Je séjourne à Anglet et découvre ses environs. Une escapade est prévue au nord de l'Espagne. Je serai accompagné de mes fidèles compagnons : Koceila le tonton, Thomas le chinois et Alexis le Gopnik.
Du 21 au 27 août 2020
7 jours
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J1

Vendredi 21 août 2020

Réveil à 5h40. J'avais fait en sorte de choisir une musique assez douce pour ce réveil tôtif ("I wanna know" d'Alesso pour les curieux), ce fut une bonne initiative. Après une douche efficace et un brossage des dents de rigueur, me voila prêt à saisir ma valisette, mon sac à dos d'équipement photo et un vulgaire sac plastique contenant une paire de chaussures, mon casque Sennheiser, une pomme et une banane. Je me dirige vers le tramway. Après quelques arrêts je descends à la station Porte d'Italie. Il est 7h00. Là bas, je retrouve le premier luron de l'aventure : Koceila qui est déjà arrivé et qui attend, masqué, de l'autre côté du quai. Quelques minutes plus tard, notre fier chauffeur débarque avec son bolide, une Ford Fiesta, non loin de l'arrêt de tram. Il s'agit du bon Alexis, le soviétique de l'équipe. Nous le rejoignons pour commencer à charger la mule. Quelques minutes plus tard, c'est Thomas qui fait son entrée. Nous sommes au complet. S'en suivent quelques billevesées matinales, un petit déjeuner de fortune (Thomas ma banane, moi ma pomme). Nous décidons de mettre les voiles aux alentours de 7h30.

La première partie du voyage est assez calme, Thomas s'éteint rapidement. En effet, il sort de sa nuit blanche tactique. Koceila le rejoint peu après. Pour ma part, je me suis mis de la pomme partout sur les mains, ce qui fait qu'elles sont collantes pendant les 3 premières heures de route. C'est assez désagréable. Au bout de 3 heures donc, première pause pipi et rinçage des mains, quel plaisir. On s'arrête ensuite un peu plus tard pour manger, sur une aire d'autoroute proche de Bordeaux, au très classique McDonald's. Pour ma part ce sera un menu maxi avec 280, potatoes et Badoit. Nous repartons de plus belle. Cette fois, il me faut 1h de sommeil pour la digestion. A mon réveil, tout le monde est bien en forme. Pour les 3 heures de route qu'il nous reste, on décide de faire un blind test. Mes domaines de prédilection sont le rock et l'électro. Je me défends plutôt bien sur le thème des musique de dessins animés aussi. Il est 15h, le temps est couvert, nous arrivons à Anglet devant l'adresse de notre location.

Le check-in était prévu pour 17h, il nous reste donc 2h à attendre. On décide alors d'aller faire un tour de repérage à Bayonne, juste à côté. On se gare dans une rue très étroite et à double sens, en rayant l'aile gauche d'un pauvre bayonnais innocent. Salut c'est nous, les parisiens ! On sort de la voiture et on passe sous une petite arche de pierre qui donne sur ce qui s'apparente à la vieille ville. La première chose qui nous frappe ici c'est le calme et le silence malgré la présence d'un certain nombre de visiteurs. Les petites ruelles sont très charmantes et donnent une teinte médiévale à la ville. Nous nous dirigeons vers la cathédrale Sainte-Marie située sur une rue principale, le masque est donc obligatoire ici. La visite est gratuite, et pour être honnête, cela m'arrange. Je ne suis pas très fan des visites d'églises ou de cathédrales de base, mais pour le coup je n'ai rien trouvé d'exceptionnel à celle-ci.

Je préfère plutôt la boutique de spiritueux sur laquelle nous tombons par hasard un peu plus tard : "Le comptoir irlandais". Une jolie sélection de rhum, gin et bières originales entre autres. J'y ai cherché le merveilleux Shrubb Longueteau que j'ai eu la chance de goûter en Guadeloupe, mais impossible de remettre la main dessus en métropole. Thomas lui a pris 2 bières dont une blanche à la cerise locale. La cerise noire est une spécialité de la région ! Nous terminons notre tour d'exploration rue Port Neuf, une rue touristique car authentique, avec restaurants, chocolatiers locaux et autres boutiques. Le temps est passé, il est l'heure d'aller découvrir notre logis.

 Le comptoir irlandais

Nous nous trouvons au 9 rue Paul Gougeard, à Anglet. Notre hôtesse Emmanuelle nous reçoit chaleureusement dans sa maison à la façade jaune. Nous occuperons un quart au rez-de-chaussée de la demeure d'un étage, équipée d'une piscine et d'un barbecue : tout ce qu'il faut. Nous avons une grande pièce dans laquelle se trouvent le salon et la cuisine, une chambre avec un lit deux places, une salle de bain digne de ce nom et des toilettes simples. Le mobilier et le parquet sont en bois. Une sauterelle géante est là pour nous souhaiter la bienvenue, nous ne l'avons pas tuée même si cela m'aurait un peu rassuré. Pendant qu'Emmanuelle nous donne les consignes et quelques recommandations, on entend une énorme averse s'abattre dehors. Ici, on appelle ça une "drache" visiblement. Ce sont Koceila et Thomas les deux valeureux héros qui retournent chercher les bagages dans la voiture, sous la pluie battante. On prend donc la fin de l'après-midi pour s'installer et se reposer un peu. On fera plus tard la connaissance des deux gardiennes de maison : une petite Chihuahua blanche de 11 ans et une jeune Siamoise de 2 ans. Je suis très clairement team chien, mais les deux étaient adorables. 4 douches plus tard, nous sommes repartis en voiture direction Saint-Jean-de-Luz, il pleuviote toujours un peu.

Logement à Anglet

Ce soir c'est soirée casino, l'objectif est d'alléger un peu le budget vacances. L'établissement de Saint-Jean-de-Luz fait partie du groupe JOA, un groupe que je ne connaissais pas mais qui a l'avantage de permettre des petites mises. Thomas et moi sommes les seuls du groupe a être déjà entré dans un casino, avoir la possibilité de miser petit ça fait toujours moins peur pour une première fois. Mais pour aller gambler il nous faut de l'énergie, un restaurant en somme. Toujours sous la pluie, nous partons donc en quête de bonne pitance. Nous tentons notre chance dans un premier restaurant proche du casino. Un serveur blond définitivement efféminé nous refuse sèchement car nous n'avons pas de réservation. Bon, soit, nous en essayons un deuxième. Cette fois on nous dit que la cuisine est fermée, il est 20h30. Nous nous faisons recaler 5 ou 6 fois avant de nous décider à aller manger au restaurant du casino, quitte à payer plus cher et à manger moins local. Incroyable, même ici nous ne sommes pas accepté, la salle ferme à 21h00 ! Je cite les paroles de Thomas : "Je me suis plus fait recaler ce soir que je me suis fait recaler de boites durant toute ma vie". Nous décidons de faire une ultime tentative le long de la plage avant de rentrer, et par miracle un restaurant nous assure une table pour 4 dans une dizaine de minutes. Ce restaurant, c'est le Prado. Ce soir dans mon assiette c'est lotte au chorizo, pommes de terre rôties aux herbes, et dans mon verre une Margarita. Je réessaie de temps en temps la tequila, mais je n'aime toujours pas. Par contre le plat était juste excellent.

