10 étapes
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Pauvre de nous...
Du 8 au 23 mars 2024
16 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Yo,

de retour dans le désert pour faire des pâtés de sable...(ou pas)

20 ans! Putain, presque 15 ans que t'attends pour aller trainer tes sandales dans la région du Hoggar en Algérie. 15 ans que la région était interdite au touriste de base pour des raisons de sécurité. Ouais, des débiles profonds avec leurs kalashs en sac à main avaient décidé de monter une katiba dans le coin.

Il y a 3 ans, la destination devait rouvrir mais uniquement avec une assistance en 4x4. Oui, histoire qu'en cas de pépins, l'armée puisse intervenir. Si t'es en chameau, tu peux aller sur des chemins non carrossables donc impossible à rejoindre même en 4x4. Et d'après tes infos, finalement l'armée n'avait pas donné son accord.

Étonnamment, la région de Djanet, très proche de la Libye, n'a jamais été complètement fermée. Va comprendre....

Le circuit est complet, on est 15 baltringues. Ca va faire beaucoup. Espérons, vu la destination, que peu de clampins viennent dans ce coin sur un malentendu. Alors, tu vas te balader dans la région de l'Assekrem. Une région désertique de rochers et d'aiguilles. On t'a prévenu : il va faire froid la nuit... Bah, tu vas quand même tester la nuit à la belle étoile...

Côté dream team, tu retrouves Anne, rencontrée il y a 4 ans sur un trek en Mauritanie. Depuis, elle a une hanche en plastique. Est ce que ça va la faire galoper ? Et tu tombes sur Pierre qui était l'année dernière à Djanet avec toi. Pour le reste, surprise.

On est en duty free, on essaye de repérer les autres du groupe. Pas trop compliqué, généralement ils ont un sac à dos de rando, des pompes de marche et...des cheveux gris. Et tu tombes sur un drôle de numéro, le Daniel. Ah, pour info, tu as dans ton sac le trio minimum vital de tout trek dans le désert : Pastis, cacahouètes et saucisson (halal). Anne a acheté une bouteille de rhum en duty free et on discute de ce sujet extrêmement important. Donc, revenons au loustic Daniel. V'là qu'il s'intègre dans notre conversation en disant que l'alcool est une bonne idée et qu'il ne sera pas contre un petit verre dans le désert. Hé, mon ami.... ça tombe bien, t'es à 5 mètres du duty free. Vas y, fonces, achète une bouteille. Tu lui as répété deux fois et deux fois il est passé sous un tunnel acoustique. Ouais, ouais, y a des tunnels dans la salle d'embarquement de Roissy et par moment on capte mal, même à un mètre de distance. Par contre, il a prévu de nous lire des poèmes de La Fontaine. Comment dire en mode politiquement correct ? Entre se cultiver et picoler, ton choix était assez évident...

Daniel te dit qu'il a déjà repéré toutes les personnes du groupe (il a certainement tout vu et tout fait). Tu lui demandes s'il en a vu qui auraient dans les 20 ans. ''Oh non, heureusement pas, sinon on devrait marcher trop vite''. La messe est dite. Pourtant, c'est précisé niveau 'avancé' sur la fiche technique du voyage. Ils conseillent même de faire une entraînement avant...

Un premier vol sur Alger puis un deuxième pour Tamanrasset. Ah Air Algérie...que de souvenirs. La première fois où t'as volé sur cette compagnie, quand l'avion est sorti des nuages, il frôlait la mer. Le pilote avait remonté l'avion fissa au son des cris des passagers. Non, l'option altimètre n'est pas en standard dans les coucous d'Air Algérie ! Et lors du vol retour, la loupiote indiquant un surpoids de l'avion s'était allumée avant l'embarquement. Pour ne pas prendre de risques, ils avaient fait monté les passagers mais pas les bagages. En cas de crash, les bagages étaient au moins sauvés.! On ne l'avait su qu'à l'arrivée.

Arrivé à Alger. Le passage à la douane ? Vu qu'on doit faire le visa sur place, imaginez le merdier quand 15 pingouins débarquent d'un coup. Les bagages en soute sont tagués Tamanrasset (la destination finale) mais on doit quand même les récupérer à Alger, changer de terminal et les remettre sur un tapis.... Va comprendre. Plus d'une heure pour avoir nos visas. T'as dû remplir plusieurs fiches identiques que personne ne va regarder. On doit attendre le passe partout local en uniforme pour nous ouvrir des portes. Puis à nouveau des contrôles. Les bagages ? Finalement, on nous dit qu'on les récupérera à Tamanrasset. inch'Allah... Trop marrant si tous les bagages sont restés à Alger.

Le vol pour Tamanrasset est à 23h. 23h, il est affiché nulle part. Pas un chat qui pourrait nous renseigner. Finalement on partira qu'avec 1h30 de retard. Tous les bagages sont là et il y a même une bagnole de police pour nous escorter jusqu'à l'hôtel. 4h15 du matin, t'es enfin à Tamanrasset. La journée a été longue et la nuit va être courte. Dans 4h le trek commence.... inch'Allah

Petite minute culturelle. D'où vient le jolie nom de la ville Tamanrasset ? Il y a un paquet de décennies, avant que la ville existe, une femme habitait dans l'oasis. Elle s'appelait Tamanrasset. Les caravanes s'arrêtaient toujours dans cette oasis et les chameliers disaient 'on va camper chez Tamanrasset'. Et voilà...

Ricardo, un pied dans le désert

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Yallah yallah,

J1 - Bivouac à Tisset n'Tackecherw

C'est parti. Un gars a voulu acheter une carte SIM pour sa rando. Même dans le désert, ce besoin d'être tout le temps connecté... Surtout qu'il va certainement pas capté.

30 minutes de bagnole pour rejoindre le point de départ du trek. 13 chameaux, 3 chameliers, 1 cuistot et 1 guide. 15 toubabs à nourrir, le cuistot va avoir du boulot !

On est pas encore parti que le concours est lancé. C'est à celui qui la ramène le plus sur tous ses voyages. Impressionnant. Toi, adepte du club Med, t'es admiratif des ''alors, j'ai fait ce pays 3 fois'', genre je coche des cases. Tu vas leur parler des crazy sign au club de Kemer...

C'est parti pour la région de Tizelaïne. Côté paysage, c'est très très minéral. Que des rochers, des pitons rocheux. Finalement, t'es pas prêt de faire un pâté de sable.

Démarrage à 10h, ça cogne. Le thermomètre indique 30 degrés. On est à 1450m d'altitude. Alors qu'on marche sur du plat, certains commencent à trainer la patte. Oui, juste après 30 minutes de plat. Obligé de faire des pauses toutes les 30 minutes. Ca pue dès le début.

Déjà l'heure de la pause dej. Salade de pâtes, tomates, oignons et quelques boîte de sardines. Si avec ça, tu perds pas 3 kg de bide!

Le guide Abdallah s'écarte pour s'installer et fait un bond. Un grosse vipère des sables était juste à côté. Difficile à la repérer si elle ne bouge pas. Si elle mord alors un chameau, le venin peut le tuer. Malgré un gros rocher sur la tronche et être à moitié coupée en deux, elle bougeait encore. La Patricia qui pensait dormir à la belle étoile a changé d'avis. Ca sera une tente pour elle. Elle cause, elle cause et ramène tout elle. Certains essaient déjà de marcher un peu loin d'elle.

2h de sieste avant de repartir tranquillement. Au début, c'est un peu monotone mais arrivé à un petit col, la vue sur la vallée et son piton rocheux est plutôt sympa. Ca marche tranquille.

En fait, on n'est jamais très loin d'une route. Difficile d'avoir l'impression d'être au bout du monde.

16h, il fait encore 28 degrés, le camp est dans un oued à Tisset n'Tackecherw. Deux groupes se forment. Ceux qui montent la tente et ceux qui vont dormir à la belle étoile.

Incroyable, première fois que tu vois cet objet dans un trek dans le désert.

