"Première" fois en Bretagne accompagné de ma bien-aimée. Départ à Quiberon dans le Morbihan avec une journée à Belle-Île-en-Mer. Nous terminons ensuite dans le Finistère avec Brest et ses alentours.
Du 4 au 11 septembre 2020
8 jours
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Vendredi 4 septembre 2020

Nous faisons nos premiers pas sur les terres bretonnes aux alentours de 13h30. Une femme nous accueille au 25 rue du Guilvinec à Quiberon dans une cabane de fortune. Simple, étroite mais suffisante. Les jolis volets bleus mettent d'ores et déjà en forme le décor maritime que nous sommes venus chercher. Les goélands quant à eux ont remplacé nos pigeons parisiens.

25 rue du Guilvinec, Quiberon (56170) 

Le ciel a décidé de faire taire les préjugés sur cette région : un soleil éclatant nous souhaite la bienvenue, nous en sommes ravis. Nous déballons succinctement nos affaires, et allons découvrir le port de Quiberon et ses restaurants car la route nous a creusé l'estomac. Il est déjà 14h30, et la plupart des restaurants ont fermé leurs cuisines. Heureusement qu'au bout du quai, le restaurant "L'Hermine" accepte de nous servir. En plus il y a de la place en terrasse, nous sommes sauvés !

Restaurant L'Hermine, Quiberon 

Ici on respecte le produit et on dit "galette", pas "crêpe salée". Ma première galette donc, s'appelle l'Armoricaine. Un petit point d'histoire s'impose : L'Armorique est le nom que l'on donnait à l'époque des gaulois à l'actuelle Bretagne et à une partie du territoire normand. La Bretagne de l'époque était en réalité l'actuelle Grande-Bretagne. Elle était peuplée par les britons qui ont été chassés par les barbares anglo-saxons, et qui se sont retrouvés massivement en Armorique. Finalement, puisqu'il y avait plus de britons qu'autre chose en Armorique, la région a été renommée en Bretagne. Je vous en prie.

Tout ça pour dire que le qualificatif "armoricain" ne désigne pas de région particulière au sein de la Bretagne, et que ma galette-saucisse à la moutarde est une agréable mise en bouche. Pour la respecter, je l'accompagne naturellement d'une bolée de cidre brut, nous faisons les choses proprement.

Pour digérer, nous nous promenons le long de la plage et faisons une halte au site d'embarcation du port. Cela nous permet de repérer les lieux pour demain matin.

Balade sur la côte de Kervozès, Quiberon 

En fin d'après midi, nous profitons des derniers rayons pour aller marcher le long de la Côte Sauvage. Un sentier s'étend sur toute l'extrémité ouest de la presqu'île. On monte et on descend, falaises après falaises, sur un chemin tantôt de sable, tantôt de petits cailloux, bordé d'une végétation sèche qui plie sous les vents bretons. Sur notre gauche, on observe de gros rochers émergeant de la mer Celtique, rafraîchis régulièrement par des vagues frénétiques. Le tableau est voilé d'un bleu orangé par un soleil qui chute lentement vers l'horizon.

Au milieu de cette promenade, nous faisons une courte pause sur une plage de sable blanc. Un homme et ses deux chiens s'y installent en même temps que nous et vont jouer au bord de l'eau. Quelques instants plus tard, un des canidés (race : Staffordshire bull terrier) s'approche dangereusement de moi en grognant. Pour une raison que j'ignore, on dirait qu'il veut en découdre. Il me fonce dessus ! J'attends le bon moment, et d'un revers de bras affirmé et héroïque, je l'écarte de ma jambe droite en le regardant dans les yeux. Allez hop, cou-couche panier. Ce sera sa première et dernière charge, son maître le rappelle au loin. Autant dire qu'il l'a échappée belle, ce n'est pas tous les jours que je laisse la vie sauve à mes assaillants.

La Côte Sauvage 

Après avoir reçu les plates excuses du maître de Rex & Brutus, nous entamons la seconde partie du trajet. À quelques dizaines de mètres, nous apercevons un groupe de personnes vêtues de robes noires, en ronde, perchées sur le haut d'un rocher. Invoquent-ils des entités celtiques démoniaques ? Concoctent-ils une nouvelle potion de résurrection ? Jouent-ils à une version immersive du Loup Garou ? Rien de tout ça, il semble qu'il s'agisse tout simplement d'un séminaire religieux de prêtres quiberonnais. Quoiqu'il en soit, leur accoutrement colle parfaitement au décor, et je ne suis pas le seul à pointer mon objectif dans leur direction.

Le temps est passé et la nuit nous guette, nous décidons d'interrompre la balade quitte à ne pas atteindre le point d'arrivée que nous nous étions fixé : L'Arche de Port Blanc Roche Percée (oui, c'est long). Cela serait trop risqué de se retrouver ici, dans le noir complet et le froid nocturne, à presque deux heures de marche de chez nous. Et puis nous devons manger, d'ailleurs mangeons. De retour au port de Quiberon, au moins 3 restaurants refusent de nous accueillir car le service est sur le point de se terminer. Méfiez-vous, hors saison, les restaurants de la côte quiberonnaise n'acceptent généralement plus de clients aux alentours de 21h00. Fort heureusement, le Bistrot du Port a encore de la place pour nous. On y mange du poisson frais et la cuisine est ouverte sur la salle, rien ne nous est caché. Cette première journée s'achève aussi bien qu'elle a débuté.

