5 étapes
3 commentaires
A pinces
Du 25 au 29 juin 2020
5 jours
Partager ce carnet de voyage
1

*********************************************

Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

*********************************************

Yo,

Je suis sûr que mes grandes techniques d'écriture, mon sens du suspens, mes descriptions incroyables des paysages, mes analyses fines et objectives des personnes rencontrées (et à de rares occasions mes fautes d'orthographe)...vous manquaient ! Au pire ca vous fera une petite occupation pendant la prochaine phase de confinement..

Ahhhh enfin tu vas enfin envoyer du lourd et du très lourd !! Direction le camp de base du K2 au Pakistan. Du vrai trek engagé, pas une petite balade de baltringue endimanché !! Ah ben non, c'est vrai, y a un truc qui traîne en ce moment qui limite grandement les déplacements à l'étranger... Tu te vois bien te pointer au nord du Pakistan avec le virus sans le savoir et le refiler aux pauvres gus perdus dans leur montagne. Donc le K2 ça sera pour la Saint glinglin.

Alors, où partir en ce moment compliqué ? Hors Europe, c'est quasi impossible et en Europe ça change tous les 4 matins... Résultat, tu vas la jouer secure et petits bras en restant en France, une grande première. Comme ça, lors de cette fameuse prochaine deuxième vague, tu ne seras pas coincé comme un couillon au bout du monde.

Donc tu t'es dit et pourquoi pas partir de Menton (la ville/maison de retraite juste à côté de Monaco) et remonter en passant, entre autre, par le parc du Mercantour et sa vallée des merveilles et le parc des Écrins pour finir à Grenoble sur les genoux à moitié cassé.

À vue d'œil 350-400 bornes de marche, tout dépendra des chemins que tu trouveras. Ouais, marre de tout planifier. Cette fois, c'est à l'arrache, tente, sac de couchage et popote liophilisée pour 12 jours. Tu croiseras bien des petits villages de temps en temps pour te ravitailler car tu mises sur 20 jours de marche. Ouais, 400 bornes en montagne sur 20 jours, ça fait un bon rythme, surtout chargé comme une mule.

Côté mule, le sac est bien rempli, dans les 18kg et de la hauteur d'une atchoumette ! Faudra m'expliquer comment des gus arrivent à partir sur 15 jours en autonomie avec moins de 10 kg sur le dos.

Côté boulet potentiel ? Bah, ça devrait pas être trop dur d'en trouver sur les chemins. T'es en France, ils pullulent, un coup de pied dans une pierre et t'en as 10 qui jaillissent... Au pire tu proposera à des amis de te rejoindre... Des noms ? Euh...plus assez d'encre dans le stylo.

Pour les inquiets (y en a de moins en moins), je trimballe un chargeur solaire mais mon tel sera le plus souvent en mode avion pour garder de la batterie.

Ricardo, mule et muletier

PS : Comme dans tous mes blogs, il faut les prendre au second degrés en particulier quand je me moque gentiment (oui, c'est du second degrés) de ceux que je rencontre.

2

Yo,

Ca cogne tellement dur que t'es parti à 7h pour démarrer ton trek. Première tronçon, rejoindre le village de Sospel à 20 bornes si tu passes par les chemins les plus faciles. T'as les pieds au bord de la mer et tu regardes au dessus de Menton le col du berceau à 1080m. Le mieux est de tester ton niveau de baltringuité. Si t'es pas foutu de taper 1100m de dénivelé positif dès le premier jour, pas la peine d'aller plus loin, tu t'achètes un transat et un parasol et tu restes en bord de mer avec les allemands en scandales chaussettes blanches...

Alors, côté niveau de baltringuité, tu connais des champions du monde qui se reconnaîtront facilement : T'as les parisiens (le Guy et le Chap) avec qui qui t'as voulu prendre le chemin en partant en plus du village de Castellar et qui ont pleuré avant même la vraie montée et qui n'ont donc jamais vu le col.

Et t'as les locaux (dont on ne citera pas le nom pour pas leur faire honte sur 10 générations) qui ont voulu passer par la piste facile, toujours au départ de Castellar et qui 3 ans plus tard ont encore des séquelles parce tu les as poussé à redescendre par le sentier, pauvres petits... Même le chien a failli rendre l'âme. (apparemment le boulet existe aussi chez les chiens)

Leur proposer de refaire le col par le sentier ? Ahah, c'est comme essayer de tuer un âne à coups de figues molles...

Alors c'est vrai que ça pique un peu dans les mollets surtout quand t'as près de 20kg sur le dos et un soleil agressif. La balade est nettement plus sympa quand tu trimballes juste du rosé bien frais et du saucisson.

