Du 16 au 31 janvier 2010
16 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Première fois que tu pars avec un Tour Operator pour un circuit non sportif. T'es un peu inquiet de la population qui va venir. On est 15, ca fait beaucoup.

Départ à 6h00 du matin, donc tu regardes quels sont les autres qui ont une étiquette de la même agence que toi. Aie, ca n’a pas l’air très jeune… et effectivement, tu es le plus jeune. T’as déjà repéré le boulet du groupe, très gentille mais il y a toujours quelque chose qui va pas ou qui est trop compliqué. Elle est pas déjà arrivée qu’elle regrette d’être venue avec cette agence. Finalement, elle aura raison…

L’aéroport d’Adis Abeba, à peine sorti, on sent l’Afrique. Le guide nous récupère et nous amène à l’hôtel et nous donne rdv pour le lendemain sans aucun briefing. Ca commence fort. Il est 21h, trop tard pour sortir. Tu sens déjà qu’il n y aura pas de folles soirées avec ce groupe. Un des couples n’a jamais fait de camping, le choc va être dur. On passe au moins 8 jours sous la tente.

Le lendemain matin, 5 4*4 nous attendent, des bidons d’essence sur le toit, l’aventure devrait commencer. Déjà c’est le bordel, tout le monde n’aurait pas rendu ces clefs d’hôtel à la réception. Si rien que pour ca, c’est compliqué, le pire est à craindre.

Dispatch dans les voitures et tu tombes avec le chauffeur Walli surnommé Number2 (car il conduit la voiture numéro 2).

Longue journée de voiture en direction du parc Awash. Ah quel beau parc. A part une cascade, quelques singes qui attendent qu’on leur file du pain et un lion dans une cage de 10 m2, il n’y a pas grand-chose à voir. Venir en Afrique voir un lion en cage... T'es même pas descendu de la voiture pour y aller, Enfin t'es venu voir le volcan Dallol, le reste t'intéresse peu.

Il existe une ligne de chemin de fer entre Adis Abeba et Djibouti, le train doit circuler 1 fois par mois et les ‘gares’ semblent sortir d’un vieux film.

Au fait, j’ai oublié mon grigri… Il va certainement m’arriver des merdes….

Ah, oui, ici, les chèvres voyagent sur les camions…

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Catastrophe, le boulet ne retrouve pas son téléphone, et elle doit envoyer des sms. C’est la panique. Finalement, elle l’avait rangé dans un autre de ces 3 sacs, oui elle voyage avec 3 sacs mais ne retrouve jamais rien. Mais, elle a retrouvé sa cagoule en polaire qui va beaucoup lui servir, on va taper les 40° à l’ombre… Tu l'as branché avec le chauffeur de la voiture 3. Elle va pas changer de voiture jusqu’à la fin du circuit…

En route, on s’arrête devant un petit village Afar. On est pas descendu qu’il y a déjà 12 photographes qui mitraillent à tout va sans demander l’autorisation aux locaux. Tôt ou tard, ca va mal finir cette histoire de photos. T’as l’impression qu’ils sont rentrés dans un zoo. Les Afars sont très noirs de peau avec des formes de visage occidentales. Ce sont des farouches guerriers qui se baladent généralement avec leur kalachnikov. Les filles se marient généralement entre 9 et 12 ans. La coutume dit que dés qu’une fille a atteint la taille de sa mère, elle est en âge de se marier. Il y a beaucoup moins de filles que d’hommes chez les Afars donc elles sont très recherchées. Des sa naissance, une fille est promise à un cousin germain (ou un truc dans le genre). L’homme devra payer un certain nombre de chameaux mais le prix n’est pas très élevé. Par contre, si finalement, elle se marie avec un autre homme que celui qui lui était destiné, le prix que l’homme devra payer sera beaucoup plus élevé.

Le soir c’est soit nuit sous la tente soit à la belle étoile. En théorie, il n’y a pas de moustiques (pas pris de Malarone) donc c’est l’option en plein air. Comme l’armée nous oblige à dormir à des endroits très précis pour des raisons de sécurité, on a la chance d’être à coté du groupe électrogène…

Délire mondial, avec des fonds mondiaux, ils sont en train de construire un barrage pour alimenter en eau des plantations de canes à sucre pour faire du bio carburant pour le marché portugais. No comment….

