T'ouvres les volets. Il ne neige pas, let's go. Oui, y a du soleil mais toi, c'est du côté des nuages ta rando...
Objectif le pico Grande à 1650 mètres d'altitude. En principe, une des randos, le PR 12, qui va au pico Ruivo passe par le pico Grande. Mais le chemin est fermé à un certain endroit mais tu ne sais pas où (en fait, t'as pas trop regardé). Donc, plutôt que d'être coincé au point de départ, tu as vu que tu pouvais y aller en commençant par la PR 1.3 et ensuite bifurquer en direction du le pico grande sur la PR 12 dans l'autre sens. Et ouais, tu passes une partie de tes soirées à chercher des chemins.
Direction Encumeada, point de départ de la PR 1.3. Le bar resto est ouvert, tu demandes si le chemin est ok. Confirmation, cool! Tu demandes comment était le temps hier ici. Du soleil, pas une goutte de pluie...no comment. Si le temps reste dégueulasse, tu te poseras tranquillement au resto au retour, le cadre est sympa.
Pour l'instant c'est le brouillard mais bon c'est parti. Tu commences par monter au premier étage de la tour Eiffel. Ouais, t'as retrouvé tes copines, les marches. Un petit peu de plat et ensuite tu montes au deuxième étage de la tour Eiffel. Pour l'instant côté météo toujours dégueulasse ⁶.
Petit point sur la flore. T'as toutes les nuances de vert, plein de sorte d'arbres et d'arbustes. Côté fruitiers, t'as vu du néflier, papayer, vigne, bananier. Voilà, c'était le petit point sur la flore.
Tiens, des pâquerettes. Ouais on s'occupe comme on peu.
Par de très rares moments, une éclaircie permet de voir un peu le paysage. Dégagé, ça doit être top.
T'arrives à l'intersection, soit tu continues vers le pico Ruivo (ici tous les chemins mènent au pico Ruivo...), soit tu prends le chemin qui redescend vers le pico Grande, le PR 12. Bizarrement, aucun panneau à l'intersection. Généralement quand deux PR se croisent, il y a des panneaux. Côté météo ça ne s'améliore pas. La descente est féroce et faudra la remonter. Mouais, le chemin est pas top entretenu. Va savoir si t'es pas finalement sur la partie fermée du chemin. Premier passage un peu chaud, des cables de sécurité sont là mais tout rouillé. En te tenant au filin tu t'ecorches la main. Tu vas pas choper le tétanos quand même!
Tu vois un passage sur des rochers plat, de boue, d'eau et d'herbe. A ce moment tu te dis, putain, faut pas deconner, tu peux te vautrer ici. Vraiment, t'as pensé ça. Tu poses le sabot gauche, faute de quart, le pied part en avant. Reflex, tu pars en arrière en pliant le genou. Ouais, c'est technique ! Tu lâches tes bâtons et pose tes mains pour amortir la gamelle. Les mains ont bien glissé mais ça va. 10 mètres plus haut ou plus bas, t'aurais pu mal finir vu le vide sur le côté. Tu regardes ta main droite. Pleine de sang. T'as ripé sur le poignet et il est ouvert sur 2 cm. Bon, encore dans échec ? Que nenni, pas question de faire demi tour. Le sang finira bien par s'arrêter! Tu continues à descendre. 5 minutes plus tard, t'as du sang sur la bâton de marche et les doigts. Ah ouais, quand même. T'es pas une pointure en kit médicale. Un peu de flotte pour nettoyer la main, un bout de sparadrap et un strap pour faire tenir le sparadrap. T'as pas mieux, t'es au taquet. T'as même pas du désinfectant. Ça devrait le faire, tu repars. Le chemin remonte, t'entends un crac. Ton short vient de se déchirer. Hé ho, c'est fini les emmerdes ?
Sexy, non?Le chemin commence à vraiment remonter. Extrêmement pentu. Tu sais que tu vas devoir revenir par là en descendant et rien que dans la montée tu flippes. Va falloir pas déconner au retour car tu peux pas beaucoup t'appuyer sur ton poignet droit.