 Restaurant le Prado

Nos bedaines bien comblées, nous retournons à la salle de jeux. L'endroit est plus petit que ce que j'avais déjà pu voir dans le passé, mais il y a quand même du monde. Une cinquantaine de machines à sous, deux roulettes, deux tables de Black Jack. J'ouvre le bal avec une machine à sous assez simple où il faut aligner des fruits. La machine est simple mais efficace, ça gagne ! Koceila ne veut pas jouer, mais Alexis et Thomas sont mis en confiance. Thomas tente sa chance, ça se passe moins bien... On guette de loin la table de Black Jack électronique, mon jeu préféré. Une première place se libère, j'y vais. Thomas et Alexis me rejoignent plus tard. J'ai une poisse métaphysique pendant tout le reste de la soirée, tout ce que j'entreprends se solde par un échec. De l'autre côté, les deux gamblers en herbe se portent à merveille. Résultat, Alexis fatigue un peu aux alentours de 00h30, je fais donc all-in sur 24€. La banque gagne. Je vais symboliquement jouer le seul euro qu'il me reste de la soirée à la roulette. Je perds encore. Je commence donc les vacances avec un léger handicap.

J2

Samedi 22 août 2020

Ce matin on tarde un peu à se lever, et on traîne pour se préparer. L'objectif de la journée est de louer des vélos à Biarritz pour pédaler sur une partie de la Vélodyssée. Cette piste cyclable s'étend d'Hendaye jusqu'au nord de la Bretagne à Roscoff. Nous nous contenterons de la section entre Biarritz et Capbreton, ce qui fait déjà un bon petit périple.

La fine équipe est prête à en découdre sur le coup de 11h30. Avant de partir nous faisons la rencontre de Marc, le compagnon d'Emmanuelle. Nous lui faisons part de nos plans pour la journée, et lui nous indique quelques bonnes adresses à base de "Après le 7ème rond-point à droite, prenez la 3ème à gauche puis bifurquez encore à gauche en suivant la rocade". Marc est très gentil, mais j'avoue n'avoir mémorisé aucune de ses bonnes adresses. Nous prenons la voiture direction Biarritz.

J'ai choisi l'agence Takamaka à Biarritz pour la location de vélos. Un jeune surfeur basque très sympathique nous accueille. Cette agence propose un très grand choix d'activités : jet-ski, kayak en mer, parachute etc. Pour ce qui est des vélos, nous avons le choix entre l'indémodable vélo hollandais, le VTC, le VTT et pour les plus fragiles le VAE (vélo électrique). J'essaie un vélo hollandais et je trouve que je dégage une certaine classe, j'opte donc pour celui-ci. J'annonce notre programme au gérant de l'agence, et celui-ci nous dit clairement que nous n'aurons pas le temps de faire l'aller-retour jusqu'à Capbreton. Il est 12h30, il y a 2h pour aller jusque là-bas, nous devons rendre les vélos à 18h. Sans compter les pauses, cela nous laisserait au maximum 1h30 pour manger et profiter une fois sur place. Cela refroidit l'équipe, nous décidons d'écourter la traversée. Koceila propose de s'arrêter plutôt à Boucau, une petite commune de l'autre côté de l'Adour. Soit, en selle alors.

Le parcours commence par une bonne grosse côte qui attaque sensiblement nos quadriceps. Nous atteignons un poil essoufflés les hauteurs au nord de Biarritz, et avons vue sur le phare d'un côté, et sur les jolies plages d'Anglet de l'autre.

Vue depuis les hauteurs de Biarritz 

La piste cyclable est agréable, nous ne sommes d'ailleurs pas ses seuls utilisateurs. Nous redescendons sur Anglet et longeons la pinède de Chiberta. Cette forêt a malheureusement été incendiée volontairement par un adolescent quelques jours auparavant, ce qui a également causé pas mal de dégâts aux habitations alentour. On sent encore une légère odeur de brûlé lorsque l'on passe dedans.

Forêt brûlée de Chiberta 

Après la traversée de la forêt et une petite pause hydratation, on se retrouve le long de l'Adour, le fleuve qui traverse Bayonne. De l'autre côté au loin, on aperçoit une grande zone industrialo-portuaire avec cheminées et canalisations. À moins d'être passionné, le paysage ne vend pas du rêve. On se dirige donc vers cette ZIP en empruntant le premier pont rouge qui permet de traverser l'Adour. Nous pédalons à côté d'une voie de chemin de fer sur laquelle passe le TER de l'axe Bordeaux-Hendaye, pour arriver bientôt à un camp de gitans. Nous sommes à Boucau. Force est de constater que notre destination n'est pas très palpitante. Mais il fait faim, et Thomas a les fesses qui tremblent à cause de sa selle.

Nous avons repéré une plage qui fera un très bon nouveau point d'arrivée. Elle se situe dans la ville suivante au nord, Tarnos. Nous cherchons un endroit où manger à Tarnos, mais deux problèmes se dressent face à nous : Il est 14h30 et la ville est totalement déserte. La seule pizzeria que nous trouvons est en train de fermer. En face il y a une boulangerie et par chance, il y reste quelques paninis et sandwichs. Ça fera bien l'affaire, en plus la boulangère est toute mignonne. Malheureusement pour Koceila qui mange halal, rien ne convient. On repart vers la plage en espérant y trouver au moins des frites. Quelques minutes plus tard nous y sommes, la plage du Métro. Nous garons les vélos avec les cadenas à clé prêtés par l'agence de location et finissons à pied. Le stand de snacks salés est fermé, et Koceila préfère jeûner plutôt que transformer son repas du midi en goûter à base de gaufres ou glaces. C'est tout à son honneur. On étale nos serviettes sur le sable, et on commence enfin à manger en évitant de regarder Koceila dans les yeux, par culpabilité. La plage est très large, et la baignade y est interdite car les vagues y sont trop fortes. On m'avait prévenu que ce serait souvent le cas dans la région.

 Plage du Métro, Tarnos

C'est la première session bronzage des vacances. En réalité, les bras ont déjà bien pris le soleil depuis le début de la randonnée vélo, si bien que les miens commencent déjà à rougir doucement. Je décide de prendre mon appareil photo et d'aller shooter ce paysage; Alexis m'accompagne. Il y a quand même un petit peu de monde, le ciel est légèrement voilé et quelques cerfs-volants y virevoltent. Il est 16h, c'est l'heure de faire le chemin inverse. Après quelques pauses et une côte finale plus difficile dans notre mémoire que dans les faits, nous retournons les vélos à 18h pile poil.

