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Du 17 au 28 novembre 2012
12 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Début décembre, commence à faire froid à Paris, il est temps de prendre quelques jours de congé. Destination : le désert. Le problème est de trouver où aller. Le Maroc, t’es pas motivé. L’Algérie, la Syrie, la Libye, le Yémen, le Nord Mali, le Niger, ça risque d’être un aller simple. La Jordanie et L’Egypte t’y es allé il y a peu de temps. Le Tchad, tu y vas en février. Bon, il reste Oman. Ça a jamais été une destination qui te branche mais pourquoi pas. Vu les merdes que t’as eu avec l’agence Allibert, tu pars cette fois avec Terdav. T’as choisi un circuit de niveau deux chaussures. Ça veut dire qu’on marche mais que ça ne va pas être violent. Comme le niveau n’est pas très élevé, le risque est de se retrouver avec des marcheurs du dimanche. T’as choisi ce circuit car il propose de voir un peu de chaque région d’Oman : deux jours dans les wadi, deux jours dans le djebel Hajjar, un peu de dune des Wahibas et deux jours dans les dunes blanches. Bon, certes il va y avoir pas mal de transferts en 4*4.

Arrivée à Mascate, finalement on est 14. C’est une jeune guide, une française qui va s’occuper de nous. Mascate, on est arrivé à 4 h du matin donc quelques heures de repos dans un hôtel et on doit être prêt pour 9h. Elle arrive à 9h30, effectivement quand on a pas de montre. On a 4 4* 4 tout droit sorti d’une agence de location. Et pas du vieux 4*4 à l’algérienne, non le 4*4 à l’omanaise, flambant neuf. Côté équipe, il y a tous les âges mais ça a pas l’air d’être des tueurs. Il y en a un qui travaille chez Terdav et dans le cadre de son travail, il fait deux fois par an des circuits pour mieux connaitre les pays qu’il propose. Y a pire comme job.

Mascate est un regroupement de plusieurs villages pour finalement donner une ville très étalée et sans une bagnole c’est impossible. On commence le matin par une visite du marché aux poissons. Dans le port, le bateau du sultan, immense… A 10h, il fait déjà chaud et lourd. Y en a une qui cherche déjà des clopes. Sur les 14, il y en a 7 qui fument. Jamais vu ça !! Ah oui, ça s'explique, niveau deux chaussures. Dans le port le bateau, le paquebot du sultan. Y a pas que des pauvres esclaves pakis ici.

Mascate 

Les routes sont goudronnées, les chauffeurs roulent collés l'un à l'autre et personne ne respecte la vitesse. On va en direction du Wadi Shab, histoire de voir ces fameux wadis où on peut se baigner. C'est celui le plus fréquenté donc très sale. Le temps de le remonter, de se baigner et de redescendre, il commence à faire nuit. Donc montage du camp dans la nuit. Oui, tu sens que la guide est très zen et qu'on va assez peu respecter les horaires. T'as amené ta tente, histoire d'être tranquille et de ne pas tomber sur un fumeur. 2 minutes après, elle est montée donc tu vas aider les autres. Apparemment certains n'ont pas dû en monter souvent. Le groupe commence à faire connaissance. On compte les bouteilles d'alcool apportées : 3 bouteilles de pastis et une de whisky. Nuit sur la plage. Ah des moustiques, en plus, un coup il fait chaud, un coup il fait froid.

Tu te réveilles vers les 6 h. La guide n'a pas donné d'horaire ni de petit dej ni de départ. Elle a dit on partira quand on sera prêt. C'est le pire, t'en as toujours qui sont jamais pressés et qui s'en foutent de faire attendre les autres. Ça tombe bien, y en a une dans le groupe.

