Carnet de voyage

Les ultimes étapes vers Santiago

11 étapes
27 commentaires
Par ricado
A
Mai 2025
11 jours
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Après une année blanche 2024, Adeline et moi avions décidé, dès janvier-février de cette année 2025, de parcourir en mai les qqs 120 derniers kms avant Santiago. Pour des raisons évidentes, mes appréhensions étaient grandes quant à la participation d'Adeline à ce périple, mais son désir de couronner ses efforts des années 2021 et 2022 par une arrivée inoubliable, et unique au parvis de la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle était bien compréhensible. Que faire alors pour adoucir l'effort et dissiper les craintes. Par une sorte de boutade, j'avais lancé l'idée d'une chaise à porteur!? Même pour un poids plume, il faudrait des hommes forts, forts comme des turcs, dit-on en France depuis François 1er ! Mais où trouver des turcs en Galice?

Bon, arrêtons cette boutade et revenons aux préparatifs.

Avec l'agence nous avions négocié les étapes et introduit 2 déplacements en taxi pour les rendre toutes abordables. Nous finirons notre périple en Espagne par une nuit au Finistere - l'espagnol et non le breton, qui est plus à l'ouest mais en retrait par rapport au portugais, pointe du continent).

Tout allait bien jusqu'aux premiers signes de malaises et de douleurs ressentis par Adeline, devenus assez récurrents. Notre projet se trouve sérieusement compromis et nous avons failli l'annuler carrément. Mais le souci 1er était bien entendu la santé, la santé, la santé. Durant des semaines, toute une batterie d'examens ont été employés avec une panoplie d'outils et de techniques, + ou - sophistiquées: coronarographie (3 fois), échographie, scanner, radiographie et autres imageries, analyses, tests etc. In fine, elle est déclarée APTE et BONNE pour Compostelle. Un dernier souci a surgi hier, mais je n'en parle pas!

Faut-il qd même dire un mot sur le choix du moyen de transport jusqu'à Sarria (notre point de départ).

Par avion : les vols directs Paris-Santiago sont à des heures impossibles, sinon avec des correspondances de plusieurs heures. L'accès à l'aéroport d'embarquement et le départ de celui du débarquement sont problématiques lorsque je m'imagine en train de me trimballer avec 2 valises (Mme me confie la sienne tjrs, y compris son sac à dos, même vide) et souffrir, en prime, d'un mal de dos persistant, à la merci d'un Escalator en panne et autres ennuis. Non merci !

Quant au train, il nous aurait fallu une journée entière pour arriver à Hendaye, enjamber en train la rivière Bidassoa (frontière) jusqu'à Irun, y passer la nuit et prendre le bus le lendemain matin et se laisser cahoter durant des heures. Arrivée prévue 19h-19h30!

De toute évidence la voiture s'imposait avec une nuit passée à Bayonne, à l'aller et au retour. Revenons aux derniers préparatifs - réservation du parking couvert à Sarria, achat des billets de bus retour à Sarria, et inscription au bure8au délivrant la Compostela à Santiago, procurant un QR code d'accès, sinon le sésame n'est pas prêt!!

J'avais aussi émis le souhait d'alléger le sac de tous ces produits (crèmes, baumes, onguents et anti- ..) déjà évoqués dans les blogs précédents ! L'on me brandit alors l'histoire des tiques dont une affichette dans la forêt de Grimbosq est, semble-t-il, assez alarmante. Je n'avais hélas pas pris part à cette rando dont j'étais pourtant à l'origine. Bon, je ne sais pas quelle parade avait-on (elle) trouvé contre les tiques: pulvérisateur, badigeon ou épouvantail ? Je découvrirai !

Tout est apparemment bouclé en cette fin d'après-midi de la veille de notre départ. Nous sommes mardi (6 mai) et la question se pose si nous nous rendons ou pas au conservatoire, comme tous les mardis. Allons nous priver notre voisine Josiane (91 ans) 2 mardis de suite d'un concert, puisque nous serons déjà en Galice le 13. Elle compte sur nous sinon elle ne peut s'y rendre et rentrer la nuit ! Bon, faisons une BA, d'autant que nous rentrerons pas plus tard que 21h30, et vite dodo pour un réveil très matinal en vue d'un départ vers 7h! C'était de la musique de chambre, quatuors à corde de la sœur (Fanny) et du frère (le fameux Felix) Mendelsshon. Un 3ème mouvement flamboyant du quatuor de Fanny et un chef d'œuvre de Felix, rythmique, colorée et endolorie. Eusse-t elle été un garçon, Fanny n'aurait pas été bridée par sa famille dans son désir de développer son talent de compositrice et de pianiste virtuose. On pourrait songer à Clara Schuman qui a souffertde sa femme musicienne, en dépit du soutien de son mari Robert et de l'adulation de Brahms! Nous avions également écouté ce soir une œuvre d'un compositeur jordanien contemporain, Saed Haddad, lequel s'est trouvé une vocation de musicien au lieu de celle de prêtre (formation initiale dans un séminaire catholique à Jérusalem). Les 3 mouvements joués (parmi les 5 de l'œuvre) sont touchants malgré qqs tonitruances.

