Carnet de voyage

VAGABLONDAGES

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Pour le partage d'itinérances à vélo, à pieds, en canoë.....
Mai 2021
1000 jours
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J'avais testé en solo le vélo de voyage en Auvergne et sur la "vélodyssée" . Le rêve avait germé ......

Un an de vélo ! en 2017, le rêve devient réalité ! Une année de disponibilité pour s'échapper, découvrir, pédaler nez au vent, bivouaquer aux étoiles, en un mode de vie minimaliste, goûtant l'essentiel, la liberté ! C'est un voyage en duo, ou plutôt en couple. Un billet d'avion "tour du monde" et 4 longues escales sur 4 continents, avec un petit tour des Annapurnas en VTT au passage !

En voici le détail :

ROUMANIE

NÉPAL

Tour des Annapurnas en VTT

NOUVELLE ZÉLANDE




AMÉRIQUE DU SUD

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Itinéraire tout en douceur sur le tracé de l'ancienne voie de chemin de fer.  

J1 58 KM de la Voulte sur Rhone à 15 km de St Agrève, bivouac.

Itinéraire doux et lumineux, très peu goudronné, avec juste ce qu'il faut de sable et de pierres pour que les pneus de Roger se réveillent et crissent de plaisir ! Une mini épicerie dans la gare de Chalençon propose du pain frais et de quoi composer un pique nique un peu cher mais bienvenu ! La piste est jalonnée de barrières esthétiquement ajourées, florales ou faisant référence à la faune locale .

Le bivouac du soir me permet de profiter d'un calme extrême, et d'un panorama égaillé par les massifs de genets en fleur. Pour mon premier "nouveau départ" en solo les conditions sont faciles et rassurantes.

En bord d'itinéraire il est très facile de trouver une zone de bivouac, avec ou sans table en bois (le grand luxe pour mes articulations ! ! ! )

J2 64 KM du bivouac 1 à St Sauveur de Montagut via le col de Brun, Labatie d'Andaure, Desaignes, Lamastre puis Dolce via .....

C'est une succession de viaducs aux courbes solides et de tunnels qui font le charme de cet itinéraire. Arcs horizontaux plongeant dans les massifs de genets et arcs verticaux dévoreurs de verdure....

La petite route du col brun est étroite et peu voire pas fréquentée. Quelques zones de forêt de pins faisant place à des points de vue et de beaux villages (ne pas manquer la visite de Desaignes) . Une mini route descend directement de Desaignes au tronçon Lamastre/ Le Cheylard de la Dolce via . Je choisis de visiter Lamastre ....

J3 75 KM Les ollières sur Eyrieux, puis D2 vers le Col du moulin à vent et boucle sur le plateau avant de redescendre à Privas, Le Pouzin, la via Rhona.

Le plateau (bosselé ! ) au départ du moulin à vent est très prometteur. De beaux points de vue sur les massifs contrastant avec les prés d'un vert à faire pâlir d'envie les Irlandais. Les routes font la largeur d'une voiture que je ne croiserai pas ! Quelques sites sur l'histoire du protestantisme attendent les touristes. Nous sommes dans le "Vivarais". La météo me contraint à poursuivre vers la vallée du Rhône : Dommage !

Je manque aussi de batteries pour envisager l'utilisation intensive de mon GPS et trouver la pépite pour rejoindre Privas : retour sur la D2, re-dommage.

La ville de Privas ne me charme pas ! trop pendue ! des barres d'immeubles qui gâchent l'ambiance plus chaleureuse du centre ville . Je passe mon chemin.



Le bilan : Les muscles des jambes qui se réveillent et piaffent d'impatience, l'envie de prolonger ce plaisir de l'itinérance, la petite angoisse en retrouvant la vallée du Rhône bruyante et surpeuplée après 3 jours de relative solitude en pleine nature. C'était pourtant court, mais suffisamment agréable pour me conforter dans l'idée de poursuivre mes voyages à vélo..... loin..... longtemps !

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Vélo-route Méditerrannée/Atlantique

Au départ de Sète, la mer est bien présente, puis juste suggérée par le cordon des dunes que garde jalousement un tissage de barrières en bois. Des herbes folles se détachent sur fond de ciel moiré, tonique.

La suite est assez bruyante : sécurisée mais en bord de route. Je pose le camp à 19h50, à VIAS, après une "bérioule" à la mode de Carhaix Plougher : forêt de bambous, champ, grille, barbelés pour finalement me retrouver presque au point de départ ! Roger a adoré ! Nuit douce dans la savane, quelques promeneurs de chiens bienveillants au réveil.

Le canal du midi nous guide, assez sinueux et brodé de péniches colorées, en ruine ou exubérantes.

Bivouac après le "SOMMAIL", mais pas sommeil !

Le vent du nord me freinera aujourd'hui encore.

Les écluses s'enchainent . Des plaisanciers m'offrent une part de gâteau et de la pastèque. Le mot "courage" revient souvent dans les petites conversations ! Pour moi c'est tout sauf du courage. Une bonne tranche de détermination, d'énergie bien gérée, de jubilation aussi. Le cocktail est savoureux.

Arrivée à Carcassonne en même temps que les coureurs du tour de France : je ne m'arrête pas . Le sentier est étroit mais roulant. Je me fond dans la végétation. L'eau est couleur taupe, avec des reflets changeants.

Semi-Bivouac avec table sur une aire de pique-nique à Villesèquelande. Mes voisins dorment sur leur péniche.

