Carnet de voyage

Road trip en van

17 étapes
12 commentaires
Petit road trip en fourgon aménagé par nos soins. Pas de destination précise : on roule au gré du vent !
Octobre 2020
18 jours
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Ca y est, c'est le départ, enfin !

Après des semaines passées à percer, visser, scier, coller, brancher..., notre Ford Transit est aménagé, et(quasi) prêt pour le départ !

Il était temps. En ce mois d'octobre, les jours raccourcissent, les températures baissent. Il ne faut plus tarder si l'on veut en profiter.

Une fois les derniers préparatifs faits, nous passons voir des amis pour leur rendre des outils qu'ils nous avaient prêtés pour bricoler. Passage rapide à la Trinité-sur-mer dans le café dans lequel j'ai travaillé durant la saison, et c'est parti !

Direction la Roche Bernard. Nicolas veut y faire un tour, revoir ce petit village pittoresque qui nous avaient séduits lors de notre arrivée dans le Morbihan. Nous faisons un petit tour sur le port, sous les nuages gris qui nous offrent un léger crachin, typique de la Bretagne.

On reprend la route, cap sur Surgères, à 45 min à l'est de la Rochelle, où nos amis Alex et Julianne nous attendent. On passera la nuit au chaud dans la chambre d'amis. L'aventure, oui, mais pas trop vite !

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Après une bonne nuit chez Alex et Julianne, et une grasse mat' digne de ce nom pour célébrer le début des vacances, nous partons vers le centre ville de la Rochelle.

Après avoir dépassés le musée maritime et les chantiers navals, nous nous promenons face aux remparts de la ville pour admirer les trois fameuses tours de la ville : la tour de la Chaine, la tour St Nicolas et la tour de la Lanterne.

La légende raconte que la tour St Nicolas fût construite par la fée Mélusine. Celle-ci volait au-dessus de la ville tout en portant les pierres issues d'un château détruit, quand son tablier s'est soudain déchiré. Les pierres tombèrent les unes sur les autres, formant la tour...

Les remparts laissent place à une grande esplanade. Nous dépassons les terrasses des cafés qui longent le port et flânons dans les ruelles aux multiples boutiques. Nous arrivons à l'hôtel de ville, un magnifique bâtiment de style Renaissance, ornée à l'occasion de l'opération "Octobre rose" (contre le cancer du sein) de magnifiques parapluies roses suspendues en l'air.

Nous revenons sur la place centrale pour s'installer en terrasse d'un café et profiter du soleil, une bière à la main. Au loin, le ciel se fait menaçant. Un grand front nuageux ne tardent pas à couvrir le soleil, et quelques minutes plus tard, de grosses gouttes froides commencent à s'écraser sur les tables. En quelques secondes, les terrasses se vident et les clients se réfugient à l'intérieur.

Nicolas et Alex, eux, ne bougent pas. Ils ont simplement rabattu leur capuche sur leur tête et continuent comme si de rien n'était.

Tous deux marins de profession, ils commentent : "Ca va pas durer, c'est juste un grain."

Le temps leur donne raison. Au bout de cinq minutes, le soleil reparaît, radieux, comme si rien ne s'était passé. Ne subsistent que les tables mouillées comme preuve de l'averse. Toujours suivre les prédictions des matelots concernant la météo...

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Aujourd'hui commence à nouveau par une grasse matinée digne des plus grands fainéants.

L'après-midi, nous partons tous pour une balade en forêt de Benon, pas très loin de Surgères, à la recherche de champignons.

Jolies mousses, jolies clairières, les rayons du soleil filtrent à travers les branchages. Un régal pour s'exercer à la photo. Par contre, on repassera pour l'omelette aux champignons, nous sommes rentrés bredouille.

A défaut, nous avons opté pour une fondue au fromage.

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Aujourd'hui, nous avons visité l'aquarium de la Rochelle.

On en prend plein les mirettes ! Je suis émerveillée de la diversité de formes et de couleurs que l'on peut retrouver chez les êtres vivants qui vivent sous l'eau.