On va se balader dans un le wadi Tiwi beaucoup moins fréquenté. Les voitures doivent nous amener en haut de la vallée et on redescend à pied. Mais la route n'est plus toujours goudronnée. Ton chauffeur qui faisait le cador sur l'autoroute est un peu moins fier. C’est le chef des chauffeurs qui lui explique comment passer en mode 4*4. Ah ouais, quand même. Pointu les chauffeurs!!! Il parait que c'est difficile de trouver des chauffeurs à Oman. Et oui, ces pauvres doivent s'absenter une semaine de leur famille et c'est trop difficile. A Oman, quand on est Omanais, on veut pas trop en faire apparemment. Le boulot dur c'est pour les pakis. Mais ils se gardent néanmoins les boulots de chauffeur. Bon, en tout cas, pour deux des chauffeurs, le mode 4*4 c'est une grande première. Dans la première montée sur terre, il passe donc en mode 4*4 mais essaye de démarrer en 3éme et bizarrement, on ne monte pas. Rien de rien, la méchante voiture ne veut pas monter. Le chauffeur de la voiture derrière nous, qui lui s'y connait, descend et vient nous voir. Et explique gentiment, que non, on n'essaye pas de démarrer en côte en 3ème. le mieux c'est la première. Ça promet pour le désert dans quelques jours. Les autres, dans la voiture de l'autre chauffeur, nous diront qu'ils ont flippé car quand le chauffeur est venu nous voir, malgré le frein à main, la voiture reculait.

Baignade dans les vasques couleur émeraude du Wadi. Petite sieste tranquille (et oui niveau deux chaussures). La balade est tranquille et même ça pour certains le trajet est difficile. Et dire que ces deux jours sont les plus cools, ça promet.

wadi tiwi 

PS : Comme dans tous mes blogs, il faut les prendre au second degrés en particulier quand je me moque gentiment (oui, c'est du second degrés) de ceux que je rencontre.

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Après le Wadi, on est reparti en bagnole dans le djebel Hajar. On va dormir à 1500m. Evidemment il fait beaucoup plus frais et l'endroit choisi pour monter le camp est en plein dans le vent. Tu vas voir la guide pour lui dire que ça serait bien qu'ils mettent les voitures en ligne et qu'on mette nos tentes pour être protégés du vent. Mais non, elle comprend pas. Putain c'est pas gagné. Chacun monte sa tente comme il peut à la nuit tombée. Le bon samaritain est encore là!

On a du bois, on fait un feu. Mais un feu en plein vent c'est pas top. Et à 14, y en a forcément qui vont se le prendre dans la gueule. La guide est en cuisine, tu vas voir un des chauffeurs qui a l'air de comprendre ce que tu lui dis : il suffit de mettre les bagnoles entre le vent et le feu et ça sera bcp plus cool. Faudra demander trois fois pour qu’ils comprennent l'intérêt!! Ils déplacent les bagnoles et enfin on peut s’asseoir autour du feu tranquillement sans être gelé par le vent. Y a des trucs de base, tu ne comprends pas qu'on le fasse pas naturellement.

Djebel Harraz 

C'est pas comme en Bolivie, ici ça picole sec. C'est simple, moins le programme est sportif et plus ça picole. Et dans le groupe ça fume et ça picole dure, ça veut tout dire. Comme on va être rapidement à court d’alcool, la guide propose qu’on commande de l’alcool aux chauffeurs qui, pendant qu’on marchera demain, iront faire des courses. Par contre elle pensait qu’on allait demander une bière par personne. Quand on lui a dit qu’on voulait une centaine de bière, elle a pas voulu. Après négociation, on s’est mis d’accord sur 65 bières et 6 bouteilles de vin. A 25 euros la bouteille de vin, ça doit être du bon… En fait la guide gueulera mais se commandera aussi des bières pour elle et quand elle sera à court, elle sera bien contente qu'on lui en propose. Effectivement, pays musulman oblige, on ne trouve pas d’alcool dans les magasins à Oman, mais on peut se ravitailler dans les grands hôtels si on a des relations…

Demain on va marcher en montagne, ça va être folklo. Au matin, des jeunes bergères passent près du camp à la fois curieuses mais évitent les photos.

Bergères 

Il nous faudra deux heures pour être prêts. Et c'est toujours quand on est presque prêt que le boulet a oublié un truc et qu'il faut l'attendre. Donc aujourd'hui on marche en montagne, il faut mettre les grosses chaussures. Tu dis oui à la guide mais tu restes en sandales. Faut voir les montagnes...