 Le Bistrot du Port
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Samedi 5 septembre 2020

Ce matin le réveil est avant le lever du jour. Nous avons un bateau à 7h45 à destination du Palais, à Belle-Île-en-Mer. Ici pas besoin de mettre d'alarme pour sortir du lit : c'est le premier bateau du matin qui fait savoir à toute la ville qu'il est bien arrivé au port à l'aide de sa corne de brume réglée sur "Volume MAXIMAL". Quand on n'est pas habitué, ça surprend. En 5 minutes de marche nous atteignons le port avec un peu d'avance, il y a plus de monde que ce que j'avais imaginé. Pendant que nous faisons la queue derrière un fier supporter du stade rennais et d'autres Quiberonnais tout aussi respectables, un membre de l'équipage circule dans la file pour biper nos tickets d'embarquement. Cela nous laisse le temps de profiter du paysage matinal. Des dizaines de voitures, motos et vélos embarquent également dans un parking situé à l'intérieur du bateau.

 Embarquement pour Belle-Île-en-Mer

Nous montons à bord du Vindilis, navire de plaisance arborant un drapeau breton en guise de figure de proue, la classe. En plus, les places de devant sont disponibles ! On a une belle vue, mais il fait froid. Je suis le seul touriste en T-shirt, et Audrey a le ventre retourné par la houle. Les plus téméraires, dont moi, ont le droit de sortir admirer la mer.

Après environ 45 minutes de cabotage, le Vindilis jette l'ancre au port du Palais, capitale de Belle-Île-en-Mer, du haut de ses 2500 habitants. Les agences de location de vélos sont encore fermées, on patiente alors avec un cappuccino/croissant sur la terrasse du Grand Hôtel de Bretagne, en face du port. Cette matinée est très agréable, les premiers rayons de soleil réchauffent nos petits visages pour nous réveiller en douceur.

 Arrivée au Palais

L'agence EURL Reversade que j'avais repéré auparavant n'ouvre qu'à 9h30, on change donc pour Drivin' Belle-Île qui elle est ouverte. J'avais lu le blog d'un couple de voyageurs qui avait fait le choix de prendre des vélos classiques pour leur journée à Belle-Île. Ils disaient avoir fortement regretté et avoir terminé la journée lessivés, l'île étant tout en relief. Sous leurs conseils avisés, nous choisissons donc deux vélos à assistance électrique. L'utilisation est simple : on règle la puissance de l'assistance entre 0 et 3 et on garde un œil sur la batterie restante pour ne pas se retrouver bloqués dans la pampa au milieu de la journée.

Notre première destination est Sauzon, la ville la plus au nord de l'île. On pose nos bolides en face d'un café et on se promène à pied le long du port et des restaurants. Plein de douces odeurs s'échappent des cuisines qui commencent déjà à s'animer. Une fois arrivé au petit phare du bout du quai, nous poursuivons sur un petit sentier qui monte et nous offre une vue sur tout le village. De là nous redescendons par l'intérieur du village pour prendre une mouette brune en shooting photo, et repartir d'où nous sommes arrivés.

 Sauzon

Nous arrivons ensuite à la Pointe des Poulains, qui constitue cette fois le point le plus au nord de l'île. Un sentier aménagé le long des côtes nous propose de passer à côté des points d'intérêts du lieu. Il y a deux choses à voir ici : tout d'abord le Fort Sarah-Bernhardt. Il s'agit d'un ancien repli militaire dans lequel l'actrice aurait vécu quelques temps avec ses officiers de maison. Aujourd'hui le fort a été réhabilité en musée à l'effigie de la comédienne qui est présentée comme une icone de Belle-Île. Pour être très honnête, nous ne connaissons pas cette personnalité et n'avons pas nécessairement envie de la connaître. Nous préférons plutôt poursuivre notre route jusqu'au Phare des Poulains que nous avions repéré de loin. Pour information, cet endroit est attribué aux "Poulains" simplement par mauvaise traduction phonétique du réel nom breton "Beg Er Pollen" qui signifie en réalité "Pointe des rochers isolés". Le phare qui porte un bonnet rouge est isolé sur son socle de terre, la scène est digne du film d'horreur The Ring. J'en profite pour faire un joli plan au drone, puis nous repartons dans le sens inverse pour aller trouver de quoi nous sustenter.

Pointe des Poulains 

Après une épopée tortueuse et imprévue dans des chemins de forêt pour VTT, nous parvenons sain et sauf à trouver une petite crêperie renfoncée discrètement derrière une cour. Il s'agit de la Crêperie Coton. Nous nous asseyons sur des chaises oranges sous une tonnelle, et un serveur très agréable vient prendre notre commande. Pour moi ce sera une galette complète avec fromage de chèvre de Belle-Île, et une crêpe chocolat piment d'Espelette en dessert. On sent bien le piment mais c'est très largement surmontable.

 Crêperie Coton

Après la halte déjeuner, nous terminons notre trajet en passant par l'arrière du Phare de Goulphar pour atterrir au point de vue le plus impressionnant de l'île selon moi : les Aiguilles de Port-Coton. Il s'agit de grosses pointes rocheuses émergées de l'eau. Le site s'appelle Port-Coton car l'écume produite par les vagues qui s'entrechoquent sur les aiguilles ferait penser à de petits amas de coton. C'est ici que je capture le plan de drone le plus risqué de ma carrière d'amateur. J'envoie mon petit agent aérien à 50 mètres en dessous de moi, direction les rochers et l'agitation de la mer. Je ne le quitte pas du regard de peur de ne plus le distinguer de la roche brune. Une fois sa mission terminée, il remonte pour se poser sur la falaise calmement, tout s'est bien passé, il aura ses croquettes.