Je crois que je pourrais rester des heures à regarder les poissons évoluer lascivement dans cet univers à 3 dimensions. Je m'attarde en particulier dans la salle Pacifique - Océan Indien où ils sont particulièrement bariolés. Et je suis fascinée par les méduses, ces êtres si mystérieux : dentelles empoisonnées, à la fois inquiétantes et envoûtantes.

Du tout petit (alevins, plancton) au très grand (requins, poissons napoléons, esturgeons...), les bassins se succèdent dans une ambiance tamisée.

Nicolas, Julianne et Alex, toujours une salle ou deux devant moi, m'attendent (très) patiemment. De temps en temps, Nicolas revient sur ses pas pour venir me chercher, en admiration devant un bassin, l'appareil photo dans les mains.

La visite se finit par une serre tropicale, endroit favori de Julianne, passionnée de plantes et amatrice de chaleur humide. Là, cohabitent tortues et piranhas, sous les bananiers, papayers, cannes à sucre et autres espèces venues d'autres latitudes.

En quittant les lieux, on a l'impression d'avoir voyager dans un endroit lointain et étranger...

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Cela fait près d'une semaine que nous sommes chez nos amis, nous sommes impatients de prendre la route pour de bon !

En fin de matinée, nous sommes installés à l'avant du fourgon, et leur faisons de grands signes de main par la fenêtre tandis que nous mettons le cap vers l'île d'Oléron.

La route, aussi plate qu'un encéphalogramme d'huître (dont l'élevage se pratique beaucoup dans la région), nous mène jusqu'au pont permettant d'enjamber le Pertuis de Maumusson, détroit séparant la presqu'île d'Arvert de l'île d'Oléron, dans le département de la Charente-Maritime.

Nous nous arrêtons devant les remparts du Château d'Oléron, un fort Vauban au bord de l'eau construit à la fin du XVIIe siècle . C'est notre premier repas cuisiné dans le fourgon. La création culinaire du jour : pâtes bolognaises, valeur sûre du voyageur qui veut se remplir la panse "vite fait bien fait".

Nous partons ensuite faire une balade sur les remparts sous un joli soleil, puis le long du port et des canaux où les "cabanes des créateurs" se suivent, avec leurs jolies couleurs.

La marée est haute, donnant de jolis reflets sur l'eau. Les cabanes bariolées se succèdent : créateur de ukulélés, recyclage poétique, maroquinerie, coutellerie, bijoux, etc... Il y en a pour tous les goûts.

Je m'arrête chez un producteur de sel local qui travaille en agriculture biologique puis à la Cave du Port, et nous repartons avec quelques bouteilles de bière locale.

Grâce à l'application Park4Night, je repère un endroit près de la plage qui semble idéal pour passer la nuit. Notre chemin longe les pins puis débouche sur un petit parking. Face à nous, l'océan, et le soleil qui se couche au loin. Pas besoin d'hésiter longtemps pour savoir que ce sera notre spot pour la nuit.

On déguste notre bière en regardant le soleil tomber dans l'eau, au bruit des vagues qui s'écrasent tranquillement à nos pieds.

A la nuit tombée, les promeneurs ont quitté les lieux. Seuls restent les fourgons et les camping-cars.

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Première nuit dans le camion ! On se réveille bien au chaud sous la couette. Mais il fait frais quand on en sort : 12 degrés.

Tant pis, on saute dans nos habits et on prend un café face à la marée descendante.

On quitte notre superbe spot pour aller à l'est de l'île d'Oléron, pour aller admirer le fort Boyard, qui me rappelle les soirées d'été passée à regarder la fameuse émission chez ma grand-mère.

Nous retournons ensuite près du Château d'Oléron, avec l'idée de se faire un petit restau dans une des cabanes sur pilotis qu'on avait repéré la veille.

Mais surprise, les terrasses sont prises d'assaut, aucune place nulle part pour manger ! Tant pis, on part pour Mornac-sur-Seudre, un petit village typique du littoral charentais, au milieu des marais salants et parcs ostréicoles.