Le principe : les voitures nous laissent à un endroit, on marche avec un guide local avec notre repas à la journée et on arrive à un point où des mules, avec nos affaires pour la nuit, nous rejoindront pour monter le camp. Le guide local a l'air d’être un sacré baltringue mais bon... C’est peut-être ton côté blasé mais le paysage n'est pas exceptionnel. C'est plutôt du côté du groupe qu'il faut regarder. Entre celle qui s'est fait piquer par une guêpe, les 3 ou 4 qui se vautrent en glissant sur des pierres, celle qui, à un moment, a des angoisses liées au vertige alors qu'il n'y a pas de vide (pourtant toi aussi t'as le vertige), tu te dis que c'est un sacré groupe de bras cassés. Même la guide se pose des questions. Elle a jamais vu ça. Finalement après quelques contusions, on arrive au point de ralliement avec les mules. Elles sont pas là. Elles arriveront juste à la tombée de la nuit histoire qu’on garde nos bonnes habitudes de monter nos tentes à la frontale. Elles devaient pas être contentes de pas être chez elles car toute la nuit elles ont gueulé, un merdier !!! Et le matin, il y a deux mules qui se mettent sur la gueule, c’est assez violent. Et vas-y que je te mords au sang, c’est assez impressionnant. Le muletiers font quasiment rien sauf eux aussi à la limite de se mettre sur la gueule…

Le lendemain, c’est encore de la marche, quasiment que de la descente pour rejoindre un wadi où on pourra récupérer de ces trop dures deux petites journées de marche. Bon, maintenant, y en a un qui a la main qui gonfle. Encore un ou deux qui tombent, on passe. La guide est un peu sur les nerfs, elle accélère. On aura mis 4 heures pour descendre un dénivelé de 1000m ; c’est plus deux chaussures mais deux pantoufles. On arrive au wadi Bani Khaled qui est aménagé avec un petit restaurant. On doit retrouver nos affaires pour nous baigner. Mystère omanais, y en a un qui ne les retrouvera jamais, un voleur de slips de bain… Pour respecter les omanais, certains coins sont interdits à la baignade en maillot de bain. Il faut au moins un t-shirt. Comme d’hab, même si c’est écrit partout, y a des connards de touristes qui en auront rien à foutre. Alors qu’il suffit de remonter sur une centaine de mètres pour se baigner sans gêner personne…Enfin…

On récupère nos chauffeurs qui nous amènent à l’endroit où on va passer la nuit. Ils ont monté l’endroit où on va dîner juste en dessous de grandes lignes électriques. Et l’endroit pour planter la tente est caillouteux et super dur, super emplacement. On est au-dessus d’une palmeraie et on décide avec le gars de Terdav d’aller s’y balader et voir ce qu’on pourrait acheter. Les autres préfèrent buller sous leur tente.

On s’y paume un peu et on trouve une mini épicerie tenue par une adolescente. On va acheter plein de petits paquets de biscuits apéro qu’on ramènera au camp. Bizarrement à chaque fois ça sera les mêmes qui iront les acheter mais tout le monde tapera dedans. Et le boulet (celle qui est toujours à la bourre) qui dit faire un régime se lâchera sur les biscuits apéros et le Nutella mais pas de sucre dans le café. Va comprendre. Les chauffeurs nous ont ramené les bières dans la glacière remplie de glace et les bouteilles de vin. Pour ceux qui boivent, il y a 5 bières par personne pour 6 jours mais bizarrement le compte sera pas juste… Un grand hourra pour les chauffeurs à qui on offre des bières. Au fait, on les a pas vus beaucoup prier. Le soir, c’est pas non plus les grandes discussions, 22h, tout le monde est au lit.

Le lendemain nous devons faire une randonnée aquatique dans le wadi Bani Khaled. Ça consiste à marcher et à traverser des vasques à la nage. Soi-disant, certaines font plus de 200m de long. Alors, combien de noyés sur ce coup ? La guide dit que c’est pas la peine d’emporter des lunettes de soleil. Toute une journée en plein soleil sans lunettes avec la réverbération de l’eau, bien sûr que tu vas t’écouter. Mais apparemment, ils sont tous très obéissants sauf toi.

Wadi Bani Khaled 

On a une combinaison pour l’eau (apparemment elle est fraiche) et certains des sacs avec des bidons étanches pour la bouffe. La plus âgée du groupe se fera porter pâle et restera avec les chauffeurs.

La balade est très sympa et effectivement l’eau est quand même assez fraîche. On a 2 vasques de plus de 100m de long à nager et tu te sers du sac comme flotteur. Etonnement, pas de gamelles particulières, pas de bobos. Le groupe est plus à l’aise dans l’eau que sur terre. Mais dixit la guide, on est pas un groupe de violents ; Ben non , niveau deux charentaises.

