Du 8 août au 28 septembre 2008
52 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Salut,

déjà dans l'avion de la compagnie Air Niugini, tu sens que la notion de luxe et de confort risque d'être sensiblement différente en Papouasie.

T'atterris à l'aéroport, il est 6h du matin et devant toi, des papous partout, tous avec un grand sourire. Au moins ils ne font pas gueule. La guesthouse où tu es descendu s'appelle 'Mapang missionary house' et effectivement t'es le seul touriste. Que des missionnaires papous ou étrangers, des gens qui sont ici pour traduire la bible (ils ont du boulot, il y a 800 dialectes en PNG). Et en fait, c'est le bon plan, car ils connaissent tout le monde et tout marche avec le réseau.

Il y a des marchés où un touriste seul sera peut être un peu ennuyé alors qu'avec un local pas de soucis. Les gens vendent quelques fruits et légumes, des vêtements très simples mais surtout la noix de bétel que tous les papous passent leur temps à mâcher ; et ils ont tous les gencives super rouges et passent leur temps à cracher. Du coup, où que tu ailles, les magasins, les marchés, les bus, t'as une odeur particulière, c'est la noix de Bétel (J'ai réfléchi à en importer en France mais pas évident à lancer comme mode).

Donc, 3 heures après ton arrivée, avec le pasteur Clarence de l'église United Chuch (jamais entendu parlé... et il y a une palanqué d'églises différentes), et 2 personnes de sa famille (de toute manière quand un papou te présente quelqu’un, il est présenté forcement comme quelqu’un de sa famille même si ce n'est pas le cas) on est parti en vadrouille avec une voiture, histoire de traverser des petits villages et de voir à quoi ça ressemble. Bon, on ne s’arrête pas forcement car on ne sait jamais... Le gars qui conduisait la voiture avait un énorme bandage autour de la tète, il s'est pris une bouteille dans la tronche. Ouais, il faut faire attention, ca craint dans les grandes villes. Enfin, grande ville, ici c'est quelques pâtés de maison avec quelques supermarchés, quelques restos. Tu ne peux pas trop prendre de photos car ce n’est pas une bonne idée de montrer des objets de valeur. Même si les gens sont super souriants, ils te disent bonjour, il y a ce qu'on appelle ici les Raskals qui te braquent pour un rien. Pt Moresby est apparemment un haut lieu du crime et à la tombée de la nuit ce n'est absolument pas une bonne idée d'être dehors. Dans tous les magasins, restos, il y a des gars de la sécurité mais la plupart (sauf les banques) sont armés de bâton.

T'es passé au consulat français te faire référencer. Celle qui t'a reçu va de chez elle au consulat en taxi et reste chez elle le weekend et ne sors jamais. Elle n'a jamais du parler avec un papou. Alors quand tu lui dis que tu pars seul dans des villages, tu deviens un extra terrestre. T'as discuté avec le consul qui t'a conseillé quelques hôtels. T'as rien dit mais ce sont uniquement les hôtels très haut de gamme. Ouais, ça existe aussi, il y a des touristes qui viennent et descendent dans des hôtels ou lodge très luxueux et ne sortent pas dans les rues.

Port Moresby 

Pareil, Tu prends les mini-bus qui servent de transport en commun, tu peux assurer qu’ils ne voient pas beaucoup de blancs dans ces bus. De même, en centre ville, t'as jamais croisé un blanc, pas un. Que des papous ou sinon des asiatiques qui tiennent les restos. Apparemment ils sortent pas de chez eux.

Via internet, t'avais pris contact avec un expat australien et le soir il t'a emmené à différents endroits :

- le Yacht club : Club très fermé, pas un papou à part ceux qui bossent et que des blancs. C'est leur lieu de rencontre. Les hommes bossent et leurs femmes se font chier et passent leur temps au Yacht Club à papoter entre expats et boire des cafés

- le Shady bar : là, autre ambiance, on était les seuls blancs. Il y avait un groupe de papous qui jouaient du rock. Super ambiance, les gens, cools, viennent discuter avec toi. Le papou doit montrer qu'il est aisé alors les gars commandent dix bocs de bière pour qu'il y en ai partout sur la table même si la bière va forcement devenir chaude et qu'ils vont certainement pas tout boire. Mais ca montre qu'ils ont les moyens. Seul, t'y serais certainement pas allé mais finalement il y a pas eu de problème donc du coup on va y retourner les autres soirs. Papou by night.