Nous tombons sur un joli restaurant sur le port du village. Nous dégustons donc des huitres locales en terrasse, avant de faire une balade dans les marais.

Le soir, nous trouvons un endroit tranquille où passer la nuit, le long de la voie ferrée où circule la plus vieille locomotive à vapeur de France. Ce petit parking aux allures de champs est parfait pour nous. Il est bien gardé par un petit papy, probablement un voisin curieux, qui opère des rondes méthodiques pour surveiller les environs.

Dans la soirée, un autre camping-car viendra s'installer près de nous. Des bretons, bien sûr...

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Au matin, nous plions bagage et prenons la route pour Bordeaux où nous allons voir Mathieu, un de mes amis de lycée, installé là-bas depuis quelques temps.

Notre route chemine à travers les vignobles rougissants, et nous passons des panneaux aux noms alléchants pour les amateurs de vins : Médoc, Côtes de Bourg, Côtes de Blaye...

Au cours du trajet, je reçois un appel téléphonique. On m'a recommandé auprès d'une entreprise pour effectuer un projet en communication. Zut, avant de partir en vacances, j'avais pensé à mettre en place un message automatique indiquant que j'étais en congé si l'on me contactait par mail, mais je n'avais pas prévu qu'on me joigne par téléphone !

Je ne comptais pas vraiment réaliser des missions pro pendant mes vacances. L'objectif était plutôt farniente et glandouille. Mais difficile de refuser une proposition qui tombe comme ça. J'accepte donc.

Je prends le volant pour finir le trajet. Nous devons retrouver Mathieu dans le pub dans lequel il travaille comme barman. Je me retrouve donc à manœuvrer le Ford Transit en plein centre-ville de Bordeaux, avec un GPS qui prend un malin plaisir à nous conduire dans des culs-de-sac. Une fois garés, je souffle enfin. Après cette dose de stress, j'ai bien mérité un verre !

Situé près de la rue Sainte-Catherine (la rue commerçante piétonne la plus longue d'Europe), le bar tout en bois et en poutres porte bien son nom : La Grange. Dans un style rock'n'roll un peu old school, il y règne une ambiance conviviale malgré les mesures anti-Covid mises en place.

Nous nous installons au comptoir pour pouvoir papoter avec Mathieu tandis qu'il prépare des cocktails et sert des pressions. En quittant le bar, nous passons rapidement rue Sainte-Catherine pour avaler un kebab belge (oui oui, vous avez bien lu) sur le pouce. La rue est bondée, les badauds avancent masqués. Nous avons hâte de quitter la ville et retrouver des zones moins densément peuplées.

Après une demi-heure de route, nous nous garons dans un quartier résidentiel au calme, loin de l'agitation urbaine, pour y passer la nuit.

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Après la ville, nous avons hâte de retrouver la nature !

Nous mettons le cap sur le lac d'Hourtin, tout près de Lacanau. En pleine saison, il semble difficile de trouver une place pour les fourgons et les camping-cars. Mais à cette période, il y a moins de restrictions. Nous trouvons donc à nous garer sur un parking sur la rive sud du lac.

Nicolas en profite pour faire un bon jogging le long de la rive, tandis que je m'attelle à la rédaction de mon devis pour mon nouveau client. Travailler dans un fauteuil de camping, sous les pins et face à la plage, il y a pire...

Le soir venu, alors qu'il pleut dehors, on se fait un bon repas dans le fourgon, préparé par Nicolas. Au menu : saucisses et poêlée de pommes de terre - aubergines.

Nous terminons la soirée par une balade le long du lac jusqu'au seul café ouvert, le Bord'eaux, pour déguster un verre de vin rouge local.

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Et encore une bonne grasse mat' pour bien démarrer la journée !

Le soleil a pointé le bout de son nez. Je saute sur l'occasion pour enfiler mon maillot et faire une petite baignade dans le lac. Les passants emmitouflés dans leurs manteaux, bonnets et écharpes me dévisagent.

