10 étapes
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et mat
Du 15 au 25 avril 2024
11 jours
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Avertissement au lecteur

Toutes les médisances et autres 'vacheries' dans ce blog sont à prendre au second degré. Si vous préférez des blogs où tout est beau et gentil, arrêtez vous à cette ligne et passez au blog du voisin. Ouais, t'es obligé de le préciser à chaque fois sinon tu te prends des commentaires de pimpims moralisateurs à dix balles.

Les fautes d'orthographe et de grammaire ? Elles sont volontaires.....euh.... plus ou moins. S'il y a des mots inconnus, ne les cherchez pas sur Google, c'est juste de la créativité à l'état pur... De même, la pauvreté du style des textes et certains mots grossiers font partie intégrante du 'Ricardo style'....

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Bom dia,

Après ces 15 jours de vacances dans le Hoggar avec un groupe en partie de cassos accrocs à la 'vache qui rit', t'as décidé de partir cette fois dans un groupe avec un seul et unique cassos. C'est pas compliqué, tu pars en solo! Le baltringue, tu le connais bien, c'est celui qui est en train d'écrire ce blog. Au moins, t'auras pas à te battre pour une pov 'vache qui rit'. Au fait, il y a cette grande gastronomie fromagère française à Madère ? Mais va falloir trouver de qui tu vas pouvoir te foutre de la gueule, pas simple.

Côté destination, tu voulais partir un peu moins de deux semaines, faire de la rando sans patauger dans la neige et pas trop d'avion. En Avril, pas évident de trouver la destination idéale. Alors, va savoir pourquoi t'as finalement décidé de débarquer à Madère, va savoir... Des amis (des charlots 😉) à Paris te parlent de Madère depuis plusieurs années. Mouais, mouais, mouais... A priori, ça te semble pas super exotique. Une amie, qui elle a une bonne condition physique, y est allée aussi et a bien aimé. Bon, ça devrait le faire. Côté positif, t'as toujours rencontré que des portugais sympas et souriants.

Ah ouais, ces dernières semaines, on a beaucoup parlé de l'île aux infos. Un couple de français qu'on vient de retrouver mort , est certainement tombé lors d'une rando. Si maintenant, faire de la rando est plus dangereux à Madère qu'au Pakistan...

Les prévisions météo? Bah, à part le premier jour, tu vas prendre de la flotte quasiment tous les jours. Tu trimballes même un parapluie, si c'est pas déjà un début de résignation...

Madère, ça se mérite! Problème sur les trains pour aller à l'aéroport puis retard sur le vol pour Lisbonne et retard sur le vol pour Madère... ça motive. En plus, l'aéroport est considéré comme un des plus dangereux au monde, du coup à l'atterrissage les gens applaudissent.

Une petite bagnole de location, une première nuit d'hôtel réservée et ensuite inchallah. Ah merde, c'est vrai, t'es plus en Algérie, fini le inchallah.

L'avantage de Santa Cruz ? 5 minutes en bagnole de l'aéroport, des petites ruelles pavées piétonnes. T'as jeté un œil à la mer, mouais, tu viens pas dans ce coin pour te baigner.

T'as cherché un resto où les ceux à table partaient portugais. Que dal. Du cote, 8 nouveau résigné, tu t'es rabattu sur un resto avec des cartes en cinq langues dont le russe et le tchèque. T'es sûr de manger local! T'as décidé de faire dans les produits de la mer. C'est vrai que dans le désert algérien, on était plutôt limité à de la sardines et quelques miettes de thon. Le verre de vin? Ils le servent généreusement. Le plus dur c'est d'arriver à le terminer en évitant une perforation de l'estomac.

A 13 euros le plat d'espadon, le retour en France va être rude. Faut juste espérer qu'ils cuisinent pas tout te temps comme aux Philippines où le moindre bout de poiscail est frit au lieu d'être grillé.


Ricardo madérisé

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On t'a vendu cette rando comme la plus belle et emblématique de l'île. Tu pensais la garder pour la fin, histoire de finir en beauté. Sauf que, pour l'instant, c'est aujourd'hui la seule journée ensoleillée prévue lors de ton séjour. La rando est réputée pour être blindée de monde et de gus qui arrivent en mini bus touristique. Et en plus c'est compliqué pour se garer. T'es super motivé.

Le point départ est à 30 bornes de ton hotel et selon les blogs de compétition, il faut y être avant le lever du soleil à 7h30. Rien qu'avec ça t'es encore plus motivé.

Bon, y aura environ 6 bornes pour rejoindre l'autre pic et ensuite faut revenir au point de départ avec une option retour par un autre chemin. Les gus la donnent pour 7h de marche avec 400m de D+. Sérieux ? 7h pour 12 bornes pour 800m de D+? Y a un truc qui t'échappe.

6h30 t'es dans la bagnole, motivé.

Sans déconner t'as jamais vu des routes aussi pentues. Et pourtant les routes de l'arrière pays niçois sont pas plates. T'as loué une petite voiture mais c'est surtout un petit moteur. Obligé de monter en première. Si tu cales, j'aimais tu repars. Au moment où tu rejoins la route principale, t'as l'impression d'etre une journée où tu montes au ski. Une file d'une quinzaine de phares. La route pour la parking du pico Arieiro est bloquée par les flics, le parking d'en haut doit être déjà plein et il est à peine 7h. Reste celui d'en bas qui se remplit rapidement. Ah ouais, va y avoir du pimpims. Est ce qu'ils viennent pour le lever de soleil où ils vont aussi marcher?

Du coup, t'es à la bourre pour le lever de soleil. Ça serait con de s'être lever tôt pour le rater.

Ah ben ouais, tu t'es pas levé aux aurores pour rien.... Voilà de la photo ..

Le pico do Arieiro est à 1810 mètres d'altitude et le pico Ruivo à 1860 mètres. C'est parti, t'essayes de partir avant tous ceux qui sont encore figés devant le lever de soleil.

Le chemin commence par des marches descendantes. Ca ne va être que ça, des marches, des marches et encore des marches. Pas le moindre bout de chemin qui descend, non des marches. La plupart du temps le chemin est pavé.

Le soleil commence à se lever mais c'est encore brumeux. Va savoir à quelle heure ils sont partis mais beaucoup de pimpims traînent déjà sur le chemin. La plupart du temps, les gens laissent passer ceux qui avancent plus vite qu'eux. T'as juste un couple qui a râlé car tu les doublais. C'était qui ? Des français ! Et ouais, le français s'exporte mal.