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Reprise des bagnoles pour aller dans le désert des wahibas. Bon on arrivera de nuit comme d’hab. On croise un autre groupe terdav installé dans le même coin. Leur guide français passera nous voir. C’est pire, ils mangent à 19H et à 20H tout le monde est couché. Côté bouffe, notre guide, aidé des chauffeurs, nous fait tous les soirs des supers plats. On est quand même 14 touristes, donc ça doit pas être évident pour elle. C’est marrant de voir les chauffeurs, qui chez eux ne doivent jamais mettre les pieds dans leur cuisine, ici se retrouvent à éplucher des carottes. Faudrait les prendre en photos et les envoyer à leur femme.

désert des wahibas 

On plante les tentes entre les dunes de sable (bien sûr il fait plus que nuit quand on arrive). Certains plantent leur tente en pente. Ça doit être sympa pendant la nuit. Toi t’as ta tente mais tu dors dehors, histoire de voir les étoiles. Ca va devenir ton plafond pour les prochains jours. On est en période lunaire donc on voit assez bien sans frontale. Sur conseil de la guide, qui au fait est très mignonne, tu montes avec 2 autres en haut des dunes où il y a le campement. Ça a une importance pour la suite. Donc tu montes de nuit, au risque de te perdre, en haut des dunes.

Dès 6h du matin tu entends des moteurs de bagnoles. Tu as plein d’omanais qui viennent ici s’amuser avec leur 4*4 et très tôt le matin. Le calme du désert, c’est pour une autre fois. Tu remontes en haut des dunes, il y en a deux trois autres qui montent aussi. En haut, t’es absolument pas visible du camp. Un truc incroyable que t’avais jamais vu : A 1km au milieu des dunes, des langues de brume blanche qui se déplacent. Un contraste incroyable entre les dunes qui commencent à dorer avec l’apparition du soleil et cette brume. Tu pars en footing t’approcher pour faire des photos. Il faut se dépêcher avant qu’elle ne s’effiloche. Puis tu reviens au camp. T’aurais pu te perdre. A noter car c’est important pour la suite.

désert des wahibas

On prend le petit dej. La guide explique le topo. On va marcher pendant 3 heures dans les dunes, pendant ce temps les chauffeurs rangent le camp et on retrouve les voitures de l’autre côté du champ de dune. Comme on est lent à partir, on est prêt vers 8h et il commence à faire plus que chaud. Pas besoin de transporter grand-chose, juste de l’eau sera suffisant. Le boulet transporte (en plus de tu ne sais combien paquets de clopes) une polaire et, essayez d’imaginer ce qui est indispensable pour 3-4h de marche dans le désert, un putain d’oreiller. Bon, tu dois être trop con pour comprendre. Ah oui, important, il y a du sable au camp et il y aura aussi plein de sable où les voitures nous attendront, pas étonnant, on est dans le désert. Vous allez comprendre que ça a une importance. Dernier point, comme la guide est française, tu sens qu’elle va te faire chier pendant la marche. Et donc, tu mets un t-shirt de couleur bleu bien visible (généralement tu mets des couleurs neutres peu visibles).

C’est parti, on monte en haut des dunes pour commencer la balade, rien que pour cette petite partie, plusieurs font un détour. En fait, on est sur de grands cordons dunaires. Ton truc, c’est de marcher et d’avoir l’immensité du désert devant toi, et pas une rangée de culs qui marchent les uns devant les autres. Donc tu t’écartes du groupe et tu marches en parallèle. Et comme pressenti, ça ne plait pas à la guide. Elle veut pas que tu t’écartes, elle a peur que tu te perdes. Putain, c’était certain et dire que t’as fait un gros effort sur le t-shirt !! Surtout que les autres restent en groupe. C’est pas que t’es asocial, mais bon, on est pas non plus des moutons de Panurge. Donc on marchote mais comme on est parti tard, il commence à faire chaud et donc certains trainent la patte. Et puis surtout, y en a qui trimballent un matos de la mort sur leur dos. Toi t’as ta flotte et ta crème solaire, ça fait pas lourd. Au bout de 3h de marche, en incluant les breaks, certains sont sur les rotules. Ah ça , la clope et le Nutella, c’est pas top pour le désert.

quand t'es dans le désert... 

