Du 7 au 25 août 2010
19 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Alors le Népal,

tu t'étais promis de ne jamais y aller pour 3 semaines mais plutôt d’y passer 2-3 mois de trek et finalement tu pars en groupe avec une agence, la chute est terrible !!

L'équipe : Un groupe de 13 personnes, 2 familles, 5 gars, une qui marche pour la seconde fois, un buveur de bière et un alpiniste, et 2 gars venus avec des crocs stylisées avec un petit ourson. Voila la fine équipe!

L'agence nous avait donné une liste monstrueuse de trucs à emporter sans préciser que ça dépendait de la saison, donc t'as plein de matos pour l'hiver et qui est donc resté à l’hôtel de Katmandou...

Atterrissage à Katmandou sous une pluie battante, effectivement tu as fait le choix judicieux de partir pendant la mousson, mais selon l'agence, la vallée du Mustang est 'partiellement protégée’... tout va être dans la finesse du ‘partiellement’.

Choc énorme, tu es logé dans un 5*, ça fait bizarre. A peine arrivés, les 2 gars aux crocs cherchent déjà un salon de massage, en tout cas avec eux, on va rigoler mais pas sûr qu’ils marchent. Diner dans un restaurant traditionnel ?? Non, au buffet de l'hôtel !

Notre guide Danesh est plus un guide de ville que de montages même s’il fait des treks. Mais bon, quand on nait népalais, forcément on marche.

Le soir, à 4, ballade dans le quartier de Thamel, quartier des touristes mais pas grand monde, ils sont pas cons, ils viennent pas à la saison de la mousson, eux... Température de 30 degrés à 22h, et une humidité constante, donc tu bois pour te désaltérer, 65cl de bière coûte environ 1 euro. Partout, des boutiques de contrefaçon de fringues et équipements de montagne. Imagine, tu pars en montagne avec une belle paire de fausses chaussures de marche made in china pour t'apercevoir qu'elles se décollent au bout de 2 jours.

Pas de risque car dans le groupe on a que des pros, tout le monde a ses chaussures, même les 2 gars qui sont en croqs. Mais comme ils ont peur des moustiques, ils mettent des chaussettes. Faut les voir déambuler avec en plus leur chapeau mou.

Nuit royale à l’hôtel et le lendemain visite de la ville minibus.

Katmandou, ancienne ville des hippies, tu dirais plutôt maintenant, ville du klaxon. Des voitures et motos partout, sans klaxon, impossible de conduire.

On a une ½ journée de visite en groupe (super). Il reste des maisons traditionnelles assez jolies, ça devait être exceptionnel il y a 15 ans. Traversée de la ville pour aller voir des monastères remplis de singes mais aussi de boutiques qui attendent le touriste. Les gens sont cools, souriants, tu sens pas d’agressivité.

Visite de la place de l’ancien palais royal. Ils conservent des traditions ancestrales : ils choisissent une petite fille, qui va, jusqu’à sa puberté, vivre recluse dans un palais et elle est considérée comme une divinité, la Kumari. On peut aller dans la cour du palais, et si on l'appelle, parfois elle vient au balcon 1 ou 2 minutes mais photos interdites et ça rigole pas à ce sujet. Par contre pour les photos, des faux sâdhus t'attendent pour que tu leur files du pognon en échange de photos.

L'actuelle Kumari doit avoir 7 ans, elle est apparue quelques minutes, très maquillée et hop elle a disparue. Une fois sa puberté, elle retourne vivre chez ses parents et elle a une pension à vie. Puis elle vit comme une femme normale.

Déjeuner sur la terrasse d'un restaurant à touristes avec une très jolie vue sur la place avec des dizaines de stand où on vend bouddha, bijoux provenant du Tibet (soit-disant)....

Allez Hop, aéroport pour un vol de 30 minutes pour aller sur Pokhara. Ce coup-ci tu te mets du bon côté de l’avion pour voir les montagnes. Mais non, que des nuages, c’est vrai, c’est la mousson.

Le retour du touriste

PS : Comme dans tous mes blogs, il faut les prendre au second degrés en particulier quand je me moque gentiment (oui, c'est du second degrés) de ceux que je rencontre.

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Alors Pokhara, ville touristique par excellence, une rue interminable longe le lac et il n y a que des restos et boutiques pour touristes. Il y a forcement un coin pour les népalais mais ça n’a pas l’air proche et c’est pas prévu dans la visite de groupe. T’es logé dans un super hôtel avec piscine. Totalement indispensable vu l’humidité. Ballade tout en surveillant le ciel car les nuages s’amoncellent et quand ça tombe, ça rigole pas. T’en profites pour t’arrêter dans des échoppes dans la rue pour essayer les samossas faits pour les locaux, un délice!!!!

Il tombe des cordes, t’es dans la piscine, t'attends en te disant que demain tu vas enfin commencer le trek.

Le soir, dîner au buffet de l'hôtel : choix entre spaghetti à la napolitaine, pomme de terre et 2-3 autres conneries occidentales, mais on a le droit à des danses en plein air mais comme il pleut... Le plat traditionnel, le dal bath, qui est à base de lentilles et qui est super bon, était ici quelconque. Les népalais en mangent le matin et le soir (à midi, c’est ceinture)

Il faut pas se coucher tard car demain on quitte Pokhara pour prendre l’avion pour Jomoson qui sera notre point de départ du trek. L'équipe avec les mules nous y attend. Oui, pas de sherpas pour les bagages, on a des mules (à voir s’il y en a pas déjà dans le groupe...).

