scooter. T'es accompagné par le stagiaire guide à quatre pattes qui te suit tranquillement à 10 mètres. Ça monte, c'est humide, tu transpires et tu vois rien tellement la jungle est dense. L'enfer vert. Mais il y a aussi les suppots de Satan. Tu regardes tes pieds, t'es envahi de sangsues. Pas de cigarettes, t'es obligé de les arracher et ça laisse des marques.

Le seul endroit où t'a une légère vue.

Arrivé au sommet, t'en peux plus des sangsues, t'en as bien viré une trentaine. Ouais, t'es en sandales...le chien aussi s'énerve. Mais lui aussi il est encore plus con, il est parti pattes nues! Le pauvre en a une sur les babines. Au sommet, aucune vue, trop de végétation. Tu pourrais continuer le chemin et faire la boucle mais franchement aucun plaisir, en plus du brouillard se pointe. Tu payes ton accompagnateur en biscuits et redescente le plus rapidement possible pour rejoindre le scooter et surtout enlever les sangsues. En tout, depuis le debut t'en as viré une cinquantaine. Les pieds en sang. Putain, tu vas t'en rappeler de cette balade. Va savoir où t'as chopé l'info pour cette balade.

Mais la meilleure, c'est que t'as pris la flotte en plus au retour. Quand ça veut pas.

Alors Kandy... première grande ville où tu traines. Un vrai bordel en centre ville même si c'est loin du niveau du Bangladesh. Sans déconner, t'es en plein centre ville, pas dans une banlieue où il y a personne, regardez ce qui passe.

La pauvre bête serait mieux dans la jungle...

La ville est en partie sur des petites collines la au bord d'un lac.

Le soir des centaines d'oiseaux viennent dans les arbres qui font office de dortoirs et ça s'engueule jusqu'à ce que chacun est trouvé sa branche}. Chaque espèce de bestiole à plumes à son arbre, on se mélange pas chez les piafs. C'est quand même étonnant que le soir, ils viennent dormir en ville...

A Kandy, tu peux voir des spectacles de danses traditionnelles...pour touristes. Voilà un petit montage de quelques dizaines de secondes de chaque partie (sauf la première avec juste les percussions) et vous avez le descriptif. Par moment, ça rappel le cirque.

A la fin du spectacle, c'est le bon moment pour aller dans un temple extrêmement important pour les bouddhistes. Il contient une dent du Bouddha. A Lahore, t'avais vu des cheveux et des tongs de Mahomet alors pourquoi pas une dent de bouddha...

Au rez de chaussée, que des touristes étrangers qui attendent, va savoir quoi, l'appareil photo à la main devant une entrée cachée par un tissu rouge. Ouais, impressionnant ta capacité à faire des photos où t'as l'impression d'être seul alors qu'on doit être une centaine.

Au premier étage, même genre de porte mais cette fois que des locaux tout en blanc et transportant des offrandes. Euh, c'est une soirée organisée par Eddy Barclay ? Mouais, y a un truc pas clair. Les locaux, généralement, ils en savent beaucoup plus que le pingouin à bob et appareil photo autour du cou... Va se passer forcément quelque chose ici.

T'es redescendu en bas car les mecs sur des percussions s'excitent. Va bien finir par se passer quelque chose. Faut reconnaître que l'environnement est assez exceptionnel. Ils ont construit un musée tout autour du temple pour le protéger.

Alors, ici, le débardeur, même pour les hommes, est interdit alors que les musicos portent pas grand chose sur le dos. T'as hésité à aller demander la raison...

Ça dur, ça dur, rien ne se passe. Ah finalement des moines débarquent et à sa tête, passe partout. Il a une énorme clé pour ouvrir la porte argentée. Toute la bande rentre et referme la porte. Hein? C'est tout ? 20 minutes à crever de chaud pour voir un serrurier !

A l'étage, une longue file s'est formée. Apparemment tu peux passer très rapidement devant le 'réceptif‘ qui contient la dent. Mouais, tu vas voir une autre salle en attendant. Quand tu reviens, la queue a fortement diminué car ils te font circuler très rapidement. Du coup, yallah....

Il reste plus que dix personnes devant toi quand ils bloquent le passage. C'est au tour de VIP. Ils ont un autocollant sur la poitrine pour les différencier. Des vrais fervens, pas juste des voyeurs. Mais eux rentrent dans la salle pendant une plombe. 20 minutes d'attente, pour defiler une demi seconde pour voir un cône d'un mètre de haut tout en or à 10 mètres de toi.

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Au rez de chaussée, les gars continuent leur percussion. En voilà dix secondes, plus ça serait abuser de votre temps.

Bon cassos du temple,t'as donné. Mais non, il tombe des cordes, t'es coincé.

On va dire que la journée a été un peu compliqué.

Demain tu pars en théorie pour trois de jours de balades (on va pas appeler ca une rando). On serait trois mais pas de.niuvmmes des autres. Faut espérer que l'organisation sera meilleure que la tanche qui tient le bureau de l'agence. T'as fait toutes les pharmacies pour trouver un anti sangsues (ouais, ça existe) mais que dal!