Pour ceux qui veulent se lancer dans cette balade de l'extrême (oui, oui, pour certains c'est le même niveau que l'Himalaya), il faut partir de Garavan puis le plan du lion pour se chauffer les cuisses et ensuite la montée du Berceau. En fait tu suis tout simplement le GR52.

Quand t'es au niveau du col, tu as une superbe vue sur la côte d'Azur et avec un peu de chance tu peux voir la Corse. Si t'as amené beaucoup de rosé, tu peux même voir Madagascar... Toi, juste après la montée il te reste que de l'eau presque bouillante.

La dernière fois que t'y es monté, t'as trouvé un très jeune agneau abandonné par sa madre. Pas de berger à l'horizon, tu te l'étais porté sous le bras pendant 2h pour le ramener au village. Ce coup-çi, si t'en trouves un, il fera un bon repas le soir.

Pas de moutons, pas d'âne, pas de figues molles, ce soir ça sera frugal.

Sur le chemin tu crois un gus avec un gros sac (moins gros que le tien...), le mec était parti y a un mois du lac Leman.

La descente vers le village Sospel passe par une petite forêt. Fini la vue sur la mer avant un paquet de jours.

T'as de très très gros doutes sur la qualité de tes pompes. De la Timberland qui semble plus faite pour la promenade en bord de mer que de la vrai marche en montagne. L'intelligence de les avoir essayées avant ? Euh..... Hein ? Je passe sous un tunnel, je capte plus.

14h, t'arrives, les jambes en vrac, à Sospel, petit village au bord de la 'rivière' Bévera. Un petit pont de pierre, des restos. Plutôt que de taper sur des produits liophilisés, tu t'es dit que t'allais te poser devant un gros plat de pates dans un resto. Et là, coup de chance incroyable. Tu débarques en terrasse avec ton gros sac (qui avec la flotte fait finalement 22 kg....). Le mec de la table à côté semble vouloir taper la discute. Le mec est du village est un accroc de randonnée. Il connaît par cœur la région. Et la veille il est allé où tu penses aller dans quelques jours. Tu t'aperçois que t'avais pas choisi les bons chemins... Et le gros problème c'est qu'hier le gars a dû passer certains cols avec des...crampons car il reste de la neige et certains chemins risquent d'être compliqués surtout avec tes pompes de m... Donc il a passé une demi heure à te trouver d'autres chemins pour continuer ton périple sinon, c'est clair, dans 2 jours, t'étais face à un mur de neige et tu pouvais faire demi tour et reposer sur un transat. Il t'a même indiqué où camper, des sources.... Le seul hic, il avait prévu de faire un trek demain mais il annulé car ils annoncent un orage. Bon, toi, annuler ça va pas être possible donc tu risques de prendre cher dès le 2ème jour..

Comme ton sac était pas assez lourd. T'as rajouté un 4ème litre d'eau. Ouais, ça cogne super dur et pas simple de trouver de l'eau sur les chemins....

Direction la baisse du charlot, à 7 km. Ouais, juste 7 km de pure montée sans fin (sachant que t'as déjà plus de 22 bornes dans les pattes), pour arriver sur un grand espace herbeux plat où il y a un canon rouillé qui date de pfff... Au moins voir beaucoup plus...

Alors c'est vrai que pour une première journée de 'mise en jambes' 29 bornes et 9h30 de marche c'est pas mal.

T'as croisé du randonneur en sens inverse mais aucun dans le même sens que toi. Ouais, certains sont pas cons, plus simples de partir des montagnes et redescendre au niveau de la mer..

20h, les jambes en feu, c'est l'heure de se coucher car t'as décidé d'être sur les chemins dès 6h pour les éviter les grosses chaleurs...

Ricardo plein les pattes

3

Ça risque de ne pas aller jusqu'au bout cette histoire. Dés la 2ème journée. Énorme cloque au talon gauche, une en préparation sur le talon droit et à vif sur la hanche à cause du frottement du sac. T'as juste 50 bornes pour rejoindre la prochaine pharmacie, va falloir tenir, sinon t'es boulet en chef.

Lever à 5h15 pour éviter les grandes chaleurs. Pas très utile, t'as l'option nuage aujourd'hui.

Direction le pas du diable qui porte bien son nom. C'est pas compliqué ce n'est que de la montée jusqu'au col.

Ah un moment t'arrives à une intersection. Les 2 chemins mènent au même endroit. L'un indique 'chemin délicat'. Délicat dans quel sens ? Il faut marcher sur la pointe des pieds pour pas l'abîmer ou est ce qu'il est difficile ou est ce qu'il est pour les personnes un peu délicates ? Va savoir, t'as pas voulu faire ton délicat et t'as pris le chemin qui montait pente raide...