Des chaises grand confort. Seul hic, on est 15 pour 8 chaises. Tu t'es levé 10 secondes, la Patricia a enlevé tes affaires pour s'installer. 10 minutes plus tard, elle se lève. T'es pas un mesquin, t'es resté assis par terre. Ca va être un cas celle là ! Impossible qu'elle ne ramène pas la moindre discussion à elle. 'moi, je, moi, je'

Dîner à 19h30, des légumes et un échantillon de viande de chameau. 20h, tout le monde est crevé suite à la quasi nuit blanche de la veille.

Grand ciel noir avec sa voie lactée. Malheureusement comme on est pas très loin de Tamanrasset, le halo lumineux de la ville empêche d'avoir une nuit vraiment très noire. De plus, il faut en profiter car la lune va être montante et dans une semaine, t'auras comme un spot en pleine tête.


J2 - Bivouac à Tifererine

Tu t'étais installé le plus loin possible des autres mais malgré ça, t'as eu le droit à un fond musical en ronflement majeur, le Jean-Marc en La majeur !

6h30, il est temps de se lever. Il fait 7 degrés. T'as négocié avec l'équipe chamelière concernant le thé traditionnel. Tu te pointes chaque matin à leur campement et hop, un petit verre de thé très fort. Vu le nombre qu'on est, impossible de faire les traditionnels trois thés.

Au petit dej, la baguette commence à être limite. Qui sort son sachet de pain complet coupé en fines tranches, le Daniel. Il en a proposé aux autres ? Ahah, la bonne blague !

Aujourd'hui, le déjeuner sera une grande salade de betteraves, pommes de terre, petits pois... Tu te dévoues sur ce coup, tu prends le gros tupperware dans ton sac. Ca fait bien 4 kg de plus.

Même genre de paysages, toujours de la rocaille. Franchement, un petit peu déçu par rapport à l'image que tu t'imaginais du coin. Tu t'attendais à des grands pitons rocheux, des trucs qui piquent les yeux. Pour l'instant walouh. Mais comme dirait l'autre, inch'Allah !

Un léger fond nuageux masque le soleil mais ça cogne dur. Les endroits de ta peau où t'as zappé sur la crème à bronzer te brûlent déjà.

Très très peu de dénivelé et t'as quand même une petite partie du groupe qui a du mal. Résultat, on fait des pauses toutes les 30 minutes.

Tiens, ton mollet est couvert de liquide rouge. Tu t'es coupé sur un rocher ? Non, non, c'est le tupperware dans ton sac qui laisse passer le jus de betterave. Malgré, un film plastique et un sac poubelle, t'as du jus plein le fond de ton sac. Sympa, ça poisse et ça sent.

La pause déj se fait à l'ombre d'un grand acacias. Au loin quelques baraques en béton du petit village Ignawène mais le guide ne nous y emmène pas. On a pas fini la salade que t'as les 3/4 du groupe qui roupillent déjà. Daniel en profite en douce pour sortir de sa poche des trucs à grignoter. Alors que juste avant, un autre du groupe a fait partager un paquet de bonbons. Sans déconner...

Important, trouver un coin loin de Patricia. Va savoir si parle d'elle en dormant.

Léger changement de paysage, plein d'énormes rochers ronds.

T'as le droit au stop culturel avec deux gravures rupestres.

20 bornes avec presque sept heures de marche. Si tu fais le calcul, c'est pas fameux le rythme. Et pourtant le guide galope comme une gazelle. Seule explication, le nombre de stops et leur durée.

Le camp pour la nuit est installé dans une plaine venteuse. Ceux qui s'accrochent à leur tente ont en bavé pour la monter. Si le vent ne se calme pas, la nuit risque d'être compliquée.

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J3 - Bivouac en haut de l’oued Taglefd

Top, t'as super bien dormi de 5h00 à 6h30 du matin...

A partir d'aujourd'hui, on n'aura plus à porter le repas du midi car on suit le même chemin que les chameaux. Ca t'arrange, car à part deux personnes, tous les autres se défilent pour porter la bouffe. Donc côté baltringues, certains sont super contents car il n'y a rien à porter pour le dej. Euh, les gars vous vous êtes jamais proposés pour porter quoi que soit. Même le pauvre sachet de dattes pour la pause de 10h, ils font comme s'il n'existait pas. Conséquences, c'est toi qui le porte. La Patricia ? Elle cause d'elle mais elle ne porte rien ! Le Daniel? Encore dans un tunnel acoustique...

C'est le premier jour du ramadan, ça va être compliqué pour le guide.

Regardez le sommet du museau du chameau.

T'en as fréquenté du chameau, et bien c'est la première fois que tu vois ces sortes de scarifications. En fait, ils pincent la peau pour la couper. Puis ils mettent quelque chose dans la plaie pour qu'à la cicatrisation et ça forme cette sorte de bosse. Il a été acheté sur le marché au chameau de Tamanrasset à une tribu du Niger.

Côté paysage, ça reste de la rocaille mais un peu plus vallonnée. Un peu moins répétitif. Côté bestioles, quelques ânes qui se carapatent à notre vue, (ils ont certainement pas envie de se retrouver à porter notre merdier), une sorte de marmotte, deux énormes lièvres.

Le moment où les chameliers nous rattrapent est le grand moment photo de la journée. On se met en ligne pour les photographier mais forcément Patricia, qui se croît une grande photographe, se met devant les autres.

On fait plus de pause que d'habitude car le guide est fatigué. C'est la première journée de ramadan. Un chamelier et le cuistot ne le font pas. Ca va être compliqué pour le guide les prochains 12 jours de rando.

Le camp est dans l'oued Taglefed. Tout le monde essaye de se mettre loin du Jean Marc. Même les chameliers lui demandent de ne pas s'installer trop près...le ronflement est trop fort.

Tu vois des chameaux revenir avec des bidons d'eau. Pendant que les autres font semblant d'écouter Patricia pérorer, tu demandes à Abdallah si tu peux peux y aller te rafraîchir.

A 300m plus loin, il y a des trous creusés dans le sable. Certains sentent...le chameau. Ca serait con de sentir le chameau en plus.

Tentative de photos de nuit avec ton téléphone et ta frontale avec lumière rouge

J4 - Bivouac au pied de la montagne d'Aguelzam

6h du matin, une heure que tu tournes dans ton sac de couchage. Tu t'installes près de l'endroit pour déjeuner et t'attends tranquillement le reste du groupe qui se réveille. Qui se pointe, s'installe et commence à manger sans attendre personne ? Le Daniel ! Le gars sort son pain et du comté (ouais, ouais, il s'est amené son fromage) et le mange en douce pendant qu'il y a quasi personne. Incroyable !

La matinée est surtout une marche dans l'oued Tineftawine. Juste avant la pause dej, on sort enfin de l'oued pour une vue sur des beaux pitons rocheux.

Mea culpa, finalement l'équipe marche plutôt bien même si on fait beaucoup de pauses. Ce n'est que le deuxième jour du ramadan et Abdallah commence déjà à être un peu tendu. Il s'est légèrement fritté avec le Serge qui lui a juste fait la remarque qu'on arrivait un peu tôt (12h10 au lieu de 12h30) à l'emplacement pour le pique nique.

Sans déconner, parfois t'hallucines sur les remarques à la con. On a une limonade fraîche quand on arrive à midi. Hier, ils l'ont trouvé trop sucré donc ils ont demandé sans sucre. Aujourd'hui, ça n'allait pas non plus car pas assez sucré. Et puis, la vinaigrette n'est pas assez vinaigrée. Sans déconner... Et tu rajoutes la Patricia qui a un avis sur tout, ceux qu'on pas eu assez de salade... Ca va finir en bain de sang.

Le repas fini, qui va s'installer loin du groupe pour la sieste? Le Daniel, certainement encore pour grignoter des trucs en douce alors que Sandrine vient juste de proposer deux tablettes de chocolat. Ouais, t'as un peu de mal avec lui.