Jardin botanique 
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Alors ce super trek de trois jours ? Ben, il a pas eu lieu... Soit disant, les autres clients ont décalé a cause de la pluie. Il pleut tous les jours par averse. C'est un peu normal, on est dans un zone de rain forest...Vu l'équipe en face, t'avais des doutes.

Moine en reconversion et jackfruit 

Direction la petite ville d'Ella. Histoire de pas perdre ta journée entière, t'as pris un Uber pour faire les 130 bornes soit plus de 4 heures... T'imagines en bus... Il faut passer un col à 2000 mètres avec des lacets sans fin. Le grand intérêt de la bagnole est de pouvoir s'arrêter pour faire des photos

Tu demandes à ton chauffeur si les femmes conduisent. Très peu, les routes tournent beaucoup, c'est trop difficile pour elles dixit le chauffeur. Mesdames, c'était rien que pour vous, c'est offert par la maison Ricardo... Venez montrer au Sri Lankais comment vous conduisez tout en vous remaquillant dans le rétro central...

Ella, c'est un choc. A la base c'était un petit village et il a explosé avec l'arrivée de touristes. Des constructions partout. Une petite rue principale avec plein de restos et de boutiques souvenir sur 500 mètres. Les collines qui sont couvertes de plantations de thé commencent à être parsemées d'hôtels. Ils ont même construit un pool beach avec musique à fond, deux piscines à débordement, une immense balançoire.

T'as un peu l'impression que la génération post Katmandou et Goa s'est trouvé un nouveau point de chute. C'est le point de départ de plusieurs activités packagées comme des safaris dans les parcs à 2h d'ici. Mais t'as surtout l'impression que les gens sont là pour... chiller. En gros, rien foutre.

T'as une petite ballade qui appelle Ella Adam's peak. C'est la version local du vénéré Adam's peak où tu iras trainer tes sandales dans quelques jours. C'est vraiment histoire de se derouiller les sabots. Tu commences par une piste... à tuktuks, qui traverse une plantation de thé. Des dames vendent des noix de coco tous les 100m.

Puis enfin c'est un chemin avec quelques marches (référence à l'Adam's peak). Une fois au sommet, tu peux continuer le chemin. La vue est plutôt sympa même si les nuages sont assez menaçants.

Tu continues le sentier avec néanmoins un léger doute. Regardez sur la photo ce gros nuage plein de flotte. Il est en train de t'arriver directement sur la gueule. Et t'es parti à l'arrache sans rien emporter pour la pluie.

Demi tour fissa. Pas le temps de traîner en route.

Top marketing 

Deux minutes après arriver en ville, c'est la ramasse.

Impossible de rentrer à ta guesthouse. Mais le plus rassurant c'est que ton poncho de pluie et ton parapluie sont bien au sec dans la chambre !

Juste devant toi, deux bagnoles se rentrent dedans. Juste de la tole froissée. Il pleut tellement qu'auncun des gars n'a voulu sortir de sa bagnole pendant cinq bonnes minutes.

Alors, on fait quoi quand il tombe des cordes, on...chille

Lendemain, tu pars tôt pour faire une balade un peu plus sportive jusqu'à Ella rock. T'as l'impression que c'est dans l'après midi que ça flotte. Le truc le plus dingue (et même cette indiqué par le patron d'un restaurant), est que les locaux ont enlevé les indications pour que les gens se perdent et fassent appel à des guides. Ils auraient même mis des faux panneaux. Sans déconner, si c'est vraiment vrai, ça mérite des pétages de genoux à la batte de cricket (ouais c'est leur sport). Toi qui benoîtement les trouvais tous sympas et aidants.

Pour commencer, tu marches sur les rails pendant quelques kilomètres. Oui, ici, c'est pas un problème, les trains ne roulent pas vite de toute façon.

Quelques femmes attendent assises sur les rails et te demandent où tu vas. Et...elles t'indiquent un mauvais chemin.

Passage par la gare très fréquentée de Kithaella

Comme il y a énormément de touristes qui font cette rando, des locaux ont même des petits cafés au bord des rails. Tu vois le sommet qui est déjà entouré de nuages.

Puis vient le moment de quitter les rails. C'est là où faut pas se tromper. Toi, t'es une pointure...tu veux pas prendre le chemin principal, tu essayes de suivre un autre chemin indiqué sur map.me. Mouais, au taquet la pointure... Tu t'embarques le long d'un mini canal. A une intersection un vieux paysant te dit que c'est le bon chemin. 50 mètres plus loin, tu fais demi tour car trop galère. La pointure a revu ses prétentions à la baisse... Etonnement le vieux t'attend à l'intersection. Et là il te montre un chemin en t'indiquant qu'il va te servir de guide. Ben ouais, bien sûr. Bon, t'es retourné prendre le chemin principal à travers la plantation de thé. Tu tombes sur trois allemands. Ils veulent aussi prendre le premier chemin. Tu les préviens, bonne chance à eux.

Tu sais que t'es sûr le bon chemin quand tu vois des locaux vendre de l'eau et des noix de cocos.

C'est vrai qu'il y a une montée un peu pentu mais faut pas déconner non plus c'est pas l'Everest par la face nord en hiver. Les nuages commencent à se pointer. Le sommet est couvert de très grands arbres. Tu as une belle vue sur une partie d'Ella.