Notre Josiane est rentrée ravie et nous aussi de n'avoir pas raté cette belle musique. Nous n'appelons pas JoJo notre voisine, lequel est réservé à la "better half" de Dada, un couple d'amis randonneurs.

Bon il est déjà suffisamment tard pour les lève-tôt et à demain soir pour le 'post' quotidien.

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Départ à 7h20. Qqs 800 kms à 'avaler' jusqu'à Bayonne où nous avions prévu de passer la nuit.

Qqs courtes pauses bien entendu et aucune difficulté rencontrée, du genre trafic dense, bouchons, etc, sur les routes et surtout autoroutes empruntées. L'on doit qd même singulariser l'entrelacs de routes dans la région bordelaise, caractérisé par une circulation difficile, due notamment au nombre anormalement important de poids lourds. Nous nous sommes vite souvenus d'avoir rencontré une telle situation lors de vacances passées dans le Médoc, dans le Pays Basque, le bassin d'Arcachon etc.

J'aimerais signaler qu'Adeline s'est bien retenue aujourd'hui de lire systématiquement tous les panneaux de signalisation, comme si j'étais un malvoyant. Ou encore m'indiquer la couleur en surbrillance dans la colonne des feux tricolores, lors de nos rares traversées de zones urbaines, comme si elle assistait un daltonien !

De temps à autre, on allumait la radio ! La une des infos d'aujourd'hui a concerné le conclave que commencent les cardinaux pour élire le successeur du défunt Pape François. Comme on le sait, ils " s'enclavent" dans la chapelle Sixtine sous la célébrissime fresque du Jugement Dernier de Michel-Ange. Par contraste, Adeline et moi nous sommes désenclavés pour effectuer le trajet dernier vers Compostelle. Eux, ils guettent par anamorphose l'Esprit Saint pour leur éclairer le chemin, alors que nous aspirons, de notre côté, à un esprit sain, dans un corps sain selon l'adage, pour arriver au terme du chemin. D'aucuns, théologiens ou profanes, soulignent que l'Esprit Saint ne fait pas des cardinaux des haruspices.

Bon, revenons à des considérations plus terre à terre.

Nous sommes arrivés vers 16h et aussitôt investi notre chambre pour une détente bienvenue après ce long trajet. Il aurait été tentant de visiter Bayonne si nous ne l'avions fait plus d'une fois. Aussi, avons-nous privilégié l'économie de notre énergie pour les jours à venir, nous inclinant même à dîner dans le restaurant de l'hôtel.

Bonne soirée et à demain

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Nous n'avions que 660 kms à parcourir, une distance bien inférieure à celle d'hier (800 kms), mais de loin plus exigeante en termes de précaution de conduite, de vigilance, de sollicitude de tous les sens etc.

Nous avions eu un avant-goût du trajet lors d'une intrusion précédente en Pays Basque espagnol pour visiter San Sebastian (sublime station balnéaire) et Bilbao, durant des vacances passées dans le Pays Basque français. Le caractère accidenté, fortement vallonné et tout en relief de ce terroir, offre des paysages magnifiques, des panoramas splendides qui s'ouvrent comme un parapluie après chaque tunnel ou chaque virage. Les tunnels et les ponts se succèdent, s'enchaînent et se poursuivent à un rythme effréné, surtout lorsque la route (plutôt autoroute) s'enfonce dans la montagne, loin de la côte. Des tunnels taillés dans la roc et des ponts suspendus comme dans le vide. Ils ont dû coûter très très cher ces ouvrages d'art, mais leur coût exorbitant se justifie, j'imagine, par l'objectif de désenclaver tout un territoire pyrénéen fortement escarpé.

Quoiqu'autoroutier, l'itinéraire est rarement droit à plus de qqs centaines de mètres, tant les virages se succèdent sans répit.

J'avais demandé à Adeline de prendre un cliché de qqs perspectives, des coteaux de vigne, des contreforts boisés, une jolie agglomération de belles maisons basques, etc. Rien à faire, elle reste scotchée sur son siège scrutant le moindre de mes gestes.

Ce 'cheminement' s'est poursuivi sur qqs 150 kms, jusqu'à atteindre un plateau de 1000 m d'altitude environ. De là, nous avions emprunté une autoroute 'classique' appelé 'Autoavia del Camino' (A-231), suivie par d'autres. Le chemin de Compostelle cotoie-t-il donc cette autoroute, source de plainte des marcheurs sur le camino frances ?

À une centaine de kms de l'arrivée, nous avions abordé une autre région montagneuse, sans doute la partie nord des Monts Cantabriques culminant à plus de 2600 mètres. Des plaques de neige, rares et en pointillé, sont encore visibles, mais ne tarderaient pas à fondre. On se doute bien que les autoroutes dans cette région sont ouvragées à l'image des pyrénéennes décrites plus haut. Les ponts et les tunnels sont néanmoins moins nombreux, moins sinueux et plus 'abordables'. Néanmoins, cette relative aisance n'avait pas empêché Adeline de sursauter chaque fois que je cherchais à m'ajuster sur mon siège. Malgré tout, notre périple motorisé fut un réel enchantement tant les paysages étaient sublimes.