Au bout de 500 mètres, le chemin suit le sommet des crêtes. Il doit faire un mètre de large et le vide de chaque côté. Heureusement qu'il y a des câbles métalliques pour la sécurité. Sinon tu faisais un no-go. Et ouais, ta petite nature a le vertige. Y a pas mal de monde sur le chemin, mais à quelle heure ils ont commencé ces bougres ?

Ça monte, ça descend (toujours avec des marches). Sans déconner le chemin est impressionnant. Les mecs qui l'ont construit ont dû en baver. A certaines endroits ils ont même creusé des tunnels d'une centaine de mètres dans la roche.

Vu l'étroitesse du chemin, le retour risque d'être compliqué. Pour l'instant ça va, tout le monde marche dans la même direction. Mais au retour, tu vas en croiser du pimpim.

Les montées sont tellement pentues qu'ils ont même dû installer des escaliers métalliques. Tes cuisses commencent à gémir. Finalement, tu arrives à un refuge, dernier point avant le sommet.

Merde, on t'avait pas dit qu'il y avait un dress code pour roupiller au sommet.

T'as mis un peu moins de 2h pour faire l'aller. Le plus chiant est de doubler les autres.

En fait, pour rejoindre ce sommet, t'as plusieurs points de départ dont un qui n'est pas très loin, Achada do teixeira. Histoire de ne pas rentrer trop tôt à la bagnole, tu décides d'enquiller vers Achada. C'est vrai que c'est plutôt plat et tu croises même des familles avec des bébés dans les bras...

Juste avant d'arriver à Achada tu te dis que sur le retour il va y avoir un maximum de charlots fatiguées et ça risque d'être galère donc tu repars vers le pico Arieiro. Et finalement c'est une bonne idée. Autant à l'aller, tu rattrapais plutôt des couples ou des individuel autant au retour, beaucoup de groupes de dix personnes. Difficile pour se croiser. Et franchement, va savoir si c'est la fatigue, mais t'en as bavé grave au retour. La hauteur des marches a dû grandir depuis ce matin. Sans fin...

T'avais vu une option pour revenir en passant en partie par un autre chemin. Tu t'y engages. De gross blocs de rochers sont tombés sur le chemin, bon tu passes par dessus. Mais quand tu t'aperçois que les câbles de protection sont pétés, que le chemin n'est plus entretenu et que quelqu'un a dessiné un X au sol avec des pierres (signe que le chemin est fermé), tu te dis que c'est pas une bonne idée de continuer. Pas trop envie que ta famille soit invitée sur le plateau du cassos Hanouna pour raconter comment t'as disparu à Madère. T'as bien fait, sur le site des randos officielles de Madère, c'est indiqué que ce retour est fermé.

Franchement, la balade est superbe. Ça te rappelle un peu certaines randos à Santo Antao au Cap Vert. Seul point un peu galère, un paquet de gugus sur le chemin et c'est pas la haute saison.

Ouais, plein de troncs d'arbres sur une partie de la rando 

12h30, le parking est ras la gueule et des voitures sont même garées en bord de route. T'as bien fait de ne pas te pointer à 9h comme une tanche.

Ta guesthouse semble être dans un bled paumé, Ribeira brava, donc tu passes d'abord par la principale ville de Madère, Funchal. Le GPS t'a fait prendre une petite route de dingue. Des descentes verticales. T'es en seconde voir première et à fond sur le frein. Ils connaissent pas les routes en lacet ici? Les cyclistes doivent pleurer.

Alors Funchal, tout le centre ville est piéton. Très sympa. Des touristes partout, d'énormes bateaux de croisières dans le port et pas vraiment de plage. Tu t'es pointé au marché. Tu t'attendais à voir des locaux mais c'est plutôt du gus à bob et appareil photo autour du cou. T'as différents types de stands de fruits et légumes. Si le vendeur parle que portugais, il vend des fruits comme les bananes à un euro le kilo (ouais, vous avez bien lu). S'il t'alpague en anglais c'est pour te vendre des fruits de la passion à 40 euros le kilo (ouais, vous avez encore bien lu). Plein de petites boutiques pour touristes avec des produits locaux ou pas. Tu reviendras certainement le dernier jour histoire de faire un peu de shopping.

Bonne surprise, t'avais pas fait gaffe à la réservation mais ta guesthouse à une petite piscine et une vue sympathique. (Si on oublie le poteau électrique)

Le bled le plus proche s'appelle Ribeira Brava, son église, sa plage... Non, non c'est pas une ville morte, c'est la 3éme ou 4éme de Madère avec 7000 habitants. Waouh !

En fait comme la côte est très déchiqueté, le moindre espace un peu plat est construit. Et toutes les montagnes tout autour, si elles sont pas verticales, sont couvertes de petites maisons.

Lien sur le descriptif de la rando :

https://visitmadeira.com/fr/ou-aller/madere/cordillere-centrale/pico-do-areeiro/

Pico Ricardo

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Lever à 6h pour un nouveau lever de soleil à la con ? Ouais, bien sûr, y en a même qui t'ont vu marcher sur l'eau! Oubliez les photos de lever de soleil, c'est grasse mat jusqu'à la St glinglin. La photo au dessus ? Le coucher de soleil de ce soir à Ribeira Brava

T'as récupéré à l'Office du tourisme la liste des randos'sur l'île, enfin, les officielles. T'as cherché les plus engagées. Une seule est de niveau difficile, la PR 17 donnée pour 15 bornes. Ah ouais, ici les PR c'est comme nos GR. Ils ont en une petite trentaine mais un quart est fermé.

Direction le bled d'Encumeada, un bar resto et un magasin de souvenir et le point de départ de plusieurs randos dont la PR 17. Le temps devait être nuageux voir un poil de pluie, il fait encore plus beau qu'hier... Pas douées, les grenouilles de Madère.

En fait, t'as prévu de commencer sur la PR 17 et ensuite prendre d'autres chemins pour faire une boucle sinon t'es bon pour 30 bornes aller retour car la fin de la rando est à 3 bornes du départ et il faut marcher sur une route. Et t'es pas motivé.

La balade est réputée pour ses cascades et petites chutes d'eau. Au début, tu marches en longeant un canal d'irrigation. En langage local, une levada. C'est un must dans la region. Y en a partout. Qui dit canal dit plat. Tu marches, tu marches, toujours sur du plat. Difficile ? Euh, non.

