4 jours de road trip en jeep dans un paysage multicolores. Lagunes rose ou verte, désert blanc... On ne sait où donner de la tête et des yeux dans ce cadre à couper le souffle.
Octobre 2015
4 jours
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La nuit est tombée depuis longtemps lorsque nous arrivons à la gare ferrovière de Tupiza. Première mission du soir : réserver un tour dans l'une des nombreuses agences de la bourgade. Pour pénétrer dans le desert d'Uyuni, il faudra en effet montrer patte blanche et surtout ne pas se balader seul dans cette région montagneuse où les routes (et même les pistes) ne sont pas nombreuses et parfois inondées en période de pluie.

La Bolivie bénéficie d'un hiver sec de mai à octobre. Il s'agit de la meilleure période pour visiter le pays, en particulier de mai à août.

La mission rondement menée, il est temps de découvrir la gastronomie locale. Difficile de trouver un restaurant ouvert. Même la pizzeria "Two Pizzas" (+1 pour le jeu de mot) a déjà fermé ses portes. Nous ne sommes loin des horaires espagnols même si l'on parle la même langue en Bolivie.

Les paysages à couper le souffle de la région de Tupiza

L'heure tardive ne nous permet malheureusement trop tard de partir en expédition dans la région. Une belle déception, les activités étant nombreuses dans ce paysage à la beauté insolente.

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Le soleil n'est pas encore sorti, que nous le sommes déjà de notre lit. Installés dans une jeep en compagnie d'un chauffeur, d'un cuisto et de trois autres voyageurs, nous nous élançons à travers les routes sinueuses de Tupiza. Rares sont les jeep à croiser notre chemin. Rebelles, nous avons choisi de faire le voyage à l’envers et de terminer par Uyuni.

Premier arrêt dans la merveilleuse Ciudad de l'Encanto qui pour l'heure a été préservée du tourisme de masse. Formation naturelle façonnée par la pluie et le vent, la "Ville de l’Enchantement" l’est autant pour les yeux que pour la carte mémoire de l'appareil photo. Postée à l’écart de la route touristique, la cathédrale de pierres et de boue dissimule dans ses antres des pluies de lumière dans lesquels on peut se protéger du vent qui souffle avec vigueur à l'extérieur...

La bien nommée Cathédrale de l'Enchantement l'est pour tout ceux qui ont la chance de passer par là...

Si les locaux étaient jadis nombreux à vivre dans le coin, aujourd'hui les villages fantômes se suivent dans un somptueux décor qui change à chaque kilomètres. Nous entrons ainsi dans la réserve nationale Eduardo Avaroa, non sans avoir réclamé un tampon dans notre passeport.


Tous les hébergements et les repas sont pris en charge par l’agence qui organise le tour. Veillez toutefois à ce que le groupe n'excède pas 5 personnes et que l'eau en bouteille soit inclue.

La journée se termine à 4 200 mètres d’altitude dans un logement à moins 3 étoile. Mais qu'importe, le cadre vaut tout le luxe du monde.

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Un petit plouf dans les eaux chaudes de la source thermale de Polques et ça repart sur les routes du Sud Lipez. Rien de mieux qu'un bain avec vue sur le salar Chalviri pour nous réveiller en beauté. Nous sommes prêts à en prendre plein la rétine. Les lagunas Hedionda et Kola en rajoutent une couche. Chaque mètres parcourus nous révèlent une nouvelle beauté.

La prochaine se situe à 4 870 mètres au dessus de l'océan. A mesure que nous grimpons, le souffle est court mais on ignore si cela est dû aux effets de l'altitude ou aux merveilles que nous avons croisées. Chemin faisant, nous découvrons les lagunas Blanca et Verde, faisons la connaissance de la faune locale et devinons au loin le désert de Dali et ses roches sculptées par le temps. Le peintre semble avoir dessiné chaque parcelle de la région.

Direction les geysers de Sol de la Mañana (sol du matin) même si l'astre royal est sur le point d'aller dormir. Véritables stars locales, les trous émettent de la vapeur, des bulles, des sons étranges… et une délicieuse odeur d’oeuf pourri toute la journée.


Dernière visite de la journée, la laguna Colorada semble déjà endormie. Les sédiments et autres algues rouges qui composent la lagune sont déjà partis se coucher. Contrairement aux flamands roses qui font le job malgré l'heure tardive. Tout est beau qui finit bien.

La Laguna colorada et ses centaines d'habitants roses aux longues pattes...
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La Bolivie est un pays dans le vent. Le Sud Lipez le prouve avec ses sculptures façonnées au fil des siècles par les bourrasques. Vedette de ces oeuvres d'art modelées par Dame Nature, le petit "Arbol de Piedra" (l'arbre de pierre) trône malgré sa petite taille.

Le voyage continue dans décor toujours plus somptueux. C'est parti pour un défilé de lagunes, toutes plus belles les unes que les autres : Ramaditas, Honda, Chiarcota, Hedionda, Canapa... Chacune accueille une colonie de flamands roses qui doivent leur plumage rose bonbon aux micro-algues diatomées dont ils se délectent toute la journée.

Dernier arrêt au salar de Chiguana. Moins connu que son petit frère Uyuni, cette étendue salée nous donne un avant-goût du lendemain avec en prime les neiges éternelles du célèbre volcan Ollagüe qui culmine à plus de 5 865 mètres.

La journée s'achèvera par un douche chaude (payante) et une nuit qui ne manque pas de sel dans un hôtel réalisé à base... de sel !

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Il est 4h, le désert d'Uyuni s'éveille. Il est temps de quitter Morphée et de rejoindre Incahuasi, une île plantée au coeur du salar qui promet une vue époustouflante sur ce paradis blanc... si toutefois on consent à gravir la montagne de cactus. De notre côté, nous déplacerions des montagnes pour assister au lever du soleil dans le désert. C'est donc fatigués mais heureux que nous arrivons au sommet pour profiter du spectacle.


L'île aux cactus, belle de jour... comme de nuit !

Avec ses 10 582 km2, le Salar d'Uyuni est la plus grande (et probablement la plus célèbre) étendue de sel au monde. Elle contiendrait 10 milliards de tonnes de sel avec des extractions annuelles d'environ 25 000 tonnes.

Le soleil a déjà fait du chemin lorsque nous reprenons la route à travers le désert en vue de trouver un lieu pour immortaliser le moment. Grâce à l’effet de perspective (et parfois à l'effet de transparence de la pluie) les possibilités de photos ludiques sont infinies. Mieux vaut avoir été déjà pioché des idées sur Internet et avoir pensé à emmener quelques accessoires : vaisselle, nourriture, jouets... Tout ustensile est le bienvenu pour garder des traces un peu folles de ce moment passé à très (trop) grande vitesse.

Le cimetière de train voisin nous aide doucement à revenir à la civilisation. Posté à deux pas d’Uyuni, le site accueille de vieux wagons tagués et d'anciennes locomotives, dans lequel on peut continuer à achever sa mémoire d'appareil photo. Histoire être sûrs que celle de notre cerveau n'oubliera jamais ce voyage où les nuits sont si longues qu’on en oublie le temps. Un magnifique paradis multicolore comme dans nos rêves d'enfants.