Alors c'est vrai, côté distraction, tu croises des vaches, des troupeaux de moutons, Dangereux le troupeau de moutons, enfin surtout les énormes chiens qui les protègent. T'es à plus de 200m du troupeau, sans aller dans leur direction que les bestiaux viennent pour t'aboyer dessus.

Côté paysage, plus tu montes, plus c'est minéral.

T'es parti à 6h20 et t'es au pas du diable à 2400 d'altitude à 13h. La dernière partie se fait dans un cirque de rochers baigné de brouillard. T'as pas croisé un chat, faut pas qu'il t'arrive un truc ici.

Après le diable, t'as 1 heure de descente pour rejoindre le refuge des merveilles au bord du lac long supérieur. Tu longes plusieurs lacs mais t'as pas les couleurs bleu turquoise que tu peux retrouver dans la cordillère blanche.

Sur le chemin, vla t'y pas que tu croises un local à 4 pattes avec des cornes. Le chamois garde constamment une distance de 30m avec toi mais pas très inquiet. Il doit croiser du touriste tous les jours.

Une petite tarte aux myrtilles pour reprendre quelques forces et incroyable ils ont des douches chaudes.

Tu peux bivouaquer autour du refuge mais t'as pas le droit d'installer ta tente avant 19h et tu dois l'avoir repliée avant 9h le lendemain. Résultat des 16h, tout le monde recherche son spot, pose son sac et attend bêtement. Complètement con ce principe. Et gare au truand qui voudrait s'installer avant, t'as un gars qui surveille.

T'as pris l'option dîner (Colombo de porc à la noix de coco) dans le refuge, on est 8 par table collés les uns aux autres. Ouais, le virus vient pas jusqu'ici...mais tu pouvais prendre l'option covid et te retrouver seul à une table... On est le week-end, énormément de personnes sont venus avec des tous petits sacs à dos, les bougres..

Finalement t'as décidé de pas écouter le gars de Sospel et de faire la traverser par les cols enneigés pour rejoindre le refuge de Nice.

On est 5 donc si t'as une merde.... En fait tu commences par marcher dans la vallée des merveilles. Une petite vallée très encaissée où on trouve des gravures rupestres qui datent de 3500 à 1700 avant JC. Dans toute cette partie, tu n'as pas le droit de sortir du sentier principal, de marcher avec des bâtons ferrés. Pour les bâtons. Tu les as tenus à l'envers histoire de bousiller les poignets des bâtons et t'as choppé une cloque à une main. Tout va bien.

Si tu veux marcher hors du chemin le guide est obligatoire. Ouais, des gros connards (et t'es poli) se sont amusés à graver leur nom ou des conneries genre 'nique le psg' sur les gravures. Résultat, sur certaines roches, impossible de voir les gravures. La seule qui est correct s'appelle le christ. Mouais pour des gravures qui datent 3500 avant JC...

Si tu viens ici uniquement pour voir les gravures, faut venir avec un guide qui va t'enmener sur des sites où tu verras vraiment des gravures sinon aucun intérêt sur cette partie. Il y a une autre partie du côté de Valmasque mais si c'est pareil

Bon, sympa le côté culturel, mais y a de la marche et surtout une grande partie sur la neige. La baisse de Valmasque doit être à 2200m avec très peu de neige, par contre côté descente ça glisse. Mais de là à écouter l'autre charlot qui avait mis des crampons...

Le principe de la marche en montagne est qu'une fois arrivé à un col, tu redescends pour remonter ensuite.

Le plus dur, la baisse du Basto, que de la neige et arrivé en haut, tu te dis que faut pas glisser dans la descente. Un ovni passe..... Une nana débarque d'un col encore plus haut, et pars à toute vitesse dans une autre direction. Elle a pas de cartes, pas de bâton, un sac qui doit faire 100 gr, toute seule, hors des chemins... La réincarnation d'un chamois.

Juste avant d'arriver au refuge de Nice, une herbe bien verte attire les chamois et bouquetins. C'est pas compliqué certains sont même à 3m de l'entrée du refuge. Si tu vois pas un chamois dans le Mercantour, c'est que t'as raté ton trek....

Il est midi, un peu trop tôt pour rester au refuge. Les autres continuent donc t'as décidé de faire de même. Dommage pour la douche chaude ce soir. Direction la baisse du colon pour ensuite rejoindre la madone de fenestre. Une montée assez brutale qui se termine par un goulet où t'as besoin de tes mains. Et là un grand courant d'air, un mec à moitié fusée qui passe en une fraction de seconde. Ouais il a pas de sac le bougre. Une bonne descente. Y a jamais rien de plat ici ! Tout ça pour s'arrêter avant cette fameuse madone pour bivouaquer. T'es en train de crier dans la rivière, oui, elle est légèrement fraîche, quand il se met à pleuvoir. Ta tente est pas montée, tout est déballée dehors, la joie.

