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Du 28 décembre 2014 au 2 janvier 2015
6 jours
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Besoin de soleil après ce Cap Vert nuageux. Il te reste une semaine à prendre avant la fin de l’année et t’as envie de passer le jour de l’an dans le désert. C’est pas compliqué, à part le Maroc, tout le reste est fermé où tu y es déjà allé. Et le Maroc, ce n’est pas non plus le pays numéro 1 pour le désert.

Le gars de Terdav te dit que depuis qu’un français s’est fait dégommé en Algérie, les touristes ont annulé leur voyage à destination des pays musulmans. Il y a 3 ans, tous les circuits étaient complets pour le jour de l’an au Maroc. Cette année il n’y en a que 2 qui partent. Tu hésites à t’inscrire car sur la liste d’inscrits il y a deux jeunes de 18 ans et en plus c’est un cadeau surprise. Donc potentiellement, elles vont pas aimer de passer le jour de l’an dans le désert sans se laver pendant une semaine et faire chier pendant tout le voyage. Les ‘confins’ du désert marocain... En fait c’est le sud de Ouarzazate

On te demande d’arriver 3 heures en avance. Bien sûr le guichet n’est pas encore ouvert et en attendant tu discutes avec ta voisine, Diane. Elle a pas le look à partir dans le désert avec son gros sac NorthFace rose et ses chaussures de trek neuves. Effectivement, elle fait le même circuit que toi et il y a 2 sièges plus loin une autre nana qui fait le circuit mais en la voyant tu te demandes si elle va s’adapter. Dès que l’enregistrement est ouvert, tu fonces pour avoir une place sur les sorties de secours et tu proposes à Diane de voyager à avec toi. Euh l’autre nana ? Elle nous a regardé partir tous les deux un peu dégouté.

Dans l’avion, quasiment que des touristes et des trekkeurs, finalement les gens vont au Maroc. Tu expliques l’histoire à Diane des 2 jeunes de 18 ans et on essaye de les trouver. C’est inquiétant, il y a des gamins de 10 ans, espérons qu’il y a un groupe spécial famille. En discutant avec Diane, tu t’aperçois qu’elle a amené des affaires très chaudes et que t’as un peu zappé cette partie, c’est vrai que la nuit dans le désert. On survol l’Atlas, recouvert de neige et à l’arrivée à l’aéroport de Ouarzazate, toutes les montages sont enneigées. Elle doit avoir raison sur les affaires chaudes car on se pèle un peu.

Grosse douche froide à l’arrivée : Finalement, on est 32 et ils ont fait deux groupes et t’es pas dans le même groupe que Diane. T’hésites un peu à lui proposer de changer, histoire de ne pas t’imposer mais elle semble ok. Mais les guides ne sont pas d’accord, trop compliqué pour eux. Tu parles, y a juste à inverser des noms. Coup de pot, l’autre nana que t’as zappé veut aussi changer car elle a rencontré qqun qui est aussi dans un groupe différent. En insistant un peu, les guides acceptent mais faut signer une décharge qui ne sera jamais signée finalement. Notre groupe, semble plus âgé et il y a plusieurs couples alors que dans l’autre ça n’a l’air que des indépendants et que des minettes. On va faire le même circuit que les autres mais on ne va en principe jamais ce voir. Bizarre, tu vois aucune jeune de 18 ans.

L’hôtel à Ouarzazate est sympa, on est prêt du centre-ville. Le guide nous donne qqs indications pour qu’on se débrouille pour diner et tchao à demain. Il se foule pas beaucoup celui-là. En fait tout le monde n’est pas encore arrivé, il y a des vols dans la soirée.

Ouarzazat 

Tu retrouves Diane pour aller diner avec 2 autres femmes du groupe. Il y a une très grande place où les gamins louent des petites voitures électriques, c’est la fin de soirée, il reste encore qqs étales. Sinon, il y a le souk. Coté poulet, il peut pas être plus frais, tu as l’échoppe qui vend le poulet vivant et juste à côté, le mec qui les dézingue en 2 minutes. Beaucoup de stand de vêtements chinois mais il reste encore pas mal de stand avec des épices. On passe sur les stands avec artisanat et bijoux qui ressemblent à ceux que tu trouves aussi en Algérie, nord Mali… Selon les locaux, il y a encore peu de touristes. On évite les pizzerias mais les restos autour de la place sont assez orientés touristes. Finalement on en trouve un qui parait un bon intermédiaire. Ils ont même un feu de cheminé.

Quand tu expliques à Diane et aux deux autres femmes que tu veux t’asseoir face à l’entrée du resto pour des raisons de sécurité, tu vois dans leur regard qu’elles te prennent pour un parano. Mais bon…

T’essayes la soupe marocaine, un délice, il y a autant à manger qu’à boire.