Afar 

T'as trouvé du Qat qu’ils appellent ici du ‘tchat’. Les chauffeurs sont morts de rire qu’un touriste en consomme. Le guide leur interdit d’en prendre pendant les heures de conduite, donc tu mâchouilles la journée et tu leur files une grande partie pour le soir. Mais ils te montrent, en douce, qu’ils en consomment aussi dans la journée ni vu ni connu. Ca y est, le contact est lié avec les chauffeurs, vive le Qat.

Gros clash entre certains chauffeurs et le guide. La voiture du guide, Ali Moussa, prend une piste alors qu’il y a une belle route goudronnée. Tous les autres prennent la route. Et, en plus un des chauffeurs ne l’attend pas, alors que c’est à la voiture du guide d’être en tête. Grosse explication à l’africaine mais ca n’empêchera pas que très souvent, deux des chauffeurs, suivent une piste un peu différente ou passent devant quitte à se faire pourrir et à risquer de se faire virer.

Les cuistots nous ont rejoint, car à partir de maintenant, hors de question de trouver de la bouffe ‘correcte’ pour un occidentale surtout que tu es le seul, lors des stops dans les bouibouis à manger l’ingera, la galette locale avec un morceau de viande. T'as testé le firfir, le tips…

Un matin, on va visiter un site où les guerriers valeureux Afars sont enterrés. Au bout de 10 minutes, débarquent de nulle part 2 Afars qui bien évidemment demandent du pognon. Grosses palabres avec le guide qui a du lâcher du pognon. Une des touristes tenaient qqs pierres d’obsidienne dans la main (il y en a partout par terre), et bien un des gars lui a pris. Juste histoire de faire chier.

Plus tard, en se baladant, on trouve des agates. Aucun local ne les ramasse mais quand on en prend une, les gamins qui nous suivent, nous demandent de les payer. Sinon, c’est ‘give me a pen’ ou ‘give me money’. En 15 jours, tu as du l’entendre au moins 1000 fois.

Apres quelques jours de piste, on arrive au lac Afdera où on va pouvoir un peu se nettoyer. Ce lac est extrêmement salé et tout autour sont installées des salines. C’est un gros business et ils goudronnent la piste pour faciliter les camions. Tout est fait par les chinois, ils sont partout. Les chameaux vont être au chômage…

Lac Afdera 

Evidemment, il fallait que ca arrive, quelqu’un, à partir d’une des voitures, a voulu prendre en photo un nomade Afar. Il l’a vu et a foncé sur la voiture avec son bâton en vociférant. Fermeture rapide de la vitre de la bagnole et les chauffeurs ont du intervenir pour calmer le nomade. Mais la leçon n’aura pas suffit car ils continueront à prendre des photos sans demander.

Ah, le lac, super salé mais tellement agréable, à 5 m du bord il doit y avoir 60 cm de profondeur mais ça fait du bien de se nettoyer. En plus 2 petites sources d’eau très chaude coule au bord du camp, ce qui nous permet de nous enlever tout ce sel. En plein milieu de nulle part, débarque un groupe de japonais qui vient aussi se laver dans le petit ruisseau. On les recroisera plus loin avec leurs gants, leurs ombrelles…

Au fait, on est à -115 mètres sous le niveau de la mer.

Le camp étant assez loin de la petite ville, tu voulais y aller y faire un tour, mais refus du guide, la notion de découverte de la ville se limite à la traverser en voiture….Putain, ça fait bizarre de ne pas voyager en autonome et de faire ce que l’on veut. Donc tu restes au camp, avec une belle table, des tabourets et une bouffe à l’européenne : des pâtes (très bonnes).

Histoire de voir comment réagit le groupe, tu leurs expliques l’histoire du Kilimandjaro où un groupe de 4 suisses avait fait l’ascension avec plus de 30 porteurs, une douche et ne portait même pas l’eau pour la journée. Gros ‘Ah, nul, la honte’ du groupe mais t'as pas osé leur faire la remarque que c’est pareil pour nous : On est au milieu de nulle part, on a une table, des chaises et 3 cuistot qui nous font des plats européens…

3

Très longue piste poussiéreuse de sable et de rocs, surtout que tu montes systématiquement dans la voiture N°2 pour ne pas avoir la clim qui est dans les autres voitures. En plus, ce chauffeur est un fangio qui fait un peu ce qui veut et qui se fait souvent remettre en place par le guide. Mais au moins, on rigole.

Et comme il n’y a pas de piste, c’est l’ensablement pour une voiture. Mais apparemment on a eu de la chance, généralement c’est beaucoup plus galère…

On traverse des petits villages de nomades Afar. Quelques huttes bâties au milieu de nulle part.