T'as aussi rencontré 2 expats philippins, ca fait 8 mois qu'ils sont ici, les seuls endroits où ils vont sont les restos des grands hôtels ou le supermarché pour expat. Leur seule sortie consiste en des soirées karaokés mais pas dans un bar, non, chez eux. Quand tu les ai eu au téléphone pour qu'on se retrouve au resto du Holiday Inn et que tu leur as dit que je venais en taxi vers 19h30 (donc de nuit), ils voulaient annuler car ils pensaient que je prenais trop de risques. Et après le diner, vers 22h00, comme ils ne connaissaient pas le coin où t'habitais et ça les inquiétait de te ramener, ils voulaient appeler leur responsable de la sécurité (ici, chaque expat a un numéro d'urgence à appeler 24h/24) pour qu'il nous aide. T'as senti qu'ils avaient trop peur de te ramener donc t'as insisté pour prendre un taxi et là, ca a été la terreur. 'Non. Non, trop dangereux, tu viens dormir à notre appart'. T'as pris un taxi et pas eu de soucis. Mais tous ces commentaires te donnent un sentiment d'insécurité incroyable alors que tu passes ton temps tous les matins à dire au moins 100 fois par jour 'good morning' car tous les papous que tu croises sont super souriants et polis. Mais bon, un coup de malchance et tu te fais dépouiller. Donc du coup, c'est toi qui vas les emmener avec l'australien dans le bar avec des papous.

5 jours à Port Moresby ca va être long. Putain, il y a pas grand chose à faire.

Un exemple qui montre qu'on est dans un autre monde ici. Dans l'hebdo du pays, une page entière avec une photo où on montre que le commissariat de police de Lae (2eme plus grande ville du pays) vient de recevoir une machine à écrire. Et t'as la photo où tu vois tous les policiers, grand sourire, recevant la bête. Vous comprendrez maintenant pourquoi t'as du mal à trouver internet.

Samedi, l'australien m'emmène dans l'arrière pays histoire de faire une petite ballade et dimanche tu pars pour Tari dans les Highlands papous où il n'y a pas internet. Au mieux, t'auras une connexion dans une semaine. Tu vas tester la compagnie aérienne sur les vols intérieurs, ca risque d'être fun encore cette histoire.

Grand jeu concours

Je ramène un petit cadeau de Papouasie à tous ceux et celles qui trouvent la réponse.

Dans la rue de Pt Moresby, un gars jouait de la musique pour gagner quelques pièces. Jamais tu n’aurais pu imaginer voir cet instrument de musique au fin fond du monde. Juste une petite indication, la Papouasie fait historiquement partie d'un groupe de pays. Quel est cet instrument? 2 instruments par réponse.

Papourico

PS : Comme dans tous mes blogs, il faut les prendre au second degrés en particulier quand je me moque gentiment (oui, c'est du second degrés) de ceux que je rencontre.

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Salut à tous,

Tu es donc parti pour Tari, petit village dans les Highlands papous. Dans l'avion 10 français avec un tour operator donc quand ils sont arrivés tout était prêt pour eux et ils sont partis en mini bus dans la brousse. Déjà dans l'avion, tu vois la piste d'atterrissage qui est au milieu du village et elle entouré d'un grillage. Il y a 2000 papous qui sont là, venus voir l'arrivée de l'avion. C'est l'attraction du dimanche. L'avion se pose, tu sors de l'avion et t'as tous le monde, la plupart avec leur tenu traditionnelle, collés au grillage qui te regardent. Les autres français se barrent et t'es là, tout seul avec ton sac et tu te dis que ca va pas être simple.

Arrivée à l'aéroport 

Et en plus, l'avion transportait un cercueil donc t'avais les pleureuses qui attendaient à l'arrivée.

Bon, ben, euh...faut y aller. Tu t'approches des grilles et tu discutes avec un papou et c'est parti pour monter à l'arrière d'un pickup avec d'autres papous. Un pasteur t'avait donné un soit disant bon plan. On t'y amène et tu dis que ca va pas le faire de dormir dans un hôpital où les gens te regardent et se demandent ce que tu viens faire. Donc tu vas dans une sorte de guesthouse pour femmes mais les hommes sont autorisés et ils te laissent devant la porte. Tout de suite t'as un gars qui vient t'aider. Toi t'as le droit à un papou en robe de chambre mauve. Véridique.

Tu l'as eu avec toi pendant 3 jours et toujours avec sa robe de chambre. Donc t'es dans la guesthouse, bien évidemment le seul touriste, et quand tu vois l'état de la salle de bain et des chiottes, tu te dis que ca va être très dur. L'après midi, la seule activité du coin, c'est le rugby local donc avec ton papou tu vas voir les matchs. En tant que blanc, tu as le droit de rentrer à l'intérieur des grilles et d'aller dans le quartier VIP qui est une cabane en bois surélevée avec tous les officiels. Le soir pas d'eau dans la guesthouse donc ils sont allés chercher des baquets tu ne sais où. Ca commence fort.

Spice girls et papou en robe de chambre 

Finalement ton papou à robe de chambre t'a organisé des danses des esprits, c’est pour guérir les malades avant l'arrivée des missionnaires. Ils dansent autour de toi et après t’invitent à porter leur parure.

Danse des esprits 

Puis t'assistes à des danses des hommes perruques. Ils ont des perruques de cheveux humains avec des herbes, des plumes d'oiseaux du paradis, des maquillages sur tout le visage. Dans les 2 cas, ils te font t'habiller en tenu local.