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Lendemain matin, on prend 2 minibus pour aller dans le sud de Ouarzazate, on s’arrête en cours de route pour récupérer deux suissesses dont une de 18 ans. Ah la voilà la fameuse. En fait Sarah, 45 ans, a offert à sa filleule de 18 ans une semaine de vacance, devait venir aussi sa fille de 17 ans mais qui a dû annuler. Elles sont crevées, elles ont mis quasiment 48 h pour venir de Genève car la neige qui est tombée en masse avait tout bloqué.

L’ambiance dans le minibus est super cool, bon le chauffeur nous met de temps du Céline Dion. On s’arrête en cours de route : 50 centimes le kilo d’oranges délicieuses .Après la pause midi, on arrive à Mhamid où on va laisser les minibus. On va marcher 2h et on montera notre premier camp. Les chameaux doivent nous y attendre.

Le guide nous avait prévenu que suite aux inondations (et oui, il a plu énormément avant, chose très rare ici), on allait devoir traverser une rivière. T’es le seul en sandales, ils sont tous avec leur grosses chaussures. Donc toi, la traversée se fait ‘finger in the noise’ ; Après t’as ceux qui veulent pas enlever leur chaussure et qui cherchent un gué qu’ils ne trouveront jamais et ceux qui se mettent pieds nus mais comme c’est plein de pierre, c’est difficile. Gentleman, comme d’hab, tu renvois tes sandales pour que certaines puissent traverser sans trop avoir mal aux pieds.

Une femme veut se mettre en short. Tout de suite le guide, Saïd, lui dit qu’on va traverser des villages et que ça se fait pas. Bizarrement, après, où on sera tout seul dans le désert, elle ne se mettra jamais en short. Va comprendre. Le camp nous attend. Il y a une grande tente mess, une tente pour le cuistot. Le guide nous indique dans quel coin s’installer. Tu es sur le cul. Ils installent tous leurs tentes les uns à côté des autres alors qu’ils ont l’infinité du désert pour s’installer. Bon, ben, du coup, tu t’installes à 30 mètres d’eux derrière une dune. Tu pensais te mettre à 100m mais si dès le début tu fais l’associable. Le lendemain tu leurs demanderas si les HLM leur manquaient et si c’est pour ça qu’ils dormaient les uns sur les autres. Du coup toutes les prochaines nuits, ils seront disséminés à droite et à gauche sauf une famille.

Installation dans un HLM... 

Ouais, faut que je vous parle du groupe car il y a des spécimens. Il y a un couple qui est venu avec leur fils de 30 ans. Un vrai Tanguy. Il s’écarte jamais de ses parents. Il monte sa tente à 1 mètre de celles de ses parents. Pourtant il est pas retardé, il est avocat d’affaire dans une banque. Mais il est super mal à l’aise avec les gens. Il y a un couple, d’entrée t’as pas pu le saquer, lui en particulier car elle, elle suit derrière sans rien dire. Il arrive toujours en retard, à table, il se sert sans penser aux autres, il fait malsain. Par contre ils passeront toutes les nuits à la belle étoile. C’est lui qui a décidé et elle n’a pas son mot à dire. Il y a une nana qui est venu avec son mec mais ils se sont mis volontairement dans 2 groupes différents, c’est la nouvelle série ‘le désert de la tentation’….Un autre couple sympa dont lui est un ancien photographe professionnelle. Il a des séquelles, il mitraille.

Le premier diner est à 19h, et oui c’est un peu tôt. Le cuistot Ahmed, est un génie. Il prépare ses plats avec des épices et à tous les repas on aura eu un super plat. Par contre grosse déception, le soir après le repas, au lieu d’avoir un bon thé sucré traditionnel, on a le droit à une verveine pour bien dormir. Ca fait too much, C’est le reproche à ces agences où ils proposent trop d’occidentalisme. Avec Point Afrique, on mangeait le soir autour du feu (bon, c’est vrai on se pelait…). Avec Terdav, on a la tente mess, t’es au chaud mais tu ne vois pas le ciel.

Les gens sont fatigués, à 20h30 tout le monde va se coucher. Tu te dis que tu vas dormir à la belle étoile mais tu montes quand même ta tente. Y a un peu de vent donc tu t’es installé derrière ta tente pour te protéger. T’es emmitouflé, t’as mis tout ce que tu pouvais mettre de chaud. « Déception », la lune est montante, elle éclaire tellement que tu vois à peine les étoiles, un peu comme si tu avais un spot en pleine gueule. Peu de chance de voir une étoile filante. Nuit folklorique, le vent a tourné toute la nuit, tu as passé ta nuit à bouffer du sable. Le matin, à écouter les autres, c’était la tempête, ils avaient un peu de sable dans la tente, toi c’est dans les oreilles et les yeux.