Nous arrivons enfin vers 16h30. Installation rapide dans la chambre et départ quasi instantané pour garer la voiture dans le parking souterrain réservé à l'avance. Ballade de retour dans qqs rues de Sarria, petite ville (13 500 habitants) sans charme particulier.

Nous rentrons du dîner au restaurant de l'hôtel. Il pleut ! Notre 1ère journée de rando de demain ne s'annonce pas sous les meilleures auspices: prévision de temps maussade et qqs ondées.

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Nous n'avions que 660 kms à parcourir, une distance bien inférieure à celle d'hier (800 kms), mais de loin plus exigeante en termes de précaution de conduite, de vigilance, de sollicitude de tous les sens etc.

Nous avions eu un avant-goût du trajet lors d'une intrusion précédente en Pays Basque espagnol pour visiter San Sebastian (sublime station balnéaire) et Bilbao, durant des vacances passées dans le Pays Basque français. Le caractère accidenté, fortement vallonné et tout en relief de ce terroir, offre des paysages magnifiques, des panoramas splendides qui s'ouvrent comme un parapluie après chaque tunnel ou chaque virage. Les tunnels et les ponts se succèdent, s'enchaînent et se poursuivent à un rythme effréné, surtout lorsque la route (plutôt autoroute) s'enfonce dans la montagne, loin de la côte. Des tunnels taillés dans la roc et des ponts suspendus comme dans le vide. Ils ont dû coûter très très cher ces ouvrages d'art, mais leur coût exorbitant se justifie, j'imagine, par l'objectif de désenclaver tout un territoire pyrénéen fortement escarpé.

Quoiqu'autoroutier, l'itinéraire est rarement droit à plus de qqs centaines de mètres, tant les virages se succèdent sans répit.

J'avais demandé à Adeline de prendre un cliché de qqs perspectives, des coteaux de vigne, des contreforts boisés, une jolie agglomération de belles maisons basques, etc. Rien à faire, elle reste scotchée sur son siège scrutant le moindre de mes gestes.

Ce 'cheminement' s'est poursuivi sur qqs 150 kms, jusqu'à atteindre un plateau de 1000 m d'altitude environ. De là, nous avions emprunté une autoroute 'classique' appelé 'Autoavia del Camino' (A-231), suivie par d'autres. Le chemin de Compostelle cotoie-t-il donc cette autoroute, source de plainte des marcheurs sur le camino frances ?

À une centaine de kms de l'arrivée, nous avions abordé une autre région montagneuse, sans doute la partie nord des Monts Cantabriques culminant à plus de 2600 mètres. Des plaques de neige, rares et en pointillé, sont encore visibles, mais ne tarderaient pas à fondre. On se doute bien que les autoroutes dans cette région sont ouvragées à l'image des pyrénéennes décrites plus haut. Les ponts et les tunnels sont néanmoins moins nombreux, moins sinueux et plus 'abordables'. Néanmoins, cette relative aisance n'avait pas empêcher Adeline de sursauter chaque fois que je cherchais à m'ajuster sur mon siège. Malgré tout, notre périple motorisé fut un réel enchantement tant les paysages étaient sublimes.

Nous arrivons enfin vers 16h30. Installation rapide dans la chambre et départ quasi instantané pour garer la voiture dans le parking souterrain réservé à l'avance. Ballade de retour dans qqs rues de Sarria, petite ville (13 500 habitants) sans charme particulier.

Nous rentrons du dîner au restaurant de l'hôtel. Il pleut ! Notre 1ère journée de rando de demain ne s'annonce pas sous les meilleures auspices: prévision de temps maussade et qqs ondées.

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Publié le 9 mai 2025

Comme on s'y attendait, les pèlerins ou marcheurs étaient nombreux sur le chemin. Dès hier soir, un groupe d'américains seniors (nombreuses femmes et qqs hommes) ont fait la fête à l'hôtel, à l'apéro et au dîner. Nous les avons revus ce matin dans le hall, avec de nombreux autres de diverses nationalités. Tous sont fin prêts au départ avec sacs à dos, bâtons, chapeaux, etc. Les valises alignées et serrées le long d'un vestibule attenant au hall attendent le ou les transporteurs.


Nous voilà sur le chemin sous un ciel grisâtre mais non menaçant. Nous progressons dans de nombreux chemins creux magnifiques sous les chênes, bordés de murets en pierres sèches envahies par la mousse. Les randonneurs nous dépassent, bien entendu, et saluent systématiquement avec le traditionnel 'bueno camino'. Les américains sont en nombre et notamment les américaines dans des groupes et en duo. Les asiatiques sont également très présents. La jeunesse se recrute surtout chez les espagnols, sans doute étudiants et étudiantes cherchant à étoffer leur CV par la fameuse Compostela, laquelle peut être obtenue au terme d'un parcours à pied d'au moins 100 kms.