T’as repéré assez loin les bagnoles. La guide te dit de ne pas le dire aux autres pour ne pas les décourager. Putain… t’y crois pas. T’en regardes certains, à leur visage t’as l’impression qu’ils marchent depuis 6 mois dans le désert. Finalement la guide contactera les chauffeurs pour qu’ils viennent nous récupérer, magie de l’ère moderne, on capte dans le désert omanais. Ouf, on est sauvé !!!!

Petite devinette. Tu veux ramener du sable à tes amis. Tu pars pour une marche d’un endroit où il y a du sable pour arriver à un endroit où il y a du sable. Le sable, c’est le même partout. Quand ramasses-tu ton sable ? Ben, si t’es pas trop con, tu le ramasses soit avant le départ et tu le laisses dans la bagnole, soit tu le ramasses à l’arrivée, histoire de ne pas te faire chier à le trimballer. Mais non, que nenni. Ici on a un niveau deux chaussons, ils ont ramassé le sable 30 minutes après le départ ; Et donc ils se sont trimballés 1 kg en plus de leur merdouille. Et après il faut appeler les bagnoles car ils sont trop fatigués. Qu’est-ce que tu veux faire ? Appeler SOS boulet ? Tu sais plus, tu sais plus, t’es épuisé.

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Après notre balade dans le désert du wahibas, on reprend les 4*4 pour traverser le désert sur une piste et rejoindre l’océan indien. Sauf que la piste, les chauffeurs ne la connaissent pas vraiment et que la guide a de vagues souvenirs. Bon on est pas rendu. Toi tu es dans une voiture avec un des chauffeurs qui sait conduire un 4*4 donc t’es plutôt confiant. Tu tannes le chef des chauffeurs, tu tannes la guide pour qu’ils disent aux autres chauffeurs de laisser de l’espace entre les bagnoles, c’est moins dangereux et en plus ça nous évitera de bouffer de la poussière ; c’est vrai que le chef des guides et la guide ne le réalisent pas, ils sont toujours devant car ils sont censés connaitre le chemin.

Bon, on commence à rouler dans le sable. Le chauffeur de devant s’enlise. Pas grave, ça peut arriver. On sort de la voiture. Les autres voitures s’arrêtent. Avec des 4*4 super modernes, ils ont certainement des plaques de désensablage. Et bien non, que dal !!!Ils ont une sangle et mettent une autre voiture devant pour la tirer ; Tu leur fais humblement remarquer que la voiture de devant est aussi dans du sable, elle risque de s’ensabler elle aussi. Tss, tss, tais-toi, t’y connais rien, t’es un touriste, laisse faire les pros, les locaux. Ok.

Résultat, la voiture de devant est maintenant aussi ensablée. Putain, c’est surprenant… Alors on fait quoi ? Ben, on prend une troisième voiture pour sortir celle qui vient juste d’être ensablée et on fait le même système. Euh vous êtes sûrs ? Tss, tss, tais-toi, t’y connais rien, t’es un touriste, laisse faire les pros, les locaux. Ok. Bon, et maintenant que la troisième voiture est ensablée, on fait quoi ? Ah ben, maintenant on pousse. Donc, on a poussé les trois bagnoles pour les désensabler. Yallah c’est reparti.

300 mètres plus loin on s’ensable à nouveau. On fait quoi ? Tss, tss, tais-toi, t’y connais rien, t’es un touriste, laisse faire les pros, les locaux. Ok. Les chauffeurs mettent une bagnole devant, sortent la sangle et recommencent le même système. Tu vas voir la guide en lui disant qu’il faut arrêter les conneries. Tss, tss, tais-toi, t’y connais rien, t’es un touriste, laisse faire les pros, les locaux. Ok. Bon, on a poussé pour sortir les deux bagnoles. Bizarre, ils ont pas essayé avec une troisième…

On repart, dans les montées, le deuxième chauffeur (un des deux débutants) avait tendance à freiner en arrivant au sommet. Résultat l’autre naze qui le collait de trop prés, pour éviter de le taper dans le cul, s’est rabattu sur le côté sauf qu’il était à flanc de dune, à deux doigts de se renverser. Donc on s’est dépêché de faire descendre les touristes et coup de pot, le chef des chauffeurs est arrivé à la sortir sans se renverser mais c’est pas passé loin. Tu vas revoir la guide en lui disant qu’il faut arrêter les conneries et que ça n’arriverait pas si les chauffeurs laissaient de l’espace entre eux. Incroyable, le message est passé. Dix minutes plus tard, une bagnole est à nouveau ensablée. On change pas les méthodes qui ne marchent pas, on sort la sangle et on ensable la deuxième bagnole. En poussant on arrive à sortir la bagnole mais pas la première. Le bas de caisse touche le sable.