Il fait quand même froid le matin. Toi, t’as décidé de marcher en short et sandales et donc tu te pèles jusqu’à ce que le soleil soit haut. En fait le vent est très froid. On est tous en polaire et goretext et un couillon en short. Le guide nous a expliqué qu’il fallait que nos sacs soit prêt pour une certaine heure pour que les chameliers puissent préparer les chameaux mais apparemment l’autre connard ne comprend pas et arrive toujours à la bourre pour le petit dej sans que ses affaires soient prêtes. C’est partie pour la vrai première journée de marche, t’es le seul en sandale. Diane a ses grosses chaussures de marche. Au début, ils marchent tous à coté mais ils te voient te barrer marcher loin du groupe, du coup, certains font pareil ;

En tant que gros con blazé, tu ne trouves pas les paysages pour l’instant exceptionnels. On est dans une plaine assez quelconque, la couleur de sable n’a rien de particulier, il y a parfois des mini dunes d’un à deux mètres de haut. Quelques grands arbustes rompent la monotonie du paysage. Il y aussi un peu de verdure au sol, c’est suite à la pluie. Au loin on voit d’autres groupes marchaient dans la même direction.

On retrouve à midi notre cuistot Ahmed, avec son chèche rose-violet. Tu t’attendais à une salade basique mais que nenni il nous a préparé un super plat ! On se ballade pépère. C’est marrant comme en devenant vieux tu acceptes plus facilement de faire des treks ‘lents’. Y a encore 5 ans t’aurais râlé car on se traine mais maintenant tu fais pareil. On retrouve nos chameaux et le camp et cette fois tout le monde s’installe loin des autres, sauf la famille avec leur fiston qui reste près de la tente mess.

Putain, ils ont même monté la tente toilette. Là c’est trop.

Cette fois-ci on a tenu jusqu’à 21H00 ; t’as sorti l’apéro : Whisky, Pastis, cacahouètes et saucisson. Y en a un qui a amené une bouteille d’Armagnac et un une bouteille de prune. La famille shmok ne s’attendait pas à ça. Elle était venu faire une retraite pour se ressourcer dans le désert alors toi avec ton alcool et on saucisson (ils sont végétariens) t’es un peu le diable.

Cette nuit, t’as envie de dormir, donc tu prends l’option sans sable et dans la tente. C’est con y a pas eu de vent cette nuit mais la température a été plus froide car l’eau dans les bouteilles qui sont restées dehors, a commencé à geler.

Aujourd’hui on va dormir dans des grandes dunes de sable. En fait ce sont des ergs posés au milieu de cette plaine aride. Un gros pâté de sable où on nous emmène faire mumuse car quand tu es en haut de la plus grande dune, tu réalises que tu n’es pas dans une mer de sable.

On a monté l’apéro pour regarder le coucher de soleil mais le guide est pressé de nous faire redescendre avant qu’on n’y voit plus rien. Vu la luminosité de la lune, ça devrait aller, mais bon…la soupe d’Ahmed nous attend !!! En plus il nous prépare des goûters avec des crêpes, des beignets super bons… Ah oui, dans le sable, tu te mets pieds nus et ça en a fait réfléchir certains qui ont en marre de leurs grosses pompes. Ils ne dorment plus les uns à côtés des autres, ils marchent loin du guide, ils enlèvent leurs pompes, oula ils se lâchent.

On va alterner les marches sur des mornes plateaux et des campements au milieu de grandes dunes.

On est le 31 décembre, soir du réveillon. Le repas a été bon mais rien de particulier à Noël. On avait décidé de tenir jusqu’à minuit mais malgré la musique on tient pas et on lâchera l’affaire vers 23h30. Sachant que les couche-tôt sont partis depuis bien longtemps.

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Journée de marche classique. Le guide nous fait arriver vers 14h00 au camp et nous indique qu’on va devoir trouver un guet car demain on traverse la rivière et ça peut être compliqué pour les chameaux. En marchant vers le camp, tu avais vu peut être à 200 m la rivière, tu te dis que le guide va nous proposer d’aller nous rafraichir, histoire de se débarrasser de la poussière de ces derniers jours. Mais que neni. C’est toi qui va lui demander si on peut y aller. Il est tranquille, pas envie de bouger, donc il t’indique la direction : "tu marches en direction de la dune et tu devrais ensuite trouver la rivière". Cool, avec ça , tu peux pas te perdre. On est que 7 à y aller, on a pris les bassines. Les autres pensent que c’est trop loin, hommes et femmes de peu de fois !!! Finalement on y était en cinq minutes et il y a plein de flotte. Cool pour se nettoyer mais galère demain pour les chameaux. L’eau est super froide mais ça fait du bien. Comprends pas que le guide ne le propose pas à chaque fois, il monte les camps toujours au même endroit.