Les nombreux passages de gués ajoutent beaucoup de charme et d'attrait au chemin. Les seuls marcheurs dépassés par Adeline et moi sont un couple d'octogénaires et un nanogénaire accompagné par une jeune femme en tant que guide. Qqs clichés :

Les beaux paysages n'ont pas manqué et les bars, cafés, restaurants et hébergements s'égrènent tout le long du chemin, tant dans les hameaux traversés qu'au détour d'un sentier dans une bicoque isolée. Une construction en brique, surélevée et de forme parallélépédique m'a intrigué. Elle s'est avérée être une sorte de silo à grains, mettant ainsi ces denrées loin de la portée des animaux. La chapelle croisée sur le chemin est malheureusement fermée mais le cimetière attenant est original, à caveaux étagés, alors que celui du notable du coin se distingue quand même !

Des hameaux de maisons en pierres et des toits en lauze semblent abandonnés. Au passage de la borne 100 kms, tout le monde se prend en photo, et aussitôt on s'arrête pour la pause déjeuner.

On arrive enfin à Portomarin, village entièrement reconstruit sur les hauteurs après édification du barrage en 1962 sur le Rio Mino. Les monuments principaux ont été démontés et reconstruits pierre par pierre, notamment l'église San Nicolas. On aborde le village actuel à partir du pont enjambant le plan d'eau par un escalier important et imposant. Les rues sont toutes en pente menant à la place centrale et l'église San Nicolas, au sommet du village.

Après la traditionnelle visite de l'église, les places, les rues et les ruelles, nous voilà à l'hôtel pour un repos bien mérité, notamment pour Adeline après sa belle performance d'aujourd'hui, sans accroc et sans recours au pancho rouge. Relaxation suivie de douche et préparation pour le dîner. Au dîner, une longue table est dressée au fond de la salle, aussitôt occupée par un groupe de jeunes étudiants américains.

Nous avons bel et bien échappé à la pluie aujourd'hui mais il semble que nous ne pourrons pas nous en soustraire demain.

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Publié le 10 mai 2025

Qualifiée de grise mais nullement grisâtre, cette étape s'est déroulée, comme vous l'avez sans doute subodoré, sous un ciel argenté tout le long du parcours. Grise également en raison du chemin emprunté, côtoyant quasi continuellement la route goudronnée, hormis deux raccoucis de qqs dizaines de mètres: un sentier grandement abîmé et un passage en forêt. Quelle contraste avec le chemin d'hier! Mouillée aussi parce que notre étape fut également arrosée dès 11h du matin. D'intensité variable, la pluie n'a pratiquement cessé qu'à 1 ou 2 kms de l'arrivée.

Sur le chemin on aborde un lieu-dit Hospital de la Cruz, car il disposait au Moyen-Âge d'un hôpital près d'une chapelle. On traverse ensuite un joli domaine bien aménagé, Ventas de Narón, dont la chapelle est fermée. Plus loin, à Ligonde, le calvaire date de 1674 qui rivalise, selon les commentaires, avec ses homologues bretons. Une halte regroupe nombre de pèlerins ou marcheurs, y compris ceux et celles qui nous ont dépassé depuis un moment. Nulle doute que tout le monde nous double sur le chemin! Auriez-vous une idée pourquoi nous sommes si lents? Bref, nous nous arrêtons également à cette halte qui était en fait une donativo, la 1ère rencontrée depuis Sarria. Elle est tenue par des bénévoles extrêmement gentils et chaleureux qui inclinent tout un chacun à prolonger la pause et continuer les échanges.

Nous nous attendions à avoir de la pluie comme évoqué dans mon post d'hier. Faut-il s'en étonner? Le climat de la Galice rappelle toujours celui de la Bretagne (et pourquoi pas la Normandie!). On est affronté à un climat océanique dans les deux cas et ce n'est sûrement pas dû à la même origine celtique des galiciens et des bretons!

Comme déjà mentionné, l'averse s'abat vers 11h et nous enfilons vite nos ponchos. Celles et ceux qui aspiraient voir le poncho rouge seront bien servis. Nous avons déambulé bien des heures sous ces précipitations, plus ou moins intenses. Personne ne s'en plaignait pourtant et tous exhibaient curieusement de larges sourires. Il fallait quand même se procurer un répit. On passe devant un café bar qui affichait 'closed'. Étrange tout de même ce 'closed' à cette heure et par un temps pareil. On tombe enfin sur un lavoir délabré, mais a le mérite d'être couvert. Nous nous sommes précipités vite avec certains vers ce 'havre' : 4 jeunes dont 3 françaises et un espagnol ainsi qu'un couple anglais senior. L'échange était étonnement joyeux et les éclats de rire étaient de la partie. Nous nous sommes pris en photos. L'anglaise se félicitait d'un temps pareil car le chemin de composelle sans épisodes pluvieux serait très ordinaire. J'ai repliqué qu'effectivement la pluie procure du charme et un caractère mémorable à une journée pluvieuse sur le chemin. C'était enfin assez joyeux et une reprise du chemin dans la bonne humeur. Déconcertant non?

