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Avertissement au lecteur
Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.
Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....
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Direction le nord du Pakistan, histoire de crapahuter un peu dans l'Himalaya. Tu pars sur le trek où tu marches sur le glacier du Baltoro et tu tentes de passer le col de Gondogoro. On va aussi passer par le camp de base du K2 et du Broad peak mais bon, comme tu fais pas d'alpinisme, c'est bizarre de venir se pointer à un camp de base...
Tu connais 3 personnes qui l'ont tenté et il n'y en a qu'un qui a pu passer le col de Gondogoro. A chaque fois, trop de neige et refus des porteurs de passer. Pas étonnant les pauvres gars ne doivent pas avoir d'équipements alors qu'il y a plus d'un mètre de neige.
Histoire de payer moitié prix, tu pars avec une agence locale, Trango Aventure. De toute façon, les agences françaises sous-traitent aux agences locales. T'auras certainement moins de 'confort' et tout est en anglais. Faut juste espérer qu'il y aura bien quelqu'un à l'aéroport d'Islamabad à 3h30 du matin... Ouais, ils pensaient que j'arrivais la veille.
Les autres membres du groupe ? Aucune idée d'où et quand ils arriveront. Espérons qu'ils auront une condition physique, moins de 80 ans et pas à moitié sourd comme au Dolpo l'année dernière.
Comme ça a va être un peu sportif, t'avais décidé de te mettre en condition physique. Du coup, t'étais parti il y a un mois en Slovénie pour t'affuter et perd 2 kg. Blessures aux talons, météo de merde, finalement tu pars avec 3 kg de gras en plus, va comprendre....
Généralement, sur ce type de rando en autonomie longue, il y a très peu de viande car elle ne peut pas se conserver. Du coup, t'as décidé d'amener du saucisson...halal. Ben ouais, c'est pas le genre de pays où tu peux déconner avec ça. L'alcool ? Ça va être un vrai sevrage.
Alors, déjà sur le vol Istanbul-Islamabad, c'est folklo. Que la lumière, indiquant qu'il faut rester assis et attaché, soit allumée ou pas, c'est le défilé dans les couloirs. Ton voisin a passé son temps à téléphoner alors que c'est interdit. Il doit y avoir 10 européens dans l'avion. Bizarrement le Pakistan n'est pas une grosse destination touristique....
Le passage en douane ? Finalement assez simple.
Le gars de l'agence est là et direction Islamabad. 4h du matin, il doit faire au moins 25 degrés mais surtout c'est l'humidité qui te colle à la peau. Il fait super lourd, le tonnerre gronde. Des grands boulevards et à côté des rues en terre. Drôle de mélange. Tu ne t'attendais pas non plus à voir des KFC et MacDo... si même le Pakistan a craqué pour la malbouffe ricaine.
4h45 t'es enfin à l'hôtel. Tout ce que tu veux, une bonne douche et un matelas. Ils ne trouvent pas la réservation faite par l'agence... Ça discute, ça discute. T'as l'impression que le réceptionniste de nuit est encore moins compétent que le gars de ton agence. Bon, ben t'auras ta chambre au mieux à 10h. Ouais, juste 5h à attendre à l'accueil. Ça commence moyen l'organisation... Le gars de l'agence se barre. Tu le revois quand? Euh.... Ben espérons demain.
Deux français descendent de leur chambre. Ils partent à l'aéroport pour prendre un avion pour Skardu, principal point d'entrée dans cette région de l'Himalaya. Ils sont arrivés la veille mais avec une grosse merde. Leurs bagages sont restés à Karachi... Pour une fois que ce n'est pas pour ta pomme... Ils ont passé la veille à Islamabad. Bon, ils n'ont pas beaucoup de coins à te conseiller. De toute façon, il s'est mis à pleuvoir des cordes toute la matinée
Un autre français descend à la réception. Il a fait avec la même agence le même circuit que tu vas faire. Ils ont eu un temps de merde et n'ont pas pu passer le fameux col. En plus, le gars était dégoûté car leur guide était plutôt un paysan du coin sans vraiment d'expérience en alpinisme. Ben, ouais, on paye moitié prix...
8h45, un autre gugus gère la réception. Tu te pointes et comme par magie t'as les clefs de ta chambre... T'as poireauté/roupillé 5h à la réception.
Alors, Islamabad ? C'est immense. C'est une ville récente, apparemment construite dans les années 60. T'as pas vraiment un centre-ville. C'est plutôt par grande zone. Ton hôtel est dans la zone E-11. Et dans les zones t'as des quartiers. Ton hôtel est dans un quartier avec que des belles villas assez modernes et un checkpoint à l'entrée. Bon, au checkpoint, la sécurité se cure le nez assis tranquillement sur un tabouret. Les caméras ? Va savoir si elles fonctionnent. En rentrant en taxi dans l'après-midi, t'es passé par autre une route sans checkpoint. T'es rassuré, tu vas bien dormir en toute sécurité ce soir...