Le lendemain matin, un chameau s’est barré. Généralement ils leurs attachent les deux pieds avant ensemble pour pas qu’ils aillent loin mais ils ne l’ont pas fait cette fois pour celui-ci. Oui c’est compliqué en ce moment question chameau. Selon Saïd, comme il a plu, les chamelles savent qu’il y aura beaucoup à manger donc sont plus ouvertes à la reproduction donc les chameaux mâles sont énervés et un en particulier qui passent sans temps à baver ; Est ce qu’est une chamelle qui a eu peur qui s’est barrée, va savoir. Un chamelier part le retrouver mais va savoir dans quelle direction il est parti, y a des traces de chameaux partout !!!

Une fois de plus la traversée de la rivière a été folklorique. Comme certains ne voulaient pas enlever leurs chaussures, on a essayé de faire un passage en jetant des pierres. Le seul qui a pas aidé c’est l’autre connard. Une fois que c’était à peu près terminé, ils ont pas eu confiance et sont passés à côté.

Les chameliers ont fait traverser les chameaux tu ne sais où mais ça a du être plus simples pour eux que pour l’équipe de guignols.

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Saïd le guide a déjà fait deux fois le marathon des sables. Respect. Parfois on arrive au campement vers 14h et il part courir. Il nous propose de venir faire 1h de footing avec lui. T’as pas de chaussures de footing mais tes vieilles chaussures de trek devraient faire l’affaire. T’es plus à une cloque prêt. Le reste du temps tu es soit pieds-nus soit en sandale. On est que deux à l’accompagner. Fiston et toi. Les autres vont faire la sieste. Dès qu’on sort des dunes où il y a le campement, c’est un vaste plateau. On doit courir sur une base de 10-11km/h. Au bout de 20 minutes, fiston est lâché, donc on fait parfois demi-tour pour revenir à son niveau pour le motivé. Pour toi c’est pas trop dur mais de là à faire le marathon des sables, t'en es loin… Et c’est comme quand on marche dans le désert, si t’es un peu devant le guide, il prend une autre direction. On fait une boucle donc on repart en direction des dunes où il y a notre campement. Fiston est loin derrière. Mais bon, impossible de se perdre. A 100m de l’arrivée, Saïd te dit de terminer, lui revient sur ces pas pour attendre fiston.

Quand t’arrives au camp sans fiston, la famille shmock s’inquiète. Tu leurs dis que Saïd a fait demi-tour pour finir avec lui, il devrait arriver d’ici 5-7 minutes. Mouais pas convaincu. Ils montent en haut d’une dune pour essayer de voir le plateau. Au bout de 10 minutes toujours personnes. Ils reviennent te voir pour comprendre et presque tu dois te justifier à la limite de te faire engueuler. Ouais c’est bon, t’es pas le chaperon et c’est un grand garçon. 20 minutes plus tard, nada, personne. Ils partent à leur recherche. Nous on monte en haut des dunes pour essayer de voir qqchose. Il sera ramené 10 minutes plus tard en voiture. Il était crevé, il a fait du stop mais la voiture était partie chercher du bois et c’est pour ça qu’il est rentré plus tard. Quelle aventure !!!

Sinon, paysage étrange lié aux pluies récentes ; certaines dunes sont couvertes de verdure. Quel con t’as pas fait de photos.

Ah oui tu n’as plus d’eau en bouteille, donc tu prends de la flotte filé par le guide en y mettant du micropure. Bizarre ça passe pas même en mettant un fond de pastis pour tuer es microbes restant.

Retour sur Ouarzazate. Avec Diane, les suissesses et une autre personne on s’est privatisé un 4*4 histoire d’être dans un groupe cool. Arrêt pour acheter des dates. Il y avait plein d’échoppes tout au long de la route, pourquoi s’arrêter à celle-là… En tout cas, du coup il a le monopole et pas de négociation possible. Il a fait son chiffre de la semaine.

Dernière soirée sur Ouarzazate, on voulait aller en boite mais c’est un jour férié, le jour du prophète et donc tout est fermé. On a diné dans le même resto que le premier jour mais après les supers repas de notre cuistot Ahmed, ça nous a paru quelconque.

Aéroport de Ouarzazate, dans la queue pour enregistrer, tu tombes sur Linda et Seb rencontrés il y a deux ans en Bolivie. Ils ont fait a peu près le même circuit mais avec Allibert. Ca s’est super mal passé, ils ont pas eu leurs bagages à l’arrivée, le guide les a à peine aidé. Ils ont du se demerder, ils se sont mis le groupe à dos. Plus jamais Allibert pour eux, comme pour moi… Ils ne sont pas partis avec Terdav car ils avaient vu qu’il y avait deux jeunes inscrits (comme toi) ahaha.