Les gardiens d'écluses font passer environ 35 bateaux par jour en haute saison.

L'ombre généreuse est bienfaisante.

J'ai aimé guetter l'harmonie, la feuille qui se détache, l'ombre colorée, les lignes de fuite de vieux platanes qui ont survécu au Covid des platanes !



10km après Castelnaudary l'ambiance change. Le goudron refait surface.

Bivouac dans un grand parc à l'entrée de Toulouse.

5ème jour, le bilan physique est plutôt positif. Le dos à surveiller. Je crois que je me couche trop tôt. C'est l'été, les journées sont longues et mon rythme n'est pas adapté aux plaisirs estivaux.


Déjà 9 jours de route, 600km et 8 bivouacs depuis Sète. J’ai quitté la Vélo route Méditerranée/Atlantique à Moissac pour la retrouver à Blaye : trop de canal tue le canal j’ai donc traversé le Lot et la Dordogne par de Mini-routes très rurales, (merci Komoot) à part une erreur de jeunesse de 3 heures : galère sur une route départementale classée ADD (Abominablement Dangereuse et Déprimante) avec les semi-remorques qui te refont le brushing, la pluie et le vent de face. Le genre de situation qui donne envie de poser le vélo pour s’inscrire à un cours de patchwork

Coté bivouacs pas de souci :

Entre 17 et 18 heures je bois une bière et je réfléchis (les blondes réfléchissent beaucoup !). J’évalue les kilomètres que je peux encore parcourir, loin d’une ville. L’idéal est d’être sur une route communale donc pas fréquentée. Viser une rivière ou un plan d’eau s’il y en a ou guetter le chemin de terre qui m’éloignera de la route. Il faut prendre son temps, chercher le bel endroit. Alors je trouve toujours une plate forme herbeuse, bien à côté du chemin pour que la tente ne se fasse pas ecrrrrbvzzssgllbvzzz par un tracteur à l’aube . (Les blondes réfléchissent beaucoup ) Sinon il y a aussi l’arrière des églises de campagne. J’ai fait hier un magnifique bivouac derrière une église du XI ème siècle et un excellent petit déjeuner sur la tombe de Godefroy de Cyclouille, ancêtre de l’inventeur du vélo.

Vous voyez c’est très simple !

Confiance et pas de précipitation !

Bivouac 8, La grande désillusion : 20:00, cramée, je dois trouver un site sympathique, vite. Je m’écarte de ma route, une piste , un sous bois, ça change du champ, je signe. Ah le charme du sous bois ! L’ombre douce perforée de lamelles de soleil, le camaïeux des bruns, la verticale de troncs harmonieusement espacés .... je pose les sacoches

Et débarrasse le sol de ses branchages .....AAARRRGH

Une armée de moustiques entraînés dans la jungle par Bolsonaro m’encercle et attaque !

20:12 je suis sous ma tente (douche comprise). Je mangerai froid. Pas grave.


9-Un phare, (de tête nègre) ça ne se refuse pas !

La lumière alternante de nuit, 3 occultations, 12 secondes.

Je m’attendais à être réveillée par le cri des mouettes hélas c’était plutôt un croassement rauque ... ah je sais... une mouette qui aurait attrapé le Covid


10- Deuxième phare (Chassiron) et bivouac de rêve à Oleron. L’odeur du goémon imprègne mon duvet ! J’adore ! Des touristes visitent le phare, achètent des aveneaux, des coquillages made in Indonésia et des bouées licornes. Je suis cuite par le soleil. La vue d'un parasol Nestlé me ravit !

Ce soir, coucher de soleil en direct live ! Lorsque je fais le total des kilomètres je trouve 777 ! Nous sommes le 17/7 et je suis partie le 7/7 de Sète 😉 Il y a 7 ans jour pour jour je passais à Royan pour ma première Vélodyssée.

Je crois que j’ai le « syndrome de la cabane en toile » !



Delphine et Christian m'accueillent à la Rochelle. Notre amitié n'a pas pris une ride.

J'ai beaucoup aimé le parcours entre La Rochelle et Pornic : La petite mer intérieure, ses digues et ses canaux derrière la forêt domaniale d'Olonne, l'alternance de bois et de dunes , les nuits en forêt, la mosaïque des marais. De Pornic je vise le bac du Pellerin et traverse une zone bleue sur la carte, par la petite route "de l'île". Le canal de Buzay et le canal maritime de la basse Loire me conduisent au bac.

Canicule, détricoteuse d'énergie. Pas facile à gérer ! Inquiétant parfois. Je m'asperge et je bois. Pour me mettre à l'ombre du canal de Nantes à Brest je dois négocier, avec moi même, 20 minutes de train entre Pontchateau et Redon. J'aurai fait tout de même 92 km aujourd'hui.


Mon itinéraire prend bientôt fin . 1400 km en 19 jours de Sète au Pouldu. Je vais lézarder jusqu’à Concarneau ....J’ai fait 15 bivouacs, 2 nuits chez des amis et une nuit en camping poussée par le risque d’orage violent. Le coup de foudre, c’est pas mon truc Mon banquier est satisfait de mon budget vacances, mais j’ai surtout adoré bivouaquer, entre 7 et 77 mètres de mon tracé, en toute confiance, À l’abri des regards, repérant le sentier qui permet de s’isoler (la fatigue est un excellent moteur de recherche ! N’hésitez plus mesdames, vous avez plus de chance d’être agressée sur un parking qu’a la lisière d’un champ de tournesols !