Changement de paysage. Au loin se dessine le double piton d'Aguelzam

Longue marche pour rejoindre le camp avec vue imprenable sur le piton.

Encore une vingtaine de bornes dans cette journée. Côté dénivelé, pas grand chose. Tu discutes avec Pierre rencontré l'année dernière sur un trek à Djanet. Ahah, il a fait un circuit en Mauritanie il y a 4 ans avec le Daniel et il l'avait traité de con, à la limite de lui mettre une baffe. Pourtant c'est compliqué d'énerver Pierre. Les onze jours restants risquent d'être animés !

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J5 - Bivouac au pied de la montagne d'Aguelzam

6h, t'es déjà debout. Super lever de soleil.

Tout le monde dormait à part la Patricia qui la ramène sans fin sur la photo qu'elle vient de faire au lever du soleil. Mais étonnement, personne n'a demandé, à son grand désespoir, à voir sa photo. Grosse déception. Si elle boude, eut être qu'elle parlera pas d'elle...

Le programme indique qu'on va passer par l'oasis d’In Egriwalavec avec verdure, palmiers...et même des grenouilles. Tout le monde est motivé pour faire trempette et se nettoyer un poil. Annie se dit qu'elle va à la plage et sort la mini jupe. Euh, pas sûr que ça soit une bonne idée surtout s'il y a de l'habitant à l'oasis... Finalement, elle repasse en pantalons.

Mais auparavant, on part en direction du piton d'Aguelzam. Du pied, tu peux voir une grotte à mi hauteur du piton. On est quatre à y monter. Pile dans les toilettes des mouflons de toute la région. Tu marches sur 5 cm de boulettes de crottes séchées. Deux-trois petites peintures rupestres.

C'est surtout la vue qui est sympa.

Quand tu retrouves le guide, il te demande ce que t'as vu. Euh t'es jamais monté ? Quand on a dit qu'il y avait de peintures rupestres, certains ont fait la gueule. C'est sûr que si le guide ne sait pas ce qu'il y a dans la grotte...

Le Daniel a décidé de dragouiller la Patricia. Ca passe pas, grosse mandale verbale devant tout le groupe. ''T'as aucune chance mon gars, pas la peine d'insister''. Du coup, il se rabat sur Annie. Ca doit faire bizarre d'être ouvertement un second choix.

Allez, direction la baignade! tout le monde est impatient de se débarrasser d'un peu de sable. On commence à remonter un oued où un filet d'eau transparente et fraîche coule. Cool, on est tous impatient de faire une mini toilette. Le Daniel marche avec Annie... On est impatient de savoir comment ça va se passer.

sur la photo, ça donne pas envie. Mais après 5 jours de lingettes, ça semble le paradis 

Serge qui avant marchait juste derrière le guide a rétrogradé maintenant en milieu de peloton. Depuis, sa prise de tête avec le guide, il reste à distance. Faut reconnaître qu'Abdallah n'est pas des plus accessibles.

On continue à remonter l'oued entouré de joncs. L'eau est transparente et fraîche. Ca va être un régal. Bizarrement le guide s'arrête pour se laver les pieds et les bras. On le regarde étonné, pourquoi ne pas attendre d'être vraiment dans l'oasis ? Quelques palmiers, des ânes, des chameaux vadrouillent. L'eau est de plus en remplie d'algues. Mouais, mouais, mouais...Ca pue !

Un peu plus loin, un de nos chameliers, est en train de prendre de l'eau dans un trou creusé dans le sable. Euh? C'est ça l'oasis ? En plus, le camp est en pente sur de la caillasse loin du filet d'eau. Elles sont où les grenouilles, les cascades, Tahiti douche ????

Merde, on est trop loin pour revenir où l'eau était transparente. La déception a été terrible. Si on l'avait su, on aurait fait pareil que le guide. T'es quand même allé rincer tes affaires et te foutre une gamelle de flotte d'eau sableuse sur la tête.

Au dej, Daniel retente sa chance avec Patricia, re-mandale ! Il a peur de rien le gus.

Côté bouffe, tous les midis une grande salade (betteraves, petit pois, carottes râpées...) ou salade de pâtes. On fait l'impasse sur les protéines. Trois petites boites de thon mélangées dans les légumes pour quinze, on peut pas dire que l'apport en protéine est significatif.

Marche en direction du piton de Tarara et ses gravures rupestres.

On marche en moyenne 20-22 bornes par jour.

Ce soir, tu va sortir l'apéro Pastis - saucisson (halal) - cacahouètes. T'en as parlé avant à Abdallah afin de ne pas faire d'impair surtout en période de ramadan. Mafich mushkila (en phonétique arabe). Pas de problème mais il ne faut pas utiliser les gobelets fournis aux repas car après il s'en servent pour eux. Ca risque de limiter le nombre de buveurs. Manque de pot, le Daniel a un gobelet. Merde !

T'es en train de couper le saucisson quand Daniel change de place pour se mettre juste à côté de toi. Peur de rien, le gars. Un dérapage de la lame du couteau et hop, tu lui coupes la main. Ce soir, c'est soit pastis soit rhum arrangé. Serge dit qu'il ne boit pas, Daniel a demandé sa part. Sans déconner, retour en primaire à demander la part de l'autre. Il a eu du pot que tu l'aies pas entendu, sinon il avait droit aussi à sa mandale verbale.

Daniel fait sa pleureuse en disant que s'il avait su, il aurait lui aussi apporté de l'alcool. Ca te démange de le démonter en public. T'en as rien à foutre que des gens apportent ou pas quoi que ce soit à partager. Mais ce côté faux cul mielleux passe mal.

Briefing du soir par le guide. Top chrono, vingt secondes. Comme d'hab, petit dej à 7h30 et départ à 8h30. Top, très utile. Merci beaucoup, t'étais impatient de ce rare moment indispensable.

Vu que la baguette est devenue vraiment immangeable, chaque soir, un des chameliers prépare un très bon pain pour le lendemain. Impossible de le faire dans le sable, y en a pas...donc il a un moule.

Une soupe, des légumes, deux dattes et hop au lit. T'es dans ton sac de couchage quand tu entends 'ouh' puis trente secondes plus tard un nouveau 'ouh' et un troisième. C'est quoi encore cette bestiole ? Si c'est Daniel qui lance son cri d'amour pour attirer les femelles, c'est pas gagné...


J6 - Bivouac au pied de Tarara

Un vent un poil frisquet s'est levé vers 4h du matin. Ca tombe bien, la fermeture éclaire de ton sac de couchage a un problème et ne ferme plus trop. Et bien, t'attendras le matin pour réparer...

Petit dej, Daniel est toujours installé avant les autres pour manger son bout de fromage et ses tranches d'oignons rouges.

Tu choppes Abdallah pour lui demander à quoi correspondait les 'ouh' entendu la veille. C'était un chacal et non pas l'appel à une nuit torride par l'autre naze.

Tiens, en parlant de lui, t'apprends en marchant qu'il a fait des remarques sur le fait qu'il avait été rationné en alcool hier soir. Tout le monde a eu la même dose. Ca va mal finir !

Marie Laure te dit qu'il avait essayé de la brancher dès le premier jour. Elle l'avait envoyé chier grave. C'est plus Casanova, c'est Jean Claude Dusse...

Un hélicoptère passe lentement pas très loin de nous. Certainement l'armée qui surveille si tout se passe bien pour les rares touristes. Faudrait pas qu'il y ai un problème. Ils viennent juste de rouvrir la région au tourisme.

La marche nous permet de voir des paysages de plus en plus sympas en particulier avec des pitons rocheux à Isserène n’Tida.

Le programme parle de Teteqaout et sa légende. Vous voulez la connaître ? Et bien faudra la demander à Abdallah dit 'la tombe'. Pas la moindre info...

Discussion avec Annie. Elle connait le Daniel via un site de rencontres et c'est lui qui lui a proposé de venir. Mais ça passe non plus. Il lui reste plus que la dernière, Sandrine...le suspens est intense.