L'eau est froide. Je sens les os de mes jambes alors que j'avance dans l'eau. Mais au bout de quelques minutes, le corps s'habitue et ça devient presque agréable.

J'en profite pour me laver les cheveux. J'ai déjà tenté de les laver dans un seau la tête à l'envers, mais ne pas inonder le fourgon, ni me mettre de savon dans les yeux, requièrent des acrobaties que je préfère éviter si possible.

Nous faisons une étape à la laverie. Une fois le programme de lavage lancé, nous nous installons à la terrasse d'un restaurant situé juste à côté. En attendant que le linge soit lavé, nous dégustons le menu du jour.

Nous reprenons ensuite la route, en direction de Lacanau puis le Porge - Océan, où nous trouvons un spot dans les bois à 100 m de la plage.

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Au matin, après avoir pris un café devant le fourgon, nous partons faire une balade en direction de l'océan. La plage est immense. Les vagues me paraissent énormes.

"C'est rien ça, juste des petits rouleaux" me réplique Nicolas. Ah bon. J'ai hâte de voir des gros rouleaux alors.

Nous reprenons la route : nous passons Lège-Cap Ferret puis Andernos les Bains, avant de faire une pause entre Biganos et le Teich, au bord d'une petite rivière, l'Eyre.

Nous arrivons ensuite à Arcachon et faisons un tour dans la Ville d'Hiver, qui nous rappelle un peu les banlieues chics sur les hauteurs de Los Angeles. Ce quartier historique abrite de magnifiques villas bourgeoises datant du XIXe siècle.

Nous nous mettons ensuite à la recherche d'un lieu tranquille où poser notre maison ambulante. Pour cela, il faut sortir de la ville. Nous poursuivons la route jusqu'à un parking près de la Dune du Pilat, où se sont installés d'autres fourgons et campings cars.

Je n'aurai pas l'occasion d'aller voir le coucher de soleil au bord de l'eau car je dois travailler.

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Ce matin, je marche vers la plage du "Petit Nice", ma tasse de café à la main. Le vent souffle fort, le ciel est menaçant. Cette nuit, on a entendu l'orage gronder.

Alors que je viens d'arriver à la plage, il commence à pleuvoir. On décide donc d'aller voir la ville d'Arcachon.

On se balade le long de la jetée de Thiers, point de départ des visites du bassin d'Arcachon en bateau. Avec le temps qu'il fait, l'activité ne rencontre pas un grand succès auprès des quelques touristes qui se promènent sous un ciel chargé.

A nos pieds se trouvent des plaques métalliques avec les empreintes de pieds de quelques grands marins : Laurent Bourgnon, Eric Tabarly, Olivier de Kersauzon, Titouan Lamazou, etc... Ca nous rappelle une fois encore Los Angeles, avec les empreintes des grands acteurs gravées sur le trottoir d'Hollywood.

Nous marchons jusqu'à la grande roue, avant de se tourner vers la seule activité possible en ce temps de Toussaint : un bon restau. Dans une rue piétonne, les effluves en provenance d'un restaurant italien captent notre attention (les restaus, c'est comme les melons, il faut les choisir à l'odeur !). L'intérieur, décoré avec goût, est vaste, avec une cave (où l'on peut soi-même choisir sa bouteille) et un étage.

Covid oblige, nous devons remplir un formulaire en précisant nom, prénom, téléphone et email avant de pouvoir s'installer. La panière de pain est remplacée par un sac en papier jetable, et c'est un serveur qui nous sert le parmesan à la cuillère, faute de pouvoir le laisser sur la table. Malgré ces quelques détails, nous nous régalons.

Le temps de manger, le soleil a refait surface. Ca tombe à pic puisque nous avions prévu d'escalader la Dune du Pilat. On hésite à emmener Néo (le chien de Nico) avec nous : à 14 ans, pas facile de grimper les 102 m de la dune... Finalement, on n'a pas le cœur de partir sans lui. Au début enthousiaste, il se rend vite compte du challenge qu'on lui a imposé. Pendant l'ascension, on fait des pauses régulières pour le ménager, et il avance vaillamment, une patte après l'autre dans le sable humide.