Les avantages du bivouac :

⁃ on s’arrête quand on veut, na !

⁃ On sait pourquoi on a lu le manuel des Castors juniors quand on était petits

⁃ On n’a pas le bruit du voisin qui refait sa vie à 2h du mat, des tongs à 4h, de la mobylette au pot d’échappement percé à 6 h

⁃ On est obligé de s’arrêter dans les bars pour recharger son téléphone

⁃ On se rencontre soi même .

Les inconvénients du bivouac

⁃ on ne rencontre que soi même, c’est un tantinet réducteur !

⁃ on est un tantinet moins propre, mais personne ne le sait !

⁃ Sans abri, la pluie est un tantinet dérangeante, surtout pour la cuisson de l’omelette norvégienne !


Vélo-routes ou pas Vélo-routes ? That is the question que je me suis posée.


Sur 1450 kilomètres j’ai fait au final environ 500 km sur de petites routes.

Bien que n’ayant pas les deux pieds dans le même sabot, je suis une femme et j’estime mon sens de l’orientation à 2 sur une échelle de 10 !

Les vélo-routes permettent la rêverie. On se laisse guider sur le fil d’un canal ou d’une piste boisée, le kilométrage est annoncé, ce qui permet de réguler les pauses sans attendre désespérement la vue d’un clocher. Je visite chaque brin d’herbe, la chevelure de l’orge, le déhanché des pétales de fleurs. Le GPS est en mode repos. C’est très zen, limite stage de méditation ayurvédique, avec une option vibration du corps sur les parties pistes et sentiers. Attention : ne pas s’endormir ! Pour la découverte de la vie locale, c’est moyen. Ethnologue, s’abstenir.

Pour les routes, j’ai testé l’appli Komoot (découverte sur ce site). Facile à programmer et fonctionnant en mode « avion ».

Une excellente note dans le Lot et en Dordogne : Komoot m’a permis de slalomer sur des mini-routes communales, me glisser dans les méandres d’une campagne dépeuplée, de profiter longuement d’une ambiance viticole qui tolère un ciel mitigé. Parfait ! A condition de ne pas trop lacher des yeux la boule bleue qui te ballade !


Et puis ….. Le BUG !


Au départ, une piste large encadrée de champs. A peine quelques nids de poule, bon, ça réveille ! Une arche de verdure signale l’entrée en forêt.

Sympa, Komoot a bon goût .Hohé les lutins, j’arrive !

Et les vaches de ricaner !

Forêt sombre, fabuleuse, la piste devient chemin qui devient sentier qui devient ….. bon j’enlève les sacoches et je pousse Roger (pas dans les orties) , je franchis, il glisse, je sillonne, je bifurque, pente boueuse 20% , je décharge, Roger roule sur des passerelles dans un océan de fougères, le vert m’engloutit, la mousse fait tapisserie, les sacoches retiennent leur souffle … ou suis-je ?

En fait j’étais en mode « randonnée, option sanglier », entre Pont Scorff et Gestel : un très beau souvenir. (les blondes sont positives !)

Donc sur Komoot ne pas oublier choisir son style entre Vélo , VTT ou gravel, le plus adapté pour le commun des voyageurs bien chargés.

Peut être avez-vous testé l’appli idéale pour fuir les voitures et préférer les sentiers ? Ma limite est = ne pas enlever les sacoches ni me démettre une épaule en poussant Roger.




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Publié le 4 septembre 2021

7 JOURS DE BEAU TEMPS !

Beaucoup d'ombre, mais pas au tableau !

Un début d'itinéraire tout en douceur, sans surprise, ni au niveau des paysages ni au niveau de l'entente cordiale avec mon co-randonneur Gilou, qui a bien voulu m'intègrer à son projet.

De belles forêts se cambrent pour inonder d'ombre le chemin, d'un caractère de plus en plus méridional au fil des jours. Une chaleur relative réhausse les senteurs de pin, de pierres, de fougères.



On marche en présence de nombreux signes des guerres catholiques - protestants et de la révolte des camisards au début du XVIII ème.

Les gites sont accueillants, les tables gourmandes , les compagnons de tablées sympathiques.

On se recroisera souvent avec plaisir.


Un océan de bruyère jalonne nos 6 heures de marche quotidiennes. Un apiculteur a lâché ses abeilles et leur bourdonnement nous accompagne . Point culminant : le sommet de Finiels (1699m) .

Lorsque la bruyère abandonne l'espace, les plants de myrtilles s'épanouissent .... à notre grand plaisir !

Deux journées sans voir de trace de pollution ni de civilisation . J'ai tout de même dans mon sac à dos un sac à masques 😉

La rivière me tend les bras, je plonge !

Mes bras sont criblés de boutons, mais cette fois se ne sont pas des piqures de puces du canard, mais celles de punaises de lit récoltées à l'Abbaye (qui depuis a été fermée par arrêté préfectoral ! )

Gilou (bien plus sérieux que moi qui suis une éternelle optimiste séjournant au Pays des Bisounours) avait inspecté ses affaires centimètre par centimètre pour éliminer les bébêtes ! Il a échappé au massacre ! ! ! !