On est paumé et ensablé. La guide décide de monter le camp avant la nuit. Ça sera une des rares fois où on montera la tente de jour… Pendant ce temps, les chauffeurs sont censés utiliser les pelles pour désensabler la bagnole. Oula pas trop vite. On dirait qu’ils savent autant se servir d’une pelle qu’une poule d’un couteau !!! On est loin d’être parti.

Nuit à la belle étoile. Lendemain matin, bon, ben on est toujours ensablé. Tu te demandes s’ils ont enlevé du sable. Que dal, c’est fatiguant. Jamais on sort la bagnole. Ils regardent la bagnole comme si elle allait s’élever toute seule, y a que le boss des chauffeurs qui essaye de faire qq chose. Tu t’énerves et tu vas prendre une pelle et tu commences à désensabler. Du coup, l’un d’eux veut pendre la pelle mais tu l’envoies chier. Et tu pelles, tu pelles. Et surtout tu pelles devant les roues. T’as besoin de te défouler. T’expliques qu’il faudrait prendre des morceaux de carton pour les mettre devant les roues pour qu’elles accrochent sur qq chose, mais ils ne comprennent pas. Finalement à plusieurs on arrive à leur faire comprendre et un des touristes a une idée de génie, on prend deux nattes qu’on roule en forme de rail qu’on met devant les roues de devant. La guide accepte de sacrifier ses deux vieilles nattes. Tu pelles encore même s’ils te disent que c’est suffisant. T’as raison, tant que le bas de caisse touche le sable, explique-moi comment on va sortir la bagnole. Y aura pas un autre mec du groupe qui te proposera de t’aider à enlever du sable, y a pas qu’une pelle…

Finalement, on arrive à sortir la bagnole. On remballe le camp, on attend le boulet qui n’était pas prêt et on repart. Cette fois, le chef des chauffeurs, qui lui sait conduire, part devant et fait signes aux 2 buses de venir si le terrain est jouable. Il n’y a plus de pistes. Oula, la journée va être compliquée. Il s’engage dans la descente d’une dune et s’arrête à la limite d’un champ de sable super mou. On devra pousser à nouveau mais s’il était descendu 5 mètres plus bas, on pouvait laisser la bagnole ici. Finalement, la guide prend la bonne décision et on fait demi-tour. On trouve des locaux. Les mecs ont peur de rien, ils demandent 500$ pour nous emmener où on doit aller. Finalement, on retrouvera la piste et on rejoindra enfin l’océan indien.

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Après cette traversée épique et ce pelletage frénétique, on se retrouve au bord de l’océan indien. On s’arrête dans un bled appelé Shana, les rues sont jonchées d’ordures. L’état construit des sortes de villas HLM mais au milieu de nulle part. Le temps que les chauffeurs refassent le plein de flotte, on se balade dans ses grandes rues vides et sales. Deux femmes du groupe qui se baladaient seules ont été invitées par des omanaises et ont fait des photos. Ici les femmes ne portent pas le tchador mais une sorte de masque.

Après direction le bord de mer mais les chauffeurs n’arrivent pas à trouver le chemin et ils hésitent à s’engager sur des pistes sableuses, bizarre… Finalement, ils resteront sur le bitume et on ira à pied. Le boulet préfère rester dans la bagnole. On va voir des sortes de grandes dunes pétrifiées, puis balade au bord de l’océan, baignade dans l’eau chaude, une vie difficile.

Puis on va monter notre camp dans des dunes blanches. Ils appellent ça le white désert, effectivement le sable est blanc. Tout le monde a aménagé son coin, y a que le boulet qui cherche encore sa place et personne n’est super motivé pour l’avoir à côté. Après une semaine, elle se fait encore aider pour monter sa tente, entre deux clopes.

Le lendemain, après deux heures pour se préparer, on part se balader dans les dunes blanches, toi le seul truc que tu trimballes c’est une bouteille d’eau, d’autres transportent leur maison (et donc leur oreiller). C’est la première fois que tu te retrouves dans du sable blanc, c’est assez exceptionnel. On fait ensuite une balade le long de la plage, elle est recouverte de plein de tous petits coquillages roses, ce qui donne par moment l’impression de marcher sur du sable rosé. On trouve des carcasses de tortues.