On continue donc sous les crachins et l'entrevue d'une petite église ou une chapelle ouverte offre l'occasion d'un double avantage: visite et trêve. Il s'agissait en fait de l'église du bourg traversée Lestedo, dédiée à Santiago et accompagnée d'un calvaire. Une permanence d'accueil des pèlerins est assurée au sein de l'église par l'un des paroissiens.

Plus loin, nous tombons sur un café-bar-restaurant où nous nous précipitons pour une 'longue' pause déjeuner.

En sortant, nous constatons que la pluie a presque cessé et que notre destination (Palas de Rei) n'est plus qu'à qqs kms. Nous nous approchons en effet sous les arbres de Palas de Rei, et nous apercevons une vaste aire de pique-nique agréablement paysagée. Au bout du chemin est dressé un kiosque de l'office du tourisme proposant des tampons au credential et des informations sur la petite bourgade. Nous faisons la queue après un groupe de jeunes étudiantes espagnoles pour nous procurer le fameux tampon - il en faut 2 par journée pour les 100 derniers kms. Nous vistions l'église située quasiment à l'entrée de la localité avant de nous rendre à notre hébergement. Une messe des pèlerins est prévue à 19h.


Après le triptyque quotidien, investir la chambre de l'hôtel, se relaxer et se doucher, nous retournons assister à la messe. Animée par des jeunes pèlerins hispanophones bien entendu, un guitariste à la voix sublime pour les chants et deux jeunes filles pour les lectures, la messe fut belle et émouvante. Le prêtre assisté par 3 autres s'est adressé aux pèlerins, lesquels se sont déclarés de nombreuses nationalités, avec des propos de circonstances mais qui font mouche malgré tout.

Nous voilà rentrés du dîner depuis plus d'une heure, me permettant ainsi finaliser la rédaction de ce post juste avant un sommeil réparateur.

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Publié le 11 mai 2025


C'est en poncho que nous avons quitté ce matin notre hôtel à Palas de Rei, cad palais du roi, appelée ainsi en raison d'une prétendue résidence de Witiza, dernier roi wisigoth. Mais nulle trace d'une quelconque richesse patrimoniale dans cette localité.

Précédés par un groupe de jeunes américains en ponchos et logés dans le même hôtel que nous, nous avons avancé la tête baissée sous le crépitement de la pluie à la recherche du chemin. Bientôt rejoints par d'autres groupes de jeunes et de moins jeunes, toute une cohorte de couples, de pelotons, ... qui filent résignés sous les précipitations initerrompues. Des 'holas' et des 'buen camino' sont chuchotés, marmonés ou criaillés par les 'ponchonés' à chaque passage.

Une sculpture de deux pèlerins dansant semblent aiguillonner les 'pèlerins' à la sortie du village, avant que le chemin ne s'engage dans la forêt.

Boueux et quasi impraticable, nul ne peut échapper à le prendre et aucun marcheur ne s'en plaint. Nous persistons dans ce cheminement, toujours sous la flotte, durant des kms et des kms qui nous semblent beaucoup plus importants que ceux dénombrés sur les bornes. Combien serait apparu beau et attrayant ce chemin sous le bois par beau temps et terrain sec. Enfin, nous avons tous ressenti le besoin d'une halte et, fort heureusement, une 'bastringue' est apparue au bout de 6 kms environ. Faisons escale.

L'on s'étonne parfois de la hardiesse de certains jeunes déambulant en tennis shoes, en short et sommairement vêtus, alors que le thermomètre affichait 5 degrés ce matin. Défient-ils la nature par leur jeunesse? Nulle opportunité ne m'a été accordée pour fixer sur un cliché ces mollets et ces cuisses maculés par les éclaboussures de boue.

De temps à autre, les crachotements de la flotte s'atténuent, nous livrant une fenêtre pour dégainer nos smartphones et saisir un ou deux clichés, beau paysage sous la grisaille, un beau chemin sous les bois....

Nous nous arrêtons encore une fois à un bar-restaurant-tienda, juste pour savourer un moment de répit face à cette rincée incessante. À un carrefour croisé après la reprise du chemin, nous tombons sur une statue de Saint Jacques où une gentille et sympathique jeune asiatique nous a pris en photo.

Nous traversons ensuite un vieux bourg avec des maisons anciennes quasi délabrées dont une est proposée à la vente et devant laquelle trône un curieux horrero en forme de panier en osier. La minuscule église du bourg est attirante. Juste après nous enjambons un pont médiéval sur le Río Seco où notre gentille asiatique tente de se prendre en photo avec son trépied.


Nous entrons enfin dans Melide ou presque lorsque nous franchissons le pont roman sur Rio Furelos.

Entrés dans le village, nous avons été séduits par une petite église et une jolie maison, mais nous avions hâte de rejoindre notre hôtel pour nous soulager d'une pluie de grêles crépitant sans cesse sur nos ponchos.