 Huli

Alors la ville de Tari, en elle même, c'est juste quelques boutiques qui vendent de la bouffe derrière des grillages et des gens qui vendent à manger dans la rue, des bananes, du cochon, de la patate douce... Et comme les touristes qui viennent restent dans un lodge dans les montagnes à 400$ la nuit, ils sont étonnés quand tu leur achètes à manger dans la rue. Tu sortais d’une démonstration de danse, tu te baladais avec un papou avec tout son maquillage et sa tenue traditionnelle, son petit garçon de 4 ans dans la même tenue, ton papou en robe de chambre mauve et toi avec un couteau découpé dans un os à ma ceinture, un collier avec un dent de sanglier autour du cou et un sac traditionnelle papou quand le mini bus des touristes à 400$ est passé. T'as vu leur gueule, ils ont du croire que t'étais un extraterrestre.

Finalement, t'as passé 4 jours, t'as croisé un autre français, on a essayé d'organiser différents trucs, c'est un bordel pas pensable. Il faut tout négocier et même après ça change encor A force, ça fatigue. Mais bon, les gens sont supers sympas, souriants et dés que tu sors un peu de la ville, t'es le 'white man'.

Ricardo the white papou

Ps : l'instrument était une cornemuse

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Salut,

De Tari, t'avais un avion pour aller à Mt Hagen pour voir un festival de singsing. Histoire de déconner, t'as pris un minibus public pour faire le trajet qui prend 11 heures sur une route cahoteuse avec l'autre français qui lui a pris un papou à demeure pour l'aider/protéger... Toi, ton papou à robe de chambre mauve est resté à Tari.

Le consul de France t'avais dit, surtout ne pas prendre les transports en commun dans cette région. Oui, monsieur le consul, bien sûr ! Les transports publics et plus particulièrement dans ces régions sont très fortement déconseillés par tout le monde...mais bon. Inch hallah!! Comme, tu l'écris dans tes emails, les papous sont super gentils et serviables. Il y a juste ceux qu'on a appelle ici les raskals qui sont des bandits de grand chemin qui arrêtent les voitures et dépouillent les gens.

Nous voila parti à 6h du matin sur une route où tu vois des petites villages perdus au fond des vallées. A 12h, arrivé à Mendi, une ville où même ceux qui étaient dans le bus ont demandé à être arrêté avant pour pas qu'on les voit arriver en bus et que les pickpockets se pointent. Nous, on est resté dans le minibus et c'est toi qui criait par la fenêtre 'Hagen hagen' pour faire venir les gens, afin que le bus se remplisse et qu'on reparte rapidement. Véridique, c'est notre bus qui a été rempli le premier.

20 minutes avant d'arriver à notre destination, tu vois 6 gars sortir des fourrés avec le visage grimé, des machettes et des armes à la main et qui courent en direction du bus. Le bus stoppe. Toi, t'es devant assis à côté du chauffeur, en première ligne, la fenêtre grande ouverte. Et les mecs qui foncent en face, ils sourient pas et brandissent leur machette. Le chauffeur arrive juste à temps à faire demi tour et se casse fissa. On s'arrête à un village 5km plus loin.

L'autre français, terrorisé, sort une machette masaï de son sac. Mais d'où il voyage avec une machette masaï, ce dingue. Les papous dans le bus le regardent comme un dingo. Il essaye avec son portable d'appeler la police. Dés qu'un papou lui parle, il l'envoi chier. Et ça, ce n’est pas une bonne idée. C'est toi qui a du les calmer. Tu parles d'une ambiance. On fait arrêter les autres voitures pour les prévenir. Nous, les 2 touristes, on veut faire venir la police mais les papous disent qu'ils ne viendront pas et qu'il faut repartir mais cette fois en convoi. T'as beau leur dire que même en convoi, s'ils ont des armes à feu, c'est pas le bon plan et rien ne les empêchera de tirer. Mais on repart. T'as refusé de t'asseoir devant et t'as pris ton sac sur tes genoux devant toi pour te protéger d'une balle éventuelle. T'as planqué ta CB dans tes chaussettes. L'autre français est quasiment couché sur le sol.

Manque de pot, notre bus avance moins vite et on se fait distancer. T'as beau gueuler au chauffeur ‘fast fast’, on se traine grave. Finalement on arrive à l'endroit de l'attaque mais il n' y avait plus personne. Du coup le bus nous a déposé devant l'entrée de la guesthouse car Mt Hagen est une ville assez dangereuse. Putain de flip.

Un point important. Pendant les 3 heures de route où tout allait bien, t'avais sympathisé avec ton voisin papou. Et, c'est lui qui s'est mis devant et qui t'as dit en cas de coup de feu, il serait devant toi. Et il a refusé de quitter le bus tant que tu n'étais pas dans la guesthouse en sécurité.

Raskal ricardo

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Salut à tous,

Je vais vous envoyer plusieurs emails car plein de choses à raconter :

- Faut savoir l'ordre de priorité dans la vie pour les papous : leur terre où ils peuvent faire des jardins, les cochons (si t'as pas un cochon, t'es pas un homme) et les femmes et tout ça dans cet ordre...