Une fois arrivés au sommet, nous ne sommes pas déçus par la vue : d'un côté, un océan bleu qui scintille au soleil. De l'autre, un océan vert de pins. On marche un peu sur la crête, le temps d'admirer (et photographier) ce paysage à 360 degrés.

Originaire d'une région montagneuse, je suis sidérée de constater que la plupart des personnes qui escaladent la dune marchent face à la pente ! On observe même avec un peu de pitié une pauvre mamie qui tente de suivre le reste de sa famille en crapahutant tant bien que mal : toute courbée et en s'aidant de ses mains, elle s'obstine à affronter la côte de face (comme le reste de sa famille d'ailleurs, mais eux ne portent pas en plus le poids de l'âge...). On ne leur a jamais appris qu'il fallait monter les côtes en zigzags ? Il n'y a qu'en Auvergne qu'on apprend ça aux enfants ?

Le retour est bien plus drôle que l'aller, surtout pour Néo, qui a une folle envie de se jeter à toute allure dans la descente. C'est vrai que c'est grisant de courir dans la pente, on a l'impression de faire des bonds de géant, tels des astronautes en apesanteur.

Une fois en bas, il faut vider les chaussures, histoire de ne pas emmener un bout de la dune avec nous... On reprend la route direction le lac de Biscarosse, où on trouve à se garer juste sur la rive.

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Au matin, nous prenons le petit-déjeuner face au lever du soleil sur le lac.

J'en profite pour faire une balade avec le chien, et admirer le ciel qui passe doucement du violet au bleu, en passant par le rouge et le jaune.

Nous partons pour Biscarosse Plage, où se tient un petit marché de producteurs. Nous en profitons pour faire quelques courses avant de reprendre la route pour Mimizan.

Nous faisons un pique-nique au bord du lac d'Autheillan, où cohabitent cygnes, grues et pêcheurs.

Une fois le repas terminé, nous reprenons le fourgon pour changer de rive. Nicolas part faire un footing, tandis que je vais remplir nos bidons pour refaire le plein d'eau, avant de suivre la "Promenade fleurie", un très joli chemin fleuri et arboré le long de la rive.

Le soir, nous allons au village de Mimizan-plage pour boire un verre. Nous nous arrêtons dans un bar à l'allure chic, dont la terrasse surplombe la plage. C'est de là que nous regarderons le soleil se coucher, avec un bon verre de vin et des tapas.

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Il pleut toute la sainte journée.

Nous passons par Hossegor et le Cap Breton. Des endroits certainement agréables quand il fait beau, mais sans grand intérêt par temps de pluie...

Nous nous arrêtons sur une aire de camping-car séparée de la plage par une grande dune. Nous repartons sans même avoir été marché sur la plage, direction Biarritz.

Sur place, c'est la tempête : vent fort, pluie torrentielle, océan déchainé. Nous nous garons sur un parking près de la plage et passons la soirée à l'intérieur bien au chaud, et ne sortons pas du fourgon.

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Le lendemain, la tempête s'est un peu calmée, mais on est loin d'apercevoir le soleil.

Ca y est, on a eu notre dose de ciel gris et de pluie depuis Arcachon ! Nos plans pour aller en Espagne tombent à l'eau avec la situation sanitaire : on ne peut pas passer la frontière.

Si nous ne pouvons pas aller au sud, va pour l'est ! Nous longeons la corniche pour partir : ça a l'air joli, il faudra revenir...

En attendant, cap sur Narbonne. Nous roulons toute la journée à travers le Gers et nous arrêtons dans un petit bled près de Castelnaudary.

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Au matin, nous prenons la route pour Carcassonne. Il fait ENFIN soleil !!!

Arrivés sur place, nous nous garons au bord d'une rivière qui traverse la ville pour le repas. J'enchaine ensuite avec un rendez-vous téléphonique professionnel.