T'es tranquillement sous ta tente à écouter les clapotis des gouttes de pluie en espérant que ça va s'arrêter pour que tu puisses faire ta popote. Y a de la marmotte qui traîne dans le coin mais pour l'attraper.....

Un des gars a un coup dur, son matelas gonflable pour dormir vient de crever. Ces nuits vont être longues.

Ricardo le merveilleux

4

Ça serait bien de dormir un peu plus de 5h par nuit. Mais non, sinon ça serait trop facile pendant la marche.

Tu commences par une montée au pas du ladre pour redescendre vers un très joli lac, le lac de Trecolpas. Une petite île au milieu. Ça doit être un hot-spot car t'as une dizaine de tentes tout autour.

Puis descente vers le lac artificiel du Boreon. Et là, t'as l'impression d'être sur l'autoroute du soleil un jour de départ en vacances.

Des dizaines de pimpims en train de monter vers le Trecolpas. OK on est dimanche et il reste des séquelles du confinement mais ça fait bizarre cette foule. Ça va être sympa la surpopulation autour du lac aujourd'hui. Ce qui est sympa en montagne, c'est que les gens se disent bonjour. Bon, comme partout, y a toujours des connards...

T'arrives sur LES parkings du Boreon, 400 bagnoles minimum, waouh ! Un conseil, venez en semaine...

Sinon au Boreon, t'as le parc des loups.... Tout un programme. Un endroit payant pour pique niquer où ils indiquent qu'il y aurait une meute de loups qui bulle dans les environs. Vu le nombre de pimpims au mètre carré, faut vraiment que le loup soit en manque de sociabilité.... Le premier qui en voit le bout de la queue gagne un yoyo en bois du Japon!

Le paysage a vraiment changé en comparaison de la vallée des merveilles. Beaucoup moins minéral, des forêts partout. Alors le type d'arbre ? Un truc avec un tronc et des branches, entre le pin, le sapin, le mélèze. Y a certainement un pimpim, moitié wiki Franky moitié Nicolas le jardinier, qui doit savoir répondre. En tout cas, marcher sur du plat dans la forêt, c'est reposant.

T'es plus qu'à 2h de marche de la station de ski Isola 2000. Tu viens de te taper 9h de marche pour 24 bornes à peine. La vache, même pas du 3 km/h. La réincarnation en escargot qui se traîne mais qui trimbale sans maison sur lui. Il est 16h, t'en as plein les pompes. T'as décidé de camper avant la montée au col de Mercière puis la descente vers la station. De toute façon, pas la peine d'arriver trop tôt à la station, ton objectif est d'aller à la pharmacie pour te ravitailler en Compeed, sparadraps, compresses.... Je vous laisse découvrir pourquoi...

T'as trouvé un coin sympa, au bord d'un torrent. Personne dans le coin. Ouais personne. Y a tellement personne que quand un charlot décide d' y rester, c'est un remake de la grande bouffe. T'es juste le plat principal de centaines de moustiques qui veulent pas rater le repas de l'année. Ça va leur faire un choc au niveau du cholestérol.. Le moustique ne doit pas avoir d'odorat car il s'approche de toi sans problème.

T'as du en écraser une bonne cinquantaine. Comme ce sont que les femelles qui piquent, ce soir t'as un paquet de moustiques mâles qui vont se retrouver seuls comme des cons à se démerder pour nourrir leur marmaille...

Petite occupation de la fin d'après midi à part écrire ces conneries et tuer des moustiques ? Rechercher des nouvelles cloques...Bingo, c'est possible une cloque sur une cloque ?

Aaarrrrrhhhh. Ouais, t'essayes de te laver entre 2 icebergs dans le torrent...

Alors quel bon repas vas tu déguster ce soir ? Oh, un poulet Thai et son riz liophilisé...un petit goût de pneu à la citronnelle. Miam-miam

Petite devinette : comment faire pour aller aux toilettes (la grosse commission) quand vous êtes attendus de pieds fermes par des dizaines de moustique ? Alors, une idée ? 2 possibilités : la technique dit 'Vincente', très simple vous n'y allez pas... ou sinon vous attendez la nuit quand ils roupillent....

Ricardo en cloque

5

Yo,

6h30, il faut remballer vite fait pendant que les moustiques roupillent encore.