Village Afar 

On s’arrête à un camp Afar pour emmener un gars du coin qui nous servira de sécurité (en plus du militaire qu’on a aussi embarqué la veille). 2 gars pour protéger 15 touristes, waouhh. Apparemment, il y a encore des tribus Afar qui ne sont pas contents de voir des touristes mais comme ils n’ont pas le soutien de la population (car ca rapporte du pognon aux locaux), ils se tiennent à carreau. Donc il vaut mieux avoir un gars du coin avec nous, au cas où.

Les Afars sont des nomades qui se déplacent au gré de leurs troupeaux de chèvres. C’est le désert avec très peu de verdure pour les bêtes. Leur camp se limite à des sortes de huttes très simples. Tu te demandes comment ils arrivent à survivre et surtout où ils trouvent de la flotte.

L’Erta Ale, un volcan en activité. L’intérieur du volcan est couvert de lave séchée mais au centre, 30 mètres plus bas, sur un diamètre de 100 m, la lave est en activité.

On va passer la nuit au camp de base dans des conditions basiques pour partir le lendemain matin à 4h pour monter dans le volcan. C’est 3 heures de marche en se trainant, sans aucune difficulté mais on part tôt pour éviter la chaleur, car à midi on doit taper facilement les 40° à l’ombre.

Tu fermes la marche et bizarrement, l’Afar qui ouvre le chemin s’écarte du groupe puis c’est au militaire qui est à coté de toi de faire pareil. T’es le seul à t’en apercevoir… y aurait il un truc louche ?? Sans être bien sur paranoïaque… Effectivement, t’es parano. Ils rejoignent le groupe 15 minutes plus tard, c’était simplement l’heure de la prière.

Les chameaux avec la bouffe et la flotte doivent arriver plus tard. Ils doivent monter 5 litres de flotte par personne pour seulement 1 jour.

Nos amis japonais sont déjà là en version luxe. Ils ont les tables, les chaises...

Le guide a réservé 3 huttes, ce qui correspond environ à une capacité de 7-8 personnes et on est 15. Les autres endroits pour dormir sont soit payants (ils ont le business dans le sang, les Afars) soit couverts de pierre et en pente. Grosses embrouilles avec le guide. Certains payent leur "chambre d’hôtel particulier" (6 m2 de plat entouré de pierres pour le prix exorbitant de 2.5 euros. Toi, tu choisis à la dur, par terre, dans un coin presque plat et presque à l’abri du vent.

Le groupe a trouvé que le chemin était pas très propre (qqs bouteilles d’eau vide jonchent le chemin) mais le jour où on est redescendu, t’as proposé qu’on redescente tous nos déchets mais personne ne t’entends. Ca doit être notre altitude, environ 300m, ca bouche les oreilles.

Malgré la fainéantise du guide, on va faire un tour, on descend dans le cratère. On descend sur la lave séchée et on s’approche du centre ou on peut voir en contre bas, les plaques de lave séchée noire se déchirer pour laisser apparaitre la lave rouge. Spectacle impressionnant surtout qu’on va y revenir à la nuit tombante. Hulot est venu ici il y a qqs années et il a laissé des traces de son passage. Les piquets métalliques pour tenir les filins des caméras n’ont jamais été enlevés. Et après, viens nous donner des leçons…

 caldera du Erta Ale

Retour au camp pour midi pour éviter la chaleur. Tu bulles, personne n’aime jouer aux cartes. Et en fin d’après midi il a fallut insister pour faire une grande balade sur la caldeira, sinon le guide serait bien resté à buller. Enfin le grand moment arrive, on redescend dans le cratère pour s’installer au bord et assister aux spectacles. Il est prévu d’y rester jusqu’à 20h30-21h00. C’est un spectacle unique au monde et on est venu de loin pour voir le volcan. Et bien, au bout de 2 heures, vers 19h, certains se lèvent pour faire comprendre qu’ils ont en marre. Ils ont fait leur photo, ca leur suffit. Putain, ils avaient qu’à regarder le reportage de Hulot dans leur salon… Toi, tu restes assis avec qqs autres résistants comme toi. Il y a même une conne qui dit, ‘ils ont payé, ils veulent rester’. Mais non, nulasse, c’est pas une question de pognon, c’est une question d’admirer quelque chose de rare et que t’es pas prêt de revoir dans ta vie. Grogne dans le groupe mais comme le guide avait dit qu’on restait jusqu’à 20h30, les autres se rassoient, pas contents. Quel intérêt de rentrer au camp où un matelas nous attend dans un coin pourri ? Finalement, ca négocie et on a du quitter le spectacle à 20h00 ; Qqs jours plus tard, tu apprends que certains savaient qu’il fallait y rester 4 heures pour voir tous les modifications qui suivent un cycle. Putain !! Mais on, ils étaient pressés d’aller manger leurs pâtes… Des consommateurs de paysage, allez, paysage suivant…

Erta Ale 
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Une fois de plus le chauffeur N°2 ne veut pas respecter la règle et prend un autre chemin et c’est à nouveau une engueulade.