Par rapport à la veille, tu marches à flanc de montagne dans la végétation donc pour l'instant tu vois que dal. Arrive le premier tunnel. Il a dû être creusé par Atchoum, Simplet et ses potes tellement tu dois marcher courbé. Le tunnel doit bien faire 300 mètre de long et tu longes le canal. T'as moins d'un mètre de large pour poser tes pompes. Un sabot de travers et tu fais trempette.

A la sortie, le chemin continue à suivre le canal jusqu'à un deuxième tunnel. Il est encore plus long et étroit que le premier. Faudrait pas croiser un gros en plein milieu.

T'as croisé avant des gars en autonomie avec de gros sac à dos, ils vont en baver pour passer.

Arrive une intersection. C'est là où tu veux quitter le PR pour prendre un autre chemin. Il y a des branches au sol pour indiquer que ce n'est pas le bon chemin. Pas grave, t'as déjà été dans l'échec hier. Ouais, ben 500 mètres plus loin tu fais demi tour. C'est pas une machette qu'il te faut pour te frayer un chemin mais une tronçonneuse. Mais à part les PR, ils entretiennent pas les chemins dans ce pays ? Penaud, t'es de retour à l'intersection. Apparemment, c'est maintenant la partie dite difficile. Ça monte droit sans le moindre lacet. Cette fois, les escaliers sont en rondin de bois. Sur 700 mètres de distance, tu prends 200 mètres de D+.

Sur la photo , ça semble pas pentu mais ça l'est !

C'est là où tu reconnais que t'es au Portugal. Même sur un sentier en pleine nature, ils ont amené du béton pour cimenter certaines pierres. Ce réflexe génétique du maçon portugais... Alors, ils cimentent d'un côté et de l'autre ils laissent certains chemins se dégrader.

Une fois en haut des escaliers, le chemin monte mais c'est moins violent. Une seule inquiétude, une petite douleur derrière la cuisse. Enfin, une vue dégagée sur le village en contrebas de Sao Vincent.

Côté people, tu croises de rares personnes qui font le chemin en sens inverse. Ah oui, un groupe arrêté en plein milieu du chemin et que tu gênes presque en voulant passer. Des français ? Et ouais...ils ont payé une agence pour faire ce circuit donc le chemin est à eux. Non, non t'as rien contre les français en voyage, toi aussi t'es une grenouille.

Depuis quelques minutes, tu entends comme un bourdonnement assez fort. Avec ton cul tu vas tomber sur une ruche de frelons à la recherche d'une victime, ta pomme. Ça ne peut pas être une ruche vu comme c'est autant bruyant. T'es au milieu de nulle part, ça peut pas être une machine, bizarre. Finalement, le terrain se découvre un peu et tu vois au sommet de la montagne d'immenses éoliennes. Putain, tu comprends ceux qui gueulent quand on veut en installer à côté de chez eux. Tu connais pas la distance mais on les entend de très loin ces saloperies.

Arrive le passage avec les petites chutes d'eau. Alors, t'avais pas compris que le chemin passer dessous. Ouais, l'eau est bien fraîche.

Ça fait bientôt 3h30 que tu marches et il doit te rester encore 3 km pour finir la rando. Sauf qu'ensuite c'est 3 km supplémentaires par la route et t'es pas motivé. Si tu continues jusqu'au bout, le chemin descend bien et il faudra te le remonter au retour. T'as quasiment fait 13 bornes donc t'es déjà sûr de faire au moins 26 bornes au total. Pas grand intérêt à aller jusqu'au bout. Après, tu peux être moins con, et rentrer par la route et t'auras à marcher que 6 bornes au lieu de 13. Mouais, quand on est con et têtu....bien sûr que t'as fait demi tour pour te retaper les 13 bornes.

6h de marche sans pause pour 26 bornes et 800 mètres de D+. Demain, tu vas faire light car tes jambes sont en déroute. (Surtout à cause du 'ps' en fin de post)

De retour à la bagnole, des voitures partout. Histoire de faire enfin un break, tu testes le sandwich traditionnel de Madère ? Le prégo. Un pain rond moelleux avec des rondelles de tomates et oignons et une tranche de...steak très fine.

Le lien sur le descriptif de la rando :

https://www.visitmadeira.com/fr/que-faire/explorateurs-de-la-nature/activites/randonnees/pr-17-caminho-do-pinaculo-e-folhadal/


Ps: Ouais, c'est une évidence mais c'est bien de le rappeler. Ne jamais partir sur 25 bornes de rando avec des pompes neuves, ça laisse des séquelles.

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Bom dia,

T'as décidé de monter au pico Ruivo do Raul. La route la plus directe est coupée par une chute de rochers. T'as un peu peur de prendre une route à la con trop pentue. En plus, ta rando n'est pas un PR, va savoir si le chemin est accessible. Plus de peur que de mal, la route est facile selon les critères de Madère. T'es sur l'immense plateau de Paul do serra. Des garennes, des piafs style perdrix et d'immenses éoliennes. Ouais, t'es revenu dans le même coin qu'hier mais cette fois en bagnole.

T'as trouvé sur l'appli alltrail la trace de quelqu'un qui est monté à ce pico. Il indique même chemin facile pour les enfants. Serieux ? Le mec est venu quand? En 1515? Sa trace te fait passer par des épineux impossible à traverser. Son foutu chemin n'existe pas. Obligé de passer par une piste de 4x4. Ah, un panneau indiquant le chemin. Bizarre sur ton appli le chemin mène nulle part et l atace si gars va dans le sens du panneau. Mais bon, s'il y a un beau panneau, allons y. 300 mètres plus loin t'es déchiré de partout à essayer te faire un chemin en suivant sa trace, et tu peux plus avancer. Pourtant , t'es pile sur sa trace ! Comprends pas! Il est passé le lendemain où des gars ont débroussaillé ou quoi? Putain, encore obligé de faire demi tour et de passer par la piste de 4x4.

Alors, autant , on peut le dire, ils sont nuls de chez nuls sur les chemins, autant sur les zones de pique nique, ce sont des pointures. L'emplacement pour le BBQ est même prévu !

C'est décidé tu vas renommer ce blog ''Echec à Madère''. T'as pas encore fait un seul chemin sans rebrousser chemin.

A la fin de la piste, ils ont passé la débroussailleuse pour permettre au pimpim de monter au sommet sinon c'est totalement impossible tellement les épineux sont compactes. Ouais, on voit bien les fleurs jaunes mais pas les épines.

Alors, on est pas très haut, environ 1600 mètres d'altitude. Du sommet, t'es sensé avoir une belle vue sur la côte. Ouais, derrière les petits nuages....