La journée se termine par un passage au supermarché et à la boucherie à Bayonne pour faire des courses pour la semaine, et faire tourner le barbecue. D'ailleurs ce soir c'est piscine et barbecue. Pendant que Koceila s'occupe des merguez, Alexis se fait massacrer le dos par des moustiques à la piscine, Thomas regarde les filles de la région sur Tinder, et moi je m'atèle au cocktail du soir. Ce sera un Daïquiri, préparé au shaker que j'ai ramené de Paris en prévoyance. Pendant le repas, nous avons évidemment la visite de la chienne qui a senti la viande. Elle a le droit de grignoter les os des côtelettes d'agneau. Après ça, quelques parties de Super Smash Bros et au dodo.

J3

Dimanche 23 août 2020

Aujourd'hui nous avons prévu une journée assez relax. Le plan de la matinée est d'aller visiter l'aquarium de Biarritz, en voiture tout le monde. Pour la petite anecdote, Alexis a du mal à faire son créneau ce matin, si bien qu'on se fait un peu chambrer par les locaux. Nous descendons des petites ruelles à pied jusqu'à arriver devant l'entrée. L'aquarium se situe directement sur la côte, en face du rocher de la Vierge. Les différentes salles s'enchaînent à la verticale. Une hôtesse d'accueil me confirme que nous avons le droit de faire des photos à l'intérieur, tant que nous n'utilisons pas le flash. Très bonne nouvelle.

Nous commençons par le bas où se trouve toute la faune locale, celle du Golfe de Gascogne. On y trouve des hippocampes, un tableau élégant de méduses, des roussettes (petits requins) ou encore un bassin de seiches. La pièce est assez sombre, pas simple de faire des photos sans flou de bougé. Nous poursuivons à l'étage sur une salle inattendue, une sorte de mini musée de la mer et de la pêche. Ici on y trouve un scaphandre original, différents outils de chasse sous-marine, des répliques en bois de chalutiers. Mais surtout au milieu de la pièce sont exposés d'immenses squelettes d'animaux marins échoués sur les plages de la région.

Faune locale de l'aquarium de Biarritz 

La salle du dessus est moins grande mais tout aussi fascinante. Le premier bassin accueille une demi-douzaine de phoques gris. Le bassin est à la verticale, d'ici nous voyons la partie submergée, mais les phoques ont une petite plage à la surface, plus haut. Malheureusement ils sont un peu grognons aujourd'hui et ne veulent pas nous montrer leurs petits museaux. Tant pis, nous allons voir le deuxième grand bassin de l'étage : les tortues ! Je suis vraiment fan de ces animaux. Avec Koceila et Thomas, nous avons déjà eu la chance de nager avec des tortues vertes un matin en Martinique aux Anses d'Arlet. C'était une expérience incroyable. Ici ce sont des tortues caouannes, elles ont de plus grosses têtes que les tortues vertes des Antilles. Elles viennent poliment saluer leur public, c'est adorable.

Nous atteignons ensuite l'avant-dernier étage qui est à l'extérieur. Trois éléments principaux ici, la partie plage des phoques que l'on voit un peu mieux qu'en bas, un restaurant de mi-parcours et un point de vue sur la côte biarrote. Ici je rencontre un goéland qui fait sa star et se pavane devant les objectifs. Je vous donne généreusement deux astuces pour reconnaître la mouette du goéland : la mouette est plus petite, et a le bec rouge. Le goéland lui est plus imposant et son bec est jaune.

Le dernier étage est le bouquet final, il est consacré aux poissons dits exotiques. On commence avec une foultitude d'aquariums remplis de poissons à formes bizarres, de toutes les tailles, de toutes les couleurs, parfois fluorescentes. Certains d'entre eux ont des motifs très complexes et travaillés, on les croirait customisés par l'homme. La nature est une artiste confirmée. On y trouve aussi une murène verte géante, je n'aimerais pas me retrouver à nager autour de chez elle. C'est le Basilic dans Harry Potter et la Chambre des secrets pour ceux qui ont la référence ! Le clou du spectacle est l'immense bassin autour duquel nous terminons notre visite. Ici c'est la fête, toutes les espèces nagent ensemble. Il y a plein d'espèces de requins dont un requin marteau, un poisson napoléon avec une grosse bosses sur le front, des raies et d'autres petits poissons non identifiés. Nous assistons au repas de ces messieurs : des morceaux de poissons attachés à une corde sont déposés au fond du bassin et chacun vient se servir, c'est le buffet. Les plus affamées sont les raies dont la bouche est située sur la face ventrale pour rappel.

Faune exotique de l'aquarium de Biarritz 

Après un rapide passage à la traditionnelle boutique de souvenirs, nos ventres nous aiguillent vers une rue alléchante, la rue du Port-Vieux. Glaciers à gauche, restaurants à droite, tout va pour le mieux. Nous choisissons un restaurant appelé le Palmarium avec une jolie terrasse verte et, comme son nom le suggère, des palmiers. Sans m'en rendre compte, je commande un cocktail nommé le Colibri (Rhum blanc, ananas, maracuja, pulco, grenadine, cannelle) qui se trouve être le cocktail le plus énorme que j'aie jamais bu. Il est servi dans un récipient qui pourrait largement faire office de vase. Pour l'accompagner, je prends une pizza qui se veut locale, avec jambon de pays et fromage de brebis. Tout est bon, les serveurs sont agréables, le barman souriant, je recommande !

Restaurant Le Palmarium 

Une fois toutes ces bonnes choses ingurgitées, nos âmes de sportifs aguerris nous rappellent à l'ordre. Nous mettons le cap sur le mini-golf d'Anglet, le Baby Golf pour être plus précis. L'après-midi a déjà été bien attaquée, nous arrivons sur place à 17h45. La gérante est très accueillante, on ressent l'atmosphère familiale de l'endroit. Elle est le genre de femme que l'on imagine très bien rentrer chez elle le soir en Harley avec une petite cigarette au bec (no offense). Chacun attrape son club, sa balle, et un carnet pour noter les scores. Je rappelle les règles : chaque coup vaut un point, une sortie de terrain vaut deux points, on s'arrête de compter lorsque la balle rentre dans le trou. On fixe un maximum de coups à 7 pour que ça ne devienne pas trop ridicule (on a bien fait d'instaurer cette règle). A la fin, celui qui a le moins de points gagne. Il y a 18 trous sur le parcours, avec une difficulté croissante. Seul Alexis le champion a réussi à torcher un parcours en un seul coup, grande classe. Classement final : Alexis premier, Thomas deuxième, moi-même troisième, et loin derrière le pauvre Koceila.