A propos de la bouffe. Souvent à midi, on s’arrête dans des petits restos. Apparemment il n’y a pas vraiment de gastronomie omanaise sauf peut-être dans les restos de la capitale. La nourriture est systématiquement de type indienne. Mais on est pas tous égaux devant l’assiette. Tu regardes le contenu de la tienne et celle des chauffeurs, y a pas photos. Apparemment, faut gueuler pour avoir de quoi se nourrir. Mais bon, en tout cas la nourriture est très bonne. Ensuite, on longe la mer en 4*4 le sable est dur, donc pas d’ensablement.

On s’installe dans des dunes encore plus blanches, appelées les Sugar dune. Baignade, bulle tranquille sur la plage. Puis la guide propose un footing pour déconner. On est 4 à la suivre. C’est sûr que la guide qui court devant toi en maillot de bain ça motive… 50 minutes de footing pied nus sur le sable au coucher du soleil puis une baignade pour se rincer, ça te fait cogiter. Où est l’intérêt d’en chier à Paris… A réfléchir.

Au repas du soir, on s’aperçoit que notre dernière bouteille de vin (même s’il n’était pas bon) a disparu. Ce midi, les chauffeurs en vidant les poubelles, ont jeté le carton avec la dernière bouteille. Le chef des chauffeurs, très gentil, a voulu à tout prix retourner en ville retrouver la bouteille. On a essayé de l’empêcher mais il a insisté, la gentillesse des omanais.

Dernière nuit à la belle étoile, un peu folklo avec le vent qui tournait. Le lendemain, pendant que tout le monde dort, au lever du soleil, tu repars faire un footing sur la plage. Et tu cogites encore….C’est con, comme courir sur une plage peut faire réfléchir… Retour au camp, juste pour le petit dej puis on va faire une petite, oui petite, marche dans les dunes blanches.

Pour déconner la guide a fait croire aux chauffeurs, que pour le retour, on passait à nouveau par le désert. Putain, ils faisaient la gueule. Bien évidemment, on est rentré par la route, alors les cadors ont voulu se la péter. 160Km/h avec 20m entre chaque bagnole. Ton chauffeur avait une jambe pliée sous lui. Faisait moins le fier dans les dunes, le baltringue.

6

Sur le retour sur Nizwa, on s’est privatisé une bagnole entre nous. T’as branché ton MP3 et on chante des chansons françaises. En plus, on ne met pas la clim. Il fait plus chaud dans la bagnole que dehors. Alors quand un chauffeur nous voit arriver dans sa bagnole, il est pas le plus content. Retour à la civilisation, une vraie salle de bain, un vrai lit. Incroyable. Quand le soir, on reprend les bagnoles pour aller dîner, elles sentent le fauve à l’intérieur, une odeur insupportable. Et dire que deux heures avant, on ne s’en apercevait même pas, comme quoi, une bonne douche fait aussi renaître l’odorat. La plupart sont partis se coucher après le dîner, on est quatre à être repartis prendre un verre. Marre de se coucher à 21h30 et il reste plus qu’une journée, faut en profiter.

Lendemain, visite de la citadelle et du souk, la modernité est aussi passée par là.

Forteresse de Nizwa

Retour sur la capitale pour voir l’entrée du palais et puis le souk. Ils sont beaucoup plus entreprenants et tous les business sont tenus par des pakis (ça veut pas dire que ce sont eux les proprios). Des centaines de touristes car il y a un paquebot qui fait escale dans le port.

Pas sûr que Muscate soit très agréable à vivre. A part le coin où il y a le souk, y a pas l’impression d’y avoir un centre-ville. Sinon, tu peux marcher le long de la promenade du bord de mer mais la route est pleine de bagnoles. Dernier soir à Oman on a voté entre un dîner dans un bouiboui où dans un super resto, Finalement, on a fait le super resto et c’était le bon choix. On est dans un immense jardin, la nourriture, d’influence libanaise cette fois, est délicieuse. Il y a surtout des omanais et quelques expats. Au fait, finalement sur les 14, on aura été 3 à pas avoir eu de blessures. Ah deux pantoufles…