Quand un homme se marie, il achète sa femme, ça peut aller de 80 euros à 20.000 euros (tout dépend de son éducation et de sa région) et il peut la payer en cochon. Un bon cochon coute 200 euros. Mesdames ça vous calme un peu...

- T'es blanc, t'es prioritaire (même si tu demandes rien) et on te file les meilleures places dans les bus. Tu fais la queue au distributeur. Le gars de la sécurité te fait passer avant. T'as beau refuser, les gens insistent, donc t'es systématiquement assis devant à côté du chauffeur pendant que les autres sont assis dans le pickup à l'arrière sous la pluie. Ca devient gênant à force même s'il y a de bons côtés.

- Avec un autre touriste on a du acheter une place dans le bus juste pour nos sacs à dos. Ca fait penser à Madonna qui réserve une suite rien que pour ses bagages. Les gens te regardent et se disent que tu dois être super riche pour faire ça Et du coup, il y a quelqu’un qui ne monte pas dans le bus.

- A Mt Hagen, t'as passé 3 jours à voir des singsings, ce sont les danses et chants traditionnels papous. Il y a 80 groupes et chacun a sa spécificité mais tous ont des maquillages incroyables, des plumes partout, on dirait le carnaval de Rio (mais le physique des papoues n'est pas le même que les brésiliennes). Il y a les veuves, couvertes de haillons et de boue, les mudmans, avec des masques d'horreur en boue séchée, des hommes squelettes et plein de groupes avec des peintures de guerre. Chaque groupe essayant de faire mieux que l'autre. C'est incroyable.

Par contre, le premier jour, étonnamment, peu de locaux, surtout des touristes alors que le lendemain, énormément de locaux. On a appris la raison après. En fait, 3 jours avant il y a eu des élections à Mt Hagen et la ville a été déclarée ville morte car risque d'émeutes violentes. Et comme il ne sait rien passé, beaucoup de locaux ont cru que le samedi, lors des singsings, ca allait se déclencher. Par contre, business oblige, on ne dit rien aux touristes...

Mt Hagen est une ville assez dangereuse. Le matin, très tôt, tu veux aller au distributeur, retirer de l'argent. Il y a encore des brumes matinales dans les rues. Tu sors du blockhaus qui fait office d'hôtel et t'as pas fait 50m que t'as des mecs assis dans la rue qui se lèvent et qui viennent dans ta direction en criant. Bon, et bien tu fais demi-tour et tu retournes dans ta forteresse. Oui, forteresse ! car toute la journée des mecs avec kalash patrouillent dans l'enceinte de la guesthouse. Un couple a diné dans la guesthouse mais n'y dormait pas. Quand ils ont voulu repartir à leur guesthouse à 200m, la sécurité ne les a pas laissé sortir. Un mec armé les a raccompagné.

Pareil, pour aller prendre le bus qui est à 300m, une navette de l'hôtel t'amène à l'arrêt avec un gars de la sécurité. Il check le mini bus et attend que tu sois monté avec tes affaires avant de repartir. Hors de question d'y aller seul. C'est vraiment le côté pas cool du pays par contre les gens sont super sympas.

Voila pour les anecdotes. Les autres emails seront plus sur tes galères.

Survivor Ricardo

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Et oui, pour ceux qui suivent depuis longtemps tes galères, t'as la chance de croiser des boulets lors de tes treks...mais celui-là, tu ne t’y attendais pas.

Donc, te voila parti dans la région de Simbu pour finalement faire l'ascension du mont Wilhem, 4509m, ce qui n'était pas prévu.

T'es dans un petit village, Kerowagi et tu as un guide de confiance, un des rares papous déjà venu en France (il est stupéfait qu'il ne faut pas acheter de femmes en France...).

Tu mets au point un programme d'une semaine de marche. Plutôt que de trimballer tout le merdier qu'est dans ton sac, tu lui proposes d'en laisser une partie chez lui et il enverra quelqu’un l'apporter à Madang, ville de destination, le dernier jour. Mais non, il soulève ton sac et le trouve très léger et il te propose qu'un porteur le prenne. Ok pourquoi pas. Le porteur se pointe, soulève le sac et te dit qu'il peut courir avec sans problème (en gros, t'es une tafiole de ne pas le porter toi même). C'est vrai que les papous sont habitués à marcher et à porter mais bon... Vous le sentez arriver le boulet?

Et c'est parti avec le porteur qui file devant, genre je suis balaise. Et t'es vraiment dans les montagnes, tu passes dans des petits villages, les femmes amènent leurs jeunes enfants pour leur montrer l'homme blanc...

5 heures après, le porteur avait vieilli de 10 ans, fini les fanfaronnades. Il arrive encore à porter ton sac mais toi, tu lui portes son sac. Je t'en foutrai du porteur.

2 heures après, il était mort. Gros coup de pot, 2 gars du même village que ton guide suivaient le même chemin et ce sont eux qui ont porté les sacs. Sinon, t'y serais encore. Le pire c'est que les gars sont pieds nus sur des pierres coupantes et ils galopent.