Une fois de plus, qqun a voulu se prendre une photo et a failli se prendre une pierre.

On doit rejoindre le village d’Ahmed Ela, qui est le point de départ pour aller voir le fameux volcan Dallol dans le désert du Danakil à une quinzaine de kilomètres de la frontière de l'Erythrée.

On arrive mais plus de place sympa pour notre groupe, on doit s’installer dans un endroit pourave. Le groupe de japonais arrive après nous et eux ont une belle place…Putain d’organisation. Toujours luxe les japonais, ils ont droit a un groupe électrogène et une tente pour la douche et une pour les toilettes.

Il existe une douche publique, mais un autre groupe de français est déjà et on a failli y venir aux mains. Tout ca pour se nettoyer un peu. Notre guide a décidé de se bouger un peu et a fait monter une tente pour prendre la douche, mais contrairement aux japonais, elle ne tient pas avec le vent et il faut être à deux pour la tenir.

On est tous un peu inquiet car demain matin nous allons voir le Dallol qui est le point le plus important du voyage et depuis 2 jours, le temps est très couvert dans la matinée. Le guide nous apprend qu’on ne va y rester que 45 minutes. Grosses discussions car hors de question de rester aussi peu de temps. On est prêt à se passer du repas de midi pour y rester plus longtemps. Surtout que les japonais restent 3 jours. Eux qui ont l’habitude de voir l’Europe en 5 jours, ils restent ici 3 jours alors que toi tu auras juste le temps de faire des photos.

Le village est très petit mais c’est le seul endroit proche du Dallol. Il y a qqs boutiques qui vendent des vêtements et des boites de conserve et un ou deux bars où, grâce aux groupes électrogènes, on peut trouver de l’eau et des sodas frais. On est en région musulmane donc pas vraiment d’alcool. Les caravanes de chameaux revenant de la banquise de sel traversent le village et payent à chaque passage une plaque de sel, puis partent en direction des hauts plateaux.

Après un bon repas de pâtes, tu proposes aux autres de ‘descendre en ville’ pour aller boire une boisson fraiche. Personne. Le guide ne veut pas que tu y ailles seul, donc tu y vas avec le militaire qui te tient la main. Et oui, les hommes se tiennent la main dans ses régions, mais n’imaginez pas faire de même avec une femme.

Arrivé au troquet, une hutte de bois et de paille sur de la terre battue, tu rentres, tous les gens te regardent car bien évidemment, t’es le seul blanc. Ils sont assis par terre, sur un tronc d’arbre et regardent une TV qui passe des clips. Ce sont les travailleurs sur la banquise de sel qui récupèrent de leur dur labeur de la matinée. Miracle de la modernité, au milieu du trou du cul du monde, tu peux regarder des clips…

Le lendemain, c’est le grand jour mais ca commence mal, le ciel est très nuageux. Ca va être pourri pour voir les couleurs incroyables du Dallol. 4 militaires plus un guide Afar nous accompagnent. On est proche de l’Erythrée (les deux pays sont encore en guerre) et il y a 3 ans il y a eu des enlèvements de touristes.

Les caravanes de chameaux et d’ânes sont déjà parties en direction de la banquise de sel et s’étirent dans le désert et les brumes de chaleur.

Number 2 commence à déconner en sortant de la piste de la voiture de tête où il n’y a que le guide et les militaires. Il se fait ramener à l’ordre car, il y a qqs temps, une voiture a sauté sur une mine, donc on rigole plus maintenant. Coup de chance, une crevaison. Ca nous fait perdre 15 minutes. Ce qui laisse un peu de temps au ciel pour se dégager. La voiture N°1 avec les militaires part devant pour s’assurer qu’il n’y a pas de risques puis nous fait signe de venir. Tout le monde est impatient de rentrer dans le volcan. Et les nuages commencent légèrement à se dissiper.