 Les Aiguilles de Port-Coton

Le périple à Belle-Île s'achève à la plage de Ramonette, proche du point de départ. Nous passons une petite heure à flâner sur le sable avant de retourner rendre les vélos à 18h. Il nous reste une demi-heure à patienter avant d'aller rejoindre le site d'embarquement. On décide de se reposer de notre longue journée sur un banc en compagnie d'un goéland. Je ne peux évidemment pas m'empêcher de ressortir mon appareil photo pour capturer notre nouvel ami.

Goéland du Palais

Nous sommes de retour à Quiberon aux alentours de 20h. Après une rapide douche, nous nous rendons au restaurant La Cabane à Crabes toujours en face du port. Après avoir partagé d'excellentes rillettes de poisson maison, je suis un peu déçu par mon burger de crabe. Mais ce n'est pas des plats dont je me souviendrai le plus ici, laissez moi vous conter notre étonnante soirée.

À ma gauche, un couple occupe tout comme nous une table pour deux. La femme d'une quarantaine d'années, que nous appellerons Isabelle pour l'anecdote, se trouve immédiatement à ma gauche. Je la soupçonne de ne pas être originaire de la région au vu de la manière hésitante et incertaine qu'elle a de décortiquer son plateau de fruits de mer. Pas plus de 10 minutes après notre arrivée, Isabelle tente pour la première fois de sa vie d'écarteler un crabe. Comme de nombreuses premières fois, son action se solde par un échec. Le pauvre crustacé meurt une seconde fois, explose sur Isabelle et sur moi-même. Je me retrouve tout entaché de crabe et de mayonnaise. Bon, je croise les doigts pour que le résultat de son ânerie parte au lavage.

Quelques instants plus tard, la lumière du restaurant s'éteint d'un coup. S'en suit un "Ooooooh" général de surprise et de déception. Et puis en fait, c'est un anniversaire ! Un des serveurs arrive avec un gâteau et des bougies, et toute la salle se lève et chante pour la jeune fille concernée, comme si c'était une grande famille. Nous réalisons petit à petit que tout le monde a l'air de se connaître ici.

Après le moment de l'anniversaire, la lumière s'éteint de nouveau ! Ils sont tous nés le 5 septembre ce soir ou quoi ? Soudain quelle surprise, la lumière se rallume : le serveur qui me paraissait être le moins stable de tous s'en prend à la jeune fille susmentionnée, muni d'un homard bleu vivant dans la main droite. Il pointe l'animal sur le visage de sa victime en s'écriant "Ha ha ! Alors tu as peur ?". La fille se met à crier, la salle entière s'en amuse, et le clown de service continue son numéro avec le pauvre crustacé qui doit bien se demander ce qui lui arrive.

Enfin pour terminer, entre le plat et le dessert, nous sursautons à cause d'un énorme bruit sec : "PAN !" puis un autre, "PAN !". Qu'est ce qu'il se passe encore dans ce restaurant de fous ? Je me retourne sur la table de derrière, et j'aperçois un bon pater familias breton asséner de grands coups de maillet sur une carcasse de crabe. Pour le coup lui, il n'en est pas à son premier. Je suis mort de rire, c'en est trop. Ce restaurant nous aura offert un vrai spectacle, je recommande fortement.

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Dimanche 6 septembre 2020

Après deux nuits passées ici, il est temps de quitter Quiberon. Sur la route, Audrey souhaite me faire découvrir Concarneau où elle est déjà passée il y a plusieurs années avec sa famille. Comme nous avons peu de temps, nous ne visiterons que la Ville-Close. Située en plein milieu du port et entourée de fortifications vieilles du XVème siècle, la Ville-Close renferme le cœur historique de Concarneau. On y accède uniquement par un pont-levis. À l'intérieur on y trouve énormément de boutiques à souvenirs, le musée de la pêche, des restaurants et même une scène extérieure style amphithéâtre antique. Tout est fait de pierre ici, les rues, les maisons, les commerces. On se croirait dans la ville de départ d'un RPG médiéval.

La Ville-Close de Concarneau 

C'est ici que je goûte à mon tout premier Kouign Amann, à la maison Georges Larnicol. Ou presque, ce sont plutôt de miniatures appelées Kouignettes, il y en a des salées et des sucrées. J'en prends une salée au basilic, et une sucrée au citron et à la coriandre. Pour ceux qui ne connaissent pas le Kouign Amann, c'est une spécialité bretonne réputée pour être une délicieuse bombe calorique. Pour faire simple, c'est un gâteau feuilleté au beurre et au sucre. Pour ma part je confirme, c'est vraiment bon, mais une Kouignette me suffit amplement.

Nous faisons ensuite une dernière halte avant notre destination finale : La Pointe de la Torche. C'est un spot très photogénique vu du ciel, je fais donc ma petite session drone dans un ciel plutôt mouvementé. Finalement je ne vais pas trop haut car je reçois rapidement l'alerte "Attention vents violents, calmez vous". Au moins les nombreux surfeurs sont contents eux. D'ailleurs deux humains sur trois sont des surfeurs ici, en même temps on est situé à 100m de l'école de surf de Bretagne !

Aux alentours de 16h le périple arrive enfin à son terme. Nous sommes arrivés à Brest ! Alexandre nous accueille chaleureusement dans son appartement au rez-de-chaussée, au 15 rue du Général de Trobriand. Cette fois l'appartement est digne de ce nom, on a une vraie cuisine ouverte sur un grand séjour, une salle d'eau et une chambre avec vue sur les habitations en hauteur proches du centre-ville. Alexandre nous a préparé tout un tas de bons plans, de recommandations de restaurants, de cartes etc. C'est le boss, merci à lui.