Finalement tu marches en tout dix heures pour dormir chez l'habitant au milieu de nulle part et au lendemain matin, certains du village attendent devant la porte pour voir l'homme blanc et être pris en photo.

Bien évidemment, le porteur a été viré (à son grand soulagement) et il est reparti avec une partie de ton matos. Il devait prendre un bus à 2 heures de marche de distance et 8 heures plus tard, il envoyait un SMS qu'il marchait encore...Une vrai buse.

Et donc te voila reparti avec ton guide et cette fois c'est toi qui porte ton sac. Et chaque jour, c'est 6 à 8 heures de marche et c'est jamais plat dans ce pays. Les villageois que tu croises te demandent où tu vas et se disent que le blanc est fou. Pourquoi marcher si on peut prendre un bus.

Concernant l'ascension, tu l'avais pas prévu donc t'as pas l'équipement et au sommet, tu peux avoir potentiellement de la neige. Donc le jour de l'ascension, 2 paires de chaussettes en guise de gants, un t-shirt comme bonnet, un anorak emprunté à un porteur un autre groupe de missionnaires venus en goguette. Et à 2 heures du matin tu pars pour arriver pour lever du soleil. Bien évidemment on est arrivé une heure en avance à se peler à attendre au sommet. Tout ça pour 30 secondes d'éclairci avant d'être noyé sous les nuages.

Et on repart pour 10 heures de marche mais cette fois, ton guide a une machette. Pourquoi? La raison donnée : paper security. No comment. Il avait sa machette, toi, un pieux, on n'a pas été enmerdé sur le chemin. Souvent dans les villages tu dors chez l'habitant ou dans les missions. A Brahmin, tu te pointes devant une mission pour demander l'hospitalité (payante) et le gars, un papou, te dit que tu peux rentrer mais pas ton guide. Même pas pour s'asseoir. L'enculé, il a une vraie maison avec tout le confort alors que les gens du village vivent dans des maisons sommaires et il ne veut pas laisser entrer un autre papou. Tu l'as traité de tous les noms. Des gars ont entendu l'altercation et ils sont venus nous chercher pour nous trouver un endroit où dormir.

Puis c'est le bus pour Madang, ta ville d'arrivée. Tous les jours le guide a appelé le porteur pour lui dire d'arriver la veille avec tes affaires (et tu lui as filé le pognon pour le bus). Résultat, ce nul est arrivé à 20h. Ce qui est marrant aussi, c’est que tu pars avec ton guide et au fur et à mesure que tu croises d’autres papous, ils se joignent au groupe. Et de deux au départ tu te retrouves à une petite dizaine à la fin.

Madang est une jolie ville en bord de mer, histoire de récupérer, t'as pris l'option hôtel avec piscine. Dans cette ville, aucun avion ne peut voler après 17h00 car tous les arbres de la ville sont remplis de grandes chauves-souris qui s'envolent à cette heure pour se nourrir et reviennent à l'aube dormir. C'est incroyable.

Quelques jours de repos plus tard, tu pars dans un coucou de cinq places pour Simbai, petit village accessible uniquement par avion.

Dans les villages autour, les gens sont encore en tenue traditionnelle mais portent des vêtements plus modernes des qu'ils sortent de leur village.

C’est aussi l’occasion de voir les fameux oiseaux du paradis dont les mâles ont des très longues et belles plumes. Pendant que l’un des mâles fait sa danse, les autres surveillent autour et les femelles sont admiratives.

Oiseau du paradis 

Ricardo le dénicheur de boulet

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La région du Sepik est considérée comme un lieu très spécifique en Papouasie, le grenier des arts papous. Elle est traversée par le fleuve Sepik bourré de crocodiles et les habitants des villages ont des rituels de scarification pour avoir une peau comme celles des crocodiles. Donc plutôt que de trop galérer, tu te dis que tu vas te prendre un guide, Albert.