En cours de marche, on passe par un petit point d'eau. Abdallah prend précautionneusement le dessus de la flaque pour remplir sa bouteille. Arrive le Daniel qui met ses mains dans l'eau et s'éclabousse le visage. Le guide a dû ouvrir le trou pour faire sortir l'eau polluée. Non, non, tu fais pas un blocage par rapport au pauvre Daniel.

Ce soir, t'as ressorti le pastis. Quelqu'un a apporté du chorizo et Daniel a apporté son verre... Tout le monde se sert normalement. Il voit que tu le surveilles, du coup il renonce à se servir une grande rasade.

Allez, 20h30, c'est l'heure d'aller dormir. Folle ambiance le soir.

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J7 - Bivouac à Mesmessé

Bon, la fermeture éclaire du sac de couchage a encore merdé cette nuit. T'hésites à demander au groupe une solution. Certains savent tout sur tout en théorie mais la pratique court derrière. Annie te conseille de savonner la fermeture éclaire. On verra ce soir

La Patricia monopolise tous les sujets car elle connait tout. Mais bizarrement elle découvre qu'on peut mettre une tranche de pain sur les braises pour faire griller son pain. Et surtout elle ne sait pas qu'on peut aider à ranger les affaires du petit déj ainsi que les matelas...

Catastrophe, l'eau à boire des bidons est de couleur saumâtre. Ben ouais, elle est récupérée dans un trou (on peut vraiment pas appeler ça un puit) donc forcément il y a un peu de sable, de terre. Patricia montre à tout le monde la bouteille quelle vient de remplir. C'est la fin du monde, est ce qu'elle peut la boire ? Est ce qu'elle va mourir? Déjà, si elle arrêtait de demander de l'eau claire pour faire sa toilette alors que tout le monde a dit qu'on la gardait pour la boire. De plus tout le monde boit cette eau sans faire d'histoire. Ton côté un peu soupe au lait fait que tu préfères t'écarter plutôt que d'exploser. Les prochains jours vont être longs.

Aujourd'hui, c'est la plus longue journée de marche. En théorie 7h30 hors pause dej mais bon, inch'Allah...

Overdose de 'Moi je Patricia', donc, t'as décidé de marcher en queue de peloton en écoutant de l'opéra. Ouais, ça détend...

Un vent glacial souffle ce matin. Même en plein soleil, t'es limite à porter une polaire. Ca grimpe un peu plus que d'habitude. On tape les 2000 mètres d'altitude. Passage par le col de la bataille (entre les tribus Kel Ajjers et Kel Ahaggar à la fin du XVIIIe siècle). On t'aurait rien dit, t'aurais rien vu de particulier. T'as même pas fait de photos vu le vent glacial. Plus d'infos sur ce qui s'est passé ? Demander à Mr Google !

Comme tu fermes la marche, tu ne sais pas trop ce qui se trame devant. Abdallah avait proposé deux chemins pour rejoindre le coin du pique nique. Les téméraires de devant ont choisi le plus long et difficile. Oui, oui, finalement, ça marche bien sauf le Jean-Marc qui a un peu de mal avec sa bedaine. Quand on ne voit pas où on met ses pieds... Il trébuche quasiment à chaque pas. Certains refusent de marcher derrière lui. Va savoir si certains n'ont pas regretté leur choix car certains passages à flanc de colline étaient un peu chaud. Un léger dérapage du sabot et tu finissais cent mètres plus bas déchiré de partout.

Le Daniel tente toujours sa flagornerie auprès des femmes. Il adore s'écouter parler. Mais pour l'instant, il n'est pas prêt de conclure même sur un malentendu. Rappelez vous, au premier contact à l'aéroport, il t'avait dit qu'il pouvait nous conter des fables de La Fontaine. Il pourrait jouer parfaitement le renard tellement il est facile en compliments bidons.

A la pause pique nique, Abdallah vient te voir pour dire qu'il faudrait qu'il y ai une meilleure répartition de la bouffe car les derniers installés en ont moins. Euh, t'es pas garde d'enfants. Du coup, c'est lui qui sert les assiettes. Ouais, on en est là...

A midi, un énorme plat de semoule et un plat de salade, tomate, oignon, olives vertes. Le cuistot a dû mettre max une boite de thon en petites miettes dans la semoule. Pour quinze pimpims, ça fait pas lourd ! Pas sûr que tu perdes du gras mais du muscle certainement.

Stop pour remplir un bidon à partir d'un trou d'eau dans le sable.

La Patricia qui réclame régulièrement une bassine d'eau ne s'est pas dit un instant : 'tiens, vu le merdier et le temps pour remplir de l'eau, il faut vraiment être une débile égocentrique pour demander de l'eau pour se nettoyer les pieds. C'est décidé, dès ce soir, je fais comme tout le monde, uniquement des lingettes'. Et non, c'est pas monté jusqu'au cerveau. Après, si le guide est d'accord pour lui filer de l'eau...

Un petit 17 km au total pour rejoindre le camp de Mesmessé à quasi 2000 mètres d'altitude. On aura marché moins que les 7h30 prévus.

Sur la photo ci dessous, vous voyez la montagne ensoleillée en face du camp ?

Un chamelier est parti au sommet car on capte avec le téléphone. Non, il n'y va pas pour appeler maman mais pour passer la liste des courses pour le prochain ravitaillement des touristes.

Ahah, Daniel tente une approche avec Sandrine via une juste question. LA réponse ? Un gros uppercut du droit sous le menton. K.O direct ! Il est sol, tétanisé, ses molaires éparpillées autour de lui. C'est sûr il ne retentera pas car l'adversaire est trop coriace.

Ce soir, Anne vient s'installer à table avec son sac. Le Daniel s'arrête net pour voir si elle va pas sortir sa bouteille de rhum. Ce mec est incroyable !

Finalement, les chameliers ont trouvé un peu de sable pour faire leur fameux pain, la taguela. Puis ils l'émiettent et la mélange avec des patates et différents légumes pour le repas de ce soir. Ca tient bien au corp.

La lune est suffisamment lumineuse pour faire maintenant des balades nocturnes sans frontale.

J8 - Bivouac de Teguel Ekrer

Réveillé à 4h30, ça fait long à attendre le petit dej. Vers 7h du matin, tu regardes le thermomètre, 4,5 degrés. Le feu de camp des chameliers est le bienvenu.

Annie mène l'enquête. Elle vient de retrouver une marque d'eau de la taille d'une petite flaque sur le sol au pied de sa tente. Est ce quelqu'un a marqué son territoire dans la nuit ? Daniel ? Le mystère ne sera jamais résolu.

La marche commence par une petite montée d'où tu peux voir le camp.

Le but est de rejoindre un grand plateau couvert de pierres à un peu plus de 2000⁰ mètres d'altitude.

Alléluia, on capte internet. Serge qui a acheté en début de circuit une carte SIM locale peut enfin regarder Facebook.

Malgré un grand soleil, on se pèle à cause d'un vent glacial. Au bout du plateau, il faut redescendre pour contourner la montagne Hadedou qui nous fait face.

L'objectif est de passer par la gorge du corbeau. Faut reconnaître qu'elle est assez impressionnante avec ses empilement de pierres plates. Et effectivement elle porte bien son nom car un corbeau s'envole à notre arrivée.

15h, on repart. Au début on a un peu l'impression de se faire balader histoire de nous occuper mais finalement on arrive à des très jolis points de vue en altitude.

C'est vrai qu'on marche souvent dans des oueds et c'est pas le plus intéressant. Du haut d'une colline, Abdallah cherche le camp dans l'oued en contrebas. Même avec le zoom de la super photographe du groupe, rien de rien. Bon, on redescend dans l'oued. C'est l'heure de la prière, espérons que dieu va lui montrer le bon chemin. Finalement on repart pour repasser plusieurs collines. On voit loin et que dal de chez que dal. Il doit rester deux heures de soleil. Ca serait intéressant de voir la réaction de certains si on ne retrouvait pas le camp avant la nuit.