Arrivé à l’aéroport à 5h30, la météo n’est pas bonne, donc tu attends. A 8h ça s’améliore pas et pourtant on a que de 20 minutes de vol. C’est un coucou à hélices non pressurisé qui ne dépasse pas les 4000 m d’altitude et vole donc dans les vallées entre les montagnes mais comme c'est plein de nuages, c’est risqué. Donc en attendant, t'achètes 2 paquets de pistaches qui vont servir de jeton et tu joues au poker... un népalais nous a rejoint pour jouer mais lui aussi s’est fait plumé par les 2 plus jeunes du groupe. 10h finalement c'est bon... Je vous passe le contrôle de police où il font semblant de chercher les sacs et tu montes dans le coucou. C’est un avion de 16 places, on est le groupe de 13, 2 japonaises et une locale.

A peine l’avion bouge sur la piste que de l’eau coule du plafond. Tu mets ta ceinture de sécurité mais bon...vu l’état de l'appareil… Au fait, pas de porte entre toi et la cabine de pilotage donc tu peux voir la modernité des équipements. Et là, tu ressens le moindre petit trou d'air. La japonaise à côté de toi fait la tronche, peut-être, car t’es côté hublot et elle ne peut pas faire de photos, mais bon, comme il y avait que des nuages. Apparemment l'autre japonaise a passé les 35 minutes du vol à prier!!

Bizarre, je vous ai dit que le vol prenait 20 minutes alors que tu parles maintenant de 35 minutes. Une idée ? Si tout se passait bien, ça serait trop simple. Donc t'es dans l'avion, de temps en temps tu vois quelques éclaircies et à ces moments tu t'aperçois que tu es effectivement en train de voler entre 2 montagnes et que c’est pas super large, et qu’avec les nuages, c’est super risqué.

L’hôtesse passe t’apporter des bonbons au beurre de yack et un verre d’eau. Service très classe sur Yeti Airlines !! A un moment, l’avion se met à tourner et descendre rapidement, bizarre. Les 2 jeunes assis devant commencent à faire ouhhh et l'un d'eux récupère rapidement un sac plastique, le petit déjeuner a du mal à rester dans l'estomac. Finalement l’avion reprend de l'altitude et l'hôtesse vient nous dire qu'on fait demi-tour, impossible de s'engager dans la dernière vallée alors qu'il doit nous rester 2-3 minutes de vol, trop dangereux ! Ah ouais ! Trop dangereux ? Parce que voler sans aucune visibilité entre les montagnes c’était pas dangereux ?

Retour sur Pokhara et applaudissement des 2 jeunes (15 et 20 ans, t’apprendras plus tard que la fille croyait aux dahus) à l'atterrissage qui n’ont pas entendu l’hôtesse et qui nous croyaient arriver à Jomosom. 12h, Retour à l’hôtel, déjeuner dans un resto spécialisé dans les plats italiens avec un cadre chinois… On a mangé népalais et finalement pas trop mal.

Rien à foutre de l’après-midi donc petite ballade dans la ville, achat d’une cape de pluie, on ne sait jamais… Il y avait une cérémonie hindoue pour la déesse Shiva. En retournant à l’hôtel, tu vois un groupe de népalais qui regardent dans la direction de ton hôtel, bizarre. Tu regardes ce qu’ils regardent et en fait, ils matent un groupe de touristes sur le toit de l’hôtel. Donc tu regardes dans la direction de ce que les touristes regardent et grand coup de pot, les nuages avaient disparus et on voyait enfin les montagnes. C’est impressionnant de voir ces monstres de si prés.

Les gars aux crocs, super fatigués, (pour l’instant on a rien foutu) ont passé leur après-midi à dormir dans leur chambre et dire qu’on va marcher 5-7h par jour.

Resto pour touristes mais avec plat local mais ça n’empêche pas que quelqu'un prenne une pizza.

Demain on réessaye l’avion sinon, l’autre alternative est la jeep, minimum 2 jours de jeeps mais les routes ne semblent pas bonnes.

Namasté !!

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Le lendemain, lever 5h00, attente à l'hôtel que l’aéroport nous appelle.

8h, tu sors les pistaches et ce coup-ci tu les plumes au poker…

Coup de fil à 10h, il faut foncer à l’aéroport, un avion va tenter le passage. ‘Tenter le passage’, ça donne envie… Il reste 5 places, les autres monteront dans le prochain vol (s’il y en a). Tu te proposes de partir sur le 1er vol. L’ado veut faire pareil mais sa mère l’en empêche en lui disant : ‘non, on prend tous le même avion, on meurt tous ensemble’. Toi, tu te dis que s’il y a une chance de passer, c’est sur le 1er vol. Course sur le tarmac pour monter dans l’avion qui nous attend. Les bagages sont restés avec les autres donc même si on passe mais pas les autres, on aura pas de sacs, donc ça sera galère quand même. Il y a encore plus de nuages que la veille mais le problème est lié au vent, ce sont les rafales de vent qui empêchent les atterrissages. On voit rien de rien. Incroyable qu’on tente le coup. Personne ne parle dans l’avion, on sent que ça va pas être de tout repos. 15h minutes de vol tendu. Les rares fois où les nuages se dissipent, tu vois que l’on frôle les montagnes…

Enfin, on voit en bas, le village avec la piste d’atterrissage mais ça se complique. Le pilote s’engage dans la vallée en faisant une large boucle Mais c’est l’erreur. La vallée où on s’est embarquée est très ventée et on commence à être secoué dans tous les sens. T’es assis à coté de l’hôtesse qui est blafarde, pourtant elle doit avoir l’habitude (depuis, elle a demandé sa mutation chez Air France). Ce sont les montagnes russes mais dans un coucou à hélices. Le pilote demande à son copilote de l’aider à tenir le manche de l’avion, tellement ça secoue, ambiance. Silence total dans l’avion, y en a plus d’un qui a du revoir sa vie défiler. Les dernières 3 minutes ont été un cauchemar. Finalement l’avion se pose. T’es soulagé d’être arrivé. Maintenant, il faut espérer que l’avion va continuer ses rotations pour ramener les autres.