Rien que le premier jour a été un cauchemar. Un minibus est sensé venir te prendre à 11h du matin, cool tu vas lézarder au bord de la plage. Il se pointe à 7h30 du matin. Cool, tu te dis qu’on va arriver plus tôt. Mais non, le bus va en ville car on doit charger de la marchandise vers 11h (ils auraient pu venir te prendre après le chargement mais bon, no comment). A 11h, on n’a toujours pas bougé, ils attendent le propriétaire du chargement de bières. Connaissant un peu le pays, tu te dis que c'est mal barré, donc tu stresses le guide pour qu'il trouve une autre bagnole. Il en trouve une mais elle va être pleine donc on pourra pas monter. Il en trouve une autre qui est en train de charger mais tu ne sais pas quand elle aura finie. Entre temps les gars disent qu'ils viennent d’avoir le papier pour aller charger la bière. Donc tu repars avec eux sur les quais mais il est midi donc c'est fermé jusqu'à 13h. Donc les gars te ramènent à l'autre bus qui était en train de charger mais entre temps il est parti. Un cauchemar, je vous dis. Donc retour au point de départ. Le guide reconnait quelqu’un. On discute et il a un mini bus qui doit bientôt partir directement. 30 minutes il n'est toujours pas arrivé. Finalement il est là. Tu montes mais on ne part pas. Le chauffeur fait le tour du patelin, histoire de ramasser des passagers. Enfin, on part mais il va dans plein d'endroits différents pour aller chercher les affaires (sac de riz et autres trucs) des passagers et ça prend un temps fou. Il est 14h30. Finalement ca y est, tout le monde est enfin prêt. T'y crois mais non, on repart sur le quai faire le plein de barils d'essence et ca va prendre encore un temps fou. Et qui tu vois sur le quai, le premier minibus qui apparemment n'a pas trouvé le chargement de bière et qui donc part. Donc tu rechanges à nouveau de bus. T'es le blanc, t'es assis à côté du chauffeur et tu l'entends demander à un gars s'il refait un tour de ville pour ramasser des gens. Vu la gueule que tu tires, ils n’ont pas insisté.

A la tombée de la nuit, tu arrives enfin à Maprik où tu as réservé une voiture pour t'amener dans le petit village Kominibis. La voiture, tu l'as croisé en sens inverse, remplie de personnes et le chauffeur t'as demandé de l'attendre 40 minutes. Comme t'en as vraiment plein le cul, le guide trouve une autre bagnole pour t'emmener au village et tu penses que ca va être bon cette fois. Mais ce con de chauffeur, à moitié bourré, s'arrête au milieu du chemin et te demande une somme exorbitante pour continuer. Véridique!!! Apres discussion, il t'emmène au village. Putain de journée. Faut espérer que les autres jours seront mieux!!!!

Le lendemain, la voiture que tu as réservée est bien là et tu arrives en fin au bord du Sepik où miracle, la pirogue réservée est bien là. T'as un baril de 200 litres d'essence au même prix qu'en France. Ca va revenir cher cette histoire. Le bord du Sepik est parsemé de petits villages dont la plupart ont gardé leurs coutumes ancestrales malgré la présence de missionnaires de toutes sortes. T'as les cathos, les évangélistes des nouvelles tribus, les adventistes...

Dans les villages, tu as des "maisons des esprits" réservée aux hommes initiés (ceux qui ont subi les scarifications). L'initiation peut durer jusqu'à un an où les adolescents restent enfermés dans la maison. A l'intérieur, ils gardent les sculptures et la ‘chaise’ qui contient l'esprit. Les poutres des maisons sont sculptées et peintes. Il y a d'énormes sortes de caissons sculptés qui servent de percussion, d'immenses flutes de bambous. T'as bien du aller dans 30 villages, la plupart du temps, c'est "white man" quand c'est pas les enfants qui pleurent ou qui s'enfuient.

Il y a 15 jours t'as croisé un français expert de la Papouasie et il t'a filé un super plan, Bisario un village très reculé où il compte aller l'année prochaine. Plus de 8 heures de pirogue pour y aller, tout en haut d'un des affluents du Sepik. 8 heures ça fait long assis dans la pirogue alors tu bouffes des bananes, de la cane à sucre, le fruit du chocolatier, tu bois de l'eau de noix de coco (il y a pas le choix, il y a pas d'eau a part le boueux Sepik). Effectivement, c'est un village exceptionnel, c'est le seul où il y a quelques maisons avec des toits en tôles récupérées d'une maison de missionnaire abandonnée. Top le plan pourri.

Et je vous passe le temps pourri, sur 10 jours de Sepik, t'as du avoir 3 jours de soleil. Et ici quand il pleut, ça tombe sec. Comme ils sculptent des superbes masques et statues, tu t'es lâché, t'en as pour 30 kg. Tu sais pas comment tu vas arriver à les ramener et ou les mettre. Pas la peine de me répondre, certains vont être volontaires pour les garder chez eux.

Un soir tu pars à la chasse aux crocodiles. A l'avant de ta pirogue, tu cherches le reflet des yeux des crocodiles avec ta torche pour les empaler avec ta lance. Tu es soit disant avec les 2 meilleurs chasseurs de crocodiles de la région, des pointures qu'ils disent. Résultat, pas vu grand chose, même pas de quoi se faire une ceinture. Soit disant c'est à cause de la lune. Le lendemain, tu vas chez un papou pour lui acheter un masque. Une tête de crocodile traine dans une grande gamelle. Il l'a choppé la veille. Comprends pas, t'étais avec les 2 champions du monde. En tout cas, il t'en fera gouter.

Tous les soirs, tu dors chez l'habitant, ils ont des immenses maisons sur pilotis car en saison des pluies l'eau monte de plus de 3 mètres. A l'intérieur ils font fumer le poisson et faut pas espérer beaucoup de confort. Au mieux un matelas sur le sol et quand c'est Byzance, tu leurs fournis un peu de pétrole et au joie, un générateur avec un peu de lumière. Donc le choc en arrivant quelques jours plus tard à Jayapura en Indonésie, des bagnoles partout, du bruit, un KFC où on te sert le hamburger dans une assiette en porcelaine, plus ou moins internet, la civilisation quoi.