Après le sommet, tu peux continuer jusqu'à une petite grotte.

30 minutes plus tard le groupe d'allemands débarquent. Ils sont tombés sur le vieux qui leur a fait le même coup. Ils ont décidé de le suivre. Il les a fait passer par un chemin dégueulasse plein de sangsues où ils ont en baver. Et ensuite, il leur a demandé l'équivalent de plus d'une journée de salaire. Refus, engueulade....

Toi, côté sangsue, une seule. Une perverse qui s'est cachée entre les doigts de pieds..

Pause boisson dans la descente. Oui , faut faire bosser la jeunesse !

En bas de la descente, tu vois le petit vieux qu'attend plus loin à l'intersection si un gogo passe par là.

Retour par les rails. Même amazon prime livre par les rails des tables, des tôles..

Un petit vieux en train de cultiver son champ t'interpelle. Forcément vu l'expérience précédente, t'es méfiant. Non, c'est juste pour te prévenir que si tu restes sur les rails, tu vas avoir un très gros mal de tête... Le train se ramène. Vu la vitesse, c'est pas trop dangereux sauf si c'est au moment où tu es sur le pont.

Les nuages se pointent de plus en plus rapidement. Comme d'hab, t'as pas voulu prendre de risque et d'user ton parapluie, confortablement allongé sur ton lit.

Arrivé mouillé ? Ben oui !

Parlons fruits. On est dans un pays tropical donc tu pensais trouver (en produits locaux) des ananas, mangues, bananes...les grands classiques mais tu trouves aussi des mini pastèques. Totalement inmangeable. Pas la moindre pulpe rouge à l'intérieur.

Mais aussi tu trouves dans cette région des... fraises. Ouais, les fameuses fraises du Sri Lanka. T'es dans une région entre 1000 et 2000 mètres d'altitude et ils sont réputés pour leur culture de fraises. Vu l'humidité, si tu les manges pas dans les deux jours, c'est moisi.

Tu discutes météo (enfin surtout pluie) avec le gars de la guesthouse. Il te que c'est normal la pluie à cette saison. Dés qu'on va sur le côté est du pays, c'est pas la bonne période. Et merde...

Ça tombe pire que la veille mais ce coup-ci le pépin est de sorti. Tu chilles

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3h de tortillards à partir d'Ella pour rejoindre Nuwara Eliya, petite ville en altitude, à quasi 1900 mètres. Ouais, faut ressortir la polaire le soir

Vu la vitesse du train, t'as le temps de voir tranquillement le paysage. Des collines boisées, beaucoup d'habitations éparpillées et des nuages.

Mais aussi des plantations de thé

A l'époque de la colonisation, les rosebeefs venaient à Nuwara Eliya pour y trouver un peu de fraîcheur. Ils ont construit des baraques à l'anglaise d'où son surnom de little England.

La poste 

La ville est au pied du Pidurutalagala, plus haut sommet du Sri Lanka à 2524 mètres d'altitude. Apparemment on peut y monter par une route car au sommet se trouve une base militaire. Marcher sur une route, moyen. De toute façon il pleut quasiment non stop donc à moins de faire une vraie rando, pas grand intérêt.

Plus ça va et plus tu te dit que les larmes que tu cherchais, tu les as trouvées...elles tombent du ciel !

Location d'un scooter pour aller à 30 bornes à Hortons plains. De là plusieurs randos possibles dont du 2ème plus haut sommet du Sri Lanka, le Kirigalpotta qui tape 2388m. Bon, t'as peu de probabilité de faire un œdème pulmonaire. La rando jusqu'au Kirigalpotta fait 10 bornes aller retour pour 200 mètres de D+. Ta seule inquiétude les sangsues.

Il y a une autre rando beaucoup plus fréquentée, celle du ''world's end'' qui fait une boucle de dix bornes.

L'objectif est d'enquiller les deux d'affilé si la météo le permet.

Lever 5h45. Putain, le ciel est couvert de nuages, t'es vraiment pas motivé. Autre alternative ? Rien foutre toute la journée. Du coup tu montes sur ton veau. Ouais, jamais vu un scooter aussi pourri. Short et t-shirt? Que nenni, c'est polaire, mini gore tex... Et tu te pèles les mains. Et ouais quasiment 2000 mètres d'altitude.

T'as pas roulé 20 minutes qu'au retour d'une colline, le soleil. Sans déconner ça fait plaisir !

Au début, t'as l'impression de rouler dans une campagne normande. A peine vallonné, des grandes prairies et des vaches qui vaquent à leur ruminenemt. (pas sûr que ce mot existe)

Puis, la route monte pour rejoindre le parc, t'es parfois obligé de pousser avec les pieds pour aider le moteur de ton veau . T'as pris du poids ? Euh...

Des grands arbres, des fougères

C'est au retour quand les nuages s'étaient déjà ramenés 

T'as peur de t'arrêter en route pour faire des photos tellement t'as pas confiance en ton veau.

A l'entrée du parc, à l'achat du billet (25 dollars quand même...), tu dis que tu vas monter au sommet du Kirigalpotta. On te dit que si t'es seul tu peux pas. Et merde! Direction le parking à dix bornes de l'entrée. Tu traverses une plaine herbeuse où broute des bestioles à cornes.