Baby Golf d'Anglet 

Pour nous récompenser de nos scores légendaires, la gérante nous offre un bonbon à chacun. Après avoir discuté football et pronostiqué une victoire de Paris contre Munich ce soir en finale de Ligue des Champions, nous lui disons au revoir et rentrons tranquillement à la maison. Ce soir c'est apéro devant le match. Bière en main, saucisson découpé, ça respire la testostérone. Paris perd 1 à 0. De toute façon je n'aime pas Neymar. Bonne nuit à tous.

J4

Lundi 24 août 2020

Ce matin tout le monde est motivé pour partir tôt, on se lève donc de bonne heure. Todos en el coche para vivir la vida loca en España. Oui mon espagnol est approximatif, mais il a le mérite d'exister. Notre premier stop a lieu à San Sebastian. Pour être honnête, avant d'y mettre les pieds je pensais que cette ville était en France. Nous entamons notre visite sur les coups de 10h00, place Gipuscoa. C'est en fait un très joli parc relaxant, avec marre aux cygnes, palmiers, saules pleureurs, petit ponton qui passe au dessus du ruisselet. Parfait pour se réveiller en douceur. En plein milieu du parc flotte fièrement le drapeau basque.

La balade se poursuit le long de la plage de la Concha, en partant du nord. Nous sommes au parc Alderdi Eder. Ici on s'arrête prendre quelques photos car le cadre est magnifique. D'un côté on voit l'imposante mairie de San Sebastian, de l'autre la promenade sur la plage, et plantée au milieu de la baie, l'île de Santa Clara.

Plage de la Concha, San Sebastian 

Par chance, et comme depuis le deuxième jour du voyage, la météo est avec nous. Nous profitons de la promenade de la plage en tout en essayant de trouver un endroit où bruncher. À vrai dire il n'y a pas grand chose d'ouvert à cette heure-ci, on retourne finalement vers le point de départ où il nous semblait avoir vu quelques cafés ouverts. Effectivement, l'un d'entre eux nous satisfait, nous entrons dans le modeste café La Habana. C'est à moi qu'incombe la tâche de commander en espagnol, misère. "Un cafe con leche, una agua, esto, esto... por favor". On réussit quand même à avoir ce qu'on voulait, victoire. Mes honneurs au serveur qui a réussi à tout décoder. Je me retrouve donc avec mon assiette protéinée et mon café au lait que je prends le temps de déguster. C'est simple, mais c'est bon. Il y a une machine à sous juste derrière notre table, mais mon traumatisme à Saint-Jean-de-Luz fait encore effet. Je me contente donc de payer et de dire merci avant de partir.

Nous faisons un bref arrêt à la cathédrale du Bon Pasteur pour se rafraîchir un petit coup. Je pense avoir été clair sur l'intérêt que je porte aux cathédrales, et bien pour le coup je ne suis pas déçu par celle-ci. Je la trouve bien plus fastueuse et impressionnante que celle de Bayonne. Je me surprends même à y faire quelques photos.

 Cathédrale du Bon Pasteur de San Sebastian

Ce que j'aime faire lorsque j'explore un nouvel endroit, c'est trouver un spot en hauteur pour avoir un visuel sur toute la zone. Et à San Sebastian, ça tombe bien, il y a le château de la Motte placé tout en haut d'une colline d'où surplombe une statue de Jésus. C'est donc logiquement notre point de visite suivant. Il y a 20 bonnes minutes de montée sur des pavés, c'est un peu sportif. On y croise un cycliste fou qui entreprend le chemin en danseuse, tout le monde est impressionné. À mi-chemin, on s'arrête déjà à un point de vue sympa donnant sur la mer et la ville pour y faire quelques photos.

Mont Urgull 

Durant tout le trajet, on remarque plusieurs fois la phrase "Tourists go home" écrite au feutre sur les panneaux ou sur les arbres. Cela laisse supposer que les habitants de la ville doivent avoir quelques soucis avec les touristes l'été. Nous, on se contente de se promener et de faire tourner les commerces locaux, promis. Nous atteignons le sommet du château en passant par des petits couloirs médiévaux en pierre. Effectivement, la vue ici est imprenable. Koceila en profite pour faire décoller son drone au dessus de la baie et du Mont Urgull sur lequel nous nous trouvons. La première pierre de la construction du bastion défensif a été apportée au milieu du XIIème siècle. Nous avons affaire à un bon vieux castillo.

 Vue depuis le Château de la Mota

Sans grande surprise, la descente se fait bien plus aisément que la montée. Avant de quitter les lieux, nous prenons le temps de traîner dans les petites boutiques touristiques qui s'offrent à nous. Je m'arrête à une échoppe dont la vitrine m'avait déjà tapé à l'oeil à l'allée. Il s'agit du Duck Store de San Sebastian, une boutique remplie de canards en plastiques de tous les styles. Il y a le canard-Hulk, le canard-Angela Merkel, en passant par le canard-basque local. Mon choix se porte sur le couple super-canard et super-canette, ils ont du style ! Dans la même rue, on s'arrête prendre un petite glace chez Loco Polo. À première vue on dirait de simples glaces à l'eau rectangulaires, en réalité ce sont des crèmes glacées à texture presque gluante proche du slime, c'est assez surprenant. Il y a un large choix de parfum, on peut ensuite la tremper entièrement ou à moitié dans du chocolat, puis dans différents toppings. Ma combinaison à moi sera Baileys avec moitié de chocolat au lait, formidable.

Loco Polo 

À présent il est temps de bronzer un peu, il nous faut trouver une plage. Nous continuons de parcourir le nord de l'Espagne vers l'ouest dans l'axe de Bilbao. Juste avant la ville, nous repérons un spot intéressant, à l'ouest de la ville de Sopela. Nous garons la voiture sur un parking en hauteur, et enfilons nos maillots de bain en utilisant la fameuse technique de la serviette. Depuis le bord de la falaise, nous avons le choix : à gauche, une plage naturelle avec de beaux rochers et de la végétation, peu de baigneurs. C'est la plage de la Sopelana. À droite, une plage un poil moins jolie, plus fréquentée mais plus large avec une zone de baignade contrôlée. Celle-ci s'appelle la plage Arrietara. Nous jouons la carte de la sécurité et nous dirigeons vers la plage de droite. Nous apprendrons plus tard que la Sopelana est en fait une "playa nudista".

 Plages de Sopela

Serviettes et crème solaire étalées, on fonce comme des animaux dans les vagues. Ici pas de trempage de nuque en douceur, le PDC ne se fait guère prier. C'est notre premier contact avec l'eau salée depuis le début des vacances et il était temps. La plage est assez familiale, on voit beaucoup de parents avec leurs enfants ou jeunes ados. Je n'entends pas un mot de français, nous sommes les seuls touristes ici. La zone contrôlée n'est pas très grande, ce qui fait qu'on est un peu les uns sur les autres, à moins de s'écarter du bord. Le courant est assez violent, on se sent tiré par l'océan et il faut lutter de temps en temps pour se remettre dans l'axe. Le but du jeu est de bien capter une vague et de se jeter en avant à l'horizontale en serrant les abdos pour se faire porter le plus loin possible. C'est comme du surf mais sans planche, enfin je crois.