T'es tranquillement dans une maison quand tu entends du son qui sort d'un haut parleur. Avec ton guide, tu vas voir ce qui se passe. Une bande de missionnaires est venu jusqu'au village avec un groupe électrogène. Ils ont installé un grand drap blanc qui fait office d'écran et projettent des diapos représentant l'apocalypse. Le tout avec des bruits de tonnerre. Faut imaginer les papous ! A se demander si dans 10 ans, il restera encore des traces de leurs coutumes actuelles.

Impossible de trouver une équipe à Paris pour taper le poker, par contre sur le Sepik dans les petits villages pas de problème. Et ce sont les femmes qui jouent tous les soirs. Résultat, tu t'es fait plumer d'un montant d'une journée de salaire local soit 4 euros. Ca revient cher ces vacances.

Il y a plein d'or dans la région, donc t'avais pensé te reconvertir en trafiquant mais bon ca coûte plus cher en essence pour aller le chercher dans les villages et pas sûr du bénéfice que tu peux en tirer. C'est pas encore gagné cette histoire.

Au retour tu repasses par le village de Kominibis où ils ont organisé un singsing traditionnel. Les hommes sont recouverts de peinture et même les paupières. Ils ont donc les yeux fermés et quelqu’un les accompagne pour les danses au rythme des percussions. Les vieilles mamies à moitie nue crient en courant avec des lances et t'as tout le village qui vient voir le spectacle et ca va durer toute la journée et une partie de la nuit.

Singsing à Kominibis 

Alors pour les inquiets, tu pars pour 3 semaines dans des coins reculés de West Papua (à Wamena et Merauke) en Indonésie avec peu de chance d'accéder à internet avant le 8 septembre.

Crocodile Ricardo

Ricardo Jones et sa pirogue 
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Yo,

Byebye la Papouasie Nouvelle Guinée. Tu es toujours chez les papous mais en Indonésie. Un autre monde, aucun problème pour sortir le soir, du monde partout.

Dans les bouquins, on te parle de la fameuse vallée de Baliem où les papous, il y a encore 50 ans étaient encore à l'âge de pierre donc tu prends un petit coucou (les peureux en avion s'abstenir). La vache, ils ont fait un sacré saut technologique. C'est vrai que les vieux sont encore juste en étui pénien mais les autres ont leur téléphone portable.

Ca fait un sacré mélange. L'autre soir, t'attendais un baquet d'eau chaude pour te laver (pas d'option douche chaude) quand un petit vieux est rentré dans le hall de la guesthouse avec juste ‘sur le dos’ son étui pénien pour demander quelque chose à manger. En attendant, il s'est assis tranquillement dans les sofas pour regarder la TV.

Dans cette vallée, tu te dois de faire un trek, histoire d'aller voir les villages. Le seul souci, c'est de trouver un guide honnête et apparemment, ici, ces 2 mots ne vont pas ensemble. Les mecs, ils veulent une palanquée de porteurs plus un cuisinier car ils ne veulent rien foutre. Le pire est qu'ils sont réputés pour te planter en plein milieu des montagnes, te demander plus d'argent ou te laisser te démerder. Ambiance. Après 1,5 jours de recherche d'un mec à peu prêt honnête, t'allais laisser tomber quand finalement t'en as trouvé un qui semblait ok. Mais, tu as 2 porteurs plus le guide rien que pour toi. Trek 5 étoiles.

Donc te voila partis et tu t'aperçois que ton guide est un super cuisinier mais il te parle quasiment jamais. 5 jours ca fait long. Donc tu te dois te démerder pour essayer de parler avec les villageois et comprendre leur manière de vivre. En fait, tous les hommes dorment ensemble dans une même hutte. Et chaque femme a sa hutte et c'est elle qui garde les enfants mais aussi les cochons, biens ultra précieux ici. Les femmes bossent dur et pendant ce temps les mecs fument durs. T'as vu un groupe passé, le mec portait à la main un bidon de 10 litres, la femme avait dans son sac accroché à sa tête, 2 bidons de 10 litres plus une ribambelle de paquets. Et dés le plus jeune âge, 5-6 ans, elles portent un sac pour s'entrainer.

Avant, quand les femmes perdaient un membre de leur famille, on leur coupait une phalange, donc quand tu serres la main des mamies (oui, ici tu sers la main), souvent elles n'ont plus que le pouce à une main (ben oui, il faut garder le pouce pour pouvoir attraper le sac)

Mais ce qui est chiant, c'est que tout est payant. Tu veux faire une photo, tu dois payer. Par contre t'es considéré comme un distributeur de cigarettes. Ils passent leur temps à fumer. A peine, tu leurs dit bonjour, la plupart te font signent qu'ils voudraient une clope. T'es parti pour 5 jours avec 1 cartouche.