30 bagnoles sur le parking.. Oula, va y avoir du monde sur le chemin.

Tu dois faire contrôler ton sac par des rangers. Tout ce qui est en plastique est interdit. Tu peux garder tes bouteilles d'eau mais ils enlèvent les étiquettes. Les paquets de biscuits sont ouverts et ils mettent tes biscuits dans un sac papier. Pas con leur système ! Tu leurs dit que tu vas faire le Kirigalpotta. Aucun problème, ils t'indiquent même le point de départ. Cassos avant qu'ils changent d'avis.

Au début, c'est plutôt tranquille. Tu gambades tranquillement et surtout joyeusement grâce au soleil.

C'est suite à la traversée d'un petit ruisseau que ça se corse. Au début tu marches entre des gros paquets d'herbe épais et tu ne vois pas où tu met tes sandales. Des serpents ? Va savoir... A force, ça commence à légèrement couper les chevilles. Ouais, t'es en bermuda de compétition... Vu la flotte de ces derniers jours certains passages commencent à être humides. Quand tu dis humide, c'est que tu ne vois pas tes pieds..

Et Franchement, ça c'est rien. A certainement endroits tu t'es embourbé à mi cheville. Va sortir le pied sans y laisser ta sandale...

Donc plein de passages pourris-galéres de ce genre. Tu quittes le côté herbeux pour t'embarquer dans la forêt/jungle. Alors, effectivement c'est moins humide mais le chemin a été prévu pour Mimie Mathy. Tu passes ton temps courbé en deux à essayer de te frayer un chemin entre les herbes.

A d'autres endroits les herbes sont aussi hautes que toi. Comme tout les plantes sont couvertes de pluie, t'es trempé à force de repousser les herbes pour passer. Je te fouterais un coup de napalm sur tout cette verdure.

Mais le vrai point positif. Et oui, il y en a un, et un gros! Il n'y a pas ces saloperies de sangsues. C'est pas grave d'en chier si elles sont pas là.

Finalement, ça commence à monter pour arriver au sommet. Et étonnement tu as une vue dégagée, ce qui est très rare dans la jungle.

Ok, c'est que du vert..mais bon, c'est la jungle... 1h30 de marche pour un peu plus de 5 bornes sans vrai dénivelé, c'est pas fameux. Mais quelle galère dans la gadoue et parfois pour trouver le chemin et sans compter le nombre de gamelles avec tes pieds boueux qui glissent dans les sandales...

Bon, faut redescendre, ça va encore plus glisser. A un moment, un gros bruit sur ta droite, une bestiole qui s'enfui rapidement dans la jungle peut-être à 10 mètres de toi. Vu le bordel dans les herbes, c'est pas une bestiole de la taille du mulot parisien.

Peut-être 5 minutes plus tard, sur un petit espace dégagé, y a un léopard qui te regarde. Sans déconner, on t'a dit que dans le parc qu'il y en avait mais t'as quasiment aucune chance d'en voir. Et là, le chat est devant toi et n'a pas l'air content de voir débarquer un touriste. Alors, règle de base, ne jamais reculer. La bestiole te fixe de plus en plus. Elle doit estimer si t'es bon à bouffer malgré ton grand âge. Et là, elle se jette sur toi d'un bond. En voulant reculer tu glisses dans la gadoue en arrière. Du coup, le chat passe au dessus de toi. En voulant te rattraper, avec ta main droite en l'air, va savoir comment, tu chopes les couilles du léopard. Forcément la bestiole a hurlé et a disparu dans la jungle. Alors, forcément, je vous voir venir, vous allez dire que c'est impossible, c'est un gros pipeau, blabla! Et non, j'ai une preuve en photo! J'ai ses couilles dans la main.

Alors? Qu'est ce qu'on dit ? C'est pas LA preuve de ma bonne foi!

Bon, plus sérieusement, le gros bruit c'est vrai. En sortant d'un bosquet, t'es tombé sur un animal, un pigeon. Mais côté aventurier, le pigeon, ca faisait beaucoup moins impressionnant qu'un léopard.

Par contre, au retour, en plein milieu du chemin, tu n'aurais pas pu la rater à l'aller, il y avait cette empreinte dans la boue.

De retour au bureau des park rangers, tu leurs a montré la photo et c'est bien celle d'un léopard. Et t'as eu du pot, car ils ont tiqué quand ils ont su que t'étais parti en solo. C'étaient pas les mêmes que ce matin. Sans déconner, ils sont une dizaine devant leur téléphone. Ils prennent des machettes et ils vont nettoyer le chemin pour pas qu'on se paume.

L'autre circuit, world' end c'est pas la même ambiance, beaucoup plus familial. Impossible de se perdre vu la largeur du chemin. Une boucle de 9 bornes. Malheureusement les nuages ont commencé à se pointer en fin de matinée. Il paraît que les points de vue sont superbes. Certainement...

C'est une balade gentillette.

Et une des attractions est la cascade Baker

Dommage pour les points de vue sur la vallée mais la météo ne va pas en s'améliorant donc il vaut mieux rentrer. Et là, c'est le drame, le scooter ne démarre pas. C'est après plusieurs tentatives et en le poussant en descente que t'es arrivé à le démarrer.