1h30 plus tard, l’avion revient avec le reste de l’équipe mais cette fois-ci, il a compris la leçon et ne s’est pas embarqué dans la vallée pour s’aligner sur la piste. Les autres ont eu un vol plus calme. Enfin, on est tous là, en bon état et le retour se fera en bus. 2 jours de bus pour 20 minutes d’avion.

L’équipe nous attend, il y a le sirdar, c’est le patron de l’équipe et il a la responsabilité de la logistique. En fait, il est payé par l’agence et c’est lui qui monte son équipe, généralement avec des gens de son village, de sa famille. 3 sherpas vont nous accompagner (en fait, le terme sherpa a 2 significations : à la base le mot sherpa correspond à une des ethnies du Népal, mais maintenant c’est aussi utilisé pour un type de job. Donc nous avons 3 sherpas de part leur job mais non pas de part leur ethnie), 1 chef cuistot avec 5 assistants (ce sont eux qui vont porter tout le matos de cuisine, ils sont chargé comme c’est pas possible), 1 chef muletier et ses 2 assistants, une vingtaine de mules et l’ambulance. Oui, l’ambulance, c’est le cheval, que l’on emmène, en cas où quelqu'un ne peut plus marcher. Ça fait une sacrée équipe mais comme on dort sous la tente, effectivement, il faut beaucoup de matos.

Avec ce problème d’avion, on a pris un jour de retard qu’il va falloir récupérer sur les prochains jours de treks.

Yeti Ricardo

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Ça fait 3 jours.

Alors comment ça se passe : Généralement, levé à 5h30-6h, 1 heure pour se préparer et 1 heure pour le petit déj. Les sherpas t’apportent une tasse de thé dans la tente (grand luxe) et une cuvette avec un peu d’eau chaude pour te débarbouiller. (Jamais vu çà !!!)

Si on veut se laver, il y a les fontaines dans les villages. Pas évident avec les fontaines, surtout quand les locaux voient débarquer des touristes en petites tenues. Nos amis aux crocs ont prévu le coup, ils ont emmenée environ 500 lingettes chacun !!

Les cuistots doivent se lever super tôt pour tout préparer, car chaque matin c’est omelette, pancake…, trek 5*. Oui, les camps de tentes sont systématiquement montés dans un village, on ne dort pas au milieu de nulle part. Le Mustang n’est pas encore très visité, donc en fonction des villages, les guesthouses n’ont pas les moyens de loger 13 touristes d’un coup, d’où les tentes. Les repas se passent à l’intérieur des guesthouses. Il y a une grande salle commune souvent décorée avec de la vaisselle, des pots, des théières, des posters de Lhassa et de grands moines. Tu peux trouver du coca et autre boisson mais plus tu t’écartes du village où il y a l’aérodrome et plus les prix montent, normal.

Les cuistots suivent le même chemin que nous car à midi, hors de question qu’on ait un vulgaire sandwich, donc on sort la grande vaisselle de maman. Les pauvres gars, c’est un boulot de dingues. Ils se lèvent largement avant nous, partent après nous (le temps d’avoir lavé et rangé la vaisselle), ils nous dépassent sur le trek et arrivent généralement avant nous au point de déjeuner et rebelote. Il y a un des gars qui portent une énorme bonbonne de gaz. En fait, ils portent tout avec la nuque, rien sur les épaules (à part le chef cuistot, qui lui, ne porte qu’un sac à dos). Ils ont une lanière passée autour du front, reliée au panier en osier. Pour déconner, t’essayes de porter leur grand panier. Impossible, déjà le poids, entre 20 et 30 kg mais c’est surtout que ça te tire sur la nuque. Bon, on va oublier la reconversion comme sherpa. Les mecs en bavent, on va même souvent les doubler sur le trek, et ils sont toujours souriants. Apparemment, même si c’est un boulot difficile, ils gagnent mieux et portent moins que s’ils travaillaient dans les champs…Imagines…

Le porteur du dimanche

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Les 2 premiers jours, on remonte la rivière Kali Kandaki qui, a cette époque, est très boueuse. Le décor est très minéral. Les seuls coins verts sont les cultures autour des villages : blé, pommier et sarrasin (couleur violette) qui tranchent sur le reste du paysage. Le contraste est superbe, surtout si on a du ciel bleu. Pour l’instant pas de pluie, mais on est entouré de nuages. Ça va bien nous péter à la gueule un de ces jours.

Il y a des énormes ponts suspendus pour relier les villages. Bon, le vertige, ça simplifie pas les choses. Etonnement, les mules passent sur les ponts sans problèmes. On passe par les villages de Kagbeni, Chhuksang (pour ceux qui aiment chercher sur Google Earth)

La vallée du Mustang est de ‘type’ tibétaine. Les gens ressemblent beaucoup aux tibétains. En fait, le nord du Népal est de ‘type’ tibétain alors que le sud est très proche de l’indien. Pour l’instant, on croise très peu de locaux sur les chemins. En parlant de chemin, il faut pas trop tarder à venir dans cette région car ils sont en train de construire une piste pour relier la Chine. Déjà qu’une partie du trek se fait sur en partie sur la piste. A ce propos, à un moment, tu croises tes mules qui vont dans le sens inverse. Bizarre. Effectivement la piste est coupée, elle passait à flanc de falaise mais une partie s’est effondrée, il y a une pelleteuse (à se demander comment ils ont pu la ramener ici) qui essaye de faire un sentier. Bon, les mules ne passent pas, trop compliqué, mais nous on y va. Parfois, tu comprends pas tout…On retrouvera nos mules avant la tombée de la nuit, le temps que les sherpas montent les tentes. T’es le seul à monter la tienne, ah ça quand t’es pas habitué à te faire servir.