 Appartement à Brest

On sort faire un tour d'horizon en bas au port, puis dans un parc à côté du château fort de Brest qui accueille le musée de la Marine. On remonte ensuite la rue principale du centre ville de Brest qui est calme puisque nous sommes dimanche en début de soirée. Tous les commerces sont fermés malheureusement, nous reviendrons une autre fois. Une fois cette balade tout en relief achevée, nous rentrons à la maison nous reposer pour la suite du voyage. Ce soir on mange à l'appart', on a fait quelque courses exprès pendant le trajet depuis Quiberon.

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Lundi 7 septembre 2020

Ce matin je pars en cavalier seul, car Audrey passe un entretien Skype à 10h. Je me mets en route vers le Jardin du Conservatoire botanique national de Brest. L'objectif est de se mettre en jambes et de respirer le bon air pur du jardin pour le bonheur de mes petits poumons. En France il n'y a qu'une dizaine de conservatoires botaniques, dont celui de Brest, mais aussi celui de Paris, de Gap ou encore de l'île de la Réunion. Ces jardins servent à protéger et observer des espèces végétales parfois en voie de disparition.

Quelques minutes après mon arrivée, Audrey me rejoint en voiture après son entretien. La partie du jardin dans laquelle nous nous promenons s'appelle le vallon du Stang-Alar. Il est séparé en plusieurs parties : d'abord les plantes locales protégées, ensuite les plantes d'Asie, les fougères, les bambous, les plantes d'Océanie et enfin les plantes d'Amérique. C'est comme un zoo, mais avec des plantes ! Les plus impressionnantes sont les rhubarbes géantes du Brésil pouvant atteindre plus de deux mètres.

 Vallon du Stang-Alar

On lit les noms des plantes, on se prend en photo sur les petits ponts, on écoute le son que fait la petite chute d'eau, on essaie d'identifier toutes les espèces d'oiseaux qui jouent dans la mare. Nous sommes bien rafraîchis par ce réveil chlorophyllien, mais nous devons déjà quitter les lieux pour le point d'intérêt principal de la journée.

Nous avons une heure de route avant d'arriver à Quimper. Nous n'avons pas d'idées précises en tête pour aujourd'hui, nous nous contenterons de nous balader dans les rues principales du centre-ville. Mais d'abord, on se met en quête d'un restaurant car il est 12h30 et c'est l'heure de manger ! Nous sommes garés assez loin du monument majeur de la ville : la cathédrale Saint-Corentin. Nous décidons de nous en rapprocher. Effectivement, tous les commerces sont agglomérés autour. Nous empruntons la rue Élie Freron dans laquelle on trouve au moins 4 crêperies les unes collées aux autres. Comment les différencier ? Audrey sort rapidement son téléphone, et visiblement c'est la crêperie An Diskuiz qui est la mieux notée. Par conséquent c'est dans celle-ci que nous nous présentons.

L'intérieur du restaurant ne paye pas de mine, il y a des clients mais c'est très calme. On se croirait chez la grande tante bretonne chez qui on va une fois par an mais qu'on adore voir car elle nous prépare un festin de dimanche familial. Vous voyez probablement de quoi je parle. Ici tout est simple, pas de chichis sur la vaisselle et les couverts, les galettes sont présentées sans fioritures, mais c'est bon. Mention très spéciale à l'unique serveuse qui est vraiment A-DO-RABLE. Il y a tellement de choix à la carte que l'on met plus de temps à choisir ce que l'on veut qu'à être servis. Je tente le lait ribot que j'avais déjà vu plusieurs fois mais que je n'avais pas encore osé. C'est un lait fermenté un peu acide qui accompagne traditionnellement les galettes et les crêpes ici en Bretagne. En tant qu'humble initié, je le prends avec du sirop de cerise pour que le choc ne soit pas trop violent. En fin de compte ça ressemble beaucoup à du Yop en plus épais, je valide. Les prix sont bas, le choix est grand, on s'autorise donc à prendre deux galettes et une crêpe en dessert pour pouvoir tout goûter. On ressort avec le ventre bien satisfait.

 Crêperie An Diskuiz

Pour digérer notre festin indécent, rien de tel qu'un petit tour d'horizon. Malheureusement, on se rend compte rapidement que le lundi la plupart des boutiques sont fermées ici. La ville est donc un peu moins animée qu'à son habitude. Tant pis, c'est quand même joli, j'en profite pour faire des photos et des vidéos avec mon stabilisateur qui attire toujours autant le regard. On avance lentement dans les petites ruelles typiques jusqu'à arriver à l'Eglise Saint-Mathieu. On y entre, et on se rappelle qu'on a oublié d'aller visiter la cathédrale Saint-Corentin alors qu'on est passé devant en sortant du restaurant…

On retourne donc à la cathédrale. Si vous avez lu mon journal "Pays Basque autour d'Anglet", vous savez maintenant l'intérêt que je porte aux cathédrales. Mais bon, au moins j'en profite pour faire une petite pause au frais sur un banc car dehors le soleil tape, et tout le matériel photo commence à peser lourd.

Quimper 

Nous rejoignons ensuite tranquillement la voiture pour aller un peu plus au sud de la ville. Là bas il y a le château de Lanniron et son parc. Nous essayons d'y accéder depuis un parking, mais une barrière nous bloque la route. Nous rencontrons un couple de locaux qui avaient aussi prévu d'aller au château. La femme décide d'aller voir à l'accueil, et nous apprend à son retour que l'entrée est devenue payante depuis peu. Audrey n'avait pas l'air super emballée de base, il est 16h30 et il y a encore une heure de route derrière. Nous déclinons l'offre et retournons à Brest faire quelques courses dans le centre-ville pour le pique-nique du lendemain. Au revoir Quimper, ça n'était peut être pas la meilleure journée pour faire connaissance.