Avant de conclure le post d'aujourd'hui, j'aimerais vous faire part de difficultés dues à un bug dans l'application media de mon blog. Toute tentative de correction d'erreurs inévitables dédouble les versions. Les sources d'erreurs sont multiples : frappe, omission d'articles et surtout les mots glissés via le logiciel d'aide à la rédaction. Ce logiciel, fort utile pour vous épargner de tout taper, suggère des mots compatibles avec les 1ères lettres apparues lors de la frappe. L'inconvénient est qu'un mot se glisse au lieu d'un autre, sans qu'on y prête attention: un infinitif à la place du conjugué (empêcher au lieu de empêché, par exemple), ou un mot qui déforme le sens voulu (sollicitude au lieu de sollicitation), etc. Il y en a tant que je n'ose corriger pour éviter qu'une version ne s'ajoute à une autre au lieu de la substituer.

Combien devrais-je être vigilant pour renoncer à toute correction !?

Bonne soirée

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Publié le 12 mai 2025

Un départ qui ressemble à s'y méprendre à celui d'hier, en poncho et sous le crépitement des gouttes. En longeant la route qui nous permet de rattraper le chemin, nous passons devant la chapelle San Roque au joli portail, à côté duquel se dresse un calvaire du xv siècle, le plus ancien de Galice. Le chemin passe obligatoirement par l'église paroissiale qui faisait partie au xv siècle d'un couvent franciscain. Au sein de l'église nous avons entendu des paroissiennes réciter le rosaire (mois marial oblige). Une autre église encore plus loin sur un promontoire offre une vue d'ensemble de Melide.

Une accalmie semble s'établir et nous nous engageons aussitôt sur le chemin dans la forêt. Le parcours passe par des cours d'eau impliquant des passages à gué, par une jolie petite maison en pierre exhibant sur sa façade un blason fleurdelisé (?), et offre de temps à autre un joli paysage, etc.

J'ai pris également en photo un horrero aux parois en lattes de bois servant au séchage du maïs. Celui aux parois en briques dont j'ai parlé auparavant est une sorte de silo à grains tenus loin des animaux.

Nous traversons ensuite un bourg bien propret avec ses jolies maisons, contrastant avec ceux de l'étape d'hier. Enjambant encore des cours d'eau, les chemins se poursuivent dans la chênais, bien trempés mais beaucoup moins boueux que ceux décrits la veille (mieux entretenus?).

Une averse nous rappelle que le temps n'est pas du tout au beau fixe. Nous la subissons pendant un bon moment et nous avons aussi pensé qu'il est temps de faire une pause après 6-7 kms de marche.


Des plats, des descentes et des montées qui font qq peu souffrir Adeline. Bon, elle les supporte et les affronte malgré tout. Les averses et les accalmies s'alternent et nous captons qqs panoramas par là ou une agréable aire de pique-nique près d'un ruisseau par ici. Cette dernière serait fort agréable par beau temps.

Au bout d'une descente sous le crachin, nous apercevons un joli patelin bucolique avec une petite rivière (Rio Iso) enjambée par un pont en dos d'âne. Ce lieu-dit du nom de Ribadisco da Baixa comprend de jolies maisons, des bars, des auberges, ... sur les deux côtés de la route qui le traverse. Il est 14h. Il est temps de déjeuner. À l'intérieur de l'un de ces établissements, l'ambiance est chaleureuse : discussions, rires, éclats... c'est fou comme les américaines parlent à haute voix. On dirait qu'elles vocifèrent, de sorte qu'on n'entend qu'elles dans ces criailleries!

J'avais déjà souligné l'impressionnante présence des américains, groupes de jeunes et seniors en particulier. Du coup, le moins malaisé est d'aborder ou de s'adresser à tout un chacun en anglais. Cette approche nous a permis de tomber sur deux français dans deux situations insolites. La première lorsque nous avons croisé une dame senior venant en sens inverse sur le chemin. À son souhait d'un buen camino, je lui ai exprimé (en anglais) mon étonnement de la direction de sa marche. Son accent nous a vite dévoilé qu'elle est française. Elle est nantaise et a fait le chemin jusqu'au Finistere et est de retour jusqu'à Oviedo pour un pèlerinage particulier. Elle nous a vivement conseillé de ne pas nous contenter de Finistere après Santiago, mais d'aller également à Muxia ou une magnifique abbaye au bord de la mer mérite vraiment le détour. J'en avais déjà entendu parlé et de son caractère intéressant.

L'autre situation s'est produite lorsque Adeline cherchait à ajuster son col lors d'une montée. Le vieux monsieur derrière elle avait cru qu'elle cherchait à rabattre son capuchon et s'est proposé de l'aider. L'échange a vite révélé qu'il est français. Il est même normand de Louviers, a fait plusieurs fois le chemin et il le refait cette fois-ci en venant de Burgos et de Léon.