Une centaine de mètres pour atteindre le bord du volcan et déjà on commence à en avoir plein les yeux. Imaginez comme des nénuphars de calcaire de couleur blanc/brun puis de couleur jaune. Le guide essaye de nous faire rester ensemble et de nous dépêcher mais personne n’en a rien à foutre. Au fur et à mesure qu’on se ballade dans ce volcan, les couleurs apparaissent et le soleil aussi.

 Dallol

Chaque endroit est différent. Le spectacle est assez difficile à décrire. C’est un mélange de vert, rouge, brun, ocre, toutes les nuances de jaune, d’orange, tous les dégradés de blanc…cristallisations cubiques ou en aiguilles… fleurs de soufre… piliers de sel, totalement surréaliste. C’est vraiment un endroit unique. Et on est à -130 m au dessous de la mer, il fait entre 40 et 45° à l’ombre.

Puis on atteint un autre endroit où des mares d’acide sulfuriques apportent d’autres couleurs supplémentaires. On est dans les tons dégradés de différents verts. De très nombreuses sources chaudes colorées « ornent » le site en permanence.

Apparemment, tu peux venir tous les jours et tous les jours ca sera différent. Tout le monde mitraille de photos ce site unique au monde. Et dire qu’on va y rester peu de temps, juste 2 heures.

Le guide Afar nous amène sur les différents sites et marche en sandales entre les flaques d’acide. Par moment, les vapeurs d’acide irritent la gorge mais personne ne pense à mettre le masque à gaz (en fait, un masque pour peintre en bâtiment). Des mini geysers rejettent par petits jets de l’acide. On traine des pieds pour rester le plus longtemps possible mais on doit avancer au gré des ‘yallah, yallah’.

Enfin, on s’approche d’une ancienne usine d'extraction de potassium utilisée par les italiens pendant l'invasion du pays, puis abandonnée aux alentours de 1930. Les quelques machines rouillées qui restent donnent un air de désolation dans ce paysage impressionnant. Puis on part avec regret sur un autre site, un petit canyon fait de sel. Très particulier mais en comparaison du site avec les couleurs.

On arrive aussi à un lac d’hydrocarbure, «l’eau» bouillonne et a des couleurs rouges et oranges. Plein de petits insectes et oiseaux sont morts tout autour, soit par les gaz mortels soit s’ils ont cru qu’ils pouvaient boire de l’eau. Il y a plusieurs mares avec un liquide couleur ocre.

Puis, on reprend la voiture pour aller sur la banquise de sel et voir les mineurs découper les plaques de sel avec des grands bâtons, puis les découper en petites plaques et les charger sur des chameaux. Il est midi, la température est extrême et les gars n’ont rien pour se protéger ni du soleil ni du sel qui attaque leurs mains et les pieds.

Voilà le Dallol, c’est déjà terminé. On passera sur le fait qu’on n’est pas allé au lac Karum, qu’on n’est pas allé voir les autres sites. Certains d’entre nous sont très remontés, mais on savait à l’inscription qu’on restait peu de temps.

Après un copieux déjeuner, on reprend la piste pour retourner vers la ‘civilisation’... En cours de route, on passe prés de petites cascades et on s’arrêt 45 pour que les chauffeurs lavent les voitures. Sans déconner, c’est pas du foutage de gueule, perdre 45 minutes pour laver des bagnoles alors que l’on aurait pu rester plus longtemps sur place.

Faut pas être parano, mais pendant qu’on lavait les bagnoles, un gros pick up avec des militaires/miliciens est passé, s’est arrêté, a commencé à faire marche arrière pour revenir vers nous. Ils ont hésité et finalement ils sont partis. Bizarre…

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On quitte la région des nomades Afars pour arriver dans la région du Tigré, haut lieux orthodoxe où plus de 120 églises nous regardent du haut de leurs promontoires rocheux. On va y passer 3 jours. Oui, 3 jours pour un circuit dédié au Dallol…

Les coupes de cheveux des enfants sont complètements différentes. Les petites filles ont le crane quasiment rasé avec juste une bande de cheveux le long du front. On est maintenant dans une région de cultivateur. C’est dans cette région qu’a eu lieu la grande famine il y a plusieurs années mais comme elle était en opposition avec l’état, celui-ci était peu intervenu.

Donc c’est parti pour aller voir des églises qui datent du 14eme siècle. A chaque fois, en plus du prix d’entrée, le gars qui nous ouvre la porte veut un bakchich… Notre guide a du même en menacer un d’appeler la police. Il reste des peintures et des gravures. En théorie les femmes doivent entrer par une autre porte mais le gars, comme il n’a pas eu de pourboire, a fait rentrer tout le monde par la même porte.