Donc 5 jours à dormir soit dans des huttes-guesthouse, soit sur le plancher des écoles, à bouffer royal mais à te faire chier grave.

Le truc à faire est d'aller voir une momie de 350 ans. Donc tu négocies le prix, on te sort la momie de la hutte, tu négocies le prix pour prendre des photos. Par contre, ils sont autour de toi comme des mouches pour que tu leurs files des clopes. A force, ça use. Donc cassos. Tu reprends l'avion pour Merauke au sud est de West Papua (Caroline, je sais que t'es très occupée en ce moment, mais regarde l'atlas) mais tu ne sais pas ce que tu vas y foutre. Aucune info sur les forums de voyage. Tu sens le plan pourrave et tu ne penses pas qu’il y a internet-la-bas. Ici, il y a un cybercafé tenu par un japonais qui a mis en place une liaison satellite.

Ricardo le distributeur de clope

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Mais sans déconner, c'est pas possible!!!!

T'es dans une région qui n'a que deux saisons, la saison des pluies où il pleut à verse tous les jours et la saison sèche où il tombe pas une goutte. T'es en plein milieu de la saison sèche. Si encore t'étais à la fin ou au début, tu te dirais que bof, pourquoi pas, y a encore quelques nuages qui trainent. Mais putain, en plein milieu de la saison sèche. Tu pars faire une ballade dans le parc de Wasur à Merauke au trou du cul du monde de West Papua. Déjà, tu te demandes pourquoi t'es venu jusqu'ici te perdre. Tu dois passer te faire enregistrer au poste de police et il y a un tableau avec le nombre de touristes par mois. T'es le seul en septembre.

Donc, tu pars avec un gars faire une ballade dans ce parc qui ressemble au bush australien. Et ben, putain (ouais, tu deviens grossier), tu te prends de la flotte dans la journée!!!! Et la nuit il pleut des cordes et donc le lendemain, c'est la boue. 45 km de marche en 2 jours.

Tu te doutes bien que tes petits soucis sont rien en comparaison de votre quotidien où vous devez faire des courbettes devant vos boss... Toi, il te reste que 2 mois...Ca va être grave dur le retour!!!

Dans ce parc, tu peux voir encore quelques kangourous. Mais les pauvres bêtes sont en voie de disparition. Avant dans les villages, ils chassaient à l'arc mais maintenant devant chaque village papou, depuis la rébellion de 2000, il y a un campement de militaires indonésiens. Et comme ils se font chier comme des rats morts, ils vont à la chasse au kangourou au pistolet mitrailleur. C'est plus compliqué pour le kangourou de s'en sortir.

Merauke, très belle ville..., composée d'une route principale qui s'étend sur 7 km.. A part, ça, euh, pas grand chose. Sans savoir, t'avais prévu d'y passer 1 semaine. Après 3 jours, t'as compris que si tu peux rentrer plus tôt, t'auras pas raté grand chose, surtout que t'es venu pour un festival qui n'aura pas lieu.

Manque de pot, c'est la fin du Ramadan (un truc dans le genre) et donc tout le monde voyage pour faire la fête en famille et les avions sont complets et il y a plein de jours féries.Donc tu ne peux même pas chercher un billet dans une agence. Tout est fermé. Seule solution, demain matin à 6h, tu vas pleurer au bureau de l'aéroport en espérant chopper une place. Sinon, Merauke sur 10 jours, ca va être super long.

T'es au bord de la mer, tu te dis que tu vas te régaler de poisson. Que dal, impossible de manger du poisson. Incompréhensible. En cas où tu ne peux pas changer d'avion tu te dis que tu vas buller au bord de la plage sous les palmiers. Requedal, avant d'atterrir, l'avion a survolé l'océan, l'eau est marron. C'est quoi ce pays de m...

Ce qui change aussi, c'est que dans la rue, on ne te dit plus "white man" mais "mister" (ouais, ils connaissent moins de mot anglais ici). Ils n’ont pas l'occasion d'en voir beaucoup et les gens sont super sympas. Un truc marrant, les chiens aussi n’ont pas l'habitude de voir des blancs. Cet après-midi, tu marchais dans une rue (t'essayais de t'occuper) et tu passes devant une maison où il y avait un chien. Véridique, t'as vu dans son regard qu'il se demandait qu'elle drôle de bête t'étais. Il a reculé de quelques pas en te regardant bizarrement puis il s'est ravancé en te suivant du regard. Pas effrayé ni méchant, juste épaté (faut vraiment que t'ais rien à foutre pour vous raconter des trucs pareils). Au pire, si tu trouves rien à faire, tu peux aller à l'église (oui, il n'y a pas que des musulmans, y a un mixte) et ça dure pas 50 minutes comme en France. La messe ici c'est sérieux, c'est au moins 3 heures. 3 heures de messe en indonésien, après ça, rien ne pourra plus te toucher.

Seul coup de pot, il y a un accès internet, du coup, je vous raconte mes conneries et ca évite à certains de s'inquiéter

Ricardo el cloudy