De l'autre côté, c'est la vue sur le plateau. Bon, la balade est très courte et pas difficile (si tu restes sur la piste 4x4) mais franchement elle a rien de particulier. Pas étonnant que tu sois le seul charlot à trainer dans le coin.

Direction Fanal, point de départ de plusieurs PR. Ah là, y a de la bagnole partout. Un vrai spot pour le touriste de base que tu es. Fanal a une particularité : ''Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1999 et comme Patrimoine naturel de l'humanité, cette forêt dense est également protégée par le Parc Naturel de Madère depuis 1982. Fanal est une forêt de lauriers particulièrement humide, dû au climat subtropicale de l'île et la forêt est très souvent dans la brume et le brouillard'' qu'ils écrivent sur internet. Il y en a même un qui a écrit que ces lauriers étaient déjà là avant la découverte de l'île. C'est incroyable, des arbres étaient déjà présents sur des îles avant l'arrivée de l'homme ! Vous vous en remettez de cette information révolutionnaire ?

Les nuages ? Pff, tu sors de la bagnole, grand soleil. Tu commences à marcher en direction de la crête et des fameux lauriers quand tu vois des trucs blancs qui dépassent de la crête.

Ouais, finalement, tu confirmes, y a bien du brouillard/nuages. Plus haut où tu étais il y a 30 minutes c'est au soleil et plus bas pareil. Y a qu'à cette altitude que t'es dans la ouate. La visibilité ? Elle est chez nacach et wallouh en train de pleurer. Ouais, encore un échec !

3h qu'ils attendent une éclaircie...

Un petit tour, un bonjour aux vaches perdues dans la brume et puis cassos. Ouais, pas la peine de trop traîner.

Aujourd'hui, c'est une journée de récup avant la grosse rando de demain.

Redescente sur la côte pour aller à Porto Moniz, une station balnéaire.

Mais auparavant tu veux repérer la route de demain pour aller au point de départ de la rando. Franchement, tu t'étais fait peur dans la montée il y a deux jours mais là c'est encore pire. Si jamais tu dois t'arrêter, jamais tu repars et jamais tu fais demi tour. Gros stress. Ils sont malades les locaux. Dès que dans un tournant il y a eu un emplacement à peut prêt plat, t'as fait demi tour. T'es passé à l'Office du tourisme pour demander si c'est la route normale. On t'a regardé comme un grand malade. Non, faut pas prendre cette route, faut prendre la route principale. Ça monte mais moins. Putain de GPS qui t'a encore fait prendre un raccourci de dingue. Bonne nouvelle, demain ça sera plus facile par l'autre route. Mauvaise nouvelle, le chemin de la rando de demain est fermé. Bonne nouvelle, t'auras pas à galérer à conduire. Mauvaise nouvelle, faut trouver une autre rando pour demain. La grosse rando de demain ? Tu te la mets derrière l'oreille. T'as bien fait de la jouer pette jambe aujourd'hui.

Porto Moniz est connu pour ses piscines naturelles où tu peux te baigner.

Alors, elle est un peu fraîche en rentrant mais ensuite c'est plutôt agréable et ça soulage les guiboles.

Alors certaines piscines sont un peu (trop) aménagées...

Côté bouffe, t'es au thon ou à l'espadon.

Un exemple de prix, le kilo de thon est à 10 euros. Ici, c'est le poisson du pauvre. Mais ils le cuisent toujours trop. Connaissent pas le mi cuit ici.

Porto Moniz est un spot très très touristique. Y a du pimpim au mètre carré. La loi littoral à la française ? Non pas ici. Tu peux bétonner directement sur l'eau.

Ton hôtel est au centre du bled. Pas besoin de conduire pour aller dîner. Tu vas enfin pouvoir tester les alcools locaux sans prendre de risques. Déjà non bourré, les routes sont pas simples mais alors avec quelques verres dans le pif, c'est même pas la peine de conduire. Alors, la poncha est une boisson traditionnelle et emblématique de Madeire, composée de rhum de canne à sucre, de miel d’abeille et de jus de citron. L’origine de la “Poncha da Madeira” remonte au XIXe siècle, avec l’adaptation de la boisson appelée “panche” apportée d’Inde par les voyageurs anglais au XVIIIe siècle. Oauis, le texte est pas de ta pomme, trop bien écrit....

Sans déconner, t'as dû faire tous les bars pour en trouver du fait maison. Pour une boisson emblématique de l'île, c'est étonnant. C'est finalement dans un bar en bord de route, en face d'une station essence, qui ressemble à rien, que t'as pu en goûter. Dans les autres bars, c'est un truc en bouteille donc à éviter. Après avoir laper une petite gorgée, tu te dis que t'as raison de ne pas conduire après car ça tape leur machin! Quitte à pas marcher droit, vaut mieux en prendre un deuxième, ça va rééquilibrer le bonhomme. Y a pas un proverbe qui dit ''jamais deux sans trois''?

Sinon, t'as bien sûr le vin de madère. Pour l'instant t'as vu du bananier partout mais pas de vigne.... Ça serait pas du vin de banane ?

Madre de dios, un pote coiffeur vient de t'écrire qu'il avait adoré crapahuter à Madère. Déjà, pour lui, monter à la butte Montmartre, c'est un périple voir une expédition 😜. Il te parle même de l'aquarium de porto Moniz où il a plongé. T'as lu les commentaires sur internet avant de lui faire confiance et d'y aller : ''Cet aquarium est aux touristes ce que les cannes a pêches sont aux poissons : UN PIEGE. Il ne vaut pas le détour même si vous êtes a 5min. Même les poissons ne doivent pas savoir ce qu'ils foutent ici ! 7€ c'est rien, mais alors pour ça c'est énorme : si ça à l'air petit de l'extérieur, c'est normal, c'est encore plus petit à l'intérieur. Ne vous approchez pas trop de la personne qui gère l'entrée, c'est comme les crabes, elle pince !!''. Bon, ben, t'y es pas allé...

Prochaine fois, avant de choisir une destination, tu lui demandes tous les bleds où il est allé pour les rayer de ta liste...

Ricardo, échec master

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Bom dia,

la loose continue. Hier soir, tu t'es dit que t'allais manger un peu tard. Ici c'est comme en Espagne, non? Ben non, 21h30 plus un chat dans les rues, quasiment tout fermé...