Étonnamment la Patricia la ramène moins. Elle montre qu'elle n'a plus d'eau dans sa bouteille. Et ouais, à force de l'ouvrir, ca assèche la bouche. Lui refiler un peu de ton eau? Même pas en rêve, faut qu'elle apprenne! Finalement le camp est dans un oued et il y a même la voiture de ravitaillement. Alléluia ! Le seul point négatif du ravitaillement, on va avoir de la mauvaise baguette au lieu du bon pain fait tous les jours.

Serge n'a pas osé dire à Abdallah qu'on est arrivé un peu tard... On aurait bien rigolé.

Super coucher de soleil.

Chaque soir, c'est la bagarre pour avoir une couverture. Sachant qu'auparavant on était deux ou trois à ne pas en prendre, il devait y en avoir assez. Mais il semblerait que finalement il y en ai quatorze pour quinze touristes et ce soir, t'en as pris une. T'attends de voir comment ça va se passer.

Patricia qui pose pour le millième selfie 
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J9 - Bivouac au pied des Tezouyiags

Hier soir, le vent froid nous a poussé à nous coucher à 20h30. Quelqu'un a branché un ventilateur glacial.

Tu t'installes dans ton sac à viande quand tu entends comme un craquement. Bon, atelier couture demain. Tu rentres dans ton sac de couchage. Tu remontes la fermeture éclair. Elle bloque au même endroit qu'il y a deux jours. T'insistes. Résultat les deux pans de la fermeture éclair s'écartent. Merde, faut tout défaire. Tu te redresses. Le vent te glace le dos. Maintenant la fermeture éclair se défait de partout. C'est de pire en pire. On t'avait dit de mettre du savon. Purée, va chercher le savon à la lampe frontale pour essayer de lubrifier la fermeture éclair avec de l'eau. Ça ne marche pas mieux. Heureusement que t'as pris une couverture. A 23h00, dégouté, tu lâches l'affaire. Mais c'est pas terminé. La lune est montante et se transforme en projecteur. Difficile de fermer l'œil. Va chercher maintenant le bandeau pour les yeux. Quand t'es enfin à peu prêt installé et protégé du vent, ta vessie te rappelle que t'aurais pas du prendre du thé. C'est sans fin. Toutes les heures tu te lèves. Nuit cauchemardesque. T'as dormi trois heures. 6h du matin, tu regardes le thermomètre, il indique trois degrés. Ca sent la journée de merde.

Comme chaque matin, tu t'installes à côté des chameliers pour profiter du feu. Abdallah vient de voir et te parle de Daniel qui l'a pas lâché hier en fin d'après midi. Il trouve qu'il parle trop. Ah bon? Hier, il lui a dit qu'il fallait au minimum une boîte de sardines par personne et par jour. Abdallah en a quinze pour les cinq jours restants pour quinze affamés. Ahah, ça va pas le faire.

Abdallah ne comprend pas un autre truc. Le petit dej est à 7h30 et certains sont déjà en train de prendre le thé et de bouffer à 7h alors que les autres ne sont pas arrivés. Résultat, les derniers arrivés n'ont plus grand chose. T'avais fait la remarque une fois à ceux qui étaient déjà installés d'attendre tout le monde, tu t'étais fait allumé. T'as conseillé à Abdallah d'apporter la bouffe et le thé à 7h30. S'il le fait, ça va être folklo.

Aujourd'hui, on doit porter le pique nique. Hors de question que tu portes encore le gros tupperware rempli de pâtes. Impressionnant, tous se défilent et en particulier ceux qui la ramènent sans cesse. Ils ont tous des sacs à dos trop petits ou transportent un gros appareil photo. Au mieux, ils peuvent porter une boîte de sardines...Sans déconner... Rarement vu un groupe pareil. Tu pourrais porter le tupperware mais aucune raison d'être le sherpa d'une partie de ces assistés. Finalement, une bonne âme s'est dévouée.

C'est enfin parti direction le col de Tehe Bedeljemou. Côté paysage, toujours de la caillasse et toujours du vent froid. La polaire est vivement conseillée. Parfois des pitons. On commence à se rapprocher de l'Assekrem.

Jean Baptiste n'est pas bien depuis deux jours. Chaque montée est de plus en plus difficile pour lui. Du coup, tu lui prends son sac à dos. Aider des gens dans le dur, oui mais faire de l'assistanat à des sans gêne...

Les chameliers doivent être là depuis longtemps car les chameaux sont assez loin du camp. Du coup, ils vont les chercher avant la nuit, histoire de ne pas trop galérer demain matin.

Vu le comportement de certains, t'as hésité à sortir le pastis.

Tentative de réparer ton sac de couchage avec une tenaille. C'est pas gagné cette histoire mais ça à l'air de fonctionner. Au cas où, tu ramasses du bois mort histoire de faire un petit feu.

Étonnamment le Daniel est plus discret. Il doit essayer de recoller ses chicots perdus de la veille.


J10 - Bivouac au pied de l'Assekrem

Le sac de couchage s'ouvre dès le premier centimètre et malgré le feu tu t'es pelé toute la nuit.

A 6h30 la température est de un degré. T'as rallumé le feu pour te réchauffer les mains. Superbe lever de soleil.

Premier stop après vingt minutes de marche puis deuxième stop dix minutes plus tard. Ouais, c'est pas très violent. Deux possibilités s'offrent à nous, passer par un col facile où se taper la montée très pentue entre les deux pitons. Toutes les grandes gueules qui la ramènent sans arrêt ont suivi le chemin facile avec le guide. Toutes les femmes (même Patricia) ont embarqué sur le hors piste pour passer entre les deux pitons Tezouyiags où la vue est plutôt sympa.

On retrouve les autres de l'autre côté et c'est ensuite direction le pied de l'Assekrem. On passe par ce gros tumulus.

Selon la légende, le chef de tribu Akar avait demandé à tous les nomades d'attraper tous les mouflons en haut des montagnes pour les descendre dans les vallées. Oula, trop de travail, rébellion. Ils l'auraient lapidé et chacun aurait jeté une grosse pierre sur sa tombe histoire d'être sûr qu'il ne ressorte pas. Un peu feignasse sur les bords, ces nomades...

Campement au pied de l'Assekrem. Pas un pet d'ombre, ils ont monté la tente mess mais trop petite pour tout le monde.

On doit prendre un goûter à 15h30 avant de monter à l'ermitage. Ils l'apportent à 15h. Ceux qui arriveront à 15h30 n'auront plus rien. Et ouais, ici règne un monde où la moindre faiblesse se paie cash!

A 16h, on monte à l'ermitage de Charles de Foucauld. C'est le gars qui a inventé tous les jeux télévisés comme ''l'académie des neuf'', ''qui veut gagner des millions '''... et c'est son fils Jean-Pierre qui les a présenté à la TV. Bon, t'es pas sûr à 100% que cette histoire soit véridique.

Tu t'imaginais l'ermitage en haut d'un piton. Mais non, construit sur un plateau quelconque. Incroyable, à part deux-trois bestioles, on a croisé que dal sur dix jours et là ce sont les Champs Elysées sahariens. Un groupe de marcheurs de l'agence Point Afrique et un groupe d'italiens qui eux voyagent en 4x4.

Une petite maison en pierre où a vécue Foucault, une petite chambre basique, une bibliothèque.

En fait il a surtout vécu à Tamanrasset. Le père Ventura du même ordre monastique que le Foucault vie ici et n'est pas avare d'informations. Mais c'est surtout la vue qui est exceptionnelle avec tous ces pitons rocheux. C'est vraiment l'endroit à ne pas rater.

Difficile de faire un choix dans les photos et les vidéos. On a eu de la chance, car dixit le moine, un vent de sable a empêché la moindre vue ces deux dernières jours.

Tout le monde est là pour le coucher de soleil. T'es sympa, t'as encore apporté du saucisson, cacahuètes et pastis. Trop bon, trop con... Le Daniel, toujours exceptionnel se ressert avant d'avoir fini son premier verre.