Les étapes :

1 - Abbaye Notre Dame des Neiges (et ses punaises pas des neiges mais de lit ! ! ) // Chasseradès. 15 KM

2 -Chasseradès // Le Bleymard 18 KM

3 -Le Bleymard // Le pont de Montvert 25 KM par le sommet de Finiels

4 -Le pont de Monvert // Bédoues. 28 KM

5 -Bédoues // Chassagnas. 25 KM

6 - Chassagnas //St Germain de Calberte 15 KM

7 -St Germain de Calbert // Saint Jean du Gard 28 KM

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Publié le 3 novembre 2021

Une nuit d’attente sur le port de Bastia, pliée en 4 sur les sièges avant : Je n’ai klaxonné que deux fois avec mon genou ! Puis ce beau bateau jaune qui prend la mer vers « l’île de beauté » (j’attends de voir 😊)

Quelques plongées et quelques randonnées plus tard, je charge Roger pour 4 jours de « tour du Cap Corse ».

La météo fait tout, le temps fait le reste. Je profite de 3 jours de ciel tantôt bleu, tantôt brodé de nuages à l’épaisseur aléatoire . La côte ouest est sauvage et la route arrachée à une falaise de strates obliques aux multiples nuances minérales. L’argent scintillant domine et a poudré de gris la plage de Nonza.

Les points de vue se succèdent et offrent leurs transparences émeraudes en premier plan.

La roche est une superposition de lamelles que la végétation s’approprie. Le concave de grosses bulles fait penser à une formation volcanique. Le vert en aplats est il minéral ?

Bivouac au pied d’une tour, sur un replat surplombant la mer et inaccessible aux motorisés : je dormirai tranquille.

Le petit port de Centuri est adorable hors saison. Je poursuis jusqu’à l’extrême Nord du cap : Tollare et Barcaggio. Le profil est simple : 350 m de montée 350 m de descente !

18:30 entre chien et loup, je dois être sur mon site de bivouac. Je le choisis soigneusement. Je tourne, guette, évalue, retourne, encore un demi-tour ... le bonheur !


☺️Depuis Marcinaggio, port animé de la côte Est, le route est trop fréquentée et trop bosselée ! Le soleil est toujours présent mais associé à un vent de face qui m’épuise. C’est le troisième jour, le pire ! J’arrive sèche mais rincée à Bastia ! Je me souviens alors que j’ai une carte bleue qui m’évitera trop de fatigue et une nuit sous la pluie battante annoncée : l’hôtel est confortable ! 😏

La traversée de Bastia a St Florent sera difficile ou pour le moins dangereuse ! Brouillard épais et vent violent me forcent à poser pied à terre à chaque passage de voiture . Ravie de voir les mats du port de plaisance !

Je pars à pieds à la découverte du désert des Agriates. Je confirmerai que la plage de Saleccia est accessible en vélo sacoches ce qui permet de se charger en vivres pour 3 jours . Le camping « U Paradisu » offre l’eau, même lorsqu’il est fermé ce qui est le cas en ce 1er novembre ! Mais aucun intérêt si l’on ne peut parcourir le sentier côtier, en mode pédestre avec maillot à portée de main !

Splendide ! Sauvage ! Paradis (je suis seule des 16:00 ce qui ne gâche rien, mais la nuit tombe un peu tôt, on ne peut pas tout avoir !)

Un vent a 110 km/heure m’oblige à me carapater dans les 3m2 de sanitaire accessible : le ciel ne me tombera pas sur la tête, par Toutatis ! Le chasseur qui tire à 20m de mon abri m’impressionne moins que le déchaînement des eucalyptus au son d’une mer déchirée .

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île de Ré : moi je dirais que ce serait en Bretagne ! Peut être parce qu'elle fait partie de mes premières escales à la voile, il y a longtemps, avant le pont ! Cette fois j'enjambe le pont sur mon beau destrier à pédales, avec la ferme intention de me perdre sur toutes les pistes et petites routes de l'île ...

Ici la mer s'éloigne démesurément, s'isole, et laisse sa trace en une mosaïque de miroirs liquides où se prélassent les crevettes. Le platier ou de haut-fonds sableux engendrent de belles vagues effilées bientôt rejointes par des surfeurs. Je les observe et compare leur patience à celle du pêcheur : la récompense récompense certainement l'attente !

J'ai aimé les marais salants et leur digues (dondon dondaine) , le calme quadrillé où s'ébattent les échassiers, les buissons aguerris bouffeurs de sel , rustiques, carapacés, parfois partageant le peu d'espace avec un arbre fournisseur d'ombre. Chouette, un banc : pause café!

Ré c'est parfois un peu cher, un peu "bourge". En avril l'air y est très respirable mais je m'imagine y séjourner en hiver et rencontrer les habitants historiques, et qui n'ont pas vendu leurs m2 à un prix inaudible ! La saison est propice au bivouac : journées longues et fraiches, détendues, et des zones de forêts ramifiées de sentiers menant à un plat herbeux . De toutes façons ici c'est plat ! Je roule vite et régulièrement, parfois bousculée par le vent . Les villages sont lumineux : maisons blanches et basses le long de rues pavées de galets. L'unité fait le charme. Vraiment agréable : à refaire !

PRESQU'ÎLE DE CROZON : 3 jours au départ de la gare de Chateaulin (la bonne idée ! ) D+ 2300m !