A chaque des hordes de gamins nous suivent en nous demandant argent et stylo. Il faut parfois les menacer avec une baguette de bois pour les écarter. Ils sont pas agressifs mais on ne leur donne rien. On préfère donner stylos et cahiers directement dans les écoles.

Du haut des promontoires rocheux, la vue est exceptionnelle sur la vallée. Le jour où on visitait l’église d’Abraha Atsbha, on voit au lien, des dizaines de gens se regrouper et former un grand cercle au milieu d’un groupe de personnes. Au milieu se trouvent des hommes avec des belles ombrelles très colorées et un cercueil. Effectivement, des gens sont en train de creuser une fosse dans l’enceinte de l’église. En fait, les gens sont en cercle, ce qui permet aux parents du défunt de voir qui est venu ou pas venu à la cérémonie. Il doit bien y avoir 200 personnes. Puis, les curés en tête, ils se dirigent vers l’église où on est.

Pas le meilleur endroit où se trouver à ce moment. On s’écarte au maximum mais les gens s’arrêtent juste où on est. Tous nous regardent, étonnés de voir des touristes à ce moment. Encore heureux que personne n’a sorti son appareil photo, ca aurait très mal fini. Les pleureuses ont fait leur show, une a même été prise de convulsions. Puis les hommes sont entrés dans l’église. Il y avait 10 curés en tête, tous très bien habillés avec des grandes croix orthodoxes en argent ou en bois. Les femmes sont restées dehors. Ah la ségrégation…. Nous, on en a profité pour se barrer.

Le soir même, on dormait dans une école. Un des professeurs se mariait donc ils fêtaient ça dans une des salles de classe. Entendant de la musique, tu t’approches et hop, t’es invités, on te sert à manger (bon, tu va quand même chercher les autres pour leur proposer de venir mais certains préféraient rester dans leurs tentes.). Il y a 15 personnes. Les jeunes dansent autour d’une branche d’arbre, ca doit porter bonheur. Le coupe de mariés reste assis. Dans le cadre de la cérémonie, ils doivent se comporter timidement. Puis, à un moment, ils se lèvent et commencent à danser en tournant autour de la branche, et tous les gens viennent leur accrocher des billets sur leur vêtements. Coup de chance pour eux qu’on soit là, car on a participé avec quelques billets.

Mariage 

Le lendemain matin, forcément, quand les gamins sont arrivés, ils ont été étonnés de trouver 15 blancs dans leur école. Mais ca rigole pas. Ils font tous la queue car le petit déjeuner leur est offert (ça pousse les parents à envoyer leur gamin à l’école), une sorte de poudre de céréales avec des compléments vitaminés qu’ils mélangent avec de l’eau. C’est fourni par le fond d’aide mondial. Puis tout le monde en rang pour le lever du drapeau.

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On a 4 jours (Mekele, Alamata, Kombolcha) pour faire ce qui se fait en 2 jours de voiture et on aura assez le peu l’occasion de s’arrêter pour faire des photos. Top, l’organisation.

Connaissez-vous le principal point d’intérêt de la ville de Mekele, son palais ? Non ? Nous n’ont plus. Quelqu’un a demandé au guide si on pouvait le visiter. Non, car il n’existe pas. Bizarre, il est indiqué dans un bouquin comme seul point d’intérêt de la ville et les locaux nous confirment son existence. Bon, à la place, comme visite de la ville, on va à la poste…en groupe de 15. Ca te fais du mal... Donc avec 5 autres, on se barre et on s’est baladé dans la ville, à se perdre dans les ruelles spécialisées dans les bijoux en or par exemple. On tombe même sur un tripot où les hommes jouent au bingo. Des locaux en train de boire des bières, assis par terre dans une rue, nous ont même invités.

Finalement le palais existe, mais il est pas compris dans le programme. Pas de problème, on est prêt à payer les 1 euros de droits d’entrée. Donc cool tout va bien. Sauf, que le guide n’étant pas motivé, le lendemain il s’est pointé en retard car Monsieur est allé chez le coiffeur et le plein d’essence n’ayant pas été fait, on a perdu 1 heure et puis après c’était trop tard. Yallah, faut partir…

Mais dans le programme, on a la découverte de la ville de Dessie, cool. Et oui, effectivement la découverte d’une ville consiste à la traverser en bagnole !!!! Zen, restons zen. Certains ne disent rien et ne comprennent pas que d’autres commencent à s’énerver sérieusement.