C'est sympa mais faut maintenant redescendre au campement à la lumière de la lune car ta frontale vient juste de lâcher.

Au campement, certains pensent remonter demain matin pour le lever de soleil. Seul problème, la Patricia veut remonter aussi. T'es pas sûr d'avoir envie de te lever à 5h pour monter à un endroit aussi superbe avec quelqu'un atteint de diarrhée verbale égocentrique. Elle va te pourrir le plaisir avec ses 'moi je' sans fin.

Tu ne mets pas de réveil, inchallah.

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J11 - Bivouac dans l’oued Erha.

Malgré un sac de couchage plus ou moins réparé, la nuit a été compliquée et t'as ouvert un œil à 6h. Trop tard pour remonter à l'ermitage. Anne qui au début voulait monter n'y est pas allée non plus à cause des trois qui y montaient. Ca fait une sacrée ambiance. C'est con, car il y avait quelques bandes de nuages orangés par le lever du soleil.

Ah, 7h30, les trois autres redescendent. La diarrhée verbale commence mais elle a de moins en moins de succès. Ca existe l'immodium pour la stopper? Et tranquillement, ils tapent dans le coffret où sont rangés les biscuits pour le goûter de l'après midi. Top!

Mauvaise nouvelle, il faudra porter notre pique nique les trois prochains jours. Quand Abdallah indique qu'il faut prendre le pique nique, ce sont toujours les mêmes qui s'y collent. Toi, c'est la dernière fois que tu t'embarques le gros tupperware. Les deux prochains jours seront certainement synonymes de tension. Une fois qu'il n'y a plus rien à prendre, Patricia ne comprend pas qu'elle ne porte pas au moins son assiette, sa fourchette. Euh, et porter de la bouffe en commun, ça te viendrait pas à l'esprit? Sinon, tu fais quoi avec juste ton assiette et ta fourchette ? Même une de ses copines commencent à en avoir ras le bol de son côté princesse.

Ouais, tu boucles un peu sur ce sujet, mais franchement ça met une tension dans le groupe. Et c'est pas tout. T'apprends que le couple, les Tenardier, s'est gardé la dernière fois une boîte de sardines de côté quand il faut partager. Ils mangent celles en commun puis se tapent l'autre en douce. Et là, ils se sont embarqués des vache qui rit prévues pour le petit dej pour les manger à midi. Franchement, c'est impressionnant ! T'en as fait des circuits avec des gens bizarres (pour être poli, mais un autre mot te vient naturellement à l'esprit) mais là, on est au top. Et le Daniel qui, tout les matins, apporte son sac plastique avec de la bouffe rien que pour lui et qu'il se dépêche de manger avant que tout le monde se pointe. Et vous êtes pas encore au courant du problème du pain. Au ravitaillement, ils ont apporté une tonne de baguettes. Sauf que dès le lendemain elles sont quasiment immangeables. Et donc ça commence à gueuler de plus en plus. Et ouais, on est français, la baguette est sacrée ! Franchement, hâte que ça se termine. Toi, tu t'en tapes de la qualité de la baguette, tu mets les tranches à griller sur les braises du feu. Pourquoi les autres ne font pas pareil ? Ils préfèrent râler sans chercher une solution.

Bon, on est quand même là pour se balader dans le désert. Marche à travers la montagne d’Amezeroug.

On rentre dans un cirque, on lâche nos sacs à dos pour s'embarquer entre des rochers sur plusieurs centaines de mètres pour trouver quelques peintures rupestres.

Le terrain de jeu est sans fin, mais comment ils ont pu trouver ces peintures?

Après la pause dej, va savoir ce qui a pris au Daniel, mais à la place de la sieste, tu le vois crapahuter sur les collines environnantes. Il a trouvé personne à saouler ? En fait, le pauvre, tout ce qu'il fait commence à irriter les autres. Maintenant c'est sa façon de marcher avec les bâtons de marche qui va pas. Il fait trop de bruit. Toi aussi t'as des bâtons (Et ouais, les genoux...). Etonnement personne ne t'a jamais fait la remarque. Le premier qui lâche un mot finira en gravure rupestre 2024.

Tu crois que quelqu'un prendrait le tupperware vide pour repartir ? Pff..

Deux heures de marche en s'arrêtant à des spots pour voir quelques peintures rupestres.

Puis, c'est enfin le camp et la ruée vers les matelas et surtout les couvertures. Certains, en particulier ceux qui dorment dans les tentes, s'en servent sous leur sac de couchage pour être plus confortable. Alors que certains se pèlent la nuit. Anne refuse de jouer à ce jeu de con alors qu'hier elle s'est pelée la nuit. Trop bon, trop con... Du coup, c'est toi qui en a récupéré une pour elle. Après, c'est une grande fille, si elle ne veut pas jouer ce jeu à la con, elle dormira au froid.

Le camp est dans un immense courant d'air. Maintenant, le soir, on s'emmitoufle dans les couvertures. Ca pique vraiment. 19h45, les spaghettis sont avalés, les deux dattes qui font office de désert aussi, tout le monde est couché tellement on se pèle avec ce vent. Ton sac de couchage ? Toujours aussi naze mais t'es même prêt à dormir sans si la Patricia se tait pour une journée.

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J12 - Bivouac à la guelta Talmest

Une jolie température de 6° à 4h du matin et de 2° à 6h30. Ouais, t'as perdu depuis le premier jour la notion de nuit complète. Faut se motiver pour sortir du sac de couchage même s'il est pété.

La bonne nouvelle est qu'hier soir un chamelier a préparé du bon pain. Cette fois Abdallah t'a écouté, il n'a mis ni le pain ni les théières dans l'espace pour le petit déjeuner. Toi, bien installé avec les chameliers autour du feu, tu regardes toujours les mêmes qui sont là, à ne pas comprendre pourquoi rien est prêt à 7h alors que depuis le premier jour le petit dej est à 7h30. Cette fois, ceux qui arrivent à 7h30 mangeront comme les autres. Après, faut être honnête, t'attends que les 3/4 du groupe se jettent sur le petit dej pour y aller aussi. Sinon tu bouffes rien.

Le bon pain 

Finalement, ne voyant rien venir, ils s'installent quand même. Petite erreur, Abdallah a déjà mis les boîtes de vache qui rit. Et bien, c'est parti pour en prendre plusieurs, les gober comme une mouche et en garder dans la poche pour quand le pain viendra. Putain....

La diarrhée du désert arrive et balance 'oh, je suis en avance et rien est prêt, leur pourboire va baisser'. Et ouais, on change pas une équipe qui gagne... Abdallah finalement apporte le pain et l'eau chaude et précise qu'il faut se rationner car c'est tout ce qui reste et il faut tenir encore deux jours. Plusieurs lancent des 'oh' d'effroi et commencent à raler. Et toi tu rajoutes 'ouais, ça serait bien que certains arrêtent de manger plusieurs vache qui rit alors que c'est une par personne'. Bizarrement certains ont baissé la tête.

Abdallah annonce que le pique nique est prêt. Quelqu'un te demande ce que tu vas porter. Tu réponds 'rien' haut et fort. Le sherpa est en vacances.

T'as discuté avec Abdallah, cette journée n'a rien de particulier donc t'as décidé de marcher avec les chameliers. Une journée sans cette diarrhée continuelle de 'moi je' dans cette guéguerre pour la bouffe à compter les miettes de thon dans l'assiette.

Par contre, fini le tourisme pépère, maintenant t'es stagiaire chamelier. A peine le groupe parti, il faut aller récupérer les chameaux qui trainassent dans le coin. Chaque soir, ils ont les deux pattes de devant attachées donc ils ne se barrent jamais très loin. On t'en file quatre à ramener au camp. C'est ton premier job, faut pas déconner. Les bestiaux obéissent plutôt bien.