Nous partons ensuite à pied pour rejoindre la citadelle médiévale. Nous n'avons pas fait la visite payante, mais c'est déjà très agréable de se promener dans les ruelles pavées, flâner devant les vitrines remplies de babioles attrape-touristes, et admirer les murailles, créneaux, pont-levis et autres curiosités architecturales du Moyen-Age.

Nous finissons par boire un verre en terrasse, en profitant des derniers rayons de soleil, tant appréciés après ces derniers jours de pluie.

Désireux de prendre une vraie douche, nous nous mettons à la recherche d'un camping ouvert dans les environs. La tâche n'est pas simple en cette fin octobre marqué par la crise sanitaire...

Mais en appelant un énième numéro de téléphone, je tombe sur une voix à l'accent bien local qui nous garantit une place dans son camping si nous arrivons dans l'heure. Nous voilà donc partis pour Pépieux, petit village situé à une trentaine de minutes de Carcassonne, au milieu du vignoble minervois.

A l'arrivée, une petite dame sympathique nous attend avec son chat. Mais elle ne prend pas la carte bleue, et c'est seulement après un aller-retour au village d'à côté pour trouver un distributeur que nous pouvons enfin profiter d'une douche (minutée mais avec eau chaude, comble du luxe) et d'une soirée tranquille.

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Je passe la matinée à travailler tandis que Nicolas part faire un footing.

Nous déjeunons au camping et discutons de la suite du voyage. Les informations ne sont pas très bonnes. On parle d'un reconfinement imminent. D'ailleurs, le président de la République doit prendre la parole le soir même.

Nous sommes à 900 km de chez nous. Si le confinement prend effet immédiatement, nous risquons d'être coincés sur la route, et de devoir finir le trajet au risque de prendre une amende. Cela fait déjà un moment que la crise sanitaire s'invite dans notre voyage : les formulaires à remplir pour aller au restaurant, le masque à porter dans certains endroits, des lieux de tourisme fermés, l'impossibilité de se rendre en Espagne, les couvre-feux à respecter, etc.

Même si nous en avons bien profiter, les conditions de voyage sont tout de même particulière. Et si un reconfinement s'annonce, quel intérêt de poursuivre ?

Nous prenons donc la décision de ne pas attendre l'annonce du gouvernement prévu le soir même, et mettons le cap sur la Bretagne dès 16h. En guise d'adieu, les vignes se sont parées de couleurs flamboyantes, qui contrastent avec le bleu-gris orageux du ciel.

Nous suivons une route sublime qui traverse des collines escarpées et des villages cathares pittoresques. Nous nous arrêtons dans le virage d'une route en épingle qui serpente à travers la forêt. Les rayons de soleil de fin d'après-midi ricochent sur le feuillage rouge, jaune et orange... Ca mérite une photo, même si ça ne rendra jamais aussi bien qu'en vrai.

Nous avons bien fait. Arrivés au sommet, un brouillard épais nous attend. C'est une tout autre atmosphère tout à coup : plus mystérieuse, mais pas dénuée de charme pour autant.

Nous suivons un itinéraire en fonction des règles de couvre-feu des différentes régions que l'on traverse. Jusqu'à ce que je reçoive un appel de ma famille, qui m'explique qu'il suffit de faire une attestation pour pouvoir rouler de nuit !

Nous avons suivi l'allocution du président en roulant. Le confinement se confirme. Même si nous aurions pu rester quelques jours de plus sur la route, nous ne regrettons pas d'avoir pris la route du retour. Je doute que nous en aurions vraiment profité dans ces conditions.

Vers 22h30, nous nous arrêtons sur une aire d'autoroute, et nous endormons bercés par le balai incessant des camions..

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Nous nous levons tôt pour partir rapidement. A 7h, nous quittons l'aire d'autoroute. Les panneaux s'enchainent : Limoges, Brive, Poitiers, Nantes, Vannes, et enfin, chez nous, Locoal-Mendon.

Au total, notre voyage a duré 18 jours, pendant lesquels nous avons parcouru 2 500 km !