Les français t'ont conseillé le marché Aabpara de l'autre côté de la ville. Ouais, si t'avais attendu des infos de ton guide...
Faut négocier le taxi. Avant de t'asseoir dans la voiture c'était 800 roupies (1 euro vaut 300 roupies). Une fois assis, l'inflation s'est pointée et c'est passé à 1000 roupies. Bon, t'as rien dit, t'es trop fatigué pour marchander...
Alors comment reconnait-on un taxi pakistanais ? Si la voiture ressemble à une boite de conserve toute rouillée qui tient debout par miracle et qu'un gus poireaute à l'intérieur, alors c'est un chauffeur de taxi. Pas d'inscription 'taxi', pas de compteur, il faut juste un klaxonne qui fonctionne. Aux intersections, ils arrivent de tous les côtés en klaxonnant et ça se passe bien.
Direction la zone G-6. Sur ton plan, ça semble à côté mais en fait t'as 11 bornes de quasi voie rapide. Pas le moindre trottoir.
Ah oui, le chauffeur t'a demandé ta nationalité. Au moment des caricatures de Charlie Hebdo, les pakistanais ont très durement manifesté contre la France. Donc, ici appelez-moi Ricardo de Madrid, un pur produit ibérique... En ce moment, faut pas être suédois dans le coin. Ça a manifesté dans toute le Pakistan suite au cramage du coran.
Plein de petites boutiques, t'as des fruits secs, des découpeurs de poulets et autres bestioles, des vendeurs de samoussas...
T'as des amis qui vont chaque année plusieurs mois en Inde. Ils t'ont dit, règle numéro une, si tu ne veux pas être malade, ne jamais manger dans la rue. Alors, élève sérieux et obéissant, t'as testé les samoussas chez le premier vendeur de rue. Et bien, très bon le modèle végétarien. Y a peu de chance d'être malade avec de la purée de patate.
Dans beaucoup de pays musulmans, les photos ne sont pas les bienvenus donc pour l'instant tu la joues profil bas.
Côté bouffe, t'as des gargotes où au rez-de-chaussée ils font les brochettes sur un BBQ et t'as la salle de resto à l'étage. Le gars t'apporte la carte. Euh, ça ne va pas être simple pour choisir.
Du coup tu redescends pour lui montrer les brochettes qui t'intéressent. Bien sûr, histoire de tenter le diable, t'as pris une salade et un yaourt. Demain, on va te suivre à la trace. Ils ont environ 45 sortes de riz dixit un chauffeur de taxi. T'en avais jamais vu du comme ça, très fin et près d'un centimètre de longueur. Une énorme plâtrée de riz, une mini salade concombre tomate oignon, une sorte de yaourt très liquide, un naan et 2 brochettes pour environ 7 euros.
Ils ont une partie du resto réservée pour les familles où ils tirent un rideau permettant aux adeptes des bals masqués de manger sans être vu.
Côté tenu vestimentaire, la plupart des hommes portent la tenue traditionnelle, un pantalon large et une tunique très longue. Côté femme, le micro short et string apparent est de rigueur. Ouais, bien sûr, ça c'est à Ibiza. Ici, 99% des femmes portent un foulard coloré qui laisse le visage visible. Très très peu ont la tenue Fantômas.
Dans ton quartier, t'as plein de gamins et surtout gamines qu'ont pas 8 ans qui ramassent les bouteilles vides en plastique pour remplir de grands sacs. Juste à côté des belles villas.
Histoire de cocher la case culturelle, tu t'es pointé au musée Lok Virsa. Tu dois avoir une tête de pakistanais car t'as payé le prix local et pas celui du gars à bob et appareil photo autour du cou. Le musée a mis en scène différentes ethnies et cultures du pays mais aussi les liens avec les pays d'Asie Centrale. Plein d'objets des différentes cultures. En un musée t'as une idée des différentes cultures. Le seul hic, il doit faire au moins 35 degrés à l'intérieur.
20h, c'est l'heure de partir en goguette. Beaucoup plus de monde dans les rues même s'il fait encore chaud. Quasiment que des hommes. Déjà qu'en journée, elles sont pas très nombreuses mais dès que la nuit tombe, elles doivent avoir un couvre feux. C'est un peu comme dans les autres pays musulmans, Ouzbékistan, Iran, Irak, Soudan... Tu te sens jamais en insécurité le soir même si c'est mal éclairé. Jamais on viendra te démonter la tête pour te piquer ton pognon.