Une vraie reprise de l'activité "voyage à vélo", avec ses passages haute tension , courant alternatif, sur des routes fréquentées, puis le choix délibéré de bifurquer ! et vive les routes sans peinture ! Je suis dépendante du GPS mais c'est tellement plus agréable ! De nombreux muscles se détendent, l'esprit enfin vagabonde, les sens ouvrent leurs chakras ! Le relief est assez marqué. Mes jambes se réveillent. La pente est rude, trop courte pour que le coeur prenne sa pulsation de croisière. Les bains sont à 13°, régénérants! C'est plus simple à marée haute, je fais donc mes calculs . Au "cap de la Chèvre" je découvre la pépite, le village de Rostudel : coup de coeur, déjà je rêve d'y séjourner. Je poursuis sur des pistes entre orties, broussailles et boue infranchissable .... Excellent moral ! Je roule jusqu'à plus soif, le bivouac sur une aire de pique-nique à Lanvéoc un soir d'élection présidentielle : je devrais être tranquille!

Le troisième jour est celui de la fatigue, des pauses à ne pas négliger, pour moi à Landévénec. S'arrêter, récupérer, manger, prendre son temps pour ne pas fleurter avec la zone rouge: je m'en souviendrai en partant cet été pour 6 semaines d'improvisation ......

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Publié le 30 mai 2022

Un grand classique : le tour du lac de Constance. J’en avais entendu parler il y a des années comme l’un des circuits confortable, accessible à tous, délicatement aménagé et roulant… Qui plus est sans dénivelé ce qui m'autorisera à le programmer sur un week-end prolongé. Environ 270 km : nous les diviserons en 5 journées bien pleines.


J1- Longer les rives du Rhin en démarrant à Schaffhausen ajoute une dose de sérénité translucide à la palette de paysages assez variés, les chemins clairs traversant un plateau cultivé entre Rheinklingen et Radolfzell avant de redescendre sur Wallhausen.


52 km + la petite variante pour aller voir la statue de la « jeune fille » symbole de l’amitié franco- allemande et dont la jumelle se trouve au bord du lac du Bourget. Le lien est tissé grâce à Florence qui souhaitait la trouver à tout prix. Cela valait le petit détour !



J2 : 64 KM nous attendions le Ferry à 9H12, il arrivera à 10H12, enfin, à l’horaire de jour férié ! Une petite navigation de Wallhausen à Überlingen, jolie ville colorée aux statues délicieuses et l’itinéraire reprend en bord de lac . Kommoot, le GPS est assez judicieux, mais de temps en temps je le contrarie pour naviguer sur les spaghettis blancs de routes parallèles aux routes parallèles ! Paisible ! Le camping de Lindau « am see » s’atteint après la pause bière . La tente de Bruno commence à pâlir, à l’avant veille d’une retraite bien méritée ! Table et chaises mises à disposition par la direction , à l’insu de leur plein gré !


 J3 : Lindau ….. presque Constance car le camping se fait rare ! 


Au final nous atterrissons dans un camping…. En pente :)


La journée est ponctuée de belles découvertes, en particulier de statues d’art contemporain disséminées ici et là, dans un tournant, sur sur plage, en bord de sentier ; On pourrait y consacrer le voyage, comme un jeu de piste ou une chasse aux trésors.

J4 : petit déjeuner en bord de lac avant de rejoindre Constance. Au départ de l’itinéraire on se lache : sentier au ras des flots, très "Verboten aux vélos" mais on y est seuls, libres, et détendus ! 

Constance est une très belle ville, colorée de boules de fleurs en tissus agrippant le soleil. Petits détails aux détours des rues, et arrêt au magasin VAUDE pour la bonne cause ! (réparation des sacoches) Même pas j‘ai acheté un truc, j’te jure ! ! ! !

on slalome d’île en île .

« T’as voulu voir Manau et t’as pas vu Manau » parce c’est un jardin botanique interdit aux vélos et cher d’accès et que nous n’avions pas trois heures à consacrer aux fleurs en se faisant dévaliser les sacoches. L’île de Reichenau est plus accueillante et ses attraits multiples : botanique, vinicole, floral, à chacun ses plaisirs. Un adorable mini-bac nous permet de traverser vers la rive droite du Rhin que nous suivrons rive gauche ! (Ne cherchez pas, le principal est d’arriver à Stein am Rhein pour le meilleur curry-wurst du monde !) Le bivouac en forêt est délicieux. J’en suis ravie pour la tente de Bruno qui vit sa dernière nuit ! Chansons au clair de l’ombrage.


J5 :  en roue libre jusqu’aux transparences du fleuve. Bain rapicolant, on savoure notre chance . 

Petit écart vers une terrasse surplombant le Rhin histoire d'avoir un pied en Allemagne et l'autre en Suisse. Un dernier pique-nique à Schaffhausen avant de se quitter dans une émotion feutrée, bien calfeutrée, à peine audible…..

Merci les amis, j’ai adoré rouler avec vous !


LE BILAN : 

Fluidité : C'est le mot qui se cale sous les touches de mon clavier pour résumer ces 5 jours de "tour du lac de Constance" ou "Boden see" selon son interlocuteur.

Fluidité de la trace alliant le vert et le bleu, fluidité du rythme, sans difficulté majeure et surtout fluidité de nos échanges, presque sans rugosité !

Notre trio a bien fonctionné. Des échanges tout en douceur sur nos vies, nos gamelles, la beauté des choses et les incontournables dysfonctionnements de la société. Des éclats de rire, aussi cristallins que l'eau du Rhin. Des partages musicaux, gustatifs et linguistiques (allemand, russe 😉 ). Que demander de mieux dans le contexte d'une association improvisée ?

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Ça commence par un coup de cœur pour un air de musique : « Trip to Skye » (Skolvan).

Puis la lecture des romans de Peter May, et une approche littéraire de paysages intenses aux îles Hebrides. La graine a vite germé, ce voyage m’a tendu les bras !

