Du 8 au 12 décembre 2015
5 jours
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Salut, je vous préviens, rien d'exceptionnel.

Direction le froid, à Hossa, un bled à une heure d'avion au nord de Helsinki. Ca commence bien, il pleut à Helsinki et il fait nuit à 15h, du coup tu réalises que c'est peut-être pas la bonne époque car les journées vont être super courtes. Atterrissage à Kusaamo et de là une heure de camionnette pour rejoindre le parc de Hossa. La première épicerie est à 30 bornes, ici on n’est pas enmerdé par ses voisins.

On est 22 répartis en 4 groupes. Nous on est huit, le groupe semble sympa. On va faire une journée "trappeur", ouais on va nous apprendre le b-a-b de la trappe, ensuite une journée marche en raquettes, deux jours de moto neige et enfin deux jours de chiens de traîneaux. Tu t'attendais à des gros guides finlandais rustiques mais en fait on a deux minettes françaises de 25 ans et c'est l'une d'elle qui t'explique la vie dans la taïga, comment poser des pièges, faire un feu, les plantes... Apparemment elle habite en Corrèze et elle trappe sur son terrain. T'appuis sur son nez et il y a encore du lait qui sort.

On part, raquettes aux pieds en direction du lac. Il fait à peine en dessous de 0 degrés donc le lac n'est pas gelé et donc pas de pêche (il est écrit que tu ne pêcheras jamais). Comme on ne peut pas marcher sur le lac et que la neige est molle, on s'enfonce dans des tourbières, un truc à se tordre les genoux. Tout le monde s'est vautré. Le pire c'est la guide qui ouvrait le chemin, elle a fini allongée sur le ventre avec de l'eau jusqu'aux genoux. On a bien dû avoir 3 minutes de faible soleil sinon c'est blafard. Côté paysage c'est des bouleaux, des épicéas, une rivière et de la neige, rien d'ostentatoire. La guide nous a donc tout expliqué, quand vous voulez je vous emmène en forêt maintenant. On est sensé amener dans nos sacs nos couverts et tasse pour le repas de midi. Résultat y en a trois qui n’avaient pas compris. Ça sent le boulet. La guide nous a fait de la truite arc en ciel fumée dans une boîte, délicieux.

La journée se termine (il est 3h...) par la visite du chenil. 150 chiens. T'es sympa, t'es passé tous les voir pour une caresse donc pas jaloux. Et ils gueulent tous pour que tu passes les voir. Certains aboient pour que tu viennes et quand tu t'approches ils ont peur, va comprendre...

On va dire que c'est la journée découverte. Soirée (elle commence à 16h) au bar où l'alcool est hors de prix.

J2, journée de raquettes le lendemain. La plus lente a trouvé la combine, elle s'arrête toutes les cinq minutes pour faire des photos. Toi t'imaginais te frayer un chemin dans la poudreuse. Que neni, on suit un chemin. Pas super sportif. Ce coup-ci on est rentré à 15h. Bon, ben y a le bar... Voilà, rien de rigolo à raconter, pas de vrais boulets. Hier soir était le seul soir sans nuage mais pas d'aurore boréale. La loose totale.

Ce matin on part en moto neige pour deux jours avec de la bière, ouais la soirée va être longue.

Ps: je pense avoir trouver le père Noël

PS : Comme dans tous mes blogs, il faut les prendre au second degrés en particulier quand je me moque gentiment (oui, c'est du second degrés) de ceux que je rencontre.

2

C'est parti pour deux jours de motoneige. Sauf que comme le lac n'est pas gelé, ils ont dû raccourcir le circuit. Toi tu partages ta motoneige avec Fred qui passera son temps à pleurnicher car il en fait pas assez. La guide qui doit avoir 25 ans ouvre la piste et on dirait qu'elle est née sur une motoneige vu la maîtrise mais elle n'est pas très fun donc on laisse prendre un peu d'avance et on met les gaz. C'est super sympa mais qu'est ce que ça pue l'essence.

On arrive à une rivière, pas de pont. Pas de problème pour la guide, on coupe 5 sapins et voilà un pont. Elles nous ont pas laissé traverser avec les motoneiges, pas confiance, pfff.

Tu te seras pris deux gamelles mais sans renverser la motoneige. Comme il ne fait pas suffisamment froid la neige fond et parfois on roule plus sur de la boue que sur de la neige. On a du même faire demi tour car le chemin était impraticable.

Retour le soir dans un chalet trois étoiles où il y a même un sauna. Mais bon, il y a deux ronfleurs...