2eme journée à Islamabad
Ce matin, tu as croisé une petite partie de l'équipe. 3 anglais. Tu ne comprends rien quand ils parlent. Quand tu les vois, tu les imagines plus à un pub qu'à passer des cols à 5600m. Tu partages ta chambre avec Bilal, un pakistanais. Il vit à Dubaï et fait de l'achat revente de mozzarella... Ça fait 12 ans qu'il a pas fait de rando... Il est pas inquiet car c'est en moyenne 'que' 10-15km de marche par jour. Euh, il a pas dû prendre en compte l'altitude et le terrain. Madré de dios, va y avoir du sang sur les murs.
Le peu que tu as vu de de la dream team t'inquiètes.
T'as appris les nationalités des autres participants, une irlandaise, un américain, des danois mais ce qui t'inquiète, c'est qu'il y a encore 4 pakistanais. 12 personnes, ça fait beaucoup sachant qu'ils indiquent 8 personnes max. Espérons que ça ne sera pas cas mais tu n'as eu que des mauvaises expériences avec des randonneurs indiens/pakistanais/Sri Lankais. Ils ont tendance à surestimer complètement leur condition physique et arrivent sans aucune préparation en pensant que ça va être facile (comme ton coloc). Espérons que tu vas te tromper. Ça sera peut-être toi le boulet. En tout cas sur le papier, ça promet.
Avec Bilal, t'es parti voir la mosquée Fayçal. Toi, tu prends le taxi dans la rue, lui, un pakistanais, pense que c'est trop difficile et préfère le Uber local. Va comprendre.
T'es pas allé hier à la mosquée car c'était vendredi et journée la grande prière, ça pouvait être compliqué. Mais aujourd'hui la grande salle de prière était fermée.
Le Bilal a dû rester 5 minutes et s'est barré sans te prévenir. Peur de prendre un taxi dans la rue ?
Le temps est couvert, il fait 35 degrés. Tu regardes ton téléphone. Première fois que tu as ce genre message : ''température trop chaude, le téléphone passe en mode sombre pour le rafraichir''.
Direction le bazar du quartier blue eye, grandement recommandé par ton agence. Arrivé dans le quartier tu demandes à ton taxi ou est le bazar. Ici pas de bazar, juste des bureaux et des ambassades. Mais qu'est ce qu'il est nul ce correspondant local!
Direction le bazar de la zone G9. T'as pas vraiment des étales, c'est plutôt plein de petits magasins.
T'as essayé un jus de mangue à base de lait et de glace pilée. Là, t'es bon pour la tourista 13h, il fait beaucoup trop chaud et surtout trop humide pour traîner dans la rue. Retour à l'hôtel où Bilal est déjà rentré.
Bilal t'a proposé d'aller le soir sur un point de vue sur tout Islamabad. C'est sûr qu'avec un local s'est plus facile de découvrir les coins sympas. Daman-e-koh qu'il s'appelle le coin. Plein de pins avec des macaques, dix degrés de moins, ça vaudrait la peine d'y aller aussi de jour. Alors, les traits de lumière sur les photos, c'est l'écran pété côté appareil photo...
Ensuite tu continues à monter la route en lacets. Et plus tu montes plus il y a des bagnoles alors que t'as l'impression d'aller au milieu de nulle part. En fait, au sommet de la colline, tu as un restaurant avec une superbe vue, le Monal. Faut voir le bordel des bagnoles. Ensuite t'as une barrière et faut qu'on te laisse passer. Avec ta tronche de parfait touristique, on a pas trop attendu. Ensuite t'as le coin des familles et de l'autre celui des barbus.
Tout est en extérieur avec une vue superbe. Ils ont une carte avec 200 plats. Bilal t'a fait essayer des desserts traditionnels à base de lait comme le 'paluda'. Une sorte de lait glacé qui baigne dans du lait avec, vous allez pas le croire, quelques spaghettis cuits dessus. Surprenant.
En partant, un kiosque vend une feuille avec plein de trucs inconnus dessus. 'pein' que ça s'appelle. Il roule la feuille et te la met directement dans la bouche. Ses mains ? Oui, il se les lave avant d'aller aux toilettes... Le goût est particulier, peut-être de l'eau de rose dedans. Bon, fallait goûter...
En tout cas, la sortie a été très sympa.
T'avais pensé après le trek te balader dans le pays pour voir Lahore, Pechawar, Karachi... mais à cette époque, c'est une connerie. C'est l'époque de la mousson et il va faire plus de 40 degrés avec un taux d'humidité monstrueux. Si c'est pour rester enfermé dans une chambre climatisée, c'est pas peine.
Ps : si vous trouvez ces premières photos un peu flou, c'est normal, tu viens de réaliser que l'objectif dans ton téléphone est cassé...
Ps suite : la plage à Islamabad? Euh, ils sont en train de la creuser...
Ricardo de Madrid