Vous connaissez st thomas ? Ouais, ben t'es pareil. T'es quand même monté ce matin au point de départ de la rando pour vérifier que le chemin était bien fermé. Effectivement quand tu passes par la bonne route, ça monte grave mais c'est gérable. Un conseil si vous venez à Madère, restez sur les routes 'ER...', ce sont les routes régionales. Les autres, méfiez vous!

Porto Moniz25 sources

Retour sur l'immense plateau Raul de Sera Tu t'es rabattu sur le PR 6, la levada das 25 fontes. En français, le canal des 25 sources.

Plutôt que vous raconter l'histoire des levadas, voilà un lien sur la bible https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Levada

Cette rando est super fréquentée donc t'as intérêt à pas arriver trop tard. Alors, elle commence par, bien sûr, des marches. Ensuite, comme tu longes le canal, c'est du plat.

Alors, les 25 sources t'as des doutes sur le nombre sauf si les photos ci dessous comptent pour des sources.

Une petite cascade par ici, un canal par là...

Et t'arrives au bout de la rando à une cascade.

Ça se voit pas mais on est une bonne vingtaine en admiration et ça pousse derrière...

Alors t'as fait les 4 bornes en une heure et t'as pas trop envie de rentrer par le même chemin. Plusieurs chemins sont fermés mais tu peux enquiller sur le PR 6.5. Mais va savoir si tu pourras revenir au parking où si tu seras encore dans l'échec. En tout cas, le chemin commence par des centaines de marche en montée. Du béton ? Un peu, parfois. Tu passes par le pico Fernandes sans intérêt et ensuite tu trouves un chemin qui te permet de revenir par la levada do alecrim où t'as par moment une vue un peu dégagée. Y a du peuple sur la levada do alecrim.

La particularité de cette levada (en tout cas, c'est la première fois que tu vois ça), un canal avec des marches et des toutes petites truites dans le canal.

Le soleil a disparu depuis longtemps et des nuages de plus en plus gros se pointent droit sur ta tronche. A 1 km du parking, il commence à pleuvoir. T'as bien fait ce matin de laisser ton poncho de pluie dans la bagnole. Il va rester bien au sec, le bougre ! Le parking est blindé de bagnoles et malgré la pluie les marcheurs continuent à arriver. Le panneau qui aff6 toutes les randos de ce spot n'indique même pas la liaison entre le PR 6.5 et la levada do alcrim. C'est bizarre leur système d'information sur les randos. Tu te répètes un peu mais t'as l'impression qu'ils veulent te pousser à rester que sur les PR.

Comme t'as même pas marché 3h, tu te dis que tu vas rester un peu dans la bagnole pour voir si ça se calme et enquiller ensuite sur une autre petite rando. La pluie est encore plus forte mais ça ne décourage pas des courageux. Faut voir le côté positif pour ceux qui sont sous la flotte, ils verront peut être les 25 sources...

Finalement cassos, direction le bled où tu crèches cette nuit Boaventura. Il y a un resto installé à un point de vue sur la côte, le Sao Cristavao. Vue imprenable et super plat. Pour 22 euros, quatre gros morceaux de poissons grillés, de la patate douce, une salade et du riz aux fruits de mer. Si vous passez dans le coin... (et la route est facile d'accès).

Pendant le repas, en face de toi, tu vois un chemin qui serpente dans la montagne.

C'est tentant et la vue doit être superbe de là bas. Faut juste que la route qui rejoint le point de départ ne soit pas trop galère. Vous verrez si vous venez à Madère, vous allez y penser à chaque intersection.

Au départ du chemin un panneau indique un risque d'éboulement. Plus haut, les barrières de sécurité sont pétées. Hé, euh, ce chemin est vraiment ouvert ?

On voit bien les nuages 

Point de vue sympa

Sinon, le bled? Son église, son snack bar (un peu comme chez nous le bar des sports), une petite épicerie. C'est tout ! C⁹omme tu t'y prends un peu à la dernière minute, tu trouves ce que tu peux comme logement. Mais faut reconnaître que parfois un hôtel un peu sympa pour récupérer...

Pas possible, il doit être dans le Routard, que des français.

Bon, comme chaque soir, ta principale occupation est de chercher ta rando du lendemain car tout ce que t'avais prévu merdouille. C'est pas la peine de vous en parler à l'avance, ça va encore partir en vrille.


Les liens sur le descriptif de la rando :  :

https://www.visitmadeira.com/fr/que-faire/explorateurs-de-la-nature/activites/randonnees/pr-6-levada-das-25-fontes/

https://www.visitmadeira.com/fr/que-faire/explorateurs-de-la-nature/activites/randonnees/pr-62-levada-do-alecrim/

Boa noite

6

Bom dia,

7h30, tu ouvres les rideaux, temps de merde. Les montagnes sont invisibles. Mouais, du coup, tu vas plutôt aller randonner près de la côte, il devrait faire meilleur. La balade n'est pas un PR mais elle est très connue, la vérada do Larano. C'est bien sûr un aller retour, d'environ 18 bornes avec moins de 600 mètres de dénivelé. Le point de départ est à Lorano. Par moment tu jettes un coup d'oeil sur les montagnes où tu devais randonner mais bon, pas de regrets. Le ciel est quand même bien dégueulasse.

En fait, tu marches à flanc de falaise à 300 mètres au dessus de la mer. A l'aller, tu vas passer par ce chemin et au retour tu rentreras par les crêtes. Alors, on voit bien la mer...de nuages.

Tu regardes derrière toi. C'est guère mieux.

Il commence à pleuvoir. Il est temps de sortir ta petite veste gore Tex light. La pluie ? Même genre qu'en Bretagne un 15 août. Ça ne s'améliore pas, ce n'est plus un vulgaire crachin. Même à travers ta pseudo veste goretex tu sens l'humidité. Euh, une gore tex n'est pas sensé te protéger un peu de la flotte ? Il est temps de sortir le poncho. Ouais, ce coup ci, il n'est pas resté au chaud dans la bagnole. Tu vas croisé max 3-4 autres pingouins en poncho. Apres une heure de plat, à boca do risco, le chemin commence à monter et la pluie s'arrête. Le chemin est en terre donc dans les descentes, tu glisses. Même avec des bâtons, c'est la pelle assurée. Et c'est incroyable! Il pourrait faire des escaliers en béton 😜 !! Pour une fois que t'en voulais....Et ouais, on est français ou on l'est pas..

Quasiment au bout de la randonnée, le temps se dégage un poil. C'est Ponta de sao laurenco. Tu prévois de faire cette rando facile dans quelques jours.