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Mardi 8 septembre 2020

Ce matin nous nous réveillons tôt, car la journée qui nous attend promet d'être chargée. Nous allons visiter la fameuse presqu'île de Crozon ! Avec Audrey nous avions établi en amont une liste ordonnée de spots que nous voulions voir. Pour ma part, je me suis fortement inspiré d'une vidéo du youtuber Bruno Maltor qui est en exploration sur la presqu'île.

Le premier endroit est localisé sur la pointe nord, dans la ville de Roscanvel. Il s'agit du Fort des Capucins, sur l'îlot du même nom. Nous trouvons sur place un mini-parking improvisé sur le bord de la route, le lieu n'est pas méconnu des touristes. Un petit sentier de terre nous permet de traverser la végétation et nous mène rapidement sur la côte. La vue est splendide, l'immensité des falaises est toujours aussi impressionnante. Au loin, sur la droite, on aperçoit le fort qui dépasse timidement des rochers en contrebas.

Côte sous l'ilot des Capucins 

Pour s'y rendre, il y a deux chemins : Tout d'abord la voie rapide qui consiste à descendre directement de la falaise le long d'une paroi rocheuse et polie. Ceux qui s'y essaient sont équipés de bâtons de randonnée, et portent une tenue sportive. Je ne m'y risque pas, et préfère emprunter le petit passage sinueux caché derrière les arbustes. Il est certes un peu plus long, mais bien moins dangereux et pentu. Le problème c'est qu'on se fait constamment agripper par les petites branches et les ronces, et Audrey qui n'est malheureusement pas habillée en condition, ne se joint pas à l'aventure.

 Pont d'accès au fort des Capucins

En bas, on rejoint le fort en passant par un pont assez étroit, à une dizaine de mètres au dessus d'éboulements dans la mer. Le fort des Capucins a été occupé par les allemands pendant la seconde guerre mondiale. En 1944, un général décide d'y placer ses troupes avant de capituler le 19 septembre lors de la libération de Brest par les forces américaines, dans le cadre de l'Opération Cobra. Aujourd'hui ce sont ses ruines que je visite, le site a été sérieusement endommagé par les bombardements et par le temps. Malheureusement comme pour beaucoup d'endroits abandonnés, des pseudo-artistes se sont amusé à taguer les murs avec entre autres les noms de leurs dangereux narco-gangs ou autres malédictions en celtique ancien.

Je commence par faire un plan de drone pour capter à la fois le fort, le pont et la falaise où m'attend Audrey. Puis je fais un petit tour du propriétaire jusqu'à me retrouver de l'autre côté du rocher, sur la face caché. D'ici, je découvre des marches de pierre qui s'enfoncent sous terre. Il fait sombre là-dessous. Une fois arrivé en bas, il n'y a qu'une toute petite pièce creusée dans la roche, avec une arche qui donne sur la mer. Cet endroit a très probablement servi de poste d'observation pendant la guerre.

 Le fort des Capucins

Après avoir passé beaucoup plus de temps que prévu sur ce spot, je remonte rejoindre Audrey pour qu'on puisse enchaîner avec le lieu suivant : les alignements de Lagatjar. Cette fois on se situe sur la pointe ouest de la presqu'île. On se gare sur le côté de la route avec les autres voitures de touristes, et on se promène entre les menhirs qui s'étendent sur une centaine de mètres. Ils forment une longue ligne principale d'où partent deux demi-droites perpendiculaires. Cette disposition serait en lien avec des symboles astronomiques anciens. On parle tout de même de 3000 ans avant J.-C. ! Fun fact : c'est seulement à ce moment du voyage que j'ai fait le lien entre la Bretagne et Astérix & Obélix …

 Alignements de Lagatjar

Juste en dessous des alignements se trouve la pointe de Pen-Hir. C'est là bas que nous allons pique-niquer, en haut des rochers et face à la mer. Ce qui rend le paysage exceptionnel c'est que la pointe semble se prolonger par des petits îlots rocheux qui sortent de l'eau à intervalles réguliers. On dirait un archipel volcanique miniature.

À quelques mètres devant nous, un couple acrobatique fait son entrée. Ils escaladent et se mettent debout sur des petites surfaces pour avoir le meilleur angle possible pour leurs photos semble-t-il. On a un peu peur pour eux. La fille a quelques difficultés à suivre car elle a de plus petites jambes, elle nous donne le vertige. Heureusement, ce spectacle inconfortable est rapidement interrompu par l'intervention d'un visiteur ailé. L'oiseau atterrit devant nous et s'approche lentement en tournant la tête à droite, puis à gauche. Instinctivement je m'apprête à lui lancer des miettes de chips, mais Audrey barre mon geste en me disant que les animaux doivent se nourrir tous seuls dans la nature, et ne doivent pas manger de produits transformés par l'homme. Je suis déçu, mais impuissant face à cette leçon d'écologique pleine de sens. Je garde donc mes chips pour moi.

La pointe de Pen-Hir 

Nous poursuivons notre route jusqu'à l'extrémité la plus au sud de la pointe : le Cap de la Chèvre. On se gare sur un parking très rocailleux. Ce doit être l'endroit le plus peuplé que nous ayons vu aujourd'hui, il faut dire que la balade a l'air très belle. Un sentier aménagé nous permet de passer sur les flancs des falaises et d'admirer la vue magnifique sur la baie de Douarnenez et ses plages toutes propres. On dirait que le sable a été repassé au fer. De part et d'autre du sentier, le sol est tapissé du rose des bruyères cendrées, sur lesquelles les araignées ont tissé leurs filaments blancs. On dirait que du coton y a été déposé. Nous nous promenons ici pendant une petite heure, et croisons un certain nombre de randonneurs et même de coureurs ! On apprend plus tard qu'on est sur une portion du GR34, le grand parcours de randonnée qui longe toute la côte bretonne sur 2000 km.