L’équipe marche assez bien et est assez homogène. Un des gars aux croqs (mais maintenant, ils portent des vrais chaussures de marche) est parti très fort, une vraie fusée. Mais quand ça monte trop, son cœur bat trop fort, ça lui fait peur, alors il préfère marcher lentement !!

Un autre gars, dés le premier jour, s’est chopé un début de tourista !! Espérons que ça va passer, sinon il va en chier…

Tu fais touriste de base car tu es le seul à être venu sans bâtons de marche ! Ta devise : ‘le jour où tu auras besoin d’un bâton de marche, c’est que le trek n’est plus pour toi’. Devise très conne mais tu as une solution, tu prends une branche, c’est pas un bâton de marche, nuance… Oui c’est très con !! Le hic, c’est que quand tu marches dans un milieu minéral, et bien il y a pas beaucoup d’arbres, alors pour te faire un bâton à partir d’une branche, c’est pas gagné…Bah, on verra plus tard!

Bien évidement, ton colocataire de tente est un ronfleur donc tu sors la tienne (prévoyant que tu es), mais ils en ont en plus donc du coup t’as une super tente pour toi tout seul. Maintenant, il faut essayer de choisir une tente loin de celles des ronfleurs, ça sera la bataille à chaque arrivée au camp.

Jour suivant, direction le village de Geling. On va passer par le chemin des pèlerins car il passe par une grotte vénérée par les hindous car elle contient un immense chorten sculpté dans la roche. Fini la piste, on passe par des petits sentiers avec des vues sur des canyons exceptionnels. Dommage qu’il n y ai pas plus de soleil, ça ferait des supers photos.

Tu passes sur les différents monastères que nous visitons. N’étant pas trop fan des gens qui sont nourris en échange de prières.

La situation du village de Tramar est exceptionnelle. Ce village est au pied de grands orgues de rocher rouge et de cheminées de fées. C’est un festival de couleur avec le rouge de ces montagnes, le vert et violet (sarazin) des champs, le blanc des maisons et peu de ciel bleu. Ça sera une des rares où les nuages seront vraiment dégagés et où on pourra voir le sommet des 7000m qui nous entourent.

D’une manière générale, les villages sont en pierres peintes en blanc. Le toit est couvert de bois qui sera utilisé pendant l’hiver. La plupart des maisons ont sur le toit des panneaux solaires, seul moyen d’avoir un peu de lumière le soir.

Le lendemain, tu sauves le trek !!!! T’as fini le petit déjeuner, tu attends dehors. Le muletier a ramené les mules puis a disparu. T’es seul avec les mules. Elles en profitent pour commencer à déchirer les sacs de bouffe. T’es un touriste, elles s’en tapent et il faut insister pour les faire déguerpir. Quand le muletier revient, tu lui montres. Lui, furieux, ramassent des pierres pour leur balancer, les mules ont compris que ça allait barder.

Bon, il est 20H30, c’est l’heure d’aller se coucher.

Le futur roi du Mustang

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La capitale est entourée de hauts murs. Il y a une dizaine de portes d’entrées qui permettent d’y accéder. Mais des portes très basses pas prévues pour des grandes gigues. Résultat, un bon choc frontal, 36 chandelles et une journée à avoir les tambours du Bronx qui font un buff dans ton crâne! Putain de nains…

Il y a une petite place où se trouve l’entrée du palais du roi. Oui, le Mustang est un royaume, il y a donc un roi qu’on va croiser plus tard. Quelques boutiques à touristes, un cyber café avec un pc mais la connexion est très aléatoires et 3 monastères. Les monastères sont toujours en rouge et le palais du roi en blanc. C’est plein de petites ruelles, de stupas. Au fait, bon à savoir, il faut toujours contourner les stupas par la gauche. La frontière chinoise (ou plutôt tibétaine) est à 10 km, donc tout coûte moins cher (le coca est revenu à un prix plus réaliste…environ 1 euro). C’est plus simple d’amener de Chine que de transporter à partir de Jomoson.

Gros coup de chance, on est arrivé le premier jour d’une fête qui se déroule en deux jours. Le premier est la fête du roi. Tous les habitants portent leurs plus beaux habits traditionnels et ça leur donne beaucoup de prestance. Le roi traverse la petite ville sur son cheval, suivi de la reine et des anciens puis tout les hommes partent à cheval s’installer à 500m de là sous de très grandes tentes où ils déjeunent et boivent. C’est plutôt calme. Il y a 2-3 enfants, donc tu sors tes ballons à gonfler. Au bout d’un quart d’heure, ils sont 15 à se bousculer pour avoir un ballon. Mais d’où ils sortent tous ces mioches ? Du coup, c’est le travail à la chaine, il y en a 2 qui gonflent les ballons et toi qui les transforme sous forme de chien ou mouton. Le roi est installé sous la plus grande tente, il a pas l’air très souriant. Il n’a plus qu’un rôle honorifique mais tu sens qu’il est encore très respecté. Les autres ont demandé à faire une photo avec lui…mouais…