La pluie s'est arrêtée. Le randonneur est un peu comme un champignon, il apparaît après la pluie. Ils arrivent de partout.

Sur les photos, t'as l'impression qu'il fait grand soleil, mais c'est par ce que t'es à l'affût du moindre rayon.

Sur la photo d'en bas, en zoomant vous pouvez voir le chemin à flanc de colline. Le retour par le crêtes ? Euh, regardez mieux le haut de la photo. On voit rien, pas grand intérêt de se taper du dénivelé pour voir que dal.

13h. Buller à l'hôtel ? Non. Il y a une petite rando à 10 km d'ici. Le penha d'aguia, en version locale, le rocher de l'aigle. Un gros rocher en bord de mer. Franchement, t'as pas trop regardé en détail la difficulté. Au point de départ, t'achètes deux sandwichs sans trop faire attention à ce que tu commandes et c'est parti. Mais c'est que ça monte grave, bougre. 1,7 km pour 400 mètres de D+. Et bien, ça pique les cuisses. T'as la dalle, t'es impatient d'arriver au sommet pour dévorer tes sandwichs.

Voilà une photo en cours de montée car au sommet tu es plutôt dans la brume. On voit pas la partie gauche de la photo mais tout le ciel est gris. Le petit village à flanc de colline est Santana, ton point de chute pour les deux prochaines nuits.

Arrivé enfin au sommet, sur les genoux, affamé, tu te jettes sur le sandwichs. Arrrghhh, c'est juste leur pain rond trempé dans de l'huile et frotté à l'ail, la version locale du garlic bread.

T'as vu l'aigle ? Ah ben non, on est samedi. C'est le jour où il a compétition d'aqua-poney. Échec un jour, échec toujours... Faîtes gaffe au jour où vous viendrais ! Évitez le samedi...

Un truc t'échappe. Beaucoup de blogs, l'office du tourisme...font référence à cette falaise comme si elle avait quelque chose de particulier mais tu ne vois pas la différence avec les autres falaises qui sont juste à côté où t'as marché ce matin. Cette photo a été prise sur la rando de ce matin. Si vous zoomez, vous verrez un rocher qui sort de la mer. Et bien la falaise de l'aigle est juste derrière. Vous faîtes une différence avec les autres falaises ?

Au ouais, ça doit être l'aigle...

Santana ? Un peu plus grand que Boaventura mais pas grand monde dans les restos même un samedi soir. Et incroyable, cet hôtel a aussi une piscine sur le toit. Mais elle est squattée par des russes qui écoutent des grands classiques français comme 'voyage voyage' de Desireless. Ah, ça y est, ils ont lâché le jacuzzi. Maintenant c'est deux mamies portugaises qui y filent. Peut-être demain....

Tu regardes les montagnes en face, toujours sous les nuages. Demain même s'il neige, tu y vas!


Lien sur la rando de penha aguia

https://visitmadeira.com/fr/ou-aller/madere/cote-est/machico/penha-d-aguia/

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T'ouvres les volets. Il ne neige pas, let's go. Oui, y a du soleil mais toi, c'est du côté des nuages ta rando...

Objectif le pico Grande à 1650 mètres d'altitude. En principe, une des randos, le PR 12, qui va au pico Ruivo passe par le pico Grande. Mais le chemin est fermé à un certain endroit mais tu ne sais pas où (en fait, t'as pas trop regardé). Donc, plutôt que d'être coincé au point de départ, tu as vu que tu pouvais y aller en commençant par la PR 1.3 et ensuite bifurquer en direction du le pico grande sur la PR 12 dans l'autre sens. Et ouais, tu passes une partie de tes soirées à chercher des chemins.

Direction Encumeada, point de départ de la PR 1.3. Le bar resto est ouvert, tu demandes si le chemin est ok. Confirmation, cool! Tu demandes comment était le temps hier ici. Du soleil, pas une goutte de pluie...no comment. Si le temps reste dégueulasse, tu te poseras tranquillement au resto au retour, le cadre est sympa.

Pour l'instant c'est le brouillard mais bon c'est parti. Tu commences par monter au premier étage de la tour Eiffel. Ouais, t'as retrouvé tes copines, les marches. Un petit peu de plat et ensuite tu montes au deuxième étage de la tour Eiffel. Pour l'instant côté météo toujours dégueulasse ⁶.

Petit point sur la flore. T'as toutes les nuances de vert, plein de sorte d'arbres et d'arbustes. Côté fruitiers, t'as vu du néflier, papayer, vigne, bananier. Voilà, c'était le petit point sur la flore.

Tiens, des pâquerettes. Ouais on s'occupe comme on peu.

Par de très rares moments, une éclaircie permet de voir un peu le paysage. Dégagé, ça doit être top.

T'arrives à l'intersection, soit tu continues vers le pico Ruivo (ici tous les chemins mènent au pico Ruivo...), soit tu prends le chemin qui redescend vers le pico Grande, le PR 12. Bizarrement, aucun panneau à l'intersection. Généralement quand deux PR se croisent, il y a des panneaux. Côté météo ça ne s'améliore pas. La descente est féroce et faudra la remonter. Mouais, le chemin est pas top entretenu. Va savoir si t'es pas finalement sur la partie fermée du chemin. Premier passage un peu chaud, des cables de sécurité sont là mais tout rouillé. En te tenant au filin tu t'ecorches la main. Tu vas pas choper le tétanos quand même!

Tu vois un passage sur des rochers plat, de boue, d'eau et d'herbe. A ce moment tu te dis, putain, faut pas deconner, tu peux te vautrer ici. Vraiment, t'as pensé ça. Tu poses le sabot gauche, faute de quart, le pied part en avant. Reflex, tu pars en arrière en pliant le genou. Ouais, c'est technique ! Tu lâches tes bâtons et pose tes mains pour amortir la gamelle. Les mains ont bien glissé mais ça va. 10 mètres plus haut ou plus bas, t'aurais pu mal finir vu le vide sur le côté. Tu regardes ta main droite. Pleine de sang. T'as ripé sur le poignet et il est ouvert sur 2 cm. Bon, encore dans échec ? Que nenni, pas question de faire demi tour. Le sang finira bien par s'arrêter! Tu continues à descendre. 5 minutes plus tard, t'as du sang sur la bâton de marche et les doigts. Ah ouais, quand même. T'es pas une pointure en kit médicale. Un peu de flotte pour nettoyer la main, un bout de sparadrap et un strap pour faire tenir le sparadrap. T'as pas mieux, t'es au taquet. T'as même pas du désinfectant. Ça devrait le faire, tu repars. Le chemin remonte, t'entends un crac. Ton short vient de se déchirer. Hé ho, c'est fini les emmerdes ?