Nous terminons enfin par une petite déception, un peu plus au nord sur la pointe sud. J'avais également entendu parler de la plage de l'Île Vierge dans la vidéo de Bruno Maltor. Ce serait selon lui la plus belle plage naturelle de Bretagne, et l'eau y serait transparente comme sur les îles exotiques. Néanmoins en arrivant sur place, un panneau nous indique que la fameuse plage est malheureusement fermée pour préserver l'environnement. Elle aurait été trop fréquentée par les touristes cet été, et serait détériorée. Un peu surpris, on décide tout de même d'aller voir de nos propres yeux. Après 20 bonnes minutes de marche, nous arrivons à quelques mètres au dessus de la plage. Elle est là, sous nos yeux, mais le passage qui y mène est barré par un fil de fer et une affiche rappelant le message d'interdiction d'accès : "Si vous franchissez cette barrière, vous n'êtes pas un aventurier mais un nuisible, et vous exposez à des poursuites judiciaires", en gros. Ne souhaitant pas être assimilés à des nuisibles, nous nous contentons de faire une petite pause goûter assis sur des rochers, à contempler la plage. C'est tout de même agréable. En bas, on voit un tricheur plus malin que les autres, qui a réussi à accéder à la plage avec sa femme et son fils, en kayak !

L'Île Vierge 

C'est avec ce dernier spot que s'achève notre long périple à Crozon. Nous sommes épuisés, mais nous avons vu des paysages naturels magnifiques. La météo a joué le jeu ce qui a rendu la journée d'autant plus agréable. En bonus, nous nous sommes garés quelques instants sur la route du retour pour marcher sur le pont de Térénez qui relie la presqu'île au continent.

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Mercredi 9 septembre 2020

Ce matin, j'ai peur. J'ai beaucoup réfléchi avant de placer cette activité dans le programme, mais j'ai fini par accepter de relever le défi. Nous avons rendez-vous à 11h30 au fort de Bertheaume à Plougonvelin pour un parcours d'escalade dans les rochers. Parmi toutes les activités sportives dites à sensation, l'escalade est probablement celle qui me rebute le plus. Mais tout de même, le cadre est incroyable, et il y a un parcours pour débutants d'après le site internet du parcours. Je me lance.

Me voila donc harnaché, prêt à en découdre. On commence par la zone de tutoriel, où il suffit de bien accrocher son mousqueton là où il faut, et de passer les lanières dans le bon sens. On a une mini-tyrolienne pour nous préparer à la vraie qui nous attend après. Une fois cet entraînement terminé, on entame le vrai sujet. Un autre couple fait le parcours avec nous, la fille a l'air bien sûre d'elle, elle passe par tous les chemins les plus difficiles. Pour moi il est hors de question d'aborder les niveaux supérieurs, le parcours "bleu" me coûte déjà assez. Je commence donc par la grande tyrolienne qui amène jusqu'au fort. Jusque là, facile, il suffit de se laisser porter en gardant bien le mains fixées au dessus de la corde.

On arrive donc sur le fort, là où le vrai parcours commence. Ce qui me rassure un peu, c'est qu'il y a des sorties disponibles régulièrement sur le parcours, au cas où un arrêt d'urgence serait nécessaire. Au début, il faut longer la falaise en posant le pied sur de petites surfaces, à une dizaine de mètre au dessus du vide. Parfois on marche sur les rochers, parfois on marche sur des arceaux de métal rectangulaires plantés dans la roche. Que ce soit sur l'un ou sur l'autre, j'ai toujours peur que mon pied glisse ou soit trop grand pour rester en équilibre. J'ai la sensation que mon corps peut basculer dans le vide à tout moment lorsque je suis dos à la mer. La pression est intense et constante.

Après quelques dizaines de minutes de lutte contre mon vertige, j'arrive face au boss final : le pont tibétain. Quatre cordes au total, deux en l'air pour les mains, deux en bas pour chaque pied, et c'est tout. Évidemment, plus on s'approche du centre du pont, moins les cordes sont tendues et stables. Pour moi l'aventure s'arrête ici, désolé mais j'ai assez donné. Je demande à la fille du staff qui nous accompagne de m'indiquer la sortie sans aucun complexe. Elle me répond, un peu gênée, qu'à ce stade de la compétition il n'y a malheureusement pas de sortie. Ah ! Je suis donc seul face à mon destin, impossible de faire marche arrière. Bien. J'accroche alors mon mousqueton, et j'engage le premier pas à contrecœur. Je ne quitte jamais l'horizon du regard, j'en appelle au courage des anciens esprits bretons. Un pas, puis l'autre, je reste droit, je reste fier, mais mon seigneur qu'est ce qui m'a pris de m'enliser dans cette galère… Après trois fois plus de temps qu'il n'en faut pour traverser ce pont, j'atteins finalement le bout. Je prends la sortie de sauvetage sans réfléchir une seconde, et j'attends Audrey tout en haut du fort, pour la tyrolienne finale. Elle s'en est sortie bien plus facilement que moi, je suis quand même étonné.

Audrey en fin de parcours 

Bilan de cette épreuve mentale : Je n'ai même pas terminé le parcours facile, mais je suis quand même fier de moi. Je m'en tire avec un bobo qui SAIGNE, ce sera ma blessure de guerre.