Ça serait bien d'avoir une journée entière où tout se passe dans le moindre accroc...

T'arrives à ta guesthouse, dégueulasse de boue, en particulier les pieds que jamais tu vas arriver à récupérer. Qui tu vois assis dans le salon ? Au début, t'as cru que c'était un rêve. La fille du Père Noël t'attend avec un grand sourire. Tu rouvres les yeux, elle est toujours là. Ouais, vous allez encore dire, c'est du pipeau !

Et alors ? Vous voyez que parfois c'est pas toujours que des conneries !

Il y avait un shooting photo dans ta guesthouse. T'as pas trop compris qui était exactement la jeune femme. Il y a une cheminée dans la guesthouse (c'est plutôt rare au Sri Lanka) qui allait servir de décor pour le shooting de Noël.

 Les machins blancs (au centre de la table),c'est de la noix de coco cuite avec du sucre au centre entouré d'une 'coque' en riz
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De retour en train à Kandy. C'est con cette journée de transfert car il faisait plutôt beau. Beau, ici ça veut pas dire grand ciel bleu, ça veut plutôt dire pas de pluie.

4h pour même pas 100 bornes, t'as largement le temps de profiter du paysage.

La rando de trois jours dans les knuckles avaient été annulées il y a quelques jours par l'agence de charlots. T'as décidé finalement de faire en solo la partie montagne, celle du léopard's rock. T'es confiant, tu maîtrises la bagarre avec le léopard et tu connais son point faible. Si c'est une femelle, faudra trouver une autre solution.

Tu sors du train, il se met à pleuvoir. Il a pas plus pendant tout le trajet en train. Histoire de t'occuper, t'as traîné en ville entre deux averses et tenter le coiffeur. Un couloir de 1,5 mètre sur 4 mètre de long avec quatre coiffeurs. Ils se sont dit que vu ta tête de touriste, t'allais pas être un client fidèle, ils t'ont refilé le stagiaire qui se sert uniquement de la tondeuse. Si tu laissais faire, t'avais la coupe de Tintin... Du coup tondeuse partout...

Sans déconner, il est pas stylé le moine avec le parapluie assorti à sa djellaba...

A la guesthouse, on the dit de ne pas laisser les fenêtres ouvertes ? Pourquoi, y a des voleurs ? Non, juste des macaques qui pourraient venir faire une descente dans ta chambre.

T'as relouer le même scooter que la dernière fois pour faire les 40 bornes.

6h du mat, grand beau temps, t'es sûr le scooter en direction de la chaîne de montagnes des Knuckles. Pour une fois que t'as de la chance! Tu t'embarque sur route dégueulasse sur les 20 derniers kilomètres. Tu passes des rizières.

La route devient impraticable sauf risquer à péter le sooter donc tu continues à pieds sous ce beau soleil.

Ils ont même construit des lodges mais vu la piste, il faut les mériter.

Au bout de la piste, le chemin. Mouais, mouais, mouais, ça pue encore cette histoire. Il va droit sur la seule montagne dans la brume. C'est con, si tu regardes autour, c'est plutôt bien dégagé.

Tu commences à t'embarquer sur le chemin qui est plutôt facile. En plus t'as du soleil. Puis commence vraiment la montée dans la jungle. Tu peux voir le brouillard qui s'infiltre entre les branches. Premier point de vue, que dal. T'as décidé de pousser jusqu'au point de vue leopard's rock. Vu le nom, histoire d'anticiper une mauvaise rencontre, tu t'es fait un collier avec les couilles du léopard de la veille. T'es confiant ! Plus ça va, moins tu vois loin. Quel intérêt de continuer dans ce merdier car il y a peu de chance que ça se dégage et demain t'auras une grosse journée. En plus, ces saloperies de sangsues sont de retour. Va savoir si c'est de la rain forest, de la cloud forest en tout cas c'est sûr, c'est de la FaitChier forest.

Alors, tu les voir venir, les médisants, genre Ricardo il a baissé, à une époque, la machette entre les dents, il se serait fait un chemin dans la jungle pour aller taper la montagne ensoleillée. Euh, déjà t'as pas de machette. Le plus coupant que tu trimballes c'est un coupe ongles. Ça risque de prendre du temps pour se faire le chemin. Et puis, surtout, c'est un parc national, tu dois rester sur les chemins sinon, c'est sûr, t'aurais foncé...

L'instant poétique 

Alors, cassos, retour penaud sur Kandy. Puis direction le petit village de Nallathannya avec un stop où le gars a construit son troquet dans un endroit invraisemblable.

Nallathannya, est le point de départ pour rejoindre le pic d'Adam à 2340m. Les détails dans le prochain post.

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Pic d'Adam est un lieu saint pour les Sri Lankais, à la fois les hindouistes, les musulmans, les chretiens et les bouddhistes. Incroyable, pour une fois qu'ils sont tous d'accord! Manque juste les juifs! A partir du 26 décembre (pleine lune) des dizaines de milliers de pèlerins vont débarquer pour se taper les 5600 et quelques marches et environ 1000 mètres de dénivelé. Pour l'instant il n'y a que des étrangers. Mais dans le village, ils sont tous en train de préparer le pèlerinage et ça bosse dur pour rouvrir les échoppes.

