Lendemain matin, on prend 2 minibus pour aller dans le sud de Ouarzazate, on s’arrête en cours de route pour récupérer deux suissesses dont une de 18 ans. Ah la voilà la fameuse. En fait Sarah, 45 ans, a offert à sa filleule de 18 ans une semaine de vacance, devait venir aussi sa fille de 17 ans mais qui a dû annuler. Elles sont crevées, elles ont mis quasiment 48 h pour venir de Genève car la neige qui est tombée en masse avait tout bloqué.
L’ambiance dans le minibus est super cool, bon le chauffeur nous met de temps du Céline Dion. On s’arrête en cours de route : 50 centimes le kilo d’oranges délicieuses .Après la pause midi, on arrive à Mhamid où on va laisser les minibus. On va marcher 2h et on montera notre premier camp. Les chameaux doivent nous y attendre.
Le guide nous avait prévenu que suite aux inondations (et oui, il a plu énormément avant, chose très rare ici), on allait devoir traverser une rivière. T’es le seul en sandales, ils sont tous avec leur grosses chaussures. Donc toi, la traversée se fait ‘finger in the noise’ ; Après t’as ceux qui veulent pas enlever leur chaussure et qui cherchent un gué qu’ils ne trouveront jamais et ceux qui se mettent pieds nus mais comme c’est plein de pierre, c’est difficile. Gentleman, comme d’hab, tu renvois tes sandales pour que certaines puissent traverser sans trop avoir mal aux pieds.
Une femme veut se mettre en short. Tout de suite le guide, Saïd, lui dit qu’on va traverser des villages et que ça se fait pas. Bizarrement, après, où on sera tout seul dans le désert, elle ne se mettra jamais en short. Va comprendre. Le camp nous attend. Il y a une grande tente mess, une tente pour le cuistot. Le guide nous indique dans quel coin s’installer. Tu es sur le cul. Ils installent tous leurs tentes les uns à côté des autres alors qu’ils ont l’infinité du désert pour s’installer. Bon, ben, du coup, tu t’installes à 30 mètres d’eux derrière une dune. Tu pensais te mettre à 100m mais si dès le début tu fais l’associable. Le lendemain tu leurs demanderas si les HLM leur manquaient et si c’est pour ça qu’ils dormaient les uns sur les autres. Du coup toutes les prochaines nuits, ils seront disséminés à droite et à gauche sauf une famille.
Ouais, faut que je vous parle du groupe car il y a des spécimens. Il y a un couple qui est venu avec leur fils de 30 ans. Un vrai Tanguy. Il s’écarte jamais de ses parents. Il monte sa tente à 1 mètre de celles de ses parents. Pourtant il est pas retardé, il est avocat d’affaire dans une banque. Mais il est super mal à l’aise avec les gens. Il y a un couple, d’entrée t’as pas pu le saquer, lui en particulier car elle, elle suit derrière sans rien dire. Il arrive toujours en retard, à table, il se sert sans penser aux autres, il fait malsain. Par contre ils passeront toutes les nuits à la belle étoile. C’est lui qui a décidé et elle n’a pas son mot à dire. Il y a une nana qui est venu avec son mec mais ils se sont mis volontairement dans 2 groupes différents, c’est la nouvelle série ‘le désert de la tentation’….Un autre couple sympa dont lui est un ancien photographe professionnelle. Il a des séquelles, il mitraille.
Le premier diner est à 19h, et oui c’est un peu tôt. Le cuistot Ahmed, est un génie. Il prépare ses plats avec des épices et à tous les repas on aura eu un super plat. Par contre grosse déception, le soir après le repas, au lieu d’avoir un bon thé sucré traditionnel, on a le droit à une verveine pour bien dormir. Ca fait too much, C’est le reproche à ces agences où ils proposent trop d’occidentalisme. Avec Point Afrique, on mangeait le soir autour du feu (bon, c’est vrai on se pelait…). Avec Terdav, on a la tente mess, t’es au chaud mais tu ne vois pas le ciel.