Bon, revenons à notre périple. À la sortie du déjeuner, Adeline est contrariée par la montée qui se profile. Elle la brave quand même, et d'autant mieux que nous bénéficions d'une accalmie. Je la précède de qqs pas et j'en profite pour prendre des clichés, tels qu'un beau paysage ou une maison construite entièrement avec du granit, y compris sa clôture.

Nous devrions être à moins de 2 kms de notre destination, Arzúa, lorsqu'une averse diluvienne nous surprend en pleine progression sur un plateau, un chemin à l'orée du bois et adjacent à la nationale qui mène à cette petite ville. En un laps de temps, le chemin s'est transformé en un ruisseau d'évacuation de l'eau de pluie. Jamais nous n'avions été trempés autant! Et nous avons peut-être encaissé durant ces qqs minutes le cumulé de l'ensemble des précipitations versées sur nous depuis hier.

Bref, nous avons quand même trouvé refuge sous un auvent à l'entrée d'Arzúa. Je vérifie et trouve que notre hôtel n'est plus qu'à 500 mètres. L'intensité du 'déluge' à baissé un peu et Adeline propose de reprendre jusqu'à l'hôtel où nous arrivons vers 15h30.

Nous venons de rentrer du dîner et nous nous sommes penchés sur la possibilité de visiter Muxia, comme nous l'a vivement recommandé la nantaise. Elle est à une trentaine de kms de Finistere où nous passerons la nuit du 15 au 16. Il est fort probable que nous réexaminerons notre planning, déjà assez serré, pour inclure la visite de Muxia.

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Publié le 13 mai 2025

Pour la première fois depuis 3 jours, nous commençons l'étape d'aujourd'hui sans poncho. Le brouillard enveloppe la petite ville et tout le relief environnant. Le hameau (dit a calle en Espagne) traversé est appelé Ferrerios à partir duquel la canopée apparaît comme drapée par un voile blanc. De là, nous cheminons dans la forêt nimbée par endroit par le brouillard. Mais quel plaisir savourons nous d'avancer entre les arbres de chênes et d'eucalyptus par ce temps, grisâtre certes, mais exempt de flotte. Le chemin d'aujourd'hui ressemble beaucoup à celui d'hier, dans des forêts qui se succèdent et toujours tapissées par ces fougères au vert tendre, rivalisant avec ce vert incomparable des champs de lin de la Normandie.

Je prends un cliché d'une jolie petite maison en pierre avec toutes les nuances de rouge et de brun, avant de croiser une dame proposant des colifichets sur une table dressée en pleine forêt sur le chemin.

En transitant dans une clairière ou aux abords d'un bois, quelques paysages ou perspective s'offrent à notre regard.

La nature de cette Galice est bien belle, résultant d'un climat hybride, océanique d'un côté et méditerranéen de l'autre. L'un génère une pluviometrie abondante qui se jauge à l'aune des très nombreux cours d'eau, ruisseaux, rus, canaux et rigoles. Alors que la douceur du méditerranéen s'estime à la vigueur des figuiers et des citronniers à côté d'autres arbres fruitiers. Aussi, avons-nous observé des hortensias mêlés aux glaïeuls blancs dont les bulbes ne sont jamais déterrées dans ces contrées. De même, la vigne grimpante est bien méditerranéenne et la voilà qui s'ondulent sur des pergolas et autres supports apportant de l'ombre aux terrasses et belvédères durant la belle saison.


Revenons à notre marche qui dure déjà depuis un certain temps. Nous nous accordons une pause.

Des marcheurs entrent, s'installent, bavardent, consomment, repartent....jusqu'à ce qu'on constate que certains sont accoutrés de leurs ponchos. Un coup d'œil par la fenêtre et on constate qu'effectivement un crachin a bien mouillé le chemin, le mobilier dehors et les ponchos des marcheurs passant devant nous.

Bon, nous prenons acte et lorsque nous avons jugé qu'il était temps de reprendre le chemin, nous enfilons nos ponchos. À notre sortie la crachin avait cessé mais nous gardons malgré tout notre 'équipement' para pluie jusqu'à notre arrivée à l'hôtel.

Notre hébergement se trouvait juste après un cours d'eau du nom de 'Rego de Amenal'. Je le trouve assez tumultueux et je m'emploie à saisir son flot en photos.

Après dîner nous avons discuté du déroulement de l'étape de demain. Étape singulière sans doute puisqu'elle nous conduira au parvis de la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais demain c'est un autre jour et son étape est une sorte d'achèvement qui sera forcément l'objet du post de demain.


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Publié le 14 mai 2025



Nous retrouvons

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Publié le 14 mai 2025


Réveil matinal pour une étape tant attendue. Le jour pointe à peine vers 7h (on est plus à l'ouest qu'en France et aussi qu'à Caen) et j'observe que le brouillard auréole toute la vallée. Le début du chemin est assez sombre car enrobé par les feuillus. Nul besoin donc de décrire ces chemins, ils l'ont été suffisamment jusque là.