En fin d’après midi, les plus anciens viennent s’installer prés du roi et on sert de l’alcool, des biscuits et du thé au beurre de yack. Des groupes d’hommes viennent danser et chanter, les femmes servent la nourriture. A part les femmes qui servent, les autres femmes n’osent pas trop s’approcher pour regarder, alors toi, le touriste de base avec ton bob et ton appareil photo t’es en plein milieu, genre laisser passer Paris-Match qui fait un reportage photo…

Mais le plus fun est vers 18h00. Tous les hommes redescendent à cheval à toute vitesse. Mais la plupart sont plus très '"étanches" et c’est plutôt le cheval qui les ramène. Maintenant, il y a des courses de chevaux dans une des rues. Ils ont 4-5 à partir ensemble, complètement penchés en arrière, foncer jusqu’en bas de la rue et revenir. Pour démontrer leur adresse, on pose des foulards blancs sur le sol, et 2 cavaliers essayent de les attraper en passant au galop. Mais le cavalier, complètement penché sur un coté, forcément ça tire le cheval vers ce même coté et comme il y a des gens de chaque coté de la rue, on est jamais loin de l’accident. C’est un de nos sherpas qui s’est pris un bout de cheval.

Il y a un italien, Luigi, qui travaille à la restauration des peintures murales d’un monastère. Il y passe 6 mois par an depuis 12 ans et il lui reste encore 4 ans. Il est super organisé, il amène des pâtes, mozarella… On lui a laissé un peu de pastis…

La règle de restauration italienne est de ne restaurer que les peintures où on voit le dessin (interdiction d’imaginer une partie si elle est complètement manquante) et de restaurer à la peinture à eau pour que ça puisse être retiré et revenir dans l’état précédent. Le seul hic est que les moines sont pas d’accord. Ils veulent une restauration complète. Donc, quand Luigi aura terminé, et qu’effectivement des parties n’auront pas été restaurées car le dessin initial est totalement détruit, les moines feront appel à un autre gars en lui disant de finir au feeling.

Avant le début de la restauration, comme des mains impures allaient toucher les peintures sacrées, les moines ont utilisé un miroir et l’ont passé devant chaque peinture pour prendre l’esprit qui était dans la peinture. Et uniquement après, Luigi a pu toucher aux peintures. Quand ça sera terminé, ils feront le truc inverse. Par contre, qu’est ce qui se passe, si un idiot fait tomber le miroir ?? A part 7 ans de malheur, aucune idée…

Ricardo Mustang pacha

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Le lendemain, c’est la même chose mais c’est le jour des moines mais ce coup-ci sans alcool. Il y a un gamin qui est considéré comme une des réincarnations du Rimpoche. Ok pourquoi pas. Toi, t’es pas un spécialiste du bouddhisme mais tu as cru comprendre que généralement l’enfant qui est identifié comme réincarnation, c’est un enfant lambda. Ici, bizarrement (mais bon, c’est possible), il est de la famille du roi, quel heureux hasard… Tout le monde dans le groupe a été déçu d’apprendre ça. Le clergé est la royauté dans la même main…

Dans un des monastères le Rimpoche est installé pour recevoir les hommages de la population. Il y a plein d’autres petits moines. La seule différence physique c’est que notre Rimpoche est bien rond alors que les autres gamins sont plutôt, dirons-nous, affutés. Le gamin est sans arrêt servi de gâteaux et autres nourritures. Le pauvre, il y peut rien.

Le soir c’est le retour triomphant du Rimpoche qui rentre par la grande porte, mais manque de pot c’est l’embouteillage, c’est l’heure de retour des vaches et des chèvres et tout le monde veut passer par la même porte. Le clergé ayant priorité, les bestioles ont bien compris qu’il fallait attendre, non mais !!! Un petit écart et c’est vite fait de jouer le rôle principal lors du prochain méchoui. Une fois la porte passée, chaque bestiole prend une direction différente pour rentrer chez elle, incroyable !

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Ballade à cheval pour aller au dernier village, Gharphu, avant la frontière tibétaine. Certains sont moyennement confiants, pourtant ils sont pas très hauts ces chevaux. Toi, t’as demandé un cheval qui est motivé et tu te retrouves avec une vieille carne qui veut se la jouer tranquille. Un autre gars a eu le cheval du patron et qui a servi aux courses de la veille. Alors lui, il est motivé et pas question qu’un autre cheval passe devant ! Toi, t’as beau crier hou, bouh, yo, tchou (tchou c’est la technique mongole), ça le réveille pas. A part de rares petits trots, le bourrin a bien senti qu’il avait affaire à un touriste et un pas un cavalier émérite. Par contre quand t’as un des deux locaux qui s’occupent des chevaux, qui arrive à ton niveau, le cheval a compris qu’il fallait bosser.

Visite d’un monastère ou il y a une cellule où les moines peuvent vivre en ermite. Généralement, il reste 3 ans 3 mois et 3 jours. Une petite fenêtre pour voir dehors et une petite ouverture pour faire passer la nourriture ? T'as l’adresse si l’un d’entre vous a décidé de s’affranchir de son Iphone, écran plasma et autre objet complètement indispensable.

Un truc incroyable à aller voir, ce sont des grottes. Pendant tout le séjour, tu vois, en plein milieu de la falaise, des dizaines de grottes qui ont été creusées il y a des centaines d’années. Les hommes s’y protégeaient. Mais c’est à se demander comment ils ont pu les creuser car certaines sont à plus de 50m du sol. Il y en a une qui était accessible, juste à une dizaine de mètre du sol. Les habitants du village ont construits des échelles à l’intérieur pour passer sur les différents étages. 5 étages, des dizaines de pièces, un truc de fou.