Lassés après une petite heure dans l'eau, nous retournons nous la dorer sur le sable. Tel est mon rituel à la plage : une seule et unique baignade à l'arrivée, puis séchage et bronzage. Ensuite on avise. Dans notre cas, nous enchaînons en jouant au Uno et au Poker menteur. Thomas nous dégomme à tous les jeux. Le soleil n'est pas trop fort ce qui permet de parfaire le bronzage sans risquer de finir la journée rouge comme un touriste flamand (peace les belges). Nous décidons de foutre le camp pratiquement au couché du soleil. Ce qui évidemment amène à une session photo/drone, d'autant plus que le paysage ici est assez splendide.

 Coucher de soleil à Sopela

Nous effectuons la technique de la serviette reverse, et repartons de plus belle vers notre destination finale : Bilbao. Comme il fait déjà nuit et que nous avons encore 2 heures de route pour le retour, nous ne ferons que manger ici finalement. Nous sommes affamés et ne faisons donc pas les difficiles ce soir. Notre choix se porte sur un burger bar apparemment populaire en Espagne : Le Goiko. L'intérieur me fait un peu penser à une salle de billard underground de Miami, ça me plaît. Les burgers de la carte ont l'air très physiques, mais comme je l'ai déjà dit, nous avons grand faim. Téméraires, nous commandons donc deux entrées pour commencer. Un plat de nachos ou tortillas ou je ne sais quoi, bref des chips de maïs avec guacamole et cream cheese, puis un plat de tenders de poulet avec pommes de terre sautées. Bien sur, le tout accompagné du traditionnel cocktail. Ce soir ce sera un cocktail exotique à base de rhum, liqueur de banane et gingembre. Très franchement, en temps normal une telle portion devrait largement suffire à remplir les estomacs de quatre jeunes hommes. Mais c'est les vacances non ?

L'entrée au Goiko 

J'annonce donc au serveur qui fait l'effort de parler anglais le nom de mon burger : La bomba sexy. Comprendre "bombe calorique". Entre deux gros buns, on est sensé y trouver un pavé de fromage américain frit, des tranches de bacon, un steak haché, des champignons, de la mayonnaise fumée et une feuille de batavia pour les légumes. Et comme si ça ne suffisait pas, des frites de patate douce sont déposées à côté avec une sauce blanche toujours plus grasse. J'attaque la bête. À la première bouchée, j'ai pleine conscience que je ne terminerai jamais cette assiette. A ma gauche, Thomas est également en grande difficulté, il demande à l'aide pour que l'on pique dans ses frites. En face, Koceila y va lentement mais surement. Alexis lui est dans la tourmente et perd une dose de plaisir à chaque croc.

La Bomba sexy 

Mon burger n'a plus aucune forme, je ne distingue plus rien, ni le steak, ni le fromage, ni même le sens de la vie. Je le tiens à une main, semi-conscient, tête baissée. La raison nous quitte, nous entamons un fou rire causé par le ridicule de la situation et l'accumulation de fatigue de la journée. Et plus on rit, plus les plats refroidissent, plus il est difficile de progresser, plus on rit. La boucle est bouclée. Par un miracle inexplicable, je réussis à terminer mon burger. Seules les frites seront emmenées en doggy-bag pour le lendemain. Malgré notre état, le serveur a l'audace de nous proposer un dessert, proposition que nous déclinons instantanément. Muchas gracias et on se casse.

Blague à part, tout est bon dans ce restaurant. Seul le cocktail ne m'a pas vraiment convaincu. Les serveurs sont aimables et font l'effort de parler une autre langue, le cadre est sympa. Et puis on s'est quand même bien marré. Avant de rejoindre la voiture, on s'autorise une petite promenade digestive sur une place avec des jeux type toboggans, balançoires etc. Il y a pas mal de jeunes dehors, l'endroit a l'air sur, même de nuit. Pour finir cette journée haute en émotions, je dors durant tout le trajet du retour dans la voiture, probablement avec le petit filet de bave au coin de la bouche, celui qui octroie un maximum de charisme. En même temps, la journée de demain est assez sportive, il ne faut donc pas négliger le sommeil.

J5

Mardi 25 août 2020

Ce matin il n'y a pas le choix, il faut décoller à l'heure car nous avons réservé une session jet-ski à Hendaye pour 11h45. Bien que la fatigue de la veille se fasse sentir, tout le monde arrive à peu près à s'activer et se préparer pour un départ à 11h00. Tout le monde, sauf Thomas. À 11h00 pile, coup de théâtre, Thomas décide d'aller prendre une petite douche pour être propre pour le jet-ski. Le problème c'est qu'on a environ 40 minutes de trajet jusqu'à Hendaye. Mais ça, je réalise plus tard que je suis en fait le seul à en être conscient. Alexis commence un peu à paniquer, il va frapper à la porte de la salle de bain pour dire à Thomas qu'il faudrait qu'il sorte genre maintenant. Nous partons de la maison à 11h20, avec 20 minutes de retard donc. Ce qui joue en notre faveur, c'est que ce matin, notre chauffeur c'est Koceila. La ride a déjà commencé, on fonce à 90 km/h en plein centre ville d'Anglet en driftant dans les virages pour faire plus de points (je plaisante).

Grâce à quelques raccourcis de trajet pas toujours évidents, et un ou deux dépassements par la droite, nous arrivons à 11h45 sur un rond point qui donne directement sur le port d'Hendaye. Un responsable de Memphis-Jet me contacte sur mon téléphone pour avoir de nos nouvelles, et m'indique qu'un parking est disponible juste devant le centre. Nous sommes sauvés, ils ne sont pas partis sans nous malgré nos 5 minutes de retard. En arrivant, on passe par des casiers pour déposer nos affaires, on enfile rapidement notre gilet de sauvetage et on suit un moniteur vers le port. Un autre groupe de 4 personnes est également sur le même créneau que nous.

Local Memphis-Jet 

Nous atteignons le spot de départ. Les personnes de la séance précédente viennent garer les jet-ski le long des planches de bois du port. Le moniteur nous fait un briefing sur la sécurité et le pilotage de l'engin, et puis chacun notre tour, nous enfourchons notre monture. Mon jet est bleu, c'est le plus rapide et le plus puissant. Je n'ai retenu que le bouton d'accélération, il ressemble à un frein de vélo, côté droit du guidon. Notre accompagnateur s'appelle Baptiste, il a l'air sympa. Selon ses ordres, nous adopterons la formation en V une fois dans l'océan : lui devant, deux sbires à droite et à gauche, et les deux derniers encore plus loin de part et d'autre.

