Vélo-route Méditerrannée/Atlantique
Au départ de Sète, la mer est bien présente, puis juste suggérée par le cordon des dunes que garde jalousement un tissage de barrières en bois. Des herbes folles se détachent sur fond de ciel moiré, tonique.
La suite est assez bruyante : sécurisée mais en bord de route. Je pose le camp à 19h50, à VIAS, après une "bérioule" à la mode de Carhaix Plougher : forêt de bambous, champ, grille, barbelés pour finalement me retrouver presque au point de départ ! Roger a adoré ! Nuit douce dans la savane, quelques promeneurs de chiens bienveillants au réveil.
Le canal du midi nous guide, assez sinueux et brodé de péniches colorées, en ruine ou exubérantes.
Bivouac après le "SOMMAIL", mais pas sommeil !
Le vent du nord me freinera aujourd'hui encore.
Les écluses s'enchainent . Des plaisanciers m'offrent une part de gâteau et de la pastèque. Le mot "courage" revient souvent dans les petites conversations ! Pour moi c'est tout sauf du courage. Une bonne tranche de détermination, d'énergie bien gérée, de jubilation aussi. Le cocktail est savoureux.
Arrivée à Carcassonne en même temps que les coureurs du tour de France : je ne m'arrête pas . Le sentier est étroit mais roulant. Je me fond dans la végétation. L'eau est couleur taupe, avec des reflets changeants.
Semi-Bivouac avec table sur une aire de pique-nique à Villesèquelande. Mes voisins dorment sur leur péniche.
Les gardiens d'écluses font passer environ 35 bateaux par jour en haute saison.
L'ombre généreuse est bienfaisante.
J'ai aimé guetter l'harmonie, la feuille qui se détache, l'ombre colorée, les lignes de fuite de vieux platanes qui ont survécu au Covid des platanes !
10km après Castelnaudary l'ambiance change. Le goudron refait surface.
Bivouac dans un grand parc à l'entrée de Toulouse.
5ème jour, le bilan physique est plutôt positif. Le dos à surveiller. Je crois que je me couche trop tôt. C'est l'été, les journées sont longues et mon rythme n'est pas adapté aux plaisirs estivaux.
Déjà 9 jours de route, 600km et 8 bivouacs depuis Sète. J’ai quitté la Vélo route Méditerranée/Atlantique à Moissac pour la retrouver à Blaye : trop de canal tue le canal j’ai donc traversé le Lot et la Dordogne par de Mini-routes très rurales, (merci Komoot) à part une erreur de jeunesse de 3 heures : galère sur une route départementale classée ADD (Abominablement Dangereuse et Déprimante) avec les semi-remorques qui te refont le brushing, la pluie et le vent de face. Le genre de situation qui donne envie de poser le vélo pour s’inscrire à un cours de patchwork
Coté bivouacs pas de souci :
Entre 17 et 18 heures je bois une bière et je réfléchis (les blondes réfléchissent beaucoup !). J’évalue les kilomètres que je peux encore parcourir, loin d’une ville. L’idéal est d’être sur une route communale donc pas fréquentée. Viser une rivière ou un plan d’eau s’il y en a ou guetter le chemin de terre qui m’éloignera de la route. Il faut prendre son temps, chercher le bel endroit. Alors je trouve toujours une plate forme herbeuse, bien à côté du chemin pour que la tente ne se fasse pas ecrrrrbvzzssgllbvzzz par un tracteur à l’aube . (Les blondes réfléchissent beaucoup ) Sinon il y a aussi l’arrière des églises de campagne. J’ai fait hier un magnifique bivouac derrière une église du XI ème siècle et un excellent petit déjeuner sur la tombe de Godefroy de Cyclouille, ancêtre de l’inventeur du vélo.
Vous voyez c’est très simple !
Confiance et pas de précipitation !
Bivouac 8, La grande désillusion : 20:00, cramée, je dois trouver un site sympathique, vite. Je m’écarte de ma route, une piste , un sous bois, ça change du champ, je signe. Ah le charme du sous bois ! L’ombre douce perforée de lamelles de soleil, le camaïeux des bruns, la verticale de troncs harmonieusement espacés .... je pose les sacoches
Et débarrasse le sol de ses branchages .....AAARRRGH
Une armée de moustiques entraînés dans la jungle par Bolsonaro m’encercle et attaque !
20:12 je suis sous ma tente (douche comprise). Je mangerai froid. Pas grave.
9-Un phare, (de tête nègre) ça ne se refuse pas !
La lumière alternante de nuit, 3 occultations, 12 secondes.
Je m’attendais à être réveillée par le cri des mouettes hélas c’était plutôt un croassement rauque ... ah je sais... une mouette qui aurait attrapé le Covid
10- Deuxième phare (Chassiron) et bivouac de rêve à Oleron. L’odeur du goémon imprègne mon duvet ! J’adore ! Des touristes visitent le phare, achètent des aveneaux, des coquillages made in Indonésia et des bouées licornes. Je suis cuite par le soleil. La vue d'un parasol Nestlé me ravit !