Nous traversons le bourg San Marcos qui se situe juste avant le Monte do Gazo (colline de Montjoie) à partir duquel on pourrait, d'après ce qu'on entend, apercevoir les flèches de la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Quelques belles maisons puis un groupe de pèlerins (?) qui débarquent d'un bus attirent notre attention. Un dallage borné que nous avions pris, à tort, pour le camino nous conduit vers un monticule ainsi que des près en cours d'aménagement paysager et au bout desquels trônent des statues de pèlerins manifestant leur joie. Impossible de voir les flèches de la Cathédrale à partir de ce Monte do Gazo en raison de cette brumaille qui persiste encore. On cherche le camino et je prends un cliché de la chapelle San Marcos.

Nous suivons donc le camino qui dévale tout droit la Rúa de Gozo laquelle longe un immense refuge de pèlerins. Nous nous approchons donc de Santiago au travers des autoroute-périphérique-bretelles habituelles, comme dans tout district urbanisé. On aperçoit de loin la file de pèlerins sur la passerelle par dessus les voies.

Nous entrons enfin dans la ville et il nous a fallu plus de 3 kms de marche, peut-être plus, dans une cité assez urbanisée avec ses rues, avenues, boulevards, ronds-points, ... feux verts, rouges etc, avant d'atteindre la vieille ville. Des clichés quand même de statue, oeuvre architecturale, figure marquante, ...

Enfin, la vieille ville se profile avec des calvaires dans qqs places et des églises, des églises, des chapelles sur notre route vers la cathédrale, telle que Santa Maria del Camino, .. avec la cène presque en chair et en os. Laissons parler les images. Nous apercevons enfin les flèches de la Cathédrale de l'arrière.

L'accès au parvis s'achève via les marches d'un escalier voûté. Nous y voilà!

Renseignement pris sur la messe (un must à Santiago), prévue à 19h30, nous nous dirigeons vers le bureau des pèlerins pour la Compostela. Inscrits à l'avance, il y 2 semaines, le QR code en notre possession facilite bien les choses. Accueilli par l'un des bureaux alignés, tous régentés par des bénévoles, nous sommes accueillis par une asiatique qui, à la vue de notre adresse, s'est exclamée en nous confiant qu'elle avait vécu 5 ans il y a longtemps, rue St Jean à Caen, face à l'église. Bref, Compostela et attestation spéciale obtenues, nous sortons après qqs clichés à la recherche d'un bar ou d'un snack pour un encas. Et bien sûr, sur la route nous croisons d'autres églises.

Nous nous hatons ensuite vers notre hôtel pour nous relaxer un moment avant de ressortir pour la messe et aller dîner par la suite. Sur le chemin, Adeline à été très tentée par une glace. Pourquoi pas, bien que le charcuterie d'en face offre des tentations bien alléchantes.

En dépit de notre arrivée anticipée de 40 minutes, nous n'avions trouvé nulle place dans la Cathédrale bondée, dans la nef, les collatéraux, le transept...un grand nombre est assis aux pieds des colonnes et d'autres restés debout, adossés aux murs ou derrière les bancs. Nous avions fait le tour pour trouver un coin ou recoin où poser notre 'arrière train'. Enfin, un semblant d'espace nous est offert sur les marches menant à la porte d'entrée ou sortie d'une des ailes du transept. Les annonces se succèdent sur l'ambon dans plusieurs langues. Ainsi apprenons nous la célébration d'une messe en français le lendemain à 9h30 dans une église ou chapelle dont je n'ai pas retenu le nom. Puis, la messe commence après le défilé de plusieurs co-célébrants, acolytes, ...

Le prêtre animateur possède une voix divine comme je n'ai jamais entendu, ni d'un ténor ni d'autre prodige. Le vibrato de sa voix est toute une symphonie. Les phases de la liturgie sont bien harmonisées avec une liturgie eucharistique allant à l'essentiel. Je n'ai pas pu prendre des photos ni avant (priorité à la recherche de place) ni pendant la messe (non autorisée). Mais lorsqu'à la fin de la messe, les célébrants ont commencé à balancer le grand encensoir suspendu, les flashs ont commencé à crépiter de partout.

J'ai pris mon temps lors de la sortie pour capturer l'autel, l'abside, les orgues impressionnants en beauté et en taille, etc

Il était temps d'aller dîner et pourquoi pas dans les rues piétonnes au sein de la veille ville. Après avoir récupéré qqs forces après dîner et malgré la fatigue de la journée, nous n'avons pas résisté à l'attrait d'un beau parc d'en face. Quelques pas et qqs clichés : la Cathédrale de loin sous les derniers rayons du soleil qui n'est apparu qu'en fin de journée, Adeline avec des représentations de deux sœurs, figures marquantes de Santiago en tant que résistantes sous la dictature franquiste, qqs vues du parc, ...

Il était temps de rentrer et d'écrire le post de ce soir.

Demain pas de trotte, mais juste une marche d'un km environ pour prendre le bus qui nous conduira à Sarria afin de récupérer la voiture. Conduite jusqu'à Finistere, visite de Muxia et du phare du Cap Fisterra.

À demain