La montée au col se fait par une piste forestière finalement très facile. T"es pas très loin de l'Italie et de la ligne Maginot, donc tu peux voir des blockhaus un peu partout. Au col, en contre bas, la station d'Isola 2000.

Tu sais qu'il y a une pharmacie dans la galerie marchande mais pas certain qu'elle soit ouverte en cette saison. Vu l'état de tes talons et surtout de ta hanche où t'es à vif à cause du frottement du sac, si la pharmacie n'est pas ouverte, tu peux jeter l'éponge.

Pas grand monde dans la station. Merde, la pharmacie est ouverte.... Tu lâches pour 100 euros de Compeed, compresses, désinfectant.... Tu as une sorte de Compeed sous forme de plaque de 10cm sur 10 cm que tu places sur ta hanche. Pour l'instant la brûlure dans le dos est supportable.

Direction l'épicerie pour acheter du ravitaillement pour les 3 prochains jours. La vache, ça pèse lourd quelques tranches de fromage et de jambon....

T'as 2 trajets possible, redescendre dans la vallée de la Tinée ou passer par le col de la Lombarde en Italie. Tout le monde t'a dit que les paysages cotés italien sont superbes. T'as juste l'office du tourisme qui te dit qu'il y a un peu de neige....

Allez, c'est reparti. Arrivé au col de la Lombarde, frontière entre la France et l'Italie, tu retrouves un couple qui vient dans l'autre sens. Le mec a glissé sur 100m sur une plaque de neige.... Ah ouais quand même. Et dans quelques jours, le chemin est fermé par arrêté préfectoral suite à une avalanche. Soit tu dois redescendre dans la vallée et faire un détour, soit tenter ta chance. Eux sont passés. Ah re-ouais quand même. Ils sont deux ! Tout seul en cas de merde.... Bon, inchallah comme dirait l'autre.

Tu longes des crêtes, sur ta gauche la France et sur ta droite l'Italie. Les photos sont coté italien.

Grosse descente dans la pierraille. Alors c'est vrai, tu fais ta pleureuse, mais t'as de plus en plus mal aux pieds. Pour éviter de frotter sur tes plaies, tu essayes de compenser mais du coup çà frotte ailleurs. Dans une petite montée, grosse douleur derrière le genou gauche.

Bon, on arrête les conneries, il est temps de faire un check up avant de partir pour 3 jours où tu risques de croiser personne.

Les compeeds sur les talons ne tiennent pas, idem pour celui sur la hanche. De nouvelles cloques sont en train de se former sur les doigts de pieds. Et ton genou gauche te fait mal. Si cette douleur s'accentue genre déchirement, ça risque d'être compliqué. Ca commence à faire beaucoup !!! Ok, faut y aller au mental. Et il dit quoi le mental? Il te dit de jeter la moitié de ton sac où sinon de d'aller récupérer sur une plage. Ah ouais... Sinon t'as l'option de rester 3 jours à attendre que ça cicatrise un peu mais t'auras bouffé ce que t'as acheté donc pas non plus une bonne idée. Mouais, mouais, mouais....

Il y a 3 ans, même douleur sur le même genou en Australie dans les Grampians. T'avais boité pour revenir à la civilisation alors que t'avais un sac qui dépassait pas les 12 kg.

A ce moment, t'as un gars qui se pointe et te serre la main. Bizarre!! Il porte un t-shirt marqué 'Club des boulets' et te souhaite la bienvenue dans cette grande confrérie. Membre d'honneur admis d'office sans passer par la phase de test. Il parait même que tu pourrais faire partie du comité directeur....

Donc, tu t'es traîné pour retourner au col de la Lombarde. Là t'as fait du stop pour te faire déposer à Isola 2000. T'apprends que le bus qui descend sur Nice est parti y a 30 minutes. le prochain est à 8h le lendemain. Tu demandes où tu peux camper. On te dit que c'est à 3 km dans la descente. Hein, ca veut dire que demain je dois remonter pour chopper le bus?

Tu fais à nouveau du stop. Un mec du coin s'arrête et t'explique que l'endroit indiqué par l'office du tourisme est bourré de moustiques et glacial la nuit, et qu'il vaut mieux descendre 16 bornes plus bas à Isola village. Il peut pas te descendre jusqu’au village. Il te reste quoi, 12 bornes de route pour le village. Tu boites comme jamais. A nouveau du stop. Un gars s’arrête et lui va à Nice où il te ramène sympathiquement. Comme quoi, même en période de virus, les gens sont super sympas...

Alors, ouais t'as plus qu'à changer le titre de ce blog....

Ricardo, enfin membre d'un comité directeur