Mais pour sortir du port, nous sommes en file indienne, et pas le droit d'accélérer à cause des limitations de vitesse. En fait le jet avance toujours à vitesse lente tout seul, il suffit de bien l'orienter. Lorsque l'on emprunte le chenal, nous avons le droit d'accélérer légèrement car il commence à y avoir quelques vagues. Le moteur commence à gronder. Les dernières consignes de Baptiste : Sur l'océan, nous ne sommes aucunement prioritaires, que ce soit face aux petits bateaux, aux paddles ou aux kayaks. Après ces sages paroles, nous voila arrivés en plein océan où nous nous séparons pour former un V. Je suis au poste extérieur droit. Curieux de tester les capacités de mon bolide, j'appuie évidemment à fond sur l'accélérateur. C'est là que les choses sérieuses commencent, le jet-ski BOM-BARDE comme une Ferrari. Je fonce à toute berzingue à la manière d'un Kimi Räikkönen des eaux basques.

Nous continuons ainsi pendant 20 bonnes minutes, jusqu'à ce que Baptiste décide de nous arrêter à quelques centaines de mètres de la côte hendayaise. D'ici, il nous attribue à chacun notre zone de jeu. Alexis se tape la zone avec des rochers mystères qui dépassent parfois de la surface, pas de chance. Nous avons donc quartier libre pendant un temps indéterminé, et j'imagine que Baptiste viendra nous chercher un par un lorsqu'il faudra rentrer. À vrai dire je n'en sais rien, les informations ne sont pas très claires à ce stade du parcours. Je m'en vais donc gaiement avec ma machine à tout allure, entre les zones d'Alexis et de Thomas.

La vitesse est vraiment incroyable, j'ai l'impression de rebondir sur les vagues. Même si le compteur n'affiche pas plus de 50 km/h, les sensations sont énormes, je vis ma meilleure vie. Sauf qu'à un moment donné, je ne vois plus Alexis, ni Thomas. Je me retourne pour essayer de voir Baptiste qui est sensé rester immobile, mais j'ai du mal à reconnaître qui que ce soit. Je me suis possiblement emballé avec mon bolide. Je décide donc de ralentir la cadence, et de faire des tours sur moi même pour une raison qui m'échappe toujours. Soudain, Je vois Koceila à quelques mètres, ce qui n'était pas sensé se produire d'après la disposition des zones. Nous nous rejoignons pour décider de la marche à suivre, mais nous sommes rapidement interrompus par Baptiste qui débarque en Y sur son jet de compet'. Il est furax. Je tente un "C'est l'heure de rentrer ?". Il me répond "Ouais on va rentrer ouais. Si j'arrivais 5 minutes plus tard vous ne reveniez jamais". Je trouve ça discutable mais je m'écrase, après tout c'est lui le boss. Nous rentrons donc vers la côte, là où il nous avait laissé. Une fois qu'on s'est tous rejoint, l'atmosphère se détend un peu, et nous repartons vers le port. Le trajet du retour est plus coriace car nous avons le vent de face, les jambes sont mises à rude épreuve. Au port nous garons les jet-skis sans difficulté, et nous regagnons les casiers en prenant soin d'esquiver Baptiste qui semble bien prendre sur lui.

L'aventure nautique étant terminée, nous rejoignons à pied le boulevard qui longe la plage d'Hendaye, à la recherche d'un restaurant. Tant qu'à faire, avec vue sur la mer. Le Hegoa café répond à nos attentes. Un homme proche de la soixantaine, probablement le patron, nous "accueille" et nous place, l'air un peu blasé. Il revient prendre la commande des boissons un peu plus tard, toujours aussi nonchalant, on frise le malaise. Où est-ce qu'on est tombé. Fort heureusement, c'est une jeune serveuse qui s'occupera de nous pour toute la suite du repas. Elle, c'est tout le contraire, on a l'impression qu'elle est là depuis une semaine, elle nous parle comme si on était ses potes, pas du tout professionnelle mais pas désagréable non plus. Quitte à choisir, je préfère être mis à l'aise comme ça. Ce midi ce sera une salade basque, les fameux chipirons au piment d'Espelette et un café gourmand sans café pour faire passer tout ça. La serveuse a très envie de goûter au tiramisu de Thomas, et Thomas et d'ores et déjà amoureux.

 Hegoa café

Sans plus attendre, nous quittons les lieux. Le timing est bien plus soigné que ce matin, nous arrivons avec une quinzaine de minutes d'avance à notre deuxième activité de la journée : la randonnée en quad ! Le point de rendez-vous se situe au "Quad é Nature" de Saint-Jean-de-Luz. On nous demande gentiment de patienter à l'extérieur du magasin sur des tables de pique-nique jusqu'à l'heure du départ. Nous remplissons une fiche via laquelle nous attestons sur l'honneur que nous ne sommes pas ivres, et nous allons enfiler une charlotte puis un casque (dans cet ordre là) et nous écoutons le moniteur et ses consignes. Pour le coup, nous sommes bien plus nombreux que ce matin, pas loin de 30 personnes. Thomas n'ayant pas encore son permis de conduire, il est contraint de monter à l'arrière du véhicule de Koceila, à ses risques et périls.

C'est moi qui mène la meute du haut de mon quad vert. Bon, derrière le moniteur bien sur. Tout comme le jet-ski, le quad aussi avance tout seul si on ne freine pas ! Le bouton d'accélération se situe également à droite en dessous du guidon, et le frein centralisé à gauche. Puisque la randonnée commence sur route, il ne faut pas oublier d'actionner civiquement son clignotant lorsque cela est nécessaire. La consigne est de se pencher à droite dans les virages à droite, et de se pencher à gauche dans les virages à gauche. Cela sert à compenser la force centrifuge qui, à trop grande ampleur, pourrait retourner le quad.

On s'engouffre rapidement dans un chemin qui traverse un champ, la piste a du relief. Un tracteur est entrain de déplacer des caisses en bois. Pour nous, c'est la zone de didacticiel : on fait un grand tour circulaire en étant soumis à des virages assez corsés et une piste parfois incliné. Une fois que tout le monde est au point, on part suivre pour de bon le chemin de la randonnée. On alterne entre marres de boue, descentes en piqué et côtes inclinées à 45 degrés. C'est assez sportif, le paysage est agréable mais je trouve tout de même que ça manque un peu de vitesse. Probablement parce que je fais inconsciemment la comparaison avec ce matin. La randonnée s'achève après une bonne heure de parcours. Résultat : pas de chutes, pas de blessés, les vêtements ne sont pas trop souillés. Carton plein.

