Nuit venteuse. Dès 7h les mouches sont déjà là, au taquet, prêtes à nous faire chier. L’année prochaine t’aménes une raquette électrique pour moustiques. Ça devrait décimer ces saloperies.
Aie, on a problème avec l'eau. La veille, pas de problème et ce matin c'est la merde. Le niveau baisse trop vite. Ok, mea culpa, c'est vrai que tu bois cinq litres par jour. Mais c'est pour la boire. La Marie-Christine s’en sert pour se laver les cheveux. La tension commence dans le groupe. Enfin, le.match commence! Dès que quelque chose manque, les tensions apparaissent ! MoiJe s’énerve et va donner un coup de pied dans la tente de Marie-Christine qui est à l'intérieur. Apparemment Jésus a vu ce qui s'est passait mais’il est au dessus de ses basses contingence.
Du coup, on va arrêter le Pastis car on a besoin d'eau, hein ? Pareil pour le saucisson et les cahouettes car ça donne soif! Euh... Et les touaregs qui utilisent de l'eau pour aller aux toilettes, on leur donne du PQ à la place? Mais aussi, interdiction de mettre de l'eau dans le radiateur de la bagnole qui chauffe. Tout le monde à la diète. Ça va être folklorique les prochains jours !
Nous voilà partis. Jésus dit que les marcheurs peuvent passer par le sommet d’une immense dune au loin, les autres suivront ses pas bénis !
On est quatre à partir vers la dune, sergentchef toujours accompagnée de MoiJe, Gérard le plus ancien du groupe, 71 ans et ta pomme.
T'as pas écouté ce qu'a raconté Jésus sur le point de rencontre car tu comprends rien à ses explications mais t'es collègues oui. 1 heure pour arriver au sommet avec des superbes vues malgré la brume qui gâche l’horizon. 230 mètres de dénivelé mais en suivant les crêtes c'est assez plus facile.
Incroyable, on est sur les crêtes des dunes avec chacun des dizaines de mouches. On leur sert de mules, un cauchemar.
Au sommet, t'essayes de comprendre de quel côté on doit descendre pour retrouver le messie. T’as aucune idée de la direction oú on doit aller. L’info des autres est qu'on est sensé voir le groupe du sommet et descendre dans leur direction. Quedechi, waouh, nada, personne.
On redescend l’immense dune du côté qu’on imagine le bon et on part en direction où on pense retrouver le groupe. On s’écarte pour ratisser au maximum. Tiens, de la verdure.
Personne. Point positif, contrairement à Bourari, Jésus ne t’a pas nommé chef. ;) Gérard étant le plus ancien donc le plus sage doit être tenu responsable en cas de de problème. Et si on doit bouffer quelqu'un, on bouffera sergentchef, c'est la plus jeune et il y a de quoi manger pendant des mois!
Bon, revenons à nôtre recherche de la 7éme compagnie. Impossible qu'ils soient passés par les dunes. On part dans la direction d’où on pense qu'ils devraient arriver. Toujours personne. Inquiet ? Pfff, pas un poil. Tu sais que t'as affaire à une pointure qui est capable de retrouver les traces d'une belette cendrée sur un rocher. Alors retrouver quatre baltringues dans le sable, finger in the noise.
Sergentchef et Gérard reste à un gros rocher et on retourne dans la direction du camp de ce matin, histoire voir s'ils sont pas en train de nous attendre et qu'on serait redescendu du mauvais côté. Rien!
Long retour vers les coin où nous attendent les deux autres naufragés quand on voit un 4x4 arrivé entouré d'un halo divin. On est sauvé. Alléluia, Allah akhabar!
Sergentchef avait même imaginé, si personne ne nous retrouvait, de remonter le soir en haut de la dune car ça captait et appeler je ne sais qui!
Grosse discussion entre le guide et les trois pieds niquelés. Toi? T'as pas dit un mot. A la base, t'as merdé car t’avais pas cherché à savoir où était le point de rencontre. Et puis, t'as pas envie de te prendre la tête avec le guide. Mais tu comprends son inquiétude.