Le plus fun a été au retour. Les chevaux ont compris qu’on repartait vers l’écurie donc même ton vieux steak sur pattes était prêt à galoper (enfin galoper un peu, pas trop, faut pas abuser non plus). Et donc, on a pu faire une vraie course, enfin, ceux qui le voulaient. Faut imaginer 5 gars, cavaliers reconnus mondialement, en train de se tenir comme ils peuvent. Sauf que, quand 4 chevaux partent au petit galop ça en entraine parfois des autres. Et un des gars qui avait la trouille (un des gars au croqs) s’est retrouvé embarqué avec la chevauchée sauvage. Comme il avait peur, il hurlait et plus il hurlait et plus le cheval galopait (bon, c’était pas non plus le prix d’Amérique). Toi, juste derrière lui, mort de rire, tu cries encore plus fort tout en t’assurant que tu vas te vautrer (bon c’est vrai, c’est pas sympa mais on allait pas vite). Du coup, tellement effrayé, le gars a sauté de cheval… Tu le vois passer une jambe par-dessus l’encolure du bourrin et hop, il saute. Il aurait pu se fracasser mais il s’en est bien sorti. Après, bonjour pour rattraper le cheval.

Ils sont mesquins ces steaks sur pattes. Vers la fin, plutôt que rentrer directement, on fait un détour pour voir un autre monastère. Les chevaux n’ont pas apprécié, eux qui s’imaginaient déjà en train de manger leur foin tranquillement en se foutant de la gueule de ces touristes. Résultat fini le moindre trot ou galop… Sauf à la fin, où là, ils étaient sûrs qu’on n’allait pas leur refaire le même coup et qu’on rentrait.

Toujours aussi mesquin ces bestioles.

Ricardo Khan

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Village de Yara. Ce matin, t’es réveillé plus tôt et tu t’écartes de quelques mètres du camp pour regarder le paysage. Le camp est installé sur le passage pour aller à la fontaine. Les locaux qui vont chercher de l’eau sont un peu étonnés mais ça ne doit pas être la première fois qu’il y a des tentes ici. Une des femmes, s’arrête, discute avec un autre gars et crache devant une tente.

30 minutes plus tard, histoire de déconner, tu dis au couple occupant la tente qu’une femme a craché devant leur tente, peut être que ça a aucune signification…

Aujourd’hui, on remonte le lit d’une petite rivière pour aller voir un monastère troglodyte, Lori Gompa. Comme, on ne change pas de camp, on y va juste avec le guide, un sherpa et un assistant cuistot qui vient systématiquement quand il y a un monastère. Au pire, la rivière fait 2m de large avec 50 cm de profondeur donc pas infranchissable, ça n’empêche pas que le sherpa sert parfois de monture pour aider à faire traverser les moins courageux. Après 1 heure de marche, le guide fait signe de revenir vers quelqu'un qui est à terre. Marie-pascale, la locataire de la tente où la femme a craché, a glissé sur une pierre et s’est cogné la tête contre une roche. Le sherpa qui était à coté a eu le réflexe d’appuyer sur la blessure pour éviter trop de sang. Résultat, grosse ouverture sur l’arcade sourcilière. Il y a une infirmière parmi nous qui s’en occupe. Le choc a été terrible; Elle ne se sent pas de rentrer pour l’instant mais ça ne semble pas trop grave même si c’est assez impressionnant. L’aide cuistot est renvoyé au camp pour ramener l’ambulance.

1 heure après, les sherpas et aide cuistots arrivent, Impossible de trouver l’ambulance. Ce sont eux qui vont porter la blessée à tour de rôle. Finalement ça ne sera pas trop grave. Mais la malédiction continue. Deux jours plus tard, lors d’une montée difficile, Marie-Pascale est sur l’ambulance et tombe du bourrin. Coup de pot, sans rien se casser. Pour une fois que c’est un touriste qui monte sur le cheval et non pas le muletier… Donc méfiez-vous de crachat népalais !!!

Revenons au moment où Marie-Pascale est ‘rapatriée’ à dos de sherpas. Son mari et son fils rentrent avec elle et le reste de l’équipe continue vers ce fameux monastère, complètement intégré dans la roche. Rien que le chemin pour y monter est une attraction à lui tout seul. Il y a un petit pont en bois et pierre mais il vaut mieux pas regarder par quoi il est supporté. Ce monastère a la particularité de contenir un stupa peint en parfait état. Les accros de photos sont encore frustrés, interdit !!

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Le guide avait dit qu’on risquait d’avoir quelques problèmes pour traverser la rivière et tu le sens pas à prendre des risques. En plus, ces derniers jours, il a plu donc ça va pas simplifier l’affaire. Il faut donc partir très tôt. Donc, après 3h de marche, t’arrives au bord de la rivière et effectivement, vu certains cadors du groupe ça va pas être simple ; Vu le courant, le fait d’avoir un bâton de marche pour lutter contre le courant aurait été fort utile, mais quand on est con…

Le chef muletier, arrivé au galop, cherche déjà un passage pas trop mouvementé. C’est là qu’il a pris son surnom Gengis Khan. En slip, un bonnet en laine en train de tenter différents passages. Le guide dit : ‘on va attendre que le niveau baisse’. Mouais, s’il pleut en amont, c’est pas prêt de baisser. 1 heure après les mules arrivent et passent sans trop de problèmes (c‘est vrai qu’elles ont 4 pattes, ça stabilise). Maintenant que tout notre matos est passé, on a plus le choix. Les aides cuistots s’engagent, aidés par les sherpas. Une glissade et hop, une partie de la hotte est partie avec le courant. Résultat, 1 bâton de marche et la sandale du sherpa (on lui donnera l’argent pour en racheter une paire) ont disparu. Mais surtout, une perte phénoménale : le PQ.