Ah, on a le droit à une visite d’un marché dans une petite ville. Notre guide Ali Moussa, a tendance à nous faire peur en nous disant qu’il faut qu’on reste tous ensemble, qu’il faut faire attention. Donc, il faut imaginer 15 toubabs qui débarquent dans un marché. Bien évidemment on ne voit qu’eux. Certains se sont collés au guide de peur de le perdre. Puis, le chromosome photo a fait effet et ca a été le délire. Encore heureux que les gens étaient cools, mais pas une fois quelqu’un a demandé s’il pouvait faire la photo. Et les rares fois où on demande, généralement c’est un refus, et bien c’est pas grave, on essaye de faire la photo en douce. Bon, ben tu fais comme le troupeau, tu prends quelques photos. On y vend des chameaux, des chèvres, du beurre, des épices, des piments, quelques fruits et légumes et des graines. Personne n’a rien acheté, donc pas très positif du côté des locaux, à part voir leur tête sur internet… Ah si, qqun a faillit acheter une théière en terre cuite à 50 centimes, mais elle avait peur de la casser en la ramenant. Quel dommage de perdre 50 centimes.

Petit marché 

Le soir, on dort dans des petites villes. Personnes ne veut sortir histoire de boire un verre. Finalement avec 3 des chauffeurs, on va à la terrasse d’un petit bar à siroter des bières. Et tu découvres que certains ont tendance à avoir une femme dans chaque ville. Et même l’un d’eux va, aux dires des autres chauffeurs, ramener sa copine N°2 à Adis pendant que sa femme N°1 est à Dubaï pour le boulot.

Histoire de déconner, t'as demandé aux guide de simuler une tentative d'enlèvement (comme la réelle au Yémen il y a qqs années). Alors les béniouioui vont te dire qu'il faut pas rigoler avec ce sujet, qu'en fait, il faut rire de rien. T'as envoyé les photos, pas un de tes potes n'y a cru...

Fake ! Fake ! Fake ! 

On est sur les haut-plateaux entre 2000 et 3000m avant la redescente sur Adis Abeba qui reste quand même à 2000m d’altitude. Lors d’un rare arrêt intéressant, afin d’avoir la vue sur le rift, on croise une bande de geladas. Les mâles ont une crinière comme les lions et eux au moins sont en libertés.

Singe gelada 

On passe en territoire Omoro, les maisons traditionnelles sont encore différentes.

Et une bonne surprise à Adis Abeba nous attend. On devait pour notre dernière nuit dormir dans un hôtel 3* afin de récupérer de notre circuit, mais gros problème, une réunion de la CAN a fait soit disant sauter nos réservation et on se retrouve dans un hôtel bas de gamme. Même ceux qui depuis le début ne râlaient pas, ne se plaignaient pas, ont commencé à craquer…

Il faut reconnaitre que dans toues les villes et villages où nous sommes passés, les rues sont très propres, on ne se sent pas en insécurité, les gens sont plutôt souriants

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Le Mercato est le plus grand marché d’Afrique. Il nous restait une journée en minibus pour la visite de la ville. Donc après la rituelle visite du musée national où on a le droit à une copie de Lucy. La vraie a préféré s’exiler aux US, elle a eu un visa facilement, étonnant pour un éthiopien…

Il nous reste l’après midi pour aller voir le marché. Ayant pressenti, un truc pourri, t’avais proposé la veille à 2 autres personnes de louer un taxi à la journée et de demander à un des chauffeurs de nous servir de guide, mais finalement, on est resté avec le troupeau.

Donc nous voilà arrivé au Mercato dans notre beau minibus. Le guide insiste pour qu’on fasse très attention. Tu lui demandes le prix du taxi en cas où tu voudrais rester plus longtemps mais il refuse de te répondre en te disant que c’est trop dangereux de rester seul. Y a des pickpockets. Et il nous amène dans un hall où tu es attendu de pied ferme car c’est le hall des boutiques à touriste. Et il te dit qu’on se retrouve dans 1 heure, le temps qu’on fasse nos achats de t-shirt made in China.