Apparemment le guide nous a vu quand on est redescendu de la dune (par le bon côté). Le groupe nous aurait fait signe mais on les aurait pas vu.
Le guide aurait continué à mener son troupeau vers le point du déjeuner en nous laissant. Et une fois le groupe aux bagnoles, il est revenu chercher les brebis égarées. Toi, ça te parait logique. Le seul risque aurait été qu’au lieu d’attendre, on parte dans une mauvaise direction. C'est ça que Gérard et sergentchef n’apprécient pas trop, d’avoir été abandonnés alors que le guide nous avait vu. Donc grosse discussion dans la voiture et même au camp devant les autres. Les autres sont sidérés qu'on ne s'excuse pas humblement à plat ventre à presque baiser les babouches de notre sauveur. Les deux sœurs sont presque outrées. Ca arrange soeur Marie-Christine car on oublie son shampoing de la veille. Qui a vraiment merdé? On avait quand même l’autorisation du guide. Même frère Christian la joue choqué. Sauf que dans la voiture, Jésus a aussi fait la remarque concernant ceux qui sont montés la veille de nuit sur la dune. Mais cet enfoiré était à côté de nous quand on en a parlé et même quand on est parti et il n’a rien dit. Soit disant, on aurait pu se faire tirer dessus.... mouais. C'est vrai qu’on est à 40 bornes de la frontière libyenne mais faut pas déconner.
Toi ? Toujours pas un mot! Rien à foutre. Zen extérieur! Intérieur c’est plus tendu. T’as, en plus, appris qu'on allait reprendre encore les 4x4 donc t'as décidé de ne plus te mêler des histoires du groupe.
On est dans un environnement où le sable est très rouge. Couleur de dingue.Plus tu creuses, plus il est rouge. La plupart veulent en ramener en souvenir. Tu vas en balancer quelques uns à l'aéroport car c'est formellement interdit d’en prendre. Oui, y a pas beaucoup de sable dans la région.
Au camp, le cuistot s'est déchaîné. De la ratatouille, une omelette et des frites ! Sous prétexte voir si elles sont salées, les deux sœurs en goûtent plusieurs.
Frère Christian a apporté une moustiquaire pour se protéger des mouches. On peut largement tenir à deux mais que neni. Pas partageur le frère, pas très chrétien ce comportement. Pourtant le soir quand tu ramènes l’apéro, il veut bien le partager avec lui.
On reprend les bagnoles direction une guelta pour refaire les pleins des bidons et voir une girafe.
Qui s’approche de la guelta et glisse ? Et ouais, soeur Thérèse. Sans déconner, quand c'est pas une, c'est l'autre! Un cauchemar sans fin. Elle voulait tremper sa bague dans làguelta pour la régénérer. Oui, oui, avec l’énergie de l'eau de la guelta. Pareil la nuit avec la lune.
Maintenant, il faut porter les bidons pleins aux voitures. Jésus a une exemption signé par un médecin.
On reprend les bagnoles à nouveau. Très fréquenté le Tadrart, on croise des 4x4 tous les jours.
15h30, on est au spot pour le campement au pied de pitons rocheux. Spot très sympa. Pendant que l'équipe installe la cuisine et le merdier, Jésus part prêchait dans le désert. Sans déconner, le gars n'aide en rien !
Il nous indique quelle dune monter et comment rentrer. Venir avec nous ? Ahha ! Bon, ce coup ci faut pas qu'on se perde.
Il fait tellement brumeux que t’hésites à y aller. Les autres bullent au camp. Finalement t'y vas en solo.
Comme pressenti, la vue est sympa mais bien bouchée.
Allez retour au camp.
Sœur Marie-Christine vient papoter toi. Elle est une des oreilles de Jésus. Il aurait râler après l'équipe qui n'est pas capable de gérer l'eau, des incompétents ! Comprends pas, il sait transformer l'eau en vin mais il ne sait pas multiplier les litres?
Côté picole, t'as filé ce qui te restait de rhum au cuistot. Ça peut pas faire de mal d'être pote avec le mec qui prépare la tambouille.
A la recherche de Ricardo