Il était une fois un aéroport …. Roger rugit dans son carton, des fourmis dans les roues, le dérailleur plié, les pédales à l’envers, le guidon tête en bas . Seul le vase est en place et attend patiemment sa prochaine brassée de fleurs des champs .

J’espère que je saurai le remonter … pas envie de jouer au jeu des 7 erreurs !

Le premier vol est retardé d’1h30 me laissant peu d’espoir de lézarder entre le terminal 3 et le terminal 5 à Londres !

Vite, Écossez moi 😂

J1 je quitte mes adorables hôtes de WARMSHOWER direction Inverness à 280 km. Je mettrai 4 jours.

Mes envies : rencontres et beaux bivouacs. Les îles aussi mais ce sera pour le prochain chapitre.

Le bivouac se mérite , il faut le traquer, espérer, s’engager dans la zone rouge de la fatigue ou sur un sentier caillouteux que l’on n’est pas sure de pouvoir remonter même en poussant. Parfois dans un lieu magique, parfois n’importe où , écrasée de fatigue, il est toujours merveilleux !

Je roule depuis Edinburgh sur l’itinéraire v1 puis 77 puis 7…. Avec un crochet le long du Loch Tummel, pour voir mon premier Loch !

Au départ du 3ème jour on m’avait prévenu : la pente serait raide …. Je me cogne alors à un panneau 12% sur 5 km: j’ai tout à coup un léger doute quant au sens de l’expression « mise en jambes » ! À mi-pente je me gare pour laisser descendre un camion. je vois alors le chauffeur lâcher le volant de son semi- remorque pour faire un cœur avec ses mains ! C’est chou !


L’itinéraire est une alternance de moments délicieux, sur piste sauvage ou petite route bucolique, et de grands vides sidéraux coté moral, lorsque le bruit des voitures trop proches domine Neil Young dans les écouteurs ! Alors la petite voie sadique s’invite et te dit « mais qu’est ce tu fous là ? » ! Je la prie gentiment de se pousser pour me laisser passer ! Elle part en ronchonnant, elle reviendra je le sais !

Bien sûr le plaisir aussi revient vite avec la douceur d’un vallon, le soleil et la valse des marguerites. Petits bonheurs instantanés, grappillés, offerts. Le présent prend de l’épaisseur. Pas besoin de faire un stage dans un Ashram 😉

La piste entre Aviemore et Boat Garden fait partie des beaux imprimés ( stockés en mémoire vive !)

C’est un bon départ sous une météo clémente, mais les paysages ne sont pas assez typés, intense, au caractère bien trempé sans la pluie !

Loch Insch  

J’ai fait une petite récolte de réponses à ma question rituelle durant ce voyage : « what makes you happy ? »


  • rentrer chez soi après un long voyage
  • La bienveillance des écossais
  • Faire mon métier d’éleveuse, m’occuper du bétail
  • Rouler vent dans le dos
  • Mes enfants
  • Faire ce que vous faites, devenir un animal dans la nature 😊
  • Et la réponse de mon chouchou, Gordon, 90 ans , «parler avec les gens »

La vie est belle ! Mais fatigante 😂

J1 d Edinburgh-Perth 85 km +

J2 Perth -Tummelbridge. 65km

J3 Tummelbridge- Loch Insch 70 km

j4 Loch Insch - Inverness 70 km

+ 2400 m de dénivelé

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Je suis reçue à Inverness par l’adorable Susan de Warmshower. Une des meilleures douches de ma vie ! Susan m’emmène voir un concert puis au pub avec live music ! Elle choisit attentivement son whisky et moi ma bière ! Je profite du soleil couchant sous les ponts de la ville (draps roses),et nous observons un petit phoque qui a suivit les saumons .

D’Inverness à Oban je suis la route 78. Très bien balisée . Et pour une fois je ne fais pas de petits crochets improvisés plus ou moins réussis !

La piste peut être étroite, engloutie, en pente, en pente forte, en pente trrrrrrès forte …. La je pousse le vélo !

Il y a les canaux. Des kilomètres de canaux. Le canal, c’est symplat, mais vite ennuyeux. Il y a la piste caillouteuse, particulièrement cassante et donc à ne pas mettre entre les mains de tous les pneus ! I puis je plonge à nouveau dans un tsunami de verts.

Il y a des lagunes où paissent les moutons dont la chair doit être salée. Ils tournent la tête au passage de Roger : « non mais, tu veux ma photo ? » 😉

Il y a les points de vue, moins spectaculaires dans le brouillard.

Il y a les moments que l’on aimerait prolonger et ceux à qui il faudrait tordre le cou.

Il y a le col au dessus du Loch Ness qui se mérite, surtout avec un vent de face !


Je partage une heure de route avec Max, un gamin né en 64, et qui me raconte l’Ecosse. On philosophe entre deux goulées d’air, surtout moi, pour l’air !

Anne et Laurent, rencontrés avant hier, me rattrapent. Le temps d’échanger quelques blagues et ils ont disparu.

Quelques courses à Oban avant de monter dans le ferry vers l’île de Mull. Je fais attention à ne pas trop charger la mule ! L’eau du bivouac au dernier moment et juste ce qu’il faut de cheddar pour le pique nique. Incontournable : les pâtes du soir.

La soirée commence très tôt .

Je crois que J’ai le syndrome de la bulle de toile, ma tente, mon refuge, aussi sécurisante qu’un bunker Suisse. C’est mieux quand elle est sèche mais bon, j’ai choisi de séjourner au frais, j’assume !