On voit des locaux remonter la rivière sans trop en baver mais notre guide ne veut pas essayer de descendre la rive pour essayer de trouver un autre passage. On reste où on est ! Finalement, le guide décide de tenter le coup : On a deux possibilités, soit on passe sur l’ambulance tenu par Gengis Khan, soit on passe à pied tenu par 2 locaux.

Ça fait en tout 2 heures que tu poireautes, t’en as marre, t’es le premier à te lancer à pied. T’as de l’eau boueuse par endroit jusqu’en haut des cuisses et t’as 2 gars pas très grands qui essayent de te tenir. Finalement, c’est un peu impressionnant mais une fois que tu es dedans, ça passe sans problème. Gros dilemme pour celui qui avait sauté de cheval lors de la balade précédente. Une telle trouille des bourrins, le choix est cornélien. Finalement il passera à pied. Va lui falloir un paquet de lingettes après pour se nettoyer les jambes... Faudra reconnaitre le courage de Gengis Khan qui a traversé, en slip, plusieurs fois la rivière glaciale pour tenir le cheval ! En fait, la rivière était de la rigolade, juste après c’est presque 1000 m de dénivelé qu’on se prend. Prés de 7 heures de marche aujourd’hui.

2 jours après rebelote, cette fois-ci, il pleut en plus. Tout le monde passe avec l’ambulance, marre d’enlever ses chaussures et de ressortir trempé. On se reprend 1000 m de dénivelé. Le chemin est par moment extrêmement boueux et comme c’est très pentu, t’arrives pas à monter, tu recules par moment. Par contre, tu aurais un bâton de marche, ça aurait été plus facile, mais bon… Tout le monde en chie, mais le pire est pour les aides cuistots, certains sont pieds nus et à quatre pattes pour essayer de monter. Un cauchemar. En plus, tu te dépêches pour passer les endroits difficiles avant les mules. Car une fois les 20 mules passées, le chemin sera encore plus impraticable. Plus loin, un autre type de boue, elle te fait pas glisser mais elle te colle. T’as 2 kg supplémentaires à chaque pied.

Le reste de la très longue journée (environ 8h de marche), entre les villages de Tange et Chhuksang t’offrent des paysages exceptionnels. On est à 4000m et en contrebas, ce sont des aiguilles de couleurs différentes. T’as déjà pas mal bourlingué mais jamais vu un truc pareil, c’est exceptionnel. Le seul regret est le manque de soleil et les nuages. T’as des passages où un faux pas et t‘es 500 mètres plus bas.

On est 3 à marcher devant (on doit avoir au moins 1h d’avance sur le reste du groupe) quand un sherpa, Bichal, nous rejoint. Il doit nous rester 1 heure de descente et histoire de déconner, on part en courant. Va courir dans les pierres, sans bâton (et oui, on y revient toujours) avec plus de 7 heures de marche dans les pattes. La moindre erreur et c’est la gamelle avec une cheville tordue. C’est le genou gauche (souvenir du marathon) qui a mis son véto en cours de route et tu lâches la course à 10 minutes de l’arrivée. Tout ça pour arriver 1h 30 avant les autres et pour t’occuper, tu montes les tentes…

Au village de Yara, le responsable des mules, Gengis Khan, qui passe plus de temps sur l’ambulance que tous les touristes, avait décidé de récupérer un chaton pour ces enfants. Seul hic il reste encore 3 jours de marche pour revenir à son village. Donc, il fout la pauvre bête dans une des poches de son petit sac à dos et part, comme d’habitude, au galop. Quand il passe devant toi, tu entends le pauvre chaton hurler. Ça doit être le chat qui a le plus voyagé au Mustang. A un moment, un des sherpas l’a mis sur son sac à dos et la pauvre bête a pu voyager à l’air libre. Pas sûr, qu’il va avoir une vie facile. Arrive ce qui devait arriver, le chaton a en a foutu plein le sac…Du coup c’est un des aides muletiers qui porte le chat mais il le tient en tenant les pattes avant dans une main et les pattes arrières dans l’autre. Super heureux, le chat le fait savoir. Ce jour là, tu marches à coté du muletier et du coup, tu te dévoues pour porter le chat. Malgré un précédent lavage au savon, la bestiole pue comme c’est pas possible. Donc, tu le portes mais ça l’empêche pas de miauler (moins souvent quand même). Et t’arrives au village de Muktinath avec une bestiole blanche qui miaule. Les gens se retournent, amusés et te font ‘miaou’. Donc voilà ton arrivée triomphante !

Miaou man

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Ça y est, ça sent la fin. On est de retour à Jomosom. On a 2 jours de voiture pour revenir à Pokhara. Il n’y a plus eu de vol entre Jomosom et Pokhara depuis une semaine. De toute façon le retour était prévu en bagnole. Ah oui, faut que je vous parle des belges. Il y a 2 jours, on a croisé un groupe d’une dizaine de belges. T’as rien contre les belges mais ceux-là sont tous très space, on dirait un regroupement de cas bizarres. Il faut reconnaitre le courage d’un couple car l’homme, 70 ans bien tassé, est aveugle et il tient sa femme pour marcher et on marche pas sur une route bien goudronnée. On les a rattrapés une première fois sur le chemin pour Muktinath et un des belges fait la remarque, « c’est l’autoroute ici ». Mouais, bon… Une autre voit une de nos mules, qui a des marques sur la peau suite à son métier de ‘porteuse’. Cette conne voulait appeler la SPA !! Véridique. Alors qu’eux n’avaient pas de mules mais uniquement des porteurs et les pauvres gars, plus jeunes et moins costauds que nos porteurs, devaient porter beaucoup plus que les nôtres. Même nos sherpas ont été choqués de voir ce que les autres gars avaient sur le dos. Donc du coup, on appréciait moyen nos voisins belges.