En 10 minutes t’as fait le tour, un peu énervé d’être pris pour un con. Donc, qu’est ce tu fais ? tu sors du hall, et tu vas te balader autour. C’est immense, il y a les boutiques qui vendent du cuir, des hangars remplis de jean’s, les boutiques qui vendent les tissages traditionnels, des tonnes de magasin qui vendent des chaussures made in China. Et pas un moment, t’es enmerdé par qui que ce soit. 1 heure plus tard, le guide nous dit qu’on va aller aux marchés aux épices mais c’est encore plus dangereux et ne descendront du bus que ceux qui veulent en acheter. Mouais… Bien sûr tu descends du bus mais t’as pas prévu d’acheter des épices et là tu vois une autre partie du marché, beaucoup plus traditionnel, plein de petites ruelles. En attendant le retour du guide, tu vois un autre minibus à Toubab qui s’arrête et les touristes comment à s’enfoncer dans le marché. Apparemment, pour eux c’est pas dangereux.

De retour au bus, en attendant le guide, tu en parles aux 2-3 autres personnes qui ont eu tendance, à chaque fois qu’on s’est arrêté en ville, à se balader et pas à rester cloitrer. 3 femmes sont partantes pour aller se balader dans cette partie du marché mais leurs maris ne sont pas motivés du tout. Et tu sens dans leurs yeux qu’ils te rendent un peu responsable surtout s’il y a la moindre merde. Le guide revient. Tu lui expliques qu’on veut rester. Grosses palabres, refus du guide, c’est trop dangereux (rappel, il ya d’autres touristes qui venaient d’y aller). Il considère qu’il doit nous ramener à l’hôtel et après on fait ce qu’on veut. Oui, bien sur, tu retournes à l’hôtel puis tu prends un taxi pour revenir au marché, faut être con. Tu comprends l’inquiétude du guide, c’est normal, mais comme depuis le début du circuit, il en fait le moins possible, tu relativises ses propos. Du coup, il appelle son boss (certainement en te maudissant, ca c’est à chaque fois toi qui est à l’origine des demandes de modif du programme) qui décline toute responsabilité (ce qui est complètement normal). Mais ce con nous fout la trouille, même le chauffeur du minibus est inquiet. Du coup, on laisse aux autres tous nos papiers et la plupart du pognon et t’insistes aussi pour que personne ne prenne d’appareil photo. Minimisons les risques…

Et donc, à quatre, on s’embarque dans le vrai marché. Le bus des autres toubabs est déjà parti, ils ont du faire 100m dans le marché et repartir, c’est rassurant.

Et là, t’es vraiment dans un marché traditionnel, les gens qui vendent leurs fruits et légumes à même le sol. Les gens nous regardent avec surprise, effectivement peu de blancs ont du s’embarquer la dedans. Et au fur et à mesure, on s’embarque dans des ruelles de plus en plus étroites qui descendent vers des coins de plus en plus pauvres. Comme tu te sens un peu responsable, ca t’inquiète un peu. Mais comme les gens voient qu’on est peu nombreux, pas en train d’essayer de faire des photos et surtout surpris de nous voir là seul sans guide, tout se passe bien. Dans une toute petite ruelle, de chaque coté, des femmes, dans des sortes de cabane en bois à 2 étages, (chaque étage doit faire 1 m de haut et la première est assise par terre à même le sol) vendent des sortes de fromage mélangé de paille. Aucune face de craie n’a du jamais s’embarquer ici. On continue à descendre, la ruelle devient très boueuse, on entend du bruit, on arrive dans le coin des ferrailleurs. A ce moment, tu te dis qu’il faut pas aller plus loin. S’il y a la moindre enmerde, on sera beaucoup trop loin des ruelles principales et surtout il n’y a pas assez de personnes qui passent. Donc on n’a fait demi-tour. Histoire de montrer que tu participes à l’économie du marché, t’achètes un petit récipient en osier que tu montres ostensiblement et tu dis aussi aux autres de mettre en évidence ce qu’elles auraient pu acheter de local.

A un moment on s’est embarqué dans une impasse assez large spécialisée dans la vente d’oignons et tous les vendeurs ont commencé à crier (pas méchamment) dans notre direction. Tu te dis, pas la peine d’insister, vaut mieux ressortir, on sait jamais avec les mouvements de foule.

Donc finalement expérience incroyable, pas la moindre enmerde. Le problème a été juste de rentrer à l’hôtel car le chauffeur de taxi, un vieux édenté, ne connaissait pas l’adresse (encore heureux que notre chauffeur de minibus avait noté l’adresse sur un papier. (Les caractères de l’alphabet éthiopien sont complètement différents)

Retour en France avec de la neige, choc thermique après avoir passé plusieurs jour à plus de 40°.