Sexy,  non?

Le chemin commence à vraiment remonter. Extrêmement pentu. Tu sais que tu vas devoir revenir par là en descendant et rien que dans la montée tu flippes. Va falloir pas déconner au retour car tu peux pas beaucoup t'appuyer sur ton poignet droit.

Le côté positif, le soleil apparaît un petit peu et fait ressortir le jaune sur de gros rochers.

Finalement t'arrives au pied du Pico Grande. Il y a 30 pimpims portugais au sommet. Jamais ils sont passés par ton chemin, impossible. En fait, t'es passé par la partie fermée. Si tu partais du point de départ, il y avait aucun problème. En relisant les infos, c'était clair...

T'es face au pico Ruivo et au pico Arieiro où tu peux voir, en fonction du jeu des nuages, les sommets.

La vue est super sympa en plus avec un peu de soleil et le ciel dégagé. Mais tu stresses un peu pour le retour à cause de la partie dangereuse et ton poignet te fait mal.

Demi tour, tu vois bien les pierres posées au sol pour indiquer que le chemin est fermé. Mouais... De route façon, t'as pas trop le choix pour récupérer ta bagnole.

T'arrives au passage dangereux. Dans ta tête ''fais pas le con, fais pas le con''. Un stress. Si t'as pas le vertige, ça passe plutôt tranquille mais quand t'es un baltringue à vertige comme toi... T'es descendu au ralenti en transpirant.

Les nuages commencent à revenir donc tu fais quelques photos.

Retour au point de départ au resto. Histoire de te remettre, t'essayes le steak à la portugaise. Un steak, une tranche de jambon, un oeuf, de la sauce et surtout des patates.

Ton pansement plein de sang a glissé, tu peux voir la plaie. Je vous fais pas une photo, c'est pas beau à voir. Au début tu pensais mettre un peu d'alcool dessus et c'était plié. A défaut d'alcool pharmaceutique, tu pensais même ouvrir ta bouteille de rhum et en verser sur ton poignet. Mais là, t'as des gros doutes, surtout que ça pourrait s'infecter.

On est dimanche, direction une pharmacie de garde. Celle ouverte est de l'autre côté de l'île. Quand ça veut pas... Quand tu montres ta plaie, la pharmacienne fait un pas en arrière et appelle une autre. Apparemment c'est vraiment pas beau. Elle peut rien faire, faut que tu ailles à l'hopital. Ah ouais, quand même ! Sinon, à la pharmacie il vendent, posé sur le comptoir, bien visible, des boîtes de ... gourmet. Ouais, les boîtes de pâté pour chat. Pharmacien, c'est un métier !

T'as le choix entre l'hôpital privé payant et le public où la pharmacienne te préviens que tu vas poireauter. Bon un dimanche aprèm tu sens que tu va s'y passer la nuit car c'est pas une urgence. Tu vas alors lâcher quelques billets... Effectivement dans le privé, t'es reçu rapidement. Impossible de faire des points de suture car la plaie n'est pas suffisamment profonde. La déchirure est parallèle à ton poignet sur 2-3 centimètres et 1 millimètre de profondeur. Tu ressors avec un beau pansement, une ordonnance pour des antibiotiques, 127 euros en moins et revenez nous voir dans deux jours. Euh on verra, pour 127 euros, tu préfères poireauter à l'hôpital.

Demain, rando pépère si t'as pas mal au poignet. De toute façon, avec ton pansement, baignade interdite. Dommage le jacuzzi de l'hôtel était libre.

Et histoire de finir en beauté, t'apprends que le 25, le jour de ton retour en France, grosse grève des aiguilleurs du ciel français. Tu vas demander un rapatriement sanitaire.

Ouais, journée de galère pour rester poli. Tout ça pour 14 bornes et 1200 de D+. Finalement Madeire, île dangereuse pour les français...

Lien sur les randos

https://visitmadeira.com/en/what-to-do/nature-seekers/activities/hiking/pr-13-vereda-da-encumeada/

https://visitmadeira.com/en/what-to-do/nature-seekers/activities/hiking/pr-12-caminho-real-da-encumeada/

8

Bom dia,

Nuit difficile car à chaque fois que le poignet touchait le matelas, ça te réveillait. Le pansement a mal tenu, résultat du sang sur les draps.

Le ciel est encore plus gris que les autres jours. Pas très motivé pour faire une rando surtout avec ton poignet. Direction une pharmacie pour acheter tout ce qu'il faut pour changer le pansement. Sur la facture de l'hôpital, t'as tout ce qui a été utilisé. Ça facilite. Non, dans cette pharmacie de quartier, pas de vente de boîtes pour chats.

La route passe par un mirador sur le rocher de l'aigle. L'aigle ? Il était encore trop tôt, il faisait grasse mat. Quand ça veut pas...

Maintenant faut changer le pansement. Mamamia, les steri-strip pour tenir la peau n'ont pas tenu. Elle s'est enroulée sur elle même et la chair n'est plus protégée. On va arrêter les détails. Tu fais au mieux le pansement mais c'est pas top.

Maintenant, quoi faire? Il y a une rando, PR 8, facile très emblématique de Madère. Elle se situe à l'extrême est de l'île et t'emmène au bout de la péninsule de sao Lourenço avec vue sur les îles de Deserta et Buglo.

Oui, oui, les îles sont au fond 

L'idée est de marcher sans bâton dans la main droite. Cette rando, facile, est très fréquentée, en particulier par les familles. À 10h, les voitures sont garées en bord de route à 1 1 km du point de départ.

Vue sur le petit village de Quinta do Lorde.

La balade fait 7 km aller retour avec juste un montée finale un peu pentue.

Vous emballez pas question soleil. Ces photos ont été prises pendant le quart d'heure syndicale où le soleil doit être présent par contrat.

Ouais, ouais, y a du monde sur ce sentier. Bizarrement, hier, t'as croisé moins de pèlerin...