Donc, Jomosom. Les belges doivent repartir en voiture et nous en bagnole. Le guide a organisé et privatisé des bus (on est 20 car les sherpas et aides cuistots reviennent avec nous) car la route est coupée à plusieurs endroits et il va falloir changer plusieurs fois de bus. Le premier bus roule pendant 10 minutes et c’est déjà la fin. Mais un autre bus nous attend juste après l’éboulement. Quelle organisation !! Le troisième est stoppé par une rivière, donc tu traverses à pied et au milieu de la rivière, un autre bus qui va dans l’autre sens essaye de passer. Il est coincé et tous les passagers le poussent pour le débloquer. Le bus qui attend de l’autre côté part sans nous, et non, il était pas pour nous. Notre bus, c’est celui du fangio qui a essayé de passer… Finalement il passera et reviendra 15 minutes plus tard sans être coincé. Le prochain est plus compliqué. Il y a bien 20 minutes de marche entre les 2 bus. Et à part toi qui est venu avec un sac à dos, tous les autres sont venus avec des sacs de voyage et on a chacun entre 15 et 20 kg. Et aucun touriste ne s’imagine porter son sac. Ce sont les aides cuistots et sherpas qui ont réunis chacun 2 sacs et qui les ont portés. Ils ne seraient pas venus avec nous, on était pas dans la merde (du coup le lendemain on a rajouté une rallonge au pourboire). A midi, on avait changé 6 fois de bus !! Oui, 6 fois en 4 heures.

Enfin un repas dans une gargote, style routier ! Mais notre cuistot intervient en sortant quelques légumes pour améliorer l’ordinaire. Et bien, c’est un des meilleurs repas que t’as mangé. Par contre la suite est moins sympa, il y a plus de 2 heures de marche car aucun bus. Les pauvres aide-cuistots. Arrivée en fin d’après midi à TatoPani. 1 heure après, incroyable. Les belges qui n’avaient pas pu prendre l’avion, qui marchent lentement, étaient dans le même village ! Incompréhensible !! Ça nous a fait mal.

Tatopani est connu pour ses sources d’eau chaude. On a laissé les belges y aller. Nous, ça a été le Bob Marley café.

Demain matin, il y a 45 minutes de marche avant d’avoir le bus. Le bus suivant nous amène à 2 jeeps. On est pas assez rapide, un autre groupe de 3 français, chope 1 jeep avant nous. Donc 1 jeep pour 20 personnes plus les bagages, ça va pas le faire. Et on a 2h30 de marche avant Beni où on est sûr de trouver un bus. Donc, on décide que les plus lents montent dans la jeep avec les bagages et que les autres marcheront. On a pas le choix, on a un avion de Pokhara pour Katmandou en fin d’après midi. On a la pression. Dans ce cas tu t’assois sur ta fierté et si tu sais que tu marches lentement tu montes dans la bagnole. Et bien non, des ‘pas rapides’ ont préféré marche. Avec les 2 autres gars, tu décides de partir en mode ‘commando’. T’as ton petit sac à dos (environ 5 kgs), tes grosses chaussures de marche et tu pars en footing… Et en plus, il se met à pleuvoir.

Tous ceux qu’on a croisés nous ont pris pour des barges. On a même été suivi par des jeunes et même un chien, on aurait dit le remake de Forest Gump. On a croisé une autre jeep qui voulait nous emmener mais que nenni, elle a continué sa route et finalement ça a été une bonne idée car elle a pris le reste du groupe et les a ramené plus rapidement que s’ils avaient marché.

Beni, gare routière, on a un bus pour nous. Il reste 20 km de mauvaise route et après elle est goudronnée.

Alors comment dire… La route est à flanc de montagne. Les quoi ? Les barrières de sécurité ??? ahah !! Bonne blague. La route n’est plus en terre mais par moment en boue. La largeur de la route ? Bah, la largeur du bus plus 20-30 cm. C’est pas compliqué, à un moment, ça a été tellement chaud, que tout le monde était penché du côté opposé au ravin. Le bus, penché en direction du ravin Les roues à 30 cm du bord et qui n’accrochaient pas à cause de la boue. Toi, t’es assis en face de la porte d’entrée, tu calcules dans ta tête en combien de pas tu peux te jeter hors du bus s’il bascule. Après ce passage, y en a qui ont applaudi….

Au fait, savez-vous comment on sait qu’il va y avoir un passage difficile ? Le chauffeur arrête la musique. C’est le message !!

Ah au fait, il vient d’y avoir un crash d’un petit coucou dans la région de l’Everest. Tu m’étonnes, vu notre expérience.

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Il nous reste 1,5 jour à Katmandou. Tu vas te balader tout seul, en 2 heures t’as dû te faire brancher 10 fois pour te proposer de la drogue. Y en a un qui t’a même proposé de la blue one…si quelqu’un sait ce que sait. Faut savoir que les jours précédents, tu trouverais parfois en bord de route des plants de marijuana plus haut que toi….

Putain, on a recroisé les belges, ils sont arrivés à Pokhara et ont pris un bus pour rentrer sur Katmandou.