Le côté positif, le soleil apparaît un petit peu et fait ressortir le jaune sur de gros rochers.
Finalement t'arrives au pied du Pico Grande. Il y a 30 pimpims portugais au sommet. Jamais ils sont passés par ton chemin, impossible. En fait, t'es passé par la partie fermée. Si tu partais du point de départ, il y avait aucun problème. En relisant les infos, c'était clair...
T'es face au pico Ruivo et au pico Arieiro où tu peux voir, en fonction du jeu des nuages, les sommets.
La vue est super sympa en plus avec un peu de soleil et le ciel dégagé. Mais tu stresses un peu pour le retour à cause de la partie dangereuse et ton poignet te fait mal.
Demi tour, tu vois bien les pierres posées au sol pour indiquer que le chemin est fermé. Mouais... De route façon, t'as pas trop le choix pour récupérer ta bagnole.
T'arrives au passage dangereux. Dans ta tête ''fais pas le con, fais pas le con''. Un stress. Si t'as pas le vertige, ça passe plutôt tranquille mais quand t'es un baltringue à vertige comme toi... T'es descendu au ralenti en transpirant.
Les nuages commencent à revenir donc tu fais quelques photos.
Retour au point de départ au resto. Histoire de te remettre, t'essayes le steak à la portugaise. Un steak, une tranche de jambon, un oeuf, de la sauce et surtout des patates.
Ton pansement plein de sang a glissé, tu peux voir la plaie. Je vous fais pas une photo, c'est pas beau à voir. Au début tu pensais mettre un peu d'alcool dessus et c'était plié. A défaut d'alcool pharmaceutique, tu pensais même ouvrir ta bouteille de rhum et en verser sur ton poignet. Mais là, t'as des gros doutes, surtout que ça pourrait s'infecter.
On est dimanche, direction une pharmacie de garde. Celle ouverte est de l'autre côté de l'île. Quand ça veut pas... Quand tu montres ta plaie, la pharmacienne fait un pas en arrière et appelle une autre. Apparemment c'est vraiment pas beau. Elle peut rien faire, faut que tu ailles à l'hopital. Ah ouais, quand même ! Sinon, à la pharmacie il vendent, posé sur le comptoir, bien visible, des boîtes de ... gourmet. Ouais, les boîtes de pâté pour chat. Pharmacien, c'est un métier !
T'as le choix entre l'hôpital privé payant et le public où la pharmacienne te préviens que tu vas poireauter. Bon un dimanche aprèm tu sens que tu va s'y passer la nuit car c'est pas une urgence. Tu vas alors lâcher quelques billets... Effectivement dans le privé, t'es reçu rapidement. Impossible de faire des points de suture car la plaie n'est pas suffisamment profonde. La déchirure est parallèle à ton poignet sur 2-3 centimètres et 1 millimètre de profondeur. Tu ressors avec un beau pansement, une ordonnance pour des antibiotiques, 127 euros en moins et revenez nous voir dans deux jours. Euh on verra, pour 127 euros, tu préfères poireauter à l'hôpital.
Demain, rando pépère si t'as pas mal au poignet. De toute façon, avec ton pansement, baignade interdite. Dommage le jacuzzi de l'hôtel était libre.
Et histoire de finir en beauté, t'apprends que le 25, le jour de ton retour en France, grosse grève des aiguilleurs du ciel français. Tu vas demander un rapatriement sanitaire.
Ouais, journée de galère pour rester poli. Tout ça pour 14 bornes et 1200 de D+. Finalement Madeire, île dangereuse pour les français...
Lien sur les randos
https://visitmadeira.com/en/what-to-do/nature-seekers/activities/hiking/pr-13-vereda-da-encumeada/
https://visitmadeira.com/en/what-to-do/nature-seekers/activities/hiking/pr-12-caminho-real-da-encumeada/