Les gens sont fatigués, à 20h30 tout le monde va se coucher. Tu te dis que tu vas dormir à la belle étoile mais tu montes quand même ta tente. Y a un peu de vent donc tu t’es installé derrière ta tente pour te protéger. T’es emmitouflé, t’as mis tout ce que tu pouvais mettre de chaud. « Déception », la lune est montante, elle éclaire tellement que tu vois à peine les étoiles, un peu comme si tu avais un spot en pleine gueule. Peu de chance de voir une étoile filante. Nuit folklorique, le vent a tourné toute la nuit, tu as passé ta nuit à bouffer du sable. Le matin, à écouter les autres, c’était la tempête, ils avaient un peu de sable dans la tente, toi c’est dans les oreilles et les yeux.
Il fait quand même froid le matin. Toi, t’as décidé de marcher en short et sandales et donc tu te pèles jusqu’à ce que le soleil soit haut. En fait le vent est très froid. On est tous en polaire et goretext et un couillon en short. Le guide nous a expliqué qu’il fallait que nos sacs soit prêt pour une certaine heure pour que les chameliers puissent préparer les chameaux mais apparemment l’autre connard ne comprend pas et arrive toujours à la bourre pour le petit dej sans que ses affaires soient prêtes. C’est partie pour la vrai première journée de marche, t’es le seul en sandale. Diane a ses grosses chaussures de marche. Au début, ils marchent tous à coté mais ils te voient te barrer marcher loin du groupe, du coup, certains font pareil ;
En tant que gros con blazé, tu ne trouves pas les paysages pour l’instant exceptionnels. On est dans une plaine assez quelconque, la couleur de sable n’a rien de particulier, il y a parfois des mini dunes d’un à deux mètres de haut. Quelques grands arbustes rompent la monotonie du paysage. Il y aussi un peu de verdure au sol, c’est suite à la pluie. Au loin on voit d’autres groupes marchaient dans la même direction.
On retrouve à midi notre cuistot Ahmed, avec son chèche rose-violet. Tu t’attendais à une salade basique mais que nenni il nous a préparé un super plat ! On se ballade pépère. C’est marrant comme en devenant vieux tu acceptes plus facilement de faire des treks ‘lents’. Y a encore 5 ans t’aurais râlé car on se traine mais maintenant tu fais pareil. On retrouve nos chameaux et le camp et cette fois tout le monde s’installe loin des autres, sauf la famille avec leur fiston qui reste près de la tente mess.
Putain, ils ont même monté la tente toilette. Là c’est trop.
Cette fois-ci on a tenu jusqu’à 21H00 ; t’as sorti l’apéro : Whisky, Pastis, cacahouètes et saucisson. Y en a un qui a amené une bouteille d’Armagnac et un une bouteille de prune. La famille shmok ne s’attendait pas à ça. Elle était venu faire une retraite pour se ressourcer dans le désert alors toi avec ton alcool et on saucisson (ils sont végétariens) t’es un peu le diable.
Cette nuit, t’as envie de dormir, donc tu prends l’option sans sable et dans la tente. C’est con y a pas eu de vent cette nuit mais la température a été plus froide car l’eau dans les bouteilles qui sont restées dehors, a commencé à geler.
Aujourd’hui on va dormir dans des grandes dunes de sable. En fait ce sont des ergs posés au milieu de cette plaine aride. Un gros pâté de sable où on nous emmène faire mumuse car quand tu es en haut de la plus grande dune, tu réalises que tu n’es pas dans une mer de sable.
On a monté l’apéro pour regarder le coucher de soleil mais le guide est pressé de nous faire redescendre avant qu’on n’y voit plus rien. Vu la luminosité de la lune, ça devrait aller, mais bon…la soupe d’Ahmed nous attend !!! En plus il nous prépare des goûters avec des crêpes, des beignets super bons… Ah oui, dans le sable, tu te mets pieds nus et ça en a fait réfléchir certains qui ont en marre de leurs grosses pompes. Ils ne dorment plus les uns à côtés des autres, ils marchent loin du guide, ils enlèvent leurs pompes, oula ils se lâchent.
On va alterner les marches sur des mornes plateaux et des campements au milieu de grandes dunes.
On est le 31 décembre, soir du réveillon. Le repas a été bon mais rien de particulier à Noël. On avait décidé de tenir jusqu’à minuit mais malgré la musique on tient pas et on lâchera l’affaire vers 23h30. Sachant que les couche-tôt sont partis depuis bien longtemps.