Il y a les rencontres et donc une nouvelle moisson de réponses à ma question « what makes you happy ? »


- Katherine, 80 ans : my lovely life ( pas envie de traduire !)

  • Anne et Laurent : voyager à vélo, ensemble, attitude positive Max.
  • Laurent : quand le PSG marque un but … LOL 😂
  • Nicola et Robert : être dehors, ensemble (décidément je croise beaucoup d’amoureux !)
  • Le cycliste militaire : pédaler et me lancer des défis (aller au bout de tes rêves ? Où la raison t’achève ? )
  • Le lycéen : passer du temps avec ma girlfriend.
  • John, 82 ans : la vie !

ÉMOTION garantie !

Mes étapes :

Inverness - Loch Oich 67km + 1000m

Loch Oich - Creag Gorm 70 km + 700m

Oban 52km + 450m

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Publié le 20 juillet 2022


Le ferry quitte Oban direction Craignure (pas très engageant !)

30 minutes de traversée en fin de journée avant de débarquer et de chercher Le bivouak…. Ce sera mon premier bivouac pirate, dans l’enceinte d’un château vers la remise cachée du jardinier (sans jardinier).

J8 J9

j’attaque le tour de l’île par une route sans intérêt jusqu’au premier excellent coffee shop, juste le temps de rencontrer des cycloscottish qui me rassurent : la suite sera belle ! Elle sera exceptionnelle ! Des petites routes pour moi toute seule, une baie de rêve à Calgary ou je resterai nager puis dormir puis nager, une route à flanc de mer aux perspectives fuyantes, juste interrompues par le pointillé des moutons, des bandes herbeuses fluorescentes propice au bivouac pour tous véhicules , des courbes, des méandres, des baies profondes aux allures de fjord ….

À Calgary je rencontre Stewart qui m’apporte spontanément une chaise et de l’eau douce, et Saï une mexicaine qui voyage en solo depuis 6 ans, des cyber- mécènes finançant ses voyages contre des post sur son blog (une femme qui voyage seule sans avoir peur…tient ça me parle 😂)

La plage est belle, l’eau claire, et seulement fréquentée par quelques privilégiés dont je fais partie et je savoure !


50 + 70 km éprouvants physiquement les 850m de dénivelée se gravissant en de multiples bosses frisant le 15./. Quant à certaines descentes, il fallait que mes freins aient le cœur bien accroché . Mais sous un ciel sans nuage la beauté du paysage me porte et je supporte bien l’effort. Mes jambes un peu moins. Soprano me file un coup de main : « j’ai des rêves à soulever » !


20h00: Le miroir m’annonce un indice de fatigue de 8/10. La fonction indice de beauté a été désactivée .


La deuxième nuit est éblouissante. Jamais je n’avais campé si près de la mer (2 m) sans connaître le coefficient de marée…

A 22h30 le clapotis de l’eau me réveille, étonnamment proche, unique son ambiant, ample. j’affronte les midges pour profiter de l’ambiance immense, un cadeau.


J 10

Commençons par un bain tonique. Contrairement à ce qu’indique la langue jaune sur la carte, le sable de cette plage est noir. L’eau parfaitement limpide est imprégnée de cette couleur de perle grise et le goémon flottant en accentue l’étrangeté. Alors que je nage, sans m’éloigner de mon camp de base une tête de phoque émerge à une vingtaine de mètres de moi ! Les animaux sauvages, ce n’est pas trop mon truc : pas la patience de les attendre et le hasard ne joue pas en ma faveur . D’ailleurs depuis le début du voyage je n’avais vu qu’un hérisson (que j’ai sauvé d’une mort certaine) et des oies sauvage qui ressemblent à des oies sauf qu’elles pique-niquent sur la plage … Alors partager ma baignade avec un phoque, au lever du soleil, ça c’est du scoop !

Point noir à côté de la bouée jaune : c’est la tête du phoque 😂

La route vers le Ferry est relativement douce et très marine. Dans le petit port de Bunessan deux adorables « ladies » vendent absolument tout dans une épicerie de 12m2 ! Et si elles n’ont pas l’article, elles le trouvent quand même ! J’aurais aimé être épicière.


La petite île d’Iona est ravissante. Criques divines et tapis de pâquerettes au détour de blocs rocheux ou s’ébattent d’heureux moutons. Comment ça j’extrapole ?


Pour la première fois je plante ma tente sous la pluie, sans chanter et sans danser en sautant dans des flaques !

La plage me tend les bras. Elle attendra demain.

J11/12 Buy Mull . Hi Barra

Soleil dès 6:00 du mat ! C’est la première fois. Vous connaissez cette petite sensation de chaleur quand on dort sous tente et que le soleil vient de frapper à la toile . Et bien en Ecosse c’est une sensation rarement vécue, surtout quand simultanément le mouton te bêêêle aux oreillles . Joli réveil !


Discographie du moment …. assez folk !

Neil Young

Joshua Hislop

Patrick Watson

Naragonia

Norman Palm

Liam Finn

Soprano, le coach 😊


Et les « what makes you happy »


  • Saï : freedom
  • Stewart : faire du vélo (il a gagné une course à Bar Le Duc en 1990, et oui )
  • Robert et Karine : être ici
  • Leurs filles : la famille
  • Linda : partager un repas
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BARRA

J14 Barra la douce, la lumineuse, aux baies bleu glacier, au soleil déchiré, aux maisons solitaires. Beaucoup de vaches peu de moutons. J’attrape en plein vol des odeurs de tourbe.