3

Salut,

on est parti pour deux jours de chiens de traîneau. On est séparé en deux groupes de quatre et chacun à son traîneau et ses chiens. Le nombre de chiens dépend de ton poids. Toi, t'en as le plus, six. On a que des mâles très motivés car c'est leur première sortie de la saison. Déjà c'est le bordel pour les attacher. Ça hurle à tout va tellement ils sont motivés. Ton chien de tête s'appelle Murgo, c'est censé être le plus intelligent, c'est à lui que tu dois donner les ordres qui sont simples : à droite, à gauche et ooooh pour les faire ralentir. Pas de mot pour les faire démarrer, ils sont déjà à fond. Puis il y a Boreal et derrière Lumi et Doume (certainement des origines corses et comme par hasard il a l'oreille déchirée car il se bagarre avec d'autres chiens) et enfin les deux plus gros et bourrins Eko et Enya qui n'aiment pas trop qu'on les caresse. Toi t'es à fond sur les freins (une barre avec des crochets enfoncés dans la neige) et ils arrivent malgré ça à faire avancer le traîneau.

Ca y est, c'est parti. Les guides partent devant puis deux autres traîneaux et enfin le tien. Ils t'ont bien dit de freiner au début pour fatiguer les chiens mais au contraire tu les encourages. Sauf que premier tournant tu ne sais pas s'il faut prendre à gauche ou à droite. Tu gueules à Murgo 'droite' et il obéit au quart de tour. Sauf qu'un gars te crie 'non à gauche'. Et là c'est le drame, t'arrives trop vite dans le tournant, t'arrives pas à freiner, le traîneau commence à tanguer et tu fais la connerie à pas faire, tu lâches le traîneau. Sauf qu'il n'y a pas de coupe-circuit sur les chiens. Tu vois le traîneau se barrer au loin, très loin et ils ne sont pas prêts de s'arrêter ces cons surtout qu’il y a un idiot qui deux minutes avant leur a mis la pression. Résultat, les guides ont pris une motoneige pour les rattraper. Ils les ont retrouvés sur la route, ils bloquaient un bus. Il y a 4 ans, ils ont retrouvé les chiens à 25 km.

Bon, du coup t'as le pied sur le frein. Vu que maintenant on se suit tous, même si tu tombes, les autres de devant peuvent arrêter les chiens. A un moment, à l'arrêt, un des gars lâche ses mains du traîneau pour remettre son bonnet et à ce moment ses chiens donnent un coup de rein pour démarrer. Résultat il valdingue dans la neige et les chiens se barrent. Donc plusieurs gamelles, toi t'as pris la honte au début, ensuite t'as fais gaffe. Mais même en freinant, t'es toujours collé au traîneau de devant. Tu passes ton temps à crier oooohhhh pour essayer de les calmer. On se balade sur des petites pistes au milieu des sapins, il fait à peine -5 degrés.

Dans une descente, le dessous de ton patin gauche se décolle. Du coup beaucoup plus de frottements et les chiens vont beaucoup moins vite. Dans les montées t'es obligé de descendre du traîneau pour courir avec eux. Mais faut pas lâcher le traîneau sinon byebye les chiens. Et quand tu ne descends pas pour les aider, certains se retournent et dans leurs regards tu comprends qu'il faut descendre pousser. Sauf que ce baltringue de Murgo tire très peu dans les montées, il se laisse rattraper par les chiens du milieu, cet enfoiré. Au retour au chalet, il faut les détacher du traîneau, les attacher à une ligne pour la nuit et les nourrir. 1 kg de viande et une soupe avec croquettes pour chacun (la soupe, c’est pour les pousser à boire). Certains renversent la soupe pour manger que les croquettes.

Nuit dans le chalet à jouer aux cartes et être réveillé par les chiens et les ronfleurs. Lendemain, c'est reparti. T'as un nouveau traîneau, les chiens sont motivés. Ils ont aboyé toute la nuit et pourtant ils sont en pleine forme.

T'as une formule 1 entre les mains. Du coup, t'as passé ton temps à freiner pour ne pas dépasser les autres. Ouais c'est interdit sinon c'est le mélange des chiens et c'est le bordel. A l'arrêt, au lieu de rester en ligne, ce con de Murgo fait demi-tour et vient s'emmêler dans les lignes des autres. Apparemment c'est lui qui aura fait le plus de conneries sur les deux jours.

Les chiens du traineau de tête ont merdé et la guide s’est accrochée au traineau alors qu’il était renversé. On a dû s’arrêter sauf que c’est c’était gelé et qu’on n’arrivait pas à enfoncer les freins dans la glace. On s’est retrouvé emmêlé, y a même un traineau qui a emporté le tien, un cauchemar

Fin de journée, on récupère dans un bain norvégien sur la terrasse de l'hôtel. Il doit faire 0 degrés et tu es dans une eau chaude à 40 degrés une bière à la main à regarder les sapins. Oui car pour regarder le coucher de soleil, c'est plutôt à 15h. Ce soir dîner à base de ragoût de rennes et retour le lendemain à la vie parisienne.

Musher ricardo en carton