Pour me remettre de mes émotions, nous allons faire une pause pique-nique sur une plage à quelque minutes du fort. Il s'agit de la plage des Trois Curés, une petite crique dissimulée en bas d'une corniche. La plage est très jolie mais peu fréquentée, quoiqu'aujourd'hui il y a un groupe d'une dizaine d'étudiants. On dirait qu'ils sont en week-end d'intégration ou quelque chose dans le genre. De notre côté, on s'installe sur de petits rochers à l'ombre et on attaque les victuailles. C'est bien plus confortable ici que sur le pont tibétain.

Après manger, nous allons quand même nous mettre les pieds dans l'eau pour tester la température. En effet, elle est froide, seuls les fous (ou les bretons peut être) peuvent se baigner. Cela dit, elle est transparente avec de jolis reflets bleus, digne des Caraïbes. Du côté de la falaise, j'aperçois un petit renfoncement qui laisse penser qu'une grotte se poursuit à l'intérieur. J'ai envie d'aller explorer. À ma déception, le trou ne va pas plus loin qu'à quelques mètres. Mais j'ai envie de faire croire à Audrey qu'il y a quelque chose, alors je reste planté dedans pendant quelques minutes. Puis je jette un œil dans sa direction : elle est sur son téléphone et ne s'inquiète pas du tout… Je ressors donc, comme un clown raté, doublement déçu.

Plage des Trois Curés 

Cet après-midi nous avons un peu de temps à tuer et ne savons pas trop quoi faire. Un village appelé St-Renan nous interpelle, d'après certaines photos on dirait un authentique village breton qui est resté dans le passé. On y découvre un endroit très calme, avec une place principale effectivement d'époque. De vieux commerces, un petit café avec terrasse, une église romane, quelques restaurants typiques et c'est tout. L'endroit est très mignon et se prête bien à la photo. La place principale s'avère être la place où a lieu le plus grand marché du Finistère, tous les samedis matin. Malheureusement nous n'avions qu'une chance sur sept.

 Place du vieux marché de Saint-Renan

Plus au nord, à 20 minutes de marche, nous nous rendons au jardin exotique de Saint-Renan (attention, pas de paiement par carte ici). Une très jolie balade d'environ une heure sur un parcours guidé au milieu de plus de 300 espèces venues des quatre coins du monde. On retrouve ici nos fameuses rhubarbes géantes de Brésil ! On passe à travers les palmiers, nénuphars et autres érables japonais. Il y a même un petit sentier fait de petites planches de bois au cœur des bambous, on a l'impression qu'il y fait nuit tellement la masse est dense. Parfait pour faire des photos et faire croire qu'on est parti en vacances en Thaïlande ou à Bali !

Jardin exotique de Saint-Renan 

Le début de soirée approche, nous nous rendons au dernier lieu de la journée : le phare du Petit Minou, dans la ville de Plouzané. Les photos du phare sur internet ont retenu toute notre attention. Le phare est relié à la côte par un petit chemin qui serpente dans la mer, ce qui le rend très esthétique surtout lors du coucher du soleil. Nous nous asseyons sur un petit muret et sortons les bières et les chips en attendant l'instant fatidique. Autour de nous, pas mal de personnes sont aussi venues profiter de la vue. Certains groupes ont même amené le barbecue, le coin est très convivial, il y a des familles aussi. Pendant qu'Audrey s'éloigne vers le phare, je sors mon drone de mon sac et initie le vol semi-nocturne. L'opération consiste à prendre un plan à 360° autour du phare lorsque le soleil est assez bas, puis de revenir sur la côte. La mission est un franc succès. Une fois la nuit tombée, nous ne tardons pas car la température chute rapidement.

Phare du Petit Minou 
J7

Jeudi 10 septembre 2020

Nous nous rapprochons dangereusement du terme de notre voyage. Pour notre dernière journée sur place, nous avons planifié quelque chose de calme afin d'éviter tout risque de blessure avant la reprise. Ce matin, nous avons des billets pour Océanopolis, l'aquarium géant de Brest. Nous y allons à l'ouverture, c'est à dire 10h00. Avec Audrey ça tombe bien, on est tous les deux du genre à lire entièrement les panneaux et on peut très bien passer 5 minutes à regarder une coquille St-Jacques respirer. L'aquarium se divise en trois grandes zones : La faune de la côte bretonne, la faune exotique et la faune polaire. Il y a en plus un sentier en extérieur où l'on peut voir des loutres d'eau douce, et en exclusivité française, des loutres de la mer du Pacifique Nord.

 Océanopolis

Il y a vraiment énormément de choses à voir ici : Des crabes géants du Japon, des requin-renards, un magnifique poisson-scie, le repas des phoques, des manchots royaux, des murènes, des piranhas… En plus des animaux exposés, il y a toutes sortes d'activités comme l'apprentissage de l'écriture inuktitut, des écrans interactifs avec un scientifique un peu taré qui nous explique un tas de choses intéressantes, de la sensibilisation sur la non-agressivité des requins envers les hommes. J'ai retenu que seules 4 espèces de requins pouvaient présenter un danger : Le grand requin blanc, le requin bouledogue, le requin tigre et le requin océanique. En fin de compte, nous ne voyons pas le temps passer et passons près de 3h30 dans l'aquarium. Je recommande fortement un passage par ce parc aquatique.