La plupart de gens partent à 2-3h du matin pour arriver au sommet au lever de soleil, puis redescendent. Toi, rien à taper du lever de soleil. T'as décidé de ne pas faire l'aller-retour mais une fois au sommet, taper 12 km de plus pour faire la traversée et rejoindre le village de Palabaddala. Déjà, faut le trouver sur une carte. Tu prévois 2h de montée (5 bornes de marche) et 3h de descente. inch'Allah ! Histoire d'éviter les grosses chaleurs, départ à la frontale à 5h... L'inconvénient, t'es obligé de trimballer tout ton merdier avec au moins 3 litres de flotte. Donc t'es dans les 15 kilos.

Lorsque qu'il y aura le pèlerinage, beaucoup feront la traversée mais dans le sens opposé à toi, donc, t'es confiant le chemin devrait être bien visible.

Franchement, du village, quand tu vois le pic, tu te dis que ça va piquer les cuisses à la montée et les genoux à la descente.

Départ à 5h comme prévu à la frontale, ton bâton de pèlerin à la main. Ouais, c'est dans le contrat avec ton genou gauche. Bâton obligatoire sinon il met un gilet jaune. Le petit dej à emporter devait être prêt. Rien, voyons le coté positif, tu seras plus léger.

T'es tout seul. La plupart des étrangers ont dû partir vers 3h du matin pour voir le lever de soleil au sommet. Le ciel est étoilé, ça devrait être cool. Sur les deux premiers kilomètres, de chaque côté du chemin, c'est un enchaînement de stands pour l'instant fermés. Le chemin, faut plutôt dire une piste se sépare en deux, un côté dans le noir et l'autre éclairé avec un panneau indiquant la direction du sommet. Bêtement, tu suis le côté éclairé. En fait, il te fait passer par un temple hindouiste où l'obole est attendue de pieds fermes. Bien joué. Pour l'instant c'est un mélange de faux plat, des escaliers et des pas d'ânes. Ce n'est que du béton, jamais tu marches sur un chemin naturel. Il est 5h30 t'es déjà en sueur. Tu rattrapes un couple qui discute fermement. Tu sens le désaccord. Tu sais pas ce qu'ils se racontent mais c'est du genre : 'ouais, tu m'avais dit que ça allait être cool le Sri Lanka, genre boire des margaritas sur la plage et là je me retrouve à transpirer à 5h30 du matin et me taper 5000 marches à la con'.... vrai ou faux, en tout cas, y a que le mec qui a continué à monter.

Tu passes par plusieurs temples bouddhistes.

L'échauffement est terminé, maintenant c'est plus que de l'escalier. Ceux qui l'ont construit sont des artistes. Pas une marche de la même hauteur. Ils ont installé des rambardes rouges de chaque côté empêchant ainsi les stands de s'installer. Vu le poids sur tes épaules, les rambardes sont les bienvenues pour t'aider à monter.

La nuit commence à s'effilocher, t'es dans le dur de la montée. Tu peux voir au-dessus de toi, l'objectif final.

6h30, tu croises ceux qui sont montés tôt ce matin. Ils redescendent en bonnet et gants alors que t'es en t-shirt serpillière et les chutes du Niagara coulent de ton front. Tu comprends rapidement pourquoi. Les nuages sont en train de squatter le sommet. Tout le ciel s'est couvert. On se pèle et on voit rien de rien. Foutu rain forest!

C'est ta dernière photo de la vallée d'où t'es parti. Dix minutes plus tard, c'est le grand blanc

Les marches sont de plus en plus hautes et de plus en plus pentues. Ton sac te tire en arrière, en gros, t'en chie.

Finalement t'arrives au sommet dans le brouillard. Un seul couple est encore là. Apparemment le lever de soleil n'a pas été exceptionnel. T'as un petit temple au sommet. Il doit sa célébrité avant tout à une cavité de presque deux mètres, creusée dans la roche, que l'on trouve à son sommet, et qui est censée être une empreinte de pas. Celle-ci est tenue par les hindous, les bouddhistes et les musulmans comme la trace laissée respectivement par Shiva, Bouddha et Adam.

Pas trop la peine de rester sur place, tu dois redescendre de l'autre côté. 10 km de distance pour 1800m de D-. Et que des marches. Vous imaginez 10 km de marches. Finalement tu sors du brouillard.

T'as pas fait gaffe au début, mais t'as souvent une plaque avec un chiffre sur une marche. T'as compté le nombre de marches entre chaque numéro, cent. Donc c'est bien l'indicateur du nombre de marches pour aller au sommet. Du côté par lequel t'es monté, on parle d'environ 5600 marches. Ici, la première fois où t'as fais gaffe, on était à plus de 6000 et t'en avais descendu déjà 1/3. Les pèlerins qui en veulent vraiment montent par ce chemin. Ça doit être un cauchemar. T'as croisé seulement deux petits vieux et des groupes de de gars qui portaient d'immense feuilles de palmes pour préparer les stands sur le chemin.