UIST

Uist la plate. Enfin de longues envolées vitesses à gauche, slalomant entre les Lochs qu’il est inutile de compter . Seuls les 5 derniers kilomètres rappelleront à mes jambes que mon doigt a ripé de « Maldives » à « Mallaigh » sur le site « choisissez vos vacances » ! 😏😂


Uist aux maisons éparpillées, aux petites éoliennes éparpillés, aux moutons éparpillés, aux Loch éparpillés … Je m’éparpille sur la route à voix unique qui fait souvent office de digue découpant les miroirs .

La fin de journée est un peu plus sombre . Le couvercle gris est pesant. L’ambiance passe du léger à l’hostile. Je gère ! Un ouvrier m’improvise un siège à l’abri . Petite attention si bienvenue !

Je pique nique devant le mausolée de Flora Mac Donald, née en 1722, et qui n’a pas inventé le hamburger !

J’ai 88 km dans les pattes quand je me jette sur un promontoire et pose mes valises pour la nuit. Croix celtique sur monument aux morts ! Et une colonie de limaces (un congrès ? ) qui laisseront des traces sur ma toile de tente !

Je dors en moyenne 9 heures par nuit !

J15

L’ambiance est ensoleillée au réveil puis lumineuse le matin, dévoilant à chaque tournant une valse de ciels pastels et de miroirs au cadre en éponge . Les plages sont lisses et claires, leur sable blanc ferait pâlir un polynésien, en photo du moins, car le fond de l’air est frais, quant au fond de l’eau …..

J’apprécie incroyablement le restau de Berneray ou je passe 2:30 au chaud en attendant le ferry ! Premier restau ! 15 euros


HARRIS

C’était prévu ! Une pluie battante et glaciale m’attend à la sortie du ferry …. 18 km à affronter jusqu’au camp site . La lumière est venue d’ailleurs ! Une brume gorgée d’eau enveloppe un parterre de sable clair, une montagne ferme partiellement la baie, des nuages tentent de la ceinturer, la luminosité réussit à s’imposer, il faut dire que le vent n’a pas de prise sur elle ! Je profite de l’ambiance tant que le vent n’est pas de face. Lorsqu’il me contrarie, je lutte pour avancer, la cape de pluie bat de l’aile, cela devient infernal et serait presque inquiétant si je n’avais pas repéré un abri.

Après avoir très vite réfléchis dans ma tête, Je me bas corps et âme contre les bourrasques pour planter le plus vite possible ma tente qui au final est posée de travers mais je suis assez fière de moi 😊 la douche finit d’apaiser mes tensions .

J’ai longé un paysage féerique et compte bien en profiter quitte à raccourcir mon itinéraire . Pas facile de faire des choix quand la météo me met des bâtons dans les roues !

Le voyage à vélo permet de savourer chaque seconde d’un itinéraire et de s’arrêter facilement et abondamment. Il m’est difficile de ne pas rester fidèle à l’itinérance, à la boucle, à la curiosité du plus loin …. Le corps réclame cette continuité.

Toutefois Je réalise que les très beaux endroits mériteraient qu’on leur consacre du farniente, des randonnées, de la saturation.

Je reviendrai donc sur ces îles en camping car car (oui je sais ça fait deux fois « car »!😊)

J’y ai repéré des pépites de beauté sauvage et des baignades infinies.

Je n’habite pas du côté de la solitude, ni du silence, ni de la méditation, ni de la lenteur, encore moins de la pause. Seule la beauté sait peupler mes contemplations, seul un paysage m’insuffle l’énergie qui fait virevolter ma vie. La beauté, et l’amour de l’autre.


J16

Nuit raisonnablement pluvieuse. Je suis au chaud et au sec. La perspective d’une accalmie vers 12:00 me remet en action. Je souhaite dormir près de la plage de Luskentyre dont on m’a vanté les beautés . Je sais qu’il fera beau demain, avec la perspective d’un bain le matin 😊

Les 10 km d’aujourd’hui sont absolument fabuleux. L’humidité imbibe une baie que la mer a désertée en prenant soin de laisser traîner des serpents d’eau qui tranchent sur la blancheur du sable . Les tons vont du blanc coquillage au violet sur fond de ciel gris intense. Il ne fait pas froid. Le soleil est assez proche finalement .

Je trouve l’emplacement idéal, pas très loin du parking de la plage, en bord de dune : plat et à l’abri du vent. Un portillon met Roger et la tente à l’abri, me laissant libre de me déplacer. J’ai des limaces dans la tente 🥴

C’est la première fois que je m’arrête si tôt (11:00) mais je me sens bien calée sur mes envies adaptées à la météo du jour. Je fais quelques photos pour mon album « Art-murs » : l’immobilité autorise un peu de création ! 13:18 : la pluie tape à la toile, je vais finir mon bouquin !

Les midges se sont invitées, peu agressives.

J’héberge également une petite araignée qui pourrait croiser une midge.



J17

Une lumière explosive en quittant la plage de Luskentyre. Mais la pluie et se vent se mélange aux rayons épars. Ils me font tous face ! Le vent s’est inversé. Il aurait du me donner un coup de pousse !


Je prend la décision de rejoindre Skye, mon but initial pour y passer plus de temps ! J’ai voulu voir Lewis, je n’ai pas vu Lewis !

Eh oui ! Je suis raisonnable ( aujourd’hui seulement)