 Randonnée quad

Ce soir, on rentre au logis calmement d'une part parce qu'on est quand même bien rincé de la journée, mais surtout parce que demain matin c'est randonnée dans les Pyrénées. J'avais repéré un sentier arpentant le mont Irubelakaskoa, passant par des cascades, traversant une rivière. D'après le site internet, il ne faut surtout pas louper le levé de soleil. C'est pourquoi je programme mon réveil pour 4h45. On se fait donc un petit apéro/barbecue au calme sur la terrasse, en compagnie de tous les moustiques de la région. Il reste environ une vingtaine de merguez et quelques pilons de poulet. La petite chihuahua est très contente de pouvoir grignoter les os. Même pas de cartes, ni de Super Smash Bros, au lit direct. Les guerriers ont besoin de repos.

J6

Mercredi 26 août 2020

Brrr. Brrr. "I've been hit by stars, a beauty you are, a beauty you are...". Il est 4h45, Alesso me réveille encore ce matin. En vérité je suis tellement excité d'aller voir ce levé de soleil en haut des montagnes espagnoles que je suis insensible à la fatigue. Je suis convaincu qu'on aura les plus beaux clichés des vacances là bas. Je vais donc me préparer dans la salle de bain, tout guilleret, je suis à deux doigts de siffloter mais mes compatriotes dorment encore. Il est maintenant 5h15 et personne n'est debout. Le timing parfait qui aurait été de partir à 5h30 s'estompe peu à peu. Tant pis, même si on rate le levé de soleil, ça reste très joli les montagnes tôt le matin. Tout à coup, Koceila sort de sa chambre, miracle. Alexis se motive donc à se lever, et quelque minutes plus tard c'est Thomas qui émerge ! Il est bientôt 6h00, tout le monde a pris un léger petit déjeuner et est prêt à partir. Parfait. Pour ma part j'ai rempli le thermos d'Alexis avec de la chicorée (le goût est infâme, mais ça réchauffe).

Sacré nom de dieu, Thomas nous refait le coup de la douche ! Pour gagner du temps, je décide d'aller charger la voiture avec les sacs à dos et les casses-dalle. Je prends la clé du véhicule et sors de la maison avec les affaires. J'ouvre le coffre, et je commets directement une grave erreur. Je pose la clé dans le coffre, puis un premier sac à dos, puis un paquet de biscuits, puis un deuxième. À ce moment là, animé par une démence inexplicable, je referme le coffre, avec la clé à l'intérieur. Il me semble qu'il me faut au moins 5 secondes pour réaliser que je viens de faire le geste qui fera tout basculer par la suite. Je reste là, confus par mon faux pas, et mon premier réflexe est de vérifier si par un heureux hasard nous n'aurions pas oublié de fermer une fenêtre la veille en rentrant. Evidemment que non, tout est verrouillé. C'est le coup de massue.

Je retourne voir les gars qui maintenant sont bel et bien prêts, et je leur annonce la terrible nouvelle, les mains derrière la tête, position catastrophe. La première fois, ils croient que je plaisante. Je veux bien être le pitre de service, mais là il est 6h00 du matin et mon cerveau vient de prouver qu'il n'était pas encore bien réveillé, même pas pour des blagues. C'est la panique. Alexis sort et constate l'irréparable. Cette situation semble lui être familière, pour lui nous allons rester bloqués là plusieurs jours alors que nous sommes sensés rentrer à Paris le lendemain.

Maintenant que j'ai les idées un peu plus claires, je cherche des solutions plus rationnelles. Je vais sur YouTube et regarde quelques vidéos de car-jacking pour amateurs. Je réalise rapidement que sans matériel, nous n'allons pas pouvoir faire grand chose. Je me résigne alors à trouver un dépanneur, dans le pays basque, à 6h00 du matin. Croyez le ou non, un dépanneur me répond, et il est en mesure de nous aider ! Mais pas tout de suite, il me rappellera dans la matinée. Tout le monde rentre se recoucher, un peu dégoûté de s'être levé aussi tôt pour rien, mais aussi rassuré pour les clés. Moi, je reste éveillé pour ne pas rater le coup de fil du dépanneur. En attendant, je me mets sur la terrasse à l'air frais, et je regarde tristement des photos de ce que nous avons définitivement raté.

Il est 8h00, j'ai les paupières lourdes. Le dépanneur a du se rendormir depuis longtemps, je vais en faire de même. Je fais un micro rêve de la voiture d'Alexis qui se fait pimper dans un garage un peu underground, et je me fais finalement réveiller à 9h30 par le dépanneur qui me dit au téléphone qu'il est en route. Je réveille Alexis, et nous sortons tous les deux devant la voiture pour faire signe à la remorque orange qui débarque quelques minutes plus tard. Le type est plutôt sympa, il réussit à ouvrir la porte en deux temps trois mouvements grâce à une technique que je ne dévoilerais pas ici, et nous pouvons enfin récupérer cette maudite clé. La note est plus salée que l'Atlantique. Mais selon le dépanneur, l'assurance rembourse généralement l'intégralité de la facture pour ce genre d'intervention. Conclusion, la voiture va bien, mais manipulé par un autre, j'ai complètement ruiné la rando.

La dépanneuse matinale 

Du coup, ce matin on n'est plus trop pressé, on se prépare tranquillement. On retourne à Bayonne pour manger le midi, et pour terminer la visite qu'on a brièvement entamé le premier jour. On choisit un peu par hasard un bar qui donne sur une grande place, la place du Carreau des Halles. C'est un marché couvert mais qui est fermé en ce moment. Le bar ne propose rien de transcendant, disons qu'on est juste venu se remplir le ventre. La serveuse est super agréable en revanche. Je crois que c'est la première fois des vacances que je mange à peu près sainement.

Le bar François 

Nous faisons donc un petit tour du Carreau des Halles, mais il n'y a pas grand chose à voir mis à part trois gentilhommes qui jouent à la Toka, un jeu basque en voie de disparition : il faut balancer un palet en métal dans un caisson en bois pour toucher une barre en fer, et je crois que ça fait des points. Autant le Mölkky commence à se faire sa place à côté de la pétanque, autant la Toka... Disons que c'est bien de l'avoir vue une fois dans sa vie.

Joueurs émérites de Toka 

Sans s'éterniser une minute de plus, nous traversons la Nive et faisons un stop dans une boutique de jeux de sociétés appelée sobrement "L'usine à jeux". Thomas en ressort avec un Monopoly édition tricheurs (ce n'est pas une blague) qu'il convoitait visiblement depuis un moment. Nous continuons notre route jusqu'à un campus universitaire dont l'entrée fait un peu penser à Poudlard mais sans la magie. Pour l'instant très honnêtement, je ne suis pas vraiment convaincu par Bayonne. Nous sommes mercredi après-midi, j'ai l'impression d'être un dimanche en début de soirée tant on croise de commerces fermés. Les rues sont presque vides, il y a peut être un événement majeur auquel nous n'avons pas été conviés dans un quartier voisin encore inexploré ? (Spoiler alert : non).