Ce midi nous allons manger dans une enseigne de crêpes personnalisables créée par deux frères bretons dans le centre de Brest, l'Ambassade Bretonne. L'établissement est simple, mais les crêpes sont préparées devant nous et le service est rapide, exactement ce qu'il nous fallait pour éviter le McDonald's. Je préfère toutefois taire mes compositions de crêpes honteuses, voire scandaleuses. Mes excuses à la Bretagne ce coup-ci. La suite de l'après-midi sera consacrée au shopping dans l'énorme rue Jean Jaurès, boulevard principal du centre-ville. Je trouve mon bonheur au Printemps et dans la boutique Superdry. Nous rentrons ensuite tranquillement pour nous préparer pour le restaurant de ce soir.

Ce soir nous nous rendons à un restaurant un peu particulier. Il nous a été conseillé la veille par le gérant du jardin exotique de Saint-Renan avec qui nous avons discuté un peu en fin de parcours. Il s'agit de la Crêperie le Château d'Eau, à Ploudalmézeau. Comme son nom le laisse deviner, il s'agit d'une salle panoramique aménagée tout en haut d'un château d'eau, offrant une vue imprenable sur les environs. On y accède par ascenseur. Nous sommes servis par un jeune garçon qui doit probablement être en stage de 3ème, et qui se débrouille très bien. C'est d'ailleurs ici que j'ai mangé la meilleure galette des vacances : L'Armoricaine aux fruits de mer, avec une sauce cuisinée à l'ail et aux tomates. Formidable. Entre le plat et le dessert, je me lève pour observer le coucher de soleil depuis le balcon en dehors de la salle. Effectivement, ça vaut le coup de venir jusqu'ici. Le ciel est presque brun, le tableau est magnifique.

 Coucher de soleil depuis le château d'eau
J8

Vendredi 11 septembre 2020

Nous y voila, le jour du départ est arrivé. Les sacs sont faits, on regarde sous le lit si rien n'y s'est perdu, clés dans la boîte aux lettres et nous quittons Brest aux alentours de 9h00. Nous quittons Brest, mais pas la Bretagne, du moins pas tout de suite. Avant de rentrer à Paris, nous faisons un détour par Concarneau et sa Ville Close qui nous a bien plu. À notre arrivée, on constate que le parking est nettement plus rempli que la dernière fois. Il y a même des embouteillages, mais qu'est ce qu'il se passe ? Et bien le vendredi matin a lieu le marché de la place Jean Jaurès, juste en face de la Ville Close. Nous y serions bien allé faire un tour, mais ce matin nous avons pour mission de faire nos petits achats cadeaux avant le déjeuner.

Nous pénétrons donc pour la seconde fois dans l'enceinte de la cité. Pour ma part je suis plutôt attiré par les épiceries ou les conserveries traditionnelles qui dégagent un certain charme. On se croirait en France des années 50, les produits sont bien alignés par couleurs et la vendeuse attend à sa caisse. Les boîtes en métal, les emballages en carton et même les affiches décoratives arborent volontairement un design old-school. Dans certaines boutiques, on a même le droit à des dégustations ! La vendeuse de la Conserverie Courtin me fait découvrir la liqueur de fraises de Plougastel et le Chouchen, une liqueur bretonne à base de miel et de pomme. Hop c'est dans le panier. Je prends également une conserve de bisque de homard, un sachet de caramels au beurre salé et une bouteille de cidre brut.

Il est midi, nous attendons de pied ferme devant le restaurant que nous avons choisi depuis 5 minutes. Nous sommes les premiers clients du jardin d'Angelina et nous avons grand faim. La salle a une influence explicitement parisienne, un peu chic mais les serveurs nous mettent largement à l'aise. L'un d'eux ressemble beaucoup à Alderiate pour ceux qui connaissent. On a le choix de manger à l'intérieur ou dans le jardin, mais n'étant pas optimistes quant à la météo, nous préférons rester au chaud.

Au menu ce sera soupe de poissons maison en entrée, puis moules-frites avec une sauce au curry, et la très célèbre diligence des desserts pour terminer. Je me dois de vous raconter la petite anecdote : Aujourd'hui je porte fièrement mon nouveau t-shirt blanc acheté la veille chez Superdry. À l'approche de la fin de mon repas, je grignote les derniers fruits de mer du fond de ma marmite, mais je n'ai plus vraiment faim. Je me saisi d'une coquille tout en me disant que ce sera la dernière après quoi je garderai de la place pour le dessert. J'entame alors la procédure d'ouverture de coquille de moule à l'aide d'une autre coquille, je ne vous apprends rien. L'inévitable se produit, à la manière d'Isabelle-de-Quiberon, j'échoue dans ma démarche et la coquille explose dans mes mains, m'aspergeant de sauce au curry jaune vif. Voila donc ce que le destin me réservait, je me suis fait - pardonnez moi l'expression - littéralement pisser dessus par les coquillages bretons. Une belle conclusion en somme !

 Le Jardin d'Angelina

Ainsi se termine de façon artistique notre périple en Bretagne, nous mettons les voiles vers Paris à 15h00. En arrivant en Bretagne, j'avais en tête les clichés classiques : De la pluie tous les jours, des bretons chauvins voire indépendantistes, mais aussi de la bonne cuisine et des paysages naturels impressionnants. Concernant la pluie, il faut croire que nous avons choisi la bonne semaine. Nous n'avons pas eu la moindre goutte d'eau, quel plaisir. Et puis les bretons sont peut être fiers de leur région, mais mis à part quelques drapeaux, rien ne nous a interpelé au point de nous gêner. La cuisine est juste formidable, bien que loin d'être adaptée à un régime. Et enfin pour les paysages, voici en bonus une vidéo récapitulative de que nous avons pu voir tout au long de cette semaine :