Ce soir, coucher de soleil en direct live ! Lorsque je fais le total des kilomètres je trouve 777 ! Nous sommes le 17/7 et je suis partie le 7/7 de Sète 😉 Il y a 7 ans jour pour jour je passais à Royan pour ma première Vélodyssée.
Je crois que j’ai le « syndrome de la cabane en toile » !
Delphine et Christian m'accueillent à la Rochelle. Notre amitié n'a pas pris une ride.
J'ai beaucoup aimé le parcours entre La Rochelle et Pornic : La petite mer intérieure, ses digues et ses canaux derrière la forêt domaniale d'Olonne, l'alternance de bois et de dunes , les nuits en forêt, la mosaïque des marais. De Pornic je vise le bac du Pellerin et traverse une zone bleue sur la carte, par la petite route "de l'île". Le canal de Buzay et le canal maritime de la basse Loire me conduisent au bac.
Canicule, détricoteuse d'énergie. Pas facile à gérer ! Inquiétant parfois. Je m'asperge et je bois. Pour me mettre à l'ombre du canal de Nantes à Brest je dois négocier, avec moi même, 20 minutes de train entre Pontchateau et Redon. J'aurai fait tout de même 92 km aujourd'hui.
Mon itinéraire prend bientôt fin . 1400 km en 19 jours de Sète au Pouldu. Je vais lézarder jusqu’à Concarneau ....J’ai fait 15 bivouacs, 2 nuits chez des amis et une nuit en camping poussée par le risque d’orage violent. Le coup de foudre, c’est pas mon truc Mon banquier est satisfait de mon budget vacances, mais j’ai surtout adoré bivouaquer, entre 7 et 77 mètres de mon tracé, en toute confiance, À l’abri des regards, repérant le sentier qui permet de s’isoler (la fatigue est un excellent moteur de recherche ! N’hésitez plus mesdames, vous avez plus de chance d’être agressée sur un parking qu’a la lisière d’un champ de tournesols !
Les avantages du bivouac :
⁃ on s’arrête quand on veut, na !
⁃ On sait pourquoi on a lu le manuel des Castors juniors quand on était petits
⁃ On n’a pas le bruit du voisin qui refait sa vie à 2h du mat, des tongs à 4h, de la mobylette au pot d’échappement percé à 6 h
⁃ On est obligé de s’arrêter dans les bars pour recharger son téléphone
⁃ On se rencontre soi même .
Les inconvénients du bivouac
⁃ on ne rencontre que soi même, c’est un tantinet réducteur !
⁃ on est un tantinet moins propre, mais personne ne le sait !
⁃ Sans abri, la pluie est un tantinet dérangeante, surtout pour la cuisson de l’omelette norvégienne !
Vélo-routes ou pas Vélo-routes ? That is the question que je me suis posée.
Sur 1450 kilomètres j’ai fait au final environ 500 km sur de petites routes.
Bien que n’ayant pas les deux pieds dans le même sabot, je suis une femme et j’estime mon sens de l’orientation à 2 sur une échelle de 10 !
Les vélo-routes permettent la rêverie. On se laisse guider sur le fil d’un canal ou d’une piste boisée, le kilométrage est annoncé, ce qui permet de réguler les pauses sans attendre désespérement la vue d’un clocher. Je visite chaque brin d’herbe, la chevelure de l’orge, le déhanché des pétales de fleurs. Le GPS est en mode repos. C’est très zen, limite stage de méditation ayurvédique, avec une option vibration du corps sur les parties pistes et sentiers. Attention : ne pas s’endormir ! Pour la découverte de la vie locale, c’est moyen. Ethnologue, s’abstenir.
Pour les routes, j’ai testé l’appli Komoot (découverte sur ce site). Facile à programmer et fonctionnant en mode « avion ».
Une excellente note dans le Lot et en Dordogne : Komoot m’a permis de slalomer sur des mini-routes communales, me glisser dans les méandres d’une campagne dépeuplée, de profiter longuement d’une ambiance viticole qui tolère un ciel mitigé. Parfait ! A condition de ne pas trop lacher des yeux la boule bleue qui te ballade !
Et puis ….. Le BUG !
Au départ, une piste large encadrée de champs. A peine quelques nids de poule, bon, ça réveille ! Une arche de verdure signale l’entrée en forêt.
Sympa, Komoot a bon goût .Hohé les lutins, j’arrive !
Et les vaches de ricaner !
Forêt sombre, fabuleuse, la piste devient chemin qui devient sentier qui devient ….. bon j’enlève les sacoches et je pousse Roger (pas dans les orties) , je franchis, il glisse, je sillonne, je bifurque, pente boueuse 20% , je décharge, Roger roule sur des passerelles dans un océan de fougères, le vert m’engloutit, la mousse fait tapisserie, les sacoches retiennent leur souffle … ou suis-je ?
En fait j’étais en mode « randonnée, option sanglier », entre Pont Scorff et Gestel : un très beau souvenir. (les blondes sont positives !)
Donc sur Komoot ne pas oublier choisir son style entre Vélo , VTT ou gravel, le plus adapté pour le commun des voyageurs bien chargés.
Peut être avez-vous testé l’appli idéale pour fuir les voitures et préférer les sentiers ? Ma limite est = ne pas enlever les sacoches ni me démettre une épaule en poussant Roger.