Nous terminons notre visite en demi teinte sur une note un peu plus oisive : le shopping time. Les boutiques de souvenirs elles sont bien ouvertes, ouf ! Nous faisons nos petites sélections parmi une boutique de produits régionaux, une confiserie, une boutique de savons artisanaux et plusieurs chocolateries. J'apprends par la même occasion que Bayonne est la capitale française du chocolat. Fort de mes petits achats, je trimbale fièrement mes sacs dans les petites rues bayonnaises. Koceila termine de choisir ses nouvelles paires de lunettes de soleil, Thomas abandonne finalement l'idée d'acheter un savon senteur "princesse". Nous rentrons tranquillement vers la voiture aux alentours de 16h30. Prochain arrêt, la plage de Biarritz pour profiter des derniers rayons de soleil et des dernières vagues des vacances.

 Boutiques bayonnaises

Nous sommes garés en haut de l'avenue Reine Victoria à Biarritz. Encore 10 petites minutes de marche et nous allons pouvoir profiter une dernière fois du soleil basque. La plage est bondée comme à son habitude, nous ne passons donc pas par quatre chemins : on avance tout droit et on s'installe là où il y a de la place. Technique de la serviette, et tous à la flotte. Tous sauf Alexis qui préfère rester se reposer un peu et garder les affaires.

La mer est bien agitée ce soir, il n'y a pas grand monde à l'eau dans la zone où nous nageons. On réalisera plus tard que la zone de baignade surveillée est à quelques centaines de mètres plus loin. Ceci explique pourquoi la plupart des gens autour de nous sont munis d'une planche de surf. Les vagues sont un peu plus fortes qu'à Sopela, mais on se rassure par le fait qu'on a largement pied là où nous sommes. La difficulté, c'est qu'une fois que la vague s'écrase, elle nous tire vers le large sans qu'on puisse faire grand chose. Ça commence à devenir dangereux quand les vagues arrivent par deux voire par trois et qu'elles nous passent par dessus la tête. Koceila décide d'aller encore un peu plus loin dans l'eau. Quant à Thomas et moi, nous sommes séparés malgré nous car il est presque impossible de rester dans le même axe, il faut se repositionner entre chaque vagues. Nous finissons ainsi par nous retrouver chacun un peu isolé des autres.

Après quelques minutes, j'ai terminé de jouer et je vais attendre patiemment les deux loustics à un endroit où l'eau m'arrive aux genoux. Je me retourne de temps en temps et je vois que Thomas a réussi à rejoindre Koceila, ils ont l'air de bien s'amuser. J'essaie aussi de retrouver Alexis du regard pour lui faire un signe, mais je ne le vois pas, il doit être caché par d'autres personnes. Un instant plus tard, nos deux compères reviennent enfin en marchant au bord de l'eau, sauf qu'il y a quelque chose qui cloche. Thomas est un peu blanc, et il a son bras autour de l'épaule de Koceila. Je leur demande si tout va bien, Koceila me répond que Thomas a failli se noyer. En fait ils n'étaient pas du tout entrain de s'amuser, ils étaient entrain de lutter contre les vagues pour revenir sur la plage, et Thomas appelait Koceila à l'aide car il était totalement dépassé par le courant. Koceila a réussi tant bien que mal à le sortir du bourbier.

La playa de la muerte 

Thomas est conscient mais il est en état de choc. Je vais à la rencontre des sauveteurs de la zone surveillée pour leur faire part de la situation et leur demander de quoi soigner les plaies de Thomas qui s'est aussi coupé la jambe avec des rochers. Ils me répondent qu'ils ne peuvent pas quitter leur poste, et que le concerné doit venir lui-même s'il a besoin de soins. Je rentre et transmets à Thomas. Il s'y rend donc accompagné de Koceila. Finalement, il sera mis sous respirateur au poste de secours. Les pompiers arrivent, et décident d'emmener Thomas à l'hôpital pour analyser l'état de ses poumons.

Il est 19h30, avec Alexis et Koceila nous rentrons à la maison préparer à manger. A ce stade, nous savons que Thomas va bien et qu'il a partiellement récupéré de sa mésaventure, car il nous envoie par message que l'infirmière est mignonne. Nous repartons le chercher à l'hôpital d'Anglet aux alentours de 22h00. Rien à signaler, sa radio montre qu'il n'a pas d'eau dans les poumons. Nous ne sommes tout de même pas passés loin du drame, cet épisode nous aura servi de leçon à tous les quatre : La mer ça ne blague pas.

J7

Jeudi 27 août 2020

Ça y est, les vacances sont terminées. Il est temps de rentrer à Paris. Ce qui est à la fois satisfaisant et égoïste, c'est qu'il y a une averse et des orages annoncés dans la région pour le week-end qui suit notre départ. Ce matin c'est simplement rangement de la maison et des affaires. J'ai le sentiment inquiétant que ma valise se ferme bien plus facilement qu'à l'allée. Cette fois, ce n'est pas moi qui vais ouvrir la voiture pour charger le coffre, je refuse catégoriquement de retoucher à ces clés. Alexis passe un dernier petit coup de chiffon sur le pare-brise, et sur le coup de midi, nous sommes prêts à quitter les lieux. Malheureusement nous ne dirons pas au revoir à Marc et Emmanuelle qui sont partis en vadrouille.

Astiquage des essuie-glaces de la Ford Fiesta 

Pour résumer, ces vacances étaient très actives. L'avantage c'est qu'on profite pleinement du temps qu'on a, on fait et découvre beaucoup de choses et on créé des souvenirs. L'inconvénient, c'est qu'on ne rentre pas reposé, et qu'on termine même la semaine en faisant des conneries très certainement liées à la fatigue. Les points forts de l'épopée sont pour moi la gentillesse de nos hôtes, la taille de la zone que l'on a pu couvrir en à peine une semaine, et la météo qui a été parfaite à partir du deuxième jour. Concernant les déceptions je retiens en tout premier la randonnée qui nous est passé sous le nez, puis la ville de Bayonne qui ne m'a pas fait beaucoup d'effet, et enfin la défaite du PSG pour en avoir une troisième. Pour terminer, la journée qui m'a le plus plu est la journée de la ride, bien qu'elle soit en forte compétition avec la journée Espagne. Si vous avez un doute sur la journée qui m'a le moins émerveillé c'est que vous n'avez pas lu.


Un gros merci à mes acolytes pour avoir partagé l'aventure avec moi, c'était chanmax ♡

Merci à toi lecteur d'avoir consacré un peu de ton temps à mon récit.


La phrase des vacances : "Je me noie dans tous ces gros fiaks espagnols"

Le son des vacances :