T'as mis 3h pour descendre ces foutues milliers de marches, les genoux fracassés. A plat total en arrivant au petit village de Palabaddala. Pas d'inquiétude au Sri Lanka, s'il y a une route, il y a un tuktuk...

Direction la ville de Ratnapura, mondialement connue pour ses mines de pierres précieuses. Ton chauffeur de taxi t'a proposé de te servir d'intermédiaire. Vu que t'y connais que dal, tu vas repartir avec un morceau de carafe que t'auras pris pour un diamant...

Petit message pour miss mauvaise foi 2000-2025 qui doute à la fois de ta rencontre avec un léopard mais aussi des sangsues. Pour léopard, t'as déjà fourni la preuve en photos. Pour les sangsues, quand tu fais que marcher sur des escaliers en béton, t'as peu de change de tomber sur cette sale bestiole. Et bien, malgré ça, t'en as quand même choppé une. Si vous zoomez, le point rouge c'est du A+

C'était avant qu'elle se prenne 85 kg de chaussure dans la tronche.

Alors? Contente, Kin...

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Après la dure matinée de l'Adam's peak, t'as décidé de finir ton séjour à la plage. T'as essayé de trouver un compromis entre la station balnéaire pleine de russes et le petit village au milieu de nulle part. T'as aussi regarder les prévisions météo, dégueulasse partout...

Finalement, t'es à Tangalle, petit port de pêche avec une immense plage. Tu t'es dit que tu trouveras bien un pêcheur pour t'emmener taquiner le goujeon.

Une guesthouse à 100m de la plage, quelques restos les pieds dans le sable.

Point négatif, la mer est plutôt marron et beaucoup de vagues. On est très loin des plages thaïlandaises ou des Philippines.

Le mec de la guesthouse t'a dit où tu pouvais te baigner sans risque. Euh, ben non... T'as trouvé une autre plage avec plein de locaux qui se baignent beaucoup plus safe. Étonnement peu de femmes se baignent (en saron t-shirt).

Ta guesthouse appartient à une famille (des gens adorables) de pêcheurs. Du coup, tu pars à la pêche. Le seul hic, lever 5h00. Direction le petit port de pêche où une dizaine de pirogues sont remontées sur le sable.

Le bateau est une pirogue à balancier. La coque principale fait la largeur de ta main. T'es obligé d'être assis de profile. Non, non, c'est pas à cause de ton bid. Le gilet de sauvetage ? Arrêtez de déconner. Direction un bout de récif pas très loin du large.

Il ne pleut pas, la mer est légèrement agitée. T'espères que t'auras pas à nourrir les poissons de ton repas de la veille.

L'ancre est jetée, en fait, une grosse pierre. Le patron te file une grosse bobine avec un énorme hameçon où il accroche un petit poisson.

Ouais, t'as pris un gros coup de soleil 

Ça fait pas 2 minutes qu'il remonte un gros poisson qui se décroche juste au niveau de la pirogue. En une heure il en a remonté trois beaux, toi t'as ramené un petit mérou et pété un hameçon. Beaucoup de rochers style corail où tu t'accroches sans arrêt. Pas fameux.

Le soleil se lève, c'est fini pour la pêche. Maintenant il faut remonter les filets posés la veille. Sur les deux premiers un petit poisson et 2 échantillons de crabe. In va pas faire fortune. Sur les deux autres, il te fait bosser pendant qu'il jette régulièrement un oeil inquiet du côté du large. Bizarre. Quelques minutes plus tard, il te fait signe, une déferlante passe juste à côté du bateau puis une deuxième. On a accéléré la remontée des filets et on s'est barré. Il avait peut-être pas trop confiance dans les compétences du marin d'eau douce qui l'accompagnait.

Retour au port au moment où une sortie scolaire enméne des enfants sur le port leur montrer des poissons. Tous portent un uniforme blanc. Et les filles sont en robe et cravate.

Histoire de voir si toutes les plages sont du même genre, t'as loué un scooter pour longer la côte entre Tangalle et Mirissa. Bon, ben même couleur de flotte, même vague. C'est vrai qu'il y a plein de plages de sable où tu peux être tranquille. Pas un chat sur le sable.

Souvent sur le bord de route, tu vois à vendre des sortes de plat rond en grès avec un truc à bouffer à l'intérieur.

C'est une sorte de yaourt à base de lait de bufflonne. Il faut mettre un peu de miel ou qqchose de légèrement sucré et c'est super bon.

Le seul truc étonnant/inquiétant est qu'ils le vendent à température ambiante (30 degrés) alors qu'on garde le yaourt au frais chez nous. C'est tellement bon que t'en as racheté le le lendemain. Si c'est pas du jour, ils refusent de te le vendre. La tourista ? Étonnamment non.

Sinon, on fait quoi à la plage quand il pleut ? Ben...

Le soir, les restos installent à l'extérieur les poissons péchés du jour que tu peux choisir.

Paisible Tangalle

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Changement d'ambiance. T'es à Mirissa pour une nuit. La station balnéaire de cette côte. T'avais un peu peur que ça soit comme playa del carmen au Yucatan mais pas du tout. Une douzaine de cahutes/ resto de plages. Une grande plage avec de gros tubes pour les surfeurs avec pas mal de monde. Mais pas de surpopulation.