Ensuite faut les faire agenouiller entre les sacs. C'est à coup de 'tss tss' et en tirant la corde sur le museau que tu les fais se baisser. Mais, bon, ils ont bien senti qu'ils faisaient face à un stagiaire donc un chamelier intervient parfois pour t'aider. Ensuite il faut être à deux pour accrocher tout le chargement. Comme tout traine au sol, t'es poussiéreux comme pas possible.

Trois chameaux sont privilégiés. Ce ne sont pas de vulgaires Kangoo qui transportent de la marchandise mais des vrais taxis du désert. L'un d'eux a même le droit à un régime particulier. Tous les jours il a son sac de graines et les restes des repas. Son chamelier veut en faire une formule 1. Il a déjà gagné plusieurs courses de dromadaires à Tamanrasset et compte sur son futur champion. Actuellement il est encore un peu tendre des pattes donc son pilote l'endurcit ici.

Nous voilà parti. La formule 1 est devant. Son pilote porte un blouson en cuir et des gants coqués (véridique). Le deuxième chamelier est aussi monté sur un chameau alors que le troisième préfère marcher. En fait, les deux sur les chameaux font le ramadan et pas les autres. Toi ? Au début tu fermais la marche mais c'est chiant de marcher derrière une rangée de cul à la hauteur de ta tête. Surtout que parfois quelques odeurs viennent te chatouiller les narines. Du coup, t'as marché en parallèle de la méharée et pris des photos.

Le cuistot nous a lâché au début pour revenir plus tard avec un sac rempli de plantes odorantes.

Autant sur du plat, le dromadaire marche d'un bon rythme, autant en montée il est pas prêt d'avoir le maillot à pois.

On est maintenant dans la région de Taessa, une des trois régions du Hoggar avec l'Atakor et Tassili. Côté paysage, franchement, ca n'a rien de vraiment exceptionnel, surtout par rapport aux autres jours.

En haut d'une petite colline, une douzaine d'ânes sauvages nous regardent. Le cuistot se met à courir vers eux. Sans déconner, s'il en attrape un, il peut s'inscrire au J.O de Paris en athlétisme. Des ânes, il va en trouver à Paris, surtout à la mairie.,

Dans la descente, une petite gorge avec la guelta Talmest. C'est à la fois la piscine et le lavoir.

On va poser le camp 500 mètres plus loin près d'un minuscule point d'eau clair où les chameliers vont remplir les bidons.

Point d'eau transparente spécialement pour que la Patricia puisse se laver les pieds...

Faut juste débâter les chameaux. Ton stage de chamelier touareg est validé ! On te propose un job pour la saison prochaine. T'as juste un doute sur le salaire. Un litre de lait de chamelle et deux kilos de dattes par semaine. L'uniforme (babouches comprises) du parfait touareg est fourni. Bon, va falloir réfléchir à la proposition.

On a dû marcher moins de dix bornes en environ 1h30. Ta journée de rando est finie. Tu récupères une bassine et direction la guelta pour te rafraîchir. Pas de savon, juste de l'eau pour essayer d'enlever un peu de poussière et de sable. L'eau est super froide et le vent froid ne réchauffe pas. Les chameliers ont dû entendre un drôle de cri lorsque tu t'es versé la première louche d'eau glacée sur ta tête.

Maintenant faut se trouver un petit coin à l'ombre en attendant les autres. Ouais, grosse journée harassante.

13h, tu te pointes vers le coin des chameliers. Ceux qui font le ramadan sont partis roupiller dans un coin à l'ombre. Le cuistot a préparé une taguela (la galette de pain cuite dans les cendres) avec des légumes et...des morceaux de chameau. Sans déconner, dire qu'on réclame un peu de protéines.depuis les premiers jours. Et la meilleure, une boîte d'ananas en boîte en dessert. T'es mort de rire en pensant aux autres en ce moment, en train de se battre pour quelques lentilles. Jamais tu vas leur raconter ton déjeuner, sinon la révolution va être lancée ! Chaque soir on a comme dessert deux dattes chacun, voir trois sur un malentendu. On a dû avoir deux fois des fruits en boite. Une voir deux boîtes maximum pour quinze affamés.

Taguela 

16h30, tu vois au loin le groupe arriver. Ca va être la ruée sur la couverture et le matelas. Généralement le premier sur le podium est toujours le même...et oui, le fameux Daniel suivi des Tenardier. On en est à choisir son matelas en fonction du degré de saleté.

T'as échangé quelques mots avec Anne. Apparemment, au repas il y a eu de la tension sur la taille de la moitié de sardines que chacun a eu. Le Tenardier a piqué une crise sur sa moitié de sardine. Bizarrement ça t'a pas manqué.

Tu t'es trouvé un coin peinard à l'abri du vent pour installer ton camp. T'as ramassé du bois pour te faire un feu ce soir. Qui déboule et s'installe à 20 mètres de toi ? Le ronfleur de la mort. Sans déconner, il y a de la place partout. Si tu restes là, tu dors pas de la nuit. Tout le monde se fout de ta gueule quand ils te voient bouger tout ton barda à 200 métres.

Ce soir au dîner une assiette de frites et chou-fleur. La question de Daniel qui nous a fait rire toute la soirée : est ce que c'est un plat typique touareg ? Ben ouais, c'est même les belges qui ont piqué la recette aux touaregs. Et vas-y, passes derrière la colline, t'as un immense champ de patate... Une pointure, je vous dis, une pointure ! Sandrine fait tourner une tablette de chocolat, t'as hésité à demander si c'était un dessert traditionnel touareg...ouais, un poil taquin...

Le Daniel est beaucoup plus discret à force de se faire mettre K.O par la gente féminine. Il s'est trouvé une nouvelle oreille plus ou moins attentive. Celle du suisse avec qui il n'avait jamais discuté jusque là. Pas sûr lequel des deux y à gagner.

9

J13 - Nuit près d’Adrar Hegrine

Le petit feu du matin réchauffe tes mains.

Il est temps de ramener tout ton merdier au camp et de regarder le spectacle de ceux qui tournent inlassablement autour de l'emplacement pour le petit dej. On dirait une bande de requins autour d'une proie. Comme hier, certains mettent une vache qui rit dans leur poche pour être sûr d'en avoir une au moment de la grande célébration de l'arrivée du pain. Abdallah passe pour donner une serviette en papier par personne. Et ouais même sur les serviettes, on est en rupture de stock. La Patricia s'en servait quotidiennement comme mouchoirs. Elle se sert de ses lingettes pour nettoyer ses baskets avant de repartir marcher dans le sable. Une vraie plaie celle-là.

Le bidon d'eau est presque vide. Oui, plutôt que faire 300 mètres pour aller à la guelta, elle s'est remplie une bassine d'eau à boire pour se laver les pieds. Et puis l'eau de la guelta n'est pas assez claire pour ses petits petons.

C'est vrai, tu fais ressortir tous les côtés négatifs car c'est assez incroyable. Mais à part 5-6 personnes qui sont particulièrement égoïstement cons, la dizaine d'autres est très sympa.

Dernier jour de marche où on doit transporter le pique nique. Hors de question que tu trimballes encore le tupperware alors que certains n'ont jamais rien porté. Tu prends juste boîte de petit pois. Quelqu'un se dévoue (toujours le même) mais il reste quand même un grand tupperware. T'as encore jamais parlé d'un autre numéro, un suisse. Le gars n'a jamais débarrassé un plat ou un gobelet, ranger un matelas.... Tu le vois regarder le tupperware mais rien à foutre, il a juste pris sa fourchette et son assiette. Ce sont des assistés !

La marche commence par un grand plateau rempli de caillasses. L'équipe chamelière, formule 1 en tête, nous dépasse rapidement. Tu fais signe à tes collègues. Et ouais, t'es un confrère maintenant 😉

Beaucoup de blocs de granit mais aussi des peintures rupestres.

On surplombe un grand espace appelé la paume de la main.

C'est l'heure du pique nique sous un acacias. Ca fait plusieurs jours qu'on avait pas vu d'arbres.

Ah, encore une remarque du Ténardier, il a pas eu assez de champignons en boîte. Une boîte pour quinze, on a dû avoir trois tranches chacun. Sans fin... Et étonnamment, on a le droit à deux œufs durs chacun. Généralement c'est la moitié d'un par personne. Demain midi on est en ville, ils doivent tout finir aujourd'hui... Une boîte de fruits en boite pour quinze. T'as même pas essayé d'en avoir.

Après la sieste, la marche repart toujours en direction du sud. Encore des grand regs avant de descendre dans un grand espace.

Quelqu'un crie derrière. Y a un problème. La Ténardiére a perdu son appareil photo. Le couple a décidé de faire demi tour pour essayer de le retrouver. Ca va pas être simple, faudrait pas qu'ils se perdent. Patricia, alors qu'elle s'entend bien avec les Ténardier, ne comprend pas qu'on soit obliger de les attendre. Sans déconner, elle et la solidarité...

Au bout de vingt minutes, Abdallah décide de partir à leur recherche. Mais avant il t'appelle et te nomme guide. Oula. Il t'indique le chemin à suivre puis ensuite un immense bloc de granit sur la droite et ensuite un oued. Il a pas peur, c'est un coup à perdre 12 touristes d'un coup. Incroyable, hier matin t'étais rien. Hier soir t'étais décoré du titre de chamelier honoraire et maintenant guide. Si c'est pas de la super promotion ! Finalement les Ténardier arrivent (sans l'appareil photo). Le choc est terrible, tu retombes à grouillot de base.

Le camp est installé dans un oued à 200 mètres du camp du groupe Point Afrique croisé à l'Assekrem. Et ouais, c'est l'autoroute du retour.

Certains sont en manque d'HLM et ont besoin d'avoir leur tente collée aux autres 

Le pilote de formule 1 s'occupe de son bolide avec amour. Couché à côté de lui en lui donnant à manger pendant que tous les autres dromadaires mastiquent des épines d'acacias. Certains bichonnent bien leur bagnole...

Ce soir on devait avoir un plat traditionnel touareg (un vrai, pas la version Daniel), la taguela. Sauf que la Ténardiere a dit non au guide sans que les autres le sachent. Du coup, ce soir c'est du pois chiche. Certains font la gueule. Toi, t'es allé discuter avec tes confrères chameliers, ils ont fait spécialement une taguela pour toi.

Tu montres au chamelier une photo de la guelta d'Archei au Tchad. Tous les jours des centaines de chameaux viennent s'y abreuver. Les chameliers étaient fascinés par la photo. C'est un peu comme si tu regardais une photo d'un parking avec des Rolls, Lamborghini et Ferrari pour nous.

Guelta d'Archeï  dans l'Ennedi au Tchad 
10

Dernière demi journée de randonnée. Abdallah a voulu partir une heure plus tôt. Certains ont commencé à râler jusqu'à ce qu'il précise qu'on aura plus de temps pour la douche. Et ouais, c'est l'argument choc !

3h30 de marche. On passe par un long plateau Tessa n’Aguenna puis l'oued Emerhéguélé au pied de la montagne Tanemrout.

Il est temps de dire adieu au chameliers. Ils ont encore 60 bornes, soit deux jours pour rentrer dans leur village. Nous c'est le mode 4x4. Mais avant, un dernier pique-nique apporté par les chauffeurs.

Aïe aïe aïe, la baguette n'est pas top pour certains et ça grommèle. Putain, plus qu'une journée à tenir.

Guesthouse de Tamanrasset, t'as beau te laver deux fois, utiliser un éponge à récurer pour te frotter, la serviette est marron.

15h, on a le droit à une visite de la ville et en particulier des endroits où avec vécu le père Foucault. Premier stop à sa maison. Porte close, les deux sœurs qui l'habitent sont en goguette. Le chauffeur qui fait office de guide essaye de meubler. C'est le phénix Daniel, quasiment inexistant ces derniers jours, qui réapparaît et enchaîne une liste de questions dont il connaît les réponses. Jean Baptiste, un gars, très posé, super gentil lui sort 'il faudrait que tu sélectionnes tes questions sinon on finira jamais.' Aie, ça fait mal

Direction un mini fortin. Pareil, impossible de le visiter. Quand ça veut pas. Les questions de Daniel ? Euh , t'étais trop loin pour les entendre, dommage.

Du coup direction le marché. Le soleil cogne fort, on est en période de ramadan, il y a pas grand monde dans les rues. Les rues sont couvertes de sac plastique. En comparaison Djanet semblait très propre.

Personne n'a pas pu changer d'argent donc on est totalement dépendant d'Abdallah qui nous emmène uniquement dans les boutiques de ses amis. Franchement, on a dû payer nos dattes les plus chères de Tamanrasset...mais bon, elles sont délicieuses.

On va pour rentrer dans un boutique de bijoux mais non ça va pas. Il faut aller dans une boutique qu'il connait où on peut voir les gars travailler. Celle-ci fait des mauvais bijoux...ouais, bien sûr.

Tu voulais acheter des kassras, une sorte de galettes très fine. On est 12 à dévaliser le boulanger.

Dans la rue, t'as juste mis un morceau de pain semoule à la bouche pour goûter quand un gars en bagnole s'arrête pour tenir que c'est interdit c'est ramadan. Ouais mais t'es pas musulman...

19h, on est invité à dîner dans les jardins du patron de l'agence locale. Des grands tapis et coussins sont installés au sol où on s'installe. Étonnement, tous ceux qui ont fait chier pendant le circuit se retrouvent ensemble. Ca fait pas 30 secondes qu'on est assis que ça râle parce que c'est de la baguette et pas du pain du désert. Ensuite le plat servi n'était pas bon et ils le disent à haute voix. On a eu du poulet, ça les a quand même un peu calmer. Rien qu'un peu de protéines pour les faire taire, facile. Tout le repas n'a été que des remarques affligeantes. Puis ils ont demandé à rentrer alors que les autres discutaient tranquillement avec les locaux.

Arrivé à l'aéroport, on est dans la queue pour les touristes. Ca n'avance pas. 1h pour enregistrer les 20 personnes devant toi. La Patricia, derrière toi, n'arrête pas de râler. Tout le monde est à deux doigts de la claquer. Arrive ton tour, au début le gars veut que tu gères ton enregistrement à Alger. Mais heureusement que tu as fait l'enregistrement en ligne, du coup, t'as rien à faire et il est obligé de te donner les deux billets. Ceux qui l'ont pas fait sont bons pour un gros merdier à Alger. Au moment de récupérer tes billets d'avion, coupure de courant. C'est pas possible, y a un mauvais génie qui te poursuit. 40 minutes de vol pour un stop à Djanet puis 2h supplémentaires pour Alger. Ensuite, comme on a un visa de groupes, on a dû rester avec ceux qui devaient récupérer leurs bagages, changer de terminal et les ré-enregistrer. Et enfin les formalités des douanes. T'es resté à distance, car certains râlaient encore sur le passage en douane. La prochaine fois, ils ont qu'à partir à Bruxelles, au moins pas de soucis de douanes... putain. T'es est à espérer que certains bagages n'arrivent pas à Paris. Au moins, ils raleront pour quelque chose!

En conclusion

Franchement, encore heureux qu'il y avait une partie du groupe très sympa sinon ces 15 jours auraient été encore plus compliqué.

Côté paysage, pas un brin de dune, que de la rocaille. T'as eu un peu l'impression qu'on nous baladait un peu. L'idéal aurait été que le circuit intègre l'ascension du mont Tahat. La vue de l'Assekrem est exceptionnelle.

Les godasses ont pris cher alors qu'elles avaient 3 mois. Tes pointes de bâton de marche sont mortes, zip du sac de couchage bloqué, sac à viande déchiré, chaussures et sandales de randos à moitié mortes...Ca va revenir cher ce circuit.

Côté poids, t'as perdu plus de deux kilos !