Retour à la bagnole, ton pansement tient moyen. Tu le changes et r'envois une photo de la plaie à une amie infirmière en France. Ça ne va pas, il faut tendre la peau déchirée. Hein?! Mouais, tu te sens pas de le faire. Et ouais, grande gueule mais petite nature. Direction la petite ville de Machico en bord de mer où tu dois passer la nuit. Tu la visiteras plus tard. D'abord tu cherches une infirmière pour changer le pansement. A la pharmacie, ils veulent pas le faire. Et ouais, soit tu vends du pâté pour chat soit... On t'envoie à l'hôpital publique... T'es baladé dans l'hôpital de guichet en guichet pour enfin trouver celui où t'enregistrer et patienter. Oui, c'est publique donc tu attends, normal. Sinon c'est retourner à l'hôpital privé et re-payer 130 euros pour un pansement qui tient pas. Au fait, prochaine fois, prendre la carte vitale européenne...

Autant dans le privé, tout le monde parlait anglais autant dans le public... Ton amie infirmière est portugaise. T'attends ton tour pour l'appeler et qu'elle explique la situation. Merci Isabel! T'as le droit à deux infirmières rien que pour toi. Ici, le touriste est bien reçu... Quand elles voient ta plaie, elles te font comprendre qu'elle a été mal nettoyée hier, il reste de la terre. Quoi ? Remboursez moi ! En plus, la plaie est trop grande pour tenir avec un simple pansement. Donc, tout a été mal fait hier. Quand elles comprennent que tu rentres en France demain, tu sens comme un petit soulagement, genre ça sera au docteur français de gérer. Le tarif ? 30 euros. En tout cas, on aura bien rigolé et t'es reparti avec un pansement jusqu'à l'avant bras et surtout l'adresse du meilleur bar pour déguster la poncha.

Le bar est juste à 20 minutes de marche du centre ville sur un rond point blindé de bagnoles. C'est pas trop le coin pour un rdv romantique...

La reine de la poncha

Alors, la ville de Machico, comme tous les petits bleds ou t'es passé, ils ont piétonné le bord de mer. Quelques petites ruelles pavées très tranquilles, une petite forteresse et une plage de sable blond. T'as de gros doutes sur l'origine du sable. Il y a que de la caillasse noire sur l'île, alors du sable ici blond...

La rando que t'avais prévue en principe ce matin partait de Queimadas où tu peux voir une ancienne maison typique de Madère. Bon, t'y es pas allé mais à côté de ton hôtel, ils ont construit deux baraques pour que le touriste puisse s'imprégner.

Alors, jeudi va être galère avec la grève des aiguilleurs du ciel, en plus les prévisions météos sont pas bonnes, t'as quelques doutes sur le pansement de ton poignet et tu ne peux plus trop faire de rando un poil physique (t'as signé un contrat avec tes genoux, pas de bâtons, pas de randos). Conséquences, tu vas rentrer deux jours plus tôt.

Lien sur la rando du jour

https://visitmadeira.com/en/what-to-do/nature-seekers/activities/hiking/pr-8-vereda-da-ponta-de-sao-lourenco/

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Yo,

Dernière journée à Madère. Pas de randos et pas d'hostos. Soit tu te tapes le tour de l'île en bagnole, soit tu te pointes au pico Arieiro pour refaire de photos du lever de soleil (non, c'est une blague), soit tu vas buller et faire du shopping à Funchal.

Tu te barres ce soir et le soleil est revenu...no comment.

T'es retourné jeter un œil au marché. Certains fruits sont toujours à 49 euros le kilo et ils en vendent les bougres. Faut reconnaître que leurs stands sont super attrayants

Tu as aussi des petites boutiques qui vendent de produits locaux, madère, gâteaux.... Tu pensais que sur le marché tu trouverais des produits plus artisanaux qu'au supermarché. Que nenni, la même marque, même modèle mais au double du prix.

Cette fois, t'es arrivé à temps pour voir le marché aux poissons et le fameux poiscaille local, le sabre. Il a vraiment une sale gueule.

T'es aussi passé par une petite boutique qui fait que des biscuits. Côté positif, ça ne parlait que portugais. Certains repartent avec plusieurs kilos.

Les portes d'une longue ruelle de la vieille ville sont devenues un moyen aux peintres de s'exprimer.

Tu pensais prendre le téléphérique pour aller au jardin botanique. 100 mètres de queue, ça décourage un poil.

Quelques photos de la ville et l'intérieur de la cathédrale.

Journée tranquille avant de rentrer, t'es en convalescence. L'avion est à 4h du matin.

En début de blog, t'avais dit que tu trouverai bien un baltringue et que certainement ce serait celui qui écrivait ce blog. C'est fou cette anticipation, cette clairvoyance !

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Alors, en vrac

T'as eu du pot de faire la rando pico Arieiro au pico Ruivo un jour avec soleil sinon t'aurais certainement raté les plus beaux paysages.

T'as 4 types de randos :

- les levadas, les canaux, c'est plat, c'est sympa mais un peu répétitif

- les véradas, les balades en balcon

- les randos sur le plateau Raul de serra

- et toutes celles qui vont en direction du Pico Ruivo

Un mixte des quatre types est sympa mais celles en direction du Pico Ruivo proposent des paysages plus impressionnants mais plus engagées. Pas pour les coiffeurs en goguette....

A part quelques endroits qui servaient un peu de toilettes sauvages, les chemins sont très propres. De même que les villes, pas un papier par terre. On a des trucs à améliorer en France !

Dans tous les restos testés, t'as toujours bien déjeuné (sauf à Funchal) et les serveurs(es) portugais toujours très souriants et à l'écoute.

Côté bagnole, faut vraiment pas suivre les raccourcis proposés par les GPS, c'est l'occasion de gros flippes ! Restez sur les routes où vous voyez indiqué des arrêts de bus. Là, on passe même avec une voiture de daube. Les routes sont bonnes sauf si on est malade en bagnole. Ouais, ça tourne...

Côté visite des hôpitaux, essayez plutôt les hôpitaux publiques que privés. Après, si vous pouvez éviter... Et si vous venez avec votre chat, vous pourrez le nourrir en allant à la pharmacie.

Mais si vous voulez éviter de voir du français partout (une véritable engeance ces bestioles), choisissez plutôt une autre destination comme... l'Irak (bien que....)

Dernier point, faîtes gaffe, c'est une île dangereuse. T'as traîné t'es guêtres dans plein d'endroits compliqués, dangereux, où tu payes cash la moindre erreur et t'es revenu indemne. Et là, Madère, île touristoque de FRAM, des merdouilles (pas très grave, faut relativiser). Soit t'as vieilli, non pas la peine de faire des commentaires désobligeants, soit t'es pas fait pour ces destinations très touristiques. l'Érythrée, vous connaissez ?