Et incroyable, première journée sans pluie ! Maintenant que tu vas te barrer.

Une des grandes activités ici est la chasse à la baleine bleue. Impatient d'essayer les sushis...

Le matin un tuktuk vient de chercher pour te conduire au port. Le gars te dit que ton bateau ne part pas ce matin mais qu'il va te faire monter sur un bateau meilleur, plus cher mais pas d'inquiétude, pas de suppléments. Euh.. y a tagué couillon sur ton front ? Le gars ne sait même pas sur quel bateau t'as ta résa... Arrivé au port il te fait monter sur le bateau sur lequel t'avait ta résa.... Comment on dit gros baltringue en cingalais?

Manque de pot, c'est le plus gros bateau et il est ras la gueule de pimpims impatients d'en découdre. On est bien 70 gugus à 7h30 du matin à ouvrir grands les yeux pour peut être voir un bout de la bestiole. Le principe est de rester en mer tant que t'en a pas vu. Si elles font leur princesse, t'es bon pour 5 heures à tourner en rond.

Une dizaine de bateaux de différentes tailles est en chasse. La baleine, si elle veut passer incognito, c'est mal barré. Si elle montre son museau, elle est sûr de finir sur Insta vu le nombre d'appareils photos prêts à crépiter.

Quand tous les bateaux vont dans une direction, c'est qu'il faut les suivre.

Alors, la baleine, elle en a rien à foutre de toi. Elle est pas en train de chercher un quatrième pour une belote. Donc, elle remonte deux secondes et fissa sous la flotte. Tous le gens sur le bateau crient tellement d'excitation que t'as cru qu'elle avait fait un double salto arrière. Apparemment c'était une baleine bleue, toi tu la vois plutôt vue gris couleur pluie. Ouais, par ce qu'on prend des ramasses dans la tronche. Puis la baleine disparaît et elle peut tenir trente minutes sous l'eau. Chaque bateau a fait des ronds dans l'eau pendant 20 minutes en espérant qu'elle remonte ici. Walouh, que dal. Son contrat se limite à une seule apparition.

Un des marins t'explique qu'il y a un problème avec les dauphins aujourd'hui donc on ne devrait pas en voir. On est dimanche, et apparemment, on veut pas les payer en heures sup donc grosse nageoire (bras) d'honneur de leur part.

T'es impressionné par cette incroyable expérience de ce marin confirmé ! 20 minutes après, on tombe sur quoi ? Un orage ! Pff, déjà fait, c'est que le troisième de la matinée ! Non, on croise une bande de dauphins qui traînaient dans le coin. Des casseurs de grève !

Des photos des bestioles. Non gris sur gris ça rend rien. Par contre un double arc en ciel... Vu ce qui tombe, le double arc en ciel est un minimum !

Bon, tu savais que ce genre de safaris sur mer ou sur terre où tu restes à attendre pour espérer voir une bestiole c'est pas ta came. C'est confirmé. Dernière fois!

Retour sur la côte où ils ont pas pris une goutte de flotte...

Tu remontes la côte direction negombo au nord de Colombo. Certains spots sont blindés de touristes en particulier des surfeurs. Finalement Tangalle est le bon compromis entre tranquillité et petit vie nocturne.

Et sans déconner, tu t'es arrêté dans un petite ville, tu voulais acheter des mangoustans (fruit). T'as fait répéter trois fois pour être sûr du prix. 45 euros le kilo... Et en plus elle te parle en russe.

PS : à vendre, tube de crème de solaire à peine utilisé, lunettes de soleil quasi neuves.

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Yo,

Plutôt que de passer une nuit à Colombo, t'as poussé jusqu'à Negombo, 20 km plus au nord, histoire de profiter une dernière fois de la mer.

Le weekend les habitants de Colombo débarquent ici sur la plage. Une très grande plage. Tous les locaux se regroupent à l'endroit où il y a des stands de bouffe sinon t'as pas pas un pingouin sur la plage.

Y a quand même un truc étonnant. Autant les rues sont propres alors qu'il y a pas une poubelle dans les rues et t'as jamais vu quelqu'un jeter un papier par terre. Autant les plages sont plein de bout de plastique (pas amener par mer).

Alors Negombo, les attractions ? Euh, pèlerinage dans les églises et marche le long du canal.

Mais t'as surtout la visite du marché au poisson (frais et séché) qui vaut le détour.

Si vous trouvez à quoi ça servent les machins sur la photo ci-dessous (réponse à la fin du post). Gros indice, c'est juste pour la période de Noël...

 Niche pour petit chien?

Donc, en conclusion, pas la moindre larmes lors de la visite d'une partie de ces trois pays. Il y a juste un coté un peu chiant au Sri Lanka. Tu peux pas marcher dans la rue (pour les endroits touristiques) sans être sans arrêt interpeller pour un tuktuk, taxi ou autre chose. C'est pas encore le cauchemar d'Ubud par exemple mais à force tu réponds même plus.

La réponse : c'est pour faire la crèche de Noël.

C'est l'heure de rentrer dans le froid français en ramenant un...rhume.

